Journal communal - Vully-les-Lacs (Switzerland), juin 2020

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Le Vullierain Informations officielles

Commune de Vully-les-Lacs

Photo : ©Philippe Causse

Editorial

Des clowns enfin drôles Dans l’éditorial du dernier journal communal, nous saluions une année sportive et environnementale à venir, riche pour tous. À l’heure d’écrire ces lignes, nous étions très loin d’imaginer ce qu’allaient être les mois qui viennent de s’écouler…

Infos utiles

Séances du Conseil 02.06.2020

Conseil communal

30.06.2020

Conseil communal Devons-nous encore parler ici de ce virus à tête de clown qui a figé la vie et étendu une menace pesante sur nous tous ? Non, nous avons préféré regarder plus loin et retenir les grandes leçons humaines que nous en avons tirées. Passés les premiers moments de peur, presque panique pour certains, la solidarité et le civisme adoptés par tous furent des réflexes salutaires comme le respect des distances de sécurité, pas seulement pour soi, mais aussi pour prendre en considération l’autre, par souci de sa santé, de sa survie. La prise de conscience de l’importance et de la fragilité de nos aînés s’est imposée plus fortement à nous. La responsabilisation naturelle de nos jeunesses a démontré que les générations se succèdent dans nos villages en se transmettant les valeurs essentielles qui nous sont chères. Le courage et l’abnégation de toutes les personnes au contact de l’épidémie qui ont travaillé dans l’ombre ne doivent pas s’oublier de sitôt.

Tout cela s’est passé dans l’urgence. Comme si nos capacités à faire de grandes choses dans ces momentslà étaient plus fortes que lorsque nous avons le temps de réfléchir. Nous savons qu’une crise climatique majeure menace notre survie, mais son spectre est tellement plus éloigné, moins présent qu’un virus qui, même invisible, semble guetter sournoisement au coin de la rue. Allons-nous enfin comprendre que les conséquences, moins immédiates, de notre manque d’attention pour l’environnement s’avèrent à terme tout aussi gravissimes ?

«...préparer notre société de demain, penser à cette jeunesse qui prend le relais avec courage...»

C’est donc cela regarder plus loin, préparer notre société de demain, penser à cette jeunesse qui prend le relais avec courage et ne pas que lui laisser les miettes du festin. Nous devons sans doute changer certaines choses, continuer de toute évidence à respecter la vie et la santé de tous, reconnaître l’importance des producteurs qui nous entourent en appréciant le fruit de leur travail, sauvegarder notre cadre et notre qualité de vie.

29.09.2020

Conseil communal

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Conseil communal

dans leurs bras doit rester le symbole fort du ciment qui nous unit tous, loin des clivages politiques, financiers ou intellectuels qui ne sont que les pépiements du quotidien.

Alors oui, nous avons tous hâte de reprendre le fil des événements festifs qui nous font tellement de bien. Loin des promesses mirifiques, retrouver cette convivialité vulliéraine qui nous a terriblement manqué pendant ses longues semaines.

«Hâtons-nous de chanter et danser, de rire, car nous rirons à nouveau, c’est certain...»

Nous avons besoin de nous réunir entre générations, mais pour savourer et célébrer cette fois. La fête des Mères et les grands-parents pouvant enfin serrer leurs petits enfants

Hâtons-nous de chanter et danser, de rire, car nous rirons à nouveau, c’est certain et face à de vrais clowns... Drôles  ceux-là.

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Sommaire

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L’administration communale

Impressum Editeur Municipalité de Vully-les-Lacs

Ensemble, ils ont affronté la crise !

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Chez nous...

Responsable rédactionnelle Mireille Schaer avec la collaboration de Philippe Causse Contact E-mail : levullierain@vully-les-lacs.ch Tél. 026 677 30 03 Concept graphique kDesign - Karin Maillard Villars-le-Grand www.kdesign-graphic.ch kDesign-Graphic Crédits photographiques Vully-les-Lacs

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...pendant ce temps

Imprimeur Imprimerie Freléchoz Domdidier Tirage 2’000 exemplaires Parutions 3 fois par année

Un peu d’histoire...

Distribution Journal gratuit / tous-ménages


L’administration communale Avant-propos du Syndic

«Beaucoup cependant espéraient toujours que l’épidémie allait s’arrêter et qu’ils seraient épargnés avec leur famille. En conséquence, ils ne se sentaient encore obligés à rien.» Albert Camus “La peste” À ce stade de la crise*, nous devons nous sentir obligés à tout. La prudence doit rester de mise en étant le maître mot de notre action dans les semaines à venir. Malgré les drames vécus par certaines familles et les angoisses d’une majorité de nos concitoyens, nous pouvons être fiers du parcours accompli depuis le mois de mars. Nous avons su être proactifs et prendre l’épreuve qui nous était infligée à bras le corps, respectant une organisation quasi militaire qui n’a rien voulu laisser au hasard. Les événements m’ont amené à commander, à diriger, mais toujours avec bienveillance et, à l’esprit, la sécurité et le bien-être de mes administrés. La solidarité a joué à fond. Non celle de façade, mais celle de terrain, qui a permis

de mener des opérations très concrètes donnant du sens à notre cohésion sociale. Le lien intergénérationnel s’est renforcé, les jeunesses ont été exemplaires de dévouement et d’abnégation, en écho de toutes les personnes au contact de la maladie et qui ont assuré leur mission avec courage et professionnalisme. Ce fut l’occasion une fois de plus d’observer la nature humaine dans ce qu’elle a de plus grand quand la générosité efface les différences. Hélas aussi, dans les travers qu’elle peut engendrer lorsque certains égoïsmes perdurent, ce qui ne fut bien heureusement qu’une infime partie des réactions des vulliérains dans cette tempête. Nous devons regarder notre avenir en face, continuer à anticiper l’inconnu et prévoir l’imprévisible, car rien n’est sûr

au moment où j’écris ces lignes*. Il nous faudra débriefer encore et encore, nous rassurer avec ce qui a marché, analyser ce qui n’a pas fonctionné. Nous devrons être prêts plus tard, nous ne serons maintenant jamais à l’abri du retour d’un orage. Cette difficile épreuve a montré qu’il faut, plus que jamais, faire confiance aux décideurs. Le bateau ne revient au port que si le capitaine tient fermement la barre. Personne ne sortira indemne de cette pandémie brutale, mais nous devons en tirer les leçons et reprendre la route qui était la nôtre auparavant, en n’oubliant personne au bord du chemin. *Avant-propos écrit à la mi-mai 2020

Infos utiles Administration communale Vully-les-Lacs Route d’Avenches 11 - CP 67 1585 Salavaux Tél. 026 677 30 03 Fax 026 677 30 53 www.vully-les-lacs.ch

Greffe municipal et Service technique info@vully-les-lacs.ch

Bourse communale bourse@vully-les-lacs.ch

Office de la population habitants@vully-les-lacs.ch

Horaires L’horaire habituel sera repris dès le 8 juin sous réserve de l’évolution de la pandémie et des directives de l’OFSP.

Blaise Clerc 

À vous de

Connaissez-vous votre commune?

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Surface en ha de la commune de Vully-les-Lacs ? 1986 2113 2890

2 De quoi l’aviateur Ernest Failloubaz était-il détenteur ? 3 Quel est le sobriquet des gens de Chabrey ? 4

Quelle est la particularité du village de Mur ?

5

A quel canton appartient le hameau des Friques ?

11 Quelles sont les communes riveraines de Vully-les-Lacs ? 12 A quelle date est née la commune de Vully-les-Lacs ? 13 De quel siècle date la construction du château de Constantine ? 16e 17e 19e

Plan canicule

14 En quelle année eut lieu le 1er slow up Lac de Morat ? 2000 2001 2005

Sensibilisation aux personnes désirant une visite lors de grande chaleur.

15 En quelle année avons-nous fêté les 100 ans du premier vol entre Avenches et Payerne ? 2009 2010 2014

Les Chenevières de Guévaux sur la rive nord du lac de Morat ont été classées en 2011. A quelle organisation sont-elles inscrites ?

16 Quelle est la hauteur du Château d’eau de Montmagny ? 36 42 48

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A quel Saint est dédié l’église de Villars-le-Grand St-Laurent St-Martin St-Benoit

17 Quel est l’artiste Vullierain qui a créé le monument Failloubaz à Vallamand ?

8

Quelle est la spécialité que nous cuisons dans les fours banaux ?

18 Comment se nomme la réserve naturelle bordant la rive sud du lac de Neuchâtel ?

9

Pourquoi les 7 grains sur le drapeau de Vully-les-Lacs ?

19 Combien y-a-t’il de communes dans le canton de Vaud? 297 309 321

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10 Combien d’hectares de vignes possède le Vully VD et FR ? 190 98 160

20 Où se trouve la pointe de Montbec ? Salavaux Guévaux

Chabrey

Comme chaque année, le Service de la santé du Canton de Vaud a décidé de mettre sur pied un plan canicule. Dès lors, nous invitons toute personne souhaitant une visite ou un contact durant les fortes chaleurs estivales de s’adresser auprès de la commune au 026 677 30 03. Nous vous informons également que chaque habitant âgé de plus de 75 ans recevra un courrier rappelant les bons gestes en cas de fortes chaleurs. Ce dispositif sera bien évidemment adapté en fonction de l’évolution de la situation liée au COVID-19 

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Ensemble, ils ont affronté...

La cellule de crise en plein travail (de g. à dr.) Claude Amiet, Mélissa Nidegger, Sylvie Baumann et Blaise Clerc.

La cellule de crise ? Une main de fer dans un gant de velours…

L’incertitude a vite laissé place à la réactivité

Mettre sur pied en urgence une cellule de crise au niveau de la commune a été un véritable défi. Organisation et implication de tous ont été les ingrédients nécessaires, permettant au bureau ovale vulliérain de gérer cette épreuve sans précédent en Suisse avec fermeté, mais bienveillance. La menace d’épidémie grandissante, une cellule de crise est montée à Vully-les-Lacs dès le 10 mars. «Il existe une ordonnance fédérale avec un plan de pandémie depuis 2009, mais aucune autorité ne s’en est véritablement soucié, jusqu’à cette crise sanitaire. Il fallait réagir au plus vite et avoir les coudées franches pour prendre des décisions rapides et efficaces», confirme le syndic Blaise Clerc. Montée de toute pièce, elle reprend point par point certaines routines apprises à l’armée. Des notions bien utiles pour définir un schéma de centralisation regroupant les différents services de la commune et manager les priorités ou les urgences afin d’aller à l’essentiel. Claude Amiet, responsable des services techniques, en assumera la direction, assisté de Blaise Clerc, de Mélissa Nidegger en charge du contrôle des habitants qui s’occupe là de la logistique et de Sylvie Baumann, secrétaire municipale chargée des ressources humaines. L’édile fait redescendre les informations provenant du Conseil d’état ou de la préfecture. «Nous avons mis en place le Plan de Continuité et d’Activité (PCA) préconisé par la confédération et géré les priorités de l’administration. Qu’est-ce qui est urgent ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ?» précise Blaise Clerc. La tâche quotidienne du quatuor s’avèrera très lourde, organiser le télétravail, s’assurer du niveau de sécurité

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optimum pour la population en quantifiant les risques, veiller à la sécurité et à la santé de tous les employés communaux, tout en requalifiant certaines tâches, vérifier que les fournisseurs respectent le plan de pandémie, étalonner les besoins en matériel comme le désinfectant ou les masques. Ces derniers commandés en priorité n’arriveront qu’à la mi-avril. «Les jeunesses se sont mobilisées très vite et ont fait un travail extraordinaire pour aider nos aînés. Nous avons communiqué le plus possible auprès de nos concitoyens. Ces derniers ont joué le jeu acceptant les restrictions de balades sur la plage ou le difficile accès à la seule déchetterie des Rondettes, restée ouverte», commente le syndic vulliérain. Si la gestion du port et de ses usagers n’a pas toujours été facile, la cellule de crise a plutôt bien réussi sa mission. L’heure du bilan n’est toutefois pas arrivée et Blaise Clerc se veut avant tout très prudent. «Le train est sur les rails, il est au ralenti en rase campagne. Il faut lui remettre du jus, charger les wagons et reprendre le cours des choses sans oublier personne, mais avec précaution». Les gestes barrières et les recommandations de l’OFSP vont rester d’actualité un moment encore, pour que la vie reprenne le dessus en douceur.

Alan Progin et Xavier Marzolo (de g. à dr.) deux agents d’exploitation secoués par la crise.

Agents d’exploitation chargés des écoles et des bâtiments communaux, Alan et Xavier ont répondu présents dès le début de la crise, bien décidés à repartir de plus belle en tirant les leçons de cette épreuve. Alan Progin travaille à la commune depuis quatre ans, Xavier Marzolo n’est arrivé qu’en septembre 2019. Pourtant, les deux font la paire. Le premier s’occupe des établissements scolaires, le second des bâtiments communaux. Élevés à l’école de la débrouille, ces deux gaillards le reconnaissent volontiers tout sourire, « Dans notre job, il faut savoir tout faire ». Ce duo de choc entretient et répare les installations dont ils sont responsables avec passion et dévouement. La crise leur est tombée dessus comme sur beaucoup d’autres, sans crier gare. « Tout à coup, tout s’arrête et on se pose des questions sur notre avenir, commentent nos deux acolytes avant de reprendre d’une seule voix, cela a surtout été dur de ne plus travailler ensemble. » Une dynamique s’est subitement cassée, mais, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, les deux techniciens se sont rapidement réorganisés. La communication se fera dorénavant par téléphone. Ils gardent deux salles de classe opérationnelles qu’ils désinfectent trois fois par jour, pour les enfants des professionnels au contact de l’épidémie. Ils pratiquent de la même façon avec les bâtiments de l’administration communale. Ils durent gérer leurs tâches sanitaires en fonction des stocks de produits disponibles, s’impliquant à fond sur les urgences, le non

prioritaire sera pour plus tard. S’ils ont hâte que cela se termine, ils restent tout de même philosophes sur cette triste expérience. « On va apprendre de cette crise et changer à l’avenir notre façon de faire. » L’école devrait reprendre bientôt* et, déjà, ils sont prêts à aménager les salles de cours selon les directives qu’ils auront reçues, impatients de retrouver un rythme professionnel normal, laissant le pire derrière eux.  *L’école était toujours arrêtée lors de la rédaction de cet article. NDLR

RAPPEL Compte-tenu du contexte épidémique qui prévaut encore, le respect des gestes-barrière et de distanciation physique restent des impératifs.


...la crise ! Matéo Cuanillon, président de la jeunesse de Salavaux et Loris Kolly (de g. à dr.), représentant les jeunes qui se sont investis pour leurs aînés.

Les jeunes se retroussent les manches

Les jeunesses de Salavaux et de Mur ont réuni leurs forces, celle de Villars-le-Grand a œuvré pour son village, un lien intergénérationnel fort s’est créé pour venir en aide aux personnes âgées ou dites «à risques».

Christelle Quartier (à g.) et Matilda Johansson Santana ou comment rendre service, avec le sourire.

Maintenir le lien… avec les précautions d’usage Christelle Quartier a souhaité garder le contact avec ses résidents, tout en respectant les consignes sanitaires en vigueur, un pari réussi non sans mal grâce à une bonne organisation et l’aide des jeunes. L’œil pétillant, Christelle Quartier a le sourire en parlant des habitants des logements protégés de Salavaux. Ils font un peu partie de sa famille et même si sa responsabilité de référente sociale employée par l’Association Althys lui impose une certaine retenue, la crise sanitaire les a encore rapprochés. Depuis neuf ans, elle encadre les résidents, restant toujours à l’écoute et organisant les activités nécessaires à leur bien-être de vie en communauté. Quand l’épidémie est arrivée, l’option du télétravail ne l’a pas satisfaite plus que ça. «L’appel téléphonique journalier m’a paru tellement inutile. Après une nuit de réflexion, j’ai

décidé de ne pas les lâcher comme ça du jour au lendemain.» Christelle prend en charge les courses hebdomadaires. Mais au début, les difficultés sont nombreuses. «J’avais 18 listes par semaine et je devais m’approvisionner auprès de plusieurs grandes enseignes différentes. Au bout de trois semaines, je n’en pouvais plus», déclare-t-elle, sans pour autant perdre son sourire. Elle instaure alors de nouvelles règles, regroupe le plus possible les achats de nourriture et ne se rend plus que dans le commerce de proximité. Un soutien inattendu viendra même la soulager un peu grâce à l’intervention de la jeunesse. Une étudiante du GYB, Matilda Johansson Santana, qui habite juste en face des logements protégés, sera son alter ego dans sa tâche. «Je voulais aider mes voisins, déclare la jeune fille, nous nous sommes réparti le travail, à deux c’était plus facile.» Christelle est déçue que les activités prévues ces dernières semaines aient été annulées, notamment les fêtes de Pâques, mais la reprise devrait arriver vite maintenant. «À partir du 11 mai, nous devrions recommencer par étapes nos animations, mais ce sera cinq personnes en même temps au maximum et avec des consignes de distanciations sociales et sanitaires très strictes», un juste retour à un peu de chaleur humaine avec l’impression de se retrouver enfin en famille. 

Dès le début du confinement, Matéo, prenant exemple sur d’autres initiatives prises notamment au Valais, s’est dit que les jeunes avaient un rôle à jouer pour soutenir les aînés de la commune. « J’ai fait appel au volontariat et sur les recommandations du Syndic, j’ai fusionné nos bonnes volontés avec celles de la jeunesse de Mur pour récupérer une vingtaine de personnes disponibles. » Un élan du cœur de la part d’un garçon qui par ailleurs travaille en tant que maçon et passe donc beaucoup de temps sur les chantiers. C’est pour cette raison que Loris Kolly, étudiant au GYB et condamné aux cours à distance, s’est chargé de centraliser les appels d’habitants dans le besoin, la commune ayant envoyé 670 courriers d’information à la population. « Les débuts ont été difficiles, confient les deux bénévoles, il y avait beaucoup de demandes et il nous fallait chaque fois pas mal d’intervenants pour satisfaire tout le monde ». Les courses furent l’essentiel des tâches accomplies, avec les poubelles déposées

aux compacteurs et quelquefois un colis apporté à la poste. Pour faciliter la gestion administrative, Matéo photocopie les factures des commerçants pour les transmettre à l’administration communale qui refacture les habitants afin d’éviter les échanges d’argent. Les deux citoyens sont plutôt satisfaits de leur action, « Nous voulions aider et nous avons rencontré des personnes que nous ne connaissions pas forcément. Nous nous sommes aperçus également de la difficulté de faire des achats de nourriture pour les autres », constatent-ils en riant. Loris, tout juste sorti d’un grave accident de football, avoue s’être ressourcé au contact d’une population reconnaissante. À Villars-le-Grand, Célia Bonny a géré les bénévoles, un mélange de membres de la jeunesse et d’adultes volontaires avec à la clé le même service de courses. Une belle opération qui laissera un souvenir impérissable à cette nouvelle génération dévouée pour leurs pairs. 

Un généreux troubadour Le dimanche 5 avril, Jean-Claude Hurni, le vigneronchanteur, est descendu de Vallamand pour donner l’aubade aux pensionnaires de l’EMS Clair-Vully, ainsi qu’aux habitants des logements protégés. S’accompagnant de son orgue de barbarie, il a entonné son riche répertoire de vieilles chansons françaises, qui a particulièrement mis en joie l’auditoire. De Ah! Le petit vin blanc à La valse bleue en passant par Voulez-vous danser grand-mère, le joyeux ménestrel a ravi les nombreuses personnes sorties se réchauffer aux rayons ardents du soleil de midi. Le personnel soignant a également apprécié à sa juste valeur ce réconfort musical, venu leur apporter un peu de baume au cœur dans cette période difficile. Le musicien avait même prévu un volet gastronomique avec un verre de rosé et un gâteau du Vully, offerts gracieusement. Allier les plaisirs de la bouche et la chanson française, un pari réussi qui a permis à tous d’oublier les soucis quotidiens…  Chapeau l’artiste!

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Chez nous...

Manfred Riedo et Bernard Dubey (de g. à dr.) posent fièrement devant le poste 14 du parcours Vita de Salavaux.

Yannick, Fabian, Kim et Sylvie Gentizon (de g. à dr.) peuvent être satisfaits de leur marché villageois coloré

Le sport et le goût de l’effort vont reprendre le dessus

Fruits et légumes pour tous

Les agents de la voirie ont été les premiers à suer sur les différents ateliers du parcours Vita. Un privilège pour ces excellents bricoleurs qui n’en sont pas à leur coup d’essai, ils avaient déjà conçu les cabanes en bois des jeux d’enfants de la commune.

Sylvie Gentizon n’aime pas l’inconnu et l’improvisation. Elle a pourtant composé dans l’urgence pour sauver les récoltes familiales tout en venant en soutien à la population locale, faisant avec succès d’une pierre deux coups.

Ce n’est pas un jour de pluie de mai qui va doucher leur enthousiasme. Manfred et Bernard sont plutôt satisfaits du travail accompli, ils peuvent. Le premier est menuisier de formation, le second charpentier alors le bois, c’est leur dada. Supervisés par Thierry Baechler, chef de la voirie, ils ont fabriqué en atelier les quinze postes du parcours Vita qui vient d’être mis en service le long de la plage de Salavaux. Puis, ils ont posé les éléments ronds en bois issus d’arbres de la région, «du robinier faux-acacia fourni par les forestiers» tiennent-ils à préciser modestement, comme pour souligner qu’ils ne sont pas seuls à avoir fait le travail. Pour que l’homologation soit validée par Zurich Assurances, il faut respecter scrupuleusement un cahier des charges très précis. Voilà chose faite, et plutôt deux fois qu’une. Le contrôleur a fait à plusieurs reprises le tour du parcours, observant par ci, mesurant par là avant

de déclarer les 2.4 km d’itinéraire santé conformes à la norme. Les sportifs amateurs ou chevronnés peuvent d’ores et déjà préparer l’aprèsconfinement en profitant de la vue changeante sur le lac selon l’heure de leurs exercices. Chacun peut se composer son propre programme en fonction de ses objectifs, l’endurance dans l’effort, la mobilité et l’agilité en mouvement ou développer sa force… Sans passer du côté obscur pour cela. Une nouvelle qui tombe à pic avec la fin attendue de la crise. Nos corps vont pouvoir souffrir à nouveau et évacuer les excès de ces dernières semaines, chacun ressentant des muscles jusqu’alors inconnus. N’oublions quand même pas les gestes barrières, en maintenant entre autres nos distances, dans l’attente de jours meilleurs… Sportifs, à vous de jouer ! 

À vous de

Réponses

du questionnaire page 3 :

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1. 2213 ha / 2. Le brevet n°1 de pilote suisse / 3. Les Tassons / 4. Le village est partagé entre les cantons de Vaud et Fribourg / 5. A Fribourg / 6. Patrimoine mondial de l’Unesco / 7. St-Laurent / 8. Le gâteau du Vully / 9. Ils représentent les 7 communes fusionnées / 10. 160 ha / 11. St-Aubin, Delley-Portalban, Cudrefin, Mont-Vully et Avenches / 12. 1er juillet 2011 / 13. 17è siècle / 14. 2000 / 15. 2010 / 16. 42 / 17. Roger Monney / 18. La Grande Cariçaie / 19. 309 / 20. Chabrey

Début mars, Sylvie et Yannick apprennent subitement que le marché de Neuchâtel ferme à cause du virus. « Cela a été un choc pour nous. Impossible d’avertir nos clients, de trouver des solutions pour continuer à les livrer. Nous avions interdiction de travailler et une quantité énorme de marchandise sur les bras, comment faire ? ». Face à la brutalité de la situation, nos maraîchers ne jetteront pourtant pas le manche après la cognée, « Nous avons décidé de faire quelque chose pour les vulliérains ». Grâce à leur permis de vente accordé pour leur self ouvert le restant de l’année, ils installent un stand en bordure de route, devant la maison familiale. Sylvie réalise un tout ménage qu’elle expédie à la population de Vully-les-Lacs en 900 exemplaires et les réseaux sociaux relayent l’information. Le temps de monter cette opération et déjà les marchés rouvraient. « Tant pis, nous étions lancés, nous avons foncé tête baissée, explique Sylvie en riant, le seul souci était d’inventer des mains pour nous aider. » Les enfants, Kim et Fabian, en panne d’école, viendront renforcer l’équipe familiale. L’expérience a été riche sur le plan humain. « Nous avons rencontré pour la première fois certains clients qui s’approvisionnent habituellement au self et d’autres qui venaient d’un peu partout dans la Broye. » Entre

les produits de l’exploitation, ceux des amis producteurs locaux et quelques denrées provenant des pays voisins, les amateurs de légumes et fruits de qualité n’ont pas été déçus. «Les gens ont su nous trouver au début de la crise, nous sentions bien dans leur comportement la crainte d’une pénurie. J’espère qu’ils s’en souviendront quand les jours seront meilleurs» déclare Yannick avec pragmatisme. Derrière son stand coloré et luxuriant, Sylvie aura le mot de la fin, « Nous avons eu la chance d’être épargnés par la maladie, c’est l’essentiel ». 

Les Jardins de Constantine Route du Village 23 Constantine 079 703 60 01 Lundi, mercredi et vendredi 14h - 19h30 Samedi 8h30 - 19h30 Self-services 8h - 20h / 7 jours sur 7


.... pendant ce temps

Malgré la crise sanitaire… les projets continuent! Bien qu’accaparé et fortement engagé par la nécessité de gérer la crise sanitaire du coronavirus qui impacte la bonne marche de notre commune, je n’en oublie pas moins la gestion des affaires courantes et également la poursuite des projets en cours. C’est sur ce dernier point que j’aimerais porter à votre connaissance quelques informations. Office postal… Suite, mais pas fin ! Les tractations ont repris en décembre 2019 et une solution pour le maintien de la présence postale a pu être trouvée. On s’en réjouit d’autant plus que le mandat du Conseil communal avait été donné afin de faire le maximum pour maintenir la poste à Salavaux. Il est bon de rappeler l’initiative de feu Gérald Annichini, qui avait récolté pas moins de 1’808 signatures avec sa pétition « Touche pas à ma Poste!». La solution évoquée avec La Poste fait partie intégrante du projet de centre médical par le biais d’un concept d’agence postale améliorée dans le cadre de l’implantation d’une pharmacie. Centre médical à Salavaux, nouveau partenariat Même si l’on doit regretter que le projet de reprise du cabinet du Dr Wandeler, soutenu par les autorités, n’ait pu se concrétiser, ma volonté d’offrir à la population de Vully-les-Lacs un concept de santé publique global reste une de mes priorités. Un groupe pharmaceutique, intéressé par ce concept, m’a approché. Après plusieurs rencontres, leur intention de venir à Salavaux pour nous aider à mettre en place cette structure globale, une pharmacie et une maison de santé est avérée. Il serait prêt à investir dans les locaux de l’actuelle administration (trop petits, voir projet assainissement du collège de Cotterd, ci-dessous) et

ceux de la poste. La maison de santé, avec plusieurs médecins, occuperait le premier étage du bâtiment communal. C’est dans cette future pharmacie que l’agence postale serait intégrée. La Poste est positivement favorable à ce projet. Les prochaines discussions se dérouleront fin juin et seront conditionnées par les décisions du Conseil communal. Assainissement du collège de Cotterd Le projet d’assainissement du collège de Cotterd est prêt. Il doit recevoir l’accord du Conseil communal (celui-ci se prononcera début juin). Ce projet répond à une attente et un vœu de regrouper l’administration, le conseil communal et son bureau, ainsi que la municipalité dans un seul bâtiment. Lors de la première législature, l’idée d’occuper les locaux vides du collège de Cotterd avait déjà fait son chemin. Aujourd’hui, l’administration sise à Salavaux est à l’étroit et les minimas requis pour un respect des conditions de travail et de confidentialité ne sont plus assurés. Si un quart de siècle en arrière, ces locaux administratifs étaient adaptés à la commune de Bellerive avec 600 habitants, force est de constater que ce n’est plus le cas aujourd’hui avec les 3’300 habitants de Vully-les-Lacs. Le collège de Cotterd, bâtiment presque totalement inoccupé, permet de pallier à ces manques. Le projet d’assainissement (s’il est accepté par le conseil com-

munal) permettra de fournir à la population, à l’administration et aux élus du législatif et de l’exécutif un outil de travail performant et adapté aux conditions exigées en ce début de nouvelle décennie.

Le projet prévoit de relier Salavaux à Cudrefin en formant une boucle reliant à l’aller et au retour les villages et hameaux de nos deux communes. Si tout va bien, un projet pourra être présenté dès l’automne au législatif.

Par ailleurs, il permet de libérer des locaux qui seront immédiatement réoccupés par les projets de sauvegarde de la poste et de santé publique évoqués ci-dessus. On ferait d’une pierre trois coups.

Extension d’EPK Inaugurée en 2016, presque jour pour jour avec la sortie du Vuillerain que vous tenez entre les mains, l’École Primaire Kaléidoscope (EPK) est occupée à 100%, selon les prévisions établies en 2014. Aujourd’hui et pour les prochaines années, nous comptons sur une augmentation substantielle du nombre de futurs élèves, ce qui nous a amené dès l’automne dernier à la réflexion d’un projet d’extension. Les premières analyses croisées avec l’ASIA et la Direction générale de l’Enseignement Obligatoire (DGEO) nous ont été livrées début mai 2020. Elles vont permettre d’élaborer un projet d’extension de l’EPK, qui devrait aboutir à une réalisation à l’échéance 2023.

Bus local Après avoir, dans une première phase et lors de précédente législature, renforcé la présence des bus sur le territoire communal, il restait à mettre en place la phase 2 qui prévoit le raccord de ligne entre St-Aubin FR et Salavaux ainsi qu’une ligne interne à la commune de Vully-les-Lacs, desservant la totalité des villages et des hameaux de notre commune. En tant que président de la Commission des Transports de la Coreb, j’ai lancé le projet de raccord de ligne entre St-Aubin et Salavaux. Les premiers résultats sont attendus pour juillet de cette année. Pour le concept d’un bus local, j’ai entrepris les premières réflexions et mis sur pied un avantprojet plus élargi. En effet, avec mon collègue Thierry Schneiter, syndic de Cudrefin, nous avons imaginé une solution de transport local intercommunal.

Projets importants… engagement soutenu ! Comme vous pouvez le constater, les projets importants pour notre population ne manquent pas. Avec l’aide de ma Municipalité et avec votre soutien, je me réjouis de pouvoir mener à bien ces derniers. Déjà, je vous remercie de la confiance que vous nous accordez.  Blaise Clerc, Syndic

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Un peu d’histoire.... Le château de Cotterd

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Permettez-moi de vous raconter l’histoire du château de Cotterd, en détaillant ce magnifique tableau trumeau qui, lors de la vente aux enchères automnale de la galerie Stuker à Berne en 2016, a été vendu à un prix astronomique ne correspondant hélas pas à nos capacités financières pour l’acquérir. Le tableau trumeau (1) Observons en détail ce tableau datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle (probablement vers 1770) et peint avec réalisme. Au premier plan, nous voyons deux barques sur le lac de Morat. Sur la plus grande, celle avec un auvent solaire, se trouve le propriétaire du château de Cotterd de l’époque, Ludwig Stürler (1722-1788). Avec sa famille, ils participent à une chasse aux canards. De toute évidence, ce n’était pas seulement une affaire d’hommes, mais un événement social pour tous. Les dames sont habillées de façon festive et sont assises autour d’une petite table Louis XV, sur des chaises vaudoises, profitant de la nourriture et des boissons.

Les rabatteurs de gibier sont sur le deuxième bateau. En arrière-plan, on peut voir le château de Cotterd nouvellement construit en 1728 et derrière, le bâtiment plus ancien datant du 17e siècle. L’extension de la cuisine et de la véranda en verre ne furent ajoutées au château qu’en 1854. L’église de Cotterd est un peu petite sur cette peinture et ressemble à une chapelle. A cette époque, le chemin de Cotterd vers l’église passait en effet entre les deux bâtiments et ne fut déplacé que plus tard vers le côté nord. La diligence postale roule sur le chemin des peupliers entre Vallamand et Salavaux, où l’on peut clairement reconnaître le château flanqué de ses

tourelles caractéristiques. L’église et le château de Constantine sont visibles en arrière-plan. Le lac de Morat bordant le chemin des peupliers n’est pas dû à l’imagination du peintre, mais bien la réalité d’avant les corrections des eaux du Jura. En plus du château, on peut également voir la cure et deux imposantes fermes du village. En 1785, Johann Ludwig Stürler vend la campagne de Cotterd à François-Daniel Marcuard (1748-1792) et sa famille, originaires de Grandcour. La branche associée à Cotterd partit au milieu du XVIe siècle de Grandcour pour s’installer à Payerne. Au XIXe siècle, Marcuard était

3 Eglise de Cotterd (3) Photo : @Ph. Causse La date de construction de l’église de Cotterd n’est pas connue, mais les premiers documents attestant de son existence remontent à 1416. Au Moyen-Âge, elle était dédiée à Saint-Séverin et dépendait des chanoines de Saint-Nicolas de Lausanne. Au début du XVIIIe siècle (vers 1701-1702), une grande restauration dote l’église de son clocher actuel et d’un vitrail aux armes du pasteur Daniel Marmet. La paroisse fut supprimée en 1845 et l’église devint alors une annexe de

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L e Vullierain

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N°6 - 2020

l’un des banquiers les plus importants de Berne et la branche familiale s’est aussi implantée dans cette ville. Ils passaient l’été à Cotterd et ne retournaient en ville qu’à l’automne, après les vendanges. La pierre tombale d’Alphonse Marcuard et de son épouse Louise Marcuard - de Wurstemberger se trouve toujours au cimetière de Cotterd. En 1958, mon père Hans Kuske a pu acheter la maison de campagne de Cotterd aux héritiers Marcuard. Photo aérienne de Cotterd (2) Si nous comparons cette photo aérienne de 2016 avec le tableau trumeau, nous constatons avec bonheur que le magnifique vignoble a été préservé au fil des siècles. Il n’est donc pas surprenant que toute la zone située entre la cure et l’église de Cotterd ait été inscrite dans l’Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse (ISOS). Le château de Cotterd appartient également à la catégorie supérieure des bâtiments classés, car il s’agit d’un manoir quasiment authentique datant du début du XVIIIe siècle.  Texte original rédigé en allemand par Andreas Kuske, copropriétaire actuel du château de Cotterd. Traduit en français par Marie-Louise Lauper. Plus d’informations sur le château et Cotterd : - Châteaux et maisons de maître autour du Lac de Morat, Caroline Dey, deycaroline@hotmail.com - www.murtenseevully-history.ch

4 Montet. Elle fut rétablie en 1864, mais ne posséda de nouveau pasteur que dès 1881. Une deuxième rénovation est entreprise en 1914, car une fissure donnait au pasteur «une vue poétique, mais inopportune sur le village de VallamandDessous ». En 1966, les orgues remplacent l’harmonium et une troisième cloche est hissée en 1979. Enfin, l’église bénéficia d’une restauration complète en 1996-1997, dont la fin fut marquée par une grande fête.

La cure de Cotterd (4) Cotterd est une paroisse et un hameau de la commune de Vully-les-Lacs, sur un balcon dominant le lac de Morat. C’est la plus petite paroisse du canton, comprenant Bellerive et une partie de Constantine. La cure, achetée en 1555 pour loger le prédicant de Bellerive, a été reconstruite en 1665, puis vendue en 1752 pour être remplacée par l’actuelle, bâtie par Abraham Burnand sur un nouvel emplacement. En 1757, on y aménagea un mur de soutènement. En 1786 furent

La cure et ses jardins en terrasse. Aquatinte aquarellée de Samuel Weibel, 1827 (Musée historique de Lausanne) édifiés une nouvelle grange, une maison pour le four et un auvent sur le côté ouest de la cure. L’école communale date de 1872. À noter également un pensionnat de jeunes filles renommé (1825-1864), une maison de maître du XVIIIe siècle avec un avantcorps polygonal de 1854 et la propriété de la famille Stürler depuis le début du XVIIe siècle. 


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