Un pensionnat de jeunes filles (1862-1893) au Canon d’Or Le pensionnat de « la mère de Dieu » est, de 1862 à 1893, la construction la plus importante du quartier du Canon d’Or. Mademoiselle Soenens crée à Lille rue Princesse, en 1853, une maison religieuse pour continuer l’ancien couvent des religieuses franciscaines dites urbanistes. Mais, démissionnée de ses fonctions de supérieure, elle se retire dans les immeubles du couvent, situés façade de l’esplanade. Elle y fonde l’orphelinat « Notre-Dame des Anges », qu’elle emmène à Lambersart en 1857 avec 6 orphelines. Le 1er bâtiment construit, aligné à la rue, est autorisé par le conseil
municipal du 31 août 1859. En 1862, à cause de sa situation au regard de la Loi Falloux, elle vend à des religieuses parisiennes, qui agrandissent le domaine et forment le pensionnat appelé comme l’ordre religieux, « la Mère de Dieu ». Il y a alors 22 élèves. Le pensionnat a bonne réputation de 1868 à 1888 : il fonctionne avec 100 élèves. Il ferme définitivement ses portes en 1893 (voir bulletin 16 pour la suite).
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°19 - octobre 2019 La vierge noire de l’église Saint Calixte Vue intérieure de la chapelle et de l’emplacement du pensionnat rue de Lille (plan de 1890 avec ajouts en violet)
C’est un événement rare de trouver une mairie oubliée, la commune de Lambersart en ayant déjà 8 successives et c’est bien sûr vers le Bourg qu’il faut se tourner. Dans la matrice du cadastre de 1829 consultée aux Archives Départementales, la commune loue une seule maison : rue du Bourg, l’actuelle n°120, rénovée depuis. Ce ne peut être qu’à usage de mairie. 1829 est un an avant la fin du mandat de l’imprimeur royaliste Charles Marlier, maire pendant la Restauration. On peut penser qu’il transfère au début de son mandat en 1816 la 1ère mairie installée depuis 1790 dans le cabaret St-Calixte (actuel n°55), symbole qu’il a dû juger trop « révolutionnaire » et républicain. E n 1830, c’est l’accession de Louis-Philippe à la monarchie constitutionnelle. JB Masurel devient maire, jusque 1833. La mairie change de place alors avec le nouveau maire élu Charles Meurisse, qui l’installe dans son cabaret familial récemment construit (actuel n°153). Donc, avec cette 2nde mairie retrouvée, nous devons maintenant compter 9 mairies à Lambersart, dont les 5 premières au Bourg !
! p o o c S
Les parcelles 100 et 101 (maison et jardin) sur le plan et la matrice
Recherches du comité historique (Éric Parize, Gilbert Pattou, Didier Delval, Catherine Meersdam, Soizic Léger, Dominique Pagliaro, Joël Marquizeau, Hervé Lépée, Claude Reynaert). Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE Impression ville de Lambersart
On peut légitimement se poser la question de la présence d’une icône de la Vierge Noire célébrée largement en Pologne, notamment la plus célèbre à Czestochowa, ville de pèlerinage marial. Une explication situe sa présence en soulignant l’action du curé de Saint Calixte Josué Lesage (1913-1919) donc pendant l’occupation allemande. Des auteurs soulignent quant à eux la dévotion particulière à Notre Dame du Perpétuel Secours, relayée par le curé Emile Duflo (1919-1939). Le lien ne semble guère convaincant. En examinant avec attention une photographie d’un orchestre militaire allemand présent dans le chœur de l’église en 1916, nous devinons derrière à droite, la présence du tableau seul ! La seule explication réside dans l’arrivée de ce tableau avec des soldats d’origine polonaise : la Pologne est alors absorbée par la Russie, l’Autriche et l’Allemagne. Il y a 400 000 Polonais dans l’armée allemande ! L’état polonais renaîtra en 1919. De nombreux émigrants arrivent en 1920 en France, date de la création du panneau en bois, entourant ce tableau (voir photo), et faisant face à la Piéta de 1920 aussi, portant les noms des paroissiens Morts pour la France en 1914-1918. Les deux mobiliers sont dessinés par l’architecte lambersartois Jules Descatoire (Archives Diocésaines).
SOMMAIRE :
p.1 : une Vierge noire à Saint Calixte - dossier central : un maire remis en cause par Napoléon III p.4 : la première école du Canon d’Or (1862) - scoop : une mairie retrouvée (1829)