Serge Michel est journaliste, prix Albert Londres de reportage en 2001 pour son travail en Iran. Il a notamment travaillé pour Le Temps, Le Figaro et Le Monde, dont il a été directeur adjoint. Il est co-fondateur du nouveau média suisse Heidi.news
moins de poids sur les épaules, car on n’a pas passé des générations à tout interdire. » Elle le rejoint pourtant sur la question de la responsabilité :
« Rien ne m’énerve plus qu’un catholique qui fait une bêtise et va à la confesse. »
Madame Elfen était la présidente des Amis des Sommets Musicaux de Gstaad jusqu’en 2018 et non des Sommets Musicaux de Gstaad. Par ailleurs, aucun lien n’est à établir entre la disparition du directeur en 2014 et le départ d’un important sponsor.
Un après-midi, il y a dix ans, Catherine de Marignac parcourait les rayons des grands magasins Globus, à Genève. Elle s’arrêta un instant, intriguée, devant un photographe qui avait posé là ses flashs et recrutait de jeunes mannequins. Mais c’est vers elle que se dirige la directrice de l’agence zurichoise responsable de l’opération. « Vous m’intéressez ! », lui souffla-t-elle. « Vous plaisantez ! », répondit Catherine de Marignac, avocate spécialisée en droit commercial, présidente des amis du Verbier Festival, bénévolement engagée au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi qu’à l’école Brechbühl, dont la publicité affirme que l’établissement est moderne tout en étant « resté fidèle aux valeurs protestantes », © Andre Rau notamment de travail et de responsabilité. Elle décide d’explorer le « côté fun » de la vie, mais c’est par des rires moqueurs que la nouvelle sera accueillie à la maison. « C’est pourtant bien ainsi que j’ai été découverte à 55 ans comme mannequin, sourit l’intéressée, modeste. J’avais l’âge et la silhouette qu’il fallait et cela tranchait avec les mannequins classiques ». Cela tranche tellement qu’elle se retrouve, candide, dans des défilés impitoyables où elle pourrait être la maman de tout le monde. « Ce que je préfère, ce sont les shootings, dit-elle, parce qu’un vrai échange avec le photographe peut avoir lieu ». En ce début 2020, elle a bouclé une campagne pour Gérard Darel, une autre pour les produits de maquillage de Dolce & Gabbana, et surtout le dernier défilé de Jean-Paul Gaultier, fin janvier, un couturier « éminemment sympathique et d’une grande humilité » à qui elle s’est attachée plus qu’à d’autres. « Ce sont à chaque fois des prises de rôle, dit-elle, et cela m’a rapproché des artistes dont j’ai mieux compris la vie. » Et la musique dans tout ça ? Catherine grandit à Genève : mère protestante ayant une oreille intégrale, père libre penseur, un oncle qui joue de la clarinette. À la maison, liberté musicale totale et choix éclectiques : du jazz, du rock et beaucoup de classique. Des années plus tard, cela donne quatre enfants ayant fait solfège et un instrument, la mission du Verbier Festival et surtout trois abonnements à l’année à Genève : OSR, Grand Théâtre et les grands interprètes du Victoria Hall. « Les collections d’art, c’est en Suisse allemande, dit-elle. Sans doute parce qu’à Genève, en raison des lois somptuaires de Calvin, on ne pouvait rien montrer de sa richesse. La musique était le seul luxe autorisé. » Calvin, Catherine de Marignac y songe parfois en raison de son mari, issu d’une famille calviniste des Cévennes alors que, d’origine bernoise, elle se réclame davantage de Zwingli : « C’est plus relax, moins de frustrations émotionnelles,
ERRATUM —Une erreur s’est glissée dans GTM n°2
Catherine de Marignac
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