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L’EPICURIEN MAGAZINE - Evasion

EVASION CU BA

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1. FITCuba Avril 2013... Le salon international annuel du tourisme de l’île se tient à Varadero, là où les plus belles plages alignent leurs hôtels « all included » tentant de rivaliser avec les grandes destinations ensoleillées. Ce n’est pas gagné ! L’embargo américain a laissé de sérieuses traces et l’éclatement de l’URSS a fini de creuser l’écart. Qu’importe ! Le peuple est fier de sa révolution et subsiste comme il le peut en vivant essentiellement du tourisme (2 800 000 personnes /an) : il en a les atouts à défaut d’en avoir tous les moyens. Et plus encore quand est inaugurée la plus grande et la plus luxueuse marina réalisée par une grande entreprise locale : Gaviota et qui en portera le nom. 1200 bateaux devraient pouvoir accoster sur les quais flambant neufs cernés par une hôtellerie de luxe labellisée cinq étoiles (Version locale) et dont le directeur général (Gildas Renaux) est français (Cocorico !). Le plus surprenant dans le discours officiel est d’entendre que cette nouveauté a été conçue pour accueillir … les Américains ! On croit avoir mal entendu, et pourtant (Fidel Castro est au courant ?). Ce serait sûrement une autre sacrée « révolution », nécessaire s’il en est pour que le pays retrouve un peu d’oxygène quand on ne sait plus inventer quel métier pour les travailleurs : 99 % de fonctionnaires ! De fait, les musiciens et les danseuses de Salsa, fort jolies par ailleurs, sont aussi des fonctionnaires, au même titre qu’un directeur d’hôtel, un vendeur de cacahuètes, un montreur de chien, un fumeur de (faux) Havane, une caricaturiste, ou encore une «

Hiver 2013/2014 - www.l-epicurien.fr

2. embrasseuse des rues », également très agréable, et qui expliquera, dans un français parfait acquis à l’Alliance Française, qu’elle est habilité à recevoir, carte officielle à l’appui, « un peso » (Ou un CUC, la monnaie destinée aux touristes) soit environ 80cts d’euro, pour coller sur votre joue un baiser chaste qui laissera tout de même la trace du rouge à lèvres, comme preuve de votre participation à la bonne marche du pays comme à la rénovation de la Havane. Et il est vrai que la cité se rénove, sans moyens peut-être, mais avec de nombreux bras, pour donner d’elle une autre image. La ville est belle. Magnifique même ! Mais les façades merveilleuses sorties d’une autre époque ont mal résisté au temps. Si certains établissements légendaires ont su garder leurs murs, voire leurs intérieurs, quasiment à l’identique, devenant pour une partie des « boutiques hôtels » attrayant à défaut d’être très « modernes », à l’image du Plaza de Armas, du El Condando, du Saratoga, du Telegrafo, du Prado, voire du Ambos Mundos dans lequel séjourna Hemingway, véritable lieu de pèlerinage international, beaucoup de bâtiments ont été presque totalement rasés, ne subsistant que les dites façades qui attendent des jours meilleurs. On sent bien à cet égard que le matériel est empirique quand un engin de chantier poussif peine à transporter quelques rares matériaux. En tout cas, et c’est une certitude, on évitera le 5ta Avenida, cinq étoiles affichées et qui n’en vaudrait sûrement pas trois pour son confort et pas une seule pour sa cuisine et son service !

“Les musiciens et les danseuses de Salsa, fort jolies par ailleurs, sont aussi des fonctionnaires”


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