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Laser dentaire : Déjà demain ! Comment et pourquoi faire entrer le laser dans nos cabinets ? Considérations économiques et pratiques. par Y. TOLILA * Le laser entre progressivement dans le vocabulaire et les interrogations de l’odontologiste : Que puis-je faire avec un laser que je ne fasse déjà ? Est-ce que mes résultats cliniques et la satisfaction de mes patients seront à la hauteur de l’investissement ? L’utilisation du laser nécessite-t-elle une formation complexe ? Quels sont les risques iatrogènes ?
Mots-Clés • Rayonnement Laser • Diode - Nd:YAG - Nd:YAP - Er:YAG - CO2 • Critères de choix du laser dentaire • Thérapie laser en parodontologie non chirurgicale. • Détection génétique des bactéries parodontopathogènes Après une entrée timide dans notre domaine depuis plus d’une
1- I NFLUENCE
décennie, nous assistons actuellement à une nette offensive de
De la longueur d’onde d’un laser dépend le phénomène d’ab-
DE LA LONGUEUR D ’ ONDE
nombreux fabricants. Témoins, les pages publicitaires dans notre
sorption (phénomène par lequel une partie de l’énergie du rayon-
presse professionnelle et une présence grandissante dans les
nement est dissipée dans le tissu cible) qui est à l’origine de l’effet
salons d’exposition. Cependant, les publications et études statis-
de transformation tissulaire attendu.
tiques faites dans le cadre universitaire odontologique sont encore
Si son coefficient d’absorption dans l’eau est élevé, le laser
rares. Le discours marketing des « commerciaux » (tous leaders
pourra couper les tissus mous qui sont naturellement hydratés, et
de quelque chose…) ressemble trop à du « télé-achat ». Il dessert
inversement s’il est faible, risquera de provoquer une nécrose de
en réalité plus le laser dentaire qu’il nous convainc de son effica-
ces tissus.
cité dans de nouvelles thérapeutiques en odontostomatologie.
Le coefficient d’absorption dans l’hémoglobine d’un laser accélère
Si certains lasers coupent, « éliminent » le tartre, aident à la pré-
la coagulation s’il est élevé, dans le cas inverse aucune coagula-
paration des cavités etc., dans la réalité quotidienne de nos cabi-
tion n’est possible.
nets, il est difficile voire irréalisable de consacrer du temps sup-
Le coefficient d’absorption dans l’hydroxyapatite d’un laser per-
plémentaire parfois long pour des actes simples finalement aussi
met l’éviction de la carie s’il est élevé, dans le cas contraire il per-
bien faits avec une lame 15, un insert sonique, ou une fraise
met la fusion de la dentine.
boule. Car c’est bien cela la réalité (du moins en France) : Qui est
En conséquence, on comprend aisément que le laser dentaire
prêt à investir plusieurs dizaines de milliers d’euros dans du maté-
idéal serait celui qui aurait le meilleur coefficient d’absorption
riel pour des scellements de sillons (1), traiter un aphte, un herpès
dans tous les tissus traités par le praticien, ce qui est technique-
ou réaliser une freinectomie (DC10 !) ?
ment impossible dans la mesure où un laser qui possède le plus
Il est cependant un domaine extrêmement chronophage dans
fort coefficient d’absorption par un constituant a aussi le plus
notre pratique, celui de la parodontie médicale. Les vertus bacté-
faible pour un autre constituant. En pratique médicale ou chirurgi-
ricides de certains lasers peuvent-elles être avantageusement
cale où la spécialisation est largement développée, le problème a
exploitées dans le traitement non chirurgical des parodontites
été résolu par l’acquisition d’un laser pour traiter chaque tissu, en
chroniques ? Quel laser choisir pour ce type d’acte ?
ophtalmologie par exemple deux lasers s’imposent pour assurer deux soins différents. En pratique dentaire, pour des raisons « d’omnipratique », d’en-
I. O FFRE
ACTUELLE DES LASERS EN ODONTO -
combrement et financières, la solution se trouverait dans un laser
STOMATOLOGIE
qui assurerait le meilleur compromis d’absorption dans l’eau,
En effet, il n’y a pas un laser en odontostomatologie, mais des
l’hémoglobine et la dentine pour pouvoir assurer l’hémostase, la
lasers et il est important d’en connaître les différentes caractéris-
coupe des tissus mous, la cicatrisation, et la fusion dentinaire.
tiques et propriétés qui en découlent.
(Fermeture des tubulis dans un fond de cavité ou sur un collet sen-
Il existe cinq technologies de lasers dentaires qui se qualifient
sible.)
essentiellement par quatre critères techniques : 1. La longueur d’onde spécifiée en micromètre (µm) ,
2- I NFLUENCE
2. Le mode d’émission (pulsé ou continu)
Du mode d’émission d’un laser dépend l’effet instantané ou non, sui-
3. La puissance crête (en watt)
vant qu’il est pulsé ou continu. Les lasers continus sont les plus
4. Le mode de transmission (fibre optique biocompatible,
anciens, les plus simples, ils sont les plus limités en indications, permettant pour certains essentiellement la coupe et la décontamination.
bras à miroirs ou tubes creux).
L S
N°39 - septembre 08
DU MODE D ’ ÉMISSION
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