2.2.1. Diar el Saada, Alger, Algérie Lors de mon voyage à Alger, j’ai eu la chance de découvrir les travaux de l’architecte français, Fernand Pouillon (1912-1986) et son usage spécial de la pierre, Diar Es-Saâda, Diar ElMahçoul et Climat de France. Ces trois cités sont conçues dans le contexte d’un vaste programme de d'amélioration de l'habitat de la capitale algérienne sous la direction du maire, Jacques Chevallier, élu en 1953, face à la pénurie de logement et au problème des bidonvilles qui se développent sur les hauteurs de la ville et dans lesquels sont cantonnés les Algériens. Figure 70 : Photo portrait de l'architecte français Fernand Pouillon. (Source : http://www.ctrium.com/site/images/normal/Edito-
Architecture4fad1e4f69f43.jpg) La cité Diar Es-Saâda, conçu pour héberger de hauts cadres majoritairement français, s’implante sur une haute colline algéroise et voit le jour en 1954. Cette cité est la première parmi un projet comportant 732 nouveaux logements équipés, ce premier ensemble R+16 dit à " confort normal ". Dans ce projet Pouillon, a révolutionné l’usage de la pierre massive en inventant le système de la pierre banchée et cela dans une réflexion sur comment construire vite, avec le meilleur confort et à moindre coût, dans ce projet les murs extérieurs sont de 50cm d’épaisseurs.
Post moderniste avant son temps et rationaliste constructiviste, l’architecte conçoit une forme géométrique simple qu’est le rectangle en plan et utilise un module rectangulaire, il s’agit des dimensions de la pierre massive utilisée, faisant 3m x 1m pour sa trame structurelle qu’est la base de sa composition. L’immeuble est symétriquement composé, morphologiquement épuré et élancé vers le ciel et s’orne de motifs locaux en céramique. A Diar es Saada, l’architecte a réfléchit en terme d’ambiance et a réalisé un toit-terrasse planté de palmiers, des passages urbains ornés de céramiques colorés traversant le bâtiment et a favorisé un travail minutieux sur les seuils des entrées qui sont rarement frontales. (Maïza, 2015)
"
Je ne composais pas avec des objets en comptant des immeubles, j’organise mes espaces, je travaille pour le piéton et non pour l’aviateur, je pense à celui qui regarde par la baie de sa chambre ou de son salon, je me promène dans ces espaces imaginaires et je les modifie lorsque je n’atteints pas la sensation que je souhaite. (Pouillon, 1968)
"
64