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CHIMIE
Procédé innovant Twelve et LanzaTech vont produire du polypropylène à partir de CO2
Dans la course à la réduction des émissions de CO2, LanzaTech et Twelve viennent d’annoncer une bonne nouvelle. Les partenaires vont produire du polypropylène à partir d’émissions de CO2.
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Le spécialiste américain de la transformation du carbone Twelve et l’entreprise de biotechnologie américaine LanzaTech vont collaborer pour transformer les émissions de dioxyde de carbone en polypropylène. Twelve convertira le CO2 en CO sous la marque CO2Made grâce à de la catalyse. LanzaTech, quant à lui, utilisera sa technologie « Pollution To Products » pour transformer le CO en éthanol ou en alcool isopropylique (IPA), par fermentation à l’aide de bactéries anaérobies naturelles. Cet IPA sera ensuite transformé par un partenaire, dont l’entreprise n’a pas voulu dévoiler le nom, en polypropylène. LanzaTech utilisera son procédé habituel pour traiter ce CO, il n’aura donc pas besoin de construire de nouvelle usine. Pour rappel, LanzaTech possède déjà deux usines commerciales en Chine et six autres en cours de conception et de construction dans le monde, dont une en Belgique en partenariat avec l’aciériste ArcelorMittal pour capter ses émissions carbone. Les partenaires ont reçu une subvention de 200 000 dollars d’Impact Squared, un fonds de 1,1 million de dollars conçu et lancé par la banque universelle britannique Barclays et Unreasonable, une plateforme catalytique pour les entrepreneurs qui s’attaquent à certains des défis les plus urgents du monde.
Le polypropylène, un marché colossal
Avec une production de 76 millions de tonnes dans le monde en 2019, le marché du polypropylène n’est pas en reste. Essentiellement produit à partir de ressources fossiles, ce polymère est la merci des problèmes d’approvisionnement. En effet, en août 2020, deux arrêts imprévus de crackers de propylène aux États-Unis et la déclaration de deux cas de force majeure sur le PP en Europe ont paralysés le marché du PP et ont fait flamber les prix. Fabriquer du polypropylène à partir de CO2 c’est aussi se détacher des ressources fossiles et des complications liées aux producteurs. « Aujourd’hui, 100 % du nouveau polypropylène utilisé dans le monde est fabriqué à partir de produits pétrochimiques. Nous disposons désormais d’un moyen de produire ce matériau essentiel à partir de CO2 et d’eau plutôt que de combustibles fossiles, sans compromis sur la qualité, l’efficacité ou les performances. Le remplacement de l’ensemble de la production mondiale de polypropylène fossile par du polypropylène CO2Made permettrait de réduire les émissions de carbone d’environ 700 millions de tonnes par an, voire davantage », a déclaré Etosha Cave, directeur scientifique de Twelve. Pour rappel, le polypropylène est couramment utilisé pour les dispositifs médicaux, notamment les seringues et les poches à perfusion, ainsi que pour des applications à grande échelle dans l’automobile, l’ameublement, les textiles et d’autres produits de la vie courante. En juillet dernier, LanzaTech avait déjà annoncé son association avec la société Carbon Engineering sur un projet de production de carburant durable d’aviation à partir de CO2 atmosphérique. n Camille Paschal
EN BREF
Huntsman augmente ses capacités en Hongrie
L’Américain Huntsman va agrandir son usine de Petfurdo, en Hongrie, opérée par la branche Matériaux de performance du groupe. L’objectif est de répondre à la demande croissante de catalyseurs de polyuréthane et d’amines de spécialité. La construction devrait être terminée à la mi-2023. Le montant de l’investissement n’a pas été dévoilé mais le groupe a reçu près de 3,8 M$ du gouvernement hongrois.
Sabic lance des grades recyclés pour l’automobile
La chimiste Sabic lance sur le marché ses premiers grades contenant des matières mécaniquement recyclées et destinées au secteur automobile. Il s’agit notamment de polypropylène, d’un mélange de polycarbonate et de PET, et d’un assemblage PC/PET. Ils entrent dans le portefeuille Trucircle de Sabic. Ces matières renferment jusqu’à 29 % de matière recyclée.
Evonik investit dans les membranes à fibres creuses en Autriche
Le groupe allemand Evonik va construire une nouvelle usine de fabrication de fibres creuses pour la production de membranes de séparation de gaz (hollow-fiber membrane) sur son site autrichien de Schörfling am Attersee, en s’appuyant sur une matière première – des polyamides de performance – produite à proximité, à Lenzing. Le groupe prévoit une mise en service au début de 2023.
Chimie verte
Biohuile LG Chem va construire une usine en Corée avec Dansuk Industrial
Le chimiste coréen LG Chem et son compatriote Dansuk Industrial vont créer une coentreprise pour la mise en place d’une usine d’huile végétale hydrotraitée (HVO) d’ici à 2024 sur le complexe LG Chem de Daesan (Corée). Elle sera la première usine de la sorte en Corée et fera partie des dix nouvelles usines du complexe de Daesan, récemment annoncées par LG Chem. D’après le groupe, la demande mondiale de HVO devrait passer de 6 millions de tonnes en 2020 à 30 millions de tonnes en 2025. La HVO est produite par hydrotraitement de matières premières végétales telles que l’huile de cuisson usagée et les sous-produits du palmier. Elle pourra être utilisée pour le carburant, ou pour fournir des matières premières à la fabrication de bioSAP (polymères superabsorbants), d’ABS (résine synthétique acrylonitrile-butadiène-styrène) et de PVC (chlorure de polyvinyle). Kug Lae Noh, président de la Petrochemicals Company, a déclaré : «Grâce à cette coopération, nous sommes en mesure de renforcer les bases d’un approvisionnement stable en matières premières pour l’expansion des produits écologiques. Nous continuerons à orienter notre portefeuille d’activités vers les produits écologiques, et à cibler activement les marchés connexes.» Cette stratégie de se tourner vers des matériaux plus écologiques avait déjà été annoncée en juillet dernier. Le groupe avait précisé qu’il allait consacrer 2,2 milliards d’euros à des produits biosourcés, recyclés et à ceux destinés à l’industrie des énergies renouvelables. n C.P.
Arômes DSM acquiert First Choice Ingredients
Le chimiste néerlandais Royal DSM a signé un accord pour acquérir First Choice Ingredients, un fournisseur d’arômes salés à base de produits laitiers, pour une valeur de 453 millions de dollars (382 M€). La transaction devrait être clôturée au quatrième trimestre 2021. Patrick Niels, président de DSM Food Specialties, ajoute : « Nous sommes très heureux de l’arrivée de First Choice Ingredients et de sa main-d’œuvre qualifiée dans notre entreprise. Cela nous permettra d’étendre notre offre de solutions intégrées dans le domaine de l’alimentation et des boissons, et de fournir à nos clients des solutions gustatives innovantes pour les produits finis nouveaux et améliorés que les consommateurs avertis d’aujourd’hui exigent en permanence ». First Choice Ingredients est un chimiste américain qui fabrique ses arômes grâce à la fermentation et au mélange de produits laitiers et d’enzymes. Il emploie près d’une centaine de personnes et opère trois sites industriels aux États-Unis. En avril dernier, DSM avait également repris les activités Arômes et Parfums (F&F) de la société de biotechnologie américaine Amyris pour 500 millions de dollars (426 M€). n C.P.
Spécialités Addev Materials acquiert la société Supavia
Le Lyonnais Addev Materials, fabricant de résines, de polyuréthane, d’huiles et d’adhésifs rachète Supavia et se renforce ainsi sur le marché de l’aéronautique militaire. Le francilien Supavia s’est spécialisé dans la distribution de produits adhésifs, graisses, huiles, mastics et peintures pour la maintenance et la fabrication des aéronefs et des hélicoptères civils et militaires. Le montant de l’investissement n’a pas été dévoilé. « L’acquisition de Supavia vient compléter le projet stratégique d’Addev Materials dans l’aéronautique, le spatial et la Défense en France. Le savoir-faire et l’expertise de Supavia confortent aujourd’hui notre position de spécialiste des produits chimiques sur mesure, spécifiquement adaptés à ces marchés, dans chaque pays où nous sommes implantés », a déclaré Julien Duvanel, CEO Aerospace & Defense. Addev Materials compte quatre unités de production en France. En 2020, les 650 salariés du groupe ont réalisé un chiffre d’affaires de 150 M€. n C.P.
Polyéthylène Repsol choisit le procédé d’Univation au Portugal
Le pétrochimiste espagnol Repsol a choisi le procédé Unipol PE d’Univation Technologies pour son usine de polyéthylène (PE) de 300 000 tonnes par an à Sines au Portugal. Elle produira des PE haute densité et du PE basse densité linéaire pour servir les marchés pharmaceutique, automobile et alimentaire. Repsol a également choisi d’accéder à la technologie XCat Metallocene d’Univation pour produire des grades spéciaux de PE métallocène destinés au marché européen des films de polyéthylène. Enfin, Repsol utilisera les logiciels de contrôle des processus proposés par Univation. « La plateforme technologique Unipol PE offre à Repsol de multiples avantages opérationnels durables – notamment une faible empreinte carbone, des émissions minimisées, une consommation d’énergie réduite et une utilisation maximale des matières premières – pour permettre à Repsol d’atteindre son objectif de développement durable tout en apportant une activité économique positive au sein des régions où elle opère », a commenté le Dr Steven Stanley, président d’Univation Technologies. Cette nouvelle usine de PE sera construite en même temps qu’une autre unité de production de polymères (PP et PEL) sur le même site. Le projet combiné représente le plus grand investissement industriel du Portugal au cours des dix dernières années, avec une valeur totale de 657 millions d’euros. n C.P.
Plastiques LG Chem et Coupang s’associent pour recycler
Le Coréen LG Chem et son compatriote Coupang, spécialisé dans le commerce électronique, ont signé un accord pour récupérer les plastiques et les recycler. 3 000 tonnes par an de films étirables en polyéthylène seront ainsi collectées dans les centres de livraison de Coupang dans tout le pays et recyclées mécaniquement par LG Chem. Ces déchets seront recyclés en film étirables, réutilisables pour l’emballage. Les partenaires travaillent également à établir une collecte et un recyclage des déchets de livraison tels que les sacs en polyéthylène et les matériaux de rembourrage des bouchons d’air des clients utilisant le système logistique de Coupang. Sung Woo Hur, vice-président exécutif de LG Chem et chef de groupe du Global Business Development Group, Petrochemicals, a déclaré : « Nous sommes en mesure de présenter un autre modèle commercial écologique pour l’environnement et la société en combinant la technologie de recyclage de LG Chem et le système logistique de Coupang ». n C.P.
Recyclage NextChem et Johnson Matthey veulent transformer les déchets en méthanol
La filiale de l’Italien Maire Tecnimont, NextChem, et le Britannique Johnson Matthey vont coopérer pour concevoir une technologie qui transformera les déchets en méthanol. Le procédé traitera des déchets municipaux non recyclables pour les convertir en un gaz de synthèse utilisé pour produire du méthanol. Ce dernier pourra être utilisé comme intermédiaire pour des additifs à faible teneur en carbone dans les formulations d’essences et de diesel. Pierroberto Folgiero, directeur général du groupe Maire Tecnimont et de NextChem, a commenté : « Le méthanol circulaire, obtenu à partir de la technologie sur laquelle nous nous associons avec Johnson Matthey, peut être utilisé dans de meilleurs procédés de production du performant et à faible teneur en carbone pour la mobilité durable, par exemple pour le secteur du transport maritime, et comme produit plus durable pour l’industrie chimique ». En juin 2020, Johnson Matthey avait officialisé un partenariat avec JSC Technoleasing pour équiper une unité de trois millions de tonnes par jour de méthanol à Skovorodino, en Russie. De même, Agilyx avait officialisé, en mars dernier, un partenariat avec NextChem, pour accélérer le déploiement du recyclage chimique. Cet accord prévoit que le groupe italien se charge de l’ingénierie et de la construction des projets d’Agilyx dans le domaine du recyclage chimique par pyrolyse en vue de la production de carburants et d’oléfines « circulaires ». n C.P.
Hydrogène Mitsubishi coopère avec Shell au Canada
Le conglomérat nippon Mitsubshi Corporation a signé un protocole d’accord avec le groupe néerlandais Shell. Ce partenariat prévoit la construction d’une future unité de production d’hydrogène bas carbone se basant sur le CO2 capté dans le cadre du projet Polaris CCS de Shell au Canada. Mitsubshi devrait implanter son unité à Edmonton (État d’Alberta, Canada) à proximité du Shell Energy and Chemicals Park Scotford. Cette région a été choisie par le groupe japonais en raison de « la disponibilité de ressources abondantes en gaz naturel, la capacité avérée de stockage du CO2 et les possibilités d’infrastructures partagées ». Dans un premier temps, cette unité d’hydrogène bas carbone sera en mesure de produire 165 000 tonnes par an, capacité qui pourra être augmentée ultérieurement. Cette production sera ensuite convertie en ammoniac pour l’export et une utilisation sur les marchés asiatiques. n D.O.
Plus d’info : www.infochimie.com
Chimie verte
Protéines Clap de fin pour le projet Sylfeed
Arbiom, société améri- DR caine convertissant le bois en protéines, a fait part de la conclusion du partenariat européen Sylfeed. Initié il y a quatre ans, ce projet avait pour but de développer une solution au défi de l’approvisionnement, de la production et de garantir des sources de protéines durables et de hautes qualités pour les producteurs d’aliments pour animaux. Le consortium du projet a regroupé dix partenaires, avec le soutien du BBI JU, qui représentaient chaque étape de la chaîne de valeur : l’approvisionnement en biomasse (Norske Skog, Golbey), le fractionnement de la biomasse et la conversion en Sylpro (Prayon, Rise Processum, Bioprocess Pilot Facility, Bio Base Europe Pilot Plant et Arbiom), la formulation et la fabrication d’aliments pour poissons (Laxa, Matis et Skretting), et l’analyse de cycle de vie menée par Norsus. Le programme Sylfeed s’est focalisé sur la commercialisation d’une technologie de biotraitement, permettant de recycler les déchets et résidus de bois en produits à haute valeur ajoutée. Grâce à cette technologie de fractionnement de la lignocellulose, convertie ensuite en sucres puis en protéines, le consortium a été en mesure de développer Sylpro, un produit riche en protéines testé pour l’alimentation des juvéniles de saumon. « Nous pensons que la plateforme technologique Wood to Food représente une solution révolutionnaire pour étendre le potentiel de production alimentaire sans nuire aux écosystèmes ni consommer des ressources plus limitées, en introduisant du bois et d’autres biomasses sous-évaluées dans la chaîne alimentaire », a commenté Birgir Örn Smárason, chef de projet Sylfeed pour le compte de Matis. n F.V.

Additifs pour papier Kemira investit dans une nouvelle ligne en AsiePacifique
Le chimiste finlandais Kemira va investir dans une nouvelle ligne pour la production d’un agent de dimensionnement (sizing agent) à base d’anhydride alcényl succinique (ASA) à Nanjing en Chine. Cet additif permet d’améliorer la résistance à l’eau du papier et du carton d’emballage. La capacité de production n’a pas été dévoilée. Cette nouvelle unité complétera les deux autres déjà présentes et sera opérationnelle en 2023. « Cette décision d’expansion intervient à un moment où les clients sont préoccupés par la situation actuelle de l’offre tendue, couplée à une demande en croissance rapide. Elle témoigne de notre engagement envers la région et de notre volonté de construire la croissance future de l’industrie du papier et du carton en collaboration avec nos clients », déclare Nichlas Kavander, Senior Vice President de l’organisation commerciale de Kemira Pulp & Paper dans la région APAC. En mai dernier Kemira avait déjà annoncé la construction d’une unité de production de « polymères secs » à Ulsan, en Corée du Sud. Plus précisément des polyacrylamides (DPAM) de haute qualité, principalement utilisés pour les applications de rétention et de drainage. Ils sont essentiels à une production plus efficace et rapide de papier et de carton. Ces deux projets soulignent la volonté du groupe de servir au mieux les marchés du papier et du carton dans la région Asie-Pacifique. n C.P.



