FOTOLOFT #20

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Du Mandé au Morvan, improbable itinéraire photographies d’Arnaud ROLLAND

Exposition du 27 novembre 2021 au 31 janvier 2022 Du lundi au vendredi de 8h à 19h30 À la Faculté d’éducation site de Nîmes

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ne histoire d’immigration entre le Mali et la France. Un travail qui convoque la figure mouvante du photographe arpenteur à la quête de destins singuliers. Un travail de photographie introspective, d’expressions de l’intime, regard d’un photographe sur les siens et sur la façon dont s’inscrit sa propre existence à l’intérieur du cadre. Rien au départ ne laissait entrevoir la possibilité de ce travail. Il aura fallu au hasard d’un interminable voyage au Mali, un aléa de la météo, une scène d’hivernage un vendredi pluvieux de septembre 2008 à Bamako, pour que celui qui parle rencontre celle qu’il photographie depuis et qu’il montre aujourd’hui. Rien ne rapprochait à priori ces deux personnages sauf peut-être la curiosité pour l’autre. Récit en détails, en personnes et en fêlures, bribes arrachées au réel d’un itinéraire improbable qui mènera une jeune femme, Fatoumata, des rues de Bamako aux couloirs du métro, des monts du Mandé aux monts du Morvan du Mali à Maisons-Alfort. Entre incompréhensions et injonctions à « s’intégrer » , à la sortie du métro, point d’eldorado ! Par delà le Sahara et la Méditerranée, environnements différents, tourments identiques, exploitation, sexisme, racisme.

BIO Photographe franco-malien né en 1971, vit et travaille entre Paris et Bamako. Les bancs de l’EFET, les classes à l’agence RAPHO, puis : routes, pistes, chemins, rencontres, les yeux grands ouverts, l’errance, la rage en bandoulière ! J’ai été formé sur le terrain des prises de vues institutionnelles, ou «corporate», terrain sur lequel j’exerce depuis. Fondateur en 2017 de la CIE NOIR COULEUR. Je suis un photographe de coups d’oeil qui fait sienne cette réplique de Chris Marker : « la photographie, c’est l’instinct de chasse sans l’envie de tuer. On traque, on vise, on tire, au lieu d’un ange, on fait un éternel ». Je travaille avec intuition, plutôt que de manière conceptuelle, en donnant moins d’importance à la trame narrative qu’au langage photographique, que je veux à la fois militant, critique et esthétique. Quand certains travaillent avec leurs obsessions, moi je me laisse surprendre cherchant à dialoguer avec le hasard. Après tout, je n’ai jamais photographié que ce qui était sur mon chemin ou, ceux qui étaient sur mon chemin.

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HIVER-PRINTEMPS 2022


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