Le 3e maire : François Roussel, agressé en fonction (1795-1797) François Joseph Roussel est né en 1741. Il se marie le 22 novembre 1763 à Nieppe avec Catherine Courouble (1744-1805). Il est élu agent municipal de Lambersart fin 1795 (fonction remplaçant le maire jusque 1800) par 11 voix seulement sur 60 électeurs. L’absentéisme ne date pas d’aujourd’hui, mais la période est agitée ! François Joseph Roussel reçoit les insignes de sa fonction le 4 pluviôse de l’an IV (24 janvier 1796) : une écharpe pour lui servir de décoration en cas de besoin. Il acquiert de nombreuses terres vendues comme biens nationaux. En consultant les registres d’état civil, c’est l’officier public qui signe les actes au début de son mandat. Roussel signe son 1er acte en avril. Il signera son dernier acte le 8 juin 1797. François Roussel est victime de l’insécurité qui règne pendant la période révolutionnaire. En effet, il meurt le 29 prairial de l’an V (18 juin 1797) à 56 ans des suites de sévices des « Chauffeurs », bande de brigands qui chauffaient les pieds des riches paysans chez eux pour leur faire avouer la cachette de leur argent. F. Roussel est connu comme censier du fief avec ferme de la Carnoy et lieutenant du seigneur du village de Lambersart sous l'Ancien Régime. La cense et ses terres, passé par mariage au négociant Tirant-Roussel au début du XIXe siècle, sont rachetées par le fermier lommois Becquet, dont hérite le filateur de lin lommois Ernest Bruyère en 1865. Il aménage avenue de Dunkerque, près de la rue Vieille, une entrée (devenue le début de la rue A. Bonte) vers le nouveau parc avec villa et dépendance construites en 1875. Le filateur et négociant lillois Edmond Descamps-Groulois, futur beau-père du maire de Lambersart Auguste Bonte (1897-1916, mort en exercice), rachète le domaine en 1880 et fait construire en 1883 pour ses 40 ans de mariage le château de la Carnoy, de style néo-renaissance flamande. La villa Bruyère et sa dépendance deviennent les communs du château (détruits en 1944 sauf la loge du gardien, actuel pavillon du Syndicat d’Initiatives)…
La ferme de la Carnoy aux Tirant-Roussel, cadastre 1829
Le château de la Carnoy aux Bonte-Descamps, cadastre 1905
Recherches du Comité Historique de Lambersart : Didier Delval (état-civil ville), Dominique Pagliaro (archives ville), Gilbert Pattou (Syndicat d’Initiatives), Soizic Léger et Catherine Meersdam (archives SIVOM), Eric Parize (culture-patrimoine-tourisme ville) et Claude Reynaert (historien, adjoint au maire culture-patrimoine-archives). Textes et photos : Claude Reynaert et Eric Parize Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Eric PARIZE Impression ville de Lambersart
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°6 - Avril 2018 Un accident en 1912 Le journal républicain « l’Aurore » publie dans ses colonnes le 21 février 1912, sous le titre « Explosions dans une usine » : « Hier matin, vers 6 heures, un séchoir a éclaté dans une filature à Lambersart, près de Lille. Sous la violence de l’explosion un mur de 5 mètres s’est effondré. Personne n’a été atteint, mais les 600 ouvriers de l’usine sont réduits au chômage pour quelques jours. » L’usine Crépy est une filature de coton créée en 1889 par Léon Crépy et ses deux fils Maurice et Fernand. A l’origine, cet établissement occupe 400 personnes. Le 5 août 1909, Maurice Crépy, après les décès de son père (10/01/1906) et de son frère (05/08/1909), s’associe avec les frères Guy et Jacques Fauchille pour former la société « Léon Crépy fils et C° ». Agrandie en 1925 le long de la rue Flament-Reboux (nom des beaux-parents de Léon Crépy), la filature occupe 700 puis 1650 personnes en 1939, quand elle fête ses 50 ans. Elle est presque entièrement détruite à la fin du mois de mai 1940, lors des combats de rues qui se déroulent à Canteleu pour la bataille de la Poche de Lille. Après la guerre, la firme se reconvertit en partie dans le traitement des fibres artificielles. A partir de 1962, la société comptant plus de 2000 employés est victime de la concurrence asiatique. Elle ferme ses portes en 1964. L’usine est rasée en 1966 pour faire place à des résidences, sauf un bâtiment repris par l’URSSAF puis aménagé en 2010 en résidence Indigo au n°97. La dangerosité des usines d’alors est soumise à l’autorisation du préfet qui fait dresser une liste des établissements à risque par les maires des communes. Nous avons de nombreuses lettres de ce type dans les années 1890 et 1900 pour le secteur industriel de Canteleu.
SOMMAIRE :
p.1 : fait divers en 1912 - dossier central « les 2e et 3e mairies » p.4 : François Roussel, 3° maire de Lambersart (1795-1797)