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Le vieillissement

Le vieillissement, une question de responsabilité?

La gouvernance dit que l’on peut avoir une belle vieillesse se terminant par une belle mort et que c’est à la personne qu’en revient la responsabilité. Elle utilise les chercheurs cherchant des subventions avant tout (il faut bien vivre) pour appuyer ses dires, ses politiques. Voyez-vous la beauté de la chose ? L’être humain chosifié. Essaie-t-on de nous vendre cette idée ? Qui sera acheteur?

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Le néolibéralisme serait une forme de libéralisme admettant une ingérence limitée de l’État, ne serait-elle pas, plutôt, un État au service du pouvoir en place, soit ceux qui possèdent? Auparavant, il y avait les rois et leurs cours. Plus tard, au Québec, il y eut l’Église et l’État. Aujourd’hui, il y a les présidents d’entreprises et leurs cours? Triste à regarder de cette façon. Tant de personnes ont sacrifié jusqu’à leur vie pour que l’on puisse obtenir les conditions de vie que nous avons. Il n’y a pas si longtemps, au Québec, les gens mouraient au travail (il faut bien vivre) et c’était valorisé par le pouvoir en place. Un homme, ça ne pleure pas, ça doit se sacrifier pour sa famille ; une femme, ça doit prendre soin de son homme. Dans quel but? Même les enfants étaient mis à contribution pour, soi-disant, le bien-être de la famille.

Les membres de ces familles nombreuses ont su s’adapter formant une solidarité implacable, car c’est dans la misère que ces liens, cette prosocialité, qui semble propre à l’humain, se solidifient. Les personnes qui ont vécu des misères, comme ceux dont la guerre leur a, pour la plupart, été imposée par toute sorte de propagande, ceux des camps de concentration, ceux des camps de réfugiés, ceux de la rue en savent quelque chose. De cette solidarité a émergé les changements que l’on connaît aujourd’hui et que, au fil des saisons, nous perdons, peu à peu, car, la gouvernance y voit, d’un bon œil, l’avantage pécuniaire, son avantage pécuniaire et, ce, au même titre que tout un chacun de nous, car il faut bien vivre non?

Comment dire? Comment vous dire? Cette course aux pécunes et au confort se fait quelquefois, voire fréquemment, au détriment des besoins qu’ont les personnes vieillissantes. Mais de quoi ont-elles besoin? Ne serait-ce pas simplement de temps, de relation affective avec ceux dont elles ont pris soin? Simplement de présence humaine? N’ayant pas ce temps, car il faut travailler pour bien vivre et, si possible vivre mieux, nous les plaçons dans des endroits conçus pour eux. De tous ces temps dont elles ont, pour la plupart, si généreusement donnés au passage de leur vie, de leur temps à eux, dont nous bénéficions de la résultante qu’en reste-t-il?

Merci à tous ceux et celles qui ont façonné le Québec que nous connaissons aujourd’hui. Oui merci, car c’est à vous tous que je dois l’être que je suis présentement. Merci de tout cœur et, sachez que je suis de cœur avec vous tous.

Je suis de cette génération où l’éclatement de la famille était chose rare. Je vous fais part, en attachement, d’un écrit tout simple que j’ai lu devant ma famille et remis à ma mère lors de ces 75 ans de vie. Tous ont été émus et, pourtant, il ne s’agit que de souvenirs.

Pour être, il faut, je crois, renoncer quelque peu à avoir.

Merci d’être.

Sylvain Rouillard

Je n’ai pas oublié

Comment oublier notre enfance quand tu nous habillais pour aller jouer dehors l’hiver. Comment oublier toutes les fois que nous revenions pour changer de mitaines et se faire essuyer le nez. Comment oublier tous les repas servis en toute hâte. Comme oublier toutes tes prières faites pour nous. Sache que je n’ai pas oublié.

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