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CHIMIE

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Transplantation Sanofi s’empare de Kadmon et de son Rezurock pour 1,9 Mrd $

Avec cette acquisition, le laboratoire français poursuit la refonte de son activité Médecine générale et y ajoute un médicament tout juste approuvé aux États-Unis contre la maladie chronique du greffon contre l’hôte.

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Un mois après avoir acheté Translate Bio, le numéro un français signe une autre transaction d’ampleur. Sanofi renforce son portefeuille avec le rachat de la biotech new-yorkaise Kadmon contre 1,9 milliard de dollars (1,6 Mrd €). Si les précédentes acquisitions du groupe venaient renforcer sa R&D avec des produits innovants mais encore en phase clinique précoce, cette fois-ci, l’opération concerne un actif déjà sur le marché. La transaction permet au laboratoire français de mettre la main sur le produit phare de Kadmon, le Rezurock (belumosudil). Ce médicament vient tout juste d’être approuvé par la FDA (en juillet 2021) dans la maladie chronique du greffon contre l’hôte pour les patients adultes et pédiatriques âgés de plus de 12 ans. « Nous transformons et simplifions notre activité Médecine générale et nous nous concentrons désormais sur des actifs clés différenciés, sur des marchés stratégiques », a commenté Olivier Charmeil, vice-président exécutif, Médecine générale, chez Sanofi. La transformation de cette activité est en cours et passe par une stratégie de désinvestissement assumée sur certaines marques. Sanofi souhaite en effet dégager des fonds pour alimenter son pipeline en Médecine de spécialités. Lors de sa journée annuelle dédiée aux investisseurs, Sanofi communiquait sur sa volonté de réduire son offre sur cette activité, en passant d’environ 300 produits de Médecine générale en 2018 à une centaine, à l’horizon 2025. Des produits concentrés sur treize aires thérapeutiques jugées stratégiques. D’ici à cinq ans, Sanofi vise à réaliser 73 % de ses ventes en Médecine générale sur ces segments clés. Et les médicaments autour de l’activité de transplantation en font partie. Le portefeuille de Sanofi sur cette aire thérapeutique comporte Thymoglobuline (globuline antithymocytes), une préparation d’anticorps polyclonaux antithymocytes humains à large action immunosuppressive et immunomodulatrice, et de Mozobil (plerixafor), un agent de mobilisation des cellules souches hématopoïétiques. Ce dernier a vu une progression de ses ventes dans un portefeuille de Médecine générale atone qui a accusé une baisse de chiffre d’affaires de 11 % en 2020, affecté notamment par le déclin des ventes des produits diabète et cardiovasculaires du groupe.

Le Rezurock, un produit à haut potentiel

La maladie chronique du greffon contre l’hôte est une réaction grave à la suite d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques allogéniques, une greffe utilisée notamment en traitement des leucémies. Cette réaction est généralement traitée par des corticostéroïdes et le Rezurock se positionne en cas d’échec de ces lignes de traitement. Environ 7 000 à 10 000 patients sont concernés, uniquement aux États-Unis. Le Rezurock (belumosudil) est une petite molécule qui se présente sous forme de comprimés à prendre par voie orale, quotidiennement. Citée par le média spécialisé Fierce Pharma, la banque d’affaires Cantor Fitzgerald estimait que le produit pouvait atteindre 500 M$ de ventes annuelles, avant son rachat par Sanofi qui pourra mettre à profit sa force de vente. « Grâce aux ressources mondiales et au savoir-faire de Sanofi en matière de développement et de commercialisation de médicaments innovants, Rezurock est désormais bien positionné pour être accessible plus rapidement aux patients du monde entier », s’est félicité Harlan Waksal, p-dg de Kadmon. Le médicament, qui module la réponse inflammatoire et fibrotique, pourrait aussi avoir des débouchés sur d’autres aires thérapeutiques. L’actif est également évalué en traitement des scléroses systémiques cutanées diffuses dans un essai de phase II. Kadmon dispose, par ailleurs, d’une seconde molécule, appelée KD033, actuellement en phase I dans des indications d’immunooncologie. La transaction, approuvée par les deux conseils d’administration, devrait être finalisée avant la fin de l’année 2021. n Nicolas Viudez

Sanofi

EN BREF

Échec en phase III pour Servier

Servier et la biotech marseillaise Neurochlore ont annoncé les résultats de deux essais de phase III évaluant la bumétanide dans le traitement des troubles du spectre autistique chez l’enfant et l’adolescent. L’actif n’a démontré aucune supériorité par rapport au placebo, aucun des critères principaux ou secondaires n’ayant été atteint après six mois de traitement. Conjointement, les deux entreprises ont décidé d’interrompre ces études de manière anticipée.

Pfizer démarre une phase III de son vaccin contre le VRS

Le laboratoire américain a démarré un essai de phase III évaluant son candidat-vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les adultes âgés de 60 ans ou plus. L’étude a pour but d’évaluer l’immunogénicité et l’innocuité d’une dose unique de l’actif sur 30 000 participants. Le VRS est une cause courante de maladie respiratoire aiguë sévère chez les personnes âgées pour lesquelles aucun vaccin n’est actuellement disponible.

Médicaments Phase III décevante pour Sanofi

Le laboratoire français a fait le point sur l’essai de phase III consacré au rilzabrutinib dans le traitement du pemphigus, une maladie de la peau auto-immune rare. Et les résultats se sont avérés décevants, puisque l’étude n’a pas atteint son critère d’évaluation principal, ni ses critères secondaires. Le profil de tolérance du rilzabrutinib est resté similaire à celui observé précédemment et aucun nouveau signal de sécurité n’a été identifié.

Chimie fine Jean Castex inaugure un laboratoire de Seqens à Roussillon

Jean Castex était en visite en Rhône-Alpes, le 6 septembre dernier. Invité à clôturer la séance du Conseil national de l’industrie, organisé dans le cadre du salon Global Industrie, le Premier ministre a fait un détour par la plateforme chimique de Roussillon (Isère) pour inaugurer un tout nouveau laboratoire de contrôle qualité pharmaceutique de Seqens. «Ce nouveau laboratoire est un atout majeur pour le développement des activités pharmaceutiques de Seqens au cours des prochaines années», a expliqué le spécialiste mondial de la synthèse pharmaceutique et des ingrédients de spécialités. Le nouveau bâtiment cGMP de 1200 m2, qui est situé à proximité immédiate des ateliers de production d’acide salicylique (matière active de l’aspirine), intègre une nouvelle salle de contrôle, un laboratoire qualité et une zone de bureaux administratifs. Cet investissement de quatre millions d’euros permettra de créer 14 postes. Il est aussi calibré pour soutenir les futures installations de production de paracétamol de Seqens, dont la construction a été annoncée à la fin du mois de juin. Seqens s’apprête à construire une unité de 10000 t/an de paracétamol, qui sera mise en service en 2023. Elle bénéficiera d’un nouveau procédé garantissant sa compétitivité sur le long terme avec une empreinte environnementale réduite d’un facteur 5 à 10, par rapport aux unités existantes. À ce sujet, Seqens précise qu’il «finalise actuellement les études techniques qui doivent permettre de valider le procédé et le montant total de l’investissement estimé autour de 100 M€ avant de pouvoir lancer la construction des bâtiments, début 2022» . n S.L.

Financement Provepharm lève 120 M€

Spécialisé dans la réhabilitation de molécules connues, comme l’un de ses produits phare, le bleu de méthylène, Provepharm vient de lever 120 millions d’euros. De quoi lui permettre de poursuivre sa politique de développement appelée Horizon 2025. Les fonds levés permettront à Provepharm de renforcer ses opérations de croissance externe, un des piliers de son plan de stratégie. En décembre 2020, Provepharm avait renforcé sa présence aux États-Unis avec le rachat d’Apollo. Malgré un contexte de crise, le laboratoire marseillais peut compter sur des vents porteurs. Provepharm a terminé cette année 2020 avec un chiffre d’affaires qui a bondi de 30 %, à 48,5 M€. Ces fonds serviront aussi à renforcer son site de production basé à Marseille. Provepharm ambitionne d’acquérir 9 000 m² de terrain supplémentaires pour agrandir ses installations, soit une fois et demi la surface actuelle. Cette croissance sera aussi visible dans ses effectifs, puisque Provepharm souhaite doubler son nombre d’employés, d’ici à 2025. Les fonds ont été apportés par Tikehau Capital qui rejoint le groupe d’investisseurs historiques du groupe (Société Générale, BNP Paribas, Banque Populaire Méditerranée, Crédit Agricole Alpes-Provence et Bpifrance). n N.V.

Oncologie Genentech signe avec Adaptimmune pour 150 M$

La filiale de Roche Genentech et la biotech britannique spécialisée dans la recherche et le développement de thérapies cellulaires Adaptimmune viennent de signer un accord de collaboration et de licence. Ensemble, les deux entreprises souhaitent développer et commercialiser des thérapies cellulaires allogéniques pour traiter de multiples indications en oncologie. Plus exactement, les deux biotechs veulent travailler sur deux programmes : un premier de thérapies allogéniques à cellules T, pour un maximum de cinq cibles cancéreuses communes, et un second de thérapies allogéniques personnalisées par lymphocytes T. Selon les termes de l’accord, Adaptimmune recevra un paiement initial de 150 millions de dollars (127 M€) et des paiements supplémentaires de 150 M$ sur cinq ans, sauf en cas de résiliation de l’accord. La biotech britannique est également éligible à des paiements d’étapes susceptibles d’atteindre 3 Mrds $. n M.L.

EN BREF

Inventiva lance sa phaseIII

La biotech dijonnaise a annoncé le lancement de sa très attendue étude de phase III de lanifibranor contre la NASH. Cet essai au long cours se déroulera en deux parties chez les patients adultes atteints d’une forme non-cirrhotique de la NASH et d’une fibrose hépatique de stade F2/F3. Les résultats de la première partie de l’étude sont attendus pour le deuxième semestre 2024.

Le DoD exerce et revoit son contrat avec Valneva

Valneva vient d’annoncer que le Département américain de la Défense (DoD) a exercé la première option annuelle de son contrat sur la fourniture de doses d’Ixiaro, le vaccin de la biotech contre l’encéphalite japonaise. L’exercice de cette option s’est également accompagné d’un amendement des termes de l’option du contrat, signé en septembre 2020. La biotech va ainsi livrer un minimum de 200 000 doses pour une valeur d’environ 28,8 millions de dollars (24,3 M€), réévaluant la valeur minimum du contrat à 118 M$, au lieu des 135 M$ prévus initialement.

Maladie neurodégénérative Spark va collaborer avec NeuExcell Therapeutics

Spark Therapeutics, filiale du laboratoire suisse Roche, et la biotech américaine NeuExcell Therapeutics ont annoncé un accord de collaboration et de recherche pour mettre au point une thérapie génique destinée au traitement de la maladie de Huntington. Selon les termes de l’accord, Spark aura accès à la plateforme vectorielle AAV de thérapie génique de NeuExcell, en échange de paiements initiaux, d’étapes pouvant atteindre 190 millions de dollars (160 M€), ainsi que de redevances sur les ventes. À terme, Spark aura la possibilité de concéder sous licence les droits mondiaux exclusifs du programme sur la maladie de Huntington de NeuExcell. « En utilisant notre expertise existante dans le développement de la thérapie génique et la recherche et les capacités de thérapie génique neurorégénérative de NeuExcell, nous pouvons ensemble faire progresser le potentiel de la thérapie génique pour les patients vivant avec la maladie de Huntington » , a commenté Joseph La Barge, directeur commercial de Spark Therapeutics. Sur le segment des thérapies géniques, Spark s’est fait connaître grâce au Luxturna, la première thérapie génique ophtalmologique approuvée aux États-Unis contre la dystrophie rétinienne héréditaire. n M.L.

EN BREF

Covid-19 : National Resilience va produire le vaccin de Moderna

Moderna et la jeune CDMO californienne National Resilience vont collaborer pour la fabrication du vaccin contre le Covid-19 de la biotech américaine. Selon les termes de l’accord pluriannuel, dont les détails financiers n’ont pas été dévoilés, Resilience va produire l’ARNm du vaccin dans ses installations de Mississauga, en Ontario (Canada), pour une distribution dans le monde entier.

Biothérapies Flash Therapeutics lève 15 M€ et va doubler sa production

La biotech toulousaine Flash Therapeutics annonce avoir signé un accord de financement d’au moins 15 millions d’euros, programmé sur les trois ans à venir. Ce financement est assuré par TechLife Capital et Elaia Partners ; il prendra la forme de différentes tranches dont la première, de 4 M€, a été versée en juillet 2021. Avec cette somme, Flash Therapeutics a l’ambition de doubler ses capacités de production dans les douze prochains mois. Flash Therapeutics est spécialisée dans la fabrication de vecteurs lentiviraux, des éléments clés des thérapies cellulaires et géniques ainsi que des vaccins. « Cette première tranche de financement de 4 M€ va nous permettre de poursuivre la montée en échelle de notre bioproduction au sein de Flash Therapeutics et d’être en mesure de lancer la fabrication de lots cliniques jusqu’en 2025 », projette Pascale Bouillé, présidente de Flash Therapeutics. La biotech développe également sa propre technologie de vecteurs, appelée LentiFlash, qui permet notamment une expression plus rapide de l’ARNm transféré. Et qui pourrait avoir des débouchés dans la vaccination contre le Covid-19. Flash Therapeutics avait été sélectionnée, en début d’année, par l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) Capacity Building de la BPI portant sur les capacités de fabrication de produits thérapeutiques liés au Covid-19. Elle avait, dans ce cadre, reçu un financement de 1,5 M€. « Nous allons continuer le développement des technologies de transfert de matériel génétique pour proposer à nos clients des outils innovants et différenciants mais aussi offrir des capacités de production en forte croissance. Nous avons pour ambition de doubler de taille d’ici le second semestre 2022 et de produire le premier lot clinique à ARN messager LentiFlash pour la fin 2022 », souligne la présidente de Flash Therapeutics. n N.V.

Plus d’info : www.industriepharma.com

Biotech en France

Oncologie Diaccurate met la main sur un candidatmédicament de Merck

La biotech parisienne Diaccurate, qui s’est notamment fait remarquer pour ses travaux sur le VIH, vient de signer un accord de licence avec Merck KGaA concernant le DIACC3010 (précédemment M2698). Cet inhibiteur de la voie PAM, une voie métabolique fréquemment dérégulée en cas de cancer, possède la propriété de pouvoir traverser la barrière hématoencéphalique. Les détails financiers n’ont pas été communiqués. Actuellement évalué en phase I chez des patients atteints de tumeurs solides avancées et réfractaires n’ayant pas répondu aux traitements standard, ce composé devrait entrer en phase II au second semestre 2022 dans plusieurs tumeurs solides et lymphomes incurables, sous la direction de Diaccurate. Merck ne délaisse toutefois pas complètement le DIACC3010, puisque le laboratoire allemand devrait prochainement devenir actionnaire de la biotech. Avec cette acquisition, le portefeuille de Diaccurate se trouve enrichit, la société entrant désormais dans la cour des biotechs de stade clinique. « Avec cet inhibiteur de PAM bifonctionnel, nous pourrions dépasser les limites des thérapies ciblées actuelles. En cas de succès, ce composé constituerait une avancée majeure, puisqu’il offrirait un espoir à des patients en impasse thérapeutique », a commenté Dominique Bridon, le directeur général de Diaccurate. n M.L.

Stratégie Ipsen réfléchit à l’avenir de sa Santé familiale

Conformément à ses annonces réalisées en février 2021 à l’occasion de ses résultats annuels, Ipsen amorce sa nouvelle stratégie. Désireux de «maximiser la valeur de son portefeuille en Médecine de spécialités» , le laboratoire français réfléchit en effet à l’avenir de sa division Santé familiale. Un avenir qualifié «d’incertain» lors des Capital Markets days en décembre 2020, cette division étant alors considérée comme «non essentielle à la stratégie du groupe.» Ipsen s’est ainsi rapproché de la banque d’investissement Lazard pour l’aider dans la revue stratégique en cours, qui pourrait passer par une cession de certaines marques. Toutefois, une porte-parole du laboratoire nous informe qu’aucune décision n’a pour le moment été prise et que toutes les options restent ouvertes. La division Santé familiale est composée à 75 % de médicaments de gastroentérologie, comme le Smecta (Diosmectite) pour le traitement des diarrhées aiguës ou encore le Forlax (Macrogol), un laxatif osmotique. En 2020, cette division enregistrait un chiffre d’affaires en recul de 24 % par rapport à 2019, pour atteindre 211 M€. n M.L.

ARN Lilly s’associe à ProQR Therapeutics

Lilly a annoncé s’associer à ProQR Therapeutics, une biotech spécialisée dans les traitements des maladies génétiques affectant la vision. L’objectif de ce partenariat sera d’étendre le champ des applications de ProQR pour développer de nouvelles thérapies dans le domaine des maladies hépatiques et du système nerveux. Lilly mettra ainsi à profit la plateforme propriétaire d’édition de l’ARN de ProQR, appelée Axiomer, pour développer jusqu’à cinq cibles thérapeutiques. En échange, la biotech recevra 50 millions de dollars (42 millions d’euros), sous la forme d’un paiement initial de 20 M$ et d’une participation à son capital de 30 M$. ProQR pourra par la suite recevoir jusqu’à 1,25 Mrd $ de paiements additionnels, selon la réussite du partenariat. En mai 2021, Lilly s’était déjà intéressé aux ARN en nouant un partenariat avec Mina Therapeutics pour développer des petits ARN activateurs. n N.V.

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