implantologie
Espace biologique implantaire par Dr Périssé
L’espace biologique est la jonction tissulaire séparant le milieu intérieur du milieu extérieur. Si cette jonction est constante dans le temps, elle n’est pas forcément stable mais sujette à récession. Cet espace biologique est constant quelque soit le système implantaire jusqu’à ce qu’il soit dépassé par une agression généralement bactérienne. Son intégrité atteinte, l’os s’efface pour que cette zone de jonction se reconstitue. Le processus peut ainsi se stabiliser, sans réparation ad integrum ou s’aggraver et se chroniciser. La perte de hauteur le long de l’implant est alors constante et progressive jusqu’à la perte éventuelle de l’implant par lyses osseuses successives. Cette zone est de ce fait considérablement précieuse, elle est le témoin de la bonne santé de nos reconstructions implantaires. Améliorer la stabilité de cette zone est un enjeu constant de notre discipline. Nous étudierons les conditions de ce maintien ou de
L’école Schroederiene se distingue de la technique de mise en nour-
cette perte.
rice par le fait que l’implant et son pilier sont placés dans le même temps chirurgical et que l’incision muqueuse et la trépanation
L ES
osseuse réalisent leur cicatrisation de façon simultanée. Cette diffé-
ÉCOLES SUCCESSIVES
Sur le plan historique l’école Branemarkienne a vu le jour sur les
rence n’est pas sensible dans la mesure où elle exclue une cicatrisa-
ruines apparentes des courants implantaires des années antérieures
tion de seconde intention au voisinage du matériel implanté.
aux années soixante. La codification des pratiques a été alors l’ori-
L’environnement, uniquement conjonctif au contact de l’émergence,
gine de la restructuration de notre discipline et de son succès
semble plus favoriser une migration épithéliale vers l’apex et un
actuel. Ce renouveau spectaculaire des années quatre-vingt a
risque de non ostéointégration qu’un environnement directement
effacé, pour un temps, les pratiques antérieures dont aujourd’hui
épithélial bien accolé par suture au niveau de l’émergence du
nous apercevons les résurgences. Il n’existe plus une école, mais,
matériau implanté.
aujourd’hui, des écoles. Traditionnellement deux écoles se sont
Dans de bonnes conditions, cette cicatrisation aboutit à une cicatri-
affrontées l’une représentant l’école Branemarkienne avec la mise
sation en trois étages classiques, un sulcus, une attache épithéliale,
en place d’implants en deux temps, l’autre représentée par l’école
une attache conjonctive.
schroederienne avec la mise en place d’implants en un temps.
E COLE S CHROEDERIENNE Aujourd’hui bien admise par le courant Branemarkien cette école a représenté le courant trans-muqueux en un temps, parfois même associé à des mises en charges immédiates tel qu’elles étaient réalisées par Tramonte, Cherchève, ou encore Linkow. Ces techniques alors utilisées peuvent être considérées aujourd’hui comme des techniques proche des concepts dits « modernes ». La différence entre trans-muqueux et systèmes enfouis est cependant fondamental. Cette différence ne concerne pas l’histologie tis-
Ces étages sont de trois niveaux:
sulaire ni le type d’attache tissulaire mais les possibilités de gestion
• Le sulcus estimé entre 0,5 et 1mm (S)
des tissus dans la période post implantation.
L S
N°48 - novembre 10
• Une attache représentée par un épithélium jonctionnel variant de
34