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la maquette numérique remplacera les plans papier. démonstration vidéo.

CONCEPTION

Sous le commandement uniforme du PLM Issus de la gestion des données techniques générées dans les bureaux d’études, les outils de PLM (Product Lifecycle Management) se retrouvent au cœur des processus de décisions chez les constructeurs aéronautiques, les équipementiers et leurs partenaires. Le PLM entre même chez les exploitants des appareils par les services de maintenance avant d’y devenir, là aussi, un outil d’aide à la décision.

ous les acteurs de la filière aéronautique sont d’accord : sans PLM, pas de nouveaux projets possibles. Il est symptomatique de voir qu’Avic et Comac, nouveaux entrants chinois sur le marché de l’aviation commerciale, ont adopté dès 2003 une approche PLM pour développer leurs avions régionaux, avant même d’annoncer leur intention de concurrencer Airbus et Boeing. Le développement d’un avion devient de plus en plus complexe, avec toujours plus de fonctionnalités. Il bénéficie constamment de nouveaux matériaux tels les composites. Tandis que les délais ne font que raccourcir. Le mode de fonctionnement même entre les avionneurs et l’ensemble de la filière évolue fortement, passant d’une sous-traitance en râteau, bien souvent de proximité, à une approche plus pyramidale, avec un nombre limité de partenaires internationaux partageant les risques sur le développement et la fabrication de parties complètes de l’avion. « D’un rôle de sous-traitants capacitaires, certains sont devenus des

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forces de proposition et ont grossi au point d’être capables de travailler simultanément pour plusieurs donneurs d’ordres, qui ne peuvent du coup plus leur imposer leur approche», constate Paul Grenet, viceprésident aéronautique et défense chez PTC. « Une telle évolution, que l’on peut assimiler à un passage de l’artisanat à l’industrie, ne peut se faire qu’en mettant l’accent sur les process et les outils », renchérit de son côté Philippe Herrerias, partenaire du cabinet Vinci Consulting, très présent dans le monde de l’aéronautique. Les avionneurs l’ont bien compris. Ainsi le groupe EADS a mis en place en 2007 le programme Phenix (PLM harmonization for enhanced innovation and

50%

c’est la part de la charge industrielle qu’Airbus va confier

à ses partenaires sur un programme comme l’A350XWB, contre 30% sur les programmes précédents.

SPÉCIAL AÉRONAUTIQUEccJUIN 2011

excellence) en vue d’harmoniser les méthodes, les processus et les outils de PLM utilisés par toutes ses divisions. L’objectif étant d’optimiser l’intégration entre les divisions du groupe, mais également de réduire les délais de mise sur le marché de nouveaux produits et d’en améliorer la qualité globale. cc Le

PLM, partie intégrante des projets

Cela s’est traduit en 2008 par des choix d’outils internes – Catia V6 pour la CAO, Windchill pour le PLM –, et de méthodes collaboratives de travail et d’interfaces permettant aux acteurs d’un projet, en interne ou en externe, de collaborer à celui-ci, tout en gardant la maîtrise de leurs propres outils et méthodes de travail. Depuis, Airbus met en place autour de ses projets d’avions une Product Development Team dédiée au PLM, tout comme il en existait jusqu’à présent pour le fuselage, les ailes ou les moteurs. «Cela veut dire que le PLM est devenu un élément incontournable dans le développement d’un nouvel avion et fait partie intégrante du projet. Il doit par

exemple offrir, de manière synchrone avec les jalons du projet avion, un certain nombre de fonctionnalités préétablies », explique Philippe Herrerias. Dassault Aviation fait de même. « Le Falcon 7X, notre premier jet intégralement conçu en numérique, mixait la maquette numérique et certaines applications métier pour gérer les fixations, l’électricité ou la documentation 3D. Notre projet SMS (Super Mid-Size), fera vraiment appel au PLM avec une définition numérique unique utilisable tout au long de la vie de l’appareil par les différents métiers suivant différents points de vue», explique Daniel Beurrier, directeur du PLM Système chez Dassault Aviation. Cette approche PLM n’est pas propre à l’aéronautique mais s’y développe rapidement. « Elle nous permet de modéliser, de fiabiliser, de rendre plus robuste et de reproduire nos processus de développement, avec une qualité constante dans toute la chaîne de valeurs, du donneur d’ordres au plus petit sous-traitant», expose Yannick Fourastier, responsable R & D chez EADS


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