MUSIQUE
LES RACINES DU RAP AU QUÉBEC

MUSIQUE
LES RACINES DU RAP AU QUÉBEC
BEAUTÉ COMMENT TIRER LE MEILLEUR DE SON COIFFEUR?
MODE LES TENDANCES DE L’AUTOMNE
Une expression unique du luxe intemporel.
Découvrez les bracelets Pessoa de RANA KB en or 18 carats, conçus à Montréal et fabriqués en Italie.
L'élégante nacre et l'audacieuse malachite verte complètent le bracelet original en céramique noire, créant un ensemble iconique et vibrant.
38 CLAUDIA BOUVETTE
Infinie liberté
culture
30 RENCONTRE
Les sœurs Boulay à cœur ouvert.
32 VIE CULTURELLE
Cinéma, musique, livres…
37 ENTRETIEN
Farah Alibay nous parle de son livre Monannéemartienne
49 REPORTAGE
Qui est à la racine du rap québécois?
50 MUSIQUE
Le rap au Québec: quand les femmes prennent le plancher.
55 LA FOIS OÙ…
Tous les filtres de la comédienne
Anick Lemay ont pris le bord.
56 C’EST MON HISTOIRE
«J’ai été droguée et agressée après un concert.»
59 ÇA RESTE ENTRE NOUS
Manal Drissi n’a pas aimé être belle-mère.
60 LE CŒUR ET LA TÊTE
Sarah-Maude Beauchesne parle de vulve, sans tabou ni détour.
63 CHEVEUX
Gros plan sur les coupes affirmatives en genre.
67 SHOPPING
La belle saison s’immisce dans notre trousse beauté.
68 SANTÉ
Quand un cancer chamboule le rêve de fonder une famille.
70 PEAU
Soigner notre épiderme pendant des traitements contre le cancer.
72 PHÉNOMÈNE
Que faire quand on quitte le salon de coiffure déçue?
74 TENDANCE
On adopte le gloss capillaire.
76 RENCONTRE
Charlize Theron se confie sur son rôle de maman et d’égérie.
78 PORTRAIT
Plongeon dans l’univers de Mei Pang, artiste maquilleuse.
80 ELLE ACTIVE
Des femmes inspirantes changent le visage du bien-être.
81 ELLE BD
Catherine Ocelot et le danger de trop s’effacer.
82 BOTTEGA VENETA
La maison italienne nous inspire.
88 HYBRIDE
Le retour au travail n’a jamais été aussi stylé.
96 CHANEL
Au premier rang du récent défilé de l’iconique marque.
98 TOURISME
Les femmes autochtones nous font voir le pays autrement.
15 ÉDITO
La vie en rose bonbon. 16 ELLE ESSENTIALISTE
Les coups de cœur de notre rédactrice en chef.
17 ELLE RADAR
Tout ce qu’il faut découvrir cette saison.
105 ELLE FOODIE
107 ELLE DESIGN
109 ELLE PANORAMA
111 GUIDE SHOPPING
113 HOROSCOPE
114 FINALE
Claudia Bouvette porte un cardigan Vaisseau, un pantalon Dion Lee et un chapeau Gucci.
Photographie Garrett Naccarato. Direction de création Olivia Leblanc. Stylisme Olivia Leblanc et Laurence Morisset. Coiffure Nicolas Blanchet (FOLIO, avec des produits Oribe). Maquillage et manucure Maïna Militza (FOLIO, avec des produits Milk Makeup). Production Pénélope Lemay. Assistante à la production Sandrine Cormier. Assistants à la photographie Jean-Christophe Jacques et Renaud Lafrenière. Assistante au stylisme Max McRitchie.
Pour vous-même et pour soutenir l’action du Y des femmes de Montréal auprès de milliers de filles et de femmes.
27 OCTOBRE 2022, 8H30 À 13H30 MARCHÉ BONSECOURS
Faites-vite, les billets s’envolent !
Sous la présidence d’honneur de Sophie Banford Associée, directrice générale et éditrice, KO Média
ÉDITRICE SOPHIE BANFORD
RÉDACTRICE EN CHEF JOANIE PIETRACUPA
GRAPHISTE SENIOR SAMANTHA PUTH
GRAPHISTE ALEX BLONDIN
RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE ELISABETH MASSICOLLI
CHEF DE CONTENU BEAUTÉ THÉO DUPUIS-CARBONNEAU
CHEF DE CONTENU CULTURE ET REPORTAGES LAURIE DUPONT
COORDONNATRICE À LA RÉDACTION CLAUDIA GUY
DIRECTRICE DES CONTENUS NUMÉRIQUES CYNTHIA QUELLET
ADJOINTE AUX CONTENUS NUMÉRIQUES ALEX GONTHIER
ADJOINTE DE DIRECTION NATHALIE BOURASSA
SESSIONS DE PHOTOS MODE ET COUVERTURE DIRIGÉES PAR OLIVIA LEBLANC
COLLABORATEURS
CAITLIN AGNEW, FÉLIX B. DESFOSSÉS, CATHERINE BEAUCHAMP, SARAH-MAUDE BEAUCHESNE, CHLOÉ BERGE, ROSALIE BONENFANT, GUILLAUME BRIÈRE, GABRIELLE LISA COLLARD, VINCENT COLLARD, AMÉLIE CUSSON, VAL DESJARDINS, VANESSA DL, MANAL DRISSI, FLORENCE-AGATHE DUBÉ-MOREAU, LYNNE FAUBERT, JOANNA FOX, ESTELLE GERVAIS, ANNIE HORTH, MARIE-PHILIPPE JEAN, CLAUDIA LAROCHELLE, ANICK LEMAY, PÉNÉLOPE LEMAY, SOPHIE MARCOTTE, TRUC NGUYEN, DAVOR NIKOLIC, CATHERINE OCELOT, CAROLYNE PARENT, ÉMILIE PELLETIER GRENIER, ANNE-SOPHIE PERREAULT, SOPHIE POULIOT, ANNIE ROUSSEAU, SYLVIE SAULNIER, YANG SHI, ANDRÉA SIRHAN DANEAU, EVE THOMAS, NICOLAS TITTLEY, ALEX VIENS, INGRIE WILLIAMS, SUMIKO WILSON.
POUR JOINDRE LA RÉDACTION 514 933-2462 ou ellequebec@ko-media.ca
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SUPERVISEURE GESTIONNAIRE DE PROJETS MULTIPLATEFORMES TAMMY HURTEAU
GESTIONNAIRE DE PROJETS MULTIPLATEFORMES MARIE-LAURENCE BLAIS
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KO MÉDIA INC.
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CHARGÉE DE PROJET MARKETING ET DIFFUSION GABY BEAUDOIN
CHARGÉE DE PROJETS SPÉCIAUX MARKETING CLAUDIA TREMBLAY
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JE NE SUIS PAS LA SEULE À L’AVOIR REMARQUÉ: depuis qu’on est sortis de notre linge mou pandémique, les couleurs vibrantes ont la cote. Tant dans notre décor que dans notre garde-robe, d’ailleurs! C’est comme si, après deux années grises, on avait besoin d’être requinqués de toutes les façons possibles. Je pense, par exemple, au rose bonbon hyperpop qu’on voit partout en ce moment, des coulisses du tournage du long métrage Barbie, de la cinéaste féministe Greta Gerwig, à la tendance Barbiecore, qui prend d’assaut les réseaux sociaux depuis quelques mois. Le directeur artistique de la maison Valentino, Pierpaolo Piccioli, en a aussi fait le thème principal de son défilé automne-hiver 2022-2023*, expliquant en entrevue à WWD que «cette couleur pimpante à elle seule représente l’amour, l’énergie, la liberté et le sens de la communauté, des valeurs qu’on a besoin de renforcer présentement». Cette nuance a été de tous les événements récents, des Grammy Awards au Met Gala, et elle a été portée par les plus grandes vedettes, de Zendaya (l’égérie de la campagne automnale de Valentino) à Glenn Close. Comme Piccioli, je suis d’avis qu’on a toutes et tous — d’autant plus les femmes, dont la charge mentale a explosé depuis quelques années, et qui sont plus tues que jamais, ou presque — besoin de douceur, de vitalité, de dynamisme et de bienveillance.
Et ça fait du bien, non? Alors qu’en pleine pandémie, Ultimate Grey a été choisie couleur Pantone de l’année, on sent maintenant l’envie d’une nouvelle ère. Pablo Picasso disait: «Les couleurs et les traits suivent la mobilité de l’émotion.» De façon générale, les créateurs de vêtements et les designers d’intérieur s’accordent pour dire qu’une couleur peut fortement affecter nos sentiments et nos émotions. Selon la psychologie des couleurs, les teintes chaudes, notamment le rose, stimuleraient des émotions excitantes. Peut-on à la fois être vêtue de rose et avoir l’esprit morose? Probablement, mais je suis convaincue que c’est un brin plus difficile.
On ne remplacera pas du jour au lendemain les antidépresseurs et les cours de yoga par une robe rose pop, mais si un pull fuchsia peut insuffler un peu d’optimisme à notre journée, pourquoi devrait-on s’en passer? Étant donné que ma garderobe contient énormément de pièces noires, je fais le pari cette saison de la garnir de morceaux colorés qui, comme le dirait Marie Kondo, spark joy. Envie de faire de même? Consultez notre dossier tendance sur ellequebec.com!
* La nuance de rose créée pour la collection Valentino sera ajoutée à l’échelle de couleurs officielles de Pantone sous le nom de Pink PP, en l’honneur de la maison de couture!
Sophie Banford, éditrice | @sophiebanford
Dès que je l’ai vu, je suis tombée sous le charme de ce collier ras-de-cou crocheté hyper original. À porter avec une robe à bretelles spaghetti ou à superposer à un col roulé pour un look unique. Nastyamasha. (110 $; ssense.ca).
Rédactrice en chef JOANIE PIETRACUPA
Dire que j’ai aimé la première saison de la télésérie américaine The White Lotus, diffusée sur les ondes de HBO (disponible sur Crave, au Canada), est une litote. J’ai dé-vo-ré les six épisodes de cette satire sociale à la fois brillante, hilarante et débordante de petits et gros malaises. Je compte les jours avant la sortie de la saison 2, qui mettra en vedette encore une fois l’extraordinaire Jennifer Coolidge, mais aussi Theo James, Aubrey Plaza et Michael Imperioli, en Sicile, en Italie. Dès octobre sur crave.ca.
Pour célébrer son cinquième anniversaire, le site de shopping en ligne 11 Honoré, qui offre aux femmes du monde entier des tenues de designers (Brandon Maxwell, Christopher Kane, Ganni, Mara Hoffman, Roland Mouret et beaucoup plus encore!) en tailles 12 à 24, s’est gâté avec une collection capsule maison surnommée «The Icon Collection», qui présente des pièces passe-partout polyvalentes et seyantes, taillées dans des tissus luxueux. Coup de cœur pour la robe Precious et le pantalon à jambes larges Macy! (240 $ et 170 $; 11honore.com)
Tout ce qui, en ce moment, nous captive.
Une nouvelle exposition au Palais Galliera à Paris invite les visiteurs à explorer la vie privée de Frida Kahlo. Du 15 septembre 2022 au 5 mars 2023, Frida Kahlo: Au-delà des apparences nous transporte dans l’intimité de l’artiste mexicaine qui a toujours su cultiver son image singulière, notamment grâce au choix de ses robes traditionnelles Tehuana, de ses colliers précolombiens et de ses corsets et prothèses peints à la main. Organisée en étroite collaboration avec le Musée Frida Kahlo à Mexico, l’exposition comprend plus de 200 objets et articles personnels provenant de La Casa Azul, la maison où Kahlo est née et a grandi. L’expo souligne également la relation de Kahlo avec le mouvement surréaliste, ainsi que son influence prononcée sur les créateurs de mode contemporains comme Alexander McQueen, Jean Paul Gaultier, Karl Lagerfeld et Rei Kawakubo. palaisgalliera.paris.fr CAITLIN AGNEW
On avait déjà Sampa The Great dans notre mire depuis un bail. Cet été, elle nous a hypnotisées lors de son passage à Osheaga, et voilà maintenant qu’elle lance
As Above, So Below, un puissant deuxième album qui consolide sa place d’artiste incontournable de sa génération. Cette rappeuse de 28 ans originaire de la Zambie a choisi de retourner dans son coin de pays pour enregistrer cet opus… et ça s’entend! Avec ses rythmes traditionnels africains et le flow frondeur de Sampa The Great, cet album se consomme d’un trait, de la première à la dernière pièce.
Grandiose. LAURIE DUPONT
À l’angle de rues résidentielles paisibles, en retrait d’une avenue commerciale, loge désormais le parfait salon d’esthétique et de coiffure de quartier. Parfait, parce qu’on y utilise majoritairement des produits véganes, locaux et écoresponsables de très grande qualité. Parfait, aussi, car il s’affiche ouvert aux communautés LGBTQ+ et qu’on peut prendre rendez-vous en ligne super facilement et en choisissant les services dont on a besoin. Manucure sans formaldéhyde et autres ingrédients nocifs, coupe et couleur avec des shampooings et des teintures pro madein Québec, soins du visage nirvanesques, personnel expérimenté et branché. Oh, et tous les soins de tête se font sur table de massage! Oui, on sait: c’est juste l’endroit parfait. 1950, rue Gilford, Montréal, acolytessalon.com
EMILIE VILLENEUVE
Ce mois-ci, on lit L’Iroko, le premier roman de la percussionniste et animatrice
Mélissa Lavergne. On y suit Martine, une jeune musicienne qui se rend en Guinée pour un voyage d’apprentissage. C’est au cours de ce périple initiatique qu’elle tentera d’obtenir une certaine validation de son talent de musicienne, alors qu’elle peine à faire sa place ici, au Québec, «dans ce monde d’hommes». Quand la réalité et la fiction se croisent sous la plume efficace de Mélissa Lavergne, ça donne une œuvre intime et percutante.
L’Iroko,
Coup de cœur absolu pour l’Émulsion enrichie Immortelle Précieuse, de L’Occitane, dernière-née de la luxuriante gamme Immortelle de la marque provençale. Sa formule légère et polyvalente e lle peut être utilisée comme sérum pour les peaux sèches ou comme hydratant léger pour les peaux grasses contient, bien sûr, le fameux complexe développé par la marque, à base d’immortelle (cette fleur qui ne fane jamais), mais aussi d’acide hyaluronique et d’extrait de lentilles, qui ciblent le taux d’hydratation de l’épiderme, et l’apparence des pores et des ridules. Et grâce à son parfum floral, on a presque l’impression de s’envoler vers les terres ensoleillées de la Corse, là où les précieuses fleurs jaunes au cœur de la concoction sont cultivées. On aime!
Émulsion enrichie Immortelle Précieuse, de L’Occitane (90 $; loccitane.com).
THÉO DUPUIS-CARBONNEAU
La nouvelle collection Bien-être, de The Body Shop, nous promet de connecter notre corps à notre esprit avec trois gammes distinctes à base d’huiles essentielles soigneusement choisies: Dormir (lavande et vétiver), Respirer (eucalyptus et romarin) et Revigorer (mandarine et bergamote), déclinées en une multitude de textures innovantes c rème baume pour le corps, huile et pommade de massage, nettoyant exfoliant pour les mains, gommage fouetté, etc. p our notre plus grand bonheur. Le petit plus? Toutes les formules sont véganes, et 98 % des emballages, majoritairement faits en aluminium et en verre, sont recyclables.
À partir de 12 $; thebodyshop.com et dans les boutiques The Body Shop. T. D.-C.
Good For Sunday nous propose des vêtements de détente à la fois durables et intemporels, conçus dans des matières écologiques, tels le coton bio, le chanvre, le lin et le bambou. La marque est fabriquée entièrement au Canada et compte des pulls, des leggings, des pantalons et des shorts dans les tons de terre. L’éthique est au cœur de cette entreprise, qui met de l’avant des artisans de chez nous payés équitablement et qui soutient plusieurs initiatives visant à protéger l’environnement.
Première adresse du Club Med en Espagne — là où tout a commencé! — en plus de 20 ans, le tout nouveau Village Club Med Magna Marbella, un domaine de 14 hectares dans le sud de l’Andalousie, nous en met plein la vue. Avec la Méditerranée en arrière-plan, le somptueux établissement, pensé par le duo de designers Marc Hertrich et Nicolas Adnet, a tout de l’esprit andalou: joyeux, ensoleillé, artistique, vivant. Bien que le Club ne soit pas au bord de la mer, le doux microclimat de Marbella berce les invités, qui peuvent découvrir les saveurs locales dans cette oasis de paix n ichée au creux de grands jardins et parsemée de spas et de piscines g râce aux restaurants sur place, notamment le Tierra Gourmet Lounge. Les 495 chambres luxueuses et lumineuses de l’établissement promettent aux gentils membres un repos absolu leur permettant de faire le plein d’énergie pour ensuite découvrir les trésors de la région (on pense à Malaga, à Cordoue et à Grenade) ou participer à une partie de padel, un jeu de la région, qui combine le squash et le tennis. Tentant! clubmed.ca
ELISABETH MASSICOLLI
Écouteurs, de Bang &Olufsen (550 $; holtrenfrew.com).
Depuis l’Égypte ancienne jusqu’au début de l’ère du hip-hop, les anneaux sont ancrés dans la culture. Petit cours d’histoire.
Texte SUMIKO WILSON Adaptation ELISABETH MASSICOLLI
LES BOUCLES D’OREILLES EN FORME D’ANNEAU sont un élément essentiel de toute garde-robe, tout comme le t-shirt blanc impeccable ou le jean. Ce sont les boucles d’oreilles par excellence pour les grands événements comme pour la vie quotidienne. Qu’elles soient petites ou grandes, elles constituent la base de tout arsenal d’accessoires. Mais ce bijou plutôt simple est également chargé d’histoire — et il est moins facile d’en connaître l’origine que de le porter!
Avant d’être connus comme un article de mode populaire, les anneaux étaient un véritable emblème culturel. Pendant des décennies, les communautés noires et latino-américaines ont arboré des boucles d’oreilles circulaires, popularisées par les reines de la scène disco comme Donna Summer dans les années 1970, puis par d’autres figures populaires dans les années 1980 et 1990, surtout lors de l’avènement du hip-hop. Dans Around the Way Girl, LL Cool J disait qu’il désirait «une fille avec des rallonges dans les cheveux» et «des boucles d’oreilles en bambou, au moins deux paires». Pour les femmes noires, c’était une validation qui donnait aux anneaux un nouvel air au sein de nos propres communautés. En grandissant, je voyais rarement mes cousins sans leurs boucles d’oreilles en bambou XXL. Elles symbolisaient le passage à l’âge adulte. À l’époque où j’étais au secondaire, j’avais ma propre paire de cerceaux XXL — si imposants qu’ils effleuraient mes épaules! Les anneaux étaient à la mode — chez les femmes et les hommes — bien avant d’être cités dans les chansons de rap. Dans The Chronicle of Higher Education, Jonathan Zimmerman, professeur à l’Université de Pennsylvanie, écrit qu’ils remontent à l’ancien royaume assyrien. «À Nimrud, situé dans l’actuel Irak, on trouve une représentation du roi Assurnasirpal II (884-859 av. J.-C.) portant d’épaisses boucles d’oreilles en forme de cerceaux», dit-il en guise d’exemple. Ailleurs et à une autre époque, les pirates portaient des anneaux parce que la légende leur faisait croire que ces ornements pouvaient leur éviter une noyade et les prémunir contre le mal de mer. Dans un essai pour le New York Times, l’écrivaine Sandra E. Garcia a interviewé Yekaterina Barbash, conservatrice associée de l’art égyptien au Brooklyn Museum, qui a attribué l’origine des anneaux à la Nubie (l’actuel Soudan), site d’une civilisation
datant du quatrième millénaire avant notre ère. Elle a aussi noté que, dans l’Égypte ancienne, les cerceaux en or étaient un élément de style non genré pour les reines et les pharaons comme Hatchepsout, Néfertiti, Toutânkhamon et Cléopâtre. L’origine de ces bijoux est très diverse, certes, mais pour les communautés noires et latinas d’aujourd’hui, les anneaux font toujours partie de leurs racines, de l’esthétique façonnée
par leurs tantes, leur mère, leurs cousines et leurs sœurs aînées. Dans l’essai de Sandra E. Garcia, le défunt rédacteur en chef de Vogue, André Leon Talley, a qualifié les anneaux de «magnifique symbole ethnique». Bien qu’ils n’appartiennent pas exclusivement aux communautés noires, ils constituent des pièces clés de l’esthétique noire. «Dans les années 1960 et 1970, la boucle d’oreille en forme d’anneau a été associée à la beauté africaine, lorsque Nina Simone et Angela Davis ont commencé à la porter», a-t-il déclaré. De sorte que même si les communautés noires et latinas n’ont pas inventé les anneaux, elles les ont recontextualisés dans l’ère moderne. Porter des cercles d’or audacieux, larges et brillants a été un moyen pour les femmes de couleur d’affirmer sans complexe leur identité dans une société qui exigeait qu’elles fassent le contraire et se rétrécissent. Il ne serait donc pas exagéré de qualifier ces bijoux d’emblèmes de résistance.
Comme c’est le cas pour la plupart des tendances qui émergent d’abord dans les communautés non blanches, le fait de porter des anneaux a cependant été considéré comme «sans classe» bien avant que ces ornements fassent leur chemin dans la mode traditionnelle. Dans les anciens épisodes de Sex and the City, on peut voir Carrie Bradshaw arborer des anneaux de bambou monogrammés avec sa plaque en or caractéristique. Mais dans un épisode, elle traite ses bijoux en or de «ghetto» et d’objets qu’elle ne porte que «pour le plaisir». Ce commentaire a fait l’objet d’un fil de discussion sur Twitter en 2019, au cours duquel l’historienne de la mode Shelby Ivey Christie a écrit: «Il y a une grande corrélation entre le style [de Carrie Bradshaw] et ce que nous voyons à New York aujourd’hui: les gentrifieurs, les hipsters et les gens du Midwest qui déplacent les Noirs, mais adoptent leur swag.» Il s’agit d’une manifestation, écrit-elle, de «filles blanches qui prennent l’allure des femmes brunes ou noires et de la culture LGBTQ brune ou noire tout en la qualifiant de hood».
La popularité des anneaux en tant qu’élément de base de la mode est devenue plus perceptible lorsque ceux de la créatrice de bijoux new-yorkaise Jennifer Fisher se sont imposés comme des incontournables des vedettes d’Hollywood. Après avoir lancé son entreprise en 2005, elle a sorti ses Samira Hoops,
et Jennifer Lopez
larges et dorés, en 2016. «Nous n’avons pas créé les anneaux, mais il se trouve que nous en avons conçu une paire qui avait le bon look au bon moment», a-t-elle déclaré à Forbes en 2018. Les modèles les plus grands ont été portés par une myriade de célébrités, notamment Reese Witherspoon, Hailey Bieber et Emily Ratajkowski. Jennifer Fisher a été saluée comme une pionnière de la bijouterie; c’est une appellation qui pourrait être justifiée, mais qui efface complètement l’influence des communautés noires et latinas, qui ont lancé les anneaux dans le Zeitgeist des accessoires. Cette question a été abordée de front dans un épisode de 2016 de Broad City, lorsque le personnage d’Ilana Glazer a été critiqué par sa colocataire pour avoir porté des anneaux monogrammés portant l’inscription «Latina», malgré le fait qu’elle ne soit pas, elle-même, latina. «C’est presque comme si tu volais l’identité de personnes qui se sont battues contre les structures coloniales [pour défendre cette identité]», a expliqué son colocataire, Jaime Castro.
Les défilés 2022-2023 ont prouvé que les grands anneaux sont de nouveau extrêmement tendance. On les a vus chez des créateurs comme Eudon Choi, Theophilio, Colville et Alexandre Vauthier, qui ont fait défiler des modèles portant des versions extralarges de ces bijoux intemporels. Il serait vain de proposer qu’un groupe de personnes soit exclu de la tendance, mais il est déplorable de célébrer les personnes, souvent blanches, qui popularisent les tendances, alors que leurs muses, qui sont souvent des personnes de couleur, sont négligées. Lorsque je travaillais comme réceptionniste dans un salon de manucure il y a quelques années, j’arrivais au travail avec un chignon et les plus gros anneaux que je possédais. Un jour, vers la fin de mon service, une femme m’a dit que mon look était «très Khloé Kardashian».
Il ne s’agit pas de critiquer ceux qui portent des anneaux, mais de se rappeler ceux qui ont jeté les bases de ce look iconique — même si c’est plus facile à dire qu’à faire.
S’IL Y A BIEN UNE SAISON TAILLÉE SUR MESURE POUR
les fanatiques de mode, c’est l’automne. Alors que le mercure est à la baisse, on se réjouit de retrouver nos tricots à grosses mailles, notre trench classique et cette parfaite jupe en cuir que l’on porte en boucle depuis quelques années, sans jamais se tanner.
C’est aussi la saison parfaite pour oser superposer nos vêtements préférés, afin de créer des looks uniques et stylés dans lesquels se lover. L’occasion de laisser aller sa créativité pour donner un nouveau souffle aux basiques qui garnissent nos penderies.
D’ailleurs, la collection automne-hiver 2022 de COS est remplie de classiques réinventés, qui auront vite fait de se tailler une place de choix parmi nos favoris. Destination idéale pour dénicher des pièces intemporelles et faites pour durer, COS s’efforce d’offrir tous les essentiels de la garde-robe moderne, saison après saison. Et cette année ne fait pas exception!
ÉNERGIE URBAINE
Pour sa nouvelle collection, la marque londonienne s’est inspirée du dynamisme des grandes villes du monde entier, de l’énergie qui émane d’un centre-ville en pleine effervescence. Une ode à la créativité, au positivisme et à l’imagination.
Du parfait tailleur-pantalon jusqu’au blazer surdimensionné, en passant par le pull en cachemire et la minijupe portefeuille,
on joue ici avec les proportions pour créer des silhouettes réinventées, mais toujours flatteuses. Et pour bien mettre en valeur cette volumétrie particulière, on mise sur des textures riches, comme la flanelle, la maille, le velours côtelé et le cuir. Côté couleurs, les nuances sombres d’encre forment la base de la palette de cette saison, auxquelles on ajoute des éclats contrastés de bleu, de vert, de violet, d’ocre et de rose. Bref, à l’image des graffitis qui parsèment les ruelles de ces grandes villes électrisantes. On termine avec des imprimés tantôt animaliers, tantôt floraux, tantôt géométriques, qui se marient en tous points aux pièces plus classiques, comme le fameux pantalon trouser que l’on retrouve partout cette saison.
UNICITÉ ET DURABILITÉ
Chez COS, les gens qui n’ont pas peur de s’affirmer, qui prônent l’émancipation et qui mènent vers de nouveaux horizons sont de véritables héros. De là le positionnement stratégique de l’unicité et de l’inclusivité, au centre des valeurs de l’entreprise. Sans oublier le design moderne, la qualité et la durabilité que l’on retrouve dans chacune des pièces fabriquées méticuleusement depuis 2007.
D’ailleurs, 92 % des matériaux utilisés pour la collection AH22 sont issus de sources plus durables, et l’objectif est de se rendre à 100 % d’ici 2025. Un pas de plus pour le bien-être de la planète… et de tous ceux et celles qui y habitent.
Manteau, d’U NIQLO (180 $; uniqlo.com).
Manteau portefeuille, de Sentaler (2 195 $; sentaler.com).
Trench, Mackage (1250 $; mackage.ca).
Trench, d’Acne Studios (1678 $; net-a-porter.com). Les manteaux cintrés de la saison nous emballent.
Manteau cintré, de Proenza Schouler White Label (1 200 $; proenzaschouler.com).
Manteau, de Noize (270 $; noize.com).
Des dessins floraux d’archives inspirent la collection Botanica Blue Book, de TIFFANY
LES ORCHIDÉES ÉTAIENT AUTREFOIS UN SIGNE DE GRANDE richesse. Il fallait soit vivre sous un climat tropical, soit avoir une serre pour pouvoir en prendre soin», explique Victoria Reynolds, gemmologue en chef chez Tiffany & Co., en montrant une broche en forme d’orchidée émaillée. Cette broche a été exposée pour la première fois à l’Exposition universelle de Paris de 1889, au plus fort de l’Orchidelirium victorien (la fièvre des orchidées, semblable à la tulipomanie du 17e siècle). Elle a été récupérée dans les archives de Tiffany avec d’autres pièces clés des abat-jour en vitrail et des chandeliers en forme de palmier et transportée vers avion dans une villa privée de Miami pour le lancement du Blue Book 2022, la collection annuelle de haute joaillerie de Tiffany.
Botanica: c’est le thème du fameux livre bleu de cette année, décliné sur trois saisons. Cet hommage à l’héritage de Tiffany en matière de motifs floraux imagine et réinvente des pièces et des modèles d’archives à partir de diamants et de pierres précieuses de couleur rares. Par exemple: une broche peinte en forme d’orchidée en platine, diamant et or 18 carats rend hommage aux versions du 19e siècle dessinées par G. Paulding Farnham. Et le bracelet Fleurage fait revivre un dessin que Jean Schlumberger avait esquissé pour le célèbre diamant Tiffany, qui est maintenant remplacé par une aigue-marine de 49 carats.
L’opulente collection Botanica témoigne d’une admiration pour les fleurs sauvages et rebelles, comme les chardons et les pissenlits, de même que pour les tendances de la décoration florale contemporaine notamment les étonnants terrariums de l’artiste floral Makoto Azuma, présentés au lancement du Blue Book de Miami. Les artisans de Tiffany ont toujours trouvé leur inspiration dans le génie du design de la nature; ils n’ont pas choisi l’orchidée pour sa rareté ou le chardon pour sa présence abondante.
«Je ne peux pas choisir une pièce en particulier, mais le collier de pissenlits est probablement le cœur de la collection. J’adore voir la réaction de surprise et de ravissement des gens devant ce collier», déclare Victoria Reynolds. La pièce s’inspire d’une parure de cheveux créée par Louis C. Tiffany et rend hommage au cycle de vie de cette humble fleur sauvage (ou mauvaise herbe, si vous préférez bien qu’elle soit chargée de mettre en valeur plus de 95 carats de diamants). Un diamant central rond et brillant est entouré de diamants en forme de cerf-volant, qui
évoquent chacun la tête d’une graine de pissenlit. Un mécanisme innovant fait trembler très légèrement les diamants, comme s’ils allaient être emportés par le vent. Le design n’est pas seulement complexe, il est aussi polyvalent: le collier peut être transformé en cinq pièces différentes, par exemple en remplaçant le pendentif pissenlit par un pendentif en aigue-marine, ou en portant le collier de diamants seul.
Victoria Reynolds note que c’est une des nombreuses pièces transformables de la collection Blue Book et qu’elle répond à la vie moderne des clientes de Tiffany. «Si elles sont comme moi et c’est le cas de beaucoup d’entre elles , elles apprécient la flexibilité», dit l’experte, dont le point de vue en tant que première femme gemmologue de Tiffany est particulièrement précieux. Elle affirme qu’elle ne s’attend pas non plus à ce que ces pièces restent enfermées dans un coffre-fort, malgré leur valeur stupéfiante. Cette esthétique d’un luxe en pleine évolution transparaît dans la campagne publicitaire de Botanica, qui met en valeur la collection grâce au maquillage discret et aux cheveux gominés de Gal Gadot. «Autrefois, les articles de haute joaillerie n’étaient portés que le soir; on ne les sortait qu’une fois par an. Notre clientèle est très moderne. Nos clientes portent un collier d’un million de dollars avec un t-shirt et un jean.»
Regard sur la collection ELLE QUÉBEC X BIZOU
L A RÉDACTRICE EN CHEF DES MAGAZINES ELLE Québec et ELLE Canada est connue pour sa plume d’exception, mais aussi pour son style bien à elle, coloré, vibrant et toujours impeccable. Dans une série limitée qui célèbre le 40e anniversaire de BIZOU, elle a choisi ses pièces préférées pour créer la collection officielle ELLE QUÉBEC X BIZOU. Des objets magnifiques, faits en acier inoxydable (donc durables, hypoallergéniques, résistants à l’eau et abordables!), qui vous permettront de rehausser n’importe et à prix doux!
«Cette chaînette a un je-ne-sais-quoi de tout à fait chic qui me plaît beaucoup. Avec ses pierres rondes et brillantes, elle s’agence parfaitement à mes autres chaînes et breloques. La superposition est la clé!» (56,95 $)
«Tout en simplicité, cette bague minimaliste avec son détail scintillant sera certainement un incontournable dans ma boîte à bijoux. Comment ne pas l’aimer?» (38,95 $)
3. BOUCLES D’OREILLES À BRELOQUES BAGUETTE
«Pour un look plus décontracté, j’opterai pour ces boucles d’oreilles à breloques simples, mais qui apportent quand même une touche de brillance. Parfaites pour donner du oumph à une tenue monochrome!» (44,95 $)
«Ce bracelet deviendra vite un must dans mon présentoir! Superposé à mes autres pièces dorées, il se démarquera par ses longues mailles effilées et
«Minimaliste, moderne, tendance, facile à porter: on ne peut en demander plus à un bracelet! La snake chain est faite de facettes de métal aplaties au lieu des mailles traditionnelles, ce qui la rend flexible, durable… et lui
«D’un chic fou, cette minibague me suivra carrément partout. J’adore créer un ensemble harmonieux avec mes différentes bagues. Celle-ci fera certainement
«Ce bracelet à pierres rectangulaires a de quoi faire tourner les têtes. Je m’imagine déjà l’harmoniser à une robe chic et colorée pour un prochain événement glamour.» (54,95 $)
8. BAGUE BAGUETTE
«Le côté simple et minimaliste de cette bague est moderne et on ne peut plus tendance. La pierre scintillante enjolive notre doigt d’élégante façon. J’aime!» (44,95 $)
Retrouvez les 15 pièces de la collection ELLE QUÉBEC X BIZOU dans l’une des 48 boutiques Bizou ou en ligne au bizou.com
Une rencontre Zoom. Trois femmes éparpillées un peu partout au Québec, dont deux sœurs. Deux sœurs plus soudées que jamais à la veille de la sortie de leur cinquième album, Échapper à la nuit. Elles lancent un appel à embrasser le chaos.
«TU
—
QUAND ON A DÉCIDÉ DE REPRENDRE le flambeau de notre projet artistique, dit Stéphanie, on n’avait pas le choix de remanier certaines choses à l’intérieur de nous. On avait déjà chanté La mort des étoiles [titre de l’album précédent]; on avait donc déjà dit qu’il n’y avait plus d’espoir... Avec Échapper à la nuit, on ne fait pas fi du négatif, mais on décide plutôt de le nommer, de le reconnaître et de l’embrasser.»
«On est allées piger dans notre enfance, encore une fois, précise Mélanie. Le bassin où puiser l’inspiration pour cette période est intarissable. Pour décider de regarder le beau devant soi, on devait être honnêtes par rapport à certaines choses de notre passé.»
Et pour nommer les choses, Les sœurs Boulay ne se gênent plus. À commencer par la pièce Comme si, qui dévoile un climat familial toxique. «Cette chanson a été à la fois la plus facile et la plus difficile à écrire, se rappelle la cadette. Quand on décide d’aller dans des zones comme celles-là, il y a des répercussions sur des gens qui, eux, n’ont pas choisi que leur vie soit exposée de façon aussi crue. Mais en même temps, notre passé nous habite profondément et il teinte les artistes que nous sommes jusqu’au fond de nous. Cela dit, je redoute beaucoup de parler davantage de Comme si, car ce que je suis à l’aise de dévoiler sur le sujet, on l’a déjà mis dans la chanson.»
«Tu aimerais qu’on fasse comme si Mais comment voudrais-tu que j’oublie La violence et les cris
De mon enfance jusqu’à aujourd’hui»
Voilà une partie du refrain de cette pièce poignante dont elles ont peine à parler. «Étant donné qu’on est deux sœurs de la Gaspésie et qu’on joue de la musique ensemble, le cliché selon lequel on devait faire des gros partys de musique à Noël, où on poussait la note en famille, revenait toujours dans les entrevues, mais ce n’était pas le cas, avoue Mélanie. On a
toujours été mal à l’aise devant ce genre d’idées préconçues sur nous, et on ne savait pas comment s’en sortir. Tu sais, on ne choisit pas la famille dans laquelle on vient au monde, et le résultat n’est pas toujours joyeux.»
«Ce n’est pas la première fois qu’on écrit une toune et qu’on ne veut plus tant en parler après, renchérit Stéphanie. Mais en même temps, on compose de la musique pour faire du bien aux gens. Ma quête, quand je crée une œuvre, c’est que quelqu’un la reçoive et se sente compris en l’écoutant. C’est mon seul but artistique. Et c’est pourquoi, malgré l’inconfort que ça nous cause, on se lance pareil. On n’a jamais été aussi claires et honnêtes que sur cet album.»
Même si je suis derrière mon écran, je comprends très bien que cette honnêteté leur fout la trouille. Alors, doit-on avoir peur quand on crée? Est-ce le moteur de prédilection?
«Les œuvres qui sont effrayantes à livrer, c’est certainement les meilleures œuvres, confirme l’aînée du duo. Les zones les plus intéressantes à explorer, ce sont celles où il y a un risque, de la peur, de la fragilité. Dire des choses qui ne sont pas inavouables, c’est du vent, pour moi. Des fois, il y a des choses qui, sans qu’elles soient de la plus haute importance, valent la peine d’être créées, mais les plus grandes œuvres découlent des sentiments les plus honteux, les plus effrayants.»
«Parce que sinon, on verse dans le confort; pis ça, c’est ce qui tue le plus la créativité», conclut Mélanie.
Échapperàlanuit offert sur toutes les plateformes d’écoute en continu dès le 21 octobre.
«[…] si nos écrans étaient jonchés de femmes endolories au lieu de femmes violées assassinées, est-ce qu’on comprendrait mieux le sens de la résilience[...], la vie n’est pas un long fleuve tranquille, plutôt un chemin parsemé de cailloux qui se logent inopinément dans les souliers et qui nous font osciller, boiter, danser…» écrivent Martine Delvaux et Jennifer Bélanger, qui, tout en étant de générations différentes, entrent dans les rangs de celles qui vivent en partie leur vie allongées, accablées toutes deux de douleurs chroniques. Leur idée géniale de création à quatre mains part donc de là: l’allongement de leur corps, leur vie à l’horizontale… Bien d’autres femmes vivent comme elles: des insomniaques, des amantes, des mères, des accidentées, des endolories... Elles y trouveront assurément un ancrage, une complicité de pensée, un soulagement, voire un rempart contre l’enfouissement et la désespérance. Fragment par fragment, les autrices, accompagnées des mots d’autres penseuses, démontent toutes les fois où la crétinerie a vu dans cette position paresse, mensonge, prétextes, folie, hystérie ou manque d’endurance. Il en va tout autrement chez ces messieurs couchés, ces forces de la nature dont le canapé ne sert qu’à suivre les matchs de foot! Bien sûr…
En librairie le 12 octobre.
Lesallongées, de Jennifer Bélanger et Martine Delvaux, éditions Héliotrope. Claudia Larochelle , chroniqueuse littéraire
«Le problème lorsque ton bureau est dans ta tête, c’est que le travail te suit partout: même si tu pars en vacances à l’autre bout du monde, tu es toujours présent, toujours à l’affût de la prochaine chanson», dit Daniel Bélanger. Avant de le plaindre, on se rappellera que son travail consiste souvent à passer de longues heures assis dans un café, à absorber l’air du temps, en quête d’inspiration. Du moins, avant le grand confinement, qui, bizarrement, lui a donné l’envie d’aller vers les autres plutôt que de continuer à les observer à distance. Par un matin d’hiver, il s’est donc mis à discuter avec d’autres habitués, agglutinés devant son café préféré, créant du coup ce qu’il décrit comme un «nouveau club social». «J’avais l’habitude de lire et de faire mes mots croisés en silence; la pandémie m’a, en quelque sorte, déconstipé! J’ai redécouvert le plaisir de la conversation avec des étrangers.» Ce nouveau rituel matinal est évoqué dans la première chanson qu’il a composée pour l’album Mercure en mai, la lumineuse Soleil levant . L’auteur-compositeur y trace les contours de son quartier, où il déambule, «prêt à parcourir l’inattendu», absorbant les rayons tel un capteur solaire. «C’est l’idée maîtresse, la locomotive qui a donné son élan à l’album, préciset-il. Je me suis rendu compte que tous mes albums, à l’exception du premier, explorent un thème en particulier, que je découvre à force d’en parler.» Résolument optimiste et humaniste, Mercure en mai nous montre un Daniel Bélanger à la fois «mature et vagabond», pour reprendre l’expression de l’un de ses proches collaborateurs. Dépouillées ou étoffées de nappes de claviers, ces pièces semblent couler sans effort d’une source apparemment intarissable. L’album ponctué de quelques pièces instrumentales (dont Oh No!!! , «Ma première chanson en anglais!», dit-il en rigolant) nous invite à ouvrir nos cœurs et nos esprits, et à nous laisser porter Au vent des idées, pour reprendre le titre de la première chanson. «Je ramène cette réflexion, abordée dans l’album Paloma, que le bonheur est dans l’infiniment petit. Il faut sentir ce qu’on a déjà en soi; laisser monter ce qu’on a à l’intérieur.»
Mercure en mai Daniel Bélanger, Secret City Records. Offert le 14 octobre sur toutes les plateformes d’écoute en continu. Nicolas Tittley chroniqueur musique
LIVRE
C’est le roman de la seconde chance que signe ici Sophie Bienvenu, écrivaine maintes fois primée et connue pour Et au pire, on se mariera, Chercher Sam et Autour d’elle . L’autrice, qui s’est mise dans la peau de plusieurs personnages en cours de carrière, donne cette fois la parole à Yvon, un alcoolique de 62 ans, qui vient de recevoir un diagnostic sans appel de cancer. En marche vers sa dernière étape, qui ne se fait pas sans emprunter des chemins de traverse — en raison, entre autres, de sa colocation avec une femme qu’il méprise, non sans regrets —, il cherche à revenir auprès de sa fille unique, Gabrielle, dans la trentaine, avec qui il a rompu les ponts depuis près de 20 ans. Cette quête de sens, il la vit accompagné d’un chat qu’il ne peut se résoudre à quitter, sûr qu’après son départ, plus rien ni personne ne sauront en prendre soin. Prisonnier des agissements du passé, des rendezvous manqués, Yvon nous incite à nous questionner sur nos renoncements et nos acharnements, sur le véritable sens du pardon et ce qu’il apporte au final. Perles de sagesse et cœur gros au rendez-vous.
J’étais un héros, de Sophie Bienvenu, éditions Le Cheval d’août.
C. L.
Le Musée national des beaux-arts du Québec offre une rétrospective majeure de l’artiste Evergon. L’exposition, qui couvrira l’ensemble de sa carrière photographique des années 1970 à aujourd’hui, réunira plus de 200 de ses œuvres pour la première fois. Icône queer de la scène des arts visuels, Evergon produit une imagerie forte, et choquante par moments, qui célèbre la diversité corporelle, culturelle et sexuelle en sortant des canons de beauté habituels. Il puise son inspiration esthétique dans la peinture classique ou baroque et affectionne particulièrement les portraits, les nus et les natures mortes. À travers le collage et un ensemble d’approches photographiques exploratoires, dont le Polaroid, Evergon sonde des thèmes tels que l’identité, le vieillissement, le désir et l’amour. L’artiste considère d’ailleurs toutes ses œuvres comme étant aussi des lettres d’amour.
Du 20 octobre 2022 au 23 avril 2023, mnbaq.org.
Florence-Agathe Dubé-Moreau chroniqueuse arts visuels
THÉÂTRE
Prenons la dramaturge de l’heure, Rébecca Déraspe, un sujet incandescent d’actualité, les dénonciations d’agressions sexuelles, et on obtient une pièce de théâtre qu’on ne voudrait manquer pour rien au monde. Pas étonnant que la super talentueuse comédienne Debbie Lynch-White ait voulu faire partie de cette réflexion sur la portée de nos actes passés «vus à travers le filtre d’aujourd’hui», comme elle le dit si bien. Dans Les glaces, deux hommes affrontent une femme qui affirme qu’ils l’ont violée lorsqu’ils étaient tous trois adolescents. Verront-ils les choses du même œil? Comment réagiront-ils face à ce fantôme surgi d’un temps révolu? «La trame de fond est assez dense, mais c’est écrit avec beaucoup d’humour. Il y a des répliques qui semblent ridicules par leur banalité ou leur maladresse, mais c’est ça, la vie: c’est parfois complètement absurde!», lance Debbie, qui voue une grande admiration à l’autrice pour sa faculté «de nous faire passer aussi habilement par toute une gamme d’émotions». La comédienne, qui se dit «convaincue du pouvoir du théâtre», se réjouit que la pièce soit présentée dans quatre villes: «Les gens doivent aller au théâtre, se l’approprier, car c’est un espace de rencontre, de communion, de parole et de prise de conscience. Il fait de moi, en tant que spectatrice, une meilleure personne, plus empathique, plus nuancée, plus ouverte. Et il n’y a rien de mieux que de se faire raconter une histoire en temps réel... c’est inégalable. C’est un super outil pour réfléchir ensemble.»
Du 4 octobre au 5 novembre au Théâtre La Licorne, à Montréal, puis à Repentigny, à Rivière-du-Loup et à Québec, theatrelalicorne.com. Sophie Pouliot, chroniqueuse arts de la scène
CINÉMA
Un film de zombies aux allures de comédie déjantée, voilà la nouvelle proposition rafraîchissante du réalisateur
Michel Hazanavicius (The Artist).
Film d’ouverture du Festival de Cannes, Coupez! met en scène une équipe technique qui doit tourner un film de série Z en direct sur une plateforme web. Certains acteurs se comportent en divas, d’autres ont des problèmes de comportement, les techniciens sont blasés et le réalisateur frôle la crise de nerfs. D’entrée de jeu, on nous propose le résultat final du court métrage, puis on est propulsé dans les coulisses de l’enregistrement live. Une surprise n’attend pas l’autre. Subterfuges, mise en scène, course effrénée, chaque geste derrière la caméra devient primordial. Coupez!, mettant en vedette Bérénice Bejo et Romain Duris, sera assurément un excellent divertissement cet automne. À hurler de rire.
En salle le 21 octobre.
Catherine Beauchamp , chroniqueuse cinéma
La trilogie des spectacles Un. Deux. Trois., de Mani Soleymanlou, présentés l’un à la suite de l’autre, ce n’est pas seulement un marathon théâtral, c’est un événement! Ce solo, ce duo et cette pièce pour 40 interprètes (rien de moins!) portant sur l’identité et l’immigration ont été acclamés lors de leur création et sont maintenant revisités à la lueur de l’actualité. Ce happening inédit traversera le Canada en entier, de Caraquet à Vancouver, en faisant escale à Montréal et à Québec.
Du 21 au 23 octobre au Théâtre Jean-Duceppe et du 27 au 29 octobre au théâtre Le Trident S. P
Ce mois-ci, deux spectacles présentés au Diamant de Québec explorent des questions liées aux genres. NYX, une création de Johanne Madore combinant le cirque et la danse, se développe autour de certains des archétypes de la féminité. Les acrobaties et les mouvements envoûtants servent de fil conducteur et nous entraînent dans une nuit sombre où s’invitent des rêves, ainsi que des mains de couturières.
Après avoir fait un tabac à Montréal, Becoming Chelsea, de Sébastien Harrisson, sèmera dans nos têtes des réflexions sur les dérives sociales et la liberté par l’entremise du personnage inspiré de Chelsea Manning, la célèbre activiste et lanceuse d’alerte transgenre. Sébastien René l’incarne avec un doigté éblouissant.
NYX en première mondiale, du 13 au 15 octobre.
BecomingChelsea, du 27 au 29 octobre, lediamant.ca.
Sophie Marcotte
CÉLÉBRITÉS EN AMOUR
DÈS LE 31 AOÛT 18H
QUEENS
DÈS LE 31 AOÛT 20H
DÈS LE 31 AOÛT 21H
FARAH ALIBAY, qui travaille actuellement au développement du télescope de la mission
SPHEREx — l’instrument sera en orbite autour de la Terre en 2025, — s’est laissé convaincre de se confier sur son parcours, qui l’a menée à la NASA, dans le livre Mon année martienne. Entrevue.
Texte
LAURIE DUPONT
FARAH, QU’EST-CE QUI T’A DONNÉ ENVIE DE PLONGER DANS CE PROJET D’ÉCRITURE?
C’est une maison d’édition qui m’a contactée sur Instagram, alors que j’étais encore à l’heure de Mars et que j’étais perdue dans mon propre monde! Quand elle m’a demandé si j’avais envie d’écrire un livre sur mon histoire, je me suis tout de suite dit: «Mais qui voudra lire ça?» (Rires) Puis, l’éditrice m’a convaincue que c’est une façon différente de raconter mon histoire, d’expliquer le chemin que j’ai parcouru pour me rendre là où je suis aujourd’hui.
ON TE QUALIFIE SOUVENT DE BATTANTE. ES-TU À L’AISE
AVEC CE TERME?
Oui, je suis une battante, car j’ai eu beaucoup d’épreuves à traverser. Mais on est toutes des battantes; c’est juste qu’on ne prend pas le temps de s’arrêter pour le réaliser. Dans mon livre, je partage des moments difficiles de mon enfance et de mes années d’études, car je considère comme important de montrer que derrière les personnes qui connaissent un certain succès, il y a des échecs et des périodes ardues.
EST-CE UNE FIERTÉ, POUR TOI, D’ÊTRE UNE FEMME EN SCIENCES OU EST-CE PARFOIS LOURD À PORTER?
C’est un peu des deux. D’un côté, je suis fière de faire partie des 25 % de femmes qui travaillent dans le domaine de l’aérospatiale. Mais ce qui m’a formée en tant que personne, c’est que je ne suis pas juste une femme... Je suis une femme racisée, immigrante et queer. Tout ça fait partie de mon histoire. Mon intersectionnalité fait que je ne peux pas me battre sur tous les plans. J’ai donc choisi de mettre beaucoup d’énergie à encourager les femmes et les minorités à aller en sciences.
QUE DIS-TU AUX JEUNES FEMMES QUI SONGENT À SUIVRE TES TRACES?
Je suis très honnête. Quand je rencontre des femmes qui viennent travailler en aérospatiale, je ne leur dis pas que c’est un domaine où tout va très bien; c’est important de leur dire la vérité. Les choses changent doucement. Je serai là pour les aider. On va y aller ensemble et réussir ensemble.
JE SAIS QUE TU AS SUBI TON LOT DE MICROAGRESSIONS, SURTOUT EN DÉBUT DE CARRIÈRE. À QUOI AS-TU DÛ FAIRE FACE?
Souvent, les gens ne m’écoutaient pas lorsque je parlais ou ils me coupaient la parole pour dire exactement la même chose que moi. D’autres fois, quand j’avais fait un travail, un gestionnaire demandait à un de mes collègues masculins d’en présenter le résultat. Ce sont de petites choses, mais c’est important de parler de microagressions, car au début, je pensais que c’était moi, le problème. Dans ce milieu, tout le monde est brillant, a fait des études supérieures... Mais tu te retrouves dans ce milieu, en ayant le syndrome de l’imposteur, et tu n’oses rien dire quand on t’interrompt, parce que tu te sens mal. J’intériorisais tout ça en me disant que je ne devais juste pas être assez bonne pour travailler là. Un jour, j’ai craqué. J’ai commencé à en parler autour de moi et j’ai découvert que je n’étais pas la seule à subir ce genre de microagressions. Ainsi, je me suis sentie moins seule et j’ai voulu trouver des solutions. Il y a eu des formations au travail, puis certaines personnes sont devenues des alliées. J’ai vu la société changer. Doucement.
QU’EST-CE QU’ON PEUT TE SOUHAITER POUR L’AVENIR?
Je veux continuer à explorer, à faire avancer la place de l’humanité dans l’espace. J’ai besoin d’apprendre; c’est ce qui me passionne! Et c’est sûr que j’ai encore le rêve d’enfant d’être astronaute... Ça devient de plus en plus accessible; alors, peutêtre, un jour! Pour moi, ce serait LE rêve, d’aller dans l’espace. Monannéemartienne Les Éditions de l’Homme, en librairie le 28 septembre.
Lorsqu’une artiste se fait discrète, voire secrète, il vaut parfois mieux confier le mandat de l’entretien à quelqu’un qui la connaît bien, histoire de tenter de percer le mystère. C’est donc l’actrice et animatrice Rosalie Bonenfant qui a interviewé sa bonne amie CLAUDIA BOUVETTE, en mode no bullshit.
J’ai rendez-vous à 19 h; je suis déjà en retard.
Photographe GARRETT NACCARATO
Directrice de création OLIVIA LEBLANC
Stylisme OLIVIA LEBLANC ET LAURENCE MORISSET
De Rosemont au Plateau-MontRoyal, je presse le pas, sans me soucier de ma démarche ridicule de spaghetti trop cuit. Je m’en fiche; je ne veux pas faire attendre mon amie. En passant devant une terrasse, j’entends la voix mélodieuse de mon petit Clou-de-rien-dutout se faufiler jusqu’à moi. Clou, c’est Claudia Bouvette. Une petite femme en forme de clou de finition qui, par une curieuse force de la nature, arriverait à supporter le poids d’une bonne collection d’enclumes.
C’est elle que je vais rencontrer. «Drôle de synchronicité», que je me dis en l’écoutant une dernière seconde, avant de prendre conscience qu’il n’y a là aucun élément ésotérique; Claudia est partout, et avec raison! Lascive, elle chante « Am I going crazy, am I going insane? » C’est plus fort que moi: j’ai beau savoir que tout est une question de perspective et d’angle mort, je ne peux pas m’empêcher de me demander ce qu’une fille comme elle peut bien virer crazy about!
La première fois que j’ai rencontré Claudia, c’était au Rendez-vous panquébécois, la finale de Secondaire en spectacle. Ensemble, nous représentions la délégation de la Montérégie. Elle avait gagné sa place avec une composition musicale, et moi, avec un sketch d’humeur sur l’actualité. Rétrospectivement, ça donne presque envie de croire en la fatalité. J’avais 14 ans et, comme la plupart des victimes de la puberté, je traversais la période la plus ingrate de ma vie. Claudia, quant à elle, n’a jamais eu à devenir cool: elle l’a toujours été.
Elle était flamboyante comme pas une, et j’ai rapidement envié la nonchalance avec laquelle elle semblait s’estimer. Dans l’école secondaire où nous étions logées pour la fin de semaine du Panquébécois, elle déambulait dans les couloirs avec l’aisance de celle qui sait s’approprier chaque lieu où elle pose les pieds. Entière et assumée, elle était ainsi dès que je l’ai aperçue pour la première fois: reine adolescente, perchée sur les épaules d’un gars parmi la horde d’humains qui s’arrachaient un petit morceau d’elle, comme on fait la file pour baiser la main de la royauté. Je me rappelle que l’image m’avait marquée quand je l’avais vue si décomplexée, alors que nous avions pourtant le même âge et que j’osais à peine regarder les gars. À mon sens, il suffisait de la voir ainsi juchée sur une personne du sexe opposé pour comprendre à quel point, déjà, elle était dégourdie. Malgré tout, elle s’est bien gardée de devenir capricieuse ou, pire, complaisante. Claudia est rusée; elle ne fournira pas à autrui quelque motif que ce soit pour la détester. Si sa liberté nous fait réagir, c’est qu’il faut voir notre réaction comme une invitation à l’introspection. Dès l’adolescence, on sentait en elle une grande turbulence, un profond désir d’insoumission. (Ça, c’est la façon détournée de dire qu’elle est foncièrement une adorable p’tite crisse.)
FRACTIONS DE MYSTÈRES
Aujourd’hui, je la retrouve au café bar Darling, telle que je la connais depuis plus d’une décennie: lumineuse, magnétique… presque énigmatique. Bien qu’elle soit chaleureuse, j’ai toujours perçu chez mon amie une certaine distance. Non pas un désintérêt, bien au contraire, mais quelque chose qui pourrait s’apparenter à un double fond. Une porte cachée, plus petite encore, par laquelle on ne peut entrer qu’avec une clé si minuscule qu’on doit la tenir du bout des doigts. Comme si une fraction de sa personnalité était réservée aux mystères qui la rendent si captivante. Au fil des années, j’en suis même venue à élaborer une théorie selon laquelle Claudia dissimulerait en elle un tour de magie qui ne peut être révélé au grand public.
Cela dit, je ne la sens pas non plus prisonnière d’elle-même. Selon mon hypothèse première, elle connaît simplement sa valeur et s’en fait la geôlière, par souci de pudeur.
À preuve, bien qu’en 10 ans d’amitié, Claudia ait traversé un bon nombre d’épreuves, je ne l’ai jamais vue pleurer. Je l’ai vue oser, foncer, être irrévérencieuse et spontanée. Mais pleurer, jamais. Si ça se trouve, elle ne verse sans doute que des larmes de confettis. Pour une incontinente lacrymale dans mon genre, une telle réticence aux sanglots ne peut s’expliquer que par une volonté de contrôle. Pourtant, Clau peut danser sur les tables d’un bar, me rejoindre en voyage à moins de 24 heures d’avis et tomber en amour pour de vrai. Je sais donc pertinemment qu’elle sait se laisser aller... Mais quelle place occupe la vulnérabilité dans sa vie? Ma mission est claire. Cependant, si je veux accéder à sa vérité, il nous faudra d’abord un shooter.
Elle laisse la téquila lui réchauffer le courage et réfléchit un instant avant de se lancer, comme si elle mesurait le risque qu’elle courrait en me répondant honnêtement.
«Il y a toujours eu en moi une grande part de révolte. C’est tout naturel pour moi d’aller à contre-courant. J’ai beaucoup de difficulté avec l’autorité.»
«Mon côté rationnel trouve la sensibilité magnifique et je l’encourage réellement chez les autres, mais... j’ai parfois l’impression que ça ne vaut pas pour moi.» Pour Claudia, qui a eu pour modèle une mère qui garde la tête haute en toute circonstance, pleurer représente le summum de l’abandon. Ça confirme ce que je devinais: pour mon amie, s’adonner librement à un exercice qui trahit sa fragilité représente un défi de taille.
C’est à croire qu’il y a, aux confins de son esprit, des zones balisées. Des terrains inconnus où elle ne se permet que très rarement d’aller. «J’aimerais tellement arriver à me laisser aller. Me montrer fragile. Mais j’ai vraiment un blocage. Big Brother Célébrités est venu jouer dans cette zone-là. Au fond de moi, je savais à quoi m’attendre et j’ai accepté de vivre l’aventure, parce que j’avais besoin de me “shaker”.» Une nouvelle fois, le fossé qui trace nos différences semble gagner en profondeur. À mon sens, une expérience susceptible de m’ébranler serait que je me produise seule sur scène à Osheaga, comme elle l’a fait en août dernier! Pour Claudia, c’était de cohabiter avec PL Cloutier et Guylaine Guay... À chacun ses combats!
«J’ai quasiment plus pleuré en deux mois de Big Brother que dans toute ma vie! me lance-t-elle à la blague. Curieusement, ça a pris une maison bourrée de caméras cachées pour que je m’autorise à me laisser aller. Je crois bien y avoir purgé une émotion qui n’avait jamais été évacuée jusque-là. Mais en même temps, tout le monde était dans le même état d’abandon; j’y ai vu une sorte de permission.»
REMPLIR LE VIDE
Évidemment, je ne peux pas m’entretenir avec une personne sans tenter d’orienter la conversation pour lui donner des airs de psychothérapie. Quand je fais remarquer à Claudia qu’elle me répond souvent en parlant des autres, alors que c’est elle que j’interviewe, elle m’apprend qu’après le tourbillon qui a entouré la création et la sortie de son premier album, The Paradise Club, elle n’a pas pris le temps de vivre l’introspection dont elle avait besoin. «Je ne suis pas encore parvenue à déterminer ce dont j’ai vraiment besoin pour me retrouver. J’aurais parfois envie de ralentir pour prendre le temps de me prioriser, mais je suis déjà engagée sur la voie rapide! C’est plus facile pour moi de m’engourdir dans le mouvement. J’aurais peut-être besoin de ne rien faire du tout, de plonger dans l’inconfort et de fixer le vide au lieu d’essayer de le remplir.»
Depuis le début de notre échange, Claudia illustre souvent ses propos en recourant à l’image du décalage. Dans ce cas-ci, cette image me paraît plus adéquate que jamais. Je lui avoue: «Ayoye, Clau, c’est capoté! Tu réalises que tout ce que tu me dis, ça détonne quand même beaucoup de l’image de la fille quasi inébranlable que tu projettes?»
De toute évidence, je suis la première personne à l’interroger sur le sujet. Soudain, mon amie reste coite. Elle disparaît un instant pour sonder des fichiers bien classés derrière ses yeux. «J’sais pas…», lâche-t-elle, soucieuse de trouver les bons mots pour me répondre avec sérieux. «Je ne m’impose pas la pression de combler les attentes qu’on peut avoir face à moi. Ma démarche créative est profondément personnelle et je ne me sens pas tenue de tout offrir aux autres. De toute façon, je ne saurais même pas comment me raconter!»
Attends une petite minute! Te raconter, ce n’est pas précisément ce que tu fais dans tes chansons? «Avec mon art, je me permets d’explorer autre chose. Sur scène, par exemple, je me permets d’explorer ma sensualité. Mais il faut savoir faire la distinction: celle que je suis sur scène, c’est moi, mais ce n’est pas moi tout entière. Je ne pourrais jamais raconter tout ce que je suis. Les chansons ont leur propre histoire.»
Je reviens aussitôt à la charge en lui demandant si elle est aussi insoumise qu’elle le paraît. «Je crois que oui. Et toute ma vie, je voudrai suivre mon instinct et ses pulsions. Le fait de m’arrêter pour penser au regard des autres, ça ne fonctionne juste pas pour moi. Alors, je veille consciemment à ne pas aller dans ces zones-là.»
FLOU ARTISTIQUE
Elle me confie d’ailleurs s’être retrouvée dans une sorte de flou dernièrement. «Je me suis sentie plutôt éparpillée dans la période de transition qui a suivi la sortie de mon projet.» Mais Claudia arrive au terme de son hibernation, de son repli sur elle-même. «Je sais maintenant ce que je veux et où j’ai envie d’aller. Je ne suis jamais aussi comblée que lorsque je renoue avec le sentiment d’accomplissement d’un projet que j’ai mené à terme. Je travaille actuellement sur de la nouvelle musique, et c’est tellement valorisant. Créer quelque chose qui n’existait pas avant, c’est assurément ce qui me rend le plus fière. Ma plus grande peur, ce serait de mener mon existence sans me challenger. Je suis terrifiée à l’idée de me cristalliser dans la monotonie.» Là, je reconnais bien cette fille qui n’aime pas stagner et dont les périodes d’arrêt lui démangent. Avec Clau, il faut que ça bouge, et ça tombe bien, bouger, elle le fait très bien! Chose certaine, Claudia a soif de vivre. Et pas de façon frivole. À 27 ans, je la sens plus lucide que jamais.
Quand je lui demande si elle est parfois gênée par l’ampleur de ses ambitions, elle m’offre la réponse la plus rapide et catégorique de toute la soirée. «Jamais.» Point barre. Ses aspirations sont grandes et elle n’a pas l’intention de se résoudre à croire qu’elle est née pour un petit pain. Sans l’ombre d’un doute, Claudia obtiendra la miche au complet et parviendra même, j’en suis sûre, à se négocier un cruchon de vin pour l’accompagner!
Le lendemain, je reçois un mémo vocal. C’est mon amie, inquiète d’avoir été barbante la veille. Barbante? Notre échange m’a plutôt paru sincère et plus stimulant que bon nombre d’entretiens convenus. Une nouvelle fois, j’ai la preuve qu’avec Claudia, rien n’est laissé au hasard. Ça me confirme mon hypothèse, élaborée lors de son passage à Big Brother : celle qui tient les ficelles, c’est elle. C’est d’ailleurs pourquoi j’ignore encore la nature de ce qu’elle garde dans son double fond, mais chose certaine, et j’en suis persuadée, tout ce qui brille en elle n’a pas fini de nous éblouir.
Claudia est en spectacle au Québec et en Ontario cet automne, et en développement de carrière aux États-Unis. Elle a présenté des nouvelles versions de deux de ses chansons et d’une reprise dans un Apple Music Home Session et elle compose actuellement de nouvelles pièces. bonsound.com
Sous la direction de Joanie Pietracupa, rédactrice en chef des magazines VÉRO, ELLE Québec et ELLE Canada.
EN LIBRAIRIE ET À KO-EDITIONS.CA
DÈS LE 7 SEPTEMBRE
Rassemblant des textes drôles, cinglants, poignants et lumineux, cet ouvrage expose les différents visages de l’anxiété, ce mal qui touche de plus en plus de personnes chaque année.
Si on revient en arrière dans l’histoire du rap d’ici, on réalise rapidement que les femmes ont pris leur place derrière le micro dès les balbutiements de ce mouvement musical. Immersion.
Texte FÉLIX B. DESFOSSÉS
ÀMONTRÉAL, certaines des premières rappeuses sont Wavy Wanda et sa partenaire, Baby Blue. Ensemble, elles donnent plusieurs spectacles, se font entendre à la station de radio CKGM de Montréal, à la station de télévision CFCF et donnent régulièrement des concerts au magasin La Baie du centre-ville. Oui, oui, chez La Baie! C’était une initiative marketing pour attirer les jeunes. Nous sommes alors en 1983 et 1984.
Toujours en 1983, la rappeuse Blondie B attire l’attention, car elle peut rapper en cinq langues! En compagnie de sa partenaire, Sweet Teddy Bear, elles visitent Paris et New York à titre de touristes, mais elles s’y mélangent aux scènes hip-hop. À Montréal, on peut les entendre à l’émission Club 980, de CKGM, et Blondie B décroche même une entrevue sur les ondes de Radio-Canada, où elle est d’ailleurs journaliste au service de Radio-Canada international.
Freaky D apparaît aussi dans la première moitié des années 1980 et crée un précédent en 1986 lorsqu’elle lance le premier véritable disque rap issu de la communauté hip-hop. Avec son style vestimentaire excentrique et ses paroles décomplexées abordant aisément la sexualité, Freaky D a donné un exemple très important à la relève féminine. Elle est demeurée active jusqu’au début des années 1990.
LES NINETIES
Au cours de la décennie 1990, plusieurs femmes sortent du lot au Québec. On pense à J.Kyll, du groupe Muzion, ou encore à Skandal, qui se démarque avec Rainmen sur son succès, Pas d’chilling
La Gamic, qui arrive avec son seul et unique album en 1998, est un cas particulier. La question qu’on se posait à l’époque: s’agit-il d’une gimmick, comme son nom le laisse entendre, ou a-t-on affaire à un groupe authentiquement voué à la culture hip-hop? On doit souligner que Natty Soyha, l’une des deux rappeuses de La Gamic, non seulement chante sur Johnny Go, de Jean Leloup, mais fait également partie de Bran Van 3000. Elle est d’ailleurs la première rappeuse franco-chinoise à émerger ici.
Au Canada anglais, Michie Mee est la première femme à briser le plafond de verre, car elle connaît un certain succès au début des années 1990 et elle noue même des contacts aux États-Unis, où quelques-unes de ses chansons figurent dans des compilations.
De retour au Québec, toujours au cours des années 1990: le duo Murder Mammies voit le jour. Une de ses membres, Mona Lisa Hypnotik, se lance plus tard en solo et adopte une image hypersexualisée à la Nicki Minaj dans la première moitié des années 2010. Elle attire l’attention jusqu’aux États-Unis.
Comme quoi les femmes ont toujours été là.
#RAPELLES
Plusieurs rappeuses se sont taillé une place de choix dans l’industrie musicale québécoise au cours des dernières années. À la question qui était sur toutes les lèvres en 2018: «Où sont les femmes?», elles répondaient présentes… car elles avaient toujours été là. Mais certains médias traditionnels ne savaient peut-être pas où les chercher, alors qu’elles se donnaient corps et âme pour surmonter tous les obstacles dont on a trop souvent entendu parler.
Texte FÉLIX B. DESFOSSÉS
Le 14 juin dernier, les Francos de Montréal présentaient le spectacle #RapElles, dans lequel on découvrait des figures montantes du rap au féminin: MCM (de Québec), Sensei H (de Rimouski) et Guessmi (Tunisienne d’origine, citoyenne de Laval). Mais l’initiative #RapElles, c’est plus qu’un spectacle. C’est aussi et surtout une série de compilations qui regroupent des rappeuses d’ici, sous l’impulsion de l’étiquette de disques Ste-4, de Musicor. La première de ces compiles a vu le jour en 2021. Si le nom de ces trois rappeuses ne vous dit rien, c’est presque normal. Elles sont en pleine ascension et représentent une frange émergente, et encore plus authentique, de la culture hip-hop. «Presque normal», parce qu’on doit apporter des nuances. MCM est active dans le milieu depuis plusieurs années. Son premier album, Militante, est paru en 2016. Il aura fallu six ans pour qu’on commence à entendre parler d’elle. Mais la jeune maman n’a pas spit son dernier rhyme. Bref, elle n’a pas dit son dernier mot.
Sur l’une des prochaines parutions de #RapElles, on pourra découvrir Véda, Estrienne de 26 ans, qui a tous les talents. Elle danse depuis son enfance, elle chante, elle rappe en trois langues, et elle possède un baccalauréat en conception sonore et une formation musicale qu’elle a suivie à Los Angeles, où elle a habité quelque temps. Impressionnant pedigree. Combien de rappeurs comptent autant de cordes à leur arc? Ils sont rarissimes.
Avec toutes ces armes en main, Tara-Jade De Santis – c’est son vrai nom – a son premier contact avec l’industrie musicale à Los Angeles. Elle y rencontre un représentant d’une grande compagnie de disques qui entrevoit son potentiel. Il lui donne rendez-vous au restaurant d’un hôtel chic. L’invitation à monter à la chambre survient assez rapidement. Devant le refus de la jeune femme, l’homme insiste quelques fois, assez pour qu’elle quitte les lieux. Une femme doit-elle vraiment se plier aux caprices sexuels d’un homme influent pour réussir?
Force est de constater que certaines personnes fonctionnent encore à l’ancienne, c’est-à-dire en abusant de leur pouvoir.
De retour au Québec, les maisons de disques ont été plus respectueuses, mais elles ont décliné sa candidature, parce que Véda n’avait pas de compositions en français. Certains des labels qu’elle a contactés ont affirmé ne simplement pas avoir mis en place de créneau féminin dans leur offre. Chiche!
Véda se lance donc seule dans l’aventure, en autoproduction. Son EP Get Burned paraît à l’automne 2021. Sa création lui a fait vivre d’autres «tests» (avec d’énormes guillemets). À la recherche de trames musicales pour ses chansons, elle communique avec quelques producteurs de rythmes dont le travail lui plaît. «La plupart du temps, les beatmakers travaillent dans leur studio maison. Je n’ai pas de problème à les rencontrer là. Mais quand le meeting est à 23 h, que le gars prend trois bières, qu’il me pose des questions personnelles et me fait des avances, là, ce n’est plus professionnel», déplore-t-elle, et avec raison.
Véda prépare un autre minialbum, en français cette fois, qui devrait paraître à la fin de l’automne 2022. Pour l’instant, l’autoproduction semble de nouveau être la voie qu’elle empruntera. Loin d’être aigrie par ses expériences négatives, elle dégage une énergie hyperpositive et montre une détermination hors du commun. La question ne semble pas de savoir si elle va percer, mais plutôt quand cela se produira.
LES BATTANTES
Collaboratrice à l’émission hip-hop La faim du rap, diffusée sur les ondes de CIBL, Véda s’est récemment entretenue avec la rappeuse montréalaise Naya Ali. Ensemble, elles se sont demandé ce qu’il faut pour réussir dans le rap game en tant que femme. La réponse de Naya Ali a été simple mais directe: «Il faut être une battante.» Véda a adopté cette idée comme mode d’emploi. (On reviendra plus loin à Naya Ali.)
Et les battantes, au Québec, elles sont légion! Ruby Red travaille sans relâche depuis la fin des années 1990. OneNessa, Nissa Seych et Marie-Gold ont aussi réussi à se tailler une
place dans l’industrie. Puis, Backxwash s’est bâti un créneau hyperartistique hors du réseau hip-hop, mais son rap demeure tout aussi pertinent.
Et vous souvenez-vous de Dee, du collectif Atach Tatuq, et de son succès Trop d’shit, qui était demeuré au Top 5 de MusiquePlus pendant plusieurs semaines en 2003? Elle a sûrement contribué à ouvrir les portes aux rappeuses qui ont émergé au cours de cette décennie: Donzelle, Random Recipe, Giselle Numba One, MC La Sauce et, plus récemment, le collectif Bad Nylon (dont Marie-Gold est la membre fondatrice). Ces femmes ont en commun de rapper, mais sans nécessairement adopter les codes traditionnels de la culture hip-hop. Elles font leur propre thing. Puis, entre culture hip-hop et rap féministe, il y a l’incroyable Calamine, qui apparaît en 2020, en pleine pandémie. Elle connaît une ascension fulgurante en 2021, après la sortie de son premier album solo, Boulette proof. L’été 2022 voit naître son deuxième disque, Lesbienne woke sur l’autotune. On a le sentiment qu’il n’y a rien pour l’arrêter.
Revenons en 2010, lorsque la scène Piu Piu montréalaise voit le jour. Au cours de soirées hypercréatives, de jeunes beatmakers se rencontrent au Zoobizarre pour créer ensemble des rythmes. La créativité de ces producteurs de rythmes québécois évolue dans une vague de sonorités électroniques, à la limite du psychédélisme, d’où le nom de «Piu Piu», qui évoque des sons de l’espace et de la science-fiction. KNLO et Vlooper, futurs membres d’Alaclair Ensemble, Kaytranada et plusieurs autres en émergent. Des femmes tout aussi importantes, mais restées un peu dans l’ombre, joignent le mouvement: Caro Dupont et Modlee. On peut les entendre rapper, chanter ou encore jouer des instruments dans plusieurs projets de la grande famille Alaclair Ensemble. L’album solo de Modlee, Soul Urge, paru au printemps 2022, est un des disques sous-estimés, à tort, de l’année.
Dans cette communauté, on compte le petit génie qu’était Karim Ouellet. Paix à son âme. Dans son sillage, on découvre sa sœur, Sarahmée. L’arrivée de celle-ci sur la scène québécoise concorde avec l’explosion populaire du rap, sur laquelle nous surfons toujours. Ce renouveau incite à se poser une question qui prend de plus en plus d’importance: où sont les femmes (merci, Patrick Juvet) sur la scène hip-hop? Nous sommes alors dans la deuxième moitié des années 2010. Mis à part Sarahmée et Marie-Gold, la présence féminine semble effectivement faire défaut. En réalité, les rappeuses québécoises évoluent plutôt dans l’underground ou sont «trop purement hip-hop» pour les grands médias. Mais dans l’ombre, nombreuses sont celles qui se préparent à prendre la place qui leur revient.
C’est le cas des Montréalaises Naya Ali et Tyleen Johnson, qui percent toutes deux au tournant des années 2020 au Québec. Naya Ali se démarque avec son flow assassin, et Tyleen Johnson, par son audace et son attitude sexualisée assumée. Avant Tyleen, Freaky D, MC La Sauce et Mona Lisa Hypnotik avaient aussi utilisé cette carte de visite.
RAP DANS LE ROC
Il n’y a pas qu’au Québec que ça brasse ces temps-ci! Les femmes rappent aussi dans le ROC (Rest of Canada)! Haviah Mighty est à la proue de cette percée. En 2019, son album 13th Floor remporte le prestigieux prix de musique Polaris et, en 2022, c’est le prix Juno du meilleur album rap qu’elle rafle pour Stock Exchange. Est-il temps de la «googler»? Un peu, oui.
Les résultats de cette recherche risquent fort de vous mener à découvrir Keysha Freshh, une autre vétérante du rap canadien. «Vétérante», il faut le dire vite, car elle n’a pas encore 30 ans! Mais elle a déjà lancé une dizaine d’albums, dont deux avec le groupe féminin The Sorority. Haviah Mighty, Lex Leosis et pHoenix Pagliacci complétaient la troupe, qui est maintenant séparée. Bref, look them up, mon p’tit Québec!
QUEEN NAYA
Le pont de la «solidaritude» (merci, Charlebois!) entre Québec et Canada, c’est Naya Ali qui le construit. Elle rappe en anglais et tire diablement bien son épingle du jeu. Cependant, pour y arriver, elle a dû écrire ses propres règles.
C’est que Naya Ali ne se sentait pas représentée dans les modèles féminins du rap actuel au Québec. Non pas qu’elle ait quoi que ce soit à reprocher aux femmes qui percent, mais elle n’avait pas de modèle. «Quand j’ai commencé, je n’avais pas de blue print. I didn’t have someone to look up to», dit-elle.
À vrai dire, tout comme Sarahmée et Calamine le font, à leur manière, Naya Ali a aussi créé un modèle pour des artistes en émergence comme Véda. Ce modèle ne cherche pas à faire des émules, mais propose aux femmes d’être l’artiste unique qu’elles désirent vraiment être.
«Les modèles féminins au Québec doivent continuer de se multiplier afin que le terrain de jeu s’agrandisse», croit Naya Ali. Et pourquoi? Parce que certains traitent encore le rap féminin comme un style de rap, alors que ça n’existe tout simplement pas. Y a-t-il un rock féminin? Non. Il y a du rock chanté par des femmes. Il n’existe aucun sous-genre «rock féminin», pas plus qu’il y a de sous-genre «rap féminin».
«Si on était aux États-Unis ou à Toronto, on n’aurait probablement même pas cette conversation parce que le hip-hop est une culture qui existe depuis longtemps là-bas et les femmes sont plus à l’avant-scène», fait remarquer la trentenaire. Sa déclaration passe-t-elle l’épreuve des faits? Pas tout à fait. Haviah Mighty est régulièrement amenée à parler de son genre en entrevue. Ça ne l’enchante pas, on le sent. Mais c’est le cas. Si les femmes ne peuvent pas être considérées comme des artistes rap à part entière, sans égard au genre auquel elles s’identifient, est-ce que ça signifie que le féminisme n’a pas terminé de faire mûrir ses fruits? «Le féminisme est nécessaire pour rétablir un équilibre du pouvoir, mais je ne suis pas quelqu’un qui va le crier sur les toits, répond Naya Ali. Je vais agir tout naturellement. Parce que le féminisme, c’est tout naturel, c’est vouloir l’égalité.»
Le Y des femmes de Montréal est un organisme communautaire fondé en 1875 qui vise à bâtir un avenir meilleur pour toutes les femmes, les filles et leurs familles. Tout en contribuant à l’avancement d’une société égalitaire, inclusive et non violente, il joue un rôle important dans l’intégration socio-économique des filles et des femmes montréalaises. Sa mission comporte deux volets.
D’une part, Le Y des femmes vise à offrir des services directs aux femmes, aux filles et aux familles qui souhaitent participer et contribuer à la société dans la mesure du possible. D’autre part, cet organisme sensibilise le public aux enjeux d’exclusion, d’inégalité sociale et de genre, ainsi qu’aux violences faites aux femmes et aux filles, en déployant des outils et en effectuant des interventions.
Afin de soutenir financièrement cet organisme, la Fondation Y des femmes organise cet automne un événement unique au profit des programmes et des services offerts à la communauté. Les prix Femmes de mérite et InspirationnElle seront remis au cours de cet événement inspirant et interactif qui vise à célébrer l’ambition au féminin. Le tout se déroulera dans un cadre de réseautage dynamique, où 17 lauréates de divers domaines seront honorées pour leur succès ou pour leur influence positive dans la société. Pendant cette demi-journée de célébrations,
500 personnes auront l’occasion d’échanger et de découvrir ces femmes qui contribuent à changer positivement notre société. La cérémonie, ré-imaginée, mettra en valeur non seulement les lauréates, mais également les femmes qui bénéficient des services du Y des femmes. Sophie Banford, associée, directrice générale et éditrice de KO Média, sera la présidente d’honneur.
La remise des prix Femmes de mérite et InspirationnElle aura lieu le jeudi 27 octobre 2022, de 8 h 30 à 13 h 30, au Marché Bonsecours, à Montréal. Un dîner gastronomique est inclus dans le prix des billets et des forfaits. Les entreprises peuvent se procurer le forfait Prestige avec visibilité (5000 $; pour en savoir plus, visitez fondation.ydesfemmesmtl.org). Les billets individuels coûtent 475 $ et un tarif spécial de 100 $ a été mis en place pour les personnes de 18 à 30 ans. Un événement à ne pas manquer, qui permettra de tisser des liens avec des femmes d’affaires québécoises passionnées!
Des personnalités féminines inspirantes se racontent sans tabou pour nous. Voici la fois où tous les filtres de la comédienne ANICK LEMAY ont pris le bord.
j’ai
IL Y A QUELQUES ANNÉES DÉJÀ , une personne de mon entourage m’a dit cette chose étrange: «Ça, c’est TA vérité.» «Comme s’il y en avait plusieurs», me suis-je dit intérieurement. Mais ça m’a ébranlée. Ça a ébranlé une certitude que j’avais depuis l’enfance. Celle qui veut que la vérité triomphe toujours. Celle qui me faisait croire que si je ne disais pas la vérité, ma mère avec son 12e sens (elle en avait beaucoup, à mes yeux) le saurait dans la seconde. Et je détestais me faire chicaner, alors...
En grandissant, j’ai compris que la dissimulation ou le petit mensonge ont leurs vertus. Il est parfois préférable de taire certaines vérités susceptibles de blesser l’autre. Toutes les citations et les adages du genre: «Pose pas de questions si tu veux pas de menteries» ou «J’ai dit la vérité à mon ami, il est devenu mon ennemi» sont parfois durs, mais souvent vrais. On entend aussi dire que la vérité sort de la bouche des enfants. Quiconque ayant passé quelques minutes dans la cour d’une école primaire approuvera. C’est que les enfants n’ont pas encore de filtre et disent instantanément ce qu’ils ressentent!
En grandissant, on apprend à utiliser des filtres sociaux, ceux qui font que nous tissons des liens avec plein de gens sans pour autant partager les mêmes idéaux qu’eux. On vit en société, et les filtres sont aussi vitaux que l’eau. Pourtant, à partir du jour où j’ai eu peur de mourir, tous mes filtres ont pris le bord. Et c’est là que m’est apparue l’essence même de ce mot exigeant qu’est la vérité.
Je crois que la vérité se cache en chacun de nous. C’est notre essence, celle qui fait que nous sommes tous et toutes uniques. Je suis consciente que ça fait un peu prêcheur, mon affaire, mais reste que mon cœur ou le tien, c’est du pareil au même. On a soif de vérité, de justice et d’amour. Ce qui nous différencie, c’est le chemin qu’on parcourt et les choix qu’on fait.
On peut se faire des accroires, vivre dans le déni, se raconter des menteries, et parfois (souvent), c’est ce qui nous aide à surmonter les épreuves. Le prisme à travers lequel on regarde la vie et les autres teinte notre réalité. La vérité absolue n’existe donc pas, parce que notre subjectivité la déforme. Pourtant, certaines vérités sont considérées comme universelles. Par exemple, tout le monde est d’accord pour dire que le soleil se lève à l’est et qu’il se couche à l’ouest. Qu’on soit Africain, Américain, petit, grand, excentrique ou égocentrique, on admet toujours que le soleil apparaît à l’est le matin et disparaît à l’ouest le soir.
Si on laisse aux gens la possibilité de déterminer ce qui est vrai, comment saura-t-on ce qui l’est et ce qui ne l’est pas? Notre monde n’aurait plus aucune base solide. Tout serait fondé sur le scepticisme; chaque vérité pourrait être réfutée par une autre. Le monde serait alors dans la plus totale confusion. Et ça, c’est effrayant...
Alors, oui, j’ai ma vérité. Mais j’espère que LA vérité sera bientôt de nouveau à la mode.
Plus de 20 ans après les faits, Kim partage son expérience sous le couvert de l’anonymat. Aujourd’hui, elle est mère et, inquiète du nombre grandissant de victimes intoxiquées à la drogue du viol, elle brise le silence.
Propos recueillis par GABRIELLE LISA COLLARD
C’EST ARRIVÉ EN L’AN 2000. J’AVAIS 19 ANS.
Après avoir passé quelques années à Montréal pour étudier, je suis retournée, épuisée, chez mes parents, dans ma ville natale de Victoriaville, pour prendre une pause. Je m’y suis trouvé un emploi dans un magasin à grande surface où j’ai fait la connaissance de Caroline, qui deviendrait une amie. Ma vie était plus calme que durant mes années à Montréal, mais j’aimais encore sortir et faire la fête de temps à autre, comme la plupart des gens de mon âge.
Un soir, Caroline m’a invitée à un concert du groupe The Tea Party, qui était très populaire à l’époque. Je n’étais pas fan, mais en région, on prend le divertissement quand il passe. C’est donc avec elle et trois de ses amis que je me suis rendue au spectacle. La musique n’était pas tellement mon genre, mais je passais tout de même une bonne soirée, contente de faire de nouvelles rencontres. Après le show, un homme est sorti des coulisses et a accosté certaines personnes dans la foule, en expliquant qu’il choisissait des filles pour le band. C’est à ce moment-là qu’on a décidé de quitter la salle pour finir la soirée dans un petit pub du coin.
Plus la soirée avançait, plus l’un des gars avec qui nous étions, qui travaillait comme portier dans un bar que je fréquentais parfois, me faisait des avances. Très grand et costaud, un peu plus vieux que moi, populaire et issu d’une famille riche, il avait une réputation de grand séducteur. Il était bien gentil, mais de plus en plus insistant et effronté, et se rapprochait sans cesse de moi, alors que je tentais poliment de maintenir mes distances. Il tenait absolument à me payer un verre, et j’ai fini par accepter. Quelques minutes plus tard, il est revenu avec un drink bleu hyper sucré a lors que j’avais demandé une bière , que j’ai bu parce que j’avais 19 ans et un budget très restreint. La soirée a continué; on s’amusait tous beaucoup. Je me rappelle que les gars du groupe The Tea Party sont entrés dans le bar, mais après ça, tout devient flou.
Le portier avait mis de la drogue du viol dans mon verre. La suite me revient par flashs: Caroline qui frenche l’un de ses amis, le doorman qui insiste pour me ramener chez moi parce que j’ai, à ses dires, l’air très fatiguée. Je voulais continuer de faire la fête, mais j’ai finalement quitté le pub avec lui. Je me rappelle que je tenais debout et que je n’offrais aucune résistance. J’étais docile, embrouillée, et je le suivais sans trop comprendre ce qui se passait. Je n’avais pas peur; j’étais comme en transe. On est
montés dans sa voiture, même s’il avait trop bu. Et après avoir appris que mes parents étaient à la maison, il m’a demandé s’il y avait un autre endroit où on pouvait aller. Je lui ai dit qu’on avait un chalet familial, une sorte de cabane en pleine forêt, et que j’avais les clés. Sur le chemin, je reconnaissais vaguement l’endroit, mais j’étais de plus en plus dans les vapes, incapable de rester droite ou de tenir une conversation, réémergeant de temps à autre pour me demander ce qu’on faisait là.
Par bribes, je me rappelle qu’il m’a embrassée. Je me souviens de son poids sur moi, lui qui devait faire deux fois le mien, et d’avoir eu du mal à respirer. L’impression qu’on m’étouffait. Une pénétration brutale, sûrement sans protection, son visage enfoncé dans l’oreiller. Je crois que ça n’a pas duré très longtemps. Je n’ai aucun souvenir du chemin du retour, mais je sais qu’en me déposant chez mes parents, il a ouvert la porte de la voiture pour moi parce que j’en étais incapable. Je me suis effondrée sur mon lit, encore habillée, où j’y suis restée jusqu’au lendemain matin.
Au réveil, j’avais des douleurs et des flashbacks. Quand j’en ai parlé à Caroline, elle ne m’a pas crue. C’était un fils de riche, après tout, un gars populaire auprès des filles et dont le père était puissant, dans une petite ville où tout se sait. J’aurais été la seule à subir les conséquences d’une dénonciation.
J’ai quitté Victoriaville quelques mois plus tard.
Après lui, j’ai accumulé les conquêtes, refusant qu’il soit le dernier à avoir touché mon corps, tentant de mon mieux de m’étourdir et d’oublier. Encore aujourd’hui, j’ai énormément de difficulté à atteindre l’orgasme avec un partenaire; m’abandonner est très difficile. J’ai consulté différents professionnels, mais c’est la thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing, ou Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) qui m’a le plus aidée et permis de me détacher émotionnellement de l’événement. Ça a changé ma vie.
Je refuse à ce jour de dormir au chalet familial, et mon cœur se serre quand je vois ma fille jouer innocemment sur le lit où j’ai vécu l’une des pires expériences de ma vie. Ma plus grande peur est qu’elle vive quelque chose de semblable. On est tellement nombreuses à avoir vécu ce cauchemar. On continue à vivre, malgré tout, mais on ne guérit jamais vraiment.
Vous vivez une histoire particulière et aimeriez en faire part à nos lectrices? Une journaliste recueillera votre témoignage. Écrivez à Laurie Dupont, à ldupont@ko-media.ca.
… mais
Chaque mois, la chroniqueuse
MANAL DRISSI nous fait part d’un sujet, d’un événement, d’une tendance qui l’exaspère au plus haut point. Sarcasme et vulnérabilité au rendez-vous.
MANAL DRISSI est une chroniqueuse et une autrice exilée dans la forêt.
J’AI TENU PENDANT CINQ ANS CE RÔLE aussi privilégié qu’ingrat auprès de la fille de mon conjoint de l’époque, jusqu’à ses 10 ans. Une enfant douce et attachante, aujourd’hui une adolescente créative et parfaitement sarcastique qui me demande de lui enseigner la broderie et vient parfois marcher en forêt avec moi, en plus d’être une demi-sœur remarquable pour ma fille. Ma relation avec la fille de mon ex est sans histoire. Il n’y a jamais eu d’éclat. Jamais de porte claquée dans ma face en me criant: «T’ES PAS MA MÈRE!» Il y a eu des tensions, bien sûr, mais aussi beaucoup plus de bienveillance. Je n’ai jamais voulu ni prétendu être sa mère ou essayé de l’être. Elle en a déjà une et cette ligne était pour moi infranchissable... mais apparemment pas pour les autres.
Il y a eu l’école de la petite, où je figurais comme contact d’urgence, mais qui m’appelait dès que la mère n’était pas joignable, sans communiquer avec le père. Il y a eu le patron du père, qui ne comprenait pas que mon ex doive aller chercher sa fille au service de garde alors que moi, j’étais «à la maison». Il savait très bien que ce n’était pas ma fille, et par «à la maison», il voulait dire que j’avais un nouveau-né accroché à mes seins jour et nuit.
Je n’ai jamais voulu me substituer à la mère, mais partout où l’on tente de soustraire les hommes aux inconvénients de la parentalité, «une femme c’t’une femme». Et donc même
ÇA
avec un conjoint investi dans son rôle de père, on n’échappe pas aux attentes hétéronormatives implicites, à la charge mentale et aux compromis qui semblent si anodins qu’on les laisse se multiplier.
Insidieusement, un lunch, un lift, un dépannage, une réorganisation d’horaire à la fois, les années passent et on devient de moins en moins «belle-» et de plus en plus «mère», sans le statut, sans le lien infalsifiable entre une mère et son enfant, sans une véritable voix au chapitre, et en gardant toujours une retenue pour ne pas outrepasser son rôle.
J’ai ressenti de l’amertume dans mon rôle parce qu’il est trop facile de déléguer aux femmes tout ce qui concerne les enfants, mais aussi parce que j’ai été prompte à en faire beaucoup pour plaire, pour faire contraste avec les marâtres de tous les contes de fées.
Le rôle de «la bonne belle-mère» en est un qu’il est périlleux de limiter une fois qu’on est embourbée dedans, parce qu’on veut le bien des enfants, parce que les boundaries qu’on voudrait imposer peuvent être reçues comme un rejet et que, forcément, ça influence la dynamique du couple. Il est incontestablement plus exigeant d’être mère que belle-mère, mais au moins, ma place n’est pas à définir ni à négocier auprès de mon enfant.
Mon passage dans le rôle de belle-mère s’est conclu sans heurts et je dirais même avec douceur, mais je pense souvent aux femmes, aux plus jeunes en particulier, qui s’engagent à l’aveugle dans une relation avec un père séparé sans considérer l’influence de leur socialisation. J’aimerais qu’elles soient fortes de nos expériences. Qu’il y ait une place pour elles dans les cercles de la maternité, même si leur rôle est différent. Parce que c’est de cette façon qu’on pourra mettre fin à un système où le rôle des femmes, même si elles ne sont pas mères, est d’amortir les défis des pères, de prendre une partie des responsabilités qui leur reviennent, même quand ils ne l’ont pas demandé.
Chaque mois, SARAH-MAUDE BEAUCHESNE se questionne sur un sujet qui l’intrigue, l’indigne, la taraude ou la touche, et un.e expert.e l’aide à y voir (un peu) plus clair. Ce mois-ci, c’est D RE GENEVIÈVE BOIS, MÉDECIN DE FAMILLE, qui répond à notre chroniqueuse, qui se demande: «Pourquoi est-ce qu’on nous apprend à avoir honte de notre vulve?»
Sur mon fil Facebook, un comédien que je connais peu publie une photo de lui au travail, sur un plateau de tournage; une capture d’écran le montre le visage entre les jambes d’une comédienne (dont on ne voit pas le visage, surprise!), la babine luisante, post-cunnilingus. Sous ladite photo, que je qualifierais de douteuse-mais-c’est-personnel, des commentaires, beaucoup de commentaires, dont un «good after noune» pas drôle, mais pas si dérangeant non plus. Je laisse passer, je scrolle davantage et là, jackpot : «C’est vrai qu’une barbe peut emprisonner certaines odeurs» et surtout de «malodorantes émanations»!
Je roule des yeux, je texte ma chum pour ventiler, j’essaie d’arrêter d’y penser en regardant un épisode de The O.C (celui où Summer sauve Chrismukkah; les vrais savent), je flatte mon chat, je google: Harry Styles and Olivia Wilde in love... Pas moyen de m’enlever ça de la tête. Je reviens sur Facebook et je commente: «Intéressant de constater que certains hommes associent vulve à mauvaises odeurs. Quel progrès!»
qui était lié à notre VULVE, à notre vagin, à notre sexualité, à notre santé était sale ou malpropre d’emblée.
Pourquoi est-ce que, toute ma vingtaine durant, l’une des choses les plus importantes durant mes relations sexuelles était de sentir bon ou de ne sentir rien, plutôt que d’avoir du plaisir? Pourquoi est-ce que la crainte de dégager une odeur venait gâcher mon moment? Pourquoi est-ce que moi, au contraire, tous les parfums naturels de mes partenaires masculins ne venaient que m’enivrer davantage?
Tout naturellement, je ne sens ni le bouquet de fleurs ni le Bounty, ni le Daisy, de Marc Jacobs, ni le pushpush d’ambiance de Dans un Jardin. Tout naturellement, je sens la femme, ma journée, mes muqueuses, mon cycle menstruel, mes hormones, mon humeur, ma culotte, mon excitation, mon corps tout entier, qui travaille et qui vit et qui est en santé.
Pourquoi est-ce que je devrais avoir honte de mes parfums de femme?
Enter. Ça fait du bien. Merci. Bonsoir. Je ferme Facebook; de toute façon, c’est pour les X et les boomers, à c’t’heure. Mais malgré ma petite intervention de féministe aux trois F (fière, frue, fatiguée), l’amertume demeure et je me mets à réfléchir à cette grande oubliée, négligée, malaimée, incomprise, redoutée, à cette reine de nos corps tout-puissants qui peine encore à ce jour à être considérée: notre VULVE, qui mérite d’être écrite en majuscules. Tout le temps.
J’ai eu mes règles sur le tard, à 17 ans. Depuis cette journée de juillet où, du haut de mes presque 6 pieds, j’ai pris conscience que le fond de ma bobette ne serait plus jamais le même, j’ai toujours été agacée, voire insultée, que l’allée des tamponsprotège-dessous-coupes-menstruelles à la pharmacie s’appelle l’allée des «produits d’hygiène féminine»... Comme si tout ce
Pourquoi est-ce que notre VULVE fait peur aux hommes? Quand elle est différente, colorée, longue, courte, mouillée, plissée, cachée ou exubérante? Pourquoi est-ce que les hommes veulent grossir, grossir, grossir leur pénis, alors que les femmes paient des fortunes pour faire raccourcir leurs petites lèvres?
Pourquoi est-ce qu’on veut faire disparaître notre sexe, le rendre invisible et inodore?
Vite comme ça, je pense (non, je sais) que c’est la faute des hommes. Du contrôle qu’ils ont sur nos corps depuis, well..., toujours. Mais cette conclusion ne m’aide en rien, peu importe le sujet de mes colères. Alors, j’ai besoin de réponses, et, surtout, j’ai besoin qu’entre nous, personnes qui possèdent une VULVE, on se permette d’être fières de cet organe fascinant qui, jour et nuit, nous accompagne, blotti contre le coton doux de nos fonds de culottes.
CHÈRE SARAH-MAUDE, Ta lettre m’interpelle beaucoup, comme elle interpellera certainement bien des personnes ayant une vulve. En te lisant, je reconnais les réflexions et les préoccupations (malheureusement) très répandues et parfaitement compréhensibles de bon nombre d’entre nous. Le malaise que tu nommes est quasi universel, et je compte bien profiter de l’occasion qui m’est offerte pour faire tomber certains tabous.
En débutant, j’aimerais mettre quelque chose au clair: toutes les vulves sont différentes et aucune d’entre elles n’est offensante. En tant que médecin de famille, je les examine au quotidien, et jamais je n’ai été devant une vulve sur laquelle m’est venue l’idée de poser un jugement. La présence ou l’absence de poils m’indiffère, et la très vaste majorité des odeurs dites préoccupantes pour lesquelles on vient me voir s’avèrent parfaitement normales.
«Contrairement à ce qu’on tente de nous faire croire, notre vulve ne requiert pas d’entretien particulièrement rigoureux et n’est pas constamment au bord du précipice, attendant d’être sauvée par un énième produit miracle.»
– DRE GENEVIÈVE BOIS, médecin de famille
Bien entendu, j’encourage toute personne qui s’inquiète de sa santé génitale à consulter sans hésiter, surtout en cas de douleurs, d’inconfort ou de démangeaisons, mais je constate que notre vision collective de la vulve nous porte à pathologiser automatiquement tout ce qui la concerne. Tout ce qui touche la vulve et le vagin est considéré comme intrinsèquement sale et problématique. A-t-on vu une allée de «l’hygiène pénienne» à la pharmacie? Faute d’éducation et de représentation adéquate, on a intériorisé l’image d’une vulve «idéale» d’apparence prépubère, imberbe, inodore, symétrique et de couleur uniforme, parfaitement douce et sèche en tout temps — excepté lors des relations sexuelles, bien entendu, où elle se doit alors d’être instantanément lubrifiée.
Pas étonnant qu’on passe autant de temps à s’inquiéter, à angoisser et à tenter de camoufler les fonctions pourtant parfaitement naturelles de ces organes fascinants que sont la vulve et le vagin. Des organes qui, on ne le dira jamais assez, sont autonettoyants. De l’eau tiède ou tout au plus un savon doux suffisent à nettoyer la vulve, et aucun détergent ne devrait être utilisé à l’intérieur de nos organes génitaux. Certes, ceux-ci ne dégageront peut-être pas un parfum de muguet, mais je vous l’annonce en grande pompe: les vulves sont censées sentir la vulve!
Elles sont également censées produire différentes pertes liquides, pâteuses, sanglantes ou collantes, plus ou moins abondantes, épaisses ou odorantes selon les phases de notre vie sexuelle, de notre cycle menstruel ou de nos choix en matière de contraception. Leur odeur est normale, leurs poils sont normaux, leurs lèvres sont normales. Il n’y a aucun mal à s’épiler ou à ne pas le faire, pour peu qu’on le fasse pour soi-même; aucun mal à utiliser des tampons, une coupe menstruelle ou des serviettes; aucun mal à tacher ses bobettes ou ses draps.
Contrairement à ce qu’on tente de nous faire croire, notre vulve ne requiert pas d’entretien particulièrement rigoureux et n’est pas constamment au bord du précipice, attendant d’être sauvée par un énième produit miracle. Sans grande surprise, les personnes et les industries qui entretiennent cette illusion sont aussi celles qui s’enrichissent avec les remèdes qu’elles nous vendent pour combattre ces problèmes inventés.
S’affranchir de cette pression constante de performer la beauté et d’avoir une vulve patriarcale est un travail de longue haleine, c’est vrai. Mais c’est en parlant franchement, comme tu le fais, qu’on y arrivera. Libérons les vulves!
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Les salons de coiffure connaissent une révolution radicalement inclusive, menée de front par des artistes queer. Gros plan sur les coupes de cheveux affirmatives en genre, un geste qui sauve littéralement des vies.
J’AI MIS FIN À L’UNE de mes plus longues relations cette année. Après 16 ans de fidélité, j’ai rompu avec ma coiffeuse de toujours parce que le service qu’elle m’offrait n’était plus en phase avec ma non-binarité. J’ai pris cette décision à la suite d’une série de rendez-vous décevants: je voulais peaufiner une coupe courte, mais, quoi que je dise, mes demandes étaient accueillies avec résistance, car ma coiffeuse voulait préserver la féminité qu’on m’attribuait malgré moi. J’avais l’impression d’avoir gaspillé mon argent et d’avoir raté ma chance de me sentir bien parce que j’avais mal communiqué mes besoins. Mais était-ce réellement ma faute? Au-delà des mots utilisés, j’avais le sentiment que la coupe elle-même ne pourrait jamais répondre à mes besoins. I couldn’t help but wonder... Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour obtenir que les salons traditionnels me fassent une coupe de cheveux qui affirme mon genre et reflète finalement ce que je ressens à l’intérieur?
Quand j’étais jeune, j’étudiais avec fascination des personnages androgynes comme Mulan et Jeanne d’Arc, et déjà, dans mon esprit juvénile, l’acte de se couper les cheveux revêtait une dimension transformatrice profondément euphorisante. J’ai eu toutes les coupes imaginables, et j’étais constamment à la recherche de la sensation libératrice qui concrétiserait mon androgynie.
Les coupes de cheveux ont toujours été synonymes de changements identitaires et représentent une certaine forme de
rébellion. C’est un outil d’expression fabuleux pour n’importe qui dans le spectre des genres, mais particulièrement pour les personnes trans et non binaires en quête d’adéquation entre ce qu’elles voient dans le miroir et ce qu’elles ressentent. «Les coupes de cheveux, en particulier celles qui sont affirmatives en genre, sont en quelque sorte une première étape vers une transition. L’avantage, c’est qu’elles sont accessibles; on peut en changer facilement. C’est un changement moins permanent», avance Kristin Rankin, propriétaire du salon Fox & Jane, à Toronto, et fondateur.trice de l’organisme Dresscode Project.
Accessibilité est le mot d’ordre. Devant affronter une multitude de décisions coûteuses et exigeantes physiquement, comme les hormones, les chirurgies ou un changement complet de garde-robe, les personnes non conformes en genre peuvent utiliser les cheveux comme un terrain d’essai abordable pour explorer leur identité. Parce que dans le meilleur des cas, les changements capillaires peuvent procurer une profonde sensation d’euphorie de genre, une joie qui a des impacts mesurables sur la qualité de vie des personnes queer: «Les approches inclusives dans les soins, les services et les activités de base que les personnes cisgenres tiennent pour acquises ont des conséquences importantes sur la santé mentale [des personnes trans et non binaires]», souligne Carey Lawford, travailleur.euse social.e de la Clinique de l’identité du genre pour adultes du Centre for Addiction and Mental Health (CAMH), à Toronto. «Une coupe de cheveux permet de se sentir vu.e et de voir son image être reflétée avec justesse.» C’est aussi simple et aussi fondamental que ça.
«En tant qu’homme trans, je voyais dans la coupe de cheveux un moyen de matérialiser ce que je ressentais à l’intérieur.»
– TYLER LUMB, barbier au Centre for Addiction and Mental Health
Le problème, c’est qu’en dépit des progrès qui ont été réalisés dans les dernières années, l’industrie de la coiffure demeure ancrée dans un modèle binaire, que le futur personnel coiffant acquiert dans sa formation. Les coupes pour hommes et pour femmes sont régies par des standards arbitraires, les salons de barbiers sont majoritairement hostiles aux personnes féminisées et les chartes de prix sont encore largement binaires, malgré des efforts récents pour remplacer ce modèle désuet.
«En tant qu’homme trans, je voyais dans la coupe de cheveux un moyen de matérialiser ce que je ressentais à l’intérieur, confie Tyler Lumb, barbier au CAMH. Malheureusement, dans l’industrie de la coiffure, les prix sont basés sur le genre et non sur la longueur ou le style, et j’ai souvent eu à payer le prix d’une coupe courte pour “femme”. Même si ma coupe était réussie, le fait de devoir payer le prix pour “femme” me causait énormément de dysphorie et je ne voulais plus retourner dans ces salons.»
Les personnes trans et non binaires se retrouvent face à un service qui cherche à les faire entrer dans un moule: elles sont à la merci des suppositions et des micro-agressions du personnel coiffant, qui mènera le rendez-vous en fonction du genre qu’il perçoit et non de celui qui est ressenti par la clientèle. Comment les personnes non conformes en genre peuvent-elles se sentir vues, respectées et célébrées dans un art qui a fait de la binarité de genre la pierre d’assise de son enseignement?
LA RÉVOLUTION SERA QUEER OU ELLE NE SERA PAS Heureusement, les choses changent. À l’avant-plan de cette révolution se trouvent des artistes queer décidé.es à se réapproprier ce qui était précédemment le lieu d’expériences douloureuses. Une reprise de pouvoir qui leur permet d’offrir à leur communauté des espaces radicalement inclusifs et bienveillants, à l’image du service que ces artistes auraient aimé recevoir dans leurs moments de vulnérabilité.
Avec le Dresscode Project, Kristin Rankin offre des formations complètes aux salons qu’on désire voir devenir des espaces sécuritaires et affirmatifs pour la communauté 2SLGBTQ, en commençant à la base. Des coiffeurs, des coiffeuses et des barbiers apprennent ainsi à parler d’une coupe en termes de texture, de longueur et de densité, sans utiliser les
béquilles du «féminin» ou du «masculin». Tout pour faciliter la transition vers un modèle d’affaires inclusif; des chartes de prix universelles jusqu’aux salles de bains non genrées, tout y passe. Et ça n’intéresse pas que les gens déjà sensibilisés à la cause. «On reçoit beaucoup de demandes de la part de personnes qui nous disent “je ne sais pas grand-chose, mais je veux apprendre”», souligne Kristin avec enthousiasme.
C’est précisément cette ouverture d’esprit que favorise la communauté éclectique réunie par MJ Déziel, propriétaire d’APART studio, à Montréal. Après une décennie passée dans l’industrie de la coiffure, MJ se réjouit de voir que ce milieu se diversifie, notamment grâce à la visibilité qu’offrent les réseaux sociaux aux talents émergents: «Avant, les gens avaient le réflexe d’aller dans de grands salons aux noms réputés qui avaient pignon sur rue. Maintenant, il y a beaucoup de petits studios qui ouvrent leurs portes, ce qui crée une expérience beaucoup plus intime. Je suis très fan de cette nouvelle génération; c’est vraiment plus collaboratif.»
Parmi ces petits studios intimes, il y a l’espace call me noAM, à Montréal. Ce n’est qu’après avoir vécu lui-même un moment d’euphorie de genre à la suite d’une coupe de cheveux que Noam Auger a décidé d’apprendre à manier les ciseaux. «Je voulais couvrir mes propres besoins, qui étaient d’évoluer dans un environnement inclusif et sécuritaire. Ma mission était aussi de penser à la communauté et de pallier l’absence d’un espace pensé spécialement pour l’accueillir.» Le consentement, l’écoute et la douceur sont privilégiés dans ce local tranquille, et la clientèle peut même demander des rendez-vous silencieux –une rareté qui fait du bien aux personnes de la neurodiversité. Chaque spécialiste de la coiffure possède sa propre approche, mais certains gestes demeurent essentiels et devraient, selon les expert.es, être adoptés universellement. On parle ici de l’importance de demander les pronoms à la prise de rendez-vous, la nécessité de mener une consultation approfondie avant la coupe pour accorder à la clientèle un espace d’expression adéquat, en plus de lui offrir une éducation de base sur les produits et l’entretien des cheveux, des savoirs généralement transmis dans le milieu familial et dont les personnes trans ont trop souvent été privées. Tout pour faire d’une coupe de cheveux une expérience précieuse de validation avant, pendant et après le rendez-vous!
SOURCE DE BEAUTÉ
Lorsque ces conditions sont réunies, la magie de l’euphorie de genre peut réellement opérer. Kristin Rankin et Noam Auger ont vécu des rencontres qui ont bouleversé leur pratique, démontrant concrètement le pouvoir d’une coupe de cheveux affirmée en genre. On a vu des enfants taciturnes et peu loquaces, à qui on avait permis de choisir leur coupe de cheveux, se transformer pendant leur rendez-vous: posture de plus en plus fière et ouverte, contacts visuels plus fréquents et épanouissement manifeste à la sortie du salon. Bref, on leur avait enlevé un poids et permis de redevenir des enfants. La légèreté, quoi!
Et ce sentiment n’est pas exclusif aux plus jeunes. Accompagner la clientèle dans la découverte de leur expression authentique est une manière de sauver des vies, pense
MJ Déziel. «Des jeunes, j’en ai à la pelletée. Des baby queers aussi. Mais je suis aussi en contact avec les générations plus âgées», fait valoir l’artiste. «Quand je vois les yeux pétillants des personnes qui se sentent prises en charge parce qu’on va faire cette transformation ensemble et que je leur tiens la main là-dedans… ça va au-delà d’une coupe de cheveux.
Je dis tout le temps qu’on est des cheap therapists. Je ne les accompagne pas seulement pour une coupe de cheveux; je les accompagne aussi dans l’ensemble de cette transition, et c’est très valorisant.»
En ce qui me concerne, ça va beaucoup mieux. Une amie bienveillante a facilité le changement vers un nouveau salon en m’offrant une carte-cadeau call me noAM, un accompagnement financier et moral qui m’a aidé.e quand j’en avais le plus besoin. Noam a pris le temps de m’écouter et d’établir un plan consensuel pour la coupe avant même de toucher mes cheveux, et j’ai pu exprimer mes préférences au fil du rendez-vous sans craindre de le froisser. Ç’a été léger et facile. Mes cheveux ne représentaient plus une corvée décevante et dispendieuse; ils révélaient plutôt la meilleure version de moi, cette version longtemps étouffée par la peur de compliquer la vie des autres.
«L’industrie de la beauté a un impact concret sur la santé mentale. La coiffure et la mode ont un pouvoir guérisseur, dans la mesure où ces milieux nous acceptent», croit Tyler Lumb. Que commence la guérison.
1. Vernis au gel UV/LED (Wild Honey), de Gelcare (24 $; lemanoir.com)
2. Rehausseur de teint luminosité (Shooting Stars), de Clé de Peau Beauté (120 $ ; cledepeaubeaute.ca). 3. Ombre à paupières en crayon No Budge (Groovy), d’e.l.f. Cosmetics (7 $ elfcosmetics.com) 4. Baume pour les joues et les lèvres Sheer Shimmer (Emily), de Trinny London (37 $; trinnylondon.com).
5. Rouge à lèvres mat et velouté avec acide hyaluronique Lip Blur (Classic), de Saie Beauty (31 $; sephora.ca). 6. Apricot Privée de Phlur (125 $ les 50 ml d’eau de parfum; sephora.ca). 7. Vernis à ongles Dior Vernis (742 Sisterhood), de Dior (39 $; dior.com). 8. Baume Miracle (Tawny), de Jones Road Beauty (49 $; jonesroadbeauty.com). 9. Blush lèvres & joues Sheer Touch (Feel), de The Body Shop (16 $ thebodyshop.com). 10. Bougie de 8 oz avec mèche de bois Pomme, citrouille et orange, de Soja&Co (35 $; sojaco.ca). 11. Fond de teint et anticernes en bâton The Minimalist, de Merit (49 $; sephora.ca). 12 Les 4 Ombres Tweed (Tweed Fauve), de Chanel (103 $; chanel.com).
Au début de l’année, notre chroniqueuse MARIE-PHILIPPE JEAN a reçu des nouvelles dévastatrices: une tumeur maligne s’est logée dans son sein gauche. Ce qu’elle ne savait pas encore, c’est que son rêve de fonder une famille va être chamboulé par ce diagnostic. Récit éclairant sur la fertilité dans un contexte de cancer.
TOUS LES CLICHÉS SONT VRAIS. LA BOMBE QUI EXPLOSE. Le monde qui tourne au ralenti. La surdité éphémère et le plancher qui s’ouvre pour engouffrer toute la vie d’avant. J’avais 32 ans et je vivais de mouvement et de jus vitaminés sous le soleil du Mexique quand le diagnostic de cancer du sein génétique est tombé, en même temps que mon innocence. Habitée d’une vision et de l’énergie de la jeunesse, j’avais déjà dessiné la suite: quelques années de voyages et de boulot en ville, puis l’achat d’une grande terre sur laquelle mon chum et moi allions faire pousser des fleurs, des légumes, et des enfants nourris au grand air. Un plan clair, possible... mais chiffonné en boule dans le bureau de l’oncologue. Rapidement, on m’explique les grandes lignes de la maladie, l’urgence de commencer les traitements et, dans le même souffle, une question: «Voulez-vous des enfants?»
C’est que la chimiothérapie est puissante, destructrice. Quand elle pénètre le corps pour attaquer la tumeur, elle a le potentiel de ravager bien des choses sur son passage, y compris le système reproducteur. On m’a offert une semaine, top chrono, pour prendre des mesures de préservation en matière de fertilité un sprint avant de m’asseoir dans une chaise de traitement. Les jours qui suivent sont affolants, anxiogènes. Je n’en connais pas, des histoires de fertilité qui ont des fins heureuses bouclées en sept jours.
C’est au Centre de la reproduction du CUSM qu’on m’a accueillie. Trois cents patientes atteintes du cancer traversent ses portes chaque année. On a donc l’habitude des diagnostics compliqués qui demandent une attention immédiate. Pas d’attente et, dans mon cas, pas de temps pour la stimulation hormonale que demande la fécondation in vitro (un processus d’environ deux semaines). On me rassure, par contre: des options, il y en a. D’abord, il y a celle de ne «rien faire»: certains protocoles de chimiothérapie moins lourds que ceux qui m’attendent permettent aux femmes de vivre une ou plusieurs grossesses spontanées (c’est-à-dire de tomber enceinte sans une assistance médicale ou l’utilisation d’une banque d’ovules ou d’embryons) à la suite des traitements. Puis, il y a l’option de faire appel à un agent protecteur des ovaires (Zoladex), une substance administrée mensuellement par injection qui plonge les patientes dans un état de ménopause en cessant temporairement la production d’ovules. C’est un procédé que j’ai choisi et que j’ai combiné à la maturation in vitro (MIV), dont l’objectif est de permettre la maturation en laboratoire d’ovocytes immatures lors de leur prélèvement. C’est d’ailleurs un choix particulièrement intéressant pour les femmes pour qui le temps presse ou pour celles qui ont un cancer hormonal cancer potentiellement réactif à l’augmentation des estrogènes requis pour la fécondation in vitro (FIV). Mon chum et moi avons terminé notre visite éclair en fertilisant ces ovocytes. Des sept qui ont été prélevés, deux embryons ont été créés.
La voilà, ma fin heureuse. Deux embryons qui patientent pendant ma guérison. Si la vie le veut bien, je tomberai enceinte sans avoir recours aux embryons préservés, mais ce filet de sécurité agit comme une source lumineuse sur laquelle je me concentre quand la route du cancer se fait trop sombre.
Si vous marchez sur un chemin similaire au mien malgré la peur, malgré le choc , restez bien connectées sur votre vision de la vie d’après et laissez-vous guider par les experts bienveillants qui n’ont aucune envie de vous voir faire un compromis sur votre désir de maternité, et ce, peu importe votre situation personnelle et médicale.
Je souhaite remercier le Centre de la reproduction du CUSM et le D r William Buckett pour leur apport à cet article.
Trois médecins expliquent comment repenser notre routine de soins cutanés à la veille d’un traitement contre le cancer.
Texte INGRIE WILLIAMS Adaptation ANNIE ROUSSEAU
UNE EAU MAGIQUE coule au cœur d’une commune française nichée dans un écrin de verdure situé à un court voyage en train de Paris. C’est ici, dans la ville de La Roche-Posay, que se trouve le plus important centre de dermatologie thermale au pays. Le Centre thermal La Roche-Posay, ouvert en 1905 et récemment rénové, accueille chaque année plus de 7500 patients souffrant de graves affections cutanées, telles que des brûlures, de l’eczéma et du psoriasis. Les programmes de soins prescrits comprennent des bains relaxants et des pulvérisations localisées, ainsi que des douches filiformes plus intenses. Surnommée «l’eau de velours», cette eau thermale à la composition unique est riche en oligo-éléments comme le sélénium, le calcium, les biocarbonates et la silice, ce qui lui confère des vertus thérapeutiques cliniquement prouvées. «Elle régularise le système immunitaire, apaise l’inflammation et accélère la guérison de la peau», dit la Dre Delphine Kerob, dermatologue et directrice
scientifique des Laboratoires La Roche-Posay. «Elle rend aussi la peau plus douce.»
Depuis 2008, le Centre a également soigné 21 000 patients souffrant d’effets secondaires liés à des traitements contre le cancer. Les séquelles dermatologiques varient d’une personne à l’autre, mais les plus fréquentes sont la sécheresse, les démangeaisons, les éruptions cutanées, l’alopécie due à la chimiothérapie, la folliculite (une inflammation des follicules pileux) et le syndrome main-pied (une sécheresse excessive accompagnée de rougeurs et d’une enflure parfois douloureuse de la paume des mains et de la plante des pieds). «En plus de jouer sur le déroulement du traitement, ces effets peuvent altérer considérablement la qualité de vie des patients et engendrer un stress supplémentaire», souligne la Dre Kerob.
Outre ses cures thermales, la marque cherche à étendre son impact salutaire à l’échelle mondiale en sensibilisant le public aux effets secondaires du cancer, dont on parle trop rarement.
«La majorité des patients traités pour cette maladie subiront des répercussions dermatologiques», dit le Dr Tarek Hijal, professeur agrégé au Département d’oncologie de l’Université McGill et directeur de la Division de radio-oncologie au Centre universitaire de santé McGill. «Par exemple, en cas de cancer du sein, 80 % des patientes présenteront des changements cutanés pendant ou immédiatement après la radiothérapie. La peau peut rougir, nous démanger et peler. À long terme, elle peut devenir plus claire ou plus foncée et perdre de sa souplesse.»
Pour le D r Maxwell Sauder, le savoir, c’est le pouvoir: prendre des décisions éclairées est vital en temps de maladie. Ce dermato-oncologue au Princess Margaret Cancer Centre et professeur adjoint à l’Université de Toronto a consacré sa carrière à étudier et à soulager les réactions épidermiques après un cancer. «Si une personne reçoit un diagnostic de cancer et doit être traitée, je lui conseille généralement de mettre toutes les chances de son côté en adoptant une routine dermocosmétique très simple, qui réduira l’inflammation de sa peau.»
Ces spécialistes s’entendent sur un protocole en trois étapes. Tout d’abord, on nettoie la peau à l’aide d’un produit doux au pH équilibré, idéalement exempt d’allergènes communs, comme les parfums. «C’est important de laver la peau, mais encore faut-il choisir le bon savon pour éviter d’irriter davantage l’épiderme», indique le Dr Hijal. On doit aussi faire attention à la durée et à la température des bains. «On peut prendre un bain chaque jour sans problème. Mais comme pour quelqu’un souffrant d’eczéma, il est préférable de se limiter à moins de 10 minutes à la fois», conseille le Dr Sauder. Et de privilégier l’eau tiède. «Les longues douches chaudes peuvent dessécher la peau et provoquer de l’inflammation», précise-t-il. La deuxième étape consiste à bien hydrater la peau tous les jours. «Les traitements contre le cancer perturbent la barrière cutanée. Il faut donc la protéger autant que possible», dit le Dr Hijal. La texture des produits, déterminée par les ingrédients, a aussi son importance. «Les personnes qui s’apprêtent à suivre un traitement oncologique ont généralement besoin d’une crème ayant une teneur plus élevée en huile qu’en eau», note le Dr Sauder. On préférera donc une crème onctueuse ou un baume épais à une lotion liquide, question de renforcer la barrière cutanée. Troisième étape et non la moindre: la protection solaire. «Bon nombre de ces réactions dermatologiques peuvent être provoquées par les rayons UV», ajoute-t-il. L’idéal est de choisir une formule à filtre physique ou minéral (comme l’oxyde de zinc ou le dioxyde de titane) avec un FPS de 50.
Le Dr Hijal recommande de combiner un écran solaire et une barrière physique (un chapeau et des manches longues), car «protéger la peau du soleil est extrêmement important pour éviter d’autres dommages».
Si on remarque des changements sur notre peau au cours du traitement contre le cancer, mieux vaut en parler à notre médecin dès que possible. «Plus tôt on s’en occupe, mieux c’est, affirme le Dr Sauder. N’attendez pas que ça passe en vous disant que ce n’est qu’une simple éruption cutanée.» Le spécialiste fait remarquer que, dans certains cas, ça peut être une indication que les patients répondent bien au traitement et qu’il existe différentes façons d’apaiser la peau sans interrompre ou atténuer ce traitement.
Les traitements oncologiques ne cessant d’évoluer, notamment dans le secteur en plein essor de l’immunothérapie, il est indispensable de continuer de mener des études afin d’obtenir des données probantes quant à leurs effets sur la peau. Afin de consolider son engagement, La Roche-Posay a conclu deux nouveaux partenariats importants: l’un avec l’Union internationale contre le cancer (figure de proue mondiale de la lutte contre le cancer depuis 1933) et l’autre avec la Multinational Association of Supportive Care in Cancer, qui vise à constituer un nouveau conseil international multiexpertise en vue de faire progresser les connaissances scientifiques. «Nous sommes très enthousiastes à l’idée de trouver de nouvelles façons de collaborer avec toutes les parties prenantes de l’écosystème les oncologues, les dermatologues, les patients, le personnel soignant , afin d’accroître la sensibilisation de tous et d’avoir plus d’impact», explique la Dre Kerob. L’objectif ultime est de libérer les patients de tout sentiment de honte ou de culpabilité (le fameux syndrome du «si seulement j’avais su»), mais aussi d’aider les proches qui accompagnent un être cher dans cette épreuve à se sentir moins impuissants. «Des solutions de soins dermatologiques existent, et la prévention est essentielle pour réduire les séquelles cutanées des traitements contre le cancer. Mais faire circuler l’information demeure un défi!», admet-elle.
La Société canadienne du cancer estime qu’en moyenne, 641 Canadiens auront reçu un diagnostic de cancer chaque jour en 2022. Le bouche-à-oreille peut donc s’avérer très précieux en ce qui a trait aux meilleures façons de prendre soin de sa peau pendant les traitements. «On ne fait pas beaucoup d’éducation au début du parcours, déplore le Dr Sauder. Selon moi, plus les gens penseront à en parler à leur médecin, meilleurs seront les résultats tout au long du traitement.»
Ce baume riche allie de la vitamine B5, du beurre de karité et de la glycérine aux minéraux de la célèbre eau thermale de La Roche-Posay. Un hydratant quotidien idéal pour les peaux affectées par un traitement contre le cancer.
Baume B5 Cicaplast, de La Roche-Posay (22,50 $; laroche-posay.ca).
Sa formule sans parfum enrichie d’acide hyaluronique et de céramides nettoie la peau tout en restaurant sa barrière protectrice.
Nettoyant hydratant pour peau normale à sèche, de CeraVe (20 $; cerave.ca).
Spécialement conçue pour les épidermes sensibles, cette crème solaire allie de l’oxyde de zinc à de l’avoine et de la vitamine E pour protéger la peau des rayons UV tout en l’apaisant.
Écran solaire minéral visage pour peau sensible FPS 50, d’Aveeno (20 $; aveeno.ca).
Il n’est pas toujours aisé de communiquer sa déception à une coiffeuse lorsque vient le temps de passer à la caisse. Est-ce que davantage de clarté et d’honnêteté peuvent éviter un imbroglio?
Texte ÉMILIE PELLETIER GRENIER
Après un calcul rapide, je me suis rendu compte que j’avais dépensé au moins 1000 $ pour ma coiffure dans les 12 derniers mois. C’est peu si je me compare à certaines de mes amies qui, elles, ont pu facilement débourser 2000 $, voire 3000 $, au cours de la même période. C’est cher payé, particulièrement pour les personnes qui sortent du salon en étant déçues.
LA FOIS OÙ JE N’AI PAS RESSEMBLÉ À ANNE-ÉLISABETH BOSSÉ
(MÊME PAS À SON CHIEN)
J’aimerais dire que c’est arrivé à l’amie d’une de mes amies, comme dans les romans Frissons de mon enfance une référence qui trahit peut-être mon âge , mais ce serait faux. Récemment, je suis restée terriblement déconfite après un passage sur la chaise de ma coiffeuse qui, par ailleurs, n’avait été que charme et ravissement jusque-là. Pour éviter qu’on l’identifie contre son gré, je dirai qu’elle s’appelle Linda. Je ne sais pas quel âge a Linda. Linda doit être
coiffeuse depuis plus longtemps que j’existe sur terre. Elle a une voix chaude et rocailleuse, et un coup de ciseaux aussi assuré que le coup de patin d’un hockeyeur professionnel. Linda est expéditive, mais c’est simplement parce qu’on dirait qu’elle a besoin d’être dans le mouvement, d’être dans l’action. Elle a le sens de l’écoute, mais ma phrase ne doit pas être trop longue. Généralement, on arrive tout de même à se comprendre aisément. Linda s’enquiert systématiquement de ma carrière et de mon retour aux études. Elle ne prête peut-être pas attention longtemps à ce qui lui est dit, mais elle enregistre.
Ce matin-là, je suis arrivée au salon en trépignant d’enthousiasme. D’un air joyeux, j’ai montré à Linda la couverture de l’édition de février-mars 2022 d’ELLE Québec avec, en frontispice, une Anne-Élisabeth Bossé radieuse. Je lui ai dit: «Je veux ça.» Sans équivoque. Je voulais cette même frange incroyable, telle que sculptée par le coiffeur des stars David D’Amours. Quelque 30 minutes plus tard, j’avais le toupet retroussé presque au ras du crâne, l’air d’une pin-up des années 1920, et le regard vide.
COIFFEUSE OU THÉRAPEUTE?
Je sais que je ne suis pas la seule à avoir vécu des malchances semblables. Ma meilleure copine a dû digérer plusieurs blonds ratés, avec des tons excessivement cuivrés, des irrégularités ou encore des endroits où le décolorant avait glissé. Mais quand on vient de débourser 400 $ pour un service, ne devrait-on pas s’attendre à être satisfaite de ce qu’on voit dans le miroir?
La coiffure est un métier sensible. Elle exige du doigté, du tact et de l’attention, en plus de prouesses techniques. Frédérique Jacques, qui a récemment pris sa retraite après avoir travaillé pendant 10 ans à Gatineau, souligne le rôle central qu’un artiste capillaire joue dans l’estime de soi de sa cliente. De son côté, Catia Correia, styliste capillaire et copropriétaire du populaire salon
Le Artof, à Montréal, a remarqué une recrudescence des visites au salon en temps pandémique, probablement en lien avec les rencontres Zoom qui se sont multipliées et au cours desquelles notre reflet nous était trop souvent imposé.
Toutes deux soutiennent que le fondement d’une bonne relation entre la styliste ou la coloriste et sa clientèle dépend de leur capacité à s’entendre sur un style visé et un résultat réaliste. «Les clientes ont parfois trop d’attentes pour un seul rendez-vous. Elles se disent: “Crime, je paie 350 $, et le résultat n’est pas identique à la photo que j’ai montrée”», dit Catia. Cependant, elles ne se demandent pas toujours si les explications initiales ont été claires. «Il faut traiter la cliente comme si elle ne connaissait pas les termes techniques», rappelle la styliste capillaire. Frédérique abonde dans ce sens et s’assure que tout est clair sur le choix du vocabulaire qu’elle utilise. Pour garantir de meilleurs résultats, Catia encourage sa clientèle à lui apporter beaucoup de photos. Parfois, si elle n’est pas certaine de bien saisir l’objectif, la styliste parcourt le fil Pinterest de sa cliente avec elle à la recherche de la bonne inspiration. Frédérique ajoute que le moment où on s’entend sur le style final espéré est crucial et qu’il faut que ça prenne un certain temps. Si la coiffeuse précipite les choses, à ce moment-là, c’est mauvais signe.
RECONNAÎTRE SES FORCES
que peut-on faire, selon toi?» ou un «Je t’avoue que ce n’est pas exactement ce que j’envisageais; est-ce qu’il y aurait une autre solution?» peut aider à trouver une réponse au problème. Il est très rare qu’une retouche ne puisse pas être faite dans un délai raisonnable. Il faut tout de même accepter une part de flou artistique. Chaque personne a une vision différente des choses et elle ne se perçoit pas de la même façon que les autres la perçoivent. Puis, il y a le cheveu lui-même: sa composition, sa texture, son épaisseur, sa couleur, le nombre de fois qu’on l’a (dé)coloré, etc. «Le seul temps où on ne peut absolument pas se rattraper, c’est si la cliente a menti sur ce qui était dans ses cheveux au départ», dit Frédérique, rappelant que, à un certain point, les cheveux ne peuvent tout simplement plus absorber de produit ou risquent de brûler.
La coiffure est un métier sensible. Elle exige du doigté, du tact et de l’attention, en plus de prouesses techniques.
Pour que la relation soit plus fluide, il faut aussi comprendre que le travail que les stylistes et les coloristes effectuent se calcule principalement en temps. Celui pendant lequel la cliente occupe la chaise. Un balayage coûte environ 200 $, voire plus, parce qu’il prend plusieurs heures à réaliser. Et le prix demeure une estimation. L’idéal est de prendre un rendez-vous pour une consultation et de rester cohérente avec ses moyens financiers et la fréquence à laquelle on peut s’offrir un service dans un salon.
Frédérique et Catia estiment que certains collègues du métier ont quelquefois de la difficulté à admettre leurs limites en tant qu’artistes. Faire une coupe courte, par exemple, est un art très technique, de l’avis de Catia. Et Frédérique ne fait pas de coupe ou de coloration avec lesquelles elle n’est pas à l’aise ou qui sont trop éloignées de son style. «Si tu m’arrives avec les cheveux aux fesses et que tu veux une coupe pixie, je ne te prends pas», dit Catia en rigolant. Si, malgré toute la bonne volonté dont notre coiffeuse et nous avons fait preuve, la coupe ou la coloration est insatisfaisante, que fait-on? On en parle. Catia et Frédérique croient qu’un «Écoute, ce n’est pas exactement ce que j’avais en tête;
Donner une deuxième chance à notre Linda peut être très satisfaisant, comme en témoignent mon fier «méchage» blond et l’épatante frange rideau qu’elle m’a faits pour rattraper la précédente. Instinctivement, j’ai fait ce que Frédérique m’a conseillé: nommer la chose au «je» de façon très claire, sans être accusatrice. Je lui ai dit: «J’aimerais qu’on fasse la même couleur que d’habitude, mais vraiment, cette fois, qu’on laisse le toupet plus long. La dernière fois, je t’avoue que j’ai trouvé ça vraiment trop court. Penses-tu que je n’ai pas été suffisamment claire?» On a ensuite discuté franchement. Elle était bien désolée et, depuis, elle ne coupe jamais mon toupet plus court que mes sourcils. Et, en soi, le fait que je me sois retrouvée de nouveau sur sa chaise témoigne de mon bon vouloir dans cette relation. Bien sûr que c’est délicat. Tout le monde a un égo plus ou moins fragile. Si on vit une déception, Catia suggère d’appeler au salon, de demander une retouche et de se réessayer au moins une fois par la suite. Surtout si on apprécie énormément la personne qui nous coiffe et les lieux, ajoute Frédérique. Après, qu’un client parte dans la brousse, aucun professionnel n’est à l’abri de ça. «C’est normal de se faire “ghoster” des fois [...] On s’habitue; c’est un peu comme une loi non écrite», conclut Catia. Frédérique, de son côté, croit que c’est la gêne qui fait que certains clients n’assument pas leur mécontentement.
Ça me fait mal de rappeler une évidence, mais, en coiffure comme en amour, la communication, non violente, c’est la clé!
Envie d’ajouter un petit quelque chose à notre crinière? On se tourne vers les gloss capillaires, qui allient panache, soin et éclat en un seul traitement.
Texte ANDRÉA SIRHAN DANEAU
UN GLOSS CAPILLAIRE, C’EST QUOI?
Le gloss est un service offert en salon qui utilise une coloration semi-permanente spécialement conçue pour réparer la fibre capillaire et lui donner de la brillance. «C’est un traitement qui reste en surface, contrairement à une coloration permanente qui pénètre dans le cortex capillaire et en change la nature», explique Didier Lachapelle, artiste styliste et coloriste pour Goldwell, et propriétaire du salon Avenue Atelier-Coiffure, à Trois-Rivières.
QUELS SONT LES AVANTAGES?
COMBIEN DE TEMPS DURE LE TRAITEMENT?
«Selon la porosité du cheveu et la routine de soins à la maison, l’effet persiste jusqu’à 20 shampooings», précise Darky St-Cyr. La bonne nouvelle? Comme son pH est acide, le gloss n’interfère pas avec la couleur de base, ce qui permet de faire «une transition plus douce et plus subtile à mesure qu’il s’estompe», explique Farhana Premji.
Le gloss est en quelque sorte le prolongement du toner généralement réservé aux blondes; il permet de neutraliser les reflets indésirables sur toutes les teintes, mais aussi de créer des couleurs plus foncées que la coloration de départ. «On peut rafraîchir la couleur, en changer le ton, dissimuler l’apparence des cheveux gris et corriger les reflets», dit Darky St-Cyr, artiste styliste Redken et propriétaire du salon Volt Face coiffure, à Victoriaville. Les formules renferment également des protéines et des lipides qui redonnent de la douceur et de la souplesse aux cheveux poreux et abîmés, ce qui facilite le coiffage des mèches décolorées. «Opter pour un gloss au lieu d’un toner traditionnel permet d’apporter brillance, santé et force aux cheveux. C’est un soin qui va bien au-delà d’un produit d’entretien de la couleur», dit Farhana Premji, ambassadrice Redken et propriétaire du salon The Beige Label, à Calgary. Sur des cheveux naturels, on peut aussi profiter des mêmes bienfaits en utilisant une nuance transparente. De plus, «le gloss n’a pas d’impact sur la coloration de façon permanente; on peut donc s’amuser avec les tendances sans s’engager à long terme, par exemple en rehaussant un brun avec des reflets dorés ou caramel ou en incorporant des mèches rose doré ou pastel dans du blond», ajoute Didier Lachapelle.
Ce service offert en 15 nuances de blond et de pastel permet de neutraliser les reflets dorés, de donner de la brillance et de restaurer les cheveux endommagés par la décoloration.
Tout ça en 10 minutes chrono.
Colorance Gloss Tones, de Goldwell (40 $ et plus; goldwell.com pour la liste des salons participants).
Outre son large éventail de teintes, allant du noir au blond clair, la formule de ce gloss contient un agent liant qui protège les cheveux des cassures causées par la décoloration et les outils coiffants.
Coloration revitalisante semipermanente Shades EQ, de Redken (60 $ et plus; redken.ca pour la liste de salons participants).
Ce soin enrichi de lait d’avoine et d’huile de camélia contient des pigments mauves qui neutralisent les tons cuivrés et jaunes des cheveux blond clair à blond moyen.
Top Coat + Tone Color Fanatic (Violet), de Pureology (42 $; sephora.com).
Toutes les deux semaines, on remplace notre soin revitalisant par ce masque nourrissant à l’huile d’avocat qui dorlote les mèches sèches et fait vibrer les teintes rousses.
Masque couleur 5 minutes Color Reviver Nutrisse (Rouge intense), de Garnier (11 $; garnier.ca).
Avec ses 13 nuances allant du roux au brun, ce soin crée un bouclier protecteur sur les mèches afin d’augmenter la brillance et de prolonger la tenue de la couleur.
Signature Hair Gloss (Chocolate Cosmo), de Kristin Ess (20 $; well.ca).
Notre couleur est parfaite, mais elle paraît terne? On choisit la nuance transparente de ce soin, qui ravive l’éclat sans altérer les tons.
Gloss rehausseur de tons Le Color Gloss (Transparent), de L’Oréal Paris (20 $; lorealparis.ca).
Ce masque nourrissant aux huiles d’amande et de buriti enraie les tons cuivrés et rouges grâce à un mélange de pigments bleus et d’extraits de réglisse.
Soin nuanceur de couleur (Brun froid), de Christophe Robin (67 $; christopherobin.ca).
On se rappelle toutes la fameuse campagne publicitaire de 2006 où CHARLIZE THERON , le nouveau visage de J’adore Dior, se dévêt méthodiquement sur fond de Marvin Gaye en lançant ses bijoux ornés de diamants au bout de ses bras. Plus de 15 ans — et moult autres rééditions de ce parfum iconique — plus tard, la relation entre l’artiste oscarisée pour son incroyable performance dans Monster et la maison française bat toujours son plein: elle prête d’ailleurs son magnifique visage à J’adore Parfum d’eau, le dernier-né de la franchise. On a rencontré l’actrice et productrice sud-africaine — qu’on peut voir aux côtés de Kerry Washington dans le film The School for Good and Evil sur Netflix et qui vient de terminer le tournage de The Old Guard 2 (sortie prévue en 2023) — pour connaître ses secrets de beauté et les petites choses de la vie qui la font vibrer.
Texte THÉO DUPUIS-CARBONNEAU
SUR SON RÔLE D’ÉGÉRIE CHEZ DIOR… «Chaque nouvelle campagne m’a apporté son lot de bons souvenirs et d’expériences. Beaucoup de choses se sont passées dans ma vie au cours des 15 dernières années, que ce soit dans ma carrière ou dans ma famille, et Dior m’a accompagnée à chaque étape. Notre colla boration a évolué de manière naturelle, comme toute relation saine et solide. Avec les différentes évolutions du parfum et leurs messages, nous avons pu prendre des risques et explorer de nou velles idées passionnantes. Cette relation créative avec cette maison française d’envergure est une aventure incroyable!»
SUR SA FONDATION CHARLIZE THERON AFRICA OUTREACH
PROJECT… «La mission de la fondation consiste à investir dans la santé, l’éducation et la sécurité des jeunes vivant en Afrique aus trale afin de les faire progresser. L’un des grands changements que nous avons effectués récemment est d’étendre notre travail au-delà du VIH. Nous déployons des efforts particuliers dans les domaines de la santé et des droits sexuels et reproductifs, ainsi que dans la prévention de la violence sexiste. Notre objectif est d’évoluer vers un avenir plus équitable où TOUS les jeunes pour ront demeurer en bonne santé et en sécurité.»
SUR LA FAÇON DONT SA RELATION AVEC LE BIEN-ÊTRE A ÉVOLUÉ… «La beauté et le bien-être seront toujours au centre de mes intérêts, mais mes priorités ont indéniablement changé depuis que je suis mère. Je ne peux pas passer autant de temps à me préparer le matin! Après avoir déposé mes filles à l’école, j’essaie de suivre un cours de yoga ou une leçon de tennis. Rester active m’aide à me détendre et à me ressourcer.»
SUR SES PRODUITS DE BEAUTÉ ESSENTIELS… «La protection solaire est un must pour moi. Je m’assure de toujours en appli quer par-dessus mon sérum régénérateur cellulaire intense One Essential et ma crème pour le visage Capture Totale C.E.L.L. Energy, de Dior.»
SUR LE MEILLEUR CONSEIL BEAUTÉ QU’ELLE AIT REÇU… coiffeur, Adir [Abergel], m’a appris à ne jamais avoir peur de
prendre des risques. J’ai présentement une coupe courte style mullet foncée que nous avons mis des mois à perfectionner, et je dois dire que je suis plus que satisfaite du résultat!»
Juge invitée à l’émission Canada’s Drag Race: que la meilleure gagne, égérie de Fenty et artiste maquilleuse, MEI PANG (@meicrosoft sur les réseaux sociaux) prend d’assaut l’industrie de la beauté. On a parlé avec elle de discipline, de célébrité et de son épanouissement en tant que marginale assumée.
Texte et photos YANG SHI
5 H 30 DU MATIN. MEI PANG SE RÉVEILLE ET S’ENFILE UN CAFÉ. Elle saute dans la douche, lave son visage et procède à sa séance de rasage de tête devant le miroir. Ensuite, elle s’assied à son bureau et parcourt les médias sociaux en quête d’inspiration. Enfin, avec un doigté et un flair sans pareils, elle peint des fleurs roses autour de ses yeux. À 11 h 01 tapantes, elle publie le résultat sur TikTok, où 2,2 millions de fans viendront chercher leur dose quotidienne de création fabuleuse.
Voilà à quoi ressemble le rituel matinal de l’artiste maquilleuse canado-malaisienne @meicrosoft depuis le début de la pandémie. Comme l’évoque son pseudonyme, Mei ne jure que par les dieux de l’Internet ancien (Myspace et Tumblr), genèse de ses premières influences artistiques. Elle se rappelle avoir frayé avec toutes les esthétiques possibles et imaginables qui ont marqué Tumblr: pastel goth, health goth, le mouvement Scene Kids. Mei, qui était la seule personne d’origine asiatique de son école, à Oakville, en Ontario, a d’abord eu du mal à s’intégrer, mais elle a été accueillie par un groupe de jeunes Scene Kids, qui sont peu à peu devenus ses modèles. «Ces amis, qui avaient quelques années de plus que moi, m’ont appris à être indépendante et à avoir confiance en moi, en plus de m’initier au monde des tatouages», dit-elle. À 16 ans, elle est «passée sous l’aiguille» pour la première fois. L’œuvre: un chrysanthème noir dressé au milieu de son torse représentait le divorce de ses parents. «Chaque année, mon père offrait des chrysanthèmes à ma mère pour leur anniversaire de mariage. Ce tatouage m’a aidée à guérir, à tourner la page et à grandir.» Maintenant que ses nombreux tatouages sont devenus sa signature, elle voit en cet art corporel un symbole de beauté, de courage et d’assurance. «Les gens
ROUSSEAU
croient que je fais ça pour attirer l’attention, mais je ne me sens pas différente des autres. Je me sens normale. Je pense que ç’a toujours été mon destin d’avoir cette apparence.»
Au début de l’âge adulte, Mei a déménagé à Toronto pour échapper à la mentalité d’une petite ville. C’est en travaillant pour NYX Cosmetics dans la ville reine qu’elle s’est découvert une passion pour le maquillage: «Mon père m’a toujours dit qu’il fallait tout essayer au moins une fois dans sa vie. Si ça clique, ça clique. J’imagine qu’entre le maquillage et moi, ça a cliqué.» En 2018, l’artiste a lancé sa chaîne YouTube, qui est vite devenue virale. Pour elle, le maquillage constituait alors un acte de défi à l’égard de tous ceux et celles qui avaient tenté de la pousser à se conformer à la majorité. Depuis, son look unique a non seulement ébranlé les standards de la beauté, mais il a aussi attiré l’attention de marques très connues et les a incitées à faire de véritables progrès en matière de diversité. Mei a notamment été amenée à collaborer avec Milk Makeup, Urban Decay, Gucci et Dior. En 2021, à son grand étonnement, elle a été repérée sur Instagram par la championne de l’inclusivité en personne, Rihanna, qui l’a choisie comme mannequin pour son défilé Savage X Fenty. Et cette année, Mei a participé à la populaire émission Canada’s Drag Race: que la meilleure gagne en tant que juge invitée.
Malgré son ascension fulgurante au rang d’icône, Mei garde les deux pieds sur terre et continue de défendre la place qui lui revient dans l’industrie. Pendant notre séance photo, plusieurs fans l’ont arrêtée pour lui témoigner leur admiration. Elle a pris le temps de parler avec tout le monde et même de faire un câlin à quelqu’un.
Jamais elle n’aurait pu imaginer qu’elle deviendrait un jour, à son tour, un modèle pour les autres.
Los Angeles a toujours été en avance sur les tendances santé et mieux-être. Notre chroniqueuse et experte en santé et bien-être, VAL DESJARDINS , explique qu’une nouvelle vague d’entrepreneuses s’activent à redéfinir l’industrie de la mise en forme et à en façonner l’avenir.
DEPUIS LE DÉBUT DE MA CARRIÈRE dans le monde du mieux-être, je me fais un point d’honneur de me rendre régulièrement à Los Angeles. C’est que la Cité des Anges est à mon domaine ce que Paris est à l’industrie de la mode: la mecque incontestée de tout ce qui touche à la santé et au fitness. Ce qui n’était au départ qu’un mouvement né sur la côte ouest américaine a pris des proportions phénoménales: on parle aujourd’hui d’une industrie mondiale multimilliardaire. Malgré cette croissance exponentielle, Los Angeles est demeurée une plaque tournante dans ce domaine et a été le berceau de nombreuses tendances et innovations qui se sont avérées déterminantes.
Au cours des dernières années, j’ai été témoin de la montée en force d’un segment du bien-être qui rompt avec les approches traditionnelles. Tout comme moi, plusieurs nouvelles entrepreneuses se sont lancées dans cette industrie parce qu’elles n’étaient pas satisfaites des méthodes linéaires et restrictives qui s’offraient à elles, ou parce qu’elles en avaient assez d’avoir l’impression d’être punies si elles n’atteignaient pas les objectifs exigeants et irréalistes qu’elles s’étaient fixés. Ces femmes ont notamment popularisé l’idée selon laquelle une démarche de remise en forme pouvait s’inscrire dans une quête individuelle de santé mentale, physique et émotionnelle. Mon premier contact avec cette nouvelle démarche a été par la méthode d’entraînement appelée The Class. En assistant à un cours avec l’enseignante et fondatrice, Jaycee Gossett, j’ai goûté aux bienfaits d’un environnement conçu pour qu’on se sente bien et en sécurité même en situation de vulnérabilité. A priori, les mouvements utilisés dans ces cours peuvent sembler simples et banals, mais la trame sonore et les instructions des enseignants permettent de faire le vide et agissent comme une soupape émotionnelle. Jaycee, qui est aujourd’hui vice-présidente de la formation et du développement à The Class, est toujours sur la ligne de front. Elle consacre maintenant son temps à la formation de la prochaine génération d’enseignants, dont le mandat va bien au-delà d’un simple encadrement physique. Ici, on apprend aussi à offrir un milieu propice à l’authenticité, à la vulnérabilité, à la croissance et au renforcement du corps et de l’esprit.
Je me suis également rendue dans le quartier Silver Lake au Y7 Studio, un centre de yoga axé sur l’accessibilité et l’inclusivité. Tout comme
Jaycee, la fondatrice, Sarah Larson Levey, s’est impliquée corps et âme dans la croissance de son entreprise. Elle y a occupé tous les postes (réception, comptabilité, recrutement du personnel, etc.). Les cours, spécialement conçus dans l’idée d’harmoniser la respiration avec la musique, sont donnés par une équipe sympathique dans un lieu accueillant et animé d’un fort esprit communautaire. Quand on fonde un studio d’entraînement, il est primordial que nos objectifs se reflètent dans le design. Dans mon propre espace, The Studio MTL, j’ai retiré le plus de miroirs possible de la zone d’entraînement. Le Y7 Studio a fait la même chose, car la direction voulait éviter que les participants se sentent complexés. On les invite ainsi à rester concentrés sur leur pratique et à tourner leur regard vers eux-mêmes.
D’autres fondatrices issues de cette nouvelle philosophie s’attachent à transmettre l’art de prendre soin de soi à la maison. Ainsi, les fondatrices de l’entreprise HigherDOSE, Lauren Berlingeri et Kate Kaps, ont passé les dernières années à mettre sur pied une division qui aide les gens à instaurer leurs propres rituels de bien-être. Parmi les nombreux produits qu’elles ont lancés, citons le tapis à champ électromagnétique infrarouge pulsé (qui allie de petits cristaux et le rayonnement infrarouge pour diffuser une chaleur intense et régénérer le corps tout entier), la couverture sauna chauffante (qui se referme comme un sac de couchage) et, plus récemment, la poudre électrolytique 100 % naturelle High-Dration Powder. En ce qui touche l’origine des produits et leur fabrication, Lauren et Kate s’engagent à faire preuve d’une grande transparence, car elles souhaitent que les gens sachent ce à quoi leur corps est exposé ou ce qu’il absorbe s’ils veulent prendre des décisions éclairées.
De mes virées à Los Angeles, je retiens que ces nouvelles figures de proue du mieux-être continuent d’être très investies dans leur marque respective et tiennent à préserver l’intégrité de leur vision et de leurs méthodes. Elles sont convaincues que l’entraînement physique a un effet cathartique, en libérant les émotions et les tensions, ce qui devrait être une priorité dans toute démarche de remise en forme.
Pendant longtemps, on a cru que si on suivait le bon régime alimentaire, le bon programme d’entraînement ou le bon gourou, on obtiendrait inévitablement les résultats escomptés. Ces nouvelles pionnières entendent déboulonner cette croyance et inciter les gens à adhérer à une approche plus intuitive qui leur permettra, par la bande, de mieux se connaître. Exit, la mentalité boot camp! On aide maintenant les gens à se construire au lieu de les écraser, et on les encourage à appliquer au quotidien les exercices enseignés afin de muscler leur bienêtre, jour après jour.
À chaque numéro, l’autrice de bandes dessinées CATHERINE OCELOT nous fait part de ses réflexions en jouant avec les images et les mots.
Photographie BRENT GOLDSMITH
Direction de création et stylisme OLIVIA LEBLANC
Dans sa première collection pour Bottega Veneta, le directeur créatif Matthew Blazy met de l’avant les couleurs vives, les matériaux luxueux et les accessoires audacieux. Force, intrépidité et fluidité au rendez-vous.
Tous les vêtements et les accessoires sont de Bottega Veneta. Pour les points de vente, voir le Guide Shopping (P. 111).
Photographie: Brent Goldsmith. Direction de création et stylisme: Olivia Leblanc. Mannequin: Hawah Jabbie (System Agency). Maquillage: Shayna Gold. Coiffure: Yoichi Tomizawa. Production: Nalima Touré et Pénélope Lemay. Assistant à la production: Rodolfo Maxil. Assistants à la photographie: Justin Yong et Dylan Pearce. Assistants au stylisme: Isabelle Davidson et Alexis Kossel.
POUR UN RETOUR AU BUREAU INFUSÉ DE L’ESPRIT LIBRE DU TÉLÉTRAVAIL, ON OPTE POUR L’INTERSECTION ENTRE L’ATHLEISURE ET LE PREPPY. SE RENCONTRENT LES TWEEDS, LES LAINAGES, LES POLOS ET LES JUPES TENNIS DANS LE PLUS BEAU DES AGENCEMENTS.
Veste, cardigan, shorts, colliers, bas, sac à main et chaussures (Chanel).
Pour les points de vente, voir le Guide Shopping (P. 111). Mannequins: Mirthe Dijk (DNA Models), Evie Harris (DNA Models), Nick Page (New York Models). Maquillage: Fulvia Farolfi (avec des produits Chanel). Coiffure: Didier Malige (Art Partner). Manucure: Aki Hirayama (Tracey Mattingly Agency). Production: Drita Curanaj (1972 Agency). Casting: Shaun Beyen (Plus Three Two Agency).
Sous le chaud soleil parisien de juillet, la présentation haute couture automne-hiver 2022-2023 de CHANEL était merveilleusement sans effort, chic et ô combien française.
Texte ANNIE HORTH ET ESTELLE GERVAIS
Adaptation ELISABETH MASSICOLLI
LES FRANÇAISES ONT UNE FAÇON DE S’HABILLER qui a un je-nesais-quoi d’à la fois simple et chic qui fait rêver toutes les femmes, mais que peu d’entre elles peuvent reproduire habilement. Parmi celles qui ont réussi, on compte évidemment Gabrielle Chanel, l’instigatrice de ce style sans effort apparent qui fait encore fureur aujourd’hui, des décennies après sa création. Chanel continue de redéfinir notre vision de la mode par ses collections de prêt-à-porter et de couture, notamment la collection haute couture automne-hiver 2022-2023, présentée à Paris l’été dernier et à laquelle nous avons eu le plaisir d’assister. Une invitation à un défilé Chanel est une expérience magique du début à la fin. Tout est prévu dans les moindres détails: votre nom calligraphié sur l’invitation, des fleurs fraîches dans votre chambre d’hôtel, le champagne servi après le défilé. C’est la quintessence du glamour, où l’art de la mode prend véritablement vie, mettant magnifiquement en valeur le savoir-faire des créateurs de vêtements exceptionnels.
Cet événement particulier a eu lieu au bois de Boulogne, dans le centre équestre l’Étrier de Paris, rempli pour l’occasion de formes géométriques géantes gonflables, créées par l’artiste Xavier Veilhan. Virginie Viard, la créatrice de la maison de mode de luxe, considère la collaboration avec d’autres artistes comme une force. Une fois de plus, elle a fait confiance à Sébastien Tellier pour la bande-son. Et le défilé a démarré sur un écran géant installé le long de la passerelle, où on pouvait voir
Pharrell Williams jouer de la batterie et préparer habilement la foule à ce qui allait suivre.
La première mannequin est apparue dans un costume vert kelly éclatant, qui a donné le ton à la puissante collection. Ce tailleur iconique, une ode à la couture architecturale, ne pouvait pas être plus Chanel. On a pu voir des looks remarquables
évoquant toute la grâce naturelle caractéristique de la maison. Notamment, des jupes en A associées à des chapeaux à larges bords et à des bottes de cowboy faciles à enfiler, ainsi que des robes en dentelle et en mousseline qui s’étendaient jusqu’au sol. Pour répondre aux besoins des invités d’élite qui se trouvaient à l’Étrier, Virginie Viard avait veillé à inclure un éventail de tenues de soirée, toutes plus étonnantes les unes que les autres. «Dans cette nouvelle collection, il y a des tailleurs, des robes longues comme Mademoiselle Chanel les imaginait dans les années 1930: ajustées au corps, même si les épaules sont fortes; il y a également des robes plissées, comme la robe de mariée, dit-elle. Et de la dentelle aussi, incrustée, retravaillée, non pas brodée, mais repeinte. La palette de couleurs se compose de vert vif, de kaki, de beige, de rose, de beaucoup de noir et d’argent.»
Les silhouettes plus longues étaient accessoirisées avec les derniers bijoux de haute joaillerie de la maison, un hommage à la collection Bijoux de Diamants, créée par la fondatrice en 1932.
Les normes de la haute couture exigent un luxe de détails incroyable, et l’excellence a été au rendez-vous. La coupe, les matières et les finitions ont été portées à un degré de perfection extraordinaire grâce au savoir-faire des petites mains de l’atelier 19M, qui regroupe les meilleurs artistes couturiers du monde, ceux qui donnent vie à l’élégance discrète pour laquelle Virginie Viard est réputée. «Les vêtements sont légers, féminins, conçus pour être portés», dit-elle à propos des pièces, qui ont continué à impressionner les prestigieux invités jusqu’à ce que le dernier modèle quitte la piste.
Lorsque nous avons été escortés hors de l’écurie géante à la fin du spectacle, un sable fin recouvrait nos chaussures, mais la poussière ne nous a pas gênés. C’était un petit prix à payer pour la beauté et la magie dont nous avions été témoins. Ah, Chanel!
Des femmes autochtones inspirantes utilisent le tourisme comme outil de partage de connaissances, et comme moyen de raconter leurs histoires et celles de leurs communautés.
Texte CHLOE BERGE Adaptation ELISABETH MASSICOLLI
SUR UN SENTIER BORDÉ DE PINS QUI LONGE LA RIVE du lac Minnewanka, dans le parc national de Banff, Mahikan Trails, une société de tourisme autochtone dirigée par des femmes, organise des promenades axées sur la médecine traditionnelle. Au cours de ces randonnées, la forêt se révèle à bien des gens sous un jour nouveau. On y apprend que les Premières Nations cries utilisent les feuilles délicates des fraises des bois dans des toniques digestifs, cueillent les bourgeons de roses des sous-bois pour leur apport en vitamine C et se servent de l’écorce interne des trembles pour soigner les maux de gorge. Une pharmacie naturelle fleurit partout où on regarde — si on sait où poser les yeux.
Mahikan Trails n’est pas la seule entreprise touristique de la côte ouest à faire entendre la voix des femmes autochtones et à aider les voyageurs à se rapprocher de la terre d’une nouvelle façon. Indigenous Tourism Alberta a récemment indiqué que plus d’un tiers des entreprises touristiques autochtones sont aujourd’hui dirigées par des femmes. Il s’agit d’un changement important dans l’industrie du tourisme canadien, qui a longtemps exclu les Autochtones en particulier les femmes du circuit, tout en s’appropriant leur culture et en déplaçant leurs communautés pour créer des parcs nationaux, comme le parc national de Banff, par exemple.
Aujourd’hui, des entrepreneures autochtones profitent du regain d’intérêt pour les voyages en sol canadien pour se réapproprier ces terres et écrire un nouveau récit façonné par les femmes des Premières Nations, des Métis et des Inuits du Canada. En partageant leur culture et leurs traditions au moyen d’activités comme la cueillette de plantes pour concocter des pommades médicinales ou encore la découverte des bisons dans un parc albertain , ces pionnières modifient le paysage touristique d’un océan à l’autre et renforcent leur autonomie et celle de leurs communautés.
MAHIKAN TRAILS, SUNDRE, ALBERTA
Mahikan Trails a été fondée par Brenda Holder, gardienne du savoir cri, dans le but de partager la sagesse traditionnelle associée aux plantes. «J’ai commencé à voir que nous avions des compétences très différentes de celles de la plupart des gens et j’ai décidé d’utiliser le tourisme comme un forum pour les aider à mieux comprendre notre culture», dit-elle. La fondatrice et ses guides amènent les visiteurs en forêt pour des promenades éducatives à Sundre, à Banff et à Canmore, en Alberta, et leur font découvrir d’innombrables plantes médicinales.
Le rôle des femmes en tant que guérisseuses et soignantes remonte à des temps anciens dans la culture crie, et le partage des connaissances ancestrales grâce à l’écotourisme est une initiative bienvenue et importante, selon la fondatrice. «Les femmes sont les gardiennes du feu; elles sont les cueilleuses de baies», dit-elle. Pour ceux qui veulent aller plus loin, l’entreprise propose des ateliers de plusieurs jours pour apprendre à fabriquer des pommades et des médicaments traditionnels à partir des produits de la cueillette, ainsi que des cours de secourisme en milieu sauvage. L’idée derrière les offres de Mahikan Trails est d’aider les visiteurs à voir la terre sous un angle différent: celui du respect et de la réciprocité. «Ne marchez pas sur la terre, dit Brenda Holder. Marchez avec la terre.» mahikan.ca
PAINTED WARRIORS, MOUNTAIN VIEW COUNTY, ALBERTA
Ce voyagiste albertain tire son nom d’une tradition des Cris des Plaines: on appliquait de la peinture sur les chevaux lorsqu’on maîtrisait une nouvelle compétence. La propriétaire, Tracey Klettl (qui est la sœur de Brenda Holder), souhaite briser le préjugé occidental selon lequel les femmes autochtones sont soumises en enseignant à ses clients des compétences traditionnelles ojibwées, cries et mohawks, comme le tir à l’arc, l’équitation et la survie en milieu sauvage. «Beaucoup de femmes savent à quel point il est important, pour elles, de pouvoir se débrouiller seules», dit-elle.
Chez Painted Warriors, on espère qu’après leurs expériences, les visiteurs comprendront mieux la culture des chasseurscueilleurs et leur relation sacrée avec la terre. Mais pour Mme Klettl, c’est aussi une initiative qui permet aux femmes autochtones de se redéfinir. «Ça me fait vraiment prendre conscience que nous reprenons notre pouvoir. C’est une prise de conscience: nous devons être plus autonomes et nous méritons mieux que la violence que nous avons subie dans le passé.» paintedwarriors.ca
Au Québec, ce sont les Mohawks qui constituent la plus importante population autochtone, en nombre, suivie par les Cris et les Innus. Le grand territoire de la Belle Province était également occupé par les Algonquins, les Atikamekw, les Hurons-Wendat, les Inuits, les Micmacs, les Malécites et les Naskapis longtemps avant l’arrivée des colons français. De la Baie-James à l’Estrie, une multitude d’initiatives touristiques et culturelles autochtones permettent de se familiariser avec les traditions des Premières Nations et la véritable histoire de notre province, toutes deux trop longtemps invisibilisées par une trame narrative colonialiste d’une grande violence.
ANDICHA N’DE WENDAT, «LES FEMMES AU TAMBOUR DE WENDAKE»
Le collectif artistique Andicha n’de Wendat, fondé en 2004, propose une multitude d’activités destinées à faire connaître la culture huronne-wendat et à en assurer la transmission. Le groupe, établi dans la communauté de Wendake, à Québec (où se trouve aussi le célèbre Hôtel-Musée Premières Nations), organise des spectacles de danse et de percussions, des ateliers de fabrication de bijoux et d’accessoires artisanaux, ainsi que diverses conférences et cérémonies. andicha.com
ATIKUSS ÉCONOMUSÉE DE MASKISIN (DES MOCASSINIÈRES), UASHAT
L’hôtel, la boutique et l’économusée Atikuss ne sont que quelques-uns des nombreux projets de la femme d’affaires innue Josée Shushei Leblanc, également propriétaire d’une entreprise de mukluks entièrement fabriquées par des femmes autochtones selon les traditions ancestrales. L’hôtel-boutique et le musée, situés au cœur de la communauté innue d’Uashat, sur la Côte-Nord, accueillent les visiteurs désireux de découvrir et d’apprécier la culture et l’artisanat autochtones. atikuss.com
TALAYSAY TOURS, VANCOUVER, COLOMBIE-BRITANNIQUE
Au cours de l’excursion Talking Trees, la fondatrice de Talaysay Tours, Candace Campo, donne aux touristes un pan de l’histoire qui se cache derrière l’emblématique parc Stanley, à Vancouver, du point de vue des nations Shíshálh et Squamish. La promenade d’interprétation apprend aux curieux comment les cèdres, les sapins et les baies de la région ont été utilisés par les Premières Nations locales pendant des siècles pour se nourrir, se soigner et fabriquer les outils essentiels à leur existence. Certaines des visites guidées de l’entreprise sont axées sur le partage des connaissances culturelles et historiques des femmes autochtones. «Les femmes sont celles qui apprennent, se souviennent et enseignent, dit Candace Campo. Nous sommes les leaders de notre famille et maintenant, nous sommes les leaders du tourisme; c’est donc un travail qui a un sens pour moi.» La fondatrice organise également des sorties en voilier sur la Sunshine Coast, excursions qui plongent les voyageurs dans la culture autochtone locale.
L’organisme Talaysay Tours s’est récemment associé à l’hôtel Fairmont Waterfront pour proposer une expérience comprenant une promenade guidée et un dîner à Salmon n’ Bannock un restaurant autochtone tenu par Inez Cook, une femme d’origine nuxalk , où on peut se régaler de plats tels que du saumon confit et des saucisses de gibier, accompagnés de bannique chaude. talaysay.com
MÉTIS CROSSING, SMOKY LAKE, ALBERTA
Métis Crossing, à un peu plus d’une heure au nord d’Edmonton, est la première destination culturelle d’interprétation métisse au Canada, un lieu où on partage les traditions et l’histoire au moyen d’activités comme la raquette et la pagaie, selon la saison. Le site historique, qui s’étend sur 278 hectares de
terres près de la rivière Saskatchewan, était une importante zone d’habitation et de commerce pour les Métis au 19e siècle. Il abrite maintenant un centre culturel et un pavillon intime de 40 chambres.
«Nous y parlons de notre passé, de notre présent et de notre avenir», explique Juanita Marois, la directrice générale. Les visiteurs de partout apprennent donc l’histoire des Métis, mais ils explorent aussi la culture métisse contemporaine, y compris les arts et l’artisanat. Et les jeunes générations métisses en profitent aussi! «Les installations que nous avons construites à Métis Crossing ne sont pas seulement destinées aux touristes, ajoute-t-elle. Elles sont utilisées par nos communautés pour qu’elles fassent l’expérience de ce qu’il y a de mieux dans notre culture et que nous puissions redéfinir, ensemble, notre identité.»
En été, les visiteurs peuvent faire l’expérience de Paddle into the Past, une excursion au cours de laquelle ils descendent la rivière en canot moyen de transport utilisé pendant le commerce des fourrures au 17e et au 19e siècle pour voir certains sites historiques, notamment la colonie de Victoria, et pour apprendre l’histoire de la chasse et du piégeage que pratiquaient les Métis. Les visiteurs pourront également participer à des ateliers d’art traditionnel et explorer un parc où vivent des bisons. Ils pourront approcher les animaux répartis dans cinq enclos reliés entre eux et apprendre comment ces bêtes imposantes constituent le fondement de la culture métisse.
Selon Mme Marois, il est encourageant de voir des femmes autochtones occuper des postes de pouvoir dans l’industrie du tourisme. «La société métisse est matriarcale. Traditionnellement, les femmes ont décidé des actions à entreprendre et des déplacements de la famille, dit-elle. Les femmes ont la capacité de diriger à partir du cœur.» metiscrossing.com
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Qui dit automne dit randonnée. Les amateurs de vélo et de gastronomie sont choyés plus que jamais depuis le lancement de la nouvelle VÉLOROUTE gourmande entre Montréal et Sherbrooke. Ce parcours de 235 km, qui emprunte les trajets de la Route verte et du sentier Transcanadien, est ponctué d’une foule de haltes gourmandes: restaurants, cafés, vignobles, marchés publics et boutiques fines en tout genre. Le nouveau site web propose aussi plein de bonnes adresses à découvrir à longueur d’année. Des kilomètres de dépassements!
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L’autrice Joanna Fox, plume culinaire au Montreal Gazette et rédactrice en chef adjointe à ELLE Canada, promet de sauver les parents au bord de la crise de nerfs avec son nouveau livre LES P’TITS CRITIQUES. Consacré aux plats de tous les jours plébiscités par les pires critiques culinaires qui soient (les enfants de chefs!), ce collectif regroupe les recettes fétiches de toques vedettes partout au pays, notamment Fred Morin, Susur Lee, Caroline Dumas et Rob Gentile. On s’entend, les adultes se régaleront tout autant!
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Mille couleurs et mille saveurs de la région; par exemple la truffe blanche que l’on trouve dans les collines de San Miniatesi, avec sa couche externe lisse, de couleur jaune clair ou verdâtre, légèrement veinée avec une chair légèrement brun-noisette. C’est l’occasion de visiter le village de San Miniato, situé au sommet d’une colline entre Pise et Florence, avec sa tour symbolique, la Rocca di Federico II sur la Via Francigena. Ne manquez pas l’occasion de goûter la truffe blanche ou de participer à la foire nationale du marché de la truffe blanche des collines de San Miniatesi, qui a lieu chaque année les deuxième, troisième et quatrième week-ends de novembre. Des exposants locaux y présentent leurs produits et des chefs étoilés animent des démonstrations culinaires utilisant cet ingrédient important sur le plan nutritionnel.
Et puis il y a la farine de châtaigne de Lunigiana AOP (Appellation d’Origine Protégée), de couleur blanche à ivoire ; c’est une farine douce obtenue à partir de châtaignes des variétés locales historiques de Lunigiana, dans la province de Massa-Carrara. Farine au goût sucré et à l’arôme intense de châtaigne, à la texture veloutée au toucher et délicate au palais, elle est utilisée pour de nombreuses préparations : du célèbre pain Marocca, aux pâtes comme les lasagnes ou les tagliatelles, pour la polenta et pour le délicieux dessert castagnaccio. C’est une bonne occasion de découvrir la Lunigiana, une région historique entre la Ligurie et la Toscane cachée entre des vallées qui s’ouvrent au pied de deux chaînes de montagnes, les Apennins Toscans-Émiliens et les Alpes Apuanes. Traversée par la voie Francigena, la région regorge de cols de montagnes et de territoires frontaliers riches en anciennes colonies et châteaux au caractère unique.
Le Marron Mugello IGP (Indication Géographique Protégée) est un marron à la peau brun-rougeâtre et aux stries plus foncées bien définies. La chair est typiquement blanche avec une saveur agréable et est produite dans certaines municipalités au nord de la province de Florence. En automne, les châtaignes mettent en valeur
leurs bienfaits surtout lorsqu’elles sont grillées ou bouillies, mais elles sont également utilisées dans des plats traditionnels comme le castagnaccio, dans les savoureux marrons glacés ou transformées en farine. Une bonne occasion de découvrir le Mugello, connu comme une terre d’artistes conçue avec soin et cultivée avec amour. C’est la terre d’origine de Giotto, Beato Angelico, Andrea del Castagno et de la famille de ‘Medici. Il existe des fêtes dédiées à la châtaigne du Mugello dont la plus populaire est celle de Marradi dans la région du haut Mugello. Au sud de la Toscane, entre le Val d’Orcia et le sud de la Maremme, la châtaigne du Monte Amiata (IGP) est cultivée sur les sols volcaniques de ce volcan endormi. Dans le passé, les nombreuses éruptions du Monte Amiata ont donné naissance au tuf, un matériau lié à la civilisation étrusque. Glacée, séchée, transformée en confiture ou moulue et réduite en farine, les utilisations en cuisine de la châtaigne de Monte Amiata sont vraiment infinies. Bouilli ou rôti, c’est un accord parfait avec des vins de Muscat sucré, des glaces et des crèmes anglaises. Il y a de nombreuses utilisations de ces produits typiques ainsi que plusieurs recettes : castagnaccio, necci, beignets, polenta, pâtes fraîches (tortelli, tagliolini, pici), comme saveur ajoutée aux soupes et aussi dans la production de bière. C’est une terre fertile, verte en été et d’un feuillage de rêve en automne quand les champignons et les châtaignes abondent. Sur le Monte Amiata, il y a des fêtes dédiées à ces produits d’automne avec des parfums de châtaignes grillées et de cèpes partout. Parmi les nombreux festivals gastronomiques et œnologiques qui animent les villages de la région d’Amiata de fin septembre à début novembre, le Crastatone de Piancastagnaio, organisé entre fin octobre et début novembre, est le plus ancien événement de la châtaigne. À l’intérieur des murs de la puissante forteresse Rocca Aldobrandesca, les quatre quartiers ont installé des kiosques avec des produits typiques de la châtaigne, sans oublier les étalages d’huile d’olive et de vins nouveaux, les autres acteurs importants de la fête.
A ne pas manquer, la Castagna in Festa (fête de
PUBLIREPORTAGE
La Toscane, une région qui en automne se pare de magnifiques couleurs et de nombreuses saveurs à déguster et à savourer.
C’est le moment de récolter les raisins et les châtaignes, de presser les olives pour l’huile d’olive nouvelle ou encore de chasser la truffe dans des territoires uniques et authentiques. Tout cela peut être vécu en visitant l’une de ses villes d’art, ses villages riches en histoire ou ses ateliers d’artisans nouvellement découverts. C’est le prêt-àporter toscan, un équilibre parfait entre la nature et l’art, la beauté du territoire et un climat pour satisfaire tous les goûts et toutes les expériences.
la châtaigne) qui se tient en octobre dans la ville d’Arcidosso, avec des dégustations, de la musique, de la danse et des reconstitutions historiques. La ville de Santa Fiora célèbre également sa Sagra del Marrone (fête de la châtaigne), avec des kiosques où vous pourrez déguster des spécialités locales. Les deuxième et troisième week-ends d’octobre, la ville d’Abbadia San Salvatore accueille le Festival d’automne. L’accent est mis sur les fruits de la forêt, des châtaignes aux champignons, avec des déjeuners et des dîners dans différents quartiers du village. Sont également disponibles des randonnées guidées sur des sentiers de montagne et des excursions pour ramasser des châtaignes. Des marchés d’antiquités, de l’artisanat local et des produits typiques sont également disponibles. Une occasion unique de découvrir l’ancien village et ses traditions.
Les nuances dorées et vertes de l’huile d’olive toscane IGP, un produit de qualité certifié caractérisé par une saveur âcre, amère, fruitée et végétale. Cet or vert, comme on l’appelle communément, est produit dans différentes régions de la Toscane qui est riche de paysages et de terrasses d’oliviers qui descendent à perte de vue. Des collines de Florence et de Lucchesi aux collines d’Arezzo et de Sienne, à celles de la Lunigiana, de Montalbano et des Monts Pisani. Il existe de nombreux festivals pour célébrer l’huile nouvellement produite dans tous ces domaines.
L’automne est l’occasion idéale pour partir à la découverte des Strade del Vino (les routes du vin). Ce sont des routes qui traversent des territoires à forte vocation productrice (vin, huile d’olive, produits AOP et IGP) et offrent des attraits écologiques, culturels et historiques particulièrement importants. Visitez les 500 km de routes du goût et d’animations en septembre 2022.
C’est aussi la saison idéale pour découvrir les restaurants de la ferme à la table qui participent au projet Vetrina Toscana (Tuscany Showcase Project).
www.italia.it
@italiait
Dans la capitale allemande, on dit que les musées sont plus nombreux que les jours de pluie dans une année. Ça ne risque d’ailleurs pas de changer, puisque deux nouveaux établissements ont récemment été inaugurés (dont le Forum Humboldt) et que trois autres verront le jour d’ici 2026, parmi lesquels le Musée du XXe siècle!
Quoi voir ces temps-ci? LesseptvertusduBushidò , au Musée du samouraï, tout juste installé dans ses nouveaux quartiers de Mitte, jusqu’à la fin d’octobre. Les compositions photographiques de l’artiste polonaise Sylwia Makris mettent en scène 14 femmes et hommes représentant les principes de la «voie du guerrier», entre mythe et réalité.
Autre suggestion: Hollywood, un hommage à une époque glam qui n’est plus, au Musée de la photographie jusqu’au 20 novembre. Y sont réunis des clichés de photographes géants, notamment le Berlinois Helmut Newton, qui a signé les plus belles pages du VogueParis, et son épouse, June, qui travaillait sous le pseudonyme d’Alice Springs. L’exposition entretient la toute puissante fascination «La La Landesque». samuraimuseum.de, smb.museum, visitberlin.de
Douceur d’un climat printanier l’année durant, excellent rapport qualité-prix, paysages de mer et de montagne inspirants et connexion Internet ultrarapide: Madère, un archipel portugais ancré au large du Maroc, a tout pour plaire aux adeptes de la mobilité connectée.
Et pour cause: un projet pilote gouvernemental, renouvelé pour trois ans, offre aux télétravailleurs un espace de cotravail gratuit avec vue sur les flots, à Ponta do Sol, une adorable bourgade balnéaire située dans l’île principale de Madère. Ce projet leur apporte aussi un soutien dans la recherche d’un hébergement abordable et facilite leurs contacts avec la communauté d’affaires locale.
FUNCHAL, le chef-lieu, est toutefois un meilleur camp de base si on n’envisage pas de louer une voiture. Son centre historique, où foisonnent les bars et les bonnes tables, est compact, et l’offre d’excursions est variée. De là, on met le cap sur Porto Santo, une autre île d’origine volcanique, celle-là dotée d’une sublime plage de sable doré!
Toujours à Funchal, le récent hôtel NEXT BY SAVOY SIGNATURE a été pensé pour les nomades numériques. Le salon Network fait office de bureau. Toisant l’Atlantique, deux espaces piscines terrasses procurent de beaux moments de détente. Une appli permet entre autres de commander ses repas. Et les formalités d’arrivée et de départ se font sans contact. digitalnomads.startupmadeira.eu, hotelnext.pt
Texte CAROLYNE PARENT
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24 SEPTEMBRE — 23 OCTOBRE
Votre goût pour les échanges courtois vous empêche parfois de mettre vos limites. Pourtant, ce mois-ci, vous apprenez à faire preuve d’une franchise rafraîchissante. Ne sous-estimez pas le pouvoir d’une tenue bien choisie, qui vous donnera courage et confiance!
24 OCTOBRE — 22 NOVEMBRE
Si votre identité et les rôles qui vous sont assignés vous oppressent, n’hésitez pas à vous évader pour un instant. Quelles activités vous donneront l’impression de pouvoir ralentir? Quels qu’ils soient, vos moments de solitude vous aident à vous retrouver.
23 NOVEMBRE — 21 DÉCEMBRE
Quel est votre objectif le plus important? Diminuez les distractions, concentrez vos efforts et tissez des liens avec les gens qui vous aideront à avancer dans cette voie. La nouvelle lune du 25 octobre annonce une période d’accalmie après votre dur labeur.
22 DÉCEMBRE — 20 JANVIER
La rétrograde de Saturne vous invite à faire preuve d’une discipline de fer afin de perfectionner les talents que vous souhaitez mettre au service du bien commun. Vous réalisez que votre accomplissement personnel n’a pas de prix et témoigne plutôt d’un profond sentiment de cohérence avec vos valeurs.
21 JANVIER — 19 FÉVRIER
Même si vous vivez de grands changements dans votre monde intérieur, une sensation de renouveau vous remplit d’espoir et d’optimisme. Vos passions se réaniment et vous cultivez un sentiment de dignité personnelle. Brisez la monotonie du quotidien et préconisez les expériences qui vous laissent de la liberté.
20 FÉVRIER — 20 MARS
Au diable, la superficialité! Tout ce qui respire la vérité vous attire. Ce vent de lucidité vous donne le pouvoir de faire des choix difficiles et de miser sur les expériences qui vous ressemblent. Neptune, votre planète maîtresse, vous rappelle que si votre vie est un film, il est temps d’en réclamer le rôle principal.
21 MARS — 20 AVRIL
Les prochaines semaines mettent en lumière la qualité de vos relations avec vos plus précieux collaborateurs. Bien que vous tiriez une grande fierté de votre indépendance, Vénus vous offre une leçon sur l’importance de l’interdépendance. Le 25 octobre, la nouvelle lune vous rappelle que l’intimité est impossible sans vulnérabilité. Aurez-vous le courage de vous dévoiler?
21 AVRIL — 21 MAI
Ce mois-ci, vous ressentez le besoin de vous sentir utile. Vous avez beaucoup à offrir et Vénus vous invite à nourrir les relations dans lesquelles vous pouvez venir en aide à autrui. Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu? À qui votre expertise pourrait-elle profiter?
22 MAI — 21 JUIN
Quel était votre passe-temps préféré lorsque vous étiez jeune? Les transits d’octobre vous invitent à vous reconnecter avec votre enfant intérieur afin d’honorer votre besoin de jouer. Trouvez les partenaires de jeu qui illuminent vos journées et vous permettent de faire preuve de spontanéité.
22 JUIN — 23 JUILLET
Il est temps de retrouver un semblant d’équilibre en priorisant ce qui vous fait réellement du bien. Un cours de yoga ou une visite chez votre thérapeute serait tout indiqué afin de prendre soin de vous. Les aléas de Vénus vous suggèrent d’harmoniser votre espace intérieur pour en faire un endroit où vivre plus agréablement.
24 JUILLET — 23 AOÛT
Osez mettre votre orgueil de côté pour demander conseil, car ce conseil pourrait s’avérer extrêmement révélateur. La pleine lune du 9 octobre vous motive à casser votre routine et vous fait voir une situation sous un tout nouvel angle. Vous pourriez même retrouver foi en vous-même.
24 AOÛT — 23 SEPTEMBRE
Vous, qui êtes de nature généreuse et dévouée, acceptez-vous de recevoir aussi facilement que vous donnez? Que vous dit votre petite voix intérieure lorsque vous demandez ce qui vous est dû? Ce mois-ci, les planètes vous encouragent à croire en vos talents et à avoir la force de réclamer ce que vous méritez.
PSST! Pour une lecture plus précise de votre horoscope, fiez-vous d’abord à celui de votre ascendant, puis à celui de votre signe solaire, c’est-à-dire «votre signe». Si vous ne connaissez pas le premier, fiez-vous simplement au second.
Une quête constante pour élargir le spectre de ce qui est considéré comme beau est au cœur de la vision de Pierpaolo Piccioli, directeur créatif chez VALENTINO. Pour le lieu de sa présentation haute couture AUTOMNE-HIVER 2022-2023, il a choisi Rome, la ville où tout a commencé pour cette maison. Et la Place d’Espagne a été le théâtre de ce dernier défilé, constitué d’un collage coloré de pièces exquises. Comme d’habitude, le créateur a présenté ensemble les collections pour hommes et pour femmes, éliminant le genre de l’équation afin de se concentrer sur la véritable star de l’événement: les vêtements. Une robe surréaliste faite de roses rouges surdimensionnées a ouvert le bal, suivie de robes en chiffon plissé dans les teintes les plus vives, ainsi que des capes et des manteaux sublimés de plumes en organza produisant un effet de fourrure et de milliers de micropaillettes qui scintillaient lorsque les mannequins descendaient le grand escalier de la Trinité-des-Monts. Le travail des petites mains qui ont créé ces pièces singulières est au centre de chacune des collections qui font rêver Piccioli, et il permet une relation unique entre le vêtement et la personne qui le porte. Un tour de force que seuls les maîtres de leur art peuvent réaliser. Ce soir-là, le temps s’est figé au centre de la Ville éternelle lorsque l’histoire et la mode se sont réunies dans un spectacle époustouflant de magnificence.
Musique par RICHARD RODGERS
Paroles par OSCAR HAMMERSTEIN II
Scénario par HOWARD LINDSAY et RUSSEL CROUSE
Inspiré de “The Story of the Trapp Family Singers” de Maria Augusta Trapp Mettant en vedette UNE TRENTAINE DE COMÉDIENS, DANSEURS, CHANTEURS ET MUSICIENS Chorégraphies par STEVE BOLTON