Chimie Pharma Hebdo n° 982

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Pharmacie Transplantation

Sanofi s’empare de Kadmon et de son Rezurock pour 1,9 Mrd $

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n mois après avoir acheté Translate Bio, le numéro un français signe une autre transaction d’ampleur. Sanofi renforce son portefeuille avec le rachat de la biotech new-yorkaise Kadmon contre 1,9 milliard de dollars (1,6 Mrd €). Si les précédentes acquisitions du groupe venaient renforcer sa R&D avec des produits innovants mais encore en phase clinique précoce, cette fois-ci, l’opération concerne un actif déjà sur le marché. La transaction permet au laboratoire français de mettre la main sur le produit phare de Kadmon, le Rezurock (belumosudil). Ce médicament vient tout juste d’être approuvé par la FDA (en juillet 2021) dans la maladie chronique du greffon contre l’hôte pour les patients adultes et pédiatriques âgés de plus de 12 ans. « Nous transformons et simplifions notre activité Médecine générale et nous nous concentrons désormais sur des actifs clés différenciés, sur des marchés stratégiques », a commenté Olivier Charmeil, vice-président exécutif, Médecine générale, chez Sanofi. La transformation de cette activité est en cours et passe par une stratégie de désinvestissement assumée sur certaines marques. Sanofi souhaite en effet dégager des fonds pour alimenter son pipeline en Médecine de spécialités. Lors de sa journée annuelle dédiée aux investisseurs, Sanofi communiquait sur sa volonté de réduire son offre sur cette activité, en passant d’environ 300 produits de Médecine générale en 2018 à une centaine, à l’horizon 2025. Des produits concentrés sur treize aires thérapeutiques jugées stratégiques. D’ici à cinq ans, Sanofi vise à réaliser 73 % de ses ventes en Médecine générale sur ces segments clés. Et les médicaments autour de l’activité de transplantation en font partie. Le portefeuille de Sanofi sur cette aire thérapeutique comporte Thymoglobuline (globuline antithymocytes), une préparation d’anticorps polyclonaux antithymocytes hu-

Sanofi

Avec cette acquisition, le laboratoire français poursuit la refonte de son activité Médecine générale et y ajoute un médicament tout juste approuvé aux États-Unis contre la maladie chronique du greffon contre l’hôte. mains à large action immunosuppressive et immunomodulatrice, et de Mozobil (plerixafor), un agent de mobilisation des cellules souches hématopoïétiques. Ce dernier a vu une progression de ses ventes dans un portefeuille de Médecine générale atone qui a accusé une baisse de chiffre d’affaires de 11 % en 2020, affecté notamment par le déclin des ventes des produits diabète et cardiovasculaires du groupe. Le Rezurock, un produit à haut potentiel La maladie chronique du greffon contre l’hôte est une réaction grave à la suite d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques allogéniques, une greffe utilisée notamment en traitement des leucémies. Cette réaction est généralement traitée par des corticostéroïdes et le Rezurock se positionne en cas d’échec de ces lignes de traitement. Environ 7 000 à 10 000 patients sont concernés, uniquement aux États-Unis. Le Rezurock (belumosudil) est une petite molécule qui se présente sous forme de comprimés à prendre par voie orale, quotidiennement. Citée par le média spécialisé Fierce Pharma, la banque d’affaires Cantor Fitzgerald estimait que le produit pouvait atteindre 500 M$ de ventes annuelles, avant son rachat par Sanofi qui pourra mettre à profit sa force de vente. « Grâce aux ressources mondiales et au savoir-faire de Sanofi en matière de développement et de commercialisation de médicaments innovants, Rezurock est désormais bien positionné pour être accessible plus rapidement aux patients du monde entier », s’est félicité Harlan Waksal, p-dg de Kadmon. Le médicament, qui module la réponse inflammatoire et fibrotique, pourrait aussi avoir des débouchés sur d’autres aires thérapeutiques. L’actif est également évalué en traitement des scléroses systémiques cutanées diffuses dans un essai de phase II. Kadmon dispose, par ailleurs, d’une seconde molécule, appelée KD033, actuellement en phase I dans des indications d’immunooncologie. La transaction, approuvée par les deux conseils d’administration, devrait être finalisée avant la fin de l’anNicolas Viudez née 2021. n

EN BREF Échec en phase III pour Servier Servier et la biotech marseillaise Neurochlore ont annoncé les résultats de deux essais de phase III évaluant la bumétanide dans le traitement des troubles du spectre autistique chez l’enfant et l’adolescent. L’actif n’a démontré aucune supériorité par rapport au placebo, aucun des critères principaux ou secondaires n’ayant été atteint après six mois de traitement. Conjointement, les deux entreprises ont décidé d’interrompre ces études de manière anticipée.

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Médicaments

Pfizer démarre une phase III de son vaccin contre le VRS Le laboratoire américain a démarré un essai de phase III évaluant son candidat-vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les adultes âgés de 60 ans ou plus. L’étude a pour but d’évaluer l’immunogénicité et l’innocuité d’une dose unique de l’actif sur 30 000 participants. Le VRS est une cause courante de maladie respiratoire aiguë sévère chez les personnes âgées pour lesquelles aucun vaccin n’est actuellement disponible.

Phase III décevante pour Sanofi Le laboratoire français a fait le point sur l’essai de phase III consacré au rilzabrutinib dans le traitement du pemphigus, une maladie de la peau auto-immune rare. Et les résultats se sont avérés décevants, puisque l’étude n’a pas atteint son critère d’évaluation principal, ni ses critères secondaires. Le profil de tolérance du rilzabrutinib est resté similaire à celui observé précédemment et aucun nouveau signal de sécurité n’a été identifié.

Lundi 13 septembre 2021 - Chimie Pharma Hebdo

09/09/2021 18:19


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