Grand Genève Magazine N°5

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ISSN 2297-0002

www.grandgenevemagazine.ch | N° 5 | 2015 | CHF 4.90

Bénédict Hentsch et Esther Alder inaugurent le Parc Gustave & Léonard Hentsch Mich

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Rencontre

Michel Charrat, Président du Groupement transfrontalier européen


L’information est précieuse, protégeons-La ensembLe !


Éditorial Hilda Lindenmeyer

Par

Rédactrice en chef

IMPRESSUM Édité par: Artwear SA C/O Hilda Lindenmeyer 19 rue Neuve-du-Molard CH - 1204 Genève

McCann Erickson

Il suffit de peu parfois pour que les vacances deviennent riches « d’extraordinaire ». Cet extraordinaire, nul besoin de voyager loin pour le découvrir. Il est là, à notre porte, aux abords du lac, dans notre ville. Il est fait de musique, de rencontres et de joie partagées. Ces moments font beaucoup de bruit et pourtant nous y sommes attachés ! Vous l’avez deviné, je vous parle des Fêtes de Genève. Je sais aussi que vous êtes curieux du Grand Genève, c’est pourquoi nous vous avons préparé un cocktail à consommer sans modération. Christian Lecomte décrypte une étude du Crédit Agricole présentant le profil-type du travailleur frontalier et fait tomber les préjugés. Élodie Olson a concocté un carré d’artistes de notre région. J’aimerais tout particulièrement vous parler des 14 billets de blog que Raif Badawi a écrits entre 2010 et 2012 et qui ont servi de base au tribunal de l’Arabie saoudite pour le condamner à dix ans de prison et 1000 coups de fouet pour avoir critiqué le régime religieux. Je vous renvoie aux chroniques littéraires

de Marc Alpozzo pour en savoir plus sur le livre «1000 coups de fouet», les écrits de Raif Badawi qui viennent d’être publiés. Quant à moi, je suis allée à la rencontre de Messieurs Charrat, le président du Groupement européen trans frontalier, de l’homme d’affaires Bénédict Hentsch, de Christian Colquhoun le directeur des Fêtes de Genève et de Dr Brahim Gacem le directeur de la Business school of Geneva . Ils ont répondu à mes questions avec sincérité et je les en remercie chaleureusement. Cette confiance nous encourage avant tout à améliorer sans cesse notre magazine. Aventuriers ou amateurs de «Staycation», bon été et bonne lecture, rendez-vous aux «Automnales», nous serons aux côtés du stand de la Fondation des parkings pour vous rencontrer

Directrice de la publication Hilda Lindenmeyer Secrétaire à la rédaction Raphael Klemm Rédaction Christian Lecomte, Yalda Racordon, Hilda Lindenmeyer, Elodie Olson, Christelle Ecoretti, H. Cow Contributeurs Peter Loosli, Marc Barbezat, Cazaban Bernard, Fabien Marchal, Marc Alpozzo Dessin de presse H. Cow Marketing Hilda Lindenmeyer Publicité / Commercial Cyrielle Girard Maquette / Graphisme Coline Eliot Remerciements CLD GF, Fondation des Parkings, département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA), Fondation Genève Tourisme & Congrès, Les Fêtes de Genève, Sébastien Jerdelet, www.grand-geneve.org, Communauté de Communes du Pays de Gex .

Grand Genève Magazine • N° 5 / 2015

Des petits riens riches “d’extraordinaires”.

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Grand GenèveMaggazine

Sommaire EDITOR’S LETTER

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Éditorial

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Le bassin genevois vu de Berne

BUSINESS EDUCATION l GLOBAL PERSPECTIVE

Les petits riens riches d’extraordinaires!

BUSINESS

SCHOOL

Frontaliers, qui êtes-vous ?

Une étude du Crédit Agricole

Le centre dépasse la frontière cantonale

10

Grand Genève opère une Mutation Grand Genève agglo

12 Interview

Interview de Michel Charrat, Président du Groupement transfrontalier européen

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Mobilité

Stationnement: nouveaux moyens de paiement Le « Savoie », l’un des fleurons de la flotte Belle Epoque de la CGN

BACHELOR

MASTER / MBA

Formations accréditées

Management Banque & Finance Family Business

Français & Anglais ou bilingue

Entreprises Campus rénové au centre-ville visites & network

International Business Communication & Marketing Trading de Pétrole & Gaz

Professeurs avec expérience

Approche pratique New MBA en emploi

Services carrière Top recrutement

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Tél : 0223222580 - www.universiteifm.com - Genève

16 Logement

Un parc en donation, LMI et un espace de mixité sociale pour Genève

18 Interview Fintech Connect 20 22 événement

Bénédict Hentsch, le donateur d’un nouveau parc public à Genève

Quand les banques rencontrent le Fintech

Les fêtes de Genève

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Grand Genève Magazine • N° 5 I 2015

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Christian Colquhoun, Directeur des Fêtes de Genève.

éducation

Rencontre avec Dr Brahim Gacem, Directeur de Geneva Business School

34 34 Chronique litéraire

3

Carré d’artistes

Le Théâtre de l’Orangerie Pierre Montillo Doris Sergy Nyon, quartiers d’histoire, histoires de quartier Stéphanie Fischer,

Cinéma

Journal Intime production Suisse-Algérienne

Waleed Al-Husseini

46

Rubrique satirique

La liturgie des blasés et autres gens peu amènes

Attractions FDG ©GeneveTourisme

34

Raif Badawi Myriam Clément Catherine Siguret

Interview

Rejoindre la communauté Participez à nos débats en ligne, commentez les articles. Partagez votre opinons, sélectionnez vos articles préférés et faites-les connaître à vos amis. Toute l’équipe du Grand Genève Magazine vous remercie de votre fidélité ainsi que de votre soutien. Nous serions très heureux de connaître votre avis sur le magazine. N’hésitez pas à nous en faire part à mon adresse mail personnelle: hilda@grandgenevemagazine.ch

Erratum Une erreur s’est malencontreusement glissée dans les colonnes de notre 4ème édition: Le directeur général de la CGN se nomme Luc-Antoine Baehni et non Luc-Antoine Baehni Buffey comme cela a été imprimé. Toutes nos excuses à son égard.


Frontalier Christian Lecomte

Par

journaliste collaborateur du Temps, en charge des relations transfrontalières.

Frontaliers, qui êtes-vous ? Une étude du Crédit Agricole présente le profil type du travailleur frontalier. Des préjugés sont battus en brèche : il se sent intégré en Suisse et les votations visant à limiter la main d’œuvre étrangère ne l’inquiètent pas.

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e frontalier est pour le commun des Genevois un automobiliste qui circule matin et soir. Ils ne savent, au fond, que très peu de choses sur l’homme ou la femme qui se tient derrière le volant. Certains le stigmatisent, l’accusent de tous les maux, les plus radicaux vont jusqu’à le qualifier d’envahisseur. D’autres, nettement plus nombreux, savent que sans lui ou sans elle la ville et le canton cesseraient de fonctionner. Des enquêtes ont déjà été publiées mais l’étude détaillée que le groupe Crédit Agricole a présentée le 30 juin à l’Hôtel de la Paix, sur les rives du Léman, apporte un éclairage nouveau et tord le cou à beaucoup de préjugés. En résumé, le frontalier se sent bien de part et d’autre de la frontière. Pas de césure, pas le sentiment d’entrer dans un autre monde

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sitôt les douanes de Bardonnex, Meyrin ou Moillesulaz franchies. Le Grand Genève existe, voilà une réalité. Président du Groupement Transfrontalier européen (GTE dont le siège est à Annemasse, en Haute-Savoie), Michel Charrat avoue oublier parfois qu’il traverse la frontière «au point de ne pas m’arrêter et d’être rattrapé par les douaniers». Le GTE qui recense 35 150 adhérents a été sollicité par le Crédit Agricole pour participer à cette étude intitulée Observatoire des Frontaliers. Elle a été réalisée par l’institut indépendant IPSOS entre le 19 mars et le 2 avril 2015 auprès de 1000 travailleurs frontaliers par téléphone et selon la méthode des quotas. Jean-Yves Barnavon, directeur général du Crédit Agricole des Savoie et président du Crédit Agricole Financements (Suisse) SA, explique : «En tant que leader de la banque de proximité en Europe, présente en France depuis plus d’un siècle et en Suisse depuis 15 ans, nous accompagnons les frontaliers et les résidents helvétiques dans leur projet d’investissement et dans leur vie quotidienne, plus que jamais nous sommes à l’écoute de leurs préoccupations et sommes intéressés aux grands sujets qui sont au cœur de leur vie» Premières indications de l’étude : entre 2004 et 2014, le nombre de frontaliers est passé de 94 000 à 150 000 soit une croissance de 60%. Ils seraient même 200 000 selon le GTE si l’on compte les binationaux et les Suisses résidant en France de manière non déclarée. Le frontalier est à 62% un homme dont la moyenne d’âge est de 42 ans, à 73% marié,


pacsé ou en couple. Le canton de Genève concentre 51% des frontaliers devant Bâle à 17,80%, Vaud à 14,40% et le Jura à 4,80%. Sans surprise l’attractivité des salaires est à 66% la raison principale qui pousse à venir travailler en Suisse. Suivent le dynamisme du marché et les possibilités d’évolution. 92% des sondés sont embauchés avec un contrat indéterminé, 33% déclarent un revenu brut annuel oscillant entre 50 000 et 80 000 francs. Ce niveau de rémunération élevé en France mais qui le situe dans les classes moyennes en Suisse permet d’accéder à la propriété. «Ils ne sont que 22% à être propriétaires de leur logement avant de travailler en Suisse, 76% ensuite. Cela contribue largement au dynamisme des départements français et la bonne santé de leur économie. Un adage dit : quand le bâtiment va tout va » note Pierre Fort, directeur général adjoint du Crédit Agricole des Savoie. Quels postes occupent les frontaliers en Suisse ? Ils sont davantage ouvriers et employés (à 32% titulaires de BEP, CAP, CFC) que dirigeants ou cadres. «La Suisse souffre d’un déficit en matière d’apprentissage et de formation. Les besoins de main d’œuvre sont importants» indique le sociologue et universitaire genevois Cédric Dupont. Secteurs d’activité les plus représentés : 15% l’horlogerie, 14% le commerce, 13% la santé, 25% autres.

A 80%, les frontaliers jugent que le 9 février n’aura pas d’impact sur leurs salaires et l’évolution des carrières. 58% des frontaliers travaillent en Suisse depuis plus de 10 ans. Il existe donc une forte fidélité.

Un éclairage sur le sentiment d’intégration des frontaliers en Suisse est riche en enseignements. 96% des sondés se sentent socialement intégrés dans leur entreprise, 72% en Suisse en général, 64% ont des relations sociales en Suisse en dehors de leur sphère professionnelle. C’est à la fois une heureuse surprise et un motif de satisfaction pour le GTE qui à la lecture des chiffres se félicite que «les frontaliers aient des amis suisses, n’en déplaise aux rumeurs». La montée des partis extrémistes anti-frontaliers et des votations comme celle du 9 février 2014 contre l’immigration de masse qui pourrait introduire des quotas et des autorisations préalables d’embauche n’inquiètent pas à 70% les frontaliers. La tendance est cependant plus marquée en Franche-Comté où les travailleurs sont surtout des personnels manuels recrutés par l’industrie horlogère.

Le point noir du frontalier est le transport. 49% résident à plus de 30 km de leur lieu de travail et n’ont d’autre choix que de prendre leur voiture à 93,3%. Un sur trois passe plus de 1h30 par jour en trajet. 51% sont prêts à emprunter un transport en commun si l’offre était meilleure et adaptée. En attendant le CEVA, cette liaison RER qui va irriguer toute la région en 2020, le covoiturage tend à se développer puisque 20% y ont recours.

Photos De gauche à droite :

Catherine GALVEZ Directrice Général Crédit Agricole Financements (Suisse) SA- Pierre FORT Directeur Général Adjoint Crédit Agricole des Savoie - Michel CHARRAT Président du Groupement Transfrontalier Européen.

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Conséquence de la crise du logement à Genève, un frontalier sur six est Suisse et même un sur cinq dans le Pays de Gex (Ain). Motif d’inquiétude : l’impact sur la réforme de l’assurance maladie (basculement vers la CMU) sur le budget des ménages est jugé négatif pour 79% des personnes interrogées. L’abandon du taux plancher du franc suisse par la BNS le 15 janvier est aussi source de souci. «Ce jour fut un tsunami. La vie avec des euros et des francs suisses n’est surtout pas un long fleuve tranquille, les salariés ont besoin d’accompagnement» témoigne Pierre Fort. 71% des frontaliers changent 60% ou plus de leur salaire en euro, seulement 3% changent moins de 20%. Pour leur épargne, 40% la constituent des deux côtés. 30% déclarent épargner plus de 500 euros par mois, 18% plus de 500 francs. La consommation se fait essentiellement en France, plus de 2 frontaliers sur 3 effectuent au moins 80% de leurs dépenses mensuelles en euros, 14% seulement effectuent au minimum 50% de leurs dépenses en francs, ceci lié bien entendu au coût de la vie nettement plus élevé en Suisse.

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WORLD Transfrontalier ECONOMY

Peter LOOSLI

Par

Président du Conseil de développement du Genevois français

Le bassin genevois vu de Berne Le centre dépasse la frontière cantonale Dans l’optique de la Berne fédérale, plus précisément du service de statistique des autorités de la Confédération suisse, l’aire urbaine genevoise comprend 112 communes françaises – 87 en HauteSavoie et 25 dans l’Ain –, contre à peine 88 en Suisse: les 45 du canton de Genève et 43 dans le canton de Vaud. Englobant des municipalités situées en dehors du territoire suisse, la région urbaine de Genève constitue la troisième agglomération de Suisse en nombre d’habitants après celles de Zurich et de Bâle, transfrontalière elle aussi. Lausanne est cinquième. Le cœur d’agglomération genevois s’étend, d’ouest en est, de Meyrin (canton de Genève) à Vétraz-Monthoux (Haute-Savoie), constellation visualisée de manière frappante sur la carte ci-dessous, accessible ICI:

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http://www.ge.ch/statistique/cartes/00/00_01/C00_01_08.pdf

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Annemasse, la grande cité frontalière haut-savoyarde, en fait partie intégrante, au contraire de nombre de communes genevoises plus éloignées géographiquement (25 au total) telles que Bardonnex, Perly-Certoux et Soral, municipalités frontalières limitrophes de la commune et de l’arrondissement sous-préfectoral de Saint-Julienen-Genevois. La conurbation de Ferney-Voltaire/Prévessin-Moëns, située dans le périmètre sous-préfectoral de Gex, forme dans ce schéma un pôle urbain secondaire, dans le voisinage immédiat de l’Aéroport international de Genève et du CERN.

En résumé, le centre de la région urbaine est donc transfrontalier. Sur les 25 communes-centre qui le constituent, 6 se trouvent en HauteSavoie respectivement en Rhône-Alpes (à savoir, en plus des deux communes d’Annemasse Agglo déjà nommées: Ambilly, Ville-laGrand, Etrembières et Gaillard); de manière corollaire, la périphérie

de l’agglomération est majoritairement française. Les critères morphologiques et fonctionnels que retient l’Office fédéral de la statistique (OFS) ne se soucient guère de la répartition par pays mais plutôt du poids et de la position des communes dans l’espace métropolitain. Dessinant l’aire d’influence des centres urbains, la délimitation des agglomérations n’a pas de portée juridique. En vertu d’une méthode statistique utilisant des trames régulières, elle repose sur les catégories suivantes : - communes-centre (espaces où le tissu urbain présente une continuité avec le cœur d’agglomération), - ommunes-centre secondaires (espaces caractérisés par un tissu urbain dense sans pour autant que ces municipalités forment un nouveau centre à part entière), communes de la couronne d’agglomération ainsi que - communes multi-orientées, fonctionnellement orientées vers deux ou plusieurs centres d’agglomération (exemples: Aubonne et Allaman, communes vaudoises situées dans le district de Morges, tiraillées dans ce schéma national suisse des agglomérations entre Lausanne et Genève) et centres hors agglomération. Axée pour l’essentiel sur la densité de la population, des emplois et des nuitées hôtelières, la méthode pour appréhender les structures urbaines est cohérente avec les investissements financiers de la Confédération dans des infrastructures de transport, faisant nécessairement fi de la frontière dans le bassin franco-valdo-genevois (RER Léman Express, bus express Gex-Cornavin, etc.). En complément de la définition de l’aire urbaine genevoise utilisée par l’OFS, l’Espace transfrontalier genevois est circonscrit, quant à lui, par l’Observatoire statistique transfrontalier; ce périmètre de référence correspond, côté français, à la zone d’emploi du Genevois


AGGLOMÉRATION LAUSANNOISE

Lausanne

Nyon Thonon

Genève

Annemasse

Bellegarde

Bonneville

Annecy

Source : OFS / OCSTAT • Fond de carte : Swisstopo / DMO / IGN

Type de commune Frontière cantonale Périmètre de l'Espace transfrontalier genevois Périmètre du Grand Genève

45, rue de Meyrin F – 01210 FERNEY-VOLTAIRE Pays de Gex – Ain – RhôneAlpes (+33) (0)9-63-42-52-27 (répondeur) (+33) (0)4-50-42-89-55 peter.loosli@wanadoo.fr

Source : OFS / OCSTAT • Fond de carte : Swisstopo / DMO / IGN

Agglomération de Genève et périmètres de l'Espace transfrontalier genevois et du Grand Genève

Commune-centre

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Note

(1) Pour en savoir plus: >>> Liste des communes appartenant à chacun des périmètres de l’agglomération : http://www.ge.ch/statistique/domaines/ apercu.asp?dom=21_02 >>> Typologies territoriales, espaces à caractère urbain: http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/ index/regionen/11/geo/raeumliche_ typologien/00.html >>> Espace transfrontalier genevois : http://www.statregio-francosuisse.net/

Commune-centre secondaire Commune de la couronne de l'agglomération Commune multi-orientée

de référence correspond, côté français, à la zone d’emploi du Genevois français (appuyée sur les recensements de la population effectués par l’Insee/Institut national de la statistique et des études économiques). Contrairement au périmètre des agglomérations, une zone d’emploi ne se base pas sur les notions de centre et de couronne.

Conseil local de développement (CLD) du Genevois français ARC - Syndicat mixte * «Le Saint-Germain»

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Grand Genève Magazine • N° 5 / 2015

Acceptée par la Région Rhône-Alpes(-Auvergne) – qui fait du Grand Genève sa deuxième agglomération –, reconnue formellement par les autorités fédérales suisses, la réalité de l’agglo transfrontalière genevoise n’est en quelque sorte acceptée sous réserves que par la collectivité-centre. Tout l’enjeu des prochaines années, en termes de développement territorial, sera de parvenir à lever ces blocages par les moyens de la persuasion: l’ethos, le pathos et le logos.

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Enfin, dernier à être ici mis en exergue mais non le moindre, le Grand Genève est le périmètre qui inclut les parties prenantes au Projet d’agglomération franco-valdo-genevois, dont pour l’essentiel le canton de Genève, le district de Nyon, l’Assemblée régionale de coopération (ARC) du Genevois français et la Région Rhône-Alpes(Auvergne). Il est important de comprendre que ce territoire repose sur une adhésion politique, sachant que son pourtour est pour ainsi dire identique aux espaces définis par les statisticiens.

LOGEME NT LE LOG EMENT, DESEQU FACTEU R DE ILIBRE

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Communication agglo

Le Grand Genève opère une mutation L’Agglomération franco-valdo-genevoise entre dans une nouvelle phase de développement. Réuni en assemblée ce matin, le Groupement local de coopération transfrontalière (GLCT) Grand Genève a opéré une mutation de la gouvernance du Grand Genève et approuvé le lancement de la démarche «Projet de territoire Grand Genève «2016 – 2030», favorisant ainsi l’émergence de nombreux projets qui dessineront, à terme, le nouveau visage du territoire.

L

es autorités impliquées dans le Grand Genève ont redéfini, lors de cette assemblée, la vision politique à long terme de l’Agglomération franco-valdogenevoise. Cette démarche permet de relancer les collaborations institutionnelles transfrontalières et de définir les objectifs politiques concrets suite à la votation sur les parkings relais (P+R) sur le sol français du 18 mai 2014. L’objectif principal est d’apporter une cohérence aux politiques d’aménagement de l’Agglomération franco-valdo-genevoise pour les 15 prochaines années. Le «Projet de territoire Grand Genève 2016 – 2030» impliquera la mise sur pied d’un document de référence axé sur l’opérationnel qui, selon une ligne directrice réaliste et pragmatique, répondra aux exigences de la Confédération suisse pour un Projet d’agglomération n°3. Le projet définira également une programmation pluriannuelle pour les investissements, en tenant compte des capacités financières de chaque acteur du territoire.

Le GLCT devient le Groupement eurorégional de coopération En parallèle, l’assemblée a également approuvé le principe de transformation du GLCT en Groupement eurorégional de coopération (GEC). Au-delà du changement de statut juridique, ce nouvel outil permet d’engager une simplification - et donc un renforcement - de la gouvernance du Grand Genève. Deux « nouveaux » membres intégreront de plein droit la structure : la République française et la Confédération suisse. Le futur GEC aura pour domaines exclusifs de compétences l’aménagement du territoire, la mobilité et l’environnement sur le périmètre de l’Agglomération franco-valdo-genevoise. A travers ces décisions, les élus renforcent ainsi leur volonté politique de poursuivre ensemble la construction du Grand Genève, soutenant d’une même voix la réalisation des projets nécessaires aux habitants du territoire, qu’ils soient genevois, vaudois ou français.

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Photos et carte

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De gauche à droite : François Lefort - Député Grand Conseil genevois, Christophe Bouvier - Président Communauté de communes du Pays de Gex, Aurélie Charillon - Conseil départemental de l’Ain, Jean Denais - Président ARC, Virginie Duby-Muller - 3ème Vice-présidente Conseil départemental de la Haute-Savoie, François Longchamp - Président du Conseil d’Etat République et canton de Genève, Christian Monteil - Président Conseil départemental de la Haute-Savoie, Jean Neury - 4ème Vice-Président ARC, Isabelle Dorliat-Pouzet - Sous-préfète de Saint-Julien-en-Genevois, Etienne Blanc - 1er Vice-Président ARC, Antoine Vielliard - Membre du Bureau ARC, Gabriel Doublet - 2ème Vice-Président ARC, Antoine Barde - Président Grand Conseil genevois, Olaf Kjelsen - Ambassadeur de Suisse en charge de la coopération transfrontalière. (c) Fabien Marchal / CCPG Carte : Le périmètre du Grand Genève. (c) La Fonderie / Grand Genève - 2015

Informations

www.grand-geneve.org Source: communiqué de presse du 22 mai 2015


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Interview

de

Michel Charrat

Grand Genève Magazine • N° 5 / 2015

Président du Groupement transfrontalier européen répond à nos questions.

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GGM Pouvez-vous nous présenter brièvement le Groupement transfrontalier européen? MC Le GTE est une association loi 1901 créée en 1963 qui a pour but d’accueillir, informer et défendre les frontaliers. Sa force réside dans sa capacité à développer des services spécifiques adaptés aux attentes et aux besoins des frontaliers : service Juridique, fiscal, social et emploi. Pour ce faire, il emploie aujourd’hui 30 salariés qualifiés et formés pour répondre à la demande de ses 35.000 adhérents. Il bénéficie de la reconnaissance des autorités des deux côtés de la frontière, en France et en Suisse, que ce soit au niveau local, départements, régions et cantons qu’au niveau national ou fédéral. Son service juridique est une référence en matière de droit français, suisse ou européen. GGM Vous avez été reçu à Paris le 25 mars dernier au ministère des Finances sur le dossier fiscal et le 23 avril, à Berne au Palais fédéral pour traiter de la mise en place des quotas frontaliers ainsi que la modification de l’imposition à la source en Suisse. Quel bilan tirez-vous de ces visites ? MC En effet, le 25 mars dernier, notre entretien au ministère des Finances ainsi que notre déplacement

à Berne nous ont permis de présenter des dossiers qui nous concernent et de négocier avec les autorités des deux pays. Ces visites qui s’enchaînent tout au long de l’année nous permettent de trouver des solutions pragmatiques aux sujets évoqués parfois rapidement, d’autres fois dans des délais plus longs. Dans ce domaine, notre ténacité est connue et tant que des réponses satisfaisantes ne sont pas apportées nous poursuivons nos actions. C’est le cas de l’imposition à la source. Parfois, il nous faut recourir devant les tribunaux comme en 2000 où nous avions fait condamner le Gouvernement français par la Cour de Justice européenne sur le dossier de la CSG/CRDS. GGM Le franc fort exerce une forte pression sur les salaires ; certains employeurs proposent d’adapter ceux-ci en fonction du lieu de résidence, et donc de baisser ceux des frontaliers. Que répondez-vous à ces entreprises ? MC Le franc fort et les mouvements de change sur le franc suisse ne datent pas d’hier. Les conséquences sont parfois dramatiques pour l’emploi et nous intervenons en partenariat avec les syndicats suisses dont Unia pour faire respecter le droit du travail et les usages en Suisse.


INTERVIEW

Concernant les employeurs qui tentent de profiter des circonstances (heureusement c’est une minorité) nous intervenons. Ces entreprises sont parfois en difficultés, d’autres non. Il faut faire la différence et appliquer le droit sans discrimination pour les travailleurs frontaliers. GGM Quel regard portez-vous sur le Grand Genève ? MC Un regard d’avenir. La société civile et les individus sont en avance sur les politiques sur ce sujet. Le Grand Genève ne pourra être concrétisé que lorsque les discriminations à l’emploi cesseront. Pour cela, les politiques doivent favoriser la cohésion sociale des deux côtés de la frontière. Le Grand Genève ne peut se limiter aux infrastructures et aux transports, il doit favoriser le « Vivre ensemble » et permettre l’émergence d’une identité régionale transfrontalière. GGM Quel est le défi majeur pour votre association dans l’année à venir ? Renforcer notre notoriété auprès des frontaliers. MC Développer nos services, poursuivre notre travail de lobbying sur tous les dossiers que nous défendons, augmenter notre représentativité par l’engagement de nouveaux adhérents, favoriser de nouvelles implantations géographiques du GTE.

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Stationnement : de nouveaux moyens de paiement

Afin de toujours mieux répondre aux besoins et aux attentes de la population, la Fondation des Parkings lance deux nouveaux moyens de paiement pour le stationnement sur la voie publique: le paiement par téléphone par l’intermédiaire du système et de l’application “PayByPhone” ainsi que de nouveaux horodateurs de dernière génération.

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00 Le paiement par téléphone portable

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Il convient de se connecter à paybyphone.ch ou de télécharger l’application “PayByPhone” sur son téléphone portable (Android et iOS): quelques clics suffisent pour y ouvrir un compte sécurisé et avoir ses taxes de stationnement directement débitées sur son prochain décompte de carte de crédit, sans coût ni commission supplémentaires. Très simple et convivial, déjà largement exploité dans de nombreuses villes européennes et nord-américaines, ce système facilite le paiement lorsqu’on se trouve à court de petite monnaie. Autre avantage non négligeable: si l’on récupère son véhicule avant que la totalité du temps ne soit écoulée, on peut sans frais interrompre le paiement et ne s’acquitter par conséquent de la taxe que pour le temps effectivement passé. Inversement, l’application est en mesure d’envoyer une alerte par SMS à l’usager lorsque le temps de stationnement est proche de son échéance (service payant).

00 Des horodateurs de dernière génération Entre le 22 juin et fin juillet 2015, 78 nouveaux horodateurs seront installés en Ville de Genève. A écran tactile, permettant le règlement en pièces de monnaie mais aussi par carte bancaire, ces horodateurs de dernière génération facilitent le règlement de la taxe de stationnement pour les utilisateurs

qui n’auraient pas opté pour le paiement par téléphone. Dans le cas où l’automobiliste aurait inséré un montant supérieur à la durée de stationnement maximale autorisée, le système conservera le solde en mémoire: celui-ci pourra être utilisé lors d’un prochain stationnement du même véhicule dans la même zone. L’identification du véhicule se fera, tout comme pour l’application “PayByPhone”, par son numéro de plaque d’immatriculation. La Fondation des Parkings met ainsi à l’usage du public des moyens de paiement simples, rapides et sûrs, afin de rendre la vie des automobilistes plus aisée et de leur éviter les désagréments provoqués par l’absence de monnaie. Elle apporte également aux agents du Service du Stationnement des outils de travail plus modernes et pratiques dans le cadre de leur travail de contrôle. Grâce aux capacités de ces nouvelles technologies, la Fondation des Parkings intégrera prochainement des fonctionnalités et des services supplémentaires.


Mobilité Yalda Racordon

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Le bateau « Savoie », l’un des fleurons de la flotte Belle Epoque de la CGN sur toutes les beautés des rives lémaniques. Circulant presque exclusivement dans le « Petit-Lac » (soit entre Genève, Nyon et Yvoire), il offre en été une croisière gourmande à midi et le soir, proposée par les chefs de LakeGourmet. Avez-vous pensé à passer les Fêtes de Genève au fil de l’eau ? Le Savoie est le lieu idéal, vous offrant de conjuguer le plaisir des yeux et celui du palais dans un décor d’exception.

Menu de fête (08.08.2015)

Quoi de plus agréable qu’un dîner ou un déjeuner au gré d’une croisière sur le lac Léman, dans le décor mobile des paysages et monuments de notre belle région ?

R

endez-vous au débarcadère du Jardin Anglais ou des Pâquis à Genève. Le spectacle est impressionnant: un bateau s’approche majestueusement du ponton, les roues se mettent à tourner à l’envers pour freiner le navire, les membres de l’équipage lancent les cordages pour les accrocher aux bornes d’amarrage. Le bateau « Savoie », l’un des fleurons de la flotte Belle Epoque de la CGN, accoste de toute sa belle ligne allongée, sa cheminée et ses roues à aubes. On monte à bord pour découvrir ou redécouvrir les abords du Grand Genève : le château de Nyon, la cité médiévale d’Yvoire (F) ou encore l’incontournable et légendaire Jet d’eau de Genève. La flotte Belle Epoque est constituée de cinq bateaux à vapeur : le « Montreux » (1904), « La Suisse » (1910), le « Savoie » (1914), le « Simplon » (1915-1920) et le « Rhône» (1927), ainsi que de trois bateaux diesel électriques, le « Vevey » (1907), l’ « Italie » (1908), actuellement en cours de rénovation et l’ « Helvétie » (1926), en arrêt depuis 2002. Le « Savoie », qui vient de fêter ses 100 ans, a été rénové en 1967 puis en 2006. Aujourd’hui, il bénéficie d’équipements de pointe. Voguant à 25 Km/h en vitesse de croisière, il mesure 68 mètres de long et peut embarquer jusqu’à 690 passagers. Ses deux salles de restaurant comportent 100 places avec vue imprenable

Cocktail de bienvenue *** Rillettes de canard à la noisette Confit de bleuets au thym *** Dos de saumon snacké Huile d’olive à l’échalote, câpres, ananas et pignons Polenta à la tomate séchée Choucroute de fenouils *** Vacherin glacé à la fraise et ses framboise

Renseignements et réservations www.cgn.ch ou au +41 (0) 848 811 848.

Question à Luc-Antoine Baehni, Directeur général de la CGN Q : La CGN avait envisagé d’ouvrir de nouvelles lignes de transport public. Pouvez-vous nous en dire davantage ? R : Vous avez raison. Avec le grand succès des lignes N1 (LausanneEvian), N2 (Lausanne-Thonon) et N3 (Nyon-Yvoire), des sondages ont montré un intérêt marqué pour des lignes entre la France et Genève. Cependant une telle ligne doit être commandée et financée par les pouvoirs publics (Canton, Confédération et France) et ce n’est pas le cas pour le moment.


Logements Yalda Racordon

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Auteur

Parc en donation, LMI (Logement à mixité intégré) et espace de mixité sociale pour Genève Ça y est ! Après 12 ans de travaux, les clés du Parc Gustave & Léonard Hentsch seront officiellement remises, le 28 juin 2015, par son donateur Bénédict Hentsch à la Ville de Genève, représentée par Madame la Maire Esther Alder. Lors de cette journée d’inauguration, l’initiateur du projet convie également les Genevois à venir découvrir dans une ambiance festive ce nouveau parc public situé sur l’emplacement de l’ancien Stade des Charmilles, ainsi que l’ensemble industriel Tavaro, réhabilité et transformé en immeubles d’habitation et d’activité.

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00 De la verdure et de l’urbanisme à grande échelle

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Venant s’additionner aux 20% d’espaces verts que compte déjà la Ville de Genève, les 3,8 hectares du Parc Gustave & Léonard Hentsch offrent un nouveau poumon de verdure à un quartier des Charmilles en manque de respiration. Le bâti construit dans les années 1990 en témoigne, atteignant par endroit un taux de densité de 3,3. Mais les lignes de forces qui ont présidé à la création de ce nouveau parc vont bien au-delà d’un simple carré engazonné. Ce projet est la concrétisation d’une vraie vision. Pour le mener à bien, le donateur et son équipe de projet – Jean-Claude Jacquet qui a travaillé de 2003 à 2010 au reclassement des parcelles en zone de développement et Benoît Genecand qui a piloté l’ensemble des réalisations entre 2010 et 2015 – ont fait appel aux bureaux d’architectes les plus réputés de Suisse romande car, pour Bénédict Hentsch, « la qualité de vie passe par la qualité du bâti ». « L’objectif de ce projet était non seulement d’offrir aux habitants du quartier un nouvel espace public de

qualité, favorisant l’échange et la mixité sociale, mais aussi de le penser globalement. Nous avons donc cherché à l’intégrer dans son environnement tout en réalisant de nouveaux logements. Le but : ramener la densité et l’urbanisme du quartier à des proportions plus humaines », indique Benoît Genecand. Cette intervention aura permis ainsi d’abaisser la densité de ce quadrilatère – compris entre le chemin des Sports, l’avenue de Châtelaine/rue de Lyon, l’avenue d’Aïre et la voie CFF – à un taux de 2,3.

00 Tout un pan d’histoire industrielle réhabilité Intégrés au projet, les bâtiments du fabricant de la machine à coudre Elna, l’ancienne usine Pic-Pic et son extension, ainsi que l’immeuble administratif de la marque, ont été transformés en logements et en surface d’activités. Le projet a également été enrichi d’une construction supplémentaire de 140 logements sur l’emplacement de l’ancienne tribune ouest du stade, le long du chemin des Sports. Au final, le nouveau site propose près de 250 nouveaux appartements, dont 150 en PPE, une rareté à Genève, et 100 à loyers contrôlés


« Oui, il est possible de construire un immeuble de 146 mètres de long, sans que sa masse n’envahisse le paysage. » C’est en ces termes que Jacques Roulet entre en matière lorsqu’il parle du bâtiment LMI. Cette réalisation explore également un nouveau concept d’habitat : le logement à mixité intégrée (LMI). Une idée lancée par Antoine Ris du bureau d’architectes ris_chabloz, âprement défendue par Bénédict Hentsch et développée par BR architectes associés. Le concept consiste à intégrer à l’appartement une pièce supplémentaire et indépendante de 20 m2 s’adaptant à toutes les étapes de vie de ses habitants. Travail à domicile, logement d’un aîné, d’une fille au pair ou d’un adolescent, cette formule s’adapte à toutes les évolutions de la cellule familiale sans que celle-ci ne doive, à chaque changement de cap, déménager ou réaménager son espace. Une nouvelle vision de l’habitat qui pourrait faire des émules.

00 Le parc, espace de mixité sociale Réunir les différentes populations sur un même espace qui puisse fonctionner et s’adapter à tous les usages, a formé la base du projet du Parc imaginé par le bureau d’architectes et paysagistes Hüsler & Associés. « Le Parc a pour vocation la mixité sociale. Nous l’avons créé pour que des individus de tous horizons créent des relations dans un environnement naturel » explique le chef de projet Emmanuel Graz. Chaque élément qui le constitue forme autant de possibilités de rencontre : les terrasses d’eau, l’aire de jeux mais aussi les cheminements, une

promenade desservant également les bâtiments. « La création de la place de jeux à l’intérieur du Parc résume parfaitement l’objectif que nous poursuivions : un projet graphique qui s’intègre dans le paysage, des jeux qui doivent permettre aux enfants de tous âges et de toutes conditions d’échanger, des équipements sportifs pour attirer adultes, adolescents, et pourquoi pas, les seniors de l’EMS voisin », conclut Emmanuel Graz. Confort et sécurité maximum, frais d’entretien minimum La gestion du Parc sera prise en charge par la Ville de Genève par l’intermédiaire de deux de ses services, le SEVE (Service des espaces verts) et VVP (Voirie – Ville propre), avec cinq postes équivalents temps plein. Une occasion de rappeler que les concepteurs s’étaient fixé comme objectif de réaliser un parc dont les frais de maintenance seraient le plus bas possible. Le coût d’entretien au m2 est ainsi inférieur à la moyenne en ville. Le mobilier urbain a également été pensé en termes de longévité, préférant la pérennité des matériaux comme le béton, l’acier CORTEN, l’aluminium ou la pierre, au bois qui vieillit mal, notamment pour la place de jeux dont tous les équipements, y compris sportifs, sont résistants aux intempéries. Un soin particulier a également été apporté au respect des normes de confort et d’utilisation. A titre d’exemple, les terrasses d’eau ont été conçues pour rester ludiques sans présenter de risque propre aux bassins profonds.

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00 Explorer une nouvelle manière d’habiter

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INTERVIEW

Interview de

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©Marcus Veith

Bénédict Hentsch

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Q Vous avez réhabilité toute une zone industrielle, en êtesvous satisfait ? R Oui, satisfait et fier du travail accompli. Parce que nous sommes parvenus à réaliser un projet équilibré. En termes de densité tout d’abord, car nous étions autorisés à construire plus d’habitations mais cela aurait été au détriment de la qualité ; en termes de mixité sociale, car nous avons réalisé des logements pour toutes les catégories de revenu ; en termes patrimoniales finalement car nous avons préservé tout un pan de l’histoire industrielle genevoise. N’oublions pas que l’usine Pic-Pic est le plus vieux bâtiment industriel de Genève existant à ce jour et que le bâtiment administratif Elna est aujourd’hui un édifice classé. Il me tenait à cœur de sauvegarder ces murs qui portent en eux un peu de notre histoire, et de leur offrir une seconde vie. Q Quelle partie de ce projet vous tenait le plus à cœur : Le Parc Gustave & Léonard Hentsch, les logements à mixité intégrée, les anciens bâtiments industriels transformés - l’usine de machines à coudre Elna et la manufacture

d’automobiles Pic-Pic ou bien les deux sculptures de l’artiste valaisan Zaric ? R Vous me connaissez, je suis un homme entier et passionné. Je me suis investi de manière égale dans tous ces projets. Certains par passion comme le Parc et la réhabilitation des bâtiments, d’autres par conviction car je crois fermement que le logement à mixité intégrée est une solution crédible aux problématiques de logement et à l’évolution actuelle de la cellule familiale, et finalement, en me laissant guider par un coup de foudre pour la travail de Zaric. La seule différence a été le temps consacré à chacun de ces projets, mais quand on aime, on ne compte pas. Q Vous avez donné un parc de 3,8 hectares (38 000 m2) à la ville, véritable poumon, une vaste étendue naturelle au cœur des Charmilles, quelle était la raison principale de ce don ? R Chaque héritage implique un devoir. Le mien a été de donner un futur à ce site. J’ai hérité cette mission de mon père et de mon grand-père dont la Fondation


Rédactrice en chef

était intimement liée aux propriétés du Servette FC. Le Stade des Charmilles était voué à disparaître. Dans le cadre des négociations avec la Ville de Genève, nous avions proposé, si un nouveau stade se construisait sur les anciens abattoirs de la Praille, de détruire, assainir et réhabiliter au frais de la Fondation, et sans contreparties financières, le stade en Parc et de le donner ensuite à la Ville. Ce stade appartenait aux Genevois, il était important pour moi de faire revivre, sous une autre forme, cette pelouse. Ce don est aussi un hommage à ma famille qui s’est beaucoup investie pour cette ville et pour le sport. Q Vous permettez qu’on parle argent ? Combien coûte, d’aménager un quartier industriel en zone résidentielle ? Vous avez misé sur « équilibre financier et mixité sociale», un pari difficile, pensez-vous l’avoir remporté ? R L’ensemble du projet a coûté quelque CHF 250 mio, compris la réhabilitation des bâtiments, la construction du LMI et la réalisation du Parc. Les travaux de ce dernier représentent par ailleurs 8% du coût global, ce qui est quatre à cinq fois supérieur au montant habituellement consacré aux aménagements extérieurs dans un projet immobilier. Ce qui était important pour nous était de privilégier la qualité face à la densité. D’autant plus que nous nous trouvons déjà dans un quartier fortement peuplé. Nous avons essayé également d’attirer dans ce quartier dit « populaire » des gens aux revenus plus élevés pour favoriser la mixité. Une mixité qui est également à l’œuvre dans le LMI du Parc qui abrite aussi bien des PPE que des logements HM gérés par la Société Coopérative d’Habitation de Genève. Et puis il y a le Parc, où tout a été pensé pour que les gens du quartier, toute catégorie confondue, puissent se rencontrer. Q Vous avez soutenu le nouveau concept LMI (Logement à mixité intégrée), qu’est-ce qui vous a séduit ? R C’est l’architecte Antoine Ris qui m’a présenté ce concept pour la première fois en 2003. J’ai trouvé cela tout simplement génial. Le monde change, la société se transforme et nous sommes toujours en retard lorsqu’il s’agit de trouver des solutions à ces évolutions. Notamment en ce qui concerne la problématique de logement. Le concept LMI qui propose une pièce supplémentaire liée au logement tout en étant indépendante permet en effet à n’importe quelle famille

d’évoluer sans devoir déménager à chaque changement de cap : accueillir un enfant, héberger une fille au pair, offrir un espace de liberté à un adolescent, donner la possibilité à l’un des grands-parents d’être soutenu dans ses vieux jours tout en préservant son intimité. Il y a également la possibilité d’utiliser cette pièce comme un espace d’activité professionnelle si l’un des membres du couple souhaite travailler à domicile. Bref, c’est un concept modulable et modulaire parfaitement adapté à l’évolution de notre société. Q En 2014, vous avez mis un terme à trente ans de carrière dans la banque privée et la gestion de fortune en Suisse afin de vous consacrer à des projets de logements. Chose faite ! Quels sont vos projets désormais ? R Même si le projet du Parc a été un projet de longue haleine, j’ai adoré travailler à sa réalisation. Il m’a permis de rencontrer de merveilleuses personnalités et de travailler avec des partenaires de qualité. Je remercie chaleureusement les gens qui m’ont accompagné dans cette aventure car sans eux, rien de tout cela n’existerait. Pour l’heure, je vais certainement prendre des vacances qui me permettront de revenir plein d’énergie à la rentrée pour m’occuper de friches industrielles qui restent encore à transformer… Ce quartier le mérite !

photo: ©Marcus Veith

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©Marcus Veith

Hilda Lindenmeyer

Par

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Marc Barbezat

Par

le fondateur de Décodeur

Fintech Connect : quand les banquiers rencontrent la Fintech

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La Fintech, aujourd’hui berceau de nombreuses innovations, intéresse logiquement les banques. Retour sur le premier « Fintech Connect », une rencontre entre banquiers et Fintech qui s’est tenue le 4 juin dernier à Genève.

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Le destin croisé des banques avec la Fintech Les banques sont aujourd’hui à la recherche de nouvelles solutions pour améliorer leurs services et répondre aux attentes toujours plus élevées de leurs clients. Face à ce challenge, l’attitude des banques face aux entreprises et autres start-up Fintech change. En effet, ces dernières sont passées du statut de concurrentes pour devenir aujourd’hui les alliées des banques en leur permettant d’offrir plus rapidement de nouveaux services et de surfer sur la vague de l’innovation. Outre les acquisitions directes de quelques startup prometteuses, les banques s’activent également maintenant pour participer à la vie des nouveaux incubateurs Fintech. Bref, les banques se découvrent un destin partagé avec la Fintech et affirment un réel intérêt à coloniser ce nouveau monde. Fintech Connect, un événement unique pour mettre en relation banquiers et Fintech C’est d’ailleurs dans cette logique que s’est tenu le 4 juin dernier à Genève le premier événement Fintech Connect. Né de l’initiative de Didier Mesnier et Yohann Perron d’Alp ICT et de Marc Barbezat, blogueur et spécialiste

Fintech, cet événement avait pour vocation de permettre aux acteurs de la finance (banque, assurance, gérants d’actifs, intermédiaires financiers, …) de découvrir les nouveautés et innovations issues du terreau local. C’est ainsi que pour ce premier événement, quatre acteurs fintech de la région ont eu l’occasion de se présenter devant des banquiers issus d’une dizaine d’institutions financières. Un événement dédié à la Fintech locale Lors de cette soirée et après un survol global de l’univers et des grandes tendances de la Fintech par Alp ICT, Fintech Fusion a présenté son incubateur. Prêt sur sa rampe de lancement, il a d’ores et déjà réussi sa première étape, à savoir recueillir l’intérêt et l’engagement d’investisseurs pour un premier sprint d’une année avec une dizaine de start-up. Le démarrage opérationnel est fixé en octobre et c’est son directeur de programme, Sébastien Flury, qui sera en charge de les accompagner et de leur offrir le terrain fertile nécessaire à leur décollage. Le second intervenant Fintech est InvestGlass, une solution «robo-advisor» facilitant les décisions en matière d’investissements financiers. La démonstration s’est concentrée sur les défis de la mise en place


la visualisation et le traitement d’événements en 3 dimensions. Un événement à réitérer La Fintech n’est donc plus aujourd’hui un buzzword, ni un concept abstrait pour des banques en mal d’innovation. Non, aujourd’hui la tenue de ce premier événement a permis de montrer de véritables solutions concrètes et un réel intérêt des banques. Complémentaire aux Meetups -ces rencontres régulières organisées entre spécialistes-, Fintech Connect a su créer un nouveau pont entre les banques et la Fintech dans un esprit de coopération … un prérequis au lancement d’une deuxième édition, d’ores et déjà programmée cet automne.

A propos de l’auteur Marc Barbezat est un blogueur spécialiste #FinTech et #Sécurité. Il est le créateur et l’éditeur du blog “Le Décodeur”, une cellule de veille qui couvre l’actualité et les nouvelles tendances en relation avec la Fintech et la sécurité.

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de la réglementation Mifid, là où la solution se met particulièrement en évidence en analysant de grandes quantités d’informations sans perdre de vue les produits les plus performants et les mieux adaptés au profil de l’investisseur. Petit nouveau sur la scène Fintech romande, Crowd Trading a fait sa première présentation publique à l’occasion de ce Fintech Connect. Comme son nom l’indique, Crowd Trading souhaite s’appuyer sur la force des foules et confirmer que l’intelligence d’une communauté est meilleure conseillère que l’avis d’une seule personne. Un avantage qu’elle souhaite mettre à disposition de la gestion de portefeuilles et la transmission d’ordres sur les marchés. Autre intervenant et autre opportunité technologique avec Crossing-Tech qui propose une couche d’interfaçage intelligente, une véritable gageure dans l’environnement hétérogène, complexe et hyper-connecté des banques. Son expérience lui permet aujourd’hui de relever trois défis, soit (1) de traiter d’énormes quantités de données, (2) d’assurer un traitement transactionnel fiable tout en (3) garantissant la sécurité des données transférées. Sa capacité d’interconnexion a d’ailleurs fait l’objet d’une démonstration avec la solution Genview permettant

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Evénements Bernard Cazaban

Par

Bernard Cazaban Chef de presse des Fêtes de Genève 2015

les Fêtes de Genève

D

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u 16 juillet et au 9 août les Fêtes de Genève donnent à la rade « Un Air de Campagne». La thématique de l’édition 2015 met le terroir et l’agriculture à l’honneur les 2 dimanches des Fêtes au Jardin Anglais avec l’appui de l’Office de Promotion des Produits Agricoles de Genève (OPAGE), d’Agri-Genève et des producteurs de la région genevoise. Les trois semaines et demie de concerts, de divertissements forains, de découvertes culinaires, de loisirs et d’incroyables sensations sont ©Geneve Tourisme - Olivier Michel couronnées, comme tous les ans, prennent leurs quartiers tout au long de la rade dont la par un des plus grands feux d’artifice au monde ! Le Grand Feu d’artifice sonorisé se déroulera Scène des Clubs et Salsa Town au Jardin Anglais. Et pour le 8 août pendant près d’une heure sur le thème de la aller jusqu’au bout de la nuit, les aubes musicales offrent un réveil tout en musique au lever du soleil aux Bains des magie ! Pâquis. A consommer sans modération tous les matins Cette année, le 1er août fêté en commun avec la Ville de 6h00 à 7h00.

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de Genève est exceptionnel avec la Parade du Terroir avec musiques et groupes folkloriques, une cérémonie commémorative de la ville de Genève à 19 heures 30 à la Scène des Clubs, le feu d’artifice et le feu de joie dans la Rade, un concert exceptionnel sur l’eau des Tambours du Bronx. Plusieurs scènes se dressent pour le bonheur des soirées estivales des visiteurs des Fêtes ! Les soirées des fêtes proposent plus de 100 concerts gratuits dont Nada Surf, Nikki Hill, Ben L’Oncle Soul ou encore le concert des Tambours du Bronx, sur l’eau, devant le jardin Anglais. Les 120 stands culinaires permettent aux visiteurs de déguster les cuisines du monde et 80 métiers forains procurent d’incroyables sensations. A chacun son rythme et ses envies dans les différents espaces qui

00 Cette année, autre rendez-vous incontournable : Fêtes le Quiz ! Il s’agit d’un grand jeu auquel on peut jouer en ligne sur le site des Fêtes de Genève, www.fetesdegenev.ch, pour gagner de fabuleux prix.

00 Prix des billets pour les places assises du Grand Feu d’artifice du samedi 8 août : Fr. 50. -- / 55. -- / 65. --. Il est possible de commander ses places sur le réseau FNAC, à Genève Tourisme rue du Mont-Blanc 18, sur Internet www.ch.fnacspectacles. com et dès le 30 juillet également sur le stand Genève Tourisme au Jardin Anglais. La musique du grand feu sonorisé du 8 août est diffusée en direct sur One FM 107 MHz. Que les Fêtes commencent !


Interview

de

Christian Colquhoun Directeur du Département Manifestations à la Fondation Genève Tourisme & Congrès répond à nos questions

Genève, et ouvertes à toutes les sensibilités artistiques, aux jeunes et moins jeunes, et bien entendu aux familles et visiteurs de la région genevoise.

Q Que recommandez-vous pour cette édition ? R L’édition 2015 comportera plusieurs grands rendezvous, comme les fameuses Pré-Fêtes dans le jardin Anglais, dès le 16 juillet, avec ses concerts gratuits et ses nombreux bars, restaurants, dans une ambiance estivale incomparable. Dès le 31 juillet, les Fêtes dérouleront leur programme sur l’ensemble de la Rade, avec la Fête Nationale le 1er août, soutenue par un premier feu d’artifice et un concert exceptionnel sur l’eau des Tambours du Bronx, avec le 11e slowUp le dimanche 2

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Q Comment décrivez-vous les Fêtes de Genève 2015 ? R Les Fêtes de Genève constituent aujourd’hui la plus grande manifestation annuelle gratuite grand public et à caractère touristique. L’édition 2015 aura pour thématique l’Agriculture et le Terroir de Genève, avec l’appui de l’OPAGE, d’AgriGenève et de tous les acteurs de la production viticole, maraîchère, arboricole, céréalière, animale, de la région. A noter également l’intégration de la commémoration de la Fête Nationale par la Ville de Genève, dans le cadre des Fêtes de Genève, le samedi 1er août. Les Fêtes de Genève, organisées de manière privée par la Fondation Genève Tourisme & Congrès, laquelle assume à 100% le risque financier et toute l’administration de leur organisation, sont entièrement gratuites, idéalement situées sur le bord du lac, dans l’écrin de la Rade de

Q Quel est l’impact économique des Fêtes pour la région ? R L’impact économique d’une édition des Fêtes de Genève a été mesuré par l’Institut BAK en 2005, et réanalysé en 2013, démontrant un apport direct et indirect de 122 millions de francs suisses, ce qui constitue un delta impressionnant avec le budget autofinancé de 4,3 millions géré par la Fondation Genève Tourisme & Congrès.

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INTERVIEW

Q La sécurité, la prévention de l’alcool auprès des jeunes, le tri des déchets, le bruit … préoccupent de nombreux Genevois. Que leur répondez-vous ? R Une telle manifestation, avec près de 2 millions de visiteurs, génère des nuisances que les organisateurs s’efforcent par de nombreux moyens de juguler au maximum. Les sonorisations des scènes sont limitées en décibels et contrôlées officiellement en permanence, les dernières techniques utilisées limitant considérablement la portée des sonorisations. Un effort très important est porté sur la sécurité du public et des installations, avec un dispositif sécuritaire et sanitaire conjuguant des expertises publiques et privées, engageant quelque 300 personnes pour veiller au bon fonctionnement et au secours à apporter en cas d’incidents. Une systématique de sensibilisation aux problèmes de l’alcoolisme auprès des jeunes, et moins jeunes, est menée avec l’appui de la FEGPA et des services officiels concernés. Le tri des déchets est instauré dès le lieu de vente, chaque stand l’effectuant à la source. Un système de jetons est en vigueur depuis plusieurs années pour inciter les consommateurs à rapporter les contenants

usagés, par la récupération d’une consigne, et les gobelets de tous formats sont gérés par les stands dans un processus de récupération et de lavage industriel, entraînant quelque 600’000 gobelets dans une opération à succès, réduisant considérablement le tonnage des déchets. Il est donc essentiel de souligner l’ensemble des mesures et moyens mis en œuvre par les organisateurs des Fêtes de Genève pour préserver l’environnement et réduire l’impact d’une telle manifestation, relevant toutefois qu’une majorité des déchets visibles est amenée sur le site de la manifestation par une frange du public peu regardante sur son comportement citoyen. Q Que souhaitez-vous pour l’avenir des Fêtes ? R Quant à l’avenir des Fêtes de Genève, la Fondation Genève Tourisme & Congrès mène depuis plusieurs années des réflexions sur leur évolution, ainsi que des discussions en cours actuellement avec les autorités exécutives de la Ville de Genève, sur lesquelles il est encore trop tôt pour en dessiner le contour.

Signalétique Impression numérique Gravure Panneau de chantier Graphisme www.rubinpublicite.ch info@rubinpublicite.ch www.yanrubin.ch info@yanrubin.ch

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août, emmenant ses milliers de participants adeptes de la mobilité douce à travers les coteaux et la campagne de la rive gauche, à la rencontre des produits de terroir, avec un nouveau Luminarium « Arbosa » en exclusivité suisse à Baby-Plage, avec ses concerts de l’Aube aux Bains des Pâquis, ses quelque 100 concerts sur la Scène des Clubs du jardin Anglais et ses espaces musicaux autour de la rade, avec son Grand Feu pyromélodique du samedi 8 août tiré à 22h00 sur le thème de la Magie de Genève, devant quelque 500’000 spectateurs. Pour les passionnés de feu d’artifice souhaitant disposer de places assises aux premières loges, une billetterie est ouverte auprès de la FNAC et de son site, ainsi qu’auprès de Genève Tourisme à la rue du Mont-Blanc et sur le site du jardin Anglais dès le 30 juillet. Les Fêtes accueilleront enfin le dernier dimanche sur la rive droite de la rade la fameuse Course des serveuses et garçons de café. Enfin, pour compléter les plaisirs et les envies des visiteurs, plus de 80 métiers forains dont certains en provenance des Pays-Bas et de l’Allemagne, et 120 stands culinaires seront présents du 30 juillet au 9 août. Informations complètes sur le site www.fetesdegeneve.ch

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Publi-reportage

Les Terrasses by Capi Ombre : Une expérience sous les étoiles, les pieds dans l’eau!

E 30 juillet au 09 août 2015 rotonde du Mont-Blanc

JE. VE. SA. DI. LU.

30 OPENING* 31 SWISS NIGHT 01 FIREWORKS 02 MR. MIKE & BARBARA TUCKER 03 DISCO WITH BONEY M

MA. 04 RNB / HIP HOP WITH KIFF ONE ME. 05 MIDWEEK PARTY WITH DK MIKE JE. 06 CLAPTONE VE. 07 LET’S GROOVE WITH GROOV’TANK SA. 08 FIREWORKS DI. 09 CLOSING*

Informations et réservations - +41 79 157 89 36 - lesterrasses@capi-ombre.ch *plus d’ infos sur www.capi-ombre.ch

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lobal Active Service est une toute nouvelle entreprise dont les deux fondateurs, genevois ont moins de 30 ans et déjà un passé riche d’expérience. En effet, ils ont travaillé longtemps dans le domaine du service au sens large: banques, notaires, consulats et privés. Cette décision de se lancer dans une création d’entreprise ne s’est pas faite au hasard. C’est progressivement, après avoir échangé pendant plusieurs années leurs différentes expériences du terrain, qu’ils se sont rendu compte que ces multiples tâches pouvaient être diversifiées et répondaient à une demande sur le marché genevois. Ainsi est née Global Active Service. Son nom est déjà en soi révélateur de ce qu’elle offre: un service global de conciergerie. Cela va du service de démarches administratives pour différents documents notariés, bancaires, privés, au transport de valeur ou encore au service dit «sur mesure» qui s’adapte aux désirs du client pour lui faciliter le quotidien. Dynamisme,

n marge des fêtes de Genève, le groupe Capi Ombre dévoile un espace haut de gamme, un lieu magique sur la rotonde du quai du Mont-Blanc face à l’hôtel Beau Rivage. En participant à la plus grande manifestation de la ville, les fêtes de Genève, le groupe Capi Ombre démontre son attachement et son lien avec le tissu économico-social genevois et partage son savoir-faire avec ses hôtes et ses partenaires. De surcroît les meilleurs artistes y sont invités pour faire danser le visiteur jusqu’au bout de la nuit avec une vue imprenable sur le jet d’eau, dans un décor raffiné et un coin lounge à ciel ouvert. On s’y installe confortablement pour apprécier un verre de cocktail alcoolisé ou non ; pour les plus gourmands, le restaurant le Mimo avec sa cuisine italienne revisitée saura ravir vos papilles. Les Terrasses by Capi Ombre, un nouveau lieu à consommer sans modération durant 11 jours : éphémère, l’événement débute avec les Fêtes de Genève et prend fin en même temps qu’elles

compétence et diversité semblent être les maîtres mots de cette jeune société et de ses deux administrateurs qui ne ménagent pas leurs efforts pour répondre à vos besoins. Photos: Marek Azzam Steve Montet

info:rmations globalactiveservice.com Tel: 079 673 40 82


ET DE l’état de Genève


Interview

de

Dr Brahim Gacem

cet institut proposait des formations dans les domaines de la banque et de l’assurance. Nous avons senti le marché suisse romand saturé et nous sommes tournés vers l’international en 2001 avec l’ « University of Finance» qui a évolué progressivement vers la « Geneva Business School ».

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Prof. Fancis Kahn, Président et Dr Brahim Dacem Directeur

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Q Quel a été votre parcours avant de diriger la Geneva Business School? R Je suis originaire d’Algérie. Cela fait 43 ans que je suis en Suisse. Après une formation réussie en architecture, je me suis orienté vers l’économie et la finance et ai obtenu un Bachelor, un Master et un Doctorat à l’Université de Genève. Responsable de la recherche, j’y ai aussi enseigné en tant qu’assistant et maître-assistant pendant 10 ans. Puis, j’ai accepté le poste de directeur pédagogique au sein de l’ESCEA : école supérieure des cadres pour l’économie et administration. -Vous le savez peut-être, c’est ce qui était à l’origine de la HEG : Haute École de gestion de Genève.Riche de toutes ces expériences, j’ai participé à la fondation en 1995 l’IFGP (Institut de Formation en Gestion du Patrimoine) avec un ami proche, le Prof. Francis KAHN actuel président de la Geneva Business School;

Q Pouvez-vous nous présenter votre établissement? R La Geneva Business School est une institution privée d’enseignement supérieur fondée il y a 20 ans, spécialisée dans les métiers de la finance et du management et dotée d’une forte présence dans une dizaine de pays à travers le monde. Nous disposons d’une formation de qualité permettant une intégration rapide dans le marché du travail. Tous nos cours sont donnés en langue anglaise, ils sont destinés principalement aux étudiants internationaux. Nous comptons quelque 200 étudiants qui représentent une cinquantaine de nationalités à Genève et près de 120 enseignants vacataires et une vingtaine de collaborateurs fixes. Nous sommes présents en : aux USA, Espagne, Russie, Kazakstan, Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis. Q Quelle est la reconnaissance des formations que vous offrez?


Hilda Lindenmeyer

Par

Rédactrice en chef

INTERVIEW

R Nous proposons un Bachelor en business et finance avec six orientations, il en va de même pour nos Masters. Nous avons aussi mis sur pied un programme de doctorat avec 3 orientations. Nos cours jouissent de plusieurs accréditations dont l’IACBE (International Assembly for Collegiate Business Education) au niveau américain, l’ECBE (European Council for Business Education) au niveau européen et en Suisse nous sommes au bénéfice du Certificat eduQua. Je déplore cependant, que la Confédération ne reconnaisse pas les diplômes des institutions privées et en tant que président de l’Association Suisse des Institutions Privées d’Études supérieures (ASIPES), je me suis engagé pour faire évoluer la situation. Ma mission principale est de positionner les universités privées afin qu’elles soient reconnues en Suisse. Cette association compte aujourd’hui 7 membres : Business School Lausanne (BSL), Geneva Business School (GBS), Swiss Business School (SBS) à Zurich, University IFM in Geneva, HSO Wirtschaftsschule Schweiz, International University in Geneva (IUG) et European University (EU).

Q La globalisation a entraîné dans son sillage un premier défi auxquels les établissements publics et privés devront faire face, à savoir la concurrence internationale, et les petites structures comme la nôtre n’y échappent pas. Et l’une de nos faiblesses, c’est cette non-reconnaissance par autorités locales. Deuxième défi, l’emploi ; notre approche est, je crois, intelligente, nous sommes proches des marchés du travail, un enseignement en langue anglaise, orienté pratique, une structure petite et souple, ce qui représente un avantage. Q Dans l’environnement concurrentiel dans lequel l’enseignement supérieur est plongé, vous avez décidé une expansion à l’international. Pourquoi ce choix? Et allez-vous continuer cette stratégie? Quels sont vos projets ? R L’idée de cette expansion à international était d’offrir à nos étudiants la possibilité de pouvoir effectuer des transferts d’un campus à l’autre. Dans une continuité logique, nous allons consolider notre visibilité en Afrique -probablement au Maroc et puis en Amérique latine. Ainsi, nous aurons couvert un réseau international, toujours proche du marché et nous permettrons à nos étudiants de vivre des expériences internationales.

Q Quelles perspectives ouvrent-elles ? Q Nos formations sont axées « pratique ». Notre objectif, c’est que l’étudiant trouve un emploi au terme de ses études. Notre point fort consiste à donner un enseignement en langue anglaise et à www.lycee-topffer.ch aider les étudiants à trouver des stages de formation. Par là, j’entends que les cours sont dispensés par des professionnels spécialisés. De plus, à la fin de leurs études, nous mettons tout en œuvre pour les aider à trouver un stage de 2 à 8 mois en entreprise au niveau international. Nous mettons un point d’honneur à ce que nos étudiants soient opérationnels sur le marché du travail. Ceci est notre première priorité. Les familles de nos étudiants étrangers ont des entreprises familliales et souhaites que leur enfants puissent développer ces dernières par l’expérience résultant de nos différents campus dans le monde. Passons à notre deuxième point fort : Grâce à notre système d’études de cas réels nous aidons nos étudiants à développer le sens du leadership PRIMAIRE - SECONDAIRE - BACCALAURÉAT et de l’entreprenariat. Enfin, nos étudiants ont la possibilité d’effectuer un transfert d’un EXTERNAT-INTERNAT campus à l’autre, ce qui leur permet d’avoir une exposition internationale, d’apprendre Programmes officiels genevois et français d’autres langues, ce qui est un atout majeur.

LYCÉE TÖPFFER

Horaires continus et modulables avec repas et études surveillées

Q À votre avis quels sont les grands enjeux auxquels les établissements d’enseignement supérieur privés vont être confrontés dans les années à venir ?

COURS D’ÉTÉ du 6 au 24 juillet 2015 .

Révision en math et français . Cours intensifs d’allemand et d’anglais . Activités facultatives de vacances l’après-midi

21, avenue Eugène-Pittard . 1206 Genève . T 022 703 51 20


Cinéma

Journal Intime, production Suisse-Algérienne L’Association Echanges Socio-culturels, Genève Coproductrice avec Layalina prod, d’Algérie Production, réalisent un film intitulé « Journal Intime « sur l’immigration clandestine des algériens vers la Suisse.

L

e film délivre une réalité cachée de l’émigration. La déception d’une famille qui se heurte à une vérité et met un terme aux rêves conçus, aux idées reçues, d’après des histoires racontées ou des films visionnés. Faire tomber les tabous tout en essayant de projeter une image proche de la réalité.

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Buts : • Donner une vision de l’émigration clandestine • Informer les jeunes sur la vraie vie dans la clandestinité • Encourager les jeunes à rester dans leur pays et contribuer au renouveau de celui-ci • Faire tomber le mur d’incompréhension sur les clandestins et en prendre conscience • Traiter d’un sujet difficile à expliquer et le présenter sous une forme comique • Offrir un moment de rire aux téléspectateurs afin de saisir ce message dans la joie et la bonne humeur

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00 Association Echanges socio-culturels, ESC À caractère social, culturel, économique et écologique Genève est une ville internationale, c’est un formidable creuset de créativité permettant d’offrir un lieu d’accueil et d’échange à toutes les manifestations culturelles. Genève regroupe de nombreuses nationalités qui possèdent toutes leur propre richesse culturelle. Basé sur la paix, le partage, la communication, l’échange, le dialogue intergénérationnel et la solidarité.

et le développement des projets socio-culturels et écologiques (festivals, soirées festives, conférences, ateliers, animations folkloriques, etc. ) en collaboration avec des organisations et des artistes d’ici et d’ailleurs.

Informations http://www.association-esc.com/

Echanges socio-culturels ESC est pour la promotion


Merci pour leur participation à Rémy Boileau, Comédien professionnel, Nawel Zataar, Comédienne professionnelle algérienne, Hamid Hachouri, Comédien professionnel algérien, Barbara Klossner, Professeur de yodl, directrice, cheffe de cours, animatrice, modératrice et joueuse d’accordéon schwyzois, Jacky Lagger, Producteur, chanteur, compositeur, Ahlam Tsouli, Directrice artistique de Diafa Danse, Emilie Boiron, Ex-Miss Suisse romande et

top model, Véronica Sanchis, Ex-Miss Handi-Culture et l’équipe technique algérienne. Ainsi que nos partenaires, HUG, CGN, GoldenPass, Fondation Liechti, Aéroport de Genève, Centre Médical de Chêne-Bourg, Commune de Chêne-Bourg, Ville de Genève, Les Crosaires, ON’KART, la Ferme Denis, PROFESS, restaurant « Le Pradier, Le Pénitencier, la Forge », Vanchoux, Genève et le partenaire médias du Magazine Grand Genève.

Nawel Zaater “J’aimerais dire aux jeunes que l’herbe paraît souvent plus verte chez le voisin mais le secret d’une herbe plus verte c’est de l’arroser.”

Jacky Lagger “Des personnalités de grand écran. J’aime les pays qui voyagent, les gens qui nous enrichissent de leurs cultures et de leurs différences.”

Ahlam Tsouli “L’association a fait tout son possible pour permettre à ce film d’être réalisé, malgré le manque de moyens, mais de manière professionnelle.”

Barbara Klossner “J’ai vécu une expérience enrichissante en tant qu’actrice. Découvrir d’autres cultures, c’est découvrir un nouveau monde.”

Rémy Boileau “Je pense que le devoir d’un jeune est d’essayer d’abord de faire sa carrière dans son propre pays pour aider à son développement.“

Véronica Sanchis “Immigrer dans un pays étranger n’est pas aussi simple qu’on le croie. Il faut être déterminé et faire des efforts pour s’intégrer.”

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00 Témoignages des acteurs du film

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Chronique littéraire Marc Alpozzo

Par

Ecrivain et critique

Est-il interdit de penser l’islam en tant que musulman? Raif Badawi est un penseur musulman, inconnu des pays occidentaux avant une condamnation à 1000 coups de fouet et 256 000 euros d’amende, pour avoir usé de sa liberté d’expression.

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J

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e n’avais jamais lu d’articles de Raif Badawi avant la parution d’un recueil aux éditions Kero. Les textes de ce jeune musulman sont interdits en Arabie Saoudite, et ont largement été détruits par le pouvoir en place. Il en restait quelques-uns qui ont été sélectionnés à l’aide de son épouse. De quoi traitentils ? De la liberté de parole. Du terrorisme. De la guerre de la paix. Du libéralisme (déclaré ennemi de la religion musulmane). De la femme et de la mixité. Du printemps arabe. Il n’est certes pas question dans ce livre de critiquer le Coran. Ni ses fidèles. A aucun endroit, on n’y trouve de déclarations provocatrices, condamnant le prophète, ou remettant en question la foi religieuse. Alors qu’y a-til de tellement répréhensible au point de condamner son jeune auteur à mille coups de fouet ? C’est la triste histoire du fondamentalisme religieux (dénoncé depuis des siècles par des penseurs et des philosophes persécutés chez nous et ailleurs !) qui repassent les plats. Aucun des articles ne se présentent comme des exégèses ou des traités théologiques. Ce sont de courtes réflexions sur la charia, et sa légitimité lorsque celle-ci se revendique de la science (en occultant les découvertes modernes qu’elle remet en cause) ; ce sont des réflexions sur le blasphème, la pertinence de la construction d’une mosquée dans la zone où se sont

écroulées les tours jumelles après les attaques du 11 septembre. Ce sont tout au long de ce petit opuscule quelques pensées d’un intellectuel qui veut user de sa liberté d’expression, car celle-ci « est l’air que respire tout penseur, écrit l’auteur, ainsi que le combustible qui enflamme sa pensée. » Vous n’y trouverez rien de moins ordinaire qu’un observateur de la société arabe, sauf que celui-ci est violemment réprouvé. Contrairement à Waleed Al-Husseini, Raif Badawi ne se dit pas athée, mais libéral. Il défend le libéralisme qui engage la liberté de laisser l’autre vivre et penser comme il l’entend. Et en ce sens, on peut dire que Raif Badawi est résolument moderne. Qu’il est un penseur de son époque. Pour lui, la liberté est soumise à la loi et elle « s’arrête là où commence celle d’autrui ». Il est si viscéralement attaché au libéralisme, que cette notion revient régulièrement sous sa plume, tout comme celle de « tolérance », et de « paix ». Le libéralisme est pour lui « une construction cognitive ». Il ne peut être contesté que par la science, la science moderne ; mais il est également un fait de droit positif, car il « offre à tous la possibilité d’une existence libre et digne ». Il rajoute, bien évidemment, que toute liberté ne peut-être que « conforme à celle de la religion divine qui prône le Bien, l’amour et la paix. » En libéral moderne, Raif Badawi s’interroge sur


© Amnesty International

la phobie de la mixité, certaines bizarreries du comportement de l’être humain qui le poussent à croire en des légendes qu’il a lui-même inventées, ou a des mensonges qu’il a fini par légitimer. N’étant pas non plus pour la destruction d’Israël, faisant le choix de la laïcité, le modèle islamique est pour lui « mort ». Aussi, dit-il, « inutile de s’auto-flageller pour punir le cadavre ». Ne s’illusionnant pas quant au devenir actuel du modèle occidental, il a tout de même fait le choix de ce modèle de laïcité. Pourquoi ? Pour lui, il ne s’agit pas de poser un constat, et de montrer que l’occident est aujourd’hui décadent, qu’il menace désormais ses propres valeurs, qu’il a financé sa dette extérieure sur l’héritage des partitions coloniales, qu’il est fondé sur « la doctrine de la puissance et de la supériorité » pour, disons-le, jeter avec le bébé avec l’eau du bain. Raif Badawi est malin. Il sait que la révolution au sens littéral nous fera revenir au commencement. Il n’envisage donc pas de débuter « là où se sont arrêtés nos semblables, ni où ont commencé nos prédécesseurs, mais depuis le début. » Il parle donc d’une révolution arabe sans précédent. Ce qu’il sousentend c’est qu’il espère que la révolution reposera les fondements d’une société libérale et juste, fondée sur la parité et la mixité, la tolérance et la paix. De quoi agacer quelques fondamentalistes religieux. Il y a de quoi.

00 À propos du livre

À propos de Marc Alpozzo

M

arc Alpozzo est né en 1969 à New York. Professeur de philosophie durant de nombreuses années dans le sud de la France, il est l’auteur de deux recueils de textes critiques La Part de l’ombre (Marie Delarbre, 2010) et Les Âmes sentinelles (Le littéraire, 2011), et d’un livre de philosophie Seuls. Eloge de la rencontre (Les Belles Lettres, 2014), et d’un récit autobiographique Le Saut Nijinski, Journal d’un éveil (à paraître aux éditions Regard & Voir, en juin 2015). ainsi que de plusieurs dizaines d’articles publiés dans diverses revues spécialisées. Depuis 2005, il anime un blog philosophique et critique L’ORéPO (Ouvroir de réflexions potentielles). Et il habite aujourd’hui entre la France et le Luxembourg.

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Raif Badawi, 1000 coups de fouet parce que j’ai osé parler librement, trad.. de l’arabe (Arabie saoudite) par France Meyer, Kero, 4 euros / gratuit en numérique version kindle.

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INTERVIEW Marc Alpozzo

Par

Ecrivain et critique

Entretien avec

Waleed Al-Husseini

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Marc Alpozzo : Votre ouvrage Blasphémateur ! Les Prisons d’Allah, relate votre histoire, et précisément votre combat pour défendre vos idées athéistes contre une forme de dictature religieuse imposée dans votre pays, la Palestine. Vous êtes déclaré ennemi public numéro 1, puis arrêté pour outrage à la religion. Vous avez donc connu les cellules de la Palestine, étant le premier palestinien d’origine musulmane, incarcéré en Cisjordanie pour avoir rejeté l’islam, avant d’obtenir l’asile politique en France. On peut donc dire que vous êtes aujourd’hui un homme libre. Pouvez-vous nous expliquer plus en détails ce parcours ? Waleed Al-husseini : Je suis allé en prison car j’étais un bloggeur, et que j’ai osé écrire des articles en arabe qui questionnaient l’islam et ses positions. Ils ont été reçus comme des critiques sévères de l’Islam. Mais pour moi, qui suis athée, ils étaient légitimes.

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M Quelles étaient vos principales critiques ? W Des sourates concernant les femmes, certaines concernant Mahomet lui-même, les droits de l’homme, pas seulement pour les femmes, ainsi que les arguments dits scientifiques qui sous-tendent et justifient des croyances folles. Je ne conteste pas les croyances. Je respecte les croyances des autres, mais par contre, je n’accepte pas que l’on me les impose, et que l’on me condamne parce que je veux quitter l’islam. M Diriez-vous comme certains le prétendent que le Coran est un livre plein de ressentiment, et d’appels à combattre les non-musulmans ? J’entends certaines voix s’élever pour dire que c’est un livre totalitariste, un livre de guerre ? W Oui, je le dis. C’est un livre plein d’ambiguïtés. Il y a deux visages du Coran. Et dans l’histoire arabe, on trouve d’ailleurs de nombreux exemples, comme la révolution

iranienne. Au début c’est une révolution populaire, menée par le peuple, et au bout de quelques mois, le régime est renversé violemment par le nouveau régime islamiste. Il y a les sourates médinoises du Coran qui sont un appel au meurtre pour moi, alors que les sourates de la Mecque en appelaient au dialogue et au débat. Mais il est vrai aussi que tous les musulmans ne sont pas terroristes. Ils ne sont pas nombreux les terroristes, mais il se trouve des terroristes musulmans très radicalisés et c’est un problème, car cela relève de l’islam, cela relève des fondements mêmes de l’islam. M N’est-ce pas plutôt un problème de lecture des textes, voire le besoin de dominer et de prendre le pouvoir, légitimé de manière frauduleuse par une lecturepartiale du livre sacré ? W Il est évident que les terroristes qui ont attaqué Charlie Hebdo, ceux qui ont emprisonné Raif Badawi en Arabie Saoudite, ceux qui m’ont emprisonné et torturé, sont les mêmes que tous ceux qui confisquent la liberté, combattent la libre-pensée, interdisent la liberté d’expression. Ils veulent briser nos stylos, plus percutants que leurs armes. Ils veulent soumettre l’humanité et ramener les hommes et les femmes à l’état de brebis dociles. Mais ce qui est moins dit, c’est que les extrémistes puisent leur idéologie dans certains passages du texte coranique qui véhiculent la haine et prônent l’assassinat de l’autre. Ils s’appuient sur une kyrielle de fatwas, elles-mêmes inspirées du Coran ou présentées comme son interprétation. Ils disent appliquer les enseignements des Oulémas. M Vous êtes clairement athée, et reconnu comme tel, par vos textes et vos prises de position, et c’est d’ailleurs ce qui vous a valu les problèmes que vous avez rencontrés avec l’Autorité palestinienne. Cette autorité se déclare


M Mais justement dans votre livre, vous posez la question : pourquoi est-il interdit de ne pas croire aux textes sacrés ? W Je suis né dans une famille musulmane. Mais ce n’est pas un choix. Puis, j’ai réfléchi à ma religion de naissance. Je l’ai questionnée. Je le raconte dans ce livre. Pour autant, lorsque vous êtes né dans une famille musulmane, vous n’avez pas le droit de questionner votre religion. Et si vous le faites, et que vous tentez de quitter l’islam, pour eux, vous êtes juste bon pour la peine de mort ! M Vous connaissez le Coran par cœur. Cependant, lorsque vous êtes interrogé par les gros bras de l’autorité palestinienne, et que l’on vous questionne sur ce que vous avez écrit, vous réalisez que vous avez lu et compris le Coran, alors que ceux qui vous interrogent ne l’ont pas lu du tout. Ce qui vous fait dire que la foi et la croyance sont plus de l’ordre de l’aveuglement que de la raison. Ne serait-ce pas surtout un problème politique ? W Oui, bien sûr, j’ai lu le Coran et je le connais pas cœur. Et dans mes textes j’ai questionné les différents islams (sunnite, chiite, salafiste, sunni), leur histoire, leur légitimité, leurs effets sur les gens. Eux, ces gens, n’ont pas cherché à argumenter ou contre-argumenter, ils m’ont tout simplement répondu que je n’avais pas le droit de faire ça. Je suis d’accord que cela à voir avec la politique, et principalement le conflit avec Israël. C’était

d’abord selon eux un problème arabe, puis musulman, et maintenant cela devient un problème islamique. Mais si j’étais un jour tué, ici, à Paris, par un intégriste, dans un pays républicain et démocrate, je ne serais pourtant pas surpris. Pour ces gens, toute critique du Coran doit être combattue et bannie, par la mort s’il le faut ! Alors que tout devrait pouvoir être soumis à la critique ! Il est donc important et urgent d’unifier nos discours à l’échelle internationale et d’unir nos efforts pour assécher cette idéologie qui favorise la barbarie. Je crois qu’une vraie réforme en profondeur de l’islam est nécessaire, car elle sauvera l’islam d’abord, et elle épargnera à l’humanité tout entière les dérives haineuses de cette idéologie. M Vous avez fondé le Conseil des Ex-Musulmans de France (CEMF). Pouvez-vous nous en dire plus, et expliquez brièvement ici ses objectifs, en France et en Europe, puis pour le monde musulman ? W Nous avons choisi cette dénomination pour dire aux sociétés européennes : il y a des personnes qui portent des noms arabes, il se peut qu’ils soient nés de pères musulmans, mais ils ont quitté l’islam. Il y a de plus en plus de musulmans qui veulent quitter l’islam. En même temps, il y a des gens sur le territoire français qui sont presque plus violents vis-à-vis de ce choix que dans mon propre pays. Nous énonçons de grands principes donc, afin que les musulmans athées ne soient plus pourchassés et persécutés dans leurs pays respectifs, et leurs pays d’adoption. Nous ne voulons plus que l’on ferme les yeux sur les versets coraniques qui incitent les musulmans à tuer. Nous voulons que cette violence soit mise au ban.

À propos Blasphémateur ! Les prisons d’Allah Waleed Al-Husseini Traduit de l’arabe (palestine) par Chawki Freiha Edition Grasset, 2015 240 pages 18,00 euros.

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laïque, vous dîtes néanmoins dans votre livre qu’il n’est pas possible d’être athée en Palestine. Pourquoi ? W Il y a plusieurs raisons à cela. Pas seulement dans l’Islam, mais dans les pays arabes. D’abord pour le gouvernement le sécularisme n’est pas admis, et ils ne toléreront jamais la moindre opinion qui relève de l’athéisme. Qu’une seule croyance est acceptée : la croyance religieuse. Par ailleurs, leur intolérance est telle qu’ils n’acceptent qu’une seule croyance musulmane : la croyance sunnite. La croyance shiite est bannie de la même manière. J’en parle clairement dans mon livre. Aussi, la société, et là je ne parle pas du gouvernement, ne vous acceptera pas si vous êtes différent. C’est d’ailleurs pourquoi la société est fragmentée en plusieurs communautés, et que les juifs ou les chrétiens sont en grande partie rejetés. Pour les athées, c’est la même chose. Il y a le même rejet général !

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Chronique littéraire Marc Alpozzo

Par

Ecrivain et critique

Un mouton dans la ville Catherine Siguret nous offre avec son nouveau roman une fable urbaine, entre Paris et la Corse, à la poursuite d’un amour singulier pour un jeune ovin.

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L

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a narratrice, une parisienne quarantenaire et célibataire endurcie, grande déçue de l’âââmour, décide de rapporter de Corse un mouton dont elle s’est éprise. Jusque-là rien à signaler, sauf que son lieu de destination est son petit appartement avec jardin situé place des Vosges. On imagine alors la tête des copropriétaires de cet immeuble très chic d’un des plus bels arrondissements de Paris, voyant débarquer un mouton, que la narratrice aura baptisé : « Toi ». S’en suivra une bataille judiciaire, qu’elle contera non sans humour, devenue « le mouton noir de la propriété ». Cette histoire d’amour improbable est racontée par une femme libre, une femme authentique, aspirant à rapporter un petit bout de sagesse corse dans ce quartier très bourgeois de la mégalopole, pas bohème pour un sou. Et, si elle s’y accroche à son bovidé, c’est qu’il a été un rêve dans son enfance. C’est en effet à huit ans, lisant Ulysse échappant au Cyclope accroché à la toison d’un mouton, qu’elle a formé ce rêve fou. Depuis elle ne cesse de poursuivre son rêve car, elle le dit elle-même, « je voudrais qu’il soit bien clair dans l’esprit de tout le monde qu’il ne faut jamais lâcher ses rêves, même quand on sait qu’ils ne vont pas se réaliser. » Ce mouton-sauveur qui aura forcé son admiration car « il savait jouer l’un parmi d’autre et emmener stoïquement un homme vers la liberté », elle voudra partager sa vie avec l’un de ses congénères, au moins un instant, l’instant d’une parenthèse enchantée, au beau milieu de la ville,

comme si elle avait rêvé de libérer la mégalopole de la tyrannie de l’urbanisme et de l’indifférence. Ce sont donc les tribulations d’un mouton à la ville qui vous sont contées, celle d’une femme aussi qui revendique sa liberté dans un monde aseptisé et bourgeois, une histoire caustique, décortiquant tous les rouages des comportements humains ; c’est une ode à la liberté et à l’amour, présentée sous fore de farce philosophique. Une fable humoristique dans laquelle, après avoir promené son animal entre Paris et la Corse, après s’être battue pour préserver cet amour impossible, elle trouvera l’amour, le vrai, parce qu’il faut toujours y croire, parce que la vie n’est qu’une question de récit que l’on s’écrit. Dans un monde désenchanté, au bord du gouffre, prêtant allégeance aux écrivains dépressifs, aux ouvrages les plus cyniques, qui jouissent de la démoralisation générale, Catherine Siguret propose un roman vivace, humoristique, et poétique, histoire de donner le change aux contempteurs de la vie et de la joie. Roman de la nature, roman d’un amour avec un mouton contre l’abêtissement des interdits et des conventions sociales. Une sorte de traité libertaire, jouissif et simple, contre un monde où il est désormais interdit d’interdire d’interdire ! Tout un programme !

00 À propos du livre

Catherine Siguret, Un mouton place des Vosges, Albin Michel, 2015.


De la peur à la phobie

O

n connaît Claire Legendre pour une œuvre qui a débuté en 1998, et qui a progressivement tiré du roman noir vers l’auto-fiction, avec plus ou moins de bonheur. Elle revient avec un nouveau livre, qui balance cette fois entre l’essai et la confession intime. Quoi de plus normal pour un écrivain qui s’est fixé de réfléchir à ses propres peurs afin de livrer un récit détaillé et systématique. Les peurs dont elle parle sont des phobies ordinaires, et symptomatiques, proches de craintes répétitives et persistantes d’objet ou de situation. Inutile de dire que l’inventaire est exhaustif, ou presque. De l’abandon à l’identification, de l’avion au papillon, etc., c’est l’itinéraire ordinaire du symptôme que Claire Legendre nous dresse. Toutes des phobies qui nous viennent généralement de notre petite enfance, (la peur du noir, la solitude, les monstres…) Un balayage exhaustif et honnête des propres peurs de la narratrice, pour mieux cerner l’angoisse, et la contenance de l’angoisse. « Les phobiques savent cela : la présence de l’araignée dans votre chambre est bien plus abjecte que l’araignée elle-même », écrit avec grande justesse Claire Legendre. Pour ceux qui suivent l’œuvre de cette auteure niçoise, exilée aujourd’hui à Montréal, après être passée par Rome et Prague, ce récit explore un chemin de vie, et lève le voile sur certaines parties de son existence, un voile pudique qui donne un éclairage nouveau de l’œuvre elle-même. Derrière le spectre de la maladie de la peur, n’y trouve-t-on pas l’amour déçu, et la mort de l’amour ? Les tenants de la psychanalyse déclarent que la phobie serait une conséquence directe du refoulement d’une motion pulsionnelle. Une stratégie psychique. Le passage le

plus intéressant du livre étant celui qui touche à la litost, découvert chez Kundera, dans Le livre du rire et de l’oubli. « La litost, intraduisible en français, c’est le spectacle de sa propre misère. Kundera en fait, au filtre de la fiction, une humiliation, une honte sans gravité mais à laquelle on pourrait repenser, par exemple de façon intempestive, quand on est bien tranquillement installé sur le canapé devant la télé, et elle vous donne des tics nerveux ». Il y a la peur de la litost dans son livre. Une petite anxiété récurrente, ordinaire, qui se manifeste en présence d’un objet ou face à une situation, et qui poussent la narratrice à recourir à des conduites dites « contraphobiques », pour échapper, ou croire échapper, à ces petites douleurs insidieuses. Un très long détour donc, entre toutes ses peur, pour arriver à la fin du livre, au vrai sujet de son angoisse : la peur de la mort et la force du destin. L’inventaire de la peur finale montre avec justesse que, sans aucun lâcherprise, la seule vraie peur qui demeure, et la peur de la peur, ce que manifestement l’auteure à manqué de dire, mais qu’elle suggère plus ou moins inconsciemment dans toutes ces pages, qui se montrent à la fois intelligentes et simples. D’autant que l’auteure évite un écueil essentiel qu’on aurait pu craindre dans ce jeu littéraire : poser pour éviter d’être trop exposé… à ses propres peurs, bien évidemment !

00 À propos du livre

Claire Legendre, Le nénuphar et le papillon, Les Allusifs, 2015, 104 pages, 11 euros.

Grand Genève Magazine • N° 5 / 2015

Claire Legendre a répondu à la demande d’un éditeur, et a réfléchi à ses propres peurs, ce qu’elle trouve chez elle de symptomatique. Des peurs, nous en avons tous, que ce soit celles des araignées, d’être bloqué dans l’ascenseur, de la foule, du viol ou de l’abandon. On appelle ça des phobies. Tour d’horizon.

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Carré d’artistes Élodie Olson-Coons

Par

Responsable de rubrique “ Carré d’artiste”

2015 : un été plein d’inspiration rayonne sur la région du Grand Genève, du théâtre en plein air aux ruelles d’une ville à redécouvrir... Venez à la rencontre d’une soprano lyrique au parcours fantastique, d’une auteure engagée contre la souffrance, et d’un peintre qui créé pour guérir. Partagez leurs histoires pleines d’espoir en feuilletant ces quelques pages, et si vous aimeriez y ajouter la vôtre, n’hésitez pas à nous écrire : elodie@grandgenevemagazine.ch Bonne lecture ! Élodie

En Diagonale :

Le Théâtre de l’Orangerie La programmation

Grand Genève Magazine • N° 5 / 2015

On notera particulièrement le sauvage Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams, qui ouvre la saison, dans une version brute et contemporaine. À l’affiche, Valentin Rossier et Marie Druc : on retrouvera d’ailleurs le couple dans La seconde surprise de l’amour de Marivaux, où pudeur et tendresse à la française prendront la place du mythique désespoir charnel de Williams.

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E

n hiver, les deux serres du théâtre de verre tiennent au chaud les plantes fragiles de la ville. Mais en été, à l’ombre des arbres du Parc la Grange, l’Orangerie se fait théâtre.

00 À sa tête depuis trois ans : Le comédien et metteur en scène Valentin Rossier qui offre cette année une programmation plus contemporaine que classique. Le plus ? Il joue aussi dans deux des pièces.

L’heure est par ailleurs à la création. D’abord, La maladie de la famille M, du jeune dramaturge italien Fausto Paravidino, une pièce aigredouce aux accents politiques. Ensuite, To be or not to be d’Eric Devanthéry, adaptation libre de la fameuse comédie d’Ernst Lubitsch, inspirée aussi par La Nuit des Rois de Shakespeare et par l’opéra révolutionnaire nord-coréen The sea of blood.

00 À découvrir en 2015 : Chaleur, violence et émotion inspirent les productions pour cette saison qui privilégie les créations romandes.

Pour le jeune public, le Théâtre de l’Orangerie propose cette année La poupée dans la poche,


...Et au-delà, sous les étoiles ?

Pour les gourmands, les curieux et les noctambules, ...Etreste au-delà, sous les étoiles ? à découvrir le bistrot, les soirées jazz, les Pourafter-shows les gourmands, les curieux et de lessaison. noctambules, et le grand bal de fin reste à découvrir le bistrot, les soirées jazz, les aftershows et le grand bal de fin de saison.

Photos © Marc Vanappelghem

À propos

Théâtre de l’Orangerie 66c quai Gustave-Ador, 1207 Genève http://theatreorangerie.ch/ Réservations : +41 22 700 93 63

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une charmante pièce interactive inspirée du conte une charmante pièce interactive inspirée du russe Vassilissa la Belle d’Alexandre Afanassiev. conte russe Vassilissa la Belle d’Alexandre (Du sirop et des tartines seront offerts comme Afanassiev. (Du sirop et des tartines seront chaque année avant la séance.) offerts comme chaque année avant la séance.) En août, le public retrouvera le légendaire et charismatique couple que forment Claude-Inga En août,etlePatrick public Lapp, retrouvera légendaire et Barbey dans le Noces de carton. charismatique couple que formentleur Claude-Inga Tour à tour caustique et tendre, portrait de Barbey et Patrick Lapp, dans Noces de carton. la vie conjugale ne manquera d’émouvoir. Puis la Tour à tour caustique et tendre, leur portrait rentrée se fera sérieuse, avec Oblomov, satiredede la vie conjugale ne manquera Puis l’indolence de la noblesse russe d’émouvoir. adaptée du roman la se ferasuivie sérieuse, avec triangle Oblomov, satire derentrée Gontcharov, du sobre amoureux de l’indolence de la noblesse russe adaptée du de Trahisons, de Harold Pinter. roman de Gontcharov, suivie du sobre triangle amoureux de Trahisons, de Harold Pinter.

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Pierre Montillo : l’art de l’espoir

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© Mike Sommer

À propos

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Contacter Pierre Montillo : montillop@orange.fr +33(0)686810586 Où voir ses tableaux ? - L’atelier de l’artiste à Saint Jorioz, Haute-Savoie (sur rendez-vous) Expositions et Événements : - Janvier 2016 : Annecy-le-Vieux - Hiver 2016-2017 : Gstaad - 2017 : Nyon, Zurich, Lugano, Berlin, New York, Shanghai...

A

ujourd’hui encore, il y pense. Isère, 1970 : une discothèque s’enflamme. Sa fiancée Marie-Josée n’y échappe pas. Pierre Montillo, si. Pourquoi ? L’artiste ne le saura jamais. Plus le temps passe, plus la question le tracasse. Et pourtant la vie continue. L’homme prend sa guitare et part en Allemagne. Il joue dans les cabarets européens jusqu’à ce qu’on lui propose de venir à Paris, rejoindre le monde du cinéma. Là, d’autres arts encore s’offrent à lui : il se tourne vers le théâtre puis la peinture. Pierre Montillo découvre qu’il préfère cette forme d’expression, plus spontanée, plus flexible. Il la choisit et s’y consacre. La peinture le suit comme il suit le cours de sa vie. L’amour rythme son parcours, tout comme le voyage. À certains moments, il a besoin de s’arrêter pour faire le vide, mais sans cesser de peindre. Peu à peu, l’absence laisse la place au renouveau. Il se promène. Il peint, encore et encore. Très attaché à la Suisse, ses villes et ses campagnes, il se retrouve la plupart du temps entre Lugano et Annecy. Les frontières géographiques, il les traverse aussi facilement qu’il passe d’un art à l’autre. La tragédie vécue n’a pas de place dans son art. Plutôt, son art célèbre la vie de tous les jours, celle qui continue malgré tout. Pleins d’une joie douce, quotidienne, tamisée, ses tableaux offrent une réponse à son passé : l’espoir.


Stéphanie Fischer, axée sur la résilience

« Ce livre est né d’une révolte, d’un désir de faire quelque chose d’utile de ma souffrance. »

D

ans Coupable d’être victime, la poétesse suisse native de Presinge met son talent au service des autres.

Victime d’un réseau pédophile à un jeune âge, elle souffrira longtemps du syndrome de stress posttraumatique. Pourtant, Stéphanie Fischer ne cherche pas à s’apitoyer sur son sort, ni à souligner l’aspect dramatique de cette épreuve : elle préfère essayer de faire de son expérience quelque chose d’utile, pour sensibiliser ses lecteurs. « Je voulais à la fois mettre en avant les conséquences de la souffrance, et montrer ce qu’on peut faire de notre vécu. »

Ce combat, elle le livre à l’écrit dans Coupable d’être victime. « J’avais déjà une passion pour les mots, la poésie, les textes de chanson française. Ce livre est une autre démarche. Jusqu’ici, je livrais mes maux par bribes essentiellement à travers des poèmes, avant d’être capable de témoigner, d’informer. » Stéphanie Fischer a trouvé son moyen d’expression, et elle se livre corps et âme dans ce récit. « J’ai écrit ce témoignage pour venir en aide aux autres victimes, pour leur entourage, et également pour moi-même comme une forme de réparation. »

« Lorsque les souffrances ne sont pas reconnues dans l’enfance, explique-t-elle, les conséquences peuvent se payer des années plus tard. » Elle parle d’un engrenage de souffrance, de tabous, d’isolement – puis d’espoir, de guérison, en passant par le dialogue.

Pourtant, il ne faut pas nier la douleur des victimes. « Il est fondamental que l’on reconnaisse leurs souffrances. Une victime qui n’est pas considérée doit se débrouiller seule. » Cela peut être lourd de conséquences. « Tôt ou tard, parfois des années après, cette souffrance ressort de manière extrêmement violente. » Le livre s’adresse à la fois aux victimes et à leur entourage, souvent démuni face à un traumatisme qu’ils ont du mal à comprendre. « C’est difficile d’en parler tant que les victimes ne sont pas mieux reconnues. Je me bats pour qu’on en parle davantage, pour que les gens soient moins dans la peur et le déni face à ces sujets délicats. »

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Pour cela, il faut vaincre le silence. « Les victimes dérangent, car elles symbolisent l’insoutenable. Elles sont une constante piqûre de rappel de ce que l’être humain tente – afin de se protéger – de nier de toutes ses forces. »

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Le conte de fée de Doris Sergy Voix envoûtante, visage de poupée, détermination d’acier : la soprano suisse Doris Sergy ne laisse pas indifférent. Le temps d’une conversation, elle se dévoile...

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a musique classique, pour moi, c’est la liberté. Etant une rebelle dans l’âme, le rapport que j’entretiens avec cette musique est tout sauf étriqué et poussiéreux, tout sauf conservateur. J’ai grandi à la campagne et ne viens pas d’une famille de musiciens ou de mélomanes. Enfant, c’est à travers l’école que j’ai découvert la musique classique et suis tombée sous le charme de cet art. J’ai dû longuement insister auprès de mes parents pour étudier le piano. Mais je suis très têtue... A 15 ans, j’ai intégré le choeur de mon collège. Ce fut une révélation. J’avais toujours chanté pour moi mais je ne connaissais pas le chant lyrique. De la même manière que je suis tombée amoureuse de la musique classique en entendant une cassette d’Eine kleine Nachtmusik de Mozart, j’ai su que je voulais devenir chanteuse lyrique en étant choriste dans le Messie de Haendel!

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Ma sensibilité, c’est ma plus grande force et mon pire ennemi.

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Après le collège, je suis partie vivre à Melbourne. J’étais pleine de rêves et n’avais pas peur de prendre des risques. Par un incroyable concours de circonstances, j’ai rencontré un professeur de chant lyrique qui m’a présentée au doyen du Victorian College of the Arts, une haute école très renommée en Australie. De retour en Suisse, j’ai fait des études de philosophie, de linguistique et d’histoire de l’art à Fribourg, dans


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la section bilingue. J’ai toujours été fascinée par le langage – après celui de la musique, je voulais explorer le langage des images, des mots...La philosophie, c’est la discipline qui se situait au croisement de mes interrogations et m’a permis d’aborder le monde réel avec davantage de recul. Mais je ne chantais plus, et quand on a une vocation – même si on a besoin d’assouvir sa soif de comprendre – on est obligé de la suivre pour être heureux. Alors, je suis revenue à la musique. Ce que j’aime le plus, c’est l’exploration des territoires inconnus, la pluridisciplinarité, les rencontres.

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Je me suis produite, au sein du Cercle Menus Plaisirs, dans un cycle de regards croisés entre l’art et l’opéra. Associée à la pianiste brésilienne Telma Habermann, j’ai fait la promotion de la musique classique brésilienne. Dans le cadre de récitals et d’événements culturels, j’ai collaboré avec des conteurs, des comédiens ainsi qu’avec les écrivains suisses Laure Mi Hyun Croset et André Ourednik. J’ai même enregistré des vocalises sur le dernier CD du groupe de rock genevois Garadh !

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Lors de la dernière édition du festival genevois Fureur de Lire, j’ai créé, avec l’auteure Mélanie Chappuis et le pianiste Alain Porchet, Mourir et Vivre d’Amour, une traversée opératico-littéraire des états amoureux. À Yverdon, j’ai chanté récemment dans Voyages extraordinaires, un spectacle réunissant la chanson française, le chant lyrique, le théâtre autour d’un piano-vélo steampunk pour conter les aventures d’une princesse volcanique, d’un voyou romantique et d’un inventeur illuminé. Une tournée avec ces deux spectacles est prévue dès la fin de l’été en Suisse et en France. A chaque fois que je chante, j’ai l’impression de vivre une métamorphose, une transformation ; donner sens à tout ce qui nous arrive pour continuer à aller de l’avant, telle est ma philosophie. Le conte de fée n’est pas près de s’achever car les nouveaux projets affluent...

Raconté à Elodie Olson-Coons


Nyon, quartiers d’histoire, histoires de quartier fier et bienveillant sur la quarantaine de quartiers qui s’emboitent et se chevauchent pour dessiner la ville de Nyon. De Chantemerle à ChampColin, de Changins à Colovray, tous les quartiers sont célébrés dans toute leur polyvalence et leur imprécision. Ce que l’ouvrage a de remarquable, d’ailleurs, dans la présentation de ces quartiers inégaux, c’est l’impartialité visée et le sens de générosité qui s’en dégage. Sources d’inspiration et

d’enracinement culturel, les quartiers sont définis par ceux qui y vivent. À leur tour, ils définissent la ville.

À propos Nyon, quartiers d’histoire, histoires de quartiers Editions Favre Rédigé par Rodolphe Haener Illustré par Alexis Voelin Graphisme par Damien Gallay 160 pages

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es ruines romaines aux plages, du château au chemin de fer, et de la piscine au Paléo, Nyon se découvre et invite le lecteur à la découvrir sous tous les angles. Le nouveau livre des éditions Favre, Nyon, quartiers d’histoire, histoires de quartier, présente une ville changeante, dynamique, où l’ancien et le moderne se rencontrent à chaque coin de rue. Ainsi, cet ouvrage original s’intéresse non seulement à la longue histoire de Nyon, mais aussi à la vie de ses quartiers aujourd’hui. Il met ainsi en valeur une richesse moins directement visible que celle des bâtiments et sites touristiques habituellement mis en avant : la dimension humaine des différents quartiers. Rodolphe Haener, journaliste au quotidien la Côte, se charge de la rédaction du texte, illustré par le photographe Alexis Voelin et mis en forme par le graphiste Damien Gallay. À travers un travail impressionnant sur les archives locales, enrichi d’anecdotes et de portraits, ils partagent leur vision et le savoir accumulé. En passant du bord du lac par les ruelles étroites jusqu’aux immeubles du nord, le livre offre un portrait complet de la ville. Il lie ainsi l’anecdotique à l’historique, parle de porcelaine et de politique, de tradition et de tourisme ; explore les jetées, les banlieues et les usines. En 160 pages, le livre jette un regard

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H. Cow

Par

auteur

La liturgie des blasés et autres gens peu amènes

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es Suissesses, il y a bien longtemps que j’ai fait une croix dessus. Peu probable qu’elles lisent les annonces matrimoniales du «Chasseur Français». Malgré tout, je suis tombé l’autre jour par hasard (heureux hasard ) sur le journal «Le Grand Genève Magazine»... J’ai d’abord été étonné, car depuis «Les Confessions de Jean Jacques Rousseau», rares ont été les gazettes à avoir franchi si facilement la frontière (dans ce double sens, j’entends...). C’était bon signe. Alors, je me suis précipité sur les annonces «Rencontres sérieuses et plus si affinités» dudit journal. Et là, déception, que nenni, rien, maccache ! En lieu et place, une banale rubrique des lecteurs (des râleurs ,oui !) et une rubrique «satirique» (alors que je recherche une rencontre sérieuse, moi !). J’aurais pu en rester là,mais,c’est mal me connaître ! C’est bien le Génie qui nous caractérise nous les Français, non? Nous avons tout de même inventé, que dis-je, créé les Droits de l’Homme, l’Amour courtois et la Fête de la musique..ça nous donne quand même des atouts et de l’assurance..de l’audace ! Quand on est à cheval sur la frontière, on devient facilement à cheval sur les principes n’est-ce pas? Question de loi ou de culture... de bêtise parfois. Moi, Albert. E., c’est la culture et le cheval qui me caractérisent justement. Je me suis alors souvenu d’Homère et de son Cheval de Troie .... Et voilà donc mon idée, mon coup de génie. Depuis six mois, je me cache sous un pseudo (Homère) dans la rubrique lecteur du «Grand Genève Magazine»... ni vu ,ni reconnu… et les belles Suissesses tombent dans le panneau comme les heures sur le cadran de ma franc-comtoise.. Il faut dire que je me présente à elles comme étant le nouveau conducteur du

tramway transfrontalier... ce tramway nommé «Désir»... et que cette idée (le désir) peut les transporter toute les demi- heures au sens propre comme au figuré…de la Suisse vers la France pour un sourire ..ou plus si affinités, sept jours sur sept..jusqu’au septième ciel, à la demande. Malin,non ? Albert E. alias «Homère» © Harry Jerry Cow


prenez le large Evadez-vous au cœur des magnifiques paysages lémaniques sur la plus prestigieuse flotte Belle Epoque du monde. De belles idées de sorties en famille, en amoureux ou entre amis. Et pourquoi ne pas en profiter pour partager un délicieux repas en famille, entre amis ou collègues ? Plat du jour dès CHF 20.Menu 3 plats de midi dès CHF 39.-

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Prochainement, atelier de relations presse Communiquer auprès des leaders d’opinion et des journalistes demande du temps et du professionalisme. Cet atelier pratique va vous permettre de préparer efficacement des supports concrets (communiqué de presse, dossier de presse…), une liste de journalistes et la meilleure stratégie pour les atteindre et qu’ils parlent de vous.

Contactez-nous

Sentez-vous libre de nous appeler, on adore discuter ou si vous préférez écrivez-nous, on adore recevoir du courrier. Hilda Lindenmeyer Directrice de publication Tél.: 076 374 08 92 Mél.: hilda@grandgenevemagazine.ch

Organisation

Une journée de 7 h en groupe de 8 personnes pour faciliter les échanges. Vous êtes invité à venir avec votre ordinateur. Date: 26 octobre 2015 Lieu: Rue du Rhône 14 - 1204 Genève Rem. : mois de 4 participants le cours sera annulé


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