Ensemble dans l'action : se mobiliser pour protéger la planète

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RÉSEAU VERT

DANS CE NUMÉRO…

PLACE À LA COMMUNAUTÉ

Rencontrez le jeune supporter qui a organisé une vente de pâtisseries pour la planète 3

JUSTICE CLIMATIQUE

Trois jalons importants pour la protection des océans en 2025 4-5

Découvrez la flotte de navires de Greenpeace 6

Lancement de notre nouvelle campagne mondiale pour l’Amazonie 7

OPÉRATION EXODUS

40 ans après son premier passage, le Rainbow Warrior revient aux Îles Marshall 8-9

LE COIN NATURE

Les avantages de se reconnecter à la nature pour soi et pour la planète 10

VOUS AVEZ DEMANDÉ

Quelques sources d’information et d’inspiration 11

Question du jour

Quel navire parmi la flotte de Greenpeace est propulsé par des voiles?

Le Rainbow Warrior III

L’ Arctic Sunrise

Le Witness

Consultez la page 6 pour connaître la réponse.

Réutilisez-moi:unefoislu,apportezvotre magazinedansuncaféouunebibliothèque pourqued’autrespuissentenprofiter!

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Le Réseau vert est un magazine semestriel imprimé avec de l’encre végétale sur du papier composé à 100% de fibres postconsommation. Greenpeace est une organisation internationale qui a pour mission d’inciter à agir pour la protection de l’environnement et la promotion de la paix. Greenpeace œuvre en totale indépendance et à l’écart de toute forme de

SE SOUVENIR DE NOS ORIGINES

Au cours des derniers mois, nous avons vu les Canadiennes et les Canadiens se rallier dans un contexte de tensions croissantes avec les États-Unis. L’achat et la promotion de produits fabriqués au pays sont l’une des manifestations les plus visibles de cette solidarité.

Cela me rappelle les origines de Greenpeace. Fondée à Vancouver en 1971, Greenpeace est un mouvement entièrement « fabriqué au Canada ».

Mais il ne s’agit là que d’une partie de l’histoire. Le récit de nos origines est également un exemple remarquable de collaboration transfrontalière. Troublées par la direction politique que prenait leur pays, quatre des personnes ayant participé à la fondation de Greenpeace, Dorothy et Irving Stowe, ainsi que Marie et Jim Bohlen, avaient quitté les États-Unis pour s’établir au Canada à l’époque de la guerre du Vietnam. Au Canada, les deux couples ont rencontré des personnes qui partageaient leurs idées, dont Bob Hunter ainsi que Dorothy et Ben Metcalfe de Winnipeg.

Ces personnes de pays différents ont découvert qu’elles se rejoignaient dans leurs préoccupations et leurs aspirations. Plutôt que de se contenter d’en discuter et d’en rester là, elles ont décidé d’agir en créant un mouvement aujourd’hui présent dans 55 pays à travers le monde. Leur histoire confirme que l’amitié et la solidarité transfrontalières ont le pouvoir de contrer l’oppression et de contribuer à un changement significatif

Le climat politique actuel, caractérisé par des frais de douane protectionnistes et des sentiments nationalistes, exige la même vision, la même imagination, la même empathie et la même action collective que celles qui ont permis la création de Greenpeace. S’il est naturel que les Canadien·nes se rassemblent lors des périodes difficiles, il est également important de garder à l’esprit que les enjeux mondiaux tels que les changements climatiques nécessitent une coopération internationale plutôt qu’un repli nationaliste.

Nous devons absolument nous serrer les coudes et nous unir, car c’est le pouvoir citoyen qui permettra de surmonter les divisions politiques auxquelles nous faisons face aujourd’hui. Dans cette édition du magazine Réseau vert, vous découvrirez les bienfaits du temps passé dans la nature pour accroître notre résilience face aux défis mondiaux tels que les changements climatiques. Vous ferez la connaissance d’un jeune sympathisant de Greenpeace qui a organisé une collecte de fonds afin d’agir pour la planète. Et vous découvrirez comment Greenpeace mène des actions collaboratives à travers le monde pour protéger nos océans, défendre l’Amazonie et soutenir les communautés, comme celle de Rongelap aux Îles Marshall.

Aucun de ces efforts ne serait possible sans votre soutien, et c’est votre générosité qui nous permet de continuer à œuvrer pour le bien-être des gens et de la planète. Vous faites partie de notre communauté et j’espère que, où que vous soyez dans le monde actuellement, vous ressentez la force de ce lien et de notre gratitude. Continuons à avancer ensemble afin de bâtir l’avenir plus vert et prospère que nous méritons.

Dans un esprit de solidarité et de gratitude,

Christy Ferguson

Directrice générale, Greenpeace Canada

pression politique ou corporative, puisqu’elle ne reçoit aucun financement de quelque gouvernement, entreprise ou parti politique que ce soit. Nous comptons sur le soutien exclusif d’individus comme vous pour faire campagne à travers le monde. Pour en savoir davantage sur Greenpeace, rendez-vous sur greenpeace.ca/fr ou téléphonez au 1 800 320-7183

En couverture : L’Arctic Sunrise a rejoint des centaines de bateaux de pêche locaux dans l’estuaire d’Arousa, au large des côtes espagnoles, pour appeler à la protection des océans et exiger la réhabilitation de l’estuaire en 2024. © Pedro Armestre / Greenpeace. 33, rue Cecil, Toronto (Ontario) M5T 1N1 454, avenue Laurier Est, Montréal (Québec) H2J 1E7

© Andrew Norton / Greenpeace

DANS SON ÉLÉMENT : VENDRE DES GOURMANDISES POUR VENIR EN AIDE À LA PLANÈTE

Wyatt, cinq ans, est un passionné de sciences qui sait tout du tableau périodique et a organisé une vente de gourmandises pour la planète!

Il voue une véritable fascination au tableau périodique des éléments, à leurs symboles et à leurs numéros atomiques. Il s’est récemment intéressé au carbone, ce qui a donné lieu à un projet de recherche familial sur les émissions. C’est dans ce cadre qu’il a entendu parler des campagnes de Greenpeace, faisant naître chez lui une nouvelle passion pour l’action climatique.

Déterminé à sensibiliser les gens et à collecter des fonds pour opérer un changement positif, Wyatt a organisé une vente de gourmandises près de chez lui. Cette activité était un bon moyen pour lui d’amorcer une discussion sur la manière de réduire notre empreinte carbone de manière créative. Toute sa famille a mis la main à la pâte en l’aidant

à préparer des biscuits aux pépites de chocolat et à vendre des sucettes glacées afin d’amasser des fonds pour Greenpeace. Ses grands-parents ont même proposé d’égaler le montant récolté lors de sa collecte!

En plus de son intérêt pour le tableau périodique, Wyatt aime également faire du camping, nager, skier et se promener à vélo. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi la Terre mérite d’être protégée, il a répondu spontanément : « C’est la seule planète qu’on a. »

Si l’initiative de Wyatt vous inspire et que vous souhaitez organiser votre propre collecte de fonds pour soutenir le travail de Greenpeace, visitez le site parceque.greenpeace. ca pour de plus amples renseignements.

Si vous avez une histoire de soutien que vous aimeriez partager avec les autres membres de Greenpeace, contactez-moi, Sana Fazal, à l’adresse adherents.ca@greenpeace.org. Je suis toujours heureuse d’avoir de vos nouvelles!

Par Sana Fazal, agente du Service aux sympathisant·es
© Sara Bouvette
© Sara Bouvette
Wyatt affiche un grand sourire et lève le pouce, tout en portant t-shirt de Greenpeace.
Wyatt sourit devant le tableau périodique des éléments exposé au Shrum Science Center de l’Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique.

Celles-ci comprennent le

marin des estuaires picards et de la mer d’Opale.

L’ANNÉE 2025 MARQUERA-T-ELLE UN TOURNANT POUR LES OCÉANS?

Pour la vie marine, les communautés qui en dépendent et les océanophiles, l’année 2025 s’annonce fort prometteuse. Les campagnes de Greenpeace ont désormais une dimension multilatérale alors que nous œuvrons à la conclusion d’accords internationaux pour protéger les océans. Comme vous le découvrirez dans les prochains paragraphes, nous avons connu des hauts et des bas en attendant que les leaders mondiaux s’entendent sur une nouvelle voie à suivre afin de préserver notre planète bleue. Le traité mondial sur les océans

Cet été, les gouvernements du monde se réuniront pour une série de rencontres très importantes. En effet, la Conférence des Nations Unies sur les océans de 2025 se tiendra en France, en juin. Son objectif est d’accélérer le déploiement d’initiatives de conservation et de gestion responsable des océans, le tout conformément à la mise en œuvre du 14e des 17 objectifs mondiaux de développement durable des Nations Unies. L’événement a été désigné comme le moment où le traité mondial sur les océans pourrait enfin entrer en vigueur. Ceci dit, le chemin vers la ratification pourrait présenter encore des obstacles.

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Un total de 110 pays ont signé le traité après son adoption en juin 2023, signifiant ainsi leur intention de le faire entrer en vigueur. Mais, pour que le traité prenne effet, 60 pays doivent le ratifier, ce que seuls 18 États avaient fait en ce début de mois d’avril (au moment de la rédaction de cet article). Le Canada a bien signé le traité, mais les élections fédérales ont retardé le processus de ratification. Nous continuerons à suivre la situation de près pour voir s’il finira par devenir l’un des 60 pays signataires. Et quel que soit le résultat des élections, nous rappellerons au nouveau gouvernement que la capacité du Canada à respecter ses engagements en matière de protection de la biodiversité d’ici 2030 dépend de ce traité.

À titre de rappel, le traité mondial sur les océans est un instrument dont l’objectif est de combler les lacunes en matière de gouvernance en haute mer qui permettent aux industries de conduire la vie marine au bord de l’extinction. Il est nécessaire pour permettre la création d’un réseau d’aires marines protégées couvrant 30 % des océans du monde d’ici 2030. Il permettrait aussi de préserver les zones fragiles et les points chauds de la biodiversité, et d’aider les espèces et les habitats surexploités à se rétablir.

Volume 27 No 1 greenpeace.ca/fr

Par Sarah King, stratège principale en matière de biodiversité
Lors d’une expédition dans la Manche en 2024, Greenpeace a documenté des activités de pêche industrielle dans plusieurs aires marines protégées.
Banc des Flandres, les ridens du détroit du Pas-de-Calais et le parc naturel
© Lorraine Turci
Greenpeace

Face aux menaces émergentes, telles que l’exploitation minière en eaux profondes, nous devons tout mettre en œuvre pour protéger les écosystèmes marins et favoriser leur résilience.

Pour nous aider à maintenir la pression sur le gouvernement canadien, signez notre pétition act.gp/sanctuaires appelant à la ratification du traité mondial sur les océans.

Un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes

Pour assurer la protection des océans, nous ne pouvons pas permettre à l’exploitation minière en eaux profondes d’aller de l’avant. En juillet prochain, Greenpeace et ses alliés seront présents à la 30e session de l’Autorité internationale des fonds marins en Jamaïque, où les gouvernements se rassembleront pour discuter de l’avenir de cette industrie des plus destructrices. Alors que des entreprises comme la minière canadienne The Metals Company menacent de présenter une demande de permis d’exploitation minière, nous avons intensifié nos démarches auprès des gouvernements pour qu’ils soutiennent un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes. Cet enjeu sera à l’ordre du jour de la rencontre en juillet. Jusqu’à présent, 32 pays, dont le Canada, se sont prononcés en faveur d’un moratoire. Ils doivent maintenant défendre fermement leur position pour convaincre d’autres pays de leur emboîter le pas.

Signez notre pétition act.gp/eauxprofondes pour nous aider à convaincre les gouvernements du monde entier de soutenir ce moratoire.

Le traité mondial sur les plastiques

Pendant ce temps, la crise de la pollution plastique continue de faire des ravages non seulement dans les océans, mais partout sur la planète. De la banquise arctique aux lacs les plus reculés en passant par les sols que nous cultivons pour nous nourrir, le plastique est partout, y compris dans notre corps. Après cinq cycles de négociations sur un traité mondial sur les plastiques aux Nations Unies, les gouvernements n’ont pas réussi à conclure un accord. La dernière série de pourparlers, qui s’est déroulée en Corée du Sud en décembre 2024, s’est soldée par une décision de poursuivre les négociations en août 2025. Le Canada s’est mobilisé in extremis pour soutenir certaines dispositions clés du traité. Toutefois, nous avons besoin que tous les pays renouvellent leur engagement et parviennent à un accord solide qui permettra de fermer le robinet du plastique de manière définitive.

Alors que nous préparons le terrain en vue de ces changements importants, nous pouvons conserver notre élan en tirant parti des victoires récentes. De nouveaux pays s’engagent régulièrement à ratifier le traité sur les océans,

Printemps/Été 2025

incitant ainsi publiquement les autres à suivre leur exemple. Grâce à une prise de conscience croissante et à la mobilisation citoyenne, notamment de la part des sympathisant·es de Greenpeace ici et dans le monde, l’opposition à l’exploitation minière en eaux profondes ne cesse de croître.

En fait, c’est justement ce mouvement international de mobilisation qui a convaincu le gouvernement norvégien de suspendre le premier cycle d’octroi de licences d’exploitation minière en eaux profondes dans l’Arctique. Cela constitue une immense victoire pour les écosystèmes arctiques fragiles et le mouvement contre l’exploitation minière des grands fonds marins. Et même si les négociations en vue d’un traité mondial sur les plastiques n’ont pas abouti à un accord concluant en décembre, plus de 100 pays, représentant des milliards de personnes, ont signé une déclaration en faveur d’un traité ambitieux comportant un objectif de réduction de la production mondiale, essentiel pour endiguer la crise du plastique. Ces pays ont su résister à l’influence de l’industrie des combustibles fossiles. Il nous appartient maintenant de veiller à ce qu’ils respectent leurs engagements.

L’année 2025 est susceptible de voir des avancées majeures, et je suis persuadée que nous parviendrons collectivement à atteindre ces objectifs importants!

Pour rester au courant de nos campagnes sur les océans et les plastiques, et sur les progrès réalisés en lien avec ces traités, visitez greenpeace.ca/fr

Un membre de la station de surveillance des températures sous-marines de Greenpeace située sur l’île de Ventotene, dans la mer Tyrrhénienne, a effectué une plongée en eaux profondes pour étudier l’impact des changements climatiques sur la biodiversité côtière subaquatique.

5 greenpeace.ca/fr

© Lorenzo Moscia / Greenpeace

LA FLOTTE DE GREENPEACE

Depuis la fondation de Greenpeace dans les années 1970, nos navires ont grandement influencé notre façon d’agir et d’aborder les enjeux environnementaux et humanitaires. Ces bateaux facilitent nos recherches sur les écosystèmes marins fragiles et nos actions directes en haute mer. Ils nous permettent de témoigner et de dénoncer les méfaits qui se produisent loin des regards. Et ils nous permettent de soutenir et d’apporter une aide directe aux communautés côtières et aux personnes qui travaillent au large.

Voici les trois principaux navires de notre flotte :

Le Arctic Sunrise

Un brise-glace construit en 1975 et racheté par Greenpeace en 1995. Il est spécifiquement adapté à la traversée des glaces et nous permet de nous rendre dans les régions polaires les plus reculées.

Le Rainbow Warrior III

Un voilier à moteur construit sur mesure et entré en service en 2011. Il a remplacé le Rainbow Warrior II et a été spécialement conçu pour l’activisme environnemental, avec un hélipont et des dispositifs de communication spécialisés.

Le Witness

Le dernier membre de la flotte de Greenpeace et aussi le plus sophistiqué d’un point de vue technologique, le Witness a été mis à l’eau en 2021. Avec ses 22,5 mètres de long, il est aussi le plus petit de nos bateaux. Grâce à sa quille et à son gouvernail rétractables, il peut naviguer dans des eaux peu profondes inaccessibles aux plus gros navires.

© Maarten Van Rouveroy / Greenpeace.

Deux aras à ailes vertes survolent les vallées de la Serra do Aracá, dans l’État d’Amazonas, au Brésil.

PROTÉGER LA PLUS GRANDE FORÊT TROPICALE DE LA PLANÈTE : L’AMAZONIE

L’Amazonie est la plus grande forêt tropicale du monde. Elle abrite environ 50 000 types de plantes différents, près de 2 400 espèces de poissons d’eau douce, plus de 370 sortes de reptiles et une myriade d’animaux emblématiques. Jaguars, aigles harpies, botos, loutres géantes, capybaras, anacondas, paresseux didactyles, grenouilles dendrobates... la diversité biologique de la région est époustouflante. Plus de 40 millions de personnes vivent également en Amazonie, dont plus de 400 communautés et groupes autochtones. En plus de la vie qu’il abrite, le bassin amazonien contribue à contrôler le climat terrestre en stockant environ 100 milliards de tonnes de carbone, ce qui équivaut à plus de 10 ans d’émissions mondiales de combustibles fossiles. En d’autres termes, la santé de la planète dépend de cette incroyable forêt tropicale.

Quel est le problème?

Bien que l’Amazonie couvre 6,7 millions de kilomètres carrés répartis à travers 9 pays, environ 60 % de sa surface se trouve au Brésil. Au cours des 40 dernières années, plus de 18 % de la forêt tropicale de l’Amazonie brésilienne a disparu, soit à peu près la superficie de Terre-Neuve-et-Labrador.

L’agriculture est la principale cause de cette destruction, mais la présence d’industries extractives a considérablement augmenté ces dernières années, accentuant les ravages. Selon MapBiomas Brasil, un réseau d’ONG, d’universités et d’entreprises technologiques qui utilise des données satellitaires pour produire des cartes du territoire brésilien, l’exploitation aurifère illégale sur les terres autochtones brésiliennes a bondi de 265 % entre 2018 et 2022. Ces activités ont eu des conséquences immédiates sur la forêt tropicale et les communautés autochtones de la région : déforestation,

contamination des rivières par le mercure, violence et émissions de carbone importantes en font partie.

Bâtir un mouvement pour le changement, la protection et le respect

L’objectif de la campagne mondiale de Greenpeace pour l’Amazonie est d’accélérer la protection de cette région du monde avant la 30e conférence des Nations Unies sur le climat (COP30), qui se tiendra au Brésil en novembre prochain.

Pour ce faire, nous commencerons par rappeler au monde la beauté et la valeur de l’Amazonie, et par souligner l’importance de la forêt et son lien avec le climat et nos propres vies. Ensuite, nous attirerons l’attention sur les activités des grandes entreprises agricoles, pétrolières et aurifères, qui sont les principales responsables de la destruction de la forêt tropicale. Grâce à la mobilisation citoyenne, nous ferons pression pour obtenir des réglementations plus strictes afin de contraindre les grandes banques qui les financent à couper les ponts avec elles. Nous encouragerons également le gouvernement brésilien à améliorer l’accès direct des peuples autochtones et des communautés locales aux ressources de la région. Et nous entreprendrons des actions contre l’exploitation aurifère, en particulier celle qui se déroule sans consentement sur les terres autochtones.

Nous mettrons tout cela en œuvre en créant un mouvement fondé sur la bienveillance, la solidarité et le respect — respect envers la forêt qui influence toute vie sur Terre et respect envers les personnes qui y vivent.

Nous avons hâte de voir comment cette campagne évoluera et espérons que vous y participerez dès le début. Pour agir en faveur de l’Amazonie, visitez : act.gp/respect-amazonie.

Par Stephanie Hulse, agente de fidélisation

RETOUR DU RAINBOW WARRIOR 40 ANS APRÈS L’OPÉRATION EXODUS

En 1985, le navire Rainbow Warrior de Greenpeace a pris part à une expédition qui allait marquer un tournant dans l’histoire de l’organisation : l’opération Exodus. Entre 1948 et 1956, les États-Unis ont testé des armes nucléaires aux Îles Marshall, une nation composée de 29 atolls et de 5 îles principales dans le nord de l’océan Pacifique. Au cours de cette période, la région a été le théâtre de 67 explosions nucléaires. La plus importante d’entre elles, résultat de l’essai « Castle Bravo », a eu lieu le 1er mars 1954. Cette explosion était 1 000 fois plus puissante que la bombe d’Hiroshima.

Dans les quatre heures qui ont suivi, des retombées radioactives composées de corail pulvérisé, d’eau et de particules radioactives se sont abattues sur des atolls habités, dont celui de Rongelap, situé à 150 kilomètres du site de l’explosion. La population a immédiatement fait état

de conséquences épouvantables sur la santé : lésions cutanées, pertes capillaires et cloques causées par des brûlures. Trois jours après l’essai, le gouvernement américain a évacué la population de Rongelap vers l’atoll de Kwajalein. Trois ans plus tard, les décisionnaires ont déclaré que l’atoll de Rongelap était à nouveau sûr et ont renvoyé les insulaires s’y installer. Cependant, au cours des 30 années suivantes, les preuves d’empoisonnement radioactif se sont multipliées. Il y avait beaucoup de mort-nés et de nombreuses mères faisaient des fausses couches. Près de 70 % des enfants de Rongelap qui avaient moins de 10 ans en 1954 ont développé des tumeurs de la thyroïde. Sans leur consentement, des personnes de la communauté ont fait l’objet d’une étude menée par des scientifiques des États-Unis sur les effets des radiations sur les êtres humains, dans

greenpeace.ca/fr

Par Stephanie Hulse, agente de fidélisation
En 1985, Greenpeace a mobilisé le Rainbow Warrior pour aider à évacuer les insulaires de Rongelap, aux Îles Marshall, à la suite des essais nucléaires menés par les États-Unis sur des atolls voisins entre 1946 et 1958.

en 1985,

un accueil chaleureux de la communauté marshallaise lors de la réunion organisée à l’occasion du 40e anniversaire de l’opération.

laquelle elles ont été privées de traitement et des parties saines de leur corps ont été prélevées.

Malgré leur responsabilité, les États-Unis ont refusé d’aider à reloger les gens touchés par les retombées de ces essais d’armes. C’est pourquoi, après des décennies de plaidoyer auprès du gouvernement américain, la population de Rongelap s’est tournée vers Greenpeace en 1985 pour obtenir de l’aide.

Greenpeace a répondu à l’appel en déployant son navire, le Rainbow Warrior, pour évacuer 300 insulaires et plus de 100 tonnes de matériaux de construction vers l’île voisine de Mejatto pour leur permettre d’y commencer une nouvelle vie. Cette opération a nécessité de nombreux voyages et a duré 11 jours.

Quatre décennies plus tard, le Rainbow Warrior — sous son incarnation actuelle nommée — a été invité à retourner aux Îles Marshall par le gouvernement local. L’objectif était de commémorer l’évacuation et de mener des recherches scientifiques indépendantes afin d’aider la nation insulaire dans sa quête de justice à l’encontre des États-Unis. À l’occasion de ces retrouvailles, Greenpeace a réaffirmé sa solidarité de longue date avec les Îles Marshall et d’autres communautés voisines du Pacifique, ainsi que son soutien à leur lutte continue pour obtenir justice et réparations. Au-delà des effets persistants des essais nucléaires, les Îles Marshall sont également menacées par l’exploitation minière en haute mer et les effets croissants de la crise climatique. Cependant, leur population est déterminée à se faire entendre.

Comme l’a déclaré Ariana Tibon-Kilma, présidente de la Commission nucléaire nationale de la République des Îles Marshall, devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en octobre 2024 : « C’est un héritage non seulement de souffrance, de deuil et de frustration, mais aussi de force, de solidarité et d’engagement indéfectible envers la justice. »

Vous pouvez visionner le vibrant discours d’Ariana TibonKilma sur l’héritage horrible des essais nucléaires dans les Îles Marshall en cherchant son nom sur YouTube. Pour en savoir plus sur la visite commémorative de Greenpeace aux Îles Marshall, visitez act.gp/auxÎlesMarshall.

Bunny McDiarmid et Henk Haazen, deux ex-membres du personnel de Greenpeace ayant pris part à l’opération Exodus
ont eu droit à

RENOUER AVEC LA NATURE

Dans l’hindouisme au sein duquel j’ai grandi, la relation entre les humains et le monde naturel part du principe que nous ne constituons pas une entité distincte de la nature. Nous en faisons partie intégrante — et notre bien-être spirituel est intrinsèquement lié à la santé et à la vitalité de notre planète. Nos croyances affirment que la Terre est portée par quatre éléphants juchés sur le dos d’une tortue. Les rivières sont vénérées et les montagnes sont également considérées comme des lieux sacrés.

Le lien que nous entretenons avec la nature dans notre société occidentale moderne est tout autre, et de nombreuses personnes sont désormais déconnectées du monde naturel.

Une étude réalisée en 2017 par l’Université Yale a révélé que les gens passent de plus en plus de temps devant leurs écrans plutôt qu’à l’extérieur. Cela s’explique principalement par le fait que les endroits où nous travaillons, vivons et étudions sont souvent peu propices au contact avec les espaces naturels. D’autres aspects de la vie priment sur le temps passé dehors.

Les raisons de cette déconnexion sont multiples, mais l’impact n’est pas ressenti de la même manière par tout le monde. Des recherches semblent indiquer l’existence de disparités raciales en matière d’accès à des espaces verts de qualité, comme des parcs locaux et nationaux ou des espaces récréatifs. Heureusement, des organisations et des entreprises telles que Brown Girl Outdoor World, Colour the Trails et la Black Environmental Initiative s’efforcent d’améliorer l’accès à la nature et aux activités de plein air pour les communautés noires, autochtones et racisées.

Éliminer les nombreux obstacles systématiques à l’accès à la nature est un processus qui ne se fera pas du jour au lendemain. L’action individuelle ne suffit pas à elle seule, mais nous pouvons néanmoins poser certains gestes pour commencer à renouer avec la nature. Cela peut débuter par un effort afin de nous familiariser avec les plantes, les insectes et les animaux qui peuplent les espaces verts autour de nous, tout en portant davantage attention à notre environnement lorsque nous marchons dans les espaces verts de notre quartier.

D’ailleurs, une étude récente de l’Université d’Exeter révèle que le fait de passer du temps (environ 2 à 3 heures par semaine) dans des environnements naturels peut améliorer considérablement notre bien-être. Si cela vous semble beaucoup, divisez ce nombre d’heures en tranches de 20 à 30 minutes par jour, puis répartissez-les en deux périodes de 15 minutes : une le matin et une l’après-midi.

Et il n’y a pas que les scientifiques qui évoquent les bienfaits du plein air. Cet avis est aussi partagé par le corps médical. Fruit d’une collaboration entre la BC Parks Foundation, le gouvernement et des prestataires de soins de santé de tout le pays, l’initiative A Prescription for Nature permet aux

médecins de prescrire des doses de nature à leurs patient·es. Le programme leur permet de bénéficier d’un accès gratuit aux parcs nationaux et aux aires de conservation à travers le Canada.

Et si vous n’avez pas accès à cette option, optez pour une plante d’intérieur! L’ensemencement, la culture et la propagation de plantes constituent d’excellents moyens de se rapprocher de la nature. Une étude de 2015 publiée dans le Journal of Physiological Anthropology indique que le fait de s’occuper de plantes d’intérieur peut même contribuer à réduire le stress.

Nous savons que passer du temps en plein air ou prendre soin d’une plante d’intérieur ne suffira pas à résoudre la crise climatique ou à réformer nos systèmes défaillants. Toutefois, cela peut contribuer à réduire l’écoanxiété et nous donner la motivation nécessaire pour continuer à faire pression sur les gouvernements et les décisionnaires clés afin de les inciter à protéger la planète. Nous savons bien que c’est la mobilisation citoyenne qui permettra de changer le statu quo. Nous devons donc continuer à travailler ensemble pour bâtir le monde durable et pacifique que nous méritons.

Si vous souhaitez nous faire part de vos manières préférées de rester en contact avec la nature, contactez-nous à l’adresse adherents.ca@greenpeace.org.

Volume 27 No 1 greenpeace.ca/fr

©
Priyanka
Vittal
Priyanka lors d’une randonnée dans les montagnes du Simien, en Éthiopie.

Sources d’information (et d’inspiration!)

Si vous souhaitez continuer à vous informer, à vous engager et à garder espoir face à la crise climatique, ne cherchez plus! Nous avons compilé une liste variée de livres, de films et de balados qui parlent d’enjeux climatiques, proposent des solutions concrètes et donnent la parole à des personnes inspirantes.

Nous espérons qu’elle vous plaira!

LIVRES

Tresser les herbes sacrées : Sagesse ancestrale, science et enseignements des plantes (2015) : Cet ouvrage acclamé de Robin Wall Kimmerer, professeure potawatomi, explore les relations réciproques entre les humains et l’environnement, présentant le savoir autochtone comme approche complémentaire ou alternative à la science occidentale moderne.

L’Avenir est dans le champ (2019) : Ce livre de Marie-Claude Lortie et Jean-Martin Fortier explore les pratiques agricoles durables au Québec et la manière dont les systèmes alimentaires locaux peuvent contribuer à lutter contre les changements climatiques tout en favorisant le renforcement des communautés.

Anthropocène : l’époque humaine (2018) : Co-réalisé par les cinéastes Jennifer Baichwal, Nicholas de Pencier et Edward Burtynsky, ce documentaire à l’esthétique époustouflante examine l’impact colossal de l’humanité sur la Terre, dont les changements climatiques.

Notre planète (2019) : Narrée par Jacques Frantz, cette version doublée de la célèbre minisérie arrive tout aussi bien à sensibiliser les gens aux merveilles naturelles du monde qu’aux menaces qui pèsent sur elles et à l’importance de la protection environnementale

FILMES

PODCASTS

La Terre vue du cœur (2018) : Réalisé par la cinéaste québécoise Iolande Cadrin-Rossignol, ce documentaire donne la parole à Hubert Reeves, astrophysicien et écologiste canadien de renom, sur la crise de la biodiversité, et traite de sujets environnementaux complexes de manière accessible.

Chaleur humaine : Animée par Nabil Wakim, journaliste au quotidien français Le Monde, cette émission aborde une variété d’enjeux climatiques et de solutions potentielles en compagnie de spécialistes.

Les changements climatiques et moi! : Produit par Nature-Action Québec et soutenu par le Conseil régional de l’environnement de Montréal, le Conseil régional de l’environnement de la Montérégie, la Fondation David Suzuki ainsi que le gouvernement du Canada, ce balado vise à accroître les connaissances et favoriser l’apprentissage des jeunes sur différents phénomènes liés aux changements climatiques.

N’hésitez pas à nous contacter!

Si vous avez des questions ou si vous devez mettre à jour vos renseignements, l’équipe du Service aux sympathisant·es est là pour vous!

Printemps/Été 2025

Vous pouvez communiquer avec elle par téléphone au 1 800 320-7183, du lundi au jeudi de 9 h 30 et 17 h 30 (heure de l’Est), ou par courriel à adherents.ca@greenpeace.org.

11 greenpeace.ca/fr

PARLONS-EN

Après avoir pensé à vos proches, vous pouvez continuer à protéger la planète pour les générations futures en faisant un don testamentaire à Greenpeace. C’est un processus simple, et nous sommes là pour répondre à toute question que vous pourriez avoir à ce sujet.

Si vous désirez discuter de la possibilité de faire un legs à Greenpeace, veuillez communiquer avec nous par courriel à lcanada@greenpeace.org ou par téléphone au 1 800 320-7183 .

Scannez le code QR ci-dessous pour découvrir comment vous pouvez faire perdurer votre héritage!

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