Chantier législatif « immigration, asile, intégration »

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Chantier législatif

CHANTIER LÉGISLATIF « IMMIGRATION, ASILE, INTÉGRATION » Texte adopté à l’unanimité du Conseil National des Jeunes Socialistes Les migrations sont une partie constitutive des sociétés humaines. Elles ont longtemps concerné quelques régions du monde mais se sont étendues depuis la fin du 20ème siècle à tous les pays, devenus terres de départ, d’accueil et de transit. Provoquées par la recherche des ressources naturelles, par les conflits politiques et religieux, par les échanges culturels et sociaux, tous les pays connaissent ce phénomène qui en aucun cas ne pourrait être réduit à zéro comme le souhaiteraient les pires réactionnaires. Selon l’UNESCO, un migrant international est une personne qui se déplace dans un autre pays que celui de sa résidence habituelle pour une période d’au moins une année. En 2013, il y a 230 millions de migrants dans le monde, soit 3% de la population mondiale et dont les mouvements Sud-Sud ont constitué de 2000 à 2013 57% de l’ensemble des flux. C’est un fait social, donnée de la mondialisation, qui est appelé à s’amplifier avec le réchauffement climatique, l’évolution démographique, les conflits et les inégalités de revenu. La chute du mur de Berlin et la décolonisation ont ouvert les horizons d’un monde multipolaire. Les pôles de migration se sont multipliés, de nouveaux apparaissant à l’Est et les pays de la rive sud de la Méditerranée accueillant les migrations d’Afrique subsaharienne à destination de l’Europe. 20,2 millions d’étrangers vivent dans l’Union européenne, soit 6,5% de sa population. L’Allemagne, qui souffre d’un problème démographique, est le premier pays d’immigration en Europe, accueillant 9,4% de l’ensemble des migrants de la planète, ce qui contribue à sa vitalité économique. Le sujet de l’immigration en tant que «problème» n’existe d’abord que dans le discours d’extrême-droite dans les années 1960, puis est repris dans l’ensemble des discours politiques, médiatiques et devient une politique publique au travers de la question des «banlieues» et de la «scolarisation des enfants d’immigrés». La droite, qui en 1984 votait avec la gauche la

création d’un titre de séjour unique pour accueillir tous les migrants, a dérivé d’années en années dans un discours nationaliste, usant de multiples amalgames et stigmatisations propres à l’extrême-droite. Du discours de Dakar de Nicolas Sarkozy à la convention de l’UMP affirmant leur souhait de sortir de la Convention européenne des droits de l’homme, en passant par les polémiques sur les Roms, la droite extrême de Buisson et de Peltier a pris le pas sur la droite républicaine. La gauche s’est quant à elle peu à peu désarmée, n’assumant plus la richesse de l’immigration pour la France, rentrant dans des logiques comptables et parfois répressives. C’est face à des situations inacceptables, quand des parents d’enfants malades n’obtiennent qu’un récépissé de 6 mois, quand des mineurs étrangers isolés sont poursuivis pour escroquerie, alors que les jeunes sont les premiers à se mobiliser pour leurs camarades de classe ou d’université… la gauche ne peut plus se taire. Les Jeunes Socialistes veulent renverser les idées préconçues et ce dossier n’est qu’une étape. Internationalistes, nous affirmons la solidarité entre les peuples par-delà les nations. C’est à la gauche de déconstruire les présupposés, de renverser les discours, pour que la France et l’Europe prennent leur pleine part d’accueil des opprimé-e-s, d’accueil des migrants, de respect des droits humains et libertés fondamentales, de mise en œuvre de l’égalité républicaine.


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