PEUR
Comment y faire face ?

APRÈS LA RÉCIDIVE
SECOND CANCER
Ce qu’il faut savoir RÉSILIENCE
Barbara, un nouveau départ
PEUR
Comment y faire face ?
Ce qu’il faut savoir RÉSILIENCE
Barbara, un nouveau départ
La Ligue contre le cancer vise à réduire le nombre de cancers et à améliorer la qualité de vie des personnes touchées. 18 ligues cantonales et régionales contre le cancer conseillent et soutiennent dans plus de 70 lieux en Suisse.
La Ligue contre le cancer vise à réduire le nombre de cancers et à améliorer la qualité de vie des personnes touchées. 18 ligues cantonales et régionales contre le cancer conseillent et soutiennent dans plus de 70 lieux en Suisse.
1 Krebsliga Aargau
1 Krebsliga Aargau
Telefon 062 834 75 75 krebsliga-aargau.ch
Telefon 062 834 75 75 krebsliga-aargau.ch
2 Krebsliga beider Basel
2 Krebsliga beider Basel
Telefon 061 319 99 88 klbb.ch
Telefon 061 319 99 88 klbb.ch
3 Ligue bernoise contre le cancer
3 Ligue bernoise contre le cancer
Téléphone 031 313 24 24 berne.liguecancer.ch
Téléphone 031 313 24 24 berne.liguecancer.ch
4 Ligue fribourgeoise contre le cancer
4 Ligue fribourgeoise contre le cancer
Téléphone 026 426 02 90 liguecancer-fr.ch
Téléphone 026 426 02 90 liguecancer-fr.ch
5 Ligue genevoise contre le cancer
5 Ligue genevoise contre le cancer
Téléphone 022 322 13 33 lgc.ch
Téléphone 022 322 13 33 lgc.ch
6 Krebsliga Graubünden
6 Krebsliga Graubünden
Telefon 081 300 50 90 krebsliga-gr.ch
Telefon 081 300 50 90 krebsliga-gr.ch
7 Ligue jurassienne contre le cancer
7 Ligue jurassienne contre le cancer
Téléphone 032 422 20 30 liguecancer-ju.ch
Téléphone 032 422 20 30 liguecancer-ju.ch
8 Ligue neuchâteloise contre le cancer
8 Ligue neuchâteloise contre le cancer
Téléphone 032 886 85 90 liguecancer-ne.ch
Téléphone 032 886 85 90 liguecancer-ne.ch
9 Krebsliga Ostschweiz
9 Krebsliga Ostschweiz
SG, AR, AI, GL
SG, AR, AI, GL
Telefon 071 242 70 00 krebsliga-ostschweiz.ch
Telefon 071 242 70 00 krebsliga-ostschweiz.ch
10 Krebsliga Schaffhausen
10 Krebsliga Schaffhausen
Telefon 052 741 45 45 krebsliga-sh.ch
Telefon 052 741 45 45 krebsliga-sh.ch
11 Krebsliga Solothurn
11 Krebsliga Solothurn
Telefon 032 628 68 10 krebsliga-so.ch
Telefon 032 628 68 10 krebsliga-so.ch
12 Krebsliga Thurgau
12 Krebsliga Thurgau
Telefon 071 626 70 00 krebsliga-thurgau.ch
Telefon 071 626 70 00 krebsliga-thurgau.ch
13 Lega cancro Ticino
13 Lega cancro Ticino
Telefono 091 820 64 20 legacancro-ti.ch
Telefono 091 820 64 20 legacancro-ti.ch
14 Ligue vaudoise contre le cancer
14 Ligue vaudoise contre le cancer
Téléphone 021 623 11 11 lvc.ch
Téléphone 021 623 11 11 lvc.ch
Nous sommes toujours là pour vous !
Nous sommes toujours là pour vous !
15 Ligue valaisanne contre le cancer
15 Ligue valaisanne contre le cancer
Téléphone 027 322 99 74 lvcc.ch
Téléphone 027 322 99 74 lvcc.ch
16 Krebsliga Zentralschweiz LU, OW, NW, SZ, UR, ZG
16 Krebsliga Zentralschweiz
LU, OW, NW, SZ, UR, ZG Telefon 041 210 25 50 krebsliga.info
Telefon 041 210 25 50 krebsliga.info
17 Krebsliga Zürich
17 Krebsliga Zürich
Telefon 044 388 55 00 krebsligazuerich.ch
Telefon 044 388 55 00 krebsligazuerich.ch
18 Krebshilfe Liechtenstein
18 Krebshilfe Liechtenstein
Telefon 00423 233 18 45 krebshilfe.li
Telefon 00423 233 18 45 krebshilfe.li
Votre don en bonnes mains.
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Impressum Éditrice : Ligue suisse contre le cancer, Case postale, 3001 Berne, Téléphone 031 389 94 84, aspect@liguecancer.ch, liguecancer.ch/aspect, IBAN : CH 95 0900 0000 3000 4843 9– Rédaction en chef : Pia Schüpbach (spa) – Rédaction : Joëlle Beeler (jbe), Manuela Daboussi (mda), Danica Gröhlich (dag), Markus Ossola (mao), Adrian Ritter –Mise en page : Oliver Blank – Coordination : Olivia Schmidiger – Impression : Schellenberg Druck AG, Pfäffikon ZH – Édition : 2/25, mai 2025, paraît quatre fois par année. Bulletin d’information pour les donatrices et donateurs de la Ligue suisse contre le cancer.
Impressum Éditrice : Ligue suisse contre le cancer, Case postale, 3001 Berne, Téléphone 031 389 94 84, aspect@liguecancer.ch, liguecancer.ch/aspect, IBAN : CH 95 0900 0000 3000 4843 9– Rédaction en chef : Danica Gröhlich (dag) – Rédaction : Stefanie de Borba (stb), Pia Schüpbach (spa) – Mise en page : Oliver Blank – Coordination : Olivia Schmidiger – Impression : Schellenberg Druck AG, Pfäffikon ZH – Édition : 3/25, juillet 2025, paraît quatre fois par an. Bulletin d’information pour les donatrices et donateurs de la Ligue suisse contre le cancer.
Chère
lectrice, cher lecteur,
Toutes les personnes touchées par le cancer connaissent ce sentiment : la peur de la récidive. Elle subsiste, bien au-delà de la thérapie. Si la fin du traitement marque une nouvelle étape, l’insécurité perdure. Les personnes qui contactent la Ligue contre le cancer expriment fréquemment ce souci. Nous les écoutons : notre service de conseil InfoCancer célèbre cette année 30 ans d’existence !
Dans cette édition, notre principal témoin, Anna (page 10), explique comment elle gère la peur et puise des forces. Quant à Barbara, elle a été frappée à deux reprises par la maladie (page 19), ce qui l’a conduite à réorienter son existence : aujourd’hui, elle est coach en résilience et transmet son expérience à autrui. Les témoignages de Anna et Barbara – comme ceux de nombreuses autres personnes restées anonymes – le démontrent : la résilience ne va pas de soi. Elle se développe avec l’expérience, le soutien et l’espoir d’avancer vers la guérison. Cet espoir, nous le ravivons au quotidien.
Dans cette perspective, la nature constitue pour beaucoup un lieu de ressourcement privilégié. Pour profiter des joies du plein air sans soucis, il convient d’adopter une protection solaire adéquate.
Là aussi, la Ligue contre le cancer est présente, car notre mission est d’accompagner dans toutes les phases de la maladie. Nous conseillons, soutenons et informons, pour l’essentiel grâce à vos dons ! Nous vous en remercions du fond du cœur !
Grâce à votre aide inestimable, la peur n’aura pas le dernier mot – c’est la confiance qui l’emportera !
Je vous souhaite un très bel été !
Cordialement,
Mirjam Lämmle
Directrice
Sommaire
clair, et tout le monde comprend nos
Stop-tabac : un accompagnement efficace vers la désaccoutumance.
Second cancer : recherche et prévention, deux pôles essentiels. Vivre avec le cancer
Anna : victorieuse de la peur, malgré la récidive.
Transmission héréditaire : quand le risque de cancer se loge dans les gènes. En bref
Nouveau guide testamentaire : tout est réglé.
Jeu-concours
À gagner, sets de protection solaire : lunettes de soleil, crème solaire et parapluie anti-UV !
En tête-à-tête
Mon face-à-face avec le cancer : Barbara, devenue coach en résilience.
Le chiffre
personnes développent un mélanome chaque année en Suisse et 290 décèdent des suites de cette maladie cutanée, qui est le cancer de la peau le plus dangereux, car il forme des métastases.
Toute modification de la peau doit faire l’objet d’un examen médical, car elle peut provenir d’un mélanome :
• un grain de beauté qui se différencie clairement par sa forme et sa couleur des autres grains de beauté ;
• un grain beauté qui est existant ou nouvellement apparu qui grossit rapidement et se durcit ;
• un grain de beauté est de couleurs diverses, démange, saigne ou suinte ;
• certaines taches du corps qui ressemblent à des blessures, mais ne guérissent pas.
Partir en voyage quand on a le cancer est possible, mais nécessite une préparation minutieuse. Accord du médecin, assurance adéquate, plan d’urgence au cas où… il faut penser à beaucoup de choses. D’où l’intérêt de notre check-list. Elle vous indique point par point les différentes mesu-
Brochures
res à prendre pour partir sans stress et en toute sécurité, et ainsi vraiment se détendre pendant les vacances. (spa)
Précautions à prendre avant de partir en voyage : liguecancer.ch/voyages
Langage simple, c’est clair !
Fini le jargon technique – place au langage clair ! Depuis 2022, la Ligue suisse contre le cancer rédige ses brochures d’information en langue privilégiant l’accessibilité, ce qui est bien accueilli. Une infirmière de l’hôpital de Lachen (SZ) nous a exprimé son soulagement : finis les textes compliqués !
Cancer et 13périphériqueneuropathie
« Nous touchons dorénavant 80 % de la population », souligne Tino Heeg, responsable Rédaction Information cancer. Auparavant, avec le niveau de langage B2, plus complexe, c’était seulement 40 %. Près d’un tiers des 160 brochures ont déjà été remaniées en langage simple, et ce n’est
qu’un début : chaque année, une trentaine de titres sont adaptés. À paraître prochainement : Le cancer de la prostate, Sexualité au masculin et Le cancer du côlon. L’intégralité du catalogue est disponible en ligne, sur liguecancer.ch. 200 000 exemplaires sont distribués chaque année, alors que le Web totalise 3,2 millions de consultations. « À ma connaissance, au niveau européen, nous offrons la plus large palette d’informations destinées aux patients sur le cancer, les traitements médicaux et les thèmes psychosociaux », poursuit Tino Heeg… de surcroît en trois langues, allemand, français, italien… et bientôt aussi en langage simplifié (niveau A1 - A2), qui correspond aux personnes présentant des limitations cognitives. (spa)
Plus d’informations : boutique.liguecancer.ch
Nouvelle page Internet pour les Cancer Survivors
Les personnes atteintes d’un cancer ou ayant la maladie derrière elles sont toujours plus nombreuses. Après le traitement médical, beaucoup de Cancer Survivors se sentent abandonnés, livrés à eux-mêmes, désemparés, épuisés ou dépassés par les défis physiques, psychiques ou même financiers. Le quotidien prend subitement une autre tournure, les habitudes et les relations ont changé,
la famille et les amis attendent peutêtre que tout redevienne comme avant, sans compter la peur de la récidive.
La Ligue contre le cancer apporte son soutien aux Cancer Survivors avec des offres sur mesure, un soutien concret et le témoignage de personnes ayant vécu les mêmes épreuves. Sur notre site internet, vous trouverez une page spécifiquement
Prévention
On entend souvent dire que le pré-bronzage prépare la peau au soleil estival. « C’est totalement erroné », relève Joëlle Jufer, responsable Protection solaire à la Ligue suisse contre le cancer. En réalité, une peau qui bronze est en train de se défendre contre les rayons ultraviolets, dont une partie pénètre profondément dans la peau et endommage le tissu conjonctif. « Préparer sa peau au soleil d’été en l’exposant aux rayons UV naturels ou artificiels est donc nocif. »
Le solarium est vivement déconseillé : « Les rayons UVA du solarium sont jusqu’à 15 fois plus intenses
que les rayons du soleil lors d’un jour sans nuages en milieu de journée. Il en résulte un vieillissement prématuré de la peau, de possibles allergies, une altération génétique et un risque accru de cancer de la peau. Il peut s’écouler des années avant que les lésions cutanées dues au solarium soient visibles. »
Actuellement sur les réseaux sociaux, on parle beaucoup d’oursons gélifiés contenant du bêta-carotène ou autres additifs. Ces oursons ne protègent pas la peau. « Tout comme les autobronzants, ils ne font que donner un aspect bronzé. La peau n’est pas protégée, ce qui peut induire un faux sentiment de sécurité. » Pour une protection efficace, la Ligue contre le cancer recommande de se tenir à l’ombre entre 11 h et 15 h, de porter des habits couvrants, un chapeau, des lunettes de soleil et d’appliquer de la crème solaire : « Il n’y a pas de bronzage sain. Même sans rougeur, les rayons UV peuvent endommager la peau. » Pour l’amour de votre peau, protégez-la et abstenez-vous de bronzer. (spa)
Plus d’informations : liguecancer.ch/solarium
dédiée à ces thèmes :
• portraits et vidéos de Cancer Survivors pour redonner espoir et courage
• offres et prestations répondant aux nombreux défis de la vie avec et après un cancer
• liens Internet vers le service de conseil, les cours, l’entraide, par exemple
InfoCancer
Découvrez la nouvelle page Internet : liguecancer.ch/la-vie-avec-et-apres-cancer
citation
« La crainte d’une rechute est toujours présente. C’est pourquoi j’effectue régulièrement des contrôles. Dès que je sens que c’est
le moment, je prends rendez-vous. Cela me rassure. »
Il y a 4 ans et demi, Patrick (41 ans) a reçu le diagnostic de cancer du côlon. Aujourd’hui, le papa de deux filles a repris du service au comptoir de la fromagerie qu’il exploite avec son frère. Le Bernois s’engage aussi en tant que pair de la Ligue contre le cancer.
«
S’affranchir du tabac et de la nicotine n’est pas facile. Heureusement, on peut se faire aider. Éclairage avec Catherine Abbühl, ancienne responsable du service de conseil stop-tabac de la Ligue contre le cancer.
Propos recueillis par Pia Schüpbach, photo : Sophie Frei
Catherine Abbühl, vous avez dirigé le service stop-tabac pendant de longues années et bien que retraitée, vous intervenez encore comme conseillère. Quelle est votre expérience personnelle du tabagisme ?
Catherine Abbühl : Ma grand-mère m’a toujours dit : ne commence jamais à fumer si tu ne veux pas cracher tes poumons. Je ne voulais pas risquer cela. On peut apporter une aide au sevrage tabagique même si on n’a jamais fumé soimême. Il existe une foule d’études scientifiques sur le sujet. Nous avons également profité de l’expérience d’autres pays qui ont mis en place des « quitlines » (lignes téléphoniques de soutien à l’arrêt du tabac) avant nous. L’efficacité des conseils par téléphone est largement attestée.
Quand on compose le numéro 0848 000 181, qui figure sur les paquets de cigarettes, on tombe sur stop-tabac. En quoi un soutien individuel est-il utile pour arrêter ?
Sans aide, 3 à 5 % des fumeurs et fumeuses réussissent à arrêter. Avec un accompagnement, ce chiffre grimpe à 33 % selon une évaluation externe. Nous aidons les personnes qui souhaitent s’affranchir du tabac à comprendre ce qui passe exactement sur le plan physique et psychique et pourquoi elles nourrissent certaines craintes. Grâce à notre formation en thérapie comportementale et cognitive, nous pouvons leur montrer comment changer et, surtout, leur redonner courage et espoir en cas de rechute.
Vos trois conseils principaux pour arrêter de fumer ?
1. Ne pas se lancer tête baissée, mais s’observer très précisément pour connaître ses automatismes personnels.
2. Si nécessaire, recourir aux substituts nicotiniques (gommes à mâcher, comprimés à sucer). Ces produits diminuent les symptômes de manque ; ils n’engendrent pas de dépendance.
3. Arrêter d’un coup, même si cela peut faire peur. Les choses iront plus vite. Mieux vaut jeter tout de suite son attirail de fumeur, comme le paquet entamé ou le cendrier.
Y a-t-il une réussite qui vous a marquée ?
Arrêter de fumer est particulièrement difficile pour les personnes qui souffrent de problèmes psychiques, car elles utilisent la nicotine pour réguler leur humeur. J’ai accompagné une fois une femme dépressive. Après de nombreux entretiens, elle a réussi à franchir le pas. Puis elle a été impliquée dans un accident de voiture, sans qu’elle soit fautive — une situation typiquement associée à un risque de rechute. Mais elle a tenu bon. Elle m’a dit qu’elle était restée très calme. Cela m’a fait un immense plaisir.
Quel est le plus grand changement enregistré ces dernières années ?
Entre 2002 et 2022, le taux de fumeurs quotidiens a chuté de 30 % à 20 % environ chez les adultes. Le recul est encore plus marqué chez les jeunes. En revanche, de nouveaux produits nicotiniques ont fait leur apparition sur le marché comme le snus, les sachets de nicotine (pouches) et les vaporettes (cigarettes électroniques). Si ces produits paraissent plus inoffensifs, ils ne sont pas sans danger, notamment en cas d’usage prolongé et chez les jeunes. Dans ce domaine, de vastes efforts de sensibilisation et des informations claires dispensées par un service spécialisé sont indispensables. Stop-tabac ne risque hélas pas d’être à court de travail. •
stopsmoking
66 500 personnes accompagnées vers une vie sans tabac
La consommation de tabac est la principale cause de décès évitable dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle entraîne quelque 8 millions de décès par an. Un tiers environ des décès par cancer (surtout cancers du poumon, du larynx et de l’œsophage) sont imputables au tabagisme. Depuis 20 ans, stop-tabac (l’ancienne Ligne stop-tabac) apporte un soutien pour bien négocier le virage du sevrage tabagique et nicotinique, et ce gratuitement et en douze langues. L’équipe de conseil, spécialement formée, aura accompagné au total quelque 66 500 personnes d’ici la fin de cette année. La plateforme stop-tabac comporte une boîte à outils, des informations et du matériel de communication. Le service est géré par la Ligue contre le cancer et financé par le Fonds de prévention du tabagisme. stop-tabac.ch
Petite sélection de questions d’actualité posées à l’équipe d’InfoCancer.
1« Que faire quand la peur de la récidive ou d’une nouvelle tumeur prend le dessus ? » Le cancer peut profondément ébranler la confiance en son corps. L’inquiétude est parfois envahissante et peut fortement détériorer la qualité de vie. Un certain nombre de facteurs procurent néanmoins du soulagement : un examen médical rassurant, retrouver la forme physique, reprendre le travail, échanger avec des personnes dans la même situation – par exemple au sein d’un groupe d’entraide ou avec les pairs de la Ligue suisse contre le cancer. Parfois, il s’avère nécessaire de s’adresser à un·e professionnel·le.
Échangez avec des personnes ayant traversé la même épreuve : liguecancer.ch/peerplattform
2« Une amie est atteinte d’un cancer, comme moi, et j’ai l’impression qu’elle gère mieux la maladie. Peut-on travailler sa résilience ? »
La résilience est la capacité à supporter psychiquement les expériences de la vie et à surmonter le malheur. Dans une certaine mesure, cela se travaille. Il s’agit essentiellement de développer ses ressources personnelles et sociales. Certes elles sont provisoirement entravées par les soucis et le choc consécutif au diagnostic… mais elles sont toujours bien présentes ! Les activer vous aidera : entretenir ses relations sociales et l’estime de soi, voir la période difficile comme une crise qui sera surmontée, accepter le changement comme inhérent à la vie, poursuivre des buts personnels,
À vos côtés 30depuis ans !
être actif, optimiste, et avoir des activités qui font plaisir.
En cas de cancer, les psycho-oncologues peuvent également apporter du soutien. 3
« L’activité physique est-elle recommandée contre le cancer ? »
L’activité physique peut réduire le risque de cancer, parfois jusqu’à 24 %, indiquent les études. Intégrer le mouvement à la vie quotidienne est assez simple – monter les escaliers, marcher en téléphonant. Durant et après le traitement médical aussi, l’activité physique a un impact positif, révèlent les études, car elle diminue les séquelles de la maladie et des thérapies. Les personnes actives sont moins gagnées par l’épuisement, plus performantes, plus mobiles, ont une meilleure qualité de vie et une meilleure santé psychique. Tout cela
influe positivement sur la lutte contre la maladie et contre la dépression. Davantage d’informations dans notre brochure : liguecancer.ch/activite
Ligne InfoCancer
Avez-vous des questions au sujet du cancer ? Avez-vous besoin de parler de vos peurs ou de vos expériences ? Nous vous aidons.
Appel gratuit 0800 11 88 11
Courriel helpline@liguecancer.ch
Chat liguecancer.ch/cancerline
WhatsApp +41 31 38 99 241
Après un cancer, le risque de développer une nouvelle tumeur reste accru plusieurs dizaines d’années durant. Pourquoi ces secondes tumeurs sont-elles en augmentation ? Qu’est-ce qui favorise leur apparition et quel suivi mettre en place ? Les explications de la chercheuse Lea Wildisen.
recueillis par Danica Gröhlich
Lea Wildisen, vous travaillez à l’Organe national d’enregistrement du cancer. Pourquoi vous consacrez-vous aux personnes touchées par le cancer ?
Lea Wildisen: En tant qu’épidémiologiste et chercheuse, je m’intéresse à la façon dont les maladies apparaissent et aux facteurs qui jouent un rôle dans ce processus. Nos analyses permettent d’en savoir plus sur le sujet et d’acquérir de nouvelles connaissances, ce qui est motivant. Je suis particulièrement heureuse lorsque nos résultats contribuent à améliorer la vie des personnes touchées par le cancer.
Pourquoi le nombre de personnes qui développent une nouvelle tumeur après un premier diagnostic est-il en hausse ?
Ce phénomène est lié à une évolution positive à la base : d’immenses progrès ont été réalisés dans les traitements ces dernières années. Aujourd’hui, davantage de personnes survivent à un premier cancer, ce qui veut cependant dire qu’il y a plus d’individus susceptibles de développer une seconde tumeur. Il faut préciser ici que par seconde tumeur, on entend un nouveau cancer, indépendant du premier. Ce cancer se distingue des rechutes ou des métastases et présente d’autres caractéristiques que la tumeur primaire.
Dans quelle mesure le risque de développer un second cancer est-il important ?
Ce risque dépend de multiples facteurs. Nos analyses montrent cependant que le risque tumoral est 13 % plus élevé chez les personnes qui ont déjà eu un cancer que chez les individus du même âge et du même sexe qui n’en ont jamais eu.
Le premier Rapport sanitaire sur le cancer en Suisse a été publié en 2024. Ce projet, mené conjointement par le Registre national du cancer de l’enfant et l’Organe national d’enregistrement du cancer, a été rendu possible grâce à une loi fédérale aux termes de laquelle tous les cancers sont soumis à déclaration obligatoire dans notre pays depuis 2020. Le rapport aborde des questions actuelles de politique de santé dans le domaine du cancer et formule des recommandations pour les représentants politiques, les scientifiques et les professionnels de la santé. Une équipe interdisciplinaire composée de médecins, d’épidémiologistes et d’autres spécialistes a ausculté les données des registres des tumeurs dans toute la Suisse pour établir ce document. On dispose ainsi pour la première fois d’analyses sur le risque de seconds cancers. Selon l’Enquête suisse sur la santé de 2022, notre pays compte quelque 450 000 Cancer Survivors. Projets de recherche soutenus : liguecancer.ch/recherche
Comment cela s’explique-t-il ?
Plusieurs éléments influencent le risque de seconde tumeur, notamment l’âge au moment du premier diagnostic, le type de cancer primaire et son traitement. Nos analyses révèlent que le risque est particulièrement élevé chez les personnes qui ont eu un premier cancer à un jeune âge. La probabilité d’une nouvelle tumeur est aussi nettement accrue lors de cancers liés à la consommation d’alcool et de tabac.
Un résultat qui vous a surprise dans le rapport sanitaire auquel vous avez collaboré ?
Étonnamment, le risque de seconde tumeur reste accru plusieurs années ou même dizaines d’années après le premier diagnostic. Cela souligne l’importance d’un suivi à long terme.
Dans quels domaines des mesures s’imposent-elles en priorité selon vous ?
La numérisation constitue un thème clé. Aujourd’hui,
Le risque de seconde tumeur reste accru pendant des années, voire des dizaines d’années.
il faut souvent beaucoup de temps pour retrouver des documents sur les diagnostics et les traitements antérieurs. Les informations médicales importantes devraient être conservées durablement et rester accessibles facilement, même après de nombreuses années.
Quelles autres mesures seraient nécessaires ?
Nos travaux montrent que le risque de seconde tumeur varie sensiblement d’une personne à l’autre. Un suivi sur mesure devrait être établi, avec une évaluation individuelle du risque. Un accompagnement ciblé pourrait être mis en place dans le cadre de consultations spécialisées pour déceler au plus vite, voire éviter, un second cancer.
Comment les personnes concernées peuvent-elles faire pour ne pas vivre dans la peur ?
Il est important de ne pas alimenter la peur, mais de soutenir efficacement les personnes qui ont survécu à leur cancer. Après le traitement, elles devraient s’informer auprès de leur médecin de leur risque personnel de seconde tumeur et demander un plan de suivi approprié. Par ail-
leurs, une bonne hygiène de vie est essentielle, à savoir une alimentation équilibrée, pas de tabac, une consommation d’alcool modérée et une activité physique suffisante.
Faudrait-il aussi renforcer la recherche dans ce domaine ?
Tout à fait. La Suisse accuse du retard, notamment en ce qui concerne les répercussions à long terme. Nous savons encore trop peu de choses du risque de second cancer 30 ans ou plus après un premier diagnostic posé dans l’enfance ou l’adolescence. L’influence des traitements, des facteurs génétiques et du mode de vie sur le risque de seconde tumeur devrait également être examinée en détail. Pour cela, nous avons besoin d’études qui s’inscrivent dans une certaine durée, idéalement à travers des collaborations dans le cadre de projets internationaux. Il vaut également la peine de soutenir la Ligue suisse contre le cancer, qui peut s’engager pour la recherche grâce aux dons. • Plus d’informations : liguecancer.ch/secondcancer
Il y a deux ans, Anna a appris qu’elle avait un lymphome. Aujourd’hui, après plusieurs chimiothérapies épuisantes et une rechute, la Lucernoise est en rémission. Retour sur une épreuve surmontée avec courage.
Texte : Danica Gröhlich, photos : Gaëtan Bally
«Ce drôle de pressentiment a sans doute été ma planche de salut », raconte Anna alors que nous déambulons à travers Lucerne. La jeune femme, 38 ans à l’époque, était en forme, elle débordait d’énergie. Mais il y a deux ans, son univers s’est écroulé brutalement par un froid matin de janvier. Anna travaille alors de nuit comme aide-soignante. Son médecin de famille ne trouve pas d’explication à ses paramètres inflammatoires élevés. La jeune femme finit par consulter sa gynécologue sans attendre le contrôle annuel. Celle-ci découvre des ganglions lymphatiques enflés dans l’abdomen d’Anna. « Je comprenais ce que me disait la gynécologue, mais en pensée, j’étais à mille lieues de là. C’était comme dans un film dans lequel je ne voulais pas jouer le rôle principal », se rappelle-t-elle. Sa meilleure amie l’attend devant la salle de soins et éclate aussitôt en sanglots. Elle ajoute immédiatement : « Nous y arriverons, quoi qu’il advienne. » Anna a la gorge serrée en repensant à ce moment : « Elle m’a soutenue et je lui en suis infiniment reconnaissante », dit-elle.
Le dragon de la chimio
Jusqu’au bout, Anna veut croire que ce n’est rien de grave. Puis vient la laparoscopie. Les médecins introduisent une mini-caméra par de petites incisions pour visualiser la cavité abdominale. Ils enlèvent une tumeur dans le péritoine, l’analysent. Résultat : cancer, un lymphome hodgkinien. Anna est sous le choc. Elle fait partie des quelque 280 personnes par an qui reçoivent ce diagnostic en Suisse.
Les lymphomes hodgkiniens peuvent apparaître n’importe où, car on trouve du tissu lymphatique dans tout le corps. La maladie débute souvent dans les ganglions lymphatiques du cou et de la nuque. Elle s’étend ensuite à ceux du thorax et de l’abdomen, puis à la rate. Anna n’a pas peur. Sa famille et ses amis occupent toutes ses pensées : « Le plus dur a été de leur annoncer la nouvelle ». Une chimiothérapie est nécessaire. L’oncologue
lui explique que son lymphome a été découvert à un stade précoce et que c’est un cancer qui se soigne bien. Le premier cycle de chimiothérapie l’épuise. Anna entame un journal avec des paroles de chansons, des réflexions, des croquis. En premier, elle dessine un monstre qui crache du feu, le « dragon de la chimio ». Elle a aussi de mauvais jours. « On a le droit de pleurer, mais il faut retrouver quelque chose de positif après. »
Elle était célibataire à l’époque, mais pas seule. Elle parle beaucoup avec ses amis. Le traitement l’affaiblit au point qu’elle n’arrive plus à cuisiner. Elle retourne vivre chez ses parents. « À 38 ans, ce n’était pas facile, mais je leur suis reconnaissante. »
« Je ne veux pas vivre la peur au ventre, mais en étant consciente qu’une rechute est possible à tout moment. »
Anna, personne concernée
Après chaque chimiothérapie, elle s’effondre. Elle finit régulièrement aux urgences. Une douzaine de fois, elle reçoit des antibiotiques. Son corps ne suit plus. Puis ses cheveux tombent. Elle appelle sa coiffeuse, qui lui rase sa longue chevelure noire à l’hôpital. Un moment difficile pour toutes les deux. Elles pleurent, elles rient. L’une après l’autre, les mèches volent. Pour Anna, c’est comme une libération : « Je ne voulais pas que le cancer prenne le pouvoir, me dépossède de mes cheveux. Je voulais que la décision m’appartienne. » Depuis, ses cheveux ont repoussé, ils lui arrivent au menton. « Bizarrement, ils sont bouclés à présent. »
Nous voici devant le pont de la Chapelle. Anna ne passe pas inaperçue. Des touristes asiatiques veulent prendre une photo de la longue dame aux tatouages colorés.
La rechute
En été 2023, Anna est enfin tirée d’affaire – du moins pour l’instant… « Je voulais repartir à zéro. J’étais en rémission, il n’y avait plus de trace de mon cancer. J’étais prête pour ma vie 2.0 », raconte-t-elle avec un sourire qui dénote son irrépressible joie de vivre. Mais elle redevient vite sérieuse. « La peur d’une rechute ne vous lâche
Pour marquer son nouveau départ, Anna prévoit un tatouage de plus : « Une lionne avec une couronne de fleurs sauvages sur la cuisse. Mes amis m’appellent la lionne, car je me bats comme un fauve ».
pas. Je ne voulais en aucun cas qu’elle prenne le dessus. » Personne n’aurait imaginé que le cancer reviendrait aussi rapidement. Le deuxième contrôle, après six mois, montre que son lymphome est de retour.
Les larmes aux yeux, Anna poursuit : « Je n’avais plus peur de l’inconnu. Le pire, c’était de savoir exactement par quoi je devrais passer encore une fois. Sa rechute rapide la classe dans la catégorie des malades à haut risque, et Anna reçoit une greffe de cellules souches. Dans son entourage, les réactions sont contrastées : certains continuent de se battre avec elle après le choc, d’autres s’effacent. « Ils ne savaient pas si j’allais mourir. Cette incertitude leur faisait peur. Ils ont été sincères en me l’avouant, mais cela m’a fait incroyablement mal. »
La «bucket list»
Anna retrouve une nouvelle énergie. Elle écrit toujours dans son journal. À présent, elle reste chez elle et se met à la peinture acrylique.
Pendant la chimiothérapie, elle peint un tableau très noir, « Scars » – cicatrices. Il reflète son état intérieur. « Je l’ai longtemps caché ». Je devais d’abord guérir et tout digérer. J’ai quand même fini par l’accrocher il y a peu », ditelle en riant.
Après la chimiothérapie intensive, elle va de plus en plus mal. Son système immunitaire étant affaibli, elle contracte un virus, la fièvre monte à 40 °C. Elle commence une « bucket list », une liste des choses qu’elle aimerait encore faire une fois dans sa vie. « J’avais besoin de me motiver pour continuer à me battre. » Sur sa liste, voir une aurore boréale et cuisiner des pâtes en Italie avec sa meilleure amie Ramona, par exemple, mais aussi « danser sous la pluie ».
« Mon employeur apprécie ma franchise. Finalement, le cancer fait partie de ma vie. »
Anna, personne concernée
Grâce à une greffe de cellules souches avec ses propres cellules sanguines prélevées par aphérèse, elle se rétablit et se rend dès lors à Zurich toutes les trois semaines pour une immunothérapie administrée via un port-a-cath
s’engage comme pair : « Parfois, il suffit d’être là et d’écouter — une personne neutre, qui ne juge pas et ne donne pas de conseils sans qu’on le lui demande ».
implanté dans une veine proche du cœur. Elle a eu sa dernière séance de traitement le 2 mai de cette année. « Je ne veux pas vivre la peur au ventre, mais en étant consciente qu’une rechute est possible à tout moment. » Pour fêter ce nouveau départ, elle prévoit un tatouage : une lionne avec une couronne de fleurs sauvages sur la cuisse. Ses amis l’appellent la lionne, car elle se bat comme un fauve. Depuis février, la jeune femme de 40 ans travaille dans un EMS à Lucerne. Elle n’a pas caché sa maladie dans son CV et lors de l’entretien d’embauche. « Mon employeur apprécie ma franchise. Finalement, le cancer fait partie de ma vie. » Elle officie aussi comme pair à la Ligue suisse contre le cancer. « À l’époque, j’aurais aimé pouvoir parler avec quelqu’un qui aurait traversé les mêmes épreuves. Parfois, il s’agit simplement d’écouter. »
Nous sommes de retour au bord du lac des Quatre-Cantons. Comment gère-t-elle la peur d’une rechute ? Et comment retrouve-t-elle confiance en son corps ? « Il faut que l’amour de soi s’enracine à nouveau. Cela demande du temps. La perte de contrôle est un sacré défi. On ne doit pas s’attendre à ce que tout marche tout de suite. Il faut savoir dire stop si nécessaire et se ménager des moments qui font du bien — prendre un bain, boire un café avec des amis. On devrait se réjouir des petites choses ; elles ne vont pas de soi. »
Nous nous séparons devant la gare de Lucerne. Anna rayonne : « Cela fait une année exactement que je suis en
rémission. C’est une deuxième naissance ! Je vais la fêter et célébrer la vie, et je danserai sous la pluie », promet la « lionne » en disparaissant dans la foule. •
Rémission :
Dans bien des cas, le cancer peut être traité avec succès. Les médecins parlent de rémission lorsqu’ils ne décèlent plus aucune cellule cancéreuse dans l’organisme après les traitements.
Récidive, rechute :
Une récidive, ou rechute, désigne la réapparition d’un cancer malgré le traitement.
Résilience :
La résilience est la capacité de se relever après une lourde épreuve, comme un cancer. Cette résistance psychique peut se travailler.
Plus d’informations : liguecancer.ch/recidive-remission
Une mutation génétique peut augmenter le risque de cancer, pas seulement chez une personne, mais dans des familles entières. Que faire en cas de test génétique positif ? Et comment l’annoncer aux membres de la parenté qui pourraient aussi être touchés ?
Texte: Stefanie de Borba
Atteinte d’un cancer du sein à 42 ans, Linda a effectué un test génétique sur le conseil de son médecin. Le résultat a confirmé l’existence d’une mutation héréditaire qui augmentait sensiblement son risque de développer d’autres cancers. « J’ai opté pour une mastectomie préventive et je ne le regrette pas. Je voulais prendre ma santé en main », dit-elle. Il y a néanmoins une chose qu’elle ferait différemment aujourd’hui : « J’aurais dû convenir avec la généticienne de la façon dont elle me communiquerait le résultat. J’étais en route pour la chimiothérapie lorsqu’elle m’a appelée tôt le matin. Tout est allé beaucoup trop vite pour moi et je suis restée avec une foule de questions sans réponse. »
Ce genre de situation montre qu’un test génétique ne livre pas seulement des informations médicales ; il soulève aussi des questions d’ordre émotionnel et éthique, en particulier lorsqu’il révèle une prédisposition héréditaire. 5 à 10 % des cancers sont liés à des mutations génétiques connues, comme des modifications des gènes BRCA1 et BRCA2, qui augmentent le risque de cancers du sein et de l’ovaire. Mais il existe une multitude d’autres mutations qui peuvent influencer la probabilité de voir apparaître un cancer. Les gènes concernés par ces altérations sont souvent impliqués dans les mécanismes de réparation cellulaire.
Comment se déroule un test génétique ?
Le test est précédé par un conseil génétique. Des spécialistes examinent s’il y a une accumulation de cancers dans la famille, à quel âge ces cancers sont survenus et s’il est possible de dégager certains schémas. Si la suspicion se concrétise, une demande de garantie de prise en charge des coûts est adressée à l’assurance-maladie. Le test – une simple prise de sang suivie d’une analyse en laboratoire –coûte cher, dans les 3 600 francs. En règle générale, il est remboursé par l’assurance de base. Dans la plupart des cas, c’est le plus jeune membre atteint de la famille qui est testé. L’évaluation prend plusieurs semaines.
Les résultats sont expliqués dans le cadre du conseil génétique. Dans l’idéal, les conséquences qui peuvent en résulter sont également abordées. Le conseil offre un espace pour les questions et les considérations personnelles.
Faut-il effectuer une opération préventive ? Quels examens de contrôle sont judicieux ? Et surtout, faut-il informer la parenté ? Les personnes concernées et les proches en quête de réponses peuvent également s’adresser à InfoCancer, le service de conseil de la Ligue suisse contre le cancer.
Une discussion difficile
La probabilité qu’une personne porteuse d’une mutation la transmette à ses enfants s’élève à 50 %. Les frères et sœurs, les pères et mères et les cousins et cousines pourraient aussi être touchés. Mais il n’est pas facile de partager cette information avec les proches, et bien des personnes concernées se sentent livrées à elles-mêmes. S’il n’est pas obligatoire d’informer l’entourage, cela offre une chance de prévenir la maladie.
Le cas échéant, une discussion avec les proches devrait être soigneusement préparée. Il vaut la peine de bien choisir le moment, par exemple en dehors de la phase aiguë de traitement.
Améliorer l’accompagnement des familles
À l’Université de Bâle, la professeure Maria C. Katapodi explore ce domaine. Elle estime qu’il existe aussi plusieurs difficultés sur le plan structurel : « Dans la plupart des pays, l’accent est mis avant tout sur le traitement du cancer et moins sur la prévention. Bon nombre de personnes qui présentent un risque héréditaire de cancer ne bénéficient pas d’un examen génétique approprié et n’ont pas accès aux prestations nécessaires. Souvent, le suivi sur la durée est également insuffisant ». Avec son équipe, la chercheuse étudie depuis 2017, dans le cadre du consortium CASCADE qu’elle a elle-même créé, comment accompagner les familles touchées en Suisse. Elle aimerait formuler sur cette base des recommandations pour améliorer le système de prise en charge en abordant les besoins des personnes concernées de manière proactive. Des spécialistes, des patientes et patients et des proches sont associés au processus pour qu’à l’avenir, des personnes comme Linda reçoivent le soutien nécessaire. • Plus d’informations : liguecancer.ch/genes
Héritages et legs
Rédiger son testament, c’est appréhender la finitude de la vie et les émotions qui s’y rapportent. Raison pour laquelle on a tendance à repousser ce moment. Et pourtant, cela procure une grande sérénité.
Par quoi commencer ? La Ligue contre le cancer vous ouvre la voie avec son nouveau guide testamentaire. On
y découvre la situation concrète de Bernard – qui prend ses dispositions à la suite du décès de son épouse d’un cancer – ainsi que de nombreux conseils et informations fiables qui répondent à la question fondamentale : qui puis-je désigner comme héritier dans mon testament ? Comment le rédiger pour qu’il soit plei-
Aviron : une traversée solidaire
nement valable ? Et comment procéder au juste ? Notre guide testamentaire vous emmène pas à pas jusqu’au terme de la démarche, et vous aide à vous séréniser.
« Quand tout est réglé, on ressent une profonde quiétude », souligne Manuela Daboussi, responsable Successions à la Ligue contre le cancer, qui œuvre depuis six ans dans ce domaine : « Un testament, c’est plus qu’une question purement financière. C’est aussi l’occasion de transmettre des valeurs personnelles, de faire le nécessaire pour ses proches et de soutenir les organisations qui nous tiennent à cœur. »
De nombreuses personnes souhaitent consacrer une part de leur patrimoine à une bonne action. En gratifiant d’un don la Ligue suisse contre le cancer dans votre testament, vous apportez à long terme une aide durable aux malades et à leurs familles, par le conseil, la recherche scientifique et la prévention. (spa)
Commandez gratuitement le nouveau guide testamentaire : liguecancer.ch/successions
Les rameurs chevronnés du projet Atlantx s’apprêtent à concrétiser leurs grandes ambitions. Sur leur embarcation baptisée « Rowsea », Andreas Nef, Marco Kamm, Robin Muntwyler et William Stampfli trépignent d’impatience et de motivation à se lancer dans la course World’s Toughest Row. En mars, ils ont pris possession du bateau qui les emmènera en haute mer - une étape importante. « Nous connaissons parfaitement le bateau ; nous nous entraînons sur le lac de Constance », souligne Andreas Nef.
Le projet est également viable sur le plan financier, l’objectif de 230 000 francs ayant été largement dépassé : « Ainsi, nous pourrons allouer le surplus – une somme élevée – à la lutte contre le cancer. » Environ 30 % du budget sera ainsi affecté à un projet de la Ligue contre le cancer.
Le quatuor thurgovien s’entraîne quotidiennement afin de parvenir en juin 2026 à couvrir les 4 800 kilomètres séparant La Gomera, en Espagne, d’Antigua, dans les Caraïbes, soit la traversée de l’Atlantique non-
stop pendant 35 jours, par tranches de deux heures. Outre le physique, l’équipe peaufine également le mental. Avec l’aide d’un expert, elle s’entraîne à garder calme et cohésion dans toutes les situations… même les plus extrêmes. Actuellement, les quatre hommes intensifient leur entraînement sur l'eau. Objectif : maîtriser parfaitement le bateau et tenir de longues périodes de rame. « Vers la fin de l’été, nous serons fin prêts pour les premières sorties en mer. » (spa) atlantx.org
À ne pas manquer
Cette brochure aborde les cancers de la peau, les examens réalisés en vue de poser le diagnostic et les traitements. De nombreux types de cancers prennent naissance dans la peau. Les principaux sont le carcinome basocellulaire et le carcinome spinocellulaire. Le mélanome et les lymphomes cutanés sont aussi des cancers de la peau.
Leurs caractéristiques sont différentes. C’est pourquoi ils sont traités dans des brochures séparées. Lorsque la maladie est décelée à un
stade précoce, les perspectives de guérison sont très bonnes et le traitement est en général facile. À un stade plus avancé, il est souvent possible d’obtenir une guérison. Lorsque cela n’est pas possible, les traitements et les mesures de soutien visent à ralentir la progression de la maladie, atténuer les troubles et préserver la qualité de vie. (pd)
Télécharger ou commander la brochure:
Protection solaire
Les ultraviolets peuvent causer des dommages importants aux yeux, chez l’adulte comme chez l’enfant, et une brève exposition au soleil suffit. Il convient de faire particulièrement attention au bord de l’eau en raison de la réverbération. C’est pourquoi il est essentiel d’adopter une protection optimale pour la peau comme pour les yeux. Swiss Eyewear Group soutient la
Ligue contre le cancer en matière de prévention et propose une gamme de lunettes de soleil 100 % anti-UV pour toute la famille, avec les marques Invu, Smarty et Ekkiu. Disponibles sur le site www.invushop.com. (pd)
Disponible sur: www.invushop.com
Les ligues cantonales et régionales contre le cancer organisent régulièrement des cours, rencontres, ateliers et événements à l’intention des personnes touchées par le cancer et de leurs proches. Ces offres permettent de marquer une pause, trouver du soutien et échanger. Consultez notre offre, participez et faites le plein d’énergie pour affronter le quotidien. À bientôt !
Vers les cours et manifestations : liguecancer.ch/agenda
De l’arrêt de bus Charmey Corbettaz, nous descendons vers le Lac de Montsalvens. Nous traversons d’abord une passerelle, puis longeons la rive et franchissons le barrage-voûte de 115 m de long. À partir du barrage, le chemin de randonnée nous mène dans les gorges de la Jogne. Nous marchons le long de rochers couverts de mousse, passons devant des cascades enchanteresses, traversons des tunnels semblables à des grottes. Des passerelles en bois et des petits ponts nous permettent de traverser régulièrement la Jogne. Notre randonnée se termine à Broc et nous rentrons en bus.
Degré de difficulté : facile / durée de la randonnée avec pauses env. 3 h 30
Distance : 5 km
Date : 30/08/2025
Lieu : Charmey
Inscriptions : fribourg.liguecancer.ch
Solution
Participez et gagnez l’un des 15 kits de protection solaire.
Lorsque le soleil brille, nous sommes automatiquement attirés par l’extérieur - que ce soit pour une baignade, un pique-nique ou une randonnée. Le soleil apporte de la lumière, de la chaleur et un sentiment de bonheur. Mais les rayons UV comportent aussi un danger : si nous ne sommes pas suffisamment protégés du soleil, il s’ensuit généralement un coup de soleil. Non seulement c’est douloureux, mais chaque coup de soleil augmente également le risque de développer un cancer de la peau. Pour se protéger au mieux, il faut chercher l’ombre, porter des vêtements et appliquer suffisamment de crème.
En collaboration avec Beiersdorf, Invu et Knirps, la Ligue contre le cancer s’engage pour qu’à long terme, de moins en moins de personnes soient atteintes d’un cancer de la peau. Cela vaut la peine de jouer aux devinettes ! Nous tirerons au sort 15 sets de protection solaire parmi toutes les bonnes réponses envoyées. Les sets contiennent chacun :
• une crème solaire Nivea de qualité supérieure de Beiersdorf
• une paire de lunettes de soleil stylée d ’Invu
• et un parapluie pratique avec protection contre les UV et la chaleur.
Vous serez ainsi parfaitement équipé·e pour profiter de l’extérieur. Mais en toute sécurité ! nivea.ch/fr-ch/notre-societe/ligue-contre-le-cancer invushop.com knirps.ch
Participation
En ligne : liguecancer.ch/solution – ou avec une carte postale : envoyez la solution avec vos nom et adresse à l’adresse suivante : Ligue suisse contre le cancer, Effingerstrasse 40, case postale, 3001 Berne
Dernier délai d’envoi : le 23 juillet 2025. Bonne chance !
Le gagnant de l’édition de mai 2025, solution : INTEGRATION
Delley Jean-Pierre, 4144 Arlesheim
Mots croisés d’aspect en ligne :
Barbara, 50 ans, a perdu une jambe, les deux seins et son mari à cause du cancer. Loin de baisser les bras, la Bernoise a profondément modifié son existence et aspire à devenir coach en résilience.
Propos recueillis par Pia Schüpbach
«Cette prothèse, ce machin en métal, je vais devoir vivre avec ça toute mon existence. Telle a été ma réaction à 17 ans lorsque j’ai appris qu’on m’amputerait la jambe gauche à cause d’un cancer des os. M’aimera-t-on encore ainsi ? Et pourtant, j’avais faim de la vie. Depuis ce jour, j’ai une devise : au lieu de se battre contre la vague, il vaut mieux se laisser porter par elle vers l’avenir.
J’ai toujours aimé l’activité physique, course à pied, karaté, dance jazz, puis j’ai rejoint Sport Handicap Suisse, en natation. C’est là que j’ai fait la connaissance de mon futur mari. Il avait six ans de plus que moi, était nageur de compétition et aussi amputé d’une jambe à cause du cancer. J’étais impressionnée par sa confiance. Roland m’a aidée à me sentir femme malgré le handicap. Nous avons voyagé et profité de la vie. Hélas, il souffrait d’insuffisance cardiaque – une séquelle de la chimiothérapie. Je l’ai accompagné en fin de vie avec le soutien des soins à domicile. Cela a été une charge psychique considérable. J’ai réduit mon temps de travail, quitté mon poste de direction à la comptabilité et commencé une formation de coach en résilience.
Frappée à deux reprises par le cancer, Barbara le sait bien, en tant que nageuse chevronnée : au lieu de se battre contre la vague, il faut se laisser porter.
Soignée par chimiothérapie lorsque j’étais adolescente, je me croyais tirée d’affaire pour toujours. C’est pourquoi, 30 ans après, être atteinte d’un cancer du sein m’a bouleversée. J'ai réussi à terminer mes tâches au travail juste avant le début du traitement… puis l’ablation des deux seins. Ce coup du sort, c’était extrêmement dur. J’avais urgemment besoin de contacts pour surmonter l’épreuve. C’est pourquoi j’ai fondé un groupe d’entraide avec deux autres personnes, et actuellement nous sommes neuf.
En plus, après le décès de mon mari, j’étais seule à la maison, et cela me faisait peur. J’ai donc contacté des voisines et voisins et d’anciennes
amies. Leur soutien m’a beaucoup apporté – tout comme de travailler sur moi. Je me concentre sur le positif, m’octroie des pauses et suis consciente de mes qualités. Nous sommes si vulnérables. Auparavant, je me définissais par la performance dans le travail et le sport. Mais c’est fini. Je ne peux plus, je ne veux plus. Si je ne m’écoute pas, je suis épuisée. J’ai profondément modifié ma vie et souhaite à présent aider autrui en tant que coach en résilience, pour que chacune et chacun puisse tirer le meilleur parti de son destin. »
Autres témoignages de personnes touchées par le cancer : liguecancer.ch/story
Le mélanome touche 3300 personnes chaque année en Suisse. Penses-y : l’ombre, les habits couvrants et la crème solaire réduisent le risque.
En savoir plus : liguecancer.ch/protectionsolaire