Socialistes donc féministes - Kit de formation

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FORMATION

Socialistes donc fĂŠministes


istes

fémin c n o d s e t is l Socia Dans ce guide : • Une formation

• Les combats féministes d’hier et d’aujourd’hui • Le rôles des militant-e-s socialistes • Un état des lieux en politique et dans le Mouvement des Jeunes Socialistes en 2015 • Un atelier • Des bonnes pratiques à mettre en oeuvre pour faire progresser l’égalité femme-homme • Des exemples internationaux • Des quizz • Une frise historique des combats féministes • Un argumentaire en faveur des réunions non-mixte de femmes • Une bibliographie • Une filmographie • Des chants

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FORMATION Les différents temps de la séquence : • Formation - 40 min • Présentation de l’état des lieux du mouvement - 10 min • Pause • Échange en ateliers - 1h30 • Restitution des ateliers - 30 min • Présentation des bonnes pratiques - 30 min

But de la séquence :

Militant-e-s de la transformation sociale nous sommes consciente-s de vivre dans une société patriarcale aux réflexes sexistes. Malgré nos liens avec le mouvement féministe et notre attachement à l’égalité entre les femmes et les hommes, nous reproduisons des schémas sexistes dans notre quotidien. Cette reproduction parfois consciente, parfois pas, influence notre manière de faire de la politique et pèse sur notre mouvement. Cette séquence doit nous permettre une prise de conscience collective et le développement d’outils pour : • Se former à la lutte contre le sexisme • Déconstruire les prises de responsabilités genrées • Prévenir les comportements sexistes • Déconstruire les préjugés sexistes • Libérer la parole des femmes

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u sex d s e in c a r x u A

=> Distribuer le Quizz 1 : quelques minutes pour le compléter => Diffuser l’extrait du film « La domination masculine », de P. Jean. => Poser la question à la salle : « Qu’est ce que le féminisme ? » Définition du Larousse : « c’est un mouvement pour l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société ». Cette définition est parfois dévoyée par des réactionnaires comme Eric Zemmour et consorts, pour véhiculer l’idée que le féminisme se résumerait à des femmes assoiffées de pouvoir et d’argent, qui chercheraient une revanche sur la gente masculine. C’est pourquoi, il est nécessaire de compléter cette définition en précisant que le féminisme c’est défendre l’égalité en droits entre les femmes et les hommes, car celle-ci n’existe pas. En quoi ce combat est-il lié au socialisme ? Le socialisme est un combat pour l’égalité. En ça, le féminisme comme tous les combats pour l’égalité, bouscule l’ordre établi, la perception “naturelle” des choses et va à l’encontre de la pensée conservatrice et réactionnaire. L’extrait du film « La domination masculine » illustre la puissance de l’éducation genrée, tant elle laboure les esprits dès le plus jeune âge de stéréotypes. Ce phénomène est aussi appellé le PATRIARCAT. C’est une construction sociale des représentations des rôles dévolus aux femmes et aux hommes. Cette construction est présentée comme naturelle et les réflexes qu’elle produit dans la construction personnelle, sociale ou professionnelle perpétuent cet état de fait. Les conséquences sont extrêmement graves, car cette construction sociale organise une hiérarchie des sexes où l’autorité est détenue par les hommes.

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Les publicités sexistes illustrent les représentations qu’on fait passer pour “naturelles” du rôle des femmes dans la société : femmes douces, belles, objet... Des scènes viols collectifs, de gang bang sont sublimées pour vendre un parfum ou rendre sexy une marque de vêtements.

Conclusion

La construction patriarcale de la société : • Rend la société illusoirement égalitaire car les mécanismes sont invisibles et intériorisés par les femmes comme par les hommes • Renforce les inégalités entre les femmes et les hommes, comme le montre la répartition des richesses et des pouvoirs : au niveau mondial, les femmes effectuent 66% du travail mais perçoivent 10% des revenus, possèdent 2% de la propriété et 3% des richesses; 9 femmes sont cheffes d’État sur 152, 40 présidentes d’assemblées sur 271 ; en France, elles représentent 14% maires, et 12% des cheffes d’entreprises.

Le sexisme, une discrimination comme les autres ?

Non, le sexisme est... le sexisme. Ce n’est pas une discrimination au sens où une minorité, du fait de sa différence de couleur de peau, d’orientation sexuelle, de sa religion, est traitée différemment, souvent opprimée par la majorité. Ici, les femmes ne sont pas une minorité. C’est la moitié de la population. En revanche, les discriminations raciales, sociales, économiques, religieuses, relative à l’orientation sexuelle ou au handicap s’additionnent aux inégalités de genre et de sexe. C’est pourquoi nous devons mener de front tous les combats pour l’égalité, sans hiérarchie.

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es t is in m é f s t a Les comb ’aujourd’hui d’hier et d Le sexisme prend des formes diverses et s’invite à chaque pas du parcours d’une femme. Le combat féministe est donc transversal car aucune sphère de la société n’est épargnée. => Faire un tableau avec les grandes catégories, et faire trouver par la salle 2 ou 3 combats propres à chaque catégorie.

Les combats pour... L’intégrité physique • Prévention et lutte contre les violences faites aux femmes : financement des associations d’hébergement et d’écoute, ouverture de place dans les foyers d’accueil • Lutte contre le harcèlement sexuel, de rue (cf. rapport du haut conseil à l’égalité femme-homme sur le harcèlement dans les transports), en ligne (cybersexisme) • Abolition du système prostitueur / exploitation sexuelle / proxénétisme

À l’école • Manuels scolaires qui mettent en avant le rôle des femmes dans l’histoire, la littérature, les sciences • Rôle de l’éducation : plan pour l’égalité filles-garçons… & déconstruction des stéréotypes • Pédagogie autour du rôle des jouets dans la construction genrée auprès des parents et des enfants eux-mêmes • Style et couleur de vêtements rose/bleu • Former les enseignants • Orientation non genrée : promouvoir les filières scientifiques auprès des jeunes filles et les filières littéraire auprès des jeunes hommes 6


• Au travail • Égalité salariale • Prise de responsabilité des femmes dans l’entreprise : à même degré de compétences, les hommes et les femmes n’exercent pas les même responsabilités • Lutte contre la « spécialisation des tâches » : les femmes sont cantonnées à certains domaines (santé, action sociale, famille, communication, culture...) • Allocation de congé maternité revalorisée + incitations au congé paternité • Exigence de crèche dans les entreprises ou les universités

À la maison • Tâches ménagères partagées • Temps consacré aux enfants partagé

Sexualité • Pornographie : représentation de la soumission aux désirs masculins • Éducation à la sexualité : l’actif/le passif Bousculer les schémas : déculpabilisation du désir (femmes), respect et consentement de l’autre (hommes), capacité d’entreprendre (pour tous et toutes). • Discours autour du désir feminin pour rompre avec la centralité du pénis et de la jouissance masculine • Responsabilité partagée de la contraception

Dans l’espace public • Droit de vote • Action pour défendre la présence des femmes dans la rue, dans les transports en commun et notamment contre le harcèlement • Lutte contre l’instrumentalisation du corps des femmes sur des panneaux publicitaires 7


• Diversifier les infrastructures (souvent, que des stades de foot ou skate parc : « sport d’hommes ») • Interdiction de la représentation dégradée des femmes : miss france, mini miss, anorexie mode… + lutte contre la représentation et le rôle attribué aux femmes dans les religions • Lutte contre le sexisme sur nos lieux d’études : affiches dégradantes pour des soirées étudiantes… • Imposer la parité (différent de la mixité c’est pourquoi on ne parle pas de quotas, les femmes ne sont pas une minorité) • Féminisation des mots • Noms de femmes donnés aux bâtiments publics et aux rues, • Reconnaissance du rôle des femmes dans l’histoire : entrées au Panthéon

Pour l’autonomie des femmes • Droit de disposer de son corps librement : contraception remboursée à 100%, droit à l’IVG + remboursement, suppression du délai de réflexion de 7 jours… • Remboursement des tampons, des serviettes périodiques... • Service public de la petite enfance : augmentation du nombre de places en crèches • Aides sociales sur la monoparentalité (1 femme seule sur 3 vit sous le seuil de pauvreté) • Ouverture de la PMA aux couples lesbiens

Combats plus récents • Reconnaissance du féminicide, le crime contre des femmes parce qu’elles sont des femmes • Lutte contre l’enlèvement de femmes : mobilisation “BringBackOurGirls” (2.000 femmes enlevées par Boko Haram) • Lutte contre la « Women Tax » : le fait qu’un rasoir pour homme par exemple coûte moins cher que celui pour femme. Idem pour les déodorants, les gels douche...

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• Suppression de la mention mademoiselle sur les formulaires administratifs • Demande de l’Europe (nouvelles normes du système européen des comptes + Eurostat) : inclure les activités illégales créatrices de richesses (drogue, prostitution, contrebande de tabac et d’alcool…) dans le PIB. Refusé par l’INSEE • Lutte contre le cybersexisme : stop-cybersexisme.tumblr. com • Combats sur le revenge porn : endrevengeporn.org • Faire en sorte que les règles menstruelles ne soient plus considérées comme quelque chose de sale

À l’international • Personnes enfermées parce que féministes (Russie : Pussy Riots, Chine : Free the Five, Femen...) • Combat contre la lesbophobie • Lutte contre l’excision et mutilation génitale • Lutte contre les mariages forcés • Lutte contre l’enlèvement des jeunes filles • Viol utilisé comme une arme en zone de guerre • Droit à l’IVG au niveau européen et mondial • Femmes sur les billets de banque américains

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socia t n a it il m u d Le rôle

Les hommes et les femmes de gauche ont la responsabilité de faire avancer les droits des femmes pour faire progresser notre idéal d’une société égalitaire, qui permet à toutes et tous une émancipation sociale et citoyenne. Par les avancées que nous sommes capables d’obtenir, les évolutions des mentalités que nous faisons bouger, les modifications que nous impulsons au sein même de notre mouvement, nous changeons la représentation des femmes dans la société. La responsabilité d’un militant-e socialiste est de : • Rendre visibles les inégalités. L’invisibilité du sexisme est dangereuse car dès que la vigilance baisse, le “naturel” revient au galop et l’égalité entre les femmes et les hommes recule. • Actualiser les luttes. La modernisation des moyens de communication, le développement de nouvelles technologies ne font pas reculer, de fait, le sexisme. Il s’y adapte : cyber harcèlement, revenge porn…. • Porter un projet politique féministe. Être une organisation politique doit nous permettre de penser et de porter un projet de société féministe dans sa globalité. Par exemple, si les femmes arrêtaient du jour au lendemain d’executer 80% des tâches ménagères, cela serait vecteur de créations d’emplois... • Etre aux cotés du mouvement féministe et participer aux mobilisations. Pour être un débouché politique naturel pour toutes ces femmes et tous ces hommes qui s’engagent dans le mouvement féministe, être au coeur des batailles qui font avancer notre projet de société, prendre toute notre place dans le rapport de force qui oppose les feministes aux partisans du conservatisme ou de la réaction et un des rôles du militant socialiste.

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POURQUOI LES PROJETS DE SOCIÉTÉ DES « RÉPUBLICAINS » ET DU FRONT NATIONAL SONT PROFONDÉMENT SEXISTES • Aucune avancée de l’égalité en 10 ans de Sarkozy. • Le Front national milite pour le déremboursement de l’IVG considéré comme un « avortement de confort ». Pour y avoir recours, il faudrait prouver que les conditions matérielles pour assumer un enfant ne sont pas réunies. • Les « Républicains » sont contre la Procrétion médicalement assistée (PMA). • Ces 2 partis politiques préfèrent payer des amendes plutôt que d’organiser la parité • Participent à la représentation de femmes à la maison (proposition du Front national de la mise en place d’un salaire pour les mères au foyer) Exemples de leurs comportements quotidiens : • Carla Bruni-Sarkozy a déclaré : « on n’a pas besoin d’être féministe dans (sa) génération, l’égalité a été conquise » ; • Refus obstiné d’un élu de féminiser la fonction d’une présidente de séance de l’Assemblée ; • Députés imitant les caquetages des poules quand une Députée prend la parole, Fleur Pellerin traitée de « pot de fleur », émois de députés devant la robe fleurie de la Ministre Cécile Duflot… ; • Nicolas Sarkozy : « C’est bien la parité en politique, mais c’est bruyant » ; • « Vous me permettrez Madame la ministre de vous féliciter pour le choix de la couleur de votre tailleur. Le vert vous va effectivement à merveille ! » Jacques Alain Bénisti, député LR du Val-de-Marne à propos de Ségolène Royal.

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galité ique ? ’é l t s e n e ù O n polit e e m m o h e m fem => Distribuer le Quizz 2 : quelques minutes pour le compléter Les comportements sexistes, les stéréotypes et inégalités persistent. La France ne brille pas particulièrement par la place accordée aux femmes dans sa représentation politique et l’histoire politique française récente regorge d’anecdotes gênantes malgré les avancées considérable depuis la loi sur la parité en 2003, qui a permis petit à petit d’imposer les femmes en politique comme une évidence. Il est indispensable de multiplier les outils pour changer les mentalités et influer sur les comportements. Formations prise de parole incluant les questions de genre, obligation de parité dans les instances d’un parti politique ou d’une association, obligation d’alternance femme/homme à l’animation fédérale, observatoires sur l’égalité femme-homme au niveau local... À nous de trouver les outils les plus pertinents pour notre mouvement !

OÙ EN EST L’ÉGALITÉ FEMME-HOMME DANS NOTRE MOUVEMENT ? Réponses au questionnaire 25 fédérations ont répondu au questionnaire sur l’égalité femmehomme au sein des Jeunes Socialistes • Nombre d’animatrices fédérales : 30% • En moyenne, les Collectifs fédéraux sont composés à 35,5% de femmes, sur environ 6 membres • En moyenne 29 % des équipes sont animées par des femmes • En moyenne, 1 femme fédérale ces six dernières années.

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Animatrice


Problématiques qui en sont ressorti Prise de parole des femmes moins fréquente, plus courte, sur des sujets plus précis ; Représentation des femmes moins fréquente ; Hésitation à prendre des responsabilités ; Auto-censure ; Sexisme ordinaire (blagues, interrompre une femme, discuter pendant son intervention, commentaire sur le physique ou les tenues…) ; Attribution de tâches organisationnelles plutôt que représentatives ou plus politiques.

Outils préférés des fédérations • Développer des outils de formations sur le genre : 9 • Changer les formats de réunions : 7 • Parrainage : 4 • Décompter le temps de parole : 4 • Réunions non mixtes : 2

Autres outils proposés • Observatoire de l’égalité femme-homme dans les fédérations • Alterner une femme/un homme dans la prise de parole ; analyse et calcul du temps de parole • Formation sur l’animation de réunion pour favoriser la participation de chacun et sur la prise de parole incluant les questions de genre • Outils de formation style « empowerment » (d’encapacitation) et formations pratiques • Tour de table systématique en AG pour obliger chacun-e à prendre la parole au moins une fois • Imposer la parité dans les instances • Réseau d’échange d’expériences entre d’anciennes responsables des JS ou de responsables féministes • Théâtre forum sur le sexisme

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• Proposer des ateliers de prise de conscience de nos préjugés et de leurs manifestations, dans la vie quotidienne mais aussi et surtout dans la vie politique • Rendre conscients des comportements sexistes... et apprendre à répondre aux « petites remarques » • Produire des outils pour susciter l’envie et accompagner particulièrement les femmes dans la prise de responsabilités • Imposer l’alternance femme-homme à l’animation fédérale dans les statuts

Craintes exprimées • Que les réunions non mixtes traduisent que le féminisme n’appartient qu’aux femmes ; • Que le décompte/l’alternance du temps de parole soit analysé systématiquement et que cela braque/stigmatise les militantes qui ne parlent pas. • Dans les plus petites fédérations, l’alternance en temps de parole ou l’inscription de la parité dans les statuts peuvent être des objectifs plus difficiles à réaliser.

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Atelier Règles de conduite dans l’atelier : On ne se coupe pas la parole, on s’écoute, on ne juge pas les propos tenus, la parole est libre.

Temps 1 : Témoignages • partager un vécu de témoin ou de victime du sexisme • prendre conscience des inégalités Dans une corbeille et de manière anonyme, les participants écrivent sur des morceaux de papier des réflexions, des anecdotes, des situations dont ils ont été victimes ou témoins (pas de limite sur le nombre de papiers par personne). Puis on fait passer la corbeille et chacun pioche un papier et le groupe réagit à la lecture. La personne qui l’a écrit peut rester dans l’anonymat ou au contraire donner des détails sur le contexte évoqué - c’est comme chacun le sent. Cela permet de lever des tabous tout en partant l’expérience vécue.

Temps 2 : Réflexions En politique, à gauche, dans la famille socialiste et même dans le mouvement, nous ne parvenons pas à faire l’égalité alors que nous sommes sensibilisés aux questions féministes. Comment l’expliquez-vous ? Quelles sont les solutions que l’on peut apporter ?

Temps 3 : Présenter les « bonnes pratiques » (cf page suivante)

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ratiq Les bonnes p => Réponses au Quizz 2

Des bonnes pratiques peuvent permettre de faire progresser l’égalité femme-homme. En voici une liste non exhaustive :

L’ «encapacitation» des femmes

Pour accompagner les femmes dans leur formation, la prise de responsabilité, prendre confiance. Exemple : Réseaux de femmes, marrainage, assemblée des femmes, cafés réguliers et individuels...

Prise de conscience collective de nos comportements

Dans des cadres, mixtes ou non mixtes, partager un vécu, se former pour prendre conscience des reproductions de schémas sexistes que nous véhiculons malgré nous. Exemple : Formation no mean’s no, réunion non mixte, atelier « vécu sur papier »...

Mécanismes coercitifs

Mesures de visibilité du sexisme et de renouvellement des instances. Exemple : inscrire la parité dans les statuts, liste de parole alternée paritaire, parité dans les instances, parité dans les statuts, parité des délégations aux événements nationaux, prise de responsabilité alternée entre homme et femme (AF, SG), avoir des règles de vies (pas de séduction des camarades envers de nouvelles-veaux adhérents), changer le format des réunions…

Pour déconstruire les idées reçues

En développant des supports adaptés spécifiques : tracts, campagnes, affiches, autocollants…

Les réactions a adopter face au sexisme ordinaire

Quand on est témoin ou victime de : brouhaha quand une femme prend la parole, remarques sexistes... Exemple : Jeux de rôles, mimes, théâtre-forum, identification de “trust person” dans les temps collectifs longs (camps d’été...), etc. 16


Annexes

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os n z e h c s e t is in Pratiques sféinmternationaux camarade Social Democratic Sweden Federation, Milischia Rezai (Suède) • Une fois par an les adhérent-e-s sont réunis lors d’un weekend « Leadership education programme ». Des conférences et formations s’adressent partculièrement aux femmes. Dans le même temps, les hommes participent à des séminaires sur le féminisme et la manière dont ils peuvent contribuer à l’égalité femme-homme.

SDY, Nina Zivanovic (Serbie) • Un quota minimum a été instauré : chaque genre doit être représenté par au moins 30% des responsables. • Les mandats de Président et de Secrétaire Générale sont partagées entre une femme et un homme. • Des universités permanentes « les samedis du SDY », s’adressent à toute-s et traient d’un sujet sous un angle féministe pour montrer la transversalité du phénomène. • Des « Forum des femmes » sont organisés en partenariat avec le Parti. Ils sont pour objectifs de pousser les femmes à prendre de l’espace en encourageant la spontanéité.

JUSOS, Bettina Schultze (Allemagne) • Les instances dirigeantes sont paritaires, et la parité dans les prises de parole est un principe auquel aucune réunion ne déroge. • Des réunions uni-genre sont organisées pour partager un vécu et établir des constats quand à l’état de leur mouvement. • Le développement des supports directement adressée aux femmes est généralisé : campagnes d’adhésion, affiches.

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JS Netherlands, Maruschka (Pays-Bas) • Instances de direction paritaires, animation de pôles thématiques, de réunions, conférences, ateliers par des binômes paritaires. • Un « Forum des femmes» réunit des femmes pour des dîners et des rencontres intergénérationnelles.

Irish Labour, Angelina Cox (Irlande) • Un réseau féministe a été constitué pour mettre les femmes nouvellement engagées en lien avec d’autres femmes (marrainage). • Une action « coup de poing » a été organisée pour rebaptiser les lieux publics de noms de femmes. • Après chaque réunion, un bilan quantitatif et qualitatif des prises de parole. • Des ateliers sont organisés à destination des hommes pour apprendre à prendre la parole et à ne pas en abuser. L’objectif est de changer les codes des interventions.

SJO, Dutzi, Naomi (Autriche) • Un responsable féminisme est nommé dans les instances nationales et anime un réseau de responsables locaux. • Lorsque le genre masculin est sur-représenté dans un debat un vote a lieu pour décider si le débat doit être interrompu. Finalement, n’est jamais arrivé que le débat soit arrêté, mais une prise de conscience s’est opérée sur l’importance de partager la parole comme les pouvoirs.

JSC, Javier Lopez et Arantxa Calvera (Catalogne) • Les deux premiers postes de Président et de Vice-Président sont attribués de manière alternée à un binôme femme -homme.

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Quizz 1 Q1-1. Existe-t-il une différence de salaire entre une femme et un homme occupe le même poste et ont le même niveau de qualification ? Si oui, lequel ? Q1-2. VRAI ou FAUX : Les emplois à temps partiels sont occupés autant par des hommes que par des femmes. Q1-3. VRAI ou FAUX : Les femmes à la retraite ont des pensions de retraites légèrement supérieure à celles des hommes. Q1-4. En France, une femme est victime d’un viol tous les : 3 jours 1,5 jours 10heures 47min

7minutes

Q1-5. Chaque année, 650 000 femmes sont victimes de violences physiques et sexuelles. Quelle est la 1ère cause de ses violences ? Q1-6. En France 1 femme sur ... a été ou va être agressée sexuellement au cours de sa vie. 100 50 20 10 5 Q1-7. En France, à quelle fréquence une femme meurt suite aux coups de son conjoint : toutes les semaines tous les 2,5 jours toutes les heures

Quizz 2 Q2-1. Combien de circonscriptions n’ont jamais élu de femmes députés en 25 ans ? Q2-2. Quel est le montant de l’amende payée par l’UMP en 2012 pour non-respect de la parité ? 50,000€ 950,000€ 4 millions d’€ 10 millions d’€ Q2-3. Quelle proportion de femmes élues députées à l’Assemblée nationale depuis 2012 ? Q2-4. Sur les 101 assemblées départementales françaises, combien compte à leur tête une femme : 32 24 11 9 2 Q2-5. VRAI ou FAUX : Les femmes accèdent plus facilement à des responsabilités de maires car la mairie est un echelon du quotidien, au plus proche de la population. Q2-6. VRAI ou FAUX : Dans le monde économique, les compétences priment sur les réseaux, ainsi les femmes arrivent a faire valoir leur compétences et à prendre régulièrement la place de cheffe d’entreprise. Q2-7. Combien le Mouvement compte-t-il d’Animatrices fédérales ? 20


Quizz 1 - Réponses Q1-1. Les femmes sont rémunérées 27% de moins que les hommes. Q1-2. FAUX. Sur les 4,1 millions d’actifs à temps partiel, 83 % des travailleurs sont des travailleuses, ce qui représente 30% des femmes actives. Q1-3. FAUX. Les pensions de retraite des femmes sont en moyenne 42% inférieures à celles des hommes. Q1-4. En France, un viol a lieu toutes les 7 minutes, soit 200 par jour et 75 000 par an. Q1-5. Sur les 650 000 violences recensées chaque année, dans 64% des cas l’auteur est le conjoint. Q1-6. 1 femme sur 5 agressée sexuellement au cours de sa vie. Q1-7. 1 femme meurt tous les 2 jours et demi sous les coups de son conjoint, ce qui représente 20 % des homicides de femmes.

Quizz 2 - Réponses Q2-1. 413 soit 70%. Souvent les femmes sont présentées sur des circonscriptions difficiles à gagner. Q2-2. 4 millions d’euros. Q2-3. 27 %. Q2-4. 9 femmes Présidentes seulement. Dès qu’elle n’est plus obligatoire, la parité n’existe plus. Q2-5. FAUX. 14% des maires sont des femmes. Q2-6. FAUX. 12% des chefs d’entreprise sont des femmes. Q2-7. 24 Animatrices fédérales sur 91 fédérations.

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es l e r d n e r p m o C tes ix m n o n s e c espa Les espaces paritaires ne sont pas synonymes d’égalité. Il ne suffit pas qu’un espace soit composé dau moins 50% de filles pour que son fonctionnement soit égalitaire. Souvent, les attentes des filles et des femmes n’y sont pas prises en compte. Il s’agit alors, en tant que militantes et militants, prônant l’égalité, de se doter d’outils qui favorisent l’égalité dans les faits (niveau d’écoute, prise en considération de la parole) entre filles et garçons.

Des espaces non-mixtes, un besoin pour les femmes

Une organisation non-mixte comme le Mouvement de libération des femmes (MLF) apparait en 1970. Sa fondation est liée au sentiment des militantes qui avaient participé au mouvement de 68. Elles s’étaient confrontées au machisme des militants hommes avec, par exemple, l’impossibilité pour elles de prendre la parole dans les Assemblées Générales. La revendication d’une autonomie du mouvement féministe par rapport à la lutte anticapitaliste prend son essor et son modèle sur le mouvement noir américain. Pour les femmes, cela signifie se retrouver entre femmes pour parler et dénoncer des situations d’oppression, s’écouter, s’organiser et lutter. Non pas contre les hommes, mais en tant que femmes.

Pour quelles raisons ?

Parce que cela peut être gênant de parler devant le garçon qui a eu un comportement sexiste, envers soi ou envers d’autres. Parce que parler avec d’autres femmes qui subissent des agressions (verbales et physiques), c’est se retrouver entre personnes qui vivent une situation similaire, c’est se découvrir nombreuses alors qu’on se croyait un cas isolé. Parce qu’un homme n’a jamais vécu et ne vivra jamais ces situations de discriminations, d’humiliations, de violences. 22


Parce que si ces situations existent c’est que ces comportements sont tolérés dans les cadres mixtes et qu’il y est dur de s’y opposer. • La non-mixité permet aux militantes d’aborder des difficultés (prendre la parole, être écouté), des vécus (agressions verbales et physiques), des expériences tabous en cadre mixte et pourtant si fréquentes (règles, avortements, viols). Les espaces publics sont en général des espaces « non-mixtes de fait », ils appartiennent majoritairement aux hommes : les espaces politiques et militants, la rue, les cafés, le soir en particulier. Même si ces lieux sont ouverts aux femmes, y aller, c’est s’exposer à la pression masculine collectivement admise comme norme. On s’y fait couper la parole, draguer, il faut y parler fort, faire des blagues, y adopter les codes définis par les hommes (fumer, boire de l’alcool...). Durant des siècles l’espace public a été réservé aux hommes, tandis que les femmes étaient reléguées dans l’espace privé. • La non-mixité des réunions permet d’éviter les rapports d’oppression patriarcaux qui existent dans un groupe mixte. L’espace non-mixte est aussi important pour les garçons que pour les filles, car l’oppression subit par les femmes peut également rendre mal à l’aise certains hommes. Cet espace permettra de rendre visible un malaise entre femmes et hommes et les femmes pourront remettre en cause les rôles et représentations genrées des femmes et des hommes. Le fait d’être entre personnes de mêmes sexes rend plus facile les discussions sur la sexualité, les sentiments et comportements souvent dits « féminin » ou « masculin ». • La non-mixité permet de déconstruire le genre

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Mise en place des espaces non-mixtes

Les temps en non-mixité peuvent être à la fois des esaces ponctuels, mis en place à la demande ou sur propositions, comme des espaces qui s’inscrivent dans le temps. Ce temps varie selon les besoins, les envies. Il est animé par un.e encadrant.e qui n’est pas l’animateur.trice habituel.les des reunions. C’est un temps privilégié d’échanges, de fait, il faut élaborer un espace sécurisé et sécurisant. • Espace sécurisant par la construction de règles ennoncées au début : ce n’est pas un cadre de décision, la parole est libre, tout peut être dit mais aucune personne ne doit être citée nommemant. • Espace sécurisé par la confidentialité : ce qui ce vit et se dit dans le groupe à vocation a rester dans le groupe. L’espace non mixte n’est pas un espace décisionnel. Un compterendu est fait en réunion mixte, dans les instances traditionnelles du mouvement. Les difficultés identifiées en cadre non mixtes devront faire l’objet de propositions, partagées par l’ensemble des militants, pour faire avancer l’égalité en cadre mixte.

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a lutte l e d ie g o l o Chron nce a r F n e é it l a pour l’ég 1900 : Loi permettant aux femmes d’accéder pleinement au barreau avec accès à la plaidoirie 1907 : Une loi autorise les femmes mariées à disposer librement de leur salaire 1908 : La loi accorde un congé de maternité de huit semaines, sans salaire 1920 : Les femmes peuvent adhérer à un syndicat sans l’autorisation de leur mari. 1928 : Congé de maternité, à plein salaire, de deux mois dans la fonction publique 1942 : Les femmes veuves peuvent travailler, à condition de ne pas causer de licenciement 1944 : Droit de vote pour les femmes 1945 : Suppression de la notion de « salaire féminin ». La notion « à travail égal, salaire égal » est inscrite dans la législation 1965 : Réforme des régimes matrimoniaux : les femmes peuvent exercer un travail sans l’autorisation de leur mari et bénéficier des avantages sociaux

1967 : Légalisation de la contraception médicalisée par la loi Neuwirth 1971 : Instauration du congé de maternité indemnisé à 90 % 1972 : Une loi instaure le principe d’égalité de rémunération entre les hommes et femmes ; première d’une série de lois jamais vraiment appliquées sur le sujet 1975 : Loi interdisant toute discrimination dans la fonction publique; Simone Veil fait voter une loi dépénalisant et encadrant l’interruption volontaire de grossesse(IVG) 1977 : Suppression de l’allocation de salaire unique 1982 : Les femmes de commerçants et artisans peuvent choisir entre trois statuts : conjoint collaborateur, salariée ou associée 1983 : Loi sur l’égalité salariale entre hommes et femmes, très peu appliquée 1984 : Le congé parental est ouvert à chacun des parents, au choix

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1986 : Circulaire ministérielle favorisant la féminisation des termes de métiers: artisane, écrivaine... 1987 : Assouplissement des restrictions sur le travail de nuit 1992 : Loi contre le harcèlement sexuel 2001 : Renforcement de la loi de 1983 sur l’égalité professionnelle 2005 : Nouvelle loi sur l’égalité professionnelle, sans critère

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contraignant ni sanction, en cas de non-respect des objectifs. 2010 : Loi relative aux «violences exercées sur les femmes», au sein des couples, ayant des incidences sur les enfants, qui crée le délit de violences conjugales à caractère psychologique. 2014 : Loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes


Infos utiles Bibliographie

Filmographie

Manuel de survie à destination des femmes en politique, Sandrine Rousseau

We want sex equality (2010), Nigel Cole

Classer, Dominer, Christine Delphy Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir Les Monologues du vagin La Cause des femmes, Gisele Halimi Beauté Fatale, Mona Chollet Cerveau, sexe et liberté France, Catherine Vidal Un siècle d’antiféminisme en France, Catherine Vidal BD sur Olympe de Gouges, José-Louis Bocquet, Catel Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges

Tom Boy (2011), Cécile Sciamma La domination masculine (2007), Patric Jean Le clitoris, ce cher inconnu (2004), Stephen Firmin et Variety Moszynski La source des femmes (2011), Radu Mihaileanu Majorité Opprimée (2010), court-métrage de Eléonore Pourriat Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ? (2014), documentaire de Véronique Kleiner Les Bureaux de Dieu (2008), Claire Simon

3 femmes puissantes, Marie Ndia

Supervénus (2014), Frédéric Doazan

La politique du même, Kate Milett

Les Femmes du bus 678 (2010), Mohamed Diab Le sel de la terre (1953), Herbert J. Biberman Rosa Luxemburg (1985), Margarethe Von Trotta 27


Associations à rencontrer :

Chants féministes :

• Osez le féminisme

La grève des mères,

• Féministes en mouvement

Les hormones Sylvestre),

• La Barbe

La vaisselle (Anne Sylvestre),

• MLF

Ne vous mariez pas mes filles (Michel Arnaud),

• Planning familial • La Barbe

Simone

(Anne

You don’t own me (Lesley Gore), Viol au vent (Agnès Bihl), Stérilet mal placé

Hymne du MLF : Nous, qui sommes sans passé, les femmes, Nous qui n’avons pas d’histoire, Depuis la nuit des temps, les femmes, Nous sommes le continent noir.

Seule dans notre malheur, les femmes, L’une de l’autre ignorée, Ils nous ont divisées, les femmes, Et de nos sœurs séparées.

Refrain : Debout femmes esclaves Et brisons nos entraves Debout ! debout !

Reconnaissons-nous, les femmes, Parlons-nous, regardonsnous, Ensemble on nous opprime, les femmes, Ensemble révoltons-nous.

Asservies, humiliées, les femmes, Achetées, vendues, violées, Dans toutes les maisons, les femmes, Hors du monde reléguées. Refrain

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Refrain

Refrain Le temps de la colère, les femmes, Notre temps est arrivé, Connaissons notre force, les femmes, Découvrons-nous des milliers.


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