Stage Suivis de chantier

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Stage SuiviS de Chantier

Hugo Dubois _ S6 _ UE 62.4
Quatuor ingénierie
2018.2019

Sommaire

Quatuor et leS autreS aCteurS du « CaraCtère »

une Situation danS la ville

un PaSSé douloureux

SCène 1.0

SCène 2.0

SCène 3.0

SCène 4.0

SCène 5.0

SCène 6.0

SCène 7.0

SCène 8.0

SCène 9.0

SCène 10.0

SCène 11.0

SCène 12.0

SCène 13.0

SCène 14.0

SCène 15.0

SCène 16.0

« un nouveau lexiQue »

un autre regard Par le terrain

la CritiQue de l’exPérienCe

« Tu sais, l’art c’est la pensée en acte ! Donc effectivement, c’est en agissant que la pensée se construit ! Tant que tu ne fais rien, la pensée n’avance pas. »

Christian Jelk

« Jeunes gens, touvez-vous avant tout une sagesse et un désir physique de faire les choses, avant de structurer votre tête avec la théorie de Walter Gropius. »

Renzo Piano

annexe remerCiementS P.4 P.7 P.9 P.10 P.12 P.13 P.15 P.17 P.18 P.21 P.25 P.27 P.29 P.31 P.33 P.35 P.37 P.40 P.43 P.45 P.48 P.49 P.3 P.1 P.51
P.47 CaSting offiCiel leur(S) rôle(S) P.6 P.5 SCène finale 16.1 P.46

remerCiementS

Je tiens spécialement à remercier Mr. Gueryo, maître d’œuvre exécution, pour sa confiance et son accompagnement lors de cette expérience. Je remercie également le bureau d’ingénierie et d’études techniques, Quatuor, ainsi que tous les autres acteurs du chantier pour leurs témoignages et le partage de leurs savoir-faire sur le terrain.

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Quatuor

Fondé en 1998 par Gilles RAVEL, Quatuor est un cabinet de fusions acquisitions dédié aux Dirigeants de PME et ETI pour leur apporter un service sur mesure intégrant un conseil en corporate finance et en ingénierie patrimoniale de haut niveau.

Les opérations réalisées leurs ont amené à entretenir des relations de long terme avec les principaux acteurs dans plusieurs secteurs d’activité et notamment :

- La nutrition,

- La santé,

- La distribution spécialisée,

- L’équipement du bâtiment, la construction,

- Les services (financiers et aux entreprises).

Le cabinet ingénierie d’Orvault se compose uniquement d’experts dans la construction, tel que maître d’œuvre exécution, à l’image de Mr. Gueryo, afin de suivre les chantiers. En ce moment, il suit plusieurs chantiers en même temps : équipements publiques, logements, EHPAD, hôpital, etc. Il travaille directement pour la maîtrise d’ouvrage : ici, les deux promoteurs immobiliers, non experts dans la construction, et le cabinet d’architectes qui ne peut suivre le chantier avec exactitude. Mr. Gueryo, ayant fait sa formation sur le terrain, est donc la main droite du client et celle de l’architecte et « la main du temps » pour tous les autres acteurs du chantier…

Ils conseillent toutes les opérations touchant à l’acquisition, à la cession et à la réorganisation du capital des PME et ETI. Leurs missions requièrent des compétences techniques et expertises sectorielles. Ils travaillent avec un réseau de professionnels aguerris, réactifs et expérimentés.

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et leS autreS aCteurS

Le chantier comporte de nombreux autres acteurs. Entre le maître d’ouvrage, soit le client, ici Cogedim et Bâti-Nantes ; l’architecte, Quadra Architectes ; le coordonnateur SPS (coordonnateur en matière de Sécurité et de Protection de la Santé), Socotec ; le gros-œuvre, SRB construction – Edigo ; l’étanchéité et le bardage métallique, Bergeret, etc. ; et tous les autres corps de métiers manuels du second œuvre.

Il existe donc une multitude d’acteurs respectifs au différents corps de métiers. Il est vrai que chaque acteur se doit de respecter « les règles de l’art » définies par les DTU (Document Technique Unifié) à jour, propres à son activité.

Sur le panneau de chantier à l’entrée du site, nous remarquons l’ensemble des acteurs au service du projet. Les entreprises sont sélectionnées par le maître d’ouvrage en amont selon des critères bien précis. Ensuite, un calendrier est établit par le maître d’œuvre exécution, Mr. Gueryo, afin de suivre et vérifier l’avancement des travaux en temps voulu.

Ce calendrier est primordial puisqu’il définit les délais d’interventions de chacun en avance pour gagner du confort ensuite. Le planning est déterminé en semaines ; chaque entreprise étant attribuée à une ou plusieurs semaines numérotées par rapport à l’année civile actuelle. Il existe régulièrement une cohabitation des entreprises sur le chantier en fonction des tâches à réaliser, cependant un ordre reste à tenir : du gros œuvre au secondaire. Et l’avancement du premier détermine le départ du second ! Il est pour cela nécessaire de respecter le calendrier ; pour le coup, affiché dans la salle de réunion, en faisant rappel à certain. Une sanction est relevée si le retard est trop conséquent. Ici, le planning fût respecté dans sa globalité.

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CaSting offiCiel

Ville de Nantes

Caractère

Rue Evariste Luminais, Nantes, Construction de 90 logements

Cogedim & Bâti-Nantes

Maîtres d’ouvrage (commanditaires), Promoteurs immobiliers

Mr. Gueryo Maître d’œuvre exécution, Quatuor

Quadra Architectes Architecte en chef

Socotec

Coordonnateur de la Sécurité et de la Protection de la Santé, Bureau de contrôle

Mr. Bourgeon

Chef de chantier Gros-Œuvre

Les autres acteurs (par lot) :

- Soutènements : Botte Fondations

- Gros Œuvre : SRB Construction – Edigo

- Terrassements : Pigeon TP

- BET Structure : Ingebat

- Etanchéité : Bergeret

- Charpente bois : Chevaux

- Couverture métallique : Loire Atlantique Toiture

- Ravalement : DRA Atlantique

- Bardage métallique : Bergeret

- Vitrines commerces : AGC Glacisol

- Menuiseries extérieures aluminium : MCO

- Portes de halls : AGC Glacisol

- Plomberie – VMC – Chauffage : ECCS

- Electricité : Sygmatel

- Ascenseurs : ABH

- Cloisons – Doublages : Coignard

- Menuiseries intérieures : Atelier Madec

- Chapes – Carrelages – Faïences : Bati Sols

- Parquets contrecollés : Le Parqueteur Vendéen

- Sols souples : Rossi

- Peinture – Revêtements muraux : PPRV

- Serrurerie – Portails auto – Portes de box : Gaudin Métallerie

- Espaces verts : Artdan

- Nettoyage : Beaulieu Services

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leur(S) rôle(S)

Valider et accompagner le projet

Responsabilité

Commander l’ouvrage, Définir un cahier des charges, Lancer un appel d’offre, Sélectionner les prestataires, Financer le projet

« Ciment » du projet, Lier et orchestrer les acteurs

Concevoir le projet : Conseiller le client, Choisir les matériaux, Respecter « les règles de l’art » et la réglementation Française, Réaliser les pièces graphiques

Gérer et contrôler la sécurité et la protection de la santé des « gars » sur le chantier

Valider ou non les opérations techniques proposées par l’équipe de chantier

Gérer les « gars » et le bon déroulement du chantier

Réaliser le projet physiquement

Ceux qui pensent...

Ceux qui agissent...

Gérer les « appros.* » : Vérifier la convention de grue* et le prorata* de chaque entreprise

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du « CaraCtère »

Le projet « Caractère » se situe sur un terrain ayant un caractère particulier : une forte topographie à l’image du travail paysager proposé qui « recouvre » plusieurs niveaux sous-terrains conséquents, retenu par un mur de soutènement de 6 m de haut, de 60 cm d’épaisseur en béton armé renforcé.

Quatre bâtiments : A, B, C et D à des niveaux différents. Le D et le C, plus haut, au Nord de la parcelle, au niveau d’un chemin piéton « sans nom ». Le B, au niveau intermédiaire, fait le lien entre le C et le A, ce dernier au plus bas, longeant la rue Evariste Luminais dans la continuité du bâti existant voisin. L’accès au chantier et à celui des futurs résidents se fait par cette rue, fortement en pente, complexe également par l’entrée d’une école maternelle. Il y a donc des créneaux à respecter pour la sécurité des enfants lors des livraisons qui sont les suivants :

- 08h30 à 08h50

- 11h50 à 12h10

- 13h50 à 14h00

- 15h50 à 16h15

Totalisant 75 mins d’arrêt pour les livraisons et n’ayant qu’une grue pour la construction des quatre bâtis, le chantier est complexe.

Bref, « un terrain caractériel » avec du relief profitant du soleil du Sud et d’une vue sur le dôme de Notre-Dame-de-Bon-Port où 92 logements particuliers, dont quelques sociaux, se dessinent au sein de quatre bâtiments différents reliés par un aménagement paysager comprenant des espaces boisés classés.

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Le chantier a débuté en Juillet 2018 par le terrassement, à la suite de la phase : démolition et la livraison est prévue en Juin 2020. Deux ans de chantier pour Bâti-Nantes et Cogedim, les deux maîtres d’ouvrage privés du projet. Constructeurs dans l’immobilier, ils réalisent ici « des résidences de qualité » comme ils le disent, à raison de la situation urbaine et des nombreux services à proximité du site.

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une Situation danS la ville

« Cap à l’Ouest de Nantes !

Je passe devant l’école, le tribunal, je traverse La Loire par la passerelle Victor Schoelcher, j’aperçois le musée de l’abolition de l’esclavage, je salue Notre-Dame-de-BonPort, je grimpe, je pédale en danseuse, je longe Désiré Colombe, je tourne à gauche, je descends à fond, j’accroche mon vélo devant l’école maternelle Lamoricière, je mets mon casque de chantier, puis je fonce rejoindre « les gars » sur le chantier. »

« À 9 mins de l’école en vélo, je pars à 8h50 de chez moi le mardi matin. La réunion commence à 9h.

»
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un PaSSé douloureux

Ancien site industriel, devenant un parking provisoire pour les résidents voisins, la terre rencontrée lors de la démolition et du creusement des fondations est polluée.

En 1901, la Compagnie générale d’électricité implante, sur l’emplacement d’une ancienne demeure bourgeoise ; l’établissement est constitué de deux halles, une grande et une petite, que nous voyons ci-contre en briques rouges. L’unité de la rue Lamoricière devient alors une sous-station, qui fournit l’énergie au réseau de l’ancien tramway jusqu’à l’arrêt de l’exploitation de celui-ci, dans les années 1950.

Les deux halles sont réhabilitées en 2000-2001. L’édifice accueille désormais un complexe sportif de quartier (dans la grande halle) et un magasin de proximité à l’enseigne Carrefour City.

Il faut alors la traiter à l’extérieur – ce qui est coûteux – ou la « cacher » sur place pour en faire un talus, un comblement ou autre lors du chantier. Lors de la démolition des deux bâtiments existants, à l’image des photos ci-contre, le démolisseur fait certaines trouvailles de métaux polluants.

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SCène 1.0

26.02.19

Lors du rapport écrit de chaque réunion, j’imagine un dialogue comme une scène de théâtre que je réinterprète pour en dégager le sens profond de chacune. Un chantier, c’est une discussion entre différentes personnes : ce sont des accords, des refus, des rigolades, des engeulades, et des rencontres !

« Il faut qu’on voit ensemble ! »

Mr. Gueryo, maître d’œuvre exécution

La réunion de chantier est avant tout un temps unique où les différents acteurs du chantier communiquent directement entre-eux.

« Il faudrait 2 grues sur le chantier ! »

Mr. Bourgeon, chef de chantier Gros-Œuvre

Les moyens techniques sur un chantier sont primordiaux à sa bonne réalisation.

« Une semaine de RAB si ça dérape ! »

Mr. Gueryo

Le maître d’œuvre exécution anticipe continuellement les opérations et leurs éventuels soucis à venir. C’est « l’Homme Orchestre ! »

« Est-ce nécessaire ? Plutôt ça. »

Mr. Gueryo

Le soucis du rapport : temps/argent est dans la tête ce chacun lors d’un échange. L’efficacité est à l’honneur !

« On est pas en retard là-dessus. »

Mr. Gueryo

Le délai est également un facteur considérable au sein du choix d’un acteur et de l’équipe de chantier qui prononce son accord par la suite.

« Ne pas hésiter à le dire, sinon ça va retomber sur votre poire ! »

Mr. Bourgeon

La responsabilité de chacun est aussi importante par son enjeu économique, à l’image des assurances ou autres…

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L’Homme Orchestre, De Funes, 1970

« Entre ce qu’on prévoit et la réalité du terrain, ce n’est pas la même chose ! »

Mr. Bourgeon

Mr. Bourgeon répète plusieurs fois cette phrase dans son discours. Il insiste alors sur le fait de s’autoriser une marge entre la rigueur du plan et la réalité du terrain, tout autre.

« - Soit tu évacues ça, soit je fais la plateforme. - Si tu t’engages… »

Mr. Bourgeon

Malheureusement, les négociations se font à l’aide de certains chantages malsains. Celui en position de faiblesse se doit d’accepter alors.

« Tenir les dates ! »

Mr. Gueryo

L’engagement de chacun est à tenir par rapport au calendrier et aux éventuels imprévus in situ

« Un chantier compliqué comme ça ! Ce n’est pas un chantier lambda ! »

Mr. Gueryo

Ce chantier est d’une remarquable complexité par son relief et sa situation dans la ville, sans oublier son histoire douloureuse. Mr. Gueryo souligne ces faits pour stimuler son équipe.

« - Où c’est qu’on les stocke ?

- Réfléchissons d’abord où les stocker.

- Je ne sais pas où les stocker, honnêtement !

- On l’a dans le cul !

- […] comment l’évacuer ?

- On ne peut pas discuter – démerde toi !

- Sur le plan, ça marche ! Mais en réalité, c’est plus compliqué ! »

Mr. Bourgeon et Mr. Pigeon, chef terrassier

Les terres polluées sont un problème majeur à gérer pendant le terrassement de certaines zones quand le Gros-Œuvre y travaille aussi. Les négociations sont rudes entre deux personnes bien fières.

13 SCène 2.0 05.03.19

« Quatre bâtis en même temps avec une grue, c’est impossible ! »

Mr. Bourgeon

Mr. Bourgeon se plaint du manque de moyen pour atteindre les objectifs donnés en amont.

« On fera les choses biens ou on les fera pas ! » L’étancheur, Bergeret

L’étancheur préfère ne rien faire que de mal faire sa mission. Il a totalement raison !

« Le mur en pierre, c’est un vestige ! »

Un mur en pierre existant de soutènement est à conserver et il faut raccorder correctement le nouveau à celui-ci.

« On a toujours quinze jours d’avance. Gardons-les ! »

Mr. Gueryo

Mr. Gueryo se voit satisfait de prendre de l’avance sur le chantier par rapport aux dates prévues. Ce n’est pas sur tous les chantiers comme ça dit-il.

« Certes, c’est un chantier complexe, mais tout se passe bien pour l’instant ! »

Mr. Bourgeon et Mr. Pigeon partis…, l’architecte en chef arrive :

L’architecte en chef du projet relativise rapidement et cherche à rassurer ses artisans. La confiance qu’il donne à « ces gars » est essentielle à la bonne réalisation de son projet. Avec l’expérience, il sait comment s’y prendre.

« […] il y a des gens de mauvaises fois. »

L’architecte en chef

L’architecte pense que Mr. Bourgeon est trop psychorigide et que ça va lui jouer des tours pour la suite.

« On n’a pas gérer la démolition ! »

L’architecte en chef

Malgré tout, l’architecte assume certains soucis au sujet de la phase 1 : la démolition.

« Il y a sujet ici ! »

Mr. Gueryo

Mr. Gueryo parle ici du petit muret démoli à faute. Il utilise régulièrement cette expression.

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Mr. Gueryo

SCène 3.0

12.03.19

« - Vous avez commencé à regarder ici ?

- Ah non, pas du tout !

– Il y a un sujet ici ! »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Mr. Gueryo propose un mur de soutènement à l’angle Sud de la terrace du bâtiment D, accolé à la parcelle voisine.

« - Elévation bâti C ?

- Ça se termine aujourd’hui !

- Plancher RDC du C ?

- Il est terminé !

- D’accord, nous avons toujours la même avance !?

- Oui ! »

Mr. Gueryo procède régulièrement à ce type de questions rapides et directes pour savoir l’avancée du Gros-Œuvre. Il emploie le terme « élévation » pour les surfaces verticales et « plancher » pour les surfaces horizontales.

« Pouvez-vous afficher le calendrier dans la salle de réunion svp, avec vos signatures svp. »

Mr. Gueryo souhaite que le calendrier d’origine soit affiché dans la salle de réunion pour que tout le monde ait accès à celui-ci. La signature de chacun signifie son engagement à tenir les délais du calendrier.

« - Le chantier est bien tenu !

- C’est gentil, merci ! C’est rare d’entendre ça. »

Médecin du travail des intérimaires et Mr. Bourgeon

Le médecin du travail souligne la bonne tenue du chantier et le transmet à Mr. Bourgeon qui en est fier.

« Si je vois un gars sans ses EPI*, je le virerai ! »

Coordonnateur SPS, Socotec

Le port des EPI, équipements de protection individuelle, est obligatoire à chacun sur le chantier sinon cette personne est renvoyée directement du chantier en cas de contrôle. Elles comportent le casque de chantier et les chaussures de sécurité principalement ; les gants et les lunettes étant optionnels.

« Il faut se mettre à la place des gars aussi ! »

Mr. Bourgeon porte une grande empathie envers « ses gars » sur le chantier et les défend coûte que coûte.

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Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon Mr. Gueryo à Mr. Bourgeon Mr. Bourgeon

« Livraisons interdites dans la journée :

- de 08h30 à 08h50

- de 11h50 à 12h10

- de 13h50 à 14h00

- de 15h50 à 16h15 »

Mr. Gueryo

Mr. Gueryo annonce les créneaux où les transporteurs ne peuvent pas livrer leur chargement en raison de l’école maternelle Lamoricière qui se situe devant la seule entrée du chantier.

« Ils en ont rien à secouer ! »

Mr. Bourgeon

Cependant, les transporteurs ne respectent pas ces créneaux généralement et livrent de toute façon leur chargement dès leur arrivée sur le chantier.

« - La base de vie est déplacé maintenant. - L’entretien : c’est nous ! C’est une personne qui est désignée à ça. »

Coordonnateur SPS et Mr. Bourgeon

La salle de réunion et les sanitaires sont désormais situés au niveau du parking en sous-sol du bâtiment C. Auparavant, situés dans des bungalows de chantier à l’emplacement du futur bâtiment A.

« Pas de petit tour de chantier avant de se changer ! C’est niet ! »

Coordonnateur SPS

Le coordonnateur SPS s’efforce de rappeler l’importance du port des EPI pour chacun qui est sur le chantier ; il ne rigole pas sur la sécurité !

« Il a l’œil » , comme son logo Socotec.

« La clavette qui n’est pas à sa place ! Tant qu’on s’arrête à ça, c’est bon ! »

Coordonnateur SPS

Toutefois, il dit bien que le chantier est globalement propre et ce ne sont que des petits détails à corriger.

« Il n’y a aucun gars de chantier ; ce n’est pas une super réunion de chantier ! Corriger ça pour la prochaine ! »

Coordonnateur SPS, Socotec

Le CI2SCT, Collège Interentreprises de Sécurité, de Santé et des Conditions de Travail, a pour objectif de rassembler les différents acteurs du chantier (ouvriers et responsables) afin qu’ils échangent sur la santé et la sécurité.

« Les absents ont toujours tort ! »

Coordonnateur SPS

Celui-ci insiste sur la présence de chaque entreprise lors de cette réunion qui a lieu tous les trois mois environ sous peine de fortes pénalités : 600 € pour une absence et 200 € pour un retard.

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« Je vais voir les résas.* pour anticiper le truc ! »

Responsable ECCS, Electricité Chauffage Cuisines Sanitaire

« Anticiper c’est gagner » et c’est encore plus vrai sur le chantier ! Il est important de savoir si l’entreprise qui précède la sienne est arrivée à la fin de sa mission dans les temps.

« Il faut que ça avance sur les carottages* ! »

Responsable ECCS

Lorsqu’il s’agit de traverser une paroi, on fait la différence entre le perçage et le carottage du béton selon le diamètre de l’ouverture à pratiquer. Le carottage requiert une machine puissante (perforateur, foreuse ou carotteuse équipée d’une couronne diamantée).

« Vous aviez demandé cinq semaines sur ce bâti. »

Mr. Gueryo confirme le délai demandé auparavant par la société dans l’électricité, la plomberie et le chauffage ; de lourdes responsabilités.

« - Effectif ?

- Ça ne change pas ! »

Mr. Gueryo commence régulièrement son échange avec un responsable de « la table » par son effectif sur le chantier si aucune autre question n’est plus urgente.

« - Solution mur de soutènement ?

- Rien pour l’instant ! »

Il demande aussi la réponse du bureau de contrôle à Mr. Bourgeon pour le renfort du mur en béton armé de 60 cm d’épaisseur qui soutiendra la terre sur 5 mètres de haut environ.

« - Ne pas faire de double mur sans la validation de Quatuor et Socotec ok ?

- Oui ! »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Il insiste sur le fait de ne pas entreprendre des actions sans l’accord du bureau de la maîtrise d’œuvre exécution et du coordinateur sécurité.

« Plus vite on fera ça, mieux ça sera pour tout le monde ! »

Mr. Gueryo

Il est toujours histoire de gagner du temps dans n’importe quelle opération.

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon Mr. Gueryo
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SCène 5.0

26.03.19

« Bâti A, plan de ferraillage en attente ! »

Chef d’équipe Gros-Œuvre, Mr. Bourgeon absent

Ce plan est fondamental pour la réalisation des fondations et ainsi couler la dalle en béton. Ici, c’est au sujet du dernier bâtiment en construction : le A.

« Les fondations, ça va vite, en deux semaines ! »

Chef d’équipe Gros-Œuvre

Le chef d’équipe Gros-Œuvre précise que les fondations du bâti A peuvent se faire en deux semaines et ainsi suivrent les dates du calendrier.

« Quatre bâtis en même temps donc ce n‘est pas facile ! »

Chef d’équipe Gros-Œuvre

Il indique également que la gestion de quatre bâtiments en même temps est compliquée sur un site urbain comme celui-ci ; et surtout avec une seule grue.

« Il n’est pas chier quand même ! »

Responsable Vinci

Mr. Bourgeon absent, le responsable Vinci lui reproche son absence afin d’établir un dialogue constructif.

« Ça doit être théâtrale les réunions ! »

Responsable Vinci en parlant de Mr. Bourgeon

Mr. Gueryo explique le contexte du chantier, et le responsable Vinci dit alors cette drôle de phrase en parlant de Mr. Bourgeon.

« - Drain prévu en périphérie du sous-sol, bâti D ?

- Intérieur, pas extérieur en particulier. »

Responsable Vinci et Mr. Gueryo

Mr. Gueryo appelle son bureau à Orvault pour répondre à la question du responsable Vinci car il n’a pas le CCTP Gros-Œuvre avec lui. Le CCTP, Cahier des Clauses Techniques Particulières est un document qui répertorie les conditions techniques du marché de travaux.

Il détermine précisément les prestations à réaliser selon la volonté du maître d’ouvrage et permet le bon suivi des opérations pour lesquelles l’entreprise s’est engagée.

«

- Effectif ?

- Trois - Carottages* ? - Ça avance ! »

Mr. Gueryo et le responsable ECCS

Mr. Gueryo reprend ses habitudes au début de chaque « entretien » avec un responsable d’entreprise - ici, avec ECCS.

« E.U. ? Dallage sur terre-plein ? »

Responsable ECCS à Mr. Gueryo

Le responsable ECCS demande à Mr. Gueryo la méthode d’opération pour la récupération et l’écoulement des eaux usées en fonction du dallage. Le dallage sur terre-plein est une dalle en béton placée à même le sol. Cette construction est dépourvue de vides de type vide sanitaire par exemple - elle est économique.

« D’ici quinze jours, on attaque les colonnes ! »

Responsable Sygmatel

Il dit aussi qu’il va commencer rapidement les colonnes pour « passer l’électricité » afin de prendre de l’avance.

« Vérifiez les résas.* ! Une grosse campagne de carottages* ! »

Mr. Gueryo au responsable ECCS

Les réservations, dites « résas. », sont les espaces vides laissés dans les planchers ou les murs en béton pour installer les colonnes électriques par exemple. Ces résas. sont donc réalisées par des percements conséquents, nommés carottages. Elles doivent être d’aplomb depuis le premier niveau au dernier niveau afin de minimiser la matière et l’espace et donc les coûts à la fin.

« J’ai d’autres choses à faire que perdre 1h au téléphone à négocier avec Mr. Pigeon. »

Mr. Gueryo

Mr. Gueryo ne veut en aucune façon négocier au téléphone avec Mr. Pigeon, convaincu par ses idées, à l’idée de déplacer de la terre excavée sur le chantier pour faire de l’espace pour les « appros. ». Il préfère lui en parler en face.

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« On livre C, D, B puis il y aura le A. »

Mr. Gueryo

Mr. Gueryo remet les choses au clair : finir dans un premier temps le bâti C, ce dernier où se trouvera le logement témoin* : C105.

« Le C, réception mi-Septembre. »

Mr. Gueryo

Selon les dates du planning, la réception du bâti C est prévue pour mi-Septembre, sans prendre en compte l’avance du maçon de trois semaines.

« Renforcez les effectifs pour Septembre, Octobre et Novembre. »

Mr. Gueryo

Il demande donc au responsable ECCS d’augmenter son effectif pour la rentrée en Septembre en faisant d’abord les platines puis les tableaux électriques. L’électricien n’est pas d’accord.

« On voudrait que ça soit livré avant que ça soit commencé ! »

Responsable ECCS en haussant le ton

Pour y répondre, l’électricien emploie une hyperbole pour défendre les délais de construction qui ne sont plus respectés à cause des enjeux financiers actuels.

« Ce n’est pas dans l’ordre des choses ! »

Responsable ECCS

Pour lui, ce n’est pas la bonne opération à faire et il remet directement en cause l’idée de Mr. Gueryo.

« On ne peut pas avoir une BMW au prix d’une Peugeot ! »

Maître d’ouvrage, Cogedim

Le maître d’ouvrage utilise une métaphore concrète qui « parle » aux différents acteurs du chantier présents autour de la table. C’est la recherche permanente de la rentabilité et des délais courts.

« En ce moment sur un autre chantier, derrière le Gros-Œuvre, j’ai 4 mois et ½. »

Mr. Gueryo

Mr. Gueryo réplique par son expérience au sujet d’un autre chantier d’actualité. Il hallucine et se dit intérieurement : comment fait-on ?

« Le meilleur enduiseur de Nantes ! »

Mr. Gueryo en rigolant Avec ironie, en dénonçant la politique du : pas cher et aucune charge à respecter en ne signant aucun papier. Il se barre sinon et il s’en fout car il a tellement de boulot !

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SCène 6.0

02.04.19

« Je vais faire le point avec vous Mr. X. »

Mr. Gueryo

Mr. Gueryo, Mr. Bourgeon (Edigo), l’architecte en chef (Quadra), le client/maître d’ouvrage (Cogedim), le plombier/chauffagiste (ECCS), le portier et moi-même.

12 Hommes en Colère, Henry Fonda, 1957

« Sauf erreur, je n’ai pas eu de retour de votre part. »

Mr. Gueryo

Sans retour, écrit ou verbal, Mr. Gueryo ne peut pas continuer son travail.

« Le blanc, c’est bien ! Ça évite le choix ! »

Architecte Quadra

Doit-on choisir à la place des habitants euxmêmes ? Les goûts et les couleurs sont subjectifs et le blanc est donc la facilité absolue qui ordonne la majorité des projets de promoteurs.

« Si tout le monde s’occupe du trait d’un mètre, ça va être compliqué ! »

Responsable Vinci à Mr. Gueryo

Le trait d’un mètre est une référence de niveau visible et commune par rapport au sol finis pour situer et réaliser toutes les opérations au-dessus d’un mètre. Ici, c’est un débat continu car certaines entreprises se réfèrent à leur propre trait. Le repère par rapport au trait d’un mètre est alors le fond de feuillure, « réservation » dans la paroi pour accueillir la menuiserie de l’ouverture.

« Je n’ai pas le jour mais j’ai la semaine ! »

Architecte Quadra

La temporalité du chantier se définie en « semaine » à l’aide du calendrier. Ainsi, l’architecte parle régulièrement en semaine et non en jour.

« Je passe la commande demain. »

Responsable ECCS

Le responsable de la plomberie et du chauffage prévient Mr. Gueryo de sa prochaine commande.

« Ah moi, dans le CCTP*, c’est ce que j’ai ! »

Responsable ECCS

Cette expression révèle la nécessité des documents officiels de construction dans la prise de décision des opérations à venir.

« Pour récupérer les réseaux, il va falloir creuser sous la terrasse, je ne sais pas si c’est possible ? »

Responsable ECCS à Mr. Gueryo

Cette situation démontre bien la complexité du terrain au sujet des réseaux - Il y a toujours des imprévus de chantier ! Il est incertain dans sa proposition et demande l’avis de Mr. Gueryo.

« C’est un coup à zapper le truc et à ne pas rattraper ! »

Mr. Gueryo

En parlant du fait de se raccorder au réseau au plus bas en fonction de la profondeur atteint.

« Les colonnes (électriques), je prévois une livraison pour la semaine 16. »

Responsable Sygmatel

Les colonnes électriques permettent d’accueillir tout le câblage électrique nécessaire à chaque logement. Le dimensionnement des colonnes est proportionnel à l’échelle du bâtiment – ici, du bâti C.

« - Effectif ?

- Pareil. »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Mr. Gueryo reprend ses habitudes : questions rapides et directes.

« - Avancement ?

- Bâti D : plancher haut RDC.

- Bâti C : R+1 coulé (zone 1), zone 2 : vendredi, zone 3 : mardi prochain.

- Élévations terminées.

- Bâti B : on fait le dallage demain.

- Les fondations : Ok. »

Le bâti C prend de l’avance, devant le D, puis le B. Le A n’est toujours pas d’actualité.

« - Préparation pied de mur pour l’étanchéité du mur.

- Plancher haut du R+1 du C ?

- Mardi pro.

- Élévation R+2 bâti C ?

- Semaine du 15.

- Quatre jours d’élévation c’est ça ?

- Oui.

- Plancher haut R+2 du C va démarrer début Mai ?

- Oui, c’est ça ! »

Les élévations du bâti D avant celles du bâti C !? Non, dit Mr. Gueryo : « Le C sera finit avant le D ! » Le bâti C est prioritaire, à l’égard du

logement témoin. Il faut aussi savoir que le R+1 du bâti D équivaut au R+2 du bâti C – il y a donc une différence de niveaux à anticiper.

22

« - Quatre ascenseurs différents. Tous des particularités différentes.

- Bâti A, ascenseur extérieur : dimensions spécifiques.

- Les choix extérieurs... »

Architecte Quadra

L’architecte réalise ses choix à l’aide des échantillons de façade. Ici, il opte pour un enduit blanc et un bardage métallique doré pour le logement témoin. La question de la matérialité est très forte - elle a un impact sur le quotidien de chacun qui vit et vivera à cet endroit.

« Gaudin : leur échantillon, il est foireux ! »

Architecte Quadra

L’architecte est déçu de la couleur et du motif de l’échantillon pour le garde-corps métallique à chaque porte vitrée. Il va donc faire ses retours directement à l’entreprise Gaudin Métallerie.

« Réglez le détail de gouttière, on commence la charpente ! »

Mr. Gueryo à l’architecte Quadra

Mr. Gueryo met la pression à l’architecte pour le détail de la gouttière. Il faut donc le redessiner à l’ordinateur à la suite d’un croquis d’intention.

« Ces dernières attentes véritables ? »

Architecte Quadra

À la suite d’un long mail à destination de Quadra, l’architecte en chef ne saisis pas les véritables intentions de l’expéditeur. Il est donc important d’aller à l’essentiel dans ses propos, écrits ou verbaux.

« Il n’a pas l’air coopératif ! »

Architecte Quadra

L’architecte en chef en parlant du responsable Gaudin Métallerie, ce dernier lui répondant : « […] et donc !? » à la suite d’une incertitude.

« Ce n’est pas clair ! », dit-il alors l’architecte.

« Devis pour les deux carottages* à Mr. Bourgeon ! »

Architecte Quadra

Les devis permettent d’évaluer et de fixer le prix d’une opération à venir : ici, deux carottages à faire en Gros Œuvre.

23

« - Des points particuliers ?

- Faire un point d’avancement. Toujours trois semaines d’avance ?

- Ouais ! »

Mr. Gueryo et le maître d’ouvrage, Cogedim

Le client souhaite savoir s’il a conservé « son avance » de trois semaines qui le réconforte pour le coup. Mr. Gueryo le rassure autant qu’il le peut.

« Rossi ? aux abonnés absents ! Tous les autres corps de métier Ok. »

Mr. Gueryo

L’entreprise Rossi pour les sols souples ne donne aucune nouvelle et se voit toujours absente aux différentes réunions de chantier – il ne se manifeste pas. Leur situation est assez critique à ce point-ci du chantier.

Échantillons

Maître d’ouvrage, Cogedim

Le maître d’ouvrage laisse des échantillons à Mr. Gueryo pour Nantes Métropole Aménagement concernant le revêtement de sol qui joint à la rue Evariste Luminais.

« Visite Gros-Œuvre fin Juillet : D, C, B logiquement. »

Maître d’ouvrage, Cogedim

La prochaine visite pour le Gros-Œuvre est de suite fixée à fin Juillet pour faire « un checking » des bâtis B, C et D.

« - C et D : fin de semaine 23, ça veut dire trois semaines d’avance.

- B : aujourd’hui, deux mois d’avance.

- Et le A : tendu au planning. »

Mr. Gueryo au maître d’ouvrage

Mr. Gueryo précise alors les dates : les bâtis B, C et D sont réellement en avance. Cependant, les fondations du bâti A n’ont toujours pas démarré et cela inquiète Mr. Gueryo et donc le maître d’ouvrage.

24
«
pour N.M.A. »
La Haine, Mathieu Kassovitz, 1995

SCène 7.0

09.04.19

« - Effectif ?

- Un gars en plus.

-18 ?

- Ouais, c’est ça !

- Il faudra quand même qu’on règle ça !

- Éléments de soutènement, carottages*, VH ? Ça vous va ?

- Moi, ça me va ! »

« - Elévation D R+1 ?

- Ça se termine cette semaine.

- Plancher R+1, ça démarre cette semaine ?

- Ouais.

- C plancher haut R+1 ?

- La fin demain. Elévations à la suite.

- Deux semaines pour les élévations ?

- Oui.

- C et D, on est bon ! Plancher B ?

- Fin de mois, dans deux semaines.

- RDC C finit ?

- Oui.

- RDJ ?

- Finit fin de semaine. »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Enfin, Mr. Gueryo se renseigne sur l’avancement des planchers et des élévations. Les bâtis C et D sont toujours dans les temps par rapport au calendrier. Lorsqu’un plancher se termine, le Gros Œuvre embraye directement sur les élévations, prenant deux semaines comme le bâti C par exemple. Le rez-de-jardin est le niveau de l’aménagement paysager, différent de celui de la chaussée avec le relief du terrain. Il explique donc la relation entre les espaces communs et privés intérieurs et ceux extérieurs.

« - Avec Pigeon, plus de sujet ?

- Non, sauf un remblaiement à faire sur le D.

- Pas de soucis pour que vous remblayez, au contraire.

- Ce que j’ai vu, c’est niquel franchement !

- Donc ça c’est bon ! Ok !

- Il est propre le chantier franchement.

- Merci, ça fait plaisir ! »

Mr. Gueryo, à son habitude, démarre par la question de l’effectif – actuellement, le Gros Œuvre est à 18 gars. Il énonce ensuite le problème du stockage de la terre creusée sur le chantier. Qu’en faire sur une surface aussi dense et « bossue ». Elle servira donc de remblaiement pour le bâti D le long du chemin Nord. Ensuite, il félicite Mr. Bourgeon et son équipe pour la bonne tenue du chantier.

« On a une bande de redressement* qui s’est cassée la gueule ! »

Une bande de redressement est une bande d’enduit de 10 cm de large faite autour de chaque ouverture à l’intérieur pour recevoir les menuiseries. Mais ici, la bande s’est cassée, sûrement à cause de la chaleur des derniers jours – le ciment s’est décollé du support en brique ou en béton et s’est fissuré.

« Planning facile à tenir :

- jeudi et vendredi, 1 bâti = 2 semis. »

Responsable MCO, (Menuiseries extérieures aluminium)

« 2h dans une journée, c’est la mort ! Ma journée est foutue ! »

La cohabitation avec la seule et unique grue est forcément délicat ! Mr. Bourgeon se permet de fixer un prix démentiel pour la convention de grue* et dans un même temps, « de mettre à la rue » le responsable MCO.

« Un samedi, à voir – chez nous, c’est la SNCF ! A voir s’il y a des gars motivés…, sinon on vous laisse la grue un vendredi. »

En parlant du grutier, un gars de Mr. Bourgeon, sûrement pas sur le chantier un samedi. Il entame alors des négociations – un dialogue renoue pour un accord.

« - Des heures fiables pour emmerder personne, jeudi et vendredi, car ça sort d’usine le mardi et mercredi puis le triage ensuite.

- Le jeudi matin, pas avant ! »

Responsable MCO

Le responsable MCO prévient alors Mr. Bourgeon de ses éventuelles livraisons en fonction de ses propres approvisionnements en amont.

«

Responsable MCO

Il demande alors de confirmer ses créneaux de livraisons par mail. Une majeure partie de la communication se fait par mail entre les acteurs.

« Le chantier est propre ! »

Responsable MCO

Ce n’est pas la première fois que l’on dit ça du chantier ! Une remarque positive récompensant le bon travail des artisans/ouvriers.

26
Mail à confirmer ! Ça marche, ça roule ! »

SCène 8.0

16.04.19

« - Mur bâti D ?

- Y’a pas d’urgence.

- Tête de talus à protéger pour la grue ?

- Yes. »

« - Plancher haut C ?

- Poutres à 75%.

- Plancher haut D ?

- Coulage fin de semaine .

- Elévation R+2 D ?

- Fin de semaine prochaine .

- Elévation R+2 C ?

- En cours, il me reste un plancher.

- Le 24.04 et le 03.05 : Dates de coulage.

- Fondations du A ?

- Terrassement lundi.

- Finitions intérieures ? On en est où ?

- RDJ D finit. »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

« Il a fait les bandes*, pas les seuils. »

Mr. Bourgeon, en parlant de son chef d’équipe

Le seuil est « une marche en saille » en béton au pied de l’ouverture pour assurer la bonne étanchéité d’une paroi.

« - On va commencer à poser les fenêtres afin que le bâti soit hors-d’eau*.

- Prioriser le C du coup !

- Le poseur de fenêtre démarre semaine 22. »

Mr. Gueryo à Mr. Bourgeon

Le bâti C est toujours de priorité ! Il doit donc être étanche à l’eau afin d’anticiper l’arrivée du poseur pour les fenêtres.

« - Pas de plainte de voisins !

- Ça fait longtemps ça !

- Je ne vais pas me plaindre ! »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon, avec ironie

Par sa situation urbaine et son accès compliqué aux livraisons, le chantier a reçu de nombreuses plaintes en début du chantier. Aujourd’hui, ça se calme par le respect des créneaux interdisant la livraison, fixés par Mr. Gueryo.

27

« Eclairage plus que light ! Urgent ça svp ! »

Mr. Gueryo au responsable Sygmatel (électricité)

Mr. Gueryo n’est pas du tout satisfait de l’insuffisance du travail des électriciens qui prennent leur mission à la légère. C’est un rappel à l’ordre.

« Je n’ai pas envie que vous soyez à la rue ! Vous serez partout donc préparez-vous ! »

Mr. Gueryo

Il met donc en garde le responsable Sygmatel de bien exécuter sa mission dans les temps pour ne pas prendre du retard par la suite.

« Ça coûtera ce que ça coûtera nous a dit Cogedim. »

Mr. Gueryo

En parlant des faux plafonds, Mr. Gueryo cherche à rassurer l’électricien : premièrement, faire correctement son boulot puis le prix sera à la hauteur de la prestation, à sa juste valeur.

« Traverser les briques avant de démonter les échafaudages. »

Mr. Gueryo

Il est ici affaire d’anticipation pour passer ses réseaux en hauteur à travers les parois en briques avant que les échafaudages soient démontés.

« - Effectif ?

- 3, la semaine prochaine : 4. »

Mr. Gueryo et le responsable ECCS

A son habitude, Mr. Gueryo pose la question de l’effectif au début de chaque échange.

« - Approvisionnement* cette semaine.

- Prioriser le C !

- J’ai entendu. »

Mr. Gueryo et le responsable ECCS, en souriant

Le responsable ECCS sait bien qu’il faut « tout miser » sur le bâti C actuellement sinon Mr. Gueryo fera « la police » sans hésiter.

« J’ai commandé les colonnes et les ventouses. »

Responsable ECCS

Il prévient Mr. Gueryo de sa dernière commande : les commandes et les ventouses.

« J’ai ramené les carnets d’échantillons. »

Responsable ECCS

En parlant de la plaquette de l’architecte en chef : « à valider par échantillon(s) » ou : « échantillon(s) à fournir » si manquement(s) se présente(nt).

28

SCène 9.0

23.04.19

« - Effectif ?

- 3.

- Réponse du bureau de contrôle ?

- Pas fait ! »

« - Points d’eau ?

- TAC TAC terminés, le plan archi reste des principes ! En attente pour les arrosages extérieurs, Je voudrais avoir des plans précis svp fin de semaine ! Sinon on part sur un point d’eau et puis c’est tout ! »

Mr. Gueryo et le responsable ECCS

Les plans de l’architecte ne sont pas assez précis dans le dessin pour définir exactement le système d’arrosage au sein de l’aménagement paysager. Le responsable ECCS souhaite avoir des plans détaillés pour exécuter son travail correctement.

« - D’ici 3 semaines, on finit le C puis on bascule sur le D !?

- Ouais ! »

Mr. Gueryo et le responsable ECCS

Mr. Gueryo prépare psychologiquement la transition entre le bâti C et D. Il anticipe.

« Bûchez 1 cm ou 2, ils se démerdent les gars ! »

Mr. Gueryo au responsable ECCS

En parlant d’un éventuel percement dans le béton, Mr. Gueryo laisse complètement l’autonomie au gars sur le chantier pour exécuter « leur(s) tâche(s) additionnelle(s) ».

« - Poids des châssis ?

- 33 kg/personne.

- Ok pas plus de 30 kg par gars !

- Il y a des plateformes pour les gars ! »

Mr. Gueryo et le responsable Socotec

Un châssis est le cadre d’une ouverture, soit en bois, en PVC ou en acier. Les gars ne doivent pas porter des châssis de plus de 30 kg pour leur dos. Ici, ils font 33 kg, mais Mr. Gueryo entretient une bonne relation avec le coordonnateur SPS qui ce dernier laisse filer les 3 kg supplémentaires,

non réglementaires. Celui-ci préconise mais ne sanctionne pas. Mr. Gueryo le rassure également par la mise en place de plateformes au sujet des circulations verticales.

29
?

« - Où est-ce qu’on met la grue ?

- Une grue de camion en même temps : non, interférence !

- L’araignée, ça ne m’inquiète pas ! Assez basse. »

Mr. Gueryo au responsable Socotec

La grande question existentielle du chantier : que faire avec une grue pour 4 bâtis ? – pas facile à résoudre ! Il faut faire attention au rayon d’usage du bras de la grue par rapport au petit périmètre urbain à l’échelle de celle-ci. Le coordonnateur SPS interdit donc les grues de camion lors des livraisons au risque d’une mauvaise rencontre. Cependant, il accepte « les grues araignée », moins hautes.

« Entre midi et 2 : camion dans l’enceinte des grilles. »

Responsable Socotec

Le coordonnateur SPS établit « un sas » dans la rue Evariste Luminais, en face l’école maternelle, permettant l’arrêt des camions pour leur livraison. Ce dispositif crée également « une chicane » ralentissant la circulation des véhicules aux abords du chantier.

« J’approvisionne par zone ! »

Responsable MCO

Le responsable MCO nous dit qu’il organise son approvisionnement à l’aide d’un zonage. C’est-à-dire qu’il définit une heure, un créneau et une quantité de matériel à livrer par zone prédéfinie.

« Etablir un google agenda avec le maçon. Etre malin ! »

Responsable MCO

Cette application permet une flexibilité des créneaux sélectionnés par chacun avec l’avis favorable ou non du responsable : Mr. Bourgeon. C’est une gestion partagée, en direct, du planning pour les approvisionnements, ouverte à toutes les entreprises qui ont signé la convention de grue préalablement.

« Un planning pour les grues hyper strict ! »

Responsable MCO

Ce responsable nous fait savoir que les créneaux pour la grue sont vachement serrés. Il faut se battre pour « s’en octroyer un ».

« Le maçon a la priorité. »

Mr. Gueryo

« Le maçon » est prioritaire sur les créneaux de grue, c’est lui également le responsable.

« Le camion de livraison ne prend pas le virage, il bloque au niveau de la rue Desiré Colombe. »

Mr. Gueryo

Au sujet des camions de livraison, il est compliqué pour eux de tourner à l’angle en haut de la rue Evariste Luminais qui joint la rue Desiré Colombe . C’est un sérieux problème d’accessibilité.

30

SCène 10.0

30.04.19

« - La semaine dernière, c’était le tour de grue. Il y avait personne de chez vous !

- Oui c’est vrai ! C’est quand le démontage de la grue ?

- Ce n’est pas la question du démontage, la grue est full. Hors de question de faire ça à l’arrache ! Il faut se caler avec les autres !

- D’accord, je vais avoir besoin de trois tours de grue ; avec les voliges et d’autres éléments. »

« - Semaine 26 (24 Juin) donc appro.* semaine 25 ou début 26. - Ok !

- On ne gênera même pas l’étanchéité finalement.

- Ce sont trois coups de grue. Pas deux ou un. Entre midi et 2. »

Mr. Gueryo et le responsable Atelier Madec

Mr. Gueryo est remonté de colère face au désengagement du responsable Atelier Madec, gérant les menuiseries intérieures, lorsque ce dernier lui pose la question du démontage de la grue. Mr. Gueryo l’invite alors à se renseigner auprès de ses collègues de chantier pour trouver un créneau à son tour. Finalement, Mr. Gueryo lui accorde directement deux possibilités pour « trois coups de grue » (ni deux, ni quatre).

« - Effectif ?

- Pareil.

- Bureau de contrôle ?

- Pas fait, faut que j’appelle.

- Plancher sous-sol bâti B ?

- Fin de semaine prochaine, jeudi 9.

- Plancher haut du D ?

- Semaine pro.

- Elévation R+2 C ?

- Terminée.

- Elévation R+2 D ?

- La brique est en cours, on termine mardi pro. Les banches sont posées.

- Livraison C ? Sans acrotère ?

- 17 mai, 24 mai de base.

- Livraison D ?

- Plutôt, 20 mai.

- L’étancheur arrive le 13 mai.

- Fondations A ?

- Sous 15 jours, semaine 13. On fait l’élévation à suivre dans la foulée. »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Echange classique entre Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon au sujet de l’effectif, des planchers puis des élévations à suivre. Enfin, il évoque tout juste les fondations du bâti A.

- Garde-corps pour le montage des briques.

- Chemin balisé, des piquets métalliques avec un ruban ça me va !

- Protections collectives et des EPI* ! »

Responsable Socotec à l’équipe de chantier

Le coordonnateur SPS fait un rappel général à toute l’équipe de chantier. Il orchestre tous les paramètres du chantier au sujet de la sécurité, qu’elle soit individuelle ou collective. Il est intransigeant mais en même temps, veut le mieux pour les gars et cela s’atteint par de bonnes conditions de travail tout d’abord.

« Lors du coulage, personne dessous. Si un coffrage saute, le mec aussi ! Jamais de superposition de tâche. Après, mais pas en même temps ! »

Responsable Socotec à Mr. Bourgeon spécialement Il interdit toute superposition de tâche également ! Il préfère que le travail prenne davantage de temps et soit bien fait, que les tâches s’entremêlent pour gagner du temps.

« - Au moins la rue balisée pour ce soir. J’insiste !

- La réunion vendredi, ce sont des mecs qui font chier ! Ils prennent de haut.

- Ça roule merci ! »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Mr. Gueryo revient vers Mr. Bourgeon pour lui missionner de faire le chemin balisé depuis l’entrée du site du chantier jusqu’au accès des quatre bâtis. différents. Il souhaite que ça soit fait rapidement pour la réunion de vendredi du moins – pas après, car il sera déjà trop tard. Chaque détail compte à ce niveau-là !

32 « -
ATTENTION :

SCène 11.0

07.05.19

« - Le bâti C, il faut le finir pour le 7 juin.

- Ça roule !

- Le D, fin juin. La semaine prochaine : étanchéité. »

Mr. Gueryo et le responsable Sygmatel

Mr. Gueryo remet à jour les délais de livraison des bâtis : le C en priorité, début Juin, puis le bâti D, fin Juin.

Les Temps Modernes, Chaplin, 1930

« C’est de l’ordre du bricolage ! C’est une perte de temps, une perte d’argent ! Je ne sais pas faire. Il y a le DTU, il y a des choses à respecter. » Le responsable Sygmatel à Mr. Gueryo L’électricien répondant à une faveur que Mr. Gueryo lui a fait concernant les colonnes et les coffrets. Il ne peut pas aller plus vite que les procédures habituelles : il refuse catégoriquement et préfère respecter les règles définies par le DTU.

« Ils m’ont tout viré ! Je ne comprends pas ! »

Mr. Gueryo

Mr. Gueryo, parlant du DTU qui « déresponsabilise » les gens. Il ne dicte pas toutes les situations – il faut savoir le décortiquer et prendre du recul au sujet de certaines règles. Incompréhension : trop de distance entre ceux qui font les règles et ceux qui les appliquent sur le terrain.

« - Les acrotères sont en béton avec un enduit dessus et une couvertine au-dessus. Il n’y a pas de ragréage* !

- C’est quoi le retard dessus ?

- Je suis en retard juste d’une semaine.

- Oui, Ok. Etanchéité, charpentier... »

Mr. Gueryo et le chef d’équipe Gros-Œuvre

Mr. Gueryo parle du retard au sujet des prémurs* du RDC de la terrasse du bâti C. Lorsqu’il évoque les différents corps de métier, il explique l’impact de chacun dans la course au délai. On pourrait alors parler d’un « effet domino » où le retard d’un artisan entraîne le retard du suivant automatiquement – c’est une réaction en chaîne sans merci.

« - Fondation A ?

- Fin de semaine 75%, il me restera 25%.

- Je n’arrive pas à lui donner à manger, je n’ai qu’une grue ! »

- Elévation R+2 du D ?

- C’est terminée !

- Bâti C R+3, vous êtes en cours ?

- Oui, R+3 du C en cours. »

Un problème récurrent : la grue. « Un casse-tête » continu que même le chef d’équipe Gros Œuvre ne solutionne pas. Il ne parvient donc pas à alimenter correctement les fondations du bâti A en ferraillage et en béton. Malgré tout, le bâti C garde son avance : nous sommes au R+3.

33
Mr. Gueryo et le chef d’équipe Gros-Œuvre

« Retours de vendredi dernier :

On était mauvais, vraiment mauvais ! Des installations de chantier de merde ! Collectivement, on n’était pas doué ! »

Responsable Socotec à l’équipe de chantier

Lors de la dernière réunion avec les inspecteurs de travaux, très pointilleux et sans pardon, l’équipe de chantier s’est faîte corrigée. Une punition mal digérée par le coordonnateur SPS qui les avait prévenus auparavant. Il faut revoir les dispositifs de sécurité dans son ensemble pour éviter cette correction une nouvelle fois !

« Il est dans sa pelle, il descend, il ne sait pas mettre son casque ! Si ça continue, je le vire ! »

Responsable Socotec Il y a une surprotection abusive de la sécurité des gars en bâtiment. Certaines mesures sécuritaires deviennent même un lobby. Qui dit sanction, dit amende et gain d’argent pour les pouvoirs publics qui en profitent généreusement. La prévention est nécessaire mais la sanction, abusive pour les gars qui font leur travail correctement chaque jour pour gagner humblement leur vie.

« Les accidents, quand il n’y en a pas, il devrait y ‘en avoir ! Ils nous ont tellement niqué la journée ces enfoirés, je suis retourné au boulot à cause d’eux. »

Responsable Socotec

« - Il ne faut pas se leurrer !

- Les retraités qui regardent le chantier.

- Pour être honnête, je les appelle des fois pour savoir si la boîte est bien sur le chantier. (rires)

- C’est dégelasse ! »

Mr. Gueryo et le responsable Bergeret (étanchéité)

Mr. Gueryo surveille à distance « par commande », en demandant aux anciens retraités, à leur fenêtre, de lui confirmer la présence de certaines entreprises ayant tendance à être en retard sur le chantier ou voir absente.

« Encore une fois, ça commence à être plus qu’urgent ! Il nous faudrait votre mode opératoire pour l’approvisionnement. Appro.* sans la grue, le D et C impossible ! »

Mr. Gueryo au responsable Gaudin Métallerie, par téléphone

« - Gouttières avant le bardage pour le recouvrement.

- Je serai curieux de voir le détail technique ! (responsable Socotec)

- Les menuiseries sont des multiples de 30 (cm), ça décale tout sinon !

- Des bavettes, ça serait affreux, horrible !

- La prochaine fois, les menuiseries 10/15 cm plus haut.

- Tout est question d’argent, c’est vrai : parce que le temps, c’est de l’argent ! »

L’architecte et le responsable Bergeret

L’enjeu économique prime sur tous les autres enjeux : esthétique, environnementale, sociale, etc.

« Il a toujours le dernier mot ! »

SCène 12.0

14.05.19

« - Le D quasiment finit en Gros Œuvre.

- Ce n’est pas finit encore ! (Mr. Bourgeon)

- Pour quand ?

- On finit la semaine prochaine. (Mr. Bourgeon)

- Vous faîtes sur côtes alors !?

- Comme vous voulez. Ne faut pas qu’on décale !

- Ok ! »

Mr. Gueryo et le responsable Atelier Madec

Il est important de se mettre d’accord entre les artisans sur la méthode appliquée : ici, le menuisier demande à Mr. Bourgeon sa méthode pour la réalisation des réservations d’ouverture.

« - Effectif ?

- 3.

- Matos en sous-sol ?

- Je vais voir ça avec mon chef de chantier.

- PV de conformité pour l’ensemble des coffrets.

- Réponses du bureau de contrôle ?

- Le calcul est fait, on est bon ! C’est juste le rapport qui a du mal à sortir ! »

Mr. Gueryo et le responsable Sygmatel

« - Donc pas plus tard pour le C.

- Porte métallique en sous-sol.

- Comment vous approvisionnez ? Parce que ce que vous me dîtes, ça ne peut pas marcher !

- Le logement témoin*, le C105, lancement miJuin pour début Juillet. »

Mr. Gueryo au responsable Gaudin Métallerie

Mr. Gueryo cherche toujours à savoir la manière d’approvisionnement de l’entreprise Gaudin Métallerie : il s’inquiète réellement. Le responsable d’entreprise évite le sujet en embrayant la conversation sur le logement témoin...

« - Ce sont des métiers à la con ! (en parlant de l’enduiseur)

- DRA : Je sature !

- Soit je continue comme ça, soit je me casse, voilà leur méthode. Ils ne sont pas chers !

- Au moins, ils ont le mérite d’être franc, mais ce n’est pas vraiment commercial ! (en rigolant)

- Les économistes choisissent les moins chers et c’est re-la-merde !

- La prestation est à la hauteur du prix ! Ce sont des problèmes macro-économiques. »

Responsable MCO et Mr. Gueryo

Cet échange confirme réellement mes pré-sentiments au sujet des enjeux économiques qui empoisonnent le choix des spécialistes pour la sélection des prestataires. Aujourd’hui, le bâtiment est un secteur de consommation où la quantité prime sur la qualité. Et qui dit quantité, dit produire où plutôt construire à peu cher et le maximum possible. C’est un désastre dans certain domaine de construction où la prestation est « boycottée » et à refaire quelques années plus tard. Paradoxe que le client doit refaire appel à une entreprise pour réparer les erreurs de celle précédente. Et lorsque l’on veut une prestation de qualité, le prix flambe.

35
Cité radieuse de Marseille, Le Corbusier, 1947-1952

« - A propos de l’étancheur, Bergeret :

- Prorata* : le prix de la grue est cher !

- De vous à moi, votre grue est hyper chère ! En moyenne, c’est 80/90 € de l’heure. Vous êtes la grue la plus chère que je connaisse. Vous en abusez !

- C’est comme ça !

- Un mec qui ne me paye pas, je ne négocie pas avec lui ! (Mr. Bourgeon s’énerve et hausse le ton) Et ce n’est pas vos affaires ! (dit à Mr. Gueryo)

- Sans doute, mais le temps si ! Et vous perdez du temps avec ce conflit donc faîtes lui un retour, à point c’est tout !

- Très bien !

- La convention, ce n’est pas mon problème, mais les délais, si ! »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Mr. Gueryo remet les choses en ordre et dans l’ordre. Il est ici pour manager chaque entreprise afin de respecter les délais signés avec le maître d’ouvrage. On pourrait comparer le rôle de Mr. Gueryo à « un sablier de chantier ». Il ne règle pas les conflits tant que celui-ci ne génère aucun impact sur le temps d’exécution de l’entreprise. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle il se nomme : maître d’œuvre exécution.

« Un petit retour, ça c’est bien ! » Mr. Gueryo Un retour, écrit ou verbal, à destination de Mr. Gueryo est toujours apprécié. Il insiste sur ce point régulièrement.

« - J’ai compris, je vais lui faire une réponse !

- Je ne sais pas, je n’ai pas envie de dire de bêtises ! »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Il faut savoir garder son sang-froid et mettre sa personne de côté lorsqu’il y a une mésentente avec un autre artisan du chantier. Plutôt ne rien dire par moment, c’est vrai !

« - Il faut mettre le paquet sur le C. Le D, on est en avance !

- Effectif, le même ?

- Oui, 18. »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Le bâti C est toujours la priorité de Mr. Gueryo avant le D et tient à le rappeler une nouvelle fois à Mr. Bourgeon.

« Il y a le juridique et la réalité ! »

Mr. Bourgeon

Celle-ci exprime totalement la dure réalité entre la théorie sur le papier et la pratique sur le terrain. Il faut donc s’adapter rapidement aux différents aléas du chantier.

36

SCène 13.0

21.05.19

« Tranchée d’un mètre de profondeur pour le raccordement en gaz. »

Responsable GRDF à Mr. Gueryo

Le responsable GRDF de ce secteur de la ville de Nantes se joint à nous afin d’établir un raccordement entre le réseau public de la ville et celui privé du projet Caractère.

« - Pour la tranchée, c’est Mr. Pigeon. Il suffit de ne pas grand-chose. Un coup de pluie, il faut le faire revenir.

- Peut-être le faire en 2 phases : des essais courts et longs.

- Tant que j’ai un accès, c’est bon ! »

Mr. Gueryo et le responsable GRDF

Mr. Gueryo met en relation le responsable GRDF avec le terrassier, Mr. Pigeon, et propose de creuser les tranchées en deux temps afin de conserver un accès facile et direct au chantier depuis la rue Evariste Luminais.

« - Une journée pour ouvrir et poser votre réseau. Le créneau de la dernière semaine d’Août, avant la rentrée scolaire pour votre branchement. Semaine 35 du coup, à partir du 26 Août. Vous prenez en compte Mr. Bourgeon.

- Le terrain : il fait (le geste avec le bras d’une montagne russe) !

- Il y a de la roche ici puis c’est mou après.

- 108 mètres de tranchées. »

Mr. Gueryo et le responsable GRDF

Mr. Gueryo entame alors les négociations avec les services publics de la ville. Il prévient également le responsable GRDF de la complexité du terrain, par sa composition et son relief, sur lequel il va agir prochainement.

« - Effectif ?

- 3.

- Appros.* ?

- Entre midi et 2. Nous, c’est très ponctuel !

- Colonne(s) ?

- On est bien !

- Aménagement paysager : une installation d’arrosage, on n’est plus sur les mêmes choses ! »

Mr. Gueryo et le responsable ECCS

Pour ECCS , les appros. se font ponctuellement entre 12h et 14h sans déranger « l’alimentation » en continue à la grue du béton pour le Gros-Œuvre. Pour l’aménagement paysager extérieur, il s’agit d’une autre affaire !

- Pas bougé.

- Réponses du bureau de contrôle ?

- Sous 15 jours.

- Visa avec l’archi ?

- Je suis passé à côté, je vais le contacter !

- Elévation, acrotère R+2 D ?

- On les a reçus mais ils ne sont pas posés. La semaine prochaine.

- Tous les acrotères, c’est bouclés quand ?

- R+2 finit fin de semaine prochaine. »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

« - Convention de grue* ?

- Je vais vous envoyer le tableau.

- Vous êtes les seuls à nous casser les pieds ! Pas de prorata*, pas de grue ! (dit au responsable Bergeret)

- Ca à rien avoir ! (répond-t-il)

- Pour l’instant, c’est moi qui fais la banque !

- Vous n’êtes pas d’accord, c’est votre problème, on ne bougera pas ! Un vrai problème !

Ma ligne est directrice là-dessus ! C’est le seul moyen d’être payé avec le prorata*.

- Bloquer à 98% à la fin.

- A un moment donné, il faut clore le sujet, c’est pénible ! »

Mr. Gueryo, Mr. Bourgeon et le responsable Bergeret

Nous assistons ici à une scène de chantage, comme des gamins qui se battent dans la cour d’école pour des bonbons. Chacun se braque face à l’autre et reste convaincu de ses idées. Les problèmes sont encore liés à l’argent – en l’occurrence ici, Mr. Bourgeon se plaint de prêter de l’argent à certaines entreprises sans avoir forcément de retour par la suite.

C’est pour cela qu’il réclame avant toute chose,

L’effectif est toujours le même pour le Gros-Œuvre, à savoir 18 gars, et les réponses du bureau de contrôle sont un éternel repoussement. On évite régulièrement ce sujet, délicat pour certains artisans. Autrement, l’acrotère est « le couronnement » du dernier niveau d’élévation d’un bâtiment. Cet élément permet la bonne étanchéité de la paroi en y installant un relevé d’étanchéité de 10 cm minimum le long de sa surface intérieure, en périmètre de la toitureterrasse.

la convention de grue signée : c’est-à-dire, payer la somme de 200 €. Mr. Gueryo met fin à ce règlement de compte, « pénible » à son goût qui ne mène à rien !

38
« - Effectif ?

« - La convention* est abusive !

- 200 bals de l’heure, c’est du racket !

- J’ai signé mais je lui ai dit ce que je pense (en parlant de Mr. Bourgeon). Je lui ai fait un retour. Tu n’es pas d’accord ?

- Sinon, je bloque les autres entreprises. »

Un responsable d’entreprise et le responsable Bergeret

Le responsable Bergeret se rassure en entendant un autre responsable dire que la convention de grue est trop chère. Normalement, elle varie entre 80 et 90 €. Ici, c’est plus que le double ! Mais si Bergeret ne signe pas cette convention, il bloquera les entreprises à suivre, ce qui le dérange tout de même. Il faut trouver un terrain d’entente !

« Aujourd’hui, je n’ai aucun moyen de monter mon matériel et aucune terrasse n’est prête ! »

Responsable Bergeret

Bergeret se plaint donc de la gestion du chantier en visant directement la méthode appliquée de Mr. Bourgeon et aggrave la situation devant Mr. Gueryo pour lui faire comprendre son désarroi. Mr. Gueryo est désemparé face à « un problème sans fond » qui salit l’ambiance d’équipe sur le chantier.

« - On va valider le modèle sur le marché.

- Fin là, c’est du racket ! Il ne faut pas se laisser faire !

- 200 bals de l’heure, c’est faire de l’argent sur notre dos !

- Heureusement que ce n’est pas comme ça partout ! Ce n’est pas des conditions de chantier !

- Il faut qu’il fasse les finitions !

- Il faut qu’on fasse intelligemment sinon on fait des réunions pour ne rien dire ! »

Mr. Gueryo et le responsable Bergeret

Le modèle de convention de grue sur le marché est théoriquement moins cher, mais Bergeret s‘obstine à combattre et à résister en pleine conscience face à la convention de grue exigée par Mr. Bourgeon. C’est inadmissible à son goût de faire payer des PME à ce prix-là. « Il ne faut pas se laisser faire ! » nous dit-il. Les réunions de chantier ne sont pas et ne doivent pas être des débats politiques où les mots ne prennent pas sens physiquement. Je conclurai cette scène par ces mots, de Christian Jelk, lors de notre échange à l’ensa Nantes :

«

[…] Tu sais, l’art c’est la pensée en acte ! Donc effectivement, c’est en agissant que la pensée se construit ! Tant que tu ne fais rien, la pensée n’avance pas. »

39

« Perdre le temps que j’ai gagné par rapport aux dates. C’est dommage ! »

Mr. Gueryo au responsable Atelier Madec

Mr. Gueryo digère mal le fait de perdre l’avance qui l’a gagné au fil des semaines. Pour lui, c’est un vrai challenge jusqu’à la fin et ça serait une déception de finir le chantier dans les temps convenus, sans avoir une ou deux semaines d’avance.

« - Nous faisons selon les côtes.

- Pas encore une menuiserie de lancer. Ça ne me convient pas ! Les dates sont avancées depuis le début de l’année. Qu’on soit clair ! Me foutre dans l’os ! R+2 C : les réservations* ne sont pas finies, me parlez pas du D. Là, je ne peux pas l’entendre. Donc là, il va falloir se grouiller ! Je vous le dit clairement ! »

Mr. Gueryo et le responsable Atelier Madec

Mr. Gueryo s’énerve et hausse la voix dès que le responsable Atelier Madec commence à parler ; il n’apprécie guère ses explications, douteuses et fausses à son goût. Il lui met la pression à la fin de l’échange pour garder l’avance du chantier. La scène commence bien !

« - Pour les échafaudages, on va être intelligent !

- 500 m² en 3 ou 4 jours.

- Voyez avec ECCS pour les sorties de ventilation en façade. Vous mettez les grilles Ok. »

Mr. Gueryo et le responsable DRA Atlantique (ravalement)

Mr. Gueryo fait parler son anticipation pour optimiser le temps et l’argent dans les manœuvres de chantier. Ici, les échafaudages peuvent être utiles à l’enduiseur et au plombier/chauffagiste pour mettre les grilles de ventilation en façade. Ne pas monter et démonter les échafaudages pour les remonter ensuite.

« - Le caillebotis, c’est vous Bergeret ?

- Oui, sous 4 ou 5 semaines en fabrication.

- Vous démarrez à partir du 17 ?

- Oui. »

Mr. Gueryo et le responsable Bergeret

Le caillebotis est la jonction au sol entre les seuils d’ouverture et le chemin paysager qui permet l’écoulement de l’eau pluvial.

« Logement témoin* prêt pour le 26/27 juin. »

Mr. Gueryo

Le logement témoin est toujours dans les priorités de Mr. Gueryo. Il doit être livré dans un mois exactement !

40

« - Murets oubliés avec garde-corps. Si garde-corps, il y a fondation sinon

Pouf (geste vers le bas) et ce n’est pas sûr à ce niveau-là. Je vais regarder !

- Mur de soutènement, le faire valider par le BDC.

- Effectif ?

- Un de moins.

- Réponses BDC ?

- Je n’ai pas avancé.

- Il va falloir faire attention quand même. »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Une vérification oblige au niveau des fondations pour les murets oubliés sinon il y aura un risque d’affaissement dans le futur. L’effectif est réduit d’une personne et les réponses du bureau de contrôle sont toujours méconnaissables.

« - On va attaquer le A la semaine prochaine.

- Acrotères niveau 2 du C ?

- Pas faits.

- Quand ?

- La semaine prochaine, en pose hein !

En finition, une semaine de plus ! »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

Le bâtiment A est dans « les starting-blocks » : il démarre dans une semaine. Le temps de poser les acrotères au R+2 du bâtiment C. Le temps de finition, d’une semaine, est le temps « des raccords » entre les éléments. C’est-à-dire, le ragréage des joints entre la paroi en béton, support de l’acrotère, et celui-ci.

« - Comme prévu !

- On sera tributaire des autres !

- Pour le logement témoin*, il faut qu’on présente la circulation attenante : luminaires, sonnettes, plaques de finitions, etc. »

Mr. Gueryo et le responsable Sygmatel

Mr. Gueryo fait la liste des éléments à ne pas oublier pour la présentation du logement témoin. La circulation jusqu’à celui-ci est aussi à prendre en compte : entrée du bâtiment, escalier(s) et dégagement(s).

« - On va faire des « missions commandos* ».

- Créneau libre de midi à 13h30

- Un pare-vapeur pour assurer le hors-d‘eau*.

- Commencez par la terrasse du C R+3 audessus du logement témoin*.

- Effectif ?

- On est 3. »

Mr. Gueryo et le responsable Bergeret

Cet échange révèle l’importance de l’appro. et de la grue finalement. Sans celle-ci, les appros. en hauteur, par exemple en toiture-terrasse, seraient inenvisageables.

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« - Les ordres d’avancement ?

- Je ne vais pas mettre un apprenti à faire ça ! On sera 2 en filaire. »

Mr. Gueryo et le responsable MCO

Le responsable MCO préfère mettre deux professionnels confirmés que plusieurs « apprentis » en parlant des intérimaires. « En filaire » désigne un travail en continu.

« - 40/50 palettes.

- Placo juste pour un bâti : pouf !»

Mr. Gueryo et le responsable Coignard (cloisons – doublages)

Mr. Gueryo ne pensait pas une quantité de palettes aussi importante en placo pour un bâtiment. Il est surpris par cette nouvelle et réalise qu’il faudra de nombreux coups de grue pour alimenter le plaquiste..

« - Avec un créneau d’une heure et demi, c’est impossible !

- C’est sûr ! Hors-d’eau* : le 24 juin.

- Le D en parallèle, 1 mois et demi.

- J’aurais bien dit un mois. (Mr. Gueryo en rigolant) »

Mr. Gueryo et le responsable Coignard

Mr. Gueryo essaye de faire avancer les délais avec humour mais non. Ici, ça ne fonctionne pas avec le plaquiste. Un mois et demi, c’est un mois et demi, ni moins ni plus.

42

SCène 15.0

11.06.19

Lors de cette avant dernière réunion de chantier, la mâtinée se déroule en deux temps :

- de 9h à 10h30 : les « entretiens » avec Mr. Gueryo ;

- de 10h30 à midi : le CI2SCT* avec le coordonnateur SPS, Socotec.

« - On fait le point Gros Œuvre ?

- Oui.

- Toutes les finitions pour l’étanchéité : débourrage, réservation*, ragréage*, etc. ?

- On fait ça aujourd’hui.

- On était en avance et là, on revient sur le planning –c’est ça qui m’inquiète !

- Les bandes de redressement* ?

- Sous 15 jours, il a terminé.

- Absolument, appuis et seuils bien bouclés fin de semaine prochaine.

- Plancher haut du B ?

- Oui.

- Elévation du A ?

- Sous 15 jours.

- Pas avant ?

- Hein !

- 15 jours max !?

- C’est ça !

- Et plancher haut, 15 jours autres ?

- Oui, c’est ça !

- Réponses BDC ?

- J’en ai fait quelques-unes partiellement.

- Avis défavorable direct sinon – pas de demimesure. Il a l’air assez particulier, c’est vrai ! Il me les faut les réponses ! Je réagirai devant le BDC. Il faut répondre et vite ! Je n’ai pas envie de laisser trainer ça ! On sera déjà un peu plus en position de force !

- Pensez aussi à me relever les relevés météo. »

Mr. Gueryo et Mr. Bourgeon

« Le petit jeu » caché depuis le début concernant les réponses du bureau de contrôle est terminé. Il faut faire vite maintenant en vue du temps qu’il reste. Par ailleurs, les fondations du bâti A sont terminées et l’élévation du RDC et le plancher haut se terminent dans un mois.

43

«

- Luminaires, chemins de câbles en sous-sol ?

- Fin de semaine prochaine.

- Vous aurez bouclé ça quand ?

- Normalement, c’est bon sur le planning !

- Les plaquistes arrivent fin juin ?

- Oui. Logement témoin*, n’oubliez pas ! »

Mr. Gueryo et le responsable Sygmatel

Il est impératif de passer tous les câbles à travers les parois, les planchers et les montants métalliques des cloisons avant que le plaquiste arrive et masque tout le réseau électrique.

« Une résa.* arrive dans un placard au plancher haut RDC bâti B. » Responsable Sygmatel à Mr. Gueryo Un sérieux problème à résoudre puisque une réservation doit être forcément d’aplomb de haut en bas ! Il faut donc revoir l’emplacement du placard car ce dernier est secondaire.

«

- Se mettre d’accord avec le Gros Œuvre. - J’aime bien que ce soit réglo !

- Si vous avez payé, il n’y a pas de raison qu’on vous retienne. »

Mr. Gueryo et le responsable Bergeret L’honnêteté paye toujours ! Ici, à propos du fameux prorata, commun à tous les prestataires du chantier.

« […] ce n’est pas le sujet de la réunion ! »

Mr. Bourgeon à un gars d’ECCS lors du CI2SCT*

A 10h30, une quinzaine de gars se réunissent dans la salle de réunion où le coordonnateur SPS préside fièrement. Un tour de chantier général prend marche dès lors que « le président » le décide. Au début, une hyper-tension se fait ressentir entre quelques-uns, à l’image de Mr. Bourgeon et un gars d’ECCS… Au fur et à mesure, les choses se décantent, tout en gardant le sérieux et la rigueur du coordonnateur SPS qu’il inspire. Au retour de cette « balade », plusieurs thèmes se dégagent :

- la sécurité collective et les E.P.I.* ;

- l’accès au chantier : les appros.* à la grue et le cheminent depuis la rue à corriger ;

- les garde-corps temporaires : « 3 secondes pour remettre un barreau ! Enfin les gars ! », nous dit le coordonnateur SPS ;

- les toilettes et vestiaires à disposition bientôt pour les femmes ;

- l’hygiène : un essuie main ou un sèche-main pour les toilettes ? Un responsable désigné qui vérifiera régulièrement ;

- les vols : grande méfiance de certains ouvriers à l’égard d’autres ;

- le stationnement interdit des véhicules dans le sous-sol ! Si le maître d’ouvrage accepte, oui, mais ici Cogedim refuse catégoriquement ;

- le prorata : Mr. Bourgeon responsable et non le coordonnateur SPS.

« Prochaine réunion : le 10 septembre à 10h30. Bonne journée. »

44

SCène 16.0

18.06.19

La relation entre l’architecte et les artisans est réellement complexe sur ce chantier puisque ce premier est rarement présent aux réunions de chantier. Il y a peu, voir aucune communication verbale entre ces deux corps. Nous le remarquons par ces expressions à suivre :

« C’est l’archi qui a pompé ça ! Si tu n’as pas de place, tu n’as pas de place ! »

Mr. Bourgeon au responsable Sygmatel

L’architecte doit aussi prévoir plus d’espace que prévu dès le début de la conception afin de ne pas être surpris à la fin lorsqu’il faut installer les éléments techniques : locaux, ventilation, réseaux, etc. Ici, on parle du réseau électrique.

de chantier. Elle démontre « le pouvoir » de l’architecte dans sa conception.

« Moi, il m’a dit : tu remblais ! Je remblais moi ! »

« Un gars » du chantier

Enfin, les ouvriers se déresponsabilisent généralement de leurs actes en appliquant formellement les directions de l’architecte sans penser à leurs actes auparavant.

45

SCène finale 16.1

Entretien avec Mr. Gueryo

« Quatuor, votre équipe ? Que de l’exécution, SPS, pour suivre les chantiers. »

« Vous, votre formation ? Sur le terrain ! »

« Pourquoi ce métier ? Les relations humaines, le planning, gérer le temps - c’est un challenge ! »

« Le temps est planifié en semaines ? Oui. Par l’expérience, les délais d’interventions sont en avance pour gagner du confort ! »

« Et le CI2SCT ?

Socotec gère ça tous les trois mois. Le plan de sécurité, ce n’est pas inutile ! »

« La bonne humeur des gars ? Pour bien appréhender le projet, c’est important ! »

« Les réponses Bureau de Contrôle ?

Si trop tard, il y a un impact et si le rapport est vierge, tout est Ok ! »

« Le logement témoin* ?

Quasiment systématique. Ici, c’est le C105. »

« Vos autres chantiers ?

- 7 chantiers en ce moment : Angers : un Ehpad, Dinan…

- Là c’est trop ! Plus loin que 5, c’est difficile à tout gérer ! C’est un manque de personnel et non pas trop de travail.

- Moins bien ici au niveau des relationnelles entreprises, ça prend du temps sur certaines choses secondaires. »

« Le problème également de l’appro.* sur ce chantier avec une seule grue ? Oui et important : le prorata* n’a rien à voir avec la convention de grue* ! »

« Et le paysagiste ?

Il intervient à la toute fin. »

« Vous suivez la réalisation du projet dans toute sa durée finalement ?

Oui de A à Z ! »

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« un nouveau lexiQue* »

- Prorata

- Convention de grue

« En proportion de… », est une part ou contribution, calculée de façon proportionnelle entre les différents acteurs de chantier, donc liée à chaque entreprise présente.

Engagement conclu entre le responsable Gros-Œuvre, Mr. Bourgeon, et un responsable d’entreprise pour l’utilisation partielle de la grue sur le chantier et assurer les « appros. »

- « aPPro-(viSionnement) » Matériaux et matériels livrés sur le chantier et devant être utilisés pour la réalisation de travaux. Sur ce chantier, un SAS depuis la rue permet d’alimenter le chantier par la grue.

- « miSSionS CommandoS » Expression désignant le fait de faire son job en fonction des « appros. » qui ne permettent pas un travail continu, soit des missions ponctuelles.

- C.i.2S.C.t

Le Collège Interentreprises de Sécurité, de Santé et des Conditions de Travail est le rassemblement des différents acteurs du chantier (ouvriers et responsables) afin qu’ils échangent et témoignent sur la santé et la sécurité de leur travail.

- e.P.i

Un Equipement de protection individuelle protège un individu contre un risque donné. Les plus courants sont le casque, les gants, les lunettes et les protections auditives.

- logement témoin Logement déjà construit qui est aménagé et décoré par le constructeur ou le promoteur en vue de sa visite par des acquéreurs potentiels.

- « horS-d ‘ eau

- Prémur

un autre regard Par le terrain

En arrivant la première fois sur le chantier, je me suis dit : « Où vais-je ? ». Par sa grandeur et son tempo, j’étais un peu perdu sincèrement ! Au fil du temps, je me suis familiarisé avec le terrain par le terrain et la rencontre régulière « des gars du chantier » puis l’habitude d’observer les plans et les coupes lors des réunions qui me permettent de pré-visualiser les bâtiments dans leur volume.

Par ailleurs, à travers ce stage, je réalise l’importance du relationnel et de la diplomatie qu’il faut avoir. D’une part, il faut se montrer convaincu par ses idées pour convaincre ses collègues et de l’autre, conciliant et empathique, pour aider son prochain et aller de l’avant dans les décisions à prendre. Aussi, par moment, il faut savoir mettre sa propre fierté de côté sinon « ça dégénère ! »

Lorsqu’une idée vient, il faut être pragmatique, simple et direct pour ne pas noyer la moitié de l’équipe dans son fantasme architectural. Etre également précis dans son dessin car chaque élément dessiné au trais sera un élément réel et physique qui aura un impact, quel qu’il soit, sur l’environnement actuel. N’oublions pas la responsabilité de nos actes lorsque nous concevons un projet, qu’il soit petit ou conséquent comme celui-ci.

À vrai dire, depuis tout petit, baigné dans un contexte familial où la maçonnerie est à l’œuvre, j’ai toujours aimé cette relation au chantier. J’aime toucher la matière comme le béton lisse qui brille au soleil ou les nervures du bois qui divaguent… J’aime la vie de chantier parce qu’elle n’est jamais la même, toujours en évolution et là, je fais le parallèle avec l’architecture. Chaque moment est unique. Elle est également conviviale et sincère ; toujours une poignée de main avec « les gars du chantier ». Elle est humaine finalement !

48

la CritiQue de l’exPérienCe

Lors de ces seize réunions, quelque chose me frappe : l’architecte m’est apparu que deux fois. Est-ce correct lorsque nous concevons un projet de cette dimension ? Je ne le pense pas. En fait, j’ai le sentiment d’un fossé tellement profond entre ceux qui pensent, la maîtrise d’œuvre et ceux qui agissent, « les gars sur le chantier », que cette relation est juste impossible autrement. Alors que oui : il suffit de se rendre accessible et d’être humble envers ceux qui n’ont sans doute pas les mêmes compétences intellectuelles que nous mais en ont bien d’autres, essentielles à la réalisation d’un projet… C’est tout l’esprit du projet que j’aimerais mener plus tard ! Finalement, cette démarcation génère un sentiment d’infériorité « des gars » et se déresponsabilisent de la chose lorsqu’un problème survient, souvent en disant : « Ce qu’a prévu l’archi ! » - ou : « C’est l’archi qui a pompé ça ! » - et même : « Moi, il m’a dit : … » Il faut que cet effort aille dans les deux sens ! C’est un équilibre à trouver afin de combler ce fossé.

Je souhaite également souligner et combattre une menace permanente que ce stage me confirme : celle du « produire pour produire » ou plutôt « produire pour vendre ». En fait, je ne digère pas le mot « produire » dans ce sens car c’est l’idée de répéter une action architecturale pour essayer de plaire à tout le monde, qui veut dire « un espace à la chaîne » sans âme comme les pièces industrielles qui déroulent sur un tapis roulant dans Les Temps Modernes de Chaplin, et cela me donne la force de vaincre cet acte !

Actuellement, je ne saisis pas le fait que nous faisons d’aussi belles études d’architecture, projets singuliers et romantiques, si le résultat est ainsi dans le monde à suivre. Autant continuer ses études non !? Je me dis alors qu’un facteur rentre en jeu malheureusement : l’argent. Le consumérisme tue l’architecture et est à tuer !

49

ANNEXE

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MARCHE

CONSTRUCTION DE 90

CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIERES
mai 2018
LOGEMENTS
COLLECTIFS ET LOCAL ACTIVITE
MAÎTRE D’OUVRAGE MAÎTRE D’ŒUVRE SCCV NANTES LUMINAIS 11 rue Arthur III 44200 NANTES QUADRA Architectes 2 rue du Wattman – CS 40355 44703 ORVAULT CEDEX   
Rue Evariste Luminais – Nantes (44000)

LISTE DES LOTS

14.03_DCE CARACTERE 204 301 303 304 402 403 406 409 410 413 416 420 502 511 522 522 602 603 606 607 608 611 616 620 807 621 916 ARCHI EXE MOA
N° Lot 00 Prescriptions communes TCE Quadra 101 Démolition – Désamiantage (Hors marché) Ad Ingé 204 Soutènements (Lot scindé) Quadra 301 Gros Œuvre (Lot scindé) Quadra 303 Terrassement – VRD (lot scindé) Quadra 304 Dépollution des sols (Nouveau lot) Socotec 402 Etanchéité Quadra 403 Charpente – parois à ossature bois Quadra 406 Couverture zinc Quadra 409 Ravalement – Enduit de façades Quadra 410 Bardage métallique Quadra 413 Vitrines Commerces (Lot scindé) Quadra 416 Menuiseries extérieures Aluminium (Lot scindé) Quadra 420 Portes de Halls Quadra 502 Chauffage – Ventilation Plomberie Sanitaires Albdo 511 Electricité Courants forts – Courants faibles Albdo 522 Ascenseur Quadra 602 Doublage – Cloisons sèches Quadra 603 Menuiseries intérieures bois Quadra 606 Chapes Quadra 607 Carrelage – Faïence Quadra 608 Sols contrecollés – Stratifiés Quadra 611 Sols souples Quadra 616 Peinture Quadra 620 Métallerie – Serrurerie Quadra 621 Portail - Portes de garage Quadra 807 Espaces verts Phytolab 916 Nettoyage Quadra
SOMMAIRE LOT N° 301C GROS OEUVRE .................................................................................................. 1 1 GENERALITES - GROS OEUVRE ...................................................................................... 1 1.1 DOCUMENTS DE REFERENCE ........................ .......................................... 1 1.1.1 TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES ........ .................................... 1 1.1.2 DOCUMENTS TECHNIQUES UNIFIES ........................................................................................................ 1 1.1.3 NORMES ............................................................................................................................................ ......... 1 1.1.4 EXEMPLES DE SOLUTIONS ....................... .............................................. 1 1.1.5 REGLES DE CALCUL .................................................................................................................................. 2 1.1.6 REGLES PROFESSIONNELLES .................................................................................................................... 2 1.2 PRESCRIPTIONS DIVERSES ........................ ................................................ 2 1.3 PROGRAMME DES TRAVAUX ..................................................................................................................... 3 2 DESCRIPTION DES OUVRAGES - GROS OEUVRE ......................................................... 4 2.1 INSTALLATION DE CHANTIER / REPLIEMENT ............................................................................................. 4 2.2 FRAIS DE VOIRIE ............................... ...... 5 2.3 MISE A DISPOSITION DE LA GRUE .............................................................................................................. 5 2.4 ECHAFAUDAGES - PROTECTIONS ............................................................................................................. 5 2.5 ETUDE DE BETON ARME............................ ................................................ 6 2.6 ETUDE PARASISMIQUE ................................................................................................................................. 6 2.7 SECURITE ET PROTECTION DE LA SANTE ................................................................................................... 6 2.8 SONDAGES ................................................................................................................................................... 6 2.9 IMPLANTATION .................................. ..... 7 2.10 RESPONSABILITE ENVERS LES TIERS .......................................................................................................... 7 2.11 TERRASSEMENTS / PREPARATION DU TERRAIN ...................................................................................... 8 2.11.1 Généralités ................................ ........ 8 2.11.2 Limite des terrassements....................................................................................................................... 8 2.11.3 Fouilles en pleine masse ....................................................................................................................... 8 2.11.4 Fouilles en tranchées, rigoles ............. ............................................... 9 2.11.5 Fouilles isolées, en puits ......................................................................................................................... 9 2.11.6 Evacuations à la décharge ................................................................................................................. 9 2.11.7 Mouvement des terres ....................... ................................................ 9 2.11.8 Traitement anti termites ................... ................................................10 2.12 FONDATIONS ............................................................................................................................................10 2.12.1 Hypothèse de calcul des fondations...............................................................................................10 2.12.2 Béton de propreté .......................... ..................................................1 1 2.12.3 Semelles sur plots ou puits ou massifs ...............................................................................................11 2.12.4 Semelles filantes béton armé ............................................................................................................11 2.12.5 Longrines coulées sur place ou préfabriquées ............................11 2.12.6 Bêches hydrauliques ...........................................................................................................................12 2.12.7 Bêches et renforts périmètriques ......................................................................................................12 2.12.8 Réservations ............................... .....12 2.12.9 Mise à la terre .......................................................................................................................................12 2.13 MUR DE SOUS-SOL ...................................................................................................................................1 2 2.13.1 Barrière capillaire par hydrofuge ......................................................................................................13 2.13.2 Parois béton armé coffré de 20 cm d'épaisseur minimum .........................................................13 2.13.3 Badigeon bitumineux ..........................................................................................................................13 2.13.4 Traitement du joint de dilatation ......................................................................................................13 2.14 DALLAGE - DALLE PORTÉE ....................... ............................................14 2.14.1 Hérisson ......................................................................................................................................... .........14 2.14.2 Couche de fermeture .........................................................................................................................15 2.14.3 Tapis drainant ............................. ....15 2.14.4 Dalle portée ..........................................................................................................................................15 2.14.5 Dallage sur terre plein .........................................................................................................................1 6 2.14.6 Joints ..................................... ............16 2.14.7 Cas particuliers dallage ......................................................................................................................17
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