L'uranium 235 : un don de Dieu Par Michel Gay Le 25 septembre 2017 N°225
L'uranium 235 (U235) est le seul élément fissile naturel restant sur Terre après l'explosion de la supernova qui a donné naissance au système solaire. Sans cette unique "allumette miraculeuse" l'homme n'aurait pas pu exploiter l'énergie nucléaire. Dans les réacteurs nucléaires, d’autres éléments fissiles apparaissent ensuite, tel que le plutonium 239 (Pu239) issu de l’uranium 238 (U238). Ce dernier est dit fertile car il peut devenir fissile au cours des fissions de l'U235. De même, l’uranium 233 (U233) est issu du thorium 232 (Th232). Ces derniers peuvent aussi à leur tour jouer ce rôle « d’allumette » et engendrer de la chaleur et d'autres éléments fissiles. Les deux seuls éléments naturels fertiles (et non fissiles) restant sur terre pour produire de l'énergie nucléaire sont l'U238 et le Th232. Ils sont disponibles en grande quantité et, grâce à "l'allumette" initiale (l'U235), ils pourront probablement alimenter l'humanité en chaleur et en électricité pendant des millénaires grâce aux générations de réacteurs à venir. Aujourd'hui, environ 60 réacteurs utilisant le "couple" U235-U238 sont en construction1 dans le monde. Les couples utilisant ensuite le plutonium 239 (Pu239-U238) et l'uranium 233 (U233Th232) comme combustible leurs succèderont probablement au cours des siècles suivants. Un cadeau de l'univers La vie de certaines étoiles se termine parfois par une gigantesque explosion très lumineuse appelée supernova. La nébuleuse du Crabe2 dans notre galaxie, par exemple, est le reste d'une supernova qui a été observée sur Terre en 1054 par des astronomes chinois. Ces phénomènes produisent des éléments plus lourds que le fer tels que le platine, l'or ou l'uranium (par une succession rapides de captures de neutrons qui se transforment ensuite en protons par émissions béta…), et dont les poussières ensemencent l'espace galactique. Ces "poussières d'étoiles" se condenseront avec le gaz interstellaire pour former de nouveaux systèmes solaires et des planètes, comme notre bonne vieille Terre. Actuellement, le Th232 et l'U238, radioactifs et présents en grande quantité dans la croûte terrestre, participent de manière déterminante (83%) à la géothermie de notre planète3 (respectivement 44% et 39%).
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https://www.iaea.org/PRIS/WorldStatistics/UnderConstructionReactorsByCountry.aspx https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9buleuse_du_Crabe 3 http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/chaleur-Terre-geothermie.xml 2
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