Keleier 62

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Rétroviseur : C'était mieux dans le temps !

Jibidi 2 : C'est bien aussi maintenant ! Keleier n°62 - 2018|

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Édito

En ces temps du tout numérique et des réseaux sociaux, en pleine ère de l’information continue et mondialisée, Kendalc’h fait le choix de poursuivre l’édition d’un magazine en format papier. Parce que tout ne peut être instantané et éphémère, il nous semble nécessaire de conserver par ce biais la mémoire de ce qui nous anime et de ce que nous réalisons. Ce choix, nous le faisons aussi tout simplement car nous avons tous, un jour, ressenti le plaisir de nous plonger dans un ancien Breizh ou Keleier pour commenter les tenues, rechercher le nom des personnes sur les photos, pour parfois ne pas être d’accord sur telle date ou tel point de vue… L’article « C’était tout comme mieux dans le vieux temps », rédigé à partir d'anciens Breizh et courriers reçus, nous permet d’ailleurs de jeter un regard intéressant dans le rétroviseur. Cette revue régulière permet donc de créer un lien entre les générations, d’être une fenêtre sur les actions menées et d’ainsi illustrer de façon concrète l’engagement permanent de Kendalc’h en faveur de la transmission. Ce numéro du Keleier n’est donc pas qu’un résumé d’une année riche en évènements pour Kendalch et pour l’ensemble de ses groupes, c’est le témoignage d’une culture qui vit grâce à chacun d’entre vous. Qu’on se le dise : dès aujourd’hui, lisons-le, partageons-le autour de nous, laissons-le à la disposition de tous et conservons-le bien précieusement... Rozenn Le Roy, présidente de Kendalc’h

Astour, aet la téle pour tertous. Pamens, Kendalc’h chouézi d’avair cor son journa su du parchat. Pourqhi don ? Pour le hait. Qhel pllézi de fourgotë dans les parchets de d’aote fai, d’ervair les siens q’on déconaet, d’erlire des ghiments su des souetes q’ont décessë de monter su l’chaffaod ! Le Keleier aet come eune bone lichouseriy, t’as cor le sentiment ben du temps aprey l’avair rouchë. Pi, fao sonjë es aotes, vous pouez ben lou prétë votr limérot ! Mais dame, faora q’i erpaisse !

Beuzet eo hon bed hiziv gant an niverel hag ar rouedadoù sokial, ha koulskoude eo bet choazet gant Kendalc’h derc’hel gant embann ur gelaouenn baber. Rak pep tra ne c’hell ket bezañ berr dermen, eo pouezus kaout soñj deus ar pezh a reomp hag hon eus graet. Hag ur blijadur eo, neketa, furchal e-barzh niverennoù kozh Breizh pe ar C’heleier ! Ul liamm etre ar rummadoù eo ar C’heleier eta ha lakaat a ra warwel an oberezhioù savet gant Kendalc’h war-zu an treuzkas. Etre ho taouarn n’emañ ket just un diverrañ eus ur blaovezh leun a zarvoudoù, met un test eo dreist-holl ar gelaouenn-mañ eus hon sevenadur bev-buhez. Lennomp, lodomp ha miromp neuze ar C’heleier !

Traductions : Robert Raulo, Lena Kerhoas

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Keleier - magazine d’informations de la Confédération Kendalc’h

Directrice de la publication : Rozenn Le Roy • Directeurs de la rédaction : Mathieu Lamour et Robert Raulo • Mise en page : Youena Baron • Photos, si non-précisé, le plus souvent : Fred Harnois, Jean Le Goff, Jean-Claude Salin, Youena Baron, Mathieu Lamour • Photo de couverture : Dañserien Bro Klegereg, Meliaj 2018, Jean Le Goff • Aide précieuse : Françoise Raulo • Imprimé en 2000 exemplaires par E2P Imprim’ (Locminé) en novembre 2018.

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02 97 58 10 50 - confederation@kendalch.com 1 rue de Suède - Porte Océane - 56400 Auray

Horaires d’ouverture Du lundi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h (pas de permanence téléphonique le mardi matin)

Nous contacter Carole Le Mélinaire secrétaire-comptable  questions pratiques, inscriptions aux stages, adhésions, sorties... confederation@kendalch.com

Youena Baron chargée de communication  annonces sur nos médias, articles pour le Keleier communication@kendalch.com

Mathieu Lamour directeur  gestion de projets, partenariats, vie associative direction@kendalch.com

Jonathan Le Guennec chargé de diffusion Heritaj, Pikett’, festivals, commande de produits diffusion@kendalch.com

Sites web  kendalch.bzh : actualités de la confédération  heritaj.bzh : e-encyclopédie de la danse et du costume  famille-pikett.com : découverte de la culture bretonne pour les enfants  boutique.kendalch.com : produits culturels édités par la confédération

Sommaire Édito

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Contacts

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C'était tout comme mieux dans le vieux temps

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Partenaires

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Organigramme

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Vie du centre

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Treuzell 2

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Tradi’Deiz

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Meliaj

20

4 catégorie

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3e catégorie

24

2e catégorie

26

1 catégorie

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DaÑs ExcellaÑs

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Saint-Loup

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e

e

Des modes et nous

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Sparlenn et Chikolodenn

36

Ensemble choral de Bretagne

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Une année royale

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Suzanne Ploux

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Zhest

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SoÑj

47

Groupes enfants

48

La jeunesse

50

Jibidi 2

52

Nouveautés 2019

54

Agenda

55

Une nouvelle offre de formation

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Critiques de livres

58

Dalc’homp soÑj

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BrÈves

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Pendant ce temps-là en Finlande

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Pikett’

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Heritaj

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DOSSIER SPÉCIAL ▪ TEULIAD ARBENNIK ▪ PARCHET ESPECIA

Robert Raulo

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ans les boites d'archives dorment des feuilles un peu jaunies qui témoignent des préoccupations des cercles au démarrage du mouvement. En voici quelques extraits qui vous montreront les soucis, les inquiétudes, les espoirs, mais aussi les joies des groupes de cette période 1950-1970, voici un bon demi-siècle donc…

Des sous ! Sans surprise, c'est l'argent qui est la première préoccupation des cercles. Et, comme toujours, il est plus facile d'en faire porter la responsabilité aux autres. Donc à Kendalc'h. Qui ne fournit pas assez de sorties pour renflouer les caisses d'après certains… « Je vous serais très obligé de me faire savoir si vous avez l'intention de proposer au cercle de Callac quelques déplacements pour les fêtes d'été ou si nous devons considérer le cercle celtique comme ne dépendant plus de Kendalc'h » Callac, 1969 Cercle d'Erquy, 1958

« Je suis très peiné de vous dire que durant l'été 55 nous avons été délibérément "oubliés" puisque Kendalc'h ne nous a fourni aucun déplacement sinon celui des fêtes de Cornouaille où vont à peu près tous les groupes de Bretagne… et même d'ailleurs. Pourtant, en observant ce qui se passait chez les autres, j'ai pu constater qu'ils étaient en déplacement à peu près tous les dimanches et même, avaient, certains d'entre eux, le choix entre plusieurs directions... » Perros-Guirec, 1955 Réponse de Kendalc'h : « J'avais fait mon pos-

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sible pour vous avoir une sortie à Vannes le 7 août. Vous avez mis plus de 15 jours à me répondre, en plus votre réponse était négative… » « La question de notre affiliation est en suspens. J'espère qu'elle sera effective, mais en 1958, avec nos deux déplacements, nous avons travaillé pour les organisateurs, les transporteurs et pour Kendalc'h avec notre cotisation. C'est maigre… » Pléhérel, 1959


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« Cette année écoulée nous avons regretté de ne pas avoir eu de sorties de Kendalc'h. » Sainte-Pazanne, 1970 « Nous sommes étonnés de n'avoir reçu que 3 invitations pour l'année et d'autres groupes refusent des sorties. Quelques anciens me demandent de changer de fédération s'il n'y avait pas d'autres invitations. » Carnac, 1970

des déplacements intéressants. Je te rappelle que l'année dernière je n'en ai pratiquement pas eu, ma saison m'a rapporté 15 000 francs. » Erquy, 1959

« Je vous signale que nous n'avons encore que deux sorties cet été et que cela ne nous satisfait absolument pas… » Saint-Thois, 1971

Mais là, réponse de Kendalc'h : « Mon cher Claude, J'ai entendu dire deux ou trois fois que tu râlais au sujet des déplacements. Ta lettre me le confirme. Tu as eu en 1958 : Saint-Malo (les terre-neuvas), Paramé, Brest, Quimper, Saint-Quay, SaintBrieuc. C'est-à-dire que tu as été occupé tous les dimanches où nous avons un grand nombre de fêtes. En retenant les 10% de Kendalc'h, il te reste 88 000 francs en caisse. »

« Je compte sur toi pour me confier cette année

Curieusement, on n'a pas trouvé de réponse…

Et les sorties, justement ? Elles semblent être très attractives pour les jeunes. Dans les sous-entendus des textes, on

devine le plaisir d'aller voir ailleurs, de faire des rencontres, de se montrer et, pour certains de faire la fête. Un moment important : le repas.

A la soupe ! Comme de juste, l'un des moments importants au cours d'une sortie, c'est le repas. « Ceux pris en commun ne sont pas très copieux mais on y trouve de l'ambiance. Ceux pris au restaurant sont très copieux, mais sans ambiance. Nous souhaitons que les repas soient toujours pris en commun et qu'ils soient plus copieux ! » Cercle de Saint-Quay « Le casse-croûte qui a été servi, casse-croûte au pain et au pâté était absolument immangeable. J'estime que quand on demande un groupe pour remonter une fête, un peu de respect lui est dû et il ne doit pas être traité avec la même désinvolture qu'on traite, à tort d'ailleurs, un clochard. » Callac, 1969 « Moins de vin et suppression des apéritifs ! » Kevrenn Brest Sant-Mark, sans date

Cercle celtique de Carnac dans les années 1970

« Moins de vin et suppression des apéritifs ! » Kevrenn Brest Sant-Mark

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Cocarage « Pour le festival des cornemuses, nous avons voyagé avec Dinan qui nous a pris au passage. Nous avons été acceptés dans le car. Alors que des personnes de Dinan non participantes au festival disposaient de fauteuils confortables, nous avons pu nous asseoir sur des strapontins ou rester debout. » Lycée de Guingamp, 1960 « Vous nous demandez de prendre le cercle de Guingamp… je ne tiens pas à mettre les enfants en rapport avec des "noceurs" et des indisciplinés qui ne font que jeter le discrédit sur la Bretagne. » Responsable du groupe folklorique de Bon-Secours, 1960

« S'il était possible nous serions heureux de ne pas voyager avec le cercle de Douarnenez. Chaque fois l'an dernier nous avons été mis en retard à cause des Douarnenistes qu'il a fallu, une fois au moins, attendre deux heures. » Pouldergat, 1956 « La première année de la fondation de notre société, nous avons fait des sorties en commun avec d'autres groupes. Nous cherchons, vu l'âge de nos sonneurs, à rentrer le soir à Quimper à une heure convenable. Or, nous avons toujours été roulés malgré les assurances données à l'avance par ces groupes, ce qui nous a valu des accrochages avec les parents de nos gosses. » Bagad du Moulin vert, 1955

Et durant la fête, ça se passe comment ? Oh, assez bien dans l'ensemble, mais il y a toujours des accidents. Et là, la commission de discipline intervient (voir Keleier précédent). « Le comité des fêtes de Gourin proteste parce que la Kevrenn de Rennes avait annoncé 20 participants mais ne se présentait à Gourin qu'à 10. et en plus, ces derniers qui avaient déjeuné refusaient de participer au défilé. » Comité des fêtes de Gourin, 1964

Cercle celtique de Josselin, avant 1958

« Il a d'abord fallu attendre quelques membres du groupe qui buvaient leur café à 14h30 (ils s'étaient mis à table à midi). Ensuite, pour les productions sur le podium, il a fallu courir après quelques éléments qui s'étaient dispersés alors qu'ils savaient qu'ils devaient danser. Et puis, quand on porte un costume, on ne se bécote pas dans la rue. Si ça leur démangeait ils n'avaient qu'à rester chez eux… ou louer une chambre ! » Comité des fêtes de Quiberon à propos du cercle de Josselin, 1958 « Le 9 août, à la fête des cormorans, de Penmarc'h, ce groupe annoncé à 24 s'est présenté à 10 dont 3 filles. » Commission de discipline à propos de Pont-Labbé 6 | Keleier n°62 - 2018

Un qui n'était pas, mais alors pas du tout content : le président du cercle celtique de Cherbourg qui avait invité la Kevrenn de Rennes pour la SaintYves de 1966. Extraits ! « Le déjeuner en commun au cercle fut très bruyant, mais ce n'était rien auprès du concert qui nous attendait au repas du soir… L'après-midi, le spectacle ne dût son succès relatif qu'à la présentation impeccable des cercles de Concarneau et de Cherbourg. Rennes mit à profit son temps libre pour : • se rapprocher du bar, évidemment • se mettre en valeur au fond du parc en jouant par petits groupes isolés • se quereller avec une équipe de "blousons noirs" • présenter un programme, disons moyen, eu égard à la valeur de l'ensemble. J'en passe pour arriver au final : le triomphe des sonneurs. Deux ou trois, parmi les plus fatigués sans doute, ont jugé préférable de se faire reconduire au cercle en voiture. Je les en remercie profondément car ils ont certainement simplifié le travail auquel je me suis livré par la suite. Quelques-uns ont rejoint leur groupe. Seuls deux tambours se sont obstinés à confondre la SaintYves avec le carnaval de Rio. Les yeux hagards, se traînant péniblement, titubant, se mêlant à la foule, bousculant les groupes d'enfants… » Gageons qu'il ne les a pas réinvités l'année suivante ! « Un incident que j'estime fort regrettable a eu lieu pendant le triomphe qui clôture les fêtes de Brest. Incident qui a provoqué bien des discussions et que je crois devoir porter à votre connaissance. Pendant que le cortège défilait devant la tribune d'honneur, des jeunes gens se sont détachés des groupes et ont jeté sur les officiels des paquets de tracts signés "MOB". C'est volontairement que j'utilise le mot "jeté" et non le terme "distribué". Il


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est difficile de comprendre le but recherché par une semblable "distribution". Il n'est pas pensable que l'Amiral qui reçut en pleine face l'un des paquets ait été conquis par les arguments ainsi présentés alors qu'il ne faut pas oublier qu'il est le grand patron de Lann-Bihoué et peut du jour au lendemain agir de telle sorte que le bagad de la marine ne soit plus qu'un souvenir… »

La plupart des groupes semble assurer des prestations de qualité et certains le revendiquent haut et fort : « Pour la tenue et la moralité, nous ne craignons personne et je ne conseille pas à quiconque de venir chatouiller les oreilles de nos gars dans ce domaine. » Auray, 1957 Non mais !

Et les costumes, alors ? « On devrait réagir vigoureusement contre l'uniformité des costumes féminins dans les cercles. Un groupe de personnes revêtues de costumes identiques dans les moindres détails font plutôt figure de pensionnat. » Saint-Quay « Je demande aux autorités de Kendalc'h de refuser l'accès à la fédération à tout groupe autre que celui de Plougastel qui portera le costume de Plougastel, bleu, vert ou mauve… » Plougastel, 1958 Note : Brest Saint-Marc et le lycée de Brest l'avaient déjà pris et le groupe de Perros voulait aussi habiller ses enfants à cette mode. « Je ferais observer aussi que notre costume, s'il n'est pas ou n'a pas l'avantage d'être paré de broderies est strictement irréprochable. A mon avis, il est sans doute préférable pour nos visiteurs de voir 14 costumés que 30 déguisés. Et il y en a… Et pour ceux-là, pas d'amende. Soyez au

Sortir, oui. Mais…

nombre de 18 aux fêtes folkloriques, c'est tout ce qu'on vous demande ! Et la Bretagne ira mieux ? Félicitations ! » Le Guilvinec, 1963 On sent bien que le rouge commence à lui monter au chapeau ! « Un nouveau groupe folklorique vient de se former à Noyal-Pontivy… Hier, le nouveau groupe s'est produit pour la kermesse paroissiale dans une tenue qui nous a produit un choc puisqu'il adopte notre tenue "moutons blancs"… Nous aimerions savoir si un groupe voisin peut adopter un costume déjà pris par un groupe existant. Nous attendons votre avis éclairé… » Kerlenn Pondi, 1967

« On devrait réagir vigoureusement contre l'uniformité des costumes féminins dans les cercles. » Saint-Quay

« Les comités des fêtes se servent de nous comme des mercenaires alors que c'est pour la formation de nos jeunes et pour la Bretagne que nous travaillons. » Bourbriac, 1966

« Nous ne voulons plus de défilé-déguisementmusée marchant ! » Brignogan, 1970 « Nous ne voulons absolument pas que la danse devienne le privilège d'une minorité qui s'en servirait uniquement pour organiser des spectacles. Nos danses sont faites pour être vécues, pas pour être vues. » Le Conquet, 1968 « Nous ne voulons plus de défilé-déguisementmusée marchant ! » Brignogan, 1970

« Le travail populaire que l'on fait grâce aux festoù-noz est beaucoup plus intéressant que ces fêtes qui consistent à exposer des costumes irremplaçables sous la pluie comme on l'a fait l'an dernier pour faire plaisir aux comités des fêtes. » Loeiz Roparz pour le cercle de Poullaouen, 1959

Cercle de Poullaouen, 1959

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Cercle de l'Île de Groix avant 1969

Mais pourquoi tant de cris ? Vu de notre époque, on peut se demander si les cercles de cette période ont de quoi râler. Parce que, des fêtes, il y en a tout de même un paquet ! cette lettre de Kendalc'h au bagad "La Maillette" de Locminé (en 1965) en témoigne : « Je reçois ce matin votre lettre m'annonçant l'intention du bagad d'organiser une manifestation le 8 août prochain avec 9 ou 10 groupes. Je suis assez étonné surtout après vous avoir fait part des difficultés qu'il y a à faire de nouvelles fêtes à cette date puisque nous avons ce jour : • Morlaix : 20 à 25 groupes • Paimpol : 10 • Port-Navalo : 7 • Dinan : 20 à 25 • Penmarc'h : 15 • Tréboul : 5 Et nous avons réussi à ce que Vannes recule sa manifestation. Ce qui fait que, bien sûr, les passages sont courts : Morlaix peut demander entre 5 et 6 minutes de prestation car il y aura 20 groupes. » « Je vous informe que notre calendrier des déplacements est complètement retenu cette saison jusqu'en fin septembre. Une seule date reste libre, le 1er juillet, que nous gardons pour mettre

nos éléments au vert et mieux permettre de se reposer… » Kerlenn Pondi, 1956

Et pourtant, ma pauvre, c'est pas commode avec les jeunes de main'nent ! « Il n'y a pas vingt membres au cercle, pas plus qu'il n'y a de fonds. Il n'est nullement dans mon intention d'aller faire du racolage la veille d'une fête. Accepterais-tu dans un cercle une jeune fille qui n'accepte de porter le costume que si elle n'a pas à traverser la ville ou un jeune homme qui ne vient aux réunions que dans la mesure où une certaine jeune fille s'y trouve et inversement… » Cercle de Guingamp, 1958 « Personne ne veut prendre la direction du cercle. Il est vrai qu'avec la mentalité actuelle des jeunes, c'est une bien grosse responsabilité… » Cercle de Groix, 1969 « Les jeunes sont difficiles à l'heure actuelle. " Le grave Léonard fuit les plaisirs du Diable " disait le poète. Eh bien, en 1961, il se rattrape le grave Léonard ! » Plouguerneau, 1961

Bagad Boulvriag, 1972

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« Quel mal pour le recrutement des jeunes… » Callac, 1968

« Notre groupe n'est pas des plus florissants. Devant cet état de chose nous sommes en train de refaire le groupe en allant faire des répétitions dans les écoles ou dans le foyer des jeunes. Nous avons vu pas mal de jeunes d'autres cercles et d'après eux le problème est le même : des filles, il y en a bien assez mais des gars on ne trouve pas comme on le souhaite. Les gars, la plupart d'entre eux, jouent dans les équipes de foot ou autres sports. Il y a tellement de choses aujourd'hui… » Bourbriac, 1972


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« Le groupe d'enfants est un stimulant pour les grands et c'est par eux que nous avons vraiment remué la population. » Jans, 1970

Et pourtant, les enfants… « Le groupe d'enfants est un stimulant pour les grands et c'est par eux que nous avons vraiment remué la population de Jans. » Jans, 1970

Cercle de Jans, 1970

« Notre concours scolaire existe depuis 15 ans. » Le Pouliguen, 1967 « Les répétitions du groupe enfants ont lieu le dimanche matin et le jeudi après-midi à 15h. » Muzillac, 1959

Je t'aime. Moi non plus… « Il ne faudrait pas cependant trop permettre à Paris de venir en Bretagne faire la morale aux Bretons de Bretagne. Cela tournerait mal. » Fougères, 1961 « Le groupe Beaumanoir ne fait pas partie de Kendalc'h je m'étonne de le voir figurer sur la liste des cercles celtiques. Il serait regrettable qu'un groupe n'ayant absolument aucune culture bretonne et ne cherchant pas à en acquérir représente la Bretagne à l'extérieur. » Cercle celtique de Josselin, 1956 Note : Beaumanoir était AUSSI de Josselin.

« Je te signale que nous ne tenons pas à sortir avec le cercle de Redon. N'importe qui, mais pas eux. L'expérience de l'année dernière nous a suffi. Arrange-nous avec Josselin ou le bagad Noémie Noë (sic). » Guéméné Penfao, 1958

Cercle des Bruyères de Saint-Brieuc, 1967

« Au cas où Concarneau nous demanderait pour la fête des Filets bleus, il est inutile de nous envoyer le contrat, le déplacement serait refusé d'office. Suite aux insultes que nous avait lancées en public l'an dernier sur le podium à Pont-Labbé, lors de la fête des brodeuses, Monsieur le délégué du comité des fêtes de Concarneau. » Pont-Labbé, 1965 Keleier n°62 - 2018|

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Monsieur l'curé n'veut pas… « Peut-être on ne suit pas beaucoup la tradition. Exécuter les danses comme le font les vieux de ces régions. Dans notre coin du Léon on n'a pas réussi à trouver des vieux qui sachent danser les danses bretonnes. Parce que, du haut de la chaire, les curés ont dit que les danses bretonnes étaient les danses du diable ! » Saint-Pol-de-Léon, 1963 « Suite à cette veillée, le clergé et la population sont d'accord pour la formation d'un bagad et d'un cercle à Plouescat. » Plouescat, 1965 « J'ai le regret de vous annoncer qu'il n'existe pas de cercle à Cléguer. Une personnalité religieuse en la personne de Monsieur le recteur a réussi à dissuader mes meilleurs éléments parce que dirigés par un civil… » Cléguer, 1961

« Si le recteur de Scrignac travaillait peut-être un peu plus auprès des jeunes, il comprendrait sans aucun doute un peu mieux les difficultés. » C'est un confrère qui le précise, voilà pourquoi nous ne donnons pas de nom. Par charité chrétienne, en somme. « L'abbé dirige tout, est au courant de tout, mais n'assiste jamais à rien. » Amicale des collerettes, 1956 « Décidément, c'est le bordel. Il faudrait que j'aie beaucoup de loisirs avec la fortune ad hoc. Ou on ne répond pas, ou la date ne convient pas. Ça n'a pas l'air d'intéresser ces messieurs-prêtres, seul Bourbriac fait un effort. Donc pas d'éliminatoires. Si seulement l'évêché pouvait interdire aux curés de s'occuper de cercles… » Trégor-Goëlo, 1958

Mais d'autres non plus ! « Je suis cheminot. Ici, un cheminot doit être contre tout ça. Vous devez me comprendre. On me l'a fait savoir… » Loudéac, 1965 « Le cercle a cessé toute activité à la fin du mois de septembre. L'administration de l'Amicale

Laïque, composée de gens aux idées très arrêtées nous considérait comme des arriérés. La subvention accordée chaque année par la mairie pour le cercle nous passait sous le nez. Pas de local, en dehors d'un placard. » Les Bruyères, Saint-Brieuc, 1967

Les grandes manœuvres… « Il m'écrit longuement aujourd'hui pour tout m'expliquer. Il se plaint du Bleun Brug dont l'emprise se fait de plus en plus sentir dans les veillées. Je crois qu'il faudra mettre les choses au point avec le mouvement. Nous n'allons pas tarder à voir s'organiser des journées "Ar Falz" réponse du berger à la bergère et la barrière que Kendalc'h avait réussi à abattre sera une fois de plus dressée… » Trégor-Goëlo, 1959

Bagad de Combrit, 1965

« Le développement de la crise que connaît Kendalc'h, les démissions successives d'Ar Falz, du Centre de Liaison, de la BAS, de la JEB, et, dans

un temps très proche celle du Bleun Brug, ont créé une situation très délicate… » Loire-Vilaine, non daté «  Que faut-il penser de l'attitude de Polig Montjarret actuellement ? faut-il le suivre obligatoirement et faire payer 18 000 francs de cotisation à BAS ? Est-ce que des petits détails de ce genre n'amèneront pas la division ? » Combrit, 1965 « Nous regrettons vivement que l'accord envisagé entre Kendalc'h et la BAS ne se soit pas fait sur la base du protocole élaboré à Pontivy et que notamment n'ait pas été respectée la spécialisation des deux fédérations. » Pont-Aven, 1966 Lettre à Polig Monjarret : « Je déplore la désunion dans les groupes bretons (cercles et bagadoù). Cette désunion sur le plan Bretagne se répercute sur le plan local et démolira notre groupe rural qui disparaîtra pour ne plus jamais revivre. » Bourbriac, 1966

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« D'autre part la sortie de Quimper a été acceptée par notre bureau sur une invitation de BAS qui arriva avant celle de Kendalc'h. » Brizeux, Lorient, 1967 « Nous recevons votre invitation Kendalc'h pour la fête de Toulfouen le 7 juillet prochain. Cette invitation fait certainement suite à notre conversation téléphonique du 24 mai où vous nous aviez déclaré être dans l'impossibilité de contacter le comité des fêtes de Quimperlé pour lequel, d'ailleurs, les engagements étaient clos… Devant l'impossibilité que vous aviez de nous rendre service, nous nous sommes adressés à la BAS qui a tout mis en

œuvre pour contacter le comité des fêtes de Quimperlé. Sous quelques heures, M. Micheau-Vernez nous confirmait notre invitation. En fonction de ce qui précède, nous avons signé notre engagement avec BAS et nous vous retournons votre contrat. » Saint-Malo, 1968

… et leurs conséquences. « Suite à une importante réunion tenue à Audierne le 24/11/68, les membres du cercle celtique An Askol Glaz ont décidé de cesser toute activité au sein de Kendalc'h. Avec nos sentiments les plus bretons. » Audierne, 1968 « Nous nous permettons de vous faire savoir qu'au cours d'une AG extraordinaire tenue le 28/02, le

comité directeur du cercle celtique a pris la décision de se retirer de la confédération Kendalc'h. » La Forêt-Fouesnant, 1970 « Le CA du cercle d'Outre-Ille réuni le 15 novembre a pris la décision de considérer le dit cercle comme démissionnaire de la confédération Kendalc'h. » Saint-Grégoire, 1971

Encore deux petites pour la route ? Même si elles sont un peu hors sujet, comment résister à ces deux petits extraits ? Pour le deuxième, par charité (bretonne, evel just) pas de nom de cercle, même s'il y a prescription… « J'ai lu avec attention la préface de Pierre Hélias qui déplore et déconseille la voix de tête chez les chanteurs. Voulez-vous lui demander de venir à l'une de nos festoù-noz (il y en a chaque semaine) et de nous donner un échantillon d'interprétation

orthodoxe ? Décidément les oreilles de la jeune Bretagne sont bien sensibles ! Le biniou bihan était trop aigu, l'adoption du bras n'a pas suffi, on recommande maintenant le doigté écossais. A quand le saxo ? » Plouyé, 1957 « Nous recevons ce jour votre lettre adressée à Pierre Mocaër, ancien président de Kendalc'h, décédé depuis de nombreuses années... »

Et v'la l'bout ! Je suis bien conscient que la méthode qui consiste à sortir des extraits ciblés des archives est contestable. "Pas d'analyse" diront les puristes avec un petit air pincé. C'est vrai votre excellence. Mais à Kendalc'h tous les adhérents ne sont pas nés un vendredi soir après les galettes, et ils sont capables de tirer leurs propres conclusions. Ces courts passages nous donnent une idée assez fidèle de ce qu'était le mouvement culturel voici 50 ans et plus. Des cercles qui naissent, des cercles qui meurent, certains qui souffrent pendant que d'autres affichent une santé florissante. Hier comme aujourd'hui. Mais si l'on va un peu plus loin, n'est-ce pas extraordinaire de constater que depuis un siècle, des femmes et des hommes, opiniâtrement, inlassablement, souvent sans aide aucune, s'acharnent à défendre cette culture qui nous singularise et par là-même nous rend universels ? Ils avaient la

volonté et ils ont ouvert un chemin. Bien sûr il y avait, il y a des conflits de personnes, des fâcheries, des envies… Mais tout cela n'arrête pas le combat de ces milliers de bénévoles pour ce qui fut méprisé, raillé et qui, grâce à eux, semble un peu mieux compris aujourd'hui. Mais qui reste encore fragile et si faiblement encouragé. On admire la coiffe mais on se méfie des idées qui sont dessous. « Le danger de l'effacement dans le partout pareil » disait Guillevic. C'est contre cela qu'ils se sont levés. De droite ou de gauche, ou de rien. Mais avec cette conviction qu'une certaine façon de voir le monde et la vie mérite d'être défendue. Doit être défendue. Hier comme aujourd'hui. Pas pour l'imposer, mais pour que l'on puisse la choisir, ou non. Librement.

Cercle Quic-enGroigne de SaintMalo, 1968

« Le biniou bihan était trop aigu, l'adoption du bras n'a pas suffi, on recommande maintenant le doigté écossais. À quand le saxo ? » Plouyé, 1957

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VIE DE KENDALC’H ▪ BUHEZ AR GEVREDIGEZH ▪ L’ANEY ICI

Partenaires Mathieu Lamour

La Bretagne peut s’enorgueillir d’un dense et riche réseau associatif. Dans le domaine culturel, les passerelles entre associations, collectivités locales et entreprises privées sont nombreuses. Pour valoriser nos partenariats, nous avons décidé de consacrer dans chaque Keleier une page pour apporter un focus sur ces collaborations efficaces et pleines de sens.

Nous avons collaboré cette année... Conseil régional de Bretagne Principal soutien et financeur de notre projet associatif, la Région Bretagne accompagne toute l'année les actions de Kendalc'h : présence des élus (Jean-Michel Le Boulanger, Kaourintine Hulaud, Mona Braz...) et des services (Culture, Tourisme et Patrimoine, Economie).

Fonds Leader

MAIF

Pour la première fois, grâce à l'Union Européenne, la Région Bretagne et le Pays d'Auray, Kendalc'h bénéficie d'un programme européen. Les fonds Leader permettront d'expérimenter sur le pays d'Auray le projet Tañvomp ar vro (Goûtons le pays).

2018 a vu naître un partenariat avec la MAIF, compagnie d'assurance très fortement implantée dans le monde associatif. Un partenariat plus développé, à l'échelle régionale, pourrait voir le jour dès 2019.

Ils nous ont aidés par des subventions ou des dons

Autour de Meliaj

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Meliaj a permis de développer de nouveaux partenariats notamment avec les collectivités du territoire (ville de Saint-Brieuc, Saint-Brieuc Agglo, Conseil département des Côtes-d'Armor).

Tamm-Kreiz Association incontournable du monde de la danse bretonne, TammKreiz a cette année valorisé le groupe Kaji, vainqueur du concours Interlycée à l'occasion du fest-noz de Meliaj. Tamm-Kreiz, BCD, War'l leur et Kendalc'h ont tous participé à la réalisation de vidéos tutorielles autour des principales danses de fest-noz. Des outils à découvrir dans leur toute nouvelle application mobile.


VIE VIE DEDE KENDALC’H KENDALC’H ▪ BUHEZ ▪ BUHEZ ARAR GEVREDIGEZH GEVREDIGEZH ▪ L’ANEY ▪ L’ANEY ICIICI

Adhérents

Réunions par collèges d’adhérents : Assemblée générale, Assises des groupes, Moniteurs enfants, Ateliers danse, Ateliers spectacle, Groupes championnat, Soirée des bénévoles

Secrétariat, compta Carole Le Mélinaire

Comm’, graphisme Youena Baron

Permanents

Diffusion

Jonathan Le Guennec

Organigramme Comités de pilotage Tradi’Deiz Meliaj

Treuzell Soñj

Vice-présidences Robert Raulo, Yvette Peaudecerf, Mickaël Avril

Bureau

Secrétariat

Hélène Danielo Adj. Christine Le Bris

Direction

Mathieu Lamour

Présidence Rozenn Le Roy

Trésorerie

Cyrille Hémery Adj. Xavier Le Vigouroux

Conseil d’administration Présidents des fédérations

Jacqueline Lecaudey-Le Guen, Philippe Imbert, Matthieu Le Bras, Patrick Buessler-Muela, Maïwenn Kervella, Jean-Pierre Thomin

Membres élus

Gilles Coër, Mathilde Gilet, Romuald Hervé, Frédérick Jégat, Anne Kerhoas, Martial Le Gloanic, Klervi Lintanf, Florence Lucas, Samuel Ouvrard

Porteurs de projet

Vice-présidence vie associative

Vice-présidence jeunesse et patrimoine

Vice-présidence événementiel et médiatisation

Commission Formation Yvette Peaudecerf

Commission Enfants-Ados : Mathilde Gilet

Commission Communication Mickaël Avril

Commission Costumes : Romuald Hervé

Commission Fêtes et festivals Rozenn Le Roy

Yvette Peaudecerf

Commission Ateliers danse Gilles Coër Commission Ateliers spectacle Patrick Buessler-Muela Commission Groupes Championnat Samuel Ouvrard

Robert Raulo

Commission Heritaj : Robert Raulo Editions : Robert Raulo Centre de ressources Bibliothèque : Hélène Danielo, Vidéothèque : Xavier Le Vigouroux, Photothèque : Robert Raulo, Valises de livres : Françoise Raulo

Mickaël Avril

Programmation centre culturel Hélène Danielo Décoration Youena Baron Diffusion des produits culturels Jonathan Le Guennec Keleier n°62 - 2018|

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VIE DE KENDALC’H ▪ BUHEZ AR GEVREDIGEZH ▪ L’ANEY ICI

Formations Kanomp Breizh Kanomp Breizh organise chaque année une de ses journées de formation au siège de Kendalc'h. Danses de la Renaissance Stage proposé par Ti Douar Alré et animé par Naïck Raviart. Formation BretagneCulture-Diversité Formation autour de la transmission de la matière de Bretagne. Jonathan Le Guennec y participait. Mardis de la Dañs Initiations aux danses bretonnes animées par André Arhuero et organisées par Ti Douar Alre.

Instances dirigeantes Le siège accueille les conseils d'administration et réunions de bureau de la confédération. Réunions des commissions Autour des enfants-ados, des costumes, de la formation, de la présentation des fêtes et festivals, du championnat, d'Heritaj. Réunions pour Auray-QuiberonTerre-Atlantique 12 réunions par an dans le prolongement de la cession gracieuse du terrain. AG de la Coop Breizh Prêt de salle aux associations partenaires du mouvement.

e r t n e l c e e i r V du cultu Accueil des stages Journée Pikett', Gérer et animer son association, Table-ronde des moniteurs enfants, Jurés scéniques stagiaires, Kendalc'h 56...

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Accueil de stagiaires Laura Servais (1 semaine), Kilian Le Lay (cercle de Guingamp, 1 mois) et Solenn Goiset (cercle de Vannes, 1 mois).

Sapin des dentellières Rendez-vous habituel de Noël autour des dentellières qui participent aux cours de Kendalc'h Morbihan.

Les étudiants de l'UBS Accueil à quatre reprises dans le cadre de la préparation de Treuzell 2, en présence de Soaz Le Hénanff et Jean-Michel Le Boulanger.

Ménage d'hiver Par une équipe de choc, efficace et toujours présente. Bricoleurs, pros du chiffon, amateurs de " Tetris ", il y en a pour tous les goûts !

Découvrir Kendalc'h Journée de présentation des activités et du fonctionnement de Kendalc'h pour des lycéens de Loudéac (classe de Sandra Nessah).


VIE DE KENDALC’H ▪ BUHEZ AR GEVREDIGEZH ▪ L’ANEY ICI

Répétitions de Poissy, Spézet, Auray, Zhest... Chaque groupe adhérent peut bénéficier du prêt gratuit de la salle d'activité. Répétitions de Nerzh ar Gerlenn Projet impulsé par Ti Douar Alre autour de la force du rond. Résidences d'artistes • Bagad Roñsed Mor pour son projet sur les Asturies • La GrOove Cie autour des arts de la rue • Spontus pour B.A.L. Résidence de Simon Cojean Dans la poursuite de notre collaboration autour de son one-man-breizh-show. Restitution publique de B.A.L. par Spontus Test grandeur nature avec en 120 participants vue de la première à Landerneau dans le cadre de Faltaziañ. Radio Bro Gwened Emission autour de la ville d'Auray et de ses acteurs. L'occasion de mettre en valeur Kendalc'h. Conférence par Breizh Amerika Autour de la culture Cajun et de la Louisiane. Conférence autour des collecteurs du vannetais Rendez-vous automnal et de grande qualité organisé par Ti Douar Alre. Tournage de la boîte à outils de Jibidi 2 10 enfants et ados de la Kevrenn Alre ont participé à cet après-midi de captation.

Présence constante de bénévoles hors-norme Nous le savons et le répétons, les compétences et l'énergie déployées par les bénévoles de Kendalc'h sont exemplaires et essentielles. On ne compte plus les jours de présence alréenne de Rozenn, Françoise et Robert, Hélène et Hervé, Yvette, Michel... Le siège c'est aussi cela un endroit où l'on se sent bien pour travailler au quotidien. Identification de vidéos anciennes L'occasion de réunir des piliers de Kendalc'h pour une journée de mémoire et de convivialité. Festival Architecture Ce festival consacré à l'architecture urbaine a été l'occasion de mettre à l'honneur notre siège en présence de Jean-Baptiste Robert, architecte, qui en a assuré la visite auprès de ses collègues. Expo de Joëlle Josselin Autour de ses œuvres qui font la part belle aux costumes des différents terroirs de Basse-Bretagne. Expo et conférénce "La fleur dans tous ses états" Créations en fleurs de cire de Maëlenn Mézac et tabliers du cercle de Theix Expo "Perserviñ" Autour des trésors collectés par la Kevrenn Alre et ses adhérents. Des pièces uniques qui ont attiré de très nombreux visiteurs. Expo "Eostiged 70 ans de créations" Des costumes quimpérois authentiques et des costumes de scène sur une cinquantaine de mannequins, accompagnés de photos de Pierre-Yves Perennes et Bernard Galéron. Keleier n°62 - 2018|

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ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Treuzell 2 Le dimanche 4 février 2018, la confédération Kendalc'h a organisé Treuzell 2 à l'Université de Bretagne-Sud de Lorient.

Robert Raulo

Pour la première édition, à Carhaix, le thème traité était "le processus de création artistique dans l'univers des danses traditionnelles". Un état des lieux en quelque sorte. Mais cela nécessitait d'aller un peu plus loin, et donc de réfléchir à la place du fait culturel breton dans la société moderne, et surtout d'imaginer sa transmission, sa réinvention, son avenir en somme... Onze étudiants en deuxième année du master "Métiers du patrimoine, politique patrimoniale et développement culturel" ont collaboré avec l'équipe de Kendalc'h. Ils sont intervenus dans le cadre de leur formation, surpervisés par deux enseignants : Jean-Michel Le Boulanger et Soazig Le Hénanff.

Problématique retenue

Les confédérations de danse et de musique Kendalc’h, War’l Leur et Sonerion comptent 40 000 adhérents répartis dans 400 associations, en Bretagne et ailleurs, alors même que les derniers témoins de la société paysanne traditionnelle ont disparu.

Dans une société contemporaine devenue citadine et mondialisée où l’individu prime maintenant sur le groupe, pourquoi les générations bretonnes successives s’approprientelles ainsi le fait culturel breton à travers les danses et musiques traditionnelles, pour l’interpréter, le réinventer et le transmettre ? Quels sens donner à cet ancrage culturel si singulier ? Et quel peut être son avenir  ? 16 | Keleier n°62 - 2018


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Morceaux choisis Jean-Michel Le Boulanger J’espère que dans les années à venir, de Corse ou de Bretagne, les ferments d’une diversité enfin reconnue pourront se développer. En Bretagne ça veut dire que la question de transmission est une exigence pour que nous puissions apporter aux autres dans la mondialisation. Mais on apporte aux autres si on est soi-même. C’est ce que tente de faire Kendalc’h

Christophe Apprill Il y a énormément de personnes qui pratiquent la danse traditionnelle en France mais on ne sait pas combien. Il n’y a jamais eu aucune étude, aucun comptage là-dessus. On sait combien de personnes pratiquent tel ou tel sport mais pas la danse traditionnelle « la danse invisible, la danse sans qualité ». Ce serait 2 à 3 millions c’est-à-dire à peu près équivalent au sport. Nous sommes globalement dans une société où le toucher est illicite. On vit actuellement une véritable régression d’un point de vue moral, corporel, sensuel, sur le plan du toucher : puritanisme ambiant! La gêne vient d’abord de là.

Igor Gardes Le Cornouaille n’est pas un festival patrimonial. Notre culture change, bouge, grandit, se diversifie et s’invente au sein d’évènements comme le nôtre. Il est crucial de réfléchir à la manière que l’on a de montrer notre culture à ceux qui ne la connaissent pas.

Marcel Quiviger Il y a une dichotomie : une trop grosse différence entre ce que vous êtes et l’image que vous donnez. Les défilés des grands festivals comme Quimper ou Lorient sont pour les journalistes toujours la même chose : on y envoie le jeune stagiaire qui vient d’arriver. Car ce genre d’évènement est facile à couvrir : vingt lignes et des photos, qui sont toujours celles des enfants. A l’inverse, l’initiative de l’épreuve du défilé à Guingamp découle d’une bonne démarche qui va dans le bon sens.

Actes

Les actes de la conférence Treuzell 2 sont en cours de rédaction en vue d'une publication, avec réédition des actes de Treuzell 1. Vous y retrouverez la restranscritpion de toutes les interventions ainsi que les résultats de l'enquête menée par les étudiants.

Ce fut une belle journée, sans langue de bois. Dérangeante parfois, et certains en sont sortis un peu secoués. Mais n'est-ce pas le but de ce type de réunion ? Camper sur ses certitudes n'amène qu'à une routine sclérosante. Car la société évolue, les comportements évoluent. Si nous voulons toujours en être acteurs, ce ne sera sûrement pas en nous isolant. Une fois encore, Kendalc'h reste fidèle à son éthique : favoriser les échanges pour que vive notre culture dans un monde en mutation.

Les intervenants avec les étudiants.

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Tradi’Deiz D Championnat trad’

ix ans, une décennie, déjà ! Le temps passe et pas une ombre de lassitude, pas le poids du déjà-vu. Pour la dixième fois nous allons nous retrouver à Vannes au doux mois d’avril, le mois chargé de toutes les belles promesses et de toutes les espérances. Tradi'Deiz est devenu cette splendide fête calendaire, par ce qu’elle a de sacré, de sacralisé. Rien de convenu, ni monotone ni triste, mais un rite souvent joyeux, gai, toujours vibrant, emballant. Nous allons une nouvelle fois célébrer la danse traditionnelle bretonne, toujours la foi et la

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passion partagées de nos authentiques traditions dansées, chantées et instrumentales, toujours le beau, toujours l’émotion. De Clisson au Conquet, de Cancale à l’Ile Sein, avec les pierres et le ciment de ses territoires, Tradi'Deiz rejette d’un bloc tout individualisme si présent dans nos sociétés actuelles, la valorisation d’un individu sur un autre. Ici ce ne sont que de belles, fières et solides communautés vivantes qui se succèdent et créent avec leurs différences d’origine et d’expression, la force incomparable et inaliénable de notre magnifique entreprise. Michel Guillerme


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Laridé de la cÔte mode Carnac Landerneau - 19,33

Suite de ChÂteauneuf Saint-Evarzec - 19,48

Rond de Landéda Guingamp - 18,92

Koste ‘r c’hoed Bénodet - 18,83

Ridée de SaintGildas-de-Rhuys Argenteuil - 18,83

Ridée de Guillac Savigny-sur-Orge - 15,67

Avant-deux de long du pays de ChÂteaubriant Kerfeunteun - 18,67

Rond Mitaod Pluneret - 18,58

Gavotte Pourlet Saint-Evarzec - 19,67

Suite Treger Plougastel - 18,83

Ridée de Peillac Mûr-de-Bretagne - 18,25

Partez-quatre-chaÎnez Kerfeunteun - 19,17

Galop de Basse-Indre Paimpol - 19,17

Suite gavotte ordinaire du pays Kernevodez Trescalan-La Turballe - 19,17

Laridenn mod Baod Bénodet - 17,08 Suite Fisel Pontivy - 19,25 Avant-deux de LignéLes Touches Trescalan-La Turballe - 19,58

Photos JeanClaude Salin, Dominique Toloton, Jean-Pierre Masson, Gabriel Peaudecerf, Monig Loosen-Baron, Jean-Pierre Biger, Club Photophil Ploemel

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Robert Raulo, Youena Baron

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L

Epreuves scéniques des catégories 4-3-2-1

a confédération avait déjà mis en place les Dañsoù pour que les cercles de même catégorie aient le même jury et les mêmes conditions techniques. Malheureusement, au niveau public le résultat n'y était vraiment pas... D'où cette idée un peu folle : pourquoi ne pas réunir tous les groupes, sur un même site, pour avoir un véritable festival de la création scénique ? Un "Créa'Deiz" en somme ! Il y eut des grincements de dents (c'est évident), des moues dubitatives, des commentaires acerbes, des haussements d'épaules (ils sont fous ces Kendalc'h). Mais aussi des sourires, timides, mais sourires tout de même. Et si ça marchait ? Eh bien, foin des oiseaux de mauvais augure, cela marcha ! Pas sans mal bien sûr... Mais des conditions optimales : scène, son, lumière, présentateurs, vidéos, retransmissions, loges, et des groupes contents (si si, ils nous l'ont dit !), et du public. Alors les petits ou moyens bugs, on oublie. Ce sera mieux la prochaine fois, c'est promis ! Et Meliaj ne se fait pas en un jour... Rappelez-vous les réticences au début de Tradi'Deiz (et quand je dis des "réticences"...). Qui voudrait changer ça maintenant ? ALORS VIVE MELIAJ 2019 !


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

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e

CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Musique : Pontivy - 18/20 Le trio de chanteuses est indéniablement l’un des points forts de votre suite. Puissante douceur de caractère, infatigable ou presque, bouleversant contraste avec l’imposant bagadig. - E. Chouzier / Quel talent tout simplement ! Si jeunes et déjà si douées... - M. Videlot.

catégorie

Danse : Pontivy - 18.25/20 Vous avez choisi un répertoire de danses de votre terroir très bien maîtrisé et il va de soit que cela facilite l’aisance sur scène et de l’aisance vous en aviez.  - M. Flageul / Les danseurs ont répondu à cette demande avec simplicité et sincérité. La musique et le chant soutiennent avec aisance le programme dansé.  M-H. Conan-Le Baron.

Meliaj

Artistes : Savigny-sur-Orge - 18/20 J’ai apprécié l’originalité de la proposition, l’excellent décor simple et efficace, et très bien utilisé, et l’énergie globale qui se dégageait du spectacle. Beaucoup de plaisir. - S. Chambres / Vous avez créé un petit ovni danso-humoristique, avec seulement dix adultes. C’était très agréable à voir. - M. Faligot.

Costumes : Argenteuil - 17/20 L’ensemble concordait avec le thème présenté : des tenues de travail et de tous les jours, bien portés par tous avec un respect des morphologies de chacun.  - G. Fur / Les motifs différents, les étoffes différentes, les chaussons forment un ensemble intéressant par la bonne gestion des couleurs et des volumes.  - M. Le Gloanic Costumes : Plonéour-Lanvern - 17/20 En plus d’assurer beaucoup d’authenticité à votre propos, il permet d’en apprécier tous les détails de l’évolution des coupes, des formes et des détails propres à chaque époque de costumes (coiffures, hauteur de coiffes…) - M. Le Gloanic / Des costumes bien reconstitués pour les époques choisies, élégants, sobres, en adéquation avec votre thème, et bien portés par toutes.  - G. Fur

Photos Jean le Goff Jean-Claude Salin Jean-Pierre Masson Jean-Pierre Biger

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Ensemble : Plonéour-Lanvern - 18.50/20 Vous vous tenez, du début à la fin, à votre fil rouge, c’est bien. C. Postec / Votre choix de thème demandait aux artistes d’avoir en permanence une certaine tension dans le corps et dans le regard sur plusieurs tableaux. Bravo on y croyait - K. Punelle / Belle énergie, implication forte des danseuses, qui ont toutes tenu leur rôle pendant la durée du spectacle. - S. Nessah / Un très bon travail de l'ensemble des danseurs, une belle mise en scène de cette création et de bons jeux de scène, bien interprétés.  - Y. L'Hostis


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Trad’

Scénique

Général

17,46

17,81

17,67

Champion de Bretagne Champion scénique et trad’ 1er en ensemble et en costumes (ex-aequo) Acessit à la 3e catégorie

Pontivy ados

15,70 (pénalité)

17

16,48

1er en musique et danse Accessit à la 3e catégorie

Rennes GGB

14,04

16,09

15,27

Savigny-sur-Orge

15,46

15,13

15,26

1er en artistes Prix de la ridée de Guillac

Argenteuil

15,46

14,16

14,68

1er en costumes (ex-aequo) Prix de la ridée de Saint-Gildas

Moréac ados

13,25

14,88

14,23

Saint-Brieuc

16,08

12,44

13,90

Quintin

13,79

12,94

13,28

Sartrouville

14,50

12,38

13,23

11,89 (pénalité)

13,63

12,93

Plonéour-Lanvern

Pont-Aven

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23


3

e

CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Musique : Miniac-Morvan - 18/20 Ce duo de musiciens affûtés offre un son singulier immédiatement identifiable avec un très bon sens du groove, de l’arrangement. - F. Robbe / Du velours, très juste, pas une note à côté, des effets piano/forte réussis, la musique donne de la classe au visuel et le suit bien, et tout est géré à deux… - F. Le Bris

catégorie Meliaj

Costumes : Auray - 17/20 Les robes épousant parfaitement le corps de ces jeunes filles, les hauteurs de tabliers ainsi que l’installation des coiffes et lingeries dénotent de la rigueur souhaitée. - V. Simon / Vos costumes sont très beaux et portés avec élégance par tous. Les longueurs des robes sont impeccables. - A. Raulo Costumes : Miniac-Morvan - 17/20 Les costumes des hommes sont très bien, tant dans les tissus utilisés que dans les coupes - A. Raulo / Très belle reconstitution, variée, représentant un petit microcosme des différentes classes sociales probablement présentes à cette période. - V. Simon Danse : Paimpol - 17.50/20 On est dans un univers de réjouissances populaires, locales où la population fait bloc

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pour se divertir, on le sent remarquablement et aussi ce qui m’a positivement ému est cette montée continuelle en puissance et en ambiance. Je le redis le choix des danses est très finement pensé.  - M. Guillerme / Les danses sont correctement interprétées et vous avez cette belle capacité à passer de l'une à l'autre, d'un style à l'autre. - J. Lecaudey-Le Guen Artistes : Miniac-Morvan - 18.50/20 Dès le départ, vous nous amenez dans votre univers grâce aux immobilités installées sur scène.  - N. Jan / Tout était d’une qualité remarquable en véhiculant un sentiment de simplicité et de sincérité. - E. Chevaucher Ensemble : Miniac-Morvan - 18/20 La musique est vraiment porteuse du propos, belles relances de la vielle. Vous avez également judicieusement incorporé du chant afin de varier la couleur de l’accompagnement. - I. Quintin /L’écriture est impressionnante d’efficacité et de finesse. Les mouvements sont élaborés, variés, et ils s’enchaînent. - J. Rolland / L'espace scénique est bien géré et vos idées ont porté votre thème jusqu’à la fin. - R. Autret / Il y a une belle communauté au sein de votre groupe qui a permis une connivence entre les danseurs en totale adéquation avec votre spectacle... - S. Basset


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Trad’ Miniac-Morvan

15,97 (pénalité)

Scénique 17,44

Général 16,85

Champion de Bretagne Champion scénique 1er en musique, artistes, ensemble et costumes (ex-aequo) Accessit à la 2e catégorie Champion trad’ Prix du koste 'r c'hoed et du laridenn mod Baod Accessit à la 2e catégorie

Bénodet

17,58 (pénalité)

15,88

16,56

Mûr ados

14,94

16,21

15,70

Paimpol

16,86

14,38

15,37

Saint-Alban

14,69

15,19

14,99

14,78 (pénalité)

14,78

14,78

Guéhenno

14,25

14,42

14,35

Auray ados

14,33

13,31

13,72

1er en costumes (ex-aequo) Descente en 4e catégorie

Rennes CC

13,67

13,47

13,55

Descente en 4e catégorie

Carhaix

Prix du galop de Basse-Indre 1er en danse

Photos Jean Le Goff Jean-Pierre Biger

Keleier n°62 - 2018|

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2

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Musique : Clohars-Carnoët - 17.25/20 Certains climats ressemblent à du ECM et l'accompagnement est un peu jazz. Y. Dour / L’orchestre est varié, on sent l’habitude de jouer ensemble. - R. Talec

catégorie Meliaj

Costumes : Landivisiau - 18.25/20 Vous avez recréé des costumes à l’identique tant par leur coupe que par leurs matières. La silhouette est totalement semblable à vos iconographies.  - A. Séguillon / Je ne vais pas en écrire beaucoup plus, la perfection est pratiquement atteinte. - B. Thollas

Danse : Jans - 17.125/20  Tout au long de votre spectacle vous avez été fidèles à votre fil rouge en nous présentant des danses des trois terroirs de ces "Dames de Haute-Bretagne". Les terroirs et les danses étaient bien identifiables et le choix des danses correspondait parfaitement à votre thème. - R. Barbot / J’ai apprécié que vous présentiez différents pas et variantes sur une même danse, on sent que vous vous êtes réellement appropriés la matière. - E. Udo Artistes : Saint-Michel-Chef-Chef - 18.25/20 J'ai été bousculé à de nombreuses reprises pendant votre prestation. La qualité d'interprétation et surtout la justesse de jeu de chacun d'entre vous, conjuguées à la construction des spectacles

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et à la diversité des émotions touchées, font de votre spectacle une petite perle que je garde en mémoire pour longtemps. S. Cojean / Vous avez une très bonne conscience de l’espace scénique avec l’utilisation de tableaux magnifiques qui transcrivent à chaque fois un sentiment ou une atmosphère : la souffrance, la peur, la colère, la liberté... - G. Nicolazic Ensemble : Saint-Michel-Chef-Chef - 17.125/20 Le groupe a, de mon point de vue, été subtil dans la conception de son spectacle en abandonnant le port du costume traditionnel et en décidant de ne mettre en lumière qu’une partie des protagonistes de cette triste page de notre histoire. J’y ai vu un acte de résilience bien plus qu’une tentative naïve d’imitation. R. Helou / Ce spectacle, même s’il peut interroger sur la pertinence thème/lien avec la culture et la danse bretonne, ce qui a été mon cas, a le mérite de transporter, ce qui a été mon cas également malgré tout ! J. Lafond / Les danseurs, justement, sont un gros point fort : tellement différents, cabossés parfois, portaient le propos tellement fort, n’ont jamais surjoué, fait semblant, à croire qu’ils jouaient leur vie, pas du tout un rôle... - A. Menuet / Chaque élément de votre spectacle est réfléchi, jusqu’à la dépose de la corde, quasi seul accessoire mis en scène. - V. Péron


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Trad’

Scénique

Général

Lanester

17,48

15,98

16,58

Champion de Bretagne Champion trad’ Accessit à la 1ère catégorie

Saint-MichelChef-Chef

15,60

16,98

16,43

Champion scénique 1er en ensemble et artistes Accessit à la 1ère catégorie

Clohars-Carnoët

15,66

15,91

15,80

1er en musique

Jans

15,11

15,17

15,14

1er en danse

Landivisiau

15,69

14,28

14,84

1er en costumes

Vertou

16,22

13,81

14,78

Morlaix

14,77

14,77

14,77

13,62 (pénalité)

15,03

14,46

Châteaulin Le Faou Montfort-sur-Meu Malville

14,28

13,58

13,85

12,76 (pénalité)

13,55

13,23

Descente en 3e catégorie

13

13,26

13,16

Descente en 3e catégorie

Photos Jean-Pierre Biger Jean Le Goff

Keleier n°62 - 2018|

27


1

e

CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Musique : Pluneret - 17,50/20 La musique est en cohérence avec le sujet, les transitions sont travaillées. - L. Le Cotillec / Vous êtes certainement le groupe qui a le mieux exploité ses possibilités de couleurs musicales en variant les instruments et leur rôle (notamment les passages des bombardes en rythmiques, qui étaient du meilleur effet). - L. Betin

catégorie Meliaj

Costumes : Plougastel-Daoulas - 18,75/20 Les coiffures sont parfaites mais l'une des coiffes semble montée différemment, voir l'inclinaison ou le montage. - D. Labbé / Dans le vestiaire traditionnel, j’ai relevé un bel ensemble de coiffes, des coiffures soignées, de belles pèlerines et ensembles noirs, de beaux foulards imprimés… - S. Boënnec Danse : Cléguérec - 15,50/20 La danse, le danseur … c’était le cœur central de votre spectacle. Votre thème à la première lecture peut paraître somme tout empreint d’une certaine simplicité, mais vous avez su vous imprégner de l’essentiel : l’esprit du terroir. - Y. Peaudecerf / La prestation que vous nous avez présentée a été dans l’ensemble bien exécutée d’un point de vue de danse traditionnelle, autant sur le style que sur la technique. Les choix chorégraphiques n’ont pas ou peu déformé les caractéristiques des différentes danses. - J. Bozec

Photos Jean-Claude Salin Jean-Pierre Biger Jean Le Goff

28 | Keleier n°62 - 2018

Artistes : Cléguérec - 17/20 Dès le départ, et jusqu'à la fin, l'espace est maîtrisé, le public est captivé, les intentions sont justes et finement données, les corps sont précis, détendus et vivants. - A. de la Blanchardière / La ligne de front des « Nolwenn » et de Jacques est la démonstration de votre maîtrise de l’humour et de son rythme. Vous êtes les seuls à avoir proposé et maîtrisé de la sorte un trait d’humour. - C. Perraud Ensemble : Cléguérec - 18.80/20 Votre approche artistique est assumée, variant alternativement poésie et dynamisme. L’ajout de pointes d’humour et de fantaisie complète le tout. - Y. Busnel / Nous sommes plongés dans une atmosphère pesante et envoûtante avec ce chant mélodieux. Les deux chanteuses ont une telle prestance, se regardant comme si rien autour n’existait. Magnifique ! - S. Monfort / Un spectacle qui promeut, valorise et allie la culture musicale, orale, dansée et vestimentaire. Votre qualité de spectacle réside en un dosage fin et percutant de ces différentes composantes de la tradition. - H. Le Gall / «L’intégration du public n’est pas une idée nouvelle, mais ici, vous êtes allés bien plus loin que tout ce que j’ai pu voir, en intégrant réellement les spectateurs dans la chorégraphie. Ils ne sont pas que figurants, ils deviennent véritablement acteurs. - G. Herbert


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Trad’ Cléguérec

16,90

Scénique 17,25

Général 17,11

Champion de Bretagne Champion scénique 1er en danse, artistes et ensemble Accessit à la catégorie Excellence

Pluneret

17,82

16,50

17,03

Champion trad’ 1er en musique Prix du rond Mitaod Accessit à la catégorie Excellence

Landerneau

17,44

15,95

16,55

Prix du laridé de la côte

Plougastel

17,55

15,78

16,49

1er en costumes Prix de la suite Treger

Mûr-de-Bretagne

16,60

14,86

15,56

Prix de la ridée de Peillac

Poissy

16,85

14

15,14

Rambouillet

16,02

13,88

14,73

Guérande

15,10

13,80

14,32

Rostrenen

13,82

14,55

14,26

Kerfeunteun ados

13,33

14,30

13,91

Descente en 2e catégorie

Paris

16,32

12,02

13,74

Descente en 2e catégorie

Keleier n°62 - 2018|

29


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Ex

catégorie

Musique : Trescalan 18,50/20 Le temps de silence : c’est bien de l’oser pour une transition. Puis ambiance « Kusturica », et la musique m’apparaît en étroite relation avec la scène, changement de tempo bien maîtrisé, arrêt précis ! Ostinato avec notamment la vielle, ça nous fait une étincelle de timbre qui aère le propos ! - M. Toutous / Le son du groupe fonctionne bien, c’est coloré, varié, ça sonne ! Harmoniquement c’est riche. C’est bien écrit et ça colle parfaitement à la chorégraphie… en plus c’est drôle. » - J .Le Mentec

Costumes : Pontivy - 18,50/20 Très bel ensemble avec une présentation de dossier très illustrée, évitez par contre les cartes postales et privilégiez les photos de famille. - R. Labbé / Les coupes, les volumes, les couleurs, les hauteurs des robes, des tabliers, les coiffures, le port des coiffes, les bijoux … tout est en harmonie en vue de créer un groupe uni qui porte bien le thème du spectacle. - G. Fur

Dañs Excellañs

Danse : Trescalan - 18/20 En résumé, vous avez trouvé un bon point d’équilibre entre le travail chorégraphique, et la valorisation de la matière : la danse bretonne. Et, cerise sur le kouign amann, j’ai cru ressentir du plaisir à danser. - P. Jégou / La déambulation est assumée et sur le reste du spectacle, vous voulez valoriser le patrimoine de votre région. - A. Kerhoas

Les intermèdes étaient animés par Roland Becker.

30 | Keleier n°62 - 2018

Danse : Spézet - 18/20 C’est dynamique, stylé, et bien exprimé jusqu’au final flamboyant. - P. Jégou / De votre groupe émanent une belle énergie, un bel engagement, du plaisir à danser, de la gaieté. - A. Kerhoas Artistes : Kerfeunteun - 19,25/20 Vous présentez, dans une formidable unité de style, de superbes danseurs et danseuses qui maîtrisent une abondance et une richesse de détails très savoureux. Le groupe, bien aguerri, dégage un fort charisme. Un régal ! - G. Meunier / Il suffit que vous nous regardiez pour que nous soyons pris par cet ensorcèlement : « Admirez-nous, c’est Kerf »… Doit-on le regretter ou y adhérer ?  - S. Ouvrard Ensemble – Pontivy - 17,05/20 C’était fluide, léger, chaleureux. Vous nous emmenez dans différentes ambiances musicales, visuels sans heurts, avec finalement une certaine simplicité parfois, comme pour le chant du berger, ou avec toute l’ampleur musicale du bagad. - A. Mézac / Quelle artillerie ! Vous débarquez avec puissance, aplomb, ferveur… On ressent à travers votre spectacle le dynamisme et la cohésion de votre groupe. - F. Raulo /Belle idée que la danse sur le rythme du souffle, puis avec le marquage rythmique des pieds illustrant ainsi le souffle de la vie. - M. Gléver / Chaque geste s’avère subtil et la levée des corps avec des silences nous laisse le temps de rentrer dans l’univers souhaité par l’ensemble.  -S. Carnet


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Trad’ TrescalanLa Turballe

18,49

Scénique Général

17,38

17,82

Champion des Excellence Champion scénique (Dañs Excellañs) Champion trad’ (ex-aequo) 1er en musique, danse (ex-aequo) Prix de l'avant-deux de Ligné et de la gavotte Kernevodez

Kerfeunteun

18,49

17,14

17,68

Champion trad’ (ex-aequo) 1er en artistes Prix du partez-quatre chaînez et de l'avant-deux de Châteaubriant

Pontivy

18,17

17,30

17,65

1er en costumes - 1er en ensemble - Prix de la suite Fisel

Saint-Evarzec

17,54

15,75

16,47

Prix de la gavotte Pourlet et de la suite de Châteauneuf

Guingamp

17,92

15,44

16,44

Prix du rond de Landeda

Spézet

17,66

15,44

16,33

1er en danse (ex-aequo)

Moréac

16,83

15,72

16,16

Pommerit-le-Vicomte

16,53

14,92

15,57

Descente en 1ère catégorie

Saint-Nicolasdu-Pélem

16,70

14,64

15,46

Descente en 1ère catégorie

Photos Jean Le Goff Jean-Pierre Biger

Keleier n°62 - 2018|

31


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Saint-Loup Mathieu Lamour

De l'avis de tous ce fut une superbe Saint-Loup... Tout particulièrement du point de vue du comité organisateur ravi de la semaine mais surtout du week-end de festivités. Le public, le sérieux des groupes et la qualité des propositions étaient au rendez-vous ! Cette page est l'occasion de revenir sur la superbe création de la " compagnie du clocher ", qui nous invite à partager un moment sur sa place. "Une place... juste une place. Cette place pour se retrouver, pour danser, pour passer, pour se donner rendez-vous. Sur la place, tout s’y passe... rien ne s’y passe. Cette place, le jour, la nuit... l’attente, l’euphorie... Bref, une place... juste une place... La place du milieu du bout de la rue !" Voici en quelques-lignes le fil rouge proposé par l'équipe artistique de Strollad an Tour-Iliz.

Ce que Strollad nous en dit...

Photos : Jean Le Goff, Guingamp Photo Club

32 | Keleier n°62 - 2018

Comme tous les groupes, et tout particulièrement ceux d'Excellence, le cercle de Trescalan-La Turballe a sa propre personnalité artistique, sa vision de la danse bretonne d'aujourd'hui... Voici ce qu'il nous en dit : "Parler de tradition dansée, sonnée et chantée en Bretagne ou même ailleurs sans tomber dans le passéisme peut relever du défi. Au fond, qui sommes-nous ? Nous sommes au bout d’une chaîne de transmission d’un savoir, d’une culture dont les origines nous échappent. Nous sommes héritiers de millions d’hommes et de femmes qui ont enrichi cette tradition, chacun en son temps, chacun à sa génération ; sans jamais s’imposer la moindre limite, la preuve en est : l’incroyable diversité que nous connaissons... Et aujourd’hui, nous sommes un maillon de cette chaîne qui, nous l’espérons, aura le plaisir de transmettre également ses souvenirs. Des fonds anciens aux répertoires modernes, de la terre battue à la scène, cette tradition dansée, sonnée et chantée a toujours su s’adapter, évoluer et c’est assurément ce qui la rend vivante et vibrante. Nous pensons que la danse traditionnelle est portée aujourd’hui par des gens d’aujourd’hui.

Ce qu'un regard extérieur peut en dire... Pour la première fois, nous avions le plaisir d'accueillir dans nos jurys Gaëlle Courtais. Pendant longtemps Gaëlle a dirigé une compagnie de danse qui l'a notamment amenée à travailler avec le cercle An drouz vor de Port-Louis. " De mon point de vue, votre proposition relève d’une véritable recherche artistique assortie d’un ton décalé, ludique, et naïf, complètement assumé. Vous nous avez fait partager un véritable univers poétique, qui m’a évoqué celui de Jacques Tati. Clairement, vous avez atteint votre objectif : « la danse traditionnelle est portée aujourd’hui par des gens d’aujourd’hui ». Vous avez su intégrer les contraintes du concours en nous les faisant oublier. Etant plus habituée au domaine de la création contemporaine, j’ai particulièrement apprécié d’avoir « oublié » l’importance accordée à la présentation des costumes (comme un élément en soi au risque de figer un genre dans le passé) pour me concentrer sur votre propos. De fait, vous ne m’avez plus semblé « costumés », en raison de l’aisance et la force des interprètes (des hommes comme des femmes, ce qui mérite d’être souligné), soutenus par une mise en scène complexe, subtile et très fluide, qui se joue des stéréotypes de manière habile et non sans humour, renforcée par des choix musicaux cohérents. La fin m’a semblée plus fragile, amenée de manière un peu abrupte (venant rompre avec la fluidité générale du spectacle). Je me suis demandée si vous n’aviez pas écourté la présentation pour correspondre aux attendus du concours (plus exactement, la durée des passages). La dramaturgie du spectacle pourrait être renforcée dans la perspective d’atteindre un objectif : que les spectateurs ne soient plus tentés d’applaudir entre les scènes. Cet indicateur est important pour déceler les faiblesses d’un spectacle, lequel doit être perçu comme un tout et non des éléments ajoutés les uns aux autres. La plupart des transitions sont très bien gérées, tout s’enchaîne avec une aisance remarquable… Il reste quelques petits points perfectibles ! "


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Finale Moyenne scénique finale

Dérobée

Défilé

TrescalanLa Turballe

19,10

16,41

16,61

17,31

Pontivy

16,87

17,17

16,17

17,09

Kerfeunteun

15,07

17,86

15,28

16,86

Saint-Evarzec

13,90

16,40

14,86

15,85

Guingamp

18,30

14,54

14,72

15,73

Moréac

16,40

15,87

13,78

15,42

Spézet

18,53

14,71

13,73

15,42

Champion de Bretagne Champion scénique (Saint-Loup) Champion de la dérobée Champion du défilé

Pour la première fois, l'épreuve du défilé s'est déroulée en nocturne. L'occasion pour certains de revêtir leurs habits de lumière... L'épreuve de la dérobée, danse emblématique du festival, comptait pour la première fois dans la moyenne du championnat. Les groupes de Saint-Nicolas et Pommerit étaient invités en première partie de la finale. Fragments du week-end... La finale du dimanche s'est jouée comme toujours à guichets fermés. Bien vu le miroir Kendalc'h... ;-)

Photos : Guingamp Photo Club, Jean Le Goff, Jean-Pierre Biger, Mathieu Lamour Keleier n°62 - 2018|

33


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Des modes à votre service ! et nous

Romuald Hervé, Annaig Rapinel

Les participants à ce concours de costumes étaient invités à travailler sur le thème : "Artisans et artisanes, hommes et femmes qui travaillaient au bourg"

Photos en studio par le Guingamp Photo Club

Ce 18 août 2018 s'est déroulée la quatrième édition du concours Des Modes et Nous, rendez-vous qui fait tranquillement sa place dans le monde des passionnés, des curieux de la mode et de l’histoire locale. Dans un théâtre de Guingamp plein comme un œuf, six candidats sont venus nous présenter le fruit de leurs recherches et de leur travaux dans le domaine du vêtement traditionnel. Une année off pour la création contemporaine  ? Oui et non  ! Une seule candidature est arrivée à temps au secrétariat de la confédération, il nous a fallu donc prendre la dure décision de ne pas proposer pour cette édition le volet contemporain. Pourtant c’est la dualité du trad’ et du contemporain qui fait l’intérêt de ce concours, la mode ne doit pas rester figée, comme endormie. Le vêtement doit lui aussi être une source de création, un moyen d’expression au même titre que

la danse ou la musique. L’unique candidate de cette année, Delphine Le Poupon, est donc venue présenter son travail «  horsconcours ». Artisane nacrière installée à Tréguier, elle a choisi de travailler en s’inspirant des tabliers de Groix. Ce sont ensuite les candidats de la partie traditionnelle qui ont investi la scène verdoyante du théâtre, devant un jury studieux. Six propositions se sont succédées : Revival-Missillac ❶, Moréac ❷, Nathalie Sauvion de " Douceur des heures " ❸, Landivisiau ❹, Beuzec ❺ et Morlaix ❻. Si certains sont des habitués, pour d’autres c’était une grande première. Entre appréhension et timidité. Tous ont expliqué, détaillé leurs recherches, justifié leurs choix et leurs démarches. Même si le jury avait déjà lu et étudié les dossiers de recherche avant le concours, cet oral leur permet d’évaluer l’aisance, la maî-

1 34 | Keleier n°62 - 2018

2

trise du sujet présenté et bien sûr de voir les vêtements portés et présentés sur modèle. Après leurs 10 minutes de présentation, les candidats sont interrogés par le jury, sur différents aspects de leurs réalisations. Le jury était composé d’Annie Raulo, présidente du cercle celtique de Pluneret et lauréate de la première édition de « Des Modes et Nous », Paul Balbous, brodeur et passeur de points (rares sont ceux qui n’ont jamais croisé Paul !), Vincent Roussel, collecteur et collectionneur passionné et discret. Ses questions et ses commentaires ont sûrement permis à nos candidats de poursuivre leurs recherches. L’innovation de 2018 ? Nous avons donné la parole au public, auparavant simple spectateur des présentations et des échanges


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

entre candidats et jury. Après un début d’après-midi hésitant, le public à joué lui aussi le jeu donnant une autre dimension aux échanges. Après le passage sur scène, le marathon des candidats se poursuit. Comme toujours depuis la création du concours était organisé un véritable shooting photo sous les objectifs du Guingamp Photo Club, des prises de vue générales des tenues, des focus sur des détails de l’habillement, des photos posées ou plus "fun"... Encore une fois nos partenaires guingampais ont fourni de magnifiques clichés ! Après un défilé dans les rues, c’est sur la scène du Vally que les résultats on été proclamés : 1. Gwendal Jacob Landivisiau - « Sparlenn et Chikolodenn » 2. Annaëlle Mézac Revival-Missillac « Femmes travaillant à La Roche-Bernard fin XIXe début XXe » 3. Justin Guillon - BeuzecCap-Sizun - « Pomponne ou la petite bourgeoisie Pontécrucienne »

ThÈme 2019 L’an prochain, c’est le deuil qui vous fera travailler et nous espérons vous voir nombreux participer à cette prochaine édition  : chercher, trouver, écrire et parler de son costume c’est important pour transmettre nos connaissances et notre passion. « On ne connaît jamais tout sur les vêtements anciens et on a toujours à apprendre. C’est pourquoi il est souvent difficile d’écrire des affirmations, mais quand on est certain, il ne faut pas hésiter à l’indiquer. » « L’étude des costumes est sans fin mais c’est tellement passionnant. » Annie Raulo «  Les nombreuses questions qui subsistent attestent davantage de l’intérêt suscité par votre travail que d’éventuelles lacunes ! » « Le sujet était maîtrisé et la présentatrice dynamique et compétente ! » Vincent Roussel

3

4

5

6

« Bonne présentation et un bon point pour l’utilisation du breton pour nommer les différentes pièces des costumes. » Paul Balbous

Keleier n°62 - 2018|

35


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

SparlChikol enn etodenn

Gwendal Jacob

Extraits du dossier réalisé par Gwendal Jacob (Dañserien Lann Tivizio) sur deux costumes du Haut-Léon des années 1910-1920 pour le concours "Des modes et nous" dont il a remporté le premier prix en 2018.

La coiffe ne fait pas l’artisane ! « Artisan : • Travailleur indépendant, qui justifie d’une qualification professionnelle et d’une immatriculation au répertoire des métiers pour l’exercice, à son propre compte, d’une activité manuelle. • Personne qui pratique un métier manuel selon les normes traditionnelles. Le féminin, quoique rare, est normal dans le sens concret : c’est une artisane spécialisée dans la restauration de poupées anciennes. En revanche, dans le sens abstrait seul le masculin est usité… » Extrait du Petit Larousse

Images extraites du dossier présenté pour le concours.

36 | Keleier n°62 - 2018

On entend souvent parler des « coiffes d’artisanes », du moins dans les ouvrages et autres sources récentes. Nous utiliserons ici le terme de « coiffe de ville ». En étudiant les six dénombrements réalisés entre 1891 et 1921 l’appellation « artisane » n’est jamais mentionnée (pour les villes de Landivisiau, Roscoff, Saint-Pol-deLéon). On retrouve une multitude de métiers, de la cultivatrice à la repasseuse, en passant par la couturière et la professeur de musique. Si l’on se réfère à la définition du dictionnaire ci-dessus, la repasseuse et la couturière seraient donc artisanes. Portent-elles pour autant une coiffe différente des paysannes ? Difficile à dire !

La plupart des documents existants sur les commerces sont des clichés d’hôtels, de magasins de prêt-à-porter ou de bistrots. Bien que situées en ville, les femmes qui posent devant leurs commerces portent la coiffe paysanne. Il existe cependant des documents sur lesquels figurent des femmes portant une coiffe différente. Mais le manque d’informations et le peu de documents que nous possédons sur ces coiffes de ville ne nous permet pas de présenter cette guise. Dans ce dossier, nous présentons donc deux paysannes travaillant au bourg. L’une est commerçante à Guiclan, la seconde est gouvernante d’hôtel à Roscoff.


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Implantation géographique, limites des aires Guiclan et Roscoff sont deux paroisses du HautLéon, pourtant la mode vestimentaire y est différente. Guiclan appartient au pays Chelgen et Roscoff au pays dit « Chikolodenn » ou « pays de Saint-Pol-de-Léon ».

Pays Chelgen Le pays Chelgen correspond à la zone méridionale du Haut-Léon. Celle ci s’étend des limites du Trégor jusqu’aux confins des Monts d’Arrée. Le pays Chelgen est souvent associé au pays des

Juloded (riches paysans, fabricants et/ou marchands de toiles, qui ont connu leur fortune entre le XVIe et le XIXe siècle), puisqu’ils possèdent tous les deux quasiment les mêmes frontières.

Pays Chikolodenn L’aire géographique concernée est la zone du nord Finistère connue sous le nom de « ceinture dorée », région réputée pour ses terres légumières à forte rentabilité. Saint-Pol-de-Léon était la capitale économique et religieuse du Léon.

Histoire autour des costumes Commerçante de Guiclan Ce cliché date de 1911 et a été pris à Guiclan. C’est une famille de riches commerçants qui posent avec leurs domestiques. C’est la femme assise à droite qui nous a inspirés pour la reconstitution des habits.

Gouvernante à l’Hôtel de France de Roscoff Roscoff est très vite devenue une cité prisée pour ses établissements thermaux. Cette économie touristique a permis de développer les commerces des alentours, beaucoup de grands hôtels y ont notamment été construits. Ce cliché à été pris en 1918 devant l’Hôtel de France à Roscoff. Le personnel de l’époque se tient autour du directeur de l’établissement. C’est la gouvernante qui se tient debout sur la gauche avec un tablier à bavette blanc qui a retenu notre attention.

Keleier n°62 - 2018|

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ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Les vêtements Bien qu’ils soient issus de deux pays différents, les costumes présentés sont similaires. Les vêtements ont les mêmes caractéristiques, la coiffe bien sûr diffère. Images extraites du dossier présenté pour le concours. Photos en studio par le Guingamp Photo Club.

Le chemisier An hiviz Mode des pays Chelgen et Chikolodenn Le chemisier est en satin de coton noir ou imprimé (carreaux rayures, chevrons,…). Il n’y a pas de coupe réglementaire. On peut retrouver des manches dites « gigot » comme des manches droites, à col ou non, avec ou sans « bouffant » aux épaules. Le corps du chemisier peut être orné de plis " religieuse " sur la poitrine dans le sens de la hauteur et/ou de la largeur. On distingue une certaine évolution de cette pièce de vêtement : en 1910 la coupe est ajustée avec des chemisiers très cintrés voire baleinés, les coupes vers 1920 sont plus floues, avec des tissus parfois colorés. Nous avons pris le parti de présenter les deux modes avec le même type de chemisier pour se rapprocher le plus des clichés que nous avons retenus.

La jupe Al lostenn, ar sae Mode du pays Chelgen La jupe est la plupart du temps en satin de coton noir, la forme de la jupe va évoluer dans le temps. En 1910, les jupes sont encore assez amples, la ceinture est réalisée avec des tuyaux d’orgue. A partir de 1915, une nouvelle coupe apparaît : la coupe trapèze. Cette coupe rend la jupe plus près du corps au niveau des hanches. La jupe peut alors être taillée dans un tissu de couleur et être réhaussée de passementeries, rubans, dentelles sur le bas. Le modèle de jupe retenu pour ce concours est la jupe ample en satin de coton.

Mode du pays Chikolodenn Les modèles de jupes du pays Chikolodenn sont les mêmes que ceux du pays Chelgen. Notons toutefois que l’étude des iconographies nous permet de constater que les jupes sont plus longues du côté 38 | Keleier n°62 - 2018

Chikolodenn. Nous avons retrouvé un troisième modèle de jupe pour ce pays : mélange des deux premiers, la jupe prend une forme trapèze tout en ayant des tuyaux d’orgue dans le dos. Alors que les jupes amples sont froncées de petits tuyaux sur presque ¾ de la ceinture, ce modèle présente une trentaine de très larges plis (1,5cm) à l’arrière de la jupe. Ce modèle de jupe, très courant dans cette partie du Léon, donne aux femmes une silhouette différente du reste du terroir. Vu de face, la jupe semble former un tuyau droit alors que vu de côté on remarque que toute l’ampleur de la jupe est ramenée derrière. C’est ce dernier modèle que nous avons retenu, la jupe présentée est une jupe d’époque taillée dans un damas de coton noir.

Le tablier An tavaÑcher Les tabliers peuvent être réalisés dans une multitude de tissus, unis ou imprimés, avec ou sans bavette. Les tabliers peuvent être simples ou plus travaillés, par l’ajout d’un volant sur le bas, de poches, d’une ceinture en pointe, rehaussé de croquet. Pour certaines parties du tablier, le tissu est travaillé dans un sens différent (poches, ceinture, volant). L’étude de différents documents nous fait penser que sur les clichés d’époque, les femmes en tablier de coton blanc sont employées par l’établissement ou une famille. Les patronnes de commerces ou femmes de propriétaires préférent des tabliers en coton imprimé afin d’indiquer le rang de chacune sur les clichés.

Mode du pays Chelgen Le tablier choisi pour cette mode est un tablier en coton imprimé, rehaussé d’un volant, de croquet et dont la ceinture est en pointe.

Mode du pays Chikolodenn Le tablier retenu pour la mode de Roscoff est un tablier en coton blanc, à grande bavette.


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

« Des tabliers de coton blanc qui auront préalablement été apprêtés sont à disposition du personnel […] Si par mégarde un tablier viendrait à être souillé lors du service, le personnel est tenu d’aller le changer le plus rapidement possible pour ne pas incommoder la clientèle […] Il est interdit de conserver un quelconque autre tablier sous le tablier de service fourni par la maison. » Extraits des archives de « l’Hôtel de France »

Les coiffes Ar c’hoeffoù Mode du pays Chelgen La coiffe du pays Chelgen est appelée Sparl ou Tintaman. Elle est composée de trois parties : un fond rectangulaire, une visagière et un bavolet. Une paire de lacets plats en coton est cousue aux extrémités des passants entre le fond et le bavolet. Le fond de coiffe ainsi que la visagière sont bordés de croquet. Les cheveux sont ramassés en chignon serré. Un ruzerez, tresse de laine, vient s’enrouler sur le tour de la tête. Il a deux fonctions : bien tirer et serrer les cheveux mais aussi maintenir la coiffe. Celle-ci est donc posée sur le ruzerez, à l’aide des deux lacets croisés que l’on serre et qui viennent se nouer à l’arrière. Le bavolet de la coiffe est alors replié pour cacher les lacets. La coiffe est ici en filet, non brodée, mais aurait également pu être à cette période en tulle carré.

Mode du pays Chikolodenn La coiffe est appelée Chikolodenn, elle est composée d’un grand fond, d’une large visagière et de deux barbes (lasoù en breton) ainsi que d’un lacet de percale blanc indépendant ou passant dans une coulisse. Les cheveux sont ramassés en chignon tiré pour les plus anciennes. Les jeunes filles s’inspirent de la mode civile et leurs

cheveux forment alors un important gonflant sur le devant de la tête masquant le fond de coiffe. La coiffure est maintenue par un ruzerez sur lequel vient s’épingler le fond de coiffe. La visagière est repliée sur ellemême et épinglée au fond de coiffe. Le ruban de percale vient enserrer le bord du fond de coiffe et se noue à l’arrière de la tête par un noeud plat. Par un jeu de pliage et du lacet, les barbes vont alors s’écarter du visage. Elles sont réunies au niveau du cou par un noeud ou un pliage en triangle. Le repassage forme sur le haut du fond de coiffe deux petites cornes, « kerniel » en breton. A cette époque, la coiffe est la plupart du temps en tulle carré mais peut être également en filet ou en tulle rond. Certaines coiffes sont rehaussées de galon ou croquet au niveau de la visagière, plus rarement brodées.

Photos en studio par le Guingamp Photo Club.

Accessoires Rikoù Nous avons choisi de présenter les deux tenues comme sur les clichés d’époque. Elles ne sont donc pas en situation de travail mais de représentation. Les bijoux et accessoires font donc partie intégrante de la tenue. Ces ornements n’étaient pas forcément portés au quotidien comme l’indique cet extrait des archives de l’Hôtel de France : « Le personnel n’est pas autorisé à porter de bijoux personnels lors de son service sans autorisation de la direction ». On retrouve plusieurs bijoux et accessoires parmi lesquels : broches, sautoirs, montres, ceintures à boucle, torchons, fichus, manchoù (manches rajoutées par-dessus les manches du chemisier ou du corsage. Elles peuvent protéger comme anoblir la tenue).

Mode du pays Chelgen Deux accessoires ont été retenus pour la mode du pays de Landivisiau : un sautoir et une ceinture à large boucle.

Mode du pays Chikolodenn Deux accessoires sont également présents sur la tenue de Roscoff, une broche sous le col du chemisier et des manchoù blanches.

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ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Ensemble Choral de Bretagne Armelle Le Guillou

La fédération Kanomp Breizh réunit une vingtaine de chorales d’expression bretonne.

Un chœur d’exception pour servir les grandes œuvres chantées de Bretagne L’Ensemble Choral de Bretagne, un chœur amateur exceptionnel par les chanteurs qui le composent et par le répertoire en breton qu’il met en lumière. Formé à l’occasion des dix ans de Kanomp Breizh en 2014, il est composé de 120 chanteurs et chanteuses issus de seize chorales membres de la fédération. Ces passionnés de chant breton se retrouvent en Centre-Bretagne en provenance de toute la Bretagne, depuis Ploudalmézeau jusqu’à Nantes pour travailler des œuvres d’envergure du répertoire breton. Première œuvre à son répertoire, la cantate Ar Marh Dall (Le Cheval aveugle), de Job an Irien et René Abjean a été portée par le chœur de 2014 à 2017 au cours d’une série de concerts dans les fêtes, festivals et sur les scènes de Bretagne. Avant même la fin de l’aventure Ar Marh Dall, de nombreux membres du chœur ont fait savoir à la fédération qu’ils souhaitaient voir se poursuivre le chemin de l’Ensemble choral de Bretagne. Outre que le plaisir de chanter de « grandes œuvres » au sein d’un groupe important est différent de celui de chanter avec ses compagnes ou compagnons de pupitre habituels, les chanteurs trouvent au sein

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de l’Ensemble choral de Bretagne la possibilité d’un approfondissement de leur pratique de choriste, en plus d’un soutien en technique vocale. Ils découvrent également le travail en autonomie entre les répétitions grâce au matériel de travail fourni par la fédération. De retour dans leur chorale, les membres de l’Ensemble choral reviennent avec de nouvelles connaissances, une pratique enrichie et approfondie dont ils partagent les bienfaits avec les autres choristes. Les répétitions de l’Ensemble choral de Bretagne se révèlent également des moments de convivialité et d’échanges uniques. C’est là que l’idée de fédération des chorales devient réellement palpable pour les participants. Kanomp Breizh permet à ces chanteurs passionnés de différents horizons, membres de chorales de première, deuxième catégorie comme de groupes non classés qui ne se côtoieraient pas, de se rencontrer, de partager leurs expériences, d’échafauder des projets.


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Nouvelle cantate, nouvelle aventure

Jamais sans son ensemble instrumental

Depuis l’an dernier, une nouvelle œuvre est donc à l’étude : An Aval hag ar C’haliz (La Pomme et le calice) sur un livret de Patrick Corlay. La cantate écrite par sept musiciens de la fédération Kanomp Breizh n’a été jouée en public, en chœur mixte, qu’une seule fois, en 2007, au Breizh a Gan de Nantes. Aujourd’hui remaniée, réorchestrée, cette œuvre d’une poésie puissante est en passe de trouver une certaine notoriété et de toucher enfin son public. Les répétitions de l’Ensemble choral ont commencé au printemps 2018, puis fin septembre, avec les musiciens. Petit à petit, tel un puzzle patiemment assemblé, la cantate prend du relief, trouve ses nuances, sa personnalité s’installe. Et c’est une œuvre forte qui se dessine. Les huit tableaux impressionnistes dépeignent, à la manière lyrique chère à l’auteur alréen, la période du basculement de l’ancienne religion animiste des Celtes à la nouvelle religion chrétienne, au moment où elle a envahi la Bretagne et l’Armorique. L’auditeur se retrouve plongé au Ve siècle. Entre histoire et mythologie, il perçoit l’écho fougueux des combats et le vent sur les collines, qui lui porte les effluves d’encens des célébrations.

Pour cette cantate, Jean-Marie Airault a composé un ensemble instrumental qui saura porter le chœur et donner son élan à la cantate. Les partitions ont été réarrangées pour donner toute leur place à Loïc Padellec (uilleann-pipes), Ronan Pouliquen (bombarde), Bruno Toulemonde (violon), Jo Van Bouwel (flûte), Gwenaël Riou (orgue), Denis Guillou (basse), et Sarah Coent (harpe). C’est la combinaison des instruments et des voix qui permet au poème de Patrick Corlay de s’épanouir.

Un chef charismatique Solide à la barre de l’Ensemble choral de Bretagne, un chef de chœur à la personnalité attachante : Jean-Marie Airault. Musicien et chef de chœur d’expérience, Jean-Marie Airault accompagne les destinées de la fédération Kanomp Breizh depuis sa fondation, en tant que secrétaire du CA les premières années sous les présidences de René Abjean et de Claudine Samson, puis en tant qu’administrateur représentant la commission des chefs de chœur. Lui-même choriste depuis l’enfance, Jean-Marie Airault porte au cœur depuis toujours le développement de la pratique du chant choral amateur. Il a notamment été chef de chœur de plusieurs chorales de Kanomp Breizh, telles que Kan Awen et Mouezh Bro Konk. Mais il est surtout connu pour être depuis 1993 le chef fondateur du chœur d’Hommes de Bretagne, Mouezh Paotred Breizh, dont l’excellence a été saluée cette année par un cinquième titre de Champion de Bretagne, lors du Championnat de Bretagne au Festival Kann al Loar de Landerneau. Lorsque Kanomp Breizh a décidé de fonder l’Ensemble Choral de Bretagne, en 2013, c’est tout naturellement qu’elle s’est tournée vers Jean-Marie Airault pour en assurer la direction.

Des concerts et un CD… et plus encore à venir Après une création au Breizh a Gan de Quintin, l’Ensemble choral de Bretagne se retrouvera à la mi-février à Carhaix pour un week-end d’enregistrement, en l’église de Plouguer. Il est possible de réserver son CD en souscription dès décembre 2018. Deux soirées exceptionnelles sont d’ores et déjà programmés à Vannes puis Plœmeur, les 18 et 19 mai 2019. Intitulés « Le Dragon et l’hermine » ces concerts dédiées aux relations Bretagne – Pays de Galles proposeront en première partie l’orchestre des pompiers du Morbihan qui interprétera des airs gallois et celtiques célèbres. En seconde partie, la cantate sera chantée par l’Ensemble choral de Bretagne, pour terminer par le Bro Gozh interprété par le chœur et l’orchestre, rejoints par les enfants des écoles qui l’auront travaillé au long de l’année scolaire. La cantate est disponible à la programmation pour les fêtes et festivals de la saison 2019. La vie de l’Ensemble Choral de Bretagne se poursuivra au-delà de la tournée An Aval hag ar C’haliz. Il est du devoir de la fédération continuer à donner matière aux chanteurs à approfondir leur pratique et de proposer au public de nouvelles œuvres. Kanomp Breizh assume la mission de promouvoir les poètes et compositeurs bretons du XXIème siècle. Une nouvelle cantate a été commandée. Le secret de cette création est encore bien gardé. Un beau poème, une belle légende… De nombreux moments mémorables en perspective pour des chanteurs, des musiciens et un chef, toujours motivés.

Breizh a Gan 2018 Dimanche 2 décembre 2018 à 15h Basilique Notre-Dame de Délivrance de Quintin Première partie : Kanomp ar Vro Sant Brieg, Kanerien ar Goëlo et Mouezh Paotred Breizh (champion de Bretagne). Tarif : 14€ sur place ou 12€ sur réservation via Kanomp Breizh ou achat à l’Office de Tourisme de Quintin et Saint-Brieuc ou sur francebillet.com

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Orianne Herry

V

ous les avez sûrement déjà remarquées lors de défilés, ces jolies filles toujours très bien accompagnées et autrement qualifiées de Reines. Vous les avez peutêtre même rebaptisées «  potiches  ». Et bien vous faisiez erreur car elles sont tout sauf cela ! Suivez-nous, nous allons vous expliquer ce qu’est une Reine de Bretagne en 2018. Mais avant ça, quelques dates. C’est en 1923 qu’a lieu la première grande élection des Reines de Bretagne à Quimper avec la volonté, déjà, de ne pas perdre la tradition du costume. Marie Guirriec est alors élue première Reine de Cornouaille à Quimper. Très rapidement, d’autres terroirs suivent le pas car la première Reine d’Arvor sera élue en 1928. En 2018, ce sont cinq riches terroirs de Bretagne qui sont représentés à travers ces élections : l’Arvor, la Cornouaille, le Léon, le Tregor et le Goëlo. Aujourd’hui, bien que chaque élection ait son propre règlement, elles se déroulent toutes selon le schéma qui suit. Les candidates à l’élection portent le costume de leur choix et réalisent un dossier dont le sujet, ayant pour seule consigne d’être en lien avec la culture bretonne, est libre. Lors du week-end de l’élection elles passent un entretien devant un jury pour présenter leur costume et défendre leur dossier. Elles doivent également, avec leur cavalier et face à un public nombreux, se présenter : qui sont-

elles ? Quel costume portent-elles ? Quel est le sujet de leur dossier ? et parfois représenter la danse emblématique du terroir dans lequel se déroule l’élection. Enfin, une reine étant un hyperonyme de beauté, d’esprit ou encore de valeur, l’attitude, la prestance et l’aisance de chaque candidate sont évaluées au cours du week-end de l’élection. Sont alors élues Reine et demoiselles les trois candidates ayant le plus convaincu le jury. Mais les autres n’ont pour autant pas moins de mérite ! Maintenant, parlons un peu de ces candidates, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles font. Qu’elles soient étudiantes, vendeuses ou ingénieures, passionnées de danse, de chant ou de costume elles ont toutes été, plus ou moins tôt, piquées en plein cœur par le charme et la richesse de notre culture. Dans la continuité d’une volonté de véhiculer la culture bretonne à travers leur engagement dans un cercle celtique elles ont un jour décidé d’aller plus loin en se portant candidate à une élection. Elles vont alors, à travers notamment le port d’un costume, mettre en avant un terroir. Terroir d’origine ou d’adoption, qu’importe ? Elles remettent bien souvent des costumes oubliés ou laissés dans les placards au goût du jour. Elles font revivre, à travers leur dossier, artistes, monuments et temps forts qui ont marqué notre histoire. En somme, elles nous rappellent qui nous sommes et d’où l’on vient. Les Reines, un mélange entre tradition et modernité, la richesse de notre culture bretonne mise en avant et conservée. Alors oui, ces jolies filles toujours très bien accompagnées sont qualifiées de Reines. Avec un grand R, s'il vous plaît !

Présence dans les festivals Kendalc’h a souhaité, pour gagner en visibilité, être plus présent pendant les fêtes. Grâce aux bénévoles et à l’équipe des salariés, nous avons donc tenu un stand à Quimper (Le Cornouaille), Lorient (FIL), Guérande (Les Celtiques), Pont-l’Abbé (Les Brodeuses), Vannes (Fêtes d’Arvor), Guingamp (Saint-Loup) et Gourin (Championnat des sonneurs). Quel

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bilan en tirer ? Financièrement, ce n’est pas une bouée de sauvetage pour renflouer les caisses…. Mais on n’a pas perdu de sous ! C’est aussi un bon moyen de rencontrer des gens et de présenter la structure. Mais c’est assez lourd à gérer, tant au niveau du montage et du transport de la marchandise que dans la gestion des « tenanciers » de la boutique.

Ces problèmes seront sûrement résolus grâce à la mise en place d’une commission spécifiquement dédiée à ces actions. Saluons ici aussi la belle présence de K-Dañs, collectif mis en place par la fédération Kendalc'h Penn-ar-Bed et qui anime toute la semaine du Cornouaille. Une jolie initiative qui pourrait être exportée dans d'autres territoires. R. R.

Parure réalisée par « Les fleurs de Maëlenn » pour le concours « Des modes et nous » 2015

REINES ▪ ROUANEZED ▪ REINES


REINES ▪ ROUANEZED ▪ REINES

Reines d’Arvor - 15 août à Vannes Elodie Trégouët reine d’Arvor Krollerion Mourieg de Moréac Costume de mariée d'artisane de Locminé, 1920 Dossier : Locminé, ville commerçante, panorama des commerces au XIXe et début XXe Juliette Stéphan première demoiselle d’honneur Kerlenn Pondi de Pontivy

Costume de mariée Pourlet, 1925 Dossier : Les migrations espagnoles à Pontivy de 1936 à 1939 Maïwenn Le Baron deuxième demoiselle d’honneur Festerion ar Brug de Pluneret Costume de mariée du pays d'Auray, après 1945 Dossier : La musique bretonne d'hier à aujourd'hui

Reines de Cornouaille - 29 juillet à Quimper Charline Marhic première demoiselle d’honneur Bro ar Ster Goz du Faou Costume du pays Rouzig, 1953 Dossier : De la mairie de Pont-deBuis à l’Assemblée, l’itinéraire d’une femme de pouvoir : Suzanne Ploux

Reines du festival du Léon - 14 juillet à Landerneau Juliette Le Roux reine du festival du Léon Korollerien Montroulez de Morlaix Costume du pays Chelgen, 1930 Dossier : Le monument aux morts de Guiclan

Agathe Quéffelec première demoiselle d’honneur Eskell an Elorn de Landerneau Costume de LocmariaPlouzané, 1919 Dossier : L’essor du port et du commerce maritime à Landerneau au XVIIIe siècle

Reine des Fleurs d’Ajonc - 5 août à Pont-Aven Nolwenn Le Tollec reine des Fleurs d’Ajonc Bro Goz ar Milinoù de Pont-Aven

Reine du Trégor-Goëlo - 15 juillet à Paimpol Lévénéza Le Lan reine du Trégor-Goëlo Anjela Duval de Paimpol Costume de Paimpol, 1920 Dossier : L’abbaye de Beauport Keleier n°62 n°61 -- 2017 2018|

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REINES ▪ ROUANEZED ▪ REINES

Suzanne Ploux Charline Marhic

Charline Marhic a 21 ans, étudie à Paris pour devenir infirmière, danse au cercle Bro ar Ster Goz du Faou et s'est présentée à l'élection de la reine de Cornouaille en juillet dernier où elle a été élue première dauphine. Pour cette occasion elle portait un costume blanc de mariée de 1953, reconstitué à l'identique grâce au prêt de l'original par l'une des danseuses du cercle. Chaque candidate doit aussi présenter un dossier en relation avec la Bretagne. Le choix de Charline se porta sur Suzanne Ploux, de Pont-de-Buis, l'une des pionnières de l'engagement politique féminin dans le Finistère. Merci à Charline d'avoir accepté que fassions une synthèse de son excellent dossier.

S

uzanne Valentin, née le 2 mars 1908 à Rochefort-sur-Mer, était fille d'un officier d'infanterie coloniale qui mourut alors qu'elle n'avait que sept ans. Elle fut donc élevée à la maison d'éducation de la Légion d'Honneur de Saint-Denis. Après ses études secondaires à Bordeaux, elle rencontre Marc Ploux, ingénieur des poudres et l'épouse

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en 1931. En 1934, son mari est muté à Pont-de-Buis, où ils s'installent. Elle s'implique beaucoup dans l'éducation de ses enfants et leur fait classe à domicile. Pendant la guerre, avec son mari, elle fait partie du réseau de résistance Johnny qui surveille principalement les mouvements de la Kriegsmarine autour du port de Brest et informe Londres par radio. Elle se retire de la vie politique en 1974 et décède à Versailles en 1984.


REINES ▪ ROUANEZED ▪ REINES

L'engagement politique Madame le Maire Lorsque ses enfants grandissent, elle décide de s'engager en politique, ce qui n'était pas si fréquent (les femmes n'ayant eu le droit de vote qu'en 1944...) En 1945 , elle devient maire de Saint-Segal (l'une des trois seules femmes élues maires en 1945 dans le Finistère). Elle sera ensuite maire de Pont-de-Buis, commune nouvellement créée, puis de Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h de 1965 à 1974.

Madame le Conseiller Général En 1955, elle devient conseillère générale du canton du Faou (Le Faou, Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h,

Rosnoën et Lopérec) et le restera jusqu'en 1976.

Madame la Députée Après une candidature malheureuse en 1958, elle sera élue députée du Finistère en 1962 et verra son mandat renouvelé en 1967, 1968 et 1973. Elle faisait partie du groupe UDR.

Madame la secrétaire d'Etat En 1973, elle devient secrétaire d'Etat auprès de Joseph Fontanet, ministre de l'Education nationale (gouvernement Messmer).

Ses idées et ses actions Suzanne Ploux avait une personnalité bien affirmée. Elle fut la première à oser porter le pantalon à l'Assemblée Nationale, ce qui à à l'époque fit polémique, mais ne l'empêcha pas de persister... Ses combats concernèrent principalement l'éducation et les droits des femmes. Elle oeuvra pour le respect de la diététique dans les cantines scolaires, pour un concours unique hommesfemmes au CAPES, pour la mise en place de filières techniques féminines, la création d'internats dans les zones rurales, la gratuité du secondaire. Secrétaire d'Etat, elle continua son combat en faveur de la scolarisation pour tous,

principalement dans les zones rurales permettant ainsi la création de postes d'enseignants. En tant que combattante pour les droits des femmes, elle appuya la mise en place d'un rapport pour la protection des femmes enceintes et leur garantie de l'emploi. L'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique et l'amélioration de la condition des aidants familiaux firent aussi partie de ses priorités.

De Pont-de-Buis à Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h En 1687, Colbert autorise Berthelot, fermier des poudres de salpêtre à bâtir un moulin à poudre dans le vallon de Pont-de-Buis, site intéressant à proximité de la rivière et proche de Brest. Pont-de-Buis n'est alors qu'un hameau bâti sur les deux rives de la Douffine (la rive gauche était en Saint-Segal, la droite en Quimerc'h). En 1692, quatre moulins sont déjà en activité. Le site ne cesse de s'agrandir et en 1850, la poudrerie voit le jour. La population du village dépasse celle de Saint-Segal et celle de Quimerc'h, entraînant la création d'une école, d'une paroisse, d'une poste et d'un cimetière. La population dénonce le désintérêt des deux communes mères et en veut une

nouvelle, projet qui reçoit l'appui du sous-préfet de Châteaulin Jean Moulin. Il faudra attendre 1949 pour que la création soit effective. La population progresse rapidement. Les routes sont refaites et la mairie construite en 1951. Fidèles à ses idées, madame Ploux fait construire en 1957, une école de filles. En 1960 est inauguré le collège d'enseignement technique et professionnel et l'école maternelle « park Gwenn » en 1961. Par un vote en 1963, les habitants de Quimerc'h et Logonna-Quimerc'h se déclarent favorables à une fusion avec Pont-de-Buis. Une maison de retraite, une cantine scolaire (à Quimerc'h) et un complexe sportif verront également le jour.

Suzanne Ploux était une femme de conviction qui a réussi à faire d'un village une commune dynamique et a fait appliquer des idées généreuses pour le mieux-être de nombreuses personnes et spécialement des femmes, ce qui explique qu'elle ait laissé un souvenir vivace à Pont-de-Buis lès-Quimerc'h. Mais un résultat n'est jamais définitif, surtout en ce domaine. Comme le dit Simone de Beauvoir : « N'oubliez pas qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis ». Raison de plus pour reconnaître le travail important réalisé par ces pionnières et rester vigilants afin de conserver les avancées obtenues.

Suzanne Ploux en compagnie de messieurs Pompidou et Guichard dans les années 1960

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PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

Mathieu Lamour

Photos : Jean Le Goff

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Zhes t , deOuvrard Samuel

En 2017 débutait l’aventure de cette création chorégraphique. Samuel Ouvrard, que l’on ne présente plus à Kendalc’h, un des piliers de notre association, souhaite expérimenter une nouvelle façon d’appréhender la danse traditionnelle, de la transposer à la scène et d’en extraire la substantifique moëlle. Son parcours, sa capacité d’analyse des spectacles (qui transparaît notamment dans la qualité de ses commentaires en tant que juré scénique) et son ouverture à d’autres esthétiques invitent Kendalc’h à lui laisser carte blanche. Il souhaite s'appuyer sur une équipe de danseurs représentatifs de la richesse de notre association : diversité des parcours, mélange des générations et complémentarité des approches. Plusieurs week-ends de résidence rassemblent 25 danseurs au siège de Kendalc’h. De grands moments de convivialité, de beaux échanges, de superbes rencontres mais aussi des doutes, beaucoup de doutes... Les danseurs se questionnent sur le sens, sur l’intérêt de cette création pour le spectateur, sur la qualité technique de la proposition. Mais Samuel ne déroge pas au cap qu’il s’est donné et avec beaucoup d’humilité et d’écoute accepte les débats, qui enrichissent nécessairement tous ceux qui y prennent part. Dans la même veine que Treuzell, débattre, confronter les idées, ne pas avoir peur d’expérimenter… font partie incontestablement des atouts de Kendalc’h. Le 11 février,

La cré

en da breto

après une année de travail, la troupe de danseurs accompagnée par la musique de Yann Dour et de Tristan Le Breton dévoile sa proposition à la salle Emeraude. Le 14 juillet, à Landerneau, la création, sublimée par la mise en lumière de Denis Peltier, est proposée au Family. Les danseurs ressortent pleinement satisfaits de scène et les retours du public finissent d’estomper les doutes et nourrissent l’envie de poursuivre l’aventure. Rendez-vous est fixé en 2020 à Nantes, salle Vasse, pour une nouvelle présentation prometteuse et enthousiasmante. Pour en savoir plus, rendez-vous dans la rubrique Nouveautés de ce Keleier. Bravo Samuel d’avoir porté avec conviction ce projet, qui a également permis à certains « retraités » de remonter sur scène. Pour cela, un merci tout particulier.


PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

Soñj, une création interconfédérale Dans le précédent Keleier était présenté le synopsis de la création interconfédérale Soñj, que souffle l’esprit de la Bretagne. La saison 20172018 a donc vu la concrétisation de ce projet : une avant-première le dimanche 8 juillet au Triskell de Pont-l’Abbé et une première le samedi 11 août au Grand Théâtre de Lorient. Sincères remerciements à la ville de Pont-l’Abbé et au Festival Interceltique de Lorient qui ont ainsi accompagné l’émergence de ce spectacle avec beaucoup de bienveillance et de confiance. Les talents de l’équipe artistique (direction artistique : Gwenaël Le Viol - chorégraphies : Solenn Boënnec, Isabel Tassin, Noalig Tanguy et Gwenaël Le Viol composition : Etienne Chouzier - responsable du vestiaire : Marlène Le Querler - création vidéo : Youena Baron) ont été valorisés par une équipe de danseurs et musiciens impliqués et réactifs. L’enjeu de ce projet est important pour l’image de

éation

notre culture : créer un spectacle grand public sans tomber dans le naïf, la  caricature ou le cliché. Un point d’équilibre nécessite des compromis qui amèneront sans doute certains à penser que cette création n’est pas assez innovante et d’autres à estimer que la danse et le costume traditionnels ne sont pas assez présents. Sempiternel débat et réactions permanentes à l’issue des différentes épreuves scéniques... Une chose est certaine : les différentes composantes du spectacle portent efficacement le propos, de vraies ambiances se dégagent provoquant même parfois le frisson… Rozenn Talec, la vidéo, l’ambiance sonore, les tableaux chorégraphiques, tout y participe habilement. Emotion, puissance et poésie. Des améliorations sont à l’étude pour gagner encore en puissance. Le conseil régional de Bretagne, de son côté, nous propose un accompagnement pour jeter des passerelles avec le monde des scènes nationales, il faut le dire aujourd’hui assez « hermétique ». Que Soñj, évènement déjà « historique » par la collaboration avec la confédération War ’l leur, ouvre aussi la voie à d’enrichissantes passerelles et offre de nouvelles vitrines à notre patrimoine.

anse onne Photos : Jean-Pierre Biger Keleier n°62 - 2018|

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LA JEUNESSE ▪ AR YAOUANKIZ ▪ LES GARÇAILLES

Groupes enfants

Où en sommes-nous ? Cette année, nous avons souhaité un peu mieux connaître la situation des groupes enfants, et pour cela, leur avons proposé un questionnaire. La première bonne nouvelle, c'est la participation. En effet, sur les 49 cercles enfants de la confédération, 44 ont pris le temps de répondre. Il est bien évident que ce type de sondage ne peut offrir que des indications partielles, mais on peut néanmoins en tirer un certain nombre de données qui nous permettront, nous l'espérons, de mieux satisfaire les demandes des moniteurs. Robert Raulo

Les répétitions Le début des cours 32 cercles reprennent leurs activités en septembre, 11 en octobre et 1 en novembre.

Le lieu des cours

Photos : Jean Le Goff

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13 groupes ont une salle leur appartenant ou mise à disposition, mais à usage exclusif. 31 disposent d'une salle partagée. Point très important. En effet, les conditions d'accueil des enfants vont considérablement influer sur les cours et activités proposés. Si l'on dispose d'une salle à demeure, on peut y laisser le matériel, disposer de chaises et de tables pour des séquences « hors-danse », afficher des do-

cuments... le confort minimum pour ce genre d'activité. Mais certains moniteurs doivent apporter tout le matériel pour assurer leur cours et les enfants, s'ils veulent dessiner, lire, rédiger une fiche, broder... doivent le faire par terre. On imagine bien le chantier de mise en place, le manque d'attention... Pas du tout incitatif à pratiquer ce genre d'activité et contraignant pratiquement les encadrants à se limiter à la seule pratique de la danse. Sans compter que, si une autre association attend à la porte pour vous succéder, ce n'est pas obligatoirement dans la discrétion !

C'est quand la répé ? Plutôt en fin de semaine. Mardi : 6, mercredi : 7, jeudi : 1, vendredi : 13, samedi : 17.

La durée des cours Elle se situe entre 45 minutes et 1h30. Du simple au double donc. Mais cette donnée doit être affinée en fonction du nombre d'enfants. Un groupe de 40 à deux niveaux ne peut se contenter de 45 minutes. Nous observons des cas très dissemblables : • 8 enfants : 1h30 • 46 enfants : 1h Certains ont visiblement donné l'horaire pour un niveau (45 minutes) alors qu'ils ont deux


LA JEUNESSE ▪ AR YAOUANKIZ ▪ LES GARÇAILLES

cours. Problème récurent à ce genre d'enquête ! Soit on complexifie et cela devient rébarbatif pour les sondés, soit on met en place un questionnaire allégé avec le risque d'approximation pour certaines données. Acceptons donc le flou de certaines réponses.

Et de toutes ces danses apprises, qu'est-ce qu'on va en faire?

présenté au public de la commune. Ah, n'oublions pas que 14% des enfants ne souhaitent pas y participer.

Essentiellement un spectacle chaque année, ou parfois (3) ou...pas (1). Dans certains cas, ledit spectacle n'est pas

Plusieurs niveaux ? Oui pour 29, le nombre d'enfants explique ce choix la plupart du temps.

Les effectifs Nombre d'enfants inscrits

Il reste des garçons ?

On commence quand ?

En données brutes : de 3 à 50, mais en sachant que certains n'ont pas inclus les adolescents qui, chez eux composent un groupe à part. Tenant compte des groupes qui n'ont pas répondu, du problème ados-pas ados, on peut estimer à bien plus de 1000 le nombre d'enfants fréquentant nos cercles !

Environ 150. Deux cercles en ont 10 et un, 16 ! 7 n'en ont pas, et 8, un seul. Donc, si vous avez un sens de la déduction affiné, vous pouvez supposer que le nombre de filles est bien supérieur. Bien vu ! Chaque garçon peut disposer de 5 cavalières potentielles ! Alors, on se demande si l'info circule bien, car c'est un bon argument de recrutement, non ?

En fait, l'âge du plus jeune. 4-5 ans en général 3 groupes ont quand même des chinchons de 3 ans. A noter que deux groupes, au moins, ont décidé de mettre en place des ateliers d'éveil à la culture bretonne pour les tout-petits. Et ça marche !

Les moniteurs Ils sont nombreux ?

Vous avez dit formation ?

Réponse précise : ça dépend. De 1 à 11 par groupe. 9 cercles n'ont qu'un moniteur. S'il n'a pas d'aide, cela peut poser un problème de sécurité. Par contre, pour d'autres, il y a un moniteur pour 4 enfants. Royal à première vue, mais il faut une sacrée bonne entente entre les encadrants.

6 groupes ne suivent jamais les formations proposées, 19 le font chaque année et 7, une fois tous les trois ans . Pour les autres, c'est en fonction de la disponibilité des moniteurs. Le manque de temps est la raison qui explique cette non-participation, mais aussi l'éloignement et le coût (certaines journées étaient pourtant gratuites...). Certains sont vraiment à plaindre puisqu'il n'ont ni le temps, ni l'argent et qu'ils sont trop loin... Et, quelques moniteurs pensent ne pas avoir besoin de formation, ils ont des connaissances suffisantes... Notons aussi que 17 moniteurs (ou équipe de monos) n'ont jamais eu en main le Canepin du mono, pourtant distribué à TOUS les groupes. Alors, désintérêt ou non-communication ?

Et l'âge du responsable ? Assez surprenant, là aussi. On a l'image de très jeunes encadrant les enfants. Eh bien, ce n'est vrai qu'en partie. 8 responsables ont moins de 25 ans mais 9 plus de 60 ans (la danse bretonne conserve, tout le monde sait ça). La majorité : des trentenaires ou quadragénaires. Mais, question : ne sont-ce pas les responsables du cercle entier ? Notons aussi que 11 encadrants ont entre 14 et 18 ans.

Les outils pédagogiques Jibidi est plébiscité, l'usage de Pikett' beaucoup plus variable (5 groupes ne l'utilisent jamais). Comme il y a peu ou pas d'explications, il faudrait creuser un peu plus. Mais sans salle ni mobilier...

Les difficultés La plus importante est celle du recrutement (30), s'y ajoutent l'attention et l'assiduité des enfants (20) et la disponibilité des parents. Très peu sont gênés par l'hétéréogènité des âges. Et, chose réconfortante, certain n'ont pas de problèmes. Les veinards ! Mais ils ne sont que... 2.

Alors, un petit coup de main ? Très peu de réponses à cette question. Certains souhaitent les « fiches techniques » Jibidi. C'est fait. Deux groupes aimeraient des chants pour les enfants. Signalons qu'il y en a une vingtaine en breton et français sur le site Pikett'. Pas énorme, mais on peut s'y pencher. Et la carte des terroirs existe dans les posters Pikett'.

MO-TI-VÉS !

Mais quelle est donc cette envie qui pousse des personnes à s'occuper d'enfants qui, selon leurs dires, ne sont pas toujours faciles ni assidus et dont les parents ne sont pas toujours concernés ? Eh bien, c'est essentiellement le souhait de leur transmettre la culture bretonne sous tous ses aspects. Quelques-uns parlent aussi de vivier pour le groupe adulte, et deux font preuve de dévouement  : personne ne veut s'occuper des enfants. De tous ces commentaires, deux mots ressortent : transmission et plaisir.

Alors, merci de prendre sur vos temps de loisir, sur votre vie de famille... pour continuer cette chaîne de transmission qui permettra à ces enfants, le temps venu, d'oublier ou de garder ce que vous leur aurez confié. Car vous aurez, à votre tour, formé des passeurs et, nous l'espérons de tout cœur, en y prenant un réel plaisir. Keleier n°62 - 2018|

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LA JEUNESSE ▪ AR YAOUANKIZ ▪ LES GARÇAILLES

La jeunesse Robert Raulo

Autrefois l’enfant était immergé dans sa culture. Aujourd’hui, elle lui est quasiment étrangère… Si nous ne l’aidons pas à se la réapproprier, elle va disparaître. Et là, on sera dans le lagenn !

Dansoù enfants

Breiziloù 20 octobre à Loudéac

Affluence record pour un Breiziloù particulier. En effet, 500 personnes DaÑs enfants 44+35 assistaient à cette édition où étaient 26 mai à Assérac présentés le nouveau DVD Jibidi 2 et DaÑs enfants 56 le livret de fiches-mémo correspondant. Un seul orchestre cette année : 9 juin à Sarzeau celui composé des musiciens ayant DaÑs enfants 22 10 juin à Ploufragan enregistré pour le Jibidi 2. Et il y a eu du plaisir ! Un grand merci à Pascal et Abadenn ar Vugale au personnel du Palais des Congrès, 1er juillet à Pleyben ainsi qu'à Ker Cadélac et Lancelot qui Quatre rendez-vous cette année  : l’oc- fournissent le goûter. casion pour les enfants de présenter leur spectacle de l’année.

Photos : Gwenrann Le Tallec

50 | Keleier n°62 - 2018

Valises de livres L'opération est en place depuis deux ans et semble donner toute satisfaction aux groupes participants. Rappelons qu'il s'agit de mise à disposition des groupes enfants d'un éventail de livres Coop Breizh qu'ils peuvent utiliser à leur convenance. Cette année, il y aura quelques modifications : • 8 valises (au lieu de 6) • 50 livres par valise (au lieu de 35) • prêt pour 4 mois (d'octobre aux vacances de février et des vacances de février à fin juin). Soulignons un point très positif : le soin avec lequel sont traités les livres. Très peu d'accidents à signaler en deux ans ! Ce qui permet, bien sûr, d'être optimiste pour l'avenir..


LA JEUNESSE ▪ AR YAOUANKIZ ▪ LES GARÇAILLES

Les ados à Dañs Excellañs ! 17 juin à Quimper Après le succès du premier collectif ados le 27 mai 2017 à Saint-Brieuc (voir article dans nos colonnes de décembre 2017 et dans divers journaux télévisés), il était impossible de ne pas renouveler l'expérience. Nous renouvelâmes donc (stage d'octobre 2017, dans nos mêmes colonnes). Deux jours de travail soutenu pour la mise en place d'une chorégraphie et d'un défilé. Et, à Dañs Excellañs le 17 juin 2018, ce fut le grand jour... Sur les 50 stagiaires du départ, seuls 5 manquaient, retenus par d'autres obligations. Pas facile quand même de remettre en place une chorégraphie créée 8 mois plus tôt sans s'être revus depuis. D'autant qu'il n'y avait pas vraiment de place pour les ados (obligés de répéter dehors), ni de temps d'appropriation de la scène (5 petites minutes tout au plus !). Résultat : ils sont montés sur scène sans jamais avoir répété avec les musiciens qui, eux-mêmes n'avaient jamais vu la suite ! Et tenez-vous bien, ça a marché. Même si chez certains, peut-être plus habitués à la scène, on sentait un peu d'appréhension, ils ont crânement présenté leur travail. Une belle création, dont ils peuvent être fiers. Merci aussi à tous ceux qui les ont encadrés pour leur dévouement. Je pense qu'ils seront d'accord pour dire qu'avec de tels jeunes, ça en vaut vraiment la peine.

Stage ados 27 et 28 octobre à Mûr C'est toujours un peu fastidieux, un compte-rendu de stage : on a fait ci, puis ça, bonne ambiance, stagiaires agréables, encadrants sympathiques et compétents (ce qui est plutôt vrai au demeurant...) Et puis après : bon, allez, c'est fini, circulez, y'a plus rien à voir... Eh bien, depuis nos expériences avec les ados cette année, (mais aussi l'année avant et l'année encore avant...), nous sommes déter(1) pour dire que des stages comme ça, c'est trop top. - Ah bon, allez-vous me dire, avec des ados ? - Eh oui, vais-je vous répondre, avec des ados ! - Et en quoi, je vous prie, ces stages sont-ils si particuliers ? - Eh bien très chère, voici : Ils sont sympathiques, polis, souriants, contents de ce qu'on leur propose même s'ils ont eu froid, s'ils ont été mouillés et si ce n'était pas tout à fait ce qui était prévu au départ. Ils applaudissent le chauffeur qui se sort d'un mauvais pas au lieu de faire des remarques douteuses. Ils ont la pêche, la gnac, le beudjon et mettent une ambiance du tonnerre lors de la veillée et ils voudraient des stages plus longs ou plus fréquents... Je vous le livre tel que ou je vous fais un paquet cadeau ? Alors, pour toutes ces raisons, on peut vous le dire, chers ados, l'équipe d'encadrement vous kiffe grave. (1)

Déter : déterminé (en corse : ditarminatu, en basque : zehatzu, en gaélique : chinneadh) En usage ado, veut dire vraiment décidé à...

Photos : Serj Philouze

Photos : Marie Courteille Keleier n°62 - 2018|

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PRODUITS CULTURELS ▪ PRODUIOÙ ▪ AJETIS

Robert Raulo

Vous n'n'avae ventié ouï mention, ma coueffe s'oqhupe des queniaos de la souete du bourg. Tous les venderdis la véprey, a basse oure, o rouette s'n'aller dica l'ôté oyou q'i saotent un p'tit du qhu. É a mè de marmiter la manjeriy le jou-là, mais a chaque fai, le maodit Zidore s'atire devers cez nous pour savair si j'pourae pas li prétë le journa, raport ao priz des pourciaos su l'marché de Couetnée. Le priz des pourciaos ? I n'n'a méme pas la qheue de iun ! E putôt pour cotir eune verdey, e qand i pose son drère su l'banc, i n'é pas ghère couracier... Dica le brut de la charrette au virecouet de la lande. Dame garne, du coup-là il é pas long a déhorir. E, de l'afère, j'é pu q'a ouvrir eune bouéte de sardrines, mettr la gâche et la moche de beure su la tabl. Métent ben qe je vas pas ouaire eune crellée. Mais oua don. O taet enjanée come un cent d'puces su l'dos d'un ratier ben gras é huchaet q'i seraent pas d'amain pour dansë a Locoal-Mendon le 27 janvier, qe les siens d'Aoray n'avaent q'un pouez-rond dans le cho, q'on pernaet les menous pour des lipaods, mais qe la fai-là, i z'allaent les ouair hucher. Je songis q'o menaet du brut assez pour q'i la ouraent dica Aoray, mais o se débouqi net d'un coup. O m'poqit un mignon su

La collection Jibidi comporte maintenant les DVD Jibidi 1 (sorti en 2010) et Jibidi 2, ainsi que le livret d'accompagnement (tous les deux sortis en 2018). 52 | Keleier n°61 n°62 -- 2018 2018

l'pllachoué. - Je sé perdue lâssée, je vas dans mon drujoué. Mon pauvr boudet q'a z'eü ben du mâ a marmiter ! Ben du mâ, vere. Je rouchis les sardrines, je passis un coup d'bouchon d'éqhuelle su la tabl et j'allis de mémé mettr mes puces a téter. Mais je terouae pas le dormi. Ol araet pas l'efrontize de me perier d'aler canté ieuz ? Ben sia. Le 27, net de bone oure, je tae siété dans le car d'Ujène Ribourdouille. Oursë. Bouqë. D'un coup, je veyis eune petite boudette se haossë dans le car et viendr s'assir su l'assia ao râz du mien. - C'ét coment ton p'tit nom ? - Maëlle. - Tu vas te pourmener anë ? - Dame nouna. Je vas a Locoal Mendon oyou qe j'allons d'étr kodaqués ou filmés ou qhoqe chose de méme... Tu viens canté nous ? - Ben forcé ! J'ae pas zeü de chouez ! Pasmens, la journey passit vitement. L'afére taet ben emmanchée et les quenioas passaent d'un endret dans l'aote sans charipet. Pas ghére de menous : eune couéffe qi erpaissaet o ieuz, un ancien a pais bllans e un pus jieune q'avaet l'zyeux un ptit berzillous ao matin, mais la n'durit pas. Les garçailles dansitent vra ben. Aprey, i z'alitent rintionner. Eune couéffe lou donnit a baire, du gâté e du chocolat. On veyaet ben q'ol taet benèse de lou faire pllési, o chaovissaet tenant... Qand faillu ertourner cez nous, la bourjouése se siétit darière le père Ribourdouille e commencit a li contë la journey. O carcaillaet don ben ! E l'Ujène mourmoutaet yan, vére, d'assent.. mais pas ghère pu... Grand risqe q'i fut benèse de dépocher la tropelée e la menouse !


PRODUITS CULTURELS ▪ PRODUIOÙ ▪ AJETIS

** enfants. E

*a ve nt u

Oui. Mais ne pas oublier les moniteurs qui ont fait le travail en amont. Et qui se sont souvent dit qu'ils n'y arriveraient jamais parce que quand même on ne nous laisse pas beaucoup de temps, c'est vrai quoi, en janvier, non mais je rêve, a quoi pensent-ils à Kendalc'h ? Ils n'ont qu'à venir sur place ils verront si c'est si facile... Mais ils l'ont fait. Et bien en plus. Donc, of course :

MERCI LES MONITEURS ! Pour danser, la musique, c'est mieux. C'est un véritable orchestre qui a travaillé sous la direction de Yann Dour. 9 musiciens, vous vous rendez compte ? N'ont pas dû rigoler tous les jours, car le temps imparti était court... Et jusqu'au bout, il a fallu faire des raccords. Mais ils sont restés zen. C'est pour ça que l'on peut chanter :

MERCI LES ZICOS !

Mais en janvier, pas de tournage en extérieur ! Il faut donc une salle. Et tu sais quoi ? A Locoal-Mendon il y en a une que la municipalité veut bien nous prêter. Gratuitement. Elle est pas belle la vie ? Donc, sans hésitation :

MERCI MONSIEUR LE MAIRE !

Et les techniciens. Importants les techniciens. Faut pas oublier d'appuyer sur le petit bouton de la caméra quand ça démarre. Et même de celle qui est tout làhaut ! Conséquemment :

MERCI LES TECHOS !

Soyez tous FIers de cette belle aventure (éqerouée, en gallo. Mais ça, vous le saviez déjÀ).

Et, tant qu'on y est... Il y a aussi toute l'équipe de Kendalc'h. Les salariés, les bénévoles. Parce que ça donne de l'occupation, cette affaire. Prendre les contacts, gérer le planning, payer les factures, mettre jaquette et livre en pages, assurer l'accueil sur place... ça en fait du monde. Et justement, afin que l'on n'oublie personne, pour eux tous :

MERCI L'EQUIPE KENDALC'H !

Afin de mieux préparer les cours ou pour pallier à une panne subite de mémoire, il semblait intéressant de réunir toutes les danses dans un même ouvrage (Jibidi 1 et 2). Pour chaque danse les points essentiels sont notés (forme, pas, déroulement...) Attention, il ne s'agit pas de fiches techniques, pour cela il y a Heritaj, mais bien d'un pense-bête utile lors de vos cours. Format A5 pour une utilisation plus facile. 105 danses.

Un aidemémoire des danses

Keleier n°61 n°62--2018 2018|

53

e. ext

MERCI A TOUS CEUX QUI ONT ACHETÉ JIBIDI 1 !

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le texte. dans llo, ga En

MERCI A L'ÉQUIPE DU JIBIDI 1

Merci qui ?

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Une eqerouée* comme celle de Jibidi n'est pas une mince affaire ! Pour réussir tout cela, il a fallu beaucoup de travail et d'investissement. Mais nous ne partions pas de rien, puisque le numéro 1 était paru en 2010 et présenté à la presse internationale avec fastes, dorures, limonade et gâteaux à Grandchamp, dans le Morbihan, bien évidemment... Nous adressons donc un amical salut à tous ceux qui se sont investis dans ce très beau projet et l'ont mené à terme. Alors :

nb ret on Donc, il faut des enfants. Beaucoup d'enfants. 450. Qui ont travaillé par départements. Des 5 bien sûr, et même du 6ème, puisque les enfants de Rambouillet étaient présents. Deux jours de tournage et des bugale** adorables. Si, si... Il en reste encore ! Et Et puis, il appabien motivés. La preuve : nous avons rut évident qu'il fallait terminé en avance... Alors, bien sûr : compléter ce premier opus. Parce qu'il y avait encore d'autres MERCI LES danses exploitables, mais ausENFANTS ! si parce que beaucoup attendaient cette suite. Et tiens, à propos :


PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

Nouveautes Mathieu Lamour

54 | Keleier n°62 - 2018

2019

Cher lecteur, vous le savez sans doute, le conseil régional de Bretagne, conscient de la richesse de notre culture et de ses atouts pour notre territoire, apporte un soutien sans faille à notre confédération. Tous les trois ans, nous présentons donc notre projet associatif. Il sert de base à une convention pluriannuelle, source principale de financement de Kendalc’h. Cette réflexion autour des trois prochaines années est en cours et sera finalisée en janvier prochain suite aux échanges entre notre confédération et le conseil régional. Les projets portés par Kendalc’h sont nombreux et forcent l’admiration de nos différents partenaires. Pour autant, les nouveautés sont essentielles à la dynamique associative, vous seront ainsi proposées dans les mois à venir :

Un Bugale Breizh revisité

FaltaziaÑ s'exporte... À Nantes !

La jeunesse reste plus que jamais au cœur de notre projet associatif. Le comité de la Saint-Loup porte une réelle bienveillance aux actions qui concernent les ados et les enfants. Ce désir partagé et cette dynamique associative nous permettent d’envisager pour 2019 l’organisation d’un nouvel événement dédié à nos groupes enfants et adolescents, le samedi 17 août, à Guingamp. Rendez-vous est donné à toute la jeunesse de Kendalc’h avec au programme : animations, défilé, ribambelles de la danse pour les enfants, spectacle et trophée de la dérobée pour les ados… ces derniers pourront même passer le week-end à Guingamp (comme les grands !).

Ces deux dernières années, Faltaziañ a eu tendance à s’essouffler. Problème de date ? de lieu ? En accord avec le Festival Kann al Loar, il nous semble important d’inventer un nouveau projet collaboratif pour Landerneau. Que ce très beau festival, tant dans son esprit que dans ses réalisations, soit ici sincèrement remercié pour sa constante volonté de faire la part belle aux diverses expérimentations. Permettre à toutes les esthétiques de danse de s’intéresser au patrimoine breton fait bel et bien partie de nos missions. Le hasard des rencontres nous permet de saisir une belle opportunité d’organiser, les 28 et 29 mars 2020 à Nantes (Théâtre

Vasse), un trophée Faltaziañ revisité. Cette nouvelle période de l’année et le tissu urbain et artistique nantais devraient nous permettre d’expérimenter des partenariats et de disposer d’une nouvelle vitrine en 44.

Une démarche active de communication auprÈs de potentiels adhérents Parce que les cadres de nos groupes ne sont pas immuables et qu’il est parfois difficile pour les nouveaux de se retrouver dans les diverses actions de Kendalc’h, il nous paraît essentiel d’éditer un guide de l’adhérent. Cet outil nous permettra également de communiquer plus efficacement auprès de futurs adhérents potentiels.


PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

VÊtements du quotidien Comme pour le travail autour de l'habit de mariage, la commission costumes planche sur une exposition, un livre et un défilé, valorisant entre autres les recherches de qualité des participants à Des modes et nous.

TaÑvomp ar vro Tañvomp signifie goûter… et résume bien le défi de ce projet financé par les fonds européens Leader. Donner à goûter pour peut-être donner envie d’aller plus loin. Il s’agit de sensibiliser, de vulgariser, de partager un bagage culturel et patrimonial qui permette aux jeunes de mieux appréhender notre richesse culturelle et ainsi savourer sa diversité. Cet enjeu nous paraît essentiel dans ce monde où le proche peut paraître si lointain et le lointain si proche.

Danses de toutes les Bretagnes : Léon Heritaj c’est bien évidemment les fiches d’inventaire (danse,

costume, terroir), mais aussi la captation vidéo (DTLB pour la danse, E-giz pour le vêtement), comme celle réalisée en 2018 à Pleyben autour des danses du pays de Brasparts-Saint-Rivoal. Personnes-ressources et cercles du territoire se réuniront à Landerneau, samedi 9 mars 2019, autour des terroirs Bas-Léon et Haut-Léon.

Jeux… découvre la Bretagne Situation 1 - Chéri ! Il pleut encore, t'as pensé aux gosses ? - T'inquiète, je gère ! Je leur ai acheté le livret de jeux Kendalc'h ! Situation 2 - Encore chez ta mère ! Mais elle ne tolère pas que les enfants bougent le petit doigt... - Je gère. Je leur ai acheté le livret de jeux.... Situation 3 - Chééérie ! Dis aux gars de venir faire un foot avec leur père... - Veulent pas… Le livret de jeux ! C'est dans les projets et on y

travaille... Le premier livret de jeux et de découverte devrait paraître en avril-mai 2019.

Bibliothèque de Kendalc'h Hélène et Hervé Danielo ont passé plusieurs mois, aidés par Annie Raulo et Françoise Raulo, à classer, étiqueter et ranger la bibliothèque de Kendalc'h. Ce nouvel outil est désormais à votre disposition ! Les codes couleurs de Kendalc’h ont été repris pour différencier les thématiques, et en s’inspirant du code Dewey des bibliothèques, ils ont attribué à chaque division des noms de personnalités bretonnes : Yvonig Gicquel, Anjela Duval, Martial Ménard, Jeanne Malivel, Jean-Michel Guilcher, Simone Morand, Albert Poulain... Vous pourrez consulter le fichier complet sur l'ordinateur et bientôt sur le site web de Kendalc'h. Il ne vous restera plus qu’à dévorer les ouvrages... N’hésitez pas à nous suggérer des ouvrages, ou à faire des dons éventuellement !

Agenda 2019 Î Tradi’Deiz

Dimanche 14 avril - Vannes

Î DaÑs Enfants 56

Samedi 11 mai - Grand-Champ

Î DaÑs Enfants 35

Samedi 18 mai - Montfort-sur-Meu

Î Emvod 29

Dimanche 19 mai - Landerneau

Î Meliaj

Samedi 1er et dimanche 2 juin - Saint-Brieuc

Î DaÑs Excellañs

Samedi 15 et dimanche 16 juin Quimper

Î Abadenn ar Vugale

Dimanche 23 juin - Pleyben

Î DaÑs Enfants 22

Dimanche 23 juin - Plédran

Î TradaÑs

Vendredi 19 et samedi 20 juillet - Mauron

Î Des modes et nous

Samedi 17 août - Guingamp

Î Bugale Breizh

Samedi 17 août - Guingamp

Î SAINT-LOUP Samedi 17 et dimanche 18 août - Guingamp Î BreiziloÙ

Samedi 19 octobre - Loudéac

Î Assemblée générale

Samedi 30 novembre - Rennes

Keleier n°62 - 2018|

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PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

Nouvelle offre de formation Transmettre est un devoir, une nécessité… Cette transmission passe par une offre de formation importante, cœur du projet culturel de notre confédération. Comme pour tous les piliers de son action, Kendalc’h, en matière de formation, n’a de cesse de s’adapter aux attentes et enjeux de la société contemporaine, sans jamais renier les valeurs qui guident son action. Kendalc’h se veut ainsi être un lieu de prise de conscience, de formation,

d’éducation et d’intégration de ses adhérents. La refonte de notre offre de formation entend répondre à ces objectifs pour que Kendalc’h continue d’être une référence en matière de transmission de notre culture et d’adaptation à une société en perpétuelle mutation.

Les enjeux

Depuis plusieurs mois, une équipe de travail a mené une réflexion autour des temps de formation proposés par Kendalc’h. Après une phase de diagnostic, des propositions ont émergé pour répondre aux enjeux de : • Personnalisation de l’offre selon les attentes, les niveaux, les parcours… Chacun peut ainsi, selon ses envies, créer son propre cheminement de formation. Tu es actuellement en responsabilité de l’apprentissage des danses du

OUVERT À TOUS PUBLICS, ADHÉRENTS ET NON-ADHÉRENTS À KENDALC’H Animateurs de centre de loisirs • Professeurs des écoles • Chorégraphes • Musiciens • Danseurs • Animateurs de groupes loisir Présidents • Secrétaires • Trésoriers • Administrateurs • Bénévoles en charge de la communication • Responsables costumes • Cout

FORMATION INITIALE, POTENTIELLEMENT DIPLÔMANTE SOCLE COMMUN

• Contextualisations - 2 et 3 février 2019 - Auray • Pédagogie et transmission - 23 et 24 mars 2019 - Mûr • Tro’dañs - 11 et 12 janvier 2020 - Auray

• Orchestration et gestion de l’instrumentarium 2 et 3 février 2019 - Auray + 23 et 24 mars 2019 - Mûr • Musique traditionnelle - 11 et 12 janvier 2020 - Auray • Musique dans le spectacle - 21 et 22 mars 2020 - Mûr

DANSE TRAD’

MUSIQUE

• Psychologie de l’enfant - 23 et 24 mars 2019 - Mûr • Répertoire - 25 et 26 janvier 2020 - Auray • Spectacle pour enfants - 21 et 22 mars 2020 - Mûr

EVALUATION : 27 MARS 2021 - AURAY

JEUNESSE

• La rue et le défilé - 23 et 24 mars 2019 - Mûr • Chorégraphie - 25 et 26 janvier 2020 - Auray • Techniques de scène - 30 et 31 janvier 2021 - Auray

56 | Keleier n°61 n°62 -- 2018 2018

SPEC TACLE

NON-ADHÉRENTS Tarifs adhérents x 1,5

COSTUME

ADHÉRENTS KENDALC’H Formations 1 journée : 25€ Formations 1 week-end : 90€ Formations 2 week-ends : 180 € Week-end pour ados : 60 €

• Panorama des costumes - 21 et 22 mars 2020 - Mûr • Collectage, analyse... - 30 et 31 janvier 2021 - Auray • Valorisation et gestion... - 20 et 21 mars 2021 - Mûr

Les tarifs comprennent les repas, et l’hébergement sur les week-ends de formation.

VIE ASSO

TARIFS

• Management et animation - 21 et 22 mars 2020 - Mûr • Gestion et législation - 30 et 31 janvier 2021 - Auray • Communication - 20 et 21 mars 2021 - Mûr

À partir de 2019-2020, les formations du socle commun, sous forme de MOOC, seront GRATUITES et ouvertes à tous, que vous souhaitiez obtenir un diplôme ou que ce soit simplement pour votre culture générale. Afin d’obtenir le diplôme de moniteur de Kendalc’h, il faudra avoir validé : • le socle commun par un examen sur table qui aura lieu tous les ans • l’une des spécialisations ci-contre, au choix

SPÉCIALISATIONS

EVALUATION : 28 MARS 2020 -AURAY


PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

Tradi’Deiz ? La spécialisation « Danse trad’ » est faite pour toi... Demain, trésorier de l’association ? Il sera opportun de suivre alors la spécialisation « Vie associative ». Meilleure répartition des formations sur toute l’année. L’offre de formation ne se concentre plus sur les mois d’octobre et de novembre mais se prolonge jusqu’au mois de mars. Programmation pluriannuelle pour une meilleure visibilité sur le long terme. Parce que la rareté fait aussi la richesse des propositions, la programmation se veut triennale... Meilleure complémentarité entre les formations proposées par la confédération et par les fédérations. Ces dernières, au plus près du terrain, ont ainsi vocation à organiser des journées d’étude autour de la danse, des enfants, du costume...

• •

• •

Rationalisation de l’offre en supprimant les doublons, en distinguant formation initiale (MOOC et spécialisations) et formation continue. Formation diplômante par la systématisation d’examen de fin de parcours (pour ceux qui le souhaitent), permettant ainsi aux diplômés de conforter leur légitimité dans différents cadres d’intervention : leur propre association, le milieu scolaire... Adaptation aux nouvelles technologies par le recours au format intuitif et personnalisé des MOOC Équilibre entre intervenants Kendalc’h et regards extérieurs.

GROUPES rs • Moniteurs de groupes enfants • Compositeurs • Chanteurs CONCOURS uturiers • Metteurs en scène • Curieux • Passionnés de culture… KENDALC’H

FORMATION CONTINUE CHAMPIONNAT • Journées d’étude - 7 et 14 octobre 2018 + tous les ans • Journée recyclage - 25 novembre 2018 - Moréac + tous les ans • Initiation au rôle de Juré - 9 et 10 février 2019 - Auray + tous les ans

• Gouest junior - 27 et 28 octobre 2018 - Mûr • Spectacle - 2019 • Tro’Dañs - 2020

• Journée thématique - 19 janvier 2019 - Auray • Journée terroir - 2020 • Journée Pikett’ - 2021

ADOS

E N C A D R A N TS E N FA N TS

TOUS

• Etude approfondie - tous les ans en septembre

• Epoque et style - tous les ans en mars

• Parcours costumes - 27 et 28 octobre 2018 - Mûr + tous les ans • Parcours danse traditionnelle - 27 et 28 octobre 2018 - Mûr + tous les ans • Arts populaires et regards d’ailleurs - à partir de 2019 puis tous les ans

PA S S I O N N É S D E C O S T U M E S

Important Attention, désormais les spécialisations ne reviennent que tous les trois ans, pensez À anticiper ! D'autre part, dans le cadre de la formation initiale, il est possible de ne suivre que certains week-ends d'une même spécialisation. Dans ce cas, le stagiaire est considéré comme auditeur libre et n'entre pas dans une démarche diplômante. Donc pas d'examen à passer !

Keleier n°62 - 2018|

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À DÉCOUVRIR ▪ DA ZIZOLOIÑ ▪ A CONÈTR

Critiques de livres Robert Raulo

La fin du chemin de Maryse Le Roux

Y

ann Fouéré, Yann L'Haridon, Denis Guiyesse, Meaven, Herri Caouissin, Charles Le Gaonac'h, Yann Bouëssel du Bourg... Ces noms évoquent-ils quelque chose pour vous ? Ce sont des figures marquantes du mouvement breton d'entre les deux guerres. Meaven, la « Vierge rouge », Denise Guiyesse qui adhéra aux idées de Laîné, Yann L'Haridon, adjoint de Goulet chef des Bagadoù Stourm, Yann Fouéré, directeur des journaux La Bretagne et La Dépêche de Brest... L'auteure les a rencontrés pour essayer de comprendre leur engagement, leurs idéaux, la raison, enfin, de leur combat désespéré. Et ils ont parlé sans retenue. Et pour tous, une évidence. Ce n'est pas la Bretagne qui prime, mais le combat pour la Bretagne. Leur engagement provient du milieu familial, d'une rencontre, d'un événement historique... qui va

tout déclencher et les jeter corps et âme dans l'action. Le mouvement supérieur à l'idéal en quelque sorte. C'est ce qui explique qu'ils n'ont pas ou peu souffert de l'exil. Pas de mal du pays, donc. Ce pays (ou sa représentation), pour lequel ils ont tout sacrifié. Mais, au fond, n'est-ce pas en Bretagne qu'ils étaient déjà en exil ? Et pour tous également, totale absence de regrets. Ce livre (encore un ! diront certains), parle d'une période qui reste très sensible en Bretagne. « Un passé qui passe mal ». Attisant la haine ou réveillant la douleur, cause de méfiance pour certains politiques, cette période ne doit surtout pas, ne doit surtout plus rester dans l'ombre. Cet ouvrage contribue à sa connaissance. La fin du chemin. 1920-2000. Des indépendantistes en Bretagne. Maryse Le Roux. Skol Vreizh éditions. Parution 4e trimestre 2017.

René-Yves Creston : un artiste breton en quête d'altérité

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e CRBC (centre de recherche bretonne et celtique) de Brest, porte un intérêt particulier à l'ethnologie et au PCI (patrimoine culturel immatériel). Ses responsables ont donc organisé une série de colloques consacrés à des chercheurs qui se sont illustrés dans cette discipline. Des journées d'étude ont été mises en place autout d'Emile Souvestre, Jean-Marie de Penguern, Jacques Cambry, Paul Sébillot, François Cadic, Hersart de la Villemarqué et René-Yves Creston. Ce livre

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est le compte-rendu des deux journées (9 et 10 avril 2015), consacrées à ce dernier, artiste, chercheur, militant... Insatiable collecteur, il fut aussi homme de conviction : résistant, principal initiateur de l'Institut Culturel de Bretagne, président d'Ar Falz, vice-président de Kendalc'h. Il fut également, avec son épouse et la Loudéacienne Jeanne Malivel, à l'origine du mouvement artistique les Seiz Breur. Il était profondément attaché à la Bretagne. Le livre réunit donc les 12 contributions propo-


À DÉCOUVRIR ▪ DA ZIZOLOIÑ ▪ A CONÈTR

sées pendant ces deux jours et traitent de l'attachement du béluga (le surnom de Creston) à la région nazairienne et au pays paludier, de ses engagements, de la recherche sur le terrain et de la création. Cet ouvrage permet de porter un regard nouveau sur un homme victime d'une

renommée à éclipses malgré son importante contribution à la matière de Bretagne. René Yves Creston (1898-1964), un artiste breton en quête d'altérité. Collectif. Centre de recherche Bretonne et Celtique éditeur. Parution septembre 2017.

Madame Bovarec par Anne-Sophie Cloarec

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mmanuelle est prof de français (nul n'est parfait !) dans un collège du Nord-Finistère. Elle a deux enfants pas toujours marrants, une sœur à cent à l'heure, des parents... Ben comme tous les parents, quoi ! Son mec l'a lâchée, sa Saxo va bientôt le faire, son compte en banque... passons. Elle a des tics, elle dort mal, elle est trop « abondante »... Oui, mais Emmanuelle ÉCRIT ! Son héroïne, Emma, est agent secret, mannequin, médecin... et au travers de ses aventures, Emmanuelle rêve, s'évade, règle ses comptes. Le style est moderne, très juste et colle parfaitement avec l'époque, la nôtre en fait. Elle évoque les problèmes du quotidien, les saisonniers qui dorment dans les camions, les parents d'élèves, les

lotos-pour-gagner-des-sous, avec beaucoup d'humour, mais de tendresse aussi. Réellement, c'est jubilatoire. À lire toute affaire cessante. Et comme je suis bon avec vous, je vous signale son précédent roman : Paris Breizh, dans la même veine. La p'tite bretonne qui « monte » à Paris. Oui mais maintenant les choses ont changé et les Brettes sont un peu plus délurées et capables de tracer leur chemin sans se laisser enquiquiner ! Anne-Sophie Cloarec enseigne le français (ah ?) dans un collège du Nord-Finistère (tiens, tiens !). Ce sont ses deux premiers romans. Madame Bovarec. Anne Sophie Cloarec. Skol Vreizh éditeur. 2017.

Où va la Bretagne ? par Yves Lebahy et Jean-Claude Le Ruyet «Comme bon nombre de régions périphériques franÇaises, la Bretagne va mal...»

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'est par cette petite phrase que commence le livre de Yves Lebahy et Jean-Claude Le Ruyet. La suite, malheureusement ne fait que confirmer ce diagnostic. Plusieurs ruptures ont eu lieu, dont les conséquences ne cessent de s'aggraver.

Une rupture territoriale Est-Ouest, d'abord « Le projet du « Grand Paris », la mise en circulation de la LGV qui l'accompagne, font progressivement de l'Est breton un espace satellite de l'Îlede-France. Cette logique centralisatrice alimente la vitalité actuelle de Rennes et Nantes, mais, en corrélation, les détache progressivement des intérêts bien compris et des préoccupations d'une région dont elles sont capitales ». À l'est toute, donc, et tant pis pour les zones excentrées, la

grandeur de Paris avant tout ! De même, on observe aussi un clivage entre la zone littorale et l'intérieur. La première est attractive pour les activités tertiaires dopées par une économie de villégiature et de tourisme mais ceci a pour conséquence de faire refluer vers l'intérieur les « populations autochtones les plus fragiles ».

Une rupture démographique ensuite Tous nos politiques parlent d'un dynamisme démographique « retrouvé ». La population bretonne devrait progresser d'un million et demi d'habitants d'ici 2040. Merveilleux, non ? Mais... L'essentiel de ce gain proviendra de retraités venant s'installer en bord de mer (et au sud), alors que 40% des jeunes de 19 à 29 ans doivent partir pour trouver un emploi correspondant à leur qualification. Supérieure, très souvent. De quoi se poser des questions sur la politique de formation et sur les conséquences du vieillissement : 35% de plus de 60 ans en 2040 (et donc, du coût...) Significative aussi, l'indifférence des Keleier n°62 - 2018|

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À DÉCOUVRIR ▪ DA ZIZOLOIÑ ▪ A CONÈTR

nouveaux arrivants pour tout ce qui concerne la Bretagne, sa culture... et qui parfois se heurtent aux locaux, considérant les activités de ceux-ci comme sources de nuisance !

Rupture économique aussi ! On le sait, le modèle agricole breton est en crise : 50% des exploitations sont en situation de trésorerie négative. 175 000 exploitations en 1975, 30 000 en 2010. Il n'est plus possible de produire des produits basiques (lait, viande, blé, poulets...) face à la concurrence mondiale. Et la situation est de même pour la pêche. L'industrie, quant à elle, est issue d'un choix économique datant du CELIB : agroalimentaire, constructions mécaniques et automobiles, constructions navales, électronique et télécommunications. Or, ces secteurs sont déjà atteints ou vulnérables. En fait, l'industrie bretonne résulte pour bonne partie de délocalisations forcées et est dépendante de firmes soumises aux lois de la mondialisation. La Bretagne a opté pour la décentralisation au lieu de favoriser le tissu industriel local. Mais les entreprises qui sont venues pour les aides financières, la paix sociale, les bas salaires... n'ont aucune attache avec le territoire.

La métropolisation On assiste en Bretagne comme ailleurs à un phénomène de métropolisation : Rennes, Nantes et (accessoirement) Brest. Ceci va induire des conséquences néfastes : concentration de l'économie « créative » dans ces villes. Donc, des investissements énormes pour cette classe favorisée (loisirs, structures d'accueil...) Cette « golden class » rejette vers l'extérieur les couches les plus défavorisées, créant par contrecoup des poches d'exclusion. L'espace social est déstabilisé : les travailleurs se retrouvent à 30-40 kilomètres de leur lieu d'activité, mais les TER se heurtent à la LGV, objet de prestige qui plombe la SNCF ! Si au point de vue économique les métropoles semblent connaître une certaine réussite c'est en asservissant l'espace environnant qui s'étiole. L'agglomération de Rennes regroupe une cinquantaine de communes qui ont vu leurs impôts augmenter pour financer... le métro. Ecologiquement, c'est une aberration. Il suffit de regarder la carte de pollution de l'air. Mais on continue. N'est-il pas significatif que les maires des trois « métropoles » sont favorables au « Grand Ouest ». La métropolisation amène des flux de population pour les week-ends et plus tard la retraite, faisant flamber le prix de l'immobilier, figeant le cadre de vie dans une démarche dominante en une sorte de conservatoire 60 | Keleier n°62 - 2018

répondant à leurs besoins. Et, de plus, la question bretonne et l'avenir du territoire ne semblent pas (ou plus) être une priorité pour la majorité de nos élus. Pour reprendre la formule de René Pléven : « la Bretagne est en train de tomber au rang des régions dont la vie se retire ». Mais quand la Corse, l'Alsace, le Pays basque se mobilisent, la Bretagne, réputée dynamique, semble trop peu revendicative.

Mais la culture, elle, au moins, elle va bien ! Tout le monde se veut optimiste. Mais est-ce vraiment justifié ? Les langues sont en grand danger. Dans une région qui se veut volontariste pour l'enseignement du breton, on manque de maîtres ! Par contre le tissu associatif reste actif. L'auteur en dresse une liste (qui comporte quelques oublis notables*) mais pose le problème du pourcentage de population touchée. N'a-t-on pas une culture de l'entre-soi  ? Dont beaucoup (tourisme, collectivités, entreprises...) se servent sans témoigner vraiment de reconnaissance... L'auteur de cet article parle même de disparition annoncée. En résumé, une logique ultra-libérale, où l'homme n'a plus sa place, qui met les territoires en concurrence, les exploite, les asphyxie... la Bretagne n'est pas assez compétitive et, comme l'état oublie ses régions, nous redevenons une périphérie subissant un processus de cornouaillisation. « Pour les centralisateurs jacobins, la survie de la France passe, non pas par un réveil de l'ensemble du territoire qui conjuguerait alors la diversité de ses compétences dans un effort commun, mais bien au contraire dans une vision saint-simonienne portée par la haute administration et l'establishment par le renforcement de la métropole parisienne au détriment des périphéries ». S'ajoutent à cela la crainte de l'affirmation des identités, le statut-quo de 2014, le bidouillage territorial concocté par les hauts fonctionnaires parisiens, le manque de ressources des régions qui les paralysent... Triste constat. Des solutions existent pensent les auteurs (même si cet aspect des choses est traité un peu rapidement). Maintenant, à chacun, le temps venu, l'engagement ou l'indifférence. Où va la Bretagne ? Yves Lebahy. JeanClaude Le Ruyet. Illustrations de Nono. Skol Vreizh éditions. 110 pages. 2018. * Pour la danse, pas de Kendalc'h, seul War 'l leur est cité !


AU REVOIR ▪ KENAVO ▪ A TANTÔT

Jean-Yves Le Corre 1953 -2018

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ean-Yves Le Corre, l'un des fondateurs des " mythiques " Dialoued ar Menez, est décédé en septembre à l'âge de 65 ans. Il créa en 1971 au lycée de Carhaix le groupe "Avel ar C'huitel" avec Bruno Le Manac'h et Philippe Le Balp. Rejoint par Yann Goasdoué, il fut rebaptisé "Diaouled ar Menez" par Youenn Gwernig. Jean-Yves fut aussi responsable du département musique

à la Coop Breizh de 1990 à 2015. Accordéoniste de talent, il a passé le virus à l'un de ses fils, Yann, qui a fondé le groupe Karma. Fred Guichen est aussi l'un de ses admirateurs, vantant "cette énergie du Kreiz Breizh". Il fut également un défenseur de la langue bretonne, n'hésitant pas à prêter son garage en 1985 pour ouvrir la première école Diwan à Carhaix.

Jean-Bernard Guilhaumond

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1929 -2018

erci pour ton travail au sein de la fédération Kendalc’h Mor Bihan et ta force de persuasion pour mettre en vitrine les cercles loisirs du département dans ce bel écrin qu’est la cour du Château de Suscinio. Il en a fallu de la force de persuasion pour convaincre, et Kendalc’h et nos partenaires financiers, de ce beau projet qui a animé nombre de soirées estivales au fil des ans. Les murs de la forteresse se souviennent encore du son des bagadoù que tu tenais absolument à faire sonner lors du défilé et en clôture de soirée. Les yeux des nombreux spectateurs bien emmitoufflés brillent encore en évoquant ces nuits claires et étoilées, où ils passaient un agréable moment dans ce cadre magnifique. Pour se réchauffer, en fin de spectacle, ils n’omettaient jamais de se joindre aux danseurs pour un tour ou une ridée sans fin. Il est vrai qu’avec Josette et d’autres danseurs d’Arzon, tu n’oubliais pas d’en faire la publicité sur les marchés de la presqu’île ! Depuis, le spectacle a évolué, les acteurs dansent dans un cadre certes moins féérique, mais plus confortable, et Tradañs existe toujours, et s’est même parfois exporté dans les Côtes-d’Armor…. Avec un même fond de scène : les remparts de Guingamp. Nous penserons fortement à toi lors de l’édition Tradañs 2019, en Morbihan ou dans un autre département…. Tu vois ton

« bébé » est toujours présent à Kendalc’h ! Je n’oublie pas non plus les heures passées pour créer et faire vivre la Commission Cercle et Atelier Danse de la confédération, depuis la première réunion à Pontivy, jusqu’aux Kejadennoù, un travail effectué avec une équipe soudée, pour cette fois tous les cercles et ateliers danse de Bretagne et d’ailleurs. C’est devenu un rendez-vous incontournable non seulement pour les danseurs que l’on appelle « loisirs », mais aussi, pour ceux des groupes concours qui ont pleinement adhéré à la formule, et ainsi permis d’étendre leur répertoire à des danses de terroirs moins connus. Ces Kejadennoù ont permis de mettre en valeur d’actuels référents de terroirs, alors grand merci pour eux ! Je n’oublie pas non plus ta force de persuasion, pour m'inciter à me présenter au conseil d’administration de la confédération. Certes, tu n’étais pas le seul, mais tu as été convaincant, et j’ai tenté de transmettre ta force de persuasion au sein de cette équipe et ainsi porter les valeurs de notre attachement aux « petits groupes » qui, par leur travail, contribuent activement à faire connaître notre culture. Hélène Danielo Keleier n°62 - 2018|

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AU REVOIR ▪ KENAVO ▪ A TANTÔT

Françoise Dorval 1951 - 2018

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rançoise, née à Kerfeunteun, est rentrée aux Eostiged comme danseuse où elle a connu Louis. C’est d'ailleurs l'un des très nombreux couples estampillés « Eostiged ». Elle s’est investie dans l’atelier couture dont elle est devenue, comme on dit dans le milieu, « première main ». Elle dirigeait toute l’équipe qui crée, qui répare, qui brode les costumes. Elle savait que pour habiller les 150 personnes sur scène, quel que soit le costume, il faut du monde. Il est précieux de fédérer, d’écouter les demandes des chorégraphes, de commander les tissus, de couper, de monter, de broder tout cela est le travail indispensable des très nombreuses personnes de l’ombre. Françoise à son poste, gérait la couture avec Annie, la broderie avec Karine et Yann, et les petits et grands travaux du Patro avec P’tit Louis. Avec Catherine et Véronique, c’était l’association des parents du groupe : Ar Neiz. Elle était une des plaques tournantes de l’Ensemble. Avec son dévouement légendaire, elle portait la philosophie, l’ADN des Eostiged : travail, persévérance, et parfois légères provocations, souvent avec un clin d’œil complice. Tous les deux, on ne se parlait pas forcément beaucoup. Un regard suffisait et j’avais la réponse aux décisions à prendre. Au retour de

Vivien Pendragon

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1948-2018

ivien Pendragon est décédée à Pontivy en janvier dernier. Née à Londres, elle arrive à Quistinic en 2002 et se prend d'amour pour la Bretagne. Elle s'intéresse beaucoup au patrimoine de son secteur, découvre la danse bretonne qu'elle va pratiquer assidument. Pour satisfaire sa soif de connaissances, elle devient membre de la confédération Kendalc'h, dont elle suit régulièrement les stages. Elle avait en projet un livre de photos sur ce sujet...

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Guingamp, du Championnat national de danse bretonne, le lundi soir traditionnel au Patro, à côté, après l’embrassade habituelle et le sourire malicieux…. Juste quelques mots du genre « Encore un ! » ou alors « C’était bien...», et elle rigolait. Ah ! C’était dit. Nous avions une exceptionnelle complicité. Aux Eostiged, 70 ans cette année, il y a eu des personnalités fortes, il y a eu des bastions qui sont l’Histoire du groupe. Les plus anciens se souviennent d’un monument qui s’appelait Henri, Henri Le Viol. Aujourd’hui, Françoise, très proche d’Henri, est un autre bastion du groupe. Elle écrivait aussi, à sa manière, cette histoire. A nous qui sommes là aujourd’hui, ou à ceux qui vont suivre, il est un devoir d’assurer peutêtre d’une autre manière, la continuité et ainsi transmettre cette philosophie et cet amour de la culture bretonne pour continuer la belle aventure qui s’appelle Eostiged ar Stangala. Françoise, tu avais un regard sur le groupe qui était le même que celui de nous tous : la vision du développement et de l’avenir des Eostiged. Il faut vivre l’instant, mais il est inconcevable de ne pas penser à l’avenir. Françoise, fille de la balle, avait aussi ce regard vers demain, non une vision étriquée, mais ouverte justement vers de nouveaux horizons, vers de nouvelles frontières. Encore une fois, l’ADN du groupe. Françoise, il est incroyable et impensable de devoir te dire aujourd’hui au revoir. Merci pour tout. Merci pour ta disponibilité, pour tes compétences, merci pour ta gentillesse et ton sourire. Merci tout simplement d’avoir été là avec nous et de nous avoir tant donné ! Jean-Michel Le Viol


AU REVOIR ▪ KENAVO ▪ A TANTÔT

Yvon Palamour

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1932-2018

ne grande et belle personne nous a quittés au mois d'août dernier. Un humaniste, une référence dans les nombreux domaines où il excellait, l'ébénisterie, la musique, la recherche. Comme bon nombre de porteurs de savoir, Yvon Palamour avait le maintien et le verbe modeste, ce qui ne l'empêchait pas d'être un remarquable transmetteur et passeur de connaissances. Il naquit à Paris en 1932, puis vint à Pluvigner pendant la guerre où il découvrit ce qui deviendra sa passion de toute une vie : le travail du bois. Il passera le concours d'entrée à l'école Boulle, l'une des plus prestigieuses au monde, et en sortira major en 1953. Après une dizaine d'années dans la capitale, il reviendra avec son épouse Jeannette à Pluvigner où, en plus de son travail, il relancera le bagad, organisera des concours de sonneurs de couples et chantera avec les Paotred Pluiner. Sonneur de bombarde remarquable, il enseignera à des élèves ayant comme noms Alan Le Buhé et Jorj Botuha. Il collaborera aussi à la renaissance de la harpe bretonne en aidant Jorj Cochevelou à recréer l'instrument, et en fabriquera quelques exemplaires. Ce fut aussi un collecteur infatigable et ses recherches concernant le mobilier ont permis à L'Institut Culturel d'éditer un livre magnifique : « Meubles peints de Bretagne monochrome et polychrome »*. Pour son œuvre, Yvon Palamour reçut le collier de l'Hermine en 2015. Qu'il soit ici remercié pour sa dernière volonté à l'égard de Kendalc'h. * En collaboration avec André Charles Le Bars.

Jean-Paul Péron

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1946-2018

près une enfance passée à Quimperlé, Jean-Paul Péron a rencontré la culture bretonne dans les années 1960 au cercle Roz-Aon de Châteauneuf-du Faou. Elle l’accompagné toute sa vie au travers de la danse, des costumes et du kan ha diskan. C'est par la danse et la culture bretonne qu'il a rencontré, au cercle celtique de Carhaix, Marthe Le Dantec, avec qui il partageait la conviction que cette culture se vivait et se pratiquait plus qu'elle ne se revendiquait. Il s'est plus tard investi auprès du cercle de Plonévez-du-Faou puis du groupe de danse de Plounévézel. Il a également formé un duo de kan ha diskan avec Georges Le Jeune, et a contribué activement à l'association de costumes et de broderies de Châteauneuf-du-Faou ces dernières années aux côtés de Josiane Irvoas. Cette exigence et cette intransigeance pouvaient passer pour de l'orgueil ou du mauvais caractère, car celles et ceux qui l’ont côtoyé se souviendront sans doute longtemps encore de son humour caustique et des piques bien

senties qu'il envoyait aux gens qu'il aimait, comme à ceux qu'il appréciait moins d'ailleurs ! Ce trait de caractère s’est aussi traduit par une grande rigueur et une volonté de recherche sur les terroirs, les danses, les costumes. Tout au long de sa vie, il a ainsi transmis cette tradition vivante à de très nombreux danseurs et spectateurs. Avec beaucoup d'autres il a contribué au renouveau de la danse bretonne des années 1980 et 90 en travaillant, à sa manière, à la transposition scénique et chorégraphiée de la danse traditionnelle. Il a sans doute tiré une grande fierté de porter le cercle de Carhaix jusqu'aux portes de la première catégorie de la confédération Kendalc'h, association dans laquelle il s'est beaucoup engagé, et dont il a longtemps participé au développement et aux activités de préservation et de transmission du patrimoine culturel breton. Fanch Péron

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Brèves

BRÈVES ▪ BERR-HA-BERR ▪ FAILLIS GHIMENTS

50 ans de Poissy La saison 2017-2018 des Mibien ar Mor a été marquée par la célébration de nos 50 printemps ou plus exactement de ses 50 ans car si le navire a souvent changé d’équipage, son capitaine est demeuré fidèle au poste. Rendre hommage à Jacqueline était incontournable ! Comment ? En donnant à voir l’esprit qui anime le groupe, génération après génération, à travers deux axes : culture bretonne et plaisir d'être ensemble. Le costume breton choisi comme illustration de l’axe culturel et, avec le concours de Kendalc'h et de l’Institut Culturel de Bretagne, c’est le cœur léger que nous sommes venus récupérer les deux expositions destinées à mettre en valeur le patrimoine vestimentaire. La municipalité a généreusement mis à notre disposition le Centre de Diffusion Artistique du 24 février au 2 mars 2018 et a offert une communication dynamique autour de nos festivités. L’inauguration en a d’ailleurs été assurée par monsieur le maire accompagné de nombreux élus. Le plaisir d'être ensemble a été célébré par une rétrospective photographique des moments ayant rythmé l’existence

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BRÈVES ▪ BERR-HA-BERR ▪ FAILLIS GHIMENTS

du groupe depuis sa création en 1967, sans oublier un clin d’œil à l’ancienne Amicale des bretons. Quel bonheur de voir ces sourires ou d’entendre ces éclats de rire face à ces instantanés de vie. Un joli télescopage entre hier et aujourd’hui. Un stage dédié au pays de Lorient et notre 50e fest-noz annuel sont venus clôturer cette semaine bretonne à Poissy. Une fois encore, le plaisir de danser était là. Pourtant, cette année, il y a eu plus : l’émotion. L’émotion ressentie quand la musique s’est arrêtée et que Monsieur le Maire a invité Jacqueline à le rejoindre sur scène et lui a remis la médaille de la ville. Emotion encore devant la surprise concoctée par Sunniva Lecaudey : une vidéo rassemblant les témoignages de ceux qui n’avaient pu être présents. Emotion toujours en soufflant les 50 bougies du gâteau d’anniversaire. Les membres du bureau, Monsieur le Maire et Anna, la plus jeune de la soirée, sont venus prêter main forte à notre Présidente encore bien troublée par tant d’attention. Merci à tous les acteurs de ces festivités et un immense merci à Jacqueline Lecaudey-Le Guen pour ce parcours au long cours et ce beau navire qu’est le cercle de Poissy. Souhaitons au groupe de trouver le capitaine des 50 années à venir. Pierre-Yves Guillot

Mémorial Nominoë Sur le terrain historique de « La Bataille de Ballon », à 2km du centre de Bains-sur-Oust, une œuvre d’art contemporain, le « Mémorial Nominoë » a été érigée ce printemps, avec le concours d’une quinzaine d’entreprises et d’artistes bretons, pour un coût de 80 000 €. Ce projet déjà centenaire a vu le jour, grâce à la détermination de l’association Poellgor Gouel Ballon (Comité pour la Fête de Ballon), et à de nombreux soutiens financiers : les frères Guillemot (UBISOFT), grands mécènes, le Conseil régional de Bretagne, les communes de Bains-sur-Oust et Redon, Redon Agglomération, mais aussi des associations comme l’Institut culturel de Bretagne et Kendalc’h, et plus de 300 donateurs privés. Désormais, la Bretagne dispose d’un lieu de visite, de rendez-vous culturels : l’accès y est libre au public, et devient peu à peu une destination de sortie, autant pour le pays de Redon que pour les Bretons de passage, les touristes... et des balades contées « Sur les pas de Nominoë », initiées cet été, seront proposées l’an prochain. Louis Appery


BRÈVES ▪ BERR-HA-BERR ▪ FAILLIS GHIMENTS

Eostiged : 70 ans ! Les 21, 22 et 23 septembre, les Eostiged ar Stangala ont pris pour nid le Pavillon de Kerfeunteun (Quimper) pour fêter leurs 70 ans. Au programme des festivités, pas moins de trois spectacles et deux festoù-noz mais aussi une exposition, un défilé, une projection de film, des ateliers enfants et un grand repas « familial ». Au total, 4000 personnes, et 172 bénévoles sont venus souhaiter bon anniversaire aux rossignols de Kerfeunteun. La fête a été lancée le vendredi midi avec l’accueil de 350 enfants venus des écoles de Quimper pour découvrir la culture bretonne. Pendant deux heures, les enfants de 3e cycle ont jonglé d’atelier en atelier à la découverte de leur patrimoine et du monde du spectacle. Pas moins de 50 bénévoles ont ainsi encadré les enfants à la confection d’une fresque géante de broderie glazig, à la découverte de l’exposition de costumes, aux contes et légendes, à la danse bretonne, à l’atelier Pikett' mais

tume, la pluie faisait son apparition sur la place Saint-Corentin au moment même où nous présentions notre nouvelle création de rue : Breizh Battle, une joute dansée et délurée entre l’équipe bleue et l’équipe jaune arbitrée par un juge totalement subjectif. Le public est venu en nombre braver la pluie et rire avec nous pendant les 45 minutes qu’ont duré ces affrontements d’une importance capitale pour l’histoire de la danse bretonne. Avant le Very Dark Noz réunissant 104 guerriers et sorcières sur le parvis du Pavillon (sous la pluie tant qu’à faire !) à 18h, spécialistes et curieux, de Quimper et d’ailleurs, n’ont pas boudé l’exposition « Rossignols de talent » où étaient présentées les œuvres de Mik Jégou (peintre), Karine Dorval et Yann Lagoutte (brodeurs), Pierre-Yves Perennes (photographe) et Mathias Ouvrard et Thomas Jan (créateur de vêtements contemporains) autour d’une trentaine de costumes de scène que le groupe a porté pendant ces 70 dernières années. La foule s’était aussi déplacée pour assister au défilé du duo de créateurs avant de découvrir le reportage de Maud Calvet et Joachim Bouyjou « Mon costume glazik » consacré à la création de notre

aussi dans les coulisses d’un spectacle où les plus sages ont pu toucher aux boutons de la lumière et du son. Après cette après-midi extraordinaire aussi bien pour les enfants que pour les rossignols, le pavillon s’est rempli pour la première de la nouvelle création du groupe avec Dan Ar Braz : 1h30 de show avec en point d’orgue un final très émouvant mêlant les 60 adultes de la troupe aux 50 enfants et adolescents, viviers et futurs ambassadeurs du groupe. La soirée s’est poursuivie par un fest-noz traditionnel au milieu des mannequins de l’exposition dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Samedi matin, une fois n’est pas cou-

spectacle 2017 « NASK ». A 19h30, les bombardes du Bagad Kemper ont résonné dans le pavillon et lancé un fest-noz qui restera longtemps gravé dans les mémoires des Quimpérois : Startijenn, Jean-Charles Guichen, ‘Ndiaz, Fleuves, Hamon-Brou-Quimbert-Hamon-Martin, tous ont fait vibrer les murs et les cœurs jusqu’au bout de la nuit, et le slow de Beat Bouet Trio, avant un after dans notre antre, le Patro, où nombre d’anciens Eostiged étaient venus accrocher leur portrait le matin même pour réaliser un véritable mur de visages. Les anciens, justement, se sont réunis dimanche, danseurs et danseuses autour d’un repas et d’animations sur l’histoire

du groupe et pour une photo qui retrace sept décennies de souvenirs, de voyages, de spectacles, de rencontres et de fêtes ! Simon Cojean

Bal des Garçail es A l’occasion des 80 ans du cercle celtique de Saint-Brieuc (le 31 mars 2018), entre autres animations, nous avons choisi de proposer un événement à destination des enfants. Breiziloù ayant fait des adeptes parmi nous, nous avons décidé d’organiser un bal. De jeunes sonneurs feraient danser de jeunes danseurs, c'est l'idée qui a motivé le cercle celtique de Saint-Brieuc, l'association La Bouèze et l'école de musique de Lamballe Terre & Mer à se retrouver pour organiser un "Bal des garçailles" : bal gallo, ludique et festif. Ce fut un après-midi convivial, durant lequel les danseurs en herbe se sont amusés sur les rythmes et mélodies des jeunes apprentis des ateliers musique traditionnelle, animés par Corentin Le Doujet. Ces jeunes artistes ont fait montre de leur savoir-faire à l'accordéon, à la clarinette, au chant, au violon, à la flûte, à la guitare ou à la bombarde. Au menu des festivités : rondes de Haute-Bretagne (passepieds, tour...), quadrilles et danses-jeux (moulinet, sacristain, carillon, dauvergne...) et danses de couple (polka, scottich, pas de sept...). « Ça ressemble vraiment à une fête ! » a dit une enfant. D’autant plus, que grâce à nos partenaires, nous avons pu offrir un délicieux goûter à tous, petits et grands. Ce bal a été l’occasion pour un père qui ne fréquente pas les festoù-noz, de faire découvrir à sa fille la musique traditionnelle et d’oser se lancer avec elle pour quelques pas de danse. Une enfant de 2 ans s’est amusée toute l’après-midi et s’est fait plein de copines en dansant. Et parce que c’était chouette, nous avons décidé d’en organiser un autre ! A la question posée aux musiciens, la réponse a fusé : « Ouais, on y retourne ! » Nous retrouverons les enfants musiciens, accompagnés de Corentin : dimanche 24 mars 2019 de 15h à 17h30 à la salle Fraboulet de Saint-Brieuc Sabrina Guichon, Corentin Le Doujet Keleier n°62 - 2018|

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BRÈVES ▪ BERR-HA-BERR ▪ FAILLIS GHIMENTS

Exposition Être Breton de Paris ? Être Breton de Paris ! Kendalc’h Ile-de-France fête ses 60 ans cette année et nous souhaitions

Kendalc'h Bro Naoned La jeunesse Le 26 mai 2018 fut la journée enfants à Assérac. Un beau rassemblement où les enfants ont pu montrer leur travail de l’hiver. Ce fut également l’occasion de découvrir le DVD Jibidi 2 de Kendalc’h. Après le spectacle, Mathieu Sérot et Philippe Janvier les attendaient pour les faire danser sur un petit bal breton. Pour cette nouvelle année, nous envi-

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saluer les bénévoles, ces bretons de Paris, qui ont fait et font Kendalc’hIle-de-France. A travers des photos de nos membres dans Paris, nous voulions montrer que les Bretons montés à Paris ont amené leur culture et qu'elle est toujours vivante aujourd'hui. L'objectif est de véhiculer à travers ces images nos valeurs comme la transmission, le partage, la diversité et montrer une culture résolument moderne. Nous sommes Bretons de

Paris et fiers de l'être, nous sommes enracinés et universels... Léa Vourc’h a imaginé des mises en scène dans des lieux de Paris reconnaissables et importants dans l’histoire de l’arrivée des Bretons à Paris, avec des danseurs qui traduisent leurs valeurs de transmission, de diversité et d’intergénérationnalité. Son souhait est de montrer une fédération assumant sa culture tout en étant résolument moderne !

sageons : • la participation au Festival Anne de Bretagne en mai prochain à La Turballe • la participation en février 2019 au stage inter-générationnel autour du costume, des traditions orales, du chant à danser et du chant choral • une journée détente et récréative pour les groupes enfants du 44, avec sans doute une balade dans les marais salants

cions chaleureusement la municipalité de Saint-Michel-Chef-Chef qui a accueilli remarquablement nos chorales. Le 20 mai dernier, trois chorales de Loire-Atlantique sont allées se présenter au championnat des chorales bretonnes de deuxième catégorie à Landerneau. Aber Al Liger a ainsi remporté le premier prix lui permettant donc de concourir en première catégorie l’année prochaine. Cette chorale d’Opus Atlantica La Baule travaille sous la direction de Guy Pouliquen, qui a reçu le prix de la Création artistique. Arrivent aux deuxième et troisième places, respectivement, les chorales Orvez du CCBO d’Orvault et Kan Ar Vro du cercle celtique de Nantes.

Les chorales et le chant en breton Notre fédération a la chance de compter parmi ses adhérents des chorales qui chantent majoritairement en breton. C’est aussi un enjeu fort pour nous. Le mois de mars a permis de rassembler toutes les chorales de Loire-Atlantique pour l'annuel « Voix en Fête » à SaintMichel-Chef-Chef. Le matin est consacré aux ateliers pour parfaire le travail autour de la voix, et l’après-midi est un moment de concert par les chorales. Un moment fort en émotion. Nous remer-

Les ateliers danse En janvier 2018 le stage « Répertoire commun 44 » a attiré 90 danseurs autour des référents de danses traditionnelles : Marie-Hélène Conan-Le Baron, Lénaïg Courtas, Ronan Autret, David Bourdeau, Michel Guillerme et Philippe Jégou. Cette année le stage aura lieu le dimanche 20 janvier 2019 au centre culturel Yezhoù ha


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sevenadur de Saint-Herblain. Nous y accueillerons les groupes concourants pour le championnat et les ateliers danse. Les ateliers danse souhaitaient un stage qui leur soit dédié, organisé avec une matinée d’étude de quelques danses d’un terroir suivi d’un après-midi festif. En octobre dernier le terroir de Brasparts a été mis à l’honneur avec la venue de Michel Cazuguel pour un apprentissage de gavottes du pied droit et autres danses du terroir.

Les groupes championnat La Saint-Loup cette année a vu l’équipe de Strollad an Tour Iliz de Trescalan-La Turballe remporter le titre de champion de Bretagne... Avec cette victoire c’est tout le 44 qui a vibré ! Nous les félicitons ainsi que tous les groupes participant à ce championnat. 10 ans après, le trophée revient dans le comté Nantais. Joli clin d’œil ! Bravo à vous la compagnie du Clocher !

Stages et autres projets En novembre 2017 a eu lieu le stage « Approche de la scène » animé par Nelly Daniel. Suite à son vif succès, l'expérience sera sans doute renouvelée. Puis février fut le moment des stages de broderie avec Paul Balbous. Les travaux réalisés par nos stagiaires témoignent de la qualité de ces stages et des progrès des participants. Les cartons sont encore pleins de projets : • une conférence sur la toponymie • un stage costume (techniques anciennes de broderie, paillage, filet, conservation du costume, entretien des éléments vestimentaires, se coiffer selon son terroir et son époque…) mi-février • un stage approche de la scène avec une intervenante professionnelle de danse contemporaine

Une année avec les DBK Dañserien Bro Klegereg a vu du pays cette année. En effet en plus des sorties en Bretagne, nous avons eu l’occasion de partir deux fois à l'étranger. Tout d'abord au festival « Herrien Jaialdia » qui s'est déroulé en mai à Getxo en Espagne dans le cadre d'un échange avec le groupe de danse local Itxas Argia Dantza Taldea. Ce voyage a été l’occasion de resserrer nos liens avec le bagad de Locminé, Kevrenn Bro Logunec’h, avec qui nous travaillons depuis deux ans. Puis notre participation au « XXIV International Folk Festival de Plovdiv » en Bulgarie pour une semaine d’échanges intensifs. Nous partagions la scène avec des groupes venant du Mexique, Ukraine, Indonésie, Géorgie, Macédoine, Hollande, Ukraine... dans le décor d'un théâtre antique de 4000 places.

Mais cette année le cercle a également continué à travailler intensément avec Lucho de la compagnie de cirque Galapiat. Il s'agit de la rencontre de deux communautés : les arts du cirque et la danse traditionnelle bretonne. Cela nous permet de découvrir une nouvelle dimension de la danse, de nos corps ainsi que de nos limites. Le double enjeu est de se dépasser individuellement et collectivement. Le spectaculaire, la relation au public, le dépassement de soi et la prise de risque sont donc au programme. Une prise de conscience sur l’autre, la personne à côté, à qui nous devons faire confiance pour avancer ensemble. Tout patrimoine culturel à son support ou son porteur. Dans notre cas, les porteurs sont les danseurs,

qui font vivre cet héritage et le transmettent. L'an dernier nous n'avons pas voulu nous mettre au service d’une idée, d’un concept ou d’une danse : le concept c’était nous ! Cela peut paraître anodin (ou étrange ?) comme changement, mais en réalité ça nous a permis d’amener la danse un peu ailleurs. Cette année, nous allons pouvoir explorer un autre registre d’émotions, affiner notre identité au sein d’un groupe, approfondir le sens du pourquoi on fait tout ça, un autre rapport au public, d’autres façons de transmettre cette passion... La mise sur scène puis la mise en rue de nos expérimentations doivent être présentées en 2019. Pascal Udo

Madame Avril Voici bientôt deux ans, une dame téléphona à la mairie de Mûr-de-Bretagne pour savoir s'ils connaissaient quelqu'un qui s'intéressait aux costumes de la région. Ils connaissaient. Ce qui amena une première visite à la susdite dame, du côté d'Angoulême, à Péreuil puisque vous voulez tout savoir, qui confirma son souhait de redonner à la Bretagne sa collection de vêtements commencée 60 ans auparavant. Et cette collection, ce n'était pas de la plaisanterie ! Vu le cubage, il était impossible de tout caser dans une modeste voiture particulière. Rendez-vous fut donc repris et deux membres de la commission costumes retournèrent au volant de la "Kendalc'h mobile" pour récupérer le tout. Notons au passage que N.U et A.R (l'anonymat est de rigueur dans ce genre de transactions hautement confidentielles) furent chaleureusement accueillies, restaurées et hébergées chez l'hôtesse d'un soir et sa fille. Mais au fait, qui est notre donatrice ?

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Geneviève Avril-Garnier est née à Lanfains (22) en 1936. Sa famille était originaire du Bodéo. Sa mère, née Jégo, donna le jour à 18 enfants dont 6 moururent en bas-âge. Dans un milieu aussi modeste, il fallait travailler de bonne heure. Geneviève fut ainsi employée chez Chevrinec, marchand de lin à Quintin. Lorsqu'elle s'installa près d'Angoulême avec son mari et ses enfants, elle dirigea le cercle de cette ville. Pendant 60 ans donc, elle collectionna les costumes avec son frère Joseph, pillotou à Ploërmel. On y trouve des coiffes, des tabliers, des châles... issus principalement du Porhoët. Le souhait de madame Avril est donc réalisé, sa collection est revenue en Bretagne. Il reste à traiter, répertorier, étudier et, pourquoi pas, exposer tout ce vestiaire. Ce serait un bel hommage à celle qui a toujours gardé la Bretagne au cœur. Robert Raulo

Génération Lully par Médiathèque Trappes

A la une ce mois-ci à la médiathèque de Kendalc'h, la collection en cinq volumes de "La Bretagne contemporaine" … ou une autre façon de revisiter l’histoire de Bretagne, en parcourant les cinq départements, arrondissement par arrondissement. Les textes de ces ouvrages, publiés par Henri Charpentier en 1865, rédigés par d’éminents écrivains vous permettront de voyager au fil du temps dans l’histoire, l’architecture, les légendes… Grâce aux dessins lithographiés, vous pourrez, tout à loisir, étudier les scènes présentées, qui sont un témoignage des traditions, des costumes, bref de la vie au XIXe siècle. Ce n’est que depuis peu de temps que nous pouvons vous en proposer la collection complète... Un peu encombrant comme livre de chevet, soit.. Mais qui vous passionnera, nous en sommes persuadés ! A retrouver dans leur réédition de 1977 dans les colonnes Simone Morand : 910-920-930-940-950 COL Hélène Danielo

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Le projet “Génération Lully”, porté par le Centre de Musique Baroque de Versailles (CMBV) est né en 2016 du désir d’ouvrir les portes de la musique baroque française et de jeter des ponts entre les villes de Trappes et de Versailles. Cette action culturelle s’est déroulée en deux temps : une année de sensibilisation à l’art baroque français (XVIIe et XVIIIe siècles), et une année de création artistique d’un spectacle pluridisciplinaire : “Lully ou l’Opéra des farceurs”. Dans la phase de sensibilisation, les adhérents de Seiz Avel ont pu participer à des visites commentées, des formations, des concerts et des spectacles sur la musique baroque. Notre participation nous a permis d’approcher l’art baroque, mais aussi de mieux appréhender notre place dans le projet, et notamment : comment intégrer la danse bretonne dans une comédie-ballet ? Dans ce genre théâtral, l’action dramatique est menée tantôt par la comédie, tantôt par la danse et tantôt par le chant : une succession de saynètes portées par différentes disciplines. Nous avons pu travailler avec

Vincent Tavernier, le metteur en scène, pour réussir ce pari d’intégrer de façon harmonieuse notre culture bretonne (la danse, les instruments et les costumes) à l’univers baroque. Nous avons participé à deux scènes : l’une représentant une fête de village en l'honneur de Lully lors de son départ d'Italie et la seconde, un ballet donné à la cour devant le roi. Ce fut un réel moment de création aussi bien pour les musiciens que pour les danseurs. Pour notre premier passage, nous avons opté pour une Tarentelle sur laquelle nous avons adapté l’enchaînement d’un cercle circassien et d’une chapeloise. Pour notre second passage, ce sont les musiciens qui ont créé le thème musical (un arrangement de plusieurs avant-deux) et les danseurs ont imaginé la chorégraphie par la suite. Concernant les costumes, nous avons été confrontés à plusieurs impératifs : le port du même costume pour les deux passages, l’impossibilité pour les femmes de porter leurs coiffes et les hommes leurs gilets (anachronisme), des essayages un à deux jours avant les représentations, enfin le souhait du metteur en scène que nous nous démarquions des autres personnages. Après concertation avec le costumier, nous avons fait le choix pour les hommes de la création d’un costume complet et pour les femmes de garder nos jupes et krapoz (corselet), en complétant par des pièces plus neutres. Tout au long de l’année, les participants (chanteurs, musiciens et danseurs de l’Ecole de musique et de danse, des élèves des trois collèges de la commune, les Pages du CMBV, les chanteurs de l’Association pour la promotion de la musique de Saint-Quentin en Yvelines, les danseurs de hip-hop de la compagnie “Black-Blanc-Beur") ont travaillé individuellement leurs parties. En mai 2018, une semaine avant les représentations, l’ensemble des artistes (une centaine) est entré en résidence à la


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Halle culturelle La Merise (Trappes). Un travail intense a été engagé lors de répétitions quotidiennes. Les échanges réguliers avec Vincent Tavernier, metteur en scène, Olivier Schneebeli, chef d'orchestre et Erick Plaza-Cochet, costumier ont été pour nous une vraie source d’inspiration. Nous avons donné deux représentations : le 15 mai à Trappes et le 17 mai à l’Opéra Royal de Versailles : une consécration pour tous ! L’Opéra se situe dans l’enceinte du château de Versailles, imaginez l'émotion pour nous, artistes amateurs, de se produire dans ce lieu magnifique chargé d’histoire ! Notre participation a permis de fédérer le groupe sur un projet commun et de mettre en valeur notre identité bretonne dans une comédie relayant l’apogée de la culture française du XVIIe siècle. Le fait de pouvoir travailler avec des professionnels du spectacle nous a apporté des connaissances et des techniques de travail que nous nous efforcerons de mettre en application pour nos futurs spectacles, notamment pour Meliaj 2019. Julie Dago

Des modes et nous à Landi En novembre, les Dañserien Lann Tivizio ont organisé une conférence "Des Modes et Nous" à Landivisiau. Depuis 4 ans, les costumiers du cercle, Christophe Le Guern et Gwendal Jacob, véritablement passionnés par les costumes traditionnels, présentent leurs créations au concours DMEN à la Saint-Loup à Guingamp. Christophe en a été le lauréat en 2016 et Gwendal en 2018. Mais, finalement, la majorité des membres du cercle n'assistent pas au concours, alors pourquoi ne pas rapporter les présentations devant la public landivisien ? En présence d'Elisabeth Guillerm, conseillère départementale, de Mickaël Avril représentant la Confédération Ken-

dac'h, Laurane Croguennec, Gwendal et Christophe du cercle de Landivisiau, Chantal Le Borgne de Guissény, Youenn Amice et Johann Bozec du cercle de Morlaix ont pu faire découvrir les costumes présentés au concours ces dernières années, après avoir expliqué dans le détail leur travail de recherche et projeté de nombreuses photos d'époque. Des créations contemporaines, des costumes de mariage et de pardon, des habits de paysans, de johnnies, d'artisanes et de commerçantes des pays de Landivisiau, Roscoff, Morlaix, Brasparts, mais aussi du Pays Pagan, ont été révélés à un public de connaisseurs qui a apprécié la variété des démarches. Dañserien Lann Tivizio

Plomelin reprend le chemin de l a danse Initiation danse à Yaouank

Samedi 17 novembre, le plus grand fest-noz du monde fêtait ses 20 ans. En ouverture, comme chaque année, Kendalc'h a proposé une initiation à la danse pendant 1h30. Le cercle de Montfort-sur-Meu était particulièrement bien représenté avec à la musique Louan, Malo, Alexandre et Nicolas, et à la danse Mevena et Olivier. Riwanon, du cercle de Lanester, a aussi enseigné quelques danses à plus de 200 participants. En 20 ans elle n'a jamais manqué une édition de Yaouank, tout comme Jean-Pierre Péron à la présentation ! Une belle réussite pour cette initiation qui ne cesse de monter en qualité comme en affluence, et les participants ravis sont repartis avec leur "Guide officiel du danseur en festnoz" édité par Kendalc'h.

Depuis septembre, le cercle de Plomelin a repris le chemin de la salle de danse, en proposant une nouvelle formule, “à la carte” pour ses adhérents. Le principe ? Une répétition un vendredi sur deux, ouverte aussi bien à ceux qui souhaitent découvrir la danse bretonne pour le plaisir qu’à ceux qui connaissent déjà et souhaitent préparer un spectacle pour se produire sur scène. Les répétitions sont donc construites sur mesure, selon les envies présentes des danseurs et les représentations à venir. Cette nouvelle formule permet de réunir des danseurs aux envies différentes mais partageant tous le plaisir de danser. Cette souplesse nous permet d’accueillir tout au long de l’année de nouveaux danseurs, aussi, si cette formule “à la carte” vous intéresse, n’hésitez pas à nous rejoindre !

Mon costume glazik Maud Calvet et Joachim Bouyjou ont réalisé un très beau documentaire de 52 minutes en immersion chez les Eostiged ar Stangala. Il a été diffusé entre autres sur les chaînes de télévision locales, lors du mois du film documentaire en Finistère et au cinéma Ti Hanok d'Auray, en parallèle de l'exposition de costumes de scène de Kerfeunteun à Kendalc'h.

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facebook, instagram, twitter et youtube : Âmes de Bretagne.

K-Breizh 2015 : le CIOFF lance un appel à projet à tous ses adhérents pour créer un collectif en vue de participer aux Folkloriades de Zacatecas (Mexique). Marie-Hélène Conan-Le Baron, qui représente depuis une dizaine d’années la confédération Kendalc’h au sein de cette structure, y défend un projet, en déclinant philosophie et mise en œuvre. Le conseil d’administration retient cette proposition. K-Breizh est né et le collectif des 30 danseurs et musiciens, issus d’une quinzaine de groupes Kendalc’h, porte haut les couleurs de la Bretagne. Le succès rencontré offre de nouvelles perspectives : Chypre en 2017, Roumanie et Ambert en 2018. Actuellement, l’Ensemble K-Breizh peut s’appuyer sur un vivier de près de quatre-vingt-dix danseurs permettant de répondre positivement à diverses sollicitations. Pour 2019, plusieurs propositions émergent : Portugal, Pologne, Grèce, France… Soulignons que par manque de participants et de finances, certaines demandes n’ont pu par le passé être honorées (Paraguay, Canada, République tchèque, Mexique…) Quelques éléments sur le projet : • Représenter la Bretagne et son patrimoine • Être une vitrine de Kendalc’h • Valoriser les jeunes intéressés et issus des différentes catégories, qui font la richesse de Kendalc’h • S’intégrer dans le projet en acceptant les consignes et le règlement • Rencontrer des danseurs de différents cercles • Découvrir d’autres cultures et renforcer l’esprit de solidarité et de partage entre les peuples A ce jour, les cercles représentés au sein de K-Breizh sont Paimpol, Saint-Brieuc, Guingamp, Saint-Nicolas-du-Pélem, Mûr-de-Bretagne, Miniac-Morvan, 70 | Keleier n°62 - 2018

Montfort-sur-Meu, Saint-Michel-ChefChef, Vertou, Pluneret, Moréac, Pontivy, Rostrenen, Carhaix, Le Faou, Morlaix, Saint-Evarzec, Pont-Aven, Clohars-Carnoët, Kerfeunteun et Saint-Servan. Le spectacle est porté musicalement par un couple biniou koz/bombarde, un accordéon diatonique, une vielle, un violon et du chant (breton/français). Richesse qui mérite ici d’être soulignée, l’ensemble compte plusieurs gallésants et bretonnants. Les responsables du projet : Jérôme Le Coutaller (directeur administratif), Marie-Hélène Conan-Le Baron (directrice artistique), Bertrand Thollas et Michel Guillerme (responsables du vestiaire) et Claude Le Baron (responsable musique). Une association, adhérente à Kendalc’h, pourrait voir le jour pour faciliter la recherche de financements et la mise en place d’une banque de costumes. L’aventure vous tente ? Après un weekend de répétition pour les nouveaux puis trois week-ends de répétition du spectacle, devenez ambassadeurs de notre culture. Pour plus d’informations, contactez Kendalc'h : confederation@kendalch.com - 02 97 58 10 50 Marie-Hélène Conan-Le Baron

Défi Âmes de Bretagne La websérie, produite par Kévin et Anne-Laure Hamon, vous propose d'organiser un flash-mob de la plus belle et grande danse bretonne possible et de défier un autre groupe avant le 15 décembre. A l'heure où nous écrivons ce Keleier, les cercles de Mûr-de-Bretagne et Spézet ont déjà organisé respectivement une ronde devant la chapelle Sainte-Suzanne et une gavotte place Roundwood et posté la vidéo sur les réseaux sociaux. A découvrir sur

Stages Près de 650 personnes ont suivi les stages de la confédération en 2017-2018. Légère baisse donc mais due en partie au fait qu’une seule danse nouvelle entrait au répertoire commun. De plus, certains stages ont souffert à tort d’une impression de déjà-vu expliquant ainsi la baisse du nombre de participants. La journée destinée aux moniteurs enfants en est un exemple. Cependant, il y a des constantes : la qualité des intervenants que ce soit en danse, costumes, pédagogie… L’application et le sérieux des stagiaires et la bonne ambiance générale de ces journées. Et, bonne nouvelle, pour l’année qui commence, la fréquentation bat tous les records.

Kendal'c h 56 innove Suite aux échanges entre les conseils d’administration de la confédération et des fédérations, il a été décidé de rationnaliser l’offre de formation. Dorénavant, les journées d’étude autour de la danse ou des terroirs seront portées par les fédérations. Kendalc’h Mor Bihan ouvre la bal en proposant à tous les adhérents de la confédération Kendalc’h de participer au stage « Pays nantais » qui aura lieu, à Pontivy, le dimanche 27 janvier 2019. Intervenants : Yvette Peaudecerf et personne-ressource du pays nantais. Horaires : 9h-17h. Participation : 15€ par stagiaire (restauration comprise). Pour vous inscrire : federation56@kendalch.com / 06 31 22 52 83


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Pendant ce temps-là en Finlande...

Breton de cœur et de culture, professeur de danse professionnel et chercheur en danse, le travail autour d'une collaboration artistique m'a amené à déménager définitivement en Finlande où je suis établi depuis maintenant presque 10 ans. Amoureux de l'instrument national, le kantele (petite cithare) que je pratique depuis longtemps, je ne peux m'empêcher de tracer des parallèles entre cultures des pays du nord de la Baltique et culture bretonne. Le cœur de la culture occidentale européenne est très comparable quand on s'y penche de près : coiffes, matériaux et techniques de fabrication de costumes, structures des danses anciennes et de la musique... Il m'est donc apparu comme une évidence de faire partager aux gens locaux déjà investis dans leur culture traditionelle ma culture traditionnelle bretonne et ses joies dansées, visuelles, auditives et gustatives. Au-delà de quelques spectacles et ateliers, c'est une dynamique qui se cristallise désormais vers des projets concrets sur le long terme. Nous avons fondé sur la commune de Pyhtää un groupe dont le but est de proposer des ateliers réguliers de danse traditionnelle, au carrefour entre tradition locale et culture bretonne que j'apporte. Nous travaillons également sur les costumes et techniques de costumes partageant, là encore, nos savoirs : broderies et dentelles pour le côté breton, lauttanauha (tissage à la tablette de ceintures traditionelles) et broderies du côté finlandais. Le groupe Tulentallaaja (ce qui veut dire "pieds légers") est composé de trois volets : • un groupe de spectacle destiné à faire partager notre démarche auprès d'un public européen

des ateliers de danse réguliers avec deux professeurs : Marja Långvik pour la Finlande, et moi-même pour la Bretagne • un duo musical pour bal de deux kanteles, Minna Raskinen et moi-même, et dont le répertoire est un medley entre répertoire nord baltique et répertoire breton. Nos langues d'intervention sont l'anglais, le finnois et le français, mais j'ai également à coeur de faire entendre et connaître nos langues, breton et gallo, dans la diversité vivante de leurs dialectes.

Heritaj in english ! Heritaj est un outil inestimable pour ma démarche. Il s'agit d'une initiative unique en Europe, mise à la disposition d'un large public, de documents et enquêtes autour de la danse et des costumes traditionnels bretons. Souvent le chercheur doit s'épuiser à rechercher les documents existants, Kendalc'h rend mon travail facile et rapide avec ses fiches techniques documentées, précises et listant leurs sources. Heritaj constitue aussi, pour le versant finlandais de mon projet, une méthodologie et une inspiration claire. Vincent Michaud NDLR : Pour les besoins de son association, Vincent a commencé à traduire Heritaj en anglais, si certaines fiches vous intéressent, n'hésitez pas à les demander !

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111 fiches ! Compte rond, palindrome, voilà le nombre auquel nous arrivons actuellement. Et dire que certains pensent qu'on ne pense pas... Pikett' e brezhoneg Fiches, posters, frise, tout est traduit ! Merci à Michel Simon et à l'Ofis ar brezhoneg. E en galo ? Pourqhi pas ? Faorë pas nous craire begaod ! Je seraen cor d'amain pour tournë ela.

Le projet suit son cours et de nombreuses fiches nouvelles ont été éditées cette année : • Terroir : pays Fisel, Bas-Léon, pays Pagan, Poudouvre, Aven, pays de Baud, Haut-Penthièvre • Costume : costumes de travail des marais salants • Danse : bal de Broons, guédennes de Rance, gavotte war ar zeienn, danses du Cap, avant-deux du Coglais Vous pouvez vous les procurer au siège de la confédération, sur nos stands et sur notre boutique en ligne, ou encore sur abonnement sur heritaj.bzh

boutique.kendalch.com


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