Rapport de stage professionnel d'architecture de Hassene Jeljeli

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Un grand merci à madame Alia Ben Ayed en tant que responsable pédagogique, pour sa disponibilité et son encadrement, pour le rapport de stage ainsi que pour le mémoire de fin d’étude et en tant que première enseignante d’architecture dans cette école, pour m’avoir formé sur de bonnes bases et pour m’avoir permis d’avoir confiance en moi. J’aimerais par ailleurs remercier tous ceux qui m’ont encouragé à aller vers l’avant et qui se reconnaîtront. Enfin, je tenais à remercier ma mère et mon père, pour leur soutien et leur encouragement.


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L’architecture est un sport de combat.1

Rudy Ricciotti- textuel- conversation pour demain, 2015

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’architecture est un art. Un art majeur, le plus largement partagée puisque visible, pénétrable, utilisable par tous. Un art certes, mais pas seulement, l’architecte Auguste Perret, citait : « l’architecture, c’est l’art d’organiser l’espace. C’est par la construction qu’elle s’exprime ». Manière pour lui de bien distinguer l’architecture de la construction, la conception et la création de la fabrication. Tout grand architecte est confronté à la nécessité d’être un grand technicien. De maitriser les avancées technologiques, les nouvelles techniques de mise en œuvre, les nouveaux matériaux. D’accompagner sans cesse ces évolutions, voire de les précéder. Art et technique indissociables donc. D’où la nécessité, pour un architecte, de se tenir parfaitement et constamment au courant des avancées scientifique et technologiques, de s’investir dans la recherche, d’expérimenter, de repousser les frontières. Mais détailler au microscope une architecture, s’attarder sur le « faire » de l’architecte ne nous livre rien sur son inconscient créateur, sur sa dimension artistique. C’est le perceptif plus que cognitif, la perception plus que le savoir qui déterminent l’émotion, la sensation, la compréhension. Quoi qu’il soit et quel que soit le projet, il n’y a pas de grand architecte ni de grande architecture sans un grand client. Une architecture inaboutie découle, la plupart du temps, d’un besoin ou d’un désir mal formulé, d’une commande mal passée. Et les dérives sémantiques qui ont transformé les mots client et architecte en formules maitre d’ouvrage et maitre d’œuvre n’ont rien pour rassurer. (Bure, 2009)

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Pourquoi aller jusqu’en Jordanie pour faire son stage professionnel ?

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‘est la question que beaucoup m’ont posé et que sans doute on me posera à mon retour en Tunisie. La réponse est plutôt simple, habitant pas très loin de l’école où j’ai fait mes 5 années d’études, contrairement à beaucoup de mes confrères je n’ai pas eu le privilège de vivre seul plus qu’un mois. Donc, d’une part, j’avais cette envie de vivre en autonomie pendant un moment et, d’autre part, ma passion pour l’architecture me poussait en permanence à explorer de nouveaux endroits, de voyager. De sortir de ma bulle de confort et de découvrir d’autres cultures, une nouvelle manière d’appréhender l’architecture. -

Qu’attendre d’un stage professionnel ?

C’est la question que je m’étais posé à moi-même. La réponse n’est pas très simple. Passionné par l’architecture et rêvant de devenir un vrai architecte, j’ai profité de mon statut d’architecte-stagiaire pour cibler des agences d’architecture, compétentes à l’échelle internationale dont le but est un apprentissage durable.


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’étais déterminé à faire mon stage professionnel dans deux différentes agences d’architecture, la première en Tunisie et la deuxième à l’étranger, afin, d’une part, de comprendre les enjeux et le contexte dans mon pays natal et dans lequel j’étais naturellement appelé à opérer et, d’autre part, de développer mes connaissances quant aux techniques constructives et démarches conceptuelles que l’on pourrait aborder dans une agence à l’étranger. Mes critères de choix étaient une agence de taille humaine, avec des projets stimulants et si possible plutôt jeune pour y être facilement intégré. Une fois mon portfolio prêt - ce dernier étant indispensable pour trouver un « bon » stage - j’ai donc envoyé ma candidature aux agences qui me convenaient le mieux. Et, par bonheur j’ai été accepté à Aris architects, une agence tuniso-italienne localisée à Tunis, où j’ai effectué mon premier stage de quatre mois. Ayant un penchant pour l’architecture durable intégrant la dimension sociale, j’ai toujours admiré le prix Aga Khan Architecture2 et sa sélection de projet de par le monde. J’ai donc, une fois encore, contrairement à mes amis, sélectionné 12 agences à qui j’ai envoyé des emails sur les 300 de la liste des architectes dernièrement distingués par ce prix (2014/2016). J’ai été accepté dans quatre bureaux d’architecture, tous réputés, dont deux en Iran, un en Jordanie et un au Vietnam. J’avais à faire le choix, et un peu intuitivement, en regard des réponses que j’ai reçu, j’ai senti que l’agence jordanienne me correspondait le mieux, et de plus, il ne s’appellait ni Jean, ni Renzo, ni Shigeru, il s’appelait Ammar Khammash et il faisait des merveilles dans un pays arabe géographiquement excitant, la Jordanie. C’est là que j’ai entamé mon deuxième stage.

001 : La carte géographique mondiale, montrant les deux capitales, tunisienne et jordanienne.

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Aga Khan Award est un prix crée en 1977 qui s’offre une fois tous les trois ans pour récompenser les meilleurs projets à travers le monde.


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e rapport de stage aura pour objectif de présenter le travail effectué pendant les huit mois de stage entrepris entre Tunis et Amman.

L’approche se développe en deux moments : 

Un premier chapitre concernant le stage professionnel de quatre mois, effectué dans l’agence d’architecture Khammash architects à Amman en Jordanie, depuis le 10 octobre 2016 jusqu’au 10 février 2017. Commençant par la présentation de l’organisme, puis les missions effectuées, ensuite le savoir-faire acquis au cours de cette période.

Un deuxième chapitre relatif au stage professionnel de quatre mois, effectué dans l’agence d’architecture Aris architects à Tunis en Tunisie, depuis le 10 mai 2016 jusqu’au 10 septembre2016. Commençant par la présentation de l’organisme, puis les missions effectués, ensuite le savoir-faire acquis au cours de cette période. En annexes je présentais d’autres projets sur lesquels j’ai travaillé dans les deux agences.


002 : Photo du projet de l’académie royale pour la conservation de la nature, conçu par l’architecte Ammar Khammadh (Aga Khan 2016)


1. PrĂŠsentation 2. Mes missions 3. Conclusion


1. Présentation

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1.1.L’équipe

’équipe Khammash architects est composée actuellement de 5 jeunes architectes travaillant à temps plein, tous d’origine palestinienne. C’est une équipe pluridisciplinaire, dont les membres, en plus d’être architectes avaient différentes spécialités, ce qui permettait d’entreprendre de nombreux projets. 

Ammar Khammash est le fondateur de Khammash Architects, qu’il a fondé dans les années 80. Il est diplômé en architecture de l 'Université du sudouest de la Louisiane aux Etats-Unis depuis 1986 et a étudié l’ethnoarchéologie à l 'Institut d’archéologie et d’anthropologie de l’Université Yarmuk à Irbid en Jordanie en 1987 et 1988. Il a enseigné l’architecture à Colombia University à New York aux EtatsUnis et il a même conçu graphiquement les billets d’argent de la Jordanie. Dans l’agence, il s’occupe principalement de la direction artistique des projets. Il se charge d’imaginer les concepts et de réaliser des esquisses en collaboration avec les autres membres de l’équipe. Il est aussi chargé, grâce à son carnet d’adresses, de chercher les projets. Toujours en évolution et de plus en plus intéressants.

Oussama Odeh est un architecte senior, jeune père, ayant effectué ses études d’architecture en Russie, il est l’un des gros piliers de l’agence, il s’occupe principalement de la dimension technique du projet. Il est en relation étroite avec les bureaux d’études et se charge des détails techniques.

Yasmin Al Jafari est une architecte senior, travaille dans l’agence depuis 5 ans, elle est, grâce à sa polyvalence et son efficacité, la préférée de l’architecte Ammar. Elle travaille principalement sur l’architecture d’intérieur et sur le paysagisme.

Shatha Alhaj et Randa Moujahed, toutes les deux fraichement diplômées de l’université allemande d’architecture d’Amman, elles ont effectué leur master à Cologne en Allemagne et leur stage professionnel en Europe. Elles sont polyvalentes et autonomes. Elles peuvent travailler sur de nombreuses phases d’un projet d’architecture. Shatha, quant à elle, est indispensable du fait de sa petite expérience et de sa précision de la partie administrative de l’agence (toujours en collaboration avec les autres membres).


003 : Photo illustrant la façade de l’agence d’architecture Khammash Architects.

1.2.L’agence -

Le bâtiment

Khammash architects occupe son local actuel depuis seulement 1 an. Il se trouve à Abdoun Circle dans la capitale, un quartier d’affaires, les berges du lac de la Jordanie, d’ailleurs là où se trouve l’ambassade tunisienne. Le bâtiment est rénové et réaménagé par l’agence, il se compose de 3 nivaux : Le rez-de-chaussée comporte un espace ouvert contenant le bureau de l’architecte-fondateur de l’agence Ammar Khammash, un grand salon, son coin piano donnant sur un jardin/piscine par le biais d’une grande baie vitrée. Le premier étage, là où je me trouvais, comporte un espace ouvert contenant les bureaux des architectes, celui de la secrétaire, une imprimerie, un espace maquette, un coin kitchenette, un coin réunion, là où on recevait les clients, les entrepreneurs et les ingénieurs et deux terrasses, avec une vue pittoresque sur Amman. Le deuxième étage est un grand appartement, utilisé occasionnellement en cas de charrette. L’espace ouvert offre un cadre de travail convivial, chaleureux et qui favorise les échanges et l’entraide. Cette sensation est accentuée chaque midi autour de la table du déjeuner, des moments uniques de partage et de vivre ensemble.

004 : Plan schématique représentant le bureau où je me trouvais pendant mon stage.


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L’esprit

Khammash Architects, revendique particulièrement le rôle de l'architecture au-delà de l'objet conçu mais dans son impact sur la société, son rapport à son contexte et à son écosystème. La méthodologie et le champ d'application englobent aussi d’autres domaines tels que l'histoire, la géologie, l'archéologie et l'écologie, et vise une meilleure lecture du paysage et une compréhension plus profonde de son nature et de sa complexité. Khammash Architects est une agence d’architecture qui a vu le jour dans les années 1980. Les premiers projets effectués étaient la restauration et la reconstruction des sites historiques dans différents pays, tels que la Jordanie, Oman, la Palestine, l’Égypte, et la Syrie. Allant de la planification globale et de la conception urbaine au tourisme durable et à la conception des destinations, les projets comprennent les hôtels et les lodges, les restaurants, les musées et les centres d'interprétation, les bâtiments institutionnels et éducatifs, les projets résidentiels et la décoration intérieure. Pour résumer, la méthodologie de l’agence consiste en la compréhension de l'écosystème du projet et de l’impact de l'intervention humaine sur la nature ou sur son contexte immédiat, et essaye constamment de manœuvrer selon ce que le site suggère, bref, elle vise une cohérence entre l'humain et son environnement naturel. En Jordanie, comme dans beaucoup de pays musulmans, les jours ouvrables vont du dimanche au jeudi. À l’agence chacun venait quand il voulait le matin. Pour l’architecte Ammar Khammash seul le résultat compte, tout le reste est secondaire.


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Quelques projets

005 : Photo mettant en valeur le projet de l’académie royale dans son environnement

2.3.1. L’académie royale pour la conservation de la nature (Prix Aga Khan 2016) Le projet vient cicatriser une blessure laissée par une ancienne carrière d’extraction de pierre abandonnée dans le paysage. Ce dernier rend hommage à cette carrière en utilisant un matériau local, autrefois extrait qui est la pierre naturelle. Dans ce projet, par soucis de l’environnement, l’architecte a laissé le terrain tel qu’il et a utilisé au contraire sa forme et ce qu’elle peut donner comme qualité spatiale. Le bâtiment fonctionne comme une académie environnementale qui présente des programmes éducatifs orientés vers la nature, et, elle abrite un restaurant haut de gamme et une boutique d'artisanat finançant le programme académique du projet. «Ayant effectué mon projet de mémoire de fin d’étude en mars 2016 sur un centre de formation en techniques de construction en pierre à Kesra, Siliana. C’est ce projet qui m’a le plus attiré à faire mon stage professionnel au sein de l’agence d’architecture Khammash Architects.»

007 : Photo mettant en valeur le porte-à-faux

006 : Photo mettant en valeur la passerelle

008 : Photo mettant en valeur l’aspect monolithique


- Autres


2. Mes missions Durant mon stage de quatre mois, de nombreuses missions ont pu m’être assignées. Il s’agissait de projets de différentes envergures, allant du projet d’architecture, aux recherches de concept, jusqu’à la photographie. Avant mon arrivée, les architectes connaissaient déjà à peu près mes compétences. Puisque qu’ils m’ont accepté en tant que stagiaire en regard de mon portfolio et mon curriculum vitae. Le premier jour de mon arrivée, l’architecte Ammar Khammash m’a attribué un projet fraichement arrivé celui de l’extension/revitalisation du centre de visiteur du site historique de Wadi Rum. Dans ce projet j’ai pu développer librement, en collaboration avec lui le concept, le mettre blanc sur noir, ensuite noir sur blanc, faire une présentation en arabe littéraire devant tout un comité royal. Ce projet fut suivi d’un deuxième, celui de la conception de bungalows prototypes à Yarmouk, une région frontalière avec la Syrie. J’ai aussi eu la chance de travailler sur un autre projet, celui du centre de visiteur de Wadi Hidane, ce qui m’a permis de suivre le chantier et de voir de plus près certains détails uniques en leur genre.

Explication en annexes (pages 86-87)


013 : Photo prise lors de ma deuxième visite à Wadi Rum, en Jordanie

2.1.Wadi Rum Extension 2.1.1. Contexte Ce projet d’extension/revitalisation du centre de visiteurs de Wadi Rum, s’inscrit dans le cadre du Programme des Nations Unies pour le Développement (UNDP), le maitre d’ouvrage est la société royale pour la conservation de la nature de la Jordanie (RSCN). Le budget estimé pour cette construction est de 850 000 dinars tunisiens. C’est le principal projet que j’ai eu à aborder dans mon stage. Il s’agissait d’un projet jordanien de grande envergure, entre le concept et l’APS, j’ai bien abordé une multitude de facettes qui composent un projet créatif. Wadi Rum : Situé au sud de la Jordanie. Ce village présente un paysage désertique comportant des arches naturelles, des falaises et des grottes, Il a été inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 2011 en tant que bien mixte naturel et culturel. En fait il s'agit d'une vallée (oued) creusée par l'érosion d'un cours d'eau dans les rochers de grès et de granit. Wadi Rum est le site où s'est déroulé le film Lawrence d’Arabie3 ou encore Seul sur Mars4. Il présente l'un des plus importants sites touristique de la Jordanie, c’est là où archéologues, randonneurs, escaladeurs amoureux de sensation forte en 4x4 ou simples touristes se précipitent. Bref par analogie à la Tunisie, Wadi Rum est l’équivalent d’Ong Jemal, où s'est déroulé le film Star Wars, mais en beaucoup mieux mis en valeur. Contrairement à ce que j’ai pu constater en Tunisie, en Jordanie, pour chaque monument ou site historique, trace archéologique ou même réserve naturelle, on trouve un centre de visiteurs. C’est une sorte de porte par laquelle chaque visiteur accède au site patrimonial. Et c’est là où l’architecte intervient pour valoriser le site et pour augmenter les bénéfices de l’Etat Généralement le centre de visiteurs comporte le programme suivant : espace d’accueil, billetterie, administration, poste de police touristique, des points de commerce/souvenirs, un restaurant et / ou cafeteria et une salle d'interprétation et un musée s’il le faut. 3

Lawrence d’Arabie (Lawrence of Arabia) est un film d'aventure historique britannique réalisé par David Lean, sorti en 1962. Il est inspiré de la vie de Thomas Edward Lawrence. 4

Seul sur Mars (The Martian) est un film de science-fiction américain réalisé par Ridley Scott, sorti en 2015.


014 : Photo illustrant l’état actuel du bâtiment à revitaliser

2.1.2. Vivre le site Suite à une première visite du site en question, j’ai pu, en tant que simple visiteur, révéler la plus grande faille de l’architecture du centre de visiteur. Une fois arrivé, par bus ou en voiture, le visiteur excité de voir l'époustouflante vue des majestueuses montagnes de Wadi Rum, généralement pré-visualisé au préalable sur internet, est déçu. Le bâtiment est, en effet, introverti et tourne le dos à tout ce qui est autour. Le visiteur se sent alors emprisonné et ne pense qu'à s’évader. C’est un sentiment partagé par tous mes collègues. Le deuxième point est que le bâtiment actuel échoue dans ses fonctions les plus importantes. : La réception est sous-dimensionnée et difficile à trouver. L’espace d'interprétation est isolé et déconnecté de l’ensemble du bâtiment et le restaurant est abandonné. A partir de ces constatations flagrantes, on s’est mis d’accord avec mes collègues pour concevoir un parcours guidant le visiteur de la réception / interprétation, de préférence comme un espace continu qui est visuellement relié à une zone de rafraîchissement et à la billetterie, avec une administration connectée à la réception. Nous avons envisagé le moyen stratégique de résoudre les problèmes actuels et d'intervenir de manière chirurgicale afin de créer une entrée appropriée au site mettant en valeur Wadi Rum à travers une œuvre architecturale. Il s’agissait de hiérarchiser une circulation claire, en fournissant un espace d'accueil / interprétation spacieux, adéquat à de bonnes saisons touristiques, annexé au restaurant, tous ouverts sur la vue.

015 : Illustration du concept de l’ouverture sur la vue du centre de visiteur de Wadi Rum.


016 : Image de synthèse illustrant la transformation proposée sur le bâtiment existant.

2.1.3. Concept A notre retour à Amman, on a réuni nos idées, dans un cadre de Brainstorming avec Ammar5, j’ai parlé d’une opération chirurgicale, il a insisté sur le cadrage de la vue depuis l’entrée. J’ai donc modélisé un cadre cinématographique, empruntant les proportions d’une image utilisée dans le cinéma qui vient remplacer un espace de stockage très rarement utilisé, et offrant une vue sur magnifique couloir de montagne de Wadi Rum, comme un film en temps réel et en haute résolution. Cette proposition a plu à l’unanimité à toute l’équipe. Shatha l’a par la suite maquillée sur Photoshop. À la demande de Ammar j’ai par la suite développé le concept afin de rendre un dossier APS aux maitres de l’ouvrage. J’ai insisté pour que, à part le fait que ce cadre cinématographique soit une zone ombragée, par laquelle le visiteur accède à l’accueil / interprétation intérieur, pour que ce dernier soit lui aussi une partie du centre d’interprétation et offre un espace de contemplation de la vue en position assise par le biais de gradins intégrés.

017 : Coupe traversant le cadre cinématographique conçu.

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Ammar Khammash : exige qu’on l’appelle par son nom et non par Monsieur ou l’architecte ou Si….


2.1.4. Le programme Pour récapituler, donc, le projet consiste à garder les éléments structurels du bâtiment existant tout en intervenant, avec un minimum d’impact, afin de théâtraliser l’arrivée du visiteur en le guidant depuis le grand cadre jusqu’au restaurant sans avoir recours à des flèches. Avec l’expertise d’Ammar dans le domaine des centres de visiteurs, et selon l’étude des potentialités du plan existant, on s’est mis d’accord sur ce programme fonctionnel :   

Réception / Interprétation comme un espace (300 m2) Zone de ravitaillement / cafétéria (200 m2) Espace extérieur ombragé relié à la réception / interprétation et éventuellement à la zone de rafraîchissement (130 m2)

Cette intervention consiste à relocaliser l'emplacement actuel de l'hébergement des employés dans un lieu éloigné du mouvement des visiteurs, éventuellement dans la salle d'interprétation actuelle, et de couvrir certaines cours très peu utilisées, afin d’avoir un plan ouvert englobant réception, interprétation et restaurant.

018 : Diagramme montrant la circulation depuis l’entrée ainsi que la superficie de chaque espace du projet


Pour obtenir les plans du centre de visiteurs de Wadi Rum, il nous a fallu adresser une demande auprès de l’architecte initial du projet. Une fois les plans obtenus, j’ai pu concevoir les lignes directrices du projet. Au début je me suis surtout focalisé sur le cadre cinématographique, ses fonctions, sa conception et son intégration dans le bâtiment existant. Ensuite, en collaboration avec l’équipe, on a identifié les points structurels du bâtiment afin de les garder et de voir leurs potentialités dans le nouveau plan à élaborer.

019 : Plan du centre de visiteur de Wadi Rum, avant notre intervention architecturale.

020 : Plan du centre de visiteur de Wadi Rum, modifié selon les nouvelles exigences


2.1.5. Les présentations Après deux réunions avec le maitre d’ouvrage délégué, on lui a fait part de nos intentions et de nos idées. Confiant et apaisé, il nous a invités à une première réunion officielle, au centre de visiteur de Wadi Rum, afin de présenter le projet devant tout un comité composé de directeurs du centre de visiteur, et les convaincre de la nécessité de notre intervention. Suite à cette invitation officielle, je me suis rendu sur place avec deux de mes collègues architecte -Randa et Shatha-. Armés de notre exposé en diaporama, nous avons chacun notre tour présenter notre conception de l’extension du centre. À l’issue de cette réunion nous avons pu nous avons convenu de répartir le projet en plusieurs phases d’exécution pour ne pas interrompre son fonctionnement, compte tenu du budget et par ordre de priorité. Le plus urgent était l'opération chirurgicale consistant à remplacer un dépôt inutilisable en un cadre cinématographique/architectural cadrant la vue et perceptible depuis l’entrée. La deuxième invitation officielle a été lancée par les financeurs du projet, l’UNDP. Nous nous sommes rendus, cette fois, au siège de l’organisation des Nations Unies (UN) à Amman et avons pu convaincre les bailleurs de fonds de l’urgence de notre intervention, à travers des images de synthèse, des éléments graphiques et un discours en anglais préparé minutieusement au préalable compte tenu de la présence d’architectes et d’ingénieurs de l’UN-Habitat anglophones. Car parmi les membres du comité présents.

021 : Photo prise lors de notre première présentation officielle au centre de visiteur de Wadi Rum.

022 : Photo prise lors de notre deuxième présentation officielle au siège des Nations Unies.


2.1.6. Finalisation du dossier Avant de commencer à diviser le projet en phases d’exécution, Ammar Khammash, a insisté pour qu’on finalise la conception de tout le projet, ensuite le répartir en phase et non le contraire. Il s’agit donc d’une vision d’ensemble du projet à aménager qui met l’accent sur les différents espaces relocalisés ou agrandis, répertorie les toitures existantes et celles à construire et les murs existants et ceux à construire.

023 : Plan mettant en valeur les différents espaces de l’extension du centre de visiteur de Wadi Rum

024 : Plan mettant en valeur les toitures existantes et à construire du centre de visiteur de Wadi Rum


025 : Plan mettant en valeur les murs existants et à construire du projet du centre de visiteur de Wadi Rum

2.1.7. Synthèse Le travail sur l’extension/rénovation du centre de visiteur de Wadi Rum fut très enrichissant, à plus d’un titre, pour ma formation en tant qu’architecte. Tout d’abord, au niveau du processus de la conception architecturale, j’ai pris conscience de l’importance de « vivre » le site d’intervention avant de prendre une quelconque décision. J’ai, en effet, pu ainsi expérimenter un contre-exemple réel celui du centre de visiteur existant. Un échec architectural dû à l’absence de prise en considération de l’environnement alentour. J’ai pu dans ce projet analyser les défaillances du bâtiment existant, faire un diagnostic à partir duquel j’ai pu développer le concept en étroite collaboration avec l’équipe, visant à apporter des solutions. N’ayant pas de programme imposé par le maitre d’ouvrage, le défi a été justement de l’inventer le et de le dépasser en lui apportant une âme. Au niveau relationnel, j’ai appris à m’adapter à des situations inhabituelles, à sortir de ma zone de confort et à exprimer mes idées dans une langue qui ne m’était pas familière, l’anglais en l’occurrence. Cette expérience m’a également appris à être plus exigeant sur plusieurs points non seulement en termes d’évaluation des priorités architecturales mais aussi en termes de mise en œuvre d’outils de représentation et de communication. Ces outils constituent le langage, partagé par l’ensemble des architectes mais, également, par les acteurs du projet, leur enjeu est de rendre compte, au mieux, de la façon la plus lisible possible, de la solution architecturale, de son originalité et de ses potentialités.


026 : Image de synthèse illustrant une image de synthèse du centre de visiteur de Wadi Hidane.

2.2. Wadi Hidane : Le projet Arrivé après le lancement du chantier, j’ai eu la chance d’assister aux travaux de ce projet unique en son genre, d’apporter mon aide et d’apprendre depuis la source. Perché au-dessus d’une colline, ce projet consiste en un centre de visiteurs et un pont pour Wadi Hidane un village, à Madaba au sud de la capitale jordanienne. Bénéficiant d’un paysage montagneux pittoresque, et de quelques chutes d’eau naturelle, ce site est un lieu incontournable pour les randonneurs et les escaladeurs locaux et étrangers. Répondant à un programme demandé par la RSCN et n’ayant pas de contraintes réglementaires, l’architecte a pu s’exprimer librement à travers cette œuvre architecturale si riche en détails.

027 : Image de synthèse illustrant une image de synthèse du centre de visiteur de Wadi Hidane.


2.2.1. Wadi Hidane : Le centre de visiteur Comme tous les centres de visiteur précédemment cités, ce centre offre le confort minimum nécessaire aux visiteurs et participe par le biais de son architecture au développement de la région en attirant les visiteurs à venir découvrir le centre, une porte par laquelle ils passent pour continuer le voyage vers le site naturel. Le projet se présente en un volume perché sur une colline, profitant d’une vue époustouflante sur les montagnes. L’architecte a imaginé un objet architectural découvert par le biais d’une fouille archéologique venant s’imposer sur cette colline. Le projet se divise sur deux niveaux, un sous-sol, englobant un espace technique nécessaire à son fonctionnement dans un site isolé, et un rez-de-chaussée, englobant une administration, un espace d’accueil, un espace d’information et d’interprétation, une cuisine et un grand restaurant extensible vers une grande terrasse sortant en porte à faux. Le budget estimé pour cette construction est de 350 000 dinars jordaniens l’équivalent de 1 200 000 dinars tunisiens.

04 : Plan illustrant le programme du centre de visiteur de Wadi Hidane.


029 : Image de synthèse illustrant l’insertion du centre de visiteur de Wadi Hidane dans le site

Visites du chantier

Au cours de mon stage professionnel dans cette agence, j’ai eu l’opportunité de piloter en partie le chantier du centre de visiteur de Wadi Hidane et d’assister aux réunions de chantier. Lors de mes visites de chantier, je me suis focalisé sur deux actions que j’ai trouvé les plus intéressants pour ma formation d’architecte. La première consiste en l’assistance à la réception des ferraillages de la terrasse qui présente un porte-à-faux de 10m70, la deuxième est l’exécution de la façade principale du projet présentant une forme organique complexe nécessitant une expérimentation d’un procédé d’exécution unique.

030 : Coupe de la paroi expérimentale du projet du centre de visiteur de Wadi Hidane.

031 : Photo du porte-à-faux du projet du centre de visiteur de Wadi Hidane.


032 : Image de synthèse illustrant une vue en perspective du centre de visiteur de Wadi Hidane.

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Détail 1 : Le selfy point

Cette plateforme architecturale présente l’élément fort et la partie la plus sensible du projet, un porte-à-faux de 10m70 à géométrie variable, atteignant 10 cm d’épaisseur en bout. Ma contribution fut à ce stade la réception des ferraillages, ce qui a demandé une attention soutenue vis-à-vis du coffrage, sa solidité, son étanchéité et sa propreté

033 : Plan détaillé et avec les cotations du selfy-point du projet du centre de visiteur de Wadi Hidane.


A travers cette planche délivrée dans le dossier d’exécution à l’entrepreneur par notre agence, je tente de mettre en lumière la complexité de la géométrie de ce détail architectural.

034 : Planche comportant des coupes détaillées rendue dans le dossier d’exécution du centre de Wadi Hidane.


Lors de deux visites du chantier consécutives, cet exercice a consisté en la vérification, avant le coulage du béton, de l’état du coffrage. Ce dernier devait être suffisamment rigide et résistant. On a du exiger un surétayage du coffrage à l’entrepreneur qui, après négociation, a fini par accepter. J’ai donc vérifié l’état du coffrage, son étanchéité, son scellement et exigé qu’il soit imbibé d’eau avant le coulage du béton. J’ai également vérifié le bon emplacement, selon le plan d’architecture, des réservations ainsi que le bon positionnement des calles afin d’assurer l’enrobage des aciers. Pour ce détail architectonique l’architecte a même exigé le jour du coulage du béton correspondant à une bonne température météorologique. Après ces visites de chantier où j’ai assisté à une réunion avec l’architecte, le maitre d’ouvrage et les différents intervenants, j’ai été redevable de rédiger le P.V de chantier et noter les modifications qui ont été portées sur les chantiers.

035 : Quatre photos prises lors du chantier du centre de visiteur de Wadi Hidane.


036 : Image de synthèse illustrant une image de synthèse du centre de visiteur de Wadi Hidane.

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Détail 2 : La paroi expérimentale Etant la partie qui m’a le plus attirée dans ce projet, pendant les trajets effectués en tête-à-tête avec Ammar Khammash de l’agence jusqu’au site, j’ai eu le droit à une explication complète du processus de naissance de l’idée qui l’a amené à réaliser cette paroi unique en son genre. Avant d’atteindre le site en question d’une dizaine de kilomètres, après de longues discussions sur le rôle de l’architecte dans la revitalisation des techniques ancestrales telles que le pisé et la pierre sèche, j’ai été secoué par l’arrêt brusque de la voiture, Ammar, esquissant un sourire timide, m’a alors demandé de descendre et de le suivre pour me montrer le détail/moteur de son inspiration pour cette paroi/façade. Il s’agit alors d’un poteau de signalisation arraché par la force du vent dénudant l’empreinte /texture de la terre sur le béton de sa base « structurelle ». L’effet souhaité dès l’arrivée dans le centre de formation est de faire en sorte que le projet se présente comme un objet archéologique, délicatement posé dans le paysage, découvert lors d’une fouille. A cet effet l’architecte a conçu une façade organique composée par une succession de volumes de différentes dimensions ayant une apparence de terre. Il s’agit donc d’un mur monolithe en béton exécuté grâce à une succession de coffrages et où le béton, mélangé avec de la pierre, est simplement tassé manuellement. Afin d’atteindre l’effet voulu, l’architecte a eu l’ingéniosité d’étaler une épaisseur variant de 1 jusqu’à 10 cm d’argile locale sur les parois intérieures du bois du coffrage avant le coulage du béton.


Détail d’exécution

Il s’agit d’habiller un voile en béton (préparé au préalable) de bas en haut d’une succession de couche de béton de site. Donc de commencer à bancher un coffret en bois bien étanche, de lui appliquer de l’intérieur une couche d’argile allant de 1 jusqu’à 10cm d’épaisseur, couler du béton mélangé à de grosses pierres pour gagner en quantité du mélange, laisser le temps de prise et ensuite le décoffrer. Puis le deuxième volume se superpose sur le premier en utilisant le même principe et ainsi de suite.

037 : Coupes sur le détail d’exécution du mur expérimental du centre de formation de Wadi Hidane.


Etapes

Apres la mise en place du coffrage et la vérification de sa solidité viennent les étapes suivantes : -

Préparation du support

Les ouvrier mélangent de la terre argileuse trouvée sur place avec de l’eau et la font étaler selon la forme conçue sur le plan sur la paroi intérieur du bois de coffrage. -

Préparation du béton de site

La deuxième étape consiste à mélanger le ciment, l’eau et une terre sableuse trouvée à proximité ayant une granulométrie comparable à celle du sable industrialisé et des granulats de différentes tailles (10/20/30/40). -

038 : Photo illustrant l’application de la terre argileuse locale à l’intérieur du bois de coffrage

Coulage du béton de site

La troisième étape consiste à couler le béton de site, et lui rajouter des pierres de tailles différentes afin de gagner en quantité de mélange.

039 : Photo illustrant le mélange du béton de site

040 : Photo illustrant la pose de grosses pierres à l’intérieur du béton de site coulé dans le coffrage.


Retour critique

Après un certain recul je me suis rendu compte qu’on aurait dû remplacer les grosses pierres ajoutées au béton du site coulé, par un matériau moins lourd, afin d’alléger la proie et de consommer moins de béton comme voulait l’entrepreneur, je pense au polystyrène par exemple ou les billes d’argiles expansées. Apres une recherche personnelle détaillée, j’ai appris aussi que le ciment blanc peut remplacer le ciment gris, dans le mélange du béton de site pour atteindre un effet plus naturel.

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041 : Photos prises par l’auteur en janvier 2017, illustrant la paroi expérimentale de la façade principales du centre de visiteur de Wadi Hidane.


Synthèse

Le maitre d’ouvrage de ce projet a désigné un entrepreneur habitant au village de Wadi Hidane à quelques kilomètres de notre site d’intervention. Une fois que l’agence lui a délivré le dossier d’exécution, ce dernier, par peur de l’échec, a refusé son travail. Jusqu’à ce qu’une lettre d’encouragement de la part du maitre de l’ouvrage et un entretien avec l’ingénieur de structure lui ont fait changer d’avis. En effet, j’ai eu la chance de piloter en partie le chantier de ce projet et suivre de plus près certains détails qui ont posé un défi structurel tant à l’architecte qu’à l’ingénieur de structure lui-même. Dans ce projet j’ai pu aussi vivre une autre dimension du rôle de l’architecte, celle de devancer les procédés de construction et d’expérimenter sa propre logique, sur la façade principale du projet.


042 : Image de synthèse illustrant le pont de Wadi Hidane.

2.2.2. Wadi Hidane : le pont Comme cité précédemment le projet consiste en un centre de visiteurs et un pont, ce dernier est à quelques kilomètres du premier. Et il est d’une portée de 40 m, reliant deux rives séparées par une rivière. L’architecte a voulu concevoir un pont en pierre locale, donnant un aspect de pérennité, comme si ce dernier a toujours existé. Cet ouvrage empreinte la technique de la pierre banchée, il est constitué d’un arc en pierre sur lequel on procède au coulage du béton au-dessus. Dans ce projet je n’ai pu assister qu’aux travaux de coffrage de l’arche porteuse du pont, qui se sont avérés plus complexes qu’on avait imaginé à cause d’un facteur naturel très important : les intempéries.

043 : Coupe longitudinal sur le pont de Wadi Hidane.

044 : Plan du pont de Wadi Hidane.


Détails

Il s’agit d’un pont en arche, où la rivière est franchie en une seule fois par une seule voute, qui associe la compression à la flexion. Ce pont vient s’appuyer, d’un côté, sur une colline rocheuse grâce à un système d’ancrage de fer rond pénétrant 20cm et se pose sur un pilier de l’autre. L’architecte a voulu qu’il y’ait une dualité pierre / béton, lourdeur/légèreté d’où le design pointu du tablier.

045 : Détails : coupes montrant la forme complexe du pont de Wadi Hidane.


La catastrophe

Lors de mes nombreuses visites sur le site de cet ouvrage en construction j’ai pu assister à la pose du coffrage –une structure porteuse et démontable, sur lequel les pierres ensuite le béton vont s’appuyer. Une opération qui s’est avérée complexe lors d’une tempête, le niveau d’eau est monté de deux mètres et a tout emporté avec lui. Cet échec nous a fait réfléchir sur le design même de la structure du coffrage, afin de laisser passer l’eau sans qu’il touche aux banches.

046 : Photo présentant l’état de la structure du coffrage de Wadi Hidane avant sa chute.

047 : Photo présentant l’état de la structure du coffrage de Wadi Hidane avant sa chute.


La solution

La solution adoptée est de créer un arc dans la structure du coffrage en bois, l’unité est la dimension d’un madrier. Donc un arc laissant le passage de l’eau de la rivière et un autre plus grand sur lequel vont se poser la pierre de la voute et ensuite le béton armé. Dans cette étape j’ai eu de la chance d’assister l’ingénieur de structure -recruté dans l’agence-dans son travail. Ce dernier nous a permis grâce aux calculs de réaliser une maquette à l’échelle 1/20eme du tronçon de l’arc de la structure du coffrage en bois et de la livrer avec les plans et les coupes à l’entrepreneur et au coffreur.

048 : Photo montrant la maquette effectuée au sein de l’agence afin de modéliser la section traversant la rivière de la structure du coffrage.

049 : Coupe donnée à l’entrepreneur, comportant la séction au dessus de la riviere.


Synthèse

Le travail sur le projet du pont de Wadi Hidane fut très instructif. Tout d’abord, ce projet m’a permis de vivre le rôle de l’architecte dans sa fonction de chef d’orchestre et de proposer même une solution structurelle au coffrage. Ayant pris en charge le projet en cours de la phase d’exécution, j’ai dû m’adapter très rapidement pour pouvoir être efficace dans ma collaboration avec les ingénieurs et l’entrepreneur. Ça m’a également permis d’enrichir mon vocabulaire architectural et technique. La deuxième phase, tout aussi instructive, m’a permis d’assister à des réunions de chantier et à me rendre compte de la complexité du métier d’architecte. En effet, l’architecte se doit de vérifier la bonne exécution des travaux, de coordonner entre les différents intervenants, de trouver des solutions aux problèmes qui surviennent et de diriger les réunions et visites de chantier. J’ai aussi appris l’importance de garder une attitude positive et de savoir gérer les imprévus pour un architecte. Cela, que ce soit en termes de manque de temps ou de problèmes qui surviennent au cours du projet.


050 : Image de synthèse illustrant la proposition finale des prototypes dans leur contexte naturel.

2.3. Yarmouk : Les bungalows Il s’agit de concevoir une proposition d’un prototype de bungalow, venant suggérer une deuxième vision de celle d’un autre architecte. Le projet consiste en la conception d’un Eco lodge, se composant de 18 bungalows, un espace d’accueil et d’interprétation, une aire de barbecue, un parking et une chambre de gardien. Il s’agit d’un travail non rémunéré et rapide pour l’agence, le délai est de deux semaines. Ammar m’a alors attribué le projet, pour proposer rapidement un prototype de bungalow pour un seul couple, composé d’un salon, une cuisine, une salle d’eau et une chambre sans en exiger la superficie. 2.3.1. Ma proposition Ayant eu la chance de visiter le site de l’intervention dans un cadre touristique avant quelques semaines de la commande, mon premier choix fut de proposer un concept celui d’ouvrir tout le bungalow sur la vue. Ayant une adoration particulière pour le minimalisme de Ricciotti et pour le rationalisme de Shigeru Ban, j’ai alors conçu un bungalow où les espaces sont ouverts et reliés par un seul élément-meuble qui consiste en la cuisine, l’espace de rangement et le dressing. Le bungalow est surélevé sur de grands dés en pierre locale, la structure est en béton armé brut de décoffrage et les murs sont en bois local.


051 : Plan projetant une première proposition d’un prototype de bungalow

052 : Image de synthèse illustrant la conception du prototype du bungalow dans leur contexte naturel


2.3.2. L’esquisse de Ammar Khammash Après une lecture complète de ma proposition, tout en me félicitant avec un sourire, Ammar, gribouillant sur sa tablette électronique, a infléchi ma solution en proposant d’éclater la boite, « Tu gardes ton concept mais dans ce cas particulier je sais ce qu’ils veulent il faut changer de forme» souligne-t-il.

053 : Esquisse-minute gribouillée par Ammar Khammash

Après une demi-heure j’ai reçu un message contenant l’esquisse proposée par Ammar, têtu comme je suis, j’ai pris en considération son esquisse et j’ai essayé à mon tour d’y apporter ma touche pour l’améliorer encore.

054 : Plan projetant la 1eme proposition de bungalow, choisit

055 : Plan projetant la 2eme proposition de bungalow choisit


056 : Image de synthèse illustrant le prototype avec les matériaux choisis et dans son milieu naturel

2.3.3. Synthèse Etant habitué à la conception de projets pour l’école, je me suis retrouvé à concevoir un projet qui se doit d’être réalisable dans les limites d’un budget. Cette expérience m’a également appris à être plus exigeant sur plusieurs détails de l’ordre de l’architecture mais aussi de la présentation. En effet, les planches présentées doivent d’être à la hauteur de l’agence d’architecture et s’expriment à sa place. 3.

Conclusion Ayant fait mon projet de mémoire de fin d’étude sur un centre de formation en techniques de construction en pierre, j’ai voulu que mon expérience dans cette agence soit une passerelle entre la théorie et la pratique. La première chose que j’ai apprise dans cette agence, est l’ordre et la rigueur. C’est un moyen efficace pour gagner du temps et de l’énergie. La deuxième chose est qu’il faut aller jusqu’au bout de ses idées et ne pas abandonner. Tout est possible. J’ai dû relever des défis pour défendre mes idées comme celui de m’exprimer en langue étrangère, et développer ma capacité à m’adapter. Dans cette agence j’ai pu aborder d’autres procédés de construction et de voir de plus près certains détails, ce qui m’a confirmé l’idée qu’un architecte se doit d’être à jour des avancées scientifiques. Ce qui est accessible de nos jours par le biais de l’internet. À une échelle macroscopique, j’ai vécu aussi l’importance du rôle de l’architecte dans la revitalisation des sites historiques dans la perspective du développement de tout un pays.


1. PrĂŠsentation 2. Mes missions 3. Conclusion


1. Présentation 1.1.L’équipe L’équipe Aris architects est composée actuellement de 3 jeunes architectes travaillant à temps plein et par correspondance, dans deux différents bureaux, le premier à Milan, en Italie et le deuxième à Tunis, en Tunisie. C’est une équipe pluridisciplinaire, dont les membres, en plus d’être architectes avaient différentes spécialités, ce qui permettait d’entreprendre de nombreux projets. 

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Hani Chaouch est le co-fondateur d’Aris Architects. Il a étudié à la faculté d’architecture de Venise. Durant ses études, il s’est approfondi dans des thématiques d’architecture comme son rapport avec le territoire et l’environnement. En 2010 il a participé au projet de ”Venise ville olympique”, pour promouvoir la candidature de la ville Venise aux jeux olympiques de 2020. Durant sa carrière d’architecte, il a eu la possibilité de travailler sur les deux côtes de la méditerrané dans des projets de habitation et de hospitalité ; il a participé dans le cabinet d’architecture Fabris&Barbuio au développement de la phase exécutive d’un hôtel Mariott à Constantine, une ville à l’est de l’Algérie. Francesca Zalla, architecte italienne, est née à Clés. Elle a étudié l’architecture à l’université de Venise et à la Tongji University de Shanghai en obtenant un master de spécialité en architecture. Durant son parcours universitaire, deux de ses projets d’architecture ont été exposés en 2008 à la biennale d’architecture de Venise et dans cette même année elle a remporté le concours international à la faculté d’ingénierie civile de Shanghai où son projet a obtenu le prix de ”Outstanding and Innovation Prize”. Durant sa carrière, elle a participé au projet du nouveau palais de cinéma de Venise à l’atelier Saico d’architecture ; Elle a travaillé aussi à Singapour pour DPArchitects où elle a suivi le développement des phases définitives d’un projet pour bâtiment destiné à des bureaux et un projet résidentiel en Chine. Alberto Corrado est un architecte italien, né à Sériâtes, Il est diplômé en architecture de l’université de Venise, où son projet de fin d’étude obtient le prix d’IUAV alumuni. Durant son parcours universitaire, il a étudié, à l’école supérieure et technique d’Architecture de Séville et à l’université de Tongji de Shanghai. Où il a travaillé dans son département d’ingénierie avant de poursuivre son parcours professionnel à l’atelier DPArchitects à Singapour. En 2010 il a été classé parmi les 10 meilleurs jeunes architectes à l’occasion du Young Italian Architect. Son travail a été exposé au palais Weidman de Venise en 2010 durant la biennale d’architecture de Venise, successivement à Rome et à Sélinonte en 2012 lors du congrès international d’architecture.


1.2.L’agence Aris architects occupe actuellement deux bureaux d’architecture, un à Milan en Italie et un récemment ouvert ses portes à Tunis, à l’Ariana, là où j’ai effectué mes 4 mois de stage professionnel. Il s’agit d’un appartement s+1 de taille modeste dans une résidence à la cité Ennasser. Composé d’un bureau qu’occupe Hani, un couloir aménagé en un grand bureau où j’ai passé la majorité de mon temps, une cuisine et une salle d’eau. Comme je l’ai précisé précédemment, je cherchais une agence de taille modeste pour m’intégrer plus facilement dans la perspective d’un apprentissage efficace. En effet je m’y trouvais en tête à tête avec l’architecte Hani Chaouch et en collaboration avec les deux autres architectes italiens par le biais de Skype.

057 : Plan-minute représentant l’agence d’architecture Aris architects, à Tunis

1.3.L’esprit Aris est une entité d’innovation fondée par trois professionnels qui ont décidé de s’unir pour rassembler leurs idées d’un environnement où l’expérience, la sociabilité, l’esthétique et la durabilité se réunissent en un seul élément. Ce qui m’intéresse le plus dans cette agence, c’est qu’ils touchent aux détails, en effet on fait de l’architecture qui englobe l’intérieur et le design d’objet dans chaque projet. En lisant leurs différents projets, on y voit clairement une influence minimaliste scandinave. Il a suffi d’une première référence bien médiatisé en Tunisie, celle du café-restaurant Simple à la Marsa que maintenant il reçoit de plus en plus de commande de ce genre. « Les coffee shop, c’est mieux que les villas car généralement le client sont surendettés et veulent ouvrir le plutôt possible, pour récompenser les charges. » m’a confié Hani Chaouch


1.4.Quelques projets 1.4.1. Dots S’inspirant du nom même du concours, Aris conçoit un panneau clouté -un clin d’œil au carré blanc sur un fond blanc-. Où on invite l’usager à y accrocher des éléments de rangement. Une idée simple d’étagères modulables, avec laquelle l’équipe a gagné le prix Reddot 2014.

058 : Photo publiée en 2014 de l’équipe Aris architects, gagnante du concours Reddot award

« C’est grâce à la publication de ce succès tuniso-italien dans nombreuses revues architecturales, que j’ai pris connaissance de l’agence où j’ai postulé ma candidature. »

059 : Photo publiée en 2014, du design gagnant du concours Reddot award

1.4.2. Simple Il s’agit d’un café restaurant, situé à la Marsa, en Tunisie. Comme son nom l’indique le concept est simple, l’espace est épuré, frais et digne d’un bon goût d’esthétique. Un mélange de noir et de textures naturelles tel que le bois. « Ce projet m’a poussé à intégrer Aris, dans une perspective d’apprentissage de faisabilité en Tunisie. »

060 : Photo publiée en 2015, dans le site web de Aris architects de l’architecture du café-restaurant Simple


1.4.3. Autres projets -

Concours // Siège de la banque BNDES du Brésil

Localisation : Rio de Janeiro Année : 2014

061 : Photo publiée en 2015, dans le site web de Aris architects du projet sélectionné lors du concours de conception du siège de la banque BNDES du Brésil

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Concours // Siège de la banque centrale libyenne

Localisation : Tobrouk, Lybie Superficie : 2100 m2 Année : 2013

062 : Photo publiée en 2014, dans le site web de Aris architects du projet proposé lors du concours de conception du siège de la banque centrale libyenne à Tobrouk en Lybie


2. Mes missions Durant mon stage de quatre mois chez Aris architects, de nombreuses missions ont pu m’être confiées. Il s’agissait de projets de différentes envergures, allant du projet d’architecture, aux visites de chantiers, jusqu’au design de meubles. Me retrouvant en tête à tête avec mon maitre de stage Hani Chaouch et en collaboration avec ses confrères italiens, j’ai pu voir de plus près certains détails auxquels est confronté un jeune architecte en Tunisie. Le premier jour de mon arrivée, l’architecte Hani Chaouch m’a attribué un projet fraîchement arrivé celui du réaménagement/extension d’une villa à la cité Ennasser villa K-. Dans ce projet j’ai pu développer le programme, coordonner avec le client et préparer le permis de bâtir. Entre temps j’ai pu assister le chantier de Leafs, un café/restaurant à la Soukra et proposer et réaliser un design de meuble. Puis j’ai travaillé sur le dossier d’exécution et suivi le chantier d’un autre café/restaurant, Red Frog à Menzah 5. Et, enfin, j’ai travaillé à la conception d’une villa écologique –dar xp-, rencontrer le client, recueillir les données nécessaires, faire le programme, assister le topographe, proposer une esquisse, préparer les dossiers : APS, APD et exécution. Je commencerai dans le prochain volet par la présentation du premier projet sur lequel j’ai travaillé dans cette agence, la villa K. Un projet qui m’a initié au contexte professionnel tunisien.

Explication en annexes (page 87)


2.1.Villa K Il s’agit du réaménagement et de l’extension d’une villa r+1 avec un sous-sol de 400 m² de superficie, existante à la cité Ennasser, à l’Ariana. Il s’agit d’un héritage familial, les deux frères héritiers ont fait appel à Aris pour la transformation de leur maison. Le premier s’est approprié le sous-sol et le rez-de-chaussée et le deuxième, le premier étage, tous les deux voulaient investir dans un deuxième étage afin de le louer et en récolter les bénéfices mensuels. Il s’agit du premier projet sur lequel j’ai travaillé dans cette agence. J’ai donc pu suivre le projet depuis le relevé jusqu’à l’élaboration du permis de bâtir. 2.1.1. Vivre le site Apres une première rencontre avec le client, ce dernier avait déjà esquissé ce qu’il voulait en termes de programme, et nous avait raconté tous les points faibles selon son expérience dans le bâtiment, j’ai pris alors le soin de prendre note. Mon maitre de stage a exigé une visite de la villa en question dans les brefs délais. Une fois sur place on a pu sentir ce que nous a raconté le client. Un bâtiment très sombre, pas bien éclairé, très mal isolé, humide et pas assez ventilé. Cela m’a conforté dans ma conviction que l’architecture, et ce qu’elle peut générer comme ambiances, a un fort impact sur la psychologie de l’usager. « Cette villa nous a déprimé » nous a confié le client. 2.1.2. Le programme Comme je l’ai précisé dans l’introduction, il s’agit de réaménager une villa composée de trois niveaux, (sous-sol, rez-de-chaussée et premier étage) en trois appartement séparés, le premier occupant s’appropriera le sous-sol et le rez-dechaussée, le deuxième : le premier étage et le dernier, un deuxième à construire. Appartement n°1 Sous-sol (garage) : cuisine, salle à manger, séjour et WC. Rez-de-chaussée : deux chambres à coucher pour enfants avec chacune sa salle de bain, une suite parentale avec une salle de bain privée, une salle d’eau, un salon. Appartement n°2 Premier étage : un salon, une cuisine, une salle à manger, une salle de bain, une chambre à coucher pour enfant et une suite parentale avec sa salle de bain privé. Appartement n°3 Deuxième étage : une cuisine, un salon, une salle à manger, deux chambres à coucher, une salle de bain commune.


2.1.3. Le défit Dès la première rencontre le client nous a fourni les plans du bâtiment en question. Une fois sur les lieux nous avons découvert l’énorme décalage entre le plan et l’existant. Nous avons donc pris le temps de refaire le relevé, la saisi sur Autocad et le tirage afin d’esquisser la dessus la nouvelle proposition. Selon notre analyse du site, ainsi que du bâtiment à réaménagé, nous avons constaté que ce dernier est trop chargé, illisible et limite agressif, donc notre mission dans l’agence est de le simplifier, l’embellir, le rendre plus agréable avec vivre, le tout en accord avec le client et avec un minimum de transformations couteuses. Tel a été le défi.

063 : Plan sous-sol existant de villa K

2.1.4. Réglementation Dans ce cas de réaménagement d’une villa existante et de rajout d’un deuxième étage en extension, on a été contraint à prendre en considération le cahier des charges relatif. Ce dernier comporte les points suivants :   

 

6 7

La hauteur maximale est de 12m Un retrait de 4m minimum par rapport aux voies publiques. Un retrait de 4m minimum par rapport aux voisins et décaler d’h/2 au dernier étage. Clôture sur rue de 1.20m bahut et un minimum de 0.60m de claustra ou fer forgé. Clôture mitoyenne de 2.50m. C.O.S6 = 0.50 % C.U.F7 = 1 %

C.O.S : Coefficient d’occupation des sols C.U.F : Coefficient d’utilisation foncière

064 : Plan RDC existant de villa K

065 : Plan du premier étage existant de villa K


2.1.5. Le projet Durant la phase esquisse, l’architecte maitre de stage a insisté pour que je sois en contact direct avec le client. Après avoir cerné les demandes du client, développé le programme et fait la saisi du plan du bâtiment existant avec toutes les cotations vérifiées sur place la phrase est incomplète. L’espace initial étant excessivement cloisonné et inadapté au mode de vie du client, j’ai essayé à travers ma proposition de concevoir un espace plus ouvert et à la hauteur des exigences du client. Comme je l’ai précédemment mentionné, j’ai réaménagé avec l’accord de l’architecte, le sous-sol –utilisé initialement comme un garage- en un espace ouvert contenant la cuisine, la salle à manger, le séjour et la salle d’eau, j’ai par ailleurs remplacé la rampe amenant au sous-sol par une cour, aménagée en jardin, espace barbecue et banc comme extension de la cuisine. J’ai réaménagé le rez-de-chaussée en un s+3 avec chaque chambre sa salle de bain et un grand espace ouvert contenant le salon et le séjour, et le premier étage en un s+2 avec une salle de bain commune, bénéficiant d’une cuisine semi-ouverte sur le salon et le coin salle à manger. Pour le deuxième étage à construire en extension, j’ai respecté la réglementation en reculant de 1m50 par rapport au premier étage et j’ai conçu un s+2 reprenant le même principe que le premier étage mais de surface plus étroite.

066 : Plan du sous-sol réaménagé

067 : Plan du rez-de-chaussée réaménagé

068 : Plan du premier étage réaménagé

Etant conciliant et confiant le maitre d’ouvrage, a approuvé depuis la première esquisse le plan, donc on a pu vite passer au permis de bâtir. 069 : Plan du deuxième étage à construire


2.1.6. Le permis de bâtir Pour obtenir le permis de bâtir il a fallu fournir les éléments graphiques nécessaires relatifs au projet afin de constituer tout un dossier à donner à la municipalité. Les documents transmis à la commission municipale comportent : Les documents graphiques d’architecture en 5 exemplaires et les pièces écrites. -

-

Pour les documents graphiques on a présenté : Les plans, les coupes et les façades à l’échelle 1/100 de la villa avant et après le réaménagement et l’extension, le plan de situation et le plan de masse à l’échelle 1/200 et un extrait du plan de lotissement à l’échelle 1/1000. Pour les pièces écrites le maitre d’ouvrage a présenté : La demande de permis de construire, la demande d’autorisation de construction signée par le pétitionnaire, la fiche de renseignement technique pour l’autorisation de bâtir, le certificat de propriété de la parcelle à construire, le récépissé de la déclaration des revenus, l’attestation de payement des frais fiscaux et l’arrêté d’alignement.

Apres avoir déposé les documents nécessaires, mon maitre de stage m’annonce qu’on s’est fait refuser le permis de bâtir. La première raison était qu’on n’a pas le droit de convertir le sous-sol en cuisine ou autre, la deuxième raison s’est révélée suite à une descente des agents municipaux au bâtiment en question et qu’ils ont découvert que la clôture existante était bâtie en partie sur la voie publique. Suite à cet échec, en collaboration avec l’architecte j’ai donc repensé le programme et le réaménagement du bâtiment afin de délivrer une deuxième demande de permis de bâtir en un temps record. 2.1.7. Rectification N’ayant pas le droit d’affecter le sous-sol en cuisine ou en salon, je l’ai donc laissé tel qu’il était –un garage-, et j’ai réaménagé le premier appartement, en rez-dechaussée se composant de : une cuisine, un salon avec un coin salle à manger et une salle d’eau et deux chambres à coucher avec chacune sa salle de bain. Pour les deux autres appartements, ne présentant aucun problème on ne les a pas modifiés. Pour les plans du bâtiment existant on a mentionné les parties de la clôture à démolir pour faire preuve d’honnêteté et de respect de la loi en vigueur. Une fois le dossier prêt on en a présenté cinq copies pour que finalement on obtienne l’approbation de construire. Un succès pour le client et pour notre agence. 2.1.8. Ambiances Une fois le permis de bâtir en poche, le client voulait voir le projet de plus près, et nous a demandé de lui fournir des vues en perspective de l’architecture d’intérieur de son appartement, plus précisément il voulait voir la limite entre le salon et la cuisine. Donc je lui ai fourni trois propositions pour que finalement il en a choisisse une.


070 : Plan en perspective montrant l’aménagement de l’appartement du premier étage, avec les matériaux.

Le client hésitait entre une cuisine complètement ouverte sur le salon / salle à manger ou bien fermée. Imaginant un peu mal une cuisine totalement fermée mon maitre de stage m’a demandé de réussir à le convaincre d’éliminer cette option, j’ai donc modélisé trois propositions et lui ai présenté des images de synthèse assez réalistes. La première proposition est une cuisine ouverte, la deuxième et la troisième consiste en une cuisine semi-ouverte différente. Une avec des éléments de rangement et un passe plat et une avec une paroi transparente amovible. Les trois propositions offrent un coin bar avec des tabourets.

071 : Image de synthèse illustrant l’aménagement avec une cuisine ouverte

072 : Image de synthèse illustrant l’aménagement avec une cuisine semiouverte avec un élément de rangement et un passe-plat.

073 : Image de synthèse illustrant l’aménagement avec une cuisine semiouverte avec une paroi transparente amovible.



2.1.9. Synthèse Le travail sur le réaménagement d’un ancien bâtiment et son extension était une expérience très enrichissante à plus d’un titre. Tout d’abord, au niveau de la conception architecturale. La contrainte de ne pas changer le bâti existant, m’a permis d’approfondir mes recherches pour trouver les solutions adéquates répondant aux besoins spatiaux. A travers le projet de cette villa, j’ai eu la chance de toucher à un aspect du métier de l’architecte : la préparation d’un permis de bâtir. Ayant suivi de très près les procédures administratives, je me suis rendu compte du travail de précision que doit effectuer l’architecte. Dans ce cas particulier, les démarches administratives sont nombreuses. L’architecte doit donc fournir le maximum d’informations et suivre à la lettre les normes. Le premier projet était pour moi une occasion pour assimiler le travail au sein de l’agence, l’échange d’informations et d’idées est nécessaire pour assurer une meilleur qualité de travail. Un dialogue permanent a été établi avec l’architecte durant la phase de conception. Dans ce projet, l'objectif était d’adapter les besoins du client à un bâtiment déjà existant. De plus, il fallait globalement minimiser la démolition pour rentabiliser le projet. C’est un défi conceptuel non seulement par rapport au plan mais aussi par rapport à l’image du projet.


074 : Photo mettant en valeur le résultat final de la réalisation de Redfrog, le café-restaurant.

2.2.

Redfrog : café/restaurant

2.2.1. Présentation Il s’agit de la conception et la réalisation d’un café restaurant de superficie de 190m² à Menzah 5, à l’Ariana. Une commande privée, où le client voulait transformer son garage/dépôt à ciel ouvert en un projet familial fructueux. Lorsque j’ai commencé à travailler sur ce projet, il était en phase d’exécution. La structure était prête, poteaux-poutre et dalle coulés. Mon maitre de stage m’a chargé de compléter le dossier d’exécution, et le cahier de menuiserie qui allait être remis avec les documents graphiques et de suivre avec lui le déroulement du chantier. -

-

Pour le dossier d’exécution à compléter, il fallait concevoir le plan d’électricité, le plan de revêtement, le plan aménagé détaillé destiné au menuisier, le plan du faux plafond et le cahier de menuiserie. Et cela pour faciliter la tâche aux entreprises spécialisées. Pour le cahier de menuiserie, il fallait classer la menuiserie par type, nommer les différents type, donner leurs caractéristiques (matériaux, dimensions, surface, composition...), représenter les différents types en dessin technique. Voici les éléments graphiques à ma disposition pour les plans d’exécution :

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Maçonnerie : Plan et coupe de démolition/construction à l’échelle 1/50, plan et coupe pour les cloisons à construire avec les cotations, Menuiserie : Plan de l’aménagement intérieur, Electricité : Plan de l’installation électrique à l’échelle 1/50, plan de l’éclairage coté à l’échelle 1/50, et un plan des prises coté à l’échelle 1/50. Staff : Plan coté à l’échelle 1/50 avec des coupes détaillé à l’échelle 1/20. Revêtement : plan et 2 coupes coté à l’échelle 1/50.


2.2.2. Dossier d’exécution N’ayant pas travaillé avec un seul entrepreneur mais avec différentes entreprises, nous avons été contraint de fournir à chaque fois un dossier comprenant les éléments graphiques, spécifique à la société en question. Arrivé, une fois la structure était prête, pour éviter toute erreur de dimensionnement, la première étape a été de relever et de revérifier toutes les cotations du projet. - Maçonnerie Pour ce qui concerne la maçonnerie, nous avons fourni un plan avec les murs à construire et à démolir, accompagné de coupes, le tout à l’échelle 1/50. - Revêtement

075 : Plan de maçonnerie

En lisant les différents projets de Aris architects et en discutant avec Hani, j’ai compris que l’esprit de l’agence en ce qui concerne les revêtements est l’utilisation des non-couleurs pour les matériaux artificiels et laisser la couleur aux matériaux naturels tel que le bois dans ce projet. Pour le revêtement au sol mon maitre de stage a prévu en partie un dallage en pierre naturelle, Du pvc effet bois et du béton ciré. Contraints par le temps, on a opté finalement pour un béton imprimé, au lieu du dallage en pierres naturelles au sol, mais esthétiquement semblable à ces dernières. 076 : Plan de revêtement


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Faux plafond

Par la suite, j’ai été chargé d’élaborer le dossier du faux plafond. Il a donc fallu : Repérer l’emplacement des éléments en staff tel que les joints creux à différentes dimensions, et les lucarnes. Vérifier les hauteurs sousplafonds avec le plan de structure revérifié sur place et plus précisément les différentes retombées des poutres. -

Installation électrique

Ayant fait appel à une entreprise spécialisée en électricité du bâtiment, en collaboration avec Hani j’ai conçu l’emplacement de toutes les composantes électriques : prises (TV, téléphone, SAT, internet...), spot (encastré au sol et au plafond), applique mural, lumière indirecte (par le biais de ruban LED), commande (interphone, antivol, interrupteur) et baffles et pour terminer on a même dessiné l’emplacement des caméras de surveillance. Pour commencer il fallait esquisser une proposition de l’éclairage sur le plan d’architecture aménagé. Une fois approuvé j’ai rendu le plan coté, ensuite j’ai enchainé avec le plan de prises accompagnées de coupes côtés, avec les différentes hauteurs.

077 : Plan du faux plafond

078 : Plan de l’électricité


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Le comptoir

Pour le comptoir il fallait concevoir deux plans détaillés à l’échelle 1/20 avec les cotations, destinés à l’entreprise spécialisée dans les équipements des restaurants et les cafés. Le premier plan montre la disposition des tables frigorifiques, du levier, de la caisse et l’espace du rangement. L’entreprise nous a fourni un catalogue des équipements disponibles et sur mesure qu’on a choisi avec le client, pour ensuite personnaliser le tout selon notre plan de design avec le menuisier. Le deuxième plan sert à montrer l’emplacement des prises. -

079 : Plan détaillé du comptoir

Aménagement intérieur

Ayant toujours cru en le pouvoir de l’architecte à concevoir le bâtiment dans son ensemble jusqu’à la poignée de porte ou aux objets design, je cite comme exemple le fameux vase de l’architecte finlandais Alvar Aalto. J’ai eu la chance dans cette agence de travailler la conception et la réalisation de l’aménagement intérieur. Ce que j’ai apprécié aussi, c’est que nous avons collaboré avec un artisan local, pour la réalisation de tous les meubles, il a donc fallu lui donner le plan et la coupe avec toutes les cotations, à l’échelle 1/50 et une ou plusieurs vues en 3D.

080 : Plan aménagé, destiné au menuisier


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Design produit

Selon Hani la meilleure représentation compréhensible de réalisation d’objet design à donner au menuisier avec lequel il travaille, c’est des images de modélisations cotés. Dans ce projet nous avons fourni tous les détails au menuisier, du bac à fleurs jusqu’au paravent en bois. 

Le tabouret

Cet objet fin et bicolore, d’apparence simple, nous a confrontés à des contraintes structurelles, mais très vite résolues. Lors de la réception du premier prototype nous l’avons soumis à des tests et nous avons aperçu une fragilité au niveau du cerceau du tabouret. Effectivement il s’est avéré que les pieds et le cerceau étaient en bois peint en noir, et non pas en acier comme on l’avait prévu. Donc il a suffi que nous changeons de matériau que le tabouret est redevenu fonctionnel.

081 : Trois vues en perspective du design du tabouret, avec les dimensions, destiné au menuisier.

La table

Afin de diminuer l’effet couloir ou tunnel imposé par la forme du site, l’architecte m’a demandé de jouer sur le ramage du bois, ce dernier revêt le sol en diagonal, remonte en habillage mural et sort en support de table.

082 : Vue en perspective du design de la table et une partie du revêtement mural, avec les dimensions, destiné au menuisier.


2.2.3. Chantier -

Béton ciré Il s’agit d’un revêtement de 2 à 3 mm d’épaisseur appliqué sur le sol ou sur le mur. Un matériau importé appliqué par une entreprise tunisienne spécialisée. Ce matériau a été utilisé dans ce projet comme revêtement mural et au sol. Afin d’aboutir au résultat esthétique voulu par l’architecte, j’ai eu le privilège de suivre toutes les étapes de l’application du béton ciré, depuis son mélange jusqu’à son vernissage :

083 : Photo illustrant l’étape du pesage des pigments colorés

Application de la couche d’accrochage : une fois le mur en question était enduit et sec on applique au rouleau une couche d’accrochage et on laisse sécher. Préparer le mélange : Il s’agit de mélanger la poudre de béton et les pigments colorés pesés au gramme prés dans un seau et au sec. Puis on verse de l’eau froide tout en essayant d’écraser les grumeaux et on laisse reposer une heure.

084 : Photo illustrant l’étape du malaxage à sec du béton ciré

Application de la première couche : Une fois le mélange est prêt on applique avec l’aide d’une taloche plate et tenu incliné le béton ciré sur toute la surface et on laisse sécher 24h. Application de la deuxième couche : Une fois la première couche est sèche, on ponce le tout à l’aide d’un papier de verre très fin et on applique la deuxième couche, mais cette fois avec une éponge et on laisse sécher 24h.

085 : Photo illustrant l’étape de l’application de la deuxième couche du béton ciré

Application de la cire de béton : Une fois le mur est sec, on applique alors la cire pour béton au chiffon, en faisant des allers-retours. 086 : Photo illustrant l’étape de l’application de la cire


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Etanchéité

Cette étape du chantier consiste à étanchéifier la toiture, un détail très important pour éviter de nombreuses pathologies néfastes sur le bâtiment. Pendant mes visites j’ai été contraint à veiller sur le bon déroulement de l’application de l’étanchéité à base de monocouche sur la toiture non accessible du café-restaurant. A ce stade j’ai veillé personnellement à ce que la surface soit dépoussiérée et sèche avant l’application de la couche liquide d’émulsion bitumineuse. L’entreprise a par la suite commencé à étanchéifier la toiture à partir du point le plus bas c’est-à-dire depuis les descentes des eaux pluviales, on a exigé que la platine en plomb soit en bon état. Une fois arrivé aux relevés d’étanchéité, j’ai tenu compte que les équerre de relevés soient de joints décalés par rapport aux joins des parties plates. -

Menuiserie

Cette étape consiste en le montage des parois coulissantes en verre et les paravents en bois. Afin d’éviter toute erreur, l’entreprise a été invité à reprendre les dimensions sur place. 

087 : Photo illustrant l’étape des relevés d’étanchéité

088 : Photo illustrant l’e résultat final de l’étanchéité

Aluminium

Pour la menuiserie en aluminium, une fois montée, on s’est aperçu de l’intensité des rayons solaires sur l’espace et l’impuissance du simple split sur ce fait naturel, donc nous avons prévu de recouvrir les verrière installées au sud par un film anti solaire. 

Bois

Dans ce projet mon maitre de stage m’a confié la recherche de type de paravent en bois, s’en inspirer et le concevoir. Une fois le motif a été approuvé, on est passés à la réalisation. J’ai donc assisté à la réalisation de ces parois depuis la fabrication jusqu’au montage. Pour le montage on est intervenu auprès du menuisier afin de changer le type de fixation. L’architecte a donc proposé des équerres en aluminium fixées de l’intérieur.

089 : Photo illustrant l’e montage du paravent en bois

090 : Photo illustrant l’e paravent en bois monté


2.2.4. Synthèse Ce qui est le plus pertinent dans ce projet, c’est que j’ai pu passer directement du dessin à la réalisation pendant une courte période. Passionné par les détails j’ai pu aussi travailler avec l’architecte l’aménagement intérieur, et le réaliser en cherchant à chaque fois des solutions techniques à certaines contraintes structurelles. J’ai aussi pris conscience de l’importance des contacts ou plutôt d’un bon carnet d’adresse pour pouvoir réaliser ses projets à travers des entreprises spécialisées ou personnes qualifiées. J’ai par ailleurs réalisé la nécessité pour un architecte de suivre le chantier dans la perspective de voir son projet fleurir et s’en servir pour constituer sa vitrine.

091 : Photo de la façade extérieure de Redfrog prise en juillet 2016.

092 : Photo prise en juillet 2016 de l’entrée de Redfrog.

093 : Photo prise en juillet 2016 mettant en valeur l’intérieur du café restaurant Redfrog.


094 : Photo panoramique du terrain à Tekelsa.

2.3.Dar xp Contrairement à ce qui se passe d’habitude, lors d’un festival de musique alternative, sous l’ombre des palmiers, dans un camping à Tozeur, j’ai rencontré moimême le client qui voulait concevoir la maison de ses rêves. J’ai donc accepté cette offre tout en la proposant à mon maitre de stage qui m’a encouragé et a proposé de m’encadrer dans ce projet. Le jeune client possède un vaste terrain agricole de 14 hectares à Soliman en Tunisie et voulait y construire la villa de ses rêves. Dans ce projet j’ai travaillé sur plusieurs phases : de l’esquisse, jusqu’au dossier d’exécution. 2.3.1. Vivre le site Une fois le contrat signé, la première étape que j’ai entreprise fut de visiter le site. J’ai alors découverts une parcelle rectangulaire délimitée de cyprès, un terrain de sol argileux, allant en longueur et plus ou moins plat. J’ai aussi pu explorer le type de végétation existante, la variété des arbres fruitiers présents, les vues que le terrain peut offrir. Et, en dernier lieu, j’ai découvert une pile de pierres naturelles, enlevées il y’a des années, du terrain à des fins agriculturales. Une mine d’or dans un projet d’architecture. Pour avoir une idée plus précise sur le support sur lequel je vais concevoir le bâtiment, j’ai exigé un relevé topographique. Durant cette étude j’ai pu assister et voir de plus près les travaux in-situ du topographe. Une fois l’étude terminé il nous a été communiqué les documents suivant :  

Un plan côté et avec les courbes de niveau à l’échelle 1/100. Un plan de situation extrait de la carte géographique à l’échelle 1/25000 2.3.2. Le programme

Le programme étant encore flou, afin de gagner du temps et de l’énergie, dans une perspective d’avoir accès aux attentes du client. Je lui ai demandé de me fournir en écrit une esquisse de programme. Une vieille méthode italienne encouragée par mon maitre de stage. Une fois ce document en main à travers d’autres rencontres j’ai pu déceler les demandes du client. Une grande maison contemporaine avec piscine, pour un jeune couple, avec une possibilité d’avoir des enfants sur le long terme, et d’accueillir des invités / vacancier sur le court terme en proposant un espace de yoga –la femme du client est une professeure de yoga-. Ce dernier prévoit d’installer son bureau à la maison tout en privilégiant les espaces ouverts : Un salon, salle à manger, cuisine, 3 chambres à coucher avec chacune sa salle de bain, un bureau, un espace de yoga.


2.3.3. Le concept Tout d’abord le client a fait appel à mes services suite à la découverte de mon mémoire d’étude, un centre de formation en techniques de construction en pierre. Le concept est alors de tirer le maximum de ce qu’offre l’environnement à des fins bioclimatiques. En prenant compte de la courbe solaire, en privilégiant la ventilation naturelle et en utilisant un matériau local qui est la pierre naturelle, une ressource disponible dans le terrain même du projet. Etant dans un site isolé j’ai insisté pour que le projet soit autosuffisant. En énergie, en proposant une énergie renouvelable qui est le solaire, en eau, en proposant un système de récolte des eaux pluviales et en aliments, en dessinant des jardins potagers. Ayant une forme rectangulaire et qui va en longueur, le terrain présente une pente de bout en bout de 3m sur une longueur de 170m. J’ai tenu compte à ce que la villa puisse offrir comme vues aux usagers, d’où sa positionnement dans la partie la plus haute du terrain et sa surélévation sur une espèce socle. Sensible au plan d’urbanisme de la région, j’ai voulu dans ce projet expérimenter l’idée d’un patio ouvert et ce qu’il peut offrir comme qualité spéciale et régulation thermique.

095 : Coupe schématique montrant la stratégie adoptée pour tirer le mieux de l’environnement

096 : Coupe schématique illustrant le décollement du toit jouant le rôle de capteur de vent

097 : Coupe schématique illustrant un toit incliné récepteur des rayons solaires par le biais de panneaux photovoltaïques

2.3.4. Références Apres avoir pris conscience et cadrer la demande du client, cette étape consiste en l’épinglage de précédents, c’est-à-dire de sélectionner selon le concept, différents projets afin d’en extrapoler des réponses architecturales applicables dans le projet.


2.3.5. Règlementation Depuis le début, le client, à chaque qu’on lui parle de réglementation et de permis de bâtir, il change de sujet, tellement il est excité de voir le résultat de la maison de ses rêves. Entre temps j’ai personnellement consulté la réglementation concernant la construction en zone agricole. Dans notre cas qui consiste en la construction d’un bâtiment à usage d’habitation dans une exploitation agricole de surface supérieur à un hectare. 

La superficie totale couverte ne dépasse pas le 1/10 de la superficie de l’exploitation. Ne pas dépasser 1500 m². 098 : Dessin illustrant une esquisse volumétrique de la villa

2.3.6. L’esquisse Durant cette phase j’ai pu avancer tout en collaborant avec l’architecte en chef et le client. Une fois le concept pris en compte et la demande du client cernée, tout en ayant suffisamment de références, j’ai procédé à l’élaboration d’un organigramme fonctionnel en me basant sur différents parcours. Le parcours de l’invité, les espaces auquel il a accès, etc. Ensuite j’ai élaboré différents scénarii. Chaque chambre à coucher ayant sa salle de bain privée, n’ayant pas le souci de superficie et en m’étayant sur des références, j’ai conçu un jardin accessible et visible depuis la salle de bain et à ciel ouvert.

099 : Esquisse du projet


2.3.6. Le projet Durant la phase de l’esquisse, je n’ai pas eu de résistance de la part du client et de l’architecte en chef, au contraire le maitre de l’ouvrage était curieux de voir le résultat. Donc il a fallu la préparation d’une présentation incluant, plans, coupes, façades, vues en perspective et références, pour savoir si le travail est sur le bon chemin. Le projet proposé est de superficie de 450 m² et se compose de deux niveaux, un rez-de-chaussée offrant deux microclimats. Un patio offrant un espace de rencontre frais par sa végétation et son plan d’eau et entourant trois chambres à coucher avec chacune sa salle de bain privée et un espace de Yoga, et une terrasse partiellement couverte entourant le salon, la salle à manger, la cuisine et la suite parentale, offrant une piscine et une vue sur tout le terrain

100 : image Illustrant le processus conceptuel de Dar xp.

101 : Plan rez-de-chaussée de Dar xp présenté au client


L’étage comporte le bureau du client, se présentant en un espace ouvert composé de coin bibliothèque, coin bureau et un coin de détente. Et offre une vue panoramique sur tout le terrain et la villa. Les terrasses sont éventuellement accessibles et partiellement végétalisées. Se trouvant dans un climat assez aride, du côté sud j’ai conçu un mur porteur de 50cm en pierres locales avec très peu d’ouvertures. Pour les ouvertures : les chambres à coucher, je les ai orientées du côté est et sud-est, le salon, salle à manger et la cuisine, je les ai orienté du côté sud-est, avec une double paroi amovible en bois de roseau locale.

102 : Plan de l’étage de la villa Dar xp.

103 : Coupe x-x de la villa, Dar xp


104 : Image de synthèse illustrant une vue en perspective du côté sud-est de la villa, Dar xp

105: Image de synthèse illustrant une vue en perspective du côté nord-est de la villa, Dar xp

106 : Image de synthèse illustrant une vue en perspective du côté est de la villa, Dar xp

107 : Deux Images de synthèse illustrant deux vues en perspective de l’architecture d’intérieur de la suite parentale de la villa Dar xp


2.3.7. La structure Après l’accord complet de la part client, suite à une présentation de l’état d’avancement du projet, de la phase APS, j’ai pu donc avancer afin de constituer le dossier APD. Avant même de déposer le permis de bâtir, le client nous a présenté un ingénieur structure, afin d’étudier la faisabilité du projet et d’avoir une idée plus exacte sur le cout de la structure. La coordination avec l’ingénieur génie civil est une étape primordiale pour l’évolution du projet, une fois l’étude faite par ce dernier, nous recevons les plans de structures. Et pour vérifier la superposition de la structure sur l’architecture, on insère les plans béton sur les plans architecturaux. J’ai été donc chargé de vérifier le dossier reçu de l’ingénieur pour ne pas avoir de discordance lors de l’exécution. - Laisser au niveau des calques seulement les poteaux et leurs axes et poutres. - Vérifier la superposition des axes structurels sur les différents niveaux. - Repérer s’il y a décalage dans la superposition des poteaux sur les plans d’architecture. - Vérifier les retombés au-dessus des ouvertures. - Vérifier tous les détails des coupes. 108 : Plan fondation 109 : Plan du plancher du haut RDC niveau + 3.9 110 : Plan du 111 : Plan plancher haut terrasse RDC niveau +4.9


Ayant prévu des murs en pierre, il fallait donc que les poteaux ne prennent pas toute la largeur du mur, pour laisser au moins 10cm de revêtement en pierres de part et d’autre. Pour faciliter la tâche à l’ingénieur, j’ai procédé par l’élaboration, d’un plan spécifiant les murs qui seront édifiés en pierres. Et d’un détail d’un mur différenciant le béton de la pierre, afin que le poteau ne dépasse pas 30cm de largeur de poteau.

112 : Plan présenté à l’ingénieur, différenciant les murs en pierre des murs en brique.

113 : Plan du détail d’un mur en pierre

Ayant conçu des ouvertures qui vont de bas en haut, il ne fallait donc pas que les poutres aient une retombée apparente, donc les solutions adoptées sont : en partie les poutres sont en retombées avec une jupe et en partie, elles sont en semi-allège avec une jupe aussi.

114 : Coupes fournies dans le dossier de structure, par l’ingénieur.


Ayant travaillé sur cette partie du projet tout en étant en Jordanie, j’ai été obligé d’être très clair dans mes exigences vis-à-vis de l’ingénieur de structure, et ce à travers des croquis, des coupes détaillées, des commentaires, etc. Ci-dessous, c’est une planche telle quelle a été envoyée à l’ingénieur de structure.


2.3.8. Synthèse Pendant ma formation académique à l’école, j’ai pu à plusieurs reprises concevoir des habitations, de différentes envergures et contextes. Mais, c’est à travers la conception de cette villa que j’ai appris le plus en termes de faisabilité. J’ai pu aborder ce projet depuis sa phase préliminaire, jusqu’à la constitution de son dossier d’exécution. Ce qui m’a valu un apprentissage unique sur plusieurs niveaux. Sur le plan relationnel, j’ai pu côtoyer un vrai client, et atteindre le but de tout architecte, celui de transformer son rêve en une œuvre architecturale. Cette expérience m’a apprise également à être diplomate avec le maitre d’ouvrage, à écouter et à être patient, et ne jamais hésiter à proposer une valeur ajoutée dans la perspective d’aboutir à une œuvre d’art. Sur le plan architectural, j’ai pu mettre en pratique ce que j’ai pu apprendre à l’école. A savoir, un travail de recherche et de documentation, un travail de conception, prenant en compte du contexte tout en proposant une solution à un programme, le tout en essayant de créer différentes ambiances qui s’inscrivent dans une approche bioclimatique. Sur le plan structurel, j’ai pu coordonner efficacement avec l’ingénieur de structure par le biais de la représentation. Et cela m’a permis aussi d’acquérir une expérience pratique qui se présente en la réflexion à trouver des solutions structurelles à des contraintes esthétiques. Ce projet constitue également pour moi le passage entre le stage professionnel et la vie professionnelle en tant qu’architecte, puisque jusqu’aujourd’hui je travaillé là-dessus.


3. Conclusion Mon expérience dans l’agence d’architecture Aris architects fut très intéressante pour ma formation d’architecte. Surtout que cet organisme se trouve en Tunisie. Etant depuis toujours intéressé par le détail en architecture, j’ai pu aborder dans cette agence, la conception et la réalisation de de certains objets design. Ce fut une expérience enrichissante. J’ai aussi abordé un autre aspect auquel chaque architecte est confronté, celui du côté administratif. Ce dernier doit prendre en considération les lois mises en vigueur, de voir leurs degrés d’élasticité et de les respecter. L’architecte doit donc fournir le maximum d’informations et suivre à la lettre les normes et demandes particulières des différentes administrations. Cela lui permettra d’accélérer le processus administratif. Pendant mon stage professionnel, dans cette agence, j’ai eu à collaborer avec plusieurs intervenants. De cette expérience j’ai appris l’importance de la représentation architecturale. J’ai donc acquis la manière de rendre compte au mieux des éléments graphiques et des détails architecturaux en fonction de la personne à qui je transmets l’information. J’ai tout aussi pris connaissance de l’importance d’un carnet d’adresse pour un architecte afin d’y répertorier un réseau différents intervenants spécialisés et utiles à l’élaboration des projets. A une échelle macroscopique, j’ai pris connaissance du pouvoir de la photographie en architecture. En effet, afin de rendre visible son projet à grande échelle, l’appel à un bon photographe8 est primordial.

8

L’architecte peut être lui aussi, un bon photographe.


A

travers mon expérience de huit mois de stage professionnel d’architecture, je me suis rendu compte que rien n’est impossible, réaliser des chefs d’œuvres architecturaux quand on est passionné par l’architecture est à la portée pour peu qu’on s’investisse entièrement. Faire une « bonne » architecture n’est pas qu’une question de budget, mais de maitrise de trois niveaux indispensables, le niveau technique, le niveau architectural et le niveau relationnel. -

-

-

Au niveau architectural, il est primordial, d’être patient et passionné. Peu importe la taille du projet. Il est nécessaire de procéder par une élaboration minutieuse du concept-générateur. Ce dernier est une réponse à un contexte et est étayé par des références. En effet il est important pour un architecte d’être mis à jour aux projets actuels afin de constituer son propre bagage. Il se doit également d’avoir une sensibilité car la conception architecturale n’est pas que technique. Elle est destinée à des usagers et elle doit générer des sensations. Au niveau relationnel, l’architecte en tant que maitre d’œuvre du projet, doit savoir communiquer d’une manière claire et précise avec les différents intervenants. Il se doit également d’être présent et charismatique afin de pouvoir défendre ses choix. Au niveau technique, l’architecte est tenu de bien étudier ses propositions afin de pouvoir coordonner avec les différents intervenants et trouver des solutions en cas de problèmes. Il se doit également d’être constamment informé sur divers procédés techniques pour innover dans ses conceptions et se réinventer.

Contrairement à ce que j’ai pu entendre, comme quoi il n’y aura pas liens entre l’architecture enseignée à l’école d’architecture et celle de la vie professionnelle, je reste persuadé qu’il suffit d’oser pour prouver le contraire. En effet, il faut être immunisé contre le passage des évidences académiques, « on n’est pas des esclaves d’un mur de 35cm » me disait Mehdi Dellagi9, et il ne faut jamais cesser d’apprendre. « Je n’arriverais pas à dormir si je passe toute une journée sans rien apprendre » me confiait Ali Djerbi10. « Rien de plus dangereux que les architectes qui prétendent, non sans une pointe d’arrogance, répondre strictement aux demandes de leurs clients, remplir des programmes et ne faire que cela : nous ne sommes rien si nous n’apportons pas de « supplément d’âme ». Un immeuble de bureau, un port, une autoroute peuvent aussi être métamorphosés en œuvres d’art. » (Bofill, 1989)

9

Mehdi Dellagi est un architecte tunisien Ali Djerbi est architecte et enseignant à l’ENAU

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1. Autres travaux effectués

D

ans ce volet, je présenterai d’autres projets sur lesquels j’ai travaillé pendant mes huit mois de stage, je commencerai par ceux effectués à Amman. 1.1.Khammash architects

Les projets que j’ai choisis de mettre en annexes, consistent en la conception d’une rampe pour les personnes à mobilité réduite du siège de la commission royale du film jordanien et un projet photographique qui se présente dans le cadre d’une exposition organisée dans l’agence d’architecture Khammash architects. 1.1.1. RFC11 : la rampe pour les personnes à mobilité réduite Après cinq années de la rénovation d’un ancien bâtiment, l’actuel siège de la commission royale du film jordanien, le client réapparait et nous commande la conception d’une rampe pour des personnes à mobilité réduite. Au début l’architecte craignant de défigurer le jardin, n’hésite pas à lui proposer un simple monte-charge. Mais le client tenait à la réalisation d’une rampe d’accès depuis l’entrée principale jusqu’à une salle de cinéma au rez-de-jardin. -

Visites du site

Comme dans chaque projet, la première étape que j’ai entreprise est de visiter le site. J’ai pu découvrir alors, de quoi il s’agissait de plus près. Le plan de l’architecture du bâtiment en question, en poche, il fallait revérifier et corriger les cotations du jardin et de relever chaque position des arbres. La rampe doit alors descendre une hauteur de 3m80.

115 : Photos prises en janvier 2017 par l’auteur, illustrant le site d’intervention

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Commission royale du film de Jordanie est un organisme jordanien crée afin de promouvoir et de former les cinéastes jordanien.


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Le concept

Ne prenant pas compte du budget, jusque-là non précisé par le client, l’architecte m’a directement fait part de son imagination. L’idée de Ammar Khammash est de concevoir, une rampe avec une structure biomimétique, se fondant harmonieusement dans le paysage végétal du jardin.

116 : Images de référence, issues de ma recherche sur les structures biomimétiques

Présentant nos recherches au maitre d’ouvrage, il nous a avoué qu’il voulait une structure moins couteuse. Donc ce que j’ai pu tirer comme conclusion, c’est qu’il faut concevoir une rampe visiblement très légère et pas couteuse, et ce, sans arracher aucun arbre. -

La solution

La rampe se positionne par rapport aux arbres existants, traverse le jardin, parcourant 32m et offre aux personnes à mobilité réduite une pente de 8% avec deux paliers de repos. Afin d’alléger la structure, les poteaux et le tablier ont une forme pointue et losangique.

118 : Plan de la proposition validé de la rampe

117 : Image illustrant une modélisation en perspective de la rampe dans son environnement


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La structure

Dans ce projet j’ai pu très vite passer au dossier d’exécution, une chance pour moi de coopérer avec l’ingénieur de structure.


1.1.2. Wadi Hidane : Photographies Dans le cadre d’une exposition privée organisée par notre agence d’architecture, Ammar m’a invité à y participer en présentant quelques clichés capturés lors de mon pilotage de chantier du projet de Wadi Hidane. Je suis amoureux de la photographie en noir et blanc, un moyen que je trouve efficace pour mettre en valeur la géométrie, et le contraste –ombre et lumière-. Cette exposition a eu un succès.



1.2.Aris architects Dans ce volet, j’ai choisi de mettre en annexes quelques objets design conçus et réalisés, dans le cadre de mon stage professionnel dans l’agence d’architecture Aris architects. 1.2.1. Leafs : café/restaurant [Leaf’s coffee est un nouveau café restaurant qui a ouvert ses portes en 2016 à la Soukra. Aris architects y signe un espace minimaliste pur, traduisant matériellement le nom de l’établissement : leaf’s ou feuille en français. Les paravents en bois en forme de feuilles ponctuent donc l’espace et le structurent. Les couleurs choisies sont sobres, la couleur du bois naturel, le blanc et le noir mat, dans les structures métalliques qui soutiennent les étagères et les assises. Sur les deux étages qui composent les 400m² du café-restaurant. Le lien est la clarté et la luminosité exceptionnelle offerte par les larges baies.] Iddéco, 2016. Dans ce projet, l’architecte en chef m’a confié la constitution du dossier d’exécution relatif aux objets design destinés respectivement au menuisier et au ferronnier des éléments verticaux. Il s’agit d’un meuble modulaire, servant comme une bibliothèque et un espace de rangement.

119 : Photos mettant en valeur l’aménagement d’intérieur de Leafs : Café-restaurant


Le ferronnier

Une fois l’espace modélisé, l’étape consiste à séparer les éléments en acier. Afin de les fournir au ferronnier. D’après l’architecte en chef, le moyen le plus efficace de représentation est une perspective dimensionnée. Il s’agit d’une structure métallique soudée en fer plein de section carrée. A une étape plus avancée, il m’a été assigné de contrôler la qualité du produit. En effet il fallait exiger un certain souci de propreté en ce qui concerne la soudure. Et le respect des dimensions au millimètre près. Cette structure a été ensuite transportée dans une usine de peinture, où une couche de sablage et deux couches de peinture noir mat au four lui ont été faites.

120 : Image de la structure métallique en perspective, destinée au ferronnier

Le menuisier

Il s’agit de préparer une représentation, englobant les éléments en bois à fabriquer, destinée au menuisier. Ces meubles sont des éléments qui viendront s’incruster dans la structure métallique pour former un tout. La structure est en MDF12 plaqué en bois.

121 : Image des caissons en bois en perspective et avec les dimensions, destinée au menuisier

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Panneau de fibres à densité moyenne


2. Lexique des termes en jordano-palestinien dialectal en bâtiment


3. Les missions 

3.1.MISSION P : (Etude préliminaire) MISSION P1

b-1 Le programme fonctionnel Ce programme peut être établi par le maître de l’ouvrage ou le service affectataire, quand il s’agit d’un projet de bâtiment civil. Dans certains cas, l’architecte peut être appelé à la réalisation de cette tâche. L’architecte doit cerner avec exactitude les besoins en locaux et espaces, les aspirations du service affectataire, ainsi que le coût et les détails d’exécution du projet. Le programme définit donc les grandes lignes de l’opération et fournit l’ensemble des éléments nécessaires pour l’élaboration du projet. b-2 L’avant – projet sommaire (A.P.S) Il comprend : - Un dossier détaillant la traduction graphique des intentions du programme et les lignes directrices du projet ainsi que l’exposé de l’étude comparative des différentes solutions et la justification du choix du parti architectural. Le dossier comprend les différents plans, les coupes et les façades à l’échelle 1/200éme ainsi qu’un rapport comprenant la description du terrain dans son environnement, le programme fonctionnel, le parti architectural, le calcul des surfaces et l’estimation du projet (estimation préliminaire). L’ensemble du dossier est ensuite présenté au maître d’ouvrage ou à une commission technique pour faire ses remarques pour améliorer le projet avant d’entamer l’étape suivante. 

MISSION P2

b-3 Avant-projet – détaillé (A.P.D) Il comprend : Un rapport descriptif et justificatif. Un dossier technique comprenant : Le dossier financier comprend : 3.2.MISSION A Dans cette phase, l’architecte est appelé à développer le dossier précédant pour établir un dossier définitif du projet Cette mission se décompose en : 

Mission A1 : (Coordination des études architecturales) :

Cette mission ne peut être entamée qu’après approbation de l’avant – projet détaillé, par le promoteur ainsi que par la commission technique. Au cours de cette mission, l’architecte est appelé à fournir un dossier représentant les différentes solutions à une échelle permettant une lecture parfaite du projet, pour l’ensemble des intervenants à la construction de l’édifice. Il comprendra 1- Le dossier technique 2- Les pièces écrites


Mission A2

Coordination de l’intégration des différentes études dans le but d’économie et d’harmonisation de l’ouvrage. Cette mission est en principe assurée par l’architecte, sauf pour les bâtiments complexes nécessitant des techniques spécifiques 3.3.Mission B Cette mission concerne la direction et la coordination de l’exécution du projet. Elle se décompose en : 

Mission B1 : (Direction et contrôle des travaux sauf lots spéciaux)

L’architecte vérifie et contrôle l’exécution des travaux et la qualité de mise en œuvre des matériaux. Il est censé résoudre tous les problèmes rencontrés par l’entrepreneur (concernant l’architecture) et assure l’avancement régulier des travaux, selon le planning adopté. Il doit se rendre régulièrement sur chantier ou se faire représenter par un agent agrée par le commanditaire. 

Mission B2

Coordination entre les différentes entreprises et les bureaux d’études des lots spéciaux. Il décide à cet effet des réunions de chantier ou les différentes remarques et solutions émises par le cahier de chantier. Les différentes remarques font l’objet de procès-verbaux et le cas échéant, d’un ordre de service pour engager la responsabilité de l’entrepreneur. 3.4.Mission D Présentation des propositions de règlement des travaux, à l’exception des lots spéciaux. L’architecte chargé de cette mission doit : - Etablir les décomptes mensuels et définitifs à partir des métrés établis par ses soins par un agent spécialement agrée par le service constructeur. - Etablir les certificats de paiements. - Proposer les remboursements des cautionnements, la limitation ou suppression des retenus de garanties, instruire les réclamations de l’entrepreneur et aider le service constructeur dans le règlement des difficultés à caractère contentieux. La mission ‘D’est complémentaire de la mission ‘B’. Elle est attribuée obligatoirement au même architecte 3.5.Mission C C’est la direction, la coordination, la surveillance de l’exécution des travaux et la proposition de règlement de ces derniers. Cette mission englobe les attributions des missions B (B1 et B2) et D auxquels s’ajoute la surveillance des travaux. L’architecte chargé de cette mission doit assurer une présence permanente sur chantier d’une personne agréée par le service constructeur. Il doit assurer la bonne organisation et la bonne exécution des travaux, selon les règles de l’art et en conformité avec les plans et le cahier des charges. L’architecte est aussi responsable du maintien à jour du journal de chantier et de l’établissement des réceptions provisoires et définitives.





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