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Lebeau-Courally, de l’armurerie à l’horlogerie
from Desitter #1
L’armurerie Lebeau-Courally est réputée dans le monde entier
LebeauCourally,
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de l’armurerie à l’horlogerie
Les armes et les montres, deux univers bien distincts? C’était sans compter l’audace d’un homme d’affaires flandrien qui a fait de l’armurerie liégeoise Lebeau-Courally un grand nom de la haute horlogerie.
Lors de la deuxième moitié du XIXe siècle, le maître-armurier liégeois Auguste Lebeau, chercheur passionné et excellent technicien, se distingue dans les Expositions Internationales par la présentation d'armes originales, dont le fusil à trois coups combiné pour le gros et le petit gibier. Avec l'aide de son associé Ferdinand Courally, il donnera à sa petite manufacture une réputation mondiale dans l'armurerie de très haut niveau. Un siècle et demi plus tard, l’entreprise est en difficulté. Après avoir fabriqué des machines agricoles, l’homme d'affaires flandrien Joris Ide, qui a fait de son groupe l'un des plus performants dans la production de tôles galvanisées, s’intéresse à la maison liégeoise. Passionné de chasse, il possède depuis 15 ans un fusil Lebeau-Courally, quand il apprend que l’entreprise risque d'être bientôt chinoise si on n'y injecte pas un nouveau souffle financier.
Rachat et transformation En septembre 2010, l’homme d’affaires décide donc de racheter la manufacture et surtout la marque dont il veut faire un tremplin pour s'implanter dans le secteur du luxe. Car l'atelier liégeois n’a pas perdu sa réputation. Il est reconnu dans le monde entier pour réaliser les plus beaux fusils du monde, que s'arrachent les familles royales et autres chasseurs richissimes, tels que Steven Spielberg qui n'hésitera pas à payer jusqu'à 100.000 € pour une seule pièce. Mais s'il est passionné, Joris Ide est avant tout un homme d'affaires pragmatique. À peine son acquisition liégeoise actée, il décide de s'impliquer immédiatement dans le second volet de sa conquête du luxe : l'horlogerie. Le défi est double : trouver des fournisseurs suisses de bon niveau, capable de livrer des mouvements de base en petites quantités et à un prix raisonnable, et trouver le designer qui saura traduire l'esprit artisanal de l'armurerie dans des créations horlogères, afin de forger une identité homogène de la marque Lebeau-Courally.
Des partenaires triés sur le volet Pour les mouvements, c'est ETA qui sera choisi pour les « 3 aiguilles », avec le Valjoux 7750 pour le chronographe. Technotime se chargera du Tourbillon. Enfin le design sera confié à Antoine Tschumi qui a déjà travaillé pour Bulgari et Ebel et définira cinq familles, baptisées du nom d'une arme de chasse : le Dauphin, le Marquis, le Baron, l'Archiduc et le Prince. Les références à l'armurerie sont encore anecdotiques, se retrouvant notamment dans le rappel du levier qui débloque le fusil, le gaufrage du cadran ou encore le quadrillage de la crosse. À moyen terme, c'est certainement l'art majeur des fusils Lebeau-Courally, c’est-à-dire la gravure, que l’on devrait retrouver dans la ligne horlogère. La promesse d’une nouvelle épopée et de nouveaux succès pour la maison liégeoise. A suivre…
*Lebau Courally Le Baron 1865 Modèle réalisé pour commémorer et célébrer les 150 ans de la marque. Édition limitée ornée d’une gravure traditionnelle “Tapisserie de Liège”, argent sur fond noir. Montre étanche à 50 mètres.
Carlo Ancelotti a été nommé en 2014 ambassadeur mondial de la marque
UN TOURBILLON SIGNÉ TECHNOTIME
Pour son Tourbillon, Lebeau-Courally a fait appel à la société Technotime, basée dans le Jura suisse et spécialisée dans la conception et le développement de mouvements haut de gamme. Cette maison, née en 2001, est l'une des rares à maitriser la fabrication de spiraux et a déjà reçu plusieurs récompenses pour son savoir-faire.
Les montres Lebeau-Courally sont élaborées dans le même souci du détail