Journal Grand Prix du Bâtiment Durable - 2015

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LE JOURNAL 2015

UN ÉVÉNEMENT INFOAVIGNON & L’ECHO DU MARDI

2e ÉDITION

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LE RENDEZ-VOUS DES ACTEURS DE LA CONSTRUCTION ET DE L'AMÉNAGEMENT

EN VAUCLUSE

p. III Edito

p. VI & VII Interview

p. IX à XVII Lauréats

OBJECTIF : « PROMOUVOIR L’INTELLIGENCE COLLECTIVE »

LE PRÉFET FAIT LE POINT SUR LES GRANDS DOSSIERS

PALMARÈS DU 2e GRAND PRIX DU BÂTIMENT DURABLE

UN ENGAGEMENT DE QUALITÉ

Qualification Q c t o Qualibat Q t6 6111 - 4611 6 - 6121 6

04 90 31 30 40 - 69, avenue Charles de Gaulle - 84 130 Le Pontet Prime de qualité artisanale 1996 décernée par La Banque Populaire - SO.CA.MA - Chambre des métiers - Conseil général Ne peut-être vendu séparément.


Vaucluse T ’ ERRE D AVENIR

Le Département innove et joue la carte des énergies renouvelables.

8 collèges vont être équipés de toits photovoltaïques durant l’année scolaire 2015/2016. Ils produiront une électricité renouvelable équivalente à la consommation de 552 foyers. Cette initiative d’équipement public durable représente un potentiel d’installation de 1166 kW crête et une économie de 110 tonnes de CO2 par an, soit 2,3 % des émissions liées aux consommations énergétiques des collèges vauclusiens*. Les 7 530 m2 de toitures des collèges de Cavaillon, Pertuis, Cabrières-d’Avignon, La Tour-d’Aigues, Mazan, et du Thor généreront au total 1 655 MWh/an. *les émissions totales dues à l’activité des collèges sont estimées à

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19 500 tonnes de CO2.

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D’un côté Infoavignon, site d’information associatif citoyen juste âgé de quelques années et créateur du Grand Prix du Bâtiment Durable. De l’autre, l’Echo du mardi, hebdomadaire économique, lecture des décideurs locaux depuis près de 180 ans et héritier de titres historiques de la presse vauclusienne : le Mercure aptésien, le bulletin du palais ou bien encore les petites affiches… Deux médias que tout semble opposer, mais qui ont fait le choix de l’initiative collective, afin de mettre en avant encore davantage ceux qui participent à la richesse de notre territoire.

«L

e département de Va u c l u s e est le département le plus pauvre de Provence-AlpesCôte d’Azur (Paca). Un foyer fiscal sur deux (49,4 %) est non imposable, soit 5 points de plus que la moyenne régionale et près de 10 points de plus que la moyenne de l’ensemble des départements de France. Au deuxième trimestre 2015, le chômage s’élève à 12,8% de la population alors qu’il est à 11,8% dans les Bouches-duRhône. Selon l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), le niveau de qualification des actifs vauclusiens est faible (15,5% des actifs sont sans diplôme, soit 2 points de plus qu’en Paca et 3 points de plus qu’en France). Seuls 14 % détiennent un diplôme supérieur au 1er cycle universitaire, soit 3,5 points de moins

qu’en France ou Paca. » « Loin de vouloir jouer les déclinologues, notre propos vise surtout à montrer l’urgence de la situation et la nécessité de construire une mobilisation collective face aux nouveaux enjeux économiques et écologiques de notre territoire. » LE VAUCLUSE AU CENTRE DE NOUVEAUX ENJEUX « Le premier enjeu pour le Vaucluse est directement lié à la réforme des collectivités territoriales. En effet, dans quelques mois, notre département sera voisin de trois grandes métropoles qui possèderont des moyens considérables, Aix-Marseille au sud, Montpellier à l’Ouest et Lyon au Nord, à seulement 1h d’Avignon en TGV. » « A défaut de construire des stratégies concurrentielles suicidaires face à ces mastodontes, les opérateurs économiques, culturels, politiques et institutionnels Vau-

RAPPEL : LES LAURÉATS 2014 > Catégorie : Qualité architecturale et paysagère Résidence étudiante La Miroiterie à Avignon Maîtrise d’ouvrage : OPH d’Avignon Maîtrise d’œuvre : Gautier-Conquet Architectes et paysagistes Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Sud Bâtiment, gros œuvre > Catégorie : Performance énergétique et environnementale – Confort d’usage Espace multi-accueil Petite Enfance à Vaison-la-Romaine Maîtrise d’ouvrage : Communauté de communes du Pays Vaison Ventoux Maîtrise d’œuvre : Axel Collot Architecte Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Entreprise Lassagne, ossature, charpente, bardage bois > Catégorie : Co-production – Travail d’équipe Démarche AEU – Insertion sociale La Résidence du Docteur Ayme à Cavaillon Maîtrise d’ouvrage : Mistral Habitat Maîtrise d’œuvre : BA Architecture Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Benedetti SA

clusiens devront préférer l’intelligence et la complémentarité pour envisager le développement de notre territoire. » « S’ils veulent exister dans ce nouvel environnement, ils devront également être très offensifs pour « vendre » le savoir-faire de nos entreprises vauclusiennes aux trois métropoles voisines, mais pas seulement ; aux autres régions de France aussi. » « Même si des initiatives sont prises dans ce sens, nous devrons collectivement, y compris les médias locaux, investir et conquérir l’espace territorial grâce aux atouts du Vaucluse. »

consensus plutôt que l’ambition personnelle et le rapport de force brutal. » « Dans cet esprit, cette deuxième édition du Grand prix du bâtiment durable en Vaucluse est destinée à valoriser les projets et les potentialités de nos entreprises. Elle rassemble un jury composé des principaux opérateurs qui œuvrent dans l’acte de bâtir et suscite désormais un intérêt qui dépasse les frontières de notre département. » « Permettre l’émergence de cette intelligence collective et promouvoir l’expertise des acteurs de notre territoire, c’est investir le champ du marketing territorial et c’est sans aucun doute la vocation première de ce Grand Prix. » Jamil Zéribi & Laurent Garcia

MUTUALISER NOS FORCES « Pour atteindre nos objectifs, la méthodologie est très importante. A l’instar des PME allemandes dans leur stratégie à l’international, nous devons mutualiser nos forces et tisser des alliances pour gagner des parts de marché sur d’autres territoires ou pour attirer des investisseurs dans notre département. » « Le développement durable n’est pas circonscrit aux enjeux énergétiques et environnementaux, il intègre également une méthode d’action qui préfère le compromis intelligent, Laurent Garcia la recherche du

EDITO

OBJECTIF : « PROMOUVOIR L’INTELLIGENCE COLLECTIVE »

Jamil Zéribi

> Catégorie : Accessibilité (accès aux transports, déplacement, économique) – Vivre ensemble (Habitat mixte, services de proximité, habitat participatif) Résidence «Les songes de Poliphile» aux Angles Maîtrise d’ouvrage : SAS ACI Maîtrise d’œuvre : Agence Rolland Architecte Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Bâti Concept, entreprise de gros œuvre > Catégorie : Innovation industrielle – Qualité des matériaux – Audace technique - Circuit court et proximité – Maîtrise des couts Le Village des métiers «Les Ateliers» à Avignon Maîtrise d’ouvrage : Ville d’Avignon Maîtrise d’œuvre : Fradin Weck Architecture Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Charpentier bois J.Morel et Associés > Catégorie : Prix spécial : Projet contemporain dans son environnement paysager Bâtiment l’Alma dans la zone d’Agroparc à Avignon Maîtrise d’ouvrage : Sarah Bernard expert-comptable et Philippe Laurent Architecte Maîtrise d’œuvre : Atelier d’Architecture Philippe Laurent Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Vossier Charpentes

Grand Prix du Bâtiment Durable Le journal - 2015

III


Un partenaire proche de vos chantiers Gedimat, cʼest 200 professionnels indépendants et plus de 450 points de ventes spécialistes des matériaux de construction, de la rénovation et de lʼaménagement de la maison. Gedimat, cʼest avant tout un partenaire de proximité qui accompagne les professionnels sur leurs chantiers, des fondations aux finitions. Gedimat AVIGNON fait partie du groupe Gedimat Farel-Clavel présent sur huit sites dans le Vaucluse (Avignon, Carpentras, Mazan, Isle/Sorgue et Cavaillon) et dans le Gard (Rochefort du Gard, Remoulins et Uzès).

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C

omment construire un « Grand Prix du Bâtiment Durable » sans y associer les opérateurs et les organisations représentatives qui œuvrent dans l’acte de bâtir ? Cet événement n’est-il pas l’occasion de fédérer, de promouvoir les talents et l’expertise des professionnels du secteur ? C’est en répondant à ces questions que nous avons décidé de constituer le jury de cet événement. En effet, dès la première édition en 2014, Jean-Paul Cassulo (Président de l’ordre des architectes de Paca), Jean-Yves Chemin (Président de la Fédération du Bâtiment), JeanFrançois Lovisolo (Président de l’association des maires du Vaucluse), Bruno Grenier (Directeur de Citadis), Anne-Marie Hautant (fondatrice du Bureau d’études Ingéflux), Jérôme Micheletti (Promotion immobilière Hors champ) et Joris Vicente (Ter & Mer Immo) ont accepté avec enthousiasme de participer à l’aventure. En 2015, ce jury s’est enrichi avec la participation d’Alain Ducros (Président de la Chambre des Notaires de Vaucluse), de Serge Duckit (Président du Cobaty), de Jean Sanchez (Président de la Capeb) et de Philippe Girard (Fondateur des Trophées RSE PACA). C’est donc un jury qui rassemble toutes les compétences de notre territoire dans le domaine de l’aménagement, du BTP et du développement durable. La variété des sensibilités, la richesse des positions des uns et des autres durant

LE JURY

L’ÉQUIPE : « UNE DREAM TEAM EN GUISE DE JURY »

MODE D’EMPLOI les délibérations donnent un caractère extraordinaire aux échanges et aux débats. Le jury considère que tous les projets doivent pouvoir être honorés dans ce Grand Prix du Bâtiment Durable, aussi bien des projets portés par des opérateurs d’envergure avec des moyens élevés que des « petits projets » qui s’inscrivent dans l’audace architecturale, l’aménagement d’un territoire, la qualité énergétique et environnementale des logements, en construction ou en rénovation. C’est ainsi qu’au-delà des 5 catégories et projets honorés, le jury a souhaité cette année encore honorer un 6ème projet et intituler cette catégorie « le coup de cœur du jury ».

COMMENT LES PROJETS ONT-ILS ÉTÉ SÉLECTIONNÉS ? Le Grand Prix du Bâtiment Durable est ouvert à toutes les organisations, entreprises, bureau d’études, architectes et institutions situés sur le territoire national. Un appel à projet est envoyé quelques mois avant l’événement aux différents réseaux professionnels, aux acteurs de la filière du BTP et de l’aménagement. Pour être éligibles, les projets doivent respecter les critères suivants : > Avoir été réalisés sur le périmètre du Vaucluse et du Grand Avignon (bassin de vie). > Projets neufs ou en rénovation réalisés et livrés entre 2012 et 2015 > Bâtiments publics, privés, industriels, commerciaux et bureaux > Présenter des photos (deux minimum) du bâtiment réalisé Après réception des dossiers, le jury se réunit pour étudier les projets présentés sous enveloppe sans mention de l’identité des déposants. A défaut d’un vote pour départager les différentes candidatures, les membres du jury préfèrent l’échange et la recherche du consensus.

LES LAURÉATS 2015 Catégorie : Qualité architecturale et paysagère ■ Ancien Archevêché d’Avignon Maîtrise d’ouvrage : Conseil départemental de Vaucluse Maîtrise d’œuvre : bauA (architectes mandataires), Fabre & Speller (architectes) - bet Sp2i Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Entreprise Girard ■ Catégorie : Performance énergétique et environnementale – confort d’usage Immeuble Saint-Gabriel Maîtrise d’ouvrage : La Foncière des Régions Maîtrise d’œuvre : BDVA Architecte, Groupe ABCD (Advanced Building Construction & Design) Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Froid Climatisation Service 84 ■ Catégorie : co-production – travail d’équipe démarche aeu (Approche environnemental de l’urbanisme) – insertion sociale La Fabrica Maîtrise d’ouvrage : AGFA (Association de gestion du Festival d’Avignon) Maîtrise d’œuvre : Architecte Maria Godlewska (AMG) Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : TEGC - LGC et entreprise Girard

■ Catégorie : accessibilité (accès aux transports, déplacement, économique) – vivre ensemble (Habitat mixte, services de proximité, habitat participatif) Résidence Les Teinturiers Maîtrise d’ouvrage : Sogeprom Sud Maîtrise d’œuvre : KERN & Associes – Architecture et Urbanisme Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Arco Bâtiment atégorie : innovation industrielle – Qualité des matériaux – ■ C audace technique - circuit court et proximité – Maîtrise des coûts La Gare de Carpentras Maîtrise d’ouvrage : Ville de Carpentras, la Cove et Gares & Connexions Maîtrise d’œuvre : Lebunetel Architectes Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : Berthouly SA ■ Catégorie : Prix coup de cœur du Jury Le domaine des Costes Maîtrise d’ouvrage : Grand Delta Habitat Maîtrise d’œuvre : Hardy-architecture Hervé Hardy Entreprise distinguée dans la phase d’exécution : E.B.I Mura

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V


LE PRÉFET FAIT LE POINT SUR LES GRANDS DOSSIERS Le Préfet de Vaucluse, Bernard Gonzalez, fait le point sur les grands dossiers de l’aménagement du département : urbanisme commercial, intercommunalité, LEO, aire d’accueil des gens du voyage. S’il veut faire respecter la loi et toute la loi, le représentant de l’Etat veut aussi remettre, quitte à les y contraindre, tous les acteurs de ces projets autour de la table. Entre fermeté et esprit de concertation, un « mix » délicat à trouver « pour servir l’intérêt général, et dépasser les intérêts particuliers » Continental Nutrition «J’ai pu constater que les dossiers vauclusiens peuvent parfois avoir un peu de mal à éclore. J’en ai eu l’exemple avec la friche Continental Nutrition. Depuis 3 ans, rien ne se fait sur ce dossier, les gens ne se parlent pas. Après l’avoir examiné, j’ai invité chacun des acteurs à se retrouver autour d’une table pour une première puis une seconde réunion. Mais il n’y avait toujours pas de prise de position. Alors, au début de l’été, je leur ai écrit en leur demandant de prendre une décision. On s’est retrouvé en septembre, il y avait un représentant du groupe Continental Nutrition. Je leur ai demandé de définir leur intention : vendaient-ils à APRC et Hernandez, ou non ? Nous avons eu la satisfaction de voir qu’on se dirigeait vers un protocole, que les modalités de la dépollution, et de sa prise en charge financière étaient identifiées.» Urbanisme commercial «Je pense qu’il faut là aussi une concertation entre tous les acteurs. Je ne peux que constater que le département de Vaucluse bénéficie d’un taux d’équipement commercial largement supérieur à la moyenne nationale. C’est une réalité qui s’impose, aussi bien dans les chiffres qu’à la vue : en termes d’environnement et de qualité urbaine, c’est aussi un enjeu. Il ne faudrait pas que le gigantisme de certaines zones nuise à l’image très valorisante du Vaucluse, notamment vis à vis des touristes. Je n’ai pas encore eu le temps de travailler précisément sur chacun des dossiers : il y a vraisemblablement des zones où il y a encore des besoins. Mais dans beaucoup d’autres, il y a largement ce qu’il faut. Les commerces de centre-ville doivent pouvoir vivre aussi, car ils participent à la vie de la cité.» «Il y aussi des enjeux de sécurité : l’artificialisation des sols, on l’a vu sur la Côte d’Azur, a des conséquences parfois dramatiques. Il y a aussi la question des plans de circulation, de l’accès des services de secours, quand on constate, à l’entrée de certaines zones et à certains moments de l’année, des bouchons de plusieurs centaines de mètres sur des voies à grande circulation.»

VI

La LEO «J’ai été tout de suite plongé dans cette question, puisqu’il fallait avancer sur les concessions du Contrat de Plan Etat Région. J’ai été abasourdi, en allant sur le terrain, par l’importante circulation de poids lourds, dans le centre d’Avignon comme dans les quartiers. Comment peut-on se lancer dans des opérations de politique de la Ville ou de rénovation urbaine sans préalablement trouver le moyen de faire circuler tous ces camions ailleurs que sur nos grands boulevards ? J’ai donc beaucoup milité, au côté des élus, au niveau régional et national, pour qu’on accélère la réalisation d’un premier barreau, entre le rond-point de Rognonas et la tranche 1, afin de désengorger les quartiers et la Rocade. On a un vrai besoin de la LEO, c’est une infrastructure prioritaire. Il y a une union sacrée des élus, ce qui a permis d’obtenir le financement des études préparatoires, dans le cadre du Contrat de Plan Etat Région, de ce premier barreau.» Production de logement social «C’est un sujet sensible dans le département. J’ai été amené, récemment, à rencontrer 9 communes qui ne respectent pas les obligations de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain). Nous avons eu un dialogue franc, parfois viril ! S’il y a des explications compréhensibles, il y a aussi des communes qui font des choix, et qui devront donc en assumer les conséquences financières et légales. Et les habitants de ces communes devront payer, eux aussi. De plus, nous avons non seulement besoin de production de logements, mais aussi de rénovation du parc : j’ai été frappé par la vétusté de certains bâtiments. Pas partout, pas pour tout les opérateurs, mais il y a clairement une partie du parc qui a été négligée durant des années. Ce qui provoque d’ailleurs des vacances de logements, car les gens ne veulent plus aller habiter dans ces ensembles dégradés.» «Il va aussi falloir densifier, car il faut que l’on parvienne absolument à mettre fin au mitage du paysage et à limiter la consommation de l’espace. Si les zones commer-

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ciales peuvent être une cause de dégradation du cadre de vie et de l’environnement de notre département, certains lotissements ne sont pas mieux.» Intercommunalités «Une réunion de la commission départementale de concertation intercommunale s’est tenue début octobre. Un projet de nouveau schéma y a été présenté. La loi a réduit les obligations qui pesaient sur le Vaucluse, en ramenant la taille minimale des intercommunalités à 15 000 habitants. Il n’y a donc plus qu’une seule intercommunalité qui a besoin d’une solution, à savoir la communauté de communes des Portes du Lubéron, qui regroupait Puget, Lauris, Puyvert Lourmarin et Vaugines, Cadenet et Cucuron. Ces deux dernières communes pourraient rejoindre la Communauté de communes du Sud Luberon., les cinq autres la Communauté de communes Luberon Mont de Vaucluse, qui va donc pouvoir devenir une Communauté d’agglomération.» «La Communauté de communes Ventoux Sud, par contre, elle, peut rester dans son état actuel, car elle a une densité de 22,8 habitants au km². Et la loi précise que si la densité est inférieure à 30% de la densité moyenne nationale (100,4 habitant au kilomètre carré), on n’a pas besoin de fusionner avec une autre interco.» «Par contre, plusieurs choses peuvent être améliorées : les compétences transférées ne sont pas toujours exercées par les intercommunalités. Ici ou là, on peut avoir des communes qui continuent à faire ce qui aurait du être transféré à l’intercommunalité. De la même manière certaines compétences optionnelles, qui auraient du être prises, ne l’ont pas été. En matière de mutualisation, là c’est simple : rien n’a été fait. Donc, plutôt que de jouer au grand géographe en définissant de nouveaux périmètres, je vais plutôt demander aux élus de commencer par respecter toute la loi. Enfin, suite aux dernières échéances municipales, et aux difficultés rencontrées dans certaines intercommunalités, je pense qu’on a plutôt besoin en ce moment d’une certaine stabilisation des structures déjà existantes.»

Déviation d’Orange «On a bien avancé. Dans le cadre du Contrat de plan Etat Région, nous avons proposé au département de s’associer à l’opération et de prendre la maîtrise d’ouvrage. Les réunions techniques de mise en œuvre ont déjà eu lieu, le financement est prévu. La déclaration d’utilité publique est toujours valide, donc tout va bien.» Tram «Je n’ai pas eu à intervenir en terme de procédure, je n’ai pas été sollicité par les collectivités, j’ai vu que le projet était à la baisse. Ce sont désormais les élus qui sont à la manœuvre, et notamment la Communauté d’agglomération du Grand Avignon.»

NR (Parc naturel P régional) Ventoux «J’écoute, j’entends le débat, mais je n’ai pas à y intervenir. Jean-François Moniotte, souspréfet de Carpentras, me tient régulièrement informé des discussions en cours. Il y a un potentiel étonnant autour du Ventoux, autour de la nature, des sports de pleinair ; ce que j’ai pu constater par moi-même, car je suis un amateur de cyclisme.»

ire des gens du voyage A de Bonpas «C’est un dossier sur lequel je souhaite que l‘on puisse travailler rapidement, car là encore les obligations de la loi ne sont pas respectées. C’est ce que j’ai dû rappeler à certains élus qui sont venus, pendant la période estivale, s’énerver de la présence de caravanes sur leurs communes. Si les obligations du schéma d’accueil des gens du voyage étaient respectées, s’il existait une aire de grand passage, je serais mieux armé pour faire respecter la loi, et contraindre les gens à l’utiliser.»


INTERVIEW

Les acteurs de la construction avec l’assentiment de l’Etat, ont signé une Convention contre la fraude à l’emploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics pour le Vaucluse. Les signataires de cette convention, pour les services de l’Etat sont : Bernard Gonzalez, préfet de Vaucluse, l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de la Sécurité sociale et des allocations familiales) de Vaucluse représentée par Véronique Lefaix, l’Unité territoriale du Vaucluse de la Direccte (Direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) avec Bernadette Fougerouse et, pour la partie privée : la Fédération du Bâtiment et des travaux publics de Vaucluse représentée par son président Yves Chemin, La confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) par son président Jean Sanchez, la Caisse congés intempéries BTP Région Provence par Jean-Marc Bouisse, vice-président.

«J’ai donc demandé aux services de relancer le travail qui s’était un peu figé ces dernières années. Et notamment la tenue d’une réunion de la commission départementale des gens du voyage. J’ai également interpellé le Conseil départemental à ce sujet. Enfin, je pense qu’une seule aire ne suffira pas, qu’il faudra en prévoir une aussi dans le nord du département. Il est temps d’avancer, car durant cet été il y a eu des problèmes quasiment tout le week-end. C’est un peu dommage que par manque d’esprit de complémentarité et de solidarité, on ne puisse pas régler ce problème.» Propos recueillis par Pierre Nicolas

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FRAUDE À L’EMPLOI LA LUTTE EST ENGAGÉE

LES RÈGLES Les fraudes à l’emploi contre lesquelles les signataires s’engagent à lutter, concernent toute forme de travail dissimulé : d’activité, d’emploi salarié, d’heures de travail, les cumuls irréguliers d’emploi, la fausse sous-traitance, le marchandage et le prêt illicite de personnel, la fraude au détachement de salariés, le cumul irrégulier de revenus de remplacement avec les revenus d’un emploi, les fraudes à l’introduction et à l’emploi de main d’œuvre étrangère ainsi que les entreprises dites éphémères. L’action engagée poursuit un triple objectif : promouvoir l’emploi, lutter contre le travail illégal sous toutes ses formes, et contre une concurrence déloyale, accroître la sécurité sur les chantiers, sécuriser les clients, notamment dans les travaux d’entretien et de rénovation. LA PRATIQUE La Capeb, la Fédération du BTP de Vaucluse et la Caisse congés intempéries BTP signaleront au secrétariat du Codaf (Comité opérationnel départemental anti-fraude) les situations de fraudes à l’emploi, ou qui paraissent suspectes à cet égard. Cette instance transmettra l’information à l’Urssaf, à la Direccte ainsi qu’à tous les partenaires du Codaf, Parquet, Pôle Emploi, CAF (Caisse d’allocation familiale), Préfecture...

Fotolia.© Alexander Potapov

SUR LE TERRAIN Les organisations professionnelles seront informées des suites données, au moins une fois par an. Il sera promu et mis en œuvre par les entreprises donneuses d’ordre une vigilance toute particulière sur la licéité de la sous-traitance et sur le respect par leurs sous-traitants de leurs obligations sociales et fiscales, de la limitation des niveaux de sous-traitance et de la déclaration préalable au maître d’ouvrage de tous leurs sous-traitants. ANTICIPER Les entreprises tiendront à disposition des agents de contrôle sur les chantiers la liste à jour de leurs sous-traitants. Les parties signataires seront vigilantes sur les «offres anormalement basses». Elles s’informeront mutuellement de celles-ci ainsi que des marchés obtenus à un prix pouvant faire craindre des infractions à la législation du travail. Enfin, les parties signataires font la promotion de la Carte d’identification professionnelle du BTP. Les parties signataires conviennent également de mettre en place un comité de suivi de la convention chargé de veiller à son application et d’en évaluer la mise en œuvre. M.H.

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VII



QUALITÉ ARCHITECTURALE ET PAYSAGÈRE

ANCIEN ARCHEVÊCHÉ D’AVIGNON

Aujourd’hui, le Conseil départemental de Vaucluse dispose d’un nouveau site permettant d’abriter une partie des ses services administratifs dans l’ancien archevêché d’Avignon situé rue d’Annanelle, dans l’intra-muros. Pour en arriver là, il a fallu toutefois redonner une cohérence à cet ensemble modifié au cours temps. Retour sur une opération où la préservation du patrimoine bâti a été exemplaire.

LAUREATS

CATÉGORIE

L’ARGUMENT DU JURY « Une réussite sobre en matière de rénovation qui marie le respect de l’architecture classique en y incorporant des greffes modernes. »

CHIFFRES CLÉS Superficie : 4 134 m² > > Montant de l’opération :

7 M€

> Nombre de bureaux : 175

P

our réhabiliter l’ancien archevêché d’Avignon, l’hypothèse retenue a notamment consisté à mettre en valeur la stratification historique et à restituer la hauteur et le dessin de la façade sur rue telle qu’elle se présentait au XVIIIe siècle. En effet, les corps de bâtis les plus anciens ayant été fortement dégradés par des interventions successives menées au cours du XIXe siècle, les architectes ont proposé une réinterprétation historique basée sur le diagnostic du service d’archéologie du Conseil départemental de Vaucluse. La démolition de la partie XIXe a donc rendu lisible et cohérente la partie historique tout

en affirmant la nouvelle vocation du lieu par une reconstruction de facture contemporaine. Le Conseil départemental de Vaucluse ayant fait cette acquisition afin de reloger une partie de ces services administratifs, il a donc fallu intégrer les contraintes liées à l’installation de ces agents. Outre l’aménagement de 175 bureaux, les 4134 m² de surface utile du projet devaient également abriter des salles de réunions et de conférences (200 places au total) mais aussi un centre de documentation et d’archivage, des salles de réceptions et un espace de restauration pour le personnel. RESTRUCTURATION LOURDE Dans ce cadre, les architectes ont donc dû mener une restructuration lourde d’un vaste ensemble bâti en centre historique d’Avignon en conservant l’intégralité des murs ainsi que les planchers à la

françaises. Cet ancien couvent des ursulines d’Avignon, qui regroupait autour d’un vaste îlot, cinq corps de bâtiments contigus datant pour les plus anciens du XVIe siècle et pour les plus récents du XXe siècle (reconstruction partiel après-guerre), a donc nécessité de conserver les murs en pierre naturelle de taille, les charpentes en bois massif et la couverture en tuiles canal ainsi que de mettre en place une isolation périphérique intérieure, des planchers BA (Béton armé) ou mixte bois-béton. L’ensemble des bureaux est évolutif et modifiable en fonction de l’occupation et des destinations des espaces alors les salles de réunion et de conférences sont modulables. Enfin, le principe de partitionnement et d’agencement en bois massif ou stratifié assure une pérennité des ouvrages dans les zones à fortes contraintes d’usage et de passage.

Par ailleurs, le chauffage et le rafraîchissement sont assurés par une chaudière gaz et un groupe froid. L’intégration et l’entretien des équipements techniques sont facilités dans l’édifice à forte valeur patrimoniale, grâce à la mise en œuvre de cheminements dédiés.

> Maîtrise d’ouvrage : Conseil départemental de Vaucluse > Maîtrise d’œuvre : bauA – architectes mandataires, Fabre & Speller – architectes associés - bet Sp2i > Entreprise s’étant particulièrement illustrée dans la phase d’exécution : Entreprise Girard

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IX


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CHIFFRES CLÉS L’immeuble Saint-Gabriel de la Foncière des régions se veut exemplaire en matière de confort des salariés qui y travaillent. Le tout en étant une référence dans le domaine environnemental. Et quoi de plus normal qu’un immeuble énergétique modèle abrite, au final, un locataire comme ERDF.

S

itué derrière le centre commercial Cap Sud, à Avignon, le nouvel immeuble Saint-Gabriel de la Foncière des régions abrite depuis peu le siège vauclusien d’ERDF (Electricité réseau distribution France). Le bâtiment totalise 4 231m² de bureaux neufs destinés à accueillir 227 postes de travail répartis sur deux plateaux de 1 200 m² à 1 400 m² avec une profondeur de 18 mètres. Il dispose notamment de nombreux espaces modulables (salles de réunion, réfectoire, vestiaires, archives, salle de courrier, espace pour la médecine du travail, lieu de détente) en fonction de l’évolution des besoins. Mais plus que le confort, le site se distingue par ses performances énergétiques. Le projet est ainsi certifié « NF Bâtiments Tertiaires – démarche de Haute Qualité Environnementale (HQE), niveau Excellent ».

La structure du bâtiment est en acier, avec dalles béton coulées sur des bacs acier, avec une isolation phonique intégrée. L’enveloppe est composée de cassettes métalliques aluminium avec des profils à rupture de pont thermique. Le programme comprend également un double vitrage isolant et des brise-soleil fixes ou motorisés. AUSSI BIO DEDANS QUE DEHORS L’énergie nécessaire au chauffage et au rafraîchissement est produite par des pompes à chaleur air/air. Un dispositif situé en toiture mais masqué à la vue par une coque en prolongement de la toiture. Par ailleurs, la toiture terrasse du réfectoire est végétalisée. De plus, l’éclairage complet des locaux est piloté par des détecteurs de présence et de luminosité. Le fonctionnement des équipements et leur consommation sont maîtrisés

> Superficie : 4 231 m² de

Surface de plancher

> Montant de l’opération :

9 M€

L’ARGUMENT DU JURY

> Plantation : 73 arbres de hautes tiges

par un système de gestion centralisée du bâtiment qui permet leur programmation. Le traitement des déchets est assuré dans les bureaux par la mise à disposition de bacs spécifiques. La performance environnementale ne se limite pas qu’à la conception du bâtiment. Le terrain de 28 420 m² qui abrite l’immeuble Saint-Gabriel est un oasis de diversité végétales. Plus de 70 arbres ont été plantés. Des perchoirs labellisés par la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) ainsi que des espaces pour les insectes ont été également prévus. Les déchets verts sont triés sur le site et mis en bac de compostage. L’objectif «zéro phyto», qui consiste à supprimer l’utilisation de produits phytosanitaires d’origine chimique, est mis en place. Enfin, le parking de 227 places peut accueillir 35 prises de recharge de véhicules électriques.

Lors de la délibération, ce projet a été positionné dans le trio de tête dans chaque catégorie. Il intègre totalement les enjeux énergétiques, le confort des usagers et le développement des espaces verts.

> Maîtrise d’ouvrage : La Foncière des Régions > Maîtrise d’œuvre : BDVA Architecte, Groupe ABCD (Advanced building construction & design) > Entreprise s’étant particulièrement illustrée dans la phase d’exécution : Froid Climatisation Service 84

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XI


LAUREATS

CATÉGORIE

CO-PRODUCTION – TRAVAIL D’ÉQUIPE – DÉMARCHE AEU –

INSERTION SOCIALE

L A FABRICA

Quand le théâtre joue les bâtisseurs, cela donne la Fabrica. Avec ce lieu phare, qui restitue les dimensions de cour d’honneur du palais des papes, le festival s’est enfin doté d’une véritable vitrine. Qui plus est, ce nouveau lieu de vie a vu le jour dans l’extra-muros en allant à la rencontre des quartiers populaires qui l’entourent.

L’ARGUMENT DU JURY « La rareté d’une association culturelle qui assume la maîtrise d’ouvrage et le travail d’équipe au cœur d’un territoire excentré. »

XII

A

vec la réalisation de la Fabrica, le festival de théâtre d’Avignon s’est enfin doté d’un nouvel espace permanent de 3 920 m². Ce site de travail pour les artistes comprend notamment une salle de répétition de 900 m² et des ateliers de 400 m². L’équipement comporte également 18 studios, un patio et des espaces de vie sur 1 270 m² dédiés aux équipes artistiques travaillant en résidence, tout au long de l’année, à la préparation de leur prochaine création pour le Festival. La salle de répétition a la particularité d’être réalisée aux dimensions exactes de la cour d’honneur du palais des papes. D’une profondeur de 38,20 mètres, pour une largeur de 23,40 m, elle offre une hauteur libre sous le gril de marche de 12 mètres. Grâce à des gradins mobiles télescopiques, la salle dispose une capacité d’accueil du public entre 600 personnes assises, et 1 385 personnes debout. Deux aires de livraison ont été aussi aménagées, l’une donnant directement accès au plateau. De quoi recevoir de grandes productions aux besoins scénographiques et technologiques importants.

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CHIFFRES CLÉS EN HARMONIE AVEC L’ENVIRONNEMENT IMMÉDIAT Côté développement durable le projet, qui utilise le béton lasuré, le verre et le bois comme matériaux principaux, répond bien évidemment aux critères HQE. Dans ce cadre il atteint les cibles à traitement performant (P) et traitement très performant (TP) dans une dizaine de cas, dont celui de la «Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat». Mais surtout, le défi de ce nouveau site de création a été de concilier une résidence de travail au quotidien, un lieu d’accueil de spectacles du Festival d’Avignon et un espace d’accueil et de dialogue avec la population environnante. De fait, l’architecture n’a pas primé sur la fonction. Le cabinet d’architecture Maria Godlewska n’a pas hésité à concevoir un outil pour le théâtre avant tout. Sans oublier toutefois de créer un lieu de vie. La Fabrica peut ainsi accueillir une dizaine de résidences d’artistes par an pour une durée de quatre à six semaines dans les studios de 18 m². Ces studios, d’une capacité totale de 36 personnes, sont situés au dessus des loges au premier

Superficie : 3 960 m² > > Montant de l’opération : 7,65M€ > Capacité d’accueil du public : 600 personnes (assis), 1385 personnes (debout)

> Maîtrise d’ouvrage : Agfa (Association de gestion du Festival d’Avignon) > Maîtrise d’œuvre : Architecture Maria Godlewska-AMG > Entreprise s’étant particulièrement illustrée dans la phase d’exécution : TEGC-LGC et Girard

étage. Un foisonnement artistique en lien avec le quartier qui l’entoure grâce aux nombreuses possibilités offertes pendant l’année aux riverains de pousser les portes de cette vitrine de l’un des plus grands festivals de théâtre au monde.


ACCESSIBILITÉ (ACCÈS AUX TRANSPORTS, DÉPLACEMENT, ÉCONOMIQUE)

VIVRE ENSEMBLE (HABITAT MIXTE, SERVICES DE PROXIMITÉ, HABITAT PARTICIPATIF)

RÉSIDENCE

LES TEINTURIERS Entre remparts et préfecture, la résidence des Teinturiers propose de réinterpréter la ville afin de s’insérer au mieux dans le paysage du « Tour de ville » d’Avignon. Le tout en préservant la qualité de vie des résidents de cet espace entre centre historique et faubourg.

LAUREATS

CATÉGORIE

L’ARGUMENT DU JURY A la périphérie des remparts, une réécriture architecturale moderne et durable où le bois de façade habille la pierre historique et souligne la qualité de vie.

> Maîtrise d’ouvrage : Sogeprom Sud > Maîtrise d’œuvre : KERN & Associés – Architecture et Urbanisme > Entreprise s’étant particulièrement illustrée dans la phase d’exécution : Arco Bâtiment

CHIFFRES CLÉS > Superficie : 3 137 m² (SHAB) > Coût technique de l’opération superstructure : 3,8M€ (honoraires techniques compris, hors parking) : > Nombre de bureaux : 58 (102 sur la totalité du programme)

A

deux pas de la préfecture Chabran, quasi en vis-à-vis des remparts, la nouvelle résidence des Teinturiers joue la carte de l’intimité en plein cœur de ville. Pour cela, la résidence s’appuie sur un socle qui abrite un parking semi-enterré de 91 places, ainsi qu’un bassin de rétention. Une base sur laquelle repose six immeubles : quatre dans le cadre du programme de Sogeprom (58 logements en R+2/3 et

R+5) et deux pour celui de Citadis (44 logements). Ces petits collectifs, implantés en peigne le long du chemin de Saint-Jean offrent au regard depuis le boulevard Limbert un rythme régulier. Leurs gabarits et leurs architectures permettent de préserver la continuité bâtie du tissu urbain environnant. L’alignement depuis l’immeuble des bureaux de la Trésorerie jusqu’à l’emprise SNCF est rehaussé par des maisons sur le toit en R+5. La rehausse du rez-de-jardin par rapport au niveau de la rue permet cependant de garantir l’intimité de tous les logements. Les jardins privés et la venelle centrale font le lien entre les immeubles et les deux typologies et ambiances bâties et permettent d’ouvrir l’opération vers la ville. La résidence répond également à la volonté de mettre en

œuvre une « architecture méditerranéenne » répondant à des modes d’habitation propres à ce climat : vivre dehors tout en sachant se protéger des fortes chaleurs. Ainsi, tous les logements bénéficient d’un espace extérieur privatif. DES MAISONS SUR LES TOITS Les immeubles avec maisons sur le toit abritent principalement des logements d’angle bénéficiant ainsi de deux expositions. Cette double orientation permet aux séjours en angles de profiter pleinement des vues et perspectives sur les espaces extérieurs et sur le paysage environnant. Chaque pièce à vivre trouve ainsi un prolongement extérieur : terrasses spacieuses, loggias, balcons. Il est ainsi également donné l’opportunité à l’habitant de s’approprier son espace extérieur

sans gêner son voisin, de préserver son «chez soi » tout en profitant de la vue sur le centre historique d’Avignon et sur le paysage. L’organisation des immeubles jardins se structure, quant à elle, linéairement, desservant de part et d’autre chaque logement. Le volume crénelé de ces bâtiments avec des retraits successifs aux étages permet ainsi de retrouver les espaces extérieurs et les grandes terrasses à vivre. Côté confort, tous les logements privilégient la fonctionnalité avec des cuisines équipées du T1 au T3, et des WC privatifs y compris les petites surfaces grâce à l’utilisation de cloisons démontables. La résidence compte peu d’appartements par bâtiment. Des logements lumineux, avec une grande hauteur sous plafond.

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XIII



INNOVATION INDUSTRIELLE - QUALITÉ DES MATÉRIAUX - AUDACE

TECHNIQUE - CIRCUIT COURT ET PROXIMITÉ – MAÎTRISE DES COÛTS

GARE

DE CARPENTRAS

LAUREATS

CATÉGORIE

CHIFFRES CLÉS Gare : 500 m² > > Gare routière : 2 200 m2 > Montant de l’opération :

3,54 M€

> Capacité de stationnement :

240 places

> Capacité gare routière :

16 emplacements

> Maîtrise d’ouvrage : Ville de Carpentras, la Cove et Gares & Connexions > Maîtrise d’œuvre : Lebunetel-architecte > Entreprise s’étant particulièrement illustrée dans la phase d’exécution : Berthouly SA

L’ARGUMENT DU JURY « L’aménagement d’un site dans sa totalité sous l’angle de la durabilité et de l’environnement : architecture symbolique des transports, adaptation aux conditions climatiques, maîtrise des espaces verts. »

A l’occasion de la réouverture de la ligne TER (Train express régional) Avignon-Carpentras, la Ville de Carpentras, la Cove et Gares & Connexions se sont associées pour créer un lieu adapté aux nouvelles pratiques de mobilité axées sur le développement des transports en commun. Objectif : passer indifféremment du monde du transport à celui de la cité tout en redonnant vie à une entrée de ville jusqu’alors en friche.

P

our la nouvelle gare de Carpentras, le principe était de faciliter le passage du citadin au statut de voyageur et inversement. Pour cela, le projet s’est développé en plaçant le piéton au cœur du dispositif d’aménagement, en facilitant ses déplacements sans le contraindre. Dans ce cadre, une nouvelle gare a été construite par Gares & Connexions, alors qu’un programme plus large d’aménagement d’un pôle d’échanges multimodal a été mené par la ville et l’agglomération. Le choix de construire une nouvelle gare, plus au sud, a permis plus de liberté dans l’agencement des espaces et ainsi de positionner tous les éléments dans un espace relativement restreint tout en privilégiant la valorisation des espaces publics, la qualité fonctionnelle et le confort des usagers. Ainsi l’organisation des différents espaces : quais fer-

roviaires, bâtiment voyageurs, gare routière, parking et parvis piétons ont été positionnés afin de faciliter les échanges entre les différents modes de transport. MARQUER L’IDENTITÉ DE LA VILLE L’utilisation d’acier Corten pour le mobilier urbain crée une atmosphère inspirée de l’univers ferroviaire. L’éclairage ainsi que des lignes chromatiques cheminant dans le sol créent des animations lumineuses ludiques. De quoi permettre à La ville de disposer d’une palette de couleur très large pour réaliser un éclairage événementiel du site. Pour sa part, le bâtiment voyageur joue également sur la lumière, mais naturelle cette fois : jeux des ombres portées, transparences, vitrages abondants, persiennes en bois pour protéger le site en été. Le tout intégrant un ensoleillement maximal pendant les périodes d’hi-

ver où la pierre naturelle de façade permet une restitution thermique. Le hall est conçu pour protéger les voyageurs des vents dominants. Une toiture végétalisée réduit les besoins en climatisation. Un aménagement entretenu grâce aux eaux de pluie récupérées et stockées sur site. La galerie des voyageurs est aussi équipée d’une centrale photovoltaïque de 137 m² d’une puissance de 20KWc qui permet de couvrir la consommation électrique annuelle du bâtiment. Au final, cette réalisation a clairement pour but d’insuffler une nouvelle attractivité à cette zone proche du centre-ville. Un projet qui devrait constituer le premier acte d’un programme de réinvestissement de friches urbaines à grande échelle et le renouveau d’une des portes d’entrée de la ville de Carpentras. Le tout en conciliant gestion des flux de circulation et développement des modes de transport doux.

Grand Prix du Bâtiment Durable Le journal - 2015

XV


ERDF, Electricité Réseau Distribution de France, entreprise de service public ges�onnaire du réseau de distribu�on d’électricité́, s’apprête à remplacer à partir de décembre 2015 et jusqu’en 2021 l’ensemble des compteurs d’électricité de tous les foyers de France par des compteurs de nouvelle génération, les compteurs « Linky ».

Le compteur Linky, c’est quoi ?

Un compteur au service des consommateurs. Ces compteurs « communicants », car capables de transmettre des informations et de recevoir des ordres à distance, offrent des nouveaux services aux consommateurs. Les interventions courantes pourront être effectuées à distance, sans rendez‐vous et sans dérangement. Chacun disposera d’un accès simple, gratuit et pédagogique à ses données de consommation depuis son ordinateur, sa tablette ou son Smartphone via un espace personnel sécurisé. Mieux informé, le consommateur pourra mieux comprendre sa consommation et donc mieux la maîtriser. Un compteur au service des territoires et de la transition énergétique. Le compteur Linky s’inscrit dans le contexte global de transition énergétique : économies d’énergie, augmentation de la part des énergies renouvelables, réduction des émissions de CO2. Grâce aux données fournies par les compteurs Linky, ERDF pourra piloter le réseau plus efficacement : localisa�on des pannes à distance et interven�on plus rapide, intégration facilitée de l’électricité produite par les énergies renouvelables (éoliennes, panneaux photovoltaïques, ...), augmentation du nombre de véhicules électriques pouvant être raccordés au réseau, etc. Avec les compteurs communicants Linky, ERDF développe également des offres de mise à disposition des données pour les collectivités locales afin de répondre notamment à leurs besoins en termes de planification, de politique énergétique et d’aménagement du territoire. Des données agrégées pourront dès demain, facilement être utilisées par les collectivités territoriales, leurs urbanistes ou les bailleurs sociaux, qu’ils s’agissent par exemple, d’analyser l’évolution des consommations avant ou après la mise en place d’un éco‐quartier ou l’efficacité de la rénovation des bâtiments.

Le compteur Linky, élément indispensable de la modernisation du réseau électrique français

Linky bientôt chez vous

Linky est la nouvelle génération de compteurs d’électricité. Les compteurs équipant actuellement les foyers sont de différentes générations, la plus récente remontant aux années 1990. Depuis, la technologie a évolué et les nouveaux compteurs communicants Linky rendent possibles de nouveaux services pour les clients, les collectivités locales, les fournisseurs ou encore les producteurs. Les pouvoirs publics ont décidé de généraliser ces compteurs sur l’ensemble du territoire: d’ici 2021, 35 millions de compteurs devraient être remplacés.

Le compteur Linky en Vaucluse

http://www.erdf.fr/linky-bientotchez-vous

Le compteur Linky, comme l’ensemble des nouvelles technologies déployées sur le réseau, va permettre à ERDF de localiser les pannes à distance et d’intervenir au plus vite pour réparer. Le réseau de distribution s’adapte pour permettre le développement des énergies renouvelables (éoliennes, panneaux photovoltaïques,…) et l’augmentation du nombre de véhicules électriques.

Pour en savoir plus : http://www.erdf.fr/linky

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COUP DE CŒUR DU JURY

LAUREATS

CATÉGORIE

DOMAINE DES COSTES

CHIFFRES CLÉS Avec une réhabilitation exemplaire d’un ancien chai du Domaine de la Renjardière à Sérignan-du-Comtat, Grand delta habitat rappelle que le logement social peut se fondre dans le paysage tout préservant le patrimoine architectural rural.

S

itué sur la route de Piolenc, à la sortie de Sérignan-duComtat, le projet de la résidence «Domaine des Costes» a vu le jour dans le cadre d’une réhabilitation et d’une extension des anciens chais du Domaine de la Renjardière. L’opération a consisté à aménager 24 logements répartis en 18 appartements collectifs et 6 villas mitoyennes. En étroite concertation avec les architectes des Bâtiments de France, l’architecte Hervé Hardy a proposé d’intégrer les 18 logements dans cet ancien bâtiment du début du XXe siècle dont une légère surélévation a permis de générer un niveau supplémentaire afin de disposer de trois niveaux. Conscients de l’enjeu de préservation de la mémoire du site, les concepteurs du programme privilégient «l’esprit» du lieu avec la conservation des planchers en voutains existants, la charpente bois apparente dans les logements des

derniers niveaux ou bien encore l’utilisation de tuiles canal vieillies. Pour autant, une touche très contemporaine est apportée avec un aménagement des volumes intérieurs permettant une grande qualité de vie pour les résidents. Grâce aux balcons sur les façades chaque logement bénéficie aussi d’un espace extérieur. Ces balcons sont en structure métallique autoportante désolidarisée de la façade afin d’éviter tout ponts thermiques. Des coursives extérieures desservent des logements traversant exposés Est-Ouest, alors que les rez-de-chaussée disposent d’accès individuels par leur jardin sur cour. Par ailleurs, dans un souci de respect des riverains, un écran visuel constitué d’une structure bois et métal végétalisée les protège des visions en surplombs possibles depuis les coursives. En vis à vis du chai, sur toute la longueur de la résidence, l’ancienne remise a été aménagée en 6 mai-

sons individuelles accolées. Des ouvertures ont été crées dans le mur de maçonnerie en pierre permettant de développer des logements traversant et d’ouvrir les séjours sur des jardins arborés d’oliviers, récupérés sur site, et de lavandes. Ces maisons de type 3 disposent d’un séjour en double hauteur sur lequel donne une mezzanine en comble ouverte (au-dessus des chambres). Des fenêtres façon meurtrières positionnées au niveau des escaliers en bois ouvrent une vue sur les anciennes vignes du domaine. L’ensemble du programme a reçu le label BBC (Bâtiment de basse consommation) grâce notamment à la pose d’une ventilation mécanique contrôlée, d’une étanchéité à l’air ainsi qu’une production de chauffage et d’eau chaude sanitaire par des chaudières gaz à condensation pour les maisons individuelles et par une chaufferie collective à gaz pour les appartements. Au final, la réadaptation audacieuse de ce site abandonné durant des années a permis de conserver les proportions des anciens bâtis tout en s’intégrant parfaitement en limite de village.

Superficie : 1 800 m² > > Montant de l’opération :

3,54 M€

> Nombre de logements : 24

> Maîtrise d’ouvrage : Grand delta habitat > Maîtrise d’œuvre : Hardy-architecture Hervé Hardy > Entreprise s’étant particulièrement illustrée dans la phase d’exécution : E.B.I Mura

L’ARGUMENT DU JURY « Une réhabilitation respectueuse qui conjugue audace, décalage et qualité d’exécution dans un budget minimal. »

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XVII


AVIGNON CAUMONT-SUR-DURANCE ENTRAIGUES-SUR-LA-SORGUE non

nonnon non

JONQUERETTES

non

LE PONTET LES ANGLES MORIÈRES-LÈS-AVIGNON PUJAUT ROCHEFORT-DU-GARD SAINT-SATURNIN-LÈS-AVIGNON SAUVETERRE

L’AMBITION COLLECTIVE SAZE

VEDÈNE

VELLERON

VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON

www.grandavignon.fr

Collecte et traitement des déchets

Action culturelle

Politique de la ville et Habitat

Développement économique

nonnon non

non

non

Eau et assainissement

AP AmbitCollective 260x380 1

Développement durable

sur le pont ! communication - Illustration : Marc Bouvier - Photos : Grand Avignon, Anne Van der Stegen, ACM Studio Delestrade

Transports et mobilité durable

16/10/15 10:02:54


La Chambre des notaires de Vaucluse composée de 63 Etudes est un établissement d’utilité publique chargé de représenter les 114 notaires de son ressort et d’assurer, dans le département, l’exécution des décisions prises par le Conseil supérieur du notariat et le Conseil régional des notaires. Alain Ducros, président de la structure et membre du jury évoque le Grand prix du bâtiment durable, ainsi que sa vision de la ville de demain.

ment le mariage du béton et du bois, la végétalisation de la structure. Les projets qui seront primés ont retenu notre attention à l’unanimité. Il n’y a pas eu d’opposition, mais des discussions et beaucoup d’enthousiasme. Nous avons voulu récompenser un maximum de projets, chacun dans sa catégorie. Nous avons d’ailleurs eu un coup de cœur qui sera dévoilé lors de la soirée ! »

Pourquoi et comment la Chambre des notaires s’inscrit dans le Grand prix du bâtiment durable ? «C’est lors d’une réunion de professionnels qui participent à l’acte de bâtir que j’ai été sollicité, en qualité de président de la Chambre des notaires de Vaucluse, pour participer à cette deuxième édition du Grand prix du bâtiment durable. Ainsi la Chambre des notaires de Vaucluse intègre le jury, aux côtés de professionnels de l’acte de bâtir. Le notaire s’inscrit tout à fait dans ce champ en tant que référent de l’immobilier puisque notre profession a l’obligation d’assurer la sécurité juridique et l’efficacité des actes. Nous avons une obligation de résultat, et non de moyen comme d’autres professionnels du droit. C’est la contrepartie de la délégation de service public que lui confère l’Etat.»

Quel est le rôle du notaire dans l’acte de bâtir ? «Le notaire assure la sécurité juridique. Cela est primordial d’autant qu’il s’agit, le plus souvent, de ventes sur plan en état futur d’achèvement. Notre rôle consiste à contrôler les garanties apportées par le promoteur et que celles-ci répondent aux exigences légales et règlementaires. Nous sommes particulièrement attentifs aux garanties bancaires, aux garanties d’achèvement, au procès-verbal de réception et aux garanties de vicescachés et apparents complétées par la garantie décennale, l’assurance dommage-ouvrage (DOCNR Dommage-constructeur non réalisateur ouvrage). Egalement nous contrôlons l’agrément de la compagnie d’assurance et le paiement effectif des primes d’assurances. A réception de l’appartement, l’acquéreur doit faire notifier dans le procès-verbal des réserves, les éléments non conformes à la proposition originelle (défauts visibles à l’œil, absence d’un

élément d’équipement, carrelages cassés…). Car c’est ce procès-verbal de réserve qui fait courir les délais de garantie.» Pourquoi et comment intégrer la notion de bâtiment durable ? «La notion de bâtiment durable s’inscrit, pour le notaire, dans la Règlementation thermique 2012 (RT2012) qui s’applique aux constructions neuves, dans l’attente de la RT 2015 qui fera l’objet d’un cahier des charges que devront respecter les constructeurs pour bénéficier d’une défiscalisation auprès des acquéreurs.» Qu’est-ce qui vous a guidé dans le choix des lauréats ? «Le choix proposé était très divers avec des constructions inscrites dans un cadre très urbain et d’autres dans un environnement rural. J’ai, pour ma part, privilégié les projets urbains car le besoin de logements y est très prégnant, particulièrement dans les grandes agglomérations. Au plan national, il faudrait produire 500 000 logements et nous n’en produisons que 300 000 par an. Nous sommes sur une construction locale, à priori suffisante, mais qui ne correspond pas aux attentes du grand public. Les familles souhaitent des appartements plus vastes. Alors que la majorité de la production neuve concerne des petites surfaces principalement des T2, T3, surfaces idéales pour les investisseurs. Pour mémoire, les deux-tiers des ventes dans l’immobilier neuf se font au profit d’investisseurs. C’est tout de même du gagnant-gagnant car l’investisseur amortit son investissement et le volet social –dans le Grand Avignon, le loyer est plafonné à environ 10€ du m² par mois – permet aux familles de se loger. Ce qui a également guidé mon choix ? Le respect de la norme BBC (Bâtiment basse consommation). Je suis sensible au fait que l’on s’inscrive dans une démarche de qualité de vie. L’esthétisme de la réalisation a beaucoup compté, notam-

u’avez-vous appris Q des projets présentés ? «Que l’ingéniosité peut s’exercer de façon tout à fait complète notamment avec ce Chai à Sérignan, superbement restauré, réhabilité, complètement réaménagé, doté d’une partie dévolue à l’accession libre, et une autre dédiée au logement social. Les logements conçus voient leur espace optimisé, les couloirs le plus souvent supprimés. Dans l’esprit, comme dans son réaménagement, ce lieu d’une grande élégance répond parfaitement à la Loi Alur (Loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) qui prône la mixité de logements. Par ailleurs, si cette même Loi réclame une densification de l’habitat, cela ne doit pas se faire au détriment des agriculteurs qui veulent conserver l’exploitation de leurs terres et se défendent de l’avancement de la ville. La ville a tout à y gagner puisqu’elle se nourrit des produits locaux des agriculteurs et bénéficie des paysages entretenus par ceux-ci. L’idée est donc de combler les dents creuses du Grand Avignon, comme va le faire Citadis, l’aménageur de la ville, avec la construction de deux Eco-quartiers, le long de la Durance : Canal-Puy et le quartier Joly-Jean.»

pectueux de l’environnement. Les jeunes français prônent les liens sociaux et transgénérationnels, plébiscitent le transport collectif et la vie quotidienne dans une ville où tout le monde a sa place : enfants, personnes porteuses de handicap, personnes âgées, animaux domestiques. Une ville où l’on se sent bien, où le mobilier urbain permet plutôt que ne contraint. Cependant nous buttons sur la difficulté des transports entre les villes où les habitants n’ont d’autres choix que de prendre leur véhicule d’où la paralysie de tous les grands axes d’Avignon à certaines heures de la journée. La Léo (Laison est-ouest) avait justement ce rôle de désengorgement à jouer. Hélas le projet n’a pas été retenu par l’Etat et laisse présager ce risque accru de congestion de la ville sur les 20 à 30 années à venir. Ce qui induit d’appréhender, très en amont, les moyens de communication avant de développer des zones à urbaniser.» Propos recueillis par Mireille Hurlin

INTERVIEW

NOTAIRES : AVEC LE PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE

Quelle vision de la ville de demain ? «Ce sera une ville densifiée, maillée d’un réseau multimodal de transports en commun interconnectés entre-eux comme le rail, le tram, des mini-bus adaptés au centre-ville, des cars pour les liaisons entre les villes et villages. Les déplacements doux y seront nombreux et participeront grandement au cadre de vie amenant la nature en cœur de ville et la prolongeant à ses abords. Si le français, et en particulier le méditerranéen, est très attaché à sa voiture et à son indépendance, les jeunes générations, sont très impliquées dans un mode de vie res-

Grand Prix du Bâtiment Durable Le journal - 2015

XIX


LE RETOUR À LA CROISSANCE PASSERA PAR LE BÂTIMENT Quand le bâtiment va tout va ! Si le cliché est éculé, il reste pourtant d’actualité. A l’heure où un frémissement économique est pressenti, les voyants de l’économie française semblent se mettre au vert les uns après les autres. Seul le BTP reste à la traine. Pourtant, la relance ne pourra se faire sans une construction en bonne santé.

A

lors que l’économie régionale semble montrer des signes de reprise, le point noir reste encore, à ce jour, le secteur de la construction. Ainsi, si le chiffre d’affaires prévu pour les services marchands devrait être en hausse de 4,3% cette année alors que dans le même temps les industriels de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) tablent sur une augmentation de 3,1% de leur exportation en 2015, la construction reste très largement en deçà de la nouvelle dynamique régionale. Ainsi après des années de production à la baisse (-8% en 2013 et -7% en 2014), la chute se confirme (-5%), malgré un ralentissement de cette diminution. Le tout avec des difficultés encore plus marquées dans les TP (Travaux publics) avec -7% en termes de production prévu cette année. Cependant les dirigeants du secteur assurent que les carnets se garnissent à nouveau et qu’ils assistent à une reprise des mises en chantier des maisons individuelles ainsi que des logements neufs. Une lueur d’espoir au bout du tunnel ? Dans tous les cas, l’emploi reste durablement impacté, particulièrement l’intérim, en baisse depuis deux ans. « Dans la Construction, le rythme de la production s’est à nouveau ralenti et les anticipations d’activité, mesurées au travers des carnets de commandes, demeurent à court terme sur une tendance baissière », expliquait il y a peu Olivier

Danès, directeur départemental de la banque de France en Vaucluse. Dans le même temps, les professionnels de la construction prévoient un nouveau recul pour les dépenses d’investissements et l’emploi. Pour autant, avec 10% de l’activité et 13% des emplois en ProvenceAlpes-Côte d’Azur, le domaine de la construction reste un des acteurs majeurs de l’économie régionale. Sans un secteur du BTP en bonne santé, les effets d’une éventuelle reprise ont donc peu de chance de se faire ressentir durablement. LE POIDS DU BTP DANS LE VAUCLUSE Pour le Vaucluse, le BTP compte 2 300 entreprises regroupant 12 000 salariés. Dans le détail, le secteur du bâtiment rassemble 2 200 entreprises pour 9 500 salariés et celui des TP, 100 entreprises et 2 500 salariés. De quoi réaliser un chiffre d’affaires annuel cumulé de 1,5 milliard d’euros (1,1 Mrd/€ pour le bâtiment et 400M€ pour les TP). Un secteur qui compte également 1 700 élèves et apprentis en formation dans le département. Depuis un an le nombre de logements (1 867 logements) mis en chantier en Vaucluse a diminué de 16,6% alors que dans le même temps le nombre de logements autorisé sur la même période (3 255) a augmenté de 2,3%. Une tendance contradictoire comparable à Paca avec 30 548 logements autorisés sur 12 mois à fin juin 2015 (+8,1%) et 17 893 logements mis en travaux

(-201,6%). Plus précisément, le nombre de logements individuels autorisés est en hausse de 6,9% alors que les logements collectifs autorisés affichent un retrait de 4,5%. Pour les mises en chantiers, si les logements collectifs sont au vert (+5,8%), les logements individuels sont en nette diminution de 30,4%. Pour la commercialisation de logements neufs collectifs : le Vaucluse affiche +32,6% de mise en vente (10,8% pour Paca) et un niveau de

LES CHIFFRES DU BTP DANS LE VAUCLUSE

2 300

ENTREPRISES

XX

1,5 Mrd€ DE TRAVAUX / AN

Grand Prix du Bâtiment Durable Le journal - 2015

12 000 SALARIÉS

1700

éleves et apprentis en formation

réservation de +1% (+11,1% pour la région). De quoi permettre à l’encours d’enregistrer une baisse significative de 15,4%, contre seulement 1,7% pour Provence-AlpesCôte d’Azur. En revanche, il existe une complète désynchronisation avec la région en ce qui concerne le prix des logements. Là où le prix du m² du logement collectifs est en baisse de 5,8% en Vaucluse, celui de la région est en hausse de 2,8%. Inversement, le prix du m² pour une maison individuel est en augmentation de 3,8% dans le département, contre -6,4% en Paca. QUID DE LA COMMANDE PUBLIQUE ? Côté surface de locaux publics et privés autorisés, le département est en retrait de 50,6% avec 190 045 m² accordés sur les 12 dernier mois (-35,7% en Paca). Dans le détail, avec 21 091 m², le public enregistre une chute de 59,2% en Vaucluse. Un chiffre qui confirme l’effondrement de la dépense publique en matière de construction, surtout quand nous voyons que sur la même période, les mises en chantier pour le public affiche -79,5% ! Pour les locaux autorisés c’est


TENDANCE LE BAROMÈTRE DES MATÉRIAUX

«Entre rêve de campagne et satisfaction de vivre en ville, les Français aimeraient, dans l’idéal, pouvoir rapprocher les deux modes de vie. Ils anticipent en effet pour l’avenir une ville cauchemar : une ville plus polluée (60%), plus saturée et plus dense (62%) et aussi plutôt verticale avec davantage de tours et de gratte-ciels (54%). Pour éviter ce cauchemar, les Français se prennent à rêver d’une ville en harmonie avec la nature. Avec tout d’abord des constructions plus écologiques comme la construction d’éco-quartiers qui recueille la faveur d’une majorité de Français (58%). Une ville plus verte passe également par des moyens de transports doux comme le vélo (22%) et le développement de la biodiversité urbaine (17%). Ce désir d’une ville verte se mêle par ailleurs au souhait de recréation de lien social à la fois entre les habitants via le développement d’outils collaboratifs (les potagers urbains ou jardins partagés, 27%, le partage d’objets du quotidien, 5%) mais également entre la ville et son environnement proche via la vente de produits locaux (27%). La campagne à la ville ne signifie naturellement pas renoncer aux bienfaits de la modernité, mais au contraire, les mettre au service d’une ville plus verte et collaborative en favorisant le développement de villes connectées (17%). Bref, c’est le rêve d’une ville plus verte, plus humaine, plus collaborative et aussi plus connectée. La qualité de vie est essentiellement nourrie par la variété des commerces, mais aussi par la variété des moyens de transports et des services fournis. La ville idéale se situe au sud ou à l’ouest de la France.» Source : Pour vivre heureux, vivons… en ville ou à la campagne ? CSA pour l’observatoire du bonheur de Juin 2015. www.csa.eu

CONJONCTURE

DANS L’IDÉAL ? LA CAMPAGNE À LA VILLE !

Le volume de production de matériaux peut constituer un indicateur de l’activité de l’ensemble du secteur. Sur les huit premiers mois de l’année la production de BPE (béton prêts à l’emploi) a été de 230 400 m3, un chiffre en hausse de 1,4% (-3,2% pour la région). Dans le même temps, la consommation de ciment est en diminution de 1,3% (128 800 tonnes) contre -1,6% pour Paca. Des résultats qui ne démontrent pas forcément une reprise de l’activité mais que le Vaucluse est surtout un producteur de matériaux encore important pour les chantiers des départements limitrophes. la bérézina dans quasiment tous les secteurs : entrepôts (-79,3%), industrie (-70,1%), (bâtiment agricoles (-42,9%) et bureaux (-34%) sont en chute libre. Seuls les secteurs du commerce (+19,4%) et les locaux divers (+7,9) tirent leurs épingles du jeu. Pour les mises en chantier, c’est encore moins reluisant (-35,7 en moyenne). Presque tout le monde est à la peine : industrie (-83,3%), divers (-66,4%), bureaux (-47,5%), entrepôts (-46%) et commerce (-11,6%). Les bâtiments agricoles (+84,6) sont les seuls dans le vert. Une très forte diminution qui a cependant tendance à légèrement se tasser pour les locaux privés dans le courant du second trimestre 2015, alors que le phénomène s’accélère dans le public dans le même laps de temps. QUELLES CONSÉQUENCES SUR L’EMPLOI ? Un ralentissement qui a surtout d’importantes répercussions sur l’emploi. Ainsi, durant le premier

trimestre le secteur de la construction a perdu 4,2% d’emploi en Vaucluse (-3,2% pour la région). Auparavant, ce secteur avait déjà en plus perdu 10,2% des emplois salariés entre 2010 et 2014. Et dans ce combat pour l’emploi, c’est l’intérim qui se retrouve en première ligne. Lors du second trimestre 2015, les TP ont fait appel à 35,3% d’intérimaires en moins alors que le secteur du bâtiment enregistre -11,1% d’intérimaires (-17,8% pour le gros œuvre et -7% pour le second œuvre). Du coup forcément, le nombre de demandeurs d’emploi dans la construction est reparti à la hausse (+6,5% pour les chômeurs de catégorie A et +8,9% pour ceux de catégories ABC). Dès lors, si le BTP continue à caler, il paraît évident que si le volume d’activité de la construction ne repart pas sensiblement à la hausse, nous pourrions voir le train du retour à la croissance nous filer sous le nez. Avec des conséquences encore plus grandes pour l’emploi. Laurent Garcia

LES INCONVÉNIENTS DE LA VILLE ? «Dans les inconvénients de la ville, la pollution arrive en tête avec 31%, puis suivent l’insécurité à 29%, le bruit à 24%, les problèmes de stationnement à 22%, les embouteillages à 21%, un coût de la vie plus élevé à 20%, les difficultés liées au logement à 15%, la saleté dans les rues à 10%, le stress à 9%, le manque d’espaces verts à 7%, la foule à 7%, la solitude à 3% et l’anonymat à 3%.» Source : Pour vivre heureux, vivons… en ville ou à la campagne ? CSA pour l’observatoire du bonheur de Juin 2015. www.csa.eu

Grand Prix du Bâtiment Durable Le journal - 2015

XXI


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REFORME

IMMOBILIER LOGEMENT : « ENCORE ET TOUJOURS DES TEXTES… »

L

a loi Macron revient sur certains aspects de la loi Alur (Accès au logement et urbanisme rénové). S’agissant des rapports locatifs, elle vise à clarifier ou modifier des dispositions qui avaient donné lieu à interrogations ou difficultés d’interprétation. Le champ d’application dans le temps des nouvelles mesures est précisé puisque, outre leur applicabilité aux nouveaux contrats et aux renouvellements de contrats, elles régissent également les baux conclus antérieurement à la loi Alur à compter de leur tacite reconduction (sujet controversé en raison de la décision du Conseil constitutionnel, saisi de la loi, qui avait considéré les baux tacitement reconduits comme des baux en cours demeurant soumis aux dispositions antérieures). D’autre part, la liste des dispositions déclarées immédiatement applicables, même aux baux en cours, a été allongée. Il en est ainsi des mesures relatives aux congés et notamment des nouveaux cas de réduction de préavis à un mois, au lieu de trois, pour les locataires. Le régime des locations meublées est encore davantage aligné sur celui des locations nues. En matière de copropriété, la loi Macron procède de même à quelques assouplissements : la mise en concurrence des syndics par le conseil syndical devra avoir lieu tous les trois ans et non plus chaque fois que l’assemblée se prononce sur la désignation du syndic. Une dispense de mise en concurrence peut être votée par le syndicat de copropriété. La protection de l’acquéreur d’un bien immobilier est renforcée : le délai de rétractation est porté de 7 à 10 jours. Le développement du logement intermédiaire (les prix se situent entre le secteur privé et le social) est fortement encouragé. Des dispositions, notamment en matière d’urbanisme, sont prises en ce sens pour lever les blocages. Des pans entiers de l’économie sont visés et il n’est pas possible de citer ici toutes les mesures qui impactent le logement directement ou indirectement.

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE La loi sur la transition énergétique du 17 août 2015 a pour objectif de renforcer l’indépendance énergétique et la compétitivité de la France, préserver la santé humaine et l’environnement et lutter contre le changement climatique. Elle modifie la réglementation relative à l’immobilier sur de nombreux points, le bâtiment étant le premier secteur consommateur d’énergie devant les transports et l’industrie. En cas de travaux, la rénovation thermique des logements les plus énergivores devient obligatoire. Il ne s’agit plus seulement d’inciter. La performance énergétique constitue désormais une caractéristique de la décence d’un logement. En copropriété, les décisions concernant les travaux d’amélioration énergétique ou l’équipement de places de stationnement en bornes de recharge électrique pourront être adoptées à la majorité simple. Le syndic devra obligatoirement mettre à l’ordre du jour la question de l’individualisation des frais de chauffage. Les règles en matière d’urbanisme sont également adaptées pour faciliter certains types de travaux (isolation par l’extérieur…). Pour atteindre les objectifs visés, différents outils notamment financiers sont mis en place : encadrement des activités de tiers financement, aides en direction des ménages modestes comme le “chèque-énergie”, réforme du certificat d’économie d’énergie. L’Eco-Ptz, le Crédit d’Impôt pour la Transition énergétique devraient être maintenus. La loi du 7 août 2015 portant Nouvelle organisation territoriale de la république (Notre) contient elle aussi quelques dispositions spécifiques sur le logement notamment à propos du taux minimal de logements sociaux auquel peuvent être soumises certaines communes. En parallèle, divers décrets et ordonnances se sont succédé. Un décret du 9 juillet 2015 réduit les différents délais en matière d’autorisations d’urbanisme en vue de fluidifier le marché et d’accélérer les constructions : depuis le 11 juillet 2015, les permis doivent être instruits dans un délai de cinq mois.

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Le secteur de l’immobilier et du logement a continué tout l’été d’alimenter l’actualité législative. Deux textes notamment, contiennent de nombreuses mesures consacrées au logement et au bâtiment : l’imposante loi Macron du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques et la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte.

BLOCAGE DES LOYERS La parution, le 31 juillet dernier, du décret sur le blocage des loyers lors des relocations ou renouvellement de baux, obligatoire désormais et applicable également aux meublés doit être évoquée. Ce texte s’applique dans les 28 agglomérations dites en «zone tendue» et limite la hausse du loyer lorsqu’un logement devient vacant et reloué, à la variation de l’indice de référence des loyers, si cette révision n’est pas intervenue dans les douze mois précédents ; dans le cas contraire le loyer ne peut excéder celui appliqué au précédent locataire. Lors d’un renouvellement, la hausse est limitée également à l’IRL (Indice de référence des loyers). Des dérogations sont prévues en cas de travaux d’une certaine importance, réalisés par le bailleur et/ou dans les cas où le loyer est manifestement sous-évalué. Ce dispositif se distingue de celui d’encadrement des loyers, fondé sur la mise en place d’observatoires de loyers, qui s’applique uniquement à Paris depuis le 01/08/2015. Son articula-

tion éventuelle avec ce dernier est d’ailleurs prévue. Un décret du 17 août 2015 modifie celui du 17 mars 1967 sur le régime de la copropriété. Il permet l’application de certaines mesures de la loi Alur relatives à la prévention et à l’accompagnement des copropriétés en difficulté. Les procédures existantes ont été revues et de nouveaux mécanismes mis en place pour résoudre les problèmes des copropriétés en difficulté. Les conditions de désignation et de rémunérations des professionnels intervenant comme mandataires, administrateurs, sont détaillées. Compte tenu que les décrets concernant la loi Alur sont loin d’être tous parus, que les nouvelles lois précitées nécessitent également la publication de textes d’application et la future loi de finances pour 2016… le flux n’est pas prêt de se tarir. » Pascale Dubost - conseillère juriste au PLS Adil (Agence départementale d’information logement) 74

LA FORCE D’UN RÉSEAU Cette chronique a été réalisée dans le cadre du Réso hebdo éco. Cette structure, dont l’Echo du mardi - les petites affiches de Vaucluse fait partie des membres fondateurs, regroupe désormais près d’une trentaine de titres de la presse économique régionale, représentant près de 200 000 abonnés en France.

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