RUE DES BEAUX ARTS Numéro 45 : octobre/Novembre/Décembre 2013
expression de l’esprit et affirmation de l’individualité, comme nous le verrons plus tard. Dans la Notice présentée dans Œuvres, Dominique Jean met en avant la proximité de rédaction du Déclin du Mensonge et du Portrait de Dorian Gray pour montrer que les deux textes – ainsi que
les
autres
essais
inclus
dans
Intentions
–
sont
l’aboutissement de « la mise en forme définitive de ce qu’on peut considérer comme l’ébauche d’une esthétique »1. Ce commentaire traite d’un aspect du Déclin du mensonge que nous allons maintenant évoquer : l’essai n’est pas une théorie immuable de l’esthétique wildienne. Wilde refuse en effet de « poser les principes d’une esthétique cohérente »2. Le titre même du recueil dans lequel est publié Le Déclin du Mensonge témoigne de la simple volonté de parler d’ « intentions », d’idées plutôt que de théorèmes
définis
qui
donneraient
une
description
sans
équivoque de ce que doit être l’art. Ainsi, Le Déclin du Mensonge est plutôt une réflexion ouverte sur l’esthétique. « Intentions est un geste – sérieux –, un projet, peut-être l’ébauche d’une esthétique, une manière de s’interroger une nouvelle fois sur la fonction de l’art. »3 Il faut ajouter que Wilde lui-même ne qualifie pas Le Déclin du mensonge de théorie sur l’art ou de définition de l’esthétique mais bien d’ « observation »4. Cet essai est donc bien une ébauche qui pose les jalons d’une réflexion sur l’esthétique : Dans son dialogue, Wilde résumait le dédain pour la vie et la nature de Gautier à Mallarmé, le dédain pour la morale vulgaire 1 2 3 4
Dominique JEAN, « Notice » dans WILDE, Œuvres, p. 1743. Ibid., p. 1743. Ibid., p. 1744-1745. WILDE, « Le Déclin du mensonge », Oeuvres, p. 773.