Pour une justice au service de la planète

Page 1


RÉSEAU VERT

DANS CE NUMÉRO…

PLACE À LA COMMUNAUTÉ

Les animateur·rices du programme

Greenspeakers cultivent l’espoir 3

JUSTICE CLIMATIQUE

Créer un monde meilleur en recourant au système judiciaire 4-5

PROTÉGER LA NATURE

Mise à jour concernant le traité mondial sur les plastiques 6-7

Notre opinion de la loi sur la protection de la nature proposée par le fédéral 8

À LA RENCONTRE DE NOS BÉNÉVOLES

Faites la connaissance de Kate Kourtsidis! 10

VOUS AVEZ DEMANDÉ

Les appels à l’action traditionnels ont aussi leur place 11

LE SAVIEZ-VOUS?

En 2021, la rivière Magpie au Québec s’est vu conférer le statut de personnalité juridique afin de protéger ses eaux vierges. Il s’agit d’une première historique au Canada, donnant à la rivière le droit de vivre, d’exister et de suivre paisiblement son cours.

Réutilisez-moi:unefoislu,apportezvotre magazinedansuncaféouunebibliothèque pourqued’autrespuissentenprofiter!

Scannez le code QR pour faire un don aujourd’hui.

FSC logo goes here

Le Réseau vert est un magazine semestriel imprimé avec de l’encre végétale sur du papier composé à 100% de fibres postconsommation.

Greenpeace est une organisation internationale qui a pour mission d’inciter à agir pour la protection de l’environnement et la promotion de la paix. Greenpeace œuvre en totale indépendance et à l’écart de toute forme de

UNE CONNEXION MONDIALE

Il est évident que nous vivons une période intense et bouleversante : la crise climatique, l’effondrement de la biodiversité et la montée des politiques extrêmes assombrissent notre présent et notre avenir collectif.

Bien que ces enjeux se manifestent au niveau local, nous savons qu’ils ont également une dimension mondiale. C’est pourquoi l’une des choses que j’apprécie le plus chez Greenpeace est de faire partie d’un mouvement international où l’on parle, travaille et élabore des stratégies au quotidien avec des collègues du monde entier qui vivent dans des contextes politiques et culturels très différents, mais qui partagent un même ensemble de valeurs, un même sentiment d’espoir et une même volonté de créer un monde plus vert et pacifique.

Lors d’une récente réunion mondiale, les directrices et directeurs généraux des bureaux Greenpeace du monde entier ont discuté de nos objectifs et de notre vision de l’avenir, ce qui nous a permis de définir des possibilités de collaboration et de soutien mutuel. Si plusieurs directeur·rices vivent et travaillent dans un contexte de sécurité relative au sein de démocraties stables, d’autres évoluent dans des conditions incertaines et changeantes et prennent des risques considérables dans le cadre de leurs activités de plaidoyer en faveur des gens et de l’environnement. Malgré toutes ces différences, nous reconnaissons que la seule façon de réussir est de nous unir.

Je suis à la fois fière et honorée de faire partie de cette communauté mondiale, et j’espère que le soutien que vous accordez à Greenpeace Canada vous donne également le sentiment de jouer un rôle intégral au sein de cette dernière. Chaque organisation Greenpeace, de la Chine au Brésil en passant par l’Indonésie et le Sénégal, est financée presque entièrement par des donateur·rices comme vous, qui ont à cœur de contribuer à un avenir meilleur.

Dans cette édition du magazine Réseau vert, nous vous présenterons le travail inspirant des animateur·rices Greenspeakers, qui partagent des connaissances importantes et favorisent l’émergence d’un esprit écologiste chez les jeunes. Vous découvrirez l’importance de la justice climatique et sa capacité à engendrer des changements à long terme, ainsi qu’à créer une réaction en chaîne susceptible d’avoir un impact à grande échelle. Vous y trouverez une mise à jour concernant le traité mondial sur les plastiques, notre point de vue sur la loi sur la protection de la nature proposée par le gouvernement fédéral, et vous rencontrerez un bénévole engagé de Greenpeace.

Aucune de ces initiatives ne serait possible sans votre soutien. J’espère que la lecture de ce numéro vous procurera un profond sentiment d’appartenance à notre travail commun, à notre mouvement et aux autres personnes qui, comme vous, croient qu’un avenir meilleur est possible. Vous faites partie intégrante de cet effort mondial, et cette interconnectivité nous permettra de créer un monde plus vert et juste pour l’ensemble de la population.

En toute solidarité et reconnaissance,

pression politique ou corporative, puisqu’elle ne reçoit aucun financement de quelque gouvernement, entreprise ou parti politique que ce soit. Nous comptons sur le soutien exclusif d’individus comme vous pour faire campagne à travers le monde. Pour en savoir davantage sur Greenpeace, rendez-vous sur greenpeace.ca/fr ou téléphonez au 1-800-320-7183

En couverture : Des activistes de Greenpeace UK ont participé à la marche de la Journée mondiale d’action à Londres, en 2022. L’image comprend une pancarte « Justice Transition pour tous ». © Martin Katz / Greenpeace.

33, rue Cecil, Toronto (Ontario) M5T 1N1 454, avenue Laurier Est, Montréal (Québec) H2J 1E7

© Andrew Norton
/ Greenpeace

L’ACTION CLIMATIQUE EN MILIEU

SCOLAIRE : INSUFFLER DE L’ESPOIR AUX GÉNÉRATIONS FUTURES

La riposte à la crise climatique nécessite différentes approches, et chez Greenpeace Canada, nous avons un programme qui n’a pas peur des nouveaux défis, d’avoir des conversations difficiles et engageantes, et de répondre aux questions sur la crise climatique et les solutions possibles.

Le programme Greenspeakers est dirigé par un groupe qualifié de bénévoles qui offrent des présentations interactives aux élèves de la première année du primaire au secondaire cinq sur une gamme d’enjeux environnementaux tels que les changements climatiques, les plastiques et la biodiversité.

Les présentations du groupe mettent l’accent sur la nature interreliée des questions environnementales et sociales, et soulignent l’urgence d’agir et la nécessité d’une approche holistique à la crise climatique.

Le programme Greenspeakers donne également aux gens les moyens de faire des choix éclairés et de prendre des mesures concrètes en matière d’intendance environnementale. Et la réaction des personnes participantes témoigne de leur intérêt envers ces enjeux.

« Au fil des ans, nous avons reçu d’excellents commentaires. Beaucoup d’élèves nous ont dit que nous changeons les choses, que nous les motivons et les inspirons. Bien des enseignant·es nous invitent à revenir leur rendre visite année

après année », affirme Michael Suski, animateur bénévole de longue date du programme Greenspeakers.

« Le fait de constater le lien émotionnel que nous établissons avec les élèves et de les aider à comprendre les enjeux environnementaux auxquels nous faisons face est vraiment gratifiant. »

Le programme a des retombées très positives, non seulement pour les élèves qui assistent aux présentations, mais aussi pour les bénévoles qui les animent.

« En me concentrant sur les choses positives, en me rappelant qu’il s’agit d’un processus qui prend du temps et en gardant à l’esprit que nous faisons quelque chose d’utile, je demeure motivé et plein d’espoir face à la crise climatique », déclare Michael.

Et qu’est-ce que Michael aimerait dire aux personnes qui envisagent de rejoindre les Greenspeakers en tant que bénévole? « Lancez-vous! C’est très gratifiant et vous en retirerez probablement plus de satisfaction et de bonheur que vous ne le pensez. »

Le programme Greenspeakers mène actuellement ses activités dans la région du Grand Toronto. Si vous souhaitez vous impliquer à titre de bénévole ou inviter des animateur·rices Greenspeakers à faire une présentation, veuillez consulter la page act.gp/greenspeakers.fr.

Par Earyn Wheatley, responsable de la mobilisation et des actions
Atelier de formation pour animateur·rices Greenspeakers au bureau de Greenpeace Royaume-Uni, en 2022.
© Marie Jacquemin / Greenpeace

En 2023, Greenpeace Pays-Bas et des résident·es de l’île néerlandaise de Bonaire, dans les Caraïbes, ont annoncé le lancement d’une action en justice contre l’État néerlandais pour ne pas avoir fait assez pour les protéger de la crise climatique.

PAS D’ACTION CLIMATIQUE SANS JUSTICE

Après avoir assisté à la dévastation de la ville de Jasper, en Alberta, par des incendies de forêt cet été, beaucoup d’entre nous se demandent combien d’autres communautés seront détruites par la crise climatique. Combien d’autres vies seront bouleversées avant que cette urgence ne soit correctement prise en charge? Combien de temps faudra-t-il encore attendre avant que les principaux responsables aient à répondre de leurs actes?

Au-delà – ou plutôt dans le cadre – de l’action climatique, il est nécessaire de dédommager les personnes lésées par celles qui sont à l’origine de la crise. Nous avons besoin de justice climatique.

Qu’est-ce que la justice climatique?

La justice climatique tient compte des conséquences inégales de la crise climatique pour différentes communautés. Elle reconnaît que celles qui y ont le moins contribué, comme les populations à faible revenu et les groupes marginalisés, sont souvent celles qui sont les plus durement touchées, et que ces préjudices s’aggraveront au fur et à mesure que la crise se poursuivra.

« La justice climatique et la justice sociale sont les deux faces d’une même médaille, explique Priyanka Vittal, conseillère juridique chez Greenpeace Canada. Plus la crise climatique

empire, plus le fossé se creuse entre les riches et les pauvres. Les communautés marginalisées sont plus exposées aux effets dévastateurs des catastrophes climatiques, qui engendrent des difficultés telles que l’insécurité alimentaire, la pénurie de logement, l’incapacité à s’adapter et le manque d’accès aux soins de santé et à d’autres ressources essentielles. Les systèmes d’oppression qui exacerbent les changements climatiques rendent également ces populations plus vulnérables ».

Pour que le fardeau de la crise climatique et de son atténuation soit réparti équitablement, la justice climatique doit être au cœur de notre travail et du mouvement écologiste. Cela signifie qu’il faut reconnaître la nature interreliée des injustices sociales, raciales et environnementales, et que des processus décisionnels justes ainsi qu’une répartition équitable des ressources doivent être mis à la disposition des communautés vulnérables en première ligne de la crise alors qu’elles s’adaptent à un climat qui ne cesse de se dégrader.

Pistes pour une justice climatique

La réalisation de la justice climatique ne se fera pas du jour au lendemain. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui nécessite un réapprentissage et une prise de conscience. Dans ce parcours, nous devons commencer par nous attaquer aux effets disproportionnés des changements climatiques et veiller à ce que tout le monde puisse s’exprimer.

Volume 26 No 2 greenpeace.ca/fr

Par Stephanie Hulse, agente de fidélisation

Les communautés marginalisées et de première ligne doivent avoir un siège à la table des discussions relatives aux politiques climatiques, afin que les solutions soient adaptées à leur réalité individuelle. Ces expériences et perspectives, souvent négligées et ignorées, sont essentielles à l’élaboration de solutions efficaces et équitables. Les connaissances des populations ayant une expérience directe de la crise climatique, en particulier les communautés autochtones, doivent être reconnues et valorisées.

Pour y parvenir, il est important de remédier aux injustices sociales, raciales et économiques sous-jacentes qui sont à l’origine de la crise climatique et de ses conséquences. Il s’agit d’une tâche difficile, en particulier pour les pays coloniaux comme le Canada, dont les communautés colonisatrices ont largement bénéficié des industries extractives – dont le secteur minier et celui des combustibles fossiles –au détriment des communautés autochtones. Cela suppose également d’améliorer nos systèmes d’éducation et de soins de santé défaillants et de garantir l’égalité des possibilités sociales et économiques pour tout le monde.

D’un point de vue économique, l’une des grandes préoccupations du public – qui a d’ailleurs été instrumentalisée par les partis politiques et les entreprises de combustibles fossiles pour entraver l’action climatique – est que le passage d’une économie fondée sur les combustibles fossiles à une économie axée sur les énergies renouvelables entraînera une pénurie d’emplois. Il est indispensable d’élaborer un plan pour une transition juste qui permette de créer des emplois durables et de soutenir les travailleur·ses et les communautés concernés. Nous devons inclure tout le monde dans notre cheminement vers un avenir plus vert.

Puisque nous parlons de finances, il convient de souligner que la justice climatique passe aussi par la provision d’un financement fiable et régulier pour soutenir les efforts d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets au sein des communautés marginalisées et de première ligne. Cela implique également de verser des réparations aux collectivités qui ont été historiquement lésées par les industries extractives.

Une grande partie de ce travail consistera à demander des comptes aux industries et aux pays responsables de quantités importantes d’activités extractives, d’émissions de gaz à effet de serre et de dommages environnementaux, et à veiller à ce qu’ils jouent un rôle de premier plan dans l’atténuation de la crise climatique. Les parties ayant tiré profit d’un extractivisme excessif et contribué à la crise climatique doivent jouer un rôle prépondérant dans sa résolution.

La justice climatique et les tribunaux

La justice climatique s’opère souvent en ayant recours aux instances judiciaires. Une bonne partie du travail de Greenpeace consiste à interpeller les grands pollueurs et les gouvernements pour leur rôle dans la crise climatique ou leur manque d’action sur le plan environnemental. Cela peut parfois conduire à des menaces de poursuites et à d’autres formes d’intimidation de la part des entreprises et des industries que nous dénonçons, et il est essentiel que nous disposions d’une expertise juridique pour nous défendre. Ces ressources nous ont permis, au fil des ans,

Dans une affaire portée par l’équipe de l’Affaire du Siècle –et soutenue par Greenpeace France – le tribunal administratif de Paris a jugé que l’État français avait une responsabilité climatique et qu’il était illégal pour l’État de négliger ses engagements en matière de réduction des émissions.

de mener, de soutenir et de participer à de nombreuses actions en faveur de l’environnement afin de protéger les populations et notre planète.

« Partout à travers le monde, des communautés s’adressent aux tribunaux pour demander des comptes aux pollueurs. Elles changent le cours de l’histoire et démontrent que nous pouvons résoudre la crise climatique », explique Kristin Casper, avocate générale chez Greenpeace International.

Et même si ces actions en justice ne se soldent pas toutes par des victoires, elles peuvent tout de même contribuer à faire avancer les choses. « Les contestations judiciaires en lien aux changements climatiques sont un marathon et non une course de vitesse. Elles comportent leur lot de difficultés et d’échecs. Lorsque cela se produit, nous essayons de trouver un moyen d’utiliser ces défaites comme tremplin pour élaborer des théories juridiques nouvelles et innovantes qui ouvrent la voie à un changement systémique durable », ajoute Casper.

La justice climatique au quotidien

La justice climatique joue également un rôle dans notre vie de tous les jours.

« Le fait de contacter nos député·es pour réclamer la fin du subventionnement des entreprises pétrolières et gazières, adopter des pratiques de jardinage écologiques, réduire nos vols de courte durée, sortir nos investissements financiers des projets à haute teneur en carbone et réduire notre consommation de viande sont autant de gestes concrets que nous pouvons poser au niveau individuel, déclare Vittal. Chaque action compte, et il est toujours préférable d’agir à petite échelle que de ne rien faire. »

En donnant la priorité à l’équité, en promouvant des solutions communautaires et en travaillant en solidarité avec les collectivités en première ligne de la crise climatique, nous préparons le terrain pour un avenir plus juste et viable pour l’ensemble de la population.

EN ROUTE VERS LES TRIBUNAUX

Voici quelques affaires judiciaires récentes en matière de climat auxquelles Greenpeace a participé :

KlimaSeniorinnen contre l’État suisse

En 2024, après neuf ans de mobilisation et de campagne, les KlimaSeniorinnen (un groupe suisse aussi connu sous le nom des Aînées pour la protection du climat) – avec le soutien de Greenpeace – ont remporté une victoire historique devant la Cour européenne des droits de l’homme. Pour la première fois, une cour internationale a reconnu la protection du climat comme un droit fondamental et déterminé des mesures concrètes que les gouvernements doivent prendre pour agir sur la crise climatique.

Bonaire contre l’État néerlandais

En 2023, huit citoyen·nes de Bonaire, de concert avec Greenpeace Pays-Bas, ont intenté une action en justice contre l’État néerlandais pour atteinte aux droits de la personne en raison d’une action climatique insuffisante. Les Pays-Bas réduisent les émissions de carbone afin de limiter le réchauffement à moins de 1,5 °C et élaborent des plans avec les communautés locales pour faire face à la crise climatique et veiller à ce que les habitant·es de Bonaire puissent continuer à y vivre. Les parties demanderesses affirment que l’inaction de l’État néerlandais par rapport à ces enjeux bafoue leurs droits.

Greenpeace Nordique et Jeunes Amis de la Terre Norvège contre l’État norvégien

En 2023, Greenpeace Nordique et l’association Jeunes Amis de la Terre Norvège ont remporté un procès historique contre l’État norvégien, ce qui a permis d’invalider les permis de production accordés à trois champs pétroliers et gaziers situés en mer du Nord.

Greenpeace soutenait que ces autorisations allaient à l’encontre de la Constitution norvégienne, de la législation de l’Espace économique européen et des engagements internationaux en matière de droits de la personne. Le tribunal de district d’Oslo a jugé que le ministère de l’Énergie n’avait pas tenu compte des répercussions sur le climat mondial et des droits de l’enfant, et a ordonné la cessation immédiate de la production. Cette décision a permis d’éviter l’extraction de millions de barils de pétrole et d’ajouter à la jurisprudence mondiale en matière d’actions en justice pour le climat.

L’Afrique du Sud contre la prospection sismique

En 2022, les tribunaux sud-africains ont révoqué le droit de Shell de mener des activités de prospection sismique au large de la Côte sauvage de l’Afrique du Sud, une décision qui protégera la vie marine d’explosions assourdissantes et préservera les moyens de subsistance des communautés littorales. Il s’agit d’une victoire importante pour les collectivités locales et les groupes environnementaux, dont Greenpeace, qui ont porté l’affaire devant les tribunaux. Ils ont fait valoir que les droits d’exploration avaient été accordés illégalement, que les communautés concernées n’avaient pas été consultées et que les décisionnaires n’avaient pas tenu compte des préjudices causés aux populations côtières ainsi qu’au climat mondial.

Les Philippines contre l’industrie des combustibles fossiles

En 2022, la Commission des droits humains des Philippines a décrété que les grandes entreprises polluantes, dont Shell et ExxonMobil, pouvaient être tenues légalement et moralement responsables des atteintes aux droits de la personne découlant des changements climatiques. Cette décision historique fait suite à une pétition déposée en 2015 par des groupes environnementaux – dont Greenpeace Philippines – et des communautés locales touchées par la crise climatique. La pétition réclamait l’ouverture d’une enquête sur les plus grandes entreprises mondiales de combustibles fossiles et de ciment détenues par des actionnaires, et ce, en raison de leur contribution significative à la crise climatique.

La communauté de Clyde River contre l’exploitation pétrolière en eaux arctiques

© David Kawai / Greenpeace

En 2017, la communauté de Clyde River, au Nunavut, a reçu une décision de la plus haute cour du Canada dans son affaire visant à faire respecter ses droits en tant que peuple autochtone et à protéger son habitat, l’Arctique, de la prospection sismique.

Greenpeace Canada a commencé à travailler en étroite collaboration avec la communauté de Clyde River en juillet 2014 et lui a apporté un soutien dans sa bataille juridique.

© Natanya Harrington / Greenpeace
© Marten van Dijl / Greenpeace
© Vincent Go / Greenpeace

La communauté de Clyde River, au Nunavut, a reçu une décision de la plus haute cour du Canada dans son affaire visant à faire respecter ses droits en tant que peuple autochtone et à protéger son habitat, l’Arctique, de la prospection sismique. Greenpeace Canada a commencé à travailler en étroite collaboration avec la communauté de Clyde River en juillet 2014 et lui a apporté un soutien dans sa bataille juridique.

LES PIRES CRAPULES DU PLASTIQUE AU MONDE

Par Sarah King, stratège principale en matière d’océans, de plastiques et de biodiversité

Savez-vous que si la tendance actuelle se poursuit, la production de plastique pourrait tripler d’ici 2050?

Nous devons nous élever et appeler à la fin de l’ère du plastique!

Des études scientifiques ont révélé que les plastiques sont partout : à l’intérieur de notre corps, sur le sommet de la plus haute montagne, dans des lacs éloignés, sur des îles

Industrie du plastique

Déterminée, l’industrie du plastique, constituée d’entreprises pétrochimiques et de producteurs de plastique, ne recule devant rien pour entraver toute action gouvernementale visant à réduire la pollution plastique. Au Canada, elle a intenté deux actions en justice contre le gouvernement fédéral pour tenter d’empêcher l’interdiction des plastiques à usage unique, et mène une campagne marketing pour répandre la fausse idée selon laquelle le plastique est tout simplement génial. Les recherches de Greenpeace ont révélé qu’elle a intensifié ses efforts de lobbying en aval des négociations du traité mondial sur les plastiques et de l’annonce de plans d’action fédéraux. Pendant ce temps, elle continue de nuire à la santé des personnes et de la planète, comme ce fut le cas récemment lorsque INEOS Styrolution a libéré un cancérigène connu, soit le benzène, sur le territoire non cédé de la Première Nation Aamjiwnaang, amenant la communauté à déclarer un (autre) état d’urgence.

inhabitées et dans l’air que nous respirons. Le plastique est désormais omniprésent dans notre vie quotidienne, ce qui complique la tâche des personnes désireuses de relever le défi d’une vie sans plastique. C’est ce que souhaitent les fabricants, et c’est en dirigeant notre attention sur les pires crapules de l’industrie que nous devrions amorcer tout défi sans plastique.

Marques de biens de consommation

Les entreprises de biens de grande consommation comme Coca-Cola, Nestlé et Unilever, ainsi que d’autres marques populaires, se sont révélées être parmi les plus grands pollueurs plastiques au monde lors d’audits mondiaux de contrôle et de marque. L’année dernière, Greenpeace Royaume-Uni a dénoncé la marque Dove, détenue par Unilever, pour sa contribution à la crise de la pollution plastique, en particulier dans ce que l’on appelle les pays du Sud. Unilever vend 1 700 sachets polluants en plastique à usage unique chaque seconde. Dove dit vouloir célébrer la « vraie beauté », mais une marque qui empoisonne notre planète et menace la santé de nos communautés n’a rien de beau. Plus de 140 000 personnes ont déjà signé une pétition demandant à Dove de s’engager à cesser de vendre des sachets d’ici la fin 2025, d’éliminer progressivement tous les plastiques à usage unique d’ici dix ans et de devenir une véritable force positive en défendant ces objectifs lors des négociations pour un traité mondial sur les plastiques aux Nations Unies. Bien qu’Unilever et d’autres marques aient pris de vagues engagements en matière de développement durable, leur impact au niveau mondial reste épouvantable.

© Tim Aubry / Greenpeace

Supermarchés

En janvier 2019, Greenpeace a lancé une pétition demandant aux plus grandes chaînes de supermarchés au Canada de s’attaquer à leur énorme empreinte plastique en éliminant progressivement les plastiques à usage unique et en adoptant des emballages réutilisables et des modèles de recharge. Malgré la révélation de leur rôle dans le colonialisme des déchets, l’appel massif du public et de leur clientèle à débarrasser nos paniers d’épicerie des plastiques inutiles, et même la récente tentative du gouvernement fédéral de pousser les géants du commerce de détail à agir rapidement pour réduire les plastiques, très peu de choses ont changé dans les allées des supermarchés. Un rapport récent d’Environment Defence a révélé que plus de 70 % des produits dans les seuls rayons des fruits et légumes et des aliments pour bébés sont emballés dans du plastique. Malgré la lueur d’espoir offerte par certaines initiatives de réutilisation prometteuses, comme la plateforme Reusables.com qui s’associe aux détaillants pour proposer des options plus écologiques, les alternatives sans plastique sont extrêmement limitées et loin d’être disponibles dans l’ensemble des magasins et des communautés.

1 2 3 4 5

NOTE SUR L’ÉCHELLE DES CRAPULES DU PLASTIQUE

Un changement se profile à l’horizon!

La liste des contrevenants en matière de pollution et de déchets plastiques est terriblement longue. Pour chaque entreprise qui propose de véritables solutions de réutilisation, nombre sont celles qui se retranchent en défendant leurs pratiques actuelles. Néanmoins, il est de plus en plus évident que la modification de nos systèmes dépendants du plastique est une condition essentielle pour une planète plus saine et moins polluée. En outre, même si des forces importantes œuvrent pour lui faire obstacle, le mouvement sans plastique est fort et en plein essor à l’échelle mondiale.

Alors que les appels au changement se font de plus en plus insistants, nous devons veiller à les adresser aux entreprises à l’origine de la crise des déchets et de la pollution plastique, ainsi qu’aux gouvernements qui peuvent – et doivent –prendre des mesures audacieuses pour accélérer la transition vers une réalité zéro déchet et à faible émission de carbone.

Un ours polaire jouant avec des déchets plastiques dans l’Arctique.

Ce que vous pouvez faire :

1 Exhorter le Canada à soutenir un traité mondial fort sur les plastiques! Visitez le act.gp/traite mondialsurlesplastiques pour signer une pétition demandant au Canada de soutenir un traité qui permettra d’enrayer la pollution plastique.

2 Envoyez un courriel ou appelez votre député·e pour lui demander de soutenir et de créer un système national basé sur la réutilisation.

3 Pour en savoir plus sur la façon dont Greenpeace a fait équipe avec Ecojustice et d’autres groupes pour maintenir l’interdiction du plastique au Canada, visitez greenpeace.ca/fr

© Roie Galitz / Greenpeace
En 2019, les bénévoles de Greenpeace Canada ont placé des cartes sur les rayons des supermarchés pour demander des options sans emballage et en vrac, et davantage de produits dans des contenants réutilisables.

LA NOUVELLE LOI CANADIENNE SUR LA NATURE : UN PAS EN AVANT OU UNE OCCASION MANQUÉE?

Avec plus de 2 000 espèces en péril au Canada, des mesures décisives sont nécessaires pour inverser le déclin d’écosystèmes jadis prospères. Pourtant, malgré les promesses répétées du gouvernement fédéral d’introduire une loi pour protéger la nature et malgré son engagement, pris lors de la Conférence des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15) à Montréal en 2022, d’enrayer la perte de biodiversité d’ici 2030, force est de constater que les progrès sont lents. Dans le dernier numéro du magazine Réseau vert, nous avons appelé à l’adoption d’une nouvelle loi fédérale visant à protéger la nature. Peu après sa parution, le gouvernement Trudeau a déposé un nouveau projet de loi sur la responsabilité envers la nature. Continuez votre lecture pour connaître notre avis sur cette proposition : les aspects positifs, les lacunes et les améliorations à apporter.

Aspects positifs

Nous faisons preuve d’un optimisme prudent à l’égard du projet de loi déposé par le gouvernement. La loi proposée réaffirme l’engagement du Canada à atteindre les objectifs du Cadre mondial pour la biodiversité de KunmingMontréal. Adopté par le Canada et d’autres pays signataires lors de la 15e Conférence des Parties, ce texte fixe des objectifs ambitieux en matière de conservation de la biodiversité à l’échelle mondiale.

Le projet de loi, déposé à la Chambre des communes, oblige le gouvernement fédéral à mettre en œuvre des plans pour atteindre ces objectifs mondiaux et à faire publiquement rapport des progrès accomplis.

Lacunes

La loi ne garantit pas le respect par le Canada de ses engagements internationaux à enrayer et inverser la perte de biodiversité. Elle n’enchâsse pas les objectifs mondiaux de protection de la nature dans le droit canadien et ne rend pas obligatoire leur réalisation. En n’intégrant pas ces dispositions, il pourrait être facile pour le Canada de ne pas donner suite à ses promesses en matière de protection de la biodiversité.

Améliorations à apporter

La loi doit être modifiée pour veiller à ce que la planification et les rapports sur la biodiversité soient crédibles et que les lois et les actions respectent les droits et soutiennent les initiatives menées par les peuples autochtones. Il est également impératif que des dispositions juridiques soient instaurées pour empêcher le Canada de manquer à ses engagements en matière de protection de la nature.

Un orignal traversant un cours d’eau au Canada.

En bref

Dans l’ensemble, le projet de loi sur la responsabilité à l’égard de la nature est peu ambitieux. C’est un bon point de départ, mais d’importantes modifications s’imposent. Le texte ne contient pas d’objectifs précis, ne s’intègre pas aux lois existantes, ne donne pas la priorité à la souveraineté autochtone et n’a pas la force juridique nécessaire pour susciter un véritable changement.

Mais le Canada a une excellente occasion d’améliorer cette législation proposée et de démontrer son engagement en faveur de la protection de la nature à l’échelle mondiale! La COP16 de 2024 se tiendra en Colombie cet automne, ce qui signifie que le temps presse. Il est temps de faire pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il adopte une législation plus étoffée et efficace.

Notre objectif est que le gouvernement adopte une loi forte sur la protection de la nature. Nous prévoyons remettre une pétition signée par des Canadien·nes qui estiment que cette mesure est importante et qui réclament une meilleure protection de notre planète et de la vie qu’elle abrite. Si vous souhaitez contribuer à cet effort en y ajoutant votre signature, visitez le act.gp/protegezlabiodiversite

© Jean-Simon Bégin
© Jean-Simon Bégin

Faites la connaissance de Kate Kourtsidis

bénévole chez Greenpeace et animatrice Greenspeakers

« Mon implication m’a permis de trouver une communauté de personnes avec lesquelles je peux rire et apprendre...»

Vous avez commencé à vous impliquer comme bénévole auprès de Greenpeace en 2022. Qu’est-ce qui vous a amené à collaborer avec Greenpeace Canada et quels aspects de votre expérience de bénévolat appréciez-vous particulièrement?

J’ai été portée à m’impliquer auprès de Greenpeace car il s’agit d’une organisation environnementale bien connue qui offre un programme de bénévolat formidable dans ma communauté. Qu’il s’agisse de visiter les écoles et de sensibiliser les enfants aux changements climatiques dans le cadre du programme Greenspeakers, ou de créer des bannières spectaculaires et participer à des manifestations avec des personnes animées des mêmes idées, Greenpeace me donne la possibilité de défendre la planète et les générations à venir, ce qui me remplit de gratitude.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le fait d’être bénévole?

Le bénévolat est à la fois plaisant et valorisant. Même si j’adore mes ami·es, je n’avais pas beaucoup de gens dans ma vie qui se souciaient autant de l’environnement que moi – jusqu’à ce que je rejoigne Greenpeace. Mon implication m’a permis de trouver une communauté de personnes avec lesquelles je peux rire et apprendre à chaque fois que nous faisons du bénévolat ensemble.

Qu’est-ce qui vous enthousiasme particulièrement?

Je suis très enthousiaste à l’idée de poursuivre mon implication dans le programme Greenspeakers et de continuer à le développer. Sensibiliser les élèves à la crise climatique et leur proposer des façons d’agir en faveur du climat a été une expérience extrêmement gratifiante. Leur volonté de faire du monde un endroit meilleur me permet de poser un regard optimiste sur l’avenir.

Qu’aimeriez-vous dire à quelqu’un qui envisage de devenir bénévole?

Lancez-vous! L’un des avantages d’être bénévole chez Greenpeace est que le personnel est extrêmement bienveillant, compréhensif et reconnaissant. Tout temps que vous pouvez consacrer au bénévolat est précieux. Vous pouvez établir votre propre horaire, participer à des activités qui correspondent à vos compétences et à vos intérêts et prendre facilement des pauses pour prendre soin de votre santé mentale au besoin.

Les bénévoles contribuent activement aux victoires de Greenpeace. Représentant l’organisation dans près de 200 régions du monde, nos bénévoles organisent des activités de sensibilisation communautaire, participent à des formations et prennent part à des campagnes et à des actions directes. Greenpeace Canada possède actuellement des groupes de bénévoles à Toronto et à Montréal, dont les membres se réunissent sur une base régulière pour travailler à la création d’un monde plus juste et équitable.

Visitez act.gp/devenezbenevole pour vous impliquer.

© Kate Kourtsidis

VOUS ME DEMANDEZ D’AGIR EN LIGNE, MAIS JE N’UTILISE PAS LES MÉDIAS SOCIAUX

Si vous faites partie de notre liste d’envoi, vous savez que bon nombre de nos appels à l’action invitent nos sympathisant·es à utiliser les réseaux sociaux – Facebook, Instagram ou X (anciennement Twitter) – pour communiquer avec des membres du gouvernement ou des décisionnaires clés. Nous proposons cette option, car il s’agit d’un moyen facile et efficace pour vous de participer à nos campagnes, de faire entendre votre voix et d’accroître la pression sur le gouvernement ou les acteurs de l’industrie pour les inciter à agir. Et il porte souvent fruit!

Nous savons cependant que ce n’est pas tout le monde qui utilise les réseaux sociaux. Chaque fois que nous envoyons un appel à l’action par courriel, nous recevons des messages comme celle-ci de la part de nos sympathisant·es.

« Je m’excuse, mais je n’utilise pas les réseaux sociaux mentionnés dans votre appel à l’action.

Si vous avez d’autres suggestions, comme l’envoi d’un courriel ou d’une lettre par la poste, donnez-moi les adresses qu’il me faut et un résumé du message que vous voulez faire passer. »

Si cela s’applique aussi à vous, ne vous inquiétez pas! Il existe d’autres façons de participer aux campagnes de Greenpeace sans passer par les réseaux sociaux, et elles peuvent être tout aussi efficaces (voire plus!). En voici quelques-unes :

Envoyer un courriel :

Les courriels constituent un moyen efficace de rejoindre les fonctionnaires et les entreprises (surtout si vous faites partie de leur clientèle), et il est facile d’y donner suite.

Passer un coup de fil :

Les appels téléphoniques peuvent avoir un impact considérable, en particulier lorsque vous appelez votre député·e.

Écrire une lettre :

Les lettres conventionnelles font forte impression, d’autant plus que les personnes auxquelles elles sont destinées en reçoivent probablement très peu de nos jours.

Conseils pratiques :

• N’hésitez pas à nous contacter par courriel pour obtenir un gabarit de lettre ou une liste de points importants à aborder.

• Si vous appelez votre député·e, n’oubliez pas de lui rappeler que vous êtes membre de sa circonscription, qu’il est de son devoir de représenter vos intérêts et qu’il ou elle pourrait avoir besoin de votre vote lors d’une élection future.

• Après avoir communiqué avec les parties concernées, partagez votre gabarit avec d’autres personnes afin qu’elles puissent en faire autant.

De nombreuses formes de communication sont nécessaires pour que notre appel à une action immédiate en faveur du climat soit entendu.

Peu importe le mode de communication que vous choisissez, le plus important est que vous utilisiez votre voix pour la planète.

Nous joindre!

Vous avez une question? Besoin de mettre à jour vos informations personnelles? L’équipe du Service aux sympathisant·es de Greenpeace Canada est là pour vous aider!

Automne/Hiver 2024

Veuillez lui envoyer un courriel à adherents.ca@greenpeace.org ou la joindre par téléphone entre 9 h et 17 h (HE), du lundi au jeudi, au 1 800 320-7183.

11 greenpeace.ca/fr

LE MOMENT N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI PROPICE

PARLONS-EN ENSEMBLE

Après avoir pris soin de vos proches, vous pouvez continuer à protéger la planète pour les générations futures grâce à un don testamentaire. C’est un processus simple, et nous sommes là pour répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir sur les dons testamentaires.

Pour plus d’informations, envoyez-nous un courriel à lcanada@greenpeace.org ou contactez-nous par téléphone au 1 800 320-7183 .

Scannez le code QR pour en savoir plus sur la façon dont vous pouvez faire un don durable dès aujourd’hui.

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.