Keleier 61

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2017

Bénévoles : qui sont-ils, que font-ils ?

1957 : le premier concours Kendalc’h Keleier n°61 - 2017

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Édito

Un an depuis le dernier Keleier, et tant de réalisations  ! La confédération, les fédérations et les groupes ont tous contribué à la vitalité et à la mise en valeur de notre patrimoine. Grâce à vous tous, notre culture est toujours aussi vivante, inventive, ancrée et partagée. La transmission continue et ainsi nous préparons l’avenir. Pour rédiger ce Keleier, il a fallu faire des choix : quels événements mettre en avant, quels témoignages rapporter, quelles photos exposer ? Faire des choix n’est jamais facile, aussi nous espérons avoir réussi à rendre une image assez fidèle de la réalité. Bien sûr il y a sans doute des oublis, des manques… Notre modeste ambition pour ce numéro (dont la présentation a été revisitée), est de vous donner envie de vous replonger dans cette année passée pour aborder avec enthousiasme la saison à venir. Bonne lecture et au plaisir de très vite nous retrouver. Rozenn Le Roy, présidente de Kendalc’h

Depey eune an j’ons ventiés pas fét mirabilla, mais j’ons pas eü le temp de l’ver des cônes non pu… Ça ragalaet de tous les bouts dans Kendalc’h ! L’ergroupement, lez souètes, lez coteries crochent dedans pour lô qhulture. Pu le temp de mettr lez roches a sécher, fao qe ça rouelle ! V’alez vair dans le Keleier ici, l’ouvraïje des gaïgés e des benvoulants : putôt émayant, spadi. J’ons deü chouézi pour pouvait tout cârer, mais vao mieuz fére envie qe pitië. Bone liriy e a raide de côrp pour l’aney perchaïne…

Kement a draoù ‘zo c'hoarvezet abaoe ur bloaz ! Pep hini en deus lakaet kalon da dalvoudekaat glad Breizh. A drugarez d’an holl eo bev, krouüs hag eoriet atav hor sevenadur. Treuzkas a reomp atav evit prientiñ an dazont. Ret eo bet deomp ober dibaboù evit ar C’heleier-mañ : arvestoù, fotoioù, testenioù... N’eo ket bet ken aes... Onest an disoc’h, memestra ! Ra vo plijadur d’an holl o weladenniñ ar bloaz paseet hag o zizoloiñ petra ‘vo graet ar bloaz a zeu.

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Keleier - magazine d’informations de la Confédération Kendalc’h

Directrice de la publication : Rozenn Le Roy • Directeurs de la rédaction : Mathieu Lamour et Robert Raulo • Mise en page : Youena Baron • Photos, si non-précisé, le plus souvent : Fred Harnois, Jean Le Goff, Jean-Claude Salin (dont couverture : journée de découverte de la scène pour les ados à Dañs 22), Youena Baron, Robert Raulo • Aide précieuse : Françoise Raulo • Imprimé en 2000 exemplaires par E2P Imprim’ (Locminé) en novembre 2017.

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02 97 58 10 50 - confederation@kendalch.com 1 rue de Suède - Porte Océane - 56400 Auray

Horaires d’ouverture Du lundi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h

Nous contacter Carole Le Mélinaire secrétaire-comptable  questions pratiques, inscriptions aux stages, adhésions, sorties... confederation@kendalch.com

Youena Baron chargée de communication  annonces sur nos médias, articles pour le Keleier communication@kendalch.com

Mathieu Lamour directeur  gestion de projets, partenariats, vie associative direction@kendalch.com

Jonathan Le Guennec chargé de diffusion Heritaj, Pikett’, festivals, commande de produits diffusion@kendalch.com

Sites web  kendalch.bzh : actualités de la confédération  heritaj.bzh : e-encyclopédie de la danse et du costume  famille-pikett.com : découverte de la culture bretonne pour les enfants  boutique.kendalch.com : produits culturels édités par la confédération

Sommaire Edito

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Contacts

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Sainte-Anne d’Auray

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Au pardon de Sainte Anne

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1957 : le premier concours Kendalc’h

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Dur réveil...

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Partenaires

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Vie du centre

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Bénévoles de choc !

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Jonathan

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Rozenn

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Tradi’Deiz

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DaÑsoÙ

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DaÑs 35

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DaÑs 29

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DaÑs 44

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DaÑs 22

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DaÑs ExcellaÑs

32

60 ans de Saint-Loup

34

Concours costumes

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Au pardon de Saint-NicodÈme en Pluméliau

38

Kanomp Breizh

42

Breizh a gan

44

Une année royale

46

L’école de Bothoa

48

Le camp de Conlie

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La création en danse bretonne

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La jeunesse

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Pikett’

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Heritaj

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nouveautés 2018

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Critiques de livres

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Dalc’homp soÑj

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BrÈves

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DOSSIER SPÉCIAL ▪ TEULIAD ARBENNIK ▪ PARCHET ESPECIA

Robert Raulo

Kendalc’h tient son assemblée générale 2017 dans l’un des lieux les plus emblématiques du terroir alréen. Voici quelques éléments incontournables à connaître sur :

Sainte Anne d’Auray De haut en bas • La petite marchande d’objets de piété • Scala Sancta • Mémorial

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Une commune récente A l’origine, Sainte-Anne n’était qu’un petit village (Ker Anna) dépendant de Pluneret. En 1623, un paysan, Yves Nicolazic, découvrit une très ancienne statue de Sainte Anne. La nouvelle se propagea rapidement et de très nombreux croyants affluèrent vers le lieu de la découverte, donnant naissance au plus grand pèlerinage de Bretagne (800 000 fidèles par an) et le deuxième en France après Lourdes. La paUne occupation ancienne roisse de Sainte-Anne fut créée en 1937 et la La présence de monuments mégalithiques atteste commune le 26 février 1950. Elle compte acune occupation humaine datant du IVe millénaire tuellement plus de 2 600 habitants. avant notre ère. On y trouve également des traces de la période gallo-romaine.

Une ville de pÈlerinage

Sainte Anne est l’une des villes sanctuaires de France comme Lourdes, le Mont-Saint-Michel, Chartres, Le Puyen-Velay, Lisieux, Vézelay… (17 sont inscrites). Cela a bien entendu des conséquences économiques  : en témoignent par exemple les cinq magasins de souvenirs et la douzaine de restaurants présents sur la commune. La Scala Sancta Mais cela Elle fut construite par les ne date pas Carmes en 1662. Elle a chan- d’aujourd’hui gé de lieu et se trouve dé- comme on peut sormais dans l’enclos du pè- le constater lerinage. Lors des grandes sur cette carte cérémonies et du grand par- postale du dédon, les offices sont célébrés but XXe siècle. en plein air. La tradition veut que les pélerins gravissent les marches à genoux.

La basilique Elle est l'œuvre à Edouard Deperthes et fut construite entre 1866 et 1872. Elle remplace l’ancienne chapelle devenue trop petite, datant de 1625, qui, elle-même aurait été rebâtie sur un ancien sanctuaire dédié à Sainte-Anne brûlé en l’an 700. L’architecte a voulu unir les styles gothique et Renaissance. En haut de la flèche (75 mètres), se trouve une statue de Sainte-Anne, placée en 1976.

Le mémorial En 1932 est érigé le mémorial (financé par les cinq évêchés bretons), pour honorer les « 240 000 morts pour la France » de la première guerre mondiale. Le monument s’élève à 52 mètres de haut. Huit arcades abritent un autel monumental en granit rose de Ploumanac’h. Il faut cependant noter que le nombre de Bretons tués pendant le conflit est nettement inférieur  : les historiens s’accordent à reconnaître celui de 130 000. Ce qui reste énorme et fait de la Bretagne l’une des régions les plus touchées par le conflit.

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Au pardon de Le cercle Festerion ar Brug de Pluneret a présenté pour le concours Des modes et nous, deux costumes (un féminin, un masculin) portés au début du XXe siècle. Présenter des extraits de ce travail paraît donc tout à fait cohérent au vu du lieu de l’assemblée générale 2017 d’autant plus que Sainte-Anne-d’Auray fait à l'époque pleinement partie de la commune de Pluneret. Pourquoi vient-on À Sainte-Anne-d’Auray ? Les pardons de Sainte-Anne-d’Auray qui ont lieu de mars à septembre, avec en point d’orgue le grand pardon des 25 et 26 juillet, attirent les pèlerins de toute la Bretagne. Tous les costumes y sont représentés. On s’y rend souvent en groupe, par paroisse. Sainte Anne est réputée soigner tous les maux, on y vient : • pour soigner ou soulager une maladie ou un problème physique, en buvant ou touchant l’eau de la fontaine

• pour se confesser et communier pour les besoins de l’âme, à la basilique • pour demander pardon de ses fautes et gagner des indulgences, en priant devant l’hôtel de la dévotion • pour prier en montant les 34 marches de la Scala Sancta, en récitant son chapelet • pour acheter et allumer un cierge ou une bougie de couleur dans la basilique • pour se marier dans l’année.

Les jeunes filles jetaient des épingles dans la fontaine, ou bien les piquaient sur l’arbre de la grande croix de bois dressée dans le cloître des Carmes, malgré la défense expresse affichée. On l’appelait la « croix aux épingles ».

Le porteur de banniÈre Il y avait de nombreuses bannières lors du pardon. Chaque paroisse était représentée et chaque pèlerin se rangeait derrière sa bannière. Pour porter celles de Sainte Anne, le recteur de Pluneret choisissait, des hommes parmi les plus dignes de la paroisse, un paysan ou un marin. C’était un honneur de porter ces bannières, aussi mettaient-ils leurs plus beaux vêtements. Le porteur présenté ici porte le costume des paysans du pays d’Auray du début du XXe siècle.

Le pantalon (lavreg) A partir de 1900, les bregueu sont remplacés par des pantalons à braguette, les couleurs restent les mêmes. Seules les communes côtières du pays d’Auray ont conservé des bra6 | Keleier n°61 - 2017

gueu (pantalons à pont copiés sur les pantalons des marins) jusqu’en 1920 environ. Ils sont confectionnés dans des tissus assez épais, sont longs et recouvrent les chaussures.

La chemise et les accessoires La chemise est soit à col montant, cassé ou arrondi. Elle est souvent à plastron qui est amidonné comme les poignets. Elle est portée principalement avec un nœud (noir ou crème). La cravate se généralise après 1910.

La veste et le gilet (se ha jilet) Certains éléments de la veste et du gilet sont conçus de la même façon : encolure en V, poches gar-


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nies de velours et haut col rigide. Ces deux vêtements courts ne dépassent pas le haut des hanches. La veste ne ferme pas, il n’y a d’ailleurs pas de boutonnière. Elle reste ouverte pour mettre en valeur le gilet. Généralement la veste a deux rangées de six boutons. Elle est en drap mais le gilet peut être en tissu plus fantaisie (belle étoffe à motifs) voire même brodé dans la région de Vannes. Des bandes de velours de soie d’une dizaine de centimètres recouvrent les poches,

les revers et le dos du col.

Le chapeau (tok) Il est en feutre que le chapelier fabriquait lui-même à partir de laine de mouton. Il y rajoutait des poils de taupe, de veau, ou de lapin afin d’obtenir du feutre taupé, du mélusine ou de bleogat (poils de lapins). L’homme mettait toujours un couvre-chef, sauf lors des processions. Le porteur de bannière ne portait donc pas de chapeau.

La vendeuse d’objets de piété Dans le pays d’Auray, les femmes portent soit le costume à col, soit le costume à châle. Le costume à col était le plus porté, surtout dans les campagnes, mais certaines familles (femmes de marin, d’artisans…) ou certaines paroisses préféraient le costume à châle, lequel révélait en général un niveau social plus élevé. Les habitants de Sainte-Anne étant majoritairement des commerçants, les femmes portaient donc le châle, contrairement à Pluneret où les femmes, paysannes dans la très grande majorité, portaient la robe à col.

La robe (broh) Les premières robes apparaissent vers 1850 mais se propagent surtout à partir de 1870. Avant 1900, elles étaient très longues et touchaient le sol. On ajoutait alors une petite frange dans le bas (balayette ou balayeuse) pour protéger le tissu. Dès 1900, les robes sont légèrement plus courtes et laissent apercevoir les bottines. Elles ont continué à diminuer ensuite, surtout après 1920. Les robes étaient confectionnées principalement en mérinos noir. Pour les grandes cérémonies, certaines robes étaient en soie ou en alpaga.

Le buste de la robe C’est la seule partie qui est différente de la robe à col. En effet, étant cachée par le châle elle n’est pas recouverte de bandes de velours. La robe s’ouvre par devant et se ferme avec des lacets ou des crochets. Des pinces étaient prévues dès la confection. Tout était prévu pour augmenter sa longévité et permettre à la femme de la conserver malgré les grossesses ou l’embonpoint. Une petite poche était cousue sur le devant de la robe destinée à y glisser une montre accrochée à un sautoir. Avant 1900, les manches sont agrémentées d’une toute petite bande de velours (5 cm) qui a progressivement augmenté jusqu’à les recouvrir entièrement en 1950.

Le bas de la robe Son envergure est grande, environ 2m80, et on trouve à la taille un « fronçage  » très serré, appelé «  tuyaux d’orgue ». A la fin du XIXe et au tout début du XXe siècle, peu de robes avaient une bande de velours en bas. Cette bande se généralise très rapidement ensuite.

Le tablier (dantèr) Au début du siècle les plus beaux tabliers sont en soie moirée ou brochée noire ou de couleur. Un peu avant 1910, la broderie devient à la mode, tout d’abord avec les tabliers « petits bouquets » brodés main ou mécanique et ensuite avec les guirlandes de fleurs et les festonnages faits main. Les tabliers de dimanche ordinaires sont en coton noir ou de couleur (marron, bleu, vert…), plus courts que la robe. Cette différence de taille s’estompera au fil du temps, les tabliers dernière mode étaient de la même longueur que les robes mais jamais plus longs. Des fronces sont faites après avoir taillé le haut du tablier un peu en pointe (partie où sera cousue la bavette). En 1880, l’empiècement de la bavette est arrondi puis de plus en plus en pointe. Par la suite, cet empiècement a de nouveau diminué en profondeur mais s’est élargi (dernière mode). La taille de la ceinture du tablier est fonction de chaque femme, elle fait environ les 3/4 de son tour de taille. On le ferme avec des lacets noirs noués sur le devant, nœud caché par la bavette.

Le châle ou mouchoir (mouchèt kein) Les inventaires après décès mentionnent des châles dans le pays d’Auray dès le XVIIIe siècle, mais en milieu urbain uniquement. Selon le tissu utilisé, le châle est soit un grand carré d’environ 1m x 1m plié en deux pour former un triangle, soit un triangle doublé ou non avec un tissu (surtout les châles en velours). La plupart

des châles sont noirs mais on trouve aussi des châles de couleur (surtout à la fin du XIXe : marron, bleu…) et des châles en cachemire. Les châles en tulle blanc étaient réservés aux jeunes filles et aux mariées (sauf lorsque c’était un remariage, le châle était alors noir). Selon les circonstances, la matière n’est pas la même. Pour les jours de grande cérémonie, les châles étaient surtout en soie ou en velours (brodé ou non). Les châles en tulle, plus légers, étaient plutôt portés l’été.

La coiffe (kouif) Au milieu du XIXe siècle, deux coiffes coexistent : la coiffe de la ville d’Auray et la coiffe de la campagne. C’est la coiffe de la ville qui a évolué et qui est devenue la coiffe « tri kint » (trois éperons ou plis) ou la jobeline (ar jobelin). La vendeuse porte cette coiffe qui est généralement en gaze à cette époque. Elle est grande mais ne couvre plus tous les cheveux comme avant 1900. On aperçoit maintenant la coiffure de la femme : raie au milieu et cheveux bien plaqués ou cheveux en arrière, coiffure qui sera adoptée plus tard chez les paysannes.

La guimpe (gimp) Les guimpes portées avec le costume châle sont très variées. A cette époque, la plupart des guimpes sont confectionnées à l’aide de dentelles cousues autour d’un tulle brodé ou non, ou cousues par bandes (diverses dentelles achetées au mètre : dentelle fine, broderie anglaise, etc..). Certaines sont brodées mécanique (les guimpes brodées main arriveront plus tard). plus d’infos sur heritaj.bzh

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1957 le premier concours Kendalc’h Robert Raulo

Voici donc soixante ans que le concours existe. Petit retour en arrière sur cet évènement qui a pris une ampleur énorme, capable d’occulter, parfois, ce qui existe à côté. Un peu comme ces plantes qui prennent appui sur un arbre et finissent par l’étouffer… Note pour l’aimable lecteur : les parties en italiques sont des extraits de l’excellente revue Breiz.

Pourquoi un concours  ?

P Ci-contre, le cercle celtique de Spézet

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our faire progresser la qualité des groupes. « Depuis plusieurs années déjà, beaucoup à Kendalc’h pensaient qu’un concours de danse s’avèrerait indispensable un jour ou l’autre si l’on voulait maintenir ou mieux encore faire de nouveau progresser la qualité des groupes de danse des cercles. Il fallait en effet se rendre à cette évidence que depuis quelques années, après une période de progrès constants dans la technique, la présentation et la recherche de l’authenticité, la majorité des groupes semblait avoir atteint un palier qui, pour beaucoup hélas, ne précèderait que de bien peu l’incontestable baisse déjà constatée chez certains… Je pense que l’extension des fêtes multigroupes, en imposant le système des productions collectives par régions, limitées à quelques minutes et à une seule danse d’ensemble, n’a pas peu contribué à la diminution jusqu’à l’indigence de trop nombreux répertoires, à l’abandon quasi-total des styles particuliers… »


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Les membres des cercles ont aussi constaté que le concours instauré par la BAS a contribué à l’amélioration du niveau des bagadoù  : « Les effets heureux du concours des sonneurs institué il ya une dizaine d’années par la BAS et qui

a déterminé les progrès que nous avons tous vécu dans la qualité des bagadoù, étonnants par leur profondeur comme par leur rapidité, ne pouvaient que nous inciter à nous engager dans cette voie… »

Alors, où  ? A Guingamp, lors de la Saint-Loup. Cette manifestation, « exemple trop rare de folklore vivant, était en perte de vitesse depuis plusieurs années, d’où le désir des Guingampais de lui insuffler une vie nouvelle en l’érigeant en Festival de la Danse, avec palmarès et distribution de prix et

de coupes. » Petite note en passant  : on imagine mal de nos jours le temps nécessaire pour rallier Guingamp au vu des routes et des autocars de l’époque. Mais quoi, il n’y a que la foi qui sauve, non  ?

Les épreuves Pour cette première édition, les groupes devaient présenter deux danses  : la première était choisie par l’Amicale à laquelle appartenait le cercle, la seconde libre. Chaque groupe devait aussi danser la Dérobée. Les organisateurs imaginaient le concours comme un regroupement des meilleurs cercles, qualifiés lors d’éliminatoires par Amicale. Las… « En fait très peu d’Amicales ont organisé des éliminatoires régulières… » Pas trop sérieux dis-donc ! D’autant que chaque Amicale devait proposer un membre du jury, ce qui ne semble pas toujours avoir été bien fait. «  Ce n’est pas la faute du secrétaire de Kendalc’h si certaines Amicales, dont les membres

se plaignent aujourd’hui, n’avaient pas de représentant au jury… » Et toc ! Car on sent que la préparation est au top  : «  Chaque membre du jury s’était vu remettre, au matin du concours, une liasse de fiches correspondant à chacun des groupes concurrents, et classée dans l’ordre de leur passage (cet ordre était celui du défilé, le premier groupe concourant étant désigné par tirage au sort). Chacune des deux lignes de cette fiche correspondait respectivement à la danse imposée par l’Amicale et à la danse libre… »

Les résultats de 1957 19 cercles ont concouru pour cette première édition de la SaintLoup et deux classements ont été établis  : sans la dérobée, puis avec, ce dernier déterminant le groupe champion. AVANT LA DÉROBÉE 1. Pontivy 82,33 sur 100 2. Bourbriac 80,50 3. Saint-Nazaire 78,50 4. Langonnet 76,16 5. Quimper 75,50 Venaient ensuite, Rostrenen, Ploërmel, Plouedern, Pont-Aven, Loperhet, Hennebont, Saint-Brieuc, Morlaix, Plestin, Moëlan, Josselin, Perros et Guingamp. Une note porte  : Paimpol, non classé… APRÈS LA DÉROBÉE 1. Bourbriac 101,50 sur 130 1. Quimper 101,50 3. Saint-Nazaire 97,50 4. Le Croisic 95,33 5. Pontivy 92,33 On voit bien ici que certains cercles ont eu des difficultés sérieuses avec la Dérobée et que le jury n’était pas très tendre  : Pontivy se prend un 6,66 qui fait mal !

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Et après  ? «  De nombreuses observations écrites nous sont déjà parvenues. Si l’on peut regretter que quelques-unes, vaines diatribes personnelles classiques aux lendemains des concours soient parfaitement dépourvues de sens constructif, beaucoup nous seront précieuses et ont d’ores et déjà été retenues pour les années prochaines. » L’après-concours, quoi. Rien de bien original… Une différence cependant. Les récriminations arrivaient un peu moins vite… par voie postale ! Note pour expliquer un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître (on a des lettres, ou pas !). Les cercles appartenaient à une Amicale, entité représentant un terroir plus ou moins important   : Loire-Vilaine, Rance-Penthièvre, Poher, Kerne-Uhel, Trégor-Léon….

1966  : quoi, du laissez-aller  ? Lors du concours de cette année-là, il y eut quelques petits grincements de dents. C’est vraiment l’une des seules occasions où cela s’est produit en 60 ans, ce qui m’incite à vous en toucher deux mots. L’un des membres du Cercle Celtique de Redon prit donc la plume pour envoyer cette lettre au journal Breiz  : «  Le cercle de Redon a obtenu à Guingamp un deuxième prix de danse imposé et un premier prix de présentation en danse libre. Nous savons que la discussion a été

Scandale ! On n’a jamais vu cela ! Qu’est-ce que cela veut dire  ? On a même parlé de débraillé ! âpre au sujet de ce premier prix  : en effet, pour la première fois lors d’un concours, un cercle dansait les hommes en gilet, sans veste ni chapeau, les femmes en costume normal. Scandale ! On n’a

jamais vu cela ! Qu’est-ce que cela veut dire  ? On a même parlé de débraillé ! [...] Le cercle de Redon a voulu prouver qu’une évolution nécessaire est possible. Il est incontestable que depuis un certain temps déjà, les groupes de danse sont à un tournant, il faut évoluer. Le public, de plus en plus averti et blasé ne se contente plus de médiocrité ou de facilité… Evolution  ? Mais dans quel sens me direz-vous  ? Que faut-il faire  ? Je réponds  : à vous de voir, cherchez, travaillez et réalisez… » Ben dis-donc, faire du reuz pour des danseurs en gilet et sans chapeau… les choses ont bien changé vois-tu ! Mais Redon continuera à apporter du nouveau. En témoigne cet entrefilet datant de 1968  : « … beaucoup de jurés n’ont pas apprécié la guitare en accompagnement traditionnel… »

1971  : on a trop de boulot ! Le 22 août 1971, les cercles de Basse-Indre, Elven, Loudéac, Montfort-sur-Meu, Dinan et Orvault disputaient le concours national de danses. « Le matin, chaque groupe présenta le laridé-gavotte et deux danses tirées au sort dans le répertoire commun. Cette épreuve est celle qui, semble-t-il, a donné le plus de mal aux concurrents puisqu’aucun groupe n’a pu atteindre 13 de moyenne. Il faut dire, à la décharge des cercles que la danse imposée était particulièrement difficile cette année. L’après-midi, les groupes présentaient une suite 10 | Keleier n°61 - 2017

de 8 à 15 minutes de danses de leur terroir. Les différentes formules adoptées par les concurrents (allant de l’enchaînement de danses traditionnelles au « Ballet populaire » en passant par une variation sur une danse traditionnelle et une présentation originale d’une légende) ont amené le jury a exprimer la difƒiculté qu’il rencontrait en comparant ces prestations. Cette partie a démontré, s’il était nécessaire, combien ça bouge dans le domaine du spectacle. Certains en sont chagrinés et quelquefois


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Cercle celtique de Theix

le spectateur est un peu désemparé. Mais c’est finalement une preuve de vitalité que ces recherches divergentes… » Et vous voudriez bien savoir qui a gagné, n’est-ce pas  ? Orvault. Devançant Dinan de 4 centièmes de point… Eh oui, ma pauvre dame, dans le temps aussi, c’était parfois ric-rac ! Mais certains, après l’épreuve, ont des choses à dire ! Alors, ils le disent ! Et comme de bien entendu c’est dans Breiz qu’ils le font puisqu’ils ne peuvent pas donner leur avis sur des réseaux sociaux inexistants à l’époque. Et bien sûr, ils signent ! «  Le premier volet (on parle ici du répertoire commun) demande à être allégé. Le groupe qui prépare le concours n’a plus le temps de faire autre chose et çà, c’est grave. Pourquoi infliger tous les ans cette sempiternelle « danse de l’Aven » par exemple  ? […] Pourquoi infliger deux danses nouvelles chaque année  ? L’étude de la danse fisel dans l’année, c’est suffisant, alors pourquoi ajouter le rond de Sautron, banal  ?

La suite scénique prête davantage à discussion. Il se creuse, tous les ans un peu plus, un fossé entre la suite de danses traditionnelles et certaines présentations originales très valables, mais qui ne concordent plus avec le contenu des affiches « Festival de la danse bretonne ». Est-il possible de parler de « suite de danse bretonne  » quand, au cours d’une production, la moitié du temps se passe à se préoccuper des accessoires (bottes de paille, faux gigots en carton-pâte…)  ? » Ah dame, il n’y a pas à dire  : les préoccupations des cercles autrefois étaient bien différentes de celles des groupes actuels !

A gauche, le cercle celtique de Nantes à La Baule le 29 août 1976, sélectionné pour la Saint-Loup. Ci-dessus, le cercle celtique de Redon, champion en 1967.

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POINT DE VUE ▪ ALIOÙ ▪ AVIZ

Dur réveil… Robert Raulo

Comme chaque année, Kendalc’h souhaitait participer à la manifestation prévue à Nantes en faveur de la réunification en informant ses adhérents et en les incitant à participer au défilé.

L’idée d’une table ronde

A

u cours d’une réunion de bureau, le besoin d’une information plus approfondie envers les membres de Kendalc’h fut évoquée. Il ne faut pas se leurrer, pour une majorité de nos adhérents le rattachement de la Loire-Atlantique aux quatre autres départements bretons est loin d’être une priorité. Le militantisme n’est plus ce qu’il était ma pauvre ! Ce qui reste encore à vérifier, tant sur l’engagement actuel que sur celui supposé de la masse des membres des cercles autrefois. Or donc, informons. Mais comment  ? Pourquoi pas sous forme d’une table ronde animée par des hommes et des femmes connus pour leur engagement dans cette voie et disposant d’arguments clairs et incontestables que pourraient reprendre nos adhérents. Car c’est vrai quoi, lorsqu’un opposant à la réunification vous balance  : « mais qu’est-ce que ça changerait  ? », il ne suffit plus de lui ramener  : « c’est pour réparer une erreur historique «  (même si c’est vrai) ou « c’est un héritage de la France de Vichy »… (même si c’est en partie vrai aussi). Non. Il faut être plus convaincant et invoquer l’économie, le désir d’expérimenter de nouvelles formes de gouvernances régionales pour accompagner une transition environnementale responsable et urgente.

Ne plus dépendre de, mais collaborer avec. C’est dans cet esprit que nous avons appelé cette tableronde  : « la réunification, ça va servir à quoi  ? » Très vite certains noms s’imposèrent  : • Jean Michel Le Boulanger, vice-président du Conseil régional de Bretagne • Jean Ollivro, géographe à l’université de Rennes 2 • Paul Molac, député du Morbihan • Rozenn Milin, auteure du livre Questions d’identité • Michel Guillerme en tant que membre de la confédération, très impliqué dans cette revendication Cette liste nous paraissait cohérente, restait à convaincre les pressentis d’accepter l’invitation. Surprise agréable, tous approuvèrent l’idée et donnèrent leur accord. Après, il n’y a plus qu’à… Salle, communication et tous les menus tracas inhérents à ces sortes d’organisation. Mais nous étions raisonnablement optimistes car les échos relatifs à cette initiative étaient très favorables.

Le flop Le mercredi 27, Bretagne réunie annonçait que la manifestation était annulée. Paul Loret, vice-président déclarait  : « Nous ne sommes pas en mesure d’assurer le sécurité des personnes et des biens » et Henri Colliot, le secrétaire, rajoutait  : « Il y a une haine entre les extrêmes gauche et droite. Des menaces ont proliféré sur Internet ces dernières semaines envers les participants et les organisateurs. Nous avons eu peur des règlements de compte samedi. » Et de renchérir  : « l’an dernier les militants d’extrême droite nous ont eu par surprise. On ne veut pas qu’ils viennent squatter nos manifestations… » A Kendalc’h, il nous paraissait évident que la table-ronde ait lieu malgré tout puisque c’était un évènement parallèle, que tout était prêt et que l’on voyait mal comment une réunion mo-

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deste de ce type pourrait être troublée par des extrémistes plus portés vers des actions spectaculaires. Mais nos intervenants ne partageaient pas trop notre point de vue, arguant que l’évènement aurait une portée quasi-nulle, que toute l’attention serait retenue par l’annulation et que l’on risquait de se retrouver seulement à un petit nombre de convaincus. Tous cependant acceptaient d’être présents si Kendalc’h prenait la décision de maintenir la table ronde. Leur décision était sûrement sage puisque aucun média n’a parlé de ce report, l’annulation de la manifestation retenant toute leur attention.


POINT DE VUE ▪ ALIOÙ ▪ AVIZ

Pourquoi cette situation  ? Les organisateurs ont justifié l’annulation de la manifestation par la crainte d’affrontements violents. Cet argument, si on peut l’entendre, ne fait pas l’unanimité. En témoigne l’article de Fabien Lécuyer paru dans la revue Runje et cité ci-dessous. Mais il y a aussi, c’est évident, une sorte d’essoufflement de Bretagne Réunie. Nous sommes loin de la manifestation de 2014 qui rassembla 35 à 40 000 personnes. Mais 2014, c’était la réforme territoriale et l’espoir de la réunification. Organiser une manifestation annuelle, sans trop de beughon, n’est pas très porteur. L’habitude est démotivante.

Dur, dur, la réunif’ ! La motivation en a pris un sacré coup lors de la réforme territoriale, d’autant plus qu’il y avait beaucoup d’espoir. Pour beaucoup, Jean Yves Le Drian allait, au vu de son importance dans l’entourage présidentiel, pouvoir influer sur les décisions. Mais non. La Bretagne (contrairement à l’Alsace) n’a pas été digérée par un improbable Grand Ouest, mais la réunification n’a pas eu lieu. Alors chacun se rejette la responsabilité, les divisions réapparaissent et il n’y a plus cet élan généré par l’espérance. Bretagne Réunie place tous ses espoirs justement dans une campagne de signatures pour contraindre le Conseil Dé-

partemental à organiser une consultation sur le sujet. Pas sûr que ce sera suffisant. D’autant que, du côté des opposants à la réunification, on ne chôme pas non plus… Diminution des subventions aux associations culturelles bretonnes, pilonnage médiatique, bidouillages historiques… Sans compter l’opposition de personnalités importantes comme les maires de Rennes et Nantes et le très faible poids politique des mouvements bretons qui ne réussissent pas à décoller lors des consultations électorales (y compris régionales…)

Alors, on fait quoi  ? On continue, évidemment. Kendalc’h n’envisage pas de cesser son action en vue de la réunification. Ce serait contraire à ses idées, ce serait renier nos prédécesseurs. Alors il faut démontrer la justesse de nos positions, expliquer, convaincre tant qu’il en est encore temps. Et donc, evel just, reprendre l’idée de cette table-ronde. Tous les intervenants prévus le 30 septembre à Nantes nous ont promis de revenir. On ne va quand même pas se priver du plaisir de débattre avec eux ! Et comme le disait Emile Masson  : « la révolution ne se fera que par l’individu, non par la foule, elle se fera individuellement, par chacun de soi ».

Les bobiats La demonstrâcion pour le Bertègn runiféy de samedi est toliy. Vére, v’ez ben liz¨. TOLIY. Checaoze don  ? raport qe des bobiats, de mé-venus de très la gaoche et très la drete taen a s’entr-atahiner ao Facebook. Les bobiats la sont 20… 30… ventiey. en-mêle les p’tits côs-la, i n-n’a la maïtié de qhervaçons qi seraen sement point pour aller se plleumer o aoqhun. Tocer la téte és crapaods, ventiey, e core… E pâsmeins la démonstracion ét toliy. Si qe n-i arae zû qheuqes corbelus a se chevi des veûs̶la a l’entama de la journéy, n-i arae pas zû de perbleme aoqhun, seben. Il araen të debouqës ben vitement raport qe du monde de méme ‘la n’a, pour la plleuralitë terjou, ren qe de la goule e les pus en horva araen të s’entre-piler dan un racoinpa’la e le monde araen pus fere lou démonstracion a lou lon laïzi. Meins dame

nena, faot tenant rabattr des cônes cant qe 3 « fis a pepa » sont a mener du bru su internet. Raport qe le monde ont pou de la « monveze imaïje ». Bondji de bondia, n-i avae des cars d’afermés de An Oriant, de Rene, de Brest e d’âillou. Des siens taen pour s’en veni de Paris ou de ben pus lein core, il avaen ajètës lou billets de traen deja. La consorteriy qi mene la luteriy pour la Bertègn runifiéy, Bretagne Réunie q’o s’ahuche, ét yelle qi demenae la demonstracion de samadi. Farae tout come qe les veûs-la s’esplliqent. Pourqhi don avaïr tenant pou de tout de méme… J’ons d’yetr tertout de dome cant q’c’ét de luter pour la Bertègn, pour nos langues, chao pas qheu coulour politiqe qe j’ons… Avec la permission de Fabien Lecuyer. La suite (et bien d’autres choses…) dans Runje !

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Partenaires Mathieu Lamour

La Bretagne peut s’enorgueillir d’un dense et riche réseau associatif. Dans le domaine culturel, les passerelles entre associations, collectivités locales et entreprises privées sont nombreuses. Pour valoriser nos partenariats, nous avons décidé de consacrer dans chaque Keleier une double page pour apporter un focus sur ces collaborations efficaces et pleines de sens.

Nous avons collaboré cette année... ADMAS

environ 20 salariés. Principalement basée à Sainte-Anne d’Auray, l’AcadéL’Académie de Musique et d’Arts Sacrés mie connaît un rayonnement départe(ADMAS) est une association loi 1901 mental et régional. Nous avions déjà eu ayant trois domaines d’intervention : l’occasion, en 2014, de collaborer avec l’enseignement, le patrimoine et la dif- l’ADMAS autour d’une exposition sur fusion. Au niveau de l’enseignement, les pardons. Le moindre que l’on puisse l’Académie propose des chœurs mu- dire est que depuis que Kendalc’h a posé sique-études, de l’éveil au chant, des ses valises à Auray, de nouveaux liens chœurs adultes, une école d’orgue, ont été créés puisque nous sommes un département instruments tradi- partenaires de la section « Langue et tionnels et, nouveauté depuis cette culture bretonne » dont l’objectif est rentrée, un parcours langue et culture de proposer aux élèves un apprentisbretonne. Elle est donc gérée par un sage de la langue bretonne, complété Conseil d’Administration et regroupe par une découverte de la culture bre-

tonne. La richesse de la culture artistique bretonne au niveau de la musique, de la danse, du chant et du patrimoine ouvre d’importantes perspectives d’enrichissement du parcours linguistique bilingue. Jonathan Le Guennec intervient donc deux fois par mois, pendant deux heures, pour sensibiliser et former vingt-et-un collégiens (6e et 5e) au chant et à la danse traditionnels, le tout en langue bretonne. Nous remercions bien sincèrement l’ADMAS, particulièrement son directeur Bruno Béliot, d’accueillir notre Assemblée Générale et le Breizh a Gan. ❶

Programmation du centre culturel

Préparatifs de Treuzell 2

Danses de festnoz en vidéo

Ti Douar Alré investit régulièrement le siège de Kendalc’h pour des conférences, initiation à la danse, stages de danses de la renaissance, et le projet « Tañvomp ar Vro ». Depuis cette année, le label Klam Records organise des « Apéros Klam » à Auray et a choisi le pôle culturel de la zone Porte Océane avec Kendalc’h, Mamm Douar, le cinéma Ti Hanok... Deux Apéro Klam ont eu lieu dans nos locaux, faisant découvrir ce lieu à un nouveau public.

Depuis plusieurs années, des liens existent entre Kendalc’h et le Master 2 Métiers du Patrimoine (UBS). A maintes reprises, nous avons pu intervenir à la faculté ou accueillir les étudiants dans nos locaux autour de séminaires consacrés à la thématique « Tradition est création ». Pour 2017-2018, le partenariat s’intensifie dans la mesure où les onze étudiants de Master travaillent directement à la mise en place du Treuzell 2, sur le fond comme sur la forme. Une aide précieuse et une équipe enthousiaste sous la houlette de Soazig Le Hénanff et de Jean-Michel Le Boulanger. ❷

BCD, Tamm Kreiz, Kendalc’h et War’l leur s’associent pour réaliser des teasers vidéo autour de 14 danses que l’on retrouve régulièrement dans les festoù-noz. L’idée est de donner aux jeunes des outils qui leur permettent d’entrer facilement dans la danse. Ces clips seront disponibles sur le web et diffusés dans les festoù-noz. Vous avez envie de participer à cette captation ? Rendez-vous le dimanche 17 décembre à 15h00 à Centre Amzer Nevez de Ploëmeur (56). Vin chaud et brioches de Noël pour tous les participants ! Inscriptions auprès de Kendalc’h.

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5 Heritaj Ce fut indéniablement la concrétisation de cette année 2017. Une belle mise en réseau grâce aux contributions des personnes-ressources mais aussi de War’l leur, de Dastum, du Carton Voyageur et du festival de Cornouaille. D’autres passerelles restent à inventer. ❸

SoÑj Projet soutenu par le Conseil régional de Bretagne et mettant en synergie les compétences de Kendalc’h, de War’l leur et de la société de production BVC. ❹

Tradi’Deiz Un partenariat efficace et équilibré avec la ville de Vannes qui a permis de pérenni-

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ser cet événement expérimenté à l’occasion du 60e anniversaire de Kendalc’h.❺

Epreuves scéniques Partenariats avec les fédérations départementales pour l’organisation des Dañsoù et avec le festival de Cornouaille pour Dañs Excellañs.

FaltaziaÑ Un festival plein de sens, qui fait la part belle à l’expérimentation. Une équipe jeune en cogitation permanente. C’est le festival Kann al Loar (KAL pour les intimes) avec lequel nous organisons la soirée Faltaziañ.

Saint-Loup & Bugale Un festival généreux, qui sait accueillir et qui fait de Kendalc’h son plus

Ils nous ont aidés par des subventions ou des dons

7 fidèle partenaire ? La Saint-Loup ! Bugale Breizh, animations de la semaine, challenge de la dérobée, Des Modes et nous, épreuves de la finale... les événements coorganisés sont légion. ❻

BreiziloÙ Des conditions d’accueil excellentes, l’intégration d’une manifestation « danse bretonne » dans la programmation d’un festival jeunesse... Deux des nombreux atouts du fructueux partenariat avec le Palais des Congrès de Loudéac. ❼

Yaouank Déjà 5 ans de partenariat avec Skeudenn pour l'organisation d'une initiation à la danse lors de Yaouank, qui a réuni près de 300 personnes cette année ! ❽

zoom sur

Depuis 7 ans nous travaillons avec E2P Imprim’, basée à Locminé, notamment pour l’impression du Stoupig et du Keleier. Cette année ils nous ont également gracieusement proposé une très belle structure pour le stand Heritaj. L’imprimerie vient de recevoir le label « Imprim’ Vert » qui certifie son engagement dans une démarche écologique, tant dans ses productions que dans son environnement de travail. Keleier n°61 - 2017

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Sport & culture Après 1 200 kms à vélo, Simon Cojean et Manu Caro ont terminé leur Tro Breizh à vélo à Kendalc’h et nous ont joué le one man show « 100% beurre salé » ! Expo Gweledigezh Dessins et peintures de Monig Loosen-Baron sur des poèmes de Yann-Bêr Kalloc’h, auteur d’Ar en deulin. Projet Heritaj Lancement d’Heritaj avec une présentation des fonctionnalités et ressources en présence des contributeurs. Expo Broderezh Un morceau de la plus grande coiffe du monde par Céline Le Belz, Meilleure Ouvrière de France, et l’expo sur la broderie de l’ICB. Séminaire UBS Accueil des étudiants du Master Métiers du Patrimoine pour une journée autour de la thématique Tradition est création. Ici, histoire de la danse avec Yves Leblanc. Conseils d’administration Un conseil d’administration sur deux et l’ensemble des réunions de bureau ont lieu au siège de la confédération. Réunion des fédérations Réunion de présentation des équipes et de concertation. Formation des jurés scéniques Echanges autour de la notation, des commentaires... avant de se confronter à la réalité. Aide administrative Pour préparer au mieux la clôture des comptes, Carole travaille de concert avec Cyrille Hémery, trésorier de la confédération.

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Préparation des coffrets Heritaj Comptons 20 heures à six bénévoles et permanents pour réaliser 100 coffrets : impression et découpe des fiches, gravure des CD, mise en classeur des intercalaires... Sapin des dentellières Plusieurs réalisations liées à Noël par les dentellières qui suivent les cours proposés par la fédération Kendalc’h Morbihan. Formation Jeunesse Accueil de la formation à la matière culturelle de Bretagne pour les animateurs jeunesse organisée par BCD. Répétitions de groupes Possibilité de prêt de la salle pour les adhérents de Kendalc’h. Ici la Kevrenn Alre. Bureau des bénévoles Hélène et Hervé, Françoise et Robert... Des super-bénévoles de l’ombre viennent une journée par semaine à Kendalc’h pour s’occuper de la médiathèque et d’Heritaj ! Rencontres bénévoles/ permanents/prestataires Ici, le matériel de la salle nous permet d’avancer efficacement sur le projet E-Giz.


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Vie du centre Location de salle Possibilité de location de la salle par des entreprises. Ici, la société Orange autour du déploiement de la fibre.

Bricolage Immense merci à Gilles Coër pour les nombreux travaux réalisés. Ici, fixation de la plaque Breizh 5/5.

Accueil de nos partenaires Prêt de locaux BCD, Ti douar Alre, AQTA... Ici, AG de la fédération Kanomp Breizh.

Expo sur les pardons Oeuvres de la peintre Annick Ropert, conférence de Bernard Rio... autour du thème des pardons.

Concrétisation des projets Ici, visionnage du beau webdocu sur le pays Dardoup en présence de la famille Le Meur.

Apéros Klam Partenariat avec Klam Records et le cinéma Ti-Hanok pour l’organisation de trois apéro-concerts pendant l’été.

Réunions des commissions La plupart des réunions se déroulent au siège de Kendalc’h. Ici la commission costumes dans la salle de réunion de la médiathèque.

Expo Anachronismes Inauguration de la très belle exposition des Dañserien Lann Tivizio qui se sont mis en scène avec humour et décalage sous l’objectif du Landi Photo Club.

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354

Conseil d’Administration de Kendalc’h en 2017 Mickaël Avril

Klervi Lintanf

Gilles Coër

Florence Lucas

Hélène Danielo

Samuel Ouvrard

Mathilde Gilet

Yvette Peaudecerf

Cyrille Hémery

Robert Raulo

Anne Kerhoas

Youenn Amice

Yannick Kerlogot

Séverine Bourdeau

Nombre de bénévoles qui se sont impliqués dans un ou plusieurs projets portés par la confédération Kendalc’h.

Benev

Marc Le Bouteilliec

Matthieu Le Bras

Christine Le Bris

Jacqueline Lecaudey-Le Guen

Martial Le Gloanic

Patrick Buessler-Muela

Rozenn Le Roy

Annaig Rapinel

Xavier Le Vigouroux

Jean-Pierre Thomin

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212

Nombre de bénévoles mobilisés autour de Tradi’deiz.

2527

Heures passées par les bénévoles de Kendalc’h en réunions en tout genre (CA, commissions, associations partenaires, conseil culturel…)

1182 Nombre d’heures passées par les bénévoles (personnes-ressources, administrateurs…) autour d’Heritaj, projet pharaonique mais essentiel pour Kendalc’h, et la Bretagne !


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La bénévole attitude est souvent évoquée par Jean-Michel Le Boulanger lors de ses interventions. En Bretagne, cela reste une réalité bien affirmée, correspondant sûrement à la forte identité de notre région et à l’implication des Bretons pour la défense de leur patrimoine et de leur culture.

voles de choc ! Nombre d’associations n’existent que par le bénévolat. D’autres, les plus importantes souvent, ont des salariés mais ne peuvent pour autant se passer des bénévoles. Ceux-ci, paradoxalement, garantissant par leur aide les emplois permanents. Kendalc’h est dans ce cas. Quatre permanents, c’est notoirement insuffisant pour la masse de travail et projets développés par la confédération, malgré leur dévouement, leur implication et leur militantisme. Voilà pourquoi l’appui de tous pour concrétiser ces actions est nécessaire et permet de mener à bien des réalisations reconnues par les collectivités et le grand public. Aide ponctuelle, aide régulière, de courte ou de longue durée, peu importe… Chacun peut y trouver sa place. L’essentiel est votre participation car vous faites Kendalc’h, vous êtes Kendalc’h.

Week-end des bénévoles Et vint l’idée… Si que l’on ferait une soirée ousque les bénévoles se retrouveraient pour ne rien faire. Juste pour boire une bolée, manger une béchée et rigoler à goule démaçonnée ? Conviviale comme on dit maintenant. On appellerait cela… Allez, soirée des bénévoles. Si vous n’avez pas suivi, c’est parce qu’il n’y aurait que des bénévoles et que ça se passerait à Carhaix, aux anciennes Halles, en soirée. Quand même, faut pas non plus être trop large. Donc les membres du conseil d’administration ont eu droit, les veinards, à une réunion en mati- Nombre d’heures de bénévolat comptabilisées née et une en après-midi avant les entre le 1er octobre 2016 et le 30 septembre 2017. festivités. Et pour leur faire passer C’est l’évaluation du temps de présence sur les la pilule, le lendemain, ils auraient événements, en réunions… Ce que nous avons pu le droit à une petite journée de dé- décompter avec précision. C’est donc bien là un tente. La soirée fut très agréable minimum, la réalité les dépassant bien largement. et se déroula dans une très bonne ambiance. C’est toujours plaisant de se retrouver « hors contexte ». Mais en noir et blanc, car tout le monde avait bien joué le jeu (sauf deux quand même qui étaient en blanc et noir). Le lendemain, dès potron-minet, les membres du CA et salariés testaient un labyrinthe et les Evaluation comptable de cette contribution plus téméraires sautaient d’un arbre, sous les yeux parfois volontaire. Pour la première fois, ces heures humides de ceux qui se sentaient plus à l’aise les pieds sur de bénévolat sont valorisées dans le compte le sol. L’après-midi, la fine équipe visitait la Vallée des saints, de résultat de la confédération. 50% de sub- projet un peu fou donc bien breton ! Notre guide : au top. Mais vention publique est l’une des conditions à ne le ciel était si ému de voir Kendalc’h en pèlerinage, qu’il en pas dépasser pour être reconnue association pleurait toutes ses larmes, isolant un peu les participants, d’utilité publique. En prenant en compte cette qui sous son parapluie, qui sous sa capuche… Et l’on se quitta réalité économique du bénévolat, valorisant ces contents de la journée, et contents de rentrer dans les flic-floc heures sur la base du SMIC horaire, la part des des pieds trempés... subventions dans notre budget est de 42%.

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148186€

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Robert Raulo

On le dit régulièrement, la symbiose entre bénévoles et permanents est un énorme atout de notre association. Ce Keleier est l’occasion de faire plus ample connaissance avec Rozenn Le Roy et Jonathan Le Guennec qui ont respectivement pris leurs fonctions de présidente et de chargé de diffusion au cours de ces derniers mois. Bienvenue et bon courage dans leurs missions !

Jonathan

nouveau chargé de diffusion à Kendalc’h Jonathan Le Guennec est le nouveau chargé de diffusion pour la confédération. Petit portrait de ce passionné de culture bretonne.

Kerlenn Pondi J’y suis arrivé il y a 7 ans, après un passage de deux ans au bagad Sant-Ewan Bubry. On m’a demandé d’aller danser à la Kerlenn. Pendant 3 ans j’ai couplé cornemuse et danse. Puis j’ai abandonné l’instrument pour le chant. Je me suis inscrit au conservatoire. Il y a 5 ans, je suis devenu vice-président de la Kerlenn et j’ai pris la direction du cercle. A cette période, il était en 2e catégorie. Deux ans après nous sommes montés en première et l’année suivante en excellence. Ce que j’aime à la Kerlenn, c’est la bonne ambiance qui y règne, la jeunesse. Mais surtout l’importance de la tradition et de la langue. La Kerlenn reste toujours fidèle à ses valeurs.

Langue bretonne J’ai appris le breton en 2014 à Ploemeur, lors d’une formation proposée par Stumdi. Pour moi, il s’agissait d’insérer l’usage de la langue dans un projet culturel complet. Pour le chant et le collectage en particulier. Actuellement, je me qualifierais de « bretonnant de tous les jours », sans être un expert.

Chanter… J’ai toujours aimé chanter. Lors de mon stage à Stumdi, j’ai suivi les cours de Yann-Fañch Kemener et j’ai fait un stage d’une semaine avec lui. Il m’a donné le goût du collectage, de la retranscription et m’a fait travailler autant les beaux airs que la diction. Un homme exi20 | Keleier n°61 - 2017

geant et passionnant ! Je chante pour la Kerlenn, je l’ai même fait une fois en fest-noz à Lanrivain avec YannFañch, mais il m’arrive aussi de pratiquer lorsque l’on fait la fête ! Enfin, nous avons formé un trio avec Thibault Lotout (diatonique), Ewen Couriaut (bombarde et hautbois) et moi. C’est le trio Jan ar Gweneg.

Kendalc’h J’ai été recruté en mars 2017. Et là, j’ai vu tout ce que l’on ne voit pas de l’extérieur  : la diversité des tâches, la masse des projets menés par la confédération, l’énorme quantité de travail nécessaire… Rappelons que l’équipe de permanents n’est composée que de quatre personnes ! C’est du solide. Je voudrais aussi souligner la grande complicité qui règne avec les bénévoles. En bref, c’est un travail passionnant mais plus que prenant.

Pikett', Heritaj… et le reste Ce sont les grands projets en cours. Si La Famille Pikett’ a atteint sa vitesse de croisière, Heritaj est en construction. Il faut donc rédiger les fiches costumes, danses et terroir, remplir le site internet, enregister les CD, contacter les référents, rechercher l’iconographie… Mais aussi vendre, contacter les écoles, les médiathèques, livrer, tenir les stands et même animer des stages (pour les ados, l’académie de musique et d’art sacré…) Pas vraiment le temps de s’ennuyer, d’autant plus que parmi mes missions je démarche également les fêtes et festivals de Bretagne et d’ailleurs.


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Rozenn

nouvelle présidente de Kendalc’h Rozenn Le Roy a succédé à Jean Guého suite à l’Assemblée générale de Landerneau. On mesure souvent très mal l’énorme implication que nécessite cette charge et les responsabilités qu’elle induit. Alors pour mieux connaître la personne et sa fonction, observez bien la frise et répondez aux questions qui suivent.

1971

1981

1987

Passage de la cigogne à Rennes

1988

1989

1998

Le cercle de Rennes en 1e catégorie

Arrivée au cercle celtique de Rennes

1999

2005

La Kevrenn Alré, championne de Bretagne

Passage du monitorat

Montée dans le groupe adultes

Arrivée à la Kevrenn Alré

Diriger

• Fleur préférée : la rose, évidemment ! • Auteur préféré : Stefan Zweig • Lieu préféré en Bretagne : Rennes • Lieu préféré ailleurs : Naples • Personnage préféré : Simone Veil • Elle aime : l’optimisme • Elle n'aime pas : la radinerie (argent, sentiments, engagement...)

Est-elle la première femme présidente de Kendalc’h  ? □ Vrai □ Faux

Militer

Si Kendalc’h fait faillite, elle est responsable pénalement. □ Vrai □ Faux

Si le CA vote une résolution et que la présidente n’est pas d’accord, c’est elle qui l’emporte. □ Vrai □ Faux

Elle a droit à deux fois plus de jetons boisson que les autres. □ Vrai □ Faux Elle choisit ses vice-présidents. □ Vrai □ Faux

2011

2016

Responsable de la commission costumes

Départ pour Quimper

Me eo, Rozenn

Combien d’années a-t-elle passé dans le milieu culturel  ? _________________ Quels cercles a-t-elle fréquentés  ? ___ ________________________________ Combien d’années a-t-elle passé au CA de Kendalc’h ? ___________________ Quelles commissions a-t-elle présidées  ? __________________________ ________________________________

2010

Présidente de Kendalc’h

Entrée au CA de Kendalc’h Être présidente d’une grosse association comme Kendalc’h permet d’être exonérée d’impôts. □ Vrai □ Faux Elle est payée pour exercer sa fonction. □ Vrai □ Faux Elle a droit à un véhicule de fonction. □ Vrai □ Faux

Assumer Elle a parcouru ______ km cette année. Elle a assisté à ______ réunions. Elle est venue ______ fois au siège de Kendalc’h. Elle s’est déplacée dans ______ fédérations.

RÉPONSES : Militer : 35 ans - Rennes et Auray - 6 ans - Costumes. Diriger : Faux - Faux - Vrai - Faux - Faux Faux - Faux - Faux. Assumer : 16 743 km pour Kendalc’h - 44 réunions - 29 fois au siège - 5 fédérations Keleier n°61 - 2017

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Tradi’Deiz C Championnat trad’

’était le huitième  ! Et encore un très bon cru cette année grâce aux quelque deux cents bénévoles (212 pour être tout à fait précis) et à la très bonne implication des cercles. Après les interrogations du lancement, voire les remarques parfois acerbes, il semble bien que personne actuellement ne souhaite remettre en cause cette journée. Car, en-dehors du fait que le jugement des groupes est le même pour tous,

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c’est surtout une occasion de se retrouver pour une belle journée de convivialité. D’ailleurs, fait significatif, dès le matin au café les gens sont benèses… Pas obligatoirement bien réveillés (et ça se comprend !) mais personne n’est d’erbout, ni lorgenn… Même le démarrage du défilé, changé pour cause de sécurité, s’est fait sereinement. C’est vrai que le soir on est tous perdus lassés, mais une journée comme ça redonne le moral !


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Laridé de la côte mode Carnac Vertou - 18,42

Suite de ChÂteauneuf Pontivy - 18,47

Koste ‘r c’hoed Moréac - 19,00

Rond paludier Moréac - 18,08

Avant-deux de long du pays de Châteaubriant Trescalan-La Turballe - 18,25

Suite Treger Landivisiau - 18,50

Gavotte Pourlet Saint-Evarzec - 19,17

Partez-quatre-chaînez Guéhenno et Quévert 18,33 (ex-aequo)

Ridée de Peillac Moréac - 18,83

Rond de Landéda Guingamp - 17,83

Galop de Basse-Indre Saint-Michel-Chef-Chef - 17,92

Ridée de Guillac Jans - 18,17

Ridée de SaintGildas-de-Rhuys Argenteuil - 18,00 Laridé de Baud Trescalan-La Turballe - 18,75 Suite Fisel Pontivy - 17,83 Avant-deux de LignéLes Touches Guingamp et Pontivy 19,33 (ex-aequo) Suite gavotte ordinaire du pays Kernevodez Trescalan-La Turballe - 18,50

Photos Jean Le Goff Jean-Pierre Biger Club Photophil Ploemel

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Dañsoù Epreuves scéniques

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les groupes et bénévoles des fédérations ont mis du cœur à l’ouvrage pour proposer respectivement des spectacles de qualité et de bonnes conditions d’accueil. 53 groupes se sont présentés aux différentes épreuves scéniques… Par les photos de l’ensemble des groupes participant, ce Keleier entend rendre hommage à tous les ensembles qui font la force de notre mouvement et la vitrine de Kendalc’h. Tous participent indéniablement à témoigner du bouillonnement créatif de la danse bretonne. Le niveau ne cesse de monter et nous ne pouvons que collectivement nous en féliciter. Par une sélection d’extraits de commentaires, remercions également les 65 jurés scéniques qui ont évalué, noté, rédigé (cela représente en tout 1 000 heures de travail)... Alors oui, le travail est énorme, la mobilisation considérable mais le résultat en vaut indéniablement la peine.

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Dañs 35 4e catégorie

Deux groupes terminent ex-aequo en quatrième catégorie, à savoir les groupes de Rennes, qui faisait son grand retour dans le championnat, et le cercle des adolescents de Mûr-de-Bretagne témoignant ainsi que tous les ensembles ont leur place dans ce championnat national de danse bretonne, quelque que soient leurs effectifs, leur moyenne d’âge ou leur orientation artistique. Eostiged ar Stangala, de retour d’un spectacle dans les Ardennes, était l’invité d’honneur de cette épreuve, en tant que Champion de Bretagne 2016.

Trad’

Scénique

Général

Rennes

15,54

16,16

15,91

Champion de Bretagne ex-aequo 1er en danse, artistes et ensemble Acessit à la 3e catégorie

Mûr ados

15,38

16,26

15,91

Champion de Bretagne ex-aequo Champion scénique, Accessit à la 3e catégorie

Argenteuil

17,17

14,85

15,78

Champion trad’ Prix de la ridée de Saint-Gildas

Plonéour-Lanvern

15,42

14,36

14,78

1er en musique et costume

Belz

15,96

12,81

14,07

Le Rheu

15,33

13,12

14,00

Photos Frédéric Harnois

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Dañs 29 3e catégorie

Les Brug ar Menez de Spézet, en année sabbatique de la catégorie Excellence, étaient les invités d’honneur de cette édition. Vertou – 1e place en costumes et en musique

« Une suite musicalement magistrale. Les idées musicales, les choix, les enchaînements, l’ensemble sont vraiment de très haute facture ! » - T. Thomin / « Ça joue, ça swingue, c’est dans l’esprit du terroir et toute cela en cohésion avec le spectacle proposé » - S. Bourdeau  / «  Les costumes sont chargés de sens et servent totalement la diversité sociale. » – V. Simon / « On trouve une variété de propositions harmonieuses dans le costume de travail (tabliers, mouchoirs, pantalons…) comme dans les modes bourgeoises (châles, tabliers). » - M. Ouvrard Saint-Michel-Chef-Chef – 1e place en artistes et en ensemble « Vous maîtrisez également la salle : c’est une très bonne idée d’avoir commencé votre suite en séparant les hommes et les femmes et de donner un sens à votre suite dès les premières secondes. » - C. Postec / « C’est un très bon travail d’adap-

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tation et de prise de risque. L’instant de tendresse avec les femmes et les jeunes enfants jusqu’au cri de douleur dû à la séparation est lui aussi en cohérence avec votre mise en scène. » - S. Monfort / « La qualité d’écriture chorégraphique et la justesse d’interprétation vous ont permis de remporter votre défi. » - S. Cojean / « Le début du spectacle est magnifique et chargé en émotion » - R. Helou / « Votre gestuelle est totalement maîtrisée, nette et précise. » - R. Rapinel / « Vos postures étaient tout à fait en adéquation avec le propos. La maturité des danseurs était ici un atout pour porter un tel message. » - I. Quintin Bénodet – 1e place en danse traditionnelle « Vous avez dégagé une très belle énergie et su donner à vos danses tout le caractère communautaire nécessaire à leur bonne réalisation. Il y avait une vraie complicité entre les danseurs, un réel plaisir à danser. » - M. Flageul / « La communauté est présente, les danseurs unis dans leur rôle, leur engagement est sincère pour restituer les danses. L’ensemble intergénérationnel vie au rythme de ces danses au gré de son thème « brûlant » tout en est expression collective. » - M-H. Conan-Le Baron


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Trad’ Vertou

16,86

Scénique 16,69

Général 16,76

Champion de Bretagne Champion trad’ Prix du laridé de la côte 1er en costume et musique Accessit à la 2e catégorie Champion scénique Prix du galop de Basse-Indre 1er en artistes et ensemble Accessit à la 2e catégorie

Saint-MichelChef-Chef

16,56

16,81

16,71

Paimpol

15,58

15,50

15,53

Bénodet

13,28

16,19

15,02

Saint-Alban

12,33

15,75

14,38

Trappes

15,50

13,09

14,06

1er en danse

Auray ados

13,00

14,16

13,69

Plougastel ados

13,89

13,27

13,52

Saint-Brieuc

12,69

12,91

12,82

Descente en 4e catégorie

Savigny-sur-Orge

13,92

11,80

12,65

Descente en 4e catégorie

Photos Jean Le Goff

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Dañs 44

Kerfeunteun – 1e place en artistes et en ensemble

« Votre implication ne se relâche à aucun moment, même lorsque les danseurs sont assis, les corps dansent ! » - N. Jan / « Bonne maîtrise de l’espace, bonne implication des danseurs, bonne communication avec le public et bonne dynamique » - J. Torres-Galindo / « Vos orientations sont majoritairement tournées vers la salle, vos regards, vos intentions aussi, et pour finir, le devant du plateau devient une passerelle supplémentaire pour votre sortie de prestation. » - C. Hémery / « Une véritable signature artistique, proposition pleinement assumée par l’ensemble des jeunes danseurs. » - S. Nessah / « Bravo à vous pour ce spectacle parfait. » - G. Dechêgne  / « La gestion de l’effectif est parfaite, c’est fluide, ça se croise sans se bousculer, les enchaînements sont maîtrisés... » - G. Le Guennec

2e catégorie

Guérande – 1e place en danse « Votre qualité réside en votre maîtrise à enchaîner les danses avec une certaine aisance. » - H. Le Gall / « Dans l’ensemble les enchaînements sont bons, bien maitrisés. Vous avez un très bon groupe de danseurs avec une très bonne aisance sur scène. » - Y. L’Hostis

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Jans – 1e place en musique « Très bon ensemble musical, suite très énergique, avec une excellente mise en place. Belle intention lors de l’improvisation collective. Recherches harmoniques très poussées ». - Y. Paranthoën / « Une justesse impeccable, des styles totalement maitrisés, des enchaînements et arrangements très bien ficelés, il n’y a pas grand-chose à redire. » - M. Videlot Landivisiau – 1e place en costume « A travers ce travail vous mettez en évidence le fait trop souvent oublié que les modes ne se succèdent pas mais se chevauchent. Vous avez utilisé des techniques de vieillissement qui donnent un résultat criant de vérité... » - R. Hervé / « Vous étiez proches de la perfection… tant dans les matières, les coupes que la documentation et la démarche de recherche. » - M-A. Sohier


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Trad’

Scénique

Général

Kerfeunteun ados

15,23

16,59

16,05

Champion de Bretagne Champion scénique 1er en artistes et ensemble Accessit à la 1ère catégorie

Guérande

14,60

15,63

15,22

1er en danse Accessit à la 1ère catégorie

Jans

17,10

13,79

15,12

Champion trad’ Prix de la ridée de Guillac 1er en musique

Le Faou

15,30

14,78

14,99

Morlaix

15,80

14,03

14,74

Landivisiau

14,73

14,59

14,65

La Méaugon

14,92

13,50

14,07

Montfort-sur-Meu

14,92

13,16

13,86

Malville

14,67

12,97

13,65

Quévert

16,29

11,59

13,47

Prix du partez-quatre-chaînez ex-aequo Descente en 3e catégorie

Guéhenno

16,48

10,78

13,06

Prix du partez-quatre-chaînez ex-aequo Descente en 3e catégorie

Prix de la suite Treger 1er en costume

Photos Frédéric Harnois Jean-Pierre Biger

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Dañs 22 1e catégorie

Les Blés d’Or de Saint-Nicolas-duPélem, en année sabbatique de la catégorie Excellence, étaient les invités d’honneur de cette épreuve.

Moréac – 1e place en artistes « Vous avez présenté un spectacle d’excellente qualité avec des danseurs à l’aise dans leurs déplacements et dans l’exécution des gestuelles choisies pour le thème. C’est parfait ! » - G. Nicolazic / « Il y a une fluidité dans l’écriture, les transitions sont très bien gérées, le flux n’étant pas perturbé. » - N. Daniel Pluneret – 1e place en ensemble « Sur ces notions de mise en scène, la danse est belle (…). J’ai remarqué avec intérêt, que presque tous vos déplacements s’effectuaient en pas marché et non en pas de danse déformés. » - S. Ouvrard / « Une écriture dramaturgique et chorégraphique toute en finesse autour d’une trame narrative en tableaux beaux, clairs et fluides, portrait de société autour d’un fait-divers. » - G. Meunier / « Le jeu de la reine des voleuses est parfaitement mesuré, juste ce qu’il faut, permettant ainsi une montée crescendo du final et de la tension générale jusqu’au dénouement et au noir complet. » - G. François

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Cléguérec – 1e place en danse « La danse et son exploitation sont au service du spectacle, et ne sont pas des prétextes, il y a une vraie cohérence entre la danse et le propos. » - E. Udo / « La dañs rond est identifiable sans difficulté, et ce sont bien ses caractéristiques qui sont mises en avant, les différentes variantes s’enchaînent sans heurt, la présentation en ronde est conforme à la danse et au style. » - P. Jégou Plougastel – 1e place en costume « Tout ce soin apporté au respect des techniques de pose et des matériaux choisis pour les pièces reproduites, donne à votre ensemble, une réelle authenticité et par extension l’image d’une fière population paysanne traditionnelle. » - M. Le Gloannic / « Bonne adéquation entre les différents tableaux de votre thème et les costumes portés. Le costume de la veuve est probant. » - R. Labbé Clohars-Carnoët – 1e place en musique « Musicalement un très bon moment. Comme quoi on peut faire dans la simplicité et séduire. Je voudrais souligner en particulier la qualité de l’accompagnement de la guitare : des accords recherchés, une rythmique qui l’est tout autant... » M. Toutous / « Belles nuances. Beaux phrasés. Belles harmonies sans perdre le caractère de notre musique. » - R. Becker


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Trad’

Scénique

Général

Moréac

17,96

16,00

16,78

Champion de Bretagne Champion trad’ Prix du rond paludier Prix du koste ‘r c’hoed Prix de la ridée de Peillac 1er en artistes Accessit à la catégorie Excellence

Pluneret

15,82

16,30

16,11

Champion scénique 1er en ensemble

Cléguérec

15,85

15,95

15,91

1er en danse

Plougastel

16,70

15,03

15,70

1er en costume

Landerneau

16,28

14,81

15,40

Poissy

16,45

13,86

14,90

Clohars-Carnoët

15,82

14,03

14,75

1er en musique Descente en 2e catégorie

Photos Jean Le Goff Jean-Claude Salin

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Dañs Excellañs

Trescalan La Turballe 1e place en costume « Palette remarquable de tenues de travail alliant à la simplicité apparente et l’impression d’unité globale la diversification des costumes. » - A. Babault / « De beaux tombés et drapés, un joli travail des matières (un effet d’usure et de matité très réussi), mais surtout une harmonie chromatique douce et délicate, qui évoque subtilement les paysages et la lumière des marais salants. » - M. Prigent

catégorie Excellence

Kerfeunteun – 1e place en artistes et ensemble « Vous réussissez à créer un vrai univers, on est dans une bulle, et l’universalité de votre propos, confère à votre spectacle une indéniable modernité. » - L. Jouanno / « J’ai noté : créativité - donne envie de rejoindre la meute - joyeux - tension - intention - bonne utilisation des appuis  - douceur des loups - un vrai bordel organisé, comme j’aime - musique au service de la danse - écoute du groupe respiration - temps de rien... » - B. Trémelot  / « Votre direction artistique laisse la part belle à l’expression individuelle du danseur, tout en conservant un esprit communautaire, habilement apporté par des connexions visuelles, a priori spontanées, entre les danseurs. Ce travail est remarquable car il permet au danseur de vivre sa danse, sans calcul. » - G. Plantard / « J’ai apprécié le cloisonnement

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sur scène au moment de la pose de coiffe à l’animal : des humains qui dansent en arrière de scène, puis une petite meute animale, et en devant de scène la conversion de l’animal en humain. » - J. Rolland / « Vous avez parfaitement réussi à nous faire saisir votre propos par l’évolution des états de corps d’animalité à humanité. » - D. Le Marrec / « La meute est impressionnante, il y a là une forte intensité émotionnelle avec des jeux de corps, de voix, une complicité créatrice entre les danseurs, une expressivité des corps. » - S. Minard Guingamp – 1e place en danse « Une très belle prestation de danses bien amenées, posées sans précipitation, bien enchaînées avec à chaque fois la présence de la forme traditionnelle. » - G. Fur / « Vous avez basé votre spectacle essentiellement sur les danses de votre terroir dégageant ainsi aisance technique, stylistique et esprit communautaire. » - J-Y. Joannic Auray – 1e place en musique « L’’entrée est magique avec les pieds des danseurs, ça swingue. Durant le spectacle, on respire et cela retient toute notre attention. » - S. Bodenes / « Les variations de l’instrumentation amènent une très bonne dynamique de l’ensemble. Les musiciens solistes et autres petites formations sont bien valorisés, la danse est bien menée. » - F. Badeau

Les intermèdes étaient animés par les improvisateurs Sébastien Chambres et Kévin Chappe.


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Trad’

Scénique

Général

TrescalanLa Turballe

17,89

17,16

17,45

Champion des Excellence Champion scénique (Dañs Excellañs) Prix du laridé de Baud Prix de l’avant-deux de Châteaubriant Prix de la suite gavotte Kernevodez 1er en costume

Kerfeunteun

17,44

17,09

17,23

1er en artistes et ensemble

Guingamp

17,71

16,66

17,08

Prix du rond de Landéda Prix de l’avant-deux de Ligné-Les Touches 1er en danse

Pontivy

18,08

15,53

16,55

Champion trad’ Prix de la suite Fisel Prix de la suite de Châteauneuf Prix de l’avant-deux de Ligné-Les Touches

Saint-Evarzec

16,91

16,08

16,41

Prix de la gavotte Pourlet

Auray

16,13

16,31

16,24

1er en musique

Mûr-de-Bretagne

16,08

14,38

15,06

Descente en 1ère catégorie

Photos Jean Le Goff Jean-Claude Salin Frédéric Harnois

Keleier n°61 - 2017

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CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

60 ans de

Saint-Loup Mathieu Lamour

Un 60e anniversaire pour la Saint-Loup, deux nouvelles épreuves, le retour de la Kerlenn Pondi à Guingamp, un quinzième titre pour les Rossignols du Stangala... Et comme toujours de l’émotion, du partage, de la convivialité et... de la fatigue.

Ci-contre, Strollad an Tour-Iliz lors de l’épreuve de défilé. En-dessous : KroazHent Gwengamp, vainqueur du trophée Jean-Pierre Ellien. Ci-dessous, Kanfarded Sant-Evarzeg et Kroaz-Hent Gwengamp lors de l’épreuve scénique, puis Kevrenn Alré lors de Visions d’une danse. Page de droite : les Eostiged ar Stangala avec tous leurs trophées remportés à la Saint-Loup, Kerlenn Pondi vainqueurs de Visions et Eostiged ar Stangala vainqueurs du défilé. Photos : Guingamp Photo Club, Jean Le Goff, Frédéric Harnois.

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1957-2017... Voilà soixante ans que la finale du championnat national de danse bretonne se tient à Guingamp. Cette édition anniversaire a aussi été l’occasion de rendre hommage à Jean-Pierre Ellien qui a marqué de son empreinte durable l’histoire d’une fidélité sans faille entre le comité de la Saint-Loup et la confédération Kendalc’h. Fidèle à ses fondamentaux (dérobée et épreuve scénique), la finale s’est enrichie de deux nouvelles épreuves sur lesquelles la commission championnat a longuement planché et pour lesquelles les groupes se sont largement mobilisés. Le résultat a été à la hauteur... Le public du samedi soir (épreuve Visions d’une danse) et du dimanche matin (épreuve de défilé) a, comme la presse d’ailleurs, unanimement salué ces expérimentations. Les journalistes se sont mobilisés et la couverture n’a jamais été aussi importante. Saluons ici l’ensemble des finalistes pour la qualité de leur travail, bien sûr, mais aussi pour leur tenue, le fair-play de tous à l’annonce des résultats et la très bonne gestion de la soirée festive. Le comité de la Saint-Loup comme l’intendant de Notre-Dame ont souligné une Saint-Loup

« exemplaire ». Pour la deuxième année consécutive, il n’y pas eu d’eau chaude à Jules Verne… Mais cela semble réussir aux Eostiged ! Merci également au comité de la Saint-Loup pour l’excellent accueil : hébergement, restauration... Soulignons aussi qu’à l’initiative du comité, dans le cadre du trophée JeanPierre Ellien (challenge de la dérobée) et de cette édition anniversaire, des dotations financières étaient accordées à l’ensemble des groupes participant à la dérobée, finalistes comme groupes invités (ados de Guingamp, Rennes, collectif Landivisau-Carhaix). Les trois premiers groupes (Guingamp - Pommerit - Auray) ont reçu des prix de 500, 300 et 200€. Sincères félicitations aux Eostiged ar Stangala qui remportent, par leur excellence et constance dans les différentes épreuves un quinzième titre de champion de Bretagne. Ce fut donc une Saint-Loup riche en émotions, en réussites et en partage avec le public. Les groupes, notamment les responsables artistiques de ceux-ci, en ressortent parfois exténués... Des aménagements sont donc sans doute à inventer pour que Guingamp demeure la capitale de la danse bretonne et de la convivialité. Continuons donc à expérimenter !


CHAMPIONNAT ▪ KAMPIONAD ▪ CONCOURERIY

Visions d’une danse

Défilé

Finale Moyenne scénique finale

Kerfeunteun

15,61

17,25

17,27

17,00

TrescalanLa Turballe

12,10

16,41

16,65

16,34

Guingamp

13,76

15,01

15,72

16,03

Pontivy

16,79

13,53

14,91

15,87

Saint-Evarzec

14,02

16,64

15,61

15,87

Auray

14,50

15,43

14,25

15,40

Champion de Bretagne Champion scénique (Saint-Loup) Champion du défilé

Champion de Visions d’une danse

Deux nouvelles épreuves Visions d’une danse Par cette épreuve, la commission championnat a souhaité permettre aux groupes de donner un sens artistique à la matière première qu’est la danse bretonne en se concentrant sur la démarche de chacun dans le passage de la danse traditionnelle à la scène. Cette épreuve visait donc à valoriser l’appropriation par les groupes de la gavotte Pourlet (danse tirée au sort) et leur capacité à la traiter à travers une vision artistique. La prestation de 7 à 10 minutes devait comprendre au moins 2 minutes de la danse présentée sous sa forme traditionnelle. C’est la Kerlenn Pondi, pour la première fois en Excellence, qui a largement remporté cette épreuve.

Epreuve de défilé Tout au long de l’année, les groupes sont amenés à défiler, déambuler, animer des places, des rues… Par cette nouvelle épreuve, Kendalc’h entend valoriser la démarche des groupes et leur réflexion sur la pratique autour du défilé. Les groupes étaient invités à privilégier des danses de leur terroir, celles en adéquation avec les costumes portés, et à imaginer un défilé avec des arrêts travaillés. Tous les groupes, en fonction de leur personnalité, ont réalisé un travail considérable, développant une très intéressante interaction avec le public. Les Eostiged ar Stangala ont remporté l’épreuve, après avoir déjà remporté le prix du défilé au festival de Cornouaille. Keleier n°61 - 2017

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ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Des modes Pardonnez-vous ! et nous

Christine Le Bris

Le pardon : tel était le thème de ce troisième concours costume organisé par Kendalc’h au théâtre du Champ au Roy lors du Festival de la SaintLoup, récompensant Anaelle Calloc’h et le groupe d’Argenteuil. Les conditions de présentation étaient optimales  : jolie salle, scène agréable avec des plantes, un canapé, des petites tables, un jury bienveillant, un public de plus en plus nombreux et très intéressé. Mais pourquoi, fidamdoue, y a-t-il aussi peu de participants à ce concours  ? Cette année, cinq candidats se présentaient pour la partie traditionnelle et trois pour la partie création contempo-

Pierre Gonidec et Raymond Le Lann, avait reçu et noté les dossiers avant l’épreuve. Ce jury a été époustouflé par le travail de recherche effectué par les concurrents : les dossiers étaient précis, complets avec une iconographie remarquable. Et en effet, comme il a été expliqué aux jurés, c’est la recherche sur ces dossiers et leur formulation précise qui pourra ensuite servir aux

groupes pour proposer de nouveaux costumes lors des spectacles à venir. Le public l’a bien compris  : il y a de plus en plus de spectateurs lors de ce concours. Ils viennent retrouver ou découvrir un patrimoine vestimentaire qui avait peutêtre été un peu délaissé toutes ces années passées. Quoiqu’il en soit, ce fut encore une présentation passionnante.

Le jury a été époustouflé par le travail de recherche effectué par les concurrents raine. Le jury, composé pour le traditionnel, de Ghislaine Fur, Amaury Babault et Raymond Le Lann et pour le contemporain, de Mickaëlle Simonnin, JeanPhotos en studio par le Guingamp Photo Club

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ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Partie traditionnelle ❼ Jocelyne Mézac, du groupe Revival de Missillac, fidèle au poste depuis le début de ce concours costume, nous a présenté une «  enfant de Marie  » au pardon de la Saint Corneille à la Chapelle des Marais. ❻ Ensuite, nous avons vu arriver deux ravissantes enfants de Marie, du Cap cette fois, au pardon de Notre Dame des Naufragés. Elles portaient des costumes de 1904 et étaient présentées par Justin Guillon de Beuzec Cap-Sizun. Pour la première fois, un groupe non-adhérent à la confédération Kendalc’h participait à ce concours. ❽ Annie Raulo du cercle de Pluneret, nous a présenté une marchande d’objets de piété et un porteur de bannière au pardon de Sainte-Anne-d’Auray au début du XXe siècle. ❹ C’est ensuite le groupe d’Argenteuil (Île-de-France) qui a présenté son travail de recherches et de reconstitution sur un couple en costume de grande cérémonie au pardon de Pluméliau, en Pays de Baud en 1848. Isabelle Mahé et Romuald Hervé nous ont expliqué leurs démarches  : travail passionnant qui a été salué par le jury par une première place au concours traditionnel. ❺ Venaient ensuite Gwendal Jacob et Chantal Le Borgne, du groupe de Guissény, qui nous ont présenté deux magnifiques

jeunes femmes du pays Pagan en tenue Damas au pardon du Folgoët dans les années 1920-1925. Si les membres du public pensaient que les costumes bretons étaient toujours noirs, ils n’ont pu que changer d’avis en voyant les couleurs chatoyantes de ces costumes de grande cérémonie.

Créations contemporaines ❶ Anaelle Calloc’h a ouvert la présentation par une robe inspirée de son terroir et du pardon de Perros-Guirec le 15 août. La précision de son dossier et de ses sources d’inspiration lui ont valu la première place de cette catégorie. ❷ Venait ensuite Lauranne Croguennec, styliste, elle aussi fidèle concurrente de ce concours. Elle nous a présenté sa création : Klasel-Leon, inspirée des années 1900. Une grande cape de laine brodée, rappelant les châles du

Léon, cachait une magnifique tenue de soirée toute en transparences et dentelle. ❸ Enfin, Jocelyne Mézac qui avait commencé cet après-midi, l’a terminé avec sa création intitulée Mutine sur un dossier également bien documenté.

thÈme du concours 2018 Voici dès maintenant le thème : Costumes au quotidien des artisans et artisanes et des hommes et femmes qui travaillent au bourg, avec l’espoir qu’il y ait une foule de candidats puisque tous les groupes ou presque, ont déjà des costumes de travail. Et surtout, il ne faut pas perdre de vue que ce n’est pas un travail inutile puisque les dossiers peuvent servir à la création de nouveaux costumes pour les spectacles.

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ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Au pardon de Saint Nicodème

en Pluméliau

Ce dossier à été réalisé dans le cadre du concours « Des modes et nous » par le groupe Bugale ar Gwen Ti Uhel d'Argenteuil. Un travail de recherche collectif pour lequel Isabelle Mahé, présidente, a su s'entourer de Romuald Hervé (couturier breton), Réjane et Daniel Labbé (les Modes au Fil du Temps), de Jorj Belz (collectionneur) et de Korentin Denis (historien et collectionneur de l'association vannetaise Dazont ar glad). Portés par Lénaïg Mahé et Samuel Basset, c'est Romuald Hervé qui a présenté et défendu ce travail devant le jury. En Bretagne historique, les pardons sont nombreux, certains sont connus, souvent encore fréquentés. Pour aborder le thème du concours, nous avons choisi le pardon de Saint-Nicodème qui a d’ailleurs toujours lieu le 3 août sur la petite commune de Pluméliau, en pays de Baud situé en plein centre du Morbihan. Véritable lieu de confluence, il possède même une frontière avec le pays gallo.

Images extraites du dossier présenté pour le concours.

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Mode vestimentaire retenue Nous avons opté pour la reproduction d’un costume quelque peu oublié et qui était porté entre Pluméliau et Noyal-Pontivy au milieu du XIXe siècle. Lors des pardons, les hommes et les femmes portaient, dans la limite de leurs moyens financiers, leurs costumes du dimanche et souvent leurs plus beaux costumes, ceux réservés aux cérémonies.


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Costume masculin

Pour réaliser le costume masculin, nous nous sommes appuyés sur diverses sources : Lalaisse, Creston, « Le pays de Pontivy » d’Emile Gilles, une lithographie de Charpentier, les statues de Saint-Isidore à Pluméliau, Bubry et Pontivy.

Le porpant ou justenn Le porpant est réalisé dans un drap de laine marron suivant le patron d’un porpant de la région de Noyal-Pontivy de 1856 (collection Jorj Belz). Nous l’avons comparé à un autre de 1869, plus court et avec des quilles moins volumineuses dans le dos. Les caractéristiques principales de ce porpant sont une silhouette proche des habits à la française, une absence de col, une longueur à mi-cuisses, des poches dentelées placées sous les aisselles, des parements des bas de manches et la présence de trois quilles dans le dos. La broderie a été réalisée en fils de laine jaune pâle, orange et rouge notamment sur les fausses boutonnières, les poches dentelées, les bas de manches et les décors à la naissance des quilles. Une des caractéristiques de ces porpants est la présence d’un cartouche brodé portant la date de confection du vêtement et, parfois, les initiales de son propriétaire. Les boutons du devant, des manches et des poches sont purement décoratifs. Ils ont été réalisés en fil rouge.

Le pantalon à pont Le pantalon de Noyal-Pontivy que présente Charpentier en 1829 est proche de celui, représenté en 1843 par Lalaisse et situable à Pontivy. Nous avons réalisé le pantalon en tissu bleu nuit à partir du patron d’un pantalon à pont de cette

époque (collection Réjane et Daniel Labbé) et nous l’avons brodé (même type de broderies et de fils que pour le porpant) dans le bas des jambes avec une amorce de baguette à la couture et nous l’avons agrémenté d’un ruban de velours noir.

La chemise (ur roched) Elle a été réalisée à partir d’un patron relevé sur une chemise de cette époque (collection Labbé) en lin écru et nous l’avons brodée ton sur ton au col comme cela se faisait couramment et particulièrement dans ce territoire où cela a perduré jusqu’au milieu du XXe siècle. Les boutons du col et des poignets ont été confectionnés en fil brodé autour d’une demi-sphère de bois.

Les gilets (jileteu) Le premier gilet est croisé à double boutonnage, à encolure ronde garnie de deux étroits rubans de velours noir et brodé d’un point de chausson en laine rouge qui fait transition entre le velours et le drap. Nous l’avons pourvu de manches et nous avons réalisé les deux séries de douze boutons en bois recouvert de fil de couleur bise. Le second gilet, superposé au premier ne se boutonne pas et il est moins couvrant. Il est également garni de deux étroits rubans de velours noir et brodé de pois. Les boutonnières de chaque côté sont purement décoratives.

Les souliers Faute de pièces anciennes et de témoignages, nous avons opté pour des chaussures modernes en cuir noir avec une rosette sur le cou de pied et des bas blancs.

Le chapeau Les représentations divergent peu dans l’ensemble du terroir vannetais, en paille naturelle ou en feutre noir, ils sont à calotte presque ronde, à très large bord. Ils sont garnis d’un ruban de velours autour de la calotte avec un ou deux pans de faible longueur. Quelques fantaisies semblent être permises, notamment la présence d’un second ruban, d’une ou deux petites boucles, de cordonnets ou tresses de couleur rouge et jaune parfois et, au pourtour des broderies en fils jaune et rouge et même une broderie au centre de la calotte en faisant figurer le numéro de l’année.

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ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Costume féminin Histoire de la robe de la femme Sur le site des Modes Au Fil Du Temps, nous apprenons que la robe exposée en 2011 à Pontivy avait appartenu à Marie-Françoise Robic, née à Pluméliau en 1830. Elle avait vraisemblablement été portée lors de son mariage en 1847.

La robe rouge (er Blenenn en breton vannetais, par référence À la belle robe)

Images extraites du dossier présenté pour le concours. Photos en studio par le Guingamp Photo Club.

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Elle est attestée sur le carnet de croquis de F.H. Lalaisse (1843-1844). On notera également une référence à ces robes rouges dans la biographie de Pierre Noury, recteur de Bignan pendant la Révolution. La robe des « amis de Pontivy » est en drap de laine rouge et elle nous révèle certains secrets de montage. En effet la partie jupe de la robe est en fait un assemblage de multiples quilles. La technique employée est donc de plier en deux, envers contre envers, pour former un pli positif, puis d’assembler la quille réalisée à la quille suivante pour former le pli négatif. Un fois la quarantaine de quilles assemblées les unes aux autres, elles forment un genre de vaste éventail. Pour être monté sur le corps de la robe,

chaque haut de quille est incrusté dans la découpe crénelée du bas du corps de la robe pour former ainsi des colonnes. Le corps de la robe ne présente pas de grande spécificité dans sa coupe, la manche est plutôt droite et tracée sur la base d’une manche liquette, le bas de la manche se terminant par un revers garni de rubans et de galons. Les garnitures de la robe sont très élaborées avec notamment l’application d’étroits galons métalliques or et argent. Le marqueur qui nous semble le plus intéressant est l’application de rubans de soie noire brodés de fil de couleur (vert, jaune vif, jaune pâle et rouge), les points en fil de laine jaune pâle y sont simples avec un point de chausson qui fait la liaison entre le ruban de soie et le drap de laine rouge. En bordure des emmanchures et à l’encolure du corps, le ruban de soie noire dessine de larges arrondis donnant un peu l’illusion de vastes emmanchures en assiette dépassant les omoplates. Pour épouser les arrondis, le ruban est travaillé avec des pinces. Ces pinces sont ensuite brodées au point de chausson dessinant des lignes droites et des zigzags ponctués de pois.


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

La coiffe (kouif)

La coiffe dessinée par Lalaisse en 1843 fait partie de la grande famille des « kornek ». Son volume est important, elle dépasse la ligne de taille de la robe. La coiffe est d’une forme simple, presque rudimentaire. Elle est composée d’un fond plissé de forme trapézoïdale et d’une passe rectangulaire repliée de l’avant vers l’arrière. Pour maintenir les deux barbes de la passe sur le haut du dos, cellesci sont attachées à hauteur de la nuque par quelques points ou peut-être par des brides. Elle semble relativement transparente, peut être légèrement brodée ou bordée de fine dentelle. Un bonnet englobe le crâne et les cheveux montés en chignon haut, ne laissant rien apparaître de la chevelure, un large ruban rouge enserre le tour de tête.

plus d’infos sur heritaj.bzh

Les autres éléments du costume féminin Sous la robe, la femme portait une longue chemise de corps arrivant à mi-mollet et évasée dans le bas. Elle était en chanvre ou parfois en lin, avec un large col de lin ou de coton blanc, fermé par laçage ou boutonnage et des manchettes indépendantes aux avant-bras et fermées au poignet. Achetés aux XVII et XIXe siècles, lors des grands pardons du Vannetais, certains bijoux sont portés comme des enseignes de pèlerinage et attestent la participation du pèlerin. Des fibules de laine ou de perles ferment les cols de chemise. Pour donner du volume à la jupe de la robe, elle pouvait porter un jupon. Un gilet croisé à encolure ronde est porté sous le corps de la robe. Pour ce qui est du tablier, Lalaisse mentionne qu’il est comme la robe en mérinos noir. Les poches longues, arrondies et brodées sont plaquées de part et d’autre sur une platitude sur le devant. Lalaisse représente des bas de couleur rouge orangé dans des chaussures plutôt « dégarnies et à bout rond ».

Photos en studio par le Guingamp Photo Club.

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ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Kanomp Breizh Armelle Le Guillou

Les actualités de la fédération Kanomp Breizh, qui réunit une vingtaine de chorales d’expression bretonne.

Un nouveau recueil de partitions

Kanomp Breizh vient de faire paraître son deuxième recueil de partitions  : Peder Vouezh. Chants composés et harmonisés par Jean-Yves Le Ven pour les chorales. Ce recueil rassemble 40 partitions du compositeur et chef de chœur couronné plusieurs fois par le Trophée de la Création au Championnat de Bretagne des Chorales. Les airs traditionnels proposés sont parfois des classiques popularisés par Alan Stivell, parfois des extraits du spectacle Balaven. En écho à cette suite de danses on trouve des pach pi, andro, valses, polkas, et quelques marches. Les compositions personnelles sont extraites de Nevezadur. Ces créations sur des poèmes d’Anjela Duval, peuvent être interprétées séparément sans que cela nuise à la compréhension des textes. Trois chants de Youenn Gwernig viennent compléter ce programme placé sous la haute autorité de Sant Kaourintin, patron Kerne. Prix public 27€. Bon de commande à télécharger sur www.kanompbreizh.org

Des formations toujours très suivies En 2017, Kanomp Breizh a également proposé différentes journées de formation à destination des choristes et des chefs de chœur. Une journée de formation au logiciel de notation musicale Finale s’est tenue en avril à Quimper, animée par François Milliner. Outre les fonctions d’écriture de partitions, cette formation vise à rendre accessible à tous cet outil très pratique pour tous les chanteurs  : il permet de pouvoir travailler à domicile en autonomie en écoutant d’une part la mélodie du chant, et d’autre part la voix de son propre pupitre. Il n’y a plus qu’à poser sa

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propre voix sur le modèle ! Deux journées de formation vocale et linguistique Kanañ e Brezhoneg ont eu lieu. Cette formation est devenue un rendez-vous incontournable de l’automne pour les chanteurs de Kanomp Breizh. Cette année proposés à Landivisiau et à Auray, les ateliers langue animés par Alan Hervé et les ateliers de technique vocale pris en charge par Geneviève Marchand ont permis aux nombreux participants de maîtriser le chant prévu au final du Breizh a Gan cette année  : Me zo ganet e-kreiz ar mor.


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Championnat de Bretagne des chorales 2017 Record de participation Un record de participation pour cette 12e édition du Championnat de Bretagne des chorales, puisque ce sont en tout 16 chorales qui se sont rencontrées lors des trois volets exceptionnellement mis en place cette année ! Deux journées de championnat de deuxième et troisième catégorie ont eu lieu à l’occasion de la Fête de la Bretagne au mois de mai. Le samedi 20 mai, à La Baule, cinq chœurs de Loire-Atlantique ont pris part au championnat en troisième catégorie Audition : Aber al Liger, Kan ar Vro, Anna Vreizh, Orvez, les Choralines-Korholen. Pour certains, c’était un premier passage devant le jury de Kanomp Breizh qui leur ont prodigué des remarques constructives pour améliorer les prestations futures. Une expérience concluante, puisque la plupart de ces chœurs

ont d’ores et déjà confirmé leur participation en deuxième catégorie en 2018. Le 21 mai, c’est en l’église Saint Thomas de Landerneau que se sont retrouvés Kan Izel Vor (troisième catégorie Audition), et Mouez Rosko, Kanerien Bro Lokorn et Kanerien ar Goëlo (deuxième catégorie. L’édifice étant particulièrement adapté au chant choral grâce à la présence de pots acoustiques dans les murs, les chœurs ont pu faire valoir toute la palette de leurs nuances et prendre beaucoup de plaisir à chanter en ce lieu.

En haut : Mouezh Bro Konk & Kanerien Sant-Meryn En-dessous : Kanerien ar Goëlo

Champions 2017 : Mouezh Bro Konk et Kanerien Sant Meryn

Trophée de la Création Kan Awen pour la suite « Truez evit ar Goulm » (Pitié sur la colombe ) sur des poèmes de Youenn Brusk, mis en musique par Florian Desbans.

Le Championnat de 1e catégorie a eu lieu comme à l’accoutumée le 14 juillet, dans le cadre du festival Kann al Loar. Il a vu cette année l’arrivée en 1e catégorie de Paotred Pagan, chœur d’hommes de Plounéour-Trez, champion de 2e catégorie 2015, et de Gwalarn Uhel, grand chœur mixte de Ploudalmézeau, le champion de 2e catégorie de l’an passé. Mouezh Paotred Breizh, Hekleo,

Kan Awen, Mouezh Bro Konk et Kanerien Sant Meryn étaient tous présents, prouvant une nouvelle fois leur dynamisme créatif en présentant des suites de chants plus variés. Au final, ce dernier ensemble dirigé par Jean-Yves Le Ven a raflé le titre de Champion de Bretagne 2017, pour la suite du spectacle Nevezadur composé sur des poèmes d’Anjela Duval.

Première catégorie Mouezh Bro Konk & Kanerien Sant-Meryn

17,88

Champion de Bretagne 2017

Paotred Pagan

17,70

Vice-champion de Bretagne

Kan Awen

17,52

Trophée de la Création

Mouezh Paotred Breizh

17,32

Hekleo

16,72

Gwalarn Uhel

14,51

16,23

Kanerien Bro Lokorn

15,75

Mouez Rosko

15,72

ÎÎ Championnat de 2e et 3e catégorie

Dimanche 20 mai

ÎÎ Championnat de 1e catégorie

Deuxième catégorie Kanerien ar Goëlo

Agenda 2018

Champion de deuxième catégorie, admis en première catégorie

Samedi 14 juillet Eglise Saint-Thomas de Landerneau

ÎÎ Inscriptions

Les chorales peuvent s’inscrire jusqu’au 15/02 pour les 2e et 3e catégorie et jusqu’au 30/04 pour les 1e.

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ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

C’est un Breizh a Gan exceptionnel qui se déroulera cette année, puisqu’il rendra hommage au poète Jean-Pierre Calloc’h, disparu il y a cent ans, pendant la Grande Guerre. Cette 36e édition mettra en valeur les chorales du Morbihan adhérentes de Kanomp Breizh : Boeh Santez Anna, Kaloneu Derv Bro Pondi, Kanerion an Oriant, auxquelles s’ajouteront, en ouverture du concert, la Maîtrise de Sainte-Anne d’Auray et Kan ar Vro de Nantes. La deuxième partie du concert sera assurée par les champions 2017 : Mouezh Bro Konk & Kanerien sant Meryn. Tous ces chœurs ont mis à leur programme des œuvres du poète groisillon mises en musique, et lors du final ils reprendront le célèbre « Me zo ganet e-kreiz ar mor ».

Breizh a gan

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Pratique Dimanche 3 décembre à 15 h à la basilique de Sainte-Anne d’Auray Entrée : 15€, tarif réduit 12€ (étudiants, chômeurs, membres de Kanomp Breizh, Kendalc’h), gratuit – de 12 ans. Billetterie : Office de Tourisme de Sainte-Anne d’Auray, d’Auray, au siège de Kendalc’h, à l’entrée du concert, sur www.francebillet.com, et www.ticketnet.fr Renseignements, réservations : 06 32 29 79 29 ou kanompbreizh@wanadoo.fr


ÉVÉNEMENTS ▪ ARVESTOÙ ▪ AFÈRES

Une nouvelle cantate LazoÙ-kanaÑ Breizh : L’Ensemble Choral de Bretagne Un dernier concert avec la cantate Ar Marh Dall a été donné au Festival Interceltique à Lorient le 9 août. C’est avec émotion que les 120 chanteurs et musiciens présents ont clôturé en beauté le premier cycle d’activité du chœur. Une seconde période s’est ouverte au printemps avec la mise en chantier d’une nouvelle œuvre  : la cantate An Aval hag ar C’haliz. Quatre journées de répétition ont déjà eu lieu en 2017, et les chanteurs travaillent en autonomie pour permettre de consacrer les séances de travail à l’harmonisation des voix et aux nuances de la musique. Les répétitions ont eu lieu à Morlaix et à Auray, au siège de Kendalc’h. Début 2018, les chanteurs du nord et du sud seront regroupés pour une série de répétitions communes à Kergloff, à côté de Carhaix, auxquelles les musiciens se joindront. Les premiers concerts auront lieu à l’été 2018, plusieurs dates étant d’ores et déjà à l’étude.

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REINES ▪ ROUANEZED ▪ REINES

Deux reines à Kroaz-Hent Gwengamp !

La grande aventure !

Photo  : Cathy Goubil

Jean-Yves Paulic, président de KHG

C’est en février 2017 qu’elles se décident de participer à une élection. Elles souhaitent toutes les deux travailler sur une mode courte. Leur choix se porte alors sur des costumes des années 1920. A partir de photos, Manon s’oriente vers un costume de mariée et Eloïse vers un costume du dimanche. De plus, ne voulant pas porter uniquement du noir, couleur très souvent rattachée aux costumes du Trégor, elles décident de confectionner leur corsage avec du brocard de soie bleu nuit pour Eloïse et du satin de soie pour Manon.

Grand Chelem au Cornouaille Le festival de Cornouaille a également bien récompensé les groupes Kendalc’h en 2017 avec le trophée Gradlon pour la Kevrenn Alré et le prix du défilé pour les Eostiged ar Stangala !

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Couronnement… Le scénario va se dérouler de la même façon pour les deux jeunes femmes  : présentation de leur dossier (la langue bretonne pour Manon, les danses anciennes du Trégor pour Eloïse), et de danses, dañs plaen et dañs Leon pour Manon, danse des pots fleuris par Eloïse. Le dimanche 16 juillet Manon devient reine du festival du Léon et le 30 juillet, Eloïse première reine du Trégor-Goëlo. Notons à ce sujet que cette élection n’avait plus eu lieu depuis… 1913 ! On imagine bien sûr l’énorme émotion ressentie par ces deux jeunes majestés entre qui une véritable amitié est née.

… et responsabilités ! A la suite de ces élections, des manifestations sont proposées aux deux reines. Manon a pu ainsi participer au festival de Cornouaille et aux fêtes d’Arvor, quant à Eloïse, elle a assisté à différentes inaugurations concernant la culture à Perros Guirec et a eu la chance de pouvoir passer une journée aux côtés de la patrouille de France.

Mersi braz ! Elles remercient toutes les personnes les ayant accompagnées et soutenues tout au long de cette aventure par leurs conseils, la relecture de leur dossier. Un merci particulier est adressé à Bertrand Thollas pour tous ses conseils et pour le temps qu’il a pu leur consacrer pendant leur préparation ainsi que pour son aide concernant les costumes. Certains dossiers produits par des reines seront mis en ligne prochainement sur heritaj.bzh. plus d’infos sur heritaj.bzh

Parure réalisée par « Les fleurs de Maëlenn » pour le concours « Des modes et nous » 2015

L

Le cercle celtique Kroaz Hent de Guingamp est aujourd’hui heureux de pouvoir compter sur deux reines pour le représenter au cours de l’année à venir  : Manon Coïc, 21 ans, élue reine du festival du Léon et Eloïse Guillaume, 18 ans, élue reine du Trégor-Goëlo.


Photo : Dominique Resmon, le 03/09 à Lopérec

REINES ▪ ROUANEZED ▪ REINES

Reines de Cornouaille - 23 juillet à Quimper •

Marion Burlot reine de Cornouaille Les Blés d’Or de Saint-Nicolas-du-Pélem Dossier : « Bothoa  : De l’école au musée, un siècle de transformations »

Carole Le Mouel deuxième demoiselle d’honneur Eostiged ar Stangala de Kerfeunteun Dossier : « Les femmes et la faïence de Quimper »

Reines d’Arvor - 15 août à Vannes • •

Reines du festival du Léon

Reine des Fleurs d’Ajonc

- 15 juillet à Landerneau •

Manon Goïc reine du festival du Léon Kroaz Hent Gwengamp de Guingamp Romane Messerly première demoiselle d’honneur Dañserien Lann Tivizio

de Landivisiau Emmanuelle Gayet deuxième demoiselle d’honneur Eskell An Elorn de Landerneau

Margot Rémaud reine d’Arvor Kerlenn Pondi de Pontivy Pauline Brulé première dauphine Tal ouz tal de Guéhenno

- 6 août à Pont-Aven •

Gwladys Ollivier reine des Fleurs d’Ajonc Bro Goz Ar Milinoù de Pont-Aven

Reines du Trégor-Goëlo - 30 juillet à Perros-Guirec • •

Éloïse Guillaume reine du Trégor-Goëlo Kroaz Hent Gwengamp de Guingamp Angeline Hélary dauphine Cercle Celtique Anjela Duval de Paimpol

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REINES ▪ ROUANEZED ▪ REINES

L’école de Bothoa Marion Burlot

Marion Burlot a été élue reine de Cornouaille cette année. Son très bon dossier traite du musée de l’école à Bothoa, près de Saint-Nicolasdu-Pélem (22). Vous le retrouverez bientôt sur le site Heritaj.

Les lois scolaires en France L’on retient communément les lois Ferry (18811883) comme les lois fondatrices de l’école en France. Pour autant, d’autres lois préexistent, telle que la loi Guizot de 1833, la loi Falloux du 15 mars 1850, et la loi du 10 avril 1867 sur l’enseignement primaire qui permet aux communes d’établir la gratuité absolue de l’école en les autorisant à lever dans ce but un impôt de quatre centimes additionnels et crée ainsi une caisse des écoles destinée à faciliter et à encourager la fréquentation de l’école.

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Les débuts de l’enseignement à Saint Nicolas En Centre-Bretagne, les taux de scolarisation des enfants ont longtemps été insuffisants au vu des attentes de ces différentes lois. Il faut remonter à 1826 pour trouver la trace d’un premier enseignement au Pélem. Le premier établissement scolaire se trouvait au manoir de Keruel, en direction de Corlay. C’est Marie-Jeanne Alleno, nièce d’un ancien curé de Bothoa, qui se chargeait de donner des cours de catéchisme aux enfants, mais aussi de tricot et de couture,


REINES ▪ ROUANEZED ▪ REINES

alors même qu’elle ne savait pas écrire. Les plus grands enseignaient l’écriture aux plus jeunes. En 1829, le frère Augustin devint le premier instituteur de Saint-Nicolas-du-Pélem. Pour autant investir dans un bâtiment scolaire reste impensable et les premiers cours ont lieu dans une petite maison du bourg ne pouvant accueillir qu’un nombre restreint d’élèves. Notons que la commune de Saint-Nicolas-du-Pélem est l’une des dernières du canton à ne pas disposer de bâtiments destinés à l’éducation des enfants. Il faut attendre quatre années supplémentaires pour qu’un établissement scolaire soit aménagé. Malgré tout, le nombre d’enfant fréquentant l’école reste très faible et les effectifs dépassent rarement 50 élèves. En effet pour beaucoup de familles, l’école est loin de la ferme et les parents ne peuvent faire loger leurs enfants au bourg de Saint-Nicolas. L’école communale fut ainsi fermée en 1844, au détriment d’un presbytère, mais les conditions pour les élèves sont médiocres. La salle de classe « fait partie d’un corps de bâtiment formant par destination des écuries et des greniers à foin. Il est situé au fond d’une cour et l’on y arrive à travers des tas de fumier »*. Une solution est enfin trouvée en 1869 avec la création d’un véritable établissement scolaire, destiné aux garçons, rendue possible grâce à un noble : Loz de Beaucours qui fait don d’un hec-

Robert Raulo

tare de terrain à la commune. C’est en 1881 que l’école ouvre officiellement ses portes dans la maison commune comprenant aussi la mairie et la justice de paix. * Extrait du rapport écrit par l’inspecteur primaire informant l’inspecteur d’Académie de l’état de l’école communale des garçons de Saint-Nicolas-du-Pélem (10 juillet 1868)

Nous avons tenu à vous présenter ce musée qui offre la particularité de faire vivre à des groupes d’enfants une journée de classe comme en 1930. Une idée, peut-être, pour vos qeniaos  ?

L’école de Bothoa Depuis 1860, Bothoa, après avoir été chef-lieu de canton, n’est plus qu’une succursale de Saint-Nicolas. En 1883, l’inspecteur propose la construction d’une école. Elle ne verra le jour qu’en 1931 ! La seconde classe ouvre en 1941. Après-guerre, suite à l’exode rural et à la tendance au regroupement, les effectifs baissent très rapidement. Une classe est fermée en 1966, l’autre en 1977.

Le musée de l’école rurale Une journée Nicole et Michel Sohier vont, avec leur d’école en 1930 association « Connaissance et sauvergarde du patrimoine de Saint-Nicolas-du-Pélem » sauver les bâtiments et y ouvrir en 1994 un musée de l’école en 1930. Actuellement il accueille environ 8 000 personnes par an, surtout des classes qui viennent y passer la journée « comme autrefois ».

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Les enfants sont «  lâchés en pleine nature » et doivent effectuer un trajet de 3 kilomètres à pied pour rejoindre l’école. Le maître les accueille. Durant la matinée, ils vont avoir une leçon de morale, de calcul, faire une dictée… Et surtout, écrire à la plume ! Le midi ils mangent au café du village où on leur sert une soupe de légumes au pain. En dessert  : du pain et du beurre. Et l’après-midi, des jeux buissonniers. Keleier n°61 - 2017

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Le camp de Conlie Margot Rémaud

Extraits du dossier présenté par Margot Rémaud pour l'élection des reines d’Arvor.

Mobilisation de l’armée de Bretagne

L

e XIXe est le siècle des états-nations. Ainsi l’Allemagne va se constituer autour de la Prusse, provoquant l’inquiétude de la France. La prétention d’un prince prussien au trône espagnol va être le déclencheur qui va amener les deux pays à la guerre. Au début du mois de septembre 1870, l’empereur Napoléon III abdique après la défaite de Sedan. Pour éviter l’annexion par les Allemands et pour continuer la guerre, un gouvernement provisoire de la République fut créé, mené par le général Trochu. Ce dernier nomma alors Léon Gambetta, avocat, républicain opposé à l’Empire, au ministère de la guerre. Afin de résister à l’armée prussienne et de défendre la ville de Paris, Gambetta ordonna la formation d’une armée de Bretagne, regroupant

des mobilisés et des volontaires des cinq départements bretons. Il plaça le comte Emile de Keratry à la tête de cette armée et le nomma général (décret du 22 octobre 1870). Emile de Keratry fut, comme son père avant lui, élu député du Finistère en 1869, et volontaire pour participer à la guerre contre la Prusse, convaincu du bon vouloir et des capacités des Bretons. Nommé préfet de police de Paris le 4 septembre 1870, il démissionna rapidement afin de répondre à l’appel de Gambetta. Dès le 10 novembre 1870, le général de Keratry mobilisa 25 000 hommes sur le site de Conlie, dans un camp établi sur la colline de la Jaunelière. Entre octobre 1870 et janvier 1871, 60 000 Bretons furent mobilisés à Conlie.

La vie au camp de Conlie Carte de l'installation du camp de Conlie

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Le camp établi dans la précipitation des évènements fut aménagé selon les plans ci-dessous. En quelques semaines, le général de Kératry arriva à transformer cette colline de la Jaunelière en une véritable place militaire. Quelques mois

plus tard, lors de la capitulation française, les Prussiens écrivirent  : «  d’après les jugements des militaires compétents, les solides positions de ce camp laisseraient loin derrière elles les célèbres ouvrages danois dont on a tant parlé à l’époque ». De Keratry établit alors un tableau détaillé des besoins de chaque homme pour vivre. Le coût de revient d’un homme pour une journée était de 75 centimes de franc germinal, ce qui équivaut à 2,63 euro environ. Malgré l’efficacité de l’installation du général de Keratry, le campement, directement installé sur la terre devint rapidement un champ de boue à cause des fortes pluies de novembre 1870. De là apparut le nom de « Kerfank » (la ville de la boue en breton). Les coulées de boue traversant le camp et l’insalubrité s’installèrent dans la vie de tous les jours. L’année 1870, déjà propice aux épidémies de petite vérole vit une nouvelle vague mortelle s’abattre sur le camp. Le découragement grandit à mesure que les conditions sanitaires se gâtaient.


REINES ▪ ROUANEZED ▪ REINES

Opérations et prise de conscience Durant le mois de novembre 1870, de Keratry et Gambetta échangèrent de nombreux télégrammes concernant l’organisation et la formation de l’armée de Bretagne. Lors du décret du 22 octobre 1870, Gambetta promit à Keratry d’armer ses hommes avec le reste des armes de la guerre de Sécession, mais il n’en fut rien. Seuls 12 000 hommes furent correctement équipés, les autres s’entraînaient avec des fusils en bois ou des bâtons. Sur ordre de Gambetta, de Keratry dut mobiliser 18 000 hommes pour défendre Le Mans. Le manque d’équipement obligea les soldats à tirer de lourds colis sur plus de 10 kilomètres. Le 24 novembre les troupes étaient prêtes mais le combat n’eut pas lieu, les Prussiens s’étant esquivés. A partir du 24 novembre, Gambetta laissa les soldats de l’armée de Bretagne dans une oisiveté sans pareille. De Keratry, outré par le comportement du ministre, démissionne le 27 novembre et laisse sa place au général Le Bouëdec. Le 7 décembre, excédé par le manque d’action et de réactivité des généraux supervisant Conlie, de Keratry demanda à reprendre la tête de l’Armée de Bretagne. Gambetta accepta et Le Bouëdec et Marivault restèrent sous les ordres de de Keratry. Dès sa nomination, Marivault ne cessa de demander à Freycinet, attaché au ministère de la guerre, le retrait d’une partie des troupes qui avait besoin de soins médicaux.

Le 20 décembre 15 000 hommes furent dirigés vers Rennes et les plus mal en point rapatriés à leur domicile, ce qui créa un scandale quand on connut les conditions dans lesquelles ils avaient vécu. 19 000 parmi les hommes restant au camp furent envoyés au front pendant la bataille du Mans (11-12 janvier 1871) avec des armes enrayées et des cartouches périmées. Affaiblis par les conditions sanitaires du camp, la démotivation constante et surtout le manque d’armement correct, les Bretons furent écrasés par les Prussiens. Le général Chanzy leur fera porter la responsabilité de la défaite…

La résistance du 15 janvier 1871. Village de Crannes-Pont, près du quartier général du Camp de 1870-1871.

Ci-contre, drapeau offert à De Kerarty pour symboliser l'armée de Bretagne. Ci-dessus, carte postale de Conlie.

Ce qu’il en reste aujourd’hui Après les évènements et la fin de la guerre, des libraires se sont mis à vendre des cartes postales en souvenir de Conlie, pour les soldats revenus en pèlerinage. Le 11 mai 1913, un monument fut érigé sur la colline de la Jaunelière en commémoration des soldats morts à Conlie. Le 14 février 1971, une plaque y fut apposée et on peut y voir inscrit  : « 1871. d’ar vretoned trubardet e kerfank conlie. Dalc’homp sonj. 1971. (aux bretons trahis au village de boue de kerfank. souvenons-nous). Quelques œuvres littéraires parurent à la suite

de cet évènement  : une nouvelle de Léon Bloy, La boue, un poème célèbre de Tristan Corbière, La pastorale de Conlie, et le livre de Camille Le Mercier d’Erm, L’étrange aventure de l’armée de Bretagne. Un rapport de la commission d’enquête de 1873 fut aussi publié. Des œuvres musicales ont également été réalisées en hommage aux morts et aux oubliés de Conlie, comme Kerfank 1870 de Tri Yann, Conlie de Red Cardell en 1993 ou encore Le camp de Conlie de François Budet en 1992. Keleier n°61 - 2017

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La création

PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

en danse bretonne

Plus de cinquante groupes participent chaque année au championnat national de danse bretonne organisé par la confédération Kendalc’h et contribue ainsi directement à nourrir, à interroger la création en danse bretonne. D’autres lieux sont investis pour expérimenter des transpositions de la danse traditionnelle à la scène. En 2018, Faltaziañ sera reconduit sous la même forme qu’en 2017, non pas sous forme de trophée, mais comme une soirée dédiée à la création dansée puisant dans le patrimoine de Bretagne. Lancées en 2017, la création Soñj et l’expérimentation Zhest devraient se concrétiser dans les mois à venir.

Faltaziañ, nouvelle formule

Après la très belle édition anniversaire de Faltaziañ en 2016, nous avons été contraints d’annuler le trophée 2017 faute d’un nombre suffisant de candidats. Pour autant, la soirée Faltaziañ a bel et bien eu lieu avec une programmation empreinte de créativité et d’audace, marques de fabrique de ce partenariat entre le festival Kann al Loar et la confédération Kendalc’h. L’Atelier de Recherche Chorégraphique du Léon (ARCL) a proposé une création intergénérationnelle « Ensemble », récit d’une rencontre entre des histoires de vie et une passion commune pour la danse de Bretagne. Des corps qui évoluent, des savoirs qui se télescopent, le passage de témoin entre générations, un art qui se transmet et s’adapte aux évolutions de l’âge et de la société. Une culture qui vit, portée par « les frêles 52 | Keleier n°61 - 2017

esquifs que sont les habitants de nos contrées léonnaises ». La compagnie Keanoz explore la notion de temporalité avec sa création Ta Panda Rei. Rythmée, pleine d’humour et d'émotions, elle s’articule en cinq tableaux thématiques, allant de la théorie de la relativité d’Einstein à celle de l’évolution de Darwin. Ta Panda Rei signifie « Tout coule » (citation d’Héraclite d’Éphèse), dans le sens de « Tout passe ». Les citations occupent une place prédominante dans l’approche artistique de cette nouvelle création. Le duo Erwan Keravec-Mickaël Phelippeau, après Avignon le 8 juillet 2017, ont présenté Membre Fantôme… à Landerneau ! Les deux artistes, l’un sonneur de cornemuse, l’autre chorégraphe, ont ceci en commun qu’ils aiment travailler et interagir avec leurs identités pour les transformer.


PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

Soñj, une création interconfédérale « Soñj - Que souffle l’esprit de la Bretagne », c’est la nouvelle création des Nuits de la Bretagne, un spectacle dansé de 80 minutes qui entraînera le spectateur dans un univers puissant et poétique, fermement chevillé à la Bretagne et toujours tourné vers l’horizon. Les deux grandes confédérations bretonnes de danse se sont associées pour réunir les savoir-faire, les imaginations, les énergies, les passions... Ce spectacle puise son inspiration dans les symboles forts de la Bretagne, en résonnance avec le Code de Marque Bretagne. Soñj, ou comment dire la Bretagne en cinq tableaux : la Bretagne imaginaire (magie, mort, ferveur, monde sauvage…). Celle

du collectif (la force du groupe, la communauté au travail, les luttes, la procession), celle des éléments (la mer, la terre, le feu, l’air et le vent) et la Bretagne ouverte. Sous la direction artistique de Gwenaël Le Viol, les chorégraphes Solenn Boënnec, Isabel Tassin et Noalig Tanguy travaillent en lien étroit avec le compositeur Etienne Chouzier. Après un premier filage à Ploemeur en juillet, vient le temps des derniers réglages, de la création des costumes sous la houlette de Marlène Le Querler. Parallèlement, Olivier Sévère (société BVC Organisation) travaille à la mise en place de la première qui devrait avoir lieu au cours de l’été, puis de la tournée.

Zhest, de Samuel Ouvrard Samuel Ouvrard avait, depuis plusieurs mois, l’envie de se confronter à l’écriture d’un spectacle. Il a ainsi réuni autour de lui une équipe intergénérationnelle d’une vingtaine de danseurs. L’accompagnement musical est porté par Yann Dour (accordéon) et Tristan Le Breton (percussions) ainsi que par les voix des danseurs. Quatre week-ends de travail ont eu lieu en 2016 dans nos locaux d’Auray. En janvier 2017, Kati Basset, spécialiste du Kècak balinais, intervenait pour jeter des passerelles entre les cultures. Le chorégraphe entend ici articuler sa création autour de l’émotion du geste dansé issu de la pratique

traditionnelle. A l’instar de la danse contemporaine, il s’agit de travailler quelques éléments de notre langage de la danse traditionnelle en rapport avec le corps du danseur plutôt qu’avec le corps « social » de la communauté. Privilégier le mouvement, libérer les énergies, valoriser le style et la gestuelle plutôt que la forme sociale des figures pour malgré tout sublimer la puissance de l’aspect communautaire et l’inventivité de notre société traditionnelle bretonne. Telle est l’ambition de Zhest qui devrait se concrétiser à l’occasion de l’édition 2018 de Faltaziañ, le 14 juillet prochain à Landerneau. Keleier n°61 - 2017

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LA JEUNESSE ▪ AR YAOUANKIZ ▪ LES GARÇAILLES

La jeunesse Autrefois l’enfant était immergé dans sa culture. Aujourd’hui, elle lui est quasiment étrangère… Si nous ne l’aidons pas à se la réapproprier, elle va disparaître. Et là, on sera dans le lagenn !

Dansoù enfants 13 mai à Grand-champ (56) 17 juin à Bain-sur-Oust (35 et 44) 24 juin à Pleyben (29) 25 juin à Plédran (22)

Les ados à Dañs 22 27 mai à Saint-Brieuc

60 ados s’étaient inscrits pour un projet un peu fou  : préparer en 3 heures une chorégraphie de 10 minutes et la présenter en entame du championnat de première catégorie (mais ça, ils ne Quatre rendez-vous cette année  : l’oc- le savaient pas). Eh bien, comme disait casion pour les enfants de présenter Mark Twain, ils ne savaient pas que leur spectacle de l’année. c’était impossible, alors ils l’ont fait. Et avec la manière en plus ! C’était frais, dynamique. Le public a été ravi. Les ados aussi !

Valises de livres « Avoir des livres, c’est bien. Qu’ils servent, c’est mieux. » (Gutemberg). D’où l’idée suivante  : des livres pour enfants pourraient intéresser des enfants. Et des enfants, on en trouve dans les cours de danse pour enfants où normalement ils dansent mais pas toujours. Donc, si les enfants ont des livres pour enfants pendant une pause, ils peuvent les regarder, ou mieux les lire (et ne pas gêner les copains). Tu suis  ? Donc l’idée des valises de livres pour enfants était née. Et si vous souhaitez en emprunter une pour votre groupe, il suffit de s’inscrire… Mais, ne tardez pas, car ça part vite !

Comment ça marche  ? ❶ S’inscrire auprès de Kendalc’h  : 02 97 58 10 50, confederation@kendalch.com ❷ Une valise contenant 35 livres différents est prêtée pour une durée de 2 à 3 mois ❸ Six valises différentes sont à votre disposition ❹ Le prochain changement se fera lors de la journée moniteurs enfants du 20 janvier, inscrivez-vous dès maintenant ! 54 | Keleier n°61 - 2017


LA JEUNESSE ▪ AR YAOUANKIZ ▪ LES GARÇAILLES

Bugale Breizh 2 juillet à Guingamp Comme chaque année le festival de la Saint-Loup accueillait le Bugale, rassemblement des jeunes danseurs de Bretagne. Pour faire face à une certaine routine, les membres du festival et Kendalc’h ont tenu à apporter des changements dans le déroulement et le contenu de la journée. • Le matin, les enfants se sont retrouvés sur la place de la Plomée pour un bal breton. • Le midi, un pique-nique était offert à tous les participants dans le parc de Kergoz. • Le défilé a été supprimé (merci pour les petits petons…) • Chaque département avait regroupé des enfants n’appartenant pas à un cercle invité pour constituer un collectif « les Ribambelles de la danse » permettant ainsi à tous les groupes intéressés de participer à la fête. Cela évite aussi d’avoir sur scène un nombre réduit d’enfants qui ont bien du mal à trouver leurs marques. Voilà. Il ne reste plus qu’à tirer les leçons de cette nouvelle formule et attendre la prochaine édition.

Breiziloù

Stage ados

21 octobre à Loudéac

28 et 29 octobre à Mûr

C’est l’année record ! 480 personnes dans la grande salle du palais des congrès de Loudia ! Une programmation maous  : le Bal des Mandarines, la GroOve compagnie et les Pikett’s huchous, un groupe de jeunes chanteurs qui promet beaucoup et ne va pas tarder à faire parler de lui. Ou pas. Une belle journée, réussie grâce aux bénévoles, à l’équipe du Palais des Congrès et à Pascal, le directeur.

Après le succès de Saint-Brieuc (voir ci-contre) pourquoi ne pas confirmer  ? 50 ados se sont donc retrouvés au Vacanciel de Mûr avec comme objectif la mise en place d’un défilé et d’une chorégraphie de 12 minutes. Même pas peur ! Alors on a rajouté une matinée d’étude de danses traditionnelles (le Vannetais enseigné par Jonathan) et deux heures d’expression corporelle avec Irène Perrichou. Le dimanche soir, tout était bouclé. Pas mal non  ? Les encadrants, Mélanie, Marion, Fanfan, Erwan et Ronan étaient épuisés mais heu-reux ! On ne veut pas cafter mais il y a même eu quelques petites larmes… Et par-dessus tout ça, qui a mis le feu pendant la veillée du samedi soir  ? A ton avis  ? Et tu ne vas pas me croire, mais en plus, ils sont ADORABLES !

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PRODUITS CULTURELS ▪ PRODUIOÙ ▪ AJETIS

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Les pikett continuent leur petit bonhomme de chemin avec un intérêt de plus en plus grand de la part des écoles. Et ça, c’est plutôt encourageant… Quelques chiffres vous aurez avec vous  ?

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fiches en breton. Traduites ET imprimées. 12 fiches sont traduites et vont être bientôt mises sur le site.

600 coffrets vendus. Spontus que c’est tout d’même !

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frise en breton ! Depuis le temps qu’on y songeait… Un énorme merci à notre ami Michel Simon qui a réussi à ne pas mélanger tous ses petits papiers !

C’est le nombre de fiches auquel nous arrivons. 15 ont été finalisées cette année parmi lesquelles  : les ardoisières, les algues, les cloches, les costumes d’enfants, Jeanne Malivel, la vannerie, le beurre (une fiche rare et salée, evel just), les toits, les virelangues, le canal de Nantes à Brest. Oui, oui, on a remarqué. Ça ne fait pas 15. Mais certaines fiches sont doubles. Alors, un petit coup de site et vous allez les découvrir…

2976

C’est le nombre d’écoles en BrePour bien tagne (B5 bien sûr) qui réuscommencer sissent à survivre (mal…) sans l’année 2018, un le coffret Pikett’... Aidez-les ! calendrier Pikett’ vous est offert sur www.famille-pikett.com > le site des grands > les nouvelles fiches

Et à propos… Lisez-donc ceci  : Youn était inquiet… Noël approchait et il n’avait toujours pas le moindre petit bout d’idée de cadeau pour la fille de son patron chez qui il était invité pour le réveillon. Soudain, il entendit le bagad Cap Caval. Ce n’était pas un défilé, seulement son smartphone. - Oui  ? - Ici c’est la fée ! - La fée  ? Quelle fée  ? C’est une blague  ?

- Dis-donc, torr-penn, tu veux te retrouver avec des oreilles de cocker pour le réveillon  ? Non  ? Alors écoute-moi. Je sais que tu n’as pas d’idée de cadeau. Je t’en souffle une  : le livre de contes de Kendalc’h ! Allez, bonne chance ! Et Youn acheta le livre qui fit très plaisir à la petiote. Mais la grande sœur (trop mignonne qu’elle était !) voulut qu’il lui lise un conte sur le canapé avant l’apéro… Bref, Youn n’est plus l’employé mais le gendre du patron. Et tout ça, grâce au livre de contes de Kendalc’h. Ça ne vous donnerait des écrivains bretons. pas des idées  ? C’est la récompense obtenue par le livre de contes (version gallèse) le 4 novembre dernier à l’Etang Neuf en Saint-Connan. Existe en breton, gallo ou français, 14 € sur boutique.kendalch.com

1 prix er

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PRODUITS CULTURELS ▪ PRODUIOÙ ▪ AJETIS

Le portail web de l’encyclopédie de la danse et du costume est désormais fonctionnel et se remplit très vite... Déjà plus de 300 pages et près de 400 vidéos sont en ligne, et ça continue ! Sur www.heritaj.bzh, je retrouve  : • toutes les ressources des classeurs Heritaj avec en plus de la vidéo, du son, des galeries d’images et des dossiers thématiques • l’ensemble des ressources des DVD Kendalc’h (collections Apprenez les danses bretonnes, E-giz, Danses de toutes les Bretagnes, Jibidi...) • des ressources de nos partenaires  : Le Carton Voyageur (cartes postales anciennes), Confédération War’l Leur (collection de costumes), Dastum (pistes sonores), Festival de Cornouaille (dossiers de reines et candidates)... is...

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Abonnements grand public 1 mois  : 8 € 6 mois  : 42 € 1 an  : 80 €

Abonnements adhérents (-20%) 1 mois  : 6,40 € 6 mois  : 33,60 € 1 an  : 64 €

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Offre spéciale Jusqu’au 31 décembre 2017, pour tout coffret Heritaj acheté, un abonnement d’un an offert !

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Coffret Heritaj L’édition de novembre 2017 avec toutes les fiches existant à ce jour est à 199 € sur boutique.kendalch.com. Pour ceux qui l’ont déjà acheté avant, les 15 nouvelles fiches sont également disponibles à l’unité.

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PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

Nouveautes

2018

De nombreux projets culturels sont engagés par Kendalc’h et recensés dans notre projet associatif triennal travaillé en lien avec le conseil régional de Bretagne  : 55 projets seront ainsi portés en 2018 par les bénévoles et permanents de notre association. Ce dynamisme permet à notre mouvement de bénéficier d’une belle et réelle reconnaissance de la part de nos partenaires. Notons d'ailleurs que ce bouillonnement d’activités nous permet de stabiliser, voire d’augmenter nos financements publics, chose assez rare dans le contexte actuel pour être souligné ici.

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PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

Week−end scenique

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Treuzell 2

endalc’h et les étudiants du Master 2 Métiers du patrimoine de l’Université Bretagne Sud de Lorient s’associent pour organiser une grande conférence. Après la première édition de Treuzell, en 2011 à Caepuis deux années et la mise en place des rhaix, qui nous interrogeait sur la transposition de épreuves scéniques par catégories, les fédéra- la danse traditionnelle à la scène, nous entendons cette année tions se sont mobilisées pour proposer de bonnes nous questionner sur le sens de nos pratiques. La Bretagne conditions d’accueil pour les artistes et sensibi- a en effet toujours été une terre d’ancrage et d’ouverture, un liser un maximum de public. Pour autant, sur les territoire où la dynamique associative est puissante… 40 000 quatre épreuves (22-29-35 et 44), nous enregistrons en 2017 personnes pratiquent régulièrement des activités de danse un total de 1125 entrées (1492 en 2016), soit l’équivalent du ou de musique bretonne au sein de plus de 400 associations. nombre d’artistes présents sur les différentes scènes. Cela re- Que traduit cette dynamique ? Dans un monde où la globaliprésente un déficit pour Kendalc’h de 17€ par sation tend au partout pareil, faut-il y voir une spectateur. Nous nous étions donné deux ans tentative de repli sur soi, un mouvement nospour voir si une tendance positive s’installait… talgique ? L’objectif de tous ces jeunes ne seAgenda 2018 Force est de constater que nous notons, à regret, rait-il pas seulement de se retrouver, ne faut-il une baisse de la fréquentation. L’expérience de pas envisager ce tissu associatif comme un lieu ÎÎ Conférence Tradi’deiz nous incite à expérimenter un grand de fête et de rencontre ? Les cercles celtiques Treuzell 2 rendez-vous autour de la danse chorégraphiée. se résument-ils pour certains à un simple lieu Dimanche 4 février Tradi’deiz a rapidement trouvé son « rythme de d’expression artistique ou gymnique ? Y a-t-il Lorient - gratuit croisière » : fréquentation en hausse constante encore une notion de militantisme en ce XXIe ÎÎ Tradi’Deiz et modèle économique à l’équilibre (seulement siècle ? Quel sens donne-t-on à cette pratique Dimanche 22 avril 3000€ de déficit pour Kendalc’h pour une en groupes folkloriques, pour aujourd’hui mais Vannes - gratuit manifestation entièrement gratuite). L’excelaussi pour demain ? Des spécialistes et des ÎÎ Week-end lente convivialité qui y règne, l’équité entre les universitaires nous apporteront éléments de scénique groupes et la bonne couverture médiatique font réponse et interrogations. Samedi 2 et dimanche que personne ne remet aujourd’hui en cause 3 juin - Saint-Brieuc son bien-fondé. Saint-Brieuc serait ainsi à la Problématique rédigée ÎÎ Dañs Excellañs création, ce que Vannes est à la tradition. Tout Dimanche 17 par les etudiants changement est source de questionnements juin - Quimper et nous comptons bien, ensemble, relever ce Les confédérations de danse et de musique KenÎÎ Dañs Enfants 56 nouveau défi pour initier un week-end créatif et dalc’h, War’l Leur et Sonerion comptent 40 000 Samedi 9 juin - Sarzeau festif (fest-noz, apéro-concerts...). Les contacts adhérents répartis dans 400 associations, en ÎÎ Abadenn ar sont en cours avec la ville de Saint-Brieuc, l’agBretagne et ailleurs, alors même que les derniers Vugale glomération briochine et le conseil général des témoins de la société paysanne traditionnelle Dimanche 1er Côtes-d’Armor pour proposer aux groupes les disparaissent. Dans une société contemporaine juillet - Pleyben meilleures conditions d’accueil, pour assurer devenue citadine et mondialisée où l’individu ÎÎ Faltaziañ une bonne couverture médiatique de l’événeprime maintenant sur le groupe, pourquoi les Samedi 14 juillet ment et faire en sorte qu’un maximum de public générations bretonnes successives s’approLanderneau pousse les portes des salles de spectacle... tout prient-elles ainsi le fait culturel breton à travers ÎÎ Championnat de simplement parce vos spectacles le méritent les danses et musiques traditionnelles, pour l’inla Saint-Loup et que la diffusion de notre culture en dépend. terpréter, le réinventer et le transmettre  ? Quels Samedi 18 et dimanche Reste à touver un nom à ce nouvel événement, sens donner à cet ancrage culturel si singulier  ? 19 août - Guingamp concours bientôt ouvert sur ce sujet... Et quel peut être son avenir  ?

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PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

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DTLB

a collection Danses de toutes les Bretagnes compte à ce jour neuf volumes. L’intégralité de cette encyclopédie se retrouve désormais sur le portail web Heritaj. Ce qui représente pas moins de 287 danses. Les générations qui se sont succédées peuvent donc être fières de cet excellent résultat. Parce que les terroirs n’ont pas encore tous donné lieu à ce travail de captation vidéo, parce que cette mission de collectage et de transmission fait partie des fondamentaux de Kendalc’h, nous entendons intensifier le rythme des captations vidéos. En mars prochain, grâce à la mobilisation des personnes-ressources du terrain, nous procéderons à la salle Arvest de Pleyben à des captations sonores et vidéos autour du patrimoine dansé, musical et vestimentaire du pays de Brasparts-Saint-Rivoal. Plusieurs groupes (Châteaulin, Le Faou, Landivisiau), sous la houlette de Michel Cazuguel, travaillent actuellement sur ce dossier. Des coordinateurs par thèmes ont été désignés : Christophe Le Guern pour le costume, Michel Cazuguel pour la danse, Youenn Amice pour le chant et René-Yves Merdy pour la musique. Au niveau des danses, seront ainsi enregistrées : la suite gavotte du pied droit, la dañs Leon (ou dañs a benn), la monfarine (ou dérobée) et l’aéroplane. Toutes donneront lieu à la rédaction de fiches de danse.

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Creation Costumes : ados de concours en expos

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otre projet associatif fait la part belle aux jeunes. Dans ce cadre, Kendalc’h entend proposer plusieurs actions à destination des enfants et des adolescents. Après des Gouest junior et une journée autour de la scène à Saint-Brieuc en juin dernier, nous avons souhaité proposer à tous les jeunes de nos associations, qu’ils soient issus de groupes enfants, adolescents ou adultes, de se retrouver sur un week-end autour des notions de spectacle, sur scène comme dans la rue. 50 jeunes se sont donc retrouvés au Vacanciel de Mûr-deBretagne dans le cadre du stage à la carte. Total succès ! Nous travaillons donc maintenant à la restitution de ce travail plein d’énergie et d’enthousiasme. Rendez-vous le 17 juin à Dañs Excellañs, à Quimper. Nous espérons pouvoir proposer leur travail, sur scène comme dans la rue, à un ou deux festivals pendant l’été. Les contacts sont en cours... Affaire à suivre.

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l’occasion du 60e anniversaire de Kendalc’h, sous l’impulsion de Michel Guillerme, était organisé un défilé autour des derniers mariages en vêtements traditionnels. Le remarquable travail réalisé à cette occasion, la forte mobilisation des personnes-ressources ont permis à la commission costumes de concrétiser de très belles réalisations autour de cette thématique sous l’appellation « Une année, des anneaux » : livre édité aux éditions Coop Breizh, exposition dans 19 lieux différents (ce qui représente 536 jours d’exposition et plus de 17 000€ de recettes), exposition de plein air à Landerneau, studio photos et défilé dans le cadre du Cornouaille. Au regard de cette belle réussite, la commission costumes a décidé de mener ces mêmes réalisations autour des vêtements de travail (thème du concours Des modes et nous 2016). Ce choix de thème va permettre de mettre en valeur des modes moins connues. L’ambition est la même que sur le projet Mariages et devrait permettre de proposer un défilé, une exposition, un ouvrage et des fiches costume qui viendront enrichir le projet Heritaj. L’approche ethnographique est essentielle : au-delà du costume mais en partant de celui-ci, il s’agit bien de raconter la vie des gens… Vous souhaitez travailler sur une mode de votre terroir (de la terre, de la mer ou de la ville), n’hésitez pas à nous le faire savoir.


PROJETS ▪ RAKTRESOÙ ▪ FEZERIES

Jibidi 2

N

ous en parlions depuis un certain temps, voire un temps certain... Conforté par la demande des groupes enfants et par les bonnes ventes du Jibidi 1 (2 500 ventes depuis sa sortie en 2010), la commission enfants et ados de Kendalc’h a donc clairement mis sur les rails un deuxième volume. Les groupes se sont d’ores et déjà réunis dans les différentes fédérations pour organiser le travail (harmonisation des danses, rédaction des fiches pédagogiques, répartition des danses...) puisque la captation vidéo approche à grands pas. Elle aura lieu à la salle Emeraude de Locoal-Mendon, les 27 et 28 janvier prochains. Remercions d’ailleurs ici la mairie de Locoal-Mendon pour la mise à disposition gracieuse de la salle. Tous les jeunes danseurs de Kendalc’h, entre 6 et 12 ans, sont ainsi concernés par ce projet dans lequel une trentaine de groupes est engagée. 50 danses seront enregistrées et donneront lieu à l’édition d’un coffret CD et DVD. La captation vidéo sera assurée par la société An tour tan. La direction musicale du projet est confiée à Yann Dour. Les musiciens enregistreront les morceaux en studio pendant les vacances de Noël. Dans le droit fil de ce projet et dans ce souci constant de proposer des ressources de qualité autour de la danse et de la culture bretonnes, Kendalc’h travaille également à la réalisation d’un CD qui revisitera les grands classiques des danses accessibles aux enfants avec des formations et arrangements plus modernes... dépoussiérant ainsi un accompagnement manquant parfois de diversité.

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E−giz 4 et 5

nitiée par la commission E-Giz de Kendalc’h Penn ar Bed, la collection E-Giz a été conçue pour tous les amateurs de vêtures anciennes. C’est un outil pédagogique incontournable, véritable mémoire du geste, qui permet de retracer avec précision les différentes étapes dans l’habillage. Cet outil est également destiné à faire perdurer les gestes ancestraux transmis de génération en génération. Dans le cadre de sa politique de conservation et de transmission, pour suivre la dynamique engagée par le projet Heritaj, la confédération a souhaité lancer la réalisation de deux nouveaux volumes qui seront tout prochainement disponibles (1er trimestre 2018) : l’un est consacré aux modes vestimentaires du Cap et du pays de Douarnenez, l’autre à la Montagne (Poher - Fisel - Dardoup). Les images ont été réalisées, les montages finalisés, les textes rédigés... Reste maintenant à procéder à l’enregistrement de la voix off et la rédaction des fiches Heritaj. Remercions ici l’ensemble des personnes-ressources qui se sont mobilisées sur ce projet (Nadine Urvois, Fred Faussier, Jean-Pierre Gonidec, Josiane et Hervé Irvoas, Ifig Cloarec, Cathy Goubil, Mari-Anna Sohier, Marina Flageul, Jacqueline et Jeannot Le Coz) mais aussi Anne Kerhoas et son équipe (Isabelle Quintin, Marie-France Rosmorduc, Gilles Le Meurlay...) pour le travail de coordination et les mannequins qui se sont prêtés au jeu des caméras.

Avantages adherents

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ous les adhérents de Kendalc’h (membres individuels ou membres d’un groupe adhérent) bénéficient d’une réduction de 20% sur tous nos produits culturels dont vous trouverez la liste sur la boutique en ligne : boutique.kendalch.com Cet avantage est valable sur présentation de votre carte nominative d’adhérent lors des stages ou sur les stands Kendalc’h ou sur indication du numéro figurant sur cette carte au moment de la commande sur la boutique en ligne. Pour cela, chaque groupe doit transmettre au secrétariat la liste de ses membres avec nom, prénom, adresse e-mail, activité dans l’association, année de naissance et profession (ces données nous servent pour des statistiques internes et ne sont pas utilisées nominativement).

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À DÉCOUVRIR ▪ DA ZIZOLOIÑ ▪ A CONÈTR

Critiques de livres Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe de Donal Ryan

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n ne le sait pas forcément, mais la terre d’Irlande est sacrément propice aux écrivains. C’est impressionnant de lister les auteurs célèbres dans l’île et bien au-delà. Hey ! Quatre prix Nobel, quand même… Et l’incroyable, c’est qu’il en arrive toujours ! L’un des « petits » nouveaux est un gars de Tipperary, Donal Ryan. Son premier livre, « Le cœur qui tourne » a reçu une verdée de récompenses en Irlande, en Grande Bretagne et a même décroché le prix de littérature de l’Union Européenne en 2015. Pas mal pour un débutant. Eh bien, son second livre est aussi remarquable. Il conte l’histoire d’un garçon naïf et un peu bobiat qui vit à

l’écart du monde. Moqué par les uns, surprotégé par les autres, il devient orphelin et hérite de la ferme familiale. Et là, tout se complique. Des hommes d’affaires veulent la lui acheter pour construire un complexe touristique. Mais Johnsey refuse et les passions s’exacerbent  : comment peut-on refuser le Progrès  ? Et le développement de la région  ? Ce livre est une critique acide de la société irlandaise actuelle mais aussi de ce monde où le matérialisme et la cupidité viennent à bout de toutes les valeurs. Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe. Donal Ryan. Editions Albin Michel. 287 pages d’air iodé.

Filomena Cadoret par Michel Simon

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ichel Simon a enseigné en classe bilingue pendant des années à Rostren et il s’est pris de passion pour l’œuvre d’une poétesse née à Bonen   : Filomena Cadoret. C’est en recherchant des chants en breton pour ses élèves qu’il a découvert ses créations. Triste destin que celui de cette jeune femme décédée à 30 ans, le 4 mars 1923, devenue veuve en 1919 et dont la petite fille, Thérèse, décèdera 12 jours après sa mère… Filomena (Koulmig Arvor de son nom de plume) écrivait beaucoup  : poésies, chansons et histoires. Elle chantait également et avait une très jolie voix. Elle fut d’ailleurs récompensée de nombreuses fois par l’URB, dont en 1909 à Pontrieux pour sa chanson Kentelioù

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ar Grouadelezh et en 1910,11 et 12 (premier prix de poésie). Dans ce livre vous retrouverez l’essentiel de l’œuvre de Filomena (chansons, poésies…) et les traductions faites par l’auteur, ainsi qu’une analyse des thèmes traités par la jeune femme. «  Dudi ar gozh amzer a wisk ar maezioù  : Ur voubouenn dener a leun a hunvreoù ‘N ur dremen luskellus en deil o velenin, A daole er sioulder ur son a velkoni… An heol, a-raok diskenn e donder an noziou, A chome da dridal war gribenn ar rozioù Ha, loc’hus gant e sked, a lede diseblant


À DÉCOUVRIR ▪ DA ZIZOLOIÑ ▪ A CONÈTR

E skeudenn alaourer war ar blaenenn arc’hant  ». Extrait du poème  : Kimiad paru dans Kroaz ar Vretoned du 13 / 02 / 1916.

Filomena Cadoret, une voix oubliée… Michel Simon. Edité par le centre généalogique et historique du Poher. 144 pages. En vente chez l’auteur.

Le guide de la Bretagne mystérieuse

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par Gwenc’hlan Le Scouezec

oilà une réédition qui fait plaisir ! La première parution date de 1966 (éditions Tchou), la seconde de 1997 (Coop Breizh) et voici la troisième qui, bien sûr, reprend le texte d’origine. Cet ouvrage est une incroyable collection de légendes, croyances, faits historiques qui témoignent de l’impressionnante érudition de l’auteur. Toutes les rubriques sont classées par ordre alphabétique selon la commune à laquelle elles sont rattachées.

Vous allez pouvoir faire la connaissance de saint Tu pe tu, du monstre de l’île de Batz, de la maison de l’ogre de Machecoul, des oiseaux de Satan de Saint-Guinoux, des lavandières de nuit et de centaines d’autres récits légendaires ou réels qui rendent ce livre essentiel à tous ceux qui s’intéressent à la Bretagne. Le guide de la Bretagne mystérieuse. Gwenc’hlan Le Scouezec. Coop Breizh éditeur. 638 pages.

Le pays bigouden vu par les peintres par André Cariou

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urieusement le Pays bigouden n’attira les peintres qu’assez tardivement, bien après Pont-Aven. C’est Lucien Simon, installé à Sainte-Marine qui le fera découvrir à partir des années 1880. Dès lors, les artistes vont venir nombreux, attirés par les costumes, les festivités et les travaux quotidiens. Ce petit livre, très illustré évidemment, nous parle de Jean-Julien Lemordant, de Mathurin Méheut, Maurice Denis, Roderic O’Connor, Robert Delaunay, Bazaine… et tant d’autres qui nous ont laissé des témoignages sur la vie à cette période. Pas toujours admiratifs, d’ailleurs, ces visiteurs, comme le montre cet extrait de Lucien Simon  : «  là où on avait fait sautiller des soubrettes et défiler processionnellement des pieux chouans étreignant leur chapelet, je n’avais trouvé qu’une population brutale, buveuse, fétichiste, de lourdes filles inertes, des cohues se serrant l’œil menaçant

autour du curé infatué de son prestige  »… Plutôt vachard, même s’il tempère ensuite son jugement  : «  depuis, j’ai vu ces gens de plus près. Ils me sont apparus résignés, désintéressés, doux et braves. Je les ai plaints pour leur foi qu’ils perdent, pour la politique qui les divise, pour l’alcoolisme qui les tue  ». Et pourtant dans ses toiles, on sent toute la sympathie que cet homme éprouve pour les Bigoudens. Ou, tout du moins, c’est ce que je veux croire… Le Pays bigouden vu par les peintres. André Cariou. Coop Breizh éditeur. 112 pages.

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À DÉCOUVRIR ▪ DA ZIZOLOIÑ ▪ A CONÈTR

La pllée qi chet, la pllée qi mouille par Régis Auffret

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’avez ventiey ouï mention du gars Régis Auffret. Et li q’a orinë le ptit matao, un motier Galo-françaez e françaez-galo e pi chapè-chapiao, eune gramère du galo. Le coup ici, le v’la q’a rassérë les devinailles, les ditons, les houperies des pâtous, les chansons et pllein d’aotes afères de méme dans un livr q’ét net haitant e qi amontr ben qe l’monde d’aote fè taen invencioneuz e fesaen

mirabilla. (e o un CD par-dessus le marchié !) Régis Auffret publie «  la pllée qi chet, la pllée qi mouille », un livre dans lequel il a recueilli devinailles, proverbes, chansons, virelangues… recueillis dans le pays gallo. Un énorme travail de collectage qui montre l’importance de la langue dans tous les aspects de la vie quotidienne et qui prouve aussi qu’elle était peut-être plus présente qu’on ne le pensait dans les chansons. Parmi toutes ces petites merveilles, les invectives que l’on se lançait d’une commune à l’autre  : « A Montertelot c’ét la poule qi monte su l’cô. Je së come le gâs de La Miaogon, je ne ses qe des bouts d’chansons… » La pllée qi chet, la pllée qi mouille. Régis Auffret. Rue des scribes éditeur. 250 pages. Avec un CD.

Joseph Mahé, premier collecteur de musique populaire de Haute et Basse-Bretagne par Roland Becker

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urieux personnage que ce Joseph Mahé, chanoine né à l’île d’Arz en 1760, auteur de l’Essai sur les antiquités du département du Morbihan. Dans cet ouvrage sont inclus 45 airs de musique populaire, notés par l’écclésiastique. 120 ans plus tard, la découverte d’un manuscrit permettra de connaître la suite des re-

A mettr dans le haot bout de votr livreriy ! cherches  : 285 airs de Haute et Basse-Bretagne. Roland Becker a réalisé un énorme travail de recherches et d’analyses afin d’étudier le personnage et ses collectes, mais en replaçant toujours ses découvertes dans un plan large et général, ce qui rend ce livre passionnant et indispen64 | Keleier n°61 - 2017

sable à tous ceux qui s’intéressent à la musique et à la danse bretonne. Joseph Mahé, premier collecteur de musique populaire de Haute et Basse-Bretagne. Roland Becker


AU REVOIR ▪ KENAVO ▪ A TANTÔT

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AU REVOIR ▪ KENAVO ▪ A TANTÔT

Extraits de Breiz en 1966, 1967 et 1968. Sur la première image, Jean-Louis avec Jacques Praud, Yann Guyomarc’h et Pierre Roy : un président et trois futurs présidents

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AU REVOIR ▪ KENAVO ▪ A TANTÔT

Jean-Louis et Marie-Christine au fest-noz Teillouse à la maison des fêtes de Redon en 1981.

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Brèves

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80 ans Ensemble Ensemble pour du cercle de KBreizh le Mémorial Saint-Brieuc à Chypre Nominoë

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Le cercle celtique de Saint-Brieuc fêtera ses 80 ans les 31 mars et 1er avril 2018 ! C’est un grand évènement pour l’association qui a bien changé depuis ses débuts et qui s’est souvent exportée à l’étranger (Roumanie, Pologne, Italie, Mexique...) Pour que la fête soit belle, l'invitation est lancée à tous les anciens adhérents du cercle depuis 1938. Un bal des enfants ainsi qu’un festnoz seront organisés le samedi soir à la salle de Robien, puis un repas sera servi le dimanche midi aux anciens adhérents suivi d’une scène ouverte et du spectacle du cercle. Une exposition de costumes et de photos aura lieu durant tout le weekend, pour cela ils ont besoin de votre aide pour collecter dès maintenant des photos, souvenirs, témoignages, costumes, coiffes... Contact : 06 87 53 50 31 ccsaintbrieuc@gmail.com

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L’ensemble KBreizh a été formé en 2015 pour représenter Kendalc’h et le CIOFF France lors des Folkloriades du Monde qui se sont déroulées au Mexique en 2016. A l’occasion du festival de Beyramudu à Chypre, le groupe a repris la route du 30 juillet au 5 août 2017. Les spectacles ont été une belle réussite pour l’ensemble, récompensé à la surprise de chacun par deux invitations pour de futurs festivals en République tchèque et en Turquie. Spectacles, compétitions sportives, visites, concours de costumes, mise en place d’une création commune autour des danses chypriotes, baignades et différentes rencontres inter-groupes ont rythmé la semaine. L’aventure continue en 2018 avec une invitation au festival d’Ambert et une tournée en Roumanie. Si le coeur vous en dit, il est toujours possible de nous rejoindre !

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Le Comité pour la fête de la victoire de Ballon-Poellgor Gouel Ballon se mobilise pour la réalisation du Mémorial Nominoë d’ici le printemps 2018. Depuis 1992, cette association apolitique œuvre pour promouvoir l’Histoire de Bretagne en organisant des conférences et la commémoration de la victoire de Ballon pendant la Fête de la Bretagne. Le Poellgor a imaginé dès 2014 un monument spectaculaire sur le site dit de « La Bataille » à Bains-surOust, près de Redon, qui serait à la fois : • un lieu commémoratif • un outil d’animations pédagogique et touristique • un premier jalon sur un circuit de valorisation des grandes dates et des grands personnages de l’histoire de Bretagne • une sculpture d’art contemporain en matériaux traditionnels (schiste, châKeleier n°61 - 2017

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BRÈVES ▪ BERR-HA-BERR ▪ FAILLIS GHIMENTS

taignier) avec une statue de Nominoë à effet cinétique conçue par l’artiste redonnais Jean-Pierre Baudu • un symbole pour la Bretagne. Grâce au soutien du Conseil régional de Bretagne, du Conseil culturel de Bretagne, de l’Institut Culturel de Bretagne, des communes de Bains-sur-Oust et Redon, d’un important mécène et des premiers donateurs, le tiers du budget a été rassemblé : le Poellgor a donc décidé d’engager les travaux pour une inauguration prévue en mai 2018 pendant la Fête de la Bretagne. Pour atteindre ce but, votre aide sera précieuse. C’est donc un appel à la générosité des Bretons et des amis de la Bretagne d’ici et d’ailleurs que lance le Poellgor. Rendez-vous sur helloasso.com et tapez « nominoë ». Plus d’informations  : bretagne845@mel.bzh - www. bretagne845.bzh facebook.com/ poellgorgouelballon

également avec les 650 autres groupes venus de toute l’Europe. Cinq jours intenses, multiculturels et conviviaux, dans une ambiance festive qui encourage à poursuivre la démarche de partage et sauvegarde du patrimoine. La cérémonie d’ouverture fut particulièrement intense en émotions  : voir s’exprimer des centaines de danseurs et musiciens ne peut laisser indifférent, 5 000 danseurs sur la piste ! Cette immense richesse de cultures, ce feu d’artifice d’énergies fut un moment d’une force extraordinaire, un sentiment inoubliable. Cet événement exceptionnel met plus qu’en valeur l’importance de notre patrimoine et de toutes les traditions populaires. Turku, la capitale historique de la Finlande, fête cette année les 100 ans de son indépendance, et l’organisation de la fête sur les bords de la rivière Aura faisait penser à un petit Lorient pendant le FIL.

ion Bravo aux Reproduct nouveaux de chapeaux moniteurs !

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Pour les groupes à la recherche d’une adresse pour reproduire des chapeaux, notez que l’entreprise « Chapeaux de France » située à Montazels dans l’Aude (11) fabrique feutres, cônes et chapeaux de feutre depuis 1830. Chapeaux de France maîtrise l’ensemble des processus de création du chapeau de feutre, de l’élaboration de la cloche à partir de la laine à la mise au point des formes et aux finitions. Tous les détails sont consultables sur le site chapeauxdefrance.com

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Plusieurs étapes ont conduit à la rédaction de nouveaux statuts, d’un règlement intérieur et de fiches de poste. Un brainstorming a conduit à mettre en lumière l’identité d’Eskell an Elorn, les différentes activités et actions de l’association. L’organisation de ces éléments a engendré la création de quatre pôles thématiques  : • autour de la danse • administration • vie associative • promotion-diffusion Ils ont ainsi obtenu un arbre complet et structuré des activités de l’association, le plus exhaustif possible. 16 postes de responsable ont été définis au sein du CA. Pour chaque poste, une fiche précisant les compétences et les fonctions de chacun a été élaborée. Deux collèges d’administrateurs ont été créés  : l’un composé de quatre membres élus par le cercle pour un an, l’autre issu du vote des adhérents lors de l’assemblée générale, pour trois ans, renouvelable par tiers. Ces éléments ont permis la rédaction des nouveaux statuts et la création d’un règlement intérieur. Ainsi, lors de l’assemblée générale du 14 octobre, ils ont voté l’adoption des nouveaux statuts. Le fonctionnement des réunions de CA est dorénavant régi par un tour de table  : chaque responsable fait un point de situation de ses missions. L’intérêt de ce nouveau fonctionnement est de permettre à chacun de se concentrer sur ses objectifs et d’être force de proposition. Chaque responsable peut s’entourer d’une équipe constituée d’adhérents de l’association ou de personnes extérieures à celle-ci. Les membres du bureau se concentrent sur les fonctions administratives de l’association. D’autre part, ils accompagnent les administrateurs-responsables dans leurs fonctions.

Paris et Les nouveaux Coop Breizh Savigny statuts d’Eskell Musik an Elorn

Cet été, Dañserien Pariz et Koroll Breizh ont participé conjointement à la 54e édition de l’Européade à Turku en Finlande. 6 500 danseurs et musiciens venus de toute l’Europe, un déferlement de cultures et d’amitiés et une formidable organisation. Ils ont représenté la Bretagne aux côtés de quatre autres groupes. Les 24 danseurs et 5 musiciens ont assuré plusieurs représentations, des initiations, un partage de notre culture avec leurs hôtes finnois mais

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De la musique bretonne gratuite à volonté ? Abonnez-vous à Coop Breizh Musik sur YouTube !

Sous l’impulsion d’un groupe de travail composé de membres de l’association, Eskell en Elorn de Landerneau a modifié ses statuts qui dataient de 1998 car certains points étaient devenus obsolètes. Le groupe a voulu créer un Conseil d’administration plus efficace qu’auparavant.


BRÈVES ▪ BERR-HA-BERR ▪ FAILLIS GHIMENTS

50 ans de la fédération Kendalc’h Bro Naoned 50 ans, un demi-siècle, ce n’est pas rien ! 50 ans de danse, de musique, de chant… Ce sont de nombreux bons moments passés ensemble à vivre et faire vivre notre culture. Ce sont plusieurs générations de passionnés qui se sont côtoyées, succédées et qui ont transmis leur attachement à notre patrimoine culturel. Il paraît qu’à 50 ans, on est en paix avec son histoire, on ne la laisse pas envahir le présent, et cette histoire nous donne suffisamment de force pour ne pas craindre l’avenir. Voilà qui résume bien Kendalc’h Bro Naoned. Des festivités ont été programmées tout au cours de l’année, dont trois grands rendez-vous marquants.

Aber ar Liger En préambule de cette année festive, c’est « Aber ar Liger » qui a donné le tempo. L’accueil par la ville de La Baule du chœur d’Inverness (Ecosse), fut l’occasion rêvée de rassembler une cinquantaine de choristes issue des différentes chorales du département, et de participer à ce concert. Aber ar Liger venait de voir le jour. Depuis, les concerts s’enchaînent, le chœur s’est étoffé et compte aujourd’hui près de 80 choristes.

Bal pour enfants Puis ce sont les enfants et ados qui en décembre 2015 ont pris le relais. Près de 150 jeunes (cercles enfants et élèves des écoles de la commune) se sont retrouvés à Besné pour un « Breiziloù nantais » animé par : • Les Mûriens, venus de Mûr-de-Bretagne et spécialisés dans la danse

pour jeune public • Athôjizz, quatre jeunes musiciens pleins d’avenir issus du bagad de Saint-Nazaire et du Cercle celtique de Guérande Enfin, sous la baguette de Claire Leyzour, une classe de jeunes violonistes de Blain est venue mettre en pratique son répertoire d’airs à danser. Une belle expérience tant pour les danseurs que pour les musiciens et l’ambiance était au rendez-vous  !

Turbulences Puis en novembre 2016, ce fut « Turbulences », spectacle son et lumière avec plus de 200 danseurs en scène. Ce soir du 12 novembre, les souliers étaient cirés, les dames s’étaient mirées, les hommes s’étaient chapeautés... Place à la danse ! Turbulences  : un enchevêtrement de chorégraphies, propre à chaque groupe, où chacun a développé sa personnalité, ses envies. Décliné en quatre tableaux, le spectacle a su préserver les orientations artistiques de chacun des treize groupes participants, tout en offrant, par des échanges mutuels, une belle unité créatrice. Une coordination réalisée par Annaëlle Mézac, Séverine Bourdeau et Yvette Peaudecerf. Une équipe chevronnée de quatre mu-

siciens, menée par Damien Tatard a développé une partition musicale originale, entraînant les danseurs tantôt sur des airs traditionnels, tantôt sur des airs jazzi ou sur des consonances plus contemporaines. Des archives sonores et vidéographiques de la cinémathèque de Bretagne et de Dastum 44 ont illustré les tableaux du spectacle. Riche expérience d’un travail collectif, moments conviviaux et fierté d’avoir relevé le challenge : la création d’un spectacle commun, que nous avons eu le plaisir de présenter à nouveau en juin 2017 dans le cadre du Festival Anne de Bretagne à Saint-Herblain. Et certains se prennent à rêver... et si l’on renouvelait l’expérience ?

Kendalc’h Bro Naoned Aujourd’hui la fédération regroupe 25 associations. En ce début de saison, les activités reprennent et les rendez-vous sont nombreux : • Stage de broderie en novembre 2017 à Nort-sur-Erdre et en janvier 2018 à Guérande • Stage « De l’écriture chorégraphique à l’interprétation scénique » en novembre • Assemblée générale le 10 décembre 2017 à 9h à l’espace Talweg à Malville • Nouvelle édition de « Voix en fête » mars 2018 en l’église de Saint-Michel-Chef-Chef • Dañs enfants 44 suivi d’un bal pour enfants printemps 2018

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Une offre riche, des contenus que vous ne trouverez nulle part ailleurs, la transmission directe par des collecteurs, de la danse bien sûr, mais aussi tout ce qui touche à votre association, vos terroirs, les costumes, les jeunes, le monitorat... Le tout à des tarifs très avantageux puisque les frais pédagogiques sont offerts à tous les adhérents de Kendalc’h.

 à découvrir sur kendalch.bzh, rubrique Formation


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