Bulletin d'Information des Adhérents - Association Kokopelli - Automne 2020

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Pour la libération de la semence

et de l’humus !

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GE L’AVENTURE DU PARRAINA E EL & GUILLAUM AVEC MARIE, DANI ES SANS FRONTIÈRES PARRAINAGE POUR SEMENC

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KOKOPELLI SORT, ITÉ EN PARTIE, DE L’ILLÉGAL E PUBLIC S DU DOMAIN

IÉTÉ ISLATIF EN FAVEUR DES VAR

ÉVOLUTION DU CADRE LÉG

À LA RENCONTRE ÉDÉRIC DE M ARYS E & FR 25 ANS !

ES DEPUIS PLUS DE PRODUCTEURS DE SEMENC

BULLETIN D’INFORMATION DES ADHÉRENTS

Automne 2020


SOMMAIRE NOS CAMPAGNES

Des semences pour les Gardiens du “Cœur du Monde” ................................... p.

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Campagne Semences Sans Frontières, vers l’autonomie semencière des populations

L’aventure du Parrainage avec Marie, Daniel & Guillaume. . ...................................... p.

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Parrainage pour Semences Sans Frontières

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p. L’Ashwagandha, Usages & Posologies........................................................... Campagne “Cultivons-Nous 2020 ! Pour la Libération des Plantes Médicinales !”

ARTICLES DE FOND

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Angelique médicinale d’Europe : Angelica archangelica .................. p. La Messagère Suprême !

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Kokopelli sort, en partie, de l’ illégalité .................................................................... p. Évolution du cadre législatif en faveur des variétés du Domaine Public

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Mises en bouche : Insectes Chimériques & Agriculture Cellulaire . p. Nos Pavés dans la Mare

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Fiche Technique : Choux Frisés/Kales ou Laciniés

En chemin vers l’autonomie alimentaire et semencière

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NOS ACTUALITÉS

Semences & Tests de germination ................................................................. p. Que représente le taux de germination au dos des sachets ?

À la rencontre de Maryse & Frédéric ............................................................ p. Producteurs de semences depuis plus de 25 ans !

Kokopelli sur les Expos ! . . ........................................................................................ p. Le Joueur de Flûte à nouveau sur les routes

Bulletin d’information réalisé par l’Association Kokopelli – Octobre 2020 Forêt de Castagnès – route de Sabarat – 09290 Le Mas d’Azil Imprimé sur papier recyclé.

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ÉDITO

À visage découvert !

L’Association Kokopelli a vu le jour en 1999 avec pour premier objectif de sauver la collection de semences – créée par Dominique et Sofy Guillet à la suite d’années de prospection – qui était maintenue par la SARL Terre de Semences, depuis 1994, et qui jouissait d’une certaine renommée et commençait même à être distribuée en jardineries. Une jouissance de courte durée car les pouvoirs publics n’ont fait qu’une bouchée de cette petite structure commerciale qui refusait de se conformer à la législation liberticide qui pointait le bout de son nez. Afin de sauver la précieuse collection, Terre de Semences en fit don à l’Association Kokopelli, tout juste créée, pour que cette dernière puisse en continuer la distribution. Mais très rapidement, Dominique – alors pointé du doigt de toutes parts, écologistes y compris – prit le parti de la désobéissance civile et fit sortir Kokopelli, le joueur de flûte, du maquis en proposant, à nouveau ouvertement, une gamme “commerciale” de semences libres ! À visage découvert !

Et nous voici, plus de 20 ans plus tard – et après de nombreux procès, de nombreuses menaces, de nombreuses diffamations, etc. – accompagnés de plus de 18 000 adhérents dans la lutte contre le pouvoir et pour la libre distribution de semences reproductibles. Grâce à votre soutien et au travail corrélé de nombreuses associations luttant pour la préservation de la biodiversité cultivée, nous avons même réussi – non sans de nombreux rebondissements – à légaliser, en partie, la commercialisation de semences non inscrites au catalogue Européen. En partie seulement, car seuls les utilisateurs finaux non professionnels pourront bénéficier “légalement”, en France, de nos semences. Ce qui ne nous empêchera pas, bien évidemment, de continuer à les commercialiser, en toute désobéissance, à de nombreux professionnels… J’ai souhaité faire cette petite page d’histoire, et de victoire, car j’y vois une corrélation directe – car tout est lié en ce monde – avec la crise politique que nous traversons. Tel le joueur de flûte, osons, mes amis, sortir à visage découvert et jouer la mélopée de la révolution fertile qui anéantira, dans l’œuf, le totalitarisme en marche…

ANANDA GUILLET,

PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION KOKOPELLI


NOS CAMPAGNES

DES SEMENCES POUR LES GARDIENS DU “CŒUR DU MONDE” Une biodiversité et une population unique Au nord de la Colombie se dresse l’ impressionnante chaîne de montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta. Son point culminant s’élève à une altitude de 5 775 mètres, ce qui fait de lui le plus haut massif côtier du monde. À seulement quelques kilomètres de la mer des Caraïbes, ses montagnes abritent une richesse en termes de paysages, de climats et de biodiversité – de par la présence de nombreuses espèces endémiques – sans pareil. En 1855, le géographe français Élisée Reclus, dans son ouvrage Voyage à la Sierra Nevada de Sainte Marthe, relate cette richesse naturelle unique comme « Un abrégé de toutes les merveilles du monde où l’on rencontre tous les aspects possibles de notre terre, depuis la forêt équatoriale, jusqu’aux neiges éternelles ». Mais il est encore plus ému face à sa population : « …cette nature si magnifique où l’on voit comme un résumé des splendeurs de toutes les zones, m’a frappé moins que la vue du peuple qui se forme dans ces solitudes. »

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À cette incroyable biodiversité se joint, en effet, une richesse humaine sans égal. Les Koguis, les Arhuacos, les Wiwas et les Kankuamos, peuples premiers descendants des Tayronas sont – tout comme les Incas, les Mayas ou les Aztèques – une des plus

grandes sociétés précolombiennes du continent sud-américain. La Sierra Nevada de Santa Marta, qu’ ils nomment “La Mère Terre” ou encore “Le Cœur du Monde”, leur enseigne le code éthique et spirituel qui oriente leur civilisation.

Face aux vagues destructrices de la modernité Les documentaires réalisés sur ces indigènes nous montrent souvent une image idéalisée, ne correspondant, en réalité, qu’à la vie quotidienne dans les hautes vallées de la montagne, où ces quatre ethnies ont été contraintes de se replier face à la violence de la colonisation et les vagues destructrices de la modernité, afin qu’ ils préservent le plus possible leurs savoirs millénaires.

Stéphane, son fils, et Yuli, offrant des semences au Mama Wiwa Awimaku, vivant avec une petite communauté Wiwa et Koguie à Némuga, pour leur jardin vivrier et médicinal (2019)


NOS CAMPAGNES

LA SEMILLA – une graine pour changer le monde

L’ONG La Semilla tisse un lien avec les Indiens vivant dans la Sierra Nevada de Santa Marta et aide à la reconnaissance et à la préservation de leur culture et de leur territoire. www.lasemilla.ong

Analyse de la situation par Stéphane Labarthe, fondateur de La Semilla, extrait du blog de l’ONG

S’il est vrai que les Indiens de la Sierra, et les Koguis en particulier, sont essentiellement autonomes au niveau alimentaire et culturel et ont délibérément très peu d’échanges commerciaux et non commerciaux avec “notre monde”, le mythe de l’ indien en blanc qui vit dans un paradis naturel coupé du monde est inexact. Les échanges avec la “civilisation” sont une réalité, en particulier pour les villages situés dans les parties basses de la Sierra parfois sur des terres restituées par le Gouvernement récemment, qu’il s’agisse : •

D’échanges subis et violents : cela a été le cas des échanges avec les groupes armés illégaux (guerillas, paramilitaires et trafiquants de drogues) qui proliféraient jusqu’à une époque récente dans la Sierra Nevada. Les peuples de la Sierra en ont subi un lourd tribut : violences physiques et menaces, assassinats, viols… C’est aujourd’hui aussi le cas de nombreux projets portés par des multinationales : extractions minières, barrages hydroélectriques… Leur impact écologique souvent destructeur se confronte à la relation organique des “Gardiens de la Sierra” avec leur territoire. Les violences indirectes qui résultent de ces derniers n’ont parfois rien à envier aux premières. Il est à ce sujet remarquable de constater que les peuples de la Sierra n’ont jamais pris les armes et ont toujours réagi à ces agressions de manière pacifiste et non violente.

D’échanges tolérés : il peut s’agir de l’État qui construit des écoles ou des centres de santé, du “Bienestar familiar” (service de l’État Colombien) qui distribue du lait en poudre ou des gâteaux aux enfants, ou même des évangélistes qui distribuent des lecteurs MP3 solaires avec des textes bibliques en langue koguie. Ce type d’échanges se situent en général dans les villages situés sur les parties basses de la Sierra, les autres étant difficiles d’accès. Ils sont tolérés par les indiens qui ne les approuvent pas pour autant.

D’échanges souhaités : parce que Koguis, Wiwas, Arhuacos et Kankuamos ont certains besoins et nécessités qu’ils n’arrivent plus à couvrir et aussi parce qu’ ils souhaitent aujourd’hui “parler au monde” sur le respect de la nature en particulier, ils ont certains échanges commerciaux (vente de mochillas ou de café par exemple) et culturels avec l’extérieur. Il est à noter que même ce type d’échanges peut s’avérer nocif : on peut parfois croiser dans les rues de Palomino ou Santa Marta un indien mendiant pour s’acheter une bouteille d’alcool.

L’échange est donc un thème délicat, mais il est inévitable et déjà en cours. Avec l’ONG La Semilla, nous souhaitons évidemment nous inscrire dans des échanges souhaités et “bons”, même si l’usage de ce terme est délicat. Pour y parvenir, nos projets sont consultés avec les Mamas (autorités locales et spirituelles des peuples de la Sierra) et en général émanent des Koguis eux-mêmes.

Les Koguis, culturellement semi-nomades, ont aujourd’hui perdu leur continuité territoriale. Ils ne peuvent donc plus alterner et répartir leurs cultures sur les différents étages thermiques de la Sierra et voient ainsi leur souveraineté alimentaire et médicinale, basée sur des savoirs millénaires, ébranlée.

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NOS CAMPAGNES

Création du premier réseau des Gardiens de Semences de la Sierra Nevada La campagne Semences Sans Frontières a soutenu en 2017 et 2019 le partenariat établi entre l’agronome Colombienne Yuli Peláez et l’ONG La Semilla dans le cadre de la création du premier réseau d’échanges de graines de la Sierra Nevada, avec les paysans locaux et les indiens.

Yuli échange des graines et des savoirs avec une famille Koguie près de Minca (2017)

Témoignage de Yuli et Stéphane, lors de leur passage à Kokopelli, en juillet 2019

Dû au contact avec le “monde moderne”, l’agriculture des peuples indigènes de la Sierra est modifiée. Presque toutes les semences vendues aujourd’hui sont des hybrides F1 non reproductibles et parfois transgéniques, créant une dépendance vis-à-vis des semences commerciales et des produits agrochimiques. Ceci est une conséquence d’une nouvelle législation (Résolution 3168 de l’ICA) promue par le lobby de cinq multinationales chimiques. Elle génère dans les communautés des pertes de semences adaptées à l’environnement (érosion génétique). Indirectement, cela crée également des problèmes de pollution des sols et de l’eau. Les ateliers de sensibilisation et d’échange – commencés avec des paysans et néo-paysans du territoire – ont été étendus aux populations indigènes de la Sierra. À titre d’expérience pilote, ce projet se prolonge aujourd’hui avec la co‑création d’un jardin expérimental, dans une zone basse de la Sierra peu après l’entrée dans le « resguardo Kogui » avec des légumes et des plantes aromatiques. Bien que nous ayons observé que les peuples autochtones de la Sierra continuent d’utiliser principalement des semences indigènes, les peuples et les communautés installées dans les basses terres commencent à utiliser ces semences commerciales. Ce problème est également présent aujourd’hui dans la grande majorité des pays du monde. Pour cette raison, la création de banques de semences reproductibles, indigènes et d’ailleurs, en libre circulation est importante pour renforcer la sécurité, la souveraineté et l’autonomie alimentaire de nos peuples ainsi que la biodiversité et la protection de la planète. Kokopelli travaille dans ce sens depuis vingt ans et nous sommes très heureux d’avoir le soutien de la campagne Semences Sans Frontières.

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Yuli et Stéphane apportent des semences au Mama Kogui Conchacalà (2019)


Bérengère Bériau, médecin ayurvédique, a rendu plusieurs fois visite aux Arhuacos en vue de bénéficier de leurs enseignements médicinaux et de partager ses connaissances ayurvédiques. Au printemps 2019, Bérengère a fait appel à Semences Sans Frontières afin d’apporter de nouvelles variétés potagères et médicinales à ce peuple des montagnes en vue de diversifier leur alimentation et d’enrichir leur pharmacopée sur des terres restituées, très abimées après des années de surexploitation. Les Arhuacos sont les garants de la reconstitution de la biodiversité grâce aux techniques de régénération qu’ ils sont parmi les rares peuples à maîtriser. Convoyées en novembre 2019, les semences fertiles et reproductibles offertes ont très vite trouvé leur place sur les plaines de la cordillère des Andes. Le témoignage de Bérengère atteste de l’ importance d’une transmission interculturelle – aussi bien de savoirs ancestraux que de semences – pour assurer l’autonomie des peuples : un bel exemple d’échanges fertiles.

Témoignage de Bérengère, en mai 2020

En Ayurveda, nous croyons que la nourriture est aussi un médicament. Les Arhuacos partagent cette pensée. En novembre 2019 je me suis rendue dans la Sierra Nevada pour rendre visite à deux familles amies Arhuacos et je leur ai apporté un colis de Semences Sans Frontières Kokopelli. Les graines ont été reçues à bras ouverts. L’idée était de pouvoir diversifier leur alimentation quotidienne pauvre en légumes. Comme beaucoup souffrent de gastrite, pour ce voyage je voulais apporter les feuilles vertes et plantes aromatiques qui permettent de diversifier leur nourriture et réduire les inflammations du tube digestif. Et puis aussi, apprendre d’eux et m’inspirer de leur capacité à lire la nature et les plantes… programme d’éveil et d’échange.

NOS CAMPAGNES

Des cultures diversifiées pour les Arhuacos

Depuis le 24 mars 2020, toute la Colombie est en confinement. Les Arhuacos, qui avaient l’habitude de descendre de la montagne pour se procurer certaines denrées ou matériels et vendre les mochilas (sac traditionnel tissé) et le café, ont également fermé la barrière à toute personne ayant l’intention de visiter ou séjourner dans leur montagne. Du coup au niveau alimentaire ils se retrouvent encore plus tributaires de ce qu’ils produisent. Certaines zones sont arides avec des rendements pauvres et beaucoup d’enfants souffrent de malnutrition. Pendant cette période d’isolement, ils se sont rendu compte combien il est important de cultiver pour que les enfants y trouvent de bons aliments pour leur croissance. Les deux familles ont distribué les graines à la famille élargie et aux voisins. Dès qu’ils ont pu, ils ont semé. Et l’un d’entre eux m’a confié : « Van muy bien estas semillas » (elles poussent si bien ces graines) ! Oui lorsqu’on voit les photos, les légumes ont l’air pleins d’énergie et de vitamines.

Bérengère offre des semences à une famille Arhuacos (2019)

Un grand merci Kokopelli d’avoir pu donner ce colis Semences Sans Frontières, il est arrivé comme « Agua de Mayo » (une pluie en plein désert) au moment où le monde s’enferme et beaucoup voient la nécessité de cultiver pour sa propre autonomie alimentaire et sa bonne santé.

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NOS CAMPAGNES

Les semences offertes s’acclimatent bien dans la Sierra comme le montrent les plants d’Amaranthe, de Coriandre, de Courgette, d’Épinard et de Chou ci-dessous :

Message inspirant de Stéphane

Pourquoi nous tourner vers des peuples aussi lointains dans le temps et dans l’espace ? Que peuvent-ils nous apprendre pour gérer ces nouvelles crises, nous qui avons à notre disposition toute la médecine moderne, les réseaux informatiques, les satellites d’observation et les microscopes électroniques ? Et bien peut-être un retour à l’essentiel... Si les peuples premiers de la Sierra ont su traverser la conquête espagnole, les épidémies utilisées comme une arme, 60 ans de guerre civile, les violences environnementales occasionnées par les “méga projets” de nos multinationales, etc., c’est qu’ ils ont incarné et vécu cette résilience dont on nous parle tant, sans sacrifier leur pacifisme, en s’efforçant de conserver leur intégrité culturelle, leur relation organique à la nature et en continuant d’appliquer leurs principes spirituels. Leur connaissance de l’homme et de la nature est probablement infiniment plus ample, profonde et subtile que ce que beaucoup peuvent imaginer.

Découvrez plus de projets sur le blog, rubrique Semences Sans Frontières :

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WWW.BLOG.KOKOPELLI-SEMENCES.FR


NOS CAMPAGNES

L’AVENTURE DU PARRAINAGE AVEC MARIE, DANIEL & GUILLAUME

Aux côtés de 300 autres marraines et parrains passionnés, Marie, Daniel et Guillaume sèment, soignent et récoltent les semences des variétés qui leur sont confiées dans le cadre du Parrainage au bénéfice de la campagne Semences Sans Frontières.

Témoinage de Marie R., en région picarde, qui a parrainé l’Artemisia annua durant deux années avant de multiplier la Capucine “Moonlight” en 2020

C’est surtout par conviction que je me suis portée volontaire pour parrainer. Depuis longtemps, je produis mes propres semences potagères (enfin le plus possible). Aussi, quand j’ai découvert l’association j’ai tout de suite adhéré au slogan “Pour la Libération de la Semence et de l’Humus”. Pour l’humus je ne pouvais pas faire grand-chose, mais pour la semence, oui. Je venais de faire valoir mes droits à la retraite, j’avais un grand jardin, un mari bricoleur, donc aucune excuse pour ne pas me lancer dans l’aventure !

Je n’ai pas rencontré de difficultés insurmontables. Il faut bien sûr quelques aménagements, prendre des précautions, on cherche un peu, on hésite, mais les consignes sont claires et les correspondants Kokopelli sont toujours présents pour conseiller. J’ai commencé par le parrainage de l’Artemisia annua. Cette plante m’était inconnue, il m’a fallu l’apprivoiser. La première année fut un échec, nous avons arraché les plants trop tôt. La deuxième année, j’avais de gros doutes : je ne voyais pas de fleurs fécondées, je n’arrivais pas à faire sécher la grande quantité de plants arrachés. Bref, je pensais que l’Artemisia annua n’aimait pas les Hauts de France et son arrière-saison humide ! C’était sans compter sur la faculté de survie des plantes retrouvées au printemps, toutes sèches et contenant des milliers de minuscules graines (merci à Virginie de Kokopelli qui a analysé pour moi l’échantillon) ! Alors oui, tout me plait dans cette aventure : la découverte des plantes, l’expérience qu’on acquiert, le partage… Avec Kokopelli bien

sûr et aussi avec les jardiniers, confirmés ou débutants. C’est souvent l’occasion de belles rencontres et d’échanges enrichissants. J’ai eu la joie de faire découvrir l’Artemisia annua autour de moi, les jeunes plants sont partis dans les jardins d’amis et d’amis d’amis… des semences sont parties en Bretagne, en Dordogne et je ne compte pas m’arrêter là !

Plants d’Artemisia annua dans le jardin de Marie

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NOS CAMPAGNES

Témoignage de Daniel S., de Vendée, qui a parrainé le Cresson de Pará “Velvet” sur deux années consécutives et la Tagète “Estragon du Mexique” en 2020

Je suis partisan de l’économie sociale et solidaire, de l’entraide et la coopération. Je suis contre le pouvoir des multinationales de la chimie et des semences et soutiens la libération des semences. Cette expérience a été source d’apprentissage : j’ai dû tout apprendre, de la pratique aux fournisseurs de matériel, mais ce fut un grand plaisir d’avoir réussi à surmonter ces difficultés. Cette aventure a pour moi été très riche, car cela m’a permis de prendre le chemin de la permaculture et l’approche scientifique de l’agriculture biologique. J’ai acquis une plus grande confiance et je me suis engagé dans l’animation d’un atelier “jardinage permaculture” au centre social culturel de ma région.

Inflorescences de Cresson de Pará “Velvet” mises à sécher après la récolte de Daniel

J’ai donné des semences de Cresson de Pará et cette année j’ai distribué, au groupe jardinage, des plants d’Artemisia annua. Je garde des semences de Tagète pour un des participants ! Cette mission demande de la motivation, de l’écoute, de la minutie et de la persévérance.

Témoignage de Guillaume L., du centre de l’Oise, qui a cultivé la Quinoa “Red Faro” en 2018, puis le Sorgho “Tohono O’Odham Sugarcane” en 2019, et le Teff “À Graines Blanches” ainsi que la Tagète “Estragon du Mexique” en 2020

Je trouve que l’idée de faire participer les jardiniers à produire des graines pour les envoyer gratuitement aux paysans des pays les plus défavorisés afin de les rendre autonomes est tellement belle… Kokopelli avec Semences Sans frontières, c’est la définition la plus simple de l’altruisme. Je me souviens encore du regard des amis quand je leur expliquais le but de l’association et la campagne ! Ils avaient les yeux pétillants en m’écoutant et c’était très valorisant, je n’ai pas honte de le dire. Il est nécessaire d’un minimum d’assiduité, comprendre l’ importance de cet acte et l’envie de le faire, mais franchement avec un peu de volonté et un petit bout de jardin, tout le monde peut le faire. Si vous réussissez à mener à bien cette expérience, c’est des gens en moins sur la planète qui meurent de faim dès l’année prochaine. Si vous loupez, ce n’est pas grave, recommencez, n’attendez pas que les autres le fassent, faites-le ! Extraction et tri des semences de Quinoa “Red Faro” chez Guillaume

On ne vous remettra pas une médaille en or, par contre vous pourrez vous convaincre facilement en réfléchissant deux minutes que les vrais, les nouveaux super héros, c’est nous, c’est vous.

À titre d’exemple...

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En 2018, Semences Sans Frontières a fourni 20 g de semences de Quinoa à Guillaume. Il les a multipliées avec soin et a envoyé en retour 3 kg de sa récolte pour la campagne. Ainsi, entre juin 2019 et février 2020, ce sont 5 projets qui ont pu gagner en autonomie grâce aux cultures de Guillaume : l’école AESF à Dinderesso au Burkina Faso, le centre d’accueil de personnes atteintes du VIH à Bembéréké au Bénin, la communauté Arcoiris en Colombie, le projet pilot de culture de Quinoa à Mambasa en République Démocratique du Congo et 5 paysans formés à l’agro-écologie dans l’oasis de Timimoun en Algérie.


Longue rangée de Millet “Himalayan Finger” dans le jardin de Joseph G. en Maine-et-Loire (49)

Carré de Sorgho “Dwarf Mayo” chez Kévin S. A. dans les Hautes-Pyrénées (65)

Panicules de Teff “À Graines Blanches” chez Anthony T. en Puy-de-Dôme (63)

Une centaine de plants vigoureux de Codonopsis pilosula chez Arnaud A. dans le Finistère (29)

Jeunes plants de Calendula officinalis en bac chez Catherine D. dans l’Aude (11)

Début de floraison des Cosmos “Rose” cultivés par Moïse R. en Seine-Saint-Denis (93)

Première fleur d’Oeillet de Chine “Siberian Blues” chez Christopher D. en Ille-et-Vilaine (35)

NOS CAMPAGNES

Tout au long de l’année, les marraines et parrains nous tiennent informés de leurs cultures :

Jeune plant de Périlla “Rouge Du Japon/Aka Shiso” se remettant d’une attaque de limaces chez Aurélien U. en Belgique

Merci aux marraines rains qui aident, depuis par et tés leur jardin, des communau er du monde entier à regagn ! ière enc sem mie ono leur aut

Haie de Basilic “Sacré/Tulsi” en fleur chez Nathalie C. dans les Alpes-de-Haute-Provence (04)

Rejoignez cette aventure fertile et retrouvez toutes les informations sur le blog, rubrique Semences Sans Frontières :

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NOS CAMPAGNES

L’ASHWAGANDHA, USAGES & POSOLOGIES

Nos systèmes nerveux et sexuels sont constamment sollicités par les exigences et les situations stressantes du monde moderne. Aujourd’hui, de nombreuses personnes souffrent de fatigues, d’impuissance sexuelle, de stress, de perte de libido, d’insomnie ou encore d’anxiété : toutes ces disharmonies affaiblissent, inexorablement, leur énergie vitale. L’Ashwagandha, Withania somnifera, calme et aide, l’organisme à récupérer naturellement sa vitalité, notamment grâce à ses composants stéroïdiens qui augmentent la résistance face aux stress. Elle peut être préparée de diverses façons, mais ce sont surtout ses racines qui sont utilisées à des fins médicinales : en poudre mélangée à de l’eau, du lait ou du miel, en décoction, en macérat alcoolique, etc. Il est important de prendre en compte que l’Ashwagandha se prend en cure et donnera de meilleurs résultats si on la consomme, de façon régulière, sur le long terme. Il n’existe que très peu de contreindications : il est, seulement, conseillé aux femmes enceintes de ne pas l’utiliser en trop grosses quantités. Attention : les baies, bien qu’attrayantes, ne sont pas comestibles.

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Nous vous invitons à découvrir des conseils de préparation et de stockage sur notre blog.

Il est essentiel de prendre les points suivants en considération pour l’usage avisé d’Ashwagandha dans notre pharmacopée familiale : En frais, ou en sec, il est préférable de soumettre les plantes à une ébullition contrôlée dans le temps et dans le spectre de température. Tous les corps gras (huile, lait, etc.), ainsi que l’alcool, favorisent l’extraction de ses principes actifs. Le dosage et la longueur du traitement, co n s t i t u e n t des p a ra m è t re s extrêmement cruciaux dans les soins. Les racines sèches commencent à perdre leurs propriétés après deux années de conservation. Il est extrêmement fondamental de n’utiliser que des pratiques culturales non toxiques et respectueuses de l’environnement car les espèces du genre Withania sont de puissants bioaccumulateurs.


NOS CAMPAGNES

Information concernant la récolte des racines Afin de faire bon usage des qualités thérapeutiques de l’Ashwagandha, nous conseillons de récolter les racines à l’automne, après la floraison.

Pour la fertilité, contre le stress, la fatigue et les insomnies. Pour tous problèmes d’ insomnie, d’anxiété, de fatigue mentale ou physique, de perte de libido, ou encore d’ impuissance sexuelle, nous recommandons de faire une cure d’Ashwagandha. Elle peut se faire de manière préventive, 2 à 3 fois dans l’année, ou, si ces maux sont déjà présents, de manière curative pendant au moins 6 semaines.

En préventif :

En curatif :

Lors des passages difficiles aux intersaisons, à l’automne par exemple, une cure d’Ashwagandha permet de fortifier l’organisme tout en luttant contre les méfaits du mauvais stress interne. La cure peut être réalisée de différentes manières :

Pendant une période de stress ou de surmenage, nous conseillons de faire une cure de 5 g/jour de racine en poudre pendant 6 semaines continues.

• Racine réduite en poudre : Prendre 5 g/jour pendant 4 à 5 semaines, à renouveler au besoin après 10 jours de pause. La poudre peut être incorporée à un jus de fruits, de l’eau ou dans l’alimentation. La racine d’Ashwagandha, réduite en poudre, peut être difficile à prendre en raison de son goût très intense. Il est alors possible de l’ajouter à de la pâte de dattes avec un peu de cardamome. • Infusion : Faire une infusion de 1 à 2 g/tasse de racine en poudre avec de l’eau chaude, mais non bouillante. Prendre 2 tasses par jour pendant 6 semaines. • Macérat alcoolique : Prendre 15 à 20 gouttes, diluées dans un peu d’eau, 3 fois par jour et en dehors des repas, pendant 4 à 5 semaines, à renouveler au besoin après 10 jours de pause. Retrouvez les articles complets ainsi que les posologies pour se soigner avec l’Ashwagandha sur le blog, rubrique Cultivons-Nous ! :

WWW.BLOG.KOKOPELLI-SEMENCES.FR

Si le stress est accompagné d’ insomnies, cette dose peut être prise une heure avant d’aller dormir, dans un chaï par exemple. Cependant, ce n’est pas un somnifère et elle n’assommera pas au moment de la prise, mais elle aidera à rééquilibrer et à réguler les cycles de sommeil au fil du temps, facilitant ainsi un sommeil plus reposant à long terme.

CHAÏ À L’ASHWAG

ANDHA

Mettez une cuillè re à soupe, soit environ 5 g, de racine fin ement pulvérisée avec un verre de lait d’ama nde dans une cas serole. Chauffez doucem ent pendant dix minutes à couvert, le lait do it juste frémir. Éte ignez le feu et laissez rep oser dix minutes . Placez une demi -cuillère à café de miel dans une tasse et ve rsez-y ce mélan ge. Ajoutez une pincée de can nelle, de cardamo me ou d’autres épices de votre choix (curcuma, safran, muscade , etc.).

Le chaï est prêt à être

dégusté !

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ARTICLES DE FOND

ANGÉLIQUE MÉDICINALE D’EUROPE : Angelica archangelica

Extrait de l’article « Les Angéliques : des Messagères de la Terre pour Réanimer les Terriens » rédigé par Xochi, fondateur de l’association. Le genre Angelica, dans la Famille des Apiacées, comprend environ 70 espèces. En France, la plus connue, de ces espèces, est Angelica archangelica… non pas en raison de sa nature de Plante Médicinale Suprême mais, principalement, parce que l’ industrie de ses tiges confites (et confinées dans du sucre blanc strictement déminéralisant) est très prospère depuis quelques siècles – surtout dans la région de Niort. Aujourd’hui, si seulement une trentaine d’espèces d’Angéliques sont considérées comme alimentaires ou médicinales, de par le monde, c’est tout simplement que, pour la quarantaine d’autres, les traditions médicinales antiques ont été oubliées, ou éradiquées, et/ou que les investigations pharmacologiques modernes n’ont pas eu l’opportunité de s’y intéresser. Franchement, sur notre belle planète Terre, quelle espèce botanique ne serait pas, authentiquement, ou alimentaire, ou médicinale, ou shamanique – pour les animaux humains, ou non humains, pour les oiseaux, les grenouilles, les insectes, etc. ? En France, l’usage médicinal des Angéliques est strictement non autorisé : il est, donc, interdit par la Loi Française – à savoir, par la Mafia Pharmaceutique des Multinationales supranationales. Seul l’usage médicinal des semences d’Angelica archangelica est permis par la législation Française – alors que ce sont ses racines qui recèlent le plus grand potentiel thérapeutique.

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Cette Angélique est originaire du nord de l’Europe – Norvège, Russie, Finlande, Suède, Danemark, Islande, Groenland… – jusqu’à l’est de la Sibérie et jusqu’aux Himalayas. Angelica archangelica croit jusqu’à 1 600 m d’altitude dans les régions montagneuses du nord de l’Europe. Aujourd’hui, elle s’est naturalisée à l’ouest et au sud de son aire d’origine génétique. On la retrouve, par exemple, dans les Pyrénées.


inflorescences. Angelica sylvestris possède des ombelles beaucoup plus aplaties et, surtout, ses rayons centraux sont plus courts que ses rayons latéraux – au contraire de ceux d’Angelica archangelica qui sont, quasiment, de longueur égale.

ARTICLES DE FOND

En Islandais, le terme “Rótarfjall” signifie une “Montagne aux racines” et il fait référence à une montagne sur laquelle croissent les Angéliques. En Féroïen, le langage des Iles Féroé, il existe de nombreux vocables afin de désigner les lieux où croissent naturellement les Angéliques : “Hvannabøli”, “Hvannabøkkur”, H va n n a ka s s i ”, “ H va n n a la n d ” et “Hvannrók”. En Norvège, il existe plus de 50 noms géographiques commençant par “Kvann”, le nom de l’Angélique. Sa dénomination “Angélique” n’apparait que dans les langues du centre et du sud de l’Europe : “Angélique”, “Angelica”, “Engelwurz” (en Allemand), “Engelwortel” (en Hollandais) – et, également, en Finlandais, “Väinönputki”. La première source, mentionnant “Angelica”, se trouve dans l’ouvrage “Pandectae medicinae” de Matthaeus Silvaticus – vers l’an 1300. Durant la première année de croissance, et parfois la seconde, Angelica archangelica produit une rosette de feuilles, de 30 à 70 cm de longueur, dont les pétioles sont tubulaires et creux. C’est alors qu’elle va accumuler des nutriments et des substances médicinales dans son épaisse racine pivot. Durant la seconde année de croissance, et parfois la troisième, Angelica archangelica produit une tige florale principale, de couleur verte ou violacée, qui peut dépasser les deux mètres de hauteur. Les ombelles de fleurs font, alors, de 10 à 15 cm de diamètre et sont de couleur blanche ou jaune verdâtre. Une fois ses semences produites, la plante s’étiole et meurt. Comment distinguer aisément Angelica archangelica d’une espèce très proche, et commune dans toute l’Europe, à savoir l’Angélique des bois, Angelica sylvestris ? Elles se différencient, entre autres caractères botaniques, par leurs

Angelica archangelica – Ombelle composée de fleurs jaune verdâtre

Selon la nomenclature botanique, il en existe deux sous-espèces : Angelica archangelica ssp. archangelica et Angelica archangelica ssp. littoralis. La première possède des semences plus grosses (7/8 mm versus 5/6 mm de longueur) et ses feuilles terminales sont profondément trilobées au contraire de la seconde. De plus, la saveur d’Angelica archangelica ssp. littoralis est beaucoup plus amère et elle est considérée comme moins comestible. Selon certains botanistes, la sous espèce Angelica archangelica ssp. archangelica se subdivise, elle-même, en trois écotypes principaux : Angelica archangelica ssp. archangelica var. archangelica, Angelica archangelica ssp. archangelica var. decurrens et Angelica archangelica ssp. archangelica var. sativa.

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ARTICLES DE FOND

Il en existe même un cultivar, originaire du comté de Hordaland en Norvège, qui est dénommé “Vossakvann” – et dont la première description historique date de 1928. Cette variété traditionnelle a été, récemment, incorporée dans l’Arche de la Fondation Slow Food car elle est en voie d’extinction. Elle contient 50 % de plus de sucre que sa cousine sauvage et les tiges de ses feuilles sont parfois pleines au lieu d’être creuses. En 1951, le botaniste Faegri proposa de dénommer cette antique sélection “Angelica archangelica ssp. maiorum”. Le Centre de Ressources Génétiques Nordiques de Norvège a réalisé différentes missions de collecte de plantes médicinales et aromatiques au Groenland, en Islande et dans les Iles Féroé. Ils ont découvert quatre écotypes issus d’antiques lieux de production – et, peut-être, même, de sélection agronomique d’Angelica archangelica. En 2007, au Groenland, ils trouvèrent un champ très abondant en Angelica archangelica à Brattalid, près de Narsarsuaq – à savoir, sur l’emplacement même de la ferme établie en 985 par le Viking Eric le Rouge. Selon les traditions Norvégiennes, il se pourrait qu’Angelica archangelica soit la première plante cultivée dans les régions nordiques de l’Europe. Même si Angelica archangelica constituait, dans les pays nordiques, un aliment très bienvenu durant les périodes de famine engendrées par les Grands Minima Solaires – et les périodes de Refroidissement Atmosphérique Global afférentes – elle était, avant tout, une plante alimentaire essentielle dans le menu quotidien des Peuples au nord de l’Europe.

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Elle était consommée, pour le plaisir, tout comme des pommes, des poires ou des noisettes… lorsque ces aliments

étaient disponibles ! En effet, chez le Peuple Sami, de Norvège, par exemple, les tiges étaient consommées crues, cuites dans le lait ou braisées sur les cendres. Les inflorescences non épanouies, et encore dans leurs fourreaux feuillés, étaient hachées et cuites dans du lait de rennes : cette bouillie était conservée dans un estomac de rennes pour les provisions hivernales. Au Musée des Heiberg Collections, à Sogn en Norvège, il existe une série de six pipes en fer forgé dont l’usage était de fumer des racines d’Angélique – tout comme du tabac. Ce serait aussi l’unique plante, originaire du nord de l’Europe, qui ait été incorporée dans l’horticulture et dans le commerce mondial de plantes médicinales et alimentaires. En Norvège, les jardins d’Angéliques étaient cultivés au sud des demeures et les Angéliques y étaient fertilisées avec des cendres et des charbons de bois. Selon les lois antiques de ce pays, toute personne prise en flagrant délit de vol d’Angéliques, dans des jardins, perdait ses droits civiques. Au début, ces antiques lois Norvégiennes ne concernaient que deux types de jardins, les jardins d’Angéliques et les jardins de Poireaux. Elles incorporèrent, ensuite, les jardins de kales, à savoir de choux frisés – dont il existe deux types : les choux frisés Européens (Brassica oleracea) et les choux frisés Sibériens (Brassica napus ssp. pabularia). Subséquemment, elles incorporèrent les jardins de pommiers, de navets, de pois et de fèves… Angelica archangelica a été, tradition-nellement, utilisée pour le manque d’appétit, l’anémie, les indigestions, l’arthrite, la bronchite, l’athérosclérose, les infections urinaires, les grippes, les refroidissements, l’asthme, les problèmes circulatoires, l’hypertension, les coliques,


Ce sont les racines qui constituent la partie la plus médicinale de la plante. Angelica archangelica et Angelica sylvestris furent des plantes médicinales et magiques très privilégiées par de célèbres thérapeutes durant le Moyen-Âge : Hildegarde de Bingen (1098-1179), Paracelse (1493-1541), Nicholas Culpeper (1616-1654). Dans l’Angleterre du 17ème siècle, l’Angélique archangélique était à ce point commune, dans les jardins, que Culpeper ne se donna pas même la peine de la décrire dans son traité médicinal, de 1653, “The Complete Herbal”. Durant la Grande Peste de 1665 à Londres, le Collège des Médecins de Londres promulgua un complexe médicinal officiel dénommé “The King’s Majesty’s Excellent Recipe for the Plague” qui était composé d’Angelica archangelica, de Noix de Muscade et de mélasse. Ce mélange était préparé en le chauffant et donné aux malades deux fois par jour.

Selon le “Dictionnaire botanique et pharmaceutique” de 1716 : Angelica archangelica est « stomacale, cordiale, céphalique, apéritive, sudorifique, vulnéraire. Elle résiste au venin. On l’emploie pour la peste, pour les fièvres malignes, pour la morsure du chien enragé, à laquelle on l’applique en cataplasme. On en avale un dragme contre la peste, qui chasse le venin par la sueur. » John Parkinson (1567-1650), dans son ouvrage de 1629, “Paradise in Sole”, place Angelica archangelica au premier rang des plantes médicinales en usage en Angleterre. Il évoque ses propriétés thérapeutiques pour se protéger des maladies infectieuses et contagieuses. Il en est de même pour le botaniste Anglais, John Gerard (1545– 1612), auteur de l’ouvrage “Herball” de 1 484 pages, qui la prescrit à l’encontre des poisons, de la Peste et de toutes les infections propagées par “l’air mauvais et corrompu” – le “mal aria”. Il conseille d’en mâcher un morceau de racine afin de chasser l’air pestilentiel.

ARTICLES DE FOND

les gaz intestinaux, les brûlures d’estomac, la dysenterie, les pathologies rhumatismales, la goutte, les dermatomycoses, l’acné, les maux de gorge, les toux, les aphtes, la pleurésie, la fièvre typhoïde, le choléra, les ulcères, les menstruations douloureuses, l’aménorrhée, l’expulsion du placenta.

Des recherches pharmacologiques modernes ont mis en exergue ses propriétés hépatoprotectrices, ses propriétés antitumorales dans le cas du cancer du sein, ses propriétés anxiolytiques, ses propriétés anti-épileptiques. Elles ont, également, mis en lumière les propriétés anti-tumorales de ses feuilles et de ses semences.

Retrouvez l’article complet sur le blog, rubrique Au cœur de Kokopelli / Plantes Médicinales :

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ARTICLES DE FOND

KOKOPELLI SORT, EN PARTIE, DE L’ILLÉGALITÉ

Évolution du cadre législatif en faveur des variétés du Domaine Public Depuis des années, Kokopelli mène un travail de conservation et de distribution des semences abandonnées par l’agriculture moderne et productiviste, en toute illégalité. En effet, jusqu’au 12 juin dernier, la France interdisait la vente de semences non inscrites au “catalogue officiel”. Or, les semences vivantes et évolutives de Kokopelli ne remplissent pas les critères d’ inscription au catalogue, façonnés pour les besoins d’une production agricole industrielle et standardisée, rendant leur distribution illégale. Depuis le 12 juin 2020, tel n’est plus le cas. À la suite du Danemark, la France vient d’autoriser la vente libre de semences de variétés libres de droits et reproductibles à destination des utilisateurs non professionnels. Les règles de commercialisation prévues par les directives européennes sur le commerce des semences (et notamment de l’obligation d’ inscription au catalogue officiel) ne sont plus applicables pour nos

clients particuliers ! La commercialisation de ces semences aux professionnels – maraîchers, agriculteurs, horticulteurs, etc. – reste, par contre, illégale et Kokopelli continue ainsi son action de désobéissance civile auprès de ses clients professionnels. Cette toute petite brèche ouverte dans la muraille que constitue le catalogue officiel est le résultat d’un long combat de plus de 6 ans, réalisé aux côtés de nombreuses autres associations de protection de la biodiversité et avec l’aide de notre avocate, Blanche Magarinos-Rey. Si l’adoption de cette loi a encore fait l’objet, récemment, de contestations douteuses au plus haut niveau, il ne faut pas trop s’y attarder. En effet, les autorités françaises ont notifié cette mesure à la Commission européenne, qui a émis un avis défavorable à son encontre. Cet avis n’a aucun effet en droit français, car la loi est déjà entrée en vigueur et la mesure mise en place par la France n’était pas soumise à l’obligation de notification.

Dès lors, et depuis le 12 juin dernier, Kokopelli revendique l’application de cette loi et se réjouit de pouvoir, légalement pour une fois, offrir à ses adhérents et sympathisants une gamme de semences libres et reproductibles vaste et diversifiée ! Pour en savoir plus sur cette épopée, lire l’article publié sur le site du cabinet de Blanche Magarinos-Rey : https://www.artemisia-lawyers.com/français/ publications-et-interventions/la-vente-de-semences-du-domaine-publicaux-utilisateurs-non-professionnels-est-enfin-libre/

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Valenciano Cucurbita maxima

Sweet Dumpling Cucurbita pepo

Royal Acorn Jack Be Little Cucurbita pepo

Cucurbita pepo


ARTICLES DE FOND

VÉS NOenSboPucA he : Insectes Mises

LA CHIMÉRISATION D’INSECTES MÂLES EXTERMINATEURS : UN PRÉTEXTE POUR LE GRAND REMPLACEMENT ? Cet article, rédigé par Xochi fin 2019, met en lumière le scandale de la chimérisation (ou manipulation génétique) des insectes. Des moustiques et des mouches exterminateurs de leurs propres congénères – à base de stérilisation par la reproduction – aux larves, à destination de protéine alimentaire, élevées au sein de véritables camps de concentration pour insectes – fort peu recommandables sanitairement parlant – ces sujets, d’une importance cruciale pour l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation, ne sont présentés, officiellement, au grand public, qu’à petits pas. Et pourtant, depuis des années, les financements Européens, les fonds d’ investissement, les créations de start-up, etc. vont bon train. En effet, les protéines d’ insectes sont déjà largement utilisées par l’agro-industrie et des nuages de milliards de moustiques, et autres mouches chimériques, polluent la biosphère, depuis quelques années, de leurs ADNs stérilisateurs !

Production d’insectes chimériques

Dans cette enquête, visant à détricoter les mensonges et les aberrations disséminés – au prétexte de malnutrition et de causes écologiques et climatiques – par des sociétés comme Oxitec, Ÿnsect, Hermetia, etc., Xochi nous dévoile de véritables scandales et nous invite, grâce à de très nombreuses références, à creuser encore davantage le sujet.

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Chimériq

L’AGRICULTURE CELLULAIRE, CHIMÉRIQUE ET CONFINÉE EN CUVES STÉRILES

Production de viande cellulaire dans des cuves stériles

ARTICLES DE FOND

ARE DANueSs & AgLricAultuM re Cellulaire Le Burger industriel de demain sera‑t‑il “Végan” ? Il semblerait, en tout cas, que ce soit le projet de l’agro-indutrie. Entendons-nous bien : le Véganisme, vu par l’Industrie, ce n’est pas le maraîcher du village qui cultive des légumineuses bio en permaculture pour en faire un steak végétal maison. Non, dans cet article, il est plutôt question de viande cellulaire, produite dans des cuves stériles géantes, à base de cellules souches prélevées sur des fœtus et nourrie aux levures chimériques. Bon appétit !

Il faut avouer que ce concept, qui est d’ores et déjà une réalité, se drappe d’une belle idéologie écologique, sanitaire et sociale qui dorlotera, affectueusement, la conscience des plus naïf d’entre nous. La main sur le cœur, les multinationales de l’agro-pétro-chimie continuent d’ imposer leurs dogmes mortifères et chimériques. L’objectif réel, et facile à deviner pour qui souhaite regarder la réalité bien en face, est l’extermination pure et simple d’une bonne partie de l’agriculture au sens noble du terme, en commencant par l’élevage industriel – et, surtout, non industriel. En effet, n’oublions pas que les petites fermes en polyculture placent l’élevage au cœur de leur éco‑système et, bien souvent, dans une co-évolution respectueuse entre l’homme et l’animal. Abolir l’élevage “familial” – en agitant le drapeau des abominations de l’élevage intensif, dramatiquement macabre, sanguinaire et toxique – c’est s’éloigner, encore d’avantage, de la paysannerie et c’est ouvrir, encore plus grande, la voie à l’agro-industrie. Comme à l’accoutumée, tous ces projets mirobolants – qui impliquent des changements drastiques dans la manière dont l’Humanité se nourrit – sont financés par le criminel Bill Gates et consorts. Dans ce présent article, Xochi dénonce, ainsi, les manipulations et la propagande mensongère des promoteurs des “viandes éthiques”.

Découvrez ces deux articles sur le blog, rubrique Au coeur de Kokopelli / Nos Pavés dans la Mare :

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CALENDRIER 2021

LES ILLUSTRATIONS MISES À L’HONNEUR !

De plus en plus d’ illustrations se dévoilent sur nos sachets de semences. Les avez-vous remarquées ? Réalisées à la main – au crayon ou à l’aquarelle – elles soulignent les spécificités de chacune des espèces ou variétés en un regard. Dessin de couverture : Charlotte Hubert. Illustrations : Elysa Guillet, Laëtitia Guillet, Nessa Guillet et Mathilde Richard. + Informations lunaires pour jardiner avec la Lune + Double poster détachable (Dessin de couverture et Calendrier de semis)

5,00 €

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MAURICE CHAUDIÈRE

APICULTEUR ET SCULPTEUR DE SONGES

Cet ouvrage présente, avec un grand bonheur, une partie des chefs d’œuvre que Maurice Chaudière a offert à la communauté humaine : son apiculture de ruches en terre ou de ruches extensibles, ses sculptures, ses poèmes, ses essais, son Dédale, ses greffes improbables, ses confitures solaires, ses arbres fruitiers… Le Goût de la Beauté Sauvage ! Editions GaïAlkemia. 189 pages. + CD Audio avec Poèmes récités par Maurice Chaudière

24,00 €

Découvrez plus d’ouvrages sur le site, rubrique L’Échoppe / Librairie :

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FRISÉS/KALES OU LACINIÉS Famille : Brassicaceae Genre : Brassica Espèce : Brassica oleracea L’espèce Brassica oleracea se divise en de nombreux types dont les plus cultivés dans nos jardins (la classification dépend des pays et des auteurs, il en va de même pour les noms latins utilisés) sont : * Brassica oleracea var. alboglabra : le Brocoli Chinois, Gai-Lohn, le Chou de Chine à fleurs blanches * Brassica oleracea var. botrytis : le Chou-Fleur * Brassica oleracea var. capitata : le Chou Cabus, le Chou Rouge * Brassica oleracea var. costata : le Chou à Grosses Côtes, le Chou de Beauvais

FICHE TECHNIQUE

CHOUX

La famille Brassicaceae hautement diversifiée comprend entre 3 000 et 4 000 espèces et environ 375 genres. Elle est l’une des plus complexes, sur le plan de la classification botanique.

* Brassica oleracea var. cymosa : le Chou-Brocoli * Brassica oleracea var. gemmifera : le Chou de Bruxelles * Brassica oleracea var. gongylodes : le Chou-Rave * Brassica oleracea var. sabauda : le Chou de Milan * Brassica oleracea var. sabellica (ou var. acephala) : le Chou Frisé ou Chou Lacinié

cette Présenté dannsique fiche tech

Calendrier des semis et des récoltes J

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Semis sous abris Semis en pleine terre

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Récolte

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FICHE TECHNIQUE

CONSEILS DE JARDINAGE

POLLINISATION

Semis sous abris

Fécondation

Semer en godets, sous abri. Recouvrir les graines d’une

La plupart des variétés de l’espèce Brassica

fine couche de terre.

oleracea sont auto-incompatibles (ou autostériles) : le pollen de chaque plante est viable mais il ne peut féconder que les fleurs d’une autre plante. Ce sont

Repiquage

les insectes qui sont le vecteur des pollinisations.

Il est possible de repiquer une première fois en pépinière quand les plants ont 2 à 3 feuilles, tous les 10 cm, pour que les racines prennent du “chevelu” avant d’être mis en place.

Repiquage en pleine terre

Attention : Il est important de rappeler que les choux frisés Sibériens, font quant à eux partie de l’espèce Brassica napus, qui elle est principalement autoféconde.

Risque d’hybridation ? Afin de conserver la pureté variétale, il est conseillé

Repiquer en pleine terre lorsque les plants ont 4 à 5

d’ isoler d’un kilomètre deux variétés de l’espèce

feuilles, à 50 cm en tout sens, sans trop enterrer la tige.

Brassica oleracea, quel que soit leur type : choux-fleurs, choux rouges, choux de Bruxelles, etc. Il est également possible de pratiquer une culture sous cage par alternance. Lorsque deux variétés de l’espèce Brassica oleracea sont cultivées sous cages voilées, chacune de ces variétés est mise en pollinisation ouverte (sans les cages), en alternance un jour sur deux, pour que les insectes pollinisateurs puissent féconder librement les fleurs.

Repiquage d’un plant de Chou Frisé/Kale “Lacinato Rainbow”

Recommandations Il est conseillé de planter un minimum de 6 plantes

Semis en pleine terre

porte-graines par variété, une vingtaine étant l’ idéal,

Pour un semis en pleine terre, semer clair, en veillant à

afin de garantir une bonne diversité génétique.

bien disperser les graines, en lignes espacées de 50 cm. Éclaircir à 50 cm sur la ligne.

kale Chou frisé/lm ier Pa to a n Laci

LE SAVIEZ-VOUS ? Les choux frisés constituent des trésors végétaux de nutriments essentiels pour la santé humaine. Ils contiennent de très hautes teneurs en antioxydants, en anti-inflammatoires, en nutriments anti-cancer, en vitamines K, A et C. Ils contiennent également du fer, du cuivre, du manganèse, du calcium, du potassium, de la vitamine E, des vitamines B (B1, B2, B3 et B6), des Omega-3, des protéines… Ses feuilles se consomment au four,

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à la vapeur, à l’eau et à la poêle. On en fait d’excellentes chips !


Dans les régions au climat rigoureux, il est conseillé d’arracher soigneusement de terre les choux à l’approche des fortes gelées, de les hiverner en enterrant la racine dans du sable ou de la sciure de bois humides et de les conserver à l’abri. Ils sont repiqués dès que les conditions printanières rendent la terre travaillable et que les risques de fortes gelées sont passés. Nous avons pu remarquer que ce transfert génère un certain stress et que de nombreux plants ne survivent pas. D’autres se remettront difficilement et peineront à résister aux pucerons.

FICHE TECHNIQUE

PRODUCTION DE SEMENCES

Les hivers ne se ressemblant pas, il nous semble sage d’être “audacieux” et de laisser une partie des plants porte-graines de variétés de choux en terre durant l’hiver. Notre expérience de plusieurs années de production de semences dans les terres difficiles de l’Allier ou de l’Ariège, nous a permis de prendre conscience que de nombreuses variétés de choux sont très résistantes. Il faut veiller, dans ce cas, premièrement à ce que les plantes ne soient pas trop développées à l’approche de l’hiver et secondement à ce que les plantes porte-graines ne partent pas trop tôt en floraison en raison d’un redoux de milieu d’hiver. Une floraison trop précoce est vouée à l’échec, la plupart du temps, en raison de très fortes gelées subséquentes. Il est donc conseillé, dans ces conditions, de couper les tiges florales afin qu’une floraison réellement féconde puisse émerger vers la fin de l’hiver ou au début du printemps. Les siliques des choux étant très déhiscentes (du latin dehiscens signifie “s’entrouvrir”), la plante entière peut être récoltée avant la maturité complète des semences afin de continuer à sécher dans un endroit sec et ventilé et d’éviter les pertes. Il faut, dans tous les cas, surveiller les oiseaux qui adorent les semences de Brassicaceae. Les plants secs peuvent être battus délicatement dans un seau afin d’extraire les semences contenus dans les siliques.

Chou frisé Caulet Créole

Chou Frisé/Kale “Western Front” en floraison

Les semences de choux ont une durée germinative pouvant aller jusqu’à 10 ans. Un gramme contient de 250 à 350 semences en

Chou frisé Vates

fonction des variétés.

Retrouvez la fiche technique complète sur le blog, rubrique Autonomie Semencière :

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NOS ACTUALITÉS

SEMENCES & TESTS DE GERMINATION

Que représente le taux de germination au dos des sachets ?

Les semences reproductibles, indispensables à l’autonomie alimentaire, offrent des fruits et des légumes aux valeurs nutritionnelles et aux qualités gustatives surpassant de loin celles de l’agro-industrie – ne proposant, pour leur part, que des variétés aux critères d’homogénéité et de stabilité propres à l’industrialisation de l’agriculture. Chez Kokopelli, afin de garantir la qualité des semences distribuées, nous contrôlons systématiquement leur pouvoir germinatif, grâce à des tests adaptés. Les tests de germination La faculté d’une graine à germer est mesurée grâce à des tests définissant un taux de germination, pour chaque lot de semences, en conditions favorables et à un instant t. Si ce lot n’est pas épuisé sur l’année en cours, de nouveaux tests seront réalisés tous les ans ou dès suspicion d’une baisse du taux de germination. Si un taux légal minimal, exprimé en pourcentage par espèces potagères, est défini par l’Annexe II de la Directive 2002/55/CE du Conseil du 13 juin 2002 parue au Journal officiel des Communautés européennes, l’Association Kokopelli s’engage, quant à elle, à obtenir des taux amplement supérieurs aux taux légaux. La valeur du taux de germination d’une espèce est plafonnée par un seuil naturel, c’est pourquoi il est important de connaître la méthode de reproduction d’une plante. Par exemple, l’Arroche produira naturellement, pour pallier un pouvoir germinatif plus faible, une grande quantité de semences. Dans ces cas particuliers, nous proposons des sachets généreusement fournis pour assurer un nombre de plants suffisants pour un jardin familial.

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Le taux légal minimum pour l’Aubergine est de 65 %. Chez Kokopelli, un taux supérieur à 85 % est exigé pour cette espèce.


Pour réaliser les tests de germination, un échantillon d’une centaine de graines est prélevé aléatoirement dans chaque lot. Pour la majorité des variétés, les semences sont déposées sur un buvard, dans une boite de Petri avec un taux d’humidité, une température et une luminosité contrôlés. Tous les deux jours, ces boîtes sont examinées afin de relever le nombre de graines ayant germé. Selon les espèces, la germination requiert des conditions plus spécifiques. C’est par exemple le cas des betteraves, côtes de blettes, mâches,

Test de germination de semences de piment – Observation d’une levée échelonnée dans le temps

NOS ACTUALITÉS

Procédure de test

épinards et la plupart des médicinales, qui ont besoin d’être plus ou moins recouvertes d’un substrat pour germer, ou encore, les échinacées qui nécessitent une période préalable de froid (congélation). À l’ issue de cette étude, si les tests ne sont pas satisfaisants, un retour à la première étape de nettoyage sera réalisé afin d’éliminer toute graine vide ayant pu interférer sur la capacité germinative du lot. Un nouveau test sera alors effectué. Si le lot n’atteint pas le résultat escompté, même après plusieurs tris, celui-ci n’est pas mis en vente. La date et la valeur du taux de germination, l’origine géographique ainsi que le numéro de lot sont inscrits au dos des sachets. Pour une même variété, ces informations peuvent donc être différentes.

Des causes extérieures, telles que les conditions de stockage, les méthodes de semis ou de nombreuses autres raisons, peuvent mener à un écueil de culture. L’association peut alors chercher avec vous la raison du problème afin d’obtenir de meilleurs résultats lors de l’essai suivant et vous accompagner sur la route de l’autonomie semencière ! Si malgré tout un doute subsiste sur la qualité des semences, vous pouvez nous écrire à reclamation@kokopelli-semences.fr. Le lot incriminé sera testé à nouveau et, si ce test n’offre pas les résultats escomptés, de nouvelles semences vous seront expédiées ou, en cas d’absence d’un autre lot pour cette variété, les semences vous seront remboursées.

Retrouvez plus d’informations concernant ce sujet sur le site :

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NOS ACTUALITÉS

À LA RENCONTRE DE MARYSE & FRÉDÉRIC

Producteurs de semences depuis plus de 25 ans !

Maryse Watremez et Frédéric Burdin nous ont reçus dans leur belle bâtisse de pisé du sud de la Saône-et-Loire. Ils se sont installés en 1998 en polyculture élevage et en production de semences, à l’époque pour Terre de Semences1. Depuis 2014, ils se consacrent uniquement à la semence et produisent entre 80 et 130 variétés selon les années. Le couple a évolué, au fil des années, vers une passion commune : l’univers de la semence. Comment l’aventure de la semence a-t‑elle démarré pour vous ? MARYSE : Il y a une trentaine d’années, on est parti six mois en Inde. Et suite à ce voyage, je n’avais plus qu’une envie… C’était de faire de la semence. C’était une obsession ! FRÉDÉRIC : Voir le monde rural omniprésent, c’est ça qui a été le déclic ! Ça nous a motivés à nous mettre en autonomie alimentaire et aussi à faire nos propres produits pour avoir la qualité.

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M : Ce voyage a été un choc, voilà tout. Je me suis retrouvée face à moi-même et je me suis dit « Je veux faire ça de ma vie. Je ne veux pas de la surconsommation. Je ne veux pas tout ça. ». Je me suis mise à jardiner, je jardinais tout le temps et c’est là que j’ai connu la semence bio. Comment vous êtes-vous formés ? M : Nous avons été à l’école d’agrobiologie de Beaujeu, moi en 92/93 et Fred l’année suivante.

1 La SARL Terre de Semences, créée en 1994 par Dominique – alias Xochi – et Sofy Guillet, est à l’origine de l’Association Kokopelli. Harcelée pour distribution de semences non inscrites au catalogue, elle a dû fermer boutique. L’édito en page 2 de ce bulletin retrace la genèse de l’association !


M : J’ai également fait un stage chez Véronique et Pascal Naudin1. Un jour Pascal m’a dit « Allez viens ! Je t’emmène là-bas, il y a du monde, tu vas trouver du boulot ! ». C’était une réunion, dans un village qui s’appelle Moulin, avec tous les petits semenciers. C’était un plus petit milieu qu’aujourd’hui. Xochi était présent, et… il a été assez gonflé pour me proposer du boulot ! Quelle a été votre motivation ? M : La beauté des plantes… Quand ta salade commence à monter, elle devient une vraie fleur, c’est tellement beau ! Quand tu produis de la semence, les légumes vont jusqu’au bout de leur développement et ça, ça me plaît. Non seulement tu les

laisses vivre, mais il y en a plein que tu peux manger, comme les tomates ou les pastèques. Comme le dit Fred, « C’est un métier où l’on mange beaucoup ! » . Et puis, la semence c’est quand même le B.A. BA de notre autonomie, non ? Tu peux la partager, la distribuer, voilà tout… Parce que si on ne fait rien, on va continuer à se faire engloutir par tous ces grands semenciers qui veulent contrôler et dominer toute la planète !

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F : Puis on a travaillé une année en salariés sur la ferme. On avait entre autres comme intervenants Claude Bourguignon, Pierre Rabhi et on en passe et des meilleurs. Ça a été une grande richesse, ça nous a énormément apporté.

F : De mon côté, j’avoue que c’est la rencontre avec Xochi. Son militantisme m’a séduit et m’a convaincu. Cette semence doit être libre et accessible pour tout le monde. C’est aussi toute la découverte de cette diversité de variétés. (en regardant Maryse) Tu te rends compte toutes les différentes variétés qu’on a produites en 25 ans ! C’est “whaouuhh” une richesse énorme ! Et à force de découvrir toutes ces variétés qu’on n’imaginait même pas, on se dit « Non, mais attends, on n’a pas à priver les gens de ça quoi. Ça n’appartient pas à tel ou tel lobby, ça doit être libre ça ! »

La ferme de Maryse et Frédéric, au sud du département de Saône-et-Loire 1 Véronique et Pascal Naudin, producteurs de semences, qui à cette période, travaillaient pour le Biau Germe. Aujourd’hui, ils sont dirigeants d’Essem’Bio

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« Tous les ans on apprend plein de choses et tous les ans ce n’est jamais pareil, même après 25 ans de boulot ! »

Extraction de semences de Pastèque “Astrakhanski” dans l’ancienne bergerie, aménagée et réservée au tri et au séchage des semences

M : Pour moi c’est complètement un acte militant. L’aspect militant c’est ce qui m’a donné l’énergie ! F : On n’a pas l’éloquence que peut avoir Xochi, mais, je pense qu’on a participé à notre manière, dans le sens où, on était sur le terrain à produire des semences, voilà notre part. Quels sont les joies et les malheurs du métier, après 25 ans d’expérience ?

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M : C’est jouissif, t’as des petites graines tu les multiplies méthodiquement, encore et encore… (en riant) Tu es le maître du monde quelque part ! Et puis, tu peux donner, sans cesse et les gens peuvent à leur tour remultiplier ! C’est fou de voir ça, c’est quand même impressionnant. Alors oui, c’est un métier qui est dur, mais c’est magique.

C’est prenant en revanche. Parce que c’est non-stop, c’est tous les jours de mars à novembre. Ce n’est pas 35 heures par semaine, mais en même temps c’est notre vie ! Mais ça a toujours un côté magique de voir tout pousser. F : Toute ta vie s’articule autour de ça, complètement ! Tu démarres la saison il n’y a rien. Les terrains sont là, tu commences à gratter la terre, c’est “vide”… Et puis en trois mois, il y a plein de plantes, une végétation pas possible. Tu prends de toutes petites graines, par exemple, une graine de Tabac, qui est une poussière, et quand tu vois la plante que ça fait ! Elle monte à 2 mètres 50 avec plein de fleurs et des feuilles énormes, impressionnant quoi ! Je trouve ça impressionnant le cycle de la vie et tu ne peux pas te lasser de ça, c’est impossible de s’en lasser. Tu as beau l’avoir vu, tu le


Que souhaitez-vous dire à la relève ? M : Ce qui est important, c’est de toujours se remettre en question ! Tous les ans on apprend plein de choses et tous les ans ce n’est jamais pareil, même après 25 ans de boulot ! Non ce n’est jamais pareil. Il n’y a jamais rien de gagné, jamais rien d’acquis. Et ça, c’est le côté intéressant ! Un conseil pour les futurs jeunes producteurs, que j’aurais aimé suivre il y a 25 ans, pour me préserver physiquement : outillez-vous bien ! Un minimum de matériel, c’est essentiel !

« La semence c’est quand même le B.A. BA de notre autonomie, non ? »

Récolte de fleurs de Tagète

F : Les 10 premières années, nous avons fait une belle collection de bêtises ! (en riant) Des bêtises on en a fait plein, plein, plein ! Moi je suis dans l’état d’esprit de transmettre, d’ailleurs c’est pour ça qu’on prend des stagiaires. Après j’essaie de cibler le stagiaire qui est potentiellement en capacité de produire de la semence, c’est ce stagiaire là qui m’ intéresse. Pour moi sur toutes les années qu’on a fait, on en a eu de “toutes espèces” (en riant) jusqu’au sommet du truc, pour moi c’est Alexandre Gross. Il est arrivé un jour de printemps, on a discuté et là j’ai senti le gars, tout de suite, motivé quoi, et là j’ai dit « Banco ! ». Il est venu quatre fois trois semaines, du printemps à l’automne, à toutes les phases de culture. Il a vraiment été génial, et au bout du compte, et bien il y est maintenant, il est devenu producteur professionnel pour Kokopelli, et comme il le dit aujourd’hui si bien « C’est un métier de fou ! Mais j’aime bien. » !

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revois ça impressionne toujours autant ! Côté difficulté, la plus présente c’est le besoin de rester très réactif. Les mûrissements sont tellement rapides ! En fonction des variétés, on fait deux passages et deux ramassages par jour ! C’est un peu comme un marathon. C’est une course contre le temps !

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KOKOPELLI SUR LES EXPOS ! Après de longs mois d’interruption, notre équipe salon – composée d’Isabelle, Pascaline, Lino, Emmeline, Jackie et Jessie – est heureuse de reprendre la route et de vous retrouver ! Certains salons sont susceptibles d’être annulés. Nous vous recommandons de contacter les organisateurs avant de vous déplacer.

• Du 02 au 04 octobre • Festival du livre MOUANS SARTOUX (06)

ANNU

• Du 16 au 18 octobre • BioAlès ALÈS (30)

• Du 02 au 04 octobre • Jardins d’Albertas BOUC BEL AIR (13)

ANNU

ANNU

• Du 20 au 22 novembre • Zen et Bio LÉ

• Du 16 au 18 octobre • Terre naturelle LÉ

• Du 03 au 04 octobre • Horizon Vert VILLENEUVE SUR LOT (47)

• Du 03 au 04 octobre • Fête des Plantes d’automne SCHOPPENWIHR (68)

• Du 09 au 11 octobre • Zen et Bio NANTES (44)

• Du 09 au 11 octobre • Journées des Plantes CHANTILLY (60)

ORLÉANS (45)

• Du 21 au 22 novembre • Journées de l’Arbre, de la Plante et du Fruit

• 18 octobre • Foire aux Plantes

• 22 novembre • 31ème Foires aux Plantes

ST NICOLAS DE LA GRAVE (82)

16

p.

LYON (69)

QUISSAC (30)

CORNEBARRIEU (31)

• Du 23 au 25 octobre • Artémisia

• Du 25 au 29 novembre • Naturissima

• Du 24 au 25 octobre • Foire aux Plantes

• Du 27 au 29 novembre • Natura Bio

• Du 24 au 25 octobre • Bio Thérapies et Bien-être

• Du 28 au 29 novembre• Fête de l’Arbre et des Fleurs

MARSEILLE (13)

SALINE ROYALE D’ARC-ET-SENANS (25)

LE TOUQUET (62)

GRENOBLE (38)

LILLE (59)

MONTESQUIEU (31)

ANNU

• 11 octobre • Fête de la Pomme et du Verger

• Du 30 oct. au 02 novembre • Bio and Co

• Du 04 au 06 décembre • Bioharmonie

• 11 octobre • Journée des Plantes Rares

• 01 novembre • Foire aux Plantes

• Du 11 au 13 décembre • Asphodèle

GAN (64)

ORDAN LARROQUE (32)

STRASBOURG (67)

PUYDANIEL (31)

MONTPELLIER (34)

PAU (40)

• Du 07 au 15 novembre • Marjolaine PARIS (75)

ASSOCIATION KOKOPELLI Forêt de Castagnès – route de Sabarat – 09290 Le Mas d’Azil – 05 61 67 69 87 contact@kokopelli-semences.fr – www.kokopelli-semences.fr


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