AWAKENING

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AWAKENING

L’ÉVEIL DE LA NATURE ET DU CORPS

Commissaire d’exposition : Martin Kiefer

« AWAKENING est une exposition sur l’éveil de la nature et du corps, une ode à la beauté sous toutes ses formes. Vingt artistes de différents horizons et de diverses générations témoignent à travers leurs œuvres de la possibilité de survivre aux crises majeures que nous traversons et de la nécessité d’y répondre par une créativité accrue, une imagination et un optimisme plus nécessaires que jamais. Isolés, nous avons fait un voyage intérieur, intime, réflexif mais aussi oppressant, qui nous a souvent modifiés, nous poussant à chercher une nouvelle forme de liberté, de beauté, d’érotisme aussi. Un tournant qui peut se vivre comme un printemps. En quête de ce renouveau auquel nous aspirons tous, AWAKENING propose de dresser un panorama de ce printemps à travers des propositions artistiques dont la majorité a été créée spécialement pour l’exposition et qui se déploient dans quatre directions.

La « renaissance de la nature » célèbre la beauté de la flore et de la faune, la splendeur des couleurs et la reconquête du végétal sur le minéral.

Les artistes se font aussi militants et inventent des « néologismes de la nature », des nouvelles formes de vie qui contribuent à enrichir artistiquement la biodiversité de notre planète.

Une œuvre monumentale de Rayyane Tabet (espace rue du Mail) rappelle que la « nature menacée » reste une préoccupation centrale des artistes à l’heure de la guerre et de la crise énergétique et écologique.

Dans ces moments de pause et d’anxiété, nous avons tendance à nous recentrer sur nous-mêmes, en un « éveil du corps », où notre rapport à l’intime nous dévoile de nouveaux horizons et des plaisirs insoupçonnés.

AWAKENING a pour ambition de traduire ces sentiments en œuvres d’art et de servir de guide pour vivre un meilleur monde. J’ai pensé que cette idée d’éveil était une piste intéressante pour penser notre présent, la possibilité d’une renaissance à travers la création. »

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AWAKENING

THE AWAKENING OF NATURE AND THE BODY

Curator of the exhibition : Martin Kiefer

“AWAKENING–that of nature and bodies: this is what this exhibition focuses on, acting thus like an ode to beauty in all its manifold forms. Through their work, twenty artists coming from diverse backgrounds and different generations all underline our capability of withstanding the major crises we are living through. Furthermore, they advocate for the necessity to respond to adversity with an ever so sharpened sense of creativity, imagination, as well as optimism, which have proven to be more necessary than ever. Forcefully isolated in the past years, we have been lead to undergo a personal intimate journey; a reflective yet also oppressive one, compelling us to find new forms of freedom, beauty and eroticism. This turning point may feel no less like some genuine kind of spring. Within this quest for renewal we all strive for, AWAKENING means to propose a panoramic view on this spring. Most of the featured works were created specifically for this group show. Starting from their point of unison, they point to four distinct directions I cared to highlight.

Some artists celebrate the beauty of flora and fauna, the splendor of colors and vegetation reclaiming mineral ground, essentially showing the “rebirth of nature”

Others manifest their activist vein with what could be called “neologisms of the nature”, inventing new forms of life that artistically contribute to enrich our planet’s biodiversity.

A monumental artwork by Rayyane Tabet (shown in the Rue du Mail space) reminds us that in the age of war, as well as environmental and energy crises, a profoundly “endangered nature” remains at the heart of the artists’ concerns and preoccupations.

In such moments of societal hiatuses and anxiety, we tend to find back to ourselves and center our attention on our bodies. These may awaken in an act of our bonding with the intimate–a “awakening of the body”, unveiling new horizons and pleasure we would not have been able to imagine before.

The exhibition AWAKENING endeavors to gather these feelings and affects under the prism of the shown artworks, as well as to serve as a guide to live in a better world. I do think that the concept of awakening is no less than a prosperous path to think about the present and the possibility of rebirth through artistic creation.”

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Martin Kiefer

RENAISSANCE DE LA NATURE

Cadu - Brésil

Laurent Champoussin - France

Thomas Fougeirol - France

Franz Gertsch - Suisse

François Halard - France

Eva Jospin - France

Ursula Palla - Suisse

Richard Peduzzi - France

Antoinette Poisson - France

Arne Quinze - Belgique

Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger - Suisse

Agnes Waruguru - Kenya

Les Guirlandes lunaires sont le résultat d’un cycle de recherches visuelles qui a commencé en 2018, s’est traduit en œuvre pendant la crise du covid et qui représente aujourd’hui le moment post-pandémique dans lequel nous vivons. Cadu a perdu une personne proche pendant le confinement. Un deuil vécu dans la retraite de l’atelier qui a été pour lui un lieu de guérison. En entamant une nouvelle série, il a pu mieux comprendre et supporter ce qu’il vivait.

« J’ai toujours travaillé avec la géométrie, mais cette fois la géométrie symbolique de la sphère est venue inconsciemment », dit Cadu. Cette sphère - telle une lune - a inspiré le nom de l’œuvre, les Guirlandes lunaires. Dans cette série, la géométrie se mêle aux fleurs et aux couleurs vives qui dégoulinent sur les collages, créant ainsi un univers onirique dans lequel la nature se réveille et où l’artiste trouve refuge.

The “Guirlandes lunaires” are the result of a cycle of visual research that began in 2018. Translated into action during the Covid crisis, they may now represent the post-pandemic moment we live in. Cadu lost someone very dear to him during lockdown, and he processed the grief in his studio, which turned out to become a place of healing. By starting a new series, he was gradually able to better understand and cope with what he had to go through.

“I had always worked with geometry, but this time the symbolic geometry of the sphere came to me unconsciously”, says Cadu. The moonlike sphere inspired the name of this artwork. In this series, geometry blends with flowers and bright colors that drip onto the collages, creating a dreamlike world in which nature awakens and the artist finds refuge.

AWAKENING Cadu Renaissance de la nature

Création

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Guirlandas para a Lua XIII (Guirlandes lunaires XIII), 2022 Collage et huile sur papier 185 x 152 cm spécifique pour AWAKENING

“I live in a country of serious social, political, and economic contrasts, but with an exuberant nature. She is always available to welcome and inspire us with her slow tempos, cycles, life forms and colours. Friedrich Nietzsche said that the world is a dog, which sometimes scratches itself to scare the fleas. We are passing through a historic moment in which this lesson must be learned more than ever.”

Cadu

Guirlandas para a Lua X (Guirlandes lunaires X), 2022 Collage et huile sur papier 185 x 152 cm

Création spécifique pour AWAKENING

AWAKENING Cadu Renaissance de la nature

Création spécifique pour

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Guirlandas para a Lua VIII (Guirlandes lunaires VIII), 2022 Collage et huile sur papier 185 x 152 cm AWAKENING

La série Fin Octobre a été spécialement réalisée pour AWAKENING dans le parc du Mercantour, dans cet arrière-pays niçois où Laurent Champoussin a grandi. Au fil des années et des expériences, il photographie les visages, les villes et les paysages avec une même approche : épurée, simple et essentielle. Dans les clichés de Champoussin, on retrouve la beauté des proportions et de la composition. La lumière, les couleurs et les lignes sont si harmonieusement imbriquées qu’elles donnent l’impression de guider notre regard vers la contemplation d’un paysage idéal. Champoussin capte avec une saisissante régularité les montagnes comme des corps, les villes comme des visages ou le végétal comme une peinture. Dans la série Fin Octobre, nulle trace d’êtres humains et pourtant on y ressent la présence d’une âme. L’ artiste nous montre un paysage d’automne où les couleurs, certes, sont encore saturées mais où l’on perçoit qu’un cycle débuté au printemps, un printemps aux couleurs vives, symbole d’éveil -d’AWAKENING-, se clôt. Une beauté fanée émane de ces images, une beauté de fin de vie, mais une beauté qui perdure jusqu’à la fin, une fin métaphorique qui pourrait bien être celle de notre entourage, de notre famille… Une évocation en somme de notre propre finitude.

The series Fin Octobre was specially created for AWAKENING in the Mercantour Park – the hinterland of Nice, where Laurent Champoussin grew up. Over the years and through his experiences, he has photographed faces, cities, and landscapes with the pure, simple and most essential approach. In Champoussin’s pictures, we find the beauty of proportions and composition. Light, colors and lines are so harmoniously gathered that they seem to guide our eyes in contemplating an ideal landscape. With striking regularity Champoussin captures mountains just like bodies; cities as if they were faces; vegetation like a painting. In the series Fin Octobre, there is no trace of human beings, and yet we feel the presence of a soul. The artist shows an autumn landscape where the colors are still saturated. We do perceive though that a cycle begun in spring, a spring with bright colors, symbol of awakening, is coming to an end. A faded beauty emanates from these images, the beauty an ending life, but a beauty that lasts until the end, – a metaphorical end that could well be that of our surroundings, of our family... In short: an evocation of our own finitude.

AWAKENING Laurent Champoussin Renaissance de la nature

Fin Octobre 1, 2022

Prise de vue moyen format numérique Tirage pigmentaire

200 x 150 cm

3 exemplaires + 1 EA

Création spécifique pour AWAKENING

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Fin Octobre 4, 2022

Prise de vue moyen format numérique

Tirage pigmentaire

60 x 45 cm

3 exemplaires + 1 EA

Création spécifique pour AWAKENING

AWAKENING Laurent Champoussin Renaissance de la nature

« La nature a débarqué l’air de rien. Précisément aux endroits de mon enfance. Ces paysages que je ne voulais pas voir, pas partager, se sont imposés prudemment : J’ai remonté mon arrière-pays affectif en silence. J’enregistre ces vallées, ces routes, ces pics comme des fragments d’un monde impossible auquel je continue pourtant de rêver. »

Fin Octobre 2 & 3, 2022

Prise de vue moyen format numérique

Tirage pigmentaire

40 x 30 cm (chaque)

3 exemplaires + 1 EA

Création spécifique pour AWAKENING

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Laurent Champoussin

Un monotype est un procédé de gravure qui ne produit qu’un seul original à la fois. La composition de la plante et le choix des couleurs sont orchestrés rigoureusement par l’artiste qui les assemble tel un chorégraphe dans des représentations murales où la forme et la couleur se répondent en harmonie, par opposition ou par ressemblance, et se fondent dans une seule grande œuvre. Les mauvaises herbes cueillies dans le voisinage se transforment en plantes nobles. Ce parfait esthète guide notre regard vers les beautés oubliées du quotidien. Il métamorphose les mauvaises herbes en herbes sublimes, en plantes d’apparat qui pourraient rivaliser avec celles des fleuristes… L’œuvre de Thomas Fougeirol est un miroir symbolique de notre société qui pointe du doigt les inégalités de classe. Il y donne la parole à ceux qui ne l’ont pas. Ghost Prints est une parade de beauté et de fierté qui nous fait entendre haut et fort « Yes We Can ». L’œuvre est un porte-voix des méprisés, un acte militant de parité, un hommage à un renouveau de la beauté, plus authentique.

A monotype is an engraving process that produces only one original at a time. The composition of the plant and the choice of colors are rigorously orchestrated by the artist. Like a choreographer he assembles them in mural representations where form and color respond to each other in harmony, by opposition or by resemblance, and merge into one great work. Weeds picked in the neighborhood are transformed into noble plants. The ultimate aesthete that Fougeirol is, guides our eyes towards the forgotten beauties of everyday life. He metamorphoses weeds into sublime grasses, into plants that could rival those of florists. Thomas Fougeirol’s work is a symbolically charged mirror of our society that calls out class inequalities. He gives a voice to those who do not have it. Ghost Prints is a parade of beauty and pride that makes us hear “Yes We Can” loud and clear. The work is a megaphone for the despised, a militant act of parity, and a tribute to an uttermost genuine renewal of beauty.

« Tout ce qui m’entoure a un impact très fort sur ma conception de la composition des formes, et il m’est venu naturellement de cueillir les fleurs du jardin de mon atelier, et de les passer sous la presse à graver, à la fois comme un témoignage photographique de mon environnement immédiat, mais aussi par intérêt pour voir les plantes s’imprimer sur la feuille de papier. »

AWAKENING Thomas Fougeirol Renaissance de la nature

Pages précédentes : Thomas Fougeirol - Ghost print (accrochage), Monotypes, dimensions variées, depuis 2003

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Ghost print, 2021 Monotype 65 x 50 cm

Franz Gertsch, artiste suisse majeur décédé tout récemment à l’âge de 92 ans, a laissé derrière lui une Œuvre au style hyperréaliste, qui alterne entre portraits et représentations de la nature. Côté technique, Gertsch utilise aussi bien la peinture que la xylogravure. Gräser / Graminées constituent un ensemble de 24 xylogravures qui mêlent motifs et couleurs. Privilégiant les très grands formats, l’artiste nous donne à voir avec précision les détails de la nature, s’attardant la plupart du temps sur des graminées et des (mauvaises) herbes. Gertsch rend beau ce que nous considérons rarement comme tel, ce à quoi nous ne prêtons pas attention. Dans les Gräser / Graminées, les lignes, la forme et les couleurs se répondent. Ici, la « renaissance de la nature » raisonne avec l’intérêt que nous devrions porter à la végétation ordinaire, celle qui pousse au ras du sol, que nous piétinons, que nous écrasons, que nous ne voyons pas ou plus… « l’herbe qui cache le gazon ».

Major Swiss artist Franz Gertsch, who recently passed at the age of 92, leaves behind a body of work of hyper-realistic style, alternating between portraits and representations of nature. Both painting and woodcutting techniques are at the heart of Gertsch’s practice. Gräser / Grasses is a set of 24 woodcuttings that mix motifs and colors. The artist liked working on very large formats, giving us a precise glance at the details of nature, mostly focusing on grasses and weeds. Gertsch shows beauty of what gets rarely considered–what we barely pay attention to. In Gräser / Grasses, lines, form, and colors respond to each other. Here, the “rebirth of nature” calls for the care we should give to the most widely spread ordinary vegetation: this flora that grows low by the ground, the one we trample, crush, and forget to look at... “the grass that hides the lawn”.

AWAKENING Franz Gertsch Renaissance de la nature

Édition de 18 exemplaires

45 x 62 cm

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Gräser (Graminées) I Détail 2, 2015 Xylogravure

Gräser (Graminées) I Détail de 1 à 6, 2015

Xylogravure

Édition de 18 exmplaires

45 x 62 cm (chaque)

AWAKENING Franz Gertsch Renaissance de la nature
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Le tournesol est une fleur iconique qui évoque plusieurs choses : le soleil, les graines, les champs, l’huile… Dans l’art, il fait penser à Vincent van Gogh et à la ville d’Arles, également lieu de résidence de François Halard qui a fait de son hôtel particulier du XVIIIe siècle une magnifique Wunderkammer. Arlésien de cœur, l’artiste rend avec SUN, un hommage à cette ville qui abrite de nombreux musées, fondations et festivals. Considéré comme l’un des plus grands photographes d’architecture intérieure, François Halard a développé en parallèle une œuvre personnelle tournée vers l’Antiquité et les fleurs. Il incarne, autant par sa personne que par son travail, l’esprit de la Méditerranée. Il n’a pas choisi le tournesol au hasard - cette fleur fait partie de celles que tout le monde connaît, au point qu’elle peut facilement être représentée dans le langage universel par un pictogramme. Appréciée des fleuristes, elle est aussi utilitaire et industrielle. François Halard manipule habilement les différentes techniques de la photographie en redéfinissant dans SUN les limites de ce médium. Sa photographie devient conceptuelle. Il fait de la surface des images un champ d’expérimentation où apparaissent en toute harmonie griffures, écriture, peinture et coulures de cire.

Sunflowers are iconic and evoke many things: the sun, seeds, fields, as well as oil... In art, they remind us of Vincent van Gogh and the city of Arles, also home to François Halard, who turned his 18th-century mansion into a magnificent Wunderkammer. Arles is a city home to numerous museums, foundations, and festivals. The artist cherishes as if it were his native town and chose to pay tribute to it with his present work, SUN. François Halard is considered to be one of the greatest photographers of interior architecture, yet he has also developed a personal body of work turned towards Antiquity and flowers. He embodies, as much by his person as by his work, the spirit of the Mediterranean. Moreover, sunflowers were not at random pick : they may be the most famous and most recognizable of all flowers, so much so that they can easily be represented in the universal language of pictograms. Florists adore them, but they also happen to be utilitarian and industrially profitable. In ‘SUN’, François Halard skillfully manipulates the different techniques of photography by redefining the limits of this medium. His photography becomes conceptual. He turns the surface of the images into a field of experimentation where scratches, writing, paint, and wax-drips harmoniously come to light.

AWAKENING François Halard Renaissance de la nature
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Arles 31.05.20, 2020 Impression à l’encre pigmentée d’après Polaroid 63 x 53 cm

« Fragments de fleurs photographiées en Polaroid, recadrées, agrandies, retravaillées pour retrouver l’émotion. Un ikebana japonais, un iris de Van Gogh, une pivoine de Cy Twombly, ici des tournesols qui ont le pouvoir de la transmission de vie. »

SUN I & II, Arles, 2023

Impression pigmentaire avec bâton d’huile, papier non tissé 135 x 112 cm, encadré

Unique

Création spécifique pour AWAKENING

AWAKENING François Halard Renaissance de la nature

SUN III, Arles, 2023

Impression pigmentaire avec bâton d’huile, papier non tissé 135 x 112 cm, encadré Unique

Création spécifique pour AWAKENING

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AWAKENING François Halard Renaissance de la nature
Série Arles, 2020 Impression à l’encre pigmentée d’après Polaroid 63 x 53 cm
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Faire de la découpe des cartons des œuvres monumentales, telle est la spécialité de l’artiste française la plus en vue du moment. Eva Jospin élève ce support au rang de matière précieuse. Habilement, elle superpose des couches de carton dans lesquelles elle sculpte des décors de paysage et tout particulièrement de forêt, son sujet de prédilection. Il ne s’agit pas de simples reproductions de bosquets, mais de paysages mentaux, de rêveries dans lesquelles nous sommes souvent invités à déambuler. Fascinée par le baroque italien, particulièrement les palazzi romains et leurs jardins, Eva Jospin crée des grottes où elle mêle architecture et végétation. Avec le grand bas-relief Herbe, l’artiste imite un gazon capté en plein mouvement, façonné par le vent. A partir de 2016, elle construit des œuvres à plus grande échelle. Invitée cette année-là par le musée du Louvre, elle y présente dans la Cour Carrée un immense panorama à 360°, à l’intérieur d’un pavillon en miroir. D’autres réalisations monumentales suivront, notamment pour la maison de haute couture Dior où elle crée pour la première fois des œuvres brodées de soie. L’ Œuvre d’Eva Jospin fascine et montre toute la beauté, la délicatesse et la fragilité de la nature, et révèle par là-même l’absolue nécessité d’en prendre soin.

Cutting up cardboard to build monumental pieces has become Eva Jospin specialty. The French artist, who currently stands in the brightest spotlight, transform the banal material we know mostly from wrapping into the most precious matter. Skillfully overlapping layers of cardboards she carves into it creating landscape-like works, most notably forests that come in all sizes. They are nothing like simple reproductions of groves–they are mental landscapes, ‘reveries’ the viewer gets invited to wander in. Fascinated by the Italian Baroque, particularly the Roman palazzi and their gardens, Eva Jospin creates grottoes, mixing architecture and vegetation. With the large bas-relief Herbe, the artist imitates a portion of grass captured in full movement, shaped by the wind. The year 2016 marks her engagement into large scale projects. Invited that year by the Louvre, she presented an immense 360° panorama inside a mirrored pavilion, in the middle of the Cour Carrée. Many other monumental works followed, notably her work for a show of the couture house Dior, where she worked for the first time with embroidered silk. Eva Jospin’s work fascinates and celebrates the beauty, the delicacy, and the fragility of nature, revealing the absolute necessity to take care of it.

AWAKENING Eva Jospin Renaissance de la nature
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Herbes, 2015 Bois et carton 167 x 280 x 74 cm

« Ma forêt est totalement mentale. Elle n’est pas figurative. Elle reflète des préoccupations humaines : l’idée de se perdre ou de se retrouver, notre rapport à l’enfance aux contes, comme Bambi ou Hansel et Gretel, aux peurs archaïques... Mes forêts sont propices à l’échappée mentale.»

Relief 3, 2019 Encre de Chine sur papier Japon, résine acrylique
AWAKENING Eva Jospin Renaissance de la nature
32 x 53 x 8 cm
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Grotte Folie, 2017 Bois et carton 105 x 100 x 55 cm

UN REGARD, ET CE FUT TOUT

VINCENT HUGUET

« Il tomba sur le banc, elle près de lui. Ils n’avaient plus de paroles. Les étoiles commençaient à rayonner. Comment se fit-il que leurs lèvres se rencontrèrent ? Comment se fait-il que l’oiseau chante, que la neige fonde, que la rose s’ouvre, que mai s’épanouisse, que l’aube blanchisse derrière les arbres noirs au sommet frissonnant des collines ? Un baiser, et ce fut tout. »

Peut-être que l’art, c’est d’abord ça : une rencontre, un moment assez inexplicable où une œuvre se révèle à nous, nous touche jusqu’à en devenir inoubliable. On dirait que c’est ce que Martin Kiefer cherche à travers les œuvres des artistes qu’il a réunis, comme si chacune d’elles allait provoquer une rencontre, comme si chacune pouvait être une première fois. Car c’est bien ça « l’éveil », un instant, un printemps, une révélation, une naissance. Éveil du cœur, éveil de la conscience, de la pensée ou d’une nouvelle sensibilité, éveil du corps et des sens… telle la fonte des glaces ou l’éclosion des bourgeons, la métamorphose peut être spectaculaire et durable.

Bâlois de naissance comme de cœur, Martin Kiefer a découvert l’art au Kunstmuseum de la cité rhénane qui à juste titre s’enorgueillit de collections exceptionnelles. Le Christ mort de Hans Holbein (1521) fut pour lui un choc qui déclencha un amour précoce pour des peintures à la fois belles et dérangeantes, un goût pour un certain réalisme, disons une manière de saisir un sujet à bras le corps plutôt que d’en conceptualiser l’essence. Après avoir quitté la Suisse pour venir étudier l’histoire de l’art à La Sorbonne, sur les bancs de laquelle il rencontre Marie Laborde, aujourd’hui directrice de la Galerie Strouk, Martin se spécialise dans l’art du XIXème siècle, ne cachant pas son amour pour les peintres dits « pompiers » à une époque où ils n’étaient pas encore sortis de leur caserne-purgatoire. Un bain joyeux de contemporanéité vient brouiller ces frontières académiques quand il fait ses premières armes au Palais de Tokyo, dans l’effervescence des débuts du lieu avec le duo Jérôme Sans / Nicolas Bourriaud. Il y découvre la dimension internationale de la création d’aujourd’hui, l’engagement inébranlable des galeristes qui croient en leurs artistes, l’inspiration et les pulsions fantasques des curators, l’importance de la mise en scène des œuvres, que l’on désigne par le terme réducteur d’accrochage. Il y expérimente surtout pour la première fois quelque chose qui ne cesse de le passionner depuis : le dialogue avec les artistes, cette relation qui se noue et évolue au cours du temps et qu’il poursuivra avec de nombreux acteurs majeurs de la création contemporaine pendant les quinze années qu’il passera au Musée du Louvre. Toujours soucieux de défendre la vision de l’artiste, il lui arrive de ruer dans les brancards ou d’aller respirer l’air ailleurs, là où d’autres invitations et projets le portent, de la Chine au Brésil, en passant par l’Ukraine où il travaille pendant plusieurs années pour préparer une grande exposition sur Boris Mikhaïlov et l’École photographique de Kharkiv au Pinchuk Art Center de Kiev. Au fil de ces voyages et de ces années, les nouvelles rencontres et les coups de cœur n’empêchent pas la fidélité et le compagnonnage au long cours, contribuant à forger un panthéon personnel, qui est peut-être ce qu’on appelle l’œil ou le goût.

Les œuvres qui composent AWAKENING sont diverses, par leurs techniques comme par leur esthétique mais on pourrait dire qu’elles ont en commun quelque chose de tangible, une forme de réalisme même quand elles ne sont pas figuratives, et un sens de la beauté. Il faut que la rencontre soit possible, que l’œuvre, même abstraite ou pleine de mystères, ait assez de force, de poésie ou d’humour pour atteindre celui qui la regarde. Peut-être que le fait d’avoir longtemps arpenté les salles et les galeries du plus grand musée du monde, d’en avoir quotidiennement fréquenté les chefs-d’œuvre, a rendu Martin Kiefer particulièrement sensible aux échos et aux correspondances entre les époques, entre les œuvres, les techniques. Universaliste, il cherche dans AWAKENING là où ces différents langages se rencontrent, par leurs thèmes ou par leurs formes, quelles que soient les origines ou l’histoire des artistes. Que ces fleurs, ces plantes, ces corps se croisent, se pollinisent, s’hybrident tant et si bien que l’exposition soit pour le visiteur un jardin imaginaire propice aux coups de cœur qui ne s’expliquent pas : « un regard, et ce fut tout » pour paraphraser Victor Hugo.

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A LOOK, AND THAT WAS ALL

“He fell upon the bench, and she beside him. They had no words more. The stars were beginning to gleam. How did it come to pass that their lips met? How comes it to pass that the birds sing, that snow melts, that the rose unfolds, that May expands, that the dawn grows white behind the black trees on the shivering crest of the hills? A kiss, and that was all.”

In the first place, art may plainly and simply be said to be this: an encounter. A quite inexplicable moment in which an artwork reveals itself to us, moves us, up to a point where it becomes unforgettable. Martin Kiefer seems to be looking for this experience in the works of the artists he chose to gather for this exhibition. It is as if every piece could provoke that encounter, and as if each and every one of the latter could become a pristine experience. In fact, this is what an awakening is: an instant, a springlike moment, a revelation, birth. An awakening heart, an awakening conscience, mind or a new sensibility, awakening bodies, as well as awakening senses... just like the thawing of ice or the opening of buds, a metamorphosis can be spectacular and everlasting. Native to Basel, a city he always has kept close to his heart, Martin Kiefer discovered the arts in the Kunstmuseum. This gallery is one of many quite exceptional collections the Swiss city by the Rhine legitimately prides itself on. Seeing the The Body of the Dead Christ in the Tomb by Hans Holbein (1521) for the first time was a literal shock for him. This masterpiece came to define his early admiration for beautiful yet disturbing paintings. It also crystallized his taste for a certain realism –or the way of seizing a subject hands on, instead of going through the process of conceptualizing its essence. Martin left Switzerland to study art history at the Sorbonne where he happened to share seats with his co-student Marie Laborde, Galerie Strouk’s current director. During his studies, he specialized in the art of the 19th century, openly affectioning the so-called “art pompier” at a time this genre was still widely frowned upon. He blurred the lines of his academic education with a joyful dive into contemporary art by living the effervescent early times of the Palais de Tokyo, where he worked with the duo Jérôme Sans / Nicolas Bourriaud. There he discovered the international dimension of today’s artistic creation, as well as the steadfast engagement of gallerists who believe in their artists and the curators, fanciful inspiration and impulsions. Moreover he learned the importance of the mise-en-scène of the artworks, a crucial step often reduced to the plain term of hanging. Most of all and for the first time, Martin came to experience something that has fueled his passion ever since: dialoguing with the artists. During the fifteen years he then spent working at the Louvre, these relationships that strengthen and evolve over time remained essential to his work ethic, and he continuously worked on cultivating these prosperous and deep bonds with many major actors of the contemporary scene.

VINCENT HUGUET

Furthermore, his genuine effort to relentlessly defend the vision of the artist has led him to actively strain against the reins. Other times, in search of a breath of fresh air he escaped abroad, wherever invitations and new projects would lead him: China, Brazil, but also Ukraine, where he spent many years working on a major exhibition on Boris Mikhailov and the Kharkiv School of Photography in the Pinchuk Art Center in Kyiv.

Along these journeys and after all these years, new encounters and ‘coup-de-cœurs’, instant heart-stoppers, never came to hinder his sense of loyalty and long-lasting companionship, contributing ever more to the constitution of his own personal pantheon, which could be called his eye or taste.

The works composing AWAKENING are technically and esthetically very diverse. They do have something quite tangible in common though which is a form of realism, even when they’re far from being figurative, and they all carry an own sense of beauty. That abovementioned encounter is what must remain possible. Even if abstract or filled with deep mystery, the artwork must sufficiently bear power, poetry or humour to be able to reach the one who is looking at it.

Pacing, up and down and for years, the halls and galleries of the world’s biggest museum, and being surrounded by all these masterpieces may have given Martin Kiefer the understanding of how different eras, different artworks, different techniques echo with and respond to one another.

A universalist at heart, he finds in AWAKENING the longed-for place where all these different languages meet–through their subjects or their forms and whatever the background and origins of the artists. May these flowers, plants, and bodies meet, pollenate, hybridize to offer the visitor an imaginary garden where these “coup-de-cœurs“ happen: “a look, and that was all“, to paraphrase Victor Hugo.

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L’idée de la série des plantes en bronze est née pendant une résidence à la Cité des Arts à Paris : un jour ensoleillé, Ursula Palla décide d’aller visiter le jardin de Monet à Giverny, une expérience qui marquera la suite de son travail qu’elle situe à l’opposé de l’Œuvre de Claude Monet. Utilisation du noir contre explosion de couleurs, plantes discrètes versus nymphéas et mauvaises herbes contre jardins sublimes… Herb and Weeds sont des sculptures en bronze réparties dans les deux espaces de la Strouk Gallery. Elles surgissent par groupe ou poussent isolément dans un coin, telles des plantes sauvages que nous croisons quotidiennement sur nos chemins sans leur prêter la moindre attention. Mais Ursula Palla ne voit pas ces plantes de la même façon. Pour elle, il s’agit de belles plantes grâcieuses qu’il faut mettre en pleine lumière, d’autant plus que, malgré leur apparence fragile, elles sont souvent dotées de vertus médicinales. L’artiste les anoblit en les transformant en bronze et en leur offrant des salles d’expositions dans des musées et des galeries, loin des friches où elles poussent habituellement.

The idea for the series of bronze plants came to Ursula Palla during a residency at the Cité des Arts in Paris: on a sunny day, she decided to visit Monet’s garden in Giverny. This experience durably impacted her future work, which she poses in opposition to the work of Claude Monet. She confronts deep black with explosion of colors, discreet plants with water lilies, weeds with sublime gardens... Herb and Weeds are bronze sculptures exhibited in the two spaces of the Strouk Gallery. They appear in groups or grow in a corner, isolated, like wild plants that we come across daily on our paths without paying the slightest attention to them. However, for Ursula Palla, these these plants are meant shine in the brightest of the spotlights. For her, they are all beautiful and graceful plants that should be brought to attention, especially since they often have medicinal properties, despite their fragile appearance. The artist honors them by transforming them into bronze and offering a place to be looked at, in museums and galleries, far from the wastelands where they usually grow.

AWAKENING Ursula Palla Renaissance de la nature

« Le matériel et la technique que j’utilise dans mes travaux dépendent toujours du contenu. Ainsi, au début d’une nouvelle série de travaux, je ne sais jamais quelle technique et quel matériau j’utiliserai. Dans la série Herb and Weeds, j’ai travaillé avec du bronze pour anoblir les mauvaises herbes, leur attribuer ainsi une plus grande valeur et les amener, en tant que sculptures, dans une nouvelle temporalité. »

Herb and Weeds, 2022 Bronze patiné Dimensions variables

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«Notre paysage actuel a beaucoup changé et est bétonné. Les paysages naturels sont devenus rares, et nous avons développé une capacité de vision sélective. Nous occultons ce qui est dérangeant, nous le regardons par-dessus ou nous le transfigurons.»

Herb and Weeds 93, 2022

Bronze patiné

46 x 12 x 13 cm

Unique

AWAKENING Ursula Palla Renaissance de la nature
54 55
Herb and Weeds 91, 2022 Bronze patiné 56 x 23 x 15 cm Unique

Richard Peduzzi est reconnu comme l’un des maîtres de la scénographie contemporaine. Il signe les décors d’opéra et de pièces de théâtre dans le monde entier. Ces dernières années, il a également écrit deux livres dans lesquels on a découvert un aspect de sa personnalité artistique qui était jusqu’alors passé inaperçu, la nature : « L’œuvre d’art interprète la vérité qui ressort de la nature, nous fait ressentir la profondeur d’un regard. Les lignes et les masses, les formes et les couleurs ne sont là que pour exalter les visions et la lumière de la réalité. » (dans Là-bas c’est dehors, Actes Sud, 2014). Parallèlement aux décors réalisés principalement pour Patrice Chéreau et Luc Bondy, Richard Peduzzi a toujours dessiné des meubles aux lignes à la fois rigoureuses et hors du temps. Pour AWAKENING, il a choisi deux classiques de ses créations, deux chaises et surtout deux rocking chairs aux courbes ininterrompues, comme une invitation à se balancer, à jouer avec le poids du corps qui dicte le mouvement du meuble, à rêver, comme Jane Birkin qui, « agitée comme un shaker » par la grâce d’une chanson de Gainsbourg, rêvait d’Henry Miller, de Baudelaire et des Onze mille verges d’Apollinaire, ensorcelée par le mouvement de son rocking chair. Un vertige, c’est aussi ce que le design peut provoquer et c’est pourquoi il entre naturellement dans le champ d’AWAKENING.

Richard Peduzzi is a recognized master of contemporary set design, creating sets for operas and plays all over the world. He recently published two books in which an aspect of his artistic personality unraveled, one that had previously gone unnoticed: his interest in nature. “A work of art interprets the truth that emerges from nature and makes us feel the depth of a look. Lines and masses, shapes and colors are there merely to exalt the visions and the light we

experience in reality.” (in Là-bas c’est dehors, Actes Sud, 2014). Alongside the sets he has designed, mainly for Patrice Chéreau and Luc Bondy, Richard Peduzzi creates furniture of sharp and timeless design. For AWAKENING, he chose two of his classics: two chairs, along with two rocking chairs. The uninterrupted curves of the latter invites us to sway and to play with the weight of our body; it invites us to dictate the movement to this piece of furniture. Moreover, it also incites us to dream like Jane Birkin, who in a song by Serge Gainsbourg goes on dreaming about Henry Miller, Baudelaire and Apollinaire’s Onze mille verges, bewitched by the movement of her rocking chair–“shaken like a shaker” as she sings. Design can provoke vertigo too, and thus naturally enters the field of AWAKENING.

Chaises losanges (positif & négatif), 2022

Bois et marqueterie de paille

90 x 40 x 45 cm

AWAKENING Richard Peduzzi Renaissance de la nature

« La nature procède des mêmes lois que l’architecture; la forme d’un paysage, d’un nuage ou d’un rocher doit nous émouvoir, nous rassurer ou nous inquiéter. »

56 57
Rocking chair, 2022, dessinée en 1995 Bois 100 x 45 x 100 cm Richard Peduzzi dans Là-bas c’est dehors, Actes Sud, 2014

Antoinette Poisson

Antoinette Poisson est une maison d’édition fondée en 2012 par deux restaurateurs de papiers peint, Vincent Farelly et Jean-Baptiste Martin. Ils redonnent vie aux papiers dominotés du XVIIIe siècle qu’ils rééditent dans une panoplie d’objets artisanaux. L’univers floral et animalier, associé à l’éveil du printemps et au réveil de la nature, est omniprésent dans leurs créations de décors intérieurs. Forte de son succès, Antoinette Poisson est régulièrement invitée par des grandes marques à faire des collaborations (Gucci, Diptyque, Monoprix…). Pour AWAKENING, Antoinette Poisson a créé un véritable vestibule fleuri dans l’espace de la rue du Mail, en choisissant la fleur la plus iconique, la rose, dont le motif est repris sur du papier peint et sur des meubles tapissés (en collaboration avec AXS Design). Symbole incontestable de l’amour, la rose est une source d’inspiration inépuisable. La nymphe des fleurs Chloris aurait transformé en rose le corps sans vie d’une nymphe, afin de lui accorder le statut de reine des fleurs. Sensible à son charme, Aphrodite lui aurait donné la beauté éternelle et Dionysos un parfum délicat. Elle est la muse des peintres, des auteurs et des artistes depuis des siècles et n’a pour autant pas perdu son éclat. Elle est la renaissance perpétuelle de la jeunesse et de la beauté.

Antoinette Poisson is a publishing house founded in 2012 by Vincent Farelly and Jean-Baptiste Martin, a duo specialized in restoring wallpapers. They bring back to life wallpapers from the 18th century. They have become masters at reediting them into a plural spectrum of artisanal products. The floral and animal worlds associated with the awakening of spring and the reawakening of nature are omnipresent components of their interior decorations. The successful Antoinette Poisson is regularly invited by big brands to create collaborations (Gucci, Diptyque, Monoprix...). For AWAKENING, Antoinette Poisson created a flowery vestibule, located in the rue du Mail space. They opted on choosing the most iconic of flowers: the rose. Its motif is reproduced on wallpaper and on upholstered furniture, in collaboration with AXS Design. This universal symbol of love remains an inexhaustible source of inspiration. The nymph of flowers, Chloris, is said to have transformed the lifeless body of a nymph into a rose in order to grant her the status of queen of flowers. Sensitive to her charm, Aphrodite gave her eternal beauty, and her delicate perfume was gifted to her by Dionysus. The rose has been the muse to painters, authors and artists for centuries and has to this day not lost a ray of her shine. It undeniably stands for the perpetual rebirth of youth and beauty.

Roses Pompadour (fond beige), 2023

Papier peint imprimé en France, création Antoinette Poisson. Disponible en 3 coloris

Largeur des lés : 91,3 cm

Création spécifique pour AWAKENING

AWAKENING Antoinette Poisson Renaissance de la nature
« Les fleurs ont toujours inspiré les arts décoratifs et la rose ne manque pas d’entrer dans nombreuses de nos créations. Notre Rose Pompadour est inspirée de l’iconographie du XVIIIème siècle...
»

Arne Quinze aime les belles choses. Située dans un village d’artistes en Belgique, sa maison est entourée de pins centenaires et d’un jardin luxuriant avec des biotopes. Arne Quinze a créé son propre jardin chez lui avec plus de 10 000 plantes. Comme Claude Monet, il y passe des heures à observer les fleurs qu’il fait pousser autour de lui. La comparaison avec le plus grand maître des impressionnistes n’est pas hasardeuse : l’œuvre de Quinze reflète une nouvelle forme de peinture impressionniste moderne. Ses tableaux de grand format sont des explosions de couleurs vives, des jaillissements de pétales et de fleurs, souvent dépourvus de toute perspective, de tiges, de branches, de sol ou de ciel… Son jardin est son atelier où il vit au rythme de la nature. Arne Quinze cherche à rapprocher l’art et la nature et à créer un dialogue qui nous invite à regarder la nature autrement : « J’ai été choqué d’apprendre que depuis ma naissance en 1971, nous, les humains, avons réussi à détruire un tiers de la flore et de la faune existant à cette époque. » Défenseur de la nature, Arne Quinze nous montre l’étendue de sa beauté pour que nous fassions tout pour la préserver.

Wildflower

Huile sur toile

183 x 214 cm

Création spécifique pour AWAKENING

AWAKENING Arne Quinze Renaissance de la nature
Field - Brodiaea, 2022

“ My work is based on beauty, on the optimistic side of life, I am very optimistic; that’s why I use these colours.”

Huile sur toile

200 x 160 cm (chaque)

60 61
Wildflower Field - Caragana Bungei & Caragana Boisii, 2023 Création spécifique pour AWAKENING

Arne Quinze loves beautiful things. Located in an artists’ village in Belgium, his house is surrounded by hundredyear-old pine trees and a lush garden with biotopes. Arne Quinze created his own garden home to more than 10’000 plants. Like Claude Monet, he spends hours observing the flowers he lets thrive around him. The comparison with the greatest master of the impressionists is not a random one: Quinze’s work reflects a new form of modern impressionist painting. His large format works are explosions of vivid colors, bursts of petals and flowers, often devoid of any perspective, stems, branches, ground or sky. Arne Quinze’s garden has become his studio. He lives there following the rhythm of nature, seeking to bring art and nature closer together. He aims at creating a dialogue that invites us to look differently at the environment, thinking of how he was shocked to learn that since he was born in 1971, “humans have managed to destroy a third of the flora and fauna that was there at that time.”

A defender of nature, Arne Quinze shows us the extent of its beauty and incites us to do everything we can to preserve it.

AWAKENING Arne Quinze Renaissance de la nature

Création spécifique pour AWAKENING

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Wildflower Field - Palustris, 2023 Huile sur toile 180 x 410 cm

Le travail de Steiner & Lenzlinger fascine par son originalité et sa diversité. Véritables alchimistes artistiques, ils inventent des plantes artificielles, cultivent des végétaux cristallins, dessinent des tissus et des tapisseries et créent des installations foisonnantes à partir d’objets de récupération ou d’éléments trouvés dans la nature. Leur travail est un perpétuel AWAKENING, un éveil et un réveil de la nature, de l’homme et… de l’humour, dimension constante de leur travail. On peut voir par exemple l’ironie affleurer dans l’œuvre Torture Garden dans laquelle le visiteur est invité à s’enfermer, ou dans la tapisserie Augenübung où nous nous entraînons à mieux contempler une œuvre d’art à l’aide des exercices oculaires qui nous font loucher dans tous les sens. Citons également Linceul, qui rappelle leur exposition « La danse macabre », véritable parcours d’ateliers loufoques et de performances originales. Steiner & Lenzlinger forment un couple artistique qui vit en symbiose avec la nature, entouré de poules dont les coquilles d’œuf peuvent parfois servir d’œuvres d’art (Œuf, Œuf, Œuf). Quant à leur potager, il alimente aussi bien leurs assiettes que leurs installations... Sollicités dans le monde entier pour leurs réalisations exubérantes, Steiner & Lenzlinger nous dévoilent pour AWAKENING une dimension originale de leur travail.

Steiner & Lenzlinger’s work fascinates through its originality and diversity. They could be called artistic alchemists, inventing artificial plants, cultivating crystalline vegetation, designing fabrics and tapestries and creating abundant installations from recycled objects or those found in nature. Their work is a perpetual awakening: an awakening and a reawakening of nature and of humans. Another thing their work never misses is humour that forms a solid constant dimension in their practice. The irony they like to induce appears best in Torture Garden, a work in which the visitors are invited to lock themselves in. Another example is the tapestry Augenübung (Eye Exercise), created for the viewer to train themselves in contemplating a work of art. How? With optical exercises that make eyes squint in all directions. Leichentuch (Shroud) is equally worth mentioning: it recalls their exhibition “La danse macabre”, which was built like a journey through zany workshops and odd performances. Steiner & Lenzlinger are an artistic couple who live in symbiosis with nature, surrounded by chickens whose eggs and their shells sometime serve as works of art, like in Eier, Eier, Eier (Egg, Egg, Egg). As for their vegetable garden, it feeds their plates as well as their installations. Steiner & Lenzlinger get solicited all over the world for their exuberant creative work, and they reveal a never before-seen dimension of their practice in the work they specially conceived for AWAKENING.

AWAKENING
Renaissance de la nature
Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger

75

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Eier Eier Eier (Œuf, Œuf, Œuf) , 2018 Coquilles d’œufs, fil de fer, pétales de fleurs artificielles x 50 x 50 cm

« Nous n’avons fait qu’observer, traiter ce que nous avons observé, puis le mettre sous cette forme qui nous semble adéquate. That’s it. »

Landeplatz (terrain d’atterrissage), 2014

Tapis, laine

Édition de 5

Diamètre 300 cm

AWAKENING
Renaissance de la nature
Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger

Kunstdünger Gewächs #3 (Plante de cristaux d’urée #3), 2015 Cristaux d’urée, colorant, verre, plante artificielle, 2 assiettes en porcelaine

30 x 30 x 36 cm

Kunstdünger Gewächs #2 (Plante de cristaux d’urée #2), 2018 Cristaux d’urée, colorant, bol, assiette en plastique

30 x 30 x 25 cm

Kunstdünger Gewächs #4 (Plante de cristaux d’urée #4), 2020 Cristaux d’urée, colorant, verre, assiette en plastique

26 x 26 x 28 cm

Kunstdünger Gewächs #5 (Plante de cristaux d’urée #5), 2020 Cristaux d’urée, colorant, assiette en porcelaine, assiette en métal, bâton en bois

27 x 27 x 47 cm

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Torture Garden, 2010 Armoire en bois, plantes artificielles, tissu, socle
AWAKENING
172 x 110 x 60 cm
Renaissance de la nature
Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger

Bebe Poule, 2022

Plantes artificielles, cheveux artificiels, ficelle en nylon, fil de fer, petit squelette de poulet, petit coq en plastique, petits jouets pour bébés 90 x 80 x 80 cm

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Agnes Waruguru vient du Kenya et cela se reflète dans ses tableaux qui sont imprégnés du soleil, des couleurs, du vent qui souffle et des feuilles qui ont l’air de bouger. I am the sun, I am the sky, I am the wind est une ode à la beauté de la nature, un havre de paix. Le bouquet de fleurs au premier plan se regarde comme un prologue au tableau, une mise en abyme du monde, un passage de l’extérieur à l’intérieur, du réel à l’onirique. Les fleurs commencent à faner, les pétales tombent... Le bouquet nous rappelle le cycle de la vie terrestre. Le tableau, si l’on se place d’un point de vue mystique, évoque la vie après la mort. On peut y voir une représentation du jardin d’Eden, symbolisé par des éléments de végétation et un collage papier de couleur rose qui a la forme d’un serpent. Ces éléments nous renvoient au livre de la Genèse, et notamment au passage consacré à la naissance d’Adam et Eve. Ce tableau métaphysique, dans son évocation du paradis (sur terre), questionne nos croyances, notre foi.

Agnes Waruguru’s native Kenya is reflected in her work with its bright sun and colors, the blowing winds, and the leaves which seem to be in motion. I am the sun, I am the sky, I am the wind is no less than an ode to nature and a haven of peace. The flower bouquet on the front can be seen like a prologue to the painting. It acts like a ‘mise en abyme’ of the world, or a journey from the outside to the inside– from reality to the realm of the dream. The flowers are wilting, and the petals are falling; the bouquet reminds us of the cycle of life on earth. Through a mystical prism, this work may evoke life after death. It could also suggest the Garden of Eden, symbolized through floral elements and the pink colored snake-shaped paper collage, leading us to the book of Genesis, and specifically to the birth of Adam and Eve. This metaphysical painting ultimately represents paradise (on earth), and goes on questioning our beliefs and our faith.

“Making an artwork often feels like planting a seed and watching it grow, I feel guided through the process by the work. It is a call and response where the work reveals itself to me. My mother grew up in a farm and her mother, who I get my name from still lives and works on her farm every day. She passed down a lot to me, not just her name but some of her characteristics and her closeness/care for nature, land, and home.”

AWAKENING Agnes Waruguru Renaissance de la nature

I am the sun, I am the sky, I am the wind, 2022 Peinture acrylique, encre acrylique, crayon de couleur, pastel et collage sur papier 150 x 237 cm

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NÉOLOGISMES DE LA NATURE

Miguel Chevalier - France

Robert Combas - France

Mireille Gros - Suisse

Nives Widauer - Suisse

Miguel Chevalier est le pionnier de l’art numérique. Il se sert de ce médium pour créer de grandes projections de plantes virtuelles, parfois réalistes, parfois abstraites, générées par un programme informatique. Des fleurs et des graminées naissent, poussent et se fanent puis meurent peu à peu… pour renaître aussitôt sous forme de nouvelles graines. Ce jardin virtuel ressemble à un ballet végétal composé de milliers de pixels qui nous invite à une contemplation méditative. « L’art retranscrit le monde qui nous entoure. Mes paradis artificiels reflètent de manière poétique notre monde actuel où la nature est de plus en plus maîtrisée et conditionnée, où la vie artificielle et virtuelle devient possible. » Ses « néologismes de la nature » nous rappellent aussi la fragilité de la nature et la menace qui plane sur sa biodiversité. Miguel Chevalier nous livre alors une solution artistique et artificielle, une Œuvre dédiée à la symbiose entre l’homme et la nature.

Miguel Chevalier is a pioneer of digital art. He uses this medium to create large projections of virtual plants, sometimes realistic, sometimes abstract, generated by a computer program. Flowers and grasses blossom, grow and wither, then gradually die only to be instantly reborn as new seeds. This virtual garden resembles a vegetal ballet composed of thousands of pixels that invites us to a meditative contemplation. “Art transcribes the world around us. In a poetic way, my ‘artificial paradises’ reflect our current world where nature is more and more controlled and conditioned; where artificial and virtual life becomes possible.” Chevalier’s “neologisms of nature” also allude to the fragility of nature and the threat its biodiversity is facing. Miguel Chevalier delivers an artistic and artificial solution, a body of work dedicated to the symbiosis between humans and nature.

AWAKENING Miguel Chevalier Néologismes de la nature
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Sur-Nature – Graine N°1, 2004 Tirage photo sous Diasec 60 x 40 cm Unique

« À chaque époque, les artistes utilisent les moyens de leur temps. Je n’utilise pas la technologie pour en faire son apologie mais je pense néanmoins que s’il y a un médium capable de générer de nouvelles idées dans l’art et de refléter la société dans laquelle nous vivons, c’est bien à partir du numérique et du virtuel. »

AWAKENING Miguel Chevalier Néologismes de la nature

Extra-Natural, 2023

Œuvre de réalité virtuelle générative

Création spécifique pour AWAKENING

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Robert Combas a créé une série spécifique pour AWAKENING, mêlant nature, homme et animal, inventant des nouveaux êtres comme les fleurs-oiseaux, les plantes-hommes ou les figures anthropo-zoomorphes. Ces « néologismes de la nature » sont issus d’un monde onirique où la végétation est exubérante, en écho à la maison de Robert Combas à Sète, véritable jungle foisonnante dont deux chats Bengal sont les gardiens. Fondateur de la « Figuration Libre », Combas redéfinit l’utilisation de l’espace, de la couleur et de la figuration : chez lui, le graphisme très caractéristique, le dessin qui entoure les couleurs vives et la composition qui remplit toute la toile ne laissent aucun espace vide. Artiste multiple, Combas est également musicien (dans le groupe « Les Sans Pattes ») et poète, ce qui transparaît dans les titres de ses œuvres et les textes ajoutés aux tableaux. En réaction aux sans titres de l’art conceptuel et minimaliste des années 70, il invente de très longs titres qui donnent à voir et à comprendre différemment l’œuvre. Son écriture ressemble à sa peinture : synesthésique, colorée, énergique, affranchie des règles de la langue française. Libre !

Robert Combas created a series specially for AWAKENING, mixing nature, man, and animal, inventing new beings such as flower-birds, plant-men or anthropo-zoomorphic figures. These ‘neologisms of nature’ come from a dreamlike world where vegetation is exuberant. The imagery echoes with Robert Combas’ house in Sète: a veritable blossoming jungle whose

guardians are two Bengal cats. Combas founded the so-called “Figuration Libre”, redefining the use of space, color, and figuration. His work stands out with very characteristic graphics, drawing that surrounds bright colors and compositions that fills the entire canvas, leaving no empty space whatsoever. Combas is also a musician (playing in the group “Les Sans Pattes”), as well as a poet, which reflects itself in the titles of his works and the texts he adds to the paintings. In reaction to the systematically untitled conceptual and minimalist art of the 1970s, he invents very long titles that offer a different way of seeing and understanding the work. His writing resembles his painting: synesthetic, colorful, energetic, freed from the rigid rules of the French language. Free!

de gauche à droite :

Géranium mi-humain, mi-Plante verte, Mi-imbécile ! , 2023

Acrylique sur toile

150 x 50 cm

Géranium au « garde à vous », regarde devant avec un air d’enfant, 2023

Acrylique sur toile

150 x 50 cm

AWAKENING Robert Combas Néologismes de la nature

Il cherche le chemin Moitié tigre, moitié humain. Dans la campagne sombre de la nuit, il cherche la lumière. La queue entre les reins, 2022 Acrylique sur toile 196 x 196 cm

Créations spécifiques pour AWAKENING

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de gauche à droite : TROMPETTE DES ANGES

Dans une trompette des anges apparaît le visage caché d’un homme mélangé. Masqué en oiseau à bec orangé et ses racines semblent des pieds écartés, 2022

Acrylique sur toile

175 x 92 cm

DOIGT DE BOUDDHA

Tel un joueur de flûte invisible le fier humain à moitié plante savoure le fait qu’on le surnomme « doigt de Bouddha ». Il siffle de la musique avec son masque. Franchement on dirait Jean Sebastien Bech, 2022

Acrylique sur toile

175 x 92 cm

AWAKENING Robert Combas Néologismes de la nature

SENEÇON ARBUSTIF

Le Seneçon arbustif se prend pour un être supérieur avec son nom savant et ses fleurs jaunes qui sentent le miel comme si on dégustait un nectar de ruche, 2022

Acrylique sur toile

175 x 92 cm

LE PIMENT

Le piment bien monté scrute le monde derrière son masque éfilé tel une épée. Il danse d’un seul pied, ainsi qu’il saute aussi, 2022

Acrylique sur toile

175 x 92 cm

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Créations spécifiques pour AWAKENING

« Des petites têtes naissent de partout, des pieds, des sexes, des mots poussent et sursaturent le sens. Les sens se déchaînent. L’écriture rend la parole aux images dans l’espace symbolique et réel de l’imagination en train de se faire. »

Regard à fruits jaunes et feuilles vertes. Vibrations dans le ciel, 2023

Acrylique sur toile

82 x 89,5 cm

Cerise portrait entourée de Badots. IMPRESSIONS vibratoires à ressort, 2023

Acrylique sur toile

82 x 89,5 cm

Regard de feuillage avec fruits rouges non comestibles, pirouettes dans le ciel, 2023

Acrylique sur toile

82 x 89,5 cm

Plante non réaliste au regard jaune. Petite bouture verte aux extrémités. Têtes d’oiseaux dans le ciel, 2023

Acrylique sur toile

82 x 89,5 cm

AWAKENING Robert Combas Néologismes de la nature

L’Homme en osmose, en essai d’osmose et bouquets à profusion. À demi caché par les plantes et coiffé tel un « GILLES de MONS » coloré et caché violet. Fantomatique apparition bizarre, 2023 Acrylique sur toile 201 x 210 cm Créations spécifiques

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pour AWAKENING

Mireille Gros traduit en œuvres d’art son jardin intérieur. Elle y apporte le plus grand soin, quotidiennement, en faisant preuve d’une imagination débordante. Dès son plus jeune âge, elle a su qu’elle deviendrait artiste et qu’elle poursuivrait ce qu’elle considérait comme sa mission : enrichir la biodiversité grâce à ses Fictional Plants et lutter ainsi artistiquement contre l’extinction de certaines plantes. Vous y voyez de simples fleurs ? Alors approchez-vous et regardez bien : chaque Plante Planétaire est une invention qui contribue à enrichir cet herbier imaginaire. Ces fleurs sont les outils d’une artiste engagée, utilisés pour rendre le monde plus riche, plus divers, plus ouvert et surtout, plus beau. Dans l’œuvre de Mireille Gros, tout a son importance : les titres, le choix du papier, les couleurs qu’elle crée elle-même en mélangeant des pigments selon une formule tenue secrète. Les mots ont un sens, encore plus dans l’univers imaginaire de l’artiste qui a une approche très littéraire dans sa pratique créative. Le titre Plantes Planétaires, avec ses deux mots presque homophoniques à consonance poétique, en est l’illustration.

Mireille Gros translates her inner garden into works of art. Daily and with an overflowing imagination she takes great care of it. From a very young age she knew she would become an artist and pursue what she considered her mission: enriching biodiversity through her Fictional Plants, and thus artistically fight against the ongoing extinction of some plants. Are plain flowers all you can see there? Come closer then, and have a better look: each Plante Planétaire is an invention that contributes in expanding this imaginary herbarium. These flowers happen to be the tools of a committed artist. She has become an expert at making the world richer, more diverse, more open and above all, more beautiful. In the work of Mireille Gros, everything has its importance: the titles, the choice of paper, as well as the colors that she creates herself, mixing pigments following a formula kept secret. Words have a meaning, even more so in the imaginary world of the artist who uses a very literary approach in her creative practice. The title Plantes Planétaires, with its two almost homophonic, poeticsounding words, is one witty illustration of this.

AWAKENING Mireille Gros Néologismes de la nature

« Chaque jour, j’invente ma propre diversité, devenue mes « amitiés végétales », qui une à une se sont transformées en une vaste réserve naturelle. »

Rêver la Forêt, 2020

Encre de Chine et huile sur toile 210 x 120 cm (chaque)

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« Mes dessins sont un travail avec la nature, pas un travail d’après nature. Tout comme une nature extérieure, il y a aussi une nature intérieure. C’est la source de la créativité par excellence. »

Dimensions variables

Créations spécifiques pour AWAKENING

AWAKENING Mireille Gros Néologismes de la nature
Plantes Planétaires, 2020/22 Crayons, aquarelles sur papiers variés 54 x 40 cm (chaque) Photo d’atelier

Nives Widauer aime la vie. Artiste hédoniste, elle chine les belles choses aux marchés aux puces viennois. Des amis lui en offrent aussi, lors des dîners festifs qu’elle organise régulièrement dans son appartement, mélange d’atelier d’artiste et de cabinet de curiosité. Son travail consiste à transformer l’existant, à donner une nouvelle vie à un objet rare ou désuet qui devient encore plus beau une fois converti en œuvre d’art. Ici, de jolies gravures tirées d’un bestiaire d’Edward Lear du XIXe siècle représentent différentes sortes d’oiseaux. Nives Widauer les colorise et les transforme en créatures anthropo-zoomorphes. Ces oiseaux humanisés sont d’une élégance rare, d’un féminisme exquis. Ils s’apparentent à des « néologismes de la nature » que nous aimerions croiser pour de vrai lors de nos promenades. Lora et ses amies sont des amazones de la beauté armées de plumes colorées… De quoi rêver à un monde meilleur.

Nives Widauer loves life. A hedonist artist, based in Vienna, she spends a lot of her time finding beautiful objects on the city’s flea markets. Some of them she also gets from her friends– as gifts, whenever she throws one of her regular dinner parties in her apartment, a place that could be described as a mix between an artist’s studio and a curiosity cabinet. At the heart of her work is an act of transforming the existing, giving a rare or defunct object new life and turning it into something even more beautiful: an artwork. The story of the works presented here starts with her find of engraving prints taken from a bestiary book of Edward Lear dating from the 19th century. They show different breeds of birds. Nives Widauer then skillfully added some colors, transforming the animals into anthropo-zoomorphic creatures. These humanized birds bear a delicate elegance and an exquisite sense of feminism. They embody these “neologism of nature“ we would happily like to come across during a walk in the wild. Lora et ses amies (Lola and her friends) are like amazons of beauty, armed with colored feathers... fueling our dreams for a nicer, better world.

AWAKENING Nives Widauer Néologismes de la nature
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Lora et ses amies 6, 2018 Technique mixte sur papier 49 x 32.5 cm
AWAKENING Nives Widauer Néologismes de la nature
Lora et ses amies 4, 2018 Technique mixte sur papier 49 x 32.5 cm

“Life is nature and I am life, so I am nature. Art is life, is nature - so art lives within me, us, nature and art are the beautiful two sides of a medal we call life.

It’s connection, it’s communication, it’s the full immersion and acceptance of: Not knowing.”

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Lora et ses amies 1, 2 & 3, 2018 Technique mixte sur papier 49 x 32.5 cm (each)
+ créations spécifiques pour AWAKENING
Nives Widauer

NATURE MENACÉE

Rayyane Tabet - Liban

LE NÉO-PITTORESQUE

MATILDE GUIDELLI GUIDI

« Un paysage est le reflet d’un ordre social et politique. Un ordre social et politique peut se décrire comme un paysage. »

Une vieille carte postale. On y voit un avion survolant le désert d’Arabie et une crête de monts enneigés en arrière-plan. Capturé en plein vol et de profil, l’avion occupe la partie inférieure de l’image, agissant tantôt comme un point focal, tantôt comme un repoussoir. Arborant le lettrage de la compagnie « TAPline » sur son flanc et le drapeau américain sur son gouvernail, l’aéronef joint visuellement deux routes bifurquant et s’échappant dans un paysage grandiose, ponctué par de larges silos cylindriques. En comparaison à l’imposante taille de ces derniers, les buissons, les voitures et les unités d’habitation paraissent bien négligeables. Dans l’éblouissant éclat qu’offre le soleil aux silos, seule une fine ligne noire, apposée en diagonale sur chacun d’entre eux permet de deviner leur fonction : ils servent à stocker du pétrole brut. C’est bien le pétrole qui alimente cette image, et pourtant il n’est visible nulle part. Les éléments de l’infrastructure hors-sol font quasiment œuvre de folies architecturales dans ce paysage que l’on pourrait classer comme néo-pittoresque. Cette célèbre photographie circulait en 1960 sur les cartes postales de la Trans Arabian Pipeline Company, un conglomérat étasunien opérant entre 1946 et 1983 le plus long pipeline du monde, qui acheminait alors le pétrole de l’Arabie saoudite au bassin méditerranéen. La TAPline est le résultat direct de la période d’après-guerre, marquée par une forte montée en demande de pétrole, par des accords diplomatiques signés entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, ainsi que par une myopie consensuelle face à la situation géopolitique du Moyen-Orient. À l’issue d’une période de crainte face à une possible privatisation du canal de Suez, et rendant du même coup obsolète la courbe que dessinaient quotidiennement les navires pétroliers contournant la péninsule arabique, une ligne droite, large de 80 centimètres et longue de 1648 kilomètres, fut tirée, traversant l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Golan, effleurant le territoire contesté d’Haïfa, pour aboutir au Liban natal de Rayyane Tabet. Cet ajout si fallacieusement simple qu’est le tracé du pipeline se positionne dès lors à l’intersection la plus évidente entre la géométrie et la géopolitique. Aujourd’hui, ses reliques forment la seule entité capable de traverser les frontières nationales de ces États du Moyen-Orient, devenus, pour certains, de farouches ennemis. Une forme que l’on ne pourrait plus minimaliste, ayant de plus perdu toute utilité et fonction, devient de fait un objet de land art. Le recours à une trajectoire détournée est communément perçu comme une perte en efficacité, et fait œuvre de provocation envers notre mode de pensée. Néanmoins, pour parcourir la plus courte distance, il est bien souvent nécessaire d’emprunter un petit détour. De ce constat découle une vision du monde anti-cartésienne qui est au cœur de la méthode avec laquelle Tabet mène sa recherche, et c’est par un détour que l’artiste, né l’année de la mise hors-service du fameux pipeline, qui le mena un jour à découvrir le paysage présenté dans l’introduction de ce texte. En effet, c’est en 2007 et par un mauvais virage, censé le mener à la côte, que Tabet se trouva face à ces silos aux allures de monolithes, visibles sur la fameuse carte postale. Cette découverte impromptue l’engagea à mener une recherche assidue sur les lignes et les angles de l’histoire de la TAPline, donnant lieu à son projet de longue haleine intitulé The Shortest Distance Between Two Points (2007—), implicant de nombreux travaux très divers.

C’est bien la pièce maîtresse de cette série qui est ici mise à l’honneur. Le diamètre de ces anneaux en acier, alignés dans l’axe d’un point de fuite et apposés verticalement par rapport au sol, est indexé selon la largeur moyenne du pipeline. En outre, chaque anneau porte une inscription indiquant les coordonnées, l’altitude et le chiffrage en kilomètres permettant de l’attribuer à un point géographique respectif. Transposant de fait comme un segment cartographique dans l’espace de la galerie, Tabet déroule les infinies possibilités émanant de cette ligne proto-esthétique, jouant de l’allusion évidente à l’industrie dure et à l’ingénierie. La composition soignée et élégante de cette œuvre reprend de manière espiègle la syntaxe d’une génération de sculptures minimalistes plus ancienne, régie par l’idée que placer « une chose après l’autre » permet d’éviter toute forme de relationnel. Pourtant, les éléments de l’œuvre de Tabet, bien qu’espacés, sont justement explicitement relationnels. Ils forment à la fois une embrasure et une vulgaire carcasse. En effet, ces éléments circulaires projetés dans l’espace ne forment ni corps, ni mouvement. La forme épurée de la sculpture agit donc comme un long piège dans lequel l’on est happé et mené au constat que son aboutissement est sans issue, qu’il s’agit d’un simple et exubérant cul-de-sac. Ce produit du travail de Tabet, issu de The Shortest Distance..., offre un prisme par lequel l’on est amené à traverser les paysages du désert d’Arabie dont les frontières restent contestées de tout part. Il permet également de se remémorer les iconiques œuvres du land art, situées dans la soi-disant terra nullius que constitue l’ouest américain, un corpus de travaux dont il convient d’invoquer la Spiral Jetty (1970) de Robert Smithson, et The Lightning Field (1977) de Walter De Maria. Sa spirale, Smithson la réalisa en agençant des blocs de basalt au fond du lac Great Salk dans l’Utah, en suivant le mouvement d’une bobine. La jetée qu’il créa, et dont cette œuvre tire son nom (jetty signifiant jetée en anglais), peut être lue aujourd’hui sous une symbolique davantage chargée encore qu’à l’époque de sa création. En effet, l’œuvre s’est avérée être l’élément décisif dans un litige opposé à la technique du forage, le fracking. L’argument d’obligation de conserver la Spiral Jetty permit de fait d’empêcher l’aboutissement d’un projet de construction d’une autre jetée, une jetée à pétrole, censée permettre le forage et l’extraction d’énergies fossiles dans le même lac. De Maria quant à lui se servit, pour la réalisation de son œuvre The Lightning Fields, d’anciennes méthodes de recensement cadastral, propres à bon nombre de générations de colons. Le jeu d’imitation du procédé, appliqué ici à outrance, s’étend jusqu’aux mesures exactes de cette œuvre. Le périmètre du « champ » correspond à la taille d’un « enclos à l’américaine », qui servit de technologie primaire du colonialisme, largement répandue, pour déposséder les terres et les convertir en champs privés d’extraction de ressources. À l’image de la carte postale de 1960, le pétrole n’est visible nulle part dans la sculpture de Tabet. Il est sublimé et comprimé dans l’objet, pourrait-on dire. Comme dans un paysage pittoresque, c’est le tracé d’une ligne que l’on s’engage à suivre du regard, et sans le savoir on se retrouve piégé dans ses méandres.

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THE NEO-PICTURESQUE MATILDE

A vintage postcard features an airplane flying over the Arabian desert, a snowy mountain range stretching in the background. Captured mid-flight and in profile, the plane occupies the lower portion of the composition, serving alternately as focal point and repoussoir. With “TAPline” written on its flank and the American flag on its tail, the aircraft visually connects two forking roads that recede into a grandiose landscape punctuated by arrays of broad cylindrical silos. Bushes, cars, and housing compounds are negligeable by comparison with their colossal scale. Blinding white in the sun, only a thin black line running diagonally across the silos’ side hints at their function—that is, to store crude oil.

Oil is what fuels the image, yet it is nowhere to be seen. Above-ground infrastructure stands in as architectural folly in this neo-picturesque landscape. In 1960, the successful image circulated on holiday cards from the Trans Arabian Pipeline Company—the US conglomerate which, between 1946 and 1983, operated the longest pipeline in the world, built to transport oil from Saudi Arabia to the Mediterranean. In the aftermath of World War II, the so-called TAPline was the result of a surge in demand for oil, of the renewed diplomatic agreements between the US and Saudi Arabia, and of shortsightedness vis-à-vis politics in the Middle East. In fear of privatization of the Suez Canal, the sweeping curve drawn daily around the Arabian Peninsula by oil-carrying boats was replaced by a straight line of tubular steel, 80 cm wide and 1648 km long, that crossed Saudi Arabia, Jordan, Syria, the Golan, and, skirting contested Haifa, it edged towards Lebanon—Rayyane Tabet’s homeland.

A deceptively simple mark in the map, the pipeline’s course lies at the intersection of geometry and geopolitics. Today, its material remainders are the only entity given to cross the national borders of warrying Middle Eastern states. A minimal form loaded with content, having lost functionality it becomes Land art. The retreat to the circuitous trajectory is a defeat of efficiency and a provocation to a system of thought: the shortest distance between two points often requires a detour. This anti-Cartesian worldview is a method to Tabet’s research, and a detour is what led the artist, born on the year that the pipeline was decommissioned, to the landscape with which we began. In summer 2007, Tabet took a wrong turn on his way to the seaside suddenly to find himself face to face with monolith-like oil silos pictured in the postcard. The encounter engendered his researching the TAPline’s twist and turns, and it spurred his continued, multi-work project titled The Shortest Distance Between Two Points (2007—).

« Un paysage est le reflet d’un ordre social et politique. Un ordre social et politique peut se décrire comme un paysage. »
Rancière, Le temps du paysage
GUIDELLI GUIDI

The centerpiece of the series is presented in this exhibition. Steel rings aligned to a vanishing point stand perpendicular to the floor, their diameter indexed on the average width of the actual pipeline. Each ring is inscribed with coordinates, elevation, and the kilometer number, referencing in so doing a point in the territory. As if transposing a segment in the map to the space of the gallery, Tabet presents us with the infinite possibilities of the pre-aesthetic line—the line of industry and engineering. The precise and elegant composition of this work plays with the syntax of an earlier generation of Minimalist sculpture, where “one thing after another” offered a way to avoid setting up relations. Yet here, the evenly spaced units are always relational, at once a reveal and a carcass. The circular units projected into space do not add up to a body or a flow. The sculpture’s formal purity is like a trap: we are pulled in only to be faced with the exuberant recurrence of a dead end.

The generative fall out of Tabet’s The Shortest Distance… offers a new lens to revisit not only the contested landscape of the Arabian desert, but also iconic works of Land art situated in the alleged terra nullius of the American West. Consider Robert Smithson’s Spiral Jetty (1970) and Walter De Maria’s The Lightning Field (1977). Smithson realized the titular spiral by arranging basalt stones in a coil formation on the bed of the Great Salk Lake in Utah. The “jetty” that gives the work its title is today better understood in relation to fracking. The sculpture, in fact, recently served as a deterrent to stop the construction of an oil jetty to explore possible extraction of fossil fuels in the lake. To realize The Lightning Field in Western New Mexico, De Maria recurred to the methods of land survey used by generations of settlers. The mimetic exacerbation at play in this work extends to its measurements. The perimeter of the “field” matches the parcel of the American enclosure—the primary technology of colonial dispossession for the purpose of private resource extraction.

As in the 1960 postcard, oil is nowhere to be seen in Tabet’s sculpture. Rather, it is sublimated and compressed in the object. Like with a picturesque landscape, we follow the line and get trapped in its intricacies.

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Steel Rings est une œuvre monumentale à dimension variable de Rayyane Tabet qui fait partie de la série The Shortest Distance Between Two Points, qu’il travaille depuis 2007. Les 17 anneaux d’acier qui la composent sont chacun gravé de la mention d’un point kilométrique, d’une longitude, d’une latitude et d’une altitude. Ils représentent l’ancien Trans Arabian Pipeline, construit en 1946 par TAPLine (une coentreprise réunissant Caltex, Esso et Mobil), entré en fonction en 1950. Long de 1213 kilomètres et large de 77 centimètres, il servait à transporter le pétrole par voie terrestre de l’Arabie saoudite jusqu’à la mer Méditerranée, via la Jordanie, la Syrie, le Golan et le Liban. Le pipeline a été exploité avec succès pendant 31 ans. Après 1981, des transformations socio-économiques et géopolitiques ont bouleversé la distribution du pétrole. L’oléoduc n’a plus été en mesure de concurrencer économiquement les pétroliers de dernière génération et a été mis hors service. Depuis, le pipeline abandonné avec toutes ses infrastructures (le terminal, les bureaux, les stations de pompage et le tuyau) ressemble à un squelette, réminiscence de l’apogée de l’or noir… Pour AWAKENING, l’œuvre évoque la « nature menacée », les enjeux écologiques et énergétiques auxquels nous devons faire face, plus que jamais, avec la guerre en Ukraine.

Steel Rings is a monumental piece by Rayyane Tabet that comes in variable dimensions. It is part of his ongoing series he started to work on in 2007 called The Shortest Distance Between Two Points. Each of the present 17 steel rings is engraved with numbers indicating its kilometric, longitudinal, latitudinal, as well as altitudinal coordinates. Set in the gallery, they directly refer to the Trans Arabian Pipeline that was built by TAPLine (a conglomerate uniting Caltex, Esso, and Mobil) in 1946, and operated from 1950 on. With its length of 1’213 kilometers and its width of 77 centimeters, it was successfully used for 31 years as a landborne canal to transport oil from Saudi Arabia to the Mediterranean, crossing Jordan, Syrian, Golan and Lebanon, Tabet’s native land. Socio-economical and geopolitical changes reshuffled all cards around oil distribution after 1981 and led to the incapacity of the pipeline to withstand economically its new generation competitors, which led the company to abandon it. Ever since, its whole infrastructure was left behind, including terminals, offices, and pumping stations. It now looks like a skeleton, reminiscent of the “golden ages” of oil. In AWAKENING, this work highlights the aspect of an “endangered nature”, evoking all what is currently at stake with our environment, and especially with our energy ressources, even more so since the war in Ukraine.

AWAKENING Rayyane Tabet Nature menacée

Steel Rings (de la série The Shortest Distance Between Two Points), Depuis 2013 Acier laminé gravé avec détails de localisation (le long du pipeline Trans-Arabian)

D. 78 x 10 cm

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ÉVEIL DU CORPS

Sergey Bratkov - Ukraine

Roni Landa - Israël

Sergey Melnitchenko - Ukraine

ÉloÏse van der Heyden - France & États-Unis

CORPS ET FLORE ÉROTIQUES

QUENTIN EMERY

Depuis la nuit des temps, le bourgeonnement, les pulsions, les sécrétions et le foisonnement d’odeurs ont inspiré l’artiste dans sa quête de traduire la relation intrinsèque liant l’éveil du corps érotique à celui de la nature. Que l’on pense au lien étroit qu’esquissent leurs œuvres entre le printemps de la flore, et le printemps de la chair, le pouvoir suggestif des formes, des creux, des cours d’eau, d’une brise dans les paysages capturés, et des courbures et de la sueur d’un corps nu, ou encore la représentation d’éléments végétaux animant l’imaginaire et les envies, l’artiste puise dans le corpus végétal pour exprimer le désir.

En premier lieu, ce sont les légendes et les mythologies qui fournissent à la création artistique un riche répertoire de poncifs dramatiques. Les métamorphoses, les rapts et les fusions passionnelles qui les caractérisent offrent une pléthore de matière à l’artiste qui la travaille et l’interprète dans ses œuvres à travers les siècles. De fait, il ne peine à y trouver en abondance les moyens de réaliser le dessein de vouloir mettre en scène tout le potentiel érotique du corps de la flore avec celui des hommes, des femmes, des divinités et des demi-dieux. Autant multiples sont les mythes que leurs interprétations artistiques. Les sujets choisis s’étendent de l’union de Danaé avec Zeus, ruisselant sur celle-ci sous la forme d’une pluie d’or, au rejet d’une union par Daphné, qui s’échappa du désir d’Apollon en se métamorphosant en laurier, en passant par la rapt de Ganymède, par Zeus encore, qui ne put résister à ses pulsion à la vue du jeune éphèbe se languissant dans un champ printanier.

Avec l’avènement du Christianisme, la pudeur imposée oblige l’artiste à s’abstenir de la représentation du sexe de ses sujets humains. Ce qui semble alors être une contrainte s’avère toutefois annoncer la naissance d’une nouvelle forme d’alliance entre le végétal et le corps érotique. La création artistique voit alors l’intrusion foisonnante de feuilles, de lianes et de créatures serpentines venant subtilement camoufler les parties génitales des femmes et des hommes représentés. Néanmoins, l’inventivité de l’artiste, désormais contraint à fermement respecter cette censure, ne connaît point de limites. Les cache-sexes prennent rapidement des formes elles-mêmes symboliquement, voire esthétiquement suggestives. Bon nombre de ces couvertures de l’intime – les feuilles de figuier, de fanes serpentines de vignes et encore les bouquets de bourgeons floraux –agissent ainsi comme une éclatante incitation à imaginer l’interdit.

C’est en l’époque de la fin du siècle que la nature agit une fois encore comme agent libérateur de l’artiste qui est alors prisonnier du carcan moral de cette époque, héritière de nombreux siècles de censure. La satire dramatique du poète allemand Frank Wedekind, L’Éveil du printemps, publié en 1891, donne le La à un mouvement de libération des mœurs autour du corps érotique. Le titre de cette œuvre annonce la réalité que vit alors l’adolescent de l’ère industrielle, contraint de découvrir sa sexualité en cachette, bien souvent au sein du berceau que lui offre la nature. Par la suite, c’est l’expressionnisme qui met en image l’expérience des corps dénudés s’échappant dans une nature luxuriante. Le corps érotique fusionne avec les étangs, les plages et les clairières. Dès lors, l’artiste ne s’interdit plus d’insister sur les liens viscéraux entre les pulsions du corps humain, celles de la flore, voire même d’assumer et de mettre à l’honneur les instincts les plus primaires, pour ne pas dire bestiaux de nos corps.

Ces récentes années de confinement du corps, non plus moral certes, mais non moins marquant dans les esprits, ont permis aux artistes de renouveler une fois encore l’interprétation du corps érotique dans leur création. D’aucuns se rapprochèrent de la nature, d’autres se rapprochèrent entre eux, d’autres encore firent les deux.

Dans les œuvres des artistes présentés au sein de l’exposition « AWAKENING », l’on ne peine point à percevoir l’ancien rapprochement des airs du printemps avec l’éveil du désir corporel qui traverse l’histoire de l’art. Tantôt, leur travail prend la forme de surfaces laiteuses, comme celle d’une membrane cellulaire, ou peut-être d’un filet d’un fluide translucide. Tantôt, les brindilles et petites branches viennent suggérer, de par leur frémissement qu’elles dégagent, un réseau nerveux sain, éveillé, excité. Certaines se démarquent quant à elles par la représentation univoque de la fusion entre l’homme et l’animal.

C’est également comme un véritable prisme qu’agit encore et toujours la beauté de la nature dans les œuvres mises à l’honneur – les paysages respirants et suants, dont les vallons cachent le mystère. La végétation telle une fine touche de poils sur un corps irradié par un rayon de soleil. La lentille de l’artiste capture la sensualité de la nature, et en fait, du même coup, un vitrail au travers duquel le corps érotique semble se dessiner.

Enfin, c’est le réel potentiel érotique des éléments de la flore même, pour ne pas dire son pouvoir aphrodisiaque qui s’insère dans l’œuvre des artistes. Le contact immédiat du végétal sur la chair, l’immersion du corps humain dans la nature ou encore la ressemblance incontestable des détails d’une plante avec les parties intimes forment un fertile terrain d’exploration pour traduire les fantasmes et le désir du corps érotique.

La nature détient donc incontestablement un inhérent pouvoir érotique qui se reflète dans la création de l’artiste. Face aux entraves au désir érotique qui le tourmentent, partout et à travers l’histoire, celui-ci n’a de cesse de réinventer au moyen de nouvelles techniques et de nouveaux modèles iconographiques, de novatrices alliances entre le végétal et le charnel.

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FLORA AND FLESH QUENTIN EMERY

Since the dawn of time, buds, blossoms, pulsions, secretions and an abundance of scents have inspired artists in their quest to translate the intrinsic relationship between the awakening of the erotic body and the one of nature. Whether we think of the close link between the springtime of the flora and the springtime of the flesh, the suggestive power of shapes, hollows, waterways, a breeze in the captured landscapes, and the curves and sweat of a naked body, or the representation of vegetal elements animating the imagination and the desires, the artist draws from the vegetal corpus to express desire.

In the first place, legends and the mythologies have provided the artist’s creation with a rich repertory of dramatic patterns. The metamorphoses, the abductions and the passionate fusion characterizing them offer extensive material to the artists. Through many centuries, they have worked and interpreted it in their art. In fact, artists have never struggled to find the abundant means to stage the innate erotic potential of uniting the corpus the flora with the bodies of the women, the men, the divinities and the semi-gods. The pleiad of myths have led to even more manifold artistic interpretations. The motives chosen range from the union of Danae with Zeus, who went down streaming onto her in the form of a shower of gold onto the rejection of a union by Daphne, who escaped from Apollo’s desire by transforming herself into a laurel tree. Not to forget the motive of the abduction, like the one of Ganymede, who was taken into the skies by Zeus himself, as the latter could not resist his impulsion at the sight of the young ephebe languishing in a spring field.

With the advent of Christianity, the imposed prudishness forced artists to refrain from representing the genitals of their human subjects in their art. Thus, what seemed to be a constraint turned out to announce the birth of a new form of union between the flora and the erotic body. What followed was an abundant intrusion of leaves, lianas and serpentine creatures apposed to subtly camouflage the genitals of the represented women and men. Subsequently, the artist’s inventiveness, now forced to firmly respect this censorship, know no more limitations. The genital covers quickly started taking forms that were themselves suggestive: symbolically and even aesthetically. Many of these covers of the intimate – the fig tree leaves, the serpentine vine leaves and the various floral bouquets, became what was no less than a bold incitement to imagine the forbidden.

At the end of the century, nature once again became a liberating agent for artists who were then trapped in the moral straitjacket of an era, that inherited from many centuries of censorship and prudishness. German poet Frank Wedekind’s satiric play, Spring Awakening was published in 1891. This seminal work gave the stage to a movement of liberation of morals around and through the erotic body. The title of the piece announces a multi-layered depiction the life of adolescents during the industrial era. Forced to discover their sexuality in secret, they often did so within the cradle that nature itself offered them. Later on, expressionism put into images the experience of naked bodies escaping in a luxuriant nature. The erotic body merged with ponds, beaches and clearings. From then on, artists no longer refrained from insisting on the visceral links between the impulsive instincts of the human body and those of the flora; not even from acknowledging and honoring the most primary instincts of our bodies, the bestial ones.

Recent years of confinement of the body, no longer a moral confinement certainly, have not less affected humans worldwide. This new paradigm allowed artists to renew once again their reflection on the erotic body in their creation. Some got closer to nature, others got closer to one another, others did both.

Within the works presented in the exhibition “AWAKENING”, one won’t take long to perceive the ancient connection between the fresh air of spring and the awakening of bodily desire that runs through the history of art. Some of their works take the form of milky surfaces, like that of a cell membrane, or perhaps a trickle of translucent fluid. Some, highlighting twigs and small branches, by the quivering movement they seem to give off, remind of a healthy, awake, and aroused nervous system. Others stand out by the univocal representation of the fusion between human and animal.

In the artworks featured in the show, the beauty of nature also acts as a prism to look through: be it the breathing and sweating landscapes, whose valleys hide utter mystery, or vegetation scattered like a fine touch of hair on a body irradiated by a sunbeam. The artist’s lens captures the sensuality of nature, turning it into a stained-glass window, across which the erotic human body seems to take shape.

Lastly, it is the real erotic potential of the elements of the flora itself, not to say its aphrodisiac power, which can be seen in the shown artworks. The viewer may see immediate contact of the plant on the flesh, the immersion of the human body in nature or the undeniable resemblance of the details of a plant with the intimate parts. These elements of the flora are an undeniable fertile ground for exploring and translating the desire and fantasies of the erotic body.

Nature unquestionably holds an inherent erotic power that inspires artists in their research, their reflection and the creating of their art. Through all art history, and everywhere, with the means of new techniques, new iconographic models, they have never ceased reinventing ways to propose renewed unions between the plant and the flesh: an ever recurring way to face and address the obstacles to the erotic desire they wish to experience.

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Sergey Bratkov travaille la photographie en série. Héritier de l’école de Kharkiv (Ukraine), il est lui-même acteur et fondateur de groupes d’artistes d’un nouveau style en Ukraine au temps de l’URSS. Bratkov ouvre la photographie à de nouvelles possibilités en défendant un médium conceptuel et expérimental qui embrasse en son sein performance, écriture, peinture et superpositions. Né citoyen soviétique en République d’Ukraine, il est témoin de l’effondrement de l’Union soviétique communiste et de la transition anarchique que vivent son pays et son peuple lors du passage d’une économie planifiée à un capitalisme néolibéral mondial. S’intéressant aux minorités, à ceux qui sont opprimés et oubliés, il signe des œuvres à la fois fortes, subversives, poétiques et intimes. Avec Pikeys (terme anglais péjoratif désignant les nomades vivant dans des caravanes), Bratkov utilise des photos érotiques de jeunes femmes dénudées dans des intérieurs, une tradition ukrainienne du temps où la photographie de nus était interdite, le médium ne servant à l’époque qu’à la propagande du régime soviétique. En contestation, des mouvements artistiques clandestins naissent à Kharkiv et à Kyiv et raisonnent jusqu’à Vilnius et Moscou, formant le triangle des Bermudes artistique des années 80. L’œuvre de Bratkov, marquée à première vue par une approche crue et directe, recèle à bien y regarder une poésie et une nostalgie de l’interdit : l’érotisme.

Sergey Bratkov’s work takes shape in photographic series. Heir to the Kharkiv school of Photography (Ukraine), he was an actor and founder of new-style artist groups in Ukraine during the USSR. Bratkov opens photography to new possibilities by defending conceptual and experimental style, embracing performance, writing, painting, and superimposition. Born a Soviet citizen in the Republic of Ukraine, he witnessed the collapse of the communist Soviet Union and the anarchic transition of the country and its people from a strictly planned economy to a global neoliberal capitalism. He signs an artistic work which stands out by its strong, subversive, poetic, and intimate character. Bratkov highlights the reality of minorities, those who are oppressed and forgotten. With his Pikeys, the artist uses erotic photos of young women stripped naked in interiors, a Ukrainian tradition from the time when nude photography was forbidden, as photography was to be used only for propaganda by the Soviet regime. In protest, clandestine art movements were born in Kharkiv and Kyiv and echoed as far as Vilnius and Moscow, forming the artistic Bermuda Triangle of the 1980s. Bratkov’s work, marked at first glance by a raw and direct approach, conceals a poetry and a nostalgia of the forbidden: eroticism.

AWAKENING Sergey Bratkov Éveil du corps

Pikeys - Pieces 9, 2017-2019

Œuvres imprimées sur toile synthétique et peintes sur le dessus avec de l’acrylique

38 x 27cm

numéroté #100 à #110

Unique

Création spécifique pour AWAKENING

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“A photograph tends to provoke more and more emotion in the public. An extra colour for her, like a new dress for a beloved woman.”

de gauche à droite

Pikeys - Pieces 6 & 8, 2017-2019

Œuvres imprimées sur toile synthétique et peintes sur le dessus avec de l’acrylique

38 x 27cm

numéroté #100 à #110

Unique

AWAKENING
Sergey Bratkov Éveil du corps

de gauche à droite

Pikeys - Pieces 7 & 2, 2017-2019

Œuvres imprimées sur toile synthétique et peintes sur le dessus avec de l’acrylique

38 x 27cm

numéroté #100 à #110

Unique Créations spécifiques pour AWAKENING

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Roni Landa adore troubler la perception des choses. À première vue, nous voyons des fleurs, dont la couleur nous fait rapidement penser à la peau humaine. En nous approchant, nous découvrons que le pistil est en réalité un organe sexuel. Il s’agit bien d’une fleur sexuée, humaine et érotique qui a comme vertu de transposer notre corps dans le monde végétal. Inspirée à la fois par des images anatomiques de la Renaissance destinées à l’étude de la médecine et par la peinture hollandaise de natures mortes du XVIe siècle, la pratique artistique de Roni Landa tourne autour des thèmes de la beauté et de l’érotisme. Avec cette création spécifique, l’artiste répond aux différents sujets d’« AWAKENING » en synthétisant les « néologismes de la nature » avec « l’éveil du corps » en passant par la « renaissance de la nature »... Son œuvre, qui déstabilise par sa luxuriance, sa sensualité, son hédonisme et sa décadence, nous pousse à devenir voyeurs (avec ou sans notre consentement).

Creating confusion on the perception of things is what Roni Landa loves. At first sight, we see flowers, whose color quickly make us think of human skin. As we get closer, we discover that the pistil is an actual sexual organ replica. The flower turns out to be a sexual one; a human and erotic one too, which bears the virtue of transposing our body into the realm of the plants. Inspired by both Renaissance anatomical images made for medical studies, as well as 16th century Dutch still life painting, Roni Landa’s artistic practice revolves around the aspects of beauty and eroticism. In this specific work, the artist responds to the different axes of “AWAKENING” by synthesizing the “neologisms of nature” with the “awakening of the body” through the “rebirth of nature”. Her work destabilizes with its lavish opulence. The sensuality, hedonism and decadence it sends out turns the viewer into a voyeurs without asking for their consent.

AWAKENING Roni Landa Éveil du corps Renaissance de la nature Néologismes de la nature
« Pour moi, le plus beau moment d’une fleur est celui qui précède le début de son flétrissement. »
Roni Landa

Blooming Incestium, 2023

Argile polymère, résine et laiton 38 x 16 x 15 cm

Création spécifique pour AWAKENING

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“In my work, I use beauty to explore what exists beneath everyday comfort. There’s a quote by Rilke stating that “beauty is nothing but the beginning of terror.” I love this concept of beauty in relation to nature because it encompasses the powerful and undeniable truth that all that blooms is destined to wither and eventually fade. Once we realise this truth about a single flower we knowingly, or unknowingly understand this about our own mortal selves.”

de gauche à droite

Flora Erecta, 2023

Argile polymère, résine et laiton

35 x 19 x 14 cm

Seinsus Lactatius, 2023

Argile polymère, résine et laiton

42 x 20 x 20 cm

AWAKENING Roni
Éveil
Landa
du corps Renaissance de la nature Néologismes de la nature
118 119
Rosa Labia, 2023 Argile polymère, résine et laiton 36 x 20 x 12 cm
Créations spécifiques pour AWAKENING

Young and Free, un titre qui se lit comme un manifeste, un porte-parole pour toute une génération ukrainienne vivant dans un pays en plein changement frappé par la guerre. Melnitchenko est héritier de l’école de Kharkiv où la mise en scène de gens nus dans le paysage est une tradition des artistes de la première génération (notamment la série mythique Violin d’Yevgeniy Pavlov) et une expression (ou pratique) artistique interdite au moment où la photographie avait comme seul but de servir de propagande au régime soviétique de l’URSS. Avec Young and Free, Melnitchenko exprime cette recherche de la liberté, et incarne en personne ce dynamisme contagieux. J’espère que l’on pourra percevoir à travers cette série l’esprit de ce pays fascinant et que, la guerre une fois terminée, l’on pourra découvrir ou redécouvrir Kyiv, Kharkiv, Odessa ou Lviv.

Young and Free. This title echoes like a manifesto, speaking for a whole generation of Ukrainians living in a rapidly changing country that was suddenly struck by war. Melnichenko is heir to the Kharkiv school of photography, where the mise-en-scène of people, naked and in the landscape became the tradition to its first generation of artists, among them notably Yevgenyi Pavlov with his iconic Violin series. It was also a way of artistic expression, or practice, that was strictly forbidden, given that at this time, photography’s sole purpose was to serve the propaganda of the Soviet regime. With Young and Free, Melnichenko expresses this search for freedom and embodies this contagious dynamism in person. Hopefully this series will let the viewers perceive the spirit of this fascinating country with unique cities like Kyiv, Kharkiv, Odessa or Lviv, that we shall be able to discover or rediscover once the war is over.

AWAKENING Sergey Melnitchenko Éveil du corps
120 121
Young and Free, 2017-2021 Photographie, impression sur papier Hahnemühle Rag Baryta 325gr 30 x 24 cm Édition de 9

“YOUNG AND FREE”

Sergey Melnitchenko

Hahnemühle Rag Baryta 325gr

59,4 x 42 cm

Édition de 7

AWAKENING
Sergey Melnitchenko Éveil du corps
Young and Free, 2017-2021 Photographie, impression sur papier
122 123
Young and Free, 2017-2021 Photographie, impression sur papier Hahnemühle Rag Baryta 325gr 24 x 18 cm Édition de 9

Édition

AWAKENING Sergey Melnitchenko Éveil du corps
Young and Free, 2017-2021 Photographie, impression sur papier Hahnemühle Rag Baryta 325gr 97,5 x 65 cm de 3
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Young and Free, 2017-2021 Photographie, impression sur papier Hahnemühle Rag Baryta 325gr 30 x 24 cm Édition de 9

Éloïse van der Heyden vit en harmonie avec la nature. Elle a pour champ d’expérimentation la forêt de Fontainebleau, l’une des plus grandes forêts d’Europe de l’Ouest, qui se trouve à deux pas de sa maison et qu’elle visite quotidiennement. Cet atelier grandeur nature lui sert de sources d’inspiration. Elle y pioche des éléments au gré de ce que la nature lui offre : des fougères, des branches d’arbres, du feuillage, des rochers, des ciels changeants et une faune omniprésente. Éloïse van der Heyden reproduit artistiquement la nature qui l’entoure et l’inspire et crée des œuvres qui dialoguent entre elles : objets en céramique, impressions de monotypes, dessins sur papier qui se fondent sur des mythologies qu’elle invente. Ce faisant, Éloïse van der Heyden nous invite à interroger notre rapport à la nature, à guider notre regard, à observer les détails, à savourer la richesse de ce biotope qui est le poumon de notre terre : la forêt.

Éloïse van der Heyden lives in harmony with nature, having at her door a direct field of experimentation: the forest of Fontainebleau. It is one of Western Europe’s largest forests she is lucky and happy to have a walk in every day. This nature-sized studio fuels her work and inspires her. She picks elements from it and takes whatever nature will give her: fern, branches, leaves, rocks, changing skies and an omnipresent fauna. Éloïse van der Heyden artistically reproduces the nature that surrounds and inspires her, creating works of art that dialog with one another, inventing mythologies that merge with her ceramics, printing monotypes, and drawings. Doing so, Éloïse van der Heyden invites us to question our relation with nature. Moreover, she guides our eyes in observing the details and cherish the richness of our forests– these biotopes which are essentially the lungs of our earth.

AWAKENING Éloïse van der Heyden Éveil du corps

Les Habitants, 2023

Terre cuite

Dimensions variables

Création spécifique pour AWAKENING

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« J’essaye, chaque jour, d’aller marcher en forêt. Cela révèle chez moi un sentiment d’ancrage et d’apaisement. De retour à l’atelier, je ressens le besoin de prolonger cette immersion avec la nature. Je crée des bouts de forêt, pour planter une forêt intérieure. Il faut être attentif aux endroits que l’on habite, ils finissent par nous habiter en retour. »

Éloïse van der Heyden

Envol, 2022

Terre cuite

Dimensions variables

Ciel intérieur, 2020

Papier coréen teint à l’Indigo et marouflé sur toile

143 x 73,5 cm (chaque)

Lune Capricieuse, 2022

Terre cuite

Circonférence 25 cm (chaque)

AWAKENING Éloïse van der Heyden Renaissance de la nature

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Fougères, 2022 Estampe, fougère de la forêt de Fontainebleau imprimée 187 x 99 cm

BIOGRAPHIES

Artistes

Sergey Bratkov

Cadu

Laurent Champoussin

Miguel Chevalier

Robert Combas

Thomas Fougeirol

Franz Gertsch

Mireille Gros

François Halard

Eva Jospin

Roni Landa

Sergey Melnitchenko

Ursula Palla

Richard Peduzzi

Antoinette Poisson

Arne Quinze

Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger

Rayyane Tabet

Éloïse van der Heyden

Agnes Waruguru

Nives Widauer

Auteurs

Quentin Emery

Matilde Guidelli Guidi

Vincent Huguet

Martin Kiefer

Sergey Bratkov

Artiste ukrainien, né le 28 juin 1960 à Kharkiv, vit et travaille à Berlin, Allemagne (à Moscou, avant la guerre).

Ukrainian artist, born June 28, 1960 in Kharkiv, lives and works in Berlin, Germany (in Moscow, before the war).

Sergey Bratkov est un photographe de l’école de photographie de Kharkov, un mouvement artistique et historique marqué par l’existence de plusieurs groupes de photographes.

« Vremya » (« Temps » 1970) constitue la première génération (dont Boris Mikhailov et Evgeniy Pavlov) et a forgé le talent d’artistes de plusieurs générations ultérieures. Braktov fait partie de la deuxième génération, cofondant le groupe « Gosprom » (1984) et « Fast Reaction Group » (1994 avec Boris et Vita Mikhailov et Sergei Solonsky). Avec Moscou et Vilnius, Kharkiv est devenu un centre artistique de la nouvelle photographie conceptuelle, qui est entrée dans l’histoire de l’art. Bratkov étudie à l’école d’art Repin de Kharkiv (1970-1978) et à l’Institut polytechnique (1978-1983). De 2000 jusqu’à l’éclatement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, Bratkov vit à Moscou, où il enseigne à l’école de photographie et de multimédia Rodchenko. Aujourd’hui, il vit à Berlin. Bratkov poursuit une carrière internationale et est l’auteur de plusieurs expositions monographiques, comme « Sergey Bratkov » au S.M.A.K. Stedelijk Museum voor Actuele Kunst, Gand, Belgique (2005), « Days of Glory » au Fotosmuseum Winterthur (2008) et aux Deichtorhallen de Hambourg (2010), « Ukraine » au PinchukArtCentre de Kiev (2010 et 2013) ou « Empire of Dreams » au Multimedia Art Museum de Moscou (2017). Bratkov est exposé à la Biennale de São Paulo (2002) ainsi qu’à la Biennale de Venise (2003 et 2011), où l’Ukraine lui confie son pavillon lors de la 52e exposition en 2007.

Sergey Bratkov is a photographer of the Kharkov School of Photography, an artistic and historical movement marked by the existence of several groups of photographers. “Vremya” (“Time” 1970) constitutes the first generation (including Boris Mikhailov and Evgeniy Pavlov) and forged the talent of artists of several later generations. Braktov is part of the second generation, co-founding the group “Gosprom” (1984) and “Fast Reaction Group” (1994 with Boris and Vita Mikhailov and Sergei Solonsky). Together with Moscow and Vilnius, Kharkiv became an artistic center of the new conceptual photography, which entered the history of art. Bratkov studied at the Repin Art School of Kharkiv (1970-1978) and at the Polytechnic Institute (1978-1983). From 2000 until the outbreak of the war between Russia and Ukraine, Bratkov lived in Moscow, where he taught at the Rodchenko School of Photography and Multimedia. Today he lives in Berlin. Bratkov pursues an international career and is the author of several monographic exhibitions, such as “Sergey Bratkov ” at the S.M.A.K. Stedelijk Museum voor Actuele Kunst, Ghent, Belgium (2005), “Days of Glory ” at the Fotosmuseum Winterthur (2008) and at the Deichtorhallen in Hamburg (2010), “Ukraine” at the PinchukArtCentre in Kiev (2010 and 2013), or “Empire of Dreams” at the Multimedia Art Museum in Moscow (2017). Bratkov has been exhibited at the São Paulo Biennale (2002) as well as at the Venice Biennale (2003 and 2011), where Ukraine entrusted him with its pavilion at the 52nd exhibition in 2007.

Sergey Bratkov est représenté par la galerie Volker Diehl (D). Sergey Bratkov is represented by the gallery Volker Diehl (D).

Artiste brésilien, né en 1977 à São Paulo, vit et travaille à Rio de Janeiro, Brésil.

Brazilian artist, born in 1977 in São Paulo, lives and works in Rio de Janeiro, Brazil.

Cadu (Carlos Eduardo Felix da Costa) est un artiste polyvalent et un éducateur. À Rio de Janerio, il obtient son diplôme postdoctoral en poétiques interdisciplinaires à l’université fédérale en 2015 et enseigne en tant que professeur à l’école d’arts visuels de Parque Lage jusqu’en 2016. Il est professeur et chercheur au département des arts et du design de l’université PUC-Rio où il coordonne « LINDA » - le laboratoire interdisciplinaire sur la nature, le design et l’art. La pratique de Cadu est marquée par une approche transdisciplinaire. Ses œuvres célèbrent la relation entre l’homme et la nature, le rationnel et l’instinctif, le chaos et l’ordre. Cadu s’intéresse aux spécificités sociales, économiques et environnementales des lieux où il est invité à vivre pendant un certain temps. L’artiste a participé à de nombreux festivals et biennales dont la 7e Biennale de Mercosul (2009), à la 30e Biennale de São Paulo (2012), à la 13e Biennale d’Istanbul (2013) et la 3e Biennale de Coimbra (2019) et fait partie de plusieurs collections publiques et privées.

Cadu (Carlos Eduardo Felix da Costa) is a versatile artist and educator. In Rio de Janerio, he obtained his postdoctoral degree in interdisciplinary poetics at the Federal University in 2015 and teaches as a professor at the School of Visual Arts in Parque Lage until 2016. He is a professor and researcher at the Department of Arts and Design at PUC-Rio University where he coordinates “LINDA” - the interdisciplinary laboratory on nature, design and art. Cadu’s practice is marked by a transdisciplinary approach. His works celebrate the relationship between man and nature, the rational and the instinctive, chaos and order. Cadu is interested in the social, economic and environmental specificities of the places where he is invited to live for a period of time. The artist has participated in numerous festivals and biennials including the 7th Biennale of Mercosul (2009), the 30th Biennale of São Paulo (2012), the 13th Biennale of Istanbul (2013) and the 3rd Biennale of Coimbra (2019) and is part of several public and private collections.

134 135 Cadu
Cadu est représenté par les galeries Vermelho, DotArt et Silvia Cintra+Box4, toutes au Brésil. Cadu is represented by the galleries Vermelho, DotArt and Silvia Cintra+Box4, all in Brazil.

Laurent Champoussin

Artiste français, né en 1971 à Nice, vit et travaille Nantes, France.

French artist, born in 1971 in Nice, lives and works in Nantes, France.

Après des études de recherches cinématographiques, Laurent Champoussin travaille pendant plus de quinze ans dans l’industrie du cinéma et notamment comme producteur exécutif pour Alain Cavalier, Aki Kaurismäki ou Nuri Bilge Ceylan. Depuis 2007, il se consacre exclusivement à la photographie. Polyvalent, Champoussin excelle autant dans l’art du portrait que dans l’art du paysage, de l’image sportive ou dans la nature morte. Il travaille régulièrement pour le cinéma sur les tournages de Sébastien Marnier, Hirokazu Kore-Eda ou Emmanuelle Bercot. Dès 2008, Champoussin est régulièrement présenté dans des expositions collectives et personnelles : chez Actes Sud pendant les rencontres photographiques à Arles (2014), au Point Éphémère à Paris (2015), au musée Jean-Honoré Fragonard et au musée provençal du costume et du bijou à Grasse (2018), à la Scène nationale 61 à Alençon (2019), à la Villa Noailles à Hyères (2019) ou à la galerie Burning Giraffe à Turin (2019).

After studying film research, Laurent Champoussin worked for more than fifteen years in the film industry, notably as an executive producer for Alain Cavalier, Aki Kaurismäki and Nuri Bilge Ceylan. Since 2007, he has devoted himself exclusively to photography. Versatile, Champoussin excels as much in the art of portraiture as in the art of landscape, sports images or still life. He regularly works for the cinema on the shoots of Sébastien Marnier, Hirokazu Kore-Eda or Emmanuelle Bercot. Since 2008, Champoussin is regularly presented in group and solo exhibitions: at Actes Sud during the photographic meetings in Arles (2014), at the Point Éphémère in Paris (2015), at the JeanHonoré Fragonard Museum and the Provencal Museum of Costume and Jewelry in Grasse (2018), at the Scène nationale 61 in Alençon (2019), at the Villa Noailles in Hyères (2019) or at the Burning Giraffe Gallery in Turin (2019). www.laurentchampoussin.com

Artiste français, né en 1959 à Mexico (Mexique), vit et travaille à Paris, France.

French artist, born in 1959 in Mexico City (Mexico), lives and works in Paris, France.

Miguel Chevalier est diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1981 et de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris en 1983. Chevalier est un des premiers artistes à s’intéresser à l’informatique comme outil artistique et s’impose dès 1978 comme le pionnier de l’art virtuel et du numérique. L’un de ses thèmes de prédilection est la relation entre nature et artifice. Chevalier excelle dans les installations numériques immersives à différentes échelles. Son travail est régulièrement exposé dans des galeries, centres d’art et musées dans le monde entier, comme l’exposition collective « Flowers Forever » à la Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung à Munich en 2023, l’exposition personnelle « Digital Beauty » au Ara Art Center à Séoul en 2023, l’exposition collective « Les Choses - une histoire de la nature morte » au Musée du Louvre en 2022. Ses œuvres sont projetées dans des espaces publics en relation avec l’architecture, comme Digital Moirés à l’espace Niemeyer à Paris en 2021, Voûte Céleste dans l’église SaintEustache à Paris lors de la Nuit blanche en 2016, Dear World… Yours, Cambridge au King’s College Chapel à Cambridge en 2015, les Tapis Magiques dans l’église du Sacré Cœur à Casablanca en 2014 ou encore L’origine du monde sur la façade du Grand Palais pendant Art Paris 2014. Il réalise également des œuvres pérennes comme Oscillations pour le navire « Le Commandant Charcot » de la compagnie Ponant en 2021 ou au Forum des Halles à Paris avec Pixels Wave Light, 2017.

Miguel Chevalier graduated from the École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris in 1981 and from the École nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris in 1983. Chevalier was one of the first artists to take an interest in computers as an artistic tool, and in 1978 he established himself as a pioneer of virtual and digital art. One of his favorite themes is the relationship between nature and artifice. Chevalier excels in immersive digital installations at different scales. His work is regularly exhibited in galleries, art centers and museums around the world, such as the group exhibition “Flowers Forever ” at the Kunsthalle der HypoKulturstiftung in Munich in 2023, the solo exhibition “Digital Beauty ” at the Ara Art Center in Seoul in 2023, the group exhibition “Les Choses - une histoire de la nature morte” at the Musée du Louvre in 2022. His works are projected in public spaces in relation to architecture, such as Digital Moirés at the Espace Niemeyer in Paris in 2021, Voûte Céleste in the SaintEustache church in Paris during the Nuit blanche in 2016, Dear World... Yours, Cambridge at King’s College Chapel in Cambridge in 2015, the Tapis Magiques in the Sacré Coeur church in Casablanca in 2014, or L’origine du monde on the façade of the Grand Palais during Art Paris 2014. He also creates perennial works such as Oscillations for the ship “Le Commandant Charcot” of the Ponant company in 2021 or at the Forum des Halles in Paris with Pixels Wave Light, 2017. www.miguel-chevalier.com

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Artiste français, né le 25 mai 1957 à Lyon, vit et travaille à Sète et à Ivry-sur-Seine, France.

French artist, born May 25, 1957 in Lyon, lives and works in Sète and Ivry-sur-Seine, France.

Robert Combas est un peintre, sculpteur et illustrateur, mais également un musicien à travers son groupe « Les Sans Pattes » où il exprime son talent d’auteur-compositeur-performeur. Il visite les écoles de BeauxArts de Sète (1974) et de Montpellier (1975-1979) et passe son diplôme des Beaux-Arts en 1979 à Saint-Étienne. Il fonde avec Hervé Di Rosa la figuration libre. Chef de file de ce mouvement en Europe, il est aujourd’hui considéré comme l’un des artistes français contemporains les plus importants depuis les années 1980. Combas édite avec son ami Hervé Di Rosa la revue BATO qui impose leurs collages, photomontages, dessins et textes influencés par la culture rock en réaction à l’art conceptuel qui domine alors. Son travail fait l’objet de plusieurs expositions monographiques, telles que les grandes rétrospectives au musée d’art contemporain de Lyon en 2012 et au Grimaldi Forum de Monaco en 2016. La collection Lambert lui consacre une exposition « Les Combas de Lambert » en 2016-2017. Pendant le confinement entre 2020 et 2021, Combas réinvente l’art du portrait en produisant un cycle important de plus de 120 portraits de grand format qui est exposé par la suite dans le nouvel espace de la Strouk Gallery, rue du Mail.

Robert Combas is a painter, sculptor and illustrator, but also a musician through his group “Les Sans Pattes” where he expresses his talent as an author-composer-performer. He attended the Beaux-Arts in Sète (1974) and Montpellier (1975-1979) and received his diploma in 1979 in Saint-Etienne. He founded with Hervé Di Rosa the free figuration. Leader of this movement in Europe, he is now considered one of the most important French contemporary artists since the 1980s. Combas publishes with his friend Hervé Di Rosa the magazine BATO which imposes their collages, photomontages, drawings and texts influenced by rock culture in reaction to the conceptual art that dominates at the time. His work is the subject of several monographic exhibitions, such as the major retrospectives at the Museum of Contemporary Art in Lyon in 2012 and the Grimaldi Forum in Monaco in 2016. The Lambert collection dedicates him an exhibition “Les Combas de Lambert” in 2016-2017. During the lockdown between 2020 and 2021, Combas reinvents the art of portraiture by producing an important cycle of more than 120 largeformat portraits that is subsequently exhibited in the new space of the Strouk Gallery, rue du Mail.

Robert Combas est représenté par la Strouk Gallery à Paris. Robert Combas is represented by the Strouk Gallery in Paris.
www.combas.com

Thomas Fougeirol

Artiste français, né à Valence en 1965, vit et travaille à Ivry-sur-Seine, France.

French artist, born in Valence in 1965, lives and works in Ivry-sur-Seine, France.

Thomas Fougeirol est diplômé des Beaux-Arts de Paris en 1992. Il est un peintre qui sculpte les idées, le contenu et l’histoire de l’abstraction. Son processus de travail se compose d’opérations mécaniques et de hasard, de procédés lithographiques et de techniques datant des débuts de la photographie, mais il s’inspire aussi de phénomènes physiques liés au son (réverbération, écho, retardement) et aux tours que peut nous jouer notre mémoire. Ses œuvres figurent dans des collections internationales telles que le CNAP (centre national des arts plastiques, Paris), le MNAM (musée d’art moderne de la ville de Paris), le Centre Pompidou et la Fondation Louis Vuitton, Paris, et à l’international, notamment à la Margulies Collection, Miami (US), la Pizzuti Collection, Columbus (US) ou encore la Berez Divin Collection, Porto Rico. Il fonde le projet collectif « Dust: The plates of the present » (2012-2018) qu’il expose par la suite comme co-commissaire au Centre Pompidou en 2020. Depuis 2016, il dirige les huit éditions du projet collectif INTOTO qui se base sur la recherche anthropologique des pratiques dans l’atelier. Il assure le commissariat de la dernière exposition des félicités des Beaux-Arts de Paris en septembre 2022.

Thomas Fougeirol graduated from the Beaux-Arts of Paris in 1992. He is a painter who sculpts ideas, content and the history of abstraction. His work process is composed of mechanical operations and chance, lithographic processes and techniques dating from the beginnings of photography, but he is also inspired by physical phenomena related to sound (reverberation, echo, delay) and by the tricks our memory can play on us. His work is included in collections such as the CNAP (National Center for Visual Arts, Paris), the MNAM (Museum of Modern Art, Paris), the Centre Pompidou and the Fondation Louis Vuitton, Paris, as well as internationally Margulies Collection, Miami (US), Pizzuti Collection, Columbus (US), and Berez Divin Collection, Puerto Rico.

He founded the collective project “Dust: The plates of the present” (2012-2018) which he later exhibited as co-curator at the Centre Pompidou in 2020. Since 2016, he has directed the eight editions of the collective project INTOTO, which is based on anthropological research of practices in the studio. He is curating the last exhibition of the Beaux-Arts of Paris felicities in September 2022.

Thomas Fougeirol est représenté par la galerie Praz Delavalade à Paris et à Los Angeles et par la galerie Lyles and King à New York. Thomas Fougeirol is represented by the Praz Delavalade gallery in Paris and Los Angeles and by the Lyles and King gallery in New York. www.thomasfougeirol.com

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Franz Gertsch

Artiste suisse, né le 8 mars 1930 à Morenges (canton de Berne) et mort le 21 décembre 2022 à Riggisberg (canton de Berne).

Swiss artist, born on March 8, 1930 in Morenges (canton of Bern) and died on December 21, 2022 in Riggisberg (canton of Bern).

Franz Gertsch est un peintre, graveur et xylographe connu mondialement pour ses toiles hyperréalistes. Dès son plus jeune âge, Gertsch aime peindre et admire l’œuvre de Ferdinand Hodler. Après une scolarité difficile qui est marquée par une production intense de dessins, Gertsch décide de devenir un peintre libre. Il fréquente les ateliers de Max von Mühlenen et Hans Schwarzenbach et séjourne pour la première fois à Paris (1947) où il est impressionné par la vie de bohème d’après-guerre. En 1967, il reçoit la bourse Louise Aeschlimann et se rend de nouveau à Paris où il se forme sur le tas en visitant des musées. Gertsch voyage en Italie, en Écosse et en France mais restera domicilié toute sa vie à Berne et ses environs (à Rüschegg). C’est en 1969 que Gertsch réalise sa première peinture réaliste, un style qu’il perfectionne durant les années à venir avec des autoportraits et des portraits de sa femme, ses enfants et des amis artistes. Les paysages et les (mauvaises) herbes s’ajoutent à ses sujets, ainsi que le travail de xylogravure (notamment entre 1986 et 1993). En 1979, Gertsch peint le polyptique sur la chanteuse rock Patti Smith, à la suite d’une performance à la galerie Veith Tursk à Cologne où il la photographie (Patti Smith I à V). La performeuse se sent dérangée par le flash et le moteur de l’appareil photographique et lui jette une feuille chiffonnée de ses poèmes au visage. Le tableau Patti Smith II capture ce moment. Sa carrière démarre après ses 40 ans grâce à la rencontre avec le commissaire d’exposition Jean-Christophe Amman qui l’expose au Kunstmuseum de Lucerne en 1972. Il participe à la Documenta V à Cassel (1972) et à plusieurs reprises à la biennale de Venise (1978, 1999, 2003). Des expositions monographiques ont lieu aux États-Unis (New York, Washington DC, San José en 1990), au Japon (Nagoya 1994) et partout en Europe dont le Albertina Museum et le mumok à Vienne (2006), le Kunsthaus à Zurich (2011), ou encore le musée les Abattoirs de Toulouse (2014). En 2002, le Musée du Louvre lui commande une xylogravure (Pestwurz III) pour la collection de la « Chalcographie du Louvre ». La poste suisse émet trois timbres de son œuvre xylographique en 2012. Le musée Franz Gertsch ouvre ses portes à Burgdorf en 2002. Gertsch travaille jusqu’à la fin de sa vie, laissant inachevé son dernier tableau Gräser (Graminée). Franz Gertsch meurt le 21 décembre à l’âge de 92 ans à l’hôpital de Riggisberg.

Franz Gertsch is a painter, engraver and xylographer known worldwide for his hyperrealistic paintings. From an early age, Gertsch loved to paint and admired the work of Ferdinand Hodler. After a difficult schooling, which was marked by an intense production of drawings, Gertsch decided to become a free painter. He attended the studios of Max von Mühlenen and Hans Schwarzenbach and visited Paris for the first time (1947) where he was impressed by the post-war bohemian life. In 1967 he received the Louise Aeschlimann scholarship and went to Paris again, where he learned by visiting museums. Gertsch travels to Italy, Scotland and France, but will stay in Bern and its surroundings (in Rüschegg) all his life. In 1969 Gertsch made his first realistic painting, a style that he perfected in the following years with self-portraits and portraits of his wife, children and artist friends. Landscapes and (weeds) were added to his subjects, as well as xylogravure work (especially between 1986 and 1993). In 1979, Gertsch painted the polyptych about the rock singer Patti Smith, following a performance at the Veith Tursk Gallery in Cologne where he photographed her (Patti Smith I to V). The performer is disturbed by the flash and motor of the camera and throws a crumpled sheet of her poems in his face. The painting Patti Smith II captures this moment. His career took off after he turned 40 when he met the curator Jean-Christophe Amman who exhibited his work at the Kunstmuseum in Lucerne in 1972. He participated in Documenta V in Cassel (1972) and several times in the Venice Biennale (1978, 1999, 2003). Monographic exhibitions have taken place in the United States (New York, Washington DC, San Jose in 1990), in Japan (Nagoya 1994) and throughout Europe, including the Albertina Museum and the mumok in Vienna (2006), the Kunsthaus in Zurich (2011), and the Musée les Abattoirs in Toulouse (2014). In 2002, the Musée du Louvre commissioned him to produce a xylogravure (Pestwurz III) for the “Chalcographie du Louvre” collection. The Swiss Post issues three stamps of his xylographic work in 2012. The Franz Gertsch Museum opens its doors in Burgdorf in 2002. Gertsch worked until the end of his life, leaving his last painting Gräser (Grass) unfinished. Franz Gertsch dies on December 21 at the age of 92 in the hospital in Riggisberg.

www.franz-gertsch.ch

www.museum-franzgertsch.ch

Artiste suisse, née en 1954 à Aarau, Suisse, vit et travaille entre Paris et Bâle.

Swiss artist, born in 1954 in Aarau, Switzerland, lives and works between Paris and Basel.

Mireille Gros est une artiste protéiforme, maîtrisant le dessin, la peinture, la gravure, la vidéo, la photographie et le livre d’artiste. Elle est diplômée de l’École des Beaux-Arts de Bâle (Schule für Gestaltung) en 1980 et étudie ensuite pendant deux ans à la Cooper Union à New York. Son travail est fortement influencé par les questions environnementales, nées lors de plusieurs voyages en Afrique, en Côte d’Ivoire en 1993, au Mali lors d’une bourse de résidence (iaab, programme international d’échanges et d’ateliers, 2002), mais aussi plus tard en résidence d’artiste en Chine (iaab, 2008). Son travail est un engagement pour enrichir artistiquement la biodiversité de la planète terre. Depuis sa première présentation publique en 1978 au Kunsthaus d’Aarau, les expositions collectives et monographiques se sont succédées, dont « Selections 22 » au Drawing Center de New York en 1983, « Projekt Schweiz II. Nature – Culture » à la Kunsthalle de Bâle en 1994, puis sa première grande exposition personnelle « Émergence » au Kunstmuseum de Berne et au Musée Jenisch de Vevey, 2001-2002, « The Use of the Useless » au Kunsthaus Bâle-Campagne en 2010, « Ouvrir les archives » à la collection fédérale de gravures et dessins de l’université polytechnique de Zurich en 2014, « Archives intimes » au musée des beaux-arts de Bâle en 2021 et « Dschungelergänzungen » au Musée Franz Gertsch à Burgdorf et « Vielfalt der ARTen” au Kunsthaus Zofingen en Suisse. Son travail fait partie des collections publiques et privées, au Fonds municipal d’art contemporain de la ville de Paris, au FRAC Alsace, aux musées des beauxarts de Bâle, Berne et Aarau, à la collection d’art Helvetia, ou encore à la Banque nationale suisse. En 2009, le Musée du Louvre lui commande une gravure (Celles qui disparaissent-celles qui se créent) pour la collection de la « Chalcographie du Louvre ».

Mireille Gros is a protean artist, using drawing, painting, engraving, video, photography and the artist’s book. She graduated from the Basel School of Fine Arts (Schule für Gestaltung) in 1980 and then studied for two years at the Cooper Union in New York. Her work is strongly influenced by environmental issues, resulting from several trips to Africa, to the Ivory Coast in 1993, to Mali during a residency grant (iaab, international program of exchanges and workshops, 2002), but also later on in an artist residency in China (iaab, 2008). His work is a commitment to artistically enrich the biodiversity of planet earth. Since his first public presentation in 1978 at the Kunsthaus Aarau, group and solo exhibitions have followed, including “Selections 22” at the Drawing Center in New York in 1983, “Projekt Schweiz II. Nature - Culture” at the Kunsthalle Basel in 1994, followed by his first major solo exhibition “Emergence” at the Kunstmuseum Bern and the Musée Jenisch in Vevey, 2001-2002, “The Use of the Useless” at the Kunsthaus Basel-Landschaft in 2010, “Opening the Archive” at the Federal Collection of Prints and Drawings of the Zurich University of Technology in 2014, “Intimate Archives” at the Basel Museum of Fine Arts in 2021 and “Dschungelergänzungen” at the Franz Gertsch Museum in Burgdorf and “Vielfalt der ARTen” at the Kunsthaus Zofingen in Switzerland. His work is part of public and private collections, at the Fonds municipal d’art contemporain de la ville de Paris, at the FRAC Alsace, at the fine arts museums of Basel, Bern and Aarau, at the Helvetia art collection, and at the Swiss National Bank. In 2009, the Musée du Louvre commissioned her to create an engraving (Celles qui disparaissent-celles qui se créent) for the “Chalcographie du Louvre» collection. www.mireillegros.ch

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François Halard

Artiste français, né en 1961, vit et travaille à Arles, France.

French artist, born in 1961, lives and works in Arles, France.

François Halard étudie d’abord à L’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris d’où il sort diplômé à l’âge de 17 ans. L’une de ses premières missions a été de photographier la maison parisienne d’Yves Saint Laurent. Très vite, il commence une carrière fulgurante comme photographe d’intérieurs et d’architecture et devient la référence incontournable pendant plus de 20 ans à New York où il travaille avec Alexander Liberman, le célèbre directeur éditorial de Condé Nast, et réalise des photos pour GQ, Vogue, Vanity Fair... Il parcourt le monde entier pour photographier des maisons d’exception d’artistes tels Cy Twombly, Robert Rauschenberg, Louise Bourgeois, Julian Schnabel ou Luigi Ghirri. Il capture également des lieux magiques, notamment la Casa Malaparte (Capri), la Villa Noailles (Hyères) ou la Maison de Verre (Paris). Très attaché aux livres, Halard expose son savoir-faire dans plusieurs publications: Visite Privée (Actes Sud), François Halard (Rizzoli), Saul Leiter (Libraryman) ou Greece (Louis Vuitton). Parallèlement, Halard a toujours montré son travail d’artiste dans des expositions monographiques et collectives. Sa maison d’Arles lui sert de décor et de source d’inspiration tout comme les vestiges antiques de la Grèce ou de l’Italie.

François Halard first studied at the École Nationale Supérieure des Arts

Décoratifs in Paris from which he graduated at the age of 17. One of his first assignments was to photograph the Parisian home of Yves Saint Laurent. He soon began a dazzling career as an interiors and architecture photographer and became a reference for more than 20 years in New York where he worked with Alexander Liberman, the famous editorial director of Condé Nast, and shot for GQ, Vogue, Vanity Fair... He travels the world to photograph exceptional homes of artists such as Cy Twombly, Robert Rauschenberg, Louise Bourgeois, Julian Schnabel or Luigi Ghirri. He also captures magical places such as Casa Malaparte (Capri), Villa Noailles (Hyères) or the Maison de Verre (Paris). Very attached to books, Halard exposes his artworks in several publications : Visite Privée (Actes Sud), François Halard (Rizzoli), Saul Leiter (Libraryman) ou Greece (Louis Vuitton). In parallel, Halard has always shown his work as an artist in monographic and collective exhibitions. His home in Arles serves as a setting and source of inspiration, as the ancient remains of Greece and Italy.

www.francoishalard.com

Artiste française, née en 1975, vit et travaille à Paris.

French artist, born in 1975, lives and works in Paris.

Eva Jospin fait ses études à Paris où elle obtient son diplôme de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts en 2002. En 2016-2017, elle est pensionnaire à la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome. Jospin réalise des œuvres en carton découpé, des hauts-reliefs et des installations à grande échelle dans lesquelles le visiteur peut se plonger. Son travail passe par le dessin, la gravure et les œuvres brodées. La forêt est sa principale source d’inspiration pour créer des paysages imaginaires. Son Œuvre fait l’objet de plusieurs expositions collectives et monographiques, dont Panorama au musée du Louvre en 2016, un pavillon en miroir posé sur la fontaine de la cour carrée contenant une forêt sculptée à 360°. Des grandes installations suivent, notamment à l’abbaye de Montmajour à Arles où elle expose Cénotaphe, une tour haute de plus de 10 mètres, ou aux deux derniers défilés Dior haute couture où l’artiste imagine Chambre de soie, 2021, une série de panneaux brodés de fils de soie au musée Rodin et une grotte baroque, Nymphées, 2022, au jardin des Tuileries. Le musée de la Chasse et de la Nature lui consacre une exposition monographique en 2021 qui a connu un succès remarquable. Jospin réalisera la commande d’une œuvre pérenne pour la future gare « Kremlin-Bicêtre Hôpital » du Grand Paris Express, prévue pour 2024. En 2017, le Musée du Louvre lui commande une gravure (Grotto), pour la collection de la « Chalcographie du Louvre ».

Eva Jospin studied in Paris where she graduated from the École nationale supérieure des Beaux-Arts in 2002. In 2016-2017, she was a resident at Villa Medici, the French Academy in Rome. Jospin creates cardboard cut-outs, high reliefs and large-scale installations that visitors can immerse themselves in. Her work includes drawing, engraving and embroidered works. The forest is her main source of inspiration for creating imaginary landscapes. Her work has been the subject of several group and solo exhibitions, including Panorama at the Musée du Louvre in 2016, a mirrored pavilion placed on the fountain of the Cour Carrée containing a 360° sculpted forest. Large-scale installations followed, notably at Montmajour Abbey in Arles where she exhibited Cénotaphe, a tower over 10 meters high, or at the last two Dior haute couture shows where the artist imagined Chambre de soie, 2021, a series of panels embroidered with silk threads at the Rodin Museum and a baroque grotto, Nymphées, 2022, at the Tuileries Gardens. The Musée de la Chasse et de la Nature devoted a monographic exhibition to her in 2021 which was remarkably successful. Jospin will carry out the commission of a perennial work for the future station “Kremlin-Bicêtre Hôpital” of the Grand Paris Express, planned for 2024. In 2017, the Musée du Louvre commissioned her to create an engraving (Grotto) for the “Chalcographie du Louvre” collection.

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Eva Jospin est représentée par la galerie Suzanne Tarasiève à Paris. Eva Jospin is represented by the Suzanne Tarasiève Gallery in Paris.

Roni Landa

Artiste israélienne, née en 1986, vit et travaille à Tel Aviv, Israël.

Israeli artist, born in 1986, lives and works in Tel Aviv, Israel.

Roni Landa est diplômée en design textile du Shenkar Institute for Engineering, Design and Art (2011) et de la Bezalel Academy of Arts and Design (2020) à Tel Aviv. Elle est une artiste multidisciplinaire qui crée principalement des sculptures en argile polymère. Elle est connue pour ses œuvres surréalistes, macabres et érotiques avec un réalisme déroutant. Son travail fait l’objet de nombreuses expositions collectives, notamment « Off Menu: Contemporary Art About Food » en 2009 à la Bedford Gallery à Walnut Creek, « (Not) a Good Time for Love » en 2020 au Musée juif, à Moscou, « Beseeching the Goddess » en 2020 à Beit Ha’ir, à Tel Aviv, « Freakshow » en 2021 à la semaine du design à la Hansen House, à Jérusalem, ou « Lining of the Sublime » au Old Jaffa Museum, Tel AvivJaffa en 2022.

La galerie Rosenfeld lui consacre deux expositions monographiques, « Graduation Party » en 2017 et « Over My Dead Body » en 2022.

Roni Landa graduated in textile design from the Shenkar Institute for Engineering, Design and Art (2011) and the Bezalel Academy of Arts and Design (2020) in Tel Aviv. She is a multidisciplinary artist who creates mainly polymer clay sculptures. She is known for her surreal, macabre and erotic works that are created with an unnerving realism. Her work is featured in numerous group exhibitions, including “Off Menu: Contemporary Art About Food” in 2009 at the Bedford Gallery in Walnut Creek, in “(Not) a Good Time for Love” in 2020 at the Jewish Museum, Moscow, in “Beseeching the Goddess” in 2020 at Beit Ha’ir, Tel Aviv, in “Freakshow ” in 2021 at the design week at Hansen House, Jerusalem, or in “Lining of the Sublime” at the Old Jaffa Museum, Tel Aviv-Jaffa in 2022. The Rosenfeld Gallery presents two monographic exhibitions of her work, “Graduation Party ” in 2017 and “Over My Dead Body ” in 2022.

Roni Landa est représentée par la galerie Rosenfeld, Tel Aviv. Roni Landa is represented by Rosenfeld Gallery, Tel Aviv.

Sergey Melnitchenko

Artiste ukrainien, né en 1991 à Mykolaiv, vit et travaille à Mykolaiv, Ukraine.

Ukrainian artist, born in 1991 in Mykolaiv, lives and works in Mykolaiv, Ukraine.

Après une première carrière de danseur professionnel avec plusieurs voyages à l’étranger, Sergey Melnitchenko commence à s’intéresser à la photographie depuis 2009. Il rencontre le grand succès avec les premières séries de photographies documentaires, comme celles sur les danseuses érotiques dans Behind the Scenes, un night-club à Chengdu en Chine (2016) ce qui lui a valu le prix « Leica Oskar Barnack Newcomer Award » l’année suivante. Depuis, la photographie ne le quitte plus et Melnitchenko devient l’un des artistes les plus en vogue de la jeune scène ukrainienne. Deux de ses séries, Schwarzenegger is my Idol (2012-13) et Loneliness Online (2013), sont exposées au PinchukArtCentre à Kyiv dans l’exposition « Crossing Lines » (2019). Sa dernière série Young and Free (2020) connaît une résonance particulière depuis l’éclatement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Melnitchenko est le fondateur de la plateforme pour la photographie conceptuelle et artistique MYPH (Mykolaiv Young Photographers) dans sa ville natale de Mykolaiv, et membre de l’UPHA (Ukrainian Photo Alternative).

After a first career as a professional dancer with several trips abroad, Sergey Melnitchenko starts to be interested in photography in 2009. He met great success with the first series of documentary photographs, such as those on erotic dancers in Behind the Scenes, a nightclub in Chengdu, China (2016) which earned him the “Leica Oskar Barnack Newcomer Award” the following year. Since then, photography has never left him and Melnichenko has become one of the most fashionable artists of the young Ukrainian scene. Two of his series, Schwarzenegger is my Idol (2012-13) and Loneliness Online (2013), are on display at the PinchukArtCentre in Kyiv in the exhibition “Crossing Lines” (2019). His latest series Young and Free (2020) has particular resonance since the outbreak of war between Russia and Ukraine. Melnichenko is the founder of the platform for conceptual and artistic photography MYPH (Mykolaiv Young Photographers) in his hometown of Mykolaiv, and a member of UPHA (Ukrainian Photo Alternative).

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www.melnitchenko.com
Sergey Melnitchenko est représenté par la Art East Gallery à Berlin et la Fotogalleri Vasli Souza à Oslo. Sergey Melnitchenko is represented by Art East Gallery in Berlin and Fotogalleri Vasli Souza in Oslo.

Ursula Palla

Artiste suisse, née en 1961 à Coire, vit et travaille à Zurich.

Swiss artist, born in 1961 in Chur, lives and works in Zurich.

Ursula Palla est une sculptrice et une vidéaste et se consacre depuis une vingtaine d’années au monde végétal. Dès sa sortie d’études à la F&F École d’art et de design à Zurich (1988 - 1991), elle participe à des expositions personnelles et collectives en Europe. Ses œuvres se trouvent dans des collections publiques dont le Gemeente Museum de La Haye, le ZKM (Zentrum für Kunst und Medien) de Karlsruhe, le Belvedere à Vienne ou le Kunsthaus de Zurich. En 2017, elle est résidente pendant un an à la Cité internationale des arts à Paris. Palla enseigne la vidéo dans plusieurs écoles d’art en Suisse. Mais depuis quelques années, sa matière de prédilection est le bronze qu’elle utilise pour pétrifier les mauvaises herbes qu’elle trouve dans des lieux de destruction, de chantiers ou d’abandon. En 2022, Palla réalise une œuvre monumentale pour le siège de la police et de la justice du canton de Zurich, trois chardons de 6, 8 et 10 mètres d’hauteur (Listen to the Flowers). Sa dernière commande est un Nuage en verre pour l’église Predigerkirche à Bâle en 2022.

Ursula Palla is a sculptor and video artist and has been working with plants for the past twenty years. Since her graduation from the F&F School of Art and Design in Zurich (1988 - 1991), she has participated in solo and group exhibitions in Europe. Her works can be found in public collections including the Gemeente Museum in The Hague, the ZKM (Zentrum für Kunst und Medien) in Karlsruhe, the Belvedere in Vienna or the Kunsthaus in Zurich. In 2017, she was a resident for a year at the Cité internationale des arts in Paris. Palla teaches video at several art schools in Switzerland. But for the past few years, her material of choice has been bronze, which she uses to petrify the weeds she finds in places of destruction, construction sites or abandonment. In 2022, Palla created a monumental work for the police and justice headquarters of the canton of Zurich, three thistles of 6, 8 and 10 meters high (Listen to the Flowers). Her latest commission is a glass Cloud for the Predigerkirche in Basel in 2022.

Ursula Palla est représentée par la galerie Linder à Bâle. Ursula Palla is represented by the Linder Gallery in Basel.
www.ursulapalla.ch

Scénographe et designer français, né en 1943 à Argentan, vit et travaille à Paris.

French scenographer and designer, born in 1943 in Argentan, lives and works in Paris.

Richard Peduzzi est un scénographe, peintre, designer et créateur de mobilier. Il a été directeur de l’École nationale supérieure des arts décoratifs (1990-2002) et de la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome (20022008). Il a signé depuis 1970 tous les décors des productions de Patrice Chéreau au théâtre et à l’opéra, notamment les mythiques représentations du centenaire de la tétralogie L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner au Festival de Bayreuth sous la direction musicale de Pierre Boulez entre 1976 et 1980. Il a également fait la scénographie de nombreuses mises en scène de Luc Bondy (Le Tour d’écrou, Opéra de Paris, 2001) ou de Vincent Huguet (Don Carlos, Theater Basel, 2022). Peduzzi est également l’auteur de plusieurs réalisations muséographiques, notamment au musée d’Orsay et au musée du Louvre. Pour ce dernier, le designer a créé des cadres pour le cabinet des arts graphiques, dessiné un mobilier pour les salles des collections permanentes et signé la scénographie de plusieurs expositions temporaires. En septembre 2021, Richard Peduzzi publie Je l’ai déjà joué demain, où il retrace son parcours de vie dans une langue sensible et intime. En mars 2022, Richard Peduzzi reçoit le Grand Prix des Arts de Berlin - Arts du spectacle (« Großer Kunstpreis Berlin » 2022) pour l’ensemble de son travail.

Richard Peduzzi is a scenographer, painter, designer and furniture creator. He was director of the École nationale supérieure des arts décoratifs (19902002) and of the Villa Médicis, the French Academy in Rome (2002-2008). Since 1970, he has designed all the sets for Patrice Chéreau’s theater and opera productions, notably the mythical centenary performances of Richard Wagner’s Ring of the Nibelung at the Bayreuth Festival under the musical direction of Pierre Boulez between 1976 and 1980. He has also designed the sets for numerous productions by Luc Bondy (Le Tour d’écrou, Opéra de Paris, 2001) or Vincent Huguet (Don Carlos, Theater Basel, 2022). Peduzzi is also the author of several museographic creations, notably at the Musée d’Orsay and the Louvre. For the latter, the designer has created frames for the graphic arts cabinet, designed furniture for the permanent collection rooms and signed the scenography of several temporary exhibitions. In September 2021, Richard Peduzzi published Je l’ai déjà joué demain, in which he retraces his life’s journey in a sensitive and intimate language. In March 2022, Richard Peduzzi received the Grand Prix des Arts de Berlin - Arts du spectacle (“Großer Kunstpreis Berlin” 2022) for his work.

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Antoinette Poisson

Vincent Farelly et Jean-Baptiste Martin, restaurateurs et décorateurs français, nés en 1981, vivent et travaillent entre Paris et Port-Louis, France.

Vincent Farelly and Jean-Baptiste Martin, French restorers and decorators, born in 1981, live and work between Paris and Port-Louis, France.

Co-fondateurs et directeurs artistiques de « A Paris chez Antoinette Poisson », Vincent Farelly et Jean-Baptiste Martin sont tous deux restaurateurs de patrimoine spécialisés en papier peint. Depuis 2012, ils redonnent vie au savoir-faire du papier dominoté. C’est sur le chantier d’une demeure historique en Auvergne qu’ils découvrent des fragments de papiers dominotés sous des couches de papiers peints que les siècles avaient accumulées. Pour le reconstituer, ils plongent dans l’histoire de la dominoterie et se passionnent pour cette technique artisanale qu’ils exhument de l’oubli. Sous le nom de marque « A Paris chez Antoinette Poisson » – donné en hommage à la Marquise de Pompadour, née Jeanne-Antoinette Poisson, amatrice d’arts et de papiers peints, qui vécut à l’âge d’or du papier dominoté – Vincent et Jean-Baptiste impriment à la planche dans leur atelier parisien et créent des motifs souvent végétaux et animaliers pour des maisons de renommée telles que Gucci, Ladurée ou Diptyque.

Co-founders and artistic directors of «A Paris chez Antoinette Poisson», Vincent Farelly and Jean-Baptiste Martin are both heritage restorers specialized in wallpaper. Since 2012, they have been bringing back to life the savoir-faire of dominoté paper. It was on the construction site of a historic residence in Auvergne that they discovered fragments of dominoté paper under layers of wallpaper that the centuries had accumulated. To reconstitute it, they plunged into the history of dominoterie and became passionate about this craft technique that they exhumed from oblivion. Under the brand name “A Paris chez Antoinette Poisson” - given in homage to the Marquise de Pompadour, born Jeanne-Antoinette Poisson, a lover of art and wallpaper, who lived during the golden age of dominoté paper - Vincent and Jean-Baptiste print in their Parisian workshop and create motifs, often plant and animal, for renowned houses such as Gucci, Ladurée or Diptyque.

www.antoinettepoisson.com

Artiste belge, né le 15 décembre 1971 à Gand, vit et travaille à Laethem-Saint-Martin, Belgique.

Belgian artist, born on December 15, 1971 in Ghent, lives and works in Laethem-Saint-Martin, Belgium.

Arne Quinze est mondialement connu depuis sa création de l’œuvre spectaculaire Uchronia en 2006 qui fut brûlée lors du festival « Burning Man » dans le Nevada, USA. Dès le début de sa carrière, il crée des œuvres monumentales en bois dans l’espace public, notamment à Bruxelles (Cityscape, 2007 et The Sequence, 2008), à Beyrouth au Liban (The Visitor, 2009) à Rouen (Camille, 2010), à Mons (The Passenger, 2014), mais aussi en métal à Ostende (Rock Strangers, 2012), à Washington DC, USA (Scarlet, 2019), ou à Paris (The Beautiful Dreamer, 2019). Artiste polyvalent, Quinze traduit son jardin en peinture. Véritable paysagiste et fleuriste, ses grandes toiles de fleurs aux couleurs vives font référence à un renouveau du style impressionniste dont il est un grand admirateur. Cherchant en permanence des nouveaux défis, Quinze se fait remarquer plus récemment par son œuvre monumentale Oasis dans le désert de l’Arabie saoudite (Noor Ryad festival 2022). Ayant intervenu dans l’espace public de plus d’une trentaine de villes dans le monde, Quinze souhaite faire des villes des musées à ciel ouvert pour rassembler les hommes. Son dernier projet en cours de réflexion, Tupi, est un totem coloré haut de 75 mètres, reflétant la diversité de la ville de São Paolo au Brésil ; il s’agira de sa plus grande œuvre jamais réalisée.

Arne Quinze is known worldwide since his creation of the spectacular work Uchronia in 2006 which was burned during the Burning Man festival in Nevada, USA. Since the beginning of his career, he has created monumental works in wood in public spaces, notably in Brussels (Cityscape, 2007 and The Sequence, 2008), in Beirut, Lebanon (The Visitor, 2009), in Rouen (Camille, 2010), in Mons (The Passenger, 2014), but also in metal in Ostend (Rock Strangers, 2012), in Washington DC, USA (Scarlet, 2019), or in Paris (The Beautiful Dreamer, 2019). A versatile artist, Quinze translates his garden into paint. A true landscape artist and florist, his large canvases of brightly colored flowers reference a revival of the impressionist style of which he is a great admirer. Constantly looking for new challenges, Quinze is most recently noticed for his monumental work Oasis in the desert of Saudi Arabia (Noor Ryad festival 2022). Having intervened in the public space of more than thirty cities in the world, Quinze wishes to make cities open-air museums to bring people together. His latest project in the works, Tupi, is a 75-meter high colorful totem pole reflecting the diversity of the city of São Paolo in Brazil; it will be his largest work ever.

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Arne Quinze
Arne Quinze est représenté par la galerie Maruani Mercier à Bruxelles. Arne Quinze is represented by Maruani Mercier Gallery in Brussels.
www.arnequinze.com

Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger

Artistes suisses, Gerda Steiner née à Ettiswil en 1967 et Jörg Lenzlinger né à Uster en 1967, vivent et travaillent à Langenbruck, Suisse.

Swiss artists, Gerda Steiner born in Ettiswil in 1967 and Jörg Lenzlinger born in Uster in 1967, live and work in Langenbruck, Switzerland.

Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger travaillent ensemble depuis 1997 pour développer des projets in situ, éphémères, évolutifs, foisonnants, à mi-chemin entre le biologique et l’artifice. Ils sont des artistes internationalement reconnus depuis leur impressionnante installation Giardino calante à l’église San Stae à la biennale de Venise en 2003. Ils développent principalement des installations in situ, caractérisées par leur univers foisonnant et évolutif, composé d’une nature métaphorique et polymorphe. Telle une cuisine expérimentale à la recherche de l’alchimie, leurs créations empruntent des éléments de la nature et de l’artifice pour nous livrer une jungle onirique. Leur travail embrasse toutes les techniques imaginables. Forts de leur succès, leur production artistique se reflète dans les quatre coins du monde avec plus de 70 expositions temporaires réalisées. Dans la région parisienne, Steiner & Lenzlinger préparent pour 2024 l’habillage d’une station de métro de la gare M.I.N. Porte de Thiais du futur réseau Grand Paris Express.

Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger have been working together since 1997 to develop ephemeral, evolving and abundant in situ projects, halfway between the biological and the artificial. They are internationally recognized artists since their impressive installation Giardino calante at the San Stae church at the Venice Biennale in 2003. They mainly develop in situ installations, characterized by their abundant and evolving universe, composed of a metaphorical and polymorphic nature. Like an experimental kitchen in search of alchemy, their creations borrow elements of nature and artifice to deliver a dreamlike jungle. Their work embraces all imaginable techniques. Their success is reflected in the four corners of the world with more than 70 temporary exhibitions. In the Paris region, Steiner & Lenzlinger are preparing for 2024 the design of a subway station, the M.I.N. Porte de Thiais for the future Grand Paris Express network.

www.steinerlenzlinger.ch

Rayyane Tabet

Artiste libanais, né en 1983 à Ashqout, Liban, vit et travaille à San Francisco et à Beyrouth.

Lebanese artist, born in 1983 in Ashqout, Lebanon, lives and works in San Francisco and Beirut.

Rayyane Tabet est diplômé en licence d’architecture de la Cooper Union à New York et en master de beaux-arts de la University of California à San Diego. Son travail artistique passe par le prisme de l’archéologie. Ses œuvres soulèvent les questions socio-politiques et historiques. Les grandes civilisations et leur héritage sont les sources d’inspiration dans l’œuvre de l’artiste. En 2011, Tabet reçoit le prix de l’artiste émergent de la Biennale de Sharjah, en 2012 le prix du jury du Future Generation Art Prize et en 2013 le Abraaj Group Art Prize. Très souvent sollicité pour les biennales, on le suit notamment à la 32e Biennale de São Paolo (2016), à la 15e Biennale d’Istanbul (2017), à la Manifesta 12 (2018), à la 21e Biennale de Sydney (2018), à la Biennale de Lahore (2020), à la Triennale de Yohama (2020) ou à la Biennale du Whitney (2022). Ses expositions personnelles comprennent le Kunstverein à Hambourg (2017), le carré d’art de Nîmes (2018), Le musée du Louvre à Paris (2019), The Metropolitan Museum of Art à New York (2019) ou encore le Walker Art Center à Minneapolis (2021). Ses œuvres se trouvent dans plusieurs collections publiques, entre autres au Metropolitan Museum of Art, New York.

Rayyane Tabet has a Bachelor of Architecture degree from the Cooper Union in New York and a Master of Fine Arts degree from the University of California at San Diego. His artistic work is viewed through the prism of archaeology. His work raises socio-political and historical issues. The great civilizations and their legacies are the sources of inspiration in the artist’s work. In 2011, Tabet received the Emerging Artist Award at the Sharjah Biennale, in 2012 the Jury Prize of the Future Generation Art Prize and in 2013 the Abraaj Group Art Prize. He is frequently invited to biennials, including the 32nd São Paolo Biennial (2016), the 15th Istanbul Biennial (2017), Manifesta 12 (2018), the 21st Biennial of Sydney (2018), the Lahore Biennial (2020), the Yohama Triennial (2020), and the Whitney Biennial (2022). His solo exhibitions include the Kunstverein in Hamburg (2017), the carré d’art in Nîmes (2018), Musée du Louvre in Paris (2019), The Metropolitan Museum of Art in New York (2019) or the Walker Art Center in Minneapolis (2021). His works are in several public collections, including the Metropolitan Museum of Art, New York.

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Rayyane Tabet est représenté par la galerie Sfeir-Semler, Hambourg, Beyrouth. Rayyane Tabet is represented by the Sfeir-Semler Gallery, Hamburg, Beirut.

Éloïse van der Heyden

Artiste franco-américaine d’origine belge, née en 1983 à New Haven, Connecticut, USA, vit et travaille à Bourron-Marlotte, forêt de Fontainebleau.

French-American artist with Belgian origin, born in 1983 in New Haven, Connecticut, USA, lives and works in Bourron-Marlotte, Fontainebleau forest.

Éloïse van der Heyden est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2009. Elle fréquente l’atelier de Michael Woolworth et l’atelier d’édition des Beaux-arts de Paris. Van der Heyden est spécialisée dans le travail sur papier et plus récemment dans la céramique. Ces œuvres sont de véritables emprunts à la forêt de Fontainebleau qui est sa principale source d’inspiration, un atelier expérimental à portée de main. Son travail est régulièrement montré à des foires à Paris (Art Paris, Drawing Now, Soon) et à Bruxelles (Paper on Art). Elle participe à la 10ème édition du parcours Invités d’Honneur de la FIAC Paris en 2015, et remporte le prix de la gravure et de l’image imprimée, lors de la 25ème édition au centre de la gravure et de l’image imprimée, de La Louvière en Belgique en 2016. Si au début de sa carrière son travail est marqué par les gravures et le dessin, il est aujourd’hui mélangé à la céramique pour créer des installations de plus grandes envergures.

Éloïse van der Heyden graduated from the Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris in 2009. She attended the studio of Michael Woolworth and the publishing studio of the Beaux-arts de Paris. Van der Heyden specializes in work on paper and more recently in ceramics. These works are true borrowings from the forest of Fontainebleau which is her main source of inspiration, an experimental workshop at hand. Her work is regularly shown at fairs in Paris (Art Paris, Drawing Now, Soon) and Brussels (Paper on Art). She participated in the 10th edition of the Invités d’Honneur promenade of the FIAC Paris in 2015, and won the prize for engraving and printed image, during the 25th edition at the center of engraving and printed image, La Louvière in Belgium in 2016. If at the beginning of her career her work is marked by engravings and drawing, it is now mixed with ceramics to create larger scale installations.

www.eloisevanderheyden.com

Éloïse van der Heyden est représentée par la galerie Catherine Putman à Paris. Eloise van der Heyden is represented by the Catherine Putman Gallery in Paris.

Artiste kenyane, née en 1994 à Nairobi, vit et travaille entre Amsterdam, Pays-Bas, et Nairobi, Kenya.

Kenyan artist, born in 1994 in Nairobi, lives and works between Amsterdam, Netherlands and Nairobi, Kenya.

Agnes Waruguru Njoroge est diplômée du Savannah College of Art and Design, Georgia (USA) en 2017. Elle s’intéresse aux matériaux du quotidien, en particulier ceux associés à la maison. Elle développe une œuvre variée, englobant la peinture, le dessin, les œuvres textiles, la broderie et la gravure. Nombre de ses œuvres font référence aux pratiques des femmes et aux identifiants culturels traditionnels. En 2020, Waruguru est invitée à montrer son travail à la triennale inaugurale de Stellenbosch au Cap en Afrique du Sud. C’est l’un des événements artistiques les plus prestigieux du continent africain. Depuis, son travail fait l’objet de plusieurs expositions dont une personnelle à la Circle Art Gallery de Nairobi (« Small Things to Consider », 2020) et des collectives à la galerie Brulhart à Genève (« Rebirth », 2021) et à la galerie Cécile Fakhoury à Abidjian, Côte d’Ivoire (« About now #1 », 2022). Elle est lauréate de la bourse de la Rijksakademie à Amsterdam (2021 – 2023).

Agnes Waruguru Njoroge graduated from Savannah College of Art and Design, Georgia (USA) in 2017. She is interested in everyday materials, particularly those associated with the home. She is developing a large spectra of work, including painting, drawing, textile works, embroidery and printmaking. Many of her works reference women’s traditional and cultural practices. In 2020, Waruguru was invited to show her work at the inaugural Stellenbosch Triennial in Cape Town, South Africa. This is one of the most prestigious art events on the African continent. Since then, her work has been the subject of several exhibitions, including a solo show at the Circle Art Gallery in Nairobi (“Small Things to Consider ” , 2020) and group shows at the Brulhart Gallery in Geneva (“Rebirth”, 2021) and at the Cécile Fakhoury Gallery in Abidjian, Côte d’Ivoire (“About now #1”, 2022). She is a recipient of the Rijksakademie grant in Amsterdam (2021 - 2023).

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Agnes Waruguru
Agnes Waruguru est représentée par la Circle Art Gallery à Nairobi, Kenya. Agnes Waruguru is represented by Circle Art Gallery in Nairobi, Kenya.

Nives Widauer

Artiste suisse, née en 1965 à Bâle, vit et travaille à Vienne, Autriche.

Swiss artist, born in 1965 in Basel, lives and works in Vienna, Austria.

Nives Widauer est diplômée de l’École des Beaux-Arts de Bâle. Elle est une artiste polyvalente qui cherche à transformer des objets qu’elle chine. Son approche artistique se caractérise par le mélange de différents médias et techniques variés. Son travail est constitué d’objets d’art, d’installations multimédia, de dessins, de collages ou de peintures. Ses travaux sont conservés dans de nombreuses collections publiques et privées et régulièrement exposés dans des musées comme au SPSI Museum Shanghai (« Unknown Room », 2013), au Kunsthistorisches Museum, Vienne (« Feiert das Leben! », 2015), au Austrian Cultural Forum New York (« Special Cases – Cosmic Rocket », 2017), au Belvédère, Vienne (2019), au Centre Culturel Suisse de Paris (2019), au Lincoln Center de New York (2019), au Forum Austriaco di Cultura à Rome (« Sharing Water », 2021), au Kunsthaus de Zurich (« Take Care: Kunst und Medizin », 2022) ou encore au Kunstmuseum de Bâle (« Fun Feminism », 2022-2023). Mélomane et passionnée du spectacle vivant, Widauer conçoit également des décors pour des productions musicales, théâtrales et lyriques.

Nives Widauer is a graduate of the Basel School of Fine Arts. She is a versatile artist who seeks to transform objects that she hunts down. Her artistic approach is characterized by the mixing of different media and techniques. Her work consists of art objects, multimedia installations, drawings, collages and paintings. Her work is held in numerous public and private collections and regularly exhibited in museums such as the SPSI Museum Shanghai (“Unknown Room”, 2013), the Kunsthistorisches Museum, Vienna (“Feiert das Leben!” 2015), the Austrian Cultural Forum New York (“Special Cases - Cosmic Rocket”, 2017), the Belvedere, Vienna (2019), the Centre Culturel Suisse in Paris (2019), the Lincoln Center in New York (2019), the Forum Austriaco di Cultura in Rome (“Sharing Water ”, 2021), the Kunsthaus in Zurich (“Take Care: Kunst und Medizin”, 2022) and the Kunstmuseum in Basel (“Fun Feminism”, 2022-2023)

Widauer is also a music lover and a lover of the performing arts, and designs sets for musical, theatrical and opera productions. www.widauer.net

Quentin Emery

Suisse, né à Zurich en 1997, vit à Paris. Swiss, born in Zurich in 1997, lives in Paris.

Quentin Emery est historien de l’art et commissaire d’exposition indépendant. Originaire de Zurich, il découvre très tôt son amour pour l’histoire, les langues et les arts. Il quitte sa ville natale pour rejoindre Paris, où il effectue un cursus en histoire de l’art à La Sorbonne. C’est au sein de la Galerie Suzanne Tarasiève qu’il fait ses armes dans le monde de l’art, y rencontrant notamment l’artiste Eva Jospin dont il est aujourd’hui l’assistant. Parallèlement, Quentin Emery est auteur, chercheur et commissaire d’exposition, explorant actuellement l’art queer à l’ère du numérique. Il travaille entre Paris, Zurich et Berlin – trois villes aux dynamiques si différentes, qui l’inspirent et alimentent ses projets chacune à leur propre manière.

Quentin Emery is an art historian and independent curator. Early on, he discovered his passion for history, languages and the arts, leaving his native city of Zurich for Paris to study art history at the Sorbonne. In Suzanne Tarasiève’s gallery in the Marais he was introduced into the art world. There, and among other artists, he met Eva Jospin for whom he works as an assistant to this day. In parallel, Quentin Emery works as a writer, researcher, and curator, currently exploring queer art in the digital age. He runs projects between Paris, Zurich, and Berlin–inspiring himself and fueling his work with their radically different respective energies and dynamics.

Italienne, née à Bologne, vit et travaille à New York. Italian, born in Bologna, lives and works in New York.

Matilde Guidelli Guidi est une universitaire et une conservatrice. Elle travaille actuellement à la Dia Art Foundation (New York), où elle a organisé des expositions d’œuvres d’artistes tels que Leslie Hewitt, Jill Magid, Mario Merz, Senga Nengudi, Blinky Palermo, Fred Sandback et Jack Whitten. En tant qu’organisatrice de la série de conférences « Artists on Artists Lecture Series », elle a commandé des œuvres entre autres aux artistes Olga Balema, Aria Dean, Duane Linklater, Naeem Mohaiemen, Shahryar Nashat, Precious Okoyomon, Marina Rosenfeld et Tiffany Sia. Avant de rejoindre la Dia, Guidelli Guidi a travaillé au Musée du Louvre, à la Paula Cooper Gallery, au Whitney Museum of American Art et au Museum of Modern Art et a enseigné l’histoire de l’art et de l’architecture au Hunter College et au City College, CUNY.

Matilde Guidelli Guidi is a scholar and curator currently working at the Dia Art Foundation (New York), where she organized exhibitions of works by artists including Leslie Hewitt, Jill Magid, Mario Merz, Senga Nengudi, Blinky Palermo, Fred Sandback, and Jack Whitten. As the organizer of Dia’s long-standing Artists on Artists Lecture Series, she has commissioned work to artists Olga Balema, Aria Dean, Duane Linklater, Naeem Mohaiemen, Shahryar Nashat, Precious Okoyomon, Marina Rosenfeld, and Tiffany Sia, among several others. Prior to joining Dia, Guidelli Guidi worked at the Musée du Louvre, the Paula Cooper Gallery, the Whitney Museum of American Art, and the Museum of Modern Art, and taught art and architecture history at Hunter College and City College, CUNY.

154 155 BIOGRAPHIES AUTEURS
Matilde Guidelli Guidi

Vincent Huguet

Metteur en scène français, né le 30 juin 1976 à Montpellier, vit à Paris et près de Fontainebleau. French opera director born on 30 June 1976 in Montpellier, lives in Paris and near Fontainebleau.

D’abord historien par vocation, puis historien de l’art par amour, Vincent Huguet a enseigné, recherché, édité, commenté, écrit pendant plusieurs années, dans de grandes maisons (Éditions Gallimard, France Culture, Collection Lambert en Avignon) ou en toute liberté. À partir de 2010, il découvre aux côtés de Patrice Chéreau puis de Peter Sellars l’art de la mise en scène d’opéra, auquel il se consacre presque exclusivement depuis. Parmi ses réalisations, La Femme sans ombre à la Wiener Staatsoper, Manon à l’Opéra Bastille, la trilogie Mozart Da Ponte à la Staatsoper unter den Linden à Berlin ou plus récemment Rigoletto au Theater Basel.

First a historian by vocation, then an art historian by love, Vincent Huguet has been teaching, researching, editing, commenting and writing for several years, both in major publishing houses (Éditions Gallimard, France Culture, Collection Lambert in Avignon) and on his own. From 2010 onwards, he discovered the art of opera directing with Patrice Chéreau and then Peter Sellars, to which he has since devoted himself almost exclusively. Among his productions, La Femme sans ombre at the Wiener Staatsoper, Manon at the Opéra Bastille, the Mozart Da Ponte trilogy at the Staatsoper unter den Linden in Berlin and more recently Rigoletto at the Theater Basel.

Martin

Historien de l’art suisse, né le 10 septembre 1974 à Bâle, vit et travaille à Paris. Swiss art historian, born September 10, 1974 in Basel, lives and works in Paris.

Martin Kiefer est commissaire d’exposition indépendant et conférencier. Diplômé des Universités Paris Dauphine-PSL et de La Sorbonne avec des masters en histoire de l’art et en gestion culturelle, Martin Kiefer a travaillé pendant 16 ans au Musée du Louvre comme chargé d’exposition et ensuite comme chargé de mission de l’art contemporain. De 2014 à 2021, il était en charge de plusieurs expositions collectives et monographiques (notamment Zeng Fanzhi, Ai Weiwei, Eva Jospin, JR, Rirkrit Tiravanija, Claude Lévêque, Kohei Nawa, Jean-Michel Othoniel et Elias Crespin). En tant que commissaire indépendant, Martin Kiefer a réalisé des expositions en France et à l’étranger, la dernière sur le photographe Boris Mikhailov (« The Forbidden Image », 2019) et l’Ecole de la photographie de Kharkiv (« Crossing Lines », 2019) au PinchukArtCenter de Kiev, Ukraine. Il intervient régulièrement comme conférencier sur les liens entre l’art classique et l’art contemporain et enseigne également l’art dans le cadre de projets d’immersion artistique dans des écoles publiques en Suisse.

Martin Kiefer is an independent curator and lecturer. A graduate of the Universities of Paris DauphinePSL and La Sorbonne with masters degrees in art history and cultural management, Martin Kiefer worked for 16 years at the Musée du Louvre as an exhibition manager and ultimately finished as a curator for contemporary art. From 2014 to 2021, he curated several group shows and solo exhibitions (including Zeng Fanzhi, Ai Weiwei, Eva Jospin, JR, Rirkrit Tiravanija, Claude Lévêque, Kohei Nawa, Jean-Michel Othoniel, Elias Crespin and others). As an independent curator, Martin Kiefer has done exhibitions in France and abroad, the latest on photographer Boris Mikhailov (“The Forbidden Image”) and the Kharkiv School of Photography (“Crossing Lines”) at the PinchukArtCenter in Kyiv, Ukraine. He is a regular lecturer on the alliance between classical and contemporary art and also teaches art in artistic immersion projects in public schools in Switzerland.

En résonance avec l’exposition, la boutique de la Strouk gallery au 5, rue du Mail, présente une sélection d’objets et d’éditions d’artistes, d’artisans et de créateurs.

Karuna Balloo

Claire Boucl

Mario Kajkut

Nathalie Lété

Jean-Claude Michaud

Adrien Pelletier

Dove Perspicacius

Anne C. Wirth

+ les artistes de l’exposition

www.stroukgallery.com/fr/shop

REMERCIEMENTS

Je remercie tout particulièrement Laurent Strouk et Marie Laborde pour la confiance qu’ils m’ont accordée et toute l’équipe de la Strouk Gallery, Juliette Susini, Yosra El Abed, Inès Frachon, Claire Jeannin, Laurent Petitcolas, Stéphane Mortier, Romuald Pfister, Arny Peña , Éléa Bindi, Lison Huart.

Les artistes, pour leur enthousiasme, leur engagement, leur confiance et pour avoir produit des créations spécifiques,

Les auteurs du catalogue, Matilde Guidelli-Guidi, Quentin Emery et Vincent Huguet, ainsi que Mathilde Fabre pour sa relecture,

Laura Bertaux, Arnaud Jeandubois, Alicia Knock, Hervé Mikaeloff et Albertine Kopp pour leurs conseils amicaux et leur regard professionnel,

Les artistes, artisans et créateurs qui ont conçu des objets et des éditions pour la boutique.

Les galeries et les institutions qui nous ont aidés pour les prêts et la logistique, Galerie Catherine Putman, Galerie Praz-Delavallade, Galerie Suzanne Tarasiève, Galeria Vermelho, Maruani Mercier Gallery, Museum Franz Gertsch, Rosenfeld Gallery, SANATORIUM Galeri, Sfeir-Semler Gallery, Et tous ceux et celles qui ont contribué à leur façon à la réalisation de l’exposition : AXS Design, Melih Aydemir, Julien Bouharis, Eléonore Chatin, Patrice Chevreux, Lea Chikhani, Geneviève Combas, Bruno Delavallade, Pétronille Dugast, Nicolas Gaudelet, Rémi Gerbeau, Albrecht Gertsch, Ludivine van der Heyden, Mieke Janssens, Regina Kiefer, Damla Kızıldağ, Régine Kopp, Toni Klee, Emilie Lesne, Cornélia Marang Schmidmayr, Serge Maruani, Laurent Mercier, Jean-Claude Michaud, Marie Mur, Sylvie Pégeot, Anaël Pigeat, Salomé Pirson, Arno Stein, Eléonore Thery, Suzanne Tarasiève †, Anna Wesle, Pascaline Zarifian, Marcos Gallon, Lea Chikhani, Zaki Rosenfeld, Maya Frenkel Tene, Yaara Sharon et tout particulièrement Carton, Marlo, Babou et Vincent Huguet pour leur soutien précieux.

Ukraine : la Strouk Gallery soutient Peace for Art Foundation

CRÉDITS ARTISTES

©Sergey Bratkov

©Cadu

©Laurent Champoussin

©Miguel Chevalier

©Robert Combas

©Thomas Fougeirol

©Franz Gertsch

©Mireille Gros

©François Halard

©Eva Jospin

©Roni Landa

©Sergey Melnitchenko

©Ursula Palla

©Richard Peduzzi

©Antoinette Poisson

©Arne Quinze

©Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger

©Rayyane Tabet

©Éloïse van der Heyden

©Agnes Waruguru

©Nives Widauer

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES

© Romain Darnaud p. 6 / pp. 78-83 / pp. 127-131 / p.167

©Sergey Bratkov studio p. 107 / pp. 113-115 / p.168

©Marco Rezende pp. 21-23 / p. 171

©Laurent Champoussin p. 11 / pp. 25-27

©Miguel Chevalier pp. 75-77 / p. 172

©Thomas Fougeirol pp. 28-31 / p. 165

©Museum Franz Gertsch pp. 33-35

©Mireille Gros p. 9 / pp. 85-87

©François Halard pp. 37-41 / p. 164

©Olivier Toggwiler pp. 43-45 / p. 170

©Rosenfeld Gallery p. 5 / p. 104 / pp. 117-119 / p. 166

©Sergey Melnitchenko p. 3 / pp. 121-125 / p. 169

©Ursula Palla studio p. 2 / p. 47 / pp. 53-55

©Atelier Peduzzi p. 56

©Droits réservés p. 57 / p. 99

©A Paris Chez Antoinette Poisson p. 7 / p. 59

©Studio Arne Quinze p. 1 / pp. 60-63 / p.163

©Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger p. 4 / p. 18 / pp. 65-69 / p. 132

©Galerie Sfeir-Semler pp. 92-97 / p.103

©Sander Van Wettum p. 8 / p. 71

©Nives Widauer studio p. 10 / p. 72 / pp. 89-91

2023 Awakening

Published by Strouk gallery

Exposition du 16.03.23 au 29.04.23

COMMISSAIRE D’EXPOSITION

Martin Kiefer

COORDINATION

Marie Laborde & Juliette Susini

TEXTES

Quentin Emery

Matilde Guidelli-Guidi

Vincent Huguet

Martin Kiefer

CORRECTIONS

Mathilde Fabre

TRADUCTION

Quentin Emery

GRAPHISME

Juliette Susini

www.stroukgallery.com

PARIS

2, avenue Matignon, 75008

5, rue du Mail, 75002

T +33 1 40 46 89 06 contact@stroukgallery.com

@stroukgallery @strouk_editions

@laurentstrouk

160 161

LÉGENDES DÉTAILS

Arne Quinze, p. 1 / p. 163 série - Wildflower Field (Palustris & Caragana Bungei), 2023

Agnes Waruguru, p. 8 - I am the sun, I am the sky, I am the wind, 2022

Mireille Gros, p. 9 - Plantes Planétaires, 2020/22

Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger, p. 4 / p. 18 / p. 132 - Leichentuch Vögel, 2016 - Torture Garden,

2010 - Kunstdünger Gewächs (5), 2020

Roni Landa, p. 5 / p. 104 / p. 166 - Blooming Incestium, Seinsus Lactatius & Flora Erecta 2023

Éloïse van der Heyden, p. 6 - Ciel intérieur, 2020

Antoinette Poisson, p. 7 - Roses Pompadour, 2023

Ursula Palla, p. 2 - Rose Hip, 2022

Sergey Melnitchenko, p. 3 / p. 169 - série Young and free, 2020

Nives Widauer, p. 10 / p. 72 - série Lora et ses amies, 2018

Laurent Champoussin, p. 11 - Fin Octobre 1, 2022

Rayyane Tabet, p. 92 - Steel Rings, Ongoing depuis 2013

François Halard, p. 164 - SUN III, Arles, 2023

Thomas Fougeirol, p. 165 - Ghost print, 2021

Robert Combas, p. 167 - L’Homme en osmose, 2023

Sergey Bratkov, p. 168 - série Pikeys, 2017-2019

Eva Jospin, p. 170 - Herbes, 2015

Cadu, p. 171 - Guirlandas para a Lua VIII, 2022

Miguel Chevalier, p. 172 - Sur-Nature – Graine N°1, 2004

Achevé d’imprimer en février 2023 sur les presses d’Agpograf, Barcelone, Espagne

Dépôt légal mars 2023

ISBN : 978-2-382031-26-1

Sergey Bratkov

Cadu

Laurent Champoussin

Miguel Chevalier

Robert Combas

Thomas Fougeirol

Franz Gertsch

Mireille Gros

François Halard

Eva Jospin

Roni Landa

Sergey Melnitchenko

Ursula Palla

Richard Peduzzi

Antoinette Poisson

Arne Quinze

Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger

Rayyane Tabet

Éloïse van der Heyden

Agnes Waruguru

Nives Widauer

Commissaire d’exposition

Martin Kiefer

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