p.
MEYER
parler le patois depuis leur enfance et en rapports constants avec les
paysans qui
le
parlent encore, ont consacré plusieurs années
de recherches assidues. Leur œuvre sera bien accueillie des linguistes voués à l'étude des langues romanes. Elle comblera une des
nombreuses lacunes qui existent encore dans notre connaissance des patois de
la
France.
Les spécimens que nous possédions du patois de la vallée de rUbaye étaient, jusqu'à présent, fort peu nombreux et très courts. En 1812, lorsqu'une première enquête sur les patois de l'Empire
français fut entreprise par le
Ministère de l'Intérieur, on
composa une sorte de glossaire comparatif des cinq arrondissements des Basses-Alpes, où ont été relevés un certain nombre de mots du langage de Barcelonnette ^. A une époque plus récente appartient la version de la
parabole de l'enfant prodigue faite
paruncurédela Condamine, dans la partie haute de la vallée, et publiée dans l'ouvrage de MM. Chabrand et de Rochas d'Aiglun, Patois des Alpes Coftiennes [\S11), pp 158-9, à la suite de laquelle .
imprimé un petit recueil de six proverbes patois. MM. Arnaud et Morin nous donnent une collection de Dictons et proverbes (pp. 248 etsuiv.) qui ne contient pas moins de 172 articles. Lorsqu'on étudie la langue d'une localité ou d'une région peu étendue, telle que la vallée de l'Ubaye, on rencontre très peu de est
faits
ayant un caractère véritablement local.
D'abord
il
faut bien se persuader qu'il n'existe pas de patois
parfaitement pur, c'est-à-dire où tous les mots soient de formation.
Dans
la vallée
de l'Ubaye,
comme partout, on trouve
des mots qui ont subi l'influence du français
il y a aussi des Morin en ont signalé Ily a enfin des formes véritablement provençales, mais
emprunts au piémontais plusieurs.
même
:
MM. Arnaud
qui sont venues d'une région plus
;
et
méridionale,
comme on
le
verra plus loin. Tout cela est naturellement à écarter, lorsqu'on
cherche à préciser les caractères du langage
1.
F
17,
Ce '203,
local. Cette élimi-
conservé aux Archives nationales sous dossier des Basses-Alpes. Yo'iv Romania, XXIV, bSl.
travail est
la
cote