LE STRATÈGE
« Comme dans un jeu d’échecs, tout est calculé . Le roi bâtit son empire sur des alliances stratégiques, mais la femme inconnue fut son erreur de calcul. »
Geznah.S | The Silence Reader
Chapitre 1:Le Roi Almar d’Orval : L’Ascension du Stratège
Avant d’être le roi d’un royaume puissant, Almar d’Orval n’était qu’un homme comme tant d’autres, sans richesse, sans héritage. Il venait des terres sombres et froides, là où la noblesse ne se gagne pas avec du sang, mais avec de la cunning, de l’ingéniosité et du calcul. Un enfant des ruelles, sans passé, sans nom, qui n’a appris à lire que pour comprendre les mouvements de ses ennemis.
Geznah.S | The Silence Reader Il a commencé petit, mais il a vu dans chaque alliance, chaque guerre, chaque embuscade, une occasion. Une occasion de se distinguer, de se faire une place, et de s’élever. Avec des mots plus qu’avec des armes, avec des mouvements plus qu’avec des épées, il a renversé des royaumes entiers.
Des royaumes détruits ? Oui. Mais pas de façon bruyante. Almar détruisait tout doucement, un coup de maître à la fois. Il avait compris que l’apparence du pouvoir pouvait être plus fatale que la réalité du pouvoir. Il a négocié, trahi, et même sacrifié pour arriver là où il est. Quand les royaumes tombaient, ils ne savaient même pas qu’ils étaient déjà perdus. Tout était déjà planifié. Tout était déjà sous contrôle.
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Et en un clin d’œil, il était devenu roi, intouchable, maître du jeu.
Mais son intelligence l’a aussi isolé. Parce qu’il croyait être incompréhensible, indéchiffrable. Personne ne pouvait lire ses intentions, il était un mystère. Cela le confortait dans sa position, jusqu’à ce que… un jour, il rencontre Lady Sereliane.
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Chapitre 2:Lady Sereliane : L’Inconnue Venue de Loin
Elle n’a pas grandi dans les palais. Elle n’a pas appris dans les académies royales. Elle ne sait rien des grandes batailles ou des alliances secrètes. Mais elle a vu la stratégie dans les rues, dans les conflits de survie, dans les jeux des plus petits. Elle sait lire les gens, les situations, les intentions, comme personne d’autre. Geznah.S | The Silence Reader
Née dans les villages reculés du nord, là où l’on ne connaît que le froid et la guerre, elle a survécu. Elle a observé, appris, compris les subtilités du pouvoir humain, et s’est forgée une intelligence aiguisée. Personne ne savait d’où elle venait, mais tout le monde savait que tout le monde pouvait être manipulé par elle, si elle le désirait.
Et un jour, dans la grande capitale, elle entre dans le royaume d’Almar d’Orval. Comment ? Elle connaissait quelqu’un, un ancien allié ou une vieille connaissance d’un événement particulier, un moment où elle a su que son destin la mènerait là. Peut-être une cérémonie, ou une réunion secrète où les plus puissants se retrouvent. Peu importe, ce n’est pas la destination qui compte, mais comment elle a su s’y rendre. Geznah.S | The Silence Reader
Elle n’a pas de titre. Mais elle a cette capacité de déchiffrer les gens, leurs intentions, juste par une observation. Son regard peut lire les secrets des plus stratèges, des plus rusés. Et c’est ainsi qu’elle arrive dans le royaume d’Almar, sans qu’il ne sache exactement ce qui l’attend. Ce qu’il sait, c’est qu’il est enfin confronté à un énigme qu’il n’a pas prévu.
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Leurs Destins Croisés
Un roi. Une femme. Deux intelligences opposées, mais parfaitement équilibrées. Un jeu de stratégie, de manipulation, et de silence.
Sereliane arrive, et tout change pour Almar. Lui, qui croyait que personne ne pourrait jamais le décrypter, est soudainement confronté à quelqu’un qui voit ce qu’il cache, ses vérités invisibles, ses faiblesses.
Mais Sereliane, elle, est tout aussi déstabilisée. Elle, qui a su déchiffrer les rois, qui a vu les stratégies du monde, se retrouve face à un homme qui l’égale, voire la dépasse.
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Chapitre 3 : La Rencontre
« Ce ne sont pas les cris qui gouvernent les royaumes, mais les regards qui ne clignent pas.
»Geznah.S | The Silence Reader
La grande salle d’Orval, ce soir-là, était un théâtre de dorures et de masques. Les chandeliers suspendus jetaient des reflets sur les murs de pierre, et la musique courait doucement, comme un murmure étouffé entre les pas des convives.
On célébrait une alliance. Officiellement. Mais dans les regards, dans les sourires forcés et les toasts levés, il ne s’agissait que de pouvoir, d’observation, et de secrets.
Et c’est là qu’elle apparut.
Pas comme une invitée d’honneur. Pas comme une ombre non plus. Elle entra sans bruit, sans annonce, vêtue d’un noir profond, avec juste une étoffe argentée sur l’épaule gauche — le genre de détail que seuls les attentifs remarquaient.
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Le roi Almar d’Orval, lui, la vit. Et il sut.
Il sut que cette femme n’était pas là par erreur.
Il sut que ce n’était pas une étrangère perdue, ni une amante déguisée. Elle était… un message. Un mouvement. Une provocation.
Et elle marcha, lentement, à travers la salle. Elle ne regarda personne. Elle observa tout.
Almar, immobile sur son trône d’obsidienne, ne bougea pas. Mais intérieurement, il se redressa. Pour la première fois depuis des années, il ne contrôlait pas totalement la pièce. Une autre pièce venait d’être placée sur son échiquier, et il n’en connaissait pas l’origine.
— Qui est-ce ? murmura le Seigneur d’Arvak à sa droite.
— Celle que nous ne devrions pas ignorer, répondit Almar sans quitter la silhouette des yeux.
Sereliane.
Elle savait que le roi l’observait. Elle savait que chaque pas dans ce palais était une déclaration.
Mais elle n’était pas là pour impressionner. Elle était là pour lire. Geznah.S | The Silence Reader
Et elle lut.
La posture des généraux. Les gestes codés des servantes. Les rires trop forts. Les silences trop longs.
Elle lut aussi le roi. Et elle vit. Elle vit ce que personne ne semblait voir.
Sa solitude. Sa vigilance. Son ennui.
Quand elle arriva à hauteur du trône, elle ne s’inclina pas.
Elle leva les yeux. Pas avec arrogance, mais avec exactitude.
— Majesté, dit-elle.
Et dans ce seul mot, il y avait une déclaration de guerre, un pacte tacite, un sourire que seule une autre stratégie pouvait comprendre.
Almar ne répondit pas tout de suite.
Il laissa le silence s’installer. Il voulait qu’elle doute. Mais elle ne douta pas. Elle le fixa.
Pas comme une femme fixe un roi. Mais comme un stratège jauge un autre stratège.
— Votre nom ? demanda-t-il enfin.
— Sereliane, répondit-elle simplement.
— Sereliane de quel royaume ?
— Aucun. Mais ceux que j’ai traversés ne l’ont pas oublié.
Et là, il sut. Elle n’était pas une invitée.
Elle était un miroir.
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Chapitre 4 : Le Jeu Commence
« Ceux qui parlent trop révèlent leur main. Ceux qui se taisent écrivent l’histoire. »
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Le lendemain, le nom de Sereliane courait déjà dans les couloirs du palais.
« Une noble exilée. »
« Une sorcière des contrées du Nord. »
« Une espionne des royaumes déchus. »
Tout était faux. Et pourtant, tout cela plaisait à Sereliane.
Elle savait que le doute était plus puissant que la vérité.
Elle savait que dans une cour pleine de certitudes, une inconnue devenait vite une obsession.
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Almar, lui, ne dormait que d’un œil. Il n’aimait pas les surprises.
Et cette femme… n’avait pas fait un faux pas. Elle avait simplement existé au mauvais endroit. Ou au bon moment.
Il fit appeler son conseiller le plus loyal, Maître Calveran.
— Qui l’a invitée ? demanda le roi.
— Personne, Majesté. Elle s’est présentée au banquet avec une invitation signée… par vous.
Almar leva les yeux. Il ne signait jamais sans savoir.
Quelqu’un avait imité son sceau. Ce n’était pas de l’audace. C’était un test.
Il eut un sourire discret.
— Bien. Alors jouons.
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Le roi fit envoyer un message discret. Une convocation. Mais pas dans la salle du trône. Non. Il voulait la voir ailleurs. Là où les rois ne sont plus rois. Là où les murs ne protègent pas. Dans les anciennes serres abandonnées du palais — là où poussaient autrefois les plantes rares, et où ne viennent plus que les curieux ou les ambitieux.
Elle arriva à l’heure. Seule.
Il l’attendait, debout. Sans couronne. Sans cape. Juste un homme.
— Vous êtes en avance, dit-il.
— Je suis toujours à l’heure quand je choisis le lieu, répondit-elle.
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Le silence se posa entre eux. Mais cette fois, ce n’était plus une attente. C’était une danse. Une ronde de regards, d’ombres, de soupçons.
— Vous êtes entrée dans mon royaume comme une énigme, dit Almar.
— Et vous m’avez laissée entrer comme un défi, répondit-elle.
— Pourquoi êtes-vous ici ?
— Pour observer.
— Observer quoi ?
— La fin de votre règne, peut-être.
Un souffle. Une tension. Pas de menace dans la voix. Juste une vérité énoncée comme une hypothèse. Geznah.S | The Silence Reader
— Vous pensez pouvoir me lire ?
— Je lis les silences, Almar. Et le vôtre hurle.
Il s’approcha d’un pas. Elle ne bougea pas. Et il comprit. Ce n’était pas une pièce sur l’échiquier. C’était une autre joueuse.
Ce soir-là, dans son bureau, Almar nota une seule phrase dans son journal de guerre :
« Pour la première fois, je ne sais pas si je mène le jeu. ». Geznah.S | The Silence Reader
Chapitre 5 : L’Offre
« Dans un monde de serpents, le premier à tendre la main tient le poison. »
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Les jours passèrent. Et Sereliane, loin de se cacher, s’installait doucement dans les esprits comme une énigme permanente.
Elle ne demandait rien. Ne cherchait rien. Et pourtant, les regards la suivaient. Les murmures grandissaient.
Un soir, une invitation arriva.
Courte. Signée cette fois de sa main.
À Sa Majesté le Roi Almar d’Orval,
« Puisqu’aucune pièce ne se déplace sans raison, je propose un échange. Pas de secrets. Pas de serments. Juste… la vérité. »
Dans la salle aux miroirs, minuit. Sans couronne. Sans escorte.
Almar n’avait pas souri ainsi depuis des années.
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La salle aux miroirs était un lieu oublié du palais. Un vestige d’une époque de vanité, où les rois se contemplaient plus qu’ils ne gouvernaient.
Quand il arriva, elle était déjà là, assise, le regard perdu dans son propre reflet.
— Pourquoi ici ? demanda-t-il.
— Parce que c’est ici que les puissants se déforment, répondit-elle.
Il s’assit. En silence. Geznah.S | The Silence Reader
— Vous cherchez quelque chose chez moi, dit-il.
— Non. Je regarde comment vous le cachez.
Il la fixa. Et dans ce regard, il n’y avait plus de jeu. Seulement deux intelligences. Deux bêtes du silence.
— Alors, offrons-nous une vérité, proposa-t-il.
— D’accord, dit-elle.
— Je ne vous fais pas confiance.
— Et moi, je ne vous crois pas.
Ils restèrent un instant sans bouger.
Puis, Sereliane tendit un petit parchemin.
— Ceci est une carte. Une région que vous ne connaissez pas. Mais qui vous observe. Ils veulent votre trône. Ils vous pensent faible, distrait… trop confortablement assis.
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Almar la prit, l’étudia. Il ne reconnut pas les symboles. Mais il savait lire ce qui était non-dit.
— Et pourquoi me donner ça ?
— Parce que vous allez devoir choisir : me garder à l’œil, ou me garder près de vous.
Il la regarda longuement. Et répondit enfin :
— Alors voici mon offre, Lady Sereliane :
Un rôle dans mes conseils. Pas un titre. Pas encore. Mais une voix. Une oreille. Et un test.
Elle le fixa à son tour.
— Je n’accepte pas les offres. Je les construis. Et elle sortit, sans attendre sa réponse.
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Cette nuit-là, Almar resta seul dans la salle des miroirs.
Et se demanda si c’était lui qui avait posé la première pièce, ou si la partie avait commencé bien avant qu’il ne s’en rende compte.
Chapitre 6 : Le Jeu Silencieux
Le silence, dans la cour d’Almar, avait plus de poids que mille paroles. Et ce jour-là, le silence de Lady Sereliane résonnait comme une réponse en soi. Geznah.S | The Silence Reader
Depuis son arrivée, elle n’avait jamais levé la voix, ni provoqué, ni révélé ses intentions. Et pourtant, Almar, stratège depuis toujours, sentait en elle un langage caché, une mécanique précise et troublante. Il voulait en avoir le cœur net.
Premier test.
Il la convoqua pour une audience privée, mais à la dernière minute, il l’intégra discrètement à une audience publique. Un litige entre deux familles nobles, un faux conflit monté de toutes pièces. Il voulait observer si elle interviendrait, si elle prendrait parti, ou s’il y avait en elle une impatience à dénouer les mensonges.
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Mais Sereliane resta assise, impassible. Son regard glissa d’un visage à l’autre, comme si elle écoutait au-delà des mots. Puis, au moment où elle s’éclipsa, elle murmura à un garde posté près de la porte :
« Ce sont les enfants, pas les pères, qui doivent être séparés. »
Une phrase étrange, mais précise. Et lorsque le conflit fut résolu, quelques jours plus tard, le stratagème fut révélé : c’était bien les héritiers, et non les chefs de famille, qui s’affrontaient en secret. Almar n’avait rien dit. Mais il avait noté.
Deuxième test.
Un messager. Jeune, maladroit. Il devait livrer à Sereliane un document comportant une énigme, un piège caché. L’intitulé semblait demander un conseil sur une transaction, mais le langage diplomatique trahissait une trahison planifiée.
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Sereliane lut le message, puis, sans un mot, plia le papier, le brûla au-dessus d’une bougie, et le remit au messager avec une simple phrase :
« Celui qui croit tromper avec une plume oublie l’odeur de l’encre. »
Le messager rapporta cette phrase à Almar. Et le roi, pour la première fois depuis longtemps, sourit.
Troisième test.
Un banquet. Officiel. Tous les regards sur elle. Un conseiller du roi, vieil allié d’Almar, l’interrogea à voix haute :
« Lady, croyez-vous que la loyauté naît avec le pouvoir, ou meurt avec lui ? »
Elle posa calmement sa coupe de vin sur la table. Et répondit :
« La loyauté naît dans le noir. Et meurt au soleil. »
Rires polis. Mais derrière chaque rire, un frisson. Almar la fixa longuement ce soir-là. Elle le savait.
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Cette nuit-là, dans sa tour, le roi nota trois choses :
1.Elle ne réagit jamais à chaud.
2.Elle répond toujours avec plus d’un sens.
3.Elle sait qu’il l’observe.
Mais ce qu’il ignorait encore… c’est qu’elle aussi le testait.
Et qu’à chaque piège qu’il tendait, elle y avait déjà placé une sortie.
Chapitre 7 : Le Conseil de l’Ombre
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Dans les couloirs les plus anciens du palais d’Orval, il existait une salle sans emblème, sans lumière directe, sans témoin. Seuls quelques élus du roi y entraient. Ce n’était pas le lieu des cérémonies, mais celui des décisions froides, des stratégies implacables. C’était là que le Conseil de l’Ombre se réunissait.
Ils n’étaient que cinq. Tous loyaux à Almar, mais chacun avec ses propres ambitions. Des stratèges, des manipulateurs, des monstres parfois. Ils n’étaient pas là pour conseiller… ils étaient là pour gagner.
Ce soir-là, Almar les convoqua.
— « Elle n’est pas une simple invitée. Elle calcule. Elle sait. » dit-il, d’un ton neutre.
Le Conseiller Vaer, un vieil homme aux mains tordues par les complots, répondit :
— « Ce genre de femme n’apparaît pas par hasard. Elle est un pion… ou une menace. »
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Un autre proposa de la piéger avec une fausse alliance. Un troisième voulut la marier de force à un noble faible pour la neutraliser.
Mais Almar, silencieux, traçait des cercles avec son doigt sur la table. Il pensait à ses réponses, à son regard. Il savait que Sereliane ne serait jamais dupe d’un piège aussi grossier.
— « Elle sait déjà qu’on parle d’elle, » murmura-t-il.
Et en effet, pendant que le Conseil délibérait, Sereliane marchait seule dans les jardins du palais, comme si le murmure des pierres lui soufflait des vérités invisibles. Elle regardait la lune, mais écoutait l’ombre.
Elle savait que chaque pas dans ce royaume était un pas sur un échiquier. Et elle avait déjà pris sa première pièce.
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Chapitre 8 : L’Invitation Scellée
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Le lendemain matin, une lettre cachetée d’un sceau noir fut déposée discrètement à la porte des appartements de Sereliane. Aucun nom, aucun blason. Juste un symbole : une couronne renversée. Le genre de message qui ne s’adresse qu’à ceux qui savent déjà lire entre les lignes.
Sereliane ne montra aucune surprise. Elle observa le cachet quelques secondes, puis glissa la lettre dans sa manche sans l’ouvrir. Elle attendit. Toute invitation prématurée était une provocation. Et elle ne se laissait jamais précipiter.
Plus tard, à l’heure du crépuscule, elle décida de répondre. Non par mots, mais par gestes. Elle apparut dans la salle du conseil secondaire, une salle où les nobles se montraient d’ordinaire pour la forme. Là, elle croisa l’un des membres du Conseil de l’Ombre — volontairement. Elle le salua d’un ton courtois, mais laissa glisser une phrase subtile, presque anodine :
— « Les sceaux noirs ne scellent que les mensonges ou les menaces. Reste à savoir lequel vous m’avez offert. »
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Le conseiller, figé, comprit qu’elle avait reconnu le symbole. Et pire : qu’elle l’avait interprété.
Le message était clair : elle avait reçu leur test. Et elle venait de répondre.
Ce soir-là, Almar reçut un rapport. Il le lut en silence, puis sourit, un sourire rare, presque amusé.
— « Elle joue. » dit-il simplement.
Puis il déchira le rapport et le jeta au feu.
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Chapitre 9 : L’Heure des Masques
La salle était vaste, éclairée par des centaines de bougies suspendues à des arches d’argent. Le marbre noir au sol reflétait les ombres dansantes des convives masqués. Ici, personne ne portait son vrai visage. C’était la règle.
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L’Heure des Masques n’était pas une fête. C’était un rituel ancien, un jeu de pouvoir déguisé en célébration. On y scellait des alliances, des trahisons, et parfois, on y perdait bien plus qu’un secret.
Sereliane entra sans bruit, vêtue d’un manteau de velours sombre, son masque argenté dissimulant la moitié de son visage. Mais ses yeux, eux, ne cachaient rien. Ils lisaient, devinaient, et classaient.
Almar, lui, observait depuis les hauteurs. Il portait un masque doré, mais son silence imposait plus que sa présence. Il ne bougeait pas. Il attendait.
Puis, au milieu de la salle, leurs regards se croisèrent à travers la foule. Il ne l’avait pas encore approchée. Elle, non plus. Mais ce regard, cette fraction de seconde suspendue, suffisait à déclencher un duel silencieux.
Il ordonna que l’un des danseurs l’invite.
Elle refusa poliment.
Il envoya une servante lui porter une coupe de vin, particulière. Geznah.S | The Silence Reader
Elle but une autre coupe à la place, mais laissa celle d’Almar volontairement intacte sur une table en évidence, sans y toucher.
Elle savait. Il savait qu’elle savait.
Plus tard, un noble tenta de lui soutirer quelques mots. Elle sourit, glissa dans sa réponse un nom que seul un stratège pourrait remarquer : celui d’un général tombé autrefois, trahi dans une guerre que personne n’évoquait. Une façon de dire : je connais vos cicatrices, même celles que vous cachez.
Almar, en haut, reçut ce message comme une lame dans la glace. Pas de blessure. Juste un frisson.
— « Elle veut danser avec les ombres. Parfait. » murmura-t-il.
Et la nuit continua, deux cerveaux en guerre, sans un mot, sans une main levée. Juste des signes, des gestes, des silences. Le jeu venait de commencer. Geznah.S | The Silence Reader
Chapitre 10 : L’Éclat du Doute
Le roi Almar n’avait jamais eu besoin de l’amour. Il le jugeait instable, faible, dangereux. Il lui préférait la loyauté, la stratégie, l’ascension silencieuse. Les sentiments étaient, pour lui, un terrain sans carte, où même le meilleur stratège pouvait se perdre. Geznah.S | The Silence Reader
Mais Sereliane… elle était autre chose. Elle ne jouait pas selon les règles qu’il connaissait.
Depuis l’Heure des Masques, elle hantait son esprit comme une énigme qu’il ne parvenait pas à refermer. Elle n’avait rien dit d’ouvertement provocateur. Rien fait de spectaculaire. Et pourtant… elle avait vu. VU ce que les autres ignoraient. Elle lisait ses silences comme d’autres lisaient des poèmes. Elle ne posait pas de questions ; elle laissait ses regards faire le travail. Et c’était bien cela qui le troublait.
Il se surprenait à l’observer quand elle passait dans les couloirs. À attendre une parole d’elle. À rejouer leurs échanges dans sa tête.
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Un soir, alors que la pluie tambourinait contre les vitres du grand salon, Almar la retrouva là, seule, face à l’âtre, une coupe en main. Il s’avança. Pas comme un roi. Comme un homme intrigué.
— « Vous saviez que le vin était piégé, n’est-ce pas ? », dit-il, d’une voix basse.
— « Vous saviez que je le savais. Mais vous avez laissé faire. »
Silence. Pas un défi. Pas une accusation. Une vérité nue entre eux deux.
— « Pourquoi ? » demanda-t-il.
— « Pour voir jusqu’où vous iriez… ou jusqu’où vous m’attendiez. »
Elle se leva doucement. Le feu dansait dans ses yeux. Geznah.S | The Silence Reader
—
« Vous avez mis tant de barrières autour de vous, Majesté, que même les murs semblent avoir peur de vous. »
— « Et vous, vous les traversez comme si elles n’étaient qu’un rideau. »
Elle s’arrêta, près de lui. Il sentit pour la première fois non pas la peur de perdre, mais la peur de ne pas comprendre. Il avait perdu le contrôle de cette partie-là. Et pourtant… il n’avait jamais eu autant envie de continuer à jouer.
Et elle, en le regardant, comprit. Lui aussi avait vu. Il l’avait déchiffrée.
Personne ne l’avait jamais comprise sans qu’elle le veuille. Personne ne l’avait jamais regardée comme un égal. Jusqu’à lui.
Et dans ce silence suspendu, sans déclaration, sans promesse, naquit ce qu’aucun d’eux n’avait anticipé : un frisson. Une faille. Un sentiment.
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Chapitre 11: L’Alliance des Miroirs
On disait que les grands stratèges ne pouvaient aimer, car ils voyaient trop, prévoyaient trop, doutaient trop. Geznah.S | The Silence Reader
Mais ce que le royaume ignorait, c’est qu’un véritable stratège ne cherche pas un cœur simple — il cherche un miroir.
Et Sereliane fut ce miroir.
Ils avaient commencé par des jeux d’observation. Des regards en coin. Des tests posés entre les mots, comme des lames cachées sous les fleurs. Il la testait, elle le testait. Il feignait la surprise, elle feignait l’ignorance. Mais bientôt, il n’y avait plus rien à cacher.
— « Pourquoi ne pas simplement jouer avec moi ? », lui avait-il dit, une nuit, alors que le palais dormait. Geznah.S | The Silence Reader
— « Parce que je n’ai plus envie de vous vaincre. J’ai envie de vous rejoindre. »
Ce fut la première fois qu’elle s’était montrée vulnérable. Et lui, le roi des murs, l’homme des forteresses mentales, sentit une fissure douce dans ses défenses.
Ils firent une alliance. Pas dans le sang, ni dans les papiers. Mais dans un regard échangé, un pacte silencieux entre deux âmes trop fatiguées de la solitude intelligente.
Dès lors, Sereliane fut plus qu’une étrangère. Elle devint une conseillère secrète, un esprit parallèle, une voix qu’il écoutait avant toutes les autres.
Et Almar, lui, n’était plus seul à porter les poids invisibles de la couronne.
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Chapitre 12: La faille du roi
Le roi était assis, comme toujours, dans l’ombre de son trône. Ses yeux suivaient chacun de ses
gestes à elle. Geznah.S | The Silence Reader
Elle riait.
Pas avec lui. Avec un autre.
Un jeune noble fraîchement arrivé pour des négociations mineures. Sans importance. Mais elle le regardait. Elle l’écoutait. Elle hochait la tête de cette façon qu’il avait crue unique, réservée à lui seul. Et le rire… ce rire, il ne l’avait jamais entendu ainsi.
Un froid étrange s’était glissé sous sa peau. Pas de colère. Pas encore. Mais une tension. Une incompréhension violente.
Il avait conquis des royaumes sans sourciller. Mais cette scène, là, devant lui, éveillait quelque chose d’incontrôlable.
— « Qu’est-ce que cela change ? » pensa-t-il.
Mais il savait que tout changeait.
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Il se leva. Marcha vers elle. Lentement. Sans dire un mot. Elle le vit. Son regard croisa le sien. Et dans ce regard, il vit qu’elle avait compris. Elle savait. Elle lisait en lui, encore. Et au lieu de reculer, elle soutint le regard, avec ce même sourire calme, déstabilisant.
C’est à ce moment-là qu’il sut. Ce n’était pas seulement la jalousie.
C’était la peur de la perdre.
Chapitre 13: Le Jeu dans le Jeu
Ce soir-là, une lettre avait été discrètement déposée dans ses appartements. Signée par personne, mais le sceau du roi ne laissait aucun doute. Geznah.S | The Silence Reader
Un rendez-vous. Une épreuve.
Lady Sereliane lut chaque mot avec calme. Elle comprit immédiatement. Ce n’était pas une demande. C’était un test.
Il voulait voir si elle irait, comment elle réagirait, ce qu’elle dirait.
Elle plia la lettre. Lentement. Puis elle sourit.
Elle irait.
Mais pas pour lui prouver quoi que ce soit. Elle irait, parce qu’elle savait qu’il attendait une réaction… et elle choisirait exactement celle qu’il désirait. Rien de plus dangereux que d’accorder à un roi ce qu’il attend. Il finit toujours par se demander : « Pourquoi n’a-t-elle pas résisté ?
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Ce soir-là, elle portait ce qu’il aimait : cette robe simple, mais puissante, silencieuse, mais impériale. Elle parla peu. Elle le laissa guider la conversation. Elle donna exactement les réponses qu’il attendait, ni plus ni moins.
Et le roi, ce soir-là, se coucha en pensant qu’il la contrôlait encore.
Chapitre 14: Le Miroir Inversé
Des semaines passèrent. Il continuait de la tester. Des jeux de mots. Des missions. Des silences calculés.
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Et elle ? Elle jouait. Mais pas pour plaire.
Elle entrait dans les pièges… et ressortait indemne.
Elle faisait semblant d’ignorer les doubles sens de ses phrases, alors qu’il voyait dans ses yeux qu’elle les avait tous compris.
Elle riait parfois au bon moment — trop au bon moment.
Elle s’arrêtait exactement là où il aurait voulu qu’elle hésite.
Et lui, le roi, commença à douter.
Il pensait avoir le contrôle.
Mais chaque fois qu’il pensait l’avoir coincée, elle lui offrait exactement ce qu’il espérait… comme s’il n’avait jamais été en train de guider, mais d’être guidé.
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Une nuit, alors qu’il l’observait en silence depuis les hauteurs du palais, il murmura pour lui-même :
« Elle savait… depuis le début. »
Et pour la première fois depuis son ascension, le roi ressentit de la peur.
Pas une peur ordinaire.
Une peur douce. Une peur… troublante.
Chapitre 15: L’Échappée Froide
Depuis qu’il avait murmuré ces mots — « Elle savait… depuis le début » — quelque chose avait changé chez le roi Almar d’Orval.
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Il évitait ses regards.
Il raccourcissait leurs entretiens.
Il déléguait les tâches qu’il lui confiait auparavant.
Il voulait s’éloigner.
Mais ce n’était pas par méfiance… C’était par faiblesse. Une faiblesse qu’il refusait d’admettre.
« Elle est un danger. Pas pour mon trône. Pour mon équilibre. »
Alors il construisit un nouveau plan.
Il ordonna qu’un autre conseiller l’accompagne en mission.
Il convoqua d’anciennes alliées dans son cercle royal.
Il organisa une réception privée, sans l’inviter.
Il croyait qu’elle allait réagir.
Elle n’a rien dit.
Elle est simplement restée calme. Polie. Intouchable.
Mais chaque geste du roi, chaque tentative de distance, elle les lisait comme des lettres ouvertes. Elle savait. Elle comprenait.
Et pourtant… elle jouait encore.
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Chapitre 16: Le Mur qui Cède
Un soir, alors que la pluie frappait contre les vitres du palais comme un tambour ancien, Sereliane entra dans la salle d’étude. Il n’y avait pas été depuis des jours. Mais elle savait qu’il y reviendrait.
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Il était là. Debout.
Silencieux.
Face au feu, une coupe de vin à la main, qu’il ne buvait pas.
Elle ne dit rien. Elle attendit.
— Pourquoi êtes-vous venue ? demanda-t-il enfin, d’une voix trop calme pour ne pas trembler.
— Parce que vous ne m’avez pas interdit de venir, répondit-elle simplement.
Il tourna enfin la tête. Ses yeux la fixaient. Trop longtemps.
— Vous saviez que je vous mettais à l’épreuve.
— Oui.
— Et vous faisiez semblant de ne pas comprendre.
— Oui.
— Pourquoi ?
Elle s’approcha. Lentement. Sans défi. Juste avec cette présence impossible à ignorer.
— Parce que parfois, laisser croire à l’autre qu’il contrôle tout… c’est aussi une stratégie.
Il serra les mâchoires. Elle venait de prononcer ce qu’il n’arrivait pas à nommer depuis des semaines. Geznah.S | The Silence Reader
— Vous jouez avec moi, murmura-t-il.
Elle sourit, sans moquerie.
— Je ne joue pas. Je vous comprends.
Un silence. Long. Puis il fit un pas vers elle. Il avait cet air entre la colère et le désir, entre la méfiance et l’admiration.
— C’est ça qui me rend fou, Sereliane.
Et pour la première fois, le stratège sans faille, le roi des rois, se sentit démuni
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Chapitre 17: L’Accord Silencieux
Le lendemain, les rumeurs parcouraient déjà le palais : le roi avait annulé trois audiences, fermé ses portes, et refusé tout contact avec ses conseillers. Il n’écoutait personne. Sauf elle.
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Dans la salle aux colonnes noires, là où ne résonnaient que les pas de ceux qui avaient quelque chose à cacher, ils se retrouvèrent. Encore. Sans rendez-vous. Sans convocation. Comme si le destin, ou la stratégie, les réunissait toujours au bon moment.
Il l’observa.
— Vous êtes venue me troubler encore ?
Elle répondit :
— Je suis venue voir si vous aviez compris.
— Compris quoi ?
— Que nous sommes pareils. Mais que nous n’avons plus besoin de nous combattre.
Le roi se leva. Il la fixait, non pas comme un homme observe une femme, mais comme un joueur d’échecs voit enfin l’égal qu’il cherchait depuis toujours.
— J’ai passé ma vie à anticiper les coups de mes ennemis. À prévoir les trahisons, les complots, les faiblesses. Geznah.S | The Silence Reader
Il s’approcha d’elle, à quelques pas seulement.
— Et maintenant, j’avance sans savoir quel sera votre prochain geste. C’est dangereux.
Elle s’approcha à son tour.
— Ou peut-être… que c’est la première fois que vous jouez avec quelqu’un qui ne veut ni trahir, ni prendre votre trône.
Il resta figé.
Et dans ce silence, un accord invisible fut passé entre eux.
Ni signé, ni prononcé.
Mais ressenti.
Comme une nouvelle alliance née non de nécessité… mais de reconnaissance.
Deux esprits, deux royaumes. Une union.
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Chapitre 18 : Le Roi Devant Son Peuple
Il entra dans la salle du trône sans ses gardes.
Droit. Calme. Tranchant.
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Son regard balayait les conseillers, les chefs de guerre, les nobles venus des quatre coins du royaume. Ils attendaient le roi comme ils le connaissaient : distant, froid, imprévisible.
Mais il n’était plus exactement le même.
Quand il prit la parole, sa voix était toujours ferme, mais il y avait autre chose. Une stabilité. Un feu nouveau. Une forme de calme souverain.
— Vous m’avez connu seul, déclara-t-il. Stratège. Maître du silence. Roi par la ruse et la patience.
Il descendit les marches du trône, marcha vers eux.
— Mais aujourd’hui, j’ai trouvé celle que personne ne pouvait acheter. Ni soumettre. Ni comprendre. Elle voit là où je regarde. Elle comprend ce que je n’ai même pas encore dit.
Les murmures s’élèvent.
Et alors, d’un geste, il tend la main vers l’entrée.
Lady Sereliane s’avance, dans une robe noire comme la nuit, silencieuse comme une ombre. Pas en conquérante. En alliée. En égale.
— Voici la Reine sans Couronne, dit-il. Et pourtant… la seule qui m’ait jamais mérité.
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Chapitre 19 : L’Ombre de l’Est
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Dans les terres oubliées de l’Est, où les vieilles lignées n’ont jamais accepté la domination d’Orval, le Conseil des Anciens s’est réuni pour la première fois depuis deux générations.
— Il ne s’agit plus d’un roi, dit l’un.
— Ni d’une femme, dit un autre.
— C’est une dynastie en devenir, répondit le plus vieux. Et ce genre de dynastie… ne laisse rien pour les autres.
Ils savaient que si Almar et Sereliane s’enracinent ensemble, plus aucun royaume ne pourra les égaler. Leur règne ne sera pas fondé sur le sang, mais sur la précision, la lecture du monde, le contrôle absolu.
Et c’est là que surgit une proposition interdite : réveiller un ancien pouvoir, un nom oublié, que même Almar pensait détruit.
Un prince exilé. Un pacte rompu. Une guerre de l’ombre.
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Ce que ça ouvre :
1. Un nouvel ennemi : quelqu’un du passé d’Almar ? Quelqu’un qui connaît ses failles ?
2. Des espions dans le palais : ils essaient de séparer le roi et Sereliane.
3. Un test encore plus grand pour leur alliance : resteront-ils liés ou la pression les divisera-t-elle ?
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Chapitre 20 : L’Âge d’Or Silencieux
Le royaume d’Orval n’avait jamais connu une telle stabilité. Geznah.S | The Silence Reader Les conflits intérieurs se taisaient.
Les alliances, anciennes et nouvelles, affluaient.
Même les ennemis, par prudence ou par peur, choisissaient le silence.
Tout cela, sans une guerre, sans une armée levée.
Juste eux deux.
Le roi Almar était devenu plus que redouté — il était devenu admiré. Mais ceux qui l’observaient de près voyaient le changement. Il souriait parfois, même en pleine audience. Il passait plus de temps à écouter qu’à dominer. Et toujours, quelque part dans l’ombre de la salle, Sereliane l’observait, et il le savait.
Elle ne parlait pas toujours, mais quand elle le faisait, les mots suffisaient à désarmer un ministre ou à faire chanceler un plan étranger.
Et pourtant, aucune couronne sur sa tête.
Aucune bague.
Juste sa présence. Sa lecture silencieuse. Son regard. Geznah.S | The Silence Reader
Les gens commençaient à murmurer.
— Est-ce elle, la reine sans couronne ?
— Non… c’est plus dangereux que ça. Elle n’a pas besoin de couronne.
Et au sommet, le roi commençait à comprendre.
Ce qu’il ressentait.
Ce qu’il redoutait.
Elle n’était pas sa faiblesse.
Elle était la seule chose qui le voyait vraiment.
Mais… ce genre de paix, c’est comme l’aube juste avant la tempête
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Chapitre 21 : Le Silence Avant la Tempête
Les mois passaient, et tout semblait parfait.
Mais dans le coeur du royaume, une pression invisible s’installa.
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Le roi Almar, autrefois aussi certain de lui que de son propre pouvoir, se retrouvait dans un doute silencieux.
Il n’arrivait plus à discerner si ses actions étaient encore dictées par la raison ou par un désir qu’il refusait de comprendre.
Son empire prospérait, et pourtant… un vide grandissait dans sa poitrine.
Il n’osait pas se l’avouer.
Il ne savait même pas s’il l’avait ressentie un jour, cette chose. Cette émotion qui semblait lui échapper.
L’amour ? C’était trop simple. Trop humain. Trop… petit pour un homme de son calibre.
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Et pourtant, chaque fois que Sereliane se tenait près de lui, il sentait quelque chose de plus grand que son empire.
Elle le déchiffrait comme personne d’autre.
La Femme Qui Prend les Rênes
Sereliane, de son côté, n’était pas aveugle.
Elle savait que le roi devenait indécis.
Elle le voyait dans ses gestes, dans ses paroles, dans son regard détourné.
Il ne pouvait pas voir au-delà de ses propres limites, même s’il croyait être un maître de la stratégie.
Mais elle… Elle n’avait pas les mêmes hésitations.
Elle savait quand agir, quand prendre les rênes sans qu’il ne s’en rende compte.
Elle savait, au fond d’elle, que la véritable puissance était dans l’action, pas dans l’attente.
Il y avait des moments où elle savait qu’elle devrait se démarquer pour le bien du royaume. Si le roi était hésitant, elle n’allait pas le laisser se perdre dans ce doute.
Elle déciderait à sa place si nécessaire. Pour leur futur commun.
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Le moment décisif : un jour, un problème diplomatique d’importance survient. Un empire voisin commence à menacer les frontières.
Le roi, dans un état d’indécision profonde, cherche à éviter le conflit, à jouer la carte de la diplomatie.
Mais Sereliane, consciente que le temps presse, décide d’agir autrement. Elle prend l’initiative d’organiser une rencontre secrète avec les ennemis. Sans le dire au roi.
Elle sait que, s’il venait à découvrir cela, il pourrait s’en fâcher, mais elle est prête à prendre le risque, car elle sait que le royaume doit avancer.
Elle envoie un message secret aux ennemis et propose une stratégie qui renverserait toute la situation à leur avantage.
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Chapitre 22 : L’Alliance ou la Ruine
Sereliane revient après avoir réussi sa mission.
Elle voit le roi, debout, observant la carte du royaume, avec un air perdu.
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Elle le défie doucement, mais avec assurance.
Elle lui dit, calme :
« Tu n’as pas besoin de douter. Il faut avancer. Et parfois, avancer, c’est prendre des décisions que nous ne voulons pas faire, mais qui sont nécessaires. »
Le roi la fixe un instant, un peu surpris.
Puis il comprend.
Il comprend que, sans elle, il n’aurait pas eu le courage de faire ce qu’il fallait.
Et pour la première fois, il reconnaît que son pouvoir est aussi celui de Sereliane. Ils ne sont pas simplement des alliés, mais deux forces égales. Geznah.S | The Silence Reader