Des Nouvelles, Héloïse ? 14ème édition

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Des ouvelles,N éloïse ? H

Le journal officiel de langue française du département de langues, littératures et cultures

L B Édit

Oonjour chers lecteurs et chères lectrices,

Notre merveilleuse équipe et notre bande de rédactrices sont de retour pour une brillante 14ème édition de Des Nouvelles, Héloïse ? Le temps a filé à toute allure ! Cette édition est très importante pour la plupart d’entre nous, car il s’agit de notre dernière publication avant que nos études à King’s ne se terminent et que nous n’entamions les prochains chapitres de nos vies, emportant avec nous tout ce que nous avons appris au cours de ce processus. Nous sommes également très heureuses que de nouveaux membres de l’équipe nous rejoignent, et nous espérons qu’elles seront en mesure d’inspirer certain.es d’entre vous à rejoindre l’héritage d’Héloïse dans les années à venir !

Cette année universitaire a été une véritable épreuve de force pour les membres de l’équipe de dernière année, mais le fait de savoir qu’Héloïse est un exutoire créatif a été une source de réconfort - un répit momentané dans le stress de la planification des mémoires, des dissertations, ainsi que des candidatures aux masters et aux emplois post-diplôme. Le fait d’avoir pu exprimer de manière créative nos intérêts personnels dans les domaines tels que la poésie romantique, la linguistique française, l’architecture moderne, les voyages et les arts a permis d’aiguiser nos esprits et d’encourager les écrivaines à explorer d’autres aspects extra-scolaires de leur expérience universitaire.

Comme toujours, nous sommes fières de vous présenter un éventail regorgeant de sujets fascinants, tous fruits de l’esprit tenace et de la créativité sans fin de nos rédactrices, sans qui ce magazine ne serait pas ce qu’il est. Nous tenons à remercier tous ceux qui ont envoyé un article et proposé leur aide au comité ce semestre - nous espérons avoir rendu justice à votre générosité. Je me sens très privilégiée d’avoir eu le plaisir de travailler avec des rédactrices, des conceptrices et des correctrices aussi talentueuses et dévouées. La passion bouillonnante de nos réunions, au cours desquelles nous planifions la manière de lancer le magazine chaque semestre, me manquera.

Je tiens également à remercier les assistant.es linguistiques de King’s qui, une fois de plus, ont fait preuve d’une grande générosité en donnant de leur temps pour nous aider à faire en sorte que chaque article soit soigné à la perfection. Merci à Siobhán McIlvanney, qui a été notre plus grande supportrice depuis le début du processus et sans autant de gentillesse de sa part, nous aurions été perdues. Ce fut un grand plaisir d’être rédactrice en chef cette année et j’espère que vous aimerez tous.tes cette édition, comme nous avons aimé la créer pour vous.

Bisous maintenant et toujours,

l’équipe DNH ? Xx et
Eithne
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Arts et culture

Bienvenue au Carnaval de Martinique

« Petites bouchées » du romantisme Langue populaire, langue révolutionnaire

Par voisin : Le projet qui menaçait de réimaginer Paris

Syndrome de Paris : Déception dans la ville de l’amour

Divertissement

Le rap : Véritable hymne de la Nation ?

L’incroyable carrière d’Omar Sy

Disneyland Paris . . . En février . . .

Vie étudiante

Les trésors du cinéma français selon nos profs

Votre guide pour la Côte d’Azur

L’écologisme : Une question de culture ?

Les terrasses : Le cœur battant de Paris

Concours

Sophia Ravichandran, St. Paul’s Girls’ School

Daniella Osasumwen Smart Omoruyi, The Grey Coat Hospital

Joseph Layton-Smith, Balcarras School

Remerciements

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Bienvenue au Carnaval de Martinique

EMMA BELL

C’est la saison du Carnaval de Martinique ! Au moment de la rédaction de cet article - en février 2024, plus d’une centaine de groupes habillés en costumes bariolés arpentent les rues de Fort-de-France, capitale de Martinique. Ils célèbrent le Carnaval, qui se passe tous les ans entre le premier dimanche qui suit l’Épiphanie et le mercredi des Cendres (du 10 au 14 février cette année, 2024).

Pourquoi le célébrer ?

Selon le site web de l’île, la « tradition carnavalesque remonte au milieu du XVIIIème siècle, époque où l’esclavage était encore une réalité ». Au XVIIIème siècle, les esclaves étaient confinés dans un quartier où ils créèrent un Carnaval spécifique, y introduisant tambours, danses et croyances africaines. Tout au long du siècle qui s’ensuivit, le Carnaval a connu des périodes de succès et de difficultés, incluant des interdictions et même des périodes où il a disparu temporairement. En 1765, le Gouverneur Fénelon et l’intendant Peynier ont décrété son interdiction, principalement en raison des excès observés.

En effet, les esclaves profitaient de cette période pour déambuler masqués et déguisés dans les rues, souvent armés de bâtons et de couteaux. Cette interdiction des festivités de rue déguisées s’est répétée au 19ème siècle, notamment en 1850. Toutefois, après cette date, les défilés carnavalesques ont repris en Martinique et en Guadeloupe, acquérant au fil du temps une importance considérable jusqu’à la fin du siècle. En conséquence, célébrer le Carnaval aujourd’hui est un moyen de raviver la mémoire collective puisqu’il est imprégné de cette histoire profonde, qui porte en elle la force de la résistance et de l’expression culturelle.

Le Carnaval porte un thème différent chaque jour. Le premier samedi gras, c’est le jour où les Reines du Carnaval, élues après l’Épiphanie, défilent à Fort-de-France pour montrer à la foule leurs costumes. Puis, on considère le dimanche gras comme le jour qui débute vraiment le cycle du Carnaval. Vaval, le Roi du Carnaval fait son apparition. Vaval finit brûlé au coucher du soleil le dernier jour du Carnaval. C’est une mascotte géante créée par des artistes locaux qui représente une satire de sujets d’actualité.

Les hommes d’argile. Sources : 1Outremers 360 ; 2- Belle Martinique

Le diable rouge. Source : voyage Martinique

Le Roi Vaval 2024. Source : Martinique la 1ère

Les Nèg gwo siwo. Source : Guerrier ! sur Flickr

Les bradjaks, qui sont en fait de vieilles voitures repeintes de couleurs vives et habillées de slogans percutants, sortent également. Ces derniers critiquent la société de surconsommation. Après le dimanche vient le lundi gras, le jour des mariages burlesques où les femmes se déguisent en hommes et vice-versa pour se moquer de l’institution du mariage. L’avantdernier jour du Carnaval est le mardi gras. Ce jourlà, le diable rouge fait son apparition. Tout le monde est alors vêtu de rouge et de noir. Les diables qui envahissent les rues portent des masques à miroirs et à cornes, respectivement symboles de connaissance et d’abondance. C’est la journée la plus intense du carnaval où chacun est invité à rejoindre la danse et les « vidés » (mot utilisé localement pour parler du cortège).

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Enfin, on assiste au mercredi des Cendres, qui marque la fin du Carnaval. Vaval est brûlé par la foule des carnavaliers et le mercredi est donc le jour du deuil, avec les carnavaliers habillés en noir et blanc. Il y a aussi des diablesses, les concubines de Vaval, qui se transforment en pleureuses, pour pleurer la mort de Vaval. La foule se lamente en kréyol, « Vaval mô, Vaval pa kité nou » (« Carnaval est mort, Carnaval ne nous quitte pas »). Après l’incendie de Vaval, une fois ses cendres dispersées, le règne du roi du Carnaval est fini - jusqu’à l’année suivante…

Qui sont ces groupes ?

Les groupes s’organisent par catégorie de costumes. Tous les costumes sont des expressions de l’histoire et de la culture de l’île. Entre autres, on trouve ceux qui se déguisent comme « Marian’ Lapofig », un personnage recouvert de feuilles de bananiers séchées avec une tête d’ours. Il est apparu après qu’un ours se soit échappé d’un cirque et ait terrifié la ville de Saint Pierre en 1900. Il y a aussi les « Nèg gwo siwo » qui évoquent les esclaves marrons. Ils s’enduisent le corps de mélasse de sucre de canne et de charbon afin de représenter les esclaves en fuite. Mais soyez vigilant, car ils ont tendance à tacher et essaieront de vous salir ! En outre, « les hommes d’argile » sont des « statues vivantes » recouvertes d’argile comme indiquent leur nom. Ce sont des travailleurs de la Poterie des Trois-Ilets, l’une des plus anciennes entreprises martiniquaises actuellement encore en activité. Pendant les défilés, ils restent figés dans des postures qui miment des scènes de la vie d’autrefois.

La musique caractéristique du Carnaval

En plus de ces groupes costumés, beaucoup de musiciens et de danseurs forment des groupes à pied qui rythment les vidés. Ils jouent différents styles de musique traditionnelle avec des instruments tels que le tambour bèlè, le tibwa et le gwoka. Quelquefois, des instruments sont faits d’objets de la vie quotidienne. Par exemple, les bouteilles et les bidons sont frappés avec un bâton dont l’extrémité a été rembourrée de tissu et de caoutchouc, tandis que des conques de lambis se transforment en sifflets. Les groupes à pied constituent l’épine dorsale du Carnaval et l’idée est que les spectateurs les rejoignent. C’est le contraste principal entre le Carnaval martiniquais et sa contrepartie guadeloupéenne. Sur l’île sœur, le Carnaval est davantage un spectacle qu’un événement communautaire auquel on encourage tout le monde à participer.

Aujourd’hui, vous entendrez aussi des chansons produites et popularisées par des DJ locaux dans les genres shatta et bouyon, qui ont en commun avec des genres équivalents des îles anglophones, telles que le soca et le dancehall. Les DJ et les animateurs qui les accompagnent sont transportés à travers la foule par des chars d’environ quatre mètres de haut et équipés de systèmes de sonorisation géants. Ils roulent dans les rues avec une foule qui les suit en dansant et en chantant. Parmi les plus célèbres, on peut penser à Natoxie, Maureen, Yozo, Bouyon Kings, ou encore Kalash et Mikado.

Alors, le Carnaval de Martinique est bien plus qu’un simple événement festif. C’est une célébration de l’identité et de la communauté ; un héritage vivant, ancré dans l’histoire de l’île et rappelant la résistance et l’expression culturelle des générations passées. Des festivités colorées et dynamiques aux défilés vibrants, chaque aspect du Carnaval raconte une histoire riche et complexe. Les groupes costumés, les musiciens, les danseurs et même les DJ locaux convergent pour créer une expérience immersive où la tradition rencontre la modernité

Source : France TV Pro Source : Club Med
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Source : Guide Touristique de la Martinique

Le romantisme en France est un mouvement littéraire et artistique qui a émergé à la fin du XVIIIème siècle et a dominé la première moitié du XIXème siècle. Il se caractérise par l’exaltation du sentiment personnel, l’attrait pour l’exotisme, la nature, le passé historique, et une rébellion contre les règles classiques et les conventions de l’art et de la société. Le romantisme français a été influencé par la Révolution française et les changements sociaux et politiques qui ont suivi. Dans leur poésie, les romantiques cherchent à exprimer une sensibilité nouvelle, mettant l’accent sur l’émotion, l’individualité et la liberté personnelle.

L’exaltation des sentiments

Ce mouvement littéraire a été marqué par des figures emblématiques dont les œuvres ont profondément influencé la culture et la littérature. Victor Hugo a magistralement exploré la justice, l’humanité et la quête de la rédemption sociale, affirmant sa position de géant littéraire. Alphonse de Lamartine a initié le mouvement en France, exprimant des sentiments profonds et une réflexion sur la nature. Gérard de Nerval a plongé dans les méandres du rêve et de l’inconscient, offrant une poésie riche en symbolismes et en quête d’identité. Alfred de Musset a capturé l’essence de l’amour, de la souffrance et de la désillusion romantique. Ensemble, ces auteurs ont façonné le romantisme français, un mouvement caractérisé par l’exaltation des sentiments, l’individualisme et une profonde humanité.

Ma passion pour le romantisme découle d’une fascination pour sa capacité à exprimer des sentiments intenses et complexes à travers le langage poétique. Cette époque, riche en émotions et en imaginaire, utilise la poésie comme un moyen d’explorer la profondeur de l’âme humaine, où chaque vers peut dévoiler des univers de sens cachés ou à interpréter. La poésie romantique, avec sa richesse symbolique et sa densité émotionnelle, invite à une lecture qui dépasse la simple compréhension littérale. La beauté de ces œuvres réside dans leur capacité à révéler, derrière les mots, un écho des passions, des rêves et des tourments de leurs auteurs.

Des « petites bouchées » de romantisme

Dans cet esprit, j’ai décidé de me plonger dans des vers spécifiques de poèmes emblématiques de figures majeures du romantisme pour en extraire l’essence de moments précis de leur existence. Ce faisant, je cherche à capter l’écho de leurs pensées, à saisir l’intimité de leurs émotions et à comprendre les circonstances de leur vie qui ont façonné ces expressions poétiques. C’est comme si, à travers ces « petites bouchées » de leur œuvre, on pouvait accéder à un aperçu plus personnel et profond de leur être, et ainsi, de manière plus large, à l’esprit du romantisme lui-même.

« Le suprême bonheur de la vie, c’est la conviction qu’on est aimé ; aimé pour soi-même, disons mieux, aimé malgré soi-même. »

Les Misérables (Tome 2, Livre 4, Chapitre 3)

Cette citation reflète profondément le contexte personnel et les convictions humanistes de l’auteur. À l’époque de l’écriture des Misérables, Hugo vivait en exil, une période marquée par une profonde réflexion sur les injustices sociales, l’amour, le pardon et la rédemption. Cette œuvre, et particulièrement la citation choisie, incarne la quête de l’amour véritable et inconditionnel comme essence du bonheur humain. Pour Hugo, l’amour qui transcende les défauts et les erreurs individuelles symbolise la plus haute forme de bienveillance et d’acceptation humaine.

La richesse poétique de cette phrase parle directement des émotions du poète : une aspiration à être aimé pour son essence, au-delà de ses imperfections. Cela reflète non seulement l’état d’âme de Hugo, caractérisé par un désir d’amour universel et de réconciliation avec soi et les autres, mais aussi son engagement envers les idéaux de justice et d’humanité. À travers ces mots, Hugo exprime une profonde vérité personnelle et universelle, illustrant son génie à capturer l’humanité dans toute sa complexité et sa beauté.

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Victor Hugo par Léon Bonnat. Source : aljazeera.com

ALPHONSE DE LAMARTINE

« Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons !

L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;

Il coule, et nous passons ! »

« Le Lac », Méditations poétiques (1820)

Cette vibrante incitation à l’amour provient des Méditations poétiques d’Alphonse de Lamartine, un recueil qui marque le début du romantisme en France. Lamartine, à travers cette œuvre, exprime une sensibilité nouvelle, où l’amour et la contemplation de la nature occupent une place centrale. La citation est emblématique de sa philosophie, une réponse à la fugacité de l’existence humaine et à l’inexorabilité du temps. Pour Lamartine, l’amour est le seul remède à la précarité de la vie, une façon de saisir l’éphémère et de lui donner un sens. Le contexte de cette citation révèle la profondeur de l’état d’âme de Lamartine, particulièrement influencé par la perte de plusieurs êtres chers, dont Julie Charles, à qui plusieurs de ses poèmes sont dédiés. Cette muse éphémère, rencontrée lors d’un séjour à Aix-les-Bains et décédée peu après, incarne pour Lamartine l’incarnation de l’amour idéal et inatteignable, éveillant en lui un sentiment de mélancolie et de quête d’absolu.

La richesse poétique de Lamartine réside dans sa capacité à allier la beauté de l’expression à une profonde introspection sur le sens de la vie, l’amour et la mort. « Aimons donc, aimons donc ! » devient ainsi un cri qui transcende le temps, un appel à embrasser l’amour comme ultime rébellion contre la fuite inexorable du temps. Lamartine, dans sa quête de l’éternel au sein de l’éphémère, invite à une jouissance consciente de l’instant, mettant en lumière sa vision romantique de l’existence.

ALFRED DE MUSSET

« Je ne puis ; — malgré moi l’infini me tourmente. »

« L’Espoir en Dieu », Poésies nouvelles (1850)

Cette citation capture l’essence du tourment existentialiste qui caractérise une part importante de son œuvre. Musset, traversant une période de désillusion personnelle et professionnelle, se débat avec les questions de la foi, de l’existence et de l’absolu. Cette période de sa vie est marquée par des relations amoureuses tumultueuses, notamment avec George Sand, et un sentiment croissant de désenchantement face à la société et à ses propres aspirations. La poésie de Musset reflète son état d’âme tourmenté et sa quête incessante de sens. L’infini, loin d’être une source d’émerveillement, devient pour lui une source d’angoisse, une réflexion sur l’impossibilité de saisir pleinement les mystères de l’existence.

Cette citation illustre le conflit intérieur de Musset entre le désir de croire et la difficulté à accepter les réponses faciles ou dogmatiques à ses interrogations profondes. Musset représente la figure du poète maudit, conscient de la beauté du monde mais accablé par sa propre sensibilité et son incapacité à trouver un repos spirituel ou émotionnel. Son œuvre, à travers cette citation, parle d’une lutte intime avec l’infini, reflétant une période où le poète se sent écartelé entre l’espoir et le désespoir, cherchant un sens dans un univers qui semble à la fois vaste et vide.

Chaque poète romantique français, avec ses vers emblématiques, apporte une lumière unique sur le spectre émotionnel du romantisme. Victor Hugo capture l’essence du bonheur dans l’amour inconditionnel, reflétant une profonde humanité. Alphonse de Lamartine évoque la fugacité de l’existence et la valeur transcendante de l’amour, tandis qu’Alfred de Musset plonge dans le tourment existentiel, illustrant la quête d’un sens au-delà de l’angoisse. Ces « petites bouchées » de romantisme offrent un aperçu des diverses manières dont ce mouvement a exploré la complexité des émotions humaines, dévoilant une mosaïque d’expériences et de réflexions qui, ensemble, tissent le riche tissu du romantisme français. En contemplant ces fragments de poésie, nous percevons la profondeur et la diversité d’un mouvement qui, à travers l’amour, la mélancolie et la quête de sens, révèle l’universalité de la condition humaine.

Alphonse de Lamartine par François Gérard. Source : fr.wikipedia.org Alfred de Musset par Charles Landelle
. Source : meisterdrucke.uk
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Langue populaire,

Le développement linguistique en France pendant la Révolution

Les années révolutionnaires constituent un moment décisif dans l’histoire de la langue française. Pendant cette période, on voit les premières racines d’un nationalisme linguistique. La Révolution a rompu la longue tradition d’indifférence royale et de neutralité administrative envers les différentes langues et dialectes régionaux en France, et a établi définitivement la langue française comme celle de la communication officielle. De plus, cette période témoigne du développement d’un nouveau vocabulaire révolutionnaire, y compris l’invention de termes et d’expressions, et aussi d’une métamorphose sémantique, pour décrire les structures socio-politiques de la République naissante. Les Jacobins ont établi les fondations idéologiques de l’enseignement du français qui existent toujours aujourd’hui.

La naissance d’une identité linguistique

La Révolution a catalysé le développement d’une identité nationale, associée inextricablement avec la langue française, qui acquiert une nouvelle signification en tant qu’outil de contrôle social. Selon les Jacobins, l’homogénéisation linguistique représentait une étape nécessaire pour renforcer la coupure idéologique avec l’ancien régime et soutenir l’apparition de citoyens unis, instruits, et lettrés. C’est ainsi qu’ils ont lancé de nombreux projets pour codifier la langue française comme celle de la nation. Les Jacobins ont entamé une série de démarches pour la réforme du système scolaire, qui visait à imposer une uniformité linguistique au niveau national. Cette vision utopique s’est finalement concrétisée avec l’introduction des lois Jules Ferry en 1981, qui ont rendu la scolarisation primaire obligatoire et gratuite.

La standardisation de la langue française

Les révolutionnaires ont fait face à une réalité dans laquelle environ trente langues ou patois distincts étaient utilisés. Pour les révolutionnaires, ce projet de standardisation était nécessaire pour optimiser l’intelligibilité mutuelle entre les régions différentes du pays. Au début de la Révolution, le gouvernement a traduit ses décrets pour faciliter la promulgation du message républicain à la campagne. Toutefois, la Convention thermidorienne a décidé que l’existence continue des langues régionales pouvait alimenter des complots contre-révolutionnaires.

Le 8 pluviôse de l’an II, l’homme politique Bertrand Barèrede Vieuzac écrit dans son Rapport du Comité de Salut Public sur les idiomes (1794), « l’idiome appelé bas-breton, l’idiome basque, les langues allemande et italienne ont perpétué le règne du fanatisme et de la superstition, assuré la domination des prêtres, des nobles et des praticiens, empêché la révolution de pénétrer dans neuf départements importants, et peuvent favoriser les ennemis de la France. » Bien qu’il soit peu probable que les locuteurs de patois aient été plus susceptibles au ressentiment populaire, on doit noter que les langues minoritaires avaient été le domaine des prêtres depuis longtemps. Depuis la réforme catholique du XVIème siècle, les missionnaires avaient donné la priorité à l’apprentissage des patois pour faciliter la prédication de la doctrine chrétienne parmi la paysannerie. Le projet d’annihilation linguistique fonctionnait donc pour réduire aussi l’influence de l’Église dans les campagnes.

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langue révolutionnaire

Une révolution orthographique ?

La période révolutionnaire a été un moment de transformation linguistique. Elle a déchaîné la création des néologismes pour décrire la nouvelle société républicaine. En 1801, Louis-Sébastien Mercier a publié La Néologie, ou vocabulaire de mots nouveaux, à renouveler, ou pris dans des acceptions nouvelles,une œuvre qui voulait légitimer une centaine de nouveaux mots pour la première fois, et mettre en évidence la nouvellerichessedulexiquefrançais.

En outre, la Révolution a conféré à certains mots une nouvelle signification ou un sens plus compliqué, pour faciliter l’expression de concepts abstraits. Pendant les dernières années du XVIIIème siècle, certains mots qui sont déjà employés dans la langue française - bien évidemment la liberté, l’égalité, la fraternité – ont aussi pu revêtir une nouvelle signification, plus profonde et vivante.

La standardisation et ‘le bon usage’

Le programme des réformes linguistiques est allé plus loin que l’établissement du français comme la langue principale des communications officielles. Ainsi, les Jacobins ont lancé une campagne de standardisation, qui a propagé l’accent et les règles du langage parisien aux confins de l’Hexagone. En 1791, le grammairien UrbainDomergueaétablilaSociétédesAmateursdela Langue Française, qui visait à organiser et à modérer l’explosion des néologismes et à préserver ‘le bon usage’ de la langue. Au niveau idéologique, les Jacobins voulaient promouvoir l’apprentissage d’une langue standardisée pour augmenter la capacité du peuple à participeràlapolitiqued’unenouvelleFrance.

Pour les Jacobins, la musique et les chansons révolutionnaires pouvaient faciliter la transmission des idées révolutionnaires parmi une population qui était globalement analphabète - quelques exemples pertinents sont bien sûr « La Marseillaise » et « La Carmagnole », Ces hymnes avaient un double emploi ; ils ont disséminé la rhétorique radicale, et aussi contribué au remplacement des langues minoritaires et des dialectes régionaux par le français de Paris, ainsi nommé‘lefrançaisstandard.’

Une vision tenace dans la politique moderne

La révolution a établi un lien fort entre l’identité nationale et la langue française, qui existe toujours. Pour certains hommes politiques, la langue française reste au cœur de leur vision de la citoyenneté. Le jeudi 31 mai 1980 dans son article ‘Le bon usage’, publié dans Le Monde, le premier ministre Raymond Barre a déclaré aux recteurs, « la première des valeurs fondamentales de notre civilisation est le bon usage de notre langue. » En 1992, le Conseil de l’Union européenne a introduit la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, qui a été adoptée par l’Assemblée parlementaire. L’Académie française, crée en 1634, reste encore l’autorité officielle de la langue au XXIème siècle, et elle est intervenue en 2008 pour s’opposer à la proposition du gouvernement français de participer à ce traité et interdire l’introduction des protections légales pour la myriade de langues minoritaires et régionales qui survivent aujourd’hui en France. Ceci montre l’endurance continue de la conception du français comme un marqueur essentiel pour l’identité nationale et républicaine, et un symbole de l’indivisibilité de l’État français.

Pour finir, la Révolution a révolutionné la langue française autant que la politique. Les années révolutionnaires ont introduit la tendance de la gallicisation du pays, avec l’adoption de la langue française comme la lingua franca nationale et la création d’un rapport psychologique entre la langue française et la citoyenneté républicaine. Les gouvernements révolutionnaires manquaient de ressources pour proposer un programme cohérent de réformeslinguistiques.Enoutre,leurspolitiquesétaient quelquefois contradictoires ou appliquées de façon assez libre. Pourtant, il reste que les années révolutionnaires ont déterminé la direction des mesures linguistiquespourlesannéesetgouvernementsàvenir.

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Paris. On imagine les grands bâtiments du XIXème siècle de cette belle ville, ses grandes rues, et ses sites historiques comme la cathédrale Notre-Dame, le Louvre, et Montmartre. Des millions d’habitants et de touristes ne font même plus attention aujourd’hui à cette architecture célèbre. Mais la belle ville de Parisauraitpuêtretrèsdifférentedecellequenousconnaissons aujourd’hui,enraisonnotammentdeplusieursplansquiontété crééspourdévelopperParisauXXèmesiècle.

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L’architecture parisienne qu’on imagine aujourd’hui a été créée par Georges-Eugène Haussmann. Sous le Second Empire de Napoléon III, beaucoup de bâtiments à Paris ont été démolis pour moderniser la ville. Il avait pour projet de rendre Paris spacieuse et luxueuse. Cependant, Haussmann était une figure controversée à cause de ses valeurs et beaucoup d’habitants de Paris durent déménager pour permettre aux citoyens les plus richesd’habiterlesnouveauxappartements.

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En1925,l’architecteLeCorbusiersemontracritiqueàl’égard de l’architecture haussmannienne. Le Corbusier (né CharlesÉdouard Jeanneret) est très connu pour ses œuvres architecturales comme la Villa Savoye à Poissy et l’Unité d’Habitation de Marseille. Dans un premier temps, Le Corbusier souligna l’importance de l’utilitarisme et refusa les styles architecturaux comme l’Art Nouveau, qui célébraient le goûtdeladécorationetdel’ornementation.

Il soutenait que les plans architecturaux de Haussmann étaient élitistesettraditionalistes.LeCorbusierimagina,donc,lesplans pour Plan Voisin, qui était une vision utopique de Paris pensée parlui-mêmeetquiauraitconsistéen18toursd’appartements aucentredeParis,àcôtéducentrehistorique.

Toutefoisceprojetnefaitpasl’unanimité:àl’instardequelques critiques modernes sur ce projet comme celle de Stanislaus von Moos,lecentreduParisauraitpudevenirune tabula rasa siLe Corbusier avait été choisi car il proposait de remplacer l’historiqueparlemoderne,maisiln’yparvintjamais.

Il est maintenant difficile d’imaginer un Paris brutaliste mais, pour certaines personnes, comme Le Corbusier, ces projets architecturauxreprésentaientunenouvellevieaprèslaPremière Guerremondiale.AprèslaSecondeGuerremondiale,lesprojets brutalistes connurent une popularité grandissantes en divers endroits du globe : L’émergence de l’idée de vie en communauté, qui trouvait un écho dans le besoin de grandes résidencescollectivesaprèslesbombardements,detraduisitpar d’énormes bâtiments de béton gris. On peut donc se demander à quoi ressemblerait Paris demain, si on donnait le feu vert à d’autresprojetsd’envergure?

SophieScollard Le Corbusier. Source : nemolighting.com Unite d’habitation de Marseille par Gili Merin. Source : ArchDaily.com
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Une maquette de Plan Voisin, crée par Clemens Gritl. Source : clemensgritl.com

Syndrome de Paris :

Déception dans la ville de l’amour

Le syndrome de Paris a été découvert pour la première fois dans les années 1980 et peut être défini comme un « état de choc culturel grave ». Cela se produit lorsque les gens sont tellement déçus par leur expérience à Paris qu’ils deviennent physiquement malades. Il y a environ 20 cas par an et cela touche principalement les touristes japonais. Paris est souvent reconnu comme une des destinations touristiques les plus populaires au monde et accueille plus d’un million de touristes japonais chaque année. Il semble donc assez probable que certains de ces touristes aient des réactions négatives, mais pourquoi est-ce le cas ?

Quand la désillusion devient maladie

Mondialement connue comme « la ville de l’amour », Paris fait face à des attentes très élevées de la part des touristes. Un visiteur novice s’attend à être entouré uniquement d’amour, de glamour et de bonne nourriture. Mais, en réalité, Paris est bien plus que cela. Après avoir tant romancé Paris, il est difficile pour les touristes d’accepter que la ville partage, en fait, quelques défauts typiques de toute grande ville. Malheureusement, Paris regorge de rats, de pickpockets et de foules, tout comme Londres et New York. Réaliser que Paris n’est pas parfait a de quoi faire halluciner, transpirer et vomir certains touristes !

Comprendre le choc culturel

La raison pour laquelle ce phénomène touche majoritairement les Japonais est qu’ils ont toujours été particulièrement fascinés par l’idée de Paris. En fait, leur amour pour Paris, ou pour la France en général, se retrouve même dans le design de Tokyo lui-même. Par exemple, la Tour de Tokyo s’inspire de la Tour Eiffel, qui est sans doute l’un des éléments les plus emblématiques de Paris. De plus, Tokyo possède même un quartier français ou « Petit Paris » appelé Kagurazaka, un quartier à la mode rempli de boutiques, de cafés et de restaurants d’inspiration parisienne. Tokyo est souvent considérée comme une ville propre et organisée. Par conséquent, comparée aux rues de Paris, il est clair pourquoi Kagurazaka n’est peut-être pas une représentation fidèle du vrai Paris.

Réaliser que Paris n’est pas parfait a de quoi faire halluciner, transpirer et vomir certains touristes !

Mais Paris est-il vraiment si mauvais ? Je pense que nous pouvons tous convenir qu’il y a des aspects négatifs à Paris, comme dans toutes les villes. Cependant, Paris regorge encore de nombreux points positifs tels que l’histoire, la beauté, la gastronomie, l’art et la mode. Le choc culturel peut être vécu partout dans le monde et il est important de noter que la barrière de la langue pourrait également largement contribuer à l’anxiété ressentie lors d’une visite à Paris. Il est donc tout à fait possible de profiter de Paris et d’éviter toute déception en reconnaissant que la ville aura des défauts. Et si Paris n’est toujours pas fait pour vous, il y a bien d’autres choses que vous pouvez faire partout en France qui pourraient vous plaire, comme bronzer sur la Côte d’Azur, skier dans les Alpes ou déguster du vin à Bordeaux.

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Le rap : Le rap : Le rap : Véritable hymne Véritable hymne Véritable hymne de la nation ? de la nation ? de la nation ?

C’est officiel, pour clôturer cette année 2023, les plus grandes plateformes musicales ont révélé le classement des artistes les plus écoutés en France tout au long de cette année. Voici, ci-dessous la liste publiée par Spotify :

« La Faille », Jul 1.

« Macarena », Damso 2.

« Eurostar avec Central Cee », Ninho 3.

« Fleurs avec Tiakola », Gazo 4.

« Tiakola », Meuda 5.

Incontestablement, le genre musical qui sort vainqueur de cette liste est le rap. Mais d’où vient cette hystérie pour le rap en France et à qui et à quoi doit-il son succès ?

Ce sont les années 1980, époque où l’on voit tout le monde s’enflammer sur la piste de danse avec l’arrivée du Disco. Groovant sur D.I.S.C.O au Palace ou encore aux Bains Douches, et peu de gens accordent de l’importance à un tout nouveau genre musical arrivé tout droit des États-Unis et qui, avec le temps, finira par s’imposer comme l’un des genres, voire le genre musical le plus apprécié et idolâtré des Français : le rap.

Origines

En effet, au début des années 1970 à New York, les artistes et DJs expérimentent musicalement en quête d’innovation et de chamboulement culturel. Lors de soirées, les DJs isolent les percussions de sons funk, soul et disco pour créer des sons plus rythmés. Pour divertir leur public, les DJs et artistes en question avaient tendance à parler en rimes sur le rythme de la musique. Si tout cela ne paraissait être que de la simple rigolade, c’est lors d’une soirée organisée par le DJ Lovebug que Sylvia Robinson, chanteuse de RnB, fait la

découverte de Wonder Mike, Big Bang Hank et Master Gee. Dès qu’elle les voit et entend leur iconic « I said-a hip, hop, the hippie, the hippie, To the hip hip hop-a you don’t stop the rock », elle sait qu’en leur proposant de signer dans son label, ils révolutionneront l’industrie à tout jamais. Et, évidemment, Robinson avait raison.

Dès lors, les trois jeunes hommes forment The Sugarhill Gang et leur tube « Rapper’s Delight », sorti en 1979, devient le premier morceau rap à acquérir une notoriété internationale, faisant officiellement entrer le rap dans l’histoire de la musique.

Arrivée en France

« Rapper’s Delight » arrive en France comme une brise d’air frais, et entraîne une vague d’inspiration et de créativité immédiate chez de nombreux artistes français qui tentent de fusionner variété française et rap. L’un des exemples les plus connus est la chanson « Chacun fait (c’qui lui plaît) » du groupe Chagrin d’Amour, sortie en 1981. Cette dernière est considérée comme la toute première musique de rap française. D’ailleurs, Philippe Bourgoin réécrit le tube en s’inspirant de la chanson « The Magnificent Seven » du groupe britannique The Clash qui eux-mêmes se sont inspirés du rap.

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The Sugarhill Gang. Source : New York Post

Rapper’s Delight [...] le premier morceau rap à acquérir une notoriété internationale.

Tout au long des années 1980 s’ensuit alors une série d’émissions visant justement à donner de la visibilité au rap et à ses artistes négligés. En 1981, Sydney présente son émission Rapper, Dapper, Snapper, l’une des premières émissions dédiées au rap. Par la suite il sera contacté par TF1 pour avoir sa propre émission sur la chaîne du nom de H.I.P H.O.P. où il reçoit de nombreuses célébrités comme la légendaire Afrika Bambaataa. Un autre exemple est le lancement de Yo! par MTV Europe en 1987 avec comme présentateur Sophie Bramly. Enfin, la plus connue sera probablement Rapline, financée par M6, où l’on retrouvera les tous premiers clips rap.

En 1982 a lieu un événement marquant dans l’histoire du rap, le New York City Rap. Pour la première fois, des artistes internationaux amoureux du hip-hop et du rap viennent jusqu’en Europe pour partager en live ce nouveau genre musical. La tournée, qui parvient à avoir le soutien de la Fnac et de Europe 1, débute à Paris le 21 Novembre et passe par Lyon, Belfort, Mulhouse et Strasbourg. On y retrouve des artistes tels que Fantastic Four, Futura, The Rock Steady Crew, ou encore la légende Afrika Bambaataa. À l’échelle nationale, le rap interpelle les Français et secoue les mentalités.

Dans la capitale, les nouveaux passionnés de rap se retrouvent alors au terrain vague de La Chapelle où se déroulent les premières « free jams », autrement dit des sessions d’improvisation. S’y rencontraient et mêlaient tous les passionnés de rap et futures célébrités tels que NTM, Assassin ou même Vincent Cassel.

1984 : sortie du premier album de rap français par Dee Nasty intitulé Paname City Rappin. Cet album se démarque d’autant plus que Dee Nasty, malgré la popularité croissante et indéniable du rap en France, dut financer son album seul, étant donné qu’il y avait toujours une certaine réticence envers ce genre musical auprès des maisons de disque en France.

À l’échelle nationale, le rap interpelle les français et secoue les mentalités.

En 1988, Dee Nasty sera aussi le fondateur d’une émission de radio, aux côtés de Lionel D, du Deenastyle, qui passera sur Nova et qui aura un véritable impact en France car elle permettra non seulement aux jeunes de tomber amoureux du rap mais aussi à de nombreux rappeurs de se faire connaître. C’est d’ailleurs au travers du Deenastyle que MC Solaar se fait repérer pour la première avec son tube « Bouge de Là ».

Dans les années

1990, des artistes comme MC Solaar ou Stomy Bugsy permettent au rap français de se distinguer en tant que genre musical distinct et propre au pays ainsi que de gagner une certaine notoriété à l’échelle internationale. On en voit le succès quand NTM parvient, en 1992, à remplir l’intégralité du Zénith de Paris. Enfin 1998 voit la création de Planète Rap sur Skyrock. L’émission est entièrement dédiée au rap et sa découverte connaîtra un succès tel qu’il lui permet de subsister aujourd’hui encore.

Le groupe Chagrin d’amour. Source : Collection personnelle Valli
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Mais ce sont vraiment les années 2000 qui connaîtront un basculement radical et brutal du rap. En effet, les textes seront encore moins censurés que ceux du rap hardcore connu pendant les années 1990. Booba est la figure emblématique de cette époque car il n’a pas sa langue dans sa poche, ce qui fait d’ailleurs de lui un personnage controversé, c’est le moins qu’on puisse dire. Ses textes, et ceux d’autres rappeurs, dénoncent avec violence les injustices qu’ils subissent ou bien dont ils sont témoins. Ils parlent de leur expérience personnelle et expriment leur haine, leur mépris, leur courage.

Ils expriment leur haine, leur mépris, leur courage.

Un outil contre l’oppression

Comme nous pouvons le voir, le rap peut être considéré, avant d’être un nouveau mouvement et genre musical, comme un outil d’expression sociale et politique. Si c’était déjà le cas aux États-Unis, le rap étant apparu dans le quartier pauvre et discriminé du Bronx, la France s’approprie cette politisation du rap à sa manière. Elle se concentre alors sur les banlieues, les quartiers pauvres et pointe du doigt les multiples injustices du pays, n’hésitant pas à s’en prendre directement aux forces de l’ordre et au gouvernement. En réalité, les rappeurs peuvent être considérés comme des portes-paroles, ceux qui ont eu le courage d’utiliser leur plume pour attaquer et dénoncer l’injustice. De plus, d’autres formes d’art se greffent et finissent par être associées au rap telles que le graffiti, la danse (le break), la mode pour lutter contre l’oppression.

Les rappeurs [...] ont eu le courage d’utiliser leur plume pour attaquer et dénoncer l’injustice.

Le graffiti, qui apparaît en France en 1991, divise fortement le pays entre ceux qui s’indignent, traitant l’acte de vandalisme, et ceux qui se sentent inspirés par cette nouveauté créative. C’est le pouvoir et le but de l’art d’une certaine manière de faire réagir et de ce fait, faire avancer ce qui nous semblait pourtant stagner.

La place des femmes

En plus d’être révolutionnaire dans leur contenu, les années 2000 laissent place à l’une des premières rappeuses françaises du nom de Diam’s. Cette dernière parlera aussi des abus et violences qu’elle subit. On le voit dans sa chanson « Ma souffrance » par exemple où elle se confie sur les violences physiques infligées par son ancien petitami.

En réalité, il y a plus de rappeuses que ce qu’on pourrait imaginer, même en France, mais il est vrai que ces dernières ont du mal à gagner en visibilité dans une industrie qui demeure très masculine. On le voit d’ailleurs dans le classement révélé par Spotify où ne figurent que des hommes. Certains d’entre eux, et c’est l’un des reproches que l’on a tendance à faire au rap, ne se gênent pas pour tenir des propos qui pourraient être considérés comme archaïque ou bien carrément misogynes.

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Diam’s album « 1980 ». Source : Genius La Compilation « Planète Rap 2024 ». Source : FNAC

Shay, l’une des rappeuses francophones les plus connues aujourd’hui, prononce les paroles suivantes lors de son passage sur le plateau de quotidien : « On a tendance à penser que le rap est une musique misogyne ou sexiste, mais c’est la société qui est misogyne et sexiste et le rap n’est que le reflet de la société et n’est pas du tout exclu de celle-ci ».

Si, comme le dit si bien Shay, le véritable problème réside dans notre société, est-ce que le rap pourrait justement devenir un outil pour lutter contre un sexisme malheureusement toujours trop présent ?

Le rap parviendrait-il à s’attaquer à ce genre de combat ? Peut-être que la nouvelle étape du rap est entre les mains des femmes.

La nouvelle étape du rap est entre les mains des femmes.

Modernisation

Les innovations technologiques qui font leur apparition en parallèle du rap vont également influer sur la diffusion et la forme de celui-ci. Cette modernisation se fait à l’aide des réseaux sociaux par exemple, où des artistes comme Orelsan avec son tube « Saint-Valentin » se font connaître, ou encore le groupe Sexion d’assaut qui s’est aussi fait repérer de cette manière avec « Anti-Tecktonik ».

L’arrivée de l’autotune dans l’industrie de la musique a aussi une influence majeure sur le rap. Booba est l’un des premiers à y avoir recours et aujourd’hui, certains rappeurs ne jurent que par l’autotune comme SCH, PNL et bien évidemment JUL, artiste le plus écouté des Français aux multiples disques d’Or, de platine et à l’album de diamant (L’ovni). La production des sons en euxmêmes est aussi mieux travaillée grâce aux nouveaux logiciels mis à disposition.

Disque d’or remis à Jul pour son Album Gratuit Vol.1 (2016).

Source : Drudot.com

En somme, le rap français est aujourd’hui une industrie monumentale voire peut-être l’industrie la plus monumentale du pays qui permet à la France de rayonner culturellement aux quatre coins du globe. En effet, le rap, qu’on l’aime ou non, reste une forme d’art comme une autre et, pour pouvoir émettre un jugement purement objectif sur celui-ci, il faudrait non seulement définir ce qu’est le rap mais aussi définir ce qu’est le « bon » rap, ce qui détermine sa qualité.

Mais, en réalité, faire cela défierait le principe même de l’art et la liberté qu’il prône. Nous ne pouvons ériger des barrières autour d’un genre musical justement créé pour les casser. En attendant, chacun est libre d’aimer ou non, de juger, de réfléchir et de se demander : quelle est la prochaine étape pour le rap français ?

Le rap, qu’on l’aime ou non, reste une forme d’art.

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Shay, 2022. Source : booska-p.com

L’Incroyable carrière L’Incroyable carrière L’Incroyable carrière d’Omar Sy d’Omar Sy d’Omar Sy

Marguerite Sautelle

Avec la conclusion de la série Lupin qui est sortie en octobre dernier sur Netflix, cela semble être le meilleur moment pour examiner le long chemin que l’acteur Omar Sy a parcouru avant d’en arriver au rôle d’Assane Diop. Cette série a eu un immense succès, non seulement en France mais aussi à l’international, avec plus de 70 millions de vues, ce qui est largement dû au talent de Sy, ce qui est reflété dans la trajectoire de sa carrière, incontestablement incroyable.

De la banlieue à Hollywood

Omar Sy est né à Trappes, en banlieue parisienne, au sein d’une fratrie de huit enfants. Issu d’un milieu modeste, fils d’un ouvrier sénégalais et d’une femme de ménage Mauricienne, le cours de son destin aurait pu être très différent s’il n’avait pas connu Jamel Debbouze dès l’enfance. Debbouze, maintenant humoriste, acteur et producteur, propose à Sy de le rejoindre à Radio Nova puis à Canal+ en 1998, où il participera à l’émission Le Cinéma de Debbouze. C’est, en outre, là qu’il a rencontré son complice Fred Testot, avec qui il crée des sketches et des spectacles sur scène, en profitant de son don pour la comédie.

Omar Sy obtient quelques rôles mineurs dans les années suivantes, et il apparaît dans quelques films, notamment ceux des nouveaux réalisateurscollaborateurs Olivier Nakache et Éric Toledano. Mais c’est véritablement en 2012 qu’Omar Sy se démarque avec son rôle principal de Driss dans le film Les Intouchables, qui fait un tabac en France et à l’étranger. Son rôle dans ce film sentimental, joyeux et plein de messages politiques, lui a valu le César du Meilleur acteur - ce qui est incroyable, étant donné qu’il est le premier acteur noir à obtenir ce prix. La même année, Omar Sy lance sa carrière aux États-Unis, en déménageant à Los Angeles avec sa famille. Après avoir décroché quelques rôles dans le monde hollywoodien, il est retourné à ses racines pour la série Lupin, tournée en grande partie à Paris et dans le nord-ouest de la France.

Ses meilleurs moments

2006 : Nos jours heureux d’Éric Toledano et Olivier Nakache. Il joue le rôle de Joseph, un moniteur.

2011 : Les Intouchables d’Éric Toledano et Olivier Nakache. Il joue le rôle de Driss, un aide à domicile.

2014 : X-Men: Days of Future Past de Bryan Singer. Il joue le rôle de Bishop.

2014 : Samba d’Éric Toledano et Olivier Nakache. Il joue le rôle de Samba Cissé, un jeune immigré Sénégalais sans-papiers.

2015 : Jurassic World de Colin Trevorrow. Il joue le rôle de Barry, le collègue d’Owen Grady.

2019 : Yao de Philippe Godeau. Il joue le rôle de Seydou Tall dans ce film tourné au Sénégal.

2020 : Soul de Pete Docter et Kemp Powers. Il prête sa voix à Joe Gardner dans la version française.

2021-2023 : Lupin de George Kay et François Uzan. Il joue le rôle d’Assane Diop.

Un héros pour la France

Nul ne pourrait nier qu’Omar Sy est une figure phare du cinéma français - son talent, sa versatilité et son charme lui ont valu d’être nommé « Personnalité préférée des Français » trois fois par l’IFOP. Pourtant, sa réussite a aussi mit l’accent sur le manque de représentation dans le milieu de cinéma, car il y a peu de séries françaises avec un acteur noir comme personnage principal qui ont réussi presque aussi bien que Lupin. Omar Sy essaye toujours de combattre ces discriminations, en dénonçant les violences policières notamment dans la presse française - ceci reflète comment, au fur et à mesure de sa carrière, il a utilisé son influence pour le meilleur.

Omar Sy à la première du film Police (2019). Source : legit.ng
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Disneyland Paris. . . En février

Disneyland. Un rêve pour la plupart des enfants. Une terre magique où l’on peut s’échapper du monde réel. Mais quelle saison est la meilleure pour visiter ce monde enchanté ?

Affronter le froid

J’ai visité Disneyland en février et je dois dire qu’il y a des avantages et désavantages. Tout d’abord, il faisait froid, la météo à Paris est très similaire à la météo à Londres. Comme vous pouvez imaginer, la météo en février est très imprévisible.

C’était nuageux et il a plu pendant mon séjour, donc je recommande que vous preniez un parapluie ou un imper. Et puis, à cause de la météo, vous voudrez peut-être éviter quelques attractions, comme les attractions aquatiques (ces attractions sont plus agréables en été quand il fait chaud).

Au contraire, sans aucun doute il y a des avantages à y aller pendant les mois creux. Premièrement, il y a moins de personnes, ce qui signifie que le temps d’attente est plus court, je me souviens que le plus longtemps que j’aie attendu était une heure. Le célèbre spectacle de lumière n’était pas non plus trop fréquenté – parfait pour avoir une bonne vue sur le château et entendre les chansons.

Le plus gros avantage est probablement que les billets de Disneyland, d’Eurostar ou d’avion sont meilleur marché ! On peut apprécier les attractions, la nourriture Disney et l’ambiance pendant une période moins fréquentée et pas chère ! La période la moins chère pour partir est entre janvier et mi-mars.

Conseils pour une visite réussie

Puisque Disneyland Paris n’est pas si grand, vous pouvez faire beaucoup d’attractions dans un court laps de temps. J’ai eu seulement une journée entière là-bas mais j’ai pu participer à de nombreux manèges.

Mes meilleurs conseils :

1. Y aller en semaine (c’est le moins cher)

2. Se préparer à la météo

3. Planifier à l’avance les attractions que vous souhaitez faire

Je vous recommande de faire le Big Thunder Mountain et The Twilight Zone Tower of Terror, cela en vaut la peine ! J’ai lu que The Tower of Terror de Paris est un peu différent de celui aux États-Unis – on dit qu’il est plus impressionnant. L’attraction de Ratatouille semblait aussi plus authentique en français dans sa patrie. Bien que je n’aie pas eu la chance d’aller sur cette attraction, Crush’s Coaster me paraissait être un grand huit sympa et de plus, c’est exclusif à Disneyland Paris

The Twilight Zone Tower of Terror de Paris. Source : D23
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CINÉMA LESTRÉSORSDU

Bienvenue sur cette page dédiée au cinéma français ! On a fait des interviews avec certain.es

Bienvenue cette page au cinéma français fait interviews avec certain.es enseignant.es de langues française du département de Langues, Littératures, et Cultures pour leur enseignant.es de du département Langues, Littératures, Cultures pour leur demander de nous partager leurs films français préférés. Des classiques incontournables aux demander de nous partager leurs films français préférés. Des classiques incontournables aux petites pépites méconnues, découvrez une sélection éclectique qui célèbre la diversité et la richesse petites pépites méconnues, découvrez une sélection éclectique qui célèbre la diversité et la richesse du cinéma français. du cinéma français.

LesParapluiesdeCherbourg

LesParapluiesdeCherbourg

« Aucune hésitation :

« Aucune hésitation : Les Parapluies de Cherbourg Les Parapluies de Cherbourg (1964). Mes collègues (1964). Mes collègues plus cinéphiles choisiront sans doute d’obscurs films avant-gardistes, très plus cinéphiles choisiront sans doute d’obscurs films avant-gardistes, très cérébraux et cérébraux cætera cætera, – moi je préfère ce chef-d’œuvre de Jacques Demy, qui , – moi je préfère ce chef-d’œuvre de Jacques Demy, qui s’inscrit dans la tradition du plus pur romantisme cinématographique, s’inscrit la tradition du pur romantisme cinématographique, mélangeant la tendresse et la tristesse. Les couleurs ! La musique ! Encore mélangeant tendresse et tristesse. musique Encore une fois les couleurs ! Un film qui régale les yeux en pinçant délicieusement une fois les couleurs Un film qui les yeux délicieusement le cœur ». le cœur ».

Docteur Docteur Emma Bielecki Emma Bielecki Maîtresse de conférences en études françaises du XIXème siècle Maîtresse de en du XIXème siècle

Source : Getty Images

Source : Mk2films

LesDemoisellesdeRochefort

Les deRochefort

« Un de mes films préférés demeure encore et toujours

« Un de mes films préférés demeure encore et toujours Les Demoiselles de Rochefort de Rochefort (1967) de Jacques Demy. C’est un film qui s’inspire de (1967) de Jacques un qui s’inspire l’âge d’or des comédies musicales américaines et qui ne fait pas l’âge d’or des comédies musicales américaines et qui ne fait pas l’unanimité parce qu’il a souvent été jugé trop mièvre. Il n’empêche que l’unanimité parce qu’il a souvent été jugé trop mièvre. Il n’empêche que c’est le genre de films qui vous fait oublier le monde autour, et qui vous c’est le genre de films qui vous fait oublier le monde autour, et qui vous emporte dans un monde coloré plein de musique et de danse. C’est aussi dans monde coloré plein de musique et de danse. C’est un film à plusieurs voix, où plusieurs histoires d’amour (romantique ou un à plusieurs où plusieurs histoires d’amour (romantique non) s’entremêlent. J’ai été particulièrement ravie de voir que certains non) s’entremêlent. J’ai été particulièrement ravie de voir éléments des éléments des Demoiselles de Rochefort Demoiselles de Rochefort avaient été repris dans avaient été repris dans La La La La Land (2016), cela m’a donné l’impression de retourner en enfance ! » (2016), cela m’a donné l’impression de retourner en enfance !

Élise Tendron Élise Tendron Assistante de langue de

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FRAN AISselonnosprofs

Saffron Pal

grand classique qu’il faut connaître ! »

grand classique qu’il faut connaître ! »

Mme Alexandra Mallet-Collins Mme Alexandra Mallet-Collins Maîtresse de conférences, Coordinatrice du parcours Ab Initio Maîtresse de conférences, Coordinatrice du parcours Ab Initio

Source : TimeOut

Source : The Guardian

« Un de mes films préférés est « Un de mes films préférés est Beau Travail Beau Travail (1999) avec Denis (1999) avec Denis Lavant et Michel Subor, et réalisé par Claire Denis. J’ai découvert Lavant et Michel Subor, et réalisé par Claire Denis. J’ai ce film pendant ma licence : le titre m’avait beaucoup intrigué et je ce pendant ma licence : titre m’avait beaucoup intrigué et je l’ai acheté sans me renseigner sur le sujet. C’est un film très lent, l’ai me renseigner sur le sujet. C’est un film très très beau, et presque onirique. De plus, il y a une scène très et presque De plus, il a une scène hallucinante où un des personnages se met à danser à l’air de la hallucinante où un des personnages se met à danser à l’air de la chanson « The Rhythm of the Night » de Corona (1994) que j’aime chanson « The Rhythm of the Night de (1994) beaucoup. » beaucoup. »

Docteur Docteur Alice Hazard Alice Hazard

LeRoietl’Oiseau

LeRoietl’Oiseau

Chargée de cours en didactique du français médiéval

Chargée de cours en didactique du français médiéval

« Mon film préféré est « Mon film préféré est Le Roi et l’Oiseau Le Roi et l’Oiseau de Paul Grimault. C’est un dessin de Paul Grimault. C’est un dessin animé de 1952 qui a été en partie écrit par Jacques Prévert, un célèbre poète animé de 1952 qui a été en partie écrit par Jacques Prévert, un célèbre poète français, les dialogues sont donc très beaux ! C’est un film au style très français, les dialogues sont très beaux C’est un film au style très poétique et onirique, j’aime particulièrement une scène dans laquelle le roi poétique et onirique, j’aime particulièrement une scène dans laquelle le roi monte dans un ascenseur loufoque et qu’une voix égrène des noms farfelus monte dans un ascenseur loufoque et voix égrène des noms farfelus d’étages. » d’étages. »

Valentin Perrin Valentin Perrin Assistant de langue Assistant de langue

Source : Wikipédia

BeauTravail BeauTravail

Votre Guide pour la Côte d’Azur

Bienvenue dans votre guide personnel de Nice ! Ce guide peut vous être utile si vous envisagez de passer vos études à l’étranger à Nice ou si vous pensez simplement à votre prochaine destination de vacances. Ayant vécu un an à Nice en tant qu’étudiante Erasmus, je partagerai avec vous des conseils d’initiés, des joyaux cachés et des expériences inoubliables qui rendront votre séjour à Nice vraiment exceptionnel.

NOURRITURE ET BOISSONS

Embarquez pour un voyage culinaire à Nice avec ses trois meilleurs restaurants : Le Plongeoir, Bocca Nissa et Peixes. Perché au-dessus de la Méditerranée, Le Plongeoir propose des fruits de mer frais avec une vue à couper le souffle. Bocca Nissa, dans la vieille ville, sert une cuisine niçoise moderne, tandis que Peixes propose de la cuisine fusion innovante.

Le bar de la terrasse du toit de l’hôtel Le Méridien est absolument magnifique pour un cocktail devant le coucher de soleil. Parmi les autres mentions honorables (moins chères), citons La Movida ou les Blue Whales, qui proposent un happy hour.

Les pubs irlandais Ma Nolans, Pub Oxford, O’Neill’s ou Van Diemen’s vous permettront de vous sentir comme chez vous. Petits déjeuners à l’anglaise, pintes à l’improviste, le tout situé dans le vieux quartier animé de la ville. Vous pouvez terminer la tournée des bars au Wayne’s Bar, où un groupe interprète en direct les plus grands succès musicaux du moment.

À NE PAS MANQUER - MEILLEURS EMPLACEMENTS

Promenade des Anglais

Colline du Château

Port Lympia

CAP 3000 pour votre shopping !

Marché Aux Fleurs - Cours Saleya

LA BEAUTÉ DE L’ART

Il n’est pas nécessaire d’être un amateur pour apprécier les œuvres d’art. Nice possède parmi les plus beaux musées du pays. Mes meilleures suggestions sont : le Musée des Beaux-arts de Nice, un manoir du XIXème siècle avec des peintures de Monet, la Villa Masséna, un musée regorgeant d’art et d’artefacts de la belle époque, ou si vous êtes plus intéressé par le côté moderne des choses, le MAMAC. Le MAMAC offre également une vue sur le Vieux Nice depuis son toit.

Je recommande également de visiter l’incroyable Opéra de Nice, qui présente de l’opéra, de la musique et du ballet. Il y a souvent des billets à prix réduit (jusqu’à 50 %) si vous arrivez une heure avant le début du spectacle et que vous présentez une pièce d’identité prouvant que vous avez moins de 30 ans !

LES BOÎTES DE NUIT

La partie que tout le monde veut entendre. Avec tant de références et de désirs de « party in France », croyezmoi quand je dis que l’attrait de la fête en France est absolument justifié. Le meilleur type d’expérience de ce genre à Nice est High Club. Mon préféré est cependant Waka Bar, plus petit mais avec d’incroyables chansons des années 2000 - 2010. Si vous êtes un fan de techno, Kwartz est le lieu à ne pas manquer.

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Au-delà de Nice

Sans aucun doute, la gare de Nice-Ville sera une de vos références pendant votre voyage. Il est très facile d’obtenir des billets soit à la gare, soit sur votre téléphone grâce à l’application Trainline (pas chère non plus !). Le train pour Vintimille, dernier arrêt avant la traversée de l’Italie, comprend certaines des destinations les plus incroyables. Voici quelques mentions honorables :

Villefranche Sur Mer

C’est la destination parfaite pour passer une journée sur une plage de sable si vous n’aimez pas les plages de galets de Nice.

Beaulieu Sur Mer

La ville comprend un magnifique casino et le très beau musée grec classique Villa Kérylos. De l’architecture opulente à l’élégance naturelle de ces lieux de richesse, ces attractions emblématiques vous feront goûter à l’inoubliable luxe de la Côte d’Azur. Vous pouvez également vous promener le long de Saint-Jean-Cap-Ferrat où vous devez visiter la Villa Ephrussi de Rothschild et ses jardins.

Èze

Èze possède un charme médiéval et des vues imprenables. Ses rues étroites serpentent entre d’anciennes bâtisses en pierre ornées de fleurs éclatantes, menant au pittoresque Jardin Exotique.

Monaco Monte Carlo

C’est le terrain de jeu des riches et des célèbres. Paillettes, glamour, boutiques de luxe, Formule 1, grands casinos et yachts somptueux... Que vous faut-il de plus ?

LE PLAISIR NE S’ARRÊTE PAS LÀ !

Vous pouvez également changer à la gare de Vintimille pour prendre un autre train jusqu’en Italie. Vous pourrez ainsi vous rendre facilement dans des villes comme San Remo ou Gênes.

Si vous décidez de partir dans l’autre sens, vous pouvez visiter Cannes ou Antibes.

Que vous vous laissiez tenter par les saveurs de la cuisine locale, que vous exploriez des sites historiques ou que vous vous prélassiez simplement sous le soleil méditerranéen, la Côte d’Azur est une destination qui promet de laisser une impression durable sur votre cœur et votre âme.

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L’écologisme : Une question de L’écologisme : Une question de L’écologisme : Une question de culture ? culture ? culture

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Les Français sont particulièrement sensibles à la question de l’environnement. Il y a plusieurs initiatives gouvernementales pour lutter contre la crise climatique et il y a des manifestations considérables contre le méga bassin à Sainte Soline. Afin de savoir si les habitudes et les idées autour du climat sont acquises dès le plus jeune âge, il faut examiner les attitudes envers l’environnement en France et leur différence par rapport au Royaume-Uni.

Regards croisés sur les attitudes environnementales

Plusieurs recherches ont démontré que les Français sont plus intéressés par le climat que les Britanniques. Environ 80 % des Français sont préoccupés par le climat, contre 77% des Britanniques et les différences ne s’arrêtent pas là : en France, les sacs plastiques à usage unique sont interdits et c’est plus commun de voyager en train en Europe qu’au Royaume-Uni, où conduire est plus courant. Au Royaume-Uni, il est populaire de choisir les vêtements de seconde-main, mais beaucoup de gens préfèrent encore faire du shopping en ligne sur des sites comme ASOS ou Pretty Little Thing.

De l’apathie à l’action

Selon une étude menée par Parlons Climat en 2022, 70% des Français estiment que leur modèle économique est incompatible avec la préservation de l’environnement et la lutte contre la crise climatique. Il y a un gros problème de surconsommation au Royaume-Uni. Je parlais avec mon ami qui est né à Paris mais qui a étudié à Londres, et il a dit que le Royaume-Uni est plutôt dans l’individualisme, où chacun se sent responsable de sa propre vie. En France, c’est un peu plus collectif et il y a une tradition solide de responsabilité civique. Selon une étude de 2017, le Royaume-Uni est le pays le plus individualiste en Europe. Pour moi, cela est lié avec la structure de classe rigide et la prévalence du capitalisme dans le pays.

Il y a moins d’initiatives gouvernementales au Royaume-Uni et dans les nations décentralisées, beaucoup d’idées sont bloquées par le gouvernement anglais à la différence du système des verres consignés en place dans certains pubs en France. Un tel système fonctionne par le versement d’une caution lors de l’achat d’une boisson et remboursée lorsque le client rend le gobelet dans lequel la boisson a été consommée. Elle incite les consommateurs à rapporter leurs

récipients et permet de les laver et de les réutiliser, plutôt que de les utiliser et de les jeter.

Différences culturelles dans la lutte contre le changement climatique

La commune de Sainte-Soline est le théâtre des dernières batailles de bassin. Les affrontements opposent ceux qui veulent mettre un terme à la construction de ces méga bassins et un gouvernement figé dans ses habitudes. Ces gigantesques piscines plastifiées sont conçues pour aider les agriculteurs pendant les sécheresses estivales, mais de nombreuses organisations environnementales les considèrent comme une accumulation de ressources et leur construction comme profondément dommageable pour l’environnement.

Au Royaume-Uni, il n’y aurait pas un tel tumulte à ce sujet : il suffit de regarder les attitudes envers Just Stop Oil pour voir comment les gens ici perçoivent l’action climatique. Il y a un sens d’apathie et la culture de l’individualisme rend les gens plus préoccupés par leur droit à l’absence de perturbations. Quelques étudiants à qui j’ai parlé ont exprimé leurs inquiétudes sur les méga-bassins et leurs effets sur l’environnement, en expliquant que les méga-bassins ne règlent pas le problème de l’agriculture intensive et qu’ils sont une fausse bonne idée. Il est clair que les Français sont plus sensibles à la cause du climat parce qu’il me semble que la majorité des jeunes britanniques ne s’y intéresseraient pas suffisamment pour se faire une opinion.

Il est évident que les Français sont très concernés par la crise climatique et selon moi, ils font plus que d’autres pays pour combattre les effets du changement climatique. Nous avons beaucoup à apprendre des pays comme la France qui sont au premier plan de l’action climatique. La majorité des Français sont effrayés par les effets du réchauffement climatique et nous pouvons adopter leur capacité à mettre leur peur en action et à se mobiliser afin d’effectuer un changement de grande envergure.

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Les terrasses : Le cœur battant de Paris

Depuis des siècles, les cafés parisiens sont bien plus que de simples lieux de consommation. Ils ont été des sanctuaires de la pensée, refuges des intellectuels, scènes de débats enflammés et témoins silencieux de l’histoire. Aujourd’hui, en arpentant les rues pavées de Paris, il est impossible de ne pas remarquer ces établissements iconiques, où la culture et l’intellect se mêlent dans une ambiance unique. Je ne suis pas parisienne, et bien rares sont mes passages dans la capitale. Mais un phénomène m’a toujours fascinée : la culture de la terrasse, le passage obligé et quasi quotidien de tout Parisien qui se respecte dans cette institution.

Théâtres de la vie quotidienne

Un après-midi d’été, surpris par un orage alors que nous paressions aux Tuileries, un ami et moi sommes réfugiés à l’abri à une table en terrasse. La situation était cocasse, trempés après avoir couru sous la pluie, nous nous sommes attablés sous un petit parasol, la pluie ruisselant de part et d’autre de notre fragile abri. Dans cette situation qu’y-a-t-il de mieux que de prendre un verre en terrasse tout en contemplant les passants pressés. Nous étions idéalement placés ; nos chaises — comme dans beaucoup de terrasses parisiennes — tournées vers la rue et non face-à-face. Ainsi, côte-à-côte et dans ce contexte propice aux confessions, nous avons passé quelques heures, attendant l’éclaircie, parlant de tout et de rien, refaisant le monde comme on dit. Elles sont le théâtre de la vie parisienne qui défile à toute allure ; des espaces ou finalement la frontière entre le spectateur et l’acteur s’estompe. S’installer en terrasse, c’est devenir un observateur mais aussi partie intégrante de ce tableau vivant.

Espaces de liberté et de confession

La terrasse, c’est aussi un lieu de rendez-vous, de retrouvailles ou de rencontres fortuites, où les Parisiens se croisent, se saluent et font battre le cœur de la ville. Bien plus qu’un simple lieu d’observation, c’est aussi un lieu de confession, où l’on se retrouve pour parfois partager ses pensées les plus intimes. Entre amis, on se confie, on discute de ses passions et de ses préoccupations, créant ainsi un espace de libre expression et de partage d’idées. Loin des codes qui peuvent parfois peser à l’intérieur d’un restaurant, la terrasse en plein air offre cette sensation de liberté, ce pouvoir de dire et faire ce que l’on veut. Ce jour-là, nichés sous notre parasol, avec le bourdonnement de la pluie pour seul compagnon, nous n’étions pas les premiers à goûter à cette liberté et nous ne serons pas les derniers.

Les racines de la culture des terrasses

et accueilleront des figures telles que Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Pablo Picasso. Ces espaces ne sont pas seulement des points de rencontre ; ils sont les témoins de collaborations et de confrontations d’idées, des incubateurs des mouvements existentialistes et surréalistes qui ont révolutionné la pensée et l’art. L’entre-deux-guerres marque une période de reconstruction et de réinvention pour Paris. Avec plus de 320,000 cafés, la ville voit ses terrasses se transformer en véritables forums publics. Ces lieux reflètent les aspirations et les tensions d’une société en quête de renouveau. Les surréalistes, en particulier, investissent ces espaces, utilisant les cafés comme scènes pour leurs expériences artistiques et littéraires, repoussant les frontières de l’imagination et de la créativité.

Lieux

immuables de réflexion
d’échange

et

dans un monde en mutation

Les terrasses de Paris incarnent selon moi le cœur battant de la capitale française. Depuis des siècles, elles catalysent et témoignent des grands courants de pensée artistiques, culturels et littéraires façonnant Paris et bien plus. Elles permettent à la fois d’observer le monde et d’y participer, offrant un espace où la solitude choisie côtoie la convivialité et où le passé se mêle au présent.

Je suis assise en terrasse, le temps semble suspendu. Cette pause dans le tumulte de ma vie londonienne m’offre un rare moment de contemplation. Dans ma quête effrénée de productivité, un café à emporter dans une main, le casque sur les oreilles, complètement absorbée par mes pensées, aurais-je perdu cette capacité à simplement m’assoir en terrasse et contempler le monde pour ce qu’il est ?

La culture des terrasses à Paris, avec son lien indissociable à la vie artistique et intellectuelle, plonge ses racines dans l’histoire de la ville. D’abord apparue sous le règne de Louis XIV, cette culture s’épanouira véritablement avec les grands travaux d’Haussmann au XIXème siècle, qui redessineront le paysage urbain avec notamment de larges boulevards permettant l’étalement des cafés et des bistrots sur la rue. Au tournant du XXème siècle, la Belle Époque illumine Paris d’une aura de créativité et d’innovation. Les cafés et terrasses de la ville se muent en véritables salons à ciel ouvert, où écrivains, penseurs et artistes débattent des idées qui façonneront le monde moderne. Ces établissements deviennent les foyers brûlants de la culture et de l’intellectualisme. Des lieux comme Le Café de Flore et Les Deux Magots deviennent le symbole de cette effervescence,

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Concours:lagagnante

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Pendant que la société française continue d’évoluer, il est indéniable de dire que l’existence de l’universalisme dans un pays aussi multiculturel doit être examinée. Cette question soulève des enjeux quant à l’identité d’un citoyen dans la République. Afin d’explorer la complexité de ce sujet, il est impératif qu’on comprenne le concept du discours républicain français, qui fait allusion aux valeurs associées à la République française. La devise « Liberté, égalité et fraternité » décrit les piliers sur lesquels la nation se construit. Pourtant, il existe un quatrième principe qui fait partie de cette devise française : la laïcité. En tant qu’idées fondamentales de l’universalisme français, ces quatre notions englobent le sentiment que la citoyenneté devrait être fondée sur des valeurs partagées plutôt que sur des divergences culturelles. Toutefois, dans la France d’aujourd’hui, l’universalisme et l’acceptation de la différence sont incompatibles, car le concept de l’universalisme commence à passer outre l’importance de la diversité parmi les Français.

LaFrancenepeutplusêtre daltonienne

En entendant l’expression « Liberté, égalité et fraternité », on pense à la promotion de l’égalité entre tous : aux yeux de la loi, chaque citoyen français a les mêmes droits et devoirs. Au premier coup d’œil, cet adage semble entièrement positif, car cela encourage un manque de discrimination et confère un sentiment de solidarité. Cependant, il faut tenir compte du fait que lorsque la nationalité française est censée transcender toutes les autres facettes de l’identité, il ny a plus de place pour la religion ou l’origine ethnique.

À cause de l’universalisme, la population française insiste sur la laïcité (une dissociation totale entre l’État et la religion) pour préserver un vivre-ensemble neutre. Par conséquent, de nombreuses personnes se sentent incapables d’exprimer leurs croyances en public. Par exemple, le sentiment antireligieux répandu en France fait que les femmes musulmanes ne se sentent pas en sécurité lorsqu’elles portent le hijab en public, de peur d’être confrontées à une discrimination religieuse. Cela montre que l’objectif de l’universalisme (c’est-à-dire que tous les Français sont traités également) a parfois l’effet inverse, vu que les personnes religieuses sont empêchées de manifester leurs cultures.

Le daltonisme évident dans la société française se reflète dans les politiques publiques modernes du pays. Une loi adoptée en 1978 a interdit la collecte de données raciales, ce qui a entraîné l’absence de statistiques spécifiques sur l’ethnicité en France jusqu’à ce jour. En raison de cette absence d’information, il y a peu de transparence sur la prévalence de la discrimination en France, ce qui complexifie les changements bénéfiques pour les communautés minoritaires ethniques.

Même les célébrités, comme les footballeurs, ne sont pas à l’abri des coûts associés à l’universalisme. De nombreux joueurs français viennent de pays précédemment colonisés et ont ainsi été victimes de discrimination en faisant connaître une partie de leur identité qui n’était pas uniquement « française ». Par conséquent, l’universalisme français est en conflit avec les identités multinationales de beaucoup de ces joueurs (un exemple étant Paul Pogba, qui a été confronté à des critiques sur sa foi musulmane).

L’universalisme n’est pas intrinsèquement mauvais ; en fait, elle favorise la cohésion sociale. Cependant, cela peut conduire à la marginalisation des minorités. La France ne peut plus être daltonienne ; si le pays souhaite aborder les défis des minorités raciales et ethniques, la culture et la religion devront jouer un rôle plus important dans le discours républicain français.

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Concours:deuxièmeplace

« Liberté, égalité, fraternité » - Depuis la Révolution française, cette devise demeure un pilier essentiel de la République. Cependant, les avancements des droits de l’Homme et la diversité dans l’Hexagone nous font remettre en question l’importance de cette devise et même si nous devrions la remplacer avec une phrase plus pertinente pour le XXIème siècle.

À mon avis, la devise est la base des droits humains en France.

D’un côté, bien que ces trois mots soient devenus officiellement la devise de la République en 1848, la phrase et ses idées sont encore au cœur de la législation sur les droits de l’Homme en France et façonnent leurs réformes. À la suite de la Deuxième Guerre mondiale et des atrocités du Troisième Reich, la Constitution de 1946 de la IVe République, « proclame à nouveau que tout être humain sans distinction de race, de religion ni de croyance ». La Constitution renforce la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 qui reconnaît que « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». En plus, la DDHC garantit aux femmes « des droits égaux à ceux de l’homme », ainsi que des développements dans d’autres formes de droits humains comme la protection de l’action syndicale. Or, nous pouvons argumenter que les idées d’égalité et de liberté dans le triptyque, que constitue la devise nationale, continuent à façonner et assurer que les lois favorisent les citoyens français quelles que soient leurs différences.

Pourtant, malgré les différences entre les citoyens en France, la « citoyenneté », ou la démonstration des valeurs civiques françaises, renouvelle le triptyque, (notamment le concept de fraternité) en encourageant les Français à consacrer leur temps à aider autrui et s’engager dans d’autres formes de participation civique. Ainsi, le slogan reste important au XXIème siècle car cela ne joue pas uniquement un rôle-clé dans la préservation et l’amélioration des droits de l’Homme, mais aussi quotidiennement.

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Cependant, la devise « Liberté, égalité, fraternité » ne se concentre pas seulement sur les droits individuels, et bien qu’il y ait des lois contre des formes différentes de discrimination à cause de cela, le slogan n’empêche pas forcément tout. Ce qui peut avoir des conséquences mortelles. La mort de Nahel Merzouk, un jeune maghrébin victime de brutalité policière en juin 2023, nous montre que la devise n’est pas capable de répondre à certaines inégalités très présentes dans l’Hexagone, car ses principes sont universels et ne peuvent pas identifier certains problèmes sociaux. Il est aussi important de reconnaître que la devise a changé pendant la Deuxième Guerre mondiale passant de « Famille, travail, patrie » pour promouvoir le nationalisme à la devise actuelle « Liberté, égalité, fraternité ». Celle-ci est utilisée par les médias et les activistes pour sensibiliser le public français aux problèmes sociaux. Par exemple, la variante « Liberté, égalité, sororité » a été inventée par le Mouvement de libération des femmes, pendant les années 1970, montrant ainsi qu’un changement de devise n’est pas forcément impossible.

À mon avis, la devise est la base des droits humains en France. Cependant, pour qu’elle puisse être plus pertinente dans une France moderne et multiculturelle, de nouveaux principes auraient besoin d’être mis en place pour combattre les problèmes sociaux spécifiques auxquels la France fait face.

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Concours:troisièmeplace

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La devise nationale inventée pendant la Révolution résonne encore dans toutes les rues de France ; mais cela se mélange à une juxtaposition profonde et terrifiante des plus pauvres banlieues et de riches quartiers financiers. À l’avant-garde de cette lutte est la doctrine constitutionnelle de « laïcité » - une doctrine qui demande à un État sans religion de mener une population de plus en plus diverse. Si la France doit préserver son histoire et être juste envers chaque citoyen, la devise « Liberté, égalité, fraternité » doit être réévaluée en utilisant un nouveau contexte. La laïcité et l’universalisme ne sont pas des moyens efficaces de promouvoir un véritable changement, et il est temps d’introduire une acceptation radicale de l’islam, du christianisme et d’une myriade de croyances.

La France doit embrasser les idéaux

révolutionnaires qui ont créé la maxime « Liberté, égalité, fraternité »

Selon l’INSEE, 10 % de la population est musulmane dans les zones métropolitaines en France. Le fait est inévitable - la France moderne est celle où le hijab et le thobe sont aussi populaires dans les rues que Chanel et Christian Dior. Dans ce contexte, nous devons commencer à nous demander comment la liberté, l’égalité et la fraternité émergent au-delà des frontières culturelles et identitaires. La devise est, de par sa conception ou autrement, souvent utilisée comme un identifiant d’une identité clairement métropolitaineune profonde trahison du sens révolutionnaire original. Le dogme de la laïcité, qui cherchait noblement à supprimer toute influence indue, menace de surpasser les idéaux puissants de ces mêmes mots - la France doit embrasser les idéaux révolutionnaires qui ont créé la maxime « Liberté, égalité, fraternité », plutôt que simplement utiliser ces mots. Le zèle nationaliste ne peut exclure un zèle pour une France en évolution et en croissance.

Cela dit, l’affirmation n’est pas sans valeur. Malgré toute cette corruption, les idéaux de la devise sont absolument essentiels à la création d’une nouvelle législation. L’esprit de ces paroles est le même qu’en 1789 - l’injustice est intolérable, et le peuple est libre ; et en cela, nous sommes unis. Ce n’est qu’en reconnaissant la grandeur de la tradition française qu’une France naîtra qui remplira véritablement le mantra. Bien que s’accrocher aux devises nationalistes puisse saper l’universalisme, il serait déconseillé de rejeter complètement les excellentes valeurs présentées par ces maximes. En transformant un outil d’exclusion en une identité unifiée, l’Hexagone peut continuer à grandir en tant que nation fière et forte. Il est également important de reconnaître l’indépendance de diverses identités, langues et sous-sections de la société françaisel’unification sous cette maxime ne peut pas signifier la destruction des différences entre le breton, l’occitan et le français standard.

Par conséquent, l’affirmation originale à laquelle répond cet essai est défendable dans une certaine mesure. Il y a de véritables préoccupations et nuances auxquelles nous devons répondre concernant l’utilisation de l’expression « Liberté, égalité, fraternité ». Cependant, elle fournit également un excellent modèle à la société française pour consolider son modèle et répondre aux valeurs républicaines modernes, dans le respect de tous ses citoyens.

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emerciements

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Emma Bell

Emily Taylor-Davies

Freya Kinsey

Sophie Le Meur

Laurel Parish

Natasha Chaudhry

Saffron Pal

Iris Meunier

Marguerite Sautelle

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Valentin Perrin Élise Tendron

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Gaia Richard-Bergereau

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