Les Transports déjà médaille d'or des JO 2024

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« Le budget transport se chiffre à 186 millions d’euros » « Nous avons estimé, en euros 2024, le budget transport des Jeux à 186 millions d'euros », déclare Anthony Piqueras, directeur technique de Paris 2024. « Une partie couvre l’aménagement des gares routières temporaires, une autre notre contribution à l’offre de transport en commun d’Île-de-France Mobilités et une troisième le financement des lignes de bus et cars créées pour la durée des jeux. La logistique des transports sera opérée par le comité d’organisation des transports olympiques qui sera mis sur pied quelques mois avant les Jeux. Mais le comité d’organisation des jeux Olympiques (Cojo) lancera des appels d’offres vraisemblablement à partir de 2020-2021. Il ne lui faut pas agir trop tard mais il lui faut également tenir compte de l’évolution des technologies pour pouvoir intégrer des solutions innovantes – navettes ou taxis autonomes par exemple – dans l’appel d’offres. »

Un réseau de transports en commun étendu

Une fois arrivés à Paris, ces derniers pourront profiter gratuitement du réseau de transports publics francilien le jour des compétitions choisies. Un réseau qu’Île-de-France Mobilités aura d’ici 2024 élargi et rénové : trois lignes de métro et cinq lignes de tram auront été prolongées, et cinq lignes de tram créées. Avec, parfois, un impact direct sur la desserte des sites olympiques. Ainsi, le tramway T1, qui traverse Saint-Denis (93) sera prolongé tout à la fois vers l’ouest, entre Asnières et Colombes (92), et vers l’est, entre Noisy-le-Sec et Val-de-Fontenay (93). Le www.busetcar.com

« Les jeux ont redoré l’image des transports londoniens »

Selon le directeur technique de Paris 2024, Anthony Piqueras, le budget transport des JO s’établira à 186 millions d’euros.

tramway T3, qui ceinture la capitale, 4 02 is 2 © P ar sera prolongé jusqu’à porte Maillot (lieu d’hébergement des officiels, et à quelques encablures des sites de compétition de La Défense). Le tram 13 reliera la gare RER de Saint-Germain-en-Laye (78) à celle de Saint-Cyr (78), à proximité du site olympique de Versailles. En pleine Seine-SaintDenis (93), le tram 11 express, mis en service très récemment entre Epinay-sur-Seine et Le Bourget, pourrait être prolongé vers Noisy-le-Sec (93) avant les JO. Quant au T12, il reliera fin 2020 Evry-Courcouronnes (91) à Massy (91), puis Massy à Versailles (78), important lieu de compétition. Enfin, les visiteurs des JO pourront rejoindre le site olympique de La Défense avec la nouvelle ligne du RER E, qui s’arrête aujourd’hui à Hausmann-Saint-Lazare. Elle sera prolongée jusqu’à Mantesla-Jolie (78) en passant par la porte Maillot et La Défense. Nul

© F.Predali/ IAU

le groupe d’ingénierie Egis a remporté le contrat d’assistance à maîtrise d’ouvrage et les travaux devraient débuter dès le début de 2018. Transdev d’un côté, et le tandem Keolis-RATP Dev de l’autre, ont répondu à l’appel d’offres pour l’exploitation de cette liaison qui devrait donc bénéficier aux nombreux touristes attendus pour le JO !

Témoignage de Frédérique Prédali, urbaniste transports à l’Institut d’urbanisme de Paris, et Guillaume Lecoeur, stagiaire ENS-Paris, chargés de mission à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (IAU).

Frédérique Prédali, urbaniste transports à l’Institut d’urbanisme de Paris, et Guillaume Lecoeur, stagiaire ENS-PARIS, ont étudié l’organisation des transports pendant les JO de Londres, en 2012.

« Le choix de Londres en 2012 a presque été vécu comme un drame par TfL (Transport for London). Avec la crise financière, le risque était grand de ne pouvoir financer les projets d’infrastructures nécessaires pour desservir l’est londonien où avaient lieu la plupart des épreuves. Mais Londres s’en est finalement très bien sorti et le système de transport a gagné en maillage, en modernité, en capacité et en fiabilité. L’image des transports londoniens a été redorée. Sur le réseau DLR (Docklands Light Railway), une troisième rame a été ajoutée aux trains aux heures de pointe, permettant une augmentation de 50 % de la fréquentation. La rocade du réseau ferré London Overground a été bouclée et modernisée. Des transports temporaires ont aussi été créés : ainsi une navette ferroviaire express, JAvelin, opérée par Keolis, pour desservir Stratford, une navette fluviale spécifique, une liaison bus entre Heathrow et Saint Pancras, etc. Près de 8 milliards d’euros ont été investis et les transports publics ont pris en charge un million de passagers supplémentaires par jour en moyenne. Pour les modes actifs, un programme a été élaboré. Le 30 juillet, le système de vélos en libre-service a enregistré un record de 275 000 locations ! Des agents pour renseigner et orienter les spectateurs ont été déployés sur le réseau de transport, des sites web et des applications sur smartphone spécialement créées. Seule déception : le téléphérique inauguré pour franchir la Tamise souffre d’une fréquentation très basse depuis les Jeux. » N° 1044 16 mars au 2 avril 2018 Bus & Car | Connexion

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