ACTU'ELLE 29

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ACTU’ELLE ISSN:2337-1501

Société

Rencontre

1 forum mondial de la science sur le sol africain

Evasion

Ecoranga

Deza Nguembock piétine les préjugés sur le handicap

Écotourisme le Haut Atlas marocain

er

Vive le solaire !

Coup de cœur

© YZ

Boubacar Boris Diop

Mode

Sac & Style N°29 Avril 2016

DISTRIBUTION GRATUITE


édito

sommaire

Le premier trimestre de l’année 2016 s’achève dans le deuil et l’angoisse. Personne n’échappe à ce sentiment diffus de peur qui se distille au rythme des news… Comment garder un peu de légèreté, de douceur, et surtout, un brin de bonne humeur ? Prenons donc l’option de « décaler » un peu le regard, en faisant un pas de côté, tournons-nous vers celles et ceux qui regardent les étoiles, qui reflètent la lumière, qui partagent, connaissent la valeur de l’humain, savent être solidaires… C’est déjà chaque mois notre crédo, et face à l’actualité, on a même (un peu) forcé le trait. Nos pages sont autant de fenêtres ouvertes sur notre monde tel qu’il est, nos « made in Sénégal » favoris, et des rencontres qui ne manquent pas de nous conforter chaque fois dans le fait que l’espoir est dans l’Humain. Abominable et adorable humain… capable du pire et du meilleur. Nous, on veut garder le moral. Alors on a les yeux rivés et la plume attentive à tout sursaut bénéfique, à toute initiative louable, pour vous en informer. On cherche avec passion le détail dans le décor qui va donner de la joie, caresser l’œil, et donc l’âme, de quelques harmonies délicates. Ce petit goût qui va rendre le repas inoubliable ? Ne cherchez pas loin, il est là, dans nos recettes. Notre souhait, très sincèrement, est de vous offrir une agréable pause, en vous emmenant avec le même entrain faire une balade dans les montagnes marocaines, prendre du recul sur les mécanismes du racisme en Europe, espérer que l’espoir de la science soit africain, connaître mieux les vertus de nos arbres, savoir quelles sont les dernières tendances mode… La féminité se définit souvent comme une sorte d’art de rendre les choses, les endroits, les physiques, attrayants, attirants, originaux. C’est un attribut qui sonne comme un compliment, résonne d’un cliquetis cristallin. C’est notre ligne de mire, notre mètre-étalon, notre repère. Fémininement consciente de ce monde, mais jamais découragée. Vous-même savez ! Bien Actu’ellement vôtre Laure Malécot Rédactrice en chef

Photo de couverture : © YZ


Avril 2016

n°29

Société 12 1 forum mondial de la science sur le sol africain 14 Quand les valeurs de l’Europe se dissolvent dans la peur 16 Deza Nguembock piétine les préjugés sur le handicap 20 Boubacar Boris Diop, pour une Littérature wolof à la conquête du monde er

Beauté 28 Être belle avec soin 30 Soins du visage

Santé & bien-être 24 L’endométriose, maladie féminine méconnue 25 Recettes Natur'elle 26 Actu Sport 27 Dieynaba Bah, championne de natation Initiatives citoyennes Dialogue islamo-chrétien au Sénégal 6 Des enfants, des graines et des arbres 7 Eco'ranga Vive le solaire ! 10

Edito

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Brèves

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Carnet d’adresses

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Divers Brèves technologiques 23 Petite touche d’Orient 44 Recettes du chef 46 Horoscope 61

Mode 32 Sacs d’Amazones 34 Shoothing 40 En avril, ne te découvre pas d’un fil ! 42 Célébrez en couleurs la fête de l'indépendance

Culture 2 livres, 1 film, 1 disque 56 Hope, histoire d'amour et d'endurance 57 Agenda 58

Évasion 48 Écotourisme dans le Haut Atlas marocain 51 Astuces voyageurs 52 Balade détente à Mboro 54 Roman : Bande de filles


Sénégal : Référendum du 20 mars

© Maissambaye

Le « oui » à la nouvelle constitution l’a emporté avec 62,70% des votants, mais seulement 38% de la population a voté. Désormais, les élections présidentielles auront lieu tous les cinq ans et le mandat ne sera renouvelable que deux fois.

© Barry Pousman/ NY

BREVES

L’UNIVERSITé GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS CéLèBRE OFFICIELLEMENT SES 25 ANS Du 20 au 22 avril : Forum de l’Emploi et de l’Entrepreneuriat (labellisé). 21 avril : conférence sur les secteurs stratégiques de l’émergence du Sénégal animée par quatre personnalités du secteur public et du secteur privé national, et cérémonie de célébration de l’Excellence et de la Reconnaissance. 22 avril : leçon inaugurale de Son Excellence Macky SALL, Président de la République du Sénégal, sur « L’Université et la production des ressources humaines nécessaires à l’émergence ».

LA MENDICITé DES ENFANTS INTERDITE dans le quartier de Médina, Dakar. Ce 3 mars, au cours de la journée commémorative du décès de neuf talibés dans un incendie, le maire de la Médina, Bamba Fall a déclaré : «Il est interdit, dans le périmètre communal de la Médina, la mendicité, la maltraitance, et l’exploitation des enfants», et «Les daaras qui ne répondent pas aux normes sécuritaires et sanitaires en vigueur seront sommés de fermer», a-t-il déclaré. Il a aussi indiqué que toute création de nouveaux daaras fera désormais l’objet d’étude, suivie d’autorisation de la commune, après vérification de toutes les conditions préalables.

23 avril: panel avec l’actuel et les anciens Recteurs, suivi du Panel des Alumni et du Mentorat. 24 avril: 24 HEURES D’UNIVERSITÉ CITOYENNE consacrées à des travaux collectifs de l’UGB avec les habitants des villages environnants.

LE VIOL RECONNU CRIME CONTRE L’HUMANITé En reconnaissant coupable de crimes contre l'humanité, ce 21 mars, le sénateur et ancien vice-président de la République démocratique du Congo Jean-Pierre Bemba, la Cour pénale internationale de La Haye a implicitement admis que le viol utilisé comme arme de guerre relevait de cette accusation. Ce qui est une première. 4

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LA 4E éDITION DU SIES, SALON INTERNATIONAL DE L’EMBALLAGE AU SéNéGAL Elle se tiendra du 9 au 12 avril, destinée aux professionnels, d’envergure internationale, organisée chaque deux ans. Elle aura lieu au CICES, Centre International du Commerce extérieur du Sénégal, à Dakar. L’occasion de se renseigner sur le développement d’emballage plus écoresponsable !


© Wikimédia My love is love

BREVES

L’Afrique, continent le plus touché par les attentats Depuis janvier 2015, les attentats commis par des organisations terroristes islamistes ont touché plus d'une vingtaine de pays en Europe, Asie et Afrique. C'est en Afrique que l'on trouve le plus grand nombre d'attaques et de victimes, principalement au Nigéria, au Cameroun et au Tchad, où se s'est concentrée la majorité des attentats. L'Afrique de l'Ouest, de l'Est et le Maghreb sont aussi atteints comme la Libye, l'Egypte, la Côte d'Ivoire, le Mali, la Somalie et le Kenya. En Europe, la France compte le plus de victimes, et la Belgique est aussi visée. Au Moyen-Orient, les talibans sont toujours actifs. Au Pakistan, le dernier attentat de ce 27 mars, dans un parc d’attraction à Lahore, a fait plus de 72 morts, et au moins 340 blessés, très majoritairement des femmes et des enfants. Les cibles des 41 attentats répertoriés sur cette carte sont dans la grande majorité des civils, et certains ont eu lieu dans des mosquées, le vendredi, jour de prière.

BEYONCE AU TOP ! La Formation World Tour de Beyonce pourrait être la tournée la plus lucrative de 2016. Elle remplit des stades immenses à travers le monde et s'apprête à dévoiler son sixième album studio en avril 2016, en même temps que celui de Britney Spears selon son agent.

SIMONE GBAGBO SERA JUGéE LE 25 AVRIL, à ABIDJAN...

© Daniel Case

... pour crimes contre l'Humanité en raison de son rôle dans les violences qui firent quelque 3.000 morts lors de la guerre civile en 2011. L’épouse de l’ancien président ivoirien, que la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye souhaite voir comparaître devant elle, ce que la Côte d’Ivoire refuse, a déjà été condamnée il y a un an à vingt ans de prison pour trouble à la paix sociale, organisation de bandes armées et infraction à la sécurité de l'État.

PéNURIE DE FEMMES EN CHINE La Chine, qui vient de mettre fin officiellement à 35 ans de politique de l’enfant unique, manque de femmes. Selon un reportage diffusé sur la chaîne franco-allemande Arte, un jeune Chinois sur cinq sera incapable de se trouver une épouse d’ici cinq ans, et compte un surplus de 30 à 40 millions d'hommes. Dans certaines régions apparaît un monde sans femmes : les “villages de célibataires”. Les rares filles ont déserté pour chercher un mari riche à la ville. Les hommes qui veulent se marier partent vers d’autres régions, d’autres pays. Certains « achètent » des femmes, d’autres en kidnappent, un véritable trafic s’est créé. - n°29 avril 2016

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Initiatives citoyennes

Made in Sénégal

Le dialogue islamo-chrétien au Sénégal

Mali, Nigéria, Côte d’Ivoire, France, Belgique… Le monde actuel est de plus en plus la proie d’actes terroristes sous un prétexte religieux. Il est important dans ce contexte de rappeler que le Sénégal est aujourd’hui un des pays d’Afrique où différentes confessions religieuses vivent en harmonie. Cette cohabitation pacifique entre les communautés musulmane et chrétienne est une richesse inestimable et source de stabilité pour notre pays. Chrétiens et musulmans ont des traditions bien ancrées au Sénégal. Les fêtes par exemple sont de vrais moments de cohésion sociale. Un exemple concret est Pâques. Durant cette fête, les chrétiens préparent entre autres un plat savoureux dénommé ngalakh, mets à base de mil, pâte d’arachide et pain de singe (bouye). Celui-ci est ensuite partagé avec les amis, voisins musulmans qui chaque année, attendent avec impatience leur « dotation ». De la même manière, durant les fêtes musulmanes telles que la Tabaski et la Korité, musulmans ne manquent pas d’offrir de la viande ou de convier leurs amis chrétiens à partager leurs repas de fête. Dans les écoles, les élèves musulmans sont souvent plus nombreux dans certains établissements catholiques. Au sein des foyers, il n’est pas rare de retrouver dans une même famille des pratiquants des deux religions, les enfants étant issus de mère chrétienne et de père musulman. Des noms composés tels que Niania Marie, Fatou Isabelle ne sont guère rares. 6

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Un évènement tel que le fanal à Saint-Louis existe depuis le VXIIIe siècle et se déroulait chaque année la veille de Noël. À l’origine, il s’agissait d’une parade des signares chrétiennes qui se rendaient à la messe de minuit. Ces dernières parées et accompagnées de leur personnel de maison passaient dans les rues de l’île en une lente procession. Aujourd’hui, cet évènement s’est transformé en carnaval qui se déroule sur plusieurs jours sur l’île et aux alentours et toutes les communautés y prennent part. Nous nous rappelons également cette photo qui a circulé sur la toile et qui montre un marchand ambulant sénégalais habillé en Père Noël en train de faire sa prière musulmane. Une image forte avec un message fort. Nous sommes tous des Sénégalais qui partageons les mêmes réalités au quotidien. Le combat pour la cohésion sociale incombe à tous. Cette tolérance et cette unicité, nombreux sont les pays qui nous l’envient, préservons-la jalousement. Nous en profitons pour vous souhaiter une bonne fête de l’Indépendance. Le 4 avril est une occasion de célébrer l’accession de notre pays à l’indépendance, mais également de nous engager : au-delà du défilé à suivre en famille, pensons à organiser des activités dans nos communautés qui contribueront à faire de nous de plus grands patriotes. Bonne fête ! Texte de Rokhaya Solange NDIR


Initiatives citoyennes

Des enfants, des graines et des arbres

Classes vertes à Mboro

Entre les 15 et 18 mars derniers, deux classes de CP de l’École Jeanne d’Arc de Dakar, d’une vingtaine d’élèves chacune, sont parties en classe verte à la pépinière de l’association Brigades Vertes, à Mboro, dans la région des Niayes, près de Thiès. Les membres de cette association franco-sénégalaise, depuis sa création il y a plus de 10 ans, ont planté plus de 10 000 arbres au Sénégal. Dès leur arrivée à la pépinière des Brigades Vertes, les enfants apprennent à reconnaître diverses graines, principalement d’arbres, et le fonctionnement de germination leur est expliqué.

L’un des crédos des bénévoles des Brigades Vertes est la sensibilisation auprès des écoles, que ce soit en plantant des arbres fruitiers dans les cours, avec le concours des élèves, ou, comme pendant ces classes vertes, faire découvrir la pépinière de Mboro où ces passionnés des arbres font pousser même des végétaux inhabituels sous nos latitudes. Ici, on expérimente, et on aime partager sa passion. Avant toute chose, il convient d’aller saluer la mascotte, l’âne Dagobert, sur le dos duquel les enfants ont même le droit de monter pour faire un petit tour, et qu’ils vont chacun leur tour régaler d’une feuille de flamboyant.

Le groupe est ensuite divisé en deux. L’un visite la pépinière où toutes les espèces présentes sont soigneusement étiquetées. Il leur est expliqué le fonctionnement du puits, qu’ils expérimentent, et du système d’irrigation des arbres. L’eau puisée est versée dans un bassin attenant qui arrose le terrain. Une noix de coco baigne dans ce petit bassin, pointant une belle racine et des feuilles, ce qui intrigue les enfants qui voient ainsi bien clairement le chemin de la graine à la plante. Un peu plus loin, le long de la rangée d’eucalyptus, il leur est montré que les feuilles de cet arbre odorant, brûlées, sont un puissant anti-moustique. - n°29 avril 2016

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Étonnés, ils prennent conscience de l’utilité d’éléments naturels qu’ils ne soupçonnaient pas.

sur une courte distance, ils atteignent un immense baobab creux, à l’intérieur duquel ils sont invités à entrer. Une voix

Pendant ce temps, l’autre groupe expérimente le semis, dans des gobelets dans lesquels ils ont précédemment bu, ce qui leur fait bien comprendre le principe de la récupération. Premièrement, ils doivent bien humidifier la terre, puis semer les graines, ici de tomates, les recouvrir d’une mince couche de terre, et enfin percer un trou au fond du gobelet, pour que les racines soient aérées et la terre bien drainée. À ce stade, la plupart étant de vrais petits citadins, le rapport à la terre est hésitant, on court se laver vite les mains et on grimace en criant que la terre, c’est sale… Après toutes ces émotions, ils rentrent au campement pour vivre pour beaucoup la première nuit hors de leur famille.

mystérieuse les appelle depuis le ventre du baobab, et les petits aventuriers prennent leur courage à deux mains pour y pénétrer. Ils sont récompensés par un petit paquet de gâteaux que leur donne un personnage étrange assis dans l’obscurité. Une fois tous ressortis, ils découvriront à leur grand soulagement que ce n’est qu’une des bénévoles, déguisée, et pas la voix de Mr le Baobab ! Mais l’aventure n’est pas finie ! L’équipe des Brigades vertes, qui allie volontiers amusement et pédagogie efficace, les invite à grimper dans le baobab, et à traverser le tronc immense. La fierté qui se lit sur leur visage, d’avoir traversé ces petites épreuves fait plaisir à voir !

Le lendemain, retour à la pépinière, mais cette fois pour une balade découverte des baobabs géants de la région, par un moyen inédit pour les plupart d’entre eux, une charrette ! Après un jeu de piste facile à travers la savane,

Les aventuriers en herbe reviennent ensuite à la pépinière, où, pour clôturer leur séjour et marquer leur passage, vont planter des arbrisseaux en pleine terre. Ce qui n’est pas si simple qu’on pourrait le croire : il va falloir bien mouiller la

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Des enfants, des graines et des arbres

terre avant de creuser, puis enlever la gaine de l’arbrisseau, avant de le plonger dans le trou rempli d’eau que l’on va ensuite recouvrir de terre. À ce stade, pour ces petits citadins affranchis maintenant à l’art aux rudiments du jardinage, la terre n’est plus sale du tout ! Ils vont rentrer à Dakar avec leur semis de tomates, dont ils prendront soin en classe. On imagine leur bonheur de manger un jour une tomate plantée ce jour-là !

Ces moments d’exception deviendront les souvenirs, forgeront ces femmes et ces hommes de demain. Non seulement conscients des beautés que recèle leur environnement, et ayant découvert qu’ils peuvent planter des arbres facilement, pour les regarder grandir, ils se sont découverts courageux, on travaillé en groupe, se sont enrichis de nouvelles sensations et émotions. Avant de prendre la route du retour, pendant le « débriefing » avec leur institutrice, Michèle Gardner-Smith, les enfants ont dit avoir vraiment aimé, avoir eu peur dans le baobab (!), et surtout, avoir appris à planter des arbres, à les protéger et à les nourrir… L’un d’eux a, avec raison, souligné que « c’est important de savoir planter des graines, sinon on pourrait mourir parce qu’on ne pourra plus respirer ». La vérité sort de la bouche des enfants ! Faisant un petit sondage auprès de nos petits citadins, il est apparu que sur 20 élèves, 9 avaient déjà été dans des champs, et 10 savaient déjà planter, en l'ayant appris à l’école ou à la maison. La petite bande d’aventuriers désormais aguerris a rejoint Dakar le cœur serré, car, bien qu’ayant, pour la première fois de leur vie, été séparés de leur famille deux jours, et une nuit, ils seraient bien restés quelques jours de plus ! Les accompagnateurs (sept personnes au total) étaient tout aussi ravis de leur séjour, instructif et fort agréable. Cette expérience a été initiée déjà avec d’autres écoles, et, comme le souhaite l’institutrice de la classe avec laquelle nous étions pour ce reportage, Michèle Gardner-Smith, il serait bien qu’elle soit étendue, et élargie à d’autres niveaux scolaires. Que ces enfants viennent dans quelques années voir comme l’arbre qu’ils ont planté a grandi ne peut qu’avoir un impact bénéfique sur la manière dont ils respecteront l’environnement. C’est ainsi que se construit le futur, en apprenant à des enfants à planter des graines et des arbres… Texte et photos Laure Malécot

//////// BREVES MOUSSOUKORO DIOP DISTINGUÉE PAR L'ASSOCIATION JEADER

La blogueuse et web activiste Moussoukoro Diop (cf. Actu’elle n°24/octobre 2015) a été lauréate en mars dernier pour son parcours exceptionnel et ses efforts pour voir plus de femmes entrepreneures dans le monde des TIC au Sénégal. Choisie comme JIGEENINDEER, Moussoukoro Diop est une vraie militante du Web, Digital Manager et Entrepreneure, membre du réseau des blogueurs du Sénégal. En mars 2015, elle a été élue parmi les femmes digitales de l'année. Dans le Forbes Afrique du mois de juin 2015, elle a été citée comme une des rares femmes d'Afrique de l'Ouest à innover dans le domaine du digital. Activiste, elle a participé à l'organisation du 1er forum Africtivistes à Dakar, à plusieurs combats au Sénégal comme le 23 juin, "Wade dégage", "Non au Mur", SenStopEbola, AfricaSaysNo, BringBackOurgirls, scolarisation des jeunes filles, lutte contre les maltraitances subies par les femmes, meilleure formation des femmes sur les réseaux sociaux, meilleure implication des femmes dans les TICs. Elle est aussi initiatrice de #JigeenuSenegal pour le Réseau des blogueurs du Sénégal, en hommage aux femmes anonymes qui se battent chaque jour...

LA PARTIE SÉNÉGALAISE DE LA GRANDE MURAILLE VERTE EST RÉALISÉE A 30 %...

...selon le colonel Pape Wally Guèye, directeur de l’Agence nationale de la GMV, un programme de régénération forestière qui traverse onze pays du Sahel, dont le Sénégal. Depuis 2008, le Sénégal a réalisé une partie de la muraille verte, contre l’avancement du désert, d’environ 150 km de long allant de Mbar Toubab à Louguéré Thioly, soit 545 km.

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Ecoranga

VIVE LE SOLAIRE ! L’électricité, comme on se le rappelle bien pendant les coupures, nous est vitale. Mais produire de l’électricité pour la demande grandissante de tous ces humains assoiffés de technologie n’est pas chose facile. Le solaire est tout indiqué dans nos contrées où le taux d’ensoleillement est exceptionnel. Pourquoi ne pas en profiter ? ECO’GESTE On collectionne toutes sortes de chargeurs, de lampes solaires, ainsi en cas de coupure on ne sera pas pris au dépourvu… Et on utilise les énergies renouvelables. Pratique et écolo, le top !

LE PROTOTYPE DU PREMIER BUS SOLAIRE CONÇU SUR LE CONTINENT AFRICAIN

ECO’NEWS LA PLUS GRANDE CENTRALE SOLAIRE DE L'AFRIQUE DE L'OUEST SERA SÉNÉGALAISE Synergy PV SA a lancé le vendredi 4 mars, la construction de la centrale solaire photovoltaïque à Santhiou Mékhé dans la région de Thiès (70 km de Dakar). La cérémonie de pose de première pierre a était présidée par le directeur de cabinet du ministre de l’Énergie et du Développement des Énergies renouvelables, Mor Mbaye, en présence de l’ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Félix Pagayon. Plus grande centrale solaire de l’Afrique de l’Ouest avec une capacité de 30MW pour un coût de 27 milliards de FCFA, son financement est mobilisé par PROPARCO et les actionnaires. L’inauguration de la centrale solaire est prévue pour le mois de décembre 2016.

Pas si loin du soleil qu’il n’y paraît, pour quoi ne pas opter pour le covoiturage ? On réduit les gaz à effet de serre, on sympathise, on rencontre, et on économise. Une affaire ! 10

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Nommé Kayoola, il a été présenté en Ouganda par son promoteur Kiira Motors. Ce bus de 35 places destiné au transport urbain, doté de batterie, peut être chargé par des panneaux solaires et pourrait parcourir jusqu’à 80 km sans rechargement. L’ensoleillement des 13 pays équatoriaux (environ 8 heures par jour) pourrait constituer un argument fort pour sa commercialisation dans des pays tels que la Chine, l’Afrique du Sud ou le Japon. Produit en masse, le bus coûtera 58 000 $ soit près de 35 millions de FCFA. A noter que Kiira Motors est un projet démarré en 2007 par l’université de Makerere, par ailleurs actionnaire de la compagnie.

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Société

National

Les femmes à l’honneur 1er forum mondial de la science sur le sol africain Le rassemblement mondial Next Einstein Forum, qui s’est tenu du 8 au 11 mars dernier, au Centre international de conférences Abdou Diouf à Dakar, a commencé par un appel pour accélérer le développement orienté vers la science en Afrique. La contribution des femmes dans les secteurs scientifiques a été soulignée. Présidée par Thierry Zomahoun, PDG de l'African Institute for Mathematical Sciences (Institut africain des sciences mathématiques, AIMS), cette coalition sans précédent de dirigeants africains et scientifiques du monde entier a lancé un appel conjoint à l'action pour l'augmentation des investissements et du soutien pour le STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) en Afrique. Les dignitaires présents au cours de la journée d'ouverture étaient le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, le Président de la République du Rwanda, Paul Kagamé, et plusieurs ministres de la science, de la technologie et de l'éducation, venant d'Éthiopie, du Maroc, du Cameroun et du Nigeria. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a partagé des remarques écrites, dont ces mots : « La science est un multiplicateur de force pour faire avancer les progrès dans tous les objectifs de développement durable. Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons cultiver, soutenir et exploiter toute la puissance des sciences comme une force pour un développement plus inclusif et durable. Nous en avons particulièrement besoin pour l'Afrique afin de soutenir les droits, la dignité, la créativité et l'innovation pour tous les Africains et de renforcer les bases des progrès en Afrique ». Cette rencontre était une « plate-forme de développement des talents africains afin que le continent retrouve ses racines de berceau de l¹innovation », selon S. E. Macky Sall, qui a précisé que « L'Afrique, et le Sénégal, ont une histoire scientifique riche et nous créons une « cité du savoir », qui est la preuve de notre détermination à investir dans l'éducation de nos jeunes. La science doit améliorer notre société. Je veux saluer tout spécialement nos femmes scientifiques parce qu’un avenir sans diversité ne serait pas représentatif de notre société. L'accent mis sur l'éducation des femmes et des filles et le soutien aux STIM sont au cœur de notre politique. Ensemble, nous devons relever le défi de produire le prochain Einstein africain, qu'il soit un homme ou une femme. » Pendant trois jours, le NEF Global Gathering a accueilli plus de 800 scientifiques et industriels, décideurs, dirigeants d'entreprise et leaders de la société civile. Ils se sont engagés à construire un solide écosystème STIM à travers le continent. Il a été 12

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souligné que le manque d'investissement dans les secteurs scientifiques freine la croissance africaine. Le continent ne contribue qu'à 1 pour cent des résultats de recherche internationaux tout en perdant 35 pour cent de l'aide (c'est-àdire 4 milliards USD) annuelle qui est attribuée à des emplois d'expatriés travaillant dans le secteur STEM. Une initiative de l'AIMS en partenariat avec le Robert Bosch Stiftung ainsi que la mission du NEF est de combler le manque en STIM et de former à ces disciplines une nouvelle génération. En l'honneur de la Journée internationale de la femme, le NEF Global Gathering a organisé un panel de discussion dénommé « Driving the Agenda for African Women in STIM » (Déterminer des priorités pour les femmes africaines dans le STIM) autour des progrès réalisés à ce jour, dans ces domaines, pour la promotion des femmes africaines. Les femmes représentent 40% de la classe inaugurale NEF Fellow (confrères NEF). Le panel était constitué de femmes leaders et influentes dans la science, dont France Cordova, directrice de l’US National Science Foundation (fondation nationale des sciences américaine), Aminata Sall Diallo, professeur et conseillère spéciale au Ministry of Higher Educaion and Research (ministère de l'Éducation supérieure et de la Recherche) et Son Excellence Naledi Pandor, la ministre de la Science de la technologie en Afrique du Sud. Lors de ce forum, 15 des scientifiques les meilleurs et les plus brillants en Afrique ont été rigoureusement sélectionnés pour leurs contributions révolutionnaires à la science : Alta Schutte, Afrique du Sud - Evelyn Gitau, Kenya Wilfred Ndifon, Cameroun - Tolu Oni, Nigeria Assane Gueye, Sénégal - Axel Ngonga-Nomo, Cameroun Joseph Ben Geloun, Sénégal - Ghada Bassioni, Egypte Sherien Elagroudy, Egypte - Noble Banadda,Ouganda Mohlopheni Jackson Marakalala, Afrique du Sud Hallowed Olaoluwa, Nigeria/République centrafricaine Kommunist Weldemariam, Ethiopie Amanda Weltman, Afrique du Sud Mouhamed Moustapha Fall, Sénégal Source Next Einstein Forum


Publi-reportage

Connaissez-vous les sushis ?

Le sushi prononcé souchi est un plat emblématique venu du Japon. Les sushis sont apparus au Vème siècle après J-C, l'histoire la plus répandue raconte que ceux-ci on été apportés par des moines bouddhistes, qui revenaient de Chine. Le sushi est une préparation crue réalisée à base de riz, il en existe différentes variétés les makis, nigiri, sashimi et bien d'autres. Ils doivent être dégustés avec trois condiments afin d'y apporter saveur et authenticité ; la sauce soja, le wasabi (sorte de moutarde japonaise) et du gingembre mariné.

Le sushi depuis toujours véhicule une image très saine et on lui prête de nombreuses vertus diététiques : vitamines et calcium des feuilles d'algues nori, propriétés antiseptiques du vinaigre de riz et du gingembre mariné, ainsi que vitamine B1 du riz alliée à une richesse en phosphore. En tout premier lieu ce sont les stars hollywoodiennes, plus particulièrement les femmes, qui se sont intéressées aux sushis pour ses vertus minceur. Aujourd'hui, le sushi est un véritable phénomène mondial qui commence à trouver ses marques en Afrique de l'Ouest. UNE FRANCHISE AUX EXIGENCES INTERNATIONALES Esprit sushi compte plus de 350 partenaires à travers le monde. Première franchise de sushi en Afrique de l'Ouest et présent à Dakar depuis 2014 en plein cœur de la capitale, Esprit Sushi à été le PREMIER À DÉMOCRATISER LE SUSHI et rendre accessible ce produit longtemps réservé à une certaine élite sociale. Chez Esprit Sushi, la qualité est la priorité et les produits utilisés sont soumis à des normes hygiéniques européennes extrêmement strictes. Franchir la porte du restaurant Esprit Sushi, c'est la garantie d'un dépaysement total où recettes traditionnelles

et associations étonnantes se rencontrent pour un moment gourmand unique. Des créations uniques et sans cesse renouvelées alliant alchimie, innovation et originalité sont développées dans notre laboratoire de saveurs afin de proposer aux clients des nouveautés au cœur des tendances. Que ce soit sur place pour profiter du cadre moderne et agréable de nos restaurants ou à emporter pour savourer leurs délicieuses créations à la maison. Esprit Sushi vous fera vivre l'expérience unique du véritable sushi Japonais. Profitez tous les midis de différents menus adaptés à chacune de vos envies avec des assortiments de maki, de soupe miso, de california, de brochettes, de gyozas et de nombreuses autres tentations. Pour vos soirées vous pourrez apprécier un large choix de "bentos", allant de 12 à 32 pièces ainsi que la "Box" avec son assortiment de 54 pièces à partager entre amis ou en famille. N'oubliez pas tout est bon dans le sushi ! SUSHISEMENT VÔTRE Rue Malenfant - Tél : +221 33 821 70 00


Société Quand les valeurs de l’Europe se dissolvent dans la peur Les attentats se multiplient, touchent tous les continents, tandis que les guerres font rage au Moyen Orient et sur le continent africain. L’insécurité est devenue un phénomène mondial. Aux foules de migrants chassés de leur pays par des guerres dont les enjeux les dépassent, l’Europe peine à se coordonner sur la marche à suivre. Fondée, en 1957, sur des idéaux et valeurs humanistes aux lendemains de la Seconde Guerre Mondiale, cette union économique d’aujourd’hui vingt-huit pays est divisée, et gangrénée par une extrême-droite virulente, raciste et souvent violente. Pour répondre à la peur collective générée par les attentats, les pays touchés, en renforçant la sécurité, restreignent du même coup les droits des citoyens.

Vos droits sont en danger : ils sont traités avec un mépris total par un grand nombre d’États, dans le monde entier. (…) Des millions de personnes subissent d’immenses souffrances aux mains des États et des groupes armés, tandis que, dans une démarche sans vergogne, des gouvernements veulent faire passer la protection des droits humains pour une menace contre la sécurité, la loi et l’ordre, ou les “valeurs” nationales. Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International

D’après le dernier rapport d’Amnesty International, les droits humains sont en danger, principalement en Chine et en Russie, ainsi qu’en France, de par les nouvelles lois contre le terrorisme, le renseignement et l’état d’urgence, la surveillance généralisée, la gestion du camp de Calais. La hausse du racisme et de l’intolérance est aussi signalée dans l’hexagone par le rapport de la Commission européenne de mars dernier, sur la période de 2010 à mi-2015 (discours et infractions racistes, sous-évalués par les autorités). Amnesty International pointe d’autres pays européens comme l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Suisse… Il semble que l’on aie affaire à des réactions en chaîne, parfois directement liées entre elles, comme le 22 mars dernier, à Bruxelles, quand, au soir même des attentats, la plus grande mosquée de Madrid a été attaquée par un groupe radical de militants 14

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d’extrême droite espagnole du collectif islamophobe Hogar Social Madrid. Le malaise palpable, est insupportable pour les musulmans qui doivent faire face à des amalgames sordides. Le racisme, hier honteux, s’affirme maintenant haut et fort, sans complexe, s’invite dans les débats publics, fait partie du quotidien, alors que le mot même est vide de sens. Il n’existe pas de différenciation de race, scientifiquement, dans l’espèce humaine. Pourtant, les discours racistes, populistes, voir même néonazis et néo-fascistes, trouvent écho, comme l’ont montré les élections européennes de juin 2014, depuis laquelle l’extrême droite siège au parlement avec 174 députés sur 751, soit 23%, près d’un quart, ce qui concerne une douzaine de pays, soit la moitié. Le cas de la France, où le Front national a obtenu 25 % des suffrages, donc une vingtaine de députés, est inédit au parlement européen. S’y ajoutent quelques néonazis pour l’Allemagne, le NPD, avec cinq postes, et la Grèce, l’Aube dorée (devenu 3ème parti du pays), deux sièges, des néo-fascistes pour l’Italie, avec cinq députés de la Ligue du nord, entre autres… Depuis, on constate le développement, surtout ce dernier semestre, de l’extrême droite européenne, en commençant par l’Autriche, où, en juin 2015, le parti (FPÖ), fondé par d’anciens nazis, a intégré le gouvernement par alliance avec la gauche (!). En août, un sondage en Suède montrait que l'extrême droite était en tête des formations politiques (25% des voix).


En octobre, le parti d'extrême droite suisse Union démocratique du centre (UDC), 1ère formation politique, représentait près du tiers du parlement national, tandis qu’Andrzej Duda du parti Droit et justice, devenait Président de la République de Pologne. En février 2016, la droite croate intégrait au gouvernement un récent mouvement extrémiste. Et pour conclure, ce mois de mars a été marqué par la victoire, en Allemagne, d’Alternative pour l'Allemagne (extrême droite), face au parti d'Angela Merkel avec de 10% à 23% des voix lors des trois scrutins pour les parlements régionaux. Tous ces partis, nationalistes, prônent la fermeture des frontières, ce qui se passe, progressivement, même à l’intérieur de l’espace Shengen, comme, rien qu’au mois de mars, entre la Belgique et la France, la Grèce et la Turquie… Tandis qu’Angela Merkel, prônant l’ouverture, perd des électeurs, le Premier ministre hongrois ultranationaliste, en place depuis 2010, Viktor Orban, proclame, sans honte, qu’il considère que « les terroristes sont tous, fondamentalement, des migrants ». Cet amalgame n’est pas l’apanage du premier ministre hongrois, comme le montre le fait qu’au lendemain des attentats de Bruxelles du 22 mars, le gouvernement polonais annonçait ne plus accueillir les réfugiés selon le quota qui avait été convenu avec l’Union Européenne. Le droit d’asile, un des fondements de la communauté européenne, est clairement remis en cause, et aucune politique commune ne semble pouvoir être définie. Manifestement, la bête immonde qui se nourrit du racisme et se délecte des colères, peurs et frustrations, qu’ont combattus les pays européens avant de s’unir, pourrait bien renaître sous ses yeux, en son sein, et poser une chape de plomb sur ses rapports au reste du monde. Pour rappel, « Les valeurs fondatrices de l'Union européenne sont dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, État de droit et respect des droits de l'Homme » (cf art. I-2 du traité constitutionnel). Le contexte mondial n’est pas bien plus brillant, comme l’a rappelé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, ce 21

mars, lors de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. Célébrée en mémoire des événement de Sharpeville, en Afrique du Sud (à cette date, en 1960, la police tuait 69 manifestants pacifiques), cette journée est censée appeler la communauté internationale à redoubler d'efforts pour éliminer toutes formes de discrimination raciale. Ban Ki-moon a signalé être «profondément troublé par la montée de l'intolérance, des opinions racistes et de la violence motivée par la haine, à travers le monde. (…) Le profilage racial et la violence contre certaines communautés sont en hausse. (…) Les difficultés économiques et l'opportunisme politique sont responsables d'une hostilité accrue contre les minorités, ces facteurs contribuent directement aux attaques et violences à l'encontre des réfugiés et des migrants, en particulier contre les musulmans. (…) Tout cela ne fait qu'augmenter le risque de fracture de la société, d'instabilité et de conflit. (…) ». « Nous devons dénoncer l'antisémitisme, l'islamophobie et d'autres formes de haine », a-t-il conclu. La vieille recette nationaliste-populiste qui consiste à pousser les citoyens à faire « porter le chapeau » sur plus démuni que soit, à baser sa propagande sur la peur de la différence, les amalgames stupides, se heurte bien heureusement à la résistance active de certains citoyens, comme l’ont montré les canadiens rejetant avec virulence la présidente du Front national français lors de sa visite en mars dernier, à Montréal, venue, entre autre, leur recommander de cesser d’accueillir des migrants. La résistance, c’est aussi toutes ces personnes de bonne volonté qui secourent les migrants, leur apportent des soins, de la nourriture, et un peu d’attention, et chaque être humain qui ne se laisse pas habiter par la haine et la violence. Et c’est là que nous pouvons choisir de porter notre attention, pour, au lieu d’avoir peur, espérer plutôt. Car, finalement, pour contrer la vague noire qui recouvre l’Europe et menace le reste du monde, l’action des citoyens, dans la générosité et l’empathie, concertée ou individuelle, ne serait-elle pas plus efficace que la politique ? A ce stade, rien que simplement prôner la pluralité culturelle, l’ouverture au monde, devient un engagement fort, pratiquement un acte politique. Ce qui est assez ironique, à l’ère du World Wide Web… Texte de Laure Malécot

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© Œuvre de l’artiste Bansky / Photo Duncan Hull

International


© Hervé Breuil

Deza Nguembock Piétine les préjugés sur le handicap La fondatrice et directrice de E&H LAB, agence de conseil en communication et relations publiques, spécialisée sur la diversité et le handicap, conçoit et met en œuvre des stratégies de communication externe et interne basées sur le concept artistique "Esthétique & Handicap" pour faire évoluer les regards sur le handicap entre autres. Elle était de passage à Dakar le 27 février dernier, pour une rencontre qui a donné le coup d’envoi à une démarche médiatique visant à faire évoluer les mentalités. 16

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A la rencontre de Deza Nguembock est née dans le centre du Cameroun, à Otélé. Elle a quatre ans quand une crise de palu la plonge dans le coma un soir à Eséka, une petite ville située entre Douala et Yaoundé, où elle vivait. Elle restera plus de trois ans hospitalisée à Yaoundé, loin de chez elle. À l’hôpital, on ne savait pas vraiment contre quoi la traiter. Revenue dans sa région d’enfance à un peu plus de huit ans, elle doit réapprendre à marcher, avec peu de force, et ses problèmes moteurs commencent alors. À l’école, ses camarades l'aident, sa famille lui alloue un domestique qu’elle renvoie bien vite, démontrant qu’elle peut se débrouiller mieux qu’il n’y paraît. C’est à partir de l’adolescence, qu’atteinte d’une grave scoliose, vraisemblablement suite à une poliomyélite non diagnostiquée, que Deza va voir son corps se déformer en grandissant. Cela ne l’empêche pas de suivre des études, elle est d’ailleurs alors la meilleure de son lycée de tous les temps. La scoliose lui causant des problèmes respiratoires graves, Deza Nguembock part, après son bac, en France, pour y subir une opération chirurgicale lourde et risquée, qui ne pouvait pas être faite au Cameroun. L’opération se passe bien, et après un an de rééducation elle entre à l’université de la Sorbonne Nouvelle de Paris pour une licence en langue, littérature et civilisation anglaise avant de partir pour les États-Unis pour un master en e-Business, dans le Connecticut. Avez-vous ressenti des préjugés à l’époque de votre période étudiante ? Non, pas vraiment ou alors, je n’ai pas fait attention à cela ! Tout a commencé quand j’ai cherché du travail. J’avais plutôt l’habitude de réussir tout ce que je faisais ! C’était le cas dans les études, parce que ça ne dépendait que de moi. Dans mes recherches d’emploi, je me suis vraiment rendu compte du niveau de préjugés qui empêchent

l’intégration professionnelle et in fine sociale des personnes. Le fait que je sois handicapée était mentionné sur mon CV, et cela mettait une barrière avec les employeurs. Pourquoi ce blocage d’après vous ? C’est inscrit dans l’inconscient collectif. On a dit aux gens, de par les images qu’on véhicule, que les personnes handicapées étaient moins compétentes, une charge pour la société. Alors, ils ont peur de la surcharge de travail ou de ne pas savoir les manager. Les personnes qui ne sont pas confrontées au handicap sont souvent dans la gêne ; elles n’osent pas vous regarder dans les yeux, n’arrivent pas à se comporter librement comme elles le feraient avec une autre personne. C’est en voyant que le handicap allait être un frein à mes aspirations professionnelles, et que je ne voulais pas me soumettre à un échec, qui n’était pas de mon ressort, que j’ai créé une association artistique, il y a une dizaine d‘années, puis une entreprise par la suite. Mon souhait est de contribuer à faire évoluer et accompagner les perceptions du handicap. Pensez-vous aujourd’hui que votre initiative a porté ses fruits ? Oui, elle évolue en permanence ! Les premiers résultats positifs, je les vois du côté des personnes handicapées. Je leur ai ouvert la voie, quand j’ai créé le concept Esthétique et Handicap en 2007, mélangeant deux notions de prime abord antinomiques, puisqu’on ne parlait jamais de beauté aux personnes handicapées. Je déclare que ces deux notions peuvent se mélanger ! Les premières barrières venaient des personnes handicapées qui ne pouvaient pas du tout se projeter dans ce genre de concept. C’est à partir de la deuxième campagne que ces personnes ont commencé à venir vers moi. Je commence à en voir d’autres, faire des - n°29 avril 2016

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Deza Nguembock

actions inspirées de mon concept pour améliorer leur image, et j’ai des demandes grandissantes de sociétés qui veulent intégrer le handicap dans leur stratégie d’entreprise. De petits et de grands pas se font ! Toutes les entreprises ne sont pas dans une démarche très saine, certaines ne le font que sur un effet de mode et ne s’engagent pas dans des actions en profondeur. Mais déjà ouvrir la porte et poser des petites pierres c’est positif ! Tout est une question d'image. Ma première exposition a eu lieu en Afrique du Sud dans la ville du Cap (2008). L’idée était de créer de nouvelles images pour représenter ces personnes différemment. On lie toujours des images négatives, de victimisation, d’assistés, aux handicapés. J’ai voulu montrer les personnes handicapées dans des postures positives, dynamiques et esthétiques, et montrer que l’on peut être bien dans sa peau, comme je le suis, malgré une scoliose très prononcée. Vous êtes venue pour la campagne « Piétinons les préjugés », en février à Dakar. Quel bilan faites-vous de la situation des handicapés au Sénégal ? Je parlerais plutôt de la situation en Afrique plus généralement. On a d’autres types de préjugés. Cette campagne a été basée sur une enquête que j’ai lancée sur internet pour recueillir toutes les idées reçues qu’on peut véhiculer sur le handicap de manière inconsciente. Il y a eu des réponses de plusieurs pays, et en Afrique plusieurs préjugés reviennent, comme le fait que le handicap serait lié à une faute commise par la famille, qu’on doit s’éloigner des personnes handicapées qui

peuvent attirer la malchance, ou que la place des handicapés est dans la rue, au plus bas de l’échelle sociale. J’aimerais parvenir à gommer ces préjugés pour que ces personnes ne vivent pas cachées et s’intègrent dans le milieu social et professionnel. Durant la journée de sensibilisation du 27 février, organisée en partenariat avec l’agence Well’Comm Consulting & Strategy, dirigée par Fabienne Guillabert Diouf, nous avons réfléchi à ce que nous pouvions apporter.

Les personnes handicapées sont énormément impactées par des préjugés qui ne reflètent pas du tout leur réalité. L’idée est de proposer une campagne annuelle de déconstruction des idées reçues, très ancrées dans le contexte africain, à travers des campagnes d’affichages, un plan média, des rencontres pour créer du lien social, et une campagne interne auprès des partenaires. Je vais revenir d’ici trois mois à Dakar pour la mise en place de ce programme. A lire : L’art d’être différent, Éditions Érès

Propos recueillis par Laure Malécot

En plus de la démarche du gouvernement, avec la signature du décret d’application de la loi d’orientation sociale par le Chef de l’État, la carte de l’égalité de chances donne des droits aux personnes atteintes d’un handicap. Au-delà de cela, il faut changer les mentalités en profondeur, et nous souhaitons accompagner ce changement.

trices c le x u a il e e et Cons bienveillanc

r, avec nnent à cœu une bonne dose de e ti r u le i u q aussi actions ener. Il faut patience ! rer dans les lm é a v é m r rs e e s p is t n la e e iv s i o n d r s e e ras Les femm nt, sans s’éc discerneme

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Peinture Acrylylique Haut de Gamme Peinture à l’eau pour batiment

Km 4,8 Boulevard du Centenaire de la Commune de Dakar Tél : 33 832 41 78 / 33 832 41 79 • Fax : 33 832 48 49 • Cell : 77 638 22 83


unou an Aho Christi © Erick

Boubacar Boris Diop Pour une Littérature Wolof à la conquête du monde

r u e o c e d p u co

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village om du n u d , ditions ytu ar les é n de ion Cé t p c e e é l l é o r velle c Anta Diop, c us l’impulsio of La nou h ol so ncrier e Cheik ngue w natal d Mémoire d’e onne à la la uis le 17 et Dep p, d Zulma ris Dio ternationale. littérature o B r a Boubac impulsion in ssiques de la istribués d la lle une be is ouvrages c n wolof, sont agenda o e r r not e r n, i mars, t one, traduits o v ( al ollectio , h n c p o i o t e c t a n t n a e c fr ter ste eau in irecteur de ncier, essayi 6, d au niv a 4 9 m e 1 o L r en p, r l). culture r Boris Dio e, né à Daka ux et été a ist loca Boubac ge et scénar rnaux l collabore u o j r s u r t I u drama dans plusie la Dakar. e d 1998, i é n i n i l t E b a u . e p M r è a u g , au ricains cteur d e étran le dire avec la press s écrivains af evoir de rd re rs toujou , avec dix aut da : écrire pa urambi, n é a p « i w c e «R ag M parti iture : n ouvr en plusieurs r o c s é ’ u d s s t i en proje nt est raduit publie s re », do ts », t mémoi des ossemen is Diop, qui o iti n e aux éd Bor , » r a o c l le livr a o » en b g s. Bou 03 (« Doomi Barma nt c c o K langue e 0 u epuis 2 mmeel seignem wolof d Afrique, « Bà rois ans l’en niversité s’u tt Papyru initié pendan ue wolof à l q a s e ) s n r a cou rom ouis. fiction Saint-L e de la d r e Berg Gaston


Comment et pourquoi est née l’idée du label Céytu ? C’est parti d’une discussion amicale avec Laure Leroy, directrice de Zulma, au lendemain d’une rencontre littéraire à Paris, avec Souleymane Bachir Diagne, Pape Samba Diop et Wolé Soyinka. Nous y avions beaucoup parlé des langues africaines. La littérature en wolof existe depuis longtemps, mais elle ne voyage pas autant que les Sénégalais, qui sont partout dans le monde. Très souvent, quand ils s’éloignent de leur pays et voient comment fonctionnent au plan culturel les autres sociétés, ils ont envie quand même de dire à leurs enfants : « voilà, c’est ça notre langue, vous n’avez pas l’occasion de la parler ici, mais vous pouvez l’apprendre ». L’impact voulu par Céytu est vraiment de faire en sorte que la production littéraire en wolof soit visible dans le monde entier. C’est possible grâce aux deux éditeurs, Mémoire d’encrier (Canada) et Zulma (France), qui ont une surface de distribution internationale.

africaine qu’il n’a jamais reniée. L’étape suivante est de faire jouer cette pièce telle quelle, en wolof, à Saint-Louis, Thiès, Kaolack, etc. C’est la première fois de ma carrière que j’ai une initiative littéraire majeure qui n’ait du sens que dans mon pays. C’est significatif, on pourrait presque oser un parallèle avec le retour césairien au pays natal !

Traduire des textes classiques du français au wolof ne doit pas être aisé... Pour Mariama Bâ, la traduction qui existait déjà, publiée depuis quelques années, par les Nouvelles Éditions Africaines, dont nous avons racheté les droits, a été faite par les deux femmes les plus extraordinaires au Sénégal dans le domaine du wolof : Arame Fall, linguiste, grammairienne, auteure de nombreux ouvrages scientifiques, dont des lexiques et dictionnaires, et Mame Younouss Dieng auteur de « Aawo bi », un classique incontournable de la littérature wolof que j’enseignais à l’Université Gaston Berger, et qui était très apprécié par les étudiants. Leur traduction est si bien faite qu’elle donne l’impression que Mariama Bâ a d’abord écrit « Une si longue lettre » en wolof. C’est un livre très oral, on y entend le grain de la voix de la narratrice. C’est différent pour Aimé Césaire qui écrit dans une langue très personnelle, qui n’est ni le créole ni le français et que j’appelle « le Césaire ». C’est aussi un auteur qui, dans " Cahier d’un retour au pays natal ", revendique ses ancêtres bambaras. Le dernier texte de Césaire à la fin de sa vie c’est « Nègre je suis, et nègre je resterai », livre d’entretien avec Françoise Vergès. Je veux dire par là que sa pièce « Une saison au Congo », tant de fois jouée en français au Sénégal et ailleurs, est d’une musicalité africaine évidente. Quand on la traduit, mis à part les répliques théâtrales ordinaires, par moment le texte se refuse. Il faut prendre de l’élan et le violenter ! L’idée même de cette traduction a d’ailleurs ému les Martiniquais. J’ai été interviewé par le plus grand quotidien de Fort-de-France et le journaliste m’a dit que, comme par hasard, la dernière pièce que Césaire ait vue avant sa mort a été « Une saison au Congo » jouée par des Sénégalais en Martinique ! Par cette traduction en wolof, je réintègre Césaire dans la culture négro-

Céytu, ne serait-ce pas une déclaration d’Amour au Sénégal ? Oui, mais en fait, si j’ai toujours cru aux possibilités de la langue wolof, j’avais tendance à mettre en doute mes propres capacités. Je pensais que ce serait aux générations à venir de réaliser cet idéal de Cheikh Anta Diop, que moi j’étais rentré trop avant et trop tôt dans la langue française, et que je n’y arriverais jamais. Finalement, je me suis jeté à l’eau et je me suis rendu compte que c’est par là que j’aurais dû commencer. Je n’ai rien contre quelque langue que ce soit, je pense qu’à notre époque nous écrivons tous pour l‘humanité entière, consciemment ou inconsciemment et la diffusion de nos textes est souvent quasi instantanée, via par exemple internet, que nous ne pouvons pas contrôler. Notre audience, c’est le monde entier. Mais pour moi, le concept fondamental, c’est celui de l’audience première. Autrement dit : pour qui écriton en premier lieu ? À partir de quel lieu va-t-on atteindre le reste du monde ? Je me suis rendu compte qu’en réalité j’aurais dû commencer à écrire ma fiction en wolof et ensuite la traduire ou la faire traduire. Quand j’écris en français, dans une société que je n’ai pas quittée avant la quarantaine, dans une langue que ma mère ne m’a jamais parlée, et que nous ne parlons presque plus au Sénégal, je n’entends pas les mots que j’écris. Il y a là un déficit de poésie que j’ai vu se résoudre instantanément quand je me suis mis à écrire en wolof. J’entendais les voix de mes personnages ! Et comme, au Sénégal, les femmes, à une certaine époque surtout, ont moins été à l’école, j’entendais surtout des voix de femmes, celle de ma mère, qui n’a jamais parlé un mot de français, celles de mes amies d’enfance ou de mes cousines n’ayant jamais été à l’école. Les femmes sont les gardiennes de la langue. Au fond, écrire en

Effectivement, nous faisons cet entretien alors que vous résidez au Nigéria. Depuis combien de temps avez-vous quitté le Sénégal ? Personne ne sait où j’habite, y compris moi-même ! J’ai passé quatre ans en Tunisie, deux ans au Mexique, pas mal de temps en Suisse, en Amérique et en Afrique du Sud, six mois à Pyongyang en Corée du Nord, etc., et là je suis au Nigéria. Je ne suis cependant jamais sorti du Sénégal avant l’âge de 38 ans, j’y ai d’ailleurs fait toutes mes études. Depuis lors, c’està-dire depuis à peu près quinze ans je reviens et je repars…

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Boubacar Boris DIOP wolof, c’est une déclaration d’amour à toutes ces femmes qui m’ont abreuvé du lait de la langue wolof. La littérature wolof est dominée par les femmes et cela n’a rien de surprenant, ce phénomène devrait être analysé. Si déclaration d’amour il y a, c’est à ces femmes-là à travers la langue wolof. Ces traces écrites de langues africaines, qui sont de plus en plus éditées, paraissent être comme une étape de plus pour la fierté de l’Afrique, comme une manière de remettre à plat les injustices de l’Histoire... J’ai deux maximes, qui me viennent de la langue française : prouver le mouvement en marchant, en d’autres termes faire ce qu’on a à faire sans passer le plus clair de son temps à expliquer pourquoi on le fait. La deuxième, c’est que la meilleure façon de dire, c’est de faire. C’est sur ce terrainlà que les Asiatiques nous dament le pion ! Il faut faire les choses juste parce que c’est normal, pas forcément contre qui que ce soit. On ne parle pas de la fierté de l’Afrique. C’est vrai que nous avons été blessés par l’Histoire, on a du mal à ne pas ruminer cela… Joseph Ki-Zerbo disait : « Si nous nous couchons, nous sommes morts ». L’action est donc en soi un quasi impératif de survie. Chacun apporte sa petite pierre, rien de plus… On prête souvent aux écrivains l’ambition de changer le monde, alors qu’il leur suffit de faire juste un peu de bien avant de passer le relais à d’autres. Traduire des fragments de textes classiques, Cheikh Anta Diop a commencé à le faire en 1954 dans « Nations nègres et culture ». Ce que Céytu apporte de spécifique, c’est une visibilité mondiale, à travers une expérience tricontinentale. Des événements sont en préparation dans le monde entier, avec des lectures, à Bristol ou à Québec et, chaque fois, la communauté sénégalaise va s’investir. C’est l’unique nouveauté de cette initiative, l’essentiel au Sénégal même avait été fait par d’autres pendant des années. Cet entretien se déroule au lendemain de l’attentat du 22 mars à Bruxelles, souhaitez-vous vous exprimer sur le sujet ? Un très proche ami était au comptoir d’une compagnie américaine que les terroristes avaient délibérément ciblé. Je comprends et partage d’autant plus facilement la détresse de ceux que je vois dévastés. La réaction de solidarité est justifiée à la télévision, sur les chaînes internationales des gens qui pleurent, la tour Eiffel aux couleurs de la Belgique, etc. Mais je suis tout de même surpris par l’aisance avec laquelle les gouvernements occidentaux arrivent à manipuler leurs citoyens. Je crois qu’il est temps pour ceux-ci de leur demander des comptes. Les terroristes sont des monstres, mais pas des fous, ils sont les produits de l’Irak, de la Libye, de Guantanamo, surtout de Guantanamo, mais aussi de la crainte de déplaire 22

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aux pétromonarchies du Golfe. Cette idée que la politique internationale se résume à un affrontement entre les « Bons » Occidentaux porteurs de valeurs magnifiques par essence et les « Méchants » djihadistes est finalement dangereuse. Ça empêche de poser correctement les problèmes afin d’aller de l’avant. Au fond, pour l’Occident, le pire, ça se passait toujours ailleurs, nous n’aimons pas ça, mais que voulezvous, la vie doit continuer. Le problème, c’est qu’il est en train de devenir un champ de bataille sans ne s’y être jamais attendu. Nous, on connait depuis toujours le lien avec le global. Des gens viennent de loin, et c’est la Traite négrière et la colonisation qui détruisent tout. L’Occident semble surpris de découvrir que les guerres en Irak, en Libye et en Syrie, ça peut faire exploser ses frontières qui avaient toujours semblées si sûres, avec ces millions de migrants, et empêcher d’honnêtes citoyens de vivre normalement, de prendre sans crainte un café ou l’avion. Bref, on a presque envie de parler pour l’Occident d’une perte d’innocence, si j’ose dire, ou même d’un « dépucelage historique ». Les opinions publiques occidentales devraient examiner de plus près la politique étrangère de leurs dirigeants et être prêtes à la sanctionner sévèrement. Certaines réactions sont justifiées et respectables au plan émotionnel, mais politiquement simplistes et surtout inopérantes. Après les attentats à Bamako et en Côte d’Ivoire, on constate que la problématique du terrorisme gagne du terrain en Afrique de l’Ouest. Le Sénégal est dans la ligne de mire... Quel est votre sentiment à ce sujet ? Je n’ai cessé ces dernières années de publier des articles sur une forme d’islamisation intégriste mettant en cause le modèle confrérique sénégalais, qui a toujours été notre bouclier contre les dérives que l’on constate ailleurs. Il nous a permis de digérer l’Islam et de lui donner du sens à l’intérieur de notre culture négro-africaine. J’ai entendu des prédicateurs dire au Sénégal qu’on peut marier une fille de huit ans, qu’il ne faut plus battre le tam-tam ou même aller aux cérémonies familiales de ses voisins catholiques. C’est inquiétant d’entendre cela dans l’espace public d’un pays où il y a des cimetières mixtes, religieusement parlant, un pays où les mariages entre musulmans et catholiques ne choquent personne, et qui bien que musulman à 95%, a eu pendant plus de vingt ans un président catholique, Léopold Sédar Senghor. Ce modèle est remis en question, mais je ne le crois pas encore sérieusement menacé. On peut cependant l’estimer en danger, quelque chose de pas très bon est peut-être en train de mûrir… Si les banlieues sont si facilement « travaillées » par certains groupes, c’est que la misère y est très grande. C’est une dimension que nos dirigeants devraient prendre en compte, la seule réponse sécuritaire ne peut pas suffire. Propos recueillis par Laure Malécot


brèves technologiques

Le Groupe CANAL+ et la société IROKO, ont annoncé le lancement de l’application IROKO+ (1er distributeur mondial de contenu africain en ligne et le grand opérateur de TV par Internet en Afrique), le premier service SVOD sur mobile destiné aux pays d’Afrique francophone. Disponible exclusivement sur le système mobile Androïd, l’application IROKO+ est disponible sur le Google Play Store. Elle donne accès à un catalogue de plus de 1500 heures de contenus de films et séries TV de Nollywood, les Telenovelas sud-américaines, ainsi que des contenus d’Afrique francophone proposés par la chaîne A+. Les utilisateurs pourront découvrir gratuitement l’offre en illimité jusqu’au 1er juin 2016.

L’application Afro Emoji Créée par des entrepreneurs nigérians, a été lancée en février dernier. Quelques personnages sont gratuits et pour 1.99 $ vous avez accès à une galerie variée.

Elemark, l’application mobile qui analyse le sang sous Android

CloudMagic

Elemark peut détecter la glycémie, le taux de cholestérol, la protéine C réactive, certains marqueurs de cancers, de maladie des reins ou encore de grossesse. Les tests sont enregistrés, et expédiés dans un « cloud » dédié, pour être partagés avec les professionnels de santé ou avec d’autres applications. MyApphone, qui le distribuera en Afrique courant 2016, le destine avant tout aux professionnels de santé, en attendant plus de détails sur la confidentialité et la sécurisation des données recueillies…

Application disponible à partir d'avril 2016. Elle propose les fonctions de Gmail, l'alternative et la compatibilité multiplateforme, permet de relier une multitude de comptes d'une même et/ou de plusieurs plateformes différentes. Parmi elles, Gmail, Hotmail, Yahoo Mail, Outlook.com, Microsoft Exhange (avec un support complet pour celui-ci avec Exchange 2003, 2007, 2010 et 2013 (ActiveSync, EWS, IMAP), ainsi que Office 365 et plein d'autres. - n°29 avril 2016

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Bien-être

L’endométriose

Maladie féminine méconnue

L’endométriose, maladie chronique et complexe, toucherait 1 femme sur 10, en âge de procréer. Dans 20 à 40% des cas de femmes stériles, elles sont atteintes d’endométriose. Cette maladie méconnue est sous-diagnostiquée. La plupart des femmes atteintes sévèrement par cette maladie se plaignent d’avoir souffert depuis la puberté de douleurs gynécologiques. L’endométriose est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de cinq années, durant lesquelles la maladie a eu le temps de causer des dommages notables à différents organes. Les symptômes sont variables suivant les parties touchées, et leur intensité n’est pas révélatrice de la gravité des lésions : règles très douloureuses (dysménorrhée), douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), douleurs pelviennes, lombaires ou pour uriner (dysurie) fréquentes, défécation douloureuse, douleurs lombaires, abdominales (ombilicales…), pouvant irradier jusque dans la jambe (cruralgie)… La maladie est souvent révélée à l’occasion d’un bilan de fertilité, dont elle est souvent la cause. À quoi cette maladie, très douloureuse, est-elle due ? Sous l’effet des hormones (œstrogènes), au cours du cycle, l’endomètre, tissu qui tapisse l’utérus, s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse. S’il n’y a pas fécondation, il se désagrège et saigne pendant les règles. Dans un cas d’endométriose, des cellules migrent via les trompes. Le tissu qui se développe ainsi hors de l’utérus provoque des lésions et des kystes ovariens (endométriomes) dans les organes. Des organes génitaux, il peut fréquemment s’étendre aux appareils urinaire, digestif et plus rarement pulmonaire. Cela peut avoir été provoqué par la transplantation de cellules endométriales par les trompes, les voies lymphatiques, vasculaires, ou suite à un acte chirurgical gynécologique (laparotomie, césarienne, épisiotomie), ou encore à la prise de traitements hormonaux. Comment soigner l’endométriose ? Il n’existe aujourd’hui pas de traitement définitif de l’endométriose. La chirurgie et l’hormonothérapie peuvent en endiguer 24

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l’évolution pour plusieurs mois ou années selon les cas. La plupart du temps, un suivi médical à vie est nécessaire. L’endométriose diminue et disparaît généralement après la ménopause, mais doit tout de même être surveillée surtout quand des traitements hormonaux de substitution sont mis en place à la ménopause. Pour lutter contre cette maladie hormono-dépendante, il convient de priver l’organisme d’œstrogènes. Le traitement de base consiste à empêcher la survenue des règles. Ainsi, prendre une pilule contraceptive en continu ou poser un stérilet libérant des hormones permet à certaines femmes de ne plus souffrir et de vivre normalement. Il existe des cures de ménopause artificielle (injection d’analogues de la GN-Rh) plus ou moins longues que l’on prendra soin de doubler d’une « add back therapy » pour pallier les effets secondaires liés à la ménopause (douleurs osseuses, bouffées de chaleur, sécheresse de la peau…). Il s’agit de réintroduire un peu d’œstrogène, sous contrôle médical, pour éviter une privation trop brutale pour l’organisme. Le traitement peut être chirurgical si la femme n’est pas soulagée. Cela sera décidé en concertation avec l’équipe médicale, au regard de ce que vit la patiente au quotidien, de ses antécédents et de son désir de grossesse. 1/© Blausen.com staff. "Blausen gallery 2014". Wikiversity Journal of Medicine. 2/ © Endometriosis.org

Source Endo France, Top Santé, Actu Santé.


Recettes Natur'elle Garab !

Garab, en wolof le même mot est utilisé pour parler d’arbres, de plantes et de médicaments. Ce n’est donc pas aux Sénégalais que l’on peut apprendre que les plantes soignent. Alors, allons voir du côté de nos paysages familiers et approchons-nous au plus près des arbres et de leurs vertus thérapeutiques.

Nous connaissons tous les fruits du

Darkassou, ou Anacardier. Les noix de cajou, bien grillées, sont délicieuses ainsi que les pommes cajou, nature ou en confiture. Tous les minéraux qu’elles contiennent ne tiendraient même pas sur les doigts des deux mains. On peut aussi utiliser ses feuilles ou son écorce. Pour diminuer le diabète, faire bouillir 80 g de feuilles dans un litre d’eau pendant 15 minutes. Laisser refroidir, filtrer et boire dans la journée. Faire des bains de bouche avec une infusion de 30 g de feuilles ou d’écorce dans un litre d’eau peut atténuer les maux de dents ou aider les gencives sensibles.

Eh, les citadins, une petite place dans un coin pour un pot de Le Papayer aussi a des vertus thérapeutiques. Et nous ne parlons pas seulement des vitamines C et E contenues dans le fruit. Si l’on applique la pulpe du fruit sur les brûlures ou les ulcères de la peau, les plaies sont assainies et la guérison accélérée

Basilic, c’est possible aussi non ? Et bien une infusion de 15 g de feuilles fraîches dans un litre d’eau stimule la digestion et peut lutter contre les gastrites et les crampes d’estomac. À boire de préférence le soir avant de se coucher. Et les feuilles, ciselées sur une salade de tomates ou n’importe quelle autre crudité, gardent bien sûr tous leurs principes actifs.

Un petit truc en plus ? Moins nature, mais très efficace. Si vous avez un bouton disgracieux sur le visage, plutôt que de rester enfermée chez vous pendant cinq jours en espérant que la fin du monde ne soit pas imminente, faites-le dormir une nuit sous une bonne couche de pâte dentifrice, le lendemain, il aura déjà bien séché. Et puisqu’on a le dentifrice sous la main, rien de tel qu’un peu de pâte sur un coton-tige pour nettoyer les joints de la porte du frigo. C’est radical contre les bactéries qui s’y nichent. Formidable la pâte dentifrice hein ? Il paraîtrait même qu’on peut se brosser les dents avec… Et au fait, dès que vous en avez l’occasion, s’il vous plaît, plantez des arbres ! Texte Charlotte et Adama Sakho Illustrations Charlotte Sakho - n°29 avril 2016

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Sport Coaching à deux RETROUVEZ LE CONTROLE DE VOTRE CORPS EN FAISANT JUSTE 10 A 30 MIN D'EXERCICES... même dans votre salon ! Cette séance va être la combinaison de deux exercices alternés. Elle demande dans l'idéal de 6 à 10 min entre les deux points d'exécution des exercices. Le principe est que plus cette distance est courte, moins les répétitions doivent être importantes (tout au moins au début). Un principe à connaître : Ce qui compte c'est le bout de la route, il ne sert à rien de démarrer au-delà de ses capacités!

Marquez deux points dans une pièce chez vous. Dans l'idéal, ils seront distants de 10 m environ, ne vous formalisez pas pour la distance, faites selon l'espace disponible. À chaque point, vous réaliserez l'un des exercices suivants (le nombre de répétitions dépend de vos capacités, commencez léger et facile). Si vous n'aimez pas les pompes, alors faites sans, avec des flexions : on pose les mains devant, on tend les jambes et on se relève). Si vos genoux sont sensibles, faites votre flexions sans mouvement brusque. Entre les deux points, courez lentement. Faites-en 3 ou 4 séries 4 ou 5 fois par semaine. Par David Ndoye coach sportif

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SOMONE RACE 2016 (course de paddle)

SAMEDI 30 AVRIL : *10h/12h : initiations payantes balades ou vagues /*12h : 200 m adulte (hommes et femmes)/*12h15 : 200 m jeunes (benjamin/minimes)*12h30 : 200 m jeunes (cadet/junior) *13h/14h30 : initiations payantes balades ou vagues*15h : COURSE OPEN JEUNES de 2 km (toutes catégories confondues) *16h/17h : démonstration de SUP SURF*17h30 :podiums du jour DIMANCHE 01 MAI : *10h/13h : initiations payantes balades ou vagues. Démonstration de SUP SURF de 11h à 12h. *13h : 100 m adultes (hommes et femmes) *13h15 : 100 m jeunes (benjamins/minimes) *13h30 : 100 m jeunes (cadets/juniors) *14h/15h30 : initiations payantes balades ou vagues *16h : COURSE OPEN ADULTE de 4 km 800 *17h30 : podiums du jour La licence annuelle de la fédération Sénégalaise de surf est obligatoire pour participer à l’événement. Si vous n'en avez pas, vous pourrez l'obtenir sur place auprès de l'organisation (10.000 F). Planches et pagaies fournies à 10.000 F (toutes courses incluses), une participation de 5.000 F sera sollicitée pour ceux et celles qui viendraient avec leur propre équipement. Pensez à confirmer votre présence le plus tôt possible. Rendez-vous à la paillote restaurant "Bouba le Thiokkam" en face de l’hôtel "club Baobab" de la Somone.

TOUR CYCLISTE DU SENEGAL 2016 DU 23 AU 30 AVRIL (15EME EDITION)

Cette édition 2016, inscrite dans le calendrier international de l’UCI (Union cycliste internationale) comptera sept étapes. Selon les estimations, quinze équipes y participeront. Après 5 ans d’arrêt, le Tour cycliste du Sénégal reprend droit de cité ce mardi avec la 14e édition qui a été lancée ce mardi à Dakar.


Hommage

DIEYNABA BAH

Ancienne Internationale de Natation 26/03/1966 - 26/03/2016

CAN FÉMININE : LE SÉNÉGAL A ÉLIMINÉ LA GUINÉE

L’équipe nationale féminine du Sénégal a battu son homologue de la Guinée 1 but à 0, ce 5 mars au stade Demba Diop, à Dakar. L’unique but de la partie a été inscrit par Bineta Diakhaté dès la 4e minute. Ce match comptait pour la manche aller du 1er tour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football féminin, dont la phase finale est prévue du 19 novembre au 3 décembre au Cameroun. Le match retour des 1ers tours éliminatoires s’est déroulé ce 19 mars en Guinée au stade du 28 septembre. Après un score de 1 à 0 pour la Guinée, donc égalité avec le premier match, les Sénégalaises se sont qualifiées avec 4 tirs réussis contre 2 pour la Guinée. Au prochain tour, les Lionnes feront face au Nigeria.

Née en face de la piscine du Lido le 26 mars 1966, Dieynaba était destinée à une grande carrière de natation. Elle a suivi les traces de ses grands frères et de ses voisins qui étaient déjà de bons nageurs. Très tôt, quand elle mesurait à peine trois pommes, sa technique était largement au-dessus de celle des autres nageuses. Malgré son jeune âge, elle affrontait déjà des adversaires plus âgées en commençant à titiller ses ainées : Rose Ngom, Madeleine Diagne, Marie Claire Diarra etc. En 1977, à l'âge de 11 ans, elle était sélectionnée à la « semaine nationale de la Jeunesse » et trois ans plus tard, elle participait à la « quinzaine nationale de la Jeunesse » et décrochait pas moins de 6 médailles d'or devenant ainsi probablement le sportif sénégalais le plus titré aux « Semaines de la Jeunesse » qui regroupaient toutes les régions. L'histoire retiendra que Dieynaba, avec plus de 10 médailles en 2 participations, est la plus titrée. En 1978, elle était sélectionnée contre la Guinée et en 1979 elle devenait l'une des valeurs sûres de l'équipe nationale contre la Côte d'Ivoire. Dieynaba s'était même permise, lors d'un championnat national, de pulvériser de 10 secondes le record du 100 m dos (1'23''00) qui tiendra près de 20 ans.

TOURNOI INTERNATIONAL DE JUDO DE SAINT-LOUIS

Les équipes sénégalaises ont raflé, ce 18 mars, les six médailles d’or en jeu au premier jour des compétitions. Chez les hommes, Ismaila Diatta (AS Douanes), Seydina Ababacar Seck (ASFA), Samba Maïga ont remporté l’or chacun dans sa catégorie respective (60 kg, 66 kg et 73 kg). Chez les dames, Fatou Kiné Faye Badji, Cécile Hanne et Monica Sagna ont gagné l’or respectivement sur 63 kg, 70 kg et chez les plus de 78 kg. (Source APS)

Malheureusement cette carrière prometteuse s'est éteinte avec la fermeture de la piscine du Lido. Dieynaba comme tant d'autres arrêteront la natation. En 2012, la FSNS lui avait décerné un « NAT D'OR » pour magnifier sa carrière sportive mais aussi une carrière exemplaire sur le plan comportemental car Dieynaba était hyper fairplay et très joviale. Avec Dieynaba, tout semblait avoir été programmé pour aller vite. Ainsi à seulement 50 ans, elle quitte sa famille et ses enfants pour effectuer son dernier plongeon. Mais il y a des gens qui bien que disparus, continuent à vivre dans le cœur de leurs semblables. Sont de ceux-là Dieynaba... Communiqué de la Fédération Sénégalaise de Natation et de Sauvetage - n°29 avril 2016

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Beauté

Être belle avec soin

Il existe maintenant de nombreuses marques de maquillage qui donnent la possibilité de nourrir la peau, les cils, en les maquillant. Plus le soin de nuit est naturel, mieux c’est !

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L’importance du démaquillage du soir ne sera jamais assez soulignée… Ne dormez jamais avec votre maquillage !


Profitez de ce moment avant le maquillage pour masser les tissus, du bas vers le haut, de l’intérieur vers l’extérieur.

Le sommeil est la recette miracle absolue pour un visage détendu et une peau souple.

De temps en temps, passez un gant ou une crème exfoliante sur le visage vous redonnera un teint éclatant.

Et surtout, souriez, il n’y a pas meilleur remède contre les rides !

Les dermatologues et maquilleurs professionnels recommandent de laisser la peau du visage respirer, sans fond de teint ni rien d’autre qu’une huile naturelle, au moins un jour pas semaine.

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Beauté

Soins du visage Éponge cellulose Peggy Sage Pour un démaquillage en douceur. Émulsionner votre visage avec du lait démaquillant puis rincer à l'aide de l'éponge humide.

Gloss Hydratant BellaOggi Baume pour les lèvres avec une texture douce et hydratante. L'effet brillant est donné par le beurre de karité et l'huile de jojoba, ce qui rend la formule très confortable et brillante. En outre, l'huile d'amande douce contribue à l'action de protection et la vitamine E protège contre les radicaux libres.

Lampe Manucure UV - LED OPI Idéale pour vos soins à domicile.

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Ombre à Paupières Poudre Libre Peggy Sage Des poudres fines et scintillantes à appliquer sur la paupière nue ou par-dessus un fard gras.

Crayon Correcteur Vernis à Ongles Peggy Sage Idéal pour redessiner le contour parfait de votre French manucure à main levée après la pose du vernis blanc. 4ml. Contient 3 mines de rechange.


Être belle au naturel

Anticernes CC BellaOggi CC est l'acronyme de «correction des couleurs» ou «contrôle de la couleur». C’est une crème qui fournit couverture, protection solaire et des avantages pour votre peau, le tout dans un seul produit. CC anticernes 6+ est une zone anticerne avec toutes les propriétés d'un CC. Il corrige les dyschromies, apaise, protège et étend votre peau. Sa couverture élevée garantit l'effet de camouflage également sur les taches de peau.

Jen. GS pour - n°29 avril 2016

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Mode

Sacs d’amazones

Suufsi, une marque sénégalaise spécialisée dans la teinture naturelle, et ethnique, lance une nouvelle collection de sacs et accessoires élaborée en collaboration avec l’artiste YZ, dont nous avons vu les œuvres illuminer les murs de Mbour, de Yoff de portraits d’amazones. Chaque accessoire porte le nom d’une Amazone, et draine une Histoire. Difficile de résister à la tentation de consacrer notre shopping du mois à cette alliance de culture, d’Histoire et de mode qui met en valeur des femmes combattantes qui ont marqué l’Afrique.

Yennenga Princesse du royaume de Dagomba qui, selon la légende, s’en échappa sur un cheval blanc contre le gré de son père pour retrouver un chasseur de sang princier / 20 000 F

Abla Pokou Reine qui mena pour sa sauvegarde le peuple Baoulé vers la Côte d’Ivoire. Petite : 8 000 F / Grande 15 000 F

Les couleurs sont obtenues avec : pour le gris, des plantes et de l’argile, pour le jaune ocre avec du ngueidiane, pour le marron avec du ngueidiane, de l’argile et des cendres de bois. Les matières sont des bandes de coton tissé, du cuir et des bijoux en bronze. Textes Charlotte Sakho / Photos YZ

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Accessoires

Sac tissu pagne tissé et bronze Marque : Ambre / 30 000 F

Pagne tisse cuir made in Burkina Marque : Ambre / 55 000 F

Sac alcantara et wax Marque : Ambre / 25000 F

sacs en stock Sand

Bola

Pagne et en cuir de mouton Marque : Undangarou / 30 000 F

Pagne. Poignée en cuir Marque : Undangarou / 40 000 F

Ndate Yalla Dernière grande reine du Walo. Héroïne de la résistance à la colonisation française dans l’Afrique de l’Ouest du XIXe siècle / 32 000 F

Seh Dong Cheffe des Minos, amazones du Dahomey, sous le règne du roi Gézo en 1851, à la tête de 6 000 femmes guerrières, armées de lances, de flèches ou d’épées, elles se battent vaillamment contre les colons / 35 000 F

Aline Sitoe Diatta Née en 1910 à Kabrousse en Casamance, héroïne résistante à la colonisation / 34 000 F

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Robe Marque Suufsi Sac « Markadia » Collection Amazones, de YZ (Suufsi) Modèle : Tina Faye Photo : YZ

Sa t s &

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Sac « Tabou », marque Fulani Modèle : Katy Chimère Diaw Robe Romyda Keth Photo Sidy Ba/Co Villa Racine

acs tyle

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Sac « Aida », marque Fulani Modèle : Katy Chimère Diaw Ensemble Romyda Keth Photo : Sidy Ba/Co Villa Racine

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Robe Marque Suufsi Sac Yennenga Collection Amazones, de YZ (Suufsi) Modèle : Tina Faye Photo : YZ

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Tunique Marque Suufsi Sac Yaa Asantewaa Collection Amazones, de YZ Modèle : Tina Faye Photo : YZ

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Robe Romyda Keth Sac « Yacine », marque Fulani Modèle : Katy Chimère Diaw Photo Sidy Ba/Co Villa Racine

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Mode

En avril, ne te découvre pas d’un fil ! C’est bien connu, avril est un mois changeant. Les journées sont plus chaudes, mais les matinées restent fraîches ainsi que les soirées. On a donc choisi, ce mois-ci, de s’intéresser aux tendances mode du moment, au Sénégal et à l’international, dans les catégories suivantes : blazers, bombers, jackets et autres vestes.

La Veste-Cape XXL Dior Haute Couture, que porte la star internationale Rihanna durant la visite de la Tour Eiffel à Paris, fait partie de nos coups de cœur dans cette catégorie. Égérie de la marque Dior pour la campagne Secret Garden 4, Rihanna, une fois de plus, magnifie les créations de la Maison Dior. Cette fois-ci, Rihanna sort les rayures et la veste XXL, qu’elle porte au-dessus d’un ensemble pantalon noir et d’un chemisier bicolore blanc et noir. Glamour et tendance à souhait ! 40

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Notre second coup de cœur de cette série, c’est le blazer de la collection Balmain pour H&M, signé Olivier Rousteing.

© Royal Muse

© Metly Fashion

Dans les nouvelles collections que nous avons pu découvrir ces dernières semaines sur l’international.

On aime le velours noir, brodé avec des perles de couleurs grises. « Cette combinaison entre l'héritage de la haute couture et l’inspiration urbaine fait de Balmain une marque au style unique, à la fois somptueux et moderne, mais aussi sensuel et dynamique », a confié Ann-Sofie Johansson, creative advisor chez H&M. Chez la nouvelle génération de créateurs sénégalais aussi, on retrouve, dans cette catégorie de vêtements, des pièces d’exception.


Tendance

© SM Kandji/ SKILLZOGRAPHY

© Jean-Baptiste Joire

Notre premier coup de cœur s’inscrit dans la nouvelle collection de Selly Raby Kane, Dakar City of Birds - Fall Winter.

Des produits made in Sénégal, revisités par la styliste. Le Bazin, chez Selly Raby Kane, c’est obsessionnel ! On aime l’utilisation de ce type de produit dans les collections de la créatrice. On apprécie particulièrement, le modèle vestekimono moitié bazin, moitié plastique. Pièce originale inscrite dans une collection tout aussi remarquable, la veste-kimono est exceptionnelle. Le mélange des matières a été bien réfléchi. On aime aussi le jeu entre la couleur et la transparence et les motifs en relief, faits de pagne. Dakar City of Birds - Fall Winter, une collection rafraîchissante, futuriste et totalement tendance ! On ne peut faire le tour des créateurs et des nouvelles collections sans citer la veste pour homme de la marque Mwami, issue de la nouvelle collection Saga. La veste est coupée près du corps, taillée dans un tissu de coton bleu Klein. La particularité de la marque : des broderies de fils jaunes apparentes sur le col des vestes, T-shirts et autres modèles. On apprécie le travail de finition et la qualité de ce produit made in Sénégal. Dans la série, le modèle existe en bleu avec des broderies de fils bleu gris.

Texte de Akya Sy

Modèles: Marana Noba et Mad Pixel - n°29 avril 2016

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Mode

Célébrez en couleurs la fête de l'indépendance

CÉLÉBREZ EN COULEURS LA FÊTE DE L’INDÉPENDANCE

énient à porter fièrement le Si comme nous, vous êtes des patriotes et que vous ne voyez aucun inconv en couleurs, que nous vous blason de notre cher pays le Sénégal, voici une sélection d’articles, hauts avons concoctée pour l’occasion ! Une belle écharpe jaune à bijoux pour égayer votre tenue et vous protéger du vent.

Cette tunique marie avec classe les différentes teintes de notre drapeau. À porter pour un diner ou une virée entre amies !

Un selfie pour immortaliser avec originalité les beaux moments que vous passerez en compagnie de vos proches.

Une bouche rouge pour la touche glamour avec ce rouge à lèvres Matte et ce bracelet vert en strass disponible dans d’autres couleurs sur www.kaymu.sn

Nous vous souhaitons de passer une très bonne fête de l’indépendance !

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Une besace très légère pour n’emporter que l’essentiel !



Déco

petite touche d’Orient Pour comprendre et appliquer les codes de la décoration orientale, il faut d’abord s’intéresser aux modes de vie. Aussi esthétique soit-elle, elle est avant tout un art de vivre, hérité de la sobriété des nomades et du faste des sultans. Le mobilier oriental est un mobilier nomade, il trouve ses origines dans ses tribus où l’essentiel était de pouvoir tout transporter, installer et désinstaller rapidement : tapis, coussins, tentures, tables sur tréteaux, lanternes. En opposition avec les codes occidentaux, le luxe de la décoration ne tient pas dans l’opulence du mobilier, mais dans la qualité des matériaux : soie, bois de cèdre, laines, pigments précieux ; mais aussi dans la finesse du travail artisanal : broderies, tissage, finesse des motifs en céramique, marqueterie, délicatesse de l’orfèvrerie. Aujourd’hui, on l’utilise en petites touches dans un intérieur contemporain, pour donner les justes touches d’exotisme et de mystère. Les « indispensables » vous aideront à éviter le total look Palais de Jasmine et les fautes de goût.

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© chatelaine.com

Ah la magie des nuits d’Orient ! De toutes les tendances ethniques, la décoration orientale remporte la palme. Elle est esthétique, rassurante et abordable. Tout le monde l’aime… Mais attention de ne pas trop en faire ! En petite touche, elle prendra toute sa beauté ; vous ne vivez pas dans un Riad !


Petite touche d’Orient

Comme d’habitude, commençons par la base : les couleurs. Bleu indigo, vert menthe, jaune safran et rouge cochenille, auxquels on peut rajouter du violet lavande ou du rose fuchsia. Les couleurs sont naturelles, pures et éclatantes. Choisissez 2 à 3 tons au maximum, à mélanger avec du blanc, beige ou gris.

Les tissus

© beautyeveryday.canalblog.com

Prenez votre temps pour les choisir, ils sont essentiels et donneront la valeur ajoutée. Pas de fioritures graphiques : les graphismes doivent être simples, mais leurs matières doivent être exceptionnelles. On s’y allonge, on s’y repose : douceur et volupté sont les maîtres mots : coton d’Égypte, lin du Moyen-Orient, laine de l’Atlas.

plutôt contemporain, vous adorerez les béni ouarin, tapis blanc à motifs géométriques noirs (chuuuuut ! Ce sont mes préférés…)

Les luminaires Que serait une décoration orientale sans les indispensables lanternes ?! Au plafond, au sol, sur une table, il vous en faut une ! Elles ont le don de faire une lumière tamisée parfaite !

Les coussins et les poufs N’oubliez pas, le mobilier est nomade, il n’y a jamais assez de poufs et de coussins ! On mélange les graphismes et les matières - cuir, coton, lin, laine. On se permet des envolées colorées. Bref on exprime notre originalité. Le choix est infini et l’ambiance n’en sera que plus conviviale !

© redthreadsouk.com

Le choix des couleurs

© hello.hello.fr

Il y a un tissu qui retient toute mon attention depuis mon bref séjour en Tunisie : La Fouta. Initialement serviette du hammam elle est déclinée aujourd’hui en nappe, plaid, jeté de lit ou de canapé. J’en suis totalement fan ! Dans votre salle de bain une simple échelle en bois flotté et quelques foutas accrochées donneront de suite une touche orientale toute en sobriété.

Les tapis On ne peut pas faire sans eux, et profitez-en, ils n’ont jamais été autant à la mode ! Pour ceux qui aiment les couleurs et l’ambiance bobo-chic, penchez pour les kilims. Si vous êtes

Je pourrai continuer sur des pages et des pages… C’est une décoration si inspirante ! Vous avez entre vos mains maintenant l’essentiel. Ajoutez-y quelques détails : théière marocaine, plats en poterie de Safi et vous aurez la juste touche d’Orient sans en avoir trop fait. N’oubliez jamais l’art du bon goût est de ne jamais trop en faire. By Déco d’Elise - n°29 avril 2016

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Recettes du chef BRICKS DE CHÈVRE AU CHUTNEY DE BISSAP ROUGE Menu proposé pour 4 personnes

Ingrédients 10 cl de crème fraîche 2 feuilles de bricks 2 fromages de chèvre local (l’idéal celui de Keur Moussa) 100 g de bissap rouge frais 10 g de gingembre frais 100 g d’échalotes 1 gousse d’ail 1 peu de coriandre et de persil 1 cuillère à soupe de miel de Casamance 1 jaune d’œuf sel et poivre quelques tomates cerises et de la salade rouge pour la décoration Préparation Écrasez le fromage de chèvre à l’aide d’une fourchette puis rajouter la crème, mixez le tout a l’aide d’un fouet ou d’un mixeur électrique jusqu’ à l’obtention d’une mousse légère. Salez, poivrez, rajoutez le miel puis remplissez le mélange dans une poche et réservez au frais. Préparez le chutney de bissap : Lavez les feuilles de bissap et faites-les bouillir pendant 30 min dans une marmite avec l’ail, le gingembre, l’échalote, le persil et la coriandre hachés, du sel et poivre. Laissez cuire jusqu’à l’évaporation totale de l’eau, rajoutez une cuillère à soupe de sucre et laissez refroidir. Étalez les feuilles de bricks sur un plan de travail, coupez-les en 8 parts triangulaires, disposez le mélange de chèvre, refermez les coins et fixez-les avec du jaune d’œuf, posez-les sur une plaque allant au four et faites-les cuire 2min au four puis retirez-les. Montage : Sur une assiette, déposez la salade rouge en chiffonnade, mettez 2 bricks superposées, mettez quelques tomates cerises et une cuillérée de chutney de bissap. Servez chaud.

RAVIOLES D’ANANAS, POMMES AU MIEL ET CRÈME LÉGÈRE À LA VANILLE Ingrédients 1 bel ananas 4 pommes golden 200 g de miel de Casamance quelques morceaux de gingembre confit 100 g de beurre 100 g de crème fraîche 120 g de sucre glace ou 1 bombe de crème chantilly

Préparation Épluchez et coupez l’ananas en rondelles, après avoir retiré la partie dure du milieu, réservez. Épluchez et épépinez les pommes, coupez-les grossièrement en quartiers. Faites fondre le beurre et le miel, faites revenir les quartiers de pomme. Montez la crème fouettée avec la crème légère et le sucre glace sans oublier la gousse de vanille. Procédez au montage des ravioles : mettez une tranche d’ananas, posez de la crème fouettée au milieu, recouvrez de pommes caramélisées, remettez une tranche d’ananas, recommencez l’opération, finissez par une tranche d’ananas, et décorez avec des morceaux de gingembre confit.


Cuisine

ROULADE DE THIOF À LA CITRONNELLE À L’ORANGE, GNOCCHIS DE PATATES DOUCES Ingrédients 4 beaux filets de thiof 30 g de citronnelle 3 oranges juteuses 1 cuillère à soupe de gingembre en poudre 250 g d’échalote 2 cuillères à soupe de vinaigre blanc 2 kg de patates douces 25 cl de lait 3 cuillères à soupe de farine 1 œuf entier 75 g de gruyère 20 cl de crème fraîche 1 cuillère à soupe de parmesan sel, poivre 2 cuillères à soupe d’huile d’olive 1 citron 1 gousse d’ail 1 botte de coriandre 50 g de beurre 50 cl d’eau

Préparation des roulades de thiof : Nettoyez bien les filets de poisson tout en s’assurant qu’il ne reste plus d’arêtes ; marinez-les avec le jus de citron, l’ail, le sel, et le poivre puis réservez pendant 15 min au frais. Sur une planche, roulez les filets de poisson individuellement et puis ficelez-les à l’aide d’une tige de citronnelle. Disposez les filets sur une plaque allant au four, parsemez-les de coriandre hachée et d’un filet d’huile d’olive, puis faites cuire pendant 10 min au four à une température de 180°. Quand le poisson est cuit, récupérez le jus de cuisson et réservez-le. Dans une poêle, faites fondre le beurre et suer l’échalote avec un peu d’ail haché pendant 2 min et puis déglacez avec du vinaigre blanc en y rajoutant le jus de cuisson et un filet d’eau. Plongez le reste de la citronnelle dans l’eau et laissez infuser. Au bout de 5 min, retirez-les. Pressez les oranges, mettez le jus et le gingembre en poudre dans la sauce. Laissez mijoter à feux doux jusqu’à l’obtention d’une sauce onctueuse, rectifiez l’assaisonnement.

Préparation des gnocchis de patates douces : Épluchez les patates, faites-les bouillir dans une marmite d’eau chaude et après qu’elles soient bien cuites, écrasez-les en purée et laissez-les refroidir. Mettez la purée de patate douce dans un saladier et incorporez-y l’œuf, la farine, le lait, le gruyère, sel et poivre. Mélangez bien. Formez des gnocchis à la main ou à l’aide d’un emporte-pièce. Faites cuire les gnocchis dans de l’eau bouillante avec un trait d’huile pour éviter qu’ils ne collent. Dans une poêle, avec un fond de beurre, dorez légèrement les gnocchis, rajoutez la crème fraîche, du sel et du poivre. Sur une assiette, dressez la roulade de thiof, nappez de la sauce à l’orange et disposez à côté les gnocchis à la crème parsemés de parmesan. En décoration, mettez quelques rondelles d’orange et des feuilles de basilic.

Georges Barr, chef cuisinier du restaurant Le Bidew. - n°29 avril 2016

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Evasion

L’une des régions les plus belles du Royaume chérifien, au nord-est de Marrakech, propose une forme de tourisme écologique respectueux de l’environnement, à la découverte de paysages magiques, et de techniques, de matières et de savoirfaire ancestraux. Apprêtez-vous à avoir le souffle coupé par les teintes de terres et végétations, les dégradés et les reliefs, et à être charmée d’effluves subtils des amandiers en fleurs, et soyez sûres que les habitants vous accueilleront avec une grande gentillesse, dans un cadre authentique.

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© Said Marghadi

Écotourisme dans le Haut Atlas marocain


Vallée des Bougmez, village et cultures en terrasses de blé, orge, et amandiers En partant de Marrakech, prenez la direction d’Azilal, porte d’entrée et capitale administrative du Haut Altas Central. Par ce trajet panoramique de deux heures et demie, sur une route en parfait état, qui monte depuis la plaine de Marrakech, vous prendrez de l’altitude petit à petit pour entrer dans les montagnes en douceur. De charmants villages sont construits à flanc de montagne, laissant entièrement la vallée aux champs et cours d’eau. Une position stratégique ! Toutes les maisons, traditionnelles, y sont faites de terre rouge (même le toit !), et peuvent avoir jusqu’à cinq étages. Le rez-de-chaussée est réservé au bétail, et au fumier, dont la chaleur réchauffe la maison. Un fonctionnement ancestral, écologique et durable, et peu coûteux ! Les ouvertures, fenêtres et balcons, donnent sur les champs, en terrasse jusqu’au centre de la vallée. Non loin, un lac est bordé de pâturages, où transitent les nomades l’été, dans la Vallée des Bougmez (« vallée des gens du milieu »). Cette dernière est située à mi-chemin du parcours emprunté par les caravaniers qui traversaient cette région, où ils faisaient halte. On y cultive principalement du blé, de l’orge. Ailleurs, ce seront des pommes de terre, des navets, et un peu partout vous trouverez des amandiers, et des noyers… Les légumes sont assurément « bio », car les cultivateurs n’utilisent pas de pesticides.

Dans tous les villages de la région sont proposés divers hébergements, soit chez l’habitant, soit dans des auberges, des chambres d’hôte, des gîtes où même des écolodges. Pour avoir le label Ecolodge, ces établissements doivent

avoir été construits en matières naturelles, avoir un fonctionnement écologique (procéder au tri sélectif des déchets, ne cuisiner que des fruits et légumes de saison), et être impliqués dans la vie locale, c'est-à-dire réinvestir pour aider et impliquer les villageois. Cette démarche pour un tourisme responsable et durable est fortement encouragée par le gouvernement marocain, qui décerne chaque année le trophée tourisme responsable. Depuis vos étapes dans les villages, on vous y proposera des randonnées à pied, à cheval, à dos de mule ou à dos d’âne, plus écologique et plus proche de la nature, plutôt que d’utiliser une voiture.

Au centre de la région du Haut Atlas, au pied du deuxième sommet le plus haut du Maroc, le Mgoun (4068m), s’étend la vallée des El Bouwli, plus basse que la vallée des Bougmez. Pour atteindre ce sommet, il vous faudra environ 3 à 4 jours de marche. C’est une randonnée qui n’est pas technique, sans escalade, mais qui demande d’être en bonne condition physique. Accompagnés d’un guide formé et agréé par le Centre marocain de formation aux métiers de la montagne, unique en Afrique, vous aurez le plaisir de bivouaquer dans un cadre extraordinaire, avec en prime les spectacles sublimes du crépuscule et de l’aube sur les montagnes enneigées ! Dans les villages que vous traverserez, n’hésitez pas à demander à voir les artisans travailler. Ils sont fiers de leurs savoir-faire, exceptionnels et totalement manuels, qui tendent à disparaitre, faute de relève, comme les potiers. Ici, tous les ustensiles du quotidien sont fabriqués en terre, comme les maisons. On taille des plats de bois dans la masse du noyer, très solide (une durée de vie de 15 à 20 ans !). C’est une spécialité très demandée, car dans cette région, on préfère manger dans ces plats qui gardent la nourriture chaude.

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Écotourisme dans le Haut Atlas marocain

Le fameux tagine berbère, à la viande de chèvre et légumes, vous sera sûrement servi dans un de ces plats ! Cuit sur les braises pendant trois heures, ce tagine est très réputé, car les chèvres du Haut Atlas se nourrissent de plantes médicinales et aromatiques. Les habitants de cette vallée, à la peau foncée, appelés les Ait Skhman, sont probablement issus d’un métissage entre Berbères et Mauritaniens. C’est là que se déroule, en septembre, le seul festival de la région, qui dure quatre jours, le Festival des Amandes, après la cueillette, auquel participent divers acteurs du commerce des amandes, venant aussi d’autres régions. Des bijoux et vêtements artisanaux y sont aussi proposés, et le soir la fête continue en chants et en musique. La date exacte de ce festival varie en fonction de la saison.

Au cœur d’un cirque montagneux, la Vallée d’Anergui n’est accessible que par un seul col. Les terres de diverses couleurs alternées, entremêlées, et les montagnes enneigées qui l’entourent, la vallée traversée d’une rivière turquoise, en font un joyau absolu du Haut Atlas. 50

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Ambassade du Maroc au Sénégal SICAP Karak, Dakar 490 - Tél : +221 33 824 38 36 Article écrit avec la collaboration de Touda Ecolodge (Vallée des Bougmez), labélisé Clé Verte et Lauréat du Trophée Maroc Tourisme responsable Photos Said Marghadi


Astuces voyageurs

En cas d’urgence, sur le territoire européen ainsi qu’en Suisse et en Afrique du Sud, composez le 112, à partir d‘un téléphone fixe ou d’un portable. Il met directement en connexion avec les services d’urgence : police, pompiers, ambulances.

Binter canarias : Encore plus de vols vers les Îles Canaries !

Depuis le mois de mars, la compagnie Binter a intégré un nouvel avion à sa flotte (Bombardier CRJ900) dédié à la liaison avec les îles Canaries. La fréquence de ses liaisons reste la même à raison de trois fois par semaine aller-retour, mais désormais les lundi, jeudi et dimanche. Les vols de Gran Canaria se font les jeudi et dimanche, la connexion avec Tenerife, le lundi. Le vol de Gran Canaria dure environ 2 heures et 10 minutes et ceux de Tenerife, 20 minutes de plus. La compagnie aérienne offre d’autres connexions avec l’Afrique occidentale : Marrakech, Casablanca, Agadir, Laayoune, Nouakchott, Banjul, Praia et l’île de Sal. Il faut de plus y ajouter les deux vols au Portugal : Lisbonne et l’île de Madère.

112, le numéro d’urgence (Europe, Suisse et Afrique du Sud)

Turkish airlines Nouvelle liaison en Guinée Conakry La compagnie aérienne Turkish Airlines commencera à desservir la capitale guinéenne Conakry à partir de juin prochain. L’annonce a été faite jeudi 3 mars par le président turc Recep Tayyip Erdogan lui-même, en marge d’une visite de 6 heures à Conakry.

RAM Renforcement de la liaison Lisbonne/Casablanca

Tunisair : acquisition d’un Grand Scanner de nouvelle technologie

Dans le cadre de sa politique de modernisation de ses outils de gestion, Tunisair a acquis un Grand Scanner de nouvelle technologie, destiné à l’inspection rayons X avancée du fret, idéal pour les palettes de fret aérien et doté de la Technologie Double Vue de Marchandises : le RAPISCAN 638DV. Ce matériel, certifié par le Service Technique de l’Aviation Civile (STAC) de la Direction Générale de l’Aviation Civile Française, va permettre à Tunisair d’améliorer et de renforcer la sûreté et la sécurité des envois fret vers toutes les escales desservies par Tunisair et celles de la totalité des compagnies étrangères assistées par Tunisair, en conformité avec les normes nationales, internationales et européennes, et d’accroître le traitement du fret, induisant un gain de temps.

Une hausse de 15% du trafic des passagers. C’est le pari lancé par la Royal Air Maroc (RAM) pour la saison 2015-2016. L’annonce a été faite par la représentation de la compagnie nationale lors d'une cérémonie organisée vendredi 18 mars à Lisbonne. La RAM ambitionne également d'augmenter son chiffre d'affaires de 10%, a indiqué le directeur régional de la compagnie au Portugal, Hassan Benhima. Pour atteindre cet objectif, la RAM va renforcer durant la saison estivale ses vols au départ de Lisbonne et à destination de Casablanca, en proposant 10 vols hebdomadaires contre 7 auparavant, a précisé Hassan Benhima. Ce dernier n'a pas manqué de souligner que la RAM "a consolidé son programme avec des capacités à destination et en provenance de l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient, les États-Unis, le Canada et le Brésil". - n°29 avril 2016

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Evasion Nationale

Balade détente à Mboro Le monde est fou, vous dites-vous ? Sur ce point nous sommes d’accord. Rien de mieux pour garder le moral que de prendre un peu de recul et d’aller se ressourcer au calme. Un petit break, même de 24 heures, et la reprise en main du quotidien parraîtra de suite plus simple. Parole d’Actu’elle ! À la folie ambiante, préférons la paix et le calme, la nature, pure, la simplicité. C’est nécessaire. C’est même vital. Alors, en route !

Notre Sénégal, quand on le regarde bien en détail, recèle des trésors de paysages divers, d’ambiances variées. Il y en a pour tous les goûts ! Dès que l’on atteint la région des Niayes, et en parcourant les alentours de Mboro, à un peu plus d’une heure de route de Dakar (117 km), dans le département de Tivaouane (à 25 km de là), dans la région de Thiès, on est surpris par la nature verdoyante, alternant avec la savane habitée par de nombreux baobabs. On imagine à la saison des pluies comme ce doit être foisonnant ! Cette région, à l’origine peuplée par quelques Peuls, est devenue un carrefour important de la production maraichère et fruitière, qui fournit 80% de la population dakaroise, comme en témoignent les vastes champs, et marchés abondants, que l’on traverse avant d‘arriver à Mboro. Sur le bord des routes, des lampadaires solaires témoignent d’une certaine attention portée 52

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à l’environnement, qui ne fera que se renforcer au fur et à mesure que l’on pénètre dans les profondeurs des Niayes. Pour loger, puisque l’idée est de rester au moins une nuit, on trouve plusieurs campements confortables, avec un service de restauration tout à fait correct, et pas très onéreux. Une fois installé, on peut commencer la balade. N’hésitons pas à tourner au hasard d’une petite route qui ne semble pas mener à grand-chose et découvrons un petit lac charmant, tellement surprenant qu’il semblerait presque incongru ! Dégustons un thiep à Mboro devant un décor très, mais vraiment très, charmant, sur des palmiers, des roseaux, un plan d’eau, des oiseaux, beaucoup d’oiseaux… Bien entendu on y mange du poisson frais, et tout y est bien moins cher qu’à Dakar… On pourra même revenir avec un stock de légumes ! Partons à la découverte de baobabs


Balade détente à Mboro

ancestraux, peut-être bien millénaires, et émerveillonsnous seulement. C’est bon pour l’âme, et les nerfs. Atteignons les dunes de sable blanc, d’une finesse rare, en traversant une vaste forêt de filaos, plantés là pour protéger les cultures maraîchères du sable, avec comme repère le grondement des vagues, car au bout, il y a la plage. Et pas n’importe quelle plage ! Nous sommes là sur cette fameuse immense bande de sable qui longe la côte de la Mauritanie à Dakar, appelée la Grande Côte. Magnifique est un mot faible. Ce n’est peut-être pas l’endroit idéal pour la baignade, à la vue de la force des vagues, mais c’est sûrement l’endroit idéal pour se ressourcer, marcher, se reposer, méditer. Certains automobilistes un peu aventuriers l’empruntent pour rejoindre la capitale sénégalaise. Si vous voulez le faire, renseignez-vous

sur les heures de marrée avant. La nuit venue, c’est assez magique de se promener entre les palmiers, à travers de vastes étendues sableuses qui reflètent la douce lumière des étoiles, de la lune, faisant scintiller comme par ricochets lumineux la végétation alentour. On peut même s’accorder le luxe d’une autre visite à la plage, la nuit c’est un autre spectacle, particulièrement spectaculaire à la pleine lune. Au lendemain matin, vous serez reboostée, revigorée, en un mot, prête à affronter l’existence avec des étoiles plein la tête, la sagesse du baobab au cœur, et l’énergie de l’Océan pour bagage. Force et Courage, et soyez sage…

Texte et photos Leila Jamm

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Bande de filles Ce soir, c’est réunion au sommet au « club de la tortue vengeresse ». Conseil de guerre avec les membres du club, c'est-à-dire Fatou, Ndèye, Léna, « la petite », Rama et moi, Leïla. Pourquoi un tel nom pour notre club ? Parce qu’à l’époque de sa création, nous nous prenions pour des justicières sans peur et sans reproche, prêtes à venger tous les affronts faits à l’une d’entre nous ou à l’une de nos proches. Nous étions des guerrières, fortes de la détermination de notre groupe. Et aussi parce que notre jeu favori de l’époque - alors nous étions encore à l’école - était de faire la tortue. À savoir : celle qui marcherait le plus lentement du monde et arriverait la dernière à l’appel d’un professeur ou d’un parent, mais sans avoir l’air de lambiner exprès était la grande gagnante. 54

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Cela donnait toutes sortes de démarches, de la plus molle à la plus désarticulée et nous faisait bien rigoler. De toute façon, on n’était pas en manque de rigolades à l’époque. Et même si la vie n’était pas toujours facile, ces rires partagés nous donnaient le courage de continuer, ensemble. Aujourd’hui, nous sommes toujours là, pas comme les cinq doigts de la main puisque Rama a rejoint entre temps notre petit groupe et que maintenant nous sommes six. Nous sommes là donc, toujours fortes, encore soudées et les mariages, travails, ou simplement le quotidien des unes et des autres n’ont jamais réussi à nous séparer. Il faut dire que cela aide d’habiter toutes dans le même quartier, à une rue de distance maximum. Alors, nous pouvons toujours compter les unes sur les autres.


roman Mais là, il ne s’agit pas de nous. Le conseil de guerre spécial est réuni pour parler du cas de « l’affreux », l’ancien surveillant de notre lycée. Il nous faisait déjà froid dans le dos et nous restons persuadées qu’il aurait pu aller trop loin avec l’une d’entre nous, à l’époque, si elle s’était trouvée seule face à lui. Heureusement pour nous, la solitude est un mot dont nous ignorions même jusqu’à l’existence et nous ne nous déplacions qu’en groupe, ou plutôt en troupeau selon le terme de mes parents. Il était tellement malsain à l’époque, et aujourd’hui, avec des rides en plus, il n’est pas mieux. Et il vient de s’installer dans notre rue, juste en face de chez Ndèye, avec sa nouvelle épouse, d’au moins vingt ans sa cadette. Elle arrive directement de son bled la pauvre petite, et malgré son tout jeune âge, a déjà l’air de porter une tristesse infinie sur son visage et toutes les peines du monde sur son dos. Et comme on la comprend ! C’est pour elle que nous sommes réunies ce soir. Visiblement, cette jeune femme est battue sous son toit, avec sa famille au loin et sans aucune aide à attendre de personne. Alors vous pensez bien que la fibre de la tortue vengeresse qui sommeille en chacune de nous s’est réveillée. Après de nombreux bavardages et force ricanements, nous avons trouvé des solutions à ce problème. Des solutions exaltantes, mais hélas difficilement réalisables, ou avec de très légers problèmes de conscience morale. Par exemple, l’étouffer dans son sommeil ou lui envoyer des hordes de fourmis rouges par bataillons de quelques millions. Finalement, nous allons suivre un plan légèrement moins offensif : la tactique du téléphone arabe ou harcèlement indirect par membres du club. C'est-à-dire que dès que Ndèye, sa plus proche voisine, ou l’un de ses enfants qui sont dans la confidence, entend le moindre signe de violence chez l’affreux, elle prévient immédiatement le groupe. Et l’une de nous, la plus près ou la plus disponible, va immédiatement frapper à sa porte avec le plus de bruit possible. Une fois dans la place, elle s’impose dans la maison en parlant de tout, de rien, ou de l’époque du lycée, mais tout en lui faisant comprendre que nous ne sommes pas dupes de ce qui se passe sous son toit. La première fois justement, je suis chez Ndèye lorsque nous entendons des cris étouffés, je me précipite et tambourine comme une malade à sa porte pendant un moment. Il finit par ouvrir l’air furieux. Je vois sa jeune épouse en pleurs s’éclipser discrètement dans la pièce voisine. - Monsieur Diop, pas possible, Ndèye m’a dit que c’était

vous, ça alors... - Mais que…? - Oui, oui, c’est moi Leïla ! Alors, vous voilà marié il paraît ? C’est bien, et évidemment j’imagine que vous prenez autant soin de votre femme que vous preniez soin de vos élèves dans le temps ! - Leïla, je te demande de partir. - Enfin je dis « dans le temps », mais vous travaillez encore d’ailleurs, je peux dire aussi de maintenant, donc j’imagine que vous prenez autant soin de votre femme que vous prenez soin de vos élèves. Nous en parlions justement à l’instant avec Ndèye et avec les autres, vous vous rappelez des autres ? Nous sommes toutes là, dans le quartier, mais ne vous en faites pas hein, chacune viendra vous voir, et vous saluer, je me chargerai d’en parler aux autres. - Bon Leïla, c’est très bien, tu peux partir maintenant. - D’accord, donc à bientôt, et comptez sur nous toutes pour venir vous voir dès qu’il le faudra, enfin je veux dire vous saluer à l’occasion, à très bientôt, Monsieur Diop ! Je sors étourdie de mes propres paroles et reste un moment devant la porte. Puis j’entends de nouveau des bruits qui ne me plaisent pas. Je frappe à nouveau. - Monsieur Diop, je disais que l’on viendrait toutes vous saluer, j’ai oublié de dire que nous viendrions saluer votre épouse également, bien sûr. Nous la connaissons un peu pour la croiser à la boutique de temps en temps, elle est très discrète, mais elle a l’air charmante, et très gentille et bien sûr, si vous ou elle vouliez parler à l’une d’entre nous, nous sommes là juste à côté, à portée d’oreille, vous voyez la porte bleue juste en face, ici, alors n’hésitez surtout pas n’est-ce pas ! Voilà, après deux semaines de notre harcèlement, l’affreux est fatigué de notre présence continue et hostile. Et puis il sait maintenant que sa jeune épouse n’est pas sans appui. D’ailleurs nous avons entendu pour la première fois le son de sa voix ce matin alors que nous la croisions au marché, Fatou, « la petite », et moi. - Merci ! nous a-t-elle dit. Et puis aussi : « Je m’appelle Gossé ». Alors, il va falloir réunir encore une fois le club pour une approbation générale, mais j’ai bien l’impression qu’au club de la tortue vengeresse, nous serons peut-être bientôt sept.

Texte de Charlotte Sakho - n°29 avril 2016

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Culture

2 livres, 1 film, 1 disque Afrotopia

Felwine Sarr Editions Philippe Rey « L’Afrique n’a personne à rattraper. Elle ne doit plus courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi. Son statut de fille aînée de l’humanité requiert d’elle de s’extraire de la compétition, de cet âge infantile où les nations se toisent pour savoir qui a accumulé le plus de richesses, de cette course effrénée et irresponsable qui met en danger les conditions sociales et naturelles de la vie. Sa seule urgence est d’être à la hauteur de ses potentialités. »

Je ne suis pas un homme qui pleure

Fabienne Kanor Roman Editions JC Lattès

Un livre bouleversant qui dit la quête d’une femme, le mensonge des origines, les rêves toujours déçus des mères, les hommes qui s’enfuient et ce qu’ils laissent, et l’écriture qui emporte tout.

Ne m’abandonne pas

Téléfilm - réalisé par Xavier Durringer Avec Lina Elarabi, Samia Sassi, Marc Lavoine plus Drame / Nationalité française Le jour où Inès, médecin urgentiste, découvre que Chama, 17 ans, a épousé sur internet un djihadiste et qu’elle s’apprête à le rejoindre en Syrie, sa vie bascule. Pour tenter de sauver sa fille de l’embrigadement dont elle est victime, Inès ira jusqu’à la séquestrer dans une maison loin de tout. Mais Chama, totalement endoctrinée, n’a pas l’intention de renoncer à ce qu’elle croit être sa destinée… Pour Inès, c’est le début d’un long combat.

Né So (chez soi)

Rokia Traoré (avril 2015)

Pour son sixième album, la diva malienne moderne invite à regarder le monde et la condition humaine. Né so, racines maliennes et horizons multicolores, comprend une magnifique reprise de « Strange fruit » de Billie Holiday, une adaptation d’un texte de l’écrivaine Toni Morisson chantée avec Devendra Banhart, et compte avec la participation à la basse de John Paul Jones (Led Zeppelin). Rokhia Traoré vient d'être nommée ambassadrice pour le HCR 56

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Culture

Une histoire d’amour et d’endurance Hope fait partie de ces films nécessaires, qui apportent à la fois une lumière crue, réaliste, sur des situations extrêmes, dont les actualités effleurent l’ampleur et ne suffisent pas à appréhender la complexité, les douleurs, et les espoirs fous qu’elles drainent. A voir absolument ! Hope, qui a quitté le Nigéria pour rejoindre l’Europe, et Léonard, qu’elle rencontre dans le Sahara et qui vient, lui, du Cameroun, traversent des épreuves, sur le chemin de leur « terre promise », de racisme en violences, vont renforcer le lien qui les lie, ce mince, solide et lumineux espoir qu’est l’Amour.

(2001) et "Les âmes errantes" (2005), "Les chantiers de la coopération", (2004). Il a, pour écrire le scénario de Hope, effectué un long repérage depuis Oujda, à la frontière avec l'Algérie, jusqu'à la forêt de Gourougou, qui surplombe l'enclave espagnole de Melilla, en partageant le quotidien des migrants.

Joué par Justin Wang, dans le rôle de Léonard, et Endurance Newton, dans celui de Hope, ce film est puissant, juste, et fort en émotion grâce, en grand de partie, à leur interprétation. Il faut souligner qu’ils sont, comme tous les acteurs de ce film, non professionnels, et que tous deux on connu l’exil, et parcouru ce chemin difficile de l’émigration clandestine vers l’Europe.

Le film Hope a été projeté au Festival de Cannes, en 2014, lors de la Semaine de la critique, en l’absence des acteurs principaux Endurance Newton et Justin Wang, pour qui la réalité avait déjà repris sa place sur la fiction. Endurance Newton était retournée au Maroc où elle vit depuis 2009, en vendant de l’artisanat africain, et où elle est toujours sans papier. Dans un entretien accordé au magazine MarieClaire, elle avouait toujours souhaiter s’installer en Europe, et y voir évoluer son fils de deux ans. Quand à Justin Wang, il était retourné au Cameroun, où il souhaitait développer l’exportation de bananes plantain vers le Maroc, à destination de la communauté d’Afrique sub-saharienne qui y réside.

Le réalisateur et scénariste Boris Lojkine a, manifestement, profondément, intimement compris les enjeux et dangers de ce voyage où tant perdent la vie, et du quotidien des clandestins d’Afrique sub-saharienne au Maroc. Ce documentariste, ancien enseignant de philosophie, pour qui c’est la première œuvre de fiction, a vécu au Vietnam où il a réalisé plusieurs documentaires, "Ceux qui restent"

Texte de Laure Malécot

Avec aussi les acteurs Dieudonné Bertrand Balo'o, Martial Eric Italien, Henri Didier Njikam, Nabyl Fally Koivogui. Produit par : Bruno Nahon / Zadig Films. Durée : 91 minutes. Prix SCAD1. Présenté au dernier Festival de Marrakech. Film projeté à l’Institut Francais de Dakar le 1er avril / Disponible en vidéo à la demande sur le web. - n°29 avril 2016

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Culture « We do it together », une nouvelle société de production par et pour les femmes

NEWS Céytu, label littéraire en wolof

Dirigée par Boubacar Boris Diop, créée par les Éditions Zulma & Mémoire d’encrier, cette nouvelle collection a pour objectif de publier des incontournables de la littérature francophone en wolof. Elle a publié en mars dernier trois ouvrages : Nawetu deret. Une saison au Congo , d’Aimé Césaire (traduit par Boubacar Boris Diop), Baay sama, doomu Afrig/L'Africain, de JMG Le Clézio (traduit par Daouda Ndiaye), et Bataaxal bu gudde nii/ Une si longue lettre de Mariama Bâ traduit en wolof par Mame Younousse Dieng et Arame Fal. www.ceytu.fr

Sahad & The Nataal Patchwork, un groupe qui monte !

Au palmarès des Journées Musicales de Carthage en Tunisie (du 10 au 15 avril), festival (et concours) de musique sous le patronage du Ministère de Culture et de Sauvegarde du patrimoine en Tunisie. Parmi les 9 projets musicaux retenus, 1 du Maroc, 1 du Bénin et 1 du Sénégal. Sahad & The Nataal Patchwork représentera le Sénégal à cette compétition.

Festi Graff (7e édition)

Du 25 avril au 5 mai 2016 - Dakar Festival international d'arts urbains, unique en Afrique qui met notamment en avant la culture du graffiti et toutes les dimensions de la culture urbaine. 58

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Les actrices Juliette Binoche, française, et Jessica Chastaing, américaine, ont annoncé en mars la création de cette société de production dédiée à financer et mettre en avant des films qui changent l’image des femmes sur grand écran…« Cette société de production est à but non lucratif. Elle va permettre dans un premier temps de tourner 6 films de 15 minutes, avec des réalisatrices et des actrices. L’argent qui sera gagné avec ces films sera réinvesti dans d’autres films. C’est une façon de créer une vague pour que les consciences changent », a expliqué Juliette Binoche à France Info.

EXPOSITIONS Malika Diagana : Light and Soul

Dans le cadre de Partcours 2015. Jusqu’au 11 mai 2016 Onomo Airport Dakar Yoff

Née à Nouakchott (Mauritanie), Malika Diagana revendique son héritage multiculturel. Sa mère, cap-verdienne, est écrivain, son père, soninké, est avocat. Son oncle Julien Lopez fait partie des premiers photographes de studio de Saint-Louis. Il crée dans les années 60 le studio Photo Artista. Elle allie à sa passion de la photographie l’art de la vidéo.

Mamy Cruz

Jusqu’au 1er janvier 2017 Les mardis, mercredis, jeudis et vendredis de 19h30 à 22h Acoustic, Afro, Soul, R&B Villa Racine 37, rue Jules Ferry Tél : +221 33 889 41 41


AGENDA GRAPHIK Ousmane Mbaye (design)

Galerie le manège, Dakar Jusqu’au 16 avril 2016

Des créations originales qui donnent une dimension artistique et profonde à la notion de design immobilier : « Cette collection, je l’ai travaillée à partir de matériaux bruts et vierges, la couleur est traitée comme une matière à part entière et pas autrement… Cela m’a donné une grande impression de liberté et de nouveauté que j’ai essayé de traduire par des formes plus déliées et des couleurs moins attendues. Le squelette est toujours en fer, mais j’ai aujourd’hui la sensation que le fer s’anime avec des couleurs surprenantes comme un personnage un peu coincé qui se lâche en se laissant entraîner dans une espèce de carnaval musical, rempli de couleur et de joie. J’espère que cette joie sera communicative et nous entraînera tous vers une destination qui reste toujours pour moi inconnue... et c’est pour ça que l’avenir est passionnant ! » Ousmane Mbaye.

Electrafrique Dakar

vendredi 15 avril à partir de 22h Magic Cunimb.

Electrafrique, organisé par Okayafrica et Les Petites Pierres, invite des artistes DJ africains et de la diaspora à travers le monde, autour d’une scène dédiée à la musique africaine avec une touche électro / futuriste... Depuis plusieurs années, son fondateur DJ Cortega œuvre avec Okayafrica à promouvoir ce concept et une scène musicale et créative africaine liée à ces inspirations. Avec DJ Rancido comme invité spécial, du Suriname d’origine, installé aux PaysBas. Info : lespetitespierres@hotmail.com

Pôle Culturel Djaram'Arts Journée parent-enfants

samedi 9 avril

11h : Atelier parent-enfants "Les mains dans l'argile" (à partir de 18 mois) (Participation 2000 F / personne) 15h : Atelier Théâtre enfant (Participation: 2000 F / personne) 17h30 : Spectacle "Roi d'Argile" (entrée sur donation) Repas : 2500 F (poulet grillé ou brochettes de lotte) Ou apporter votre Pique-nique !!!!! Inscription ateliers et repas obligatoire !!!! - n°29 avril 2016

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Culture CINEMA Fatima

Fiction Réalisé par Philippe Faucon. Avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche Institut Français, Dakar Plateau Mercredi 13 avril, 18h30 Samedi 23 avril, 20h30

La voix des handicapés

Dimanche 10 avril Grand Théâtre de Dakar - Carrefour Cyrnos x Boulevard de l’Arsenal Thème : « Promouvoir la production artistique des personnes vivant avec le handicap ». Avec les artistes en situation de handicap : Mangoné Sakho et le « Saxal Group », Ablaye Mbaye, MC Abass de Ouakam, Babacar de Grand Dakar, You Bou MC de Keur Massar, l’Art Dans Le Sang, Khady Seck de Rufisque, Mbaye Babou de Ngaye, Salla Dièye de Kolda, Mouhamed Faye de Fatick, Goupe de Musiciens Aveugles, Kara de Tamba, Masiré Guèye de Dakar, Alé Dieng, Pape Niang, Aïda Ndiaye de Pikine... Et les artistes invités : Waly Ballago Seck, Fatou Guéwel Diouf, Alioune Mbaye Nder, Daara J Family, Pape et Cheikh, Pape Diouf... Entrée sur invitation. Info au : 77 271 57 75 / 77 515 91 04 77 926 98 53 / 77 446 09 66

Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et travaille comme femme de ménage, avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans les escaliers. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu’elle n’a pas pu jusque là dire à ses filles en français. Ce film a été récompensé en France par trois Césars en février 2016, dont celui du meilleur film, de la meilleure adaptation et de l’espoir féminin pour Zita Hanrot dans le rôle de Nesrine.

Zootopie

Réalisé par Byron Howard et Rich Moore Production Walt Disney Animation, jeune public - Sortie février 2016 37CINQ, Sea Plaza - Grande Corniche, Dakar L'histoire de l'optimiste et intrépide lapine Judy Hopps, lieutenant et nouvelle recrue de la police de Zootopie, ville exclusivement peuplée de mammifères, et qui cherche à faire ses preuves en enquêtant sur la disparition d'une loutre avec l'aide du renard escroc Nick Wilde. Détail des projections : 78 630 39 39 / 70 630 39 39 / 76 600 39 39 Facebook : SEA PLAZA ou 37CINQ / App. Mobile: 37CINQ

STAR WARS VII LE REVEIL DE LA FORCE SERA DISPONIBLE EN DVD, BLU-RAY ET VOD LE 16 AVRIL, quatre mois après sa sortie au cinéma. Au programme : de nombreux bonus, des interviews exclusives, mais aussi quelques scènes coupées. Ce long-métrage réalisé par J.J. Abrams a dépassé en seulement douze jours le milliard de dollars de recettes, en exploitation mondiale, devenant ainsi le film le plus rentable de tous les temps, juste derrière Titanic et Avatar. 60

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Horoscope Bélier

Taureau

Gémeaux

Vous voici pleine d’entrain, ce qui vous aidera à mener à bien vos projets. Vous avez toutes les chances d’atteindre vos objectifs grâce à de nouvelles rencontres. Les valeurs affectives vous seront d’un grand secours pour abandonner ce qui serait inutile pour le futur.

Vous irez vers des situations qui vous pousseront vers le changement. En début du mois, vous vous éloignerez des problèmes, et vous sentirez mieux et plus légère. Vous saurez dire aux autres ce que vous pensez d’eux. Vénus vous rendra plus dynamique, mais renforcera votre susceptibilité.

Votre besoin d’actions et d’échanges vous mènera vers de nouvelles rencontres positives, ce qui apportera une évolution dans votre vie familiale. De grands changements professionnels seront à prévoir dès le début du mois.

Cancer

Lion

Vierge

Professionnellement, vous n’attendrez pas que les choses se fassent d’ellesmêmes. Un fort mental vous poussera à vous dégager de certaines situations frustrantes. De petits changements côté sentimental sont à prévoir.

C’est le moment de négocier vos projets les plus importants. Dans vos relations avec les autres, vous aurez de bons arguments pour arriver à ce que vous espérez, en allant vers des personnes qui correspondent à vos attentes professionnelles.

Des situations vous mettront dans l’obligation de vous battre pour avancer côté professionnel. Ne vous sous-estimez pas, foncez vers les portes qui s’ouvriront à vous. Soyez réceptive à ces possibilités d’avancements aussi bien professionnels que relationnels.

Balance

Scorpion

Sagittaire

Vous aurez l’impression de passer en second plan, ce qui pourrait entrainer des désillusions autant qu’être bénéfique. Vous apprendrez à voir la vie autrement et à agir mieux, en parfaite harmonie avec vousmême.

Force et énergie vous permettront de gagner beaucoup de temps dans ce que vous entreprendrez. Mais l’impulsivité n’étant pas toujours positive, prendre du recul au calme, avant d’agir, vous empêchera de faire des erreurs.

Ce mois sera très stabilisant. Votre énergie vous permettra de réaliser vos projets sans encombre. C’est le bon moment pour vous remettre au sport. Faites doucement tout de même ! De belles rencontres pourraient être décisives et de longue durée.

Capricorne

Verseau

Poissons

Vous serez efficace et rapide et n’aurez pas le temps de vous attarder sur votre passé. Ce qui sera positif, car cela vous aidera à avancer vers l’avenir. Cet état d’esprit vous permettra de voir chez les autres ce qui passait inaperçu jusque-là. Vous ouvrirez les yeux sur certaines personnes fausses de votre entourage.

Un grand besoin d’action vous amènera vers de nouvelles connaissances. Vous aurez à rectifier des erreurs de l’an passé. Ne vous faites aucune fausse certitude et ne prenez pas trop à cœur les maladresses de ceux qui vous entourent, car cela vous ferait faire encore de mauvais choix pour votre futur.

Vous aurez besoin d’agir, et rapidement. Cela vous poussera à concrétiser vos désirs. Sentimentalement, vous serez prête à tout pour faire avancer une relation qui reste en statu quo. Aucune hésitation, du dynamisme et le besoin d’avancer sur ce qui est essentiel pour vous !

21 mars - 19 avril

22 juin - 22 juillet

23 sept. - 23 oct.

22 déc. - 19 janv.

20 avril - 20 mai

23 juillet - 22 août

24 oct. - 22 nov.

20 janv. - 18 fév.

21 mai - 21 juin

23 août - 22 sept.

23 nov. - 21 déc.

19 fév. - 20 mars

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Carnet d‘adresses

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Cuisine Restaurant Le Bidew Institut français Dakar Plateau

Romyda Keth Tél : +221 77 129 13 42 Email : romydadakar@gmail.com

Evasion Touda Ecolodge Tél : +212 662 14 25 85 www.touda.fr

Suufsi Tél : +221 77 768 98 30 Email : maamfall@hotmail.com

Mode Ambre Carrefour Route des Almadies Face SGBS Tél : +221 33 820 63 38 / 77 545 37 45

Undangarou www.undangarou.com Sport Coach David Ndoye Tél : +221 77 812 43 55 Email : daoudandoye@gmail.com

est édité par IMPACTSARL Directrice de publication Sonia Elamri contact@actuellemag.com

Responsable Commerciale Kaoutar Azaglou +221 77 486 08 49 commercial@actuellemag.com Rédactrice en chef Laure Malécot redaction@actuellemag.com Mode & beauté mode@actuellemag.com Directeur Artistique Julien Fayal

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