De l’école communale de filles à l’école Sévigné, rue de la Carnoy (fin) Lors de la guerre de 1870, l’école est transformée en hôpital pour les blessés graves. Une salle d’asile est créée pour les enfants abandonnés en novembre 1872. Avec trois classes avant 1914, l’école porte le nom de la romancière, la comtesse de Sévigné (1626-1696). Pour ses 300 ans en 1926, l’école est rénovée et agrandie d’une classe (voir ci-dessous photo et plan de façade côté cour de l’architecte Duthoit, 1925). Elle accueille environ 90 filles en 1930. L’école est abîmée en 1940, aussi l’architecte communal Lesaffre prévoit (sur le site actuel des
immeubles de la rue Baden-Powell) une salle de classe dans la nouvelle cité-jardin d’urgence dénommée Pétain puis de Gaulle (maisonnettes de 1941 à 1975 entre le parc des Charmettes, jardin municipal depuis 1937, et la rue St-Exupéry). L’école principale est réparée en 1946. Après avoir accueilli jusque 146 élèves dans les années 1960 sur les deux sites, l’école est désaffectée en 1983. C’est aujourd’hui une annexe de l’institut Fernand Deligny, établissement scolaire spécialisé.
Salles de classe construites en 1926 derrière le bâtiment de 1866, devenu logement de la directrice (ici fin des travaux)
Classe de l’antenne de la cité d’urgence dans le parc des Charmettes, années 1940
Recherches du comité historique (Eric Parize, Gilbert Pattou, Didier Delval, Catherine Meersdam, Soizic Léger, Sylvain Leroy, Dominique Pagliaro, Joël Marquizeau, Hervé Lépée, Claude Reynaert). Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE
Impression ville de Lambersart
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°16 - mai 2019 Une confusion sur le nom du cabaret de la Cayère prêchoir L’historien local Pierre Nuytten attribuait ce nom de Cayère (la chaire en patois, chaise haute pour prêcher, et non la cayelle, chaise ordinaire, ni la capelle, la chapelle) à l’estaminet qui longtemps marqua l’entrée de Lambersart rue de Lille. Les boissons étaient moins taxées qu’à Lille où l’on devait payer l’octroi en plus. De nombreux militaires de la citadelle toute proche ne se privaient pas de cette aubaine ! Le bâtiment fut détruit lors du siège de 1708 puis reconstruit. Ce n’est qu’après 1792 qu’on est assuré de l’existence du cabaret passé à l’enseigne du Canon d’or (rapport aux canonniers et au siège de Lille, ainsi qu’à la bataille de Valmy avec les canons Gribeauval). Il est géré par Henri Serrure, également meunier du moulin proche dit de St-André. Il est l’oncle du peintre d’histoire Calixte Serrure dit « Serrur» (1790-1865) né à Lambersart, dont certains tableaux se trouvent au Palais des Canon Gribeauval Beaux-Arts de Lille (« Ajax »), au Palais des Papes à Avignon (portraits) ou encore au Château de Versailles, dans la salle des croisades (scènes de batailles). P. Nuytten attribue ce nom de Cayère preschoir en évoquant la révolte protestante de la fin du XVIe siècle qui toucha notre région. Les prêches à la campagne en dehors des murs de Lille la catholique, bien gardée par les Espagnols, existeraient donc ! Cela n’est avéré que vers Menin donc beaucoup plus au nord. En réalité ce nom de Cayère preschoire est une déformation de langage : le cabaret de la Cayère ou Caïhère associé au nom du petit fief où il est situé, « Les Prés souhets » devenu preschoire ! Mais ce sont des prés humides, de bas champs souvent inondés. On sait qu’il y avait un reposoir ici lors de la procession annuelle de Notre Dame de la Treille autour de Lille à partir du XIIIe siècle, d’où l’origine probable et ancienne de l’enseigne de la Cayère. Le cabaret est dessiné sur le plan terrier de 1733, face au château d’Houchin (voir dossier central et bulletin n°2). Le maire de 1816 à 1830 Charles Marlier achètera ce fief et le donnera au bureau de bienfaisance de la commune à son décès en 1848, tandis que le cabaret deviendra après le décès d’Henri Serrure en 1840 la teinturerie du frère du maire Delcourt. La ville y construira les rues Kléber et Fief des Prés Souhets en 1691 (page 84b « Histoire de Lambersart », Gambetta puis la place de la République en 1930… Giard & Grimonprez, 1911)
SOMMAIRE :
p.1 : une chaise pour prêcher, la cayère preschoir ! - dossier central : la naissance du quartier du Canon d’or - p.4 : de l’école des filles à l’école Sévigné