MEMENTO N°493

L’UNIVERS DES GRANDES SURFACES FACE AU COVID-19

Mai 2020 • Édition Réunion / Mayotte • Maurice : 140 Rps • Madagascar : 10 000 Ariary • Abonnement Réunion / DOM : 62e • www.memento.fr

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.

@LouaprePottier

De l’hibernation à la décongélation Cette pause forcée n’a pas totalement stoppé l’activité mais considérablement ralentit. Comme un ours qui a dû aller hiberner en plein été !

La mise au repos de l’activité économique parce que nous sommes tous menacé par un virus est un scénario digne des plus grandes fictions de film fantastique. Jamais cela ne s’était produit à La Réunion et encore moins simultanément dans l’ensemble de l’océan Indien. Côté Préfecture de La Réunion, le Préfet de La Réunion, Jacques Billant, gère avec la menace d’une possible deuxième vague toujours dans les esprits. Maîtrise, calme, fermeté et compréhension sont des atouts qu’il démontre à chaque intervention.

Les chefs d’entreprises ont encore plus de mérite. Entre perte d’exploitations, annulation d’événements, rupture de la chaîne logistique, défaut de livraisons, interdiction administrative d’exercer, etc., la gestion d’une entreprise est une prouesse. L’angoisse se situe désormais sur un redémarrage de l’activité, mais dans quelle ambiance? Les commerçants doivent se préparer à un raz-de-marée de clients heureux de pouvoir enfin sortir tandis que d’autres devront faire face à une concurrence très forte parce que la reprise sera nourrie d’un besoin vital de chiffre d’affaires à tout prix!

Certains feront de bonnes affaires, d’autres garderont la confiance de leur clientèle, et puis malheureusement, il y aura des disparitions. Cela libérera une place pour de nouveau courageux qui auraient tort de ne pas sacrifier d’anciens pour rajeunir une reprise d’activité en plein réveil. Dans les secteurs des services, les cartes seront rebattues. Les meilleurs resteront et les moins bons survivront. Cette vie de l’activité économique existe en temps normal, avec cette crise, elle sera mise en perspective, en relief, en évidence. C’est la vie d’un chef d’entreprise, en permanence confronté aux aléas de gestion de son activité. Gérer, c’est prévoir, comme dirait le dicton. Si gérer les imprévus est le quotidien d’un entrepreneur, gérer une inactivité forcée ne s’est jamais appris. Je ne suis pas certain que les grandes écoles de commerce aient pu imaginer la gestion d’une hibernation économique.

La reprise. Il faut désormais y penser et surtout l’organiser. Gérer l’afflux pour les uns, reconquérir les clients pour les autres. Le seul remède pour garder sa clientèle est la confiance. Montrer à ses clients que l’entreprise est présente pour répondre aux besoins, même au ralenti, toujours là aux côtés de tous dans la bataille.

Cette pause nous oblige à réfléchir, nous oblige à être meilleurs.

Les entrepreneurs réunionnais, mais aussi mahorais, mauriciens et malgaches sont indispensables. Cette épidémie a totalement chamboulé notre façon de travailler et nous devrons modifier notre organisation pour continuer nos activités. Le tourisme devra communiquer énormément sur la sécurité sanitaire de chacun des établissements, d’abord auprès des Réunionnais, puis dans un futur encore très éloigné la clientèle extérieure.

Pour mieux comprendre la difficulté d’un déconfinement, il suffit d’imaginer le processus à mettre en place comme s’il s’agissait d’un produit congelé. Il est impossible de le manger tout de suite, il faut d’abord le décongeler. Si vous le mettez directement au four, il est presque certain que le résultat ne sera pas bon. La décongélation prend du temps… mais combien de temps? L’État congèle puis passe au micro-ondes l’activité des entreprises pour accélérer

le processus en faveur d’un retour à la normale. Mais à quel prix?

Personne ne le sait encore.

Côté gouvernement, l’exécutif ne se privera pas. Le coupable de tous les pires résultats est et sera pour les années à venir le coronavirus. Il n’aura pas tort. Préparez-vous à tout entendre sur la relocalisation de l’industrie française. Ce sera sans aucun doute le sujet préféré des politiciens en campagne électorale. La question est de savoir si la France aura encore les moyens financiers pour cette réindustrialisation. Comment attirer des industriels lorsque l’on bat des records mondiaux de charges sociales, de taxes, de normes? La France n’avait pas les moyens financiers pour cette reconquête industrielle et les milliards dépensés ont fini d’achever l’impossibilité de cette stratégie. À moins que tous les pays du monde s’accordent en même temps en faveur d’un abandon d’une partie des dettes détenues par chacun. La France est un grand pays et grâce à cette crise, elle peut augmenter de façon significative l’importance de sa place sur l’échiquier international. Comme la Chine le fait actuellement, la France ne doit pas se laisser distancer sur le plan économique. L’envie d’industrialisation à la française fait déjà sourire les Chinois, car personne n’est dupe, ce qui compte pour le consommateur, c’est le prix qu’il paie, c’est tout! Oui, il existera un relent patriotique, mais combien de temps durera-t-il, et croyez-vous sincèrement qu’en temps de crise économique et sociale, le consommateur français va choisir un produit français plus cher alors qu’il peut multiplier son pouvoir d’achat avec des produits de meilleure qualité fabriqués en Chine? L’utopie est un objectif raisonnable, mais le mensonge d’État est pire qu’une crise économique.

Beaucoup de chefs d’entreprises ont baissé leur salaire, à l’exemple des patrons nombreux à avoir diminué jusqu’à 25% leur rémunération. Ont-ils été officiellement remerciés pour cet effort? Les députés eux, malgré un confinement qui ne leur permet plus de dépenser leurs indemnités comme à leur habitude, continuent à toucher les avantages financiers incroyables contrastant avec l’ambiance du moment. Aux dernières nouvelles, ils n’ont pas évoqué le moindre effort solidaire au niveau, par exemple, d’une diminution d’une de leurs nombreuses dotations. Et pour ceux battant campagne municipale, sans doute sont-ils plus inquiets de connaître le calendrier électoral afin de compter le nombre de mois d’indemnités et de faveurs, qu’ils disent professionnelles, supplémentaires qu’ils encaisseront. L’effort nous concerne tous, prétend-on chez le législateur, mais il n’y a que le secteur privé qui réellement le fait.

Bref, le déconfinement devra profiter aux entreprises avec l’abandon obligatoire de la totalité des charges sociales pour toutes les entreprises ayant fait appel au chômage partiel. Cette crise ne doit pas profiter aux stratèges politiques perpétuellement confinés dans une logique de récupération électorale. Si le coronavirus change le comportement des entrepreneurs, espérons que cela change également les mentalités politiciennes pour enfin conquérir une confiance plutôt que des postes d’élus bien alimentés en pouvoir et en avantages financiers. Que la stratégie pandémique ne se transforme pas en politique pathétique.

Georges-Guillaume LOUAPRE-POTTIER Rédacteur en Chef

Mémento n°493 I Mai 2020

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PHOTO DU MOIS

Une éruption en plein confinement © Photo Richard BOUHET/AFP

Le volcan le Piton de la Fournaise, l’un des plus actifs au monde, nous a offert l’une de ses plus belles éruptions durant 5 jours au début du mois d’avril. Malheureusement, très peu de personnes ont pu y assister en raison des mesures de confinement en vigueur. Pour les plus inquiets, nous vous confirmons que la zone concernée par cet événement naturel est totalement inhabitée.

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Mémento n°493 I Mai 2020

MÊmento n°493 I Mai 2020

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DIRIGEANT DU MOIS

PASCAL THIAW-KINE REPRÉSENTANT E. LECLERC À LA RÉUNION

“On a su faire preuve d’efficacité ” Comme de nombreux patrons à La Réunion, Pascal Thiaw-Kine a dû réagir rapidement pour gérer la crise du Covid-19 et ses conséquences (mesures sanitaires, sécurité, confinement, etc.). Il revient pour Le Mémento sur le mois écoulé et ce que la pandémie a changé et a permis à son entreprise, E. Leclerc Réunion.

Propos recueillis par: Laurie Ferrère Le Mémento : Le soir du 16 mars dernier, à l’annonce du confinement, quelle a été votre première pensée, votre première réaction?

Pascal Thiaw-Kine : Passé l’écoute de

l’annonce, c’est d’abord un sentiment d’être devant l’inconnu. Cette crise ne ressemble à aucune crise que j’ai connue. C’est inédit, nouveau, historique. C’est une sorte de stupéfaction, personne ne s’y attendait, on se retrouve en face d’une sorte de vide.

Très vite, je prends également conscience que la grande distribution est l’une de ces activités essentielles à la nation, et je pense alors à la responsabilité qui est la nôtre: rassurer et assurer la sécurité de tous. On savait également qu’il risquait d’avoir un mouvement de panique, même si les gens à La Réunion sont habitués à ce genre de situation à cause des cyclones, il fallait anticiper et sécuriser, et les rassurer sur la disponibilité des stocks et ainsi écarter le risque de pénurie.

Le Mémento : Quand un secteur est essentiel, comme la grande distribution, est-ce qu’on a peur quand surgit une telle crise sanitaire? Vous pensez au risque de contamination, pour vous et vos collaborateurs?

P. T.-K. : D’un côté, on a une obliga-

tion de service public, car l’activité est essentielle et de l’autre, il faut l’assurer avec le maximum de protection. Dans ces situations, on est dans le réflexe et il faut agir vite pour ne pas se laisser submerger par les émotions. Comme c’est la première fois, il faut avancer et rectifier en marchant.

C’est pourquoi, dans le prolongement des gestes barrières dictés par le gouvernement, on a tout de suite mis en place les plexiglas et donné les masques immédiatement aux personnels en contact avec les clients (lignes de caisse, stands de coupe). On a éga4

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lement mis en place le travail de nuit, tout cela avec le soutien des partenaires sociaux informés le plus en amont possible.

Le Mémento : On a vu que, très rapidement, E. Leclerc a mis en place plusieurs mesures. Comment expliquez-vous cette réactivité?

P. T.-K. : On avait mis en place une cel-

lule de crise depuis le lundi 09 mars.

J’avais des collaborateurs déjà mobilisés, en veille sur le sujet. Ensuite, il y a eu des consignes claires de protection.

Il fallait les appliquer au plus vite, pour le personnel et pour les clients.

Il y a eu tellement de critiques sur les augmentations de prix qu’il fallait envoyer un message fort à la population en mettant en place ce dispositif de blocage des prix

Il n’y avait pas à réfléchir, mais à appliquer, mais pour cela il a fallu aussi faire preuve d’inventivité pour appliquer ces mesures. Bien sûr, il y a eu un peu de cafouillage les premiers jours, il a parfois fallu intervenir auprès des clients de manière pédagogique, expliquer l’attente et la conscience citoyenne. C’est là aussi une responsabilité importante, maintenir un service de qualité pour maintenir une stabilité sociale.

Le Mémento : Quand on dirige des hyper et magasins comme E. Leclerc, il faut satisfaire à plusieurs niveaux: clients, fournisseurs, salariés collaborateurs et consommateurs.

C’était compliqué de trouver la solution pour chacun? De satisfaire tout le monde? Pensez-vous avoir bien géré cette crise sanitaire sur l’ensemble des E. Leclerc de l’île?

P. T.-K. : D’abord, au moment où l’on

se parle, la crise n’est pas finie, mais on peut déjà dire que l’on a su faire preuve d’efficacité et de réactivité. J’ai une grande confiance en mes équipes qui ont su gérer les choses, le tout en concertation et à partir des idées de la cellule de crise. Ensuite, dans ces moments-là, avoir un projet global qui rassemble et qui crée de la valeur pour tous, c’est un socle primordial.

E. Leclerc a la chance d’avoir des équipes qui adhèrent au projet global de l’entreprise d’une distribution responsable. De fait, ils ont la capacité de se mettre en mode «commando» ; c’est ce qui s’est passé, c’est la culture de l’intelligence collective.

Ce projet global englobe un nombre d’interlocuteurs importants: fournisseurs, clients, producteurs locaux, TPE/PME, nous n’avons pas de difficultés à penser à eux immédiatement et faire notre possible pour apporter une solution adaptée, comme l’opération zéro gaspillage ou encore les délais de paiement fournisseurs (lire article dans le dossier).

Le Mémento : Qu’est-ce que le confinement a changé dans la façon de travailler dans la grande distribution?

P. T.-K. : Cela nous a demandé d’être

encore plus à l’écoute, d’avoir une plus grande capacité d’analyse, une prise de décisions rapide. Ce nouveau mode de fonctionnement montre également la capacité du groupe à déployer des solu-

tions dans des délais courts, contraints.

On a su donner du sens à travers la philosophie globale du mouvement E. Leclerc déclinée pour la crise. Et c’est vrai: on a tous un rôle à jouer.

Le Mémento : Avez-vous dû faire appel à des services d’intérim pour recruter du personnel? Si oui, quel type de personnel (boucher, poissonnier, hôtesse de caisse, sécurité, etc.).

P. T.-K. : On y a fait appel essentielle-

ment pour les lignes de caisse et, dans une moindre mesure, au niveau de l’entrepôt. Ce besoin d’embauche et du recours à l’intérim était notamment dû aux absences liées au motif du Covid-19 (garde d’enfants et symptômes aggravants dans le contexte type diabète, obésité, etc.).

Le Mémento : E. Leclerc a bloqué les prix. C’était important pour vous, cette stabilisation du pouvoir d’achat pour les Réunionnais?

P. T.-K. : Le pouvoir d’achat, c’est la rai-

son d’être d’E. Leclerc. Et puis, il y a eu tellement de critiques sur les augmentations de prix qu’il fallait envoyer un message fort à la population en mettant en place ce dispositif de blocage des prix. C’était très clair et ne laissait aucune place au doute. D’ailleurs, mon impression est que dès que j’ai pris cette décision, suivi par le préfet, Jacques Billant, de contrôler les prix, il n’y a plus eu de polémique.

Le Mémento : Craignez-vous une récession comme on l’entend après cette crise? La GD va-t-elle être confrontée à une nouvelle crise, financière cette fois-ci?

P. T.-K. : Oui, nous craignons clairement

une crise du modèle. Il va falloir à la sortie de la crise se réinventer en fonction des nouveaux besoins des consommateurs. L’opinion publique pense que la grande distribution, c’est Byzance, mais ce n’est pas le cas — malgré la crise du Covid-19, il faut continuer de payer les salariés, d’entretenir les magasins, investir dans le matériel de protection, etc. De plus, il va y avoir un nombre de clients limités en magasins et l’impact sur l’activité va forcément être une contrainte importante à gérer. Cette crise d’activité, je pense, se fera notamment ressentir dans les hypermarchés.

Le Mémento : Quelle a été la principale difficulté pour vous face à cette crise du Covid-19?

P. T.-K. : Au sens émotionnel, c’est le

rythme. Il faut toujours être sur le pont, partout, penser à tout, être très réactif.

Il faut toujours penser à encourager, remercier, car dans le flux accéléré, on doit penser à tous ceux qui se décarcassent pour que tout se passe bien. Au sens pragmatique, c’est de mettre en place des process nouveaux dans des temps record avec des personnels répartis pour que l’organisation reste fluide.

Le Mémento : On parle déjà de déconfinement, mais est-ce qu’un retour à la normale est possible pour la grande distribution? Ou les mesures de distance sociale et de protection deviendront-elles le quotidien?

P. T.-K. : Le monde d’après ne sera plus le

même. Il faudra imaginer une nouvelle manière de faire du commerce avec de nouveaux codes comportementaux.

Le Mémento : Il a fallu gérer la crise et maintenant (déjà) anticiper l’aprèscrise. Comment E. Leclerc envisaget-il ce monde d’après? Et vous, M. Thiaw-Kine, comment le voyezvous, ce monde?

P.T.-K. : Leclerc va s’adapter et réinventer

sa place dans le circuit global. Il faudra aussi imaginer de nouvelles solidarités.

Et la crise du Covid-19 montre qu’il y a de nombreux possibles et E. Leclerc s’y prépare.

Le Mémento : Qu’est-ce que le confinement a changé dans la façon de travailler dans la grande distribution?

P. T.-K. : D’abord qu’il faut être à l’écoute,

prendre le temps de la compréhension.

Ensuite, évaluer quelles opportunités peuvent naître de la crise. Le principal enseignement que je tire, c’est plutôt un constat que je me fais à moi-même: la chance d’être entouré de femmes et d’hommes talentueux, engagés, créatifs et sincères dans la relation avec l’entreprise qui permettent de garder le cap en pleine tempête. Je leur dis merci. Je vais m’appliquer à continuer de cultiver cela.

Le Mémento : La crise aura également permis de mettre fin au “distribashing” que subissait le secteur depuis un moment. C’est une bonne chose?

P. T.-K. : La crise peut-être, mais surtout

les actions fortes de ceux qui, même au cœur de la tempête, ont pris de vraies décisions de rupture et ont été à la hauteur des attentes dans le contexte.

Je pense aux enseignes U, qui ont été précurseurs sur de nombreux points.

Bravo à eux. Quant à nous, c’est notre devoir de ne jamais lâcher la barre des prix. Et nous allons continuer, avec le supplément d’âmes responsables que nous devons à notre territoire.

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DROIT DES ENTREPRISES JEAN-BAPTISTESEUBE

jean-baptiste.seube@univ-reunion.fr // Et les étudiants du M2 droit des affaires

LE DROIT OCCUPE UNE PLACE PRÉPONDÉRANTE DANS LES RELATIONS ÉCONOMIQUES. JEAN-BAPTISTE SEUBE, PROFESSEUR AGRÉGÉ DES FACULTÉS DE DROIT ET AVOCAT AU BARREAU DE SAINT-DENIS, ET LES ÉTUDIANTS DU MASTER DROIT DES AFFAIRES QU’IL DIRIGE, ATTIRENT L’ATTENTION DES ENTREPRENEURS SUR CERTAINES DIFFICULTÉS JURIDIQUES, À TRAVERS L’ÉVOCATION DE DÉCISIONS DE JUSTICE OU DE LOIS RÉCENTES.

association.alda@gmail.com

La franchise en toute franchise La franchise est un contrat par lequel un commerçant qui a réussi, le franchiseur, va transmettre à un autre commerçant, le franchisé, son savoir-faire afin que ce dernier puisse le réitérer et connaître, à son tour, le succès. Née aux Etats-Unis à la fin des années 1970, la franchise s’est développée en Europe et à La Réunion : Mac Donald’s, Burger King, Carrefour, Interflora, Manpower… sont des franchises.

Afin de s’assurer que le franchisé s’engage en connaissance de cause, le législateur impose au franchiseur de lui transmettre, avant la conclusion du contrat, un document d’information précontractuelle comportant de nombreux éléments : des informations sur le franchiseur (nom, chiffre d’affaires, coordonnées bancaires…), sur le réseau (nombre de franchisés, contrats ayant été résolus au cours des derniers mois…), sur le contrat (clauses essentielles) et sur “l’état et les perspectives de développement du marché concerné”.

que rappelle la Cour d’appel : “le document comporte les données sur l’état général et local du marché en lien avec l’objet du contrat ainsi que les perspectives de développement sommaires et il appartenait au futur franchisé de prendre toute disposition pour réaliser une étude ciblée autour de la zone choisie par le candidat, comprenant un prévisionnel d’activité afin de s’assurer de la viabilité du fonds de commerce qu’il envisageait d’exploiter sous sa seule responsabilité”. Cette solution est bienvenue : il faut en effet rappeler que le franchisé demeure un commerçant indépendant et qu’il doit lui-même se persuader de la rentabilité de l’affaire qu’il entreprend.

Il ne saurait en reporter la charge sur autrui.

Ensuite, faut-il automatiquement annuler le contrat pour vice du consentement si un élément exigé par la loi est absent du document d’information précontractuelle établi par le franchiseur ? La Cour de cassation s’y refuse et exige que le franchisé démontre que cette absence lui a effectivement causé un vice du consentement. Par exemple, le défaut de communication des coordonnées bancaires ne vicie pas le consentement du franchisé… C’est encore cette solution que rappelle la Cour d’appel dionysienne : “Il ne saurait être argué de l’absence de liste des franchisés … puisqu’il est stipulé expressément la nouveauté de cette franchise…”. Là-encore, la solution est heureuse au regard de la sécurité juridique : si un vice du consentement est allégué, il doit être prouvé.

…les franchisés invoquent souvent sa violation pour se défaire à bon compte d’un contrat qui s’e st révélé moins fructueux qu’e spéré…

Ce texte donne lieu à un important contentieux, puisque les franchisés invoquent souvent sa violation pour se défaire à bon compte d’un contrat qui s’est révélé moins fructueux qu’espéré. C’est dans ce courant restrictif que vient s’inscrire un arrêt récemment rendu par la Cour d’appel de Saint-Denis (CA Saint-Denis, 29 novembre 2019, n°17/01517). Cet arrêt précise deux points.

D’abord, tenu de livrer une information sur “l’état et les perspectives de développement du marché concerné”, le franchiseur ne saurait être tenu de réaliser, pour le compte du franchisé, une étude de marché et de la rentabilité de l’affaire concernée. C’est ce

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Dans l’interprétation de ce texte, il s’agit au final de trouver un juste milieu entre l’exigence d’un consentement éclairé et celle de la responsabilité qui pèse sur tout opérateur économique.

Être utile, c’est aider les entrepreneurs qui en ont besoin.

La Caisse d’Epargne est mobilisée auprès des entrepreneurs pour soutenir l’économie. > Le Prêt Garanti par l’Etat (PGE)(1) > Le report des échéances des prêts professionnels(2)…

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Caisse d’Epargne CEPAC, Banque coopérative régie par les art. L. 512-85 et suivants du Code Monétaire et Financier – SA à Directoire et Conseil d’Orientation et de Surveillance au capital de 1 100 000 000 euros - Siège social : Place Estrangin Pastré - 13006 Marseille 775 559 404 RCS Marseille - Intermédiaire en assurance, immatriculé à l’ORIAS sous le numéro 07 006 180 – Titulaire de la carte professionnelle «transactions sur immeubles et fonds de commerce sans perception de fonds effets ou valeurs» n° CPI 1310 2016 000 009 983 délivrée par la CCI de Marseille-Provence, garantie par la CEGC - 16 rue Hoche - Tour Kupka B - TSA 39999 - 92919 la Défense Cedex- Crédit Photo : Adobe Stock.

SOMMAIRE Numéro 493 I Mai 2020 I www.memento.fr I

@lememento

56 / DOSSIER GRANDE DISTRIBUTION SOLIDAIRE ET INÉPUISABLE Le soir du 16 mars 2020, c’est la stupéfaction dans les quelque 35,3 millions de foyers en France. La France entre en confinement total, pour une durée indéterminée. Seuls les établissements de commerce destinés à pourvoir aux besoins strictement essentiels de la population sont autorisés à rester ouverts à compter de cette date. Parmi eux, tous les magasins de la grande distribution, GMS et supérettes de quartier. Alors que l’ensemble du quotidien des Français est chamboulé, la grande distribution, elle, fait front. Au travers de ce dossier spécial, le Mémento s’intéresse aux coulisses de cette crise: la nouvelle organisation de la grande distribution, entre digitalisation de ses offres, mise en place de drives, blocage des prix, mesures de solidarité, embauche massive, process et logistiques réinventés, etc...

DIRIGEANT DU MOIS

24 / ENQUÊTE Très souvent décriés, les patrons des TPE et PME sont pourtant les premiers exposés face au moindre problème. Cette crise inédite du Covid-19 démontre la fabuleuse énergie déployée par ces décideurs au service de la solidarité régionale.

Durant cette période difficile de très nombreuses décisions doivent être prises pour réorganiser l’a ctivité de leur entreprise qui met en lumière l’a mpleur de leur responsabilité sociale et sociétale. Le Mémento a décidé de valoriser leur sens du devoir permanent, pour leur dire tout simplement merci de mettre leur professionnalisme au service de la communauté.

PASCAL THIAW-KINE REPRÉSENTANT E. LECLERC À LA RÉUNION Comme de nombreux patrons à La Réunion, Pascal Thiaw-Kine a dû réagir rapidement pour gérer la crise du Covid-19 et ses conséquences (mesures sanitaires, sécurité, confinement, etc.). Il revient pour Le Mémento sur le mois écoulé et ce que la pandémie a changé et a permis à son entreprise, E. Leclerc Réunion.

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24 / LES EXPERTS-COMPTABLES Responsables et engagés au côté des chefs d’entreprises du territoire!

26 / BANQUE Le Crédit Agricole sur le front 30 / ÉNERGIE Un sans faute chez EDF

32 / CLINIFUTUR Un engagement citoyen sans condition 36 / ORGANISATION PATRONALE La CPME au chevet des TPME locales

38 / INTERVIEW DIDIER ROBERT Préserver l’économie de l’île : une priorité

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41 / ENTREPRISE Tous avec nos artisans 42 / JÉRÔME ISAUTIER “Mon portable sonne du matin au soir” 43 / DÉPARTEMENT 41,5 millions d’euros pour les publics prioritaires

37 / PATRONAT Un engagement sans faille

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40 / COMMERCE La reprise de l’a ctivité ne sera pas au rendez-vous

44 / INTERVIEW DOMINIQUE ROBERT Agent général UFA Assurances

48 / MÉDIAS ET PUBLICITÉS BOULEVERSÉS Mayia Le Texier D.G. d’A ntenne Réunion Sylvain Peguillan Directeur général de Cirano Group Boris Chane-Ki-Chune Directeur du groupe CKC Delphine Drouin Coach en conseil en bien être & image en entreprise 50 / SERVICE Une mobilisation sans faille 51 / MARITIME Les dockers sur le pont

46 / DANIEL MOREAU P.-D.G. de Royal Bourbon Industries et président de l’A DIR

52 / AGRICULTURE Consommez local !

BANQUE BNP Paribas mise sur la sécurité ENTREPRISE Ils ont tiré leur épingle du jeu

46 / INDUSTRIE “L’a daptabilité chez nous, ça fait trente ans que ça ”marche”

54 / SERVICES “Il y a un avant coronavirus, nous préparons l’a près”

47 / ENTREPRISE La sécurité avant tout

55 / SOLIDARITÉ Un colis pour dire merci

À VOS COTÉS SURTOUT DANS LES MOMENTS DIFFICILES

Crédits photo, CDEP 2019 FB Entrepreneur Péi

Chers clients, Nous remercions les Réunionnaises et Réunionnais ainsi que l’ensemble de nos assurés qui participent à la lutte contre le COVID-19 en respectant les mesures barrières et le confinement.

Mes collaborateurs et moi-même tenions à vous faire part de notre engagement afin de vous accompagner de la meilleure façon durant cette période difficile et éprouvante, en assurant la continuité de nos services dans toutes les agences UFA. Nous avons conscience que cette crise sanitaire s’accompagnera de difficultés économiques pour nombre d’entre vous: nous restons donc à votre écoute pour vous conseiller et répondre à vos questions.

Nous vous remercions de votre confiance.

Dominique ROBERT, Agent Général

11 Agences à l’écoute de vos besoins réparties sur toutes l’île!

0262 73 13 30 www.ufa.re

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CHIFFRES

1,5 million d’emplois supprimés Selon les estimations sur les 25 millions d’emplois existant en France, le risque se situe aux alentours de 1,5 million de suppressions d’emplois à la sortie de crise. L’augmentation du taux de chômage se fera de façon graduelle d’après l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE).

Face à l’inquiétude grandissante de leur clientèle, les responsables des banques françaises affirment disposer de 2 à 3 fois plus de liquidités que pendant la dernière crise financière mondiale en 2008. Vu que le confinement limite les sorties, il doit aussi limiter les retraits.

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milliards par mois Un mois de confinement représente 75 milliards d’euros de perte de recettes pour l’économie. Ce chiffre n’inclut pas les mesures de soutien aux entreprises.

1 milliard par jour C’est le coût de la prise en charge par l’État du chômage partiel des 8 millions de salariés à la mi-avril.

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%

Un recul de 6% du PIB au premier trimestre, c’est potentiellement autant d’emplois en moins à terme, affirme le département analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques.

4 millions Il s’agit du nombre d’entreprises (TPE-PME) adhérentes de la CPME victimes d’une perte de chiffres d’affaires suite la mise à l’arrêt obligatoire des activités à cause du confinement.

6 Il s’agit du nombre de groupes français ayant travaillé à la conception de l’application StopCovid. Accenture, Capgemini, Orange, Dassault Systèmes, Sopra Steria et Sia Partners ont travaillé ensemble à la conception d’une appli téléchargeable par tous les mobiles dans le but de suivre les déplacements des personnes contaminées par le coronavirus. Un “tracking” garanti sans autre objectif. À suivre !

ACTU EN BREF

BD

Économie

Fonctionnaire

BAISSE D’IMPÔTS

“L’ŒIL DE LUVI” SOUTIENT LA RUCHE Chaque jour du confinement Luis Vieira alias LUVI et patron de l’agence Havas Réunion a réalisé un dessin dans un livre aux pages immaculées.

Cette performance d’artiste est en faveur d’une association : La Ruche.

Il s’agit d’un réseau d’opportunité qui met en avant les compétences de ses membres “Créée pour atteindre la richesse sous toutes ses formes (richesse en savoir, en expériences, en créativité, ou même financièrement), la diversité de ses partenaires en fait sa force ! Ainsi, La Ruche partage des idées dans le but d’entreprendre nos vies au sens large du terme. Ces derniers mois, divers projets de développement personnel, d’entrepreneuriats, de solidarités ont été menés, comme par exemple le développement d’entreprises (Boutique La Vie fruitée (forme et bienêtre autour de l’alimentation vivante), Cabinet énergétique / coaching en développement personnel…, Création de toiles d’art de développement personnel) ou encore l’organisation d’une journée solidaire, avec pour but de distribuer des repas et boissons pour 70 sans-abri et partager un moment avec eux ou bien la production et distribution de visières en impression 3D pendant la crise COVID-19 et à la fin du confinement” précise l’artiste.

Le livre de dessins “L’œil de Luvi” sera mis aux enchères et le produit de la vente sera versé aux actions de La Ruche post COVID-19.

Pour plus d’informations contactez : beelaruche974@gmail.com

À la question du Parisien (16/04) concernant une éventuelle hausse des impôts pour rembourser la dette qui explose, Laurent Saint-Martin, le rapporteur du budget, ne se démonte pas: “la résorption de notre dette devra passer par une économie qui redémarre très fort. Grâce aux excédents, j’espère que nous parviendrons à l’atténuer, petit à petit”. Excédents?

Il est nécessaire de lui rappeler que, depuis le début de sa carrière en 2010, en tant que chargé d’affaires innovation à Oséo dans le NordPas de Calais, la France n’a jamais réalisé aucun excédent. L’espoir fait vivre.

Laurent Saint-Martin.

© Photo D.R.

Une prime de fonctionnement Certains fonctionnaires de la fonction publique d’État (douaniers, enseignants, agents pénitenciers...) toucheront une prime, jusqu’à 1.000 euros nets de charges sociales et fiscales. Cette prime exceptionnelle peut être attribuée par les maires à leurs agents territoriaux. Pourquoi? Parce qu’ils sont allés au travail.

Un exploit qui mérite bien une prime !

120 milliards d’euros Selon une étude de l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE), ce montant correspond à huit semaines de perte d’activité à cause du confinement forcé.

Opération résilience

Mistral perdant L’annonce du Président de la République était forte.

Le porte-hélicoptères amphibie Mistral est envoyé dans le sud de l’océan Indien dans le cadre de l’opération Résilience pour © Photo D.R. être, selon son discours du 25 mars, “entièrement consacré à l’aide et au soutien aux populations ainsi qu’à l’appui aux services publics pour faire face à l’épidémie de Covid-19 en outre-mer, en particulier dans les domaines sanitaire, logistique et de la protection”. Petit couac, en arrivant sur place, aucun lits pour soutenir les services publics de santé n’était sur le navire. La bonne gestion locale a voulu que l’épidémie de coronavirus soit contenue. Le bâtiment a servi finalement au transport de marchandises entre La Réunion et Mayotte.

Récidiviste Le même Laurent Saint-Martin, toujours rapporteur du budget, ne pense pas que la dette sera portée par les générations futures: “la dette d’État se refinance en permanence... Je crois au contraire que nous permettrons aux générations futures d’avoir un monde avec des emplois maintenus, pour qu’ils puissent, demain, trouver un travail. Nous ne les sacrifions pas, c’est même tout l’inverse”.

Il fallait quand même le dire !

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Mémento n°493 I Mai 2020

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ACTU EN BREF

AIR AUSTRAL La compagnie réunionnaise est au rendez-vous des entreprises qui soutiennent comme elles le peuvent l’activité de notre île. Avec 2 vols par semaine entre La Réunion et Paris et plus de 75 tonnes de Frêt transportées au 25 avril, en particulier vers Mayotte.

“Depuis la fermeture des liaisons commerciales, les équipes d’Air Austral restent mobilisées pour garantir la sécurité des passagers et des équipages, comme du personnel au sol. En attendant de pouvoir reprendre la route des airs ensemble, prenez soin de

© Photo D.R.

vous”, a déclaré Stéphanie Begert, responsable du pôle communication. Air Austral a également permis, en lien avec l’ambassade de France basée à

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LA CAGNOTTE DU CŒUR DES FRANCS-MAÇONS RÉUNIONNAIS “Ce fonds de solidarité est une initiative du cœur, spontanée, un réflexe d’amour fraternel, un cri de colère, une chaîne d’union qui permettra à notre Hospitalerie Provinciale de parer au plus pressé auprès des plus affectés, sans se démunir des fonds déjà nécessaires à la continuité des actions en cours auprès de frères déjà désemparés”, informe l’association maçonnique. Abritée par “Leetchi.com”, cette “Cagnotte du Cœur” est la traduction “de ce qui nous singularise, nous, Maçons, ce subtil mélange de tradition et de modernité qui nous permet de dématérialiser le tronc de la veuve, notre aumônière, sans en dénaturer le sens et en dispensant sans relâche aide et amour fraternel”, écrit dans son courrier le Grand Maître Provincial de La Réunion et de préciser que “l’heure est venue de serrer les rangs, de faire face, de nous soutenir, en bons et fidèles francs-maçons, donnons, donnons ce que nous pouvons, mettons en pratique nos rituels qui nous conduisent à éveiller les bons sentiments dans le cœur des frères en leur demandant de pratiquer la charité selon leurs moyens”. À l’heure de notre bouclage, cette “Cagnotte du Cœur” a récolté près de 3000 euros.

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Mémento n°493 I Mai 2020

Tananarive, le rapatriement de 67 ressortissants français restés bloqués à Madagascar. Les salariés d’Air Austral sont restés mobilisés, “qu’ils soient à

132 650

CHÔMEURS À LA RÉUNION Le placement au chômage partiel des salariés par les entreprises a participé, sans aucun doute, au phénomène de baisse de la courbe du nombre de chômeurs à La Réunion. L’île comptait 132.650 demandeurs d’emploi “tenus de rechercher un emploi et sans activité de la catégorie A”, comme le définit la statistique du marché du travail.

Résultat: ce nombre baisse de 1,1% sur le trimestre, soit -1.520 personnes et de 4,5% sur un an.

(RE) DÉCOUVRIR NOTRE ÎLE

“À La Réunion, le secteur du tourisme représente 1.500 entreprises employant 11.000 salariés”, informe Susan SOBA, directrice générale d’Île de La Réunion Tourisme (IRT). Le sauvetage du secteur passera par la clientèle locale entreprise.

la maison ou sur leur lieu de travail, un seul objectif, vous aider au mieux dans cette période compliquée pour nous tous”, précise la responsable.

HÔTELS ET RESTAURANTS, LE PLAN DE RELANCE Après l’exonération des cotisations sociales pour les mois de mars à juin et le maintien du chômage partiel après la reprise de l’activité, un fonds de solidarité sera disponible aux entreprises œuvrant dans le secteur du tourisme, de l’événementiel, du sport ou encore de la culture. Désormais, toutes ces entreprises réalisant moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires jusqu’à 20 salariés peuvent prétendre à l’aide qui a été revalorisée passant de 5.000 euros à 10.000 euros maximum. Un fonds de 500 millions d’euros a été créé pour octroyer aux entreprises n’ayant pas –ou pas encore– obtenu de prêt garanti par l’Etat, et notamment aux hôtels, cafés et restaurants, des avances, remboursables dès que l’activité le permettra.

A noter que la Bpifrance propose le prêt tourisme, remboursable sur une durée de 10 ans maximum avec un différé de remboursement pouvant atteindre 24 mois, et d’un montant compris entre 30 000 et 1 million d’euros. Puis un plan de relance du secteur adapté à chacun des territoires sera mené en concertation avec les professionnels du tourisme.

“Les acteurs touristiques ont prouvé leur grande responsabilité face à cette crise, en plaçant la question sanitaire comme une priorité absolue” tient à faire savoir Annick Girardin, Ministre des outre-mer.

UNE CRISE PUBLICITAIRE

Dès l’annonce de confinement total, les annonceurs ont réduit voire carrément stoppé leurs investissements publicitaires.

Les acteurs de la vente publicitaire (éditeurs, régies, revendeurs, SSP, adexchanges) de l’hexagone estiment entre 30 et 50 % le chiffre d’affaires publicitaire en moins réalisé en mars, anticipant une baisse de 50 à 80 % en avril.

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INTERVIEW

Alain Baudry

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE GROUPAMA OCÉAN INDIEN Groupama plus que présent aux côtés de ses clients Assureur mutualiste, Groupama a mobilisé toutes ses ressources durant cette crise sanitaire sans précédent pour soutenir ceux qui ont maintenu leur activité, accompagner ceux qui n’ont pas pu travailler, et préparer l’aprèsconfinement. Alain Baudry, Directeur Général de Groupama Océan Indien vous en dit plus.

sur leurs garanties que leurs remboursements de frais.

Le Mémento : Vous mettez l’accent sur la santé. Le sujet est au cœur des préoccupations.

Pouvez-vous détailler ces mesures ?

A. B. : Etre aux côtés des assurés

Le Mémento : Le Covid-19 a été un défi pour tous. Quels ont été les impacts directs sur Groupama ?

Alain Baudry : Devant cette pandé-

mie nous avons défini une double priorité: protéger la santé de nos collaborateurs et garantir une continuité de service à nos clients.

Malgré la fermeture des agences, notre accompagnement n’a pas été affecté. Nous avons pu maintenir la possibilité de rendez-vous avec un conseiller, dans le respect des gestes barrières. Globalement, 95% de nos collaborateurs sont en télétravail sans interruption ni impact sur notre service à nos sociétaires.

Le Mémento : Comment vous êtes-vous organisés pour y faire face ?

A. B. : Je suis très fier de la mobilisa-

les prises d’appel. Via nos plateformes téléphoniques nous avons assuré avec succès les souscriptions à distance et le traitement des sinistres et maintenons une réactivité aux demandes par mails de moins de 24 h dans la plupart des cas. Il a fallu également innover en intégrant par exemple l’expertise en vidéo ou le règlement gré à gré pour les clients bricoleurs.

Le Mémento : Vous êtes un assureur collectif important à la Réunion, quels services avez-vous assuré aux sociétaires pendant cette pandémie ?

A. B. : Si nous étions prêts pour accom-

tion de nos équipes autour de plusieurs pôles : la gestion du courrier pagner nos sociétaires pendant la entrant et sortant au siège et la pla- pandémie c’est grâce à notre plan de teforme téléphonique qui a réussi transformation numérique engagé sur ces dernières années pour à maintenir un taux faire évoluer nos services. de prises d’appels à Nous allons donc Ainsi, Groupama a pu 95%. rester en contact avec ses Face à cette situapoursuivre nos sociétaires et répondre tion inédite, il fallait agir vite. Pour équi- engagements auprès à leurs sollicitations en nos services à per au plus tôt nos téde nos sociétaires assurant distance (site Groupama. léconseillers malgré et être encore plus fr ou l’appli mobile Groula pénurie de casques pama et moi). professionnels, nous présents à leurs Notre rôle d’assureur a nous sommes fourcôtés après une été essentiellement d’acnis avec des casques de jeux vidéo, une période marquée par compagner et de rassurer nos sociétaires dans ce solution rapide et l’éloignement contexte anxiogène tant confortable pour

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Mémento n°493 I Mai 2020

c’est apporter plus que le tiers payant et des remboursements rapides : un accompagnement quand ils en ont le plus besoin grâce un réseau de plus de 4000 professionnels de santé conventionnés Groupama à la Réunion, et des services tels que l’assistance à domicile quand la situation le nécessite. Nous avons également simplifié les démarches administratives en cas d’hospitalisation pour un traitement des prises en charges dans la journée.

Cette crise nous pousse à renforcer nos services en ligne : transmettre l’attestation tiers payant ou consulter ses remboursements en ligne et bénéficier de téléconsultations. De plus, nous avons également dédié des outils à destination des chefs d’entreprise afin qu’ils puissent déclarer à distance les arrêts de travail, de nous informer des nouvelles affiliations et poser les questions depuis leur espace client.

Le Mémento : Le confinement bouscule les organisations et les stratégies. Avez-vous prévu de faire évoluer vos services ?

A. B. : Cette crise sanitaire nous

interroge dans notre raison d’être pour intégrer davantage de services à distance dans notre offre pour les entreprises et leurs salariés. Il nous sera faire preuve d’adaptabilité dans la situation à venir pour répondre encore mieux aux attentes de nos clients. Nous allons donc poursuivre nos engagements auprès de nos sociétaires et être encore plus présents à leurs côtés après une période marquée par l’éloignement.

LES SERVICES SANTÉ DE GROUPAMA : AUX CÔTÉS DES CHEFS D’ENTREPRISE ET DE LEURS SALARIÉS •

DES ENGAGEMENTS DE SERVICES

> Rapidité : - Affiliez vos nouveaux collaborateurs en ligne - Gérez votre mutuelle collective avec simplicité - 80% des demandes de devis (dentaire, optique) traitées sous 48h - 95% des prises en charge hospitalières validées sous 24h > Réactivité : - Des réponses directes au téléphone par nos conseillers à La Réunion - Aucune avance de frais avec nos 4000 professionnels de santé conventionnés Groupama à La Réunion. Fonctionne aussi en métropole > Solidarité : - Dans le contexte Covid-19, l’assurance est maintenue même en cas de retard de paiement

ETRE ENGAGÉS À VOS CÔTÉS C’EST : - Une couverture optimale et des tarifs maîtrisés - Un accompagnement par nos experts en protection sociale - Un contrat collectif adapté à vos salariés et des garanties performantes

DES SERVICES EN LIGNE PRATIQUES > Des services en ligne pratiques depuis notre Espace client groupama.fr et l’appli mobile « Groupama et moi ». > Prendre en photo avec votre smartphone vos devis et factures et les transmettre à Groupama en 2 minutes. Pratique ! > Consulter vos remboursements santé à tout moment. > Profiter des tarifs préférentiels sur les verres et les montures avec nos opticiens partenaires Sévéane géolocalisables sur l’appli Groupama et moi. > En cas d’oubli chez le médecin ou à la pharmacie, votre attestation est toujours accessible dans l’appli. Partagez-la très facilement avec les professionnels. > Un service de téléconsultation avec des médecins généralistes ou spécialistes accessible 7 jours/7, 24h/24 en audio ou en visio.

*Pour les conditions des garanties et des services cités, se reporter au contrat et voir conditions en agence.

Groupama Océan Indien – Caisse régionale d’Assurances Mutuelles Agricoles de l’Océan Indien - 7 rue André Lardy BP 103 97438 Sainte-Marie 314 635 319 RCS Saint-Denis - Entreprise régie par le Code des assurances et soumise à l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution située 4 place de Budapest CS 92459 75436 Paris Cedex 09. © : vectorportal.com - Shutterstock - Avril 2020.

ACTU EN BREF

DES MILLIERS

DE L’ÉDUCATION... À L’AMENDE

Il faut le savoir, si vous voulez garder votre enfant pour lui faire l’école à la maison malgré le retour officiel des élèves en classe, il vous faut obligatoirement dans les 8 jours prévenir par écrit le directeur académique (rectorat de La Réunion) et le maire de votre commune, sinon vous pouvez écoper, selon la législation en vigueur, d’une amende assez salée de 1.500 euros et en prime, un inspecteur est en droit de venir vérifier le travail effectué. L’effet éducatif de ce virus nous en apprend de belles !

DE HOUSSES FUNÉRAIRES LIVRÉES À LA RÉUNION

DROIT DE RETRAIT ?

QUÈSACO ?

Le décret du 9 mai 1995 indique que “si un agent a un motif raisonnable de penser que sa situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa vie ou pour sa santé”, il peut invoquer son droit de retrait. Encore faut-il pour l’agent être en mesure de le prouver. Car si un droit de retrait n’entraîne aucune pénalité sur le salaire, les personnels ne peuvent l’invoquer “dès lors que les employeurs respectent les recommandations édictées par le gouvernement pour éviter les risques de transmission”. Pour invoquer un droit de retrait, il faudrait que l’employeur n’ait pas demandé ou exigé sous forme de note interne à l’ensemble de son personnel, par exemple, l’application de gestes barrières comme garder ses distances.

Une note, datée du 17 avril, du Ministère de l’Intérieur, faisant un point sur la situation sécuritaire confirmait un “relâchement du confinement à Mayotte” avec des soirées “agitées” provoquant des incidents avec les gendarmes. À La Réunion, en raison d’un manque d’importation de ferments, la filière laitière risque tout simplement un “arrêt”. Idem pour les œufs avec le manque de poussins. Plus étonnant, cette note informe que 10.000 housses funéraires ont été livrées dans la première quinzaine du mois d’avril.

SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE Un numéro vert le

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permet aux chefs d’entreprise en détresse de bénéficier d’une première écoute.

UN SIÈGE TOURISTIQUE Patrick Serveaux, président de l’UMIH Réunion et de la commission Tourisme du Medef Réunion, siège désormais au Comité National de Filière Tourisme (CNFT). Ce comité est “un lieu de concertation entre tous les professionnels du tourisme (administrations, entreprises, fédérations, associations professionnelles, organisations syndicales).

Ce comité permet d’associer les acteurs de la profession à la construction des politiques touristiques. Cette instance permet également de coordonner la réaction à des situations exceptionnelles affectant le secteur, telles que l’épidémie de coronavirus”, avait annoncé le Premier ministre lors de la réunion du CNFT en mars dernier et de compléter : “l’objectif est de faire un point de situation avec les professionnels sur les conséquences de l’épidémie pour le secteur, notamment en termes de fréquentation, de retombées économiques et d’emploi.

Elle permettra de rappeler les mesures prises par le gouvernement et de coordonner les actions et réponses des différentes parties prenantes”. La voix de La Réunion est désormais incluse dans les futures discussions qui auront pour ambition “l’accompagnement de l’ensemble des entreprises du tourisme de la Réunion, pour faire en sorte que toutes puissent survivre à la crise, une réouverture des établissements touristiques au plus vite, avec une évolution de ces structures pour se doter de processus sanitaires permettant d’assurer la sécurité des personnes, et une réouverture du ciel, avec la suppression de la mise en quatorzaine obligatoire, en proposant une expérimentation basée sur des tests au départ et à l’arrivée, et la mise en place du tracing pour permettre un suivi des touristes en local”, telles sont les propositions portées par le Medef Réunion.

L’AVEU

“ j’ai vu des ratés, encore trop de lenteur, de procédures inutiles, des faiblesses aussi de notre logistique. Nous en tirerons toutes les conséquences, en temps voulu, quand il s’agira de nous réorganiser” Emmanuel Macron lors de son allocution présidentielle du 13 avril dernier.

CONSÉQUENCES SUR LE MARCHÉ DE L’AUTOMOBILE Arzou Mahamadaly, président du Syndicat de l’Importation et du Commerce de La Réunion (SICR), fait un premier bilan des conséquences du confinement sur les ventes de véhicules neufs à La Réunion. “120 millions d’euros”, cela représente le montant des ventes n’ayant pas pu se faire, soit un total d’environ 5.000 véhicules du 15 mars à la fin avril. Au niveau du chômage partiel, 75% des salariés liés au secteur de l’automobile ont été concernés, soit 4.500 sur les 6.000 salariés.

Le président de la SICR évalue également le manque à gagner pour le secteur de la vente des véhicules d’occasions à “20 à 30 millions d’euros”.

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ET LE CONTRÔLE TECHNIQUE ?

“Un délai supplémentaire est accordé

pour réaliser le contrôle technique de votre voiture” indiquent les services gouvernementaux. Plus en détail, pour un véhicule léger, les contrôles devant se réaliser à partir du 12 mars 2020 sont exceptionnellement prolongés jusqu’à “un mois après la date de fin de la crise sanitaire” soit jusqu’au 24 août. Pour un véhicule lourd, 18 jours supplémentaires par rapport à la date initialement prévue du prochain contrôle technique. L’afflux chez les centres agréés réunionnais est à prévoir.

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ACTU EN BREF

PRÊT GARANTI PAR L’ÉTAT : 250 000 PRÊTS ONT ÉTÉ ACCORDÉS, POUR UN MONTANT MOYEN DE 140 000 € Jusqu’au 31 décembre prochain, les entreprises de toute taille, quelle que soit leur forme juridique, pourront demander à leur banque habituelle un prêt garanti par l’État pour soutenir leur trésorerie. Ce prêt pourra représenter jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaires 2019.

“Que se passe-t-il si on a créé son entreprise en novembre 2019 ? Donc sans référence de CA pour mars 2019. Mon activité est à l’arrêt complet depuis le 14 mars”.

“Il est en effet nécessaire d’avoir fait l’objet d’une interdiction administrative d’accueil du public en mars 2020, ou d’avoir subi une perte du CA supérieure à 50 % pendant cette période par rap-port à l’année précédente. Pour les entreprises créées après le 1er mars 2019, la perte du CA est la différence entre le CA durant la période comprise entre le 1er mars 2020 et le 31 mars 2020 et le CA mensuel moyen sur la période comprise entre la date de création de l’entreprise et le 29 février 2020”.

RÉOUVERTURE DES PARCOURS DE GOLFS Jean-Marie Hoarau, président de la Ligue Régionale de Golf de La Réunion (Golf du Bassin Bleu, Golf Club du Colorado, Golf de Bourbon et Beauséjour Sport Club) a adressé une lettre au préfet de La Réunion, Jacques Billant, afin de lui demander un soutien pour une filière jugée “non stratégique” dont la survie est en jeu.

Dans la lettre, dont le Mémento s’est procuré une copie, le président évoque le développement de “plusieurs leviers économiques dans chacune de leur propre structure. Elles sont situées dans des zones économiques “sinistrées” (Villèle...) et elles emploient, à elles 4, plus de 100 personnes en Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Leur modèle économique repose, majoritairement, sur les abonnements de membres et de visiteurs qui paient un droit de jeu. Leur perte actuelle fluctue de 80.000 euros à 200.000 euros par mois. La possibilité d’accorder aux membres abonnés et aux visiteurs un accès (même limité) aux parcours leur permettrait de générer des flux financiers (droits de jeu, abonnements mensuels...) qui représentent plus 60% de leur chiffre d’affaires mensuel”. Jean-Marie Hoarau rappelle ainsi que la pratique se fait dans un espace ouvert, naturel, avec peu de contacts et affirme l’évidence que le golf n’est pas une activité qui pourrait “alimenter” une contamination.

“L’espace de sécurité pour l’exécution du geste est, en permanence, au minimum de 2,5 mètres entre les joueurs. L’espace dans lequel évolue un pratiquant est, d’au minimum, 2 hectares par trou et se pratique à 4 joueurs maximum qui, pendant 4 heures (au moins), marchent 10 à 12km, sans croiser au-cune autre personne. Enfin, les départs se font de manière échelonnée et avec un écart de 10 minutes entre les parties et sont gérés par un “starter”. Enfin, un commissaire de par-cours pourra s’assurer du respect des règles en vigueur. L’ouverture des golfs pourrait être salutaire pour leur activité économique avec un espace de distanciation sociale, de fait”, détaille le courrier. À La Réunion, il existe 3.500 pratiquants composés à 65% de personnes de plus de 60 ans.

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FONDS DE SOLIDARITÉ

1 MILLION DE DEMANDES, PLUS DE 700 000 VERSEMENTS

© Photo Mémento

UNE AIDE POUVANT ALLER JUSQU’À 1 250 € POUR LES ARTISANS ET LES COMMERÇANTS Une aide financière exceptionnelle a été mise en place à destination de tous les commerçants et les artisans qui sont en activité au 15 mars 2020 et qui ont été immatriculés avant le 1er janvier 2019.

Cette aide sera versée de manière automatique par les Urssaf et ne nécessitera aucune démarche des travailleurs.

Le fonds de solidarité, qui peut aller jusqu’à 1 500 €, concerne les TPE, indépendants, micro-entrepreneurs et professions libérales qui ont 10 salariés au plus, qui font moins d’1 million d’€ de chiffre d’affaires ainsi qu’un bénéfice annuel imposable inférieur à 60 000 €. Sur le million de de-mande, plus de 700 000 versements ont déjà été effectués.

RAVATE, ENTRE ACCOMPAGNEMENT ET SOLIDARITÉ Pour accompagner les Réunionnais dans le confinement, Ravate n’a pas hésité à réorganiser ses activités tout en garantissant la sécurité de ses employés. Commandes par Internet, drive, Ravate a fait preuve d’ingéniosité pour répondre à ses missions. À l’annonce du confinement, malgré l’annonce de l’ouverture des commerces essentiels, Ravate a fermé ses portes 24h afin de mettre en place une nouvelle organisation et faire preuve de résilience. Rapidement, sur la base du volontariat, Ravate Pro a mis en place une équipe pour répondre aux appels, tout en garantissant sa sécurité par des mesures spécifiques: adaptation des horaires, sensibilisation aux gestes barrières, protocole pour les employés, mais également les clients, avec entre autres, un filtrage à l’entrée et à la sortie.

Les commandes via différents réseaux, notamment Ravatepro.fr, ont été

privilégiées, quant à la récupération des articles, un mode drive a été instauré.

“Nous avons aussi redoublé d’efforts sur le site internet Ravate.com afin de pouvoir accompagner les Réunionnais dans ce confinement en répondant à leurs besoins et à nos missions”, souligne Adam Ravate, directeur général des établissements I.A. Ravate SAS. Sensible aux conséquences humaines de cette crise sanitaire, le groupe Ravate a mené plusieurs actions de solidarité afin d’apporter son soutien aux personnes en première ligne.

Ravate pro a répondu aux appels aux dons des professionnels de santé en leur offrant des masques, Intersport Réunion a soutenu les infirmiers en leur offrant des vêtements adaptés à leur métier, et des déjeuners quotidiens ont été offerts aux soignants de sept Ehpad jusqu’à la fin du confinement par le biais de la fondation Ravate.

PUBLICITÉ

UN CRÉDIT D’IMPÔT POUR LES ANNONCEURS En voilà une très bonne idée. Avec presse, comme le Mémento, le Quotidien, le confinement, les investissements le Jir, Antenne Réunion ou encore les radios publicitaires se sont stoppés net, y compris réunionnaises, ont bien leur activité sur ceux du digital alors que l’on aurait pu le territoire français et doivent donc être croire l’inverse avec tous ces internautes prioritaires dans cette mesure en faveur disponibles sur la toile réalisant leurs achats des investissements publicitaires des sur les sites d’e-commerce. Ce contexte n’a entreprises locales. Franck Riester, ministre pas échappé à Aurore Bergé, rapporteuse de la Culture, l’a peut-être compris. Il a de la future loi audiovisuelle. Elle proposerait déclaré devant la commission de la culture que l’ensemble des médias (presse, et de la communication du Sénat “nous télévision et radio) puisse être relancé par allons travailler sur un crédit d’impôt pour une reprise massive des investissements les annonceurs médias. Ces dispositifs publicitaires. Comment? fiscaux, beaucoup de secteurs en La députée des Yvelines demandent et la difficulté va être souhaite l’adoption d’une de faire un choix”. L’espoir réside mesure d’urgence sous dans la sélection du secteur des forme d’un crédit d’impôt médias presse écrite réunionnais aux entreprises réalisant pour renforcer leur activité. des achats d’espaces pub Cela prouvera également que dans les médias, tout en les médias ayant fait l’immense veillant à bien définir les effort de continuer à véhiculer entreprises bénéficiaires. de l’information valent mieux L’histoire nous a montré que d’autres ayant tout stoppé, que les GAFAM sont à l’affût parce que si certains ont encore de tous les avantages pour un siège social sur l’île, en spolier la presse de leurs réalité, leur activité ne réside © Photo Philippe LOPEZ/AFP ressources, que ce soit en pas ou plus depuis longtemps matière publicitaire comme en matière à La Réunion. Pour des raisons fiscales d’informations. Il est nécessaire, pour peut-être? Quoiqu’il en soit l’idéal afin que cette mesure soit réellement favorable aux l’ensemble du secteur puisse profiter de médias français, d’être très attentifs à la cet avantage, il serait bon de plafonner définition des bénéficiaires. Par exemple, un montant d’investissement publicitaire identifier une entreprise de presse par son par secteur d’activité médiatique: presse siège social et le paiement des impôts en quotidienne, presse magazine, télé, radio France. Il faut ôter la capacité à Facebook, et affichage. Cela permettrait de faire par exemple, de proposer des publicités bénéficier l’ensemble du secteur plutôt que défiscalisées, car ce géant n’a pas besoin de globaliser cette niche fiscale à une simple de plan de relance, tout comme Amazon enveloppe générale qui pourrait bénéficier ou Google qui ont au contraire bien profité qu’à un seul secteur d’activité. Ce serait de la crise. Inversement, les organes de vraiment dommage.

UNE INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR UN RÉEL DIAGNOSTIC La Société d’Importation des Pharmaciens de La Réunion (SIPR), dirigée par Emmanuel Loupy, a participé activement au développement de cette solution technologique hors du commun.

Il s’agit d’un assistant vocal qui vous pose des questions sur votre santé via une procédure dotée d’une voix d’un robot de femme. L’atout est que ses 1.000 “agents virtuels” sont disponibles tout le temps, jour et nuit. L’objectif est d’accompagner et de suivre l’évolution du Covid-19 afin d’apporter le maximum de données aux chercheurs, professeurs, médecins et experts en épidémiologie et intelligence artificielle de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) afin de mieux comprendre les effets, la propagation ou encore

apporter un sentiment d’écoute pour ceux qui pensent avoir les symptômes. Mais il ne faut pas oublier que ce n’est pas un médecin au bout du fil, mais un robot capable de synthétiser les informations médicales et de les orienter “sur leur susceptibilité d’être atteintes ou non par le Covid-19”. “AlloCOVID permettra d’accompagner la sortie de confinement et de détecter immédiatement de potentiels foyers de résurgence, de manière synergique et complémentaire des dispositifs existants centralisés par Santé publique France”, promet le communiqué. Une prouesse technologique. Bravo La Réunion ! Il n’y a plus qu’à composer le 0806 800 540 autant de fois que votre état le nécessiterait. Cet agent virtuel “intelligent” est inépuisable.

Promotion immobilière Laurent Guerrier, président du Club Immobilier de l’océan Indien, est promu à la Direction de l’Immobilier au siège du groupe Colas à Paris.

“En trois ans, il s’en est passé du chemin, de 6 nous sommes aujourd’hui 50! Je suis très fier de ce qui a été accompli par chacun et que nous avons bâti ensemble. Chaque pierre ayant élevé l’ouvrage commun. Un beau collectif!”

NOTAIRE

SIGNEZ LES ACTES À DISTANCE Cette crise sanitaire a mis dans l’obligation la Chancellerie à accepter l’évolution technologique.

Désormais, les signatures des actes notariés a été autorisé par décret du 3 avril dernier sous forme de visioconférences durant le temps de la crise. Les signatures d’actes par visioconférence permet aux signataires de ne pas se déplacer physiquement chez leur notaire pour accomplir un certain nombre de démarches, comme l’acquisition d’un bien, d’une donation ou encore d’une succession. Certaines d’entre elles ne peuvent cependant pas être réalisées comme les testaments, les contrats de mariage ou les divorces qui obligent encore la présence des personnes concernées à l’étude notariale.

Notez que les actes à distance existaient bien auparavant, mais il fallait que les signataires soient présents physiquement chez chacun de leur notaire dans leur région respective. Cette fois, il est possible de rester chez vous par écran interposé avec votre notaire, il faudra tout de même télécharger un logiciel et fixer une heure de rendez-vous (qu’il ne faudra pas oublier évidemment). La Réunion compte 27 études totalisant 101 notaires réalisant près de 35.000 actes par an selon les informations de la Chambre des Notaires.

N’hésitez pas à demander à votre Notaire s’il propose ce service.

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ACTU EN BREF

ET LES MUNICIPALES ?

© Photo ERIC PIERMONT/AFP

STOPCOVID La CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) s’inquiète du traçage via l’application StopCovid censée prévenir de la présence dans votre entourage de personnes contaminées afin d’éviter les endroits et gens qu’elles ont fréquentés. “Le fait de collecter les listes de personnes que les individus ont fréquentées porte une atteinte forte de protection de la vie privée”, est l’avis de la commission qui prévient qu’il existerait un risque “d’accoutumance à cette technique de traçage” de la part des utilisateurs. Et de personne d’autre? Le gouvernement l’assure par l’intermédiaire de son secrétaire d’État chargé du numérique, Cédric O: “l’application StopCovid sera volontaire, anonyme, transparente et temporaire”. La Ligue des Droits de l’Homme n’est pas favorable à ce projet et a écrit une lettre adressée aux députés expliquant “les risques d’atteinte au respect de la vie privée et au secret médical, les risques de surveillance généralisée au regard d’une efficacité tout à fait incertaine”.

Avec la gestion des masques, on en oublierait presque le second tour des municipales envisagé le 21 juin prochain. Le 23 mai est la date où le conseil scientifique confirmera ou pas cette date. Plus précisément, le Mémento apprend de source bien informée, que l’élection des 4779 communes restantes, dont la mairie de Saint-Denis, aurait lieu en deux tours les 27 septembre et 4 octobre prochain.

Quant aux 7 maires réunionnais élus au premier tour en mars dernier (Serge Hoareau [Petite-Île], Stéphane Fouassin [Salazie], Patrick Lebreton [Saint-Joseph], Bachil Valy [Entre-deux], Michel Fontaine [SaintPierre], Olivier Hoarau [Port], et Olivier Rivière [Saint-Philippe]) ils installeront leur conseil municipal dés le mois de mai.

© Photo FRANCOIS GUILLOT/AFP

Déparalyser l’action publique Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, déclare au Parisien: “nous avons 80 fonctionnaires pour 1.000 habitants, l’Allemagne 60. La qualité de nos services publics reflète-t-elle cet écart-là? Non. Il faudra demander aux fonctionnaires de travailler aussi 37 heures pour réaliser des économies sur la masse salariale” et de donner une solution pour y parvenir en proposant de réaliser une “débureaucratisation de l’État, en menant une guerre totale contre les 400.000 normes qui paralysent l’action”. Au 31 décembre 2018, selon les chiffres de l’Insee, La Réunion compte 93 fonctionnaires pour 1.000 habitants soit 80.900 fonctionnaires.

Il faut le savoir La crise sanitaire fait apparaître au grand jour certaines absurdités de la bureaucratie dont seule la France est une adepte invétérée.

Saviez-vous que les fonctionnaires de l’Agence régionale de santé (ARS) n’ont pas le droit de contacter directement les pompiers? Pourquoi?

Parce que les technocrates de l’ARS considèrent que les pompiers ne relèvent pas des autorités sanitaires, mais de l’ordre public, donc du préfet.

Une lourdeur administrative qui n’a fait que ralentir les actions de lutte contre la propagation de l’épidémie.

L’espace Schengen fermé

“Attention, ça vaut dans les deux sens. Nous ne voulons pas réimporter le virus en provenance de pays tiers, mais nous ne tenons pas non plus à ce que des Européens puissent quitter le sol européen et revenir avec la maladie”, prévient le gouvernement. Cette fermeture fait consensus entre les 27 pays de l’Union européenne. À La Réunion, la quatorzaine de tous les entrants devrait être logiquement maintenue.

Il l’a dit / Elle l’a dit © Photo THOMAS COEX/AFP

Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, a dit, concernant la lenteur administrative ressentie par les présidents de Région lors de la gestion de la crise: “l’initiative locale dans un cadre national est nécessaire, complémentaire, pas concurrente” et, sur le même thème, Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice, “cette crise a révélé les limites d’une organisation administrative trop rigide et trop centralisée. C’est vrai pour l’État”.

22

Mémento n°492 I Avril 2020

COMMUNIQUER POUR SE RECONNECTER

CRÉER DU LIEN est notre métier

AGIR pour La Réunion est votre engagement

SE RÉINVENTER

pour toujours mieux vous accompagner dans vos actions est notre vocation

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ENQUÊTE

L’équipe des élus du CROEC. © Photo D.R.

Les experts-comptables

RESPONSABLES ET ENGAGÉS AU CÔTÉ DES CHEFS D’ENTREPRISES DU TERRITOIRE !

Dès les premières mesures gouvernementales contre la propagation du Covid-19, la profession comptable s’est mise en ordre de marche pour décrypter, analyser et surtout vulgariser des dispositifs complexes, pour la plupart inédits, auprès de 30 000 entreprises locales en état de choc compte tenu de l’ampleur de la crise.

Les 250 experts-comptables de La Réunion et leurs 1 500 collaborateurs gèrent ainsi la crise à travers 3 axes majeurs : • la mise en place de l’activité partielle dans les entreprises employeurs ; • la gestion de la trésorerie à court et moyen terme à travers le report des échéances (sociales, fiscales et bancaires) et la demande de prêts ; • ainsi que la demande d’aides nationales et régionales.

Face au caractère exceptionnel du contexte et dans un souci de confraternité, la profession comptable locale s’est organisée à travers des groupes de discussions afin de s’épauler mutuellement sur ces problématiques nouvelles.

D’autres initiatives solidaires ont également émergé telle l’espace “cloud” du Club des Jeunes Experts-comptables et Commissaires aux comptes (CJEC). Ce dernier est une source d’informations fiable et propose des documents et des outils mis à jour régulièrement, notamment sur l’activité partielle.

Le dispositif activité partielle profite actuellement à presque 24

Mémento n°493 I Mai 2020

Katy Hoarau Expert-comptable et Fabrice Moutoussamy Expert-comptable. © Photos D.R.

la moitié des salariés du secteur privé. Les experts-comptables ont joué un rôle important dans le succès de la mise en place de cette mesure à travers leur collaboration avec la DIECCTE. Les experts-comptables ont été également très sollicités sur l’octroi des divers fonds de solidarité.Le partenariat Conseil Régional de l’Ordre des Expertscomptables de La Réunion (CROEC) / Région Réunion a permis la mise en place d’un accès dédié aux professionnels du chiffre, accélérant le traitement des demandes de Fonds de Solidarité Régional. De même, les actions conjointes du CROEC

avec les organisations patronales, les représentants de l’Etat et les banques ont facilité l’accès au Prêt Garanti Etat (PGE).

Mais cette crise a également mis en évidence les enjeux de notre territoire. La question du développement d’une production locale est essentielle. Le confi nement a permis de tester à grande échelle le télétravail avec ses conséquences positives et négatives. La transformation digitale s’est accélérée. Certaines structures ont su positiver cette crise : souples, avec peu de frais fi xes, elles ont évolué vers des circuits courts de distribution ou la livraison à domicile.

D’autres entités plus structurées ont adapté leur outil industriel à la production de gel hydroalcoolique ou de protections covid-19.

Ces éléments annoncent peutêtre l’émergence de nouveaux modèles économiques à La Réunion.

Il y aura donc un avant et un après Covid-19. En tant qu’acteurs engagés, les expertscomptables sauront être force de proposition dans cette réflexion macro et micro-économique qui nous concerne tous.

Plus que jamais, les 250 Experts-Comptables et 1500 collaborateurs de La Réunion, sont mobilisés pour accompagner les entrepreneurs du territoire durant cette crise sanitaire inédite !

Un engagement au quotidien, visant à préserver l’économie locale et l’emploi de milliers de réunionnais.

Retrouvez l'essentiel des mesures, annonces et autres informations économiques liées à l’épidémie en cours, en un seul espace : cloud.experts-comptables.re

Des experts-comptables et des chefs d’entreprises vous proposent d’échanger en direct sur l'étendue de cette crise : facebook.com/OEC.LaRéunion

ENQUÊTE

Banque

LE CRÉDIT AGRICOLE SUR LE FRONT

Protéger ses collaborateurs et ses clients, continuer à accompagner ses clients dans un contexte inédit de crise sanitaire, c’est la priorité du Crédit Agricole de La Réunion. Pour les aider à surmonter ce moment difficile, la banque a mis en place une série de mesures concrètes.

“Nous traversons une crise sanitaire sans précédent, dont les premiers enjeux à relever sont bien évidemment en lien avec la protection de la santé, mais également dans notre capacité collective à assurer le maintien et la poursuite des activités économiques”. Par ces mots, Didier Estebe, directeur général adjoint du Crédit Agricole Mutuel de La Réunion, rappelle que l’activité bancaire fait partie des activités essentielles permettant de maintenir la vie économique sur les territoires de La Réunion et de Mayotte.

DES MESURES POUR TOUS. Pour as-

surer la continuité de ses services, le Crédit Agricole de La Réunion s’est adapté, faisant évoluer sa façon de travailler afin de renforcer la sécurité de ses salariés. Ainsi, si un grand nombre de collaborateurs de la banque ont travaillé de chez eux, une équipe “cœur” est restée disponible physiquement au siège et dans les agences, pour couvrir le spectre de ces activités essentielles. Autre changement, les services moteurs sur les crédits ont été renforcés par des collaborateurs d’autres services dont les activités sont devenues moins prioritaires. “Nos collaborateurs se sont mobilisés sur cette crise, et nous tenons à les remercier et à les féliciter”, souligne Didier Estebe.

Pour aider ses clients professionnels à surmonter cette crise, le Crédit Agricole a mis en place une série de mesures concrètes, à commencer par le recours aux deux dispositifs massifs et inédits de report d’échéances des crédits et mise en place des prêts garantis par l’État, les PGE, et ce pour tous ses clients entrepreneurs éligibles, quels que soient leur taille et leur statut (exploitants agricoles, professionnels, commerçants, artisans, entreprises…).

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Mémento n°493 I Mai 2020

Didier Estebe, directeur général adjoint du Crédit Agricole Mutuel de La Réunion. © Photo D.R.

LE PGE. Les clients professionnels

ont pu ainsi bénéficier d’une pause de six mois de leur crédit avec le maintien de la durée initiale du prêt, d’une pause de six mois de leur Crédit Bail sans majoration de taux avec ou sans rallongement, mais également d’un crédit court terme dont l’État se porte garant à 90% (le PGE) avec la possibilité au bout des 12 mois de le rembourser ou de l’amortir sur une durée de cinq ans maximum.

Sur ces reports d’échéances de crédit et la mise en place des prêts PGE, ce sont, à date près de 5000 clients soutenus. À ces 2 principaux dispositifs sont venus s’ajouter notamment les reports des cotisations Le Groupe sur le Santé et Prévoyance, métier de l’assurance le fractionnement des cotisations assurances met à disposition des via l’Agence En Ligne. professionnels et des Ceux qui souhaitent entreprises assurés dans être accompagnés leurs opérale groupe une enveloppe pour tions de placements, peuvent être conviés de 200 M€ à une web-conférence sur les marchés, aujourd’hui très chahutés, organisée et animée par AMUNDI (filiale du Crédit Agricole).

UN DISPOSITIF UNIQUE. En complément des actions lancées dans le métier de la banque, le Groupe sur le métier de l’assurance met à disposition des professionnels et des entreprises assurés dans

le groupe une enveloppe de 200 M€ pour aider les structures dans le cadre des pertes d’exploitation liées à cette crise.

Pour la Réunion et Mayotte, ce dispositif est unique dans l’environnement banque-assurance.

Les clients particuliers ont, pu gérer et rester informés sur leurs opérations via la Banque à Distance, bénéficier d’un accès gratuit à des magazines en ligne grâce à un partenariat entre le Crédit Agricole et Uni-Médias, avoir un éclairage sur les marchés financiers grâce à une web-conférence pour la clientèle patrimoniale. Les particuliers les plus fragiles ont bénéficié d’un plafonnement d’un certain nombre de frais bancaires.

Ceux qui n’avaient pas de moyens de paiement lors du versement des allocations familiales ou du minimum vieillesse ont été spécifiquement accompagnés et orientés vers l’agence la plus proche. Le Groupe Crédit Agricole a également dédié 20 millions d’euros pour financer des mesures de première nécessité en faveur des personnes âgées.

Enfin, pour favoriser la création du lien social de proximité et l’entraide entre voisins, le Crédit Agricole Mutuel de La Réunion a lancé une plateforme internet d’entraide et de solidarité collaborative : www.jaimemonterritoireca.fr. Un bon plan pour faire naître de cette crise, de beaux gestes de solidarité.

04/2020 - H28404.

LA SOLIDARITÉ COMMENCE

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PARTICIPEZ SUR NOTRE PLATEFORME D’ENTRAIDE OUVERTE A TOUS. AGIR CHAQUE JOUR DANS VOTRE INTÉRÊT ET CELUI DE LA SOCIÉTÉ

jaimemonterritoire-ca.fr AVERTISSEMENT : NOUS VOUS INVITONS TOUTEFOIS À RESTER VIGILANTS AFIN DE NE PAS ACCORDER VOTRE CONFIANCE À DES PERSONNES MAL INTENTIONNÉES. J’aime mon territoire by CA www.jaimemonterritoire-ca.fr est une plateforme internet d’échange et d’entraide proposée par la Fédération Nationale du Crédit Agricole (FNCA), association loi 1901, dont le siège social est situé au 48 rue La Boétie 75008 Paris.

Crédit Agricole S.A., agréé en tant qu’établissement de crédit – Siège social : 12, place des États-Unis, 92127 Montrouge Cedex – Capital social : 8 654 066 136 € – 784 608 416 RCS Nanterre. Crédit photo : iStockphoto.

CO VID1 9 LES MESURES RÉGIONALES

POUR L’ÉCONOMIE, L’ACTIVITÉ ET L’EMPLOI DES RÉUNIONNAIS

COMMENT FONCTIONNE VOTRE RÉGION DANS LE CONTEXTE DE CRISE DU COVID19 ?

LE PLAN RÉGIONAL DE CONTINUITÉ DE SERVICE :

➜ Appliquer strictement les consignes sanitaires et la protection des agents territoriaux ➜ Permettre de maintenir l’activité de la collectivité et les missions de service public ➜ Une série de mesures et une réorganisation des services ➜ La réunion de Comités exceptionnels : économie, relance du tourisme et organisation du fret maritime ➜ Une instance de cohérence de l’action publique regroupant : État / Région / Département / Communes

| EN PRATIQUE | CONTINUITÉ DE L’INFORMATION Pour pallier la fermeture des sites régionaux : ➜ Une permanence et des numéros d’appel par secteur : Économie - Formation, Feder, entreprise - Culture, Sport, aménagement, routes nationales, car jaune, environnement, logement, emploi vert ... ➜ La mise en ligne des différents dispositifs sur le site www.regionreunion.com et les réseaux sociaux

CONTINUITÉ DE LA SÉCURISATION ➜ Les routes nationales, gérées par la Région, restent sous surveillance, 7 jours sur 7 et 24h sur 24, avec les agents du CRGT et nos patrouilleurs, prêts à intervenir ➜ Les chantiers du BTP et les chantiers régionaux sont actuellement arrêtés après avoir été mis en sécurité dans l’attente de la définition, par l’Etat, des modalités de poursuite de l’activité ➜ Les car jaunes circulent mais avec une offre adaptée à la réduction du trafic passagers - www.carjaune.re

CONTINUITÉ DU FONCTIONNEMENT ➜ Le Plan de continuité de service prévoit une généralisation du télétravail Poursuite des paiements et des instructions pour : ➜ Les aides et les bourses aux étudiants ➜ La rémunération des stagiaires de la formation professionnelle ➜ Les aides et subventions régionales votées en Commission Permanente ➜ Les aides individuelles en faveur des apprentis (aide au petit équipement, aide à la mobilité) ➜ Les aides ECOSOLIDAIRE et chèque Photovoltaïque ➜ Les aides pour l’amélioration des logements ➜ Le traitement des dossiers Feder (en particulier pour les demandes de paiements,- les pièces sont à transmettre numérisées aux services) ➜ Les délais de dépôt de dossiers de remboursement de la Continuité territoriale sont repoussés ➜ Les personnels des lycées (ATTEE) sont mobilisés depuis la rentrée de lundi 23 mars en cas d’absolue nécessité

SUR LE PLAN INSTITUTIONNEL

La Région a réuni ses instances délibérantes (Commission Permanente et Assemblée Plénière) dans les conditions nouvelles et révisées (visio conférence - délais des convocations réduit ...). Après que le Conseil des Ministres ait validé les modalités pour permettre à la région de délibérer sur les mesures d’urgence et d’assurer la continuité des actions régionales.

POUR SOUTENIR LES ENTREPRISES - L’EMPLOI

PLAN RÉGIONAL DE SOUTIEN EXCEPTIONNEL LA RÉGION RÉUNION A MIS EN PLACE 5 OUTILS CONCRETS EN LIEN ET EN COMPLÉMENTARITÉ AVEC LES DISPOSITIFS DE L’ÉTAT POUR LES ENTREPRISES : ➜ FONDS RÉGIONAL DE SOLIDARITÉ > Pour les TPE > Aide allant de 1000 à 2500€ ➜ FONDS DE GARANTIE À LA TRÉSORERIE DE BPIFRANCE > Prêts bancaires de court terme > 80% garantie > Commission de 1,25% ➜ FONDS DE REBOND RÉGION – BPIFRANCE > Prêts à taux zéro ouvert aux PME > De 30K à 300K€ ➜ FONDS DE SOLIDARITÉ NATIONALE : 2 VOLETS Pour les TPE / les Travailleurs Indépendants / les Micro-Entreprises

Volet 1 : Jusqu’à 1 500€ > Disponible avec l’État et la DGFIP > POUR MARS : DEMANDE À FAIRE AVANT 30 AVRIL > POUR AVRIL : DEMANDE À FAIRE AVANT 31 MAI Volet 2 : Jusqu’à 5 000€ > Disponible avec La Région > Après démarche volet 1 > POUR MARS : DEMANDE À FAIRE AVANT 31 MAI > POUR AVRIL : DEMANDE À FAIRE AVANT 30 JUIN ➜ CHÈQUE NUMÉRIQUE > Le taux de subvention à 80 % > Aide allant jusqu’à 3200 € INFOS PRATIQUES

> CONNECTEZ-VOUS SUR LE : www.regionreunion.com - rubrique Plan Régional De Soutien - COVID19 > CONTACTEZ LA HOTLINE CELLULE URGENCE ECO | 0262 92 24 56

ENQUÊTE

Énergie

UN SANS FAUTE CHEZ EDF

Assurer la production d’électricité, la maintenance du réseau électrique, l’accueil téléphonique et le dépannage de ses clients, le tout 24H/24 et 7J/7, en temps de crise : mission réussie pour EDF. À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles: pour faire face à la crise liée au Covid-19, le groupe EDF a créé dès fin janvier un dispositif de coordination renforcé pour assurer la remontée des informations sur la situation dans les différentes zones, et mettre en place les actions nécessaires. Au vu de l’évolution de la pandémie, EDF à La Réunion a très rapidement fondé une cellule de crise afin de prendre les mesures nécessaires.

Olivier Meyrueis, directeur d’EDF à La Réunion.

GÉRER 650 SALARIÉS. “Nous dispo-

sions déjà d’un plan pandémie spécifique à notre activité créé au début des années 2000 et actualisé à la suite des épidémies de H1N1 en 2009 et SRAS en 2013. Calqué sur le plan pandémie grippale du gouvernement, c’est ce référentiel que nous avons utilisé”, explique Olivier Meyrueis, directeur d’EDF à La Réunion.

Ainsi, ce sont 650 salariés du groupe EDF à La Réunion qui ont été mobilisés pour poursuivre leurs missions essentielles au service des Réunionnais en assurant la maintenance du réseau électrique, la production d’électricité, l’accueil téléphonique et le dépannage de ses clients, et ce, 24H/24 et 7J/7.

Ce sont 650 salariés du groupe EDF à La Réunion qui ont été mobilisés pour poursuivre leurs missions essentielles au service des Réunionnais...

SYSTÈME PERSONNALISÉ. Pour permettre à ses salariés de travailler dans des conditions de sécurité optimales, des procédures strictes ont été appliquées: nettoyage renforcé sur les sites, gestes barrières et distanciation sociale. Ainsi, lors des interventions, il n’y a désormais plus qu’un salarié par véhicule, les gestes barrières sont rappelés par téléphone aux clients, à qui il est également demandé de ne pas être dans la même pièce lors de l’intervention. Les relevés à pied ont été remplacés par un système personnalisé de SMS qui permet aux clients d’EDF d’envoyer une photo de leurs index de consommation (et de production).

Pour accompagner au mieux ses clients dans ce temps de crise,

EDF SORT-ELLE GRANDIE DE CETTE CRISE ?

L’entreprise est également mobilisée pour accompagner la reprise des raccordements des chantiers du secteur du BTP : “Pour cela, nous analyserons les conditions techniques mises en œuvre de chaque chantier concerné et dans le respect des conditions sanitaires”, affirme Olivier Meyrueis. “Au-delà de l’équipement massif de nos collaborateurs en outils permettant le travail à distance, de la mise en place d’un accueil téléphonique 100% à domicile, de nombreuses innovations technologiques et

30

Mémento n°493 I Mai 2020

organisationnelles ont vu le jour en très peu de temps”, poursuit le directeur d’EDF à La Réunion.“Il y aura forcément un “avant” et un “après”. Dans l’ensemble de nos métiers, la transformation digitale est accélérée de manière durable, elle permettra une relation client améliorée, une surveillance à distance de nos ouvrages renforcée et offrira des leviers complémentaires pour la qualité de vie au travail”. Grandie donc, et plus forte d’avoir pu, malgré les circonstances, assurer sans faille ses services.

EDF a mis en œuvre des mesures inédites, à commencer par garantir la fourniture d’énergie à l’ensemble de ses clients particuliers en suspendant, jusqu’au 1er septembre 2020, toute réduction ou interruption de la fourniture d’électricité, y compris les pénalités. Pour les clients qui seraient en situation difficile, EDF s’est également engagée à assouplir ses modalités et échéanciers de paiement.

DES MESURES DE SOLIDARITÉ INÉDITES. Concernant ses clients

professionnels, EDF a pris toutes les dispositions nécessaires pour permettre à ses clients éligibles au Fonds de Solidarité, et qui en font la demande, de bénéficier du report du paiement de leurs factures jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire, et reste à l’écoute de l’ensemble de ses clients, pour les accompagner au mieux dans cette période difficile. Le temps de confinement étant passé, EDF compte reprendre progressivement ses chantiers d’élagage, d’entretien et de modernisation des réseaux électriques aux côtés de ses entreprises prestataires. Elle compte entre autres reprendre le programme de déploiement des compteurs numériques qui permettent d’accélérer la transition énergétique du territoire.

Entreprise

“LA SITUATION EST AUJOURD’HUI STABLE”

Encadré par de nombreuses habilitations et réglementations, Bourbon Hygiène Services est contraint à une proactivité et une adaptabilité constantes. Un avantage lorsqu’il s’agit, du jour au lendemain, de se réorganiser.

Pour BHS, le début du confinement fut difficile, reconnaît Didier Malet, qui dirige la TPE de 10 salariés spécialisés dans les prestations 3D, la lutte contre les nuisibles, le traitement des bois, le nettoyage des hottes et l’application de traitements anti-humidité: “plus aucune commande des reports d’interventions, etc. L’équipe de direction s’est alors attachée à redonner confiance à ses collaborateurs et à ses clients par la mise en place de procédures de sécurité sanitaire. Ce qui a permis une reprise de l’activité. De fait, nous tendons aujourd’hui vers une situation plus stable”, constate-t-il.

Faute de commandes, le staff commercial s’est concentré sur la prospection et le recouvrement des créances. Le staff de production a également dû adapter ses interventions en fonction des préconisations de sécurité. “Par exemple, ne plus faire signer les bons d’intervention par le client, mais, et avec son accord, le prendre en photo en guise de validation

de la prestation. Les clients apprécient le protocole, ils se sentent en sécurité”, se félicite le dirigeant.

UNE NOUVELLE ORGANISATION. De son côté, la direction a veillé à la bonne application des préconisations, du réapprovisionnement des produits et matériels de protection, tout en assurant, en interne, la bonne gestion financière et administrative de la société. Elle a également travaillé au déploiement d’outils destinés à permettre à ses commerciaux de répondre aux demandes futures telles que la désinfection du Coronavirus, tout en offrant un meilleur suivi du portefeuille client.

Enfin, l’entreprise a procédé à la mise en place d’outils de communication (Hangout, WhatsApp et Meet en place), dans le but de mieux communiquer et éviter de multiplier les déplacements.

“Si tous nos collaborateurs reprennent leur poste, nous pourrons répondre à la

© Photo D.R.

forte demande en désinfection attendue lorsque le confinement sera levé. Le cas échéant, il nous faudra éventuellement recruter. Nous composerons avec le Covid-19 comme nous le faisons aujourd’hui avec la dengue”.

C

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Mémento n°493 I Mai 2020

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ENQUÊTE

Dialyse. © Photo Groupe de Santé Clinifutur

Clinifutur

UN ENGAGEMENT CITOYEN SANS CONDITION

Suite à l’appel de mobilisation générale lancé par le ministère de la Santé, le groupe Clinifutur a répondu présent sans tergiverser. Il s’en est suivi une déprogrammation de nombre d’actes en chirurgie, en cardiologie… dans tous les cas où il n’était pas question d’urgence, et donc qu’un report s’avérait possible sans être préjudiciable au patient. La motivation des professionnels des établissements de santé constitutifs du groupe Clinifutur était tout autant éthique et déontologique que citoyenne.

Il s’en est suivi néanmoins une importante perte d’activité dans bien des services, mais tel était le prix à payer pour que La Réunion se mette en situation de faire face à un risque de saturation des urgences et lits de réanimation, que l’on l’avait déjà connu du temps du chikungunya, ou à l’instar de ce qui s’est passé en Italie du Nord, laissant craindre dans l’Est de l’hexagone et en Ile de France, un dépassement de la capacité d’accueil des cas graves.

Le CHU étant en première ligne, il incombait aux autres établissements de l’assister et de mettre matériel de respiration artificielle et lits qui vont avec à sa disposition. La direction du groupe, Mathias Deleflie (directeur général), ses collaborateurs, ont travaillé en ce sens avec l’ARS 32

Mémento n°493 I Mai 2020

À SAVOIR Clinifutur c’est à La Réunion et en métropole: 1 221 lits et places en capacité d’accueil globale, médecine, chirurgie et d’obstétrique (MCO), soins de suite et de réadaptation (SSR), dialyse, avec plus de 2000 salariés et 300 praticiens.

et le CHU, de façon à ce que cette coopération vitale se mette en place sans délai.

Cette philosophie d’action s’inscrit d’ailleurs en droite ligne dans le credo du président fondateur du groupe, Michel Deleflie, qui a toujours œuvré dans le sens d’une bonne intelligence public-privé, reposant sur une complémentarité raisonnée entre pôles de compétences sur les différentes micro-région qui font la carte sanitaire de La Réunion. Un engagement qui est allé jusqu’au financement commun d’équipements lourds, par la suite exploités paritairement.

SI CLINIFUTUR A SUSPENDU LES ACTIVITÉS DE CERTAINS DE SES SERVICES, d’autres se devaient

de maintenir coûte que coûte

L’équipe de la Maternité de Jeanne d’Arc. © Photo

les soins vitaux offerts à leurs patients, en matière de cardiologie, pour la prévention ou le traitement des infarctus, le suivi des patients instables, en oncologie… À Sainte-Clotilde, le directeur Luc Triboulet, a déterminé avec ses médecins et chirurgiens, dès le stade 1 de l’épidémie à La Réunion, quelles étaient les a c t i v i té s “e ss e nt i e l l e s” à maintenir.

Dans ces domaines d’activité il fallait continuer, et s’organiser de façon à garantir un filtragedépistage des patients, suivi de l’aiguillage des cas dits “Covid+”, vers le CHU, en ambulance, sans risque de contamination des autres patients et du personnel.

“Pour ce faire un drive a été installé sur le parking de la clinique où les patients en semi-urgences

Groupe de Santé Clinifutur

Docteur Michel Deleflie, président directeur général de Clinifutur et le docteur Mathias Deleflie, directeur général délégué. © Photo Groupe de Santé Clinifutur

pouvaient être testés et dépistés avant d’être orientés dans les services ad hoc. En un second temps, s’agissant des urgences sans délai, il a fallu installer une zone Covid au sein de laquelle toutes les spécialités étaient représentées, sur la base du volontariat, ce qui impliquait la mobi-

À SAVOIR De grandes premières de santé ont été réalisées au sein de Clinifutur : premières coelioscopies, fibroscopies, lithotripsies, coronarographies, greffes rénales, mesures de la réserve coronaire (FFR : Fractional Flow Reserve), ligamentoplasties associées à une pose de prothèse unicompartimentale de genou, prises en charge en hospitalisation de jour (HDJ) gériatrique, premier bébé réunionnais, premier bébé mauricien par fécondation in vitro (FIV), thyroplasties...

Mémento n°493 I Mai 2020

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ENQUÊTE

lisation d’un effectif soignant 2,5 fois supérieur à l’ordinaire, et une scission de l’établissement en deux zones distinctes, car quand bien même les patients positifs doivent être orientés sur le CHU, les personnes en situation de détresse doivent être prises en charges. Parfois même - le cas s’est présenté - jusqu’en salle de déchocage avec intubation, et en soins intensifs… Globalement, SainteClotilde a maintenu ses activités à 50% du niveau normal”.

EN DIALYSE, LE MAINTIEN D’ACTIVITÉ EST À 100%. Jeanne Loyher, direc-

trice en charge des établissements SODIA à La Réunion, et MAYDIA à Mayotte, jongle avec les capacités d’accueil en centre lourd, les “evasan” à partir de Mayotte et le maintien de la capacité des réfection des abords veineux pour toute La Réunion et Mayotte, avec le soutien du service de cardiologie et chirurgie vasculaire de SainteClotilde. Le centre lourd de Delpra s’est lui aussi doté d’un parcours

À SAVOIR Les équipes médicales du Groupe de Santé Clinifutur mènent des actions de coopération régionale à la fois avec le secteur public mais aussi avec les îles voisines (Maurice, Madagascar, Seychelles, Mayotte...)

dédié Covid-19, lors duquel les patients sont soumis à un dépistage systématique, avant, le cas échéant, d’aiguiller ceux d’entre eux qui seraient positifs vers un environnement configuré BMR (Bactérie Multi Résistante), puis transférés en ambulance exclusivement, vers le CHM..

Toute cette réorganisation et la perte d’activité générale induite par la crise ont généré un évident surcoût que le chômage partiel concédé dans les secteurs à l’arrêt ne suffit à contrebalancer.

L’engagement sans faille du groupe Clinifutur, et du secteur privé en général, a été compris par l’Etat qui a réagi par des mesures compensatoires en deux temps. En premier lieu, les établisse-ments de santé privés ont bénéficié, pour le mois de mars, d’une avance de trésorerie pouvant aller jusqu’à 1/12e de leur chiffre d’affaire sur le précédent exercice. Il en est allé de même pour les hôpitaux. Il s’en suivra, compte-tenu de la durée de la

Centre de dialyse SODIA Nord DELPRA. © Photo Groupe de Santé Clinifutur

© Photo Groupe de Santé Clinifutur

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Mémento n°493 I Mai 2020

crise, la mise en place d’une subven-tion d’équilibre, sur la forte sollicitation des deux fédérations du privé et du public.

Luc Triboulet, directeur de la Clinique Sainte-Clotilde, a participé, le 21 avril dernier, avec ses pairs du public et du privé, à une réunion visant à cadrer cet exercice avec l’Etat, qui, en pleine crise sanitaire, est bien conscient de ce qu’il ne faut pas casser un outil de santé soumis à rude épreuve…

LA CRISE SANITAIRE A BIEN ÉVIDEMMENT SUSCITÉ DES EFFETS COLLATÉRAUX, de natures diverses… Ainsi,

la sidération sur le Covid-19 et la nécessité de rester “confinés”, ont provoqué une désaffection craintive de la part des patients, qui ont mis de la distance, souvent reporté voire interrompu le suivi médical qui leur était nécessaire, et qui restait possible.

Tant et si bien que les praticiens s’inquiètent aujourd’hui des conséquences humaines de la baisse de fréquentation des salles d’attente ; on craint de voir se manifester a posteriori des cas désespérés, voire des surmortalités qui ne devraient rien au Coronavirus.

Ainsi, en matière d’AVC, affections graves et handicapantes d’ordinaire suivies, voire prévenues avec un luxe d’attentions, il apparaît qu’on en constate actuellement 50 par mois, quand d’ordinaire la moyenne est d’environ 200 cas connus sur le même temps. Il y a de quoi s’interroger sur cette variation. Est-on face à une baisse inexpliquée des cas, ou s’agit-il d’un manque d’information consécutif à la non déclaration de décès non documentés, voire d’AVC non pris en charge qui impliqueraient de lourds handicaps ? Toute perte de temps peut s’avérer dramatique

Jeanne Loyher, directrice en charge des établissements SODIA à La Réunion, et MAYDIA à Mayotte. © Photo Groupe de Santé Clinifutur

La sidération sur le Covid-19 et la nécessité de rester “confinés”, ont provoqué une désaffection craintive de la part des patients, qui ont mis de la distance, souvent reporté voire in-terrompu le suivi médical qui leur était nécessaire… pour les patients qui peuvent être confrontés au risque d’AVC, à une aggravation de leur état en cas d’insuffisance rénale, au risque d’un infarctus… La chose vaut aussi pour les cancers, les patients en traitement sont régulièrement suivis, mais on compte très peu de nouveaux patients, faute d’examens.

Or la lutte contre le cancer est une course contre la montre.

Plus tôt il est détecté, plus élevées seront les chances de guérison.

Il faut impérativement éviter de perdre du temps, car on encourt alors le risque de métastases, de diffusion, de cas graves, difficiles à soigner et à guérir. Une campagne d’information incitant les patients à respecter le “confinement” mais aussi la nécessité pour les patients de veiller au bon suivi des soins qui les concernent est d’ailleurs diffusée sur la page facebook du groupe, en phase avec celle de l’ARS. A l’opposé, en maternité, les services de Jeanne d’Arc et de Sainte-Clotilde ont connu une fréquentation accrue, les familles préférant éviter les accouchements au CHU, pourtant très compétent en la matière, du fait de sa polarisation comme centre Covid-19.

L’équipe du bloc opératoire de la Clinique de Sainte-Clotilde. © Photo Groupe de Santé Clinifutur

LA COOPÉRATION PUBLIC-PRIVÉ AU CŒUR DE L’ADN DU GROUPE Ce qui fonde cet état d’esprit réside dans le constat pragmatique de ce que La Réunion, en période de crise et face aux pathologies chroniques, voire à celles qui imposent une prévention fondée sur des équipements de pointe, ne peut guère compter que sur elle même en matière d’offre immédiate de soins. Le prochain hôpital est à 10 heures de vol de Saint-Denis, on ne peut transférer d’un coup d’ambulance,

des malades sur le département voisin.

La chose est vraie pour les Réunionnais mais aussi nombre de ressortissants des Etats voisins du Sud-Ouest de l’océan Indien. Le recours, toujours possible aux “evasan” ne peut fonder une politique de santé, voire même une géopolitique sanitaire. Car enfin, tout ce qui concerne la région, au sens large, sur le plan des arboviroses, des maladies réémergentes, des épidémies,

concerne aussi La Réunion. Par ailleurs, si la Santé peut sous certains aspects être considérée comme étant un marché, l’économie, une saine gestion étant la condition sine qua non de l’efficacité en matière d’offre de soin, c’est avant tout, pour les praticiens, médecins, chirurgiens, personnels soignants, une affaire de vocation et de déontologie.

Tous l’ont montré au cours de cette crise lors de laquelle nul n’a failli.

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ENQUÊTE

Organisation patronale

conseil d’administration ou parmi ses mandataires dans des instances comme la CGSS, la CPSTI (ex RSI), ou la CRR. Elle a en outre fait appel à ses partenaires traditionnels: les experts-comptables, les commissaires aux comptes, les avocats, les mandataires judiciaires, etc.

“L’ensemble de ces acteurs assure un service de SAMU économique auprès de nos entreprises durement frappées par une crise aussi soudaine que violente”, souligne Eric Leung. “En lien étroit avec eux, nous nous assurons que les mesures gouvernementales sont bien comprises, bien appliquées, et veillons à les adapter aux réalités réunionnaises. En cas de difficulté, nous en faisons part au préfet dans la Cellule de Continuité économique montée à cet effet et qui se réunit chaque semaine”.

LA CPME AU CHEVET DES TPME LOCALES Pour continuer à accompagner ses adhérents et les entreprises réunionnaises durant la crise sanitaire provoquéepar le Covid-19, la CMPE a mis en place une panoplie d’outils, n’hésitant pas à innover pour l’occasion.

Soudaine, violente et massive, la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 va obliger le tout un chacun à revoir sa manière de travailler et d’interagir ensemble, y compris pour la CPME Réunion.

L’occasion pour Eric Leung, président de la CPME Réunion, de rappeler que: “Outre les traditionnels outils gestion de crise, tout employeur (à partir d’un salarié) doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses travailleurs. Il doit donc procéder à une évaluation des risques professionnels qui doit être mentionnée dans le document unique (DU) d’évaluation des risques (article R4121-2 du Code du travail). Avec le Covid-19, ces entreprises ont l’obligation légale de mettre à jour ce DU”.

Eric Leung, président de la CPME Réunion.

différentes aides et décisions pouvant permettre à ses adhérents, mais plus globalement aux entreprises, de passer ce cap difficile. Elle a également recensé les problèmes rencontrés par ses adhérents pour y apporter des réponses individuelles ou collectives, et diffusé des notes de synthèse et les informations non seulement à ses adhérents, mais également au tout un chacun qui peut les consulter sur le site Internet (www.cpmereunion.re) et via ses réseaux sociaux.

Pour plus d’efficacité, la CPME locale a été plusieurs fois par semaine en contact avec la CPME nationale qui travaille en lien direct et étroit avec le gouvernement sur la définition des mesures d’accompagnement mises en œuvre pour nos entreprises.

LE SOUTIENT DES PARTENAIRES.

Pour prendre les décisions au niveau local, et soutenir les entreprises réunionnaises, l’équipe de la CPME, composée de sept permanents, a pu s’appuyer sur des adhérents motivés, au sein de son

EN CONTACT DIRECT AVEC LES TPME.

Pour faire face à la crise, la CPME a dès le début du confinement basculé son organisation en mode gestion de crise. Elle a, au niveau local, collecté et synthétisé les informations relatives aux 36

Mémento n°493 I Mai 2020

En lien étroit avec eux, nous nous assurons que les mesures gouvernementales sont bien comprises, bien appliquées, et veillons à les adapter aux réalités réunionnaises.

PAS COMME AVANT. La confédération a également, avec le soutien de la Préfecture, mis en place l’émission CQFD sur Antenne Réunion, qui apporte des réponses claires aux préoccupations des entreprises réunionnaises. Pour parler à ses entreprises et leur expliquer les mesures prises en leur faveur, la CPME a joué la carte des médias, et n’a pas hésité à être plus active sur les réseaux sociaux, à envoyer des newsletters à ses adhérents, et à les appeler personnellement pour prendre de leurs nouvelles.

Une fois la crise passée, le président de la CPME espère bien que le fonctionnement des entreprises et de la CPME ne reprendra pas comme avant : “Cette crise est venue montrer la pertinence de nos idées et de nos propositions depuis des années, qu’il s’agisse de l’ancrage territorial, du changement de l’économie réunionnaise vers une économie plus durable, une économie circulaire, ou de notre engagement pour le dialogue social territorial. Cette crise nous offre une incroyable opportunité de changement pour construire un futur plus désirable”.

Patronat

UN ENGAGEMENT SANS FAILLE

Accompagner les entreprises au quotidien, les soutenir au mieux durant cette période de crise, c’est ce a quoi s’est attelé le Mouvement des entreprises de France, MEDEF, ces derniers mois. Mission réussie.

Une équipe solide, impliquée et motivée, c’est ce qu’il fallait au MEDEF pour affronter le raz-demarée provoqué par la fermeture de nombreuses entreprises en lien avec la crise sanitaire liée au Covid-19. Leur mission: accompagner et soutenir quotidiennement les entreprises.

L’ENJEU DE L’INFORMATION. Pour

ce faire, le syndicat patronal a, conjointement avec la CPME, l’U2P et l’ordre des experts-comptables de La Réunion, appelé les banques de l’île à accorder davantage de souplesse aux entreprises qui candidatent actuellement au Prêt Garanti par l’État. Pour permettre à ses adhérents qui avaient maintenu leur activité de travailler en toute sécurité, le MEDEF leur a également revendu six palettes de solution hydro-alcoolique, à prix coûtant, et s’est impliqué dans la recherche et l’homologation de masques, condition sine qua non d’un déconfinement réussi.

Pour permettre aux entreprises de se tenir informées et d’avoir le maximum d’outils à leur disposition pour passer cette crise, le syndicat patronal a diffusé un flash par jour, sur son site medef-reunion.com, regroupant des informations, des actions nationales et locales, des lois et leurs décodages.

Le syndicat patronal a également mis en place une adresse mail générique, covid19@medef-reunion.com, sur laquelle toutes les entreprises, adhérentes ou non, ont pu poser des questions. “Nous avons travaillé en lien très étroit avec les services de la Préfecture, SGAR et DIECCTE, dont nous remercions chaleureusement les équipes pour leur disponibilité et leur aide”, souligne Didier Fauchard, président du MEDEF Réunion. “Notre priorité est de ne laisser aucune entreprise tomber à cause de ce virus. C’est ambitieux, mais c’est aussi

INVENTIVITÉ ET ADAPTABILITÉ.

notre façon de dire stop au virus”.

En interne, inventivité et adaptabilité étaient les maîtres mots. Audelà de l’organisation de l’équipe en télétravail et des réunions virtuelles, c’est un management plus partagé, fait d’initiatives et de prises de décision collectives qu’a prôné Didier Fauchard: “Cette crise a été l’opportunité de consolider les liens avec mes équipes, et de les responsabiliser dans un climat durablement positif de confiance”, confie-t-il.

conférences, notamment sur ses commissions thématiques, formation, tourisme, ou par webinar organisés par son club TPE. L’après-confinement? Pour le syndicat patronal, rien ne sera jamais plus comme avant, quelque chose que le MEDEF voit comme une opportunité : “Nous entrons dans une ère où la priorité sera sanitaire, et vers laquelle nos normes devront converger”, explique Didier Fauchard. “Nous entrons également dans la construction à la fois d’un nouveau modèle TOUT UN MONDE À CHANGER. Pour d’organisation de nos structures, être efficace et maintenir un lien mais aussi d’un nouveau modèle avec ses adhérents, les soutenir et de consommation, et d’échanges Didier les conseiller, le MEDEF a utilisé avec l’extérieur. Du management Fauchard, président tous les moyens mis à sa disposi- aux sources d’approvisionnedu MEDEF tion pour communiquer: mails, ment, et aux nouvelles activités Réunion. téléphone, mais également visio- qui vont découler de cette crise, en matière sanitaire, environnementale, tout va devoir être repensé. Dans nos organisations de travail, les outils digitaux et le télétravail vont s’installer durablement. Il faudra simplement y placer l’humain au centre, pour que ces outils et ces nouveaux modes d’organisation permettent le développement personnel des collaborateurs, leur montée en compétence, et l’amélioration de notre compétitivité”.

Le MEDEF débutera courant mai les travaux de son think-tank Croissance & Territoire, qui permettra de faire des propositions pour un nouveau schéma de développement économique.

“Nos relations avec la France, l’Europe et les pays de la zone doivent être repensées”, poursuit le président du MEDEF. “C’est une occasion unique que nous devons saisir, en devenant la destination de référence “safe”, aux bonnes pratiques sanitaires, et garanNotre priorité est de ne laisser aucune tissant un développeentreprise tomber à cause de ce virus. C’est ment harmonieux et durable”. La nouvelle ambitieux, mais c’est aussi notre façon de ère s’annonce plus dire stop au virus que prometteuse.

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ENQUÊTE

INTERVIEW

Politique

PRÉSERVER L’ÉCONOMIE DE L’ÎLE : UNE PRIORITÉ L’épidémie liée au Covid-19 a entraîné la fermeture de nombreuses entreprises. Pour en limiter les impacts sur l’économie de l’île, la Région Réunion a mis en place une série de mesures de solidarité détaillées par Didier Robert, le président de la collectivité territoriale.

Le Mémento : C’est la première fois que la Réunion est confrontée à une telle crise, comment gérez-vous la situation ?

Didier Robert : L’épidémie de Covid-19

que nous connaissons constitue un phénomène nouveau pour la plupart des populations mondiales qui la traversent. Nous avons tous été subitement ébranlés dans nos habitudes quotidiennes, dans nos croyances, dans nos projets.

En tant que président de la Région, il relevait de ma responsabilité d’agir avec rapidité et efficacité, d’abord pour protéger les agents de la collectivité tout en permettant la continuité de leurs missions. Puis en répondant autant que possible aux besoins créés par cette épidémie et par les mesures de confinement auxquelles elle a donné lieu de la part de l’État. Des restrictions qui entraînent des conséquences majeures sur l’économie, sur nos petites et moyennes entreprises, sur leur

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prises par le gouvernement, j’ai décidé de réunir par visioconférence un comité économique exceptionnel de gestion de crise avec l’ensemble des acteurs publics et privés, qui s’est tenu le 19 mars.

Notre objectif visait à garantir une démarche de cohérence des politiques publiques de solidarité pour assurer avec efficacité le soutien nécessaire aux entreprises réunionnaises.

Au sortir de cette réunion, Chacun est appelé aujourd’hui j’ai décidé d’engager une première enveloppe régioà s’interroger. L’avenir se joue nale d’urgence de 59M€, à l’échelle individuelle et collective. La dont 39M€ pour le soutien volonté politique au plan local, national et aux entreprises.

J’ai défini avec mes international sera cependant déterminante équipes quatre dispositifs prioritaires qui ont tous pour Le Mémento : Quelles mesures de objectif d’apporter un soutien direct solidarité la Région Réunion a-taux entreprises, notamment aux plus elle mises en place concernant petites d’entre elles, pour maintenir l’économie ? autant que possible l’activité et l’emploi D. R. : Dès l’annonce de la fermeture à La Réunion. Il s’agit d’abord de la créade la plupart des commerces et entre- tion d’un Fonds Régional de Solidarité activité et leurs perspectives d’avenir. La collectivité régionale compte parmi ses champs de compétences premières le développement économique. Il était capital que j’apporte sur ce sujet, dans un délai extrêmement bref, des réponses d’une force à la hauteur du coup de frein brutal porté à l’activité.

destiné aux TPE. Deux autres dispositifs ont été mis en place avec la BPI France: le renforcement de son Fonds de garantie à la trésorerie et la création d’un Fonds de rebond Région. La collectivité s’engage également aux côtés de l’État dans le cadre du Fonds National de Solidarité que nous abondons à hauteur de plus de 2M€.

ration aux prochaines évaluations que dans celle de leur épanouissement en cette période particulière. C’est tout l’objet de la dynamique de continuité pédagogique que les équipes du CRR ont engagée au moyen de l’outil numérique, avec une adaptation la plus souple possible aux divers niveaux d’équipement des familles.

Le Mémento : À quoi vont servir les 20M€ d’euros d’aides d’urgence supplémentaires sur les 59M€ engagés ?

D. R. : Près de 3M€ sont distribués aux

Le Mémento : Comment avez-vous réorganisé l’activité de la Région Réunion durant le confinement ?

D. R. : Dès le 17 mars, j’ai demandé à

associations pour l’aide alimentaire aux plus démunis et aux personnes isolées, au premier rang desquelles figurent les personnes âgées. S’ajoutent 7M€ pour l’acquisition de matériel sanitaire pour les soignants et pour les rapatriements de Réunionnais auxquels nous avons dû procéder, ainsi que 10M€ pour des dépenses complémentaires en investissements et en fonctionnement pour la collectivité. Certaines de ces mesures sortent du champ de compétences premières de la Région, mais elles répondent à des besoins cruciaux auxquels j’estime que nous devons contribuer à répondre, dans la mesure naturellement du cadre légal et de nos ressources.

Le Mémento : Quelles autres mesures la Région a-t-elle instaurées pour la culture, la formation ?

D. R. : Bien que les sites de forma-

tion aient dû fermer leurs portes dès le 17 mars, j’ai estimé qu’il était primordial de faciliter autant que possible la poursuite des stages pour assurer une continuité dans les parcours vers l’emploi. Pour ce faire, la collectivité a mis en place une plateforme de formation à distance qui permet aux formateurs de dispenser leurs cours et aux stagiaires de poursuivre leur cursus. J’ai décidé aussi de maintenir la rémunération des stagiaires pendant toute la durée de la période de confinement, qu’ils poursuivent leur formation à distance, ou bien que celle-ci ait été annulée ou suspendue.

En ce qui concerne la culture, la collectivité a dû ajourner l’activité des quatre sites du Conservatoire à Rayonnement Régional dès l’entrée en confinement. Là encore, j’ai considéré qu’il était important de faciliter autant que possible la poursuite de leur apprentissage artistique pour les 1.700 élèves, tant dans la perspective de leur prépa-

ce que les services de la Région soient réorganisés afin de donner la priorité au télétravail avec un Plan de continuité de l’activité élaboré en lien avec le directeur général des services. Ce fonctionnement nous aura permis d’assurer en grande partie la poursuite de nos missions tout en garantissant les meilleures conditions de sécurité sanitaire pour les agents.

Le Mémento : Comment personnellement vivez-vous cette crise ?

D. R. : Cette crise m’impacte à deux

niveaux. Tout d’abord, elle m’incite comme chacun d’entre nous, ici à La Réunion et un peu partout dans le monde, à veiller tout particulièrement sur mes proches, à vouloir m’assurer qu’ils respectent toutes les mesures pour éviter d’être contaminés.

Ensuite, cette crise vient inévitablement heurter ma conscience. J’ai, depuis 2010,mis un point d’honneur à faire du développement durable de La Réunion une priorité dans tous les champs de compétences de la collectivité et au-delà. Nous avons fait de la préservation et de la valorisation de l’environnement un axe central de nos politiques dans tous les domaines, qu’il s’agisse des grands chantiers, du tourisme, des énergies, des transports... Notre but constant vise

Je ne me déplace que lorsque la situation l’exige, seul dans mon véhicule, et je respecte scrupuleusement tous les gestes barrières Une permanence a été mise en place dans nos quatre principales antennes et un numéro d’accueil, le 0262 48 70 00, est resté ouvert au public afin de répondre aux situations d’urgence. Les équipes des routes ont assuré quant à elles sur le terrain les missions nécessaires pour garantir la sécurité sur les routes nationales.

Le Mémento : Qu’est-ce que le confinement a changé dans votre façon de travailler et de vivre ?

D. R. : Mon quotidien, comme celui de

tous les Réunionnais, est profondément bouleversé par le contexte épidémique. Les outils numériques représentent un élément majeur pour la poursuite de mon travail. Les visioconférences me permettent de rester en lien permanent avec mes collaborateurs et d’assister à des réunions sur le territoire ou en dehors, comme lors de l’entretien important auquel j’ai pris part, le 17 avril, avec les ministres JeanYves Le Drian, Jean-Baptiste Le Moyne et Agnès Pannier-Runacher.

Par ailleurs, je ne me déplace que lorsque la situation l’exige, seul dans mon véhicule, et je respecte scrupuleusement tous les gestes barrières.

à faire coïncider de la façon la plus harmonieuse possible l’économie et l’écologie. Nous avons mis un point d’honneur à avancer vers plus de justice sociale, avec des dispositifs qui favorisent l’égalité des chances entre toutes les Réunionnaises et tous les Réunionnais.

La crise que nous traversons me conforte sur ce chemin d’un développement économique, social et environnemental durable. Elle m’incite aussi à penser que nous devons aller plus loin, que nous devons collectivement approfondir notre réflexion sur ce que nous voulons pour demain.

Chacun est appelé aujourd’hui à s’interroger. L’avenir se joue à l’échelle individuelle et collective. La volonté politique au plan local, national et international sera cependant déterminante.

La mienne est claire : tout mettre en œuvre pour que l’humain et l’environnement soient plus que jamais au centre des préoccupations et des logiques d’action. Cette crise met à l’épreuve nos capacités de résilience.

Elle nous envoie une alerte puissante.

Il est dans notre intérêt de l’entendre et d’en tenir compte pour la suite.

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ENQUÊTE

Commerce

LA REPRISE DE L’ACTIVITÉ NE SERA PAS AU RENDEZ-VOUS

La crise liée au Covid-19 a entraîné la fermeture de plus de 35.000 entreprises. Au 30 mai, 95.000 employés du secteur privé étaient en chômage partiel. Pour soutenir et accompagner les entreprises, la CCI a mis en place une série de mesures.

Dès l’annonce du confinement, la première mesure prise par le CCI a été de fermer ses locaux au public, tout en maintenant ses activités. Rapidement, de nombreux services ont été placés en télétravail, et une cellule de crise dans le nord et dans le sud de l’île, composée de dix-sept personnes, a été créée pour accompagner les entreprises.

Une plateforme téléphonique, une plateforme de réception de SMS, de mails, et une hotline ont été instaurées pour informer les chefs d’entreprises et les aider à remplir leur formulaire afin d’avoir accès aux aides. Pour les encourager dans cette démarche, la CCI n’a pas hésité à jouer la carte de la communication à travers ses médias et les réseaux sociaux.

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Ibrahim Patel, président de la CCI Réunion. © Photo Mémento

DE NOMBREUX COMBATS À MENER.

La CCI a également accompagné les entreprises en alertant le Président de La République, les ministres, les pouvoirs publics, le préfet, sur les irrégularités des dispositifs.

Des dispositifs qui ne répondaient pas forcément aux critères des petites entreprises selon Ibrahim Patel, le président de la CCI Réunion: “Pour bénéficier du fond de solidarité nationale, dispositif mis en place par l’état, les entreprises devaient être à jour de leurs cotisations sociales et fis-

cales. Or, à La Réunion, suite à la crise des Gilets Jaunes, 41% des entreprises ne sont pas à jour de leurs cotisations. Nous nous sommes battus, et il y a eu des évolutions.

Ce dispositif est désormais accessible à ceux qui ne sont pas à jour de leurs cotisations, à condition qu’ils régularisent leur situation.

Nous avons demandé la mensualisation des dettes, nous avons été entendus”.

Autre combat mené par la CCI, la demande d’effacement des charges sociales et fiscales des entreprises pendant la durée du confinement, la mise en place d’une aide supplémentaire de l’État pour aiderles petites entreprises à payer leur loyer,des actions auprès des banques pour leur demander plus de réactivité et de souplesse lorsque les entreprises leur demandent des prêts, et la mise en place du dispositif de prêt d’honneur du Plan Corail, un prêt à taux zéro géré par l’État qui accordait en 2017 jusqu’à

Pour bénéficier du fond de solidarité nationale, les entreprises devaient être à jour de leurs cotisations sociales et fiscales.

Or, à La Réunion, suite à la crise des Gilets Jaunes, 41% des entreprises ne sont pas à jour de leurs cotisations

30.000 euros aux entreprises en difficulté : “Il faut que ce dispositif soit développé de nouveau à la Réunion pour aider les entreprises à redémarrer”, martèle le président de la CCI. “Nous nous battons également sur le dispositif de l’État géré par la Région, pour lequel il faut au moins un salarié. Or, il y a à La Réunion 29.000 entreprises qui n’ont aucun salarié, et qui donc, ne sont pas éligibles. Nous n’avons à ce jour (30 avril) pas eu d’avancée, et continuons à nous battre”.

Entreprise

TOUS AVEC NOS ARTISANS La crise sanitaire provoquée par le Covid-19 a amené de nombreuses entreprises artisanales à fermer temporairement leurs portes. Pour les épauler et les aider à reprendre leur activité, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat a mis en place une série de mesures. sont touchées par les conséquences de la pandémie, soit en raison des fermetures imposées, de la baisse de la fréquentation, ou encore de l’impossibilité de respecter les gestes barrières nécessaires à la protection du personnel”, explique Bernard Picardo.

“70% des chefs d’entreprises nous ont déclaré avoir été en cessation temporaire d’activité. Ils ont été particulièrement nombreux dans le bâtiment, la production et une partie des services.” Plus de 3.000 entreprises ont sollicité les services de la CMAR pour un accompagnement individuel: information sur les mesures, montage des dossiers, etc. Les conséquences de ces fermetures sont nombreuses: perte de chiffre d’affaires, tensions sur la trésorerie et absentéisme du personnel.

95.000 SAL ARIÉS DU PRIVÉ CONCERNÉS PAR LE CHÔMAGE PARTIEL. Le 30 avril, 35.000 entre-

prises étaient impactées par la crise du Covid-19 à La Réunion.

Sur les 150.000 salariés en activitédans le secteur privé dans l’île, 95.000 étaient concernés par le chômage partiel. Après le confinement, Ibrahim Patel craint que de nombreuses entreprises, faute de moyens d’accompagnement ou de trésorerie, ne puissent reprendre leur activité.

Pour le président de la CCI, il est indispensable de maintenir le chômage partiel pendant quelques mois pour soutenir les entreprises qui n’ont pu redémarrer leur activité. “À partir du déconfinement, nous allons connaître une situation économique catastrophique jusqu’à la fin de l’année. La reprise de l’activité, le chiffre d’affaires ne seront pas au rendez-vous. Il faudra attendre 2022 pour retrouver le chiffre d’affaires d’avant les Gilets Jaunes en 2018”.

Pour accompagner les restaurateurs, la CCI a mis en place resto.re, une plateforme qui recense l’ensemble des restaurants qui proposent des plats à emporter et de la livraison de repas, et permet aux clients de passer des commandes.

Autre action, la CCI soutien l’initiative de la CTPER Association Coordination des Très Petites Entreprises de La Réunion qui propose aux commerçants de vendre leurs produits via la plateforme de vente en ligne shoping Réunion.re, et de les livrer au consommateur. La CCI est prête à soutenir toutes les initiatives locales qui permettront de valoriser les commerces de proximité.

Bernard Picardo, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de La Réunion. © Photo Mémento

Pour faire face à la crise provoquée par le Covid-19, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Réunion, CMA, a réagi en très peu de temps. Après avoir fermé ses centres de formation, puis la Chambre ellemême, elle a lancé en un temps record, une adresse mail dédiée: covid19@cma-reunion. fr, un numéro vert 0801 902 412, et une page d’accueil spéciale sur le site Internet www. artisanat974.re. En back-office, l’ensemble des compétences de la Chambre s’est mobilisé en télétravail.

“Pour l’apprentissage et la formation continue, les chantiers de Formation Ouverte et à Distance (FOAD), lancés depuis quelques mois, ont connu une accélération réelle. La formation en distanciel est devenue en deux semaines une réalité pour nos apprentis”, souligne Bernard Picardo, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de La Réunion. “Nos premières actions de FOAD en formation continue sont lancées depuis la miavril”. Pour diffuser le plus largement possible l’ensemble des mesures d’accompagnement des entreprises mises en place par les pouvoirs publics, la CMA a intensifié sa communication dans l’ensemble des médias y compris sur les réseaux sociaux, et lancé une newsletter Flash-info COVID. 100 MILLIONS DE PERTE DE CA. Pour

accompagner et défendre au mieux les artisans, la CMA a analysé en détail tous les dispositifs de soutien aux entreprises, repéré les éléments ambigus ou nécessitant des éclaircissements et obtenu des améliorations. Quid de la situation des entreprises artisanales à La Réunion pendant la crise? “La quasi-totalité d’entre elles

LES ARTISANS ONT UN RÔLE À JOUER. Un

mois après le début du confinement, le manque à gagner en termes de chiffre d’affaires pour les 20.000 entreprises de la CMA dépassait déjà les 100 millions d’euros.

Pour limiter la casse, les entreprises se sont massivement tournées vers les fonds de solidarité et le chômage partiel, mais cela est loin d’être suffisant: “Il est primordial que les artisans soient accompagnés avec plus de souplesse par les banques locales”, souligne le président de la CMA. “La mise en place de prêts ou de solutions de crédit de court terme leur permettra de rebondir. Un geste de la part du gouvernement pour un effacement des charges sociales et fiscales à l’égard des TPE ultramarines permettra de sauver un grand nombre d’entreprises en détresse.

C’est d’ailleurs ce que nous avons sollicité très tôt par courrier commun cosigné par les chambres (CCI et CMA) et des organisations professionnelles”.

L’HEURE DU CHANGEMENT. Parallèlement, la même initiative a été lancée par l’ensemble des cinq CMA de Région d’outre-mer à destination du gouvernement pour obtenir, entre autres, des assouplissements sur le Fonds de Solidarité National.

La CMA a aussi sensibilisé les 24 maires de La Réunion sur le relais qu’elle pouvait jouer avec les entreprises de leur commune, et leur a demandé d’ouvrir l’accès de leurs marchés aux entreprises artisanales, notamment celles relevant du secteur agroalimentaire ou encore de la fleuristerie.

“Les artisans ont joué un rôle majeur dans cette crise”, martèle Bernard Picardo. “Nous travaillerons d’arrache-pied pour faire que le slogan#TousAvecNosArtisans ne soit pas qu’une campagne de communication, mais une réalité durable inscrite au cœur de notre société”. L’heure du changement a sonné.

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ENQUÊTE

a conduit le groupe à inviter une partie de ses salariés à reprendre leur activité, en mettant à leur disposition des équipements de protection individuelle, dont les visières pays. Initiée par l’ADIR, cette fabrication locale a également conduit ISOPLAST, filiale d’Isautier fermée dès le 20 mars, à reprendre son activité pour procéder à la fabrication de cubes de mousse destiné au bon maintien de l’équipement.

LE SOURCING D’INGRÉDIENTS AUX “NOMS BARBARES”. Concernant la

Jérôme Isautier

“MON PORTABLE SONNE DU MATIN AU SOIR”

Convalescent au moment de l’irruption du Covid-19 et la mise en place des premières mesures gouvernementales, le directeur général des établissements Isautier a vu son mi-temps thérapeutique se transformer en 1,5 temps plein, avec des journées commençant à 8h pour se terminer à 22h. La raison de cette mobilisation exceptionnelle? Apporter une réponse rapide à la pénurie de gel hydroalcoolique observée sur le territoire et ce, dès les premiers jours de crise.

APRÈS LE CHOC, LA MISE EN ACTION.

La première prise de parole d’Emmanuel Macron, le 16 mars dernier, “un discours-choc a frappé de plein fouet l’opinion réunionnaise, cette dernière accusant un temps de retard sur la Métropole en termes de propagation du virus”.

Passé le moment de sidération, et à la demande exprimée par les salariés, le groupe Isautier allait décider la fermeture de toutes ses entreprises: distillerie, liquoristerie, musée, pôle immobilier (SOREC), pôle agricole (SCAB), et organiser le télétravail pour la vingtaine de ses salariés pour qui la pratique était possible, la mise en congés et en chômage partiel pour les autres. Objectif : préserver la santé de la centaine de salariés des entreprises Isautier. “Reste qu’une semaine plus tard, les directives allaient évoluer. Emmanuel Macron, suivi de Bruno Lemaire, substituant le: “restez chez vous” 42

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Depuis la miavril 2020, la liquoristerie Isautier consacre 50% de son activité à sa production historique, et 50% à la production de solution hydroalcoolique.

par un: “oui, mais non, enfin pas vraiment…” Ceux qui peuvent travailler doivent continuer à le faire”, s’amuse presque le directeur général.

Entre les deux discours, l’industriel avait déjà procédé à la réouverture de sa distillerie afin de lancer les premiers tests de fabrication de solution hydroalcoolique. Cette ambition de prendre sa part à la réponse apportée localement à la pénurie,

mise en production de solution hydroalcoolique, tout a débuté par un coup de fil intervenant “au moment même où le groupe procédait à la mise en sommeil de ses activités”, relate Jérôme Isautier. Au bout du fil, le directeur de cabinet du Conseil Départemental de La Réunion qui souhaite , sachant que l’industriel dispose d’alcool à 96°, 16,000 litres de solution. Reste que le respect de la recette de fabrication de la solution, élaborée par l’OMS, requiert l’utilisation de coproduits: peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) et glycérol (additif utilisé dans les industries cosmétiques et agroalimentaires), dont l’importation aérienne s’avère impossible pour le premier, alors que le second, quasiment introuvable localement, peut être importé plus facilement.

Par l’intermédiaire des radios locales, l’industriel lance “une bouteille à la mer” afin de sourcer les éventuels stocks présents dans l’île et reçoit une proposition: l’entreprise de maraîchage “Sandy les cueillettes péi”, l’informe qu’elle dispose de ces composants et offre à l’industriel de récupérer ses stocks. Cette opportunité permet à l’entreprise Isautier de procéder au lancement des premiers tests. Reste que si le peroxyde répond aux exigences de l’industriel, le glycérol ne répond pas au cahier des charges. Le groupe “remue alors ciel et terre” afin de dénicher le précieux. Il se tourne vers la Coopérative agricole des Huiles essentielles de Bourbon qui l’informe réserver ses maigres stocks à sa propre production, tout en lui faisant don de quelques dizaines de litres.

Il se tourne ensuite vers les CHU Nord et Sud qui envisagent de développer leur propre produc-

tion. À charge pour l’industriel de lui fournir, en échange, 1.000 litres de solution, soit 50% de la production rendue possible par cette fourniture.

SUIVI D’UNE CHASSE AUX CONTENANTS. La fabrication pilote des

2.000 premiers litres de solution est conditionnée, dans un premier temps, en bidons de 20 litres.

Dans l’objectif de production des 15.000 litres attendus par le département, l’entreprise s’attache au développement de process plus industriels.

En parallèle au rapprochement qu’elle opère avec ses fournisseurs historiques en termes de réalisation d’étiquettes et de cartons, l’entreprise doit rapidement se mettre en quête de contenants propres et inertes. Car si le stock de bouteilles détenu par sa liquoristerie a permis de répondre à la phase test, ce dernier s’avère insuffisant dans le cadre du lancement d’une première production de 20.000 litres.

COMME DANS UN ÉPISODE DE 48H CHRONO. Bien qu’appuyée sur le

peroxyde fourni par le maraîcher Sandy, la production de gel hydroalcoolique par Isautier se heurte à l’indisponibilité du glycérol sur le territoire. “Afin de résoudre le problème, nous avons alors fait le tour des entreprises susceptibles de disposer de l’ingrédient, les fabricants de peintures notamment”.

Reste que, récupérer ce dernier auprès d’un fournisseur alors sollicité par la France entière n’a rien d’une formalité. “C’est là qu’intervient Nassir Goulamaly”, explique Jérôme Isautier. Confiné sur le territoire national, le D.G. du groupe Océinde se rapproche dans l’urgence du fournisseur lyonnais et lui achète une tonne du précieux ingrédient. De la même manière, la société Air Austral prend la décision d’apporter sa pierre à l’édifice de la solidarité territoriale en attribuant, dans l’urgence, une place à cette cargaison, opérant au passage une ristourne sur le fret de près de 50%.

“C’est dans ces moments-là que chacun donne le meilleur de luimême”, analyse Jérôme Isautier, encore surpris par la découverte d’une “formidable chaîne de solidarité” attendue pour perdurer.

Une concrétisation du “jouer groupés” longtemps appelé de ses vœux par Maurice Cerisola.

Département

41,5 MILLIONS D’EUROS POUR LES PUBLICS PRIORITAIRES À contexte exceptionnel, mesures exceptionnelles, dans celui de la crise sanitaire lié a la pandémie, le Département de La Réunion s’est mobilisé pour aider et accompagner les publics prioritaires en votant un Pacte de Solidarité et d’Urgence Sociale. 41,5M€ ont ainsi été actés pour répondre aux situations d’urgence.

Pour faire face à la crise sanitaire liée au Covid-19, le Département de La Réunion a, dès le début du confinement, fermé ses services au public et déclenché un plan de continuité de l’activité et des missions essentielles de la collectivité pour faire face aux besoins de la population et aux situations d’urgence. Afin d’aider, d’accompagner et de soutenir au quotidien les publics prioritaires de la collectivité durant cette période de confinement, le Département a élaboré un Pacte de Solidarité et d’Urgence Sociale auquel a été allouée une enveloppe de 41,5 millions d’euros.

LES PERSONNES ÂGÉES AU PREMIER PLAN. Parmi les mesures phares de

ce Pacte de Solidarité et d’Urgences Sociale, une aide de 150€ a été accordée à 36.500 personnes âgées qui disposent d’une retraite inférieure au RSA. Une aide exceptionnelle a également été attribuée aux CCAS de l’île afin de leur permettre d’étendre le service de portage des repas à davantage de bénéficiaires, mais également d’assurer les courses de première nécessité et la livraison de médicaments pour plus de 10.000 personnes. Le Pacte de Solidarité et d’Urgence Sociale avait également prévu la livraison de 15.000 paniers de fruits et légumes chaque semaine au domicile des personnes les plus vulnérables via les CCAS et par les opérateurs du réseau de l’aide alimentaire, afin de leur permettre de diversifier et améliorer leur alimentation. Autre élément de ce Pacte: la possibilité pour les bénéficiaires de demander l’augmentation de leur nombre d’heures d’aide-ménagère pendant la durée de l’état d’urgence sanitaire, sur prescription des services à hauteur de 10h supplémentaires/mois.

30€ PAR JOUR POUR LES ASSISTANTS FAMILIAUX. Dans le volet famille, pour

les enfants confiés à l’ASE, l’Aide Sociale à l’Enfance, le Département a accordé une aide exceptionnelle de 30€ par jour (au lieu des 15€/jr) aux assistants familiaux qui accueillent 80% des enfants placés. Un soutien financier était destiné à leur permettre de mieux assurer le bien-être des enfants et l’achat de matériel éducatif. Le Pacte comprenait également des aides pour les acteurs de l’insertion, avec entre autres une

Cyril Melchior, président du Département de La Réunion, au plus près de la population réunionnaise. © Photo Mémento

enveloppe destinée à leur permettre de garantir le paiement des salaires des emplois aidés (PEC et CDDI) cofinancés par le Département. Une enveloppe exceptionnelle de 3,2 millions d’euros a également été débloquée afin de garantir la survie des jeunes entreprises en phase de démarrage, soutenues par le Département au travers des dispositifs TAJ et ADEN. Autre mesure, sanitaire celle-ci: la commande de masques chirurgicaux et FFP2 afin de garantir la sécurité des professionnels et des personnes accueillies, et la commande de gel hydroalcoolique qui seront distribués aux personnes âgées et au personnel les accompagnant dans les Ehpad, aux établissements de la protection de l’enfance, aux services d’aides à domicile, aux assistantes familiales, aux accueillants familiaux et aux publics des CCAS. Objectif : n munir les réunionnais de masques. n 730 000 masques devront être distribués avant la fin du mois de mai. n Pour cela une enveloppe de 600.000 euros a été voté.

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ENQUÊTE

INTERVIEW

Dominique Robert Agent général UFA Assurances Le Mémento : On n’y pense pas forcément, mais le secteur des assurances est l’un des plus impactés par la crise du Covid-19.

Pourriez-vous nous expliquer comment cette crise sanitaire affecte le secteur des assurances?

Dominique Robert : Nous sommes

tous impactés par cette pandémie, quel que soit le secteur d’activité. Le secteur s’est organisé pour rester au plus près des assurés en maintenant la continuité de services. Les agents continuent à être opérationnels, leurs équipes sont soit joignables par téléphone ou par mail, soit présentes physiquement en agence.

Le secteur est impacté par la baisse de l’activité et en parallèle par une hausse de la sinistralité en santé, et en prévoyance.

Une épidémie et une pandémie ne font pas partie des événements garantis au titre des polices d’assurance Dommages aux biens. Un événement de type “épidémie covid-19” dépasse le périmètre d’intervention de l’assurance. Les moyens financiers dont les assureurs disposent pour tenir l’ensemble des engagements contractuels pris auprès de leurs clients ne peuvent pas être utilisés pour couvrir des événements qui sont explicitement exclus de leurs contrats.

Indemniser les pertes d’exploitation liées à la pandémie reviendrait à mettre le secteur de l’assurance à terre avec un coût estimé à plus de 60 milliards d’euros.

Le Mémento : Existait-il des clauses de “crise sanitaire”, justement, dans les contrats d’assurance?

On pense notamment aux professionnels dont l’activité est à l’arrêt, comment ça se passe pour eux?

D. R. : Non, sauf cas très particulier,

en grande majorité, il n’y a pas de clause pandémie dans les contrats.

La FFA (Fédération Française de l’Assurance) travaille en coordination avec le ministère de l’Économie et des Finances, et a initié des travaux pour aboutir à une proposition concrète de régime d’assurance contre les risques sanitaires majeurs de type Covid-19 qui permettra une meilleure protection en cas de nouvelle catastrophe sanitaire pour les

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Mémento n°493 I Mai 2020

Indemniser les pertes d’exploitation liées à la pandémie reviendrait à mettre le secteur de l’assurance à terre avec un coût estimé à plus de 60 milliards d’euros clients. Mais je rappelle que même la garantie perte d’exploitation telle qu’elle est proposée actuellement en dommage aux biens, beaucoup de professionnels ne la contractent pas, car pour eux, cette garantie est accessoire. Si demain, nous arrivions à créer une garantie dite “catastrophe sanitaire majeure”, je ne suis pas sûr que tous les clients y souscriraient.

Enfin, une garantie portant sur les pertes d’exploitation liées à une pandémie ne serait généralisable à un prix raisonnable que dans le cadre d’un régime obligatoire garanti par l’État.

Le Mémento : Doit-on s’attendre à des contrats qui, dans l’avenir, prendront en compte ce genre de situation? Doit-on s’attendre également à une hausse des

cotisations pour faire face à cette situation inédite?

D. R. : La FFA étudie une garantie en

ce sens. Nous sommes dans une situation de “risque systémique” où les assurés sont tous touchés en même temps, les assureurs aussi. Si on écoute tous les spécialistes économiques, une crise d’une telle ampleur n’arrive que tous les 100 ans.

Pour moi, créer une telle garantie coûterait trop cher et peu de clients y souscriraient.

Les assureurs ont mobilisé 3,2 milliards d’euros de mesures exceptionnelles pour faire face à la crise du Covid-19, dont 1,75 milliard d’euros à destination des populations et des entreprises les plus exposées.

La moitié de cet effort est dédié aux TPE, PME, artisans et commerçants.

Le Mémento : Le 27 avril 2020, l’association UFC-Que Choisir demande à l’ensemble des assureurs de rembourser en partie leurs assurés (particuliers)… car l’accidentalité a baissé et que le Code des assureurs prévoit la possibilité de faire chuter la prime auto. C’est envisageable, ça, pour vos clients de La Réunion?

D. R. : La question est posée. Nous, les

intermédiaires que nous sommes,

Solidarité

Les assureurs ont mobilisé 3,2 milliards d’euros de mesures exceptionnelles pour faire face à la crise du Covid-19, dont 1,75 milliard d’euros à destination des populations et des entreprises les plus exposées. sommes favorables à ce que les compagnies fassent un effort supplémentaire en ce sens. La discussion a été posée aux compagnies avec lesquelles nous travaillons.

La présidente de la FFA indiquait: “Toutes les compagnies d’assurances ne seront pas en capacité de rendre l’argent des primes automobiles, car elles devront faire face à une hausse des sinistres dans d’autres branches. Limiter la mutualisation entre branches ne rendrait pas, in fine, service aux assurés”.

Le Mémento : Quel est le principal enseignement de cette crise, selon vous?

D. R. : Cette période très par-

ticulière que chacun d’entre nous vit a engendré de nouveaux usages, de nouveaux besoins, de nouvelles façons de vivre et de travailler ensemble. Cette crise m’a permis d’accélérer la revue des process internes d’UFA, l’organisation du travail pour permettre de répondre à nos clients à tout moment et aussi de garder le lien, et mis en place des solutions telles que la signature en ligne qui permet de souscrire un contrat à distance ainsi que le paiement en ligne. À moyen terme, il faudra réfléchir ensemble comment nous continuons à nous adapter, car le monde après Covid-19 est un monde plein d’incertitudes, mais aussi d’opportunités.

LE BELLEPIERRE OFFRE SES CHAMBRES Pas facile de faire des heures de route quand on vient de finir une garde. Pour éviter aux personnels soignants du Centre Hospitalier Félix Guyon qui habitent loin de leur lieu de travail de se fatiguer davantage au volant, l’hôtel Le Bellepierre leur a mis des chambres à disposition gratuitement.

© Photo Mémento

En temps de crise, être à côté de son lieu de travail peut s’avérer primordial.

Raison pour laquelle l’hôtel Le Bellepierre, qui se trouve à moins de cinq minutes en voiture du Centre Hospitalier Félix Guyon, a proposé quelques jours après le début du confinement ses chambres aux personnels soignants

de l’hôpital qui habitent loin de leur lieu de travail afin de leur permettre de se reposer dans les meilleures conditions. “Dès le début du confinement, nous nous sommes retrouvés avec un hôtel restaurant où nous ne pouvions plus recevoir de clients au restaurant, au bar, ou en salle de réunion”, explique Michel Hirigoyen,

directeur général de l’hôtel Le Bellepierre.“Ayant entendu parler des actions en direction du personnel hospitalier mises en place en Métropole par quelques hôtels, j’ai informé mon P.-D.G., Abdul Cadjee ,de mon projet de rester à la disposition du CHU si celui-ci nous sollicitait. Un choix qu’il a approuvé”. Ce qui sera rapidement chose faite. Dès le 21 mars, les premières blouses blanches envoyées par le Centre Hospitalier Félix Guyon ont été accueillies dans les meilleures conditions possible, compte tenu des restrictions. “Nous avons tous les jours du personnel hospitalier qui arrive épuisé et repart ravi, reposé, et revigoré, et pour nous, c’est le plus important”, conclut Michel Hirigoyen.

Prestataire de sûreté

UNE PALPATION ADAPTÉE Réunion Air Sûreté, RAS, prestataire sûreté de l’aéroport Roland Garros et de celui de Pierrefonds, a dû, en cette période de pandémie, bouleverser toute son organisation. Une chose qui n’est pas aisée, dans un milieu où les contraintes sont multiples.

Chargé du contrôle des passagers, des bagages de cabine (IFPBC) et des bagages de soute (IFBS), pour l’aéroport Roland Garros, ainsi que du personnel qui accède aux pistes, de l’IFPBC et de l’IFBS pour l’aéroport de Pierrefonds, Réunion Air Sûreté, qui assure par ailleurs des missions de gardiennage, a agi rapidement à l’annonce de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 en prenant dans un premier temps des mesures pour protéger ses salariés. Équipés en gants, masques, visières, gels hydroalcooliques, et sensibilisés aux gestes barrières, ils ont ainsi pu poursuivre leurs missions. Sur les consignes de la Direction générale de l’Aviation civile, DGAC, l’entreprise a également adapté sa procédure de palpation afin d’exposer le moins possible ses salariés.

RAS a également dû avoir recours à certaines mesures au niveau de ses collaborateurs: “80% de notre

personnel s’est retrouvé en activité partielle”,souligne Jean-François Moutoussamy, directeur de RAS. “Selon leur situation personnelle et sur la base du volontariat, les salariés n’ont travaillé que quelques heures par semaine”.

Pour pouvoir sauver son chiffre d’affaires, RAS s’est rabattu sur ses activités connexes: la sécurité et le gardiennage. Un beau rebond qui a permis à la société de limiter la casse.

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ENQUÊTE

INTERVIEW

Daniel Moreau P.-D.G. de Royal Bourbon Industries et président de l’ADIR La mondialisation économique lointaine est risquée Bien qu’indispensable à la vie du territoire et à ce titre classée “prioritaire”, l’industrie agroalimentaire réunionnaise a subi de plein fouet les conséquences du Covid-19. Retour sur les bouleversements engendrés par la mise sous cloche de l’économie, avec l’un des fleurons de l’industrie agroalimentaire réunionnaise: Royal Bourbon Industries.

Le Mémento : comment le groupe Royal Bourbon vit-il le confinement?

Daniel Moreau : De façon très contras-

tée, certains marchés étant quasi à l’arrêt (restauration collective, export Métropole), quand d’autres sont tirés par une demande plus forte que d’habitude, principalement nos productions de première nécessité. Pour ces derniers, nous avons habituellement des stocks élevés de matières premières et d’emballages, à cause des risques qui pèsent sur leur acheminement, liés à notre isolement.

Nous pouvons donc alimenter correctement le marché local. D’un autre

côté, nous avons également dû renforcer nos équipes pour la transformation des fruits (ananas) qui, actuellement, ne partent plus vers l’export.

Le Mémento : Quels changements organisationnels ont été induits par cette situation exceptionnelle?

D. M. : Au global, nous avons dû redé-

ployer nos équipes sur les lignes où la demande était plus forte. L’essentiel de notre effectif étant présent, nous n’avons pas de grosses difficultés à suivre la demande. La question de la sécurité de nos salariés a été centrale, induisant la mise à leur disposition

© Photo Mémento

d’équipements de protection: gel hydroalcoolique, masques, lingettes et visières de protection pour certains services. En outre, nous avons organisé la distanciation sociale au sein des

Industrie

“L’ADAPTABILITÉ CHEZ NOUS, ÇA FAIT TRENTE ANS QUE ÇA MARCHE” Au nombre de celles qui ne manquent pas de ressources, la société réunionnaise Bourbon Bâches. En pleine pénurie de masques, l’entreprise est parvenue à mettre au point un équipement de protection faciale dont elle allait écouler 5.000 exemplaires en à peine deux semaines. Et ce n’est pas fini.

“Entre le gros artisan et le petit industriel”, l’entreprise réunionnaise Bourbon Bâcches emploie une dizaine de salariés à la transformation de tissus techniques en bâches de véhicules, chapiteaux...

En vertu de la technicité croissante de ses matières premières, l’industriel est de plus en plus sollicité pour intervenir manière dans le domaine de l’étanchéité au travers la réalisation de bassins de rétention, bassins paysagers et autres retenues collinaires. La crise n’aura pas eu raison de Bourbon Bâches dont le catalogue s’est étoffé pour répondre aux entreprises réunionnaises, contraintes à de nouvelles obligations sanitaires.

OBJECTIF : TROUVER DES EPI. Durant la

semaine qui suivit l’adresse présidentielle aux Français du 16 mars dernier, l’entreprise portoise s’est attachée à honorer les commandes en cours. Durant le week-end, François Charbonneau son créateur et dirigeant, réalise qu’il dispose 46

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de bâche transparente, de velcro et de tous les accessoires nécessaires à la réalisation d’une solution de protection faciale. Dès le lundi, il élabore ses premiers prototypes. L’Adir qui, de son côté, contribue au développement d’une visière Nou la fé, prend connaissance du travail de Bourbon Bâches. Après lui avoir rendu visite et pris connaissance de sa solution, l’organisation relaie l’information sur ses réseaux sociaux et la première commande tombe: Mauvillac acquiert quelque 200 équipements destinés aux salariés du Groupe Océinde.

L’information ayant circulé en parallèle, au travers d’un réseau médical, c’est à une déferlante de commandes que l’entreprise doit alors répondre et ce, dès la fin du mois de mars. En plus du millier d’EPI livrés au secteur médical, la production de Bourbon Bâches bénéficie d’un très bon bouche-à-oreille. De nombreuses organisations et collectivités s’intéressent à la visière de protection de

l’industriel. “D’autant qu’à l’époque, en termes d’EPI, il n’y avait sur le territoire plus rien de disponible”, rappelle François Charbonneau.

En partenariat avec le responsable QSE de la COR, Bourbon Bâches met ensuite au point un système destiné à équiper les casques de chantier des dockers. Le modèle convainc rapidement.

Plusieurs opérateurs locaux, dont Cyclea, la CAPEB passent commande. “Des commandes allant de l’unité à plus de 2.000 pièces” explique le dirigeant qui poursuit : “Ce nouveau produit a permis à Bourbon Bâches de conserver 50 à 60% de son activité et de maintenir dans l’emploi quatre salariés mobilisés à la fabrication des EPI au sein de l’atelier”, explique François Charbonneau. De quoi également renforcer la trésorerie de la société qui exige désormais et comme beaucoup d’autres, d’être réglée au comptant. Fort du succès rencontré par sa production d’EPI à destination des professionnels, l’industriel a de manière plus récente initié la production de visières de protection destinées aux enfants. Des équipements très légers (60g), qui tirent profit d’un PVC souple pour éviter que l’enfant se blesse lorsqu’il le porte. Lavable à l’eau, l’équipement

chaînes de production. Un certain nombre de nos collaborateurs sont en télétravail évidemment, pour les postes qui ne nécessitent pas une présence physique.

Le Mémento : Pensez-vous retrouver l’organisation de travail d’avant-crise?

D. M. : Je l’espère bien! Toute la question est

quand? Je crains que cela ne dure plusieurs mois, au mieux. À mon avis, certaines des habitudes de travail adoptées à l’occasion de cet événement vont rester dont le télétravail, tout du moins partiellement. Je pense que c’est d’ailleurs une bonne chose.

Davantage de réunions seront organisées en vision-conférences.

Le Mémento : Qu’est-ce qui changera fondamentalement dans votre façon de travailler?

D. M. : Je pense qu’il faut que, collective-

ment, nous repensions le modèle de développement économique de La Réunion et développions une vision davantage ancrée localement et sur notre environnement régional. La mondialisation économique “lointaine” est, nous l’avons bien vu, risquée en cas de crise du type de celle que nous vivons actuellement.

François Charbonneau, directeur de Bourbon Bâches, concepteur de l’EPI. © Photo D.R.

“n’a rien d’un produit jetable et peut même être reconditionné”, explique son concepteur, jamais à court de nouvelles idées.

En vertu du stock de cristal transparent dont il dispose, ce dernier a également procédé à la mise au point de dispositifs de séparation destinés à équiper très prochainement les véhicules professionnels, les voiturettes de golf et les transports en commun. “Des équipements appelés à devenir somme toute courants”, termine le dirigeant, dont l’entreprise a fêté ses trente ans en plein confinement.

© Photo D.R.

Entreprise

LA SÉCURITÉ AVANT TOUT Après près d’un mois et demi d’arrêt de ses activités, le groupe Gaïa, spécialisé dans l’installation de chauffe-eau et de centrales photovoltaïques. La Réunion, a relancé progressivement ses activités, avec la sécurité comme maître mot.

Confinement oblige, pendant placées dans les véhicules un mois et demi, les 100 colla- et les locaux pour inciter les borateurs du groupe Gaïa se employés à rester vigilants à sont retrouvés en télétravail la bonne pratique des gestes ou en activité partielle. barrières, aux distances Si l’entreprise a depuis re- de sécurité et au nettoyage lancé ses activités, cela s’est des parties communes. fait dans le strict respect des Enfin, gants, masques, sur conditions sanitaires et sécu- chaussures, liquide hydro ritaires. Le groupe a en alcoolique ont été effet mis en place un distribués. PropoNotre protocole de sécurité sant des solutions détaillant une jourentreprise d’achat en ligne née type par métier. son site web, a souffert, via Chaque collaborateur Gaïa a pu contis’est vu remettre un cependant nos nuer à recevoir livret personnel qui commandes clients nous des reprend un protocole durant la période personnalisé, estam- sont toujours de confinement : pillé “Gaïa”, basé sur entreprise restés fidèles “Notre le guide de l’OPPBTP. a souffert, cepenLes équipes ont égaledant nos clients ment été formées aux gestes nous sont toujours restés fibarrières et à l’adoption de dèles”, conclut Benoit Oliviero, nouvelles attitudes de pré- directeur d’exploitation chez vention et de protection dans Gaïa.“Nous les remercions leur travail, au bureau, chez sincèrement, car c’est grâce à les clients ou sur les chantiers. eux que nous avons pu préPour parfaire le dispositif de server les emplois de tous nos sécurité, des affiches ont été collaborateurs”.

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ENQUÊTE

MÉDIAS ET PUBLICITÉS BOULEVERSÉS La crise a touché tous les secteurs des médias et de la communication. “Elle a eu et aura des conséquences organisationnelles, financières, et économiques profondes” sur chacun des acteurs de la chaîne de valeur : agences, régies, éditeurs, diffuseurs… confirment ceux qui ont accepté de répondre à nos questions.

CHIFFRE Les agences de pub estiment leur baisse d’activité à 70 % en moyenne en avril. (source : Les Echos)

INTERVIEW

Mayia Le Texier D.G. d’Antenne Réunion “L’information est un élément fondamental dans la lutte contre le virus” Le Mémento : Comment Antenne Réunion a-t-elle vécu et vit-elle le confinement?

Mayia Le Texier : Les

équipes d’Antenne Réunion œuvrent chaque jour pour être au côté des Réunionnais et des acteurs économiques et publics du territoire.

Je suis particulièrement fière de mes équipes et des actions qu’elles portent avec sang-froid et de belles valeurs sous-jacentes durant cette période.

J’ai vu un profond engagement et une grande solidarité interne et à destination des Réunionnais. Nous avons, début mars, très rapidement pris la mesure et l’ampleur de la crise et avons revu en profondeur notre organisation, nos process, nos offres, nos métiers.

Nous poursuivons à chaque instant, en leitmotiv, un double objectif, protéger nos collaborateurs et maintenir nos missions essentielles pour le territoire, que nous pourrions qualifier d’équivalentes à celles du service public.

Ainsi, sur le premier objectif, dès le 16 mars, nos collaborateurs “à risques” et également ceux vivant avec un pro-

fil “à risques” ont été mis en travail à distance ou arrêtés. Nous avons également déployé de nombreuses mesures que nous avons renforcées, ajustées dans le temps pour protéger nos collaborateurs sur site et nos journalistes sur le terrain.

Sur le second objectif, nous avons densifié notre information avec des JT renforcés et des éditions spéciales, retravaillé intégralement notre grille pour l’adapter au confinement des Réunionnais et nous avons imaginé de nouveaux programmes dédiés à la situation (ex: Tous à la Maison, Kanal La Blague Fondker, etc.).

Le Mémento : Comment l’activité a t-elle été réorganisée? Ces changements ont-ils vocation à perdurer?

M. Le T. : De nombreux changements

ont été déclenchés. Je l’évoquais rapidement ci-dessus, cette crise sanitaire sans précédent a brutalement et profondément affecté notre quotidien, que ce soit à titre professionnel, mais également personnel. Nous avons dû apprendre à travailler dans deux espaces/temps et les coordonner.

Avec d’une part, des équipes sur site et d’autre part, des équipes qui travaillent depuis leur domicile, toutes les deux

fondamentales pour le fonctionnement et la continuité de nos activités et l’accomplissement de nos missions.

En sus de l’ensemble des mesures de sécurité et de protection que nous avons appliquées immédiatement et renforcées au fil des jours, nous avons repensé l’ensemble de nos méthodes et fonctionnement. Nous apprenons chaque jour et nous améliorons au fil de la crise. À titre d’exemple les membres du comité de direction se sont réunis chaque matin et quotidiennement pour ajuster notre plan de crise comprenant 4 volets (RH & infrastructures/ Programmes/ Poursuite de l’activité/ Finance), nous avons créé des espaces virtuels pour que les collaborateurs puissent maintenir le lien et échanger. Pour les collaborateurs sur site, nous avons organisé une rotation - une équipe lundi-jeudi et jeudidimanche qui ne se croisent pas. Nous travaillons d’ailleurs actuellement sur le déconfinement et la reprise de nos activités post-Covid. Il est selon nous primordial de tirer des enseignements de l’ensemble de ces changements et mutations que cette crise a engendré.

Notre organisation, mais aussi notre positionnement et nos missions évolueront nécessairement, ils ont déjà évolué.

Sylvain PeguillanDirecteur général de Cirano Group “La situation nous offre une autre vision du télétravail” Cirano, groupe diversifié opérant dans les domaines de la radio, des services aux médias, de la communication instore et digitale, et des loisirs a pu poursuivre certaines de ses activités “avec des modes de fonctionnement différents”, explique Sylvain Peguillan, le directeur général du groupe. Pour la régie publicitaire : “c’est compliqué.

Et si le digital s’est maintenu et a même connu une recrudescence de trafic, pour le cinéma, c’est zéro euro du chiffre d’affaires. La radio et l’affichage enregistrant les plus fortes baisses : 90 %”. Pas mieux pour le Golf, 48

Mémento n°493 I Mai 2020

l’un des segment de diversification du groupe. Car si le restaurant est bien évidemment fermé, le terrain, lui, bien que sans joueur, requiert un entretien permanent.

Pour le groupe qui compte entre 120 et 130 salariés, “tous ceux qui ont pu être placés en télétravail l’ont été”, explique le directeur. Reste que le télétravail, pour un animateur radio, cela demeure compliqué et encore plus pour les radios généralistes, amenées à recevoir leurs invités en plateau. Ces dernières ont dès lors contourner le problème, grâce aux outils digitaux.

À la question “pensez-vous que tout pourra redevenir comme avant?”, le directeur général de Cirano semble catégorique: “clairement non ! Le télétravail a eu l’occasion de faire ses preuves. Il est attendu pour se généraliser au sein du groupe, notamment au niveau du service commercial. Les visioconférences seront désormais préférées aux réunions.

D’autant que les gens y sont à l’heure!”, s’amuse Sylvain Peguillan. “Nous avons déployé des outils très performants pour répondre à la situation. Ça donne des idées pour l’après”.

Boris Chane-Ki-ChuneDirecteur du groupe CKC “Nous n’étions pas préparés. Personne ne l’était”

© Photo D.R.

Pour Chane-Ki-Chune, groupe réunionnais diversifié, la crise du Covid-19 laissera de nombreuses traces. Pour son directeur général, Boris Chane-Ki-Chune: “la reprise aura lieu, mais sera certainement lente et il n’y aura pas de retour à la normale: nous sommes entrés dans une nouvelle économie, très différente de celle que nous avons connue”.

Avec ses plus de 500 salariés opérant dans les secteurs de l’imprimerie, de la presse et des métiers liés, mais aussi du BTP, l’archivage de documents, le transport de fonds, les centres d’appel et de routage, le groupe CKC a encaissé la déflagration Covid-19 avec des impacts très variables selon les activités, “mais des effets partout ressentis de manière très forte”, analyse le dirigeant qui observe, de manière générale, un impact fort sur le chiffre d’affaires du groupe, conséquence directe de l’allongement des délais de règlements clients et du raccourcissement des délais fournisseurs.

REDÉMARRAGE EN “DENTS DE SCIE”. Réa-

liste, le chef d’entreprise confirme: “le déconfinement progressif va ramener une activité en dents de scie. D’autant que la reprise s’opérera non sans la crainte, celle de voir apparaître de nouveaux cas, par exemple. Cette situation aurait de lourdes conséquences psychologiques sur nos salariés comme sur nos clients”. Boris Chane-Ki-Chune confirme que la reprise sera lente et qu’il n’y aura sans doute pas de retour à la normale. “Pour moi, il n’y a plus de normalité. Nous sommes entrés dans une nouvelle économie, différente de tout ce que l’on connaissait”.

“La manière de consommer des Réunionnais va changer. Jusqu’alors et malgré une évolution constatée ces dernières années, la population réunionnaise était

peu consommatrice de vente en ligne et services de livraison à domicile.

Hormis la grande distribution, peu d’entreprises proposaient ces services.

La crise du Covid-19 a incité les entreprises à développer des solutions d’e-commerce et de livraison. Des services qui seront certainement maintenus”, analyse le directeur.

Opérant dans le secteur de la presse écrite, le groupe, qui opère 80 % de ses ventes au travers d’un réseau de distribution, a initié de nouvelles actions destinées à booster les abonnements. Des formules destinées à favoriser le portage en situation de confinement “qui ont connu un grand succès et perdureront dans le temps”, confirme le directeur.

L’ACTIVITÉ IMPRIMERIE FORTEMENT IMPACTÉE. Comme sa branche BTP, la branche

imprimerie du groupe a vu son activité fortement réduite dès l’annonce des mesures de confinement. L’outil de production généraliste du groupe, la Nouvelle Imprimerie Dionysienne, produit en temps normal brochures et dépliants publicitaires essentiellement.

“Toutes les campagnes ont été annulées, contraignant le groupe au placement en chômage partiel de la moitié de ses salariés, doublé d’une profonde réorganisation de l’activité. Je pense que nous pourrons retrouver l’organisation qui précédait à la crise, tant en termes d’organisation que de volume, mais cela risque de prendre du temps. Certainement pas avant la rentrée de septembre”, estime le dirigeant avant de poursuivre: “Pour nous, chefs d’entreprises, mais aussi pour nos salariés, la période est apparue comme assez trouble: émaillée de directives floues et souvent contradictoires.

Cela a rendu très difficile la réponse aux interrogations autour du chômage partiel notamment. Alors que la mesure touche directement le pouvoir d’achat de nos salariés, durant une à deux semaines, il nous a été très difficile de répondre à leurs questions”.

Et de conclure : “la période a été difficile pour tout le monde. Aujourd’hui, ça va mieux, d’autant que les dispositifs de chômage partiel ont fonctionné, et que les remboursements ont été opérés dans les délais annoncés”.

Manager son équipe à distance avec bienveillance

La situation est inédite. Elle nous secoue indéniablement.

Notre enjeu est de garder le cap.

Préparer l’après. Il faut revoir sa stratégie et bien manager son équipe. Mais comment booster ses collaborateurs à distance et en pleine crise? Comment garder le lien et l’appartenance à l’entreprise?

1.Établir des points collectifs En temps normal, nous discutions tous les jours. En plein confinement, nous devons essayer de transposer nos habitudes. Donnons donc rendezvous à nos équipes, tous les jours à la même heure, pendant 30min à 1h max pour : prendre des nouvelles, savoir qui a fait quoi, qui a eu tel client, identifier les difficultés des uns et trouver des solutions, mettre en avant les résultats positifs, même petits, partager des anecdotes, générer des idées et des actions. L’objectif est de rassurer, montrer que nous sommes là, garder un esprit d’équipe, s’entraider et insuffler de la motivation et créativité. 2.Etablir des rendezvous individuels hebdomadaires Le collectif est important mais l’humain reste essentiel. Prenons 15 à 30min toutes les semaines pour faire un point individuel. Montrons à l’écoute. Chacun gère la situation comme il peut, nous devons ajuster les missions en fonction.

La bienveillance est la clé de succès du management d’une telle crise. Si vous avez de nombreux salariés, les chefs de service peuvent organiser ces points hebdomadaires et vous en rendre compte. 3.Établir un lien décontracté Avez-vous pensé à créer un groupe whatsapp convivial pour partager des nouvelles ? Partager des bons gestes santé ou encore quelques vidéos qui vous font rire ? Le rire, la complicité sont nos meilleurs alliés! Prenez soin de vous et de vos proches Delphine Drouin CABINET BE TO B Coach en conseil en bien être & image en entreprise Mémento n°493 I Mai 2020

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ENQUÊTE

Service

UNE MOBILISATION SANS FAILLE

En temps de crise, alors que le confinement était de mise, les salariés deSUEZ Recyclage et Valorisation Réunion n’ont pas hésité à poursuivre leur activité, participant à la salubrité publique sur le territoire réunionnais.

Forte de 300 salariés, SUEZ Recyclage et Valorisation Réunion accompagne depuis 30 ans les collectivités et les habitants de La Réunion dans la collecte, le transport, la valorisation et le traitement des déchets.

LA PROTECTION AVANT TOUT. Pour faire face à la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, SUEZ RV Réunion a lancé très tôt sa cellule de crise, forte de l’expérience que le groupe SUEZ a vécue avec l’épidémie de H1n1 et les premières expériences de la pandémie en Chine et en Italie. “Nous avons activé les plans de continuité d’activité dès le début du confinement pour assurer le service de collecte et de traitement des déchets, tout en instaurant des dispositifs et des mesures sanitaires renforcées en réponse à notre préoccupation 50

Mémento n°493 I Mai 2020

Hervé Madiec, directeur Territoire Outre-mer pour SUEZ. Photo Mémento

première: la santé et la sécurité de nos collaborateurs et celle de leurs proches”, explique Hervé Madiec, directeur Territoire Outre-mer pour SUEZ. “De plus, nous avons communiqué régulièrement auprès de nos salariés sur les mesures de prévention et de confinement”.

Grâce au travail de l’ensemble de ses collaborateurs, SUEZ RV Réunion a été en mesure de poursuivre ses activités vitales participant à la salubrité publique sur le territoire réunionnais; “Je les remercie et leur dis toute ma

Nous avons activé les plans de continuité d’activité dès le début du confinement pour assurer le service de collecte et de traitement des déchets, tout en instaurant des dispositifs et des mesures sanitaires renforcées

fierté pour leur mobilisation et de leur engagement”, poursuit Hervé Madiec. “Grâce à eux, nous avons maintenu la collecte des déchets et sa fréquence, conformément aux engagements pris vis-à-vis de nos clients”.

UNE NOUVELLE ORGANISATION. Les

salariés ont travaillé en respectant scrupuleusement toutes les mesures préventives et notamment les gestes barrières qui leur ont été régulièrement rappelés.

Si certains ont pu avoir recours au télétravail, des mesures spécifiques ont été prises pour les postes type Opérateur Pont Bascule exigeant des contacts externes. Les échanges ont été dématérialisés pour limiter des échanges papier, les salariés en contact avec une personne de retour de voyage vers La Réunion ont été mis en confinement obligatoire pendant quatorze jours.

Au sein des exploitations, les départs des collectes se sont faits en horaires décalés, les cabines des engins et des véhicules ont systématiquement été désinfectées deux fois par jour, les locaux

Maritime

Il y a eu une véritable relation de confiance qui s’est installée dès le début de cette crise. Nous sommes transparents, cela est sûrement la clé de leur implication sans faille depuis le début ont été nettoyés et désinfectés quotidiennement, un dispositif pour éviter les regroupements dans les cafétérias et les bureaux a été mis en place; enfin, des solutions hydroalcooliques fabriquées localement par le groupe Isautier ont été distribuées sur toutes les exploitations.

UNE PRIME DE 1.000 €. Pour rassurer ses collaborateurs, SUEZ RV Réunion a également mis en place une communication interne quasi en temps réel sur ses exploitations pour partager l’état de la situation, au besoin pour leur proposer un soutien psychologique et leur rappeler les mesures préventives d’hygiène à adopter. “Nos collaborateurs terrain ont été conscients que nous avons mis à leur disposition toutes les mesures nécessaires pour les protéger”, poursuit Hervé Madiec.

“Il y a eu une véritable relation de confiance qui s’est installée dès le début de cette crise. Nous sommes transparents, cela est sûrement la clé de leur implication sans faille depuis le début”.

Pour soutenir ses employés, Suez RV Réunion a mis en place un groupe Facebook privé pour partager sa fierté et surtout les encourager dans leur quotidien. Via une newsletter, une fois par semaine, des portraits de collaborateurs terrain ont été mis en valeur pour valoriser leur travail et l’expliquer par la même occasion.

Enfin, au titre de la reconnaissance des salariés, et conformément au plan de solidarité du groupe SUEZ, une prime exceptionnelle de 1.000€ net a été versée aux salariés présents sur le terrain.

LES DOCKERS SUR LE PONT

Malgré la crise sanitaire, le Grand Port Maritime de La Réunion, GPMDLR, s’est adapté pour maintenir son activité. Éric Legrigeois, président du directoire du Grand Port maritime de La Réunion, nous en a ouvert les portes.

Le Mémento : C’est la première fois que la Réunion est confrontée à une telle crise, comment avez-vous fait face à cette situation ? Éric Legrigeois : Un établissement public comme le Grand Port doit être en mesure de rester opérationnel en situation de crise. Des organisations spécifiques ont été mises en œuvre dans le cadre du Plan de Continuation d’Activité (PCA). Nous avons déjà pu démontrer que nous savons être résilients lors de circonstances difficiles impactant la Réunion pendant plusieurs semaines. Le défi était d’arriver à gérer la situation dans le temps, sans pouvoir maîtriser les décisions qui relèvent de structures extérieures à La Réunion: gouvernement, compagnies maritimes, etc. Dès le début février, nous avons commencé à réfléchir aux différents scénarios envisageables et à informer, avec l’appui de l’ARS et de la préfecture, les représentants des professions portuaires et leurs directions pour anticiper ensemble les mesures à prendre.

Le Mémento : Quelles mesures de sécurité ont été mises en place? É. L.: L’enjeu était de préserver les salariés travaillant sur le port tout en assurant la fonction essentielle que représente l’approvisionnement de La Réunion. Dès le début du confinement, nous avons organisé les terminaux afin que les équipes soient étanches, de sorte que si un cas suspect impactait une équipe et obligeait sa mise en quatorzaine, l’autre pouvait continuer à travailler. Pour certains métiers comme à la maintenance, nous avons également organisé le travail par roulement hebdomadaire.

Le Mémento : Quelles mesures de solidarité le GPMDLR a-t-il mises en place pour accompagner les entreprises? É. L. : Après la décision du confinement, le GPMDLR a mis en place plusieurs mesures destinées à accompagner ses amodiataires. Dès le 25 mars, le directoire a acté plusieurs dispositifs. Ainsi, les factures émises par Port Réunion de mars à mai inclus sont exigibles à 90 jours au lieu de 30.En outre, des dispositions spécifiques destinées aux acconiers ont été définies par une seconde décision du 7 avril en concertation avec eux pour être répercutées à leurs clients. Au-delà d’une

réduction sur les heures de location de portiques, certains surcoûts appliqués en cas de séjours prolongés sur le port de conteneurs ont été suspendus pendant trois mois. C’est notamment le cas pour les conteneurs réfrigérés (les REEFER). Il ne leur sera pas appliqué entre mars et mai de surcoût pour stationnement au-delà du 5e jour.

Le Mémento : Pouvez-vous en estimer les pertes? É. L. : L’activité du port comprend de multiples facettes et les secteurs n’ont pas tous été impactés de la même façon.

Pour le moment, les frets énergétiques et les céréales ont été quasi stables, les exportations de sucre ont pu être effectuées normalement. A contrario, le trafic conteneurs a été très impacté.

Actuellement, nous élaborons des scénarios sur les impacts à fin d’année.

L’exercice est très délicat, car au-delà de la situation mondiale, nous ne savons pas comment La Réunion se redressera. Or, l’activité du port est corrélée à celle de l’économie réunionnaise. Pour l’instant, nous pensons subir une baisse globale d’environ 10% du trafic en 2020, mais avec des variations importantes selon les secteurs. À l’échelle du complexe industrialo-portuaire, il est probable qu’en moyenne, l’impact soit du même ordre de grandeur, mais avec certainement de grandes disparités d’une entreprise à l’autre.

Le Mémento : Quels projets pensezvous mettre en place après la crise pour soutenir les entreprises? É. L. : Nous avons déjà mis en place des mesures d’urgence pour épargner la trésorerie des entreprises le temps qu’elles puissent recourir aux différents dispositifs gouvernementaux. Au-delà de cette période, le GPMDLR a la responsabilité de tenir son programme d’investissement, décrit dans son projet stratégique, pour leur donner du travail et entretenir la dynamique portuaire. En complément, au cas par cas, si certaines entreprises ont des projets au niveau de la circonscription portuaire qu’elles ne peuvent plus mettre en œuvre après la crise, nous pourrons analyser les moyens de les aider, par exemple en leur proposant de prendre sous notre maîtrise d’ouvrage une part de leurs investissements.

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ENQUÊTE

Banque

Agriculture

CONSOMMEZ LOCAL !

Avec le confinement lié à la crise sanitaire, agriculteurs et éleveurs ont été confrontés à des situations inédites. Pour les soutenir et les guider, la Chambre d’Agriculture a mis en place une cellule de crise. faire, une équipe de la Chambre a été chargée de contacter les agriculteurs pour s’assurer de leur présence, notamment les dimanches, ce qui était loin d’être évident: “Quand on travaille sur un marché de producteurs le dimanche, alors qu’on a déjà travaillé toute la semaine, on n’a pas de repos”, précise Frédéric Vienne, président de la Chambre d’Agriculture. “C’est un changement d’habitudes auquel on a dû s’adapter”.

2.000 TONNES PAR SEMAINE.

Frédéric Vienne, président de la Chambre d’Agriculture revient sur la crise du Covid-19 sur le secteur agricole à La Réunion. © Photo Mémento

Comme l’ensemble des Chambres consulaires, la Chambre d’Agriculture de La Réunion a travaillé pour gérer la crise liée au Covid-19 avec les autorités, notamment la préfecture, avec qui elle a eu des contacts quasi quotidiens, afin de lui faire part des problématiques rencontrées.

Pour accompagner au mieux les agriculteurs et les éleveurs, 40% des agents de la Chambre d’Agriculture ont continué à travailler, mais de chez eux, 20% étaient présents sur les huit antennes de la Chambre, et 40% sont partis en congé ou ont pris des RTT. S’ADAPTER AU CHANGEMENT.

Pour orienter les agriculteurs qui rencontraient des difficultés, la Chambre d’Agriculture a mis en place une cellule de crise. Son rôle: recevoir les appels téléphoniques des agriculteurs et éleveurs pour les aider à trouver des solutions à leurs problèmes.

Dès le début de la crise, la Chambre d’Agriculture de La Réunion a organisé l’écoulement de la production des fruits et légumes produits dans l’île à travers la mise en place de marchés de producteurs. Pour ce

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Autre moyen pour les producteurs d’écouler leurs fruits et légumes: les marchés de gros. Toute la production qui est habituellement destinée aux collectivités, notamment à la restauration, a été redistribuée par le Département via des colis alimentaires. Parallèlement, de nouveaux métiers ont vu le jour, à l’instar des livreurs de paniers fruits et légumes qui ont poussé aussi vite que des champignons. “Beaucoup de gens se sont lancés dans la livraison de paniers, mais il y a parmi eux très peu d’agriculteurs”, souligne Frédéric Vienne. “C’est bien pour les consommateurs, mais ça déstabilise le marché, parce que les prix ont augmenté, il ya le coût de la livraison en plus”.

Ces différents canaux ont permis aux producteurs de vendre près de 2.000 tonnes de fruits et légumes à La Réunion par semaine lors du confinement. De cette période difficile, le président de la Chambre d’Agriculture tire un bilan plutôt positif :“L’horticulture est le secteur qui a le plus souffert du confinement.

Parallèlement, les fruits et légumes se sont bien vendus, et les producteurs n’ont pas eu de problèmes d’écoulement. Il faut cependant que La Réunion devienne plus autonome dans ces productions. Pour ne pas être dépendants de l’arrivée des conteneurs, nous devons relocaliser notre agriculture”.

Concernant l’élevage, le bilan est, lui aussi, positif: “Les enfants étant à la maison, les parents ont du préparer plusieurs repas par jour, ils ont pour cela eu recours à la production de viande produite localement.” Un choix que le président de la Chambre d’Agriculture de La Réunion appelle de tous ces vœux à privilégier après le déconfinement.

BNP PARIBAS MISE Travail à domicile, distanciation sociale, aménagement des horaires des agences, sécurisation de la restauration, BNP Paribas a regorgé d’imagination pour protéger ses collaborateurs et clients. Parallèlement, deux lignes d’action ont été mises en place pour soutenir les professionnels et les entreprises.

La gestion de crise, BNP Paribas connaît. La banque a déjà dû fermer tout ou partie de ses agences et rester en retrait, entre autres lors des mouvements sociaux internes de 2016 et 2018 avec la fermeture de quasiment tout son dispositif, mais également lors de la crise des Gilets Jaunes en 2018, dans un climat de grandes tensions. À cela s’ajoutent de temps à autre les cyclones.

Le confinement lié à la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 a amené 60 collaborateurs de la BNP

Entreprise

ILS ONT TIRÉ LEUR Avec le confinement, de nombreux commerces ont dû fermer leurs portes pendant près de deux mois.

Autorisés à ouvrir leur boutique, certains cavistes ont relancé leur activité non sans avoir mis des mesures de sécurité en place auparavant.

Faisant partie des entreprises à avoir l’autorisation d’ouvrir leurs portes, les huit caves Nicolas de La Réunion ont néanmoins fermé pendant deux semaines afin d’avoir le temps d’établir des mesures de protection à la fois pour leur personnel et pour leur clientèle. Gel hydroalcoolique, masques, et surtout l’instauration de règles strictes à l’intérieur des boutiques: “Désormais, les portes des caves Nicolas sont fermées, seul le caviste peut les ouvrir”, souligne David Cailleux, directeur de Master Franchise Nicolas sur l’océan Indien.

SUR LA SÉCURITÉ à s’absenter, et jusqu’à 40 à travailler à domicile. Si, pendant cette période, les 14agences ont majoritairement été ouvertes à la clientèle le matin jusqu’à 12h30, les opérations se sont limitées à des retraits et quelques opérations de guichet. Pendant cette période de restriction, mail et téléphones étaient de rigueur pour communiquer avec les conseillers.

CONTRIBUER À MAINTENIR L’ÉCONOMIE LOCALE. À l’intérieur des agences, des

mesures de sécurité ont été mises en place: “Nous avons déconcentré les services en utilisant les postes de travail disponibles pour éloigner les collaborateurs”, explique Jean-Marc de Courson, le directeur général de BNP Paribas Réunion. “À ce titre, nous avons mis en œuvre une salle “PCA”, Plan de Continuité de l’Activité, afin d’accueillir des collaborateurs en repli. L’équipe du centre d’affaires Entreprises a été divisée en deux, les collaborateurs alternant une semaine à domicile et une semaine au bureau. Enfin,

Jean-Marc de Courson, directeur général de la BNP Paribas Réunion. © Photo Mémento

l’agence de la succursale rue Juliette-Dodu a été isolée des services afin de minimiser le risque de propagation du virus.”

Parallèlement, des solutions complémentaires pour faciliter la vie de ceux qui ont travaillé sur place ont été mises en place. Ainsi, le parking clientèle a

été ouvert à tous les collaborateurs de Dodu, la cantine sécurisée, les horaires de travail et des heures d’ouverture des agences aménagées. “Cela a été une période de grande implication auprès des collaborateurs et des clients”, poursuit le directeur général de la BNP Paribas à La Réunion. “Il s’agissait de les accompagner et les aider aujourd’hui pour les retrouver demain. Dans l’ensemble s’est installée une certaine bienveillance entre les collaborateurs et nous avons bien coopéré avec les instances représentatives du personnel.

Les salariés, qui ont éprouvé de la fierté à contribuer à maintenir l’économie de l’île, se sont véritablement impliqués”.

Pour aider les entreprises à traverser ce moment difficile, BNP Paribas a mis en place deux lignes principales d’actions: le recours au PGE, et les reports d’échéances de prêt, de 6 mois pour les professionnels et de 12 mois pour les particuliers.

Pour soutenir ceux que la crise a touchés de plein fouet, la banque a eu recours à l’association ACH afin de fabriquer des masques grand public.

Après cette difficile période de confinement, BNP Paribas compte bien reprendre ses activités dans le respect des gestes barrières, et, en lien avec ses partenaires sociaux, continuer à échanger sur le travail à distance et le covoiturage.

LIVRAISON À DOMICILE. “Le caviste n’ac-

ÉPINGLE DU JEU

David Cailleux, directeur de Master Franchise Nicolas sur l’océan Indien. © Photo Mémento

cueille désormais qu’un seul client à la fois dans le magasin. Ce dernier doit rester dans une zone d’accueil délimitée qui lui est dédiée, il n’a plus la possibilité de toucher les bouteilles et n’a plus accès aux rayons. Après un paiement par carte bancaire uniquement, il est raccompagné à la porte, qui sera de nouveau fermée jusqu’au client suivant”.

Le caviste n’a pas attendu la fin des deux semaines de fermeture et la mise en place du protocole de sécurité pour commencer à se retourner. Dès le début du confinement, Nicolas s’est appuyé sur sa plateforme: Nicolas.re, qui proposait déjà aux clients de la cave la possibilité de commander des produits et de se les faire livrer à domicile, pour leur rappeler que ce service était toujours disponible. Bien lui en a pris, car le résultat attendu a été au rendez-vous. La livraison à domicile et la réouverture des boutiques ont permis aux caves Nicolas de sortir leur épingle du jeu en cette période difficile: “Nous n’avons pas la fréquentation que nous avions avant le confinement, mais elle tend à se rapprocher de la normale”, conclut David Cailleux.

LA LIVRAISON, UNE VÉRITABLE FORCE Fermeture de deux semaines également pour Les Caves de la Victoire, située à Saint-Denis, qui dès son ouverture, a mis en place un système de livraison deux jours par semaine sur toute l’île. “Ça a bien fonctionné”, affirme Pierrick Grasland, le gérant de la cave, qui a utilisé pour faire connaître ce nouveau service sur les réseaux sociaux, Messenger, le téléphone, et même les mails. “Comme nous avions pas mal de stock, nous avons pu répondre à la demande. Nos clients, fidèles, ont répondu présents”.

Pour mieux fonctionner, les horaires de la boutique ont été aménagés, le nombre de clients à l’intérieur de la cave limité, et la distanciation sociale rendue obligatoire. Une adaptabilité à la situation qui a permis à l’entreprise dionysienne de limiter la casse: “Malgré la tempête, je suis relativement serein”, affirme le chef d’entreprise.

“Il y aura forcément un impact, mais la meilleure réponse à avoir, c’est le service auprès des clients qui inclut la livraison”. Un service qui devrait perdurer après le déconfinement.

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ENQUÊTE

Services

“IL Y A UN AVANT CORONAVIRUS, NOUS PRÉPARONS L’APRÈS” La propagation du virus et la gestion de la pandémie ont eu de lourds impacts dans le secteur du service. Pour Arnauld Baldy, dirigeant d’entreprises spécialisées dans les interventions et la fourniture d’équipements de plomberie, “il faut voir le verre à moitié plein et non l’inverse”.

Le gérant d’AB plomberie a ainsi profité de la situation pour réaliser des travaux dans ses antennes régionales, et travailler sur les dossiers qui, faute de temps, avaient été mis de côté.

Risque sanitaire oblige, l’entreprise a immédiatement procédé à une réorganisation de ses différents services. Ainsi, le pôle secrétariat s’est vu confier la réalisation des routines de désinfection mises en place dès les premiers jours de l’épidémie.

Arnaud Blady, dirigeant d’AB Sud, AB nord, AB plus Plomberie.

RÉPONDRE À L’URGENCE. À l’aide de produits normalisés, chaque matin, un personnel administratif désinfecte poignées, interrupteurs, plans de travail, dossiers de chaises... Toutes les heures, une alarme retentit pour rappeler aux salariés qu’il est nécessaire de se laver les mains. “Nous avons également individualisé les bureaux et mettons à disposition de nos salariés tout le matériel de protection et désinfection nécessaire”, précise le dirigeant. En première ligne, les dépanneurs ont pu compter sur des EPI (masques, gants, visières en plastique, gel hydroalcoolique) et chacun procède à la désinfection de son poste de

© Photo D.R.

travail, avant et après chaque intervention.

L’activité de ces dépanneurs dépêchés sur les incidents a bien évidemment dû être réorganisée: “Nous nous sommes concentrés sur la demande d’interventions dites d’urgence de nos clients.

Nous ne pouvons pas laisser des clients confinés sans eau ou avec des canalisations bouchées”, admet spontanément le chef d’entreprise qui confirme également une réorganisation du poste logistique “pour préparer une reprise dans les meilleures conditions possible”.

L’ÈRE DU “SANS CONTACT”. À la question: “pensez-vous retrouver une organisation similaire à celle précédant la crise ?”, Arnaud Baldy en est certain: “Le compor-

tement de la population réunionnaise va changer. Il y a un avant coronavirus, nous préparons déjà l’après”. Le chef d’entreprise en est convaincu : “Nous conserverons l’habitude des gestes barrières. Il n’y aura plus de contact entre les dépanneurs et les clients.

Nous continuerons à désinfecter les postes de travail après notre passage. Nous favoriserons également la commercialisation de toilettes ainsi que des robinets dits “sans contact””, énumère-til, avant de terminer : “Les temps actuels nous obligent à procéder à de grands changements personnels, mais aussi et surtout professionnels. En ma qualité de dirigeant, je me dois de protéger nos entreprises. Dans ce cadre, la première protection à mettre en place est celle de nos salariés”.

SE2M “UNE GESTION NORMALE. 60% DU CHIFFRE D’AFFAIRES EN MOINS” SE2M, société spécialisée dans la location, l’installation et la maintenance de matériel, groupes électrogènes, chariots élévateurs, compresseurs…, a procédé au placement en chômage total de 50% de son personnel, l’autre moitié des salariés opérant actuellement à 20h/ semaine.

“Nous assurons la maintenance du matériel qui nous a été confié. Par contre, le secteur location est arrêté pour le moment”, explique Didier

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Bossalini, directeur de la société, qui estime néanmoins pouvoir retrouver l’organisation de travail d’avantcrise. “Ce sera long, entre 5 à 8 mois”, estime-t-il. Il devrait en aller de même pour des changements induits par la crise sanitaire dans la façon de travailler au sein de la société “Entre les collaborateurs de l’entreprise, la distanciation sociale perdurera un certain temps, puis les choses reprendront un cycle normal”, anticipe le dirigeant, avant de conclure : “Je note

également que notre gouvernement comme nos élus, ont annoncé un certain nombre de mesures concernant les Entreprises et les Salariés, c’est très bien. Mais qu’en est-il du Chef d’entreprise qui , comme tout le monde, doit nourrir sa famille, payer son loyer, etc.. Il n’a même pas droit au chômage partiel. Cela m’apparaît comme une injustice. Aucun élu n’a demandé quoi que ce soit à ce sujet. De nombreux chefs d’entreprises m’ont fait part également de ce ressenti”

Solidarité

UN COLIS POUR DIRE MERCI

Depuis 30 ans, Colypays, une entreprise 100% réunionnaise, propose de livrer en 48h en Métropole une gamme de colis cadeaux contenant les meilleurs produits de l’île de La Réunion. Souhaitant remercier le personnel médical pour son engagement, la société a fait livrer 400 Colipays aux équipes du professeur Raoult à Marseille.

Docteur en pharmacie, Frédéric Faby, fondateur de Colypays,a gardé beaucoup d’amis dans le milieu médical, et est resté très au fait de ce qui s’y passe. Souhaitant apporter sa contribution à “l’effort de guerre”, pour soutenir ceux qui sont en première ligne et ont besoin d’être encouragés, l’entreprise a envoyé 400 Colipays aux équipes du professeur Raoult à Marseille.

Dans ces colis, des ananas Victoria, des avocats, des pâtisseries, du chocolat, des confitures, du miel et des fruits de saison… de quoi mettre un peu du soleil de La Réunion dans tout l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) de La Ti-

Estelle, étudiante réunionnaise à Montpellier, est heureuse d’avoir reçu son colis.

Frédéric Faby, Docteur en pharmacie et fondateur de Colypays.

mone, à Marseille. Les soignants, ravis, n’ont pas manqué de faire des photos avec les précieux colis cadeaux qu’ils ont fait circuler sur les réseaux sociaux. “On sait que notre geste les a touchés”, souligne Frédéric Faby, “C’était le but: les soutenir et leur faire plaisir. C’était un colis pour leur dire merci”.

En cette période de crise, et pour soutenir les Réunionnais étudiant en Métropole, Colipays, qui a agi comme prestataire pour le Conseil Départemental, a également confectionné et envoyé pas moins de 1.500 Colipays contenant des ananas, du chocolat, des confiseries pays, mais également des produits salés. Du bonheur en paquet !

Solidarité

DITES-LE AVEC DES FLEURS

Spécialisée dans la vente en ligne de bouquets de fleurs fraîches livrés partout à La Réunion, Au Pays des Fleurs, une marque de Colipays, a lancé plusieurs opérations pour soutenir les horticulteurs de La Réunion avec lesquels elle travaille et remercier le personnel médical des CHU.

En trois semaines, Au Pays des Fleurs a vendu 20.000 tiges de fleurs, ce qui représente au final pas moins de 700 bouquets. © Photo D.R.

Pour apporter un peu de gaieté et de couleurs dans les foyers réunionnais durant le confinement, et surtout pour soutenir la filière horticole, Au Pays des Fleurs a mis en place des opérations permettant à tout un chacun de se faire livrer ou de livrer un bouquet de fleurs, à des prix compétitifs. Le résultat était au rendez-vous. En trois semaines, Au Pays des Fleurs a vendu 20.000 tiges de fleurs, ce qui représente au final pas moins de 700 bouquets. “C’est bien plus qu’en temps normal, mais aussi beaucoup moins cher”, souligne Philippe Roland, directeur de Colipays à La Réunion et de Au Pays des Fleurs. “Pour ces opérations, nous vendons les fleurs à prix coûtant, et tout le monde a joué le

jeu: les horticulteurs, le transporteur, et nous”. Au final, un bouquet qui coûtait en temps normal 39€ a été vendu à 20€ livraison comprise. Mais quel est l’intérêt de vendre sans marge “Nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos horticulteurs et de nos salariés”, poursuit Philipe Roland. “L’idée était de faire perdurer l’activité pour que tous gardent leur motivation et ne se laissent pas abattre”. Pour soutenir et remercier le personnel soignant qui a beaucoup œuvré dans la lutte contre le Covid-19, Au Pays des Fleurs a également fait livrer 500 plants de muguet le 1er mai dans les trois CHU de La Réunion (Saint-Pierre, Saint-Denis et Saint-Benoît).

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DOSSIER

Grande Distribution

SOLIDAIRE ET INÉPUISABLE Le soir du 16 mars 2020, c’est la stupéfaction dans les quelque 35,3 millions de foyers en France qui suivent en direct l’allocution d’Emmanuel Macron. La France entre en confinement total, pour une durée indéterminée. Seuls les établissements de commerce destinés à pourvoir aux besoins strictement essentiels de la population sont autorisés à rester ouverts à compter de cette date. Parmi eux, tous les magasins de la grande distribution, GMS et supérettes de quartier.

Dès les premiers instants du confinement, le président de la République l’a promis : “il n’y aura pas de pénurie dans les magasins”.

Alors que l’ensemble du quotidien des Français est chamboulé, la grande distribution, elle, fait front. Au travers de ce dossier spécial, le Mémento s’intéresse aux coulisses de cette crise: la nouvelle organisation de la grande distribution, entre digitalisation de ses offres, mise en place de drives, blocage des prix, mesures de solidarité, embauche massive, process et logistiques réinventés, etc.

Ceux qui étaient décriés hier sont aujourd’hui les héros du quotidien, qui œuvrent à nourrir le pays, tout en assurant la sécurité de ses salariés et de ses clients.

Dossier réalisé par Laurie Ferrère

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Merci

A nos 6500 clients en France et dans les DOM, hôpitaux, cliniques, établissements de santé, Ehpad, maisons de retraite, services des Armées, de leur fidélité.

Mais aussi nos équipes de préparateurs, chauffeurs, télévendeurs, commerciaux, comptables, RH… et tant d’autres, sans qui rien ne serait possible.

Ensemble, hier, aujourd’hui et demain !

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DOSSIER

© Photo Mémento

États des lieux

La crise met fin au distribashing C’était il n’y a pas si longtemps, la grande distribution était la mal-aimée. Elle l’était d’ailleurs depuis une décennie, accusée de tous les maux: prix trop élevés d’un côté et négociations toujours à la baisse de l’autre. Mais depuis un mois maintenant, le secteur est perçu comme salvateur; il permet aux Français de (sur) vivre presque normalement pendant cette crise du Covid-19. Retour sur les faits.

Il y a quelques mois, le président de Système U, Dominique Schelcher, exprimait son exaspération, lors du Congrès LSA des négociations commerciales: “Le secteur a mal vécu cette année 2019 de distribashing”. D’un côté, on les accusait de négocier les prix à la baisse avec fournisseurs et agriculteurs, mais d’augmenter toujours plus les prix à la vente pour le consommateur, et les écologistes, eux, les pointaient du doigt, les accusant de ne pas soutenir une consommation plus saine, plus locale et plus digitale.

UNE ANTICIPATION RÉUSSIE. Mais ça, c’était avant. Avant la crise du Covid-19 qui a touché la France au mois de mars et qui a obligé 66 millions de Français à rester confinés chez eux. Comme l’a précisé Emmanuel Macron lors de son allocution du 16 mars 2020, seuls les établissements de commerces destinés à pourvoir aux besoins strictement 58

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essentiels de la population sont autorisés à rester ouverts.

Parmi eux, tous les magasins de la grande distribution, GMS et supérettes de quartier.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que leur organisation fut rapide, spectaculaire, même. Cette même organisation au pied levé a d’ailleurs fait disparaître les “demi-experts et faux sachants”, pour reprendre l’expression du Président de la République, qui, il n’y a pas si longtemps encore, blâmaient la filière alimentaire.

Désormais, les Français applaudissent les hôte(se)s de caisse, les clients patientent dans les files d’attente devant les magasins, les consommateurs remercient le courage de ceux et celles qui continuent de travailler, au péril de leur santé.

UN SECTEUR SOLIDAIRE. La grande distribution, connue pour ses querelles habituelles, a su se montrer solidaire, “patriotique” même, comme l’a demandé

Les Français applaudissent les hôte(se) s de caisse, les clients patientent dans les files d’attente devant les magasins, les consommateurs remercient le courage de ceux et celles qui continuent de travailler, au péril de leur santé. © Photo Mémento.

LE CHIFFRE Selon l’institut Nielsen, le chiffre d’affaires global de la grande distribution en France a bondi de 237% sur la seule journée du 16 mars 2020.

Baromètre

ÇA SE PAIERA, APRÈS ?

Certes, il n’y a pas de pénurie, et les industries agroalimentaires qui rassemblent 17.000 entreprises et 1,2 million de salariés continuent leurs activités malgré tout. Mais à quel prix? prévient l’Ania - Association Nationale des Industries Alimentaires.

Selon l’association qui vient de publier son deuxième baromètre sur la santé des entreprises depuis le début du confinement: 80% des entreprises interrogées disent souffrir d’une baisse de chiffre d’affaires et d’une rentabilité fragilisée. Ainsi, même si l’inflation en rayon est quasi nulle, les entreprises, elles, doivent supporter une hausse des coûts, compris entre 3 et 16% - matière première, maintenance des outils de production, achat d’équipements de protection pour les salariés. Ce deuxième baromètre montre aussi l’effort national considérable des entreprises de l’alimentation qui permet à la chaîne alimentaire de tenir, mais à quel prix?

“Les Français doivent en avoir conscience”, réagit Richard Girardot, président de l’Ania.

“Une nouvelle ère s’engagera lors de la sortie de crise avec une demande différente de la part du consommateur dans ses choix, ses circuits d’achat et son pouvoir d’achat”.

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DOSSIER

Bruno Le Maire. Huit jours après le discours d’Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie a demandé aux patrons de la grande distribution de faire leurs achats auprès des agriculteurs tricolores, pour absorber les stocks des producteurs qui ne peuvent plus vendre sur les marchés.

Mais, à La Réunion, la grande distribution n’a pas attendu l’annonce pour le faire (lire “par ailleurs”) et très vite, la solidarité s’est mise en place, qu’elle soit vis-à-vis des fournisseurs et agriculteurs, mais aussi de ses propres collaborateurs et auprès des consommateurs. Alors que le personnel soignant est mis en avant (à juste titre), il ne faut pas oublier les caissières qui voient passer devant elles des centaines de clients, souvent aimables et compréhensifs, mais parfois aussi irrités et agressifs.

LES 3 PHASES DE LA CRISE. Elle porte

La pandémie du Covid-19 fait la preuve que ce ne sont pas “les premiers de cordée” qui assurent la survie sanitaire, sociale et économique du pays, mais celles et ceux dont les dirigeants du pays semblaient penser qu’ils n’étaient rien LES VRAIS PREMIERS DE CORDÉE. Il faudrait également avoir un mot ou deux, voire plus, pour les chefs de rayons et employés de libreservice qui ne cessent d’arpenter le carrelage, au contact des consommateurs. Mais aussi les industriels et les transporteurs qui ont enchaîné les heures supplémentaires et bousculé leur emploi du temps pour fournir et livrer, en temps et en heure. C’est à une véritable mobilisation générale que l’on assiste dans la grande distribution. La pandémie du Covid-19 fait la preuve que ce ne

La grande distribution, connue pour ses querelles habituelles, a su se montrer solidaire. © Photo D.R.

sont pas “les premiers de cordée” qui aujourd’hui assurent la survie sanitaire, sociale et économique du pays. “Mais celles et ceux dont les dirigeants du pays semblaient penser qu’ils n’étaient rien”*: infirmiers, aides-soignants, chauffeurs routiers, agents d’entretien, livreurs, employés de la grande distribution. Comme le souligne justement Yves Puget, directeur du magazine LSA, “La crise [du Covid-19] révèle surtout, s’il en est besoin, la valeur des femmes et des hommes qui travaillent dans les usines ou dans les magasins”.

LES PAIEMENTS SANS CONTACT La France passe un nouveau cap. À partir du 11 mai, le seuil du paiement par carte sans contact devrait être généralisé à hauteur de 50€.

C’était un projet d’avant crise, à l’étude déjà depuis plusieurs semaines, mais Covid-19 et confinement aidant, le verdict s’est accéléré. Le ministre de l’Économie, la Fédération Bancaire Française (FBF) et le GIE Cartes Bancaires CB, associés à Visa et MasterCard, ont simultanément annoncé que le relèvement du plafond, de 30 à 50 euros, pour les paiements

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Mémento n°493 I Mai 2020

sans contact, serait effectif “d’ici le 11 mai”, soit la date à laquelle doit s’ouvrir la période de déconfinement.

Depuis l’annonce, les banques et les prestataires de service de paiement

aussi à faux les détracteurs et ceux qui ne cessaient de pointer du doigt le retard digital des distributeurs en France et à La Réunion.

La crise prouve le contraire, encore une fois. En quelques jours, la grande distribution et les commerçants ont su se réinventer, à la fois en termes d’e-commerce et de drive, et montrent qu’ils n’ont pas attendu des modèles venus d’ailleurs pour avoir des idées.

Si cette crise du Covid-19 a permis de mettre fin au distribashing, elle place aussi le secteur de la grande distribution dans un moment charnière pour son avenir.

On a vu les enseignes faire face à l’emballement. Ils s’ajustent aujourd’hui avec la phase d’adaptation - pendant laquelle l’augmentation des ventes devient plus régulière. “Le client est moins focalisé sur les stocks et achète principalement des aliments frais à consommer chez lui, faute de restaurants”, explique une étude du Boston Consulting Group.

Mais c’est surtout sur le long terme que se joue l’avenir de la grande distribution, avec la troisième phase à venir : “la nouvelle norme”, où l’on observera une modification permanente du comportement des clients et l’accélération de certaine tendances, comme l’e-commerce, la livraison, les aliments préparés, etc. Il est acquis, selon les experts et certains patrons de la grande distribution, que les habitudes qui ont vu le jour avec la crise du coronavirus pourraient bien influencer de façon durable les comportements des consommateurs.

* “Crise due au coronavirus : Agir collectivement pour changer de modèle politique” - tribune publiée dans Le Monde, le 15 avril 2020.

travaillent à paramétrer leurs systèmes d’autorisation -de loin l’opération la plus délicate, à en croire les spécialistes, alors qu’un salarié sur deux est en télétravail-, effectuer les mises à jour des terminaux de paiement et débrayer les quelque 60 millions de cartes sans contact. Avec cette décision, les pouvoirs publics ont souhaité donner un signal fort aux consommateurs.

Bercy a joué un rôle de catalyseur dans la décision, car il a vu dans le paiement sans contact un geste barrière important. Du coup, les banques ont souhaité apporter une réponse globale et synchrone afin de mieux sensibiliser leurs clientèles.

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Chers clients, Nous remercions les Réunionnaises et Réunionnais ainsi que l’ensemble de nos assurés qui participent à la lutte contre le COVID-19 en respectant les mesures barrières et le confinement.

Mes collaborateurs et moi-même tenions à vous faire part de notre engagement afin de vous accompagner de la meilleure façon durant cette période difficile et éprouvante, en assurant la continuité de nos services sur nos deux agences (Saint Denis & Saint-Pierre).

Nous avons conscience que cette crise sanitaire s’accompagnera de difficultés économiques pour nombre d’entre vous: nous restons donc à votre écoute pour vous conseiller et répondre à vos questions.

Nous vous remercions de votre confiance.

Dominique ROBERT Président de NOVA Assurances et Financière des Mascareignes

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DOSSIER

Grande distribution

20 TONNES EN 10 JOURS. C’est ainsi

“Tous un rôle à jouer” Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, E. Leclerc n’a jamais aussi bien incarné sa philosophie : “On a tous un rôle à jouer”. Retour sur les imitatives en local et au national de l’enseigne de grande distribution.

Difficile de passer à côté tant le Mouvement E. Leclerc fait preuve d’exemplarité sur la communication. Cela est peut-être dû au tempérament du président du groupe, Michel-Edouard Leclerc, qui tient un blog et qui a publié pas moins de vingt-cinq billets sur la crise du Covid-19 et les initiatives prises par l’enseigne depuis le début de la pandémie et des mesures du confinement.

RELAYER LES INITIATIVES. Tantôt pour rassurer sur les stocks disponibles, tantôt au plus près des équipes dans les entrepôts débordants de palettes de pâtes et de boîtes de conserve, MichelÉdouard Leclerc n’en finit pas de féliciter les hommes et les femmes qui œuvrent, chaque jour, pour alimenter la population.

Les sujets abordés par le président des magasins E. Leclerc sont variés. Il parle ainsi des violences conjugales de la crise sociale et de l’opportunité de la robotisation pour le secteur et relaye, à côté de ça, les mesures 62

Mémento n°493 I Mai 2020

E. Leclerc Réunion lance alors l’opération “Zéro Gaspillage”.

Celle-ci a permis aux producteurs locaux d’écouler leur production dans les magasins de l’enseigne. © Photo D.R.

nationales du groupement: blocage des prix, ticket E. Leclerc solidaires, etc., mais s’est aussi longuement attardé sur le soutien des magasins E. Leclerc aux filières de productions locales: pêcheurs, mais aussi producteurs de fraises, asperges, tomates, concombres et même de chouchous.

que, dans un billet datant du 6 avril dernier, Michel-Édouard Leclerc met en avant l’opération “Zéro Gaspillage” mise en place par E. Leclerc Réunion et les équipes de Pascal Thiaw-Kine.

“La sécurité des employés et des clients était la priorité”, rappelle le représentant du Mouvement E. Leclerc à La Réunion, “mais très vite, il a fallu réagir également à la décision préfectorale de fermer les marchés forains”.

Début avril, E. Leclerc Réunion lance alors l’opération “Zéro Gaspillage”. Celle-ci devait permettre aux producteurs locaux d’écouler leur production dans les magasins de l’enseigne. En quelques jours seulement, la réactivité des équipes permet de mettre en place une solution inédite. “Il y a eu une prise contact le lundi pour des livraisons le mercredi, une communication le vendredi et en une semaine, 3,7 tonnes de chouchous étaient écoulées”, raconte Pascal Thiaw-Kine, “et plus de 20 tonnes en dix jours”.

LES PRODUCTEURS RÉPONDENT PRÉSENTS. L’objectif des 12 tonnes fixé

© Photo D.R

au départ de cette opération par E. Leclerc et Didier Cerveau, producteur de chouchous à Salazie, dans le cadre de l’opération “Zéro Gaspillage” est ainsi atteint. Monsieur Cerveau était le premier producteur à avoir répondu

PUBLIREPORTAGE

E.Leclerc Réunion lance le panier Z’eclerc

un service commerçant, citoyen et solidaire Les besoins et les habitudes de consommation des Réunionnais ont radicalement changé pour s’adapter à ce contexte particulier. La santé et la sécurité sont devenus les priorités de tous. En parallèle, chacun a besoin de répondre à ses besoins primaires (tel que l’alimentaire) et de faire ses courses… Afin de répondre au mieux aux nouveaux besoins de ses clients, E.Leclerc Réunion a mis en place un service de commande en ligne, minimisant ainsi les contacts et les risques de contamination.

Ce nouveau service a été imaginé, créé et développé en moins de quinze jours.

LE PANIER Z’ECLERC, UN SERVICE 100% PRATIQUE, 100% SÉCURISÉ, ET TOUJOURS À PRIX E.LECLERC Le Panier Z’eclerc, lancé le 8 avril, permettait aux Réunionnais de commander des paniers de courses aux mêmes prix qu’en magasin E.Leclerc sur internet (www.e-leclerc.re). ). Ces paniers étaient ensuite récupérés et payés au point de retrait du magasin sélectionné. Ce nouveau parcours client permettait de limiter le trafic en magasin et de réduire les contacts. Toute commande passée était préparée en amont avec soins et précaution, dans le respect des gestes barrières, et ce jusqu’à la récupération des courses à prix E.Leclerc.

VERS UN SERVICE DRIVE COMPLET ET PÉRENNE Le travail continue et l’enseigne compte bien faire évoluer le Panier Z’eclerc dans les semaines à venir et en fonction de leur approvisionnement.

Il s’étoffera en offrant une gamme de produits encore plus complète dans plus de magasins E.leclerc, afin de contenter tous nos clients tout en restant le moins cher de la Réunion.

#onatousunroleajouer

UNE ÉVOLUTION ÉCLAIR Les équipes E.Leclerc continuent et continueront de travailler sur ce service, afin de l’optimiser et de satisfaire tous les besoins des consommateurs d’aujourd’hui.

Pour preuve, depuis le 28 avril, le Panier Z’eclerc est disponible dans 6 magasins avec la participation de E.Leclerc Butor. Il a également évolué en offre personnalisable. Dorénavant, les Réunionnais peuvent composer eux-mêmes leurs courses en ligne en sélectionnant les produits qu’ils souhaitent à l’unité, et ce toujours au même prix qu’en magasin.

Ils peuvent également payer sur le site internet, grâce à un système de paiement en ligne 100% sécurisé – service supplémentaire réduisant encore les contacts au point de retrait.

DOSSIER

favorablement à l’appel lancé par E. Leclerc, très vite, quatre autres producteurs se sont rapprochés des magasins E. Leclerc: Fabry Bègue pour 5.000 salades, Astrid Turpin pour plus de 300 ananas, Jean Jismmy Desruisseaux pour une tonne de bananes et Patrick Joseph pour une tonne de bananes bio.

La Chambre d’Agriculture était également sollicitée “afin de recenser les besoins en écoulement des producteurs indépendants, ainsi que les coopératives pour identifier leurs besoins en volume”, précise Pascal Thiaw-Kine, qui insiste pour rappeler que cette

Monsieur Cerveau était le premier producteur à avoir répondu favorablement à l’appel lancé par E. Leclerc, suivi, très vite, par quatre autres producteurs. © Photo D.R.

Pour soutenir le moral des troupes et montrer l’engagement de son enseigne dans les territoires, Michel-Édouard Leclerc souligne les initiatives d’adhérents

démarche s’inscrit dans une série de mesures visant à accentuer le soutien aux producteurs locaux dans le contexte de crise sanitaire du Covid-19 qui touche l’île de La Réunion.

DES VALEURS. Pour E. Leclerc Réunion, l’opération “Zéro Gaspillage” répond à une réelle urgence pour remédier aux perturbations actuelles dans la chaîne d’approvisionnement. Elle permet aux producteurs locaux d’écouler leur production et aux consommateurs d’avoir accès à des fruits et légumes frais et bon marché tout en évitant le gaspillage de denrées alimentaires.

Plus largement, cette opération entre en cohérence avec la démarche globale de E. Leclerc Réunion qui souhaite valoriser les producteurs locaux dans ses magasins et proposer des produits locaux et de qualité à ses clients.

Une démarche qui correspond aux valeurs de proximité et d’en-

LES PANIERS Z’ECLERC Face à la demande de plus en plus importante émanant de ses clients et à la crise du coronavirus, l’enseigne E. Leclerc Réunion a décidé de lancer une version “hybride” de son drive qui devrait initialement démarrer en 2021: mon panier z’éclerc. Pascal Thiaw-Kine, directeur général du groupe E. Leclerc à La Réunion, est revenu sur ce lancement rapide. “C’est une première version évolutive.

Les équipes sont mobilisées pour arriver à décompter les produits en stock et maintenir des prix pour les consommateurs”, a-t-il expliqué. Le service était attendu au vu des chiffres enregistrés en 48 heures, 300 commandes. Attention cependant, tous les magasins E. Leclerc de l’île ne sont pas éligibles à cette nouvelle formule que l’on retrouve en ligne sur le site du distributeur.

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gagement pour le territoire défendues par l’enseigne. L’opération devrait d’ailleurs se poursuivre dans les semaines qui viennent avec d’autres fruits et légumes de saison, comme les goyaviers ou encore le palmiste. Pour MichelÉdouard Leclerc, il est important de relayer ce genre d’informations à la fois pour les consommateurs et les collaborateurs.

Pour soutenir le moral des troupes et montrer l’engagement de son enseigne dans les territoires, Michel-Édouard Leclerc souligne les initiatives d’adhérents en Métropole, à La Réunion, en Espagne. Sans oublier de nombreuses photos ou vidéos des mesures de protection des caissières ou des employés des drives qu’il nomme par leurs prénoms.

Une dose d’humain, comme en a besoin la France actuellement. Toutes ces informations et d’autres sont à voir et à lire sur ses comptes Twitter, Facebook et LinkedIn.

England’s Forest® 24 mars 1613 Blackwell, un forban britannique, fît escale sur l’île de La Réunion dénommée depuis 1507 Santa Apolonia et la rebaptise England’s Forest parce que la luxuriance de la végétation lui rappelait son pays.

L’île garda ce nom jusqu’en 1642 pour devenir l’île Mascarin.

Cette authentique eau-de-vie de céréale est l’aboutissement d’une passion.

Ce spiritueux a été conçu et fabriqué par le Réunionnais Georges-Guillaume Louapre-Pottier.

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DOSSIER

dont la fonction les oblige à se rendre sur la chaîne de production?

G. G. : Depuis le début du confi-

nement, le port du masque est obligatoire ainsi que l’obligation de se désinfecter les mains à la prise de poste. Un contrôle de température est effectué sur chaque poste, ainsi qu’à l’entrée du site pour les prestataires, une désinfection de tous les points de contact est effectuée deux fois par jour. Dans la mesure du possible, les équipes sont réduites.

Agro-industrie

“Bravo à ces héros du quotidien” Si l’on parle beaucoup des caissiers et des hôtesses de caisse (et d’accueil) de la grande distribution en cette période de crise sanitaire du Covid-19, on parle peu des autres employés de l’ombre de l’agro-industrie, qui, eux aussi, travaillent avec acharnement, au péril de leur santé, pour nourrir la population de La Réunion, pendant ce confinement. Gérard Gillet, directeur commercial de la Cilam, revient pour Le Mémento sur cette situation inédite pour le secteur.

Le Mémento : Qu’est-ce que le confinement a changé dans la façon de travailler?

Gérard Gillet : Avant tout, le comi-

té de direction de la Cilam tient à remercier tous les salariés qui travaillent à assurer la continuité de l’activité: à commencer par les éleveurs laitiers, le personnel des usines, les transporteurs, les commerciaux, les caristes, les préparateurs de commandes, tous ces métiers dont on ne parle jamais ou peu et qui sont aujourd’hui les héros discrets de cette période.

Un grand bravo à eux !

En interne, le groupe s’est organisé afin que l’impact soit minimal et a travaillé à maintenir une production soutenue pour répondre à la demande, en priorisant les références dont les consommateurs ont le plus besoin: les laits Candia, Cadet Roussel et les produits laitiers comme Piton des Neiges, Yoplait et la gamme de fromages locaux de la Fromagerie de Bourbon.

Les élevages laitiers réunionnais continuent, quant à eux, deux fois par jour et 7 jours sur 7, à produire du lait frais pour les produits laitiers fabriqués quotidiennement par les industriels locaux.

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“Nous avons eu la grande chance de pouvoir continuer à faire fonctionner nos usines. Merci à tout le personnel qui a répondu présent”...

Le Mémento : Comment avezvous réorganisé votre activité durant le confinement?

G. G. : Il y a eu une double diffi-

culté: les approvisionnements en matière première et la gestion de la présence de nos salariés.

Sur chacun de ces thèmes, des plans d’actions ont été mis en place pour permettre la fabrication de nos références les plus demandées.

Le Mémento : Êtes-vous toujours en mesure de livrer vos clients (GMS) dans les mêmes conditions que d’habitude?

Qu’est-ce qui a changé dans ce domaine?

G. G. : Tout à fait et c’est ce qui

est fait depuis le début de cette pandémie, avec un rythme pour le moment identique à ce qui se faisait auparavant. Ce qui a changé, ce sont les mesures de sécurité et sanitaires mises en place pour nos équipes et les conducteurs de PLR, notre transporteur partenaire.

Le Mémento : Quelles mesures avez-vous mises en place en interne afin de garantir la sécurité sanitaire des employés

Le Mémento : Pensez-vous retrouver l’organisation du travail dans votre entreprise d’avant la crise?

Qu’est-ce qui changera dans votre façon de travailler?

G. G. : Nous avons eu la grande

chance de pouvoir continuer à faire fonctionner nos usines. Merci à tout le personnel qui a répondu présent. La crise elle-même est un moment privilégié pour remettre en question ses valeurs, ses pratiques et ses priorités. Par la force des choses, nous apprenons à travailler à distance quand c’est possible, à nous concentrer sur l’essentiel, à économiser notre temps. Et comme dans toute épreuve, des solidarités nouvelles naissent au sein de l’entreprise, mais pas seulement, et c’est un point très positif. Dans une certaine mesure, on peut espérer un second souffle, un nouveau départ collectif après l’épidémie.

Cependant, gérer, prévoir, investir, prendre des risques nécessite de la visibilité et de la confiance dans l’avenir. Toutes choses qui ne sont pas réunies aujourd’hui et qui vont pénaliser les projets de développement et d’investissement à la reprise.

Mais quoi qu’il en soit, nous serons fortement impactés par la baisse du pouvoir d’achat des Réunionnais en sortie de crise et nous le sommes déjà par la défaillance de certains clients, dont les activités sont à l’arrêt. Un retour aux valeurs fondamentales et aux produits essentiels se dessine. Les circuits courts et la production locale sont plébiscités partout.

Notre rôle, celui de produire localement et de contribuer à nourrir la population réunionnaise, et nos métiers devraient être mieux reconnus. Comme beaucoup d’autres métiers essentiels aujourd’hui oubliés.

DOSSIER

La filière pélagique

Se rapprocher du consommateur Tous les secteurs économiques ne sont pas égaux face à la crise sanitaire du Covid-19 qui touche durablement la France et ses différents départements. Parmi les plus démunis, fragiles économiquement, la filière pélagique qui a perdu 50% de ses parts de marché en Métropole. À La Réunion, le groupe Réunimer tente, tant bien que mal, de se mettre en ordre de bataille afin d’affronter cette situation inédite.

L’île de La Réunion produit des fruits et légumes, mais elle abrite aussi en ses terres des éleveurs et sur ses côtes des pêcheurs. Si les producteurs maraîchers ont pu trouver un soutien rapide et efficace pour écouler leur stock et leur récolte auprès de la grande distribution, la filière pélagique a eu plus de mal à s’organiser face à la crise actuelle qui réduit les parts de marché (export, restauration, marché, etc.).

mettre en œuvre pour satisfaire les consommateurs. Ainsi, chaque jour les supermarchés et magasins de l’île de La Réunion sont réapprovisionnés en poissons frais. Le groupe a même dédié une communication exclusive. Sur la page Facebook de sa marque “Le Pêcheur”, les Réunionnais peuvent retrouver quels magasins vont être livrés, au jour le jour.

LE SUCCÈS DU SKIN-PACK. Adapter la

HONORER SES ENGAGEMENTS. Ainsi,

pêcheurs, transformateurs et grossistes ont dû réinventer leur façon de travailler. Les pêcheurs artisanaux continuent, au gré du vent et des marées, d’arpenter l’océan Indien à la recherche de poissons de fond, pélagiques ou encore de crevettes. “Il faut continuer à pêcher pour survivre”, confiait l’un d’eux à nos confrères télévisés, “mais on rencontre quelques difficultés sur l’approvisionnement en essence et en glace”.

Qu’à cela ne tienne, même si le rythme est moins soutenu (une à trois sorties par semaine), les pêcheurs locaux continuent de sortir en mer.

Le second inconvénient intrinsèque à cette période de confinement: trouver les clients à qui vendre la pêche. Au Port, l’usine de transformation du groupe Réunimer continue son activité quasi normalement, en réceptionnant, stockant, découpant et transformant les poissons destinés aux 68

Mémento n°493 I Mai 2020

Les pêcheurs artisanaux continuent, au gré du vent et des marées, d’arpenter l’océan Indien. © Photo D.R.

trois quarts au marché local. “Le groupe tient à honorer ses engagements et à pouvoir proposer du poisson frais aux Réunionnais, même en temps de crise”, affirme Ludovic Boyer, responsable des usines du groupe.

75% DE MARCHÉ LOCAL. Réunimer, après avoir réorganisé les process et adapté l’activité aux nouvelles conditions sanitaires et sécuritaires, a pu maintenir son activité en fonctionnement malgré les conditions. “On a réussi à convaincre les marins de continuer à pêcher, on fournit le marché local à 75% et l’objectif est désormais de se maintenir à ce rythme”, assure le responsable.

Pour ce faire, le groupe délègue ensuite à ses grossistes et ses autres filières comme le Pêcheur, pour assurer les livraisons dans les magasins et tout

pêche, la production et la vente aux nouvelles contraintes liées au confinement et à l’économie tournant au ralenti, tel était l’objectif pour la filière pêche à La Réunion, relevé par le groupe Réunimer. Grâce à la fermeture des marchés et des frontières, les actes d’achats des Réunionnais se tournent davantage vers les magasins de proximité. Dans ce contexte, Réunimer observe, pour ce circuit de distribution, une nette augmentation des volumes tant sur le marché local que sur le marché export.

“Nous réalisons un meilleur volume de vente des poissons emballés frais en skin-pack de la marque Le Pêcheur. La crise actuelle favorise la commercialisation du poisson sous cette forme, car elle est, à juste titre, rassurante pour le consommateur”, témoigne François-Xavier Crosnier Mangeat, D.G. chargé de la commercialisation et de la communication du groupe Réunimer.

DE L’HAMEÇON, à l’assiette.

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DOSSIER

Leader Price

Engagé auprès des consommateurs Sécurité, protection, distanciation, désinfection, soutien, tels sont les mots d’ordre chez Caillé Grande Distribution qui regroupe à La Réunion les enseignes Leader Price et Promo Cash. Olivier Mercier, directeur général, revient sur les enjeux que soulève la crise du Covid-19 pour la grande distribution.

Il y a une chose étonnante qui se produit tous les soirs à 20 heures, depuis le début du confinement en France (qui a débuté le 16 mars dernier): les Français, enfermés chez eux, se mettent à leur fenêtre (balcon, jardin – rayez la mention inutile), pour applaudir les soignants. Des “héros”, a dit Emmanuel Macron, voilà donc ce que l’on applaudit: leur sens du “sacrifice”.

UNE PRISE DE CONSCIENCE. Mais cette scène de liesse solidaire pendant la crise du Covid-19 s’est peu à peu répandue ailleurs, envers les autres héros du quotidien, notamment les caissiers et hôtesses de caisse des magasins de la grande distribution. “Mettre en évidence la fin du distribashing est une chose importante”, estime Olivier Mercier, directeur général de Caillé Grande Distribution, “puisqu’elle permet de rendre

Olivier Mercier, directeur général de Caillé Grande Distribution. © Photo D.R.

compte de l’entièreté de la chaîne, du producteur au distributeur, et du côté vertueux que peut avoir le circuit”.

Alors qu’il y a encore quelques mois, l’ensemble de la population et des associations de consommateurs réclamaient des circuits courts, des prix plus bas, des produits plus sains, “il y a une prise de conscience que tout cela c’est possible aussi avec la grande distribution”, poursuit le D.G.

“On se rend compte de l’utilité collective du secteur et les clients applaudissent les caissièr(e)s et c’est un geste fort”, estime Olivier Mercier.

QUELQUES ÉCUEILS. Pour le direc-

teur général de Caillé Grande Distribution, qui regroupe les enseignes Leader Price et Promo Cash à La Réunion, il se situe là, l’enseignement de cette crise du Covid-19 en France. Dans

LEADER PRICE FRANCE RACHETÉ PAR ALDI Casino a gagné, grâce à cette vente, 735 millions € et conserve l’exploitation des magasins Leader Price à l’international et à La Réunion, via les master franchises sous certaines conditions.

Le 23 mars dernier, l’information n’a pas eu l’écho escompté, étant donné la crise dans laquelle se plongeait l’Europe: Leader Price est racheté par l’Allemand Aldi, mais

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Mémento n°493 I Mai 2020

rien ne change à La Réunion. Les groupes Casino et Aldi n’ont pas oublié le contexte international, délicat actuellement, avant d’annoncer leur accord et ont tenu à préciser, le 23 mars dernier, que les deux parties discutaient depuis plusieurs mois déjà. Aldi est donc devenu propriétaire des 3 entrepôts et des 567 magasins Leader Price en Métropole.

le regard que l’on porte au secteur de la grande distribution aujourd’hui, “sur sa capacité à réagir, sa résilience”. À l’instar de ses concurrents sur le territoire, Leader Price a très vite mis en place les consignes de sécurité, les conseils sanitaires et les gestes barrières à la foi, à l’attention de ses clients, mais également de ses collaborateurs. Et malgré les quelques écueils rencontrés.

Il fut compliqué à l’entreprise de se faire livrer les fameux masques dans un contexte tendu: un temps réquisitionnés par l’État quand ceux-ci étaient enfin disponibles, c’est la limitation des vols commerciaux qui a compliqué l’affrètement. Plus d’un mois d’attente pour la livraison des masques, “qui auraient plus vite fait d’arriver par bateau”, regrette Magali Caillé, directrice d’enseigne chez Caillé.

SOLIDAIRE ET ENGAGÉ. Qu’à cela ne

tienne, ils sont arrivés, pour protéger les salariés, mais pas uniquement. Parce que le groupe Caillé Grande Distribution tient à se montrer solidaire et engagé auprès du territoire, chaque approvisionnement en masques fait également l’objet de dons aux personnels soignants ; 25.000 masques chirurgicaux distribués aux médecins libéraux et 15.000 autres aux infirmiers libéraux.

“Cet engagement sociétal fait partie de l’ADN du groupe”, insiste Olivier Mercier. Déjà présent au quotidien, au travers d’outils digitaux et des offres personnalisées à destination de ses clients, celui-ci devient encore plus concret depuis le début de cette crise du Covid-19. La Réunion se place “dans un environnement insulaire, donc par définition fragile”, reprend le directeur général de Caillé Grande Distribution, il fait donc partie “de notre devoir de le protéger”.

On se rend compte de l’utilité collective du secteur et les clients applaudissent les caissièr(e)s et c’est un geste fort Le soutien passe aussi par de “petites initiatives”, comme réserver un créneau horaire aux personnes fragiles, et des espaces entiers dédiés aux personnels soignants. Ainsi, les magasins Promo Cash qui ont pour clientèle habituelle les CHR -Cafés, Hôtels et Restaurants- ont vu débarquer dans leurs rayons infirmiers, médecins, aide-soignants, etc. Pour eux, pour le personnel soignant, les magasins Promo Cash ouvraient de 6 à 13h.

CONFORTER SES VALEURS. Ces initiatives se sont ainsi multipliées et déclinées à l’envi, selon les enseignes, pendant le confinement, mais déjà (à la mi-avril), il fallait penser au déconfinement, à l’après 11 mai. Et là encore, d’un magasin à l’autre, le constat est le même : “il n’y aura aucun retour à la normale tant qu’il n’y aura pas de vaccin”, martèle Olivier Mercier, “et les mesures de sécurité sanitaire et de distanciation seront en vigueur autant que cela sera nécessaire”, assure-t-il.

Et déjà, il le sait, “les tendances de consommation ont changé et cela devrait perdurer”, estime le D.G. de Caillé Grande Distribution. Minimiser le contact autant que faire se peut et privilégier le

Chaque approvisionnement en masques fait également l’objet de dons aux personnels soignants; 25.000 masques chirurgicaux distribués aux médecins libéraux et 15.000 autres aux infirmiers libéraux. © Photo D.R.

commerce connecté sont pour lui une nouvelle norme, une nouvelle donne. “Et une partie des équipes de Caillé Grande Distribution travaille à mettre en place des offres en ce sens”, poursuit-il.

Ainsi, Leader Price Réunion proposera, d’ici le mois de mai, des offres de livraison de paniers (lire encadré) et d’ici le troisième trimestre 2020 une offre de drive (lire par ailleurs) dans certains magasins. Pour Leader Price Réunion, la crise du Covid-19 aura donné l’occasion “de conforter [ses] valeurs de partage, de solidarité, d’humilité”, explique Olivier Mercier.

L’enseigne Leader Price a récemment lancé son application mobile pour smartphones.

En téléchargeant l’appli sous Ios et Android., les clients ont accès en permanence au catalogue en cours, à des coupons de réductions, des offres personnalisées, des jeux, des cadeaux, etc... Ils peuvent aussi établir la liste des courses et accéder à leur compte fidélité totalement. Désormais, plus besoin de présenter en caisse sa carte de fidélité physique, elle est dans l’appli de façon dématérialisée. Autre nouveauté très attendue pour mimai par les clients, le service “Alakaz. com” accessible depuis l’application, qui permettra de choisir parmi 11 paniers thématiques à se faire livrer directement chez soi.

INITIATIVES SUR MESURE. Pour les enseignes Leader Price et Promo Cash, cela passe par le soutien et la mise en valeur de la production locale et les interprofessions, et par le blocage des prix, pendant la période de confinement, “excepté sur les fruits, légumes et les produits frais puisque ceux-ci dépendent des prix fixés par les producteurs et les pénuries potentielles”, précise Olivier Mercier.

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DOSSIER

Multiplication des initiatives

La force d’un groupe Horaires spécifiques et aménagés pour les publics fragiles et prioritaires, dons de masques, création de solutions hydroalcooliques, gel des prix, etc. Depuis le début du confinement et pour faire face à la crise du Covid-19, Carrefour Réunion a pris et mis en place différentes initiatives. Amaury de Lavigne, directeur régional de l’enseigne, fait le point sur la situation.

“Je ne sais pas comment sera le monde d’après”, souffle Amaury de Lavigne, directeur de Carrefour Réunion, “mais il n’y aura pas de retour à la normale pour les prochains mois et la casse économique sera extrêmement importante. Et notre rôle sera d’autant plus important qu’il faudra continuer à offrir des produits au prix le plus juste possible”.

UNE BONNE ANTICIPATION. Alors que

la crise du Covid-19 chamboule l’économie tricolore, la grande distribution s’affiche comme un acteur pivot. Dès l’annonce du confinement, le 16 mars dernier par le Président de la République, les grandes et moyennes surfaces se sont mises en ordre de marche.

“Dès le mardi, Carrefour avait installé des protections en plexiglas à ses caisses et postes d’accueil”, explique Amaury de Lavigne. Inspiré par ce qui se faisait déjà ailleurs en Europe, Italie et Espagne 72

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Amaury de Lavigne, directeur de Carrefour Réunion. © Photo D.R.

notamment, Carrefour a anticipé cette situation.

Les équipements de protection individuelle en stock furent rapidement distribués “notamment les gants”, précise Amaury de Lavigne, et les gestes barrières distanciation sociale, filtrage à l’entrée des magasins et désinfection des objets communs, mis en place tout aussi rapidement.

Si le secteur, considéré comme essentiel à l’économie de la nation, a “la chance de pouvoir se poursuivre”, cela ne se fait pas sans mal, sans difficulté.

Carrefour Réunion, si l’activité demeure inférieure à ce qui est observé de manière générale, “cela reste correct, et permet au groupe de continuer à payer les salaires et les charges”, se félicite Amaury de Lavigne.

Personne ne s’est vu imposé de chômage partiel, même la partie administrative (10% des effectifs) continue son activité, en solidarité de ceux et celles qui sont à l’avant, “au floor” tous les jours.

De fait, contrairement à d’autres de ses concurrents, Carrefour Réunion n’a pas eu besoin d’embaucher. “Certains rayons étant totalement à l’arrêt, comme le textile qui accuse 80 % de chute de son chiffre d’affaires, la direction a pris la décision de faire basculer ces personnes sur d’autres rayons, dont l’activité a augmenté, afin de garder les équipes”, précise le directeur.

U N E FO R T E R E S P O NSA B I LI T É .

UNE ACTIVITÉ MOINDRE, MAIS CORRECTE. “Très vite, il a fallu réorga-

niser les plannings, les services, les rotations dans les salles de pause pour respecter les consignes de sécurité”, poursuit le directeur régional. Il leur a fallu aussi jongler avec l’absentéisme, pour arrêt maladie ou garde d’enfants.

Mais de manière générale, chez

Contrairement à ce que pourrait penser la Chambre des Commerces et de l’Industrie de La Réunion, il est impossible pour les grandes surfaces de fermer ses rayons “annexes” qui ne répondent pas stricto sensu à la définition de “produits de première nécessité”. “Parce qu’il est impossible de refuser au client

de s’acheter une paire de chaussettes s’il en ressent le besoin et que d’un point de vue organisationnel, c’est complexe également à gérer”, répond Amaury de Lavigne.

D’autant que fermer des rayons reviendrait à réduire la surface de vente et donc la surface disponible pour créer de la distanciation sociale.

Ces gestes barrières, de sécurité, sont essentiels et Carrefour le sait.

Quand l’activité économique de l’entreprise doit se poursuivre parce qu’“essentielle à la nation”, on pense “nécessairement au risque de contamination pour soi, ses collaborateurs, mais aussi pour ses clients”. “La responsabilité est double”, assure Amaury de Lavigne, “parce qu’il y a celle de protéger, mais aussi de nourrir la population”.

DE NOMBREUSES INITIATIVES. Pour le directeur de Carrefour Réunion, “chacun fait sa part; et on tente de le faire au mieux”. Carrefour est bon élève dans l’exercice en mettant l’accent en priorité sur la communication. Amaury de Lavigne se rend ainsi de manière récurrente dans les magasins et ses équipes réalisent des briefs quotidiens avec les représentants du personnel des trois magasins de l’île afin de remonter les doléances des salariés. “L’action clé, c’est de communiquer, le faire bien et tenir compte des inquiétudes et des remarques des uns et des autres”, assure Amaury de Lavigne.

Dès jeudi 19 mars, Carrefour a décidé de réserver ses magasins, de 7h30 à 8h30 aux personnes âgées de plus de 60 ans (sur présentation de leur pièce d’identité), aux personnes à mobilité réduite, aux femmes enceintes, mais aussi aux personnels soignants.

SOUTIEN AUX SOIGNANTS. Si cette pratique n’est pas exclusive à Carrefour, l’enseigne va plus loin encore. Le groupe Bernard Hayot

des territoires ultra-marins via ses filiales de location de voitures, en mettant à disposition un prêt de véhicule en cas de panne, pendant le confinement. Des engagements directs envers l’ensemble des secteurs touchés par cette crise. “Bien sûr, il y a les consommateurs, pour qui on a gelé les prix et maintenu les promotions, mais il y aussi les agriculteurs et les producteurs”.

Carrefour est bon élève dans l’exercice en mettant l’accent en priorité sur la communication. © Photos Mémento

(GBH) dont Carrefour Réunion fait partie a ainsi distribué plus de 600.000 (300.000 déjà livrés) masques aux personnels soignants de l’île, via l’ARS; 1.350.000 sur l’ensemble des DOM-TOM, a fabriqué et distribué aux services de santé plus de 5.000 litres de solutions hydroalcooliques, grâce à ses distilleries de Martinique. Le groupe a également apporté son soutien au personnel soignant

DIVIDENDE RÉDUIT PAR DEUX Au national, le groupe Carrefour, dirigé par Alexandre Bombard, a pris des mesures extraordinaires.

Face à l’impact de la crise sanitaire (et économique) du Covid-19, Carrefour (national) procède à des ajustements pour limiter les sorties de cash. Ainsi, le P.-D.G., Alexandre Bombard, a fait part au conseil d’administration de sa décision de renoncer à 25% de son salaire fixe pour une période de deux mois, correspondant à la phase aiguë de la crise. Par ailleurs, les dividendes de la société sont eux aussi réduits, mais de moitié. Le dividende sera de 0,23€ par action contre 0,46 initialement prévu.

OBJECTIF ATTEINT. Pour ceux-là, Carrefour a trouvé des solutions pour absorber leur supplément de stock (destiné aux marchés forains, interdits pendant le confinement) et écouler leur production. Jusqu’ici mal-aimée, la grande distribution semble avoir réussi à renouer des liens particuliers avec ses clients et collaborateurs, directs et indirects.

“Je ne sais pas si on peut dire que la grande distribution a retrouvé ses lettres de noblesse, mais il me semble qu’on a retrouvé un regard plus apaisé”, estime Amaury de Lavigne.

Le directeur estime que les gens ont oublié que la grande distribution demeure le circuit de distribution organisé le moins cher existant à l’heure actuelle.

Il espère donc que ce regain de confiance perdure, au-delà de la crise. “L’objectif de zéro pénurie est atteint, la grande distribution réussit à alimenter ses stocks et à faire en sorte que les Réunionnais ne manquent de rien”, insiste Amaury de Lavigne.

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DOSSIER

Schumpeter en enseignement

La crise du Covid-19 crée une destruction créatrice Si tous les grands distributeurs sont appelés à faire front face à la pandémie du Covid-19, comme activité économique essentielle à la nation, tous n’y répondent pas de la même façon. Guillaume KinSiong, représentant des commerçants U à La Réunion, témoigne de son métier dans ce quotidien chamboulé.

Pour rappel, Système U est une coopérative de commerçants indépendants, “ce qui veut dire que chaque patron est propriétaire de son magasin et que c’est à lui que revient la liberté de le gérer” explique Guillaume Kin-Siong, commerçant indépendant Système U à La Réunion, Hyper U La Chatoire, au Tampon. Cette indépendance vaut aussi bien pour la gestion de la crise épidémie que pour l’approvisionnement.

Ce principe d’autonomie implique donc que chaque commerçant est responsable de son magasin.

Guillaume Kin-Siong lui a réagi très vite. “Pour respecter les règles sanitaires émises par le gouvernement, la première idée était de modifier le schéma d’implantation des 6.000m2 de surface de vente” reprend le représentant.

Pour cela, des produits de première nécessité se sont retrouvés à côtoyer des produits plus secondaires, comme ceux du jardinage ou du textile.

UNE GRANDE ANTICIPATION.

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Guillaume Kin-Siong, commerçant indépendant Système U, Hyper U la Chatoire, au Tampon. © Photo D.R.

“L’idée est de faire en sorte que les gens n’aient pas à tous se retrouver dans les mêmes rayons, de créer de l’espace à l’intérieur même des différents rayons” explique-t-il encore. À cette mesure, inédite, s’ajoute plusieurs autres : mise en place d’un sens unique de circulation dans le mall, mise en place d’horaires spécifiques pour les publics fragiles, matérialisation des distance sociales et protection des employés.

“Le plexiglas sur les caisses et point d’accueil, par exemple, étaient installés 10 jours avant le confinement” rappelle Guillaume Kin-Siong. Ce sentiment d’anticipation de la part de la grande distribution, n’est pas il-

L’idée est de faire en sorte que les gens n’a ient pas à tous se retrouver dans les mêmes rayons, de créer de l’espace à l’intérieur même des différents rayons

lusoire, du moins pas à L’hyper U du Tampon. “La famille en Chine nous avait prévenu de l’ampleur du virus. Très vite on a devancé les conséquences et on s’est inspiré des bonnes pratiques et de leur retour d’expérience” poursuit-il.

Pour autant, si cette installation était, au départ, propre à la famille Kin-Siong, très vite elle se répand chez les autres commerçants U de l’île. Le système de coopération fait que les informations et les moyens sont mutualisés entre les vingt-quatre magasins que compte le réseau U local.

EMBAUCHER PLUS. Responsabilité et sécurité sont la priorité pour Guillaume Kin-Siong. S’il existe une partie visible de la réorganisation nécessaire face à la pandémie du Covid-19 (équipement de protection individuel des salariés matérialisation des distances sociales, désinfections des caddies, etc.) il existe aussi tout une partie non visible pour autant nécessaire : réorganisation des équipes et des plannings.

L’Hyper U la Chatoire, comme de nombreux concurrents a dû embaucher, faire appel à des intérimaires (lire par ailleurs), pour faire face aux effectifs passé en off (arrêt maladie ou garde d’enfants) mais surtout à un accroissement de l’activité. Guillaume Kin-Siong le confesse : “c’est un contexte compliqué, notamment en approvisionnement et en effectif, mais on parvient à stabiliser l’activité”.

UNE HAUSSE DE 45%. Une fois la sécurité garantie, il a fallu gérer les comportements d’achats inhabituels et faire face aux difficultés d’approvisionnement.

En cette période de crise, de nouveaux fournisseurs ont fait leur apparition dans les rayons, notamment les producteurs agricoles locaux. “Hyper U s’est par exemple rapproché de LM Distribution pour ouvrir les portes de la grande distribution aux petits producteurs, ce qui n’ont pas l’habitude de ce circuit” rapporte Guillaume KIn-Siong.

Le plus dur sur ce point, c’est de maintenir des prix bas. La grande distribution a pris l’engagement vis-à-vis des Réunionnais de ne pas augmenter les prix pendant la crise, “alors même que les chaine de logistique elle ont augmenter leur tarif, et qu’on se retrouve sur certain produit à une hausse de 45%” déplore le représentant des commerçants

U. C’est très dur à gérer économiquement pour le secteur et il prévient d’ores et déjà des répercussions que cela aura à la fin de la crise.

DÉMYSTIFIER LE SECTEUR. Mais pour

le jeune patron, à quelque chose malheur est bon. Cette pandémie du Covid-19 et le confinement “a permis à la grande distribution de montrer patte blanche, de démystifier ses métiers, de révéler la réalité des marges, de comprendre la chaine logistique” estime Guillaume Kin-Siong, et il espère que

DÉFINITION La “destruction créatrice” désigne le processus continuellement à l’œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d’activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques.

L’Hyper U la Chatoire a dû embaucher, faire appel à des intérimaires pour faire face un accroissement de l’activité. © Photo D.R.

le lien de confiance est à nouveau tissé avec le consommateur.

Même si le déconfinement et le retour à la normal ne vont pas de pair, “c’est certain” pour Guillaume Kin-Siong, il y a déjà un enseignement à tirer de tout cela, “c’est la destruction créatrice” qu’expliquait l’économiste Joseph Schumpeter, au début du 20e siècle. Le gérant pense déjà à l’avenir et aux “bouleversements” qui vont s’opérer dans la consommation.

L’INÉDIT DEVIENT COMMUN. Comme

de nombreux experts à ce sujet, Guillaume Kin-Siong prévoit déjà des difficultés économique d’une ampleur importante, auxquelles tout le monde devra s’adapter.

Mais il peut également y avoir, selon lui, des changements favorables. “Avec le confinement, on a mis en exergue la dépendance à l’international forte mais aussi la qualité d’un approvisionnement local et tricolore. Il faudra peutêtre repenser le modèle privilégier les circuits courts ; avoir un discours intelligent sur les filières locales, et faire preuve d’intelligence collective”.

Pour Guillaume Kin-Siong, cette crise doit niveler La Réunion vers le haut et envisager, d’ores et déjà ce qui est possible de réaliser à l’échelle du territoire. “Il faudra pérenniser et renforcer ce qui se fait à l’heure actuelle pour que les initiatives et solutions inédites et innovantes, comme le drive local (lire par ailleurs) deviennent la norme de consommation pour les Réunionnais” conclut-il.

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DOSSIER

Commandez, c’est gagné !

Le drive, sinon rien Le spécialiste des data-analyses, Nielsen Media Research, a mesuré l’impact du Covid-19 sur les ventes en ligne des produits de grande consommation. Pour réduire les contacts, le drive et les livraisons à domicile sont plébiscités. Mais si la France apparaît comme n°1 en Europe, l’île de La Réunion semble être à la peine.

C’est un fait, et tous les acteurs du secteur de la grande distribution s’accordent à le dire: la crise sanitaire du Covid-19 aura impacté les habitudes de consommation, jusqu’à créer une tendance qui risque de s’imposer dans le temps. Entre gestes barrières et règles de distanciation sociale, le confinement a bouleversé la manière de consommer. Face aux restrictions de déplacement, de nouveaux circuits courts ont vu le jour (lire par ailleurs) et le drive et les ventes en ligne deviennent la norme.

Dans sa dernière étude sur le sujet, l’Américain Nielsen Media Research révèle les chiffres des ventes en ligne en France qui ont

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Avec des chiffres qui frôlent la barre des 10%, la France conforme sa place de n°1 alimentaire en ligne en Europe.

doublé sur la deuxième semaine du mois d’avril 2020, faisant gagner plus de 3 points de parts de marché à ce circuit, depuis le début du confinement. Avec des chiffres qui frôlent la barre des 10% (voir encadré), la France conforme sa place de n°1 alimentaire en ligne en Europe, souligne l’étude Nielsen.

Il faut dire que le drive est désormais bien ancré dans les habitudes de consommation en Métropole, et ce, avant le confinement. Pratique, rapide et répandu dans de nombreux points de vente, ce moyen de faire ses courses a conquis les consommateurs. Mais à La Réunion, difficile de pouvoir en dire autant,

quand avant la crise, seule une enseigne de grande distribution (Vindémia) proposait un service de drive, avec pas moins de 20.000 références.

LE DRIVE, UN DEVOIR POUR LA GD ? En

2017, Laurent Ek, responsable e-commerce chez Vindémia Logistique, confiait d’ailleurs le difficile rodage de ce modèle à La Réunion, qui aura mis trois ans avant d’atteindre une certaine rentabilité. Et c’est là le point épineux du sujet sur le territoire: la rentabilité, à cause, entre autres, d’un développement parfois mal adapté, d’un fonctionnement plus coûteux, de ventes totales plus faibles et d’un marketing

spécifique quasi inexistant.

Mais tout cela c’était avant la crise du Covid-19 et la nécessité de créer un service de drive et/ ou de livraison qui réponde aux contraintes du confinement et des mesures de sécurité sanitaire (réduction des contacts et distanciation sociale).

“Face à la crise, c’est le devoir des acteurs de la grande distribution d’imaginer des solutions nouvelles, et le digital ouvre des possibilités”, explique Guillaume Kin-Siong, commerçant indépendant Système U à l’Hyper U La Chatoire, au Tampon.

UN DRIVE DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ.

Une phrase qui résume la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui la majorité des distributeurs alimentaires face à cette demande insistante et inédite de la part des Réunionnais de pouvoir commander en ligne.

Dès lors, on a vu se multiplier les annonces à ce sujet. Carrefour permet ainsi un service de drive sur ses trois magasins de l’île (Sainte-Suzanne, Saint-Pierre et Sainte-Clotilde), mais sur une liste réduite de produits de première nécessité (180).

Hyper U La Chatoire au Tampon a également mis en place son propre système de drive (site Internet et dispositif ) qui référence plus de 300 produits. “La difficulté pour Système U, c’est que chaque commerçant est responsable de son magasin, et de fait, il revient à chacun de développer ou non un service de drive”, poursuit Guillaume Kin-Siong. Au Tampon, où la surface de vente de 6.000m² dispose d’une double entrée et d’un parking dimensionné, le drive est possible, pour les autres commerces de proximité, c’est plus compliqué.

INNOVEZ, MAIS DE MANIÈRE COHÉRENTE. La solution pour tous ceux-

là semble donc être le panier.

Leader Price a annoncé mettre

en place, dès le mois de mai, un service de livraison de paniers, “dans lesquels les consommateurs retrouveront les produits essentiels”, et dans un second temps, d’ici septembre 2020, un service de drive. Si le contexte actuel oblige les entreprises “à prendre des mesures rapides et cohérentes, applicables immédiatement pour répondre aux besoins”, comme l’explique Olivier Mercier, directeur général du groupe Caillé Distribution, la mise en œuvre de ces solutions n’est pas toujours des plus simples.

Pascal Thiaw-Kine, lui, le concède volontiers, “la mise en place d’un drive est un process long et industriel qui demande une vraie réflexion, logistique et stratégique”. Le projet était d’ailleurs dans les tuyaux chez E. Leclerc et il devait sortir pour 2021.

La crise sanitaire du Covid-19 ne fait que précipiter les choses.

Alors, il y a eu les paniers z’eclerc, une version hybride de ce que doit être le drive pour E. Leclerc Réunion, “et une réponse à court terme, simpliste certes, mais qui montre la capacité immédiate des magasins à répondre aux besoins des consommateurs”.

La mise en place d’un drive est un process long et industriel qui demande une vraie réflexion, logistique et stratégique.

Précurseur, celui du Jumbo de SainteMarie existe depuis 7 ans.

© Photo Mémento

CHIFFRES Parts de marché du e-commerce généraliste sur les produits de grande consommation 2017 : 4,9% 2018 : 5,3% 2019 : 5,7% Début 2020 : 7,4% Période confinement : 9,5%

Face à la crise, c’est le devoir des acteurs de la grande distribution d’imaginer des solutions nouvelles

LE DRIVE ET SES AVANTAGES. Pour l’ensemble des distributeurs de l’île de la Réunion, la réflexion au sujet du drive et des services de livraison semble être la même: prendre le temps de faire et d’apporter une réponse qui soit cohérente, mais surtout durable. “E. Leclerc Réunion a la capacité de faire un drive”,reprend Pascal Thiaw-Kine, “mais les équipes prennent le temps de réfléchir à sa forme et sa mise en place”. Même son de cloche du côté de Leader Price.

La grande distribution et le commerce devront et doivent déjà se réinventer; les acteurs prennent donc le temps de se métamorphoser et “de le faire de façon cohérente”, ajoute Olivier Mercier. L’objectif étant de ne pas se laisser submerger et être en surchauffe en quelques jours seulement comme cela est arrivé en Métropole à de nombreux sites comme Houra.fr, Monoprix ou encore le géant Amazon. Tous accusent, en raison de la forte demande, des ruptures de stock en série, des dysfonctionnements de sites Internet, des délais de livraison allongés et parfois même un service tout simplement suspendu.

La crise sanitaire du Covid-19 semble avoir forcé la digitalisation de la grande distribution sur le territoire, et cela de manière positive.

Rappelons que le drive n’a que des avantages: réduction des contacts physiques, des prix identiques à ceux des magasins, commande prête en 24 heures et retrait en moins de 10 minutes, pour un service 100 % gratuit.

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DOSSIER

Le plan de continuité d’activité

En grande pratique

C’est une feuille de route que l’on doit sortir en cas de crise majeure, d’événements exceptionnels. Un plan d’attaque qui s’est répandu au fil de guerres et des pandémies, et fortement recommandé depuis les attentats et les catastrophes nucléaires.

Ce document, c’est le PCA -Plan de Continuité d’Activité- qui permet aujourd’hui à Bolloré Logistics de maintenir une activité, “business as usual”.

Pour un territoire comme l’île de La Réunion, le contact avec l’extérieur, le reste du monde est primordial. Le département, malgré ses rêves d’autonomie, ne peut subvenir seul à ses besoins.

Alors quand sonne le glas du confinement le 16 mars dernier, très vite, la crainte de pénurie s’est répandue dans les esprits. Mais, les acteurs de la supply chain ont tenu à réagir et à rassurer les Réunionnais: il n’y aura pas de pénurie, l’île continuera à être desservie par les voies aériennes et maritimes.

Comment, dès lors, lorsque les pays ferment leurs frontières, que les aéroports cessent leur activité, assurer l’approvisionnement en produits de première nécessité?

“Grâce à un plan de continuité 78

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Loig Pavard, directeur général Outre-Mer chez Bolloré Logistics. © Photo D.R.

BOLLORÉ LOGISTICS EN CHIFFRES Le groupe est présent dans 109 pays 2.008.500m² de stockage en entrepôts 20.950 employés 634.00 tonnes de fret aérien 839.000 EVP de fret maritime

d’activité”, explique Loig Pavard, directeur général Outre-Mer chez Bolloré Logistics. Pour le groupe aux 20.950 employés, présent dans 109 pays, difficile d’imaginer la fin de l’activité économique, d’autant que les stocks de ces pays dépendent d’eux.

En temps normal, l’île de La Réunion réceptionne 16.665 EPV de fret maritime et 4.500 tonnes de fret aérien via Bolloré Logistics, qui gère également 10.0 00m² d’entrepôts sur le territoire, “dans lesquels Bolloré Logistics stocke et prépare ses commandes”, précise Jérôme Hauet, directeur régional du groupe.

MISE EN PLACE DU PCA. Maillon essentiel de la chaîne d’approvisionnement, la logistique subit pleinement la crise sanitaire du Covid-19, “mais sans réellement être impactée”, affirme Loig Pavard. Cette déclaration peut surprendre, mais Bolloré Logistics était préparé au pire grâce à son PCA - Plan de Continuité d’Activité. Certes, il a fallu prendre des mesures spécifiques pour répondre à une situation sans précédent et aider les entreprises à faire face dans l’urgence, mais tout cela était prévu.

C’est d’ailleurs l’objectif d’un PCA (lire encadré). “Grâce aux

de la crise, Bolloré Logistics (dé) montre sa capacité à répondre aux besoins de cette crise grâce à la mobilisation de ses équipes à La Réunion, tout en respectant les règles de sécurité sanitaire, et en modifiant son fonctionnement”, se félicite Loig Pavard.

MOT D’ORDRE Résilience. Le terme désigne, en psychologie, la capacité à surmonter des chocs traumatiques.

ACTIVITÉS ET CLIENTS MULTIPLES.

indications du groupe en Chine, et au PCA, Bolloré Logistique est capable aujourd’hui de continuer son activité, business as usual”, poursuit Jérôme Hauet. Très vite, l’acteur majeur du transport et de la logistique à l’international a anticipé, mis en place les systèmes d’information pour le télétravail, a commandé les protections EPI et sanitaires pour ses collaborateurs, etc.

“On a pu tester en phase réelle le PCA. Les systèmes d’information ont fonctionné et, depuis le début

Si le groupe peut connaître une certaine tension sur les capacités de stockage, il a su s’adapter en fonction des contextes sectoriels. “La grande distribution représente 30% de notre activité”, souligne Jérôme Hauet, “mais le fait d’avoir plusieurs trade-line et des clients aux quatre coins du monde nous permet d’être stables et résilients”. De fait, si certains secteurs, comme les pièces détachées automobiles ou les matériaux de construction, sont à l’arrêt, cela est compensé par l’agroalimentaire et la pharma, qui eux, fonctionnent à plein régime.

Jérôme Hauet, directeur régional de Bolloré Logistics à La Réunion. © Photo D.R.

à l’international, pense déjà à l’après, réfléchit d’ores et déjà à ce que sera le déconfinement, qui sera certainement, “un long processus d’organisation qui va modifier les habitudes de travail”, estime Jérôme Hauet. “On ne va plus travailler comme avant, et ce, pendant un certain temps”.

Aucune personne ne peut prétendre lire l’avenir, connaître les détails “du monde d’après”, mais chez Bolloré Logistics, la préparation a déjà amené des pistes de réflexion, grâce au PCA qui a apporté de la flexibilité et de l’agilité à défaut d’avoir de la visibilité.

Cette crise a révélé la préparation du groupe et sa capacité à toujours répondre, quels que soient les aléas aux besoins de leurs clients, avec un mot d’ordre : la résilience.

LA CAPACITÉ DE RÉSILIENCE. De fait,

une partie du personnel est en télétravail, et l’autre partie sur site, “où sont organisés des roulements du personnel, toujours dans le respect des directives sanitaires”, précise Loig Pavard - une condition sine qua non pour pouvoir maintenir les installations opérationnelles pendant la crise.

Bolloré Logistics, acteur majeur du transport et de la logistique

Grâce au PCA Bolloré Logistique est capable aujourd’hui de continuer son activité, business as usual LE PCA, DÉFINITION ET PRATIQUE Le saviez-vous ? Il existe une norme AFNOR sur le management de la continuité d’activité - ISO 22301.

Ainsi, en mars 2020, l’AFNOR met à disposition, à titre exceptionnel, les lignes directrices de cette norme, qui permet de manager en temps de crise, savoir apprécier les risques, définir les priorités et s’améliorer en continu pour faire de la crise un outil de résilience, comme c’est le cas chez Bolloré grâce au PCA. Mais le PCA, c’est quoi ?

C’est le Plan de Continuité d’Activité.

Dans le cadre d’une gestion de crise, le plan de continuité d’activité est un

document devant permettre à une entité (gouvernement, entreprise, hôpital, école, service public, etc.) de fonctionner même en cas de désastre ou de crise majeure; quitte à ce que ce soit en “mode dégradé”. Il a pour but d’anticiper un événement qui perturbe gravement l’organisation normale de l’entité et de mettre en place une stratégie qui permet d’en limiter l’impact.

Le plan de continuité est un document stratégique, formalisé et régulièrement mis à jour (et si possible testé via des exercices ad hoc) de planification de la réaction à une catastrophe ou à un

sinistre grave. Il est de plus en plus associé à un système d’information.

Dans certains domaines, il peut y avoir plusieurs plans de continuité, chacun dédié à une ligne de métier, en identifiant bien les activités indispensables.

Ces plans se sont répandus lors de guerres et pandémies et ils doivent minimiser les impacts d’une crise ou d’une catastrophe naturelle, technologique ou sociale sur l’activité (et donc la pérennité) de l’entité.

Aujourd’hui, force est de constater que peu d’entreprises en France ont mis en place un PCA.

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DOSSIER

L’intérim, à double tranchant

Recrutés pendant le confinement C’est une réalité assez complexe pour le secteur de l’intérim qui voit son activité chuter de manière générale, quand en face, la demande en grande distribution bondit. Stéphane Jaffry et Éric Matz, du groupe Intégral, font le point sur cette situation inédite.

Pour respecter la promesse de sécurité d’approvisionnement des Français en produits alimentaires et en produits de première nécessité, il a fallu que la grande distribution embauche. Très vite, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Bruno le Maire, ministre de l’Économie, ont annoncé des “règles de recrutement, de travail de nuit et sur les heures supplémentaires assouplies” afin de garantir la sécurité de la chaîne d’approvisionnement.

10% D’ABSENCE EN MAGASINS. Ainsi, très souvent, pour faire face à cette demande, à la réorganisation et 80

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Pour pallier l’absence de leurs salariés, la grande distribution s’est tournée vers les intérimaires.

à la rotation des plannings, les enseignes de grande distribution ont eu recours aux contrats d’intérim. “De manière générale, la grande distribution fait partie des clients majeurs du groupe Intégral”, explique Éric Matz, directeur associé. Il y a toujours eu une forte demande de la part de ce secteur d’activité, “même si le week-end du 15 mars a marqué un moment et prédisait la suite”.

Pour pallier l’absence de leurs salariés en arrêt maladie, restés à domicile pour garde d’enfants ou encore qui ont fait valoir leur droit de retrait, les commerces alimentaires et les enseignes de

la grande distribution se sont tournés vers les intérimaires.

Selon le président de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), Jacques Creyssel, la grande distribution accusait un taux d’absence de 10% en moyenne dans les magasins.

UNE HAUSSE DE 40% DES DEMANDES.

De fait, en quelques jours, les demandes qui touchent les secteurs de la logistique, du transport et du commerce alimentaire ont bondi au mois de mars pour les agences d’intérim. Au groupe Intégral, qui regroupe Service Intérim et Adéquat, “la demande a augmenté de 40% au mois de mars 2020, en comparaison au mois de mars 2019”, précise Stéphane Jaffry, directeur des opérations pour le groupe.

Ce dernier précise encore que 81% de la délégation sont des hôtesses de caisse, mais aussi des employés de libre-service pour de la mise en rayon, et aussi des demandes concernant les rayons frais (charcuterie, poissonnerie, crèmerie, etc.). D’autres secteurs font aussi appel à des

La demande a augmenté de 40% au mois de mars 2020, en comparaison à 2019 intérimaires en cette période, la logistique donc, mais aussi les industriels de l’agroalimentaire, ainsi que la collecte de déchets.

UNE DÉLÉGATION DE 400 PERSONNES.

Depuis le 16 mars, le groupe Intégral a déployé 400 personnes différentes sur le poste d’hôtesses de caisse. Des mises à disposition de personnel qui ont dû se faire dans l’urgence, et qui ont amené le groupe à revoir ses procédures de recrutement. “Les agences sont ouvertes aux horaires habituels, mais on a diminué les effectifs”, précise Éric Matz.

Pour le reste, les consignes de sécurité du gouvernement sont appliquées : gestes barrières, masques de protection, plexiglass pour les accueils physiques.

“Les entretiens de recrutement se font par moyens dématérialisés, téléphonique ou en visio-conférence” reprend Stéphane Jaffry.

UNE REMISE EN CAUSE. Pour l’heure, les agences du groupe Intégral ne sont pas ouvertes au public, mais il faut déjà songer au déconfinement et à l’après. “Ce qui est intéressant, avec cette crise du Covid-19” reprend Stéphane Jaffry, “c’est qu’elle permet de remettre en question un système une organisation”. Pour le Groupe Intégral et ses équipes, la nouvelle organisation est peut-être, “certainement”, celle de demain.

“Cela permet de réinventer le travail en agence, le contact avec l’humain, de réinventer les liens, parce que l’intérim c’est de gérer des êtres humains, et l’ADN du groupe c’est prendre soin de ces personnes, des clients et des intérimaires. Tout cela permet de se réinventer, de moderniser les approches”, assure Éric Matz.

UN DEMI-MILLION D’INTÉRIMAIRES.

Pour autant, le secteur de l’intérim est gravement touché par la crise du Covid-19. “Même si le secteur de la grande distribution et ses métiers liés font appel à nos services, le secteur de l’intérim reste touché, et il y a une perte de l’activité”, explique Stéphane Jaffry. Prism’Emploi évaluait le nombre d’intérimaires qui ont vu leurs missions brutalement interrompues à un demi-million.

Selon les sociétés, cela représente un arrêt de 60 à 90% de leur activité, une dégringolade de 75% en moyenne, sur la période du 15 au 30 mars. Le nombre équivalents-temps plein passe de 750.00 à 199.000 entre la pre-

La délégation concerne les métiers d’hôtesses de caisse, mais aussi des employés de libreservice pour de la mise en rayon, de la logistique mais aussi de la collecte de déchets.

mière et la seconde moitié du mois. Rien n’est prévu pour faire face à cette situation, cela n’est jamais arrivé.

CHANGER LA DONNE. Fort heureuse-

ment, le gouvernement a annoncé, avec un effet rétroactif, que les intérimaires qui ont un contrat en cours seront indemnisés par le chômage partiel, jusqu’à la fin prévue de leurs missions. Et les salariés permanents des sociétés d’intérim, comme le groupe Intégral, parmi lesquels les CDI intérimaires, peuvent eux aussi bénéficier du chômage partiel quand l’activité est au ralenti.

“J’espère que cette crise permettra de poser un nouveau modèle de business, plus intelligent et plus collectif”, souffle Stéphane Jaffry, qui rappelle, en écho avec Éric Matz, que le travail temporaire à La Réunion est un secteur fragile, “premier impacté dès qu’il y a une crise et le dernier à reprendre à cause de l’inertie”, rappelle le directeur associé. Ils espèrent que cette fois-ci, la donne sera différente et que le monde d’après évoluera de manière positive.

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De gauche à droite : Arnaud JUDITH (technicien détection et géoréférencement), Serge MALLIE (technicien détection et géoréférencement), Patrick BELUS (responsable d’activité détection et géoréférencement), Benjamin LE MAUFF (directeur d’activité), Gwendal CRENN (responsable d’activité topographie et cartographie) et Meddy HOARAU (technicien cartographe).

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DOSSIER

L’e-commerce explose

Créer de nouveaux modes de consommation C’était à prévoir. Avec le prolongement du confinement, le trafic sur les sites d’e-commerce a explosé. Si, comme on pouvait s’en douter, ce sont les grands distributeurs qui en profitent, les producteurs agricoles eux aussi tentent de s’organiser avec le soutien de TPE locales. À en croire l’étude faite par l’agence Nautilus, les Réunionnais sont scotchés devant leurs écrans: +70% de navigation sur le web. Entre le confinement total annoncé le 16 mars dernier et la fermeture de tous les commerces non essentiels à l’activité économique du pays, il était à parier que l’e-commerce connaîtrait une forte augmentation en France, et à La Réunion.

INVENTER

DES

SOLUTIONS.

Jusqu’alors, l’île accusait un retard certain sur le sujet du ecommerce, mais la pandémie du Covid-19 a créé cette occasion de voir fleurir des sites divers et variés pour apporter aux Réunionnais des solutions, comme le site timarché.re, développé par l’agence de Red Samurai. “En temps normal, l’agence accompagne les entreprises dans leur transformation digitale, à devenir agiles, vers l’intelligence collective et le travail collaboratif”, explique Mathieu Fontaine.

Sauf que, pour accompagner, il faut avoir une entreprise cliente et y être physiquement présent: une chose impossible depuis 82

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Le site timarche. re référence une vingtaine de stands de producteurs locaux.

que l’ensemble des TPE/PME ont fermé leur porte. L’agence a donc dû revoir son organisation afin de survivre. “Tous issus du monde du digital, on a réfléchi sur ce que l’on pouvait apporter pendant cette crise”, poursuit le membre de Red Samurai. “Il a fallu devenir agile et appliquer ses propres conseils”.

TRANSFORMATION DIGITALE FORCÉE.

L’idée vient alors de créer un site marchand, “une plateforme d’intermédiation” qui permettrait aux producteurs agricoles d’écouler leur production, de vendre en direct avec le client. “Il

En temps normal, l’agence accompagne les entreprises dans leur transformation digitale, à devenir agiles, vers l’intelligence collective et le travail collaboratif

y avait au tout début de la crise un problème de stock pour les agriculteurs et de s’approvisionner en sécurité pour les clients”, reprend Mathieu Fontaine. Pour être sûre de viser juste, l’agence lance en premier lieu une étude de marché: “en quelques jours seulement, on a reçu plus de 10.000 réponses de consommateurs”, se souvient l’expert digital.

Une fois les besoins identifiés de tous les côtés – consommateurs donc, mais aussi producteurs et livreurs, l’équipe de Red Samurai se lance sur la création du site. “Cinq jours (et nuits) de travail acharné pour un site qui recense à l’heure actuelle* treize stands ouverts et une dizaine d’autres en préparation”.

LES CIRCUITS COURTS. Si

l’initiative de Red Samurai permet à de nombreux agriculteurs et producteurs locaux de renouer le contact avec le client, il révèle aussi une difficulté: “timarché.

La crise a créé une opportunité, mais il y a aussi de fortes chances pour que cette tendance se poursuive au-delà du déconfinement rer la sécurité des livreurs et du consommateur, et ainsi éviter au maximum les contacts”, pour tout le reste - renseigner les produits du stand, mettre à jour les stocks, etc.-, c’est au producteur luimême de s’en charger. “De fait, ce sont de jeunes agriculteurs/producteurs que l’on recense surtout”.

LES BESOINS CHANGENT. Quoi qu’il

Mathieu Fontaine est l’un des membres de l’agence digital Red Samurai. © Photo D.R.

re a obligé certains à opérer une transformation digitale forcée”, souligne Mathieu Fontaine. Et c’est là la principale difficulté de ce confinement. “Les plus éloignés du digital le restent”, se désole l’expert, “et ceux qui sont

sur la plateforme avaient déjà une idée de la dématérialisation de leur business.”

Si le paiement en ligne est la première fonctionnalité mise en place par l’équipe de Red Samurai, “c’était primordial pour assu-

en soit, pour Red Samurai et le site timarché., le pari est réussi.

“S’il n’y a plus vraiment de problèmes d’écoulement des stocks aujourd’hui”, reprend Mathieu Fontaine, “le site a notamment mis en avant le souhait d’un changement de consommation”. L’expert digital en est persuadé, d’un côté comme de l’autre, c’est une envie de supprimer les intermédiaires, de créer un circuit court et de se reconnecter entre producteurs et consommateurs qui fait que les gens se retrouvent sur ce site.

“La crise a créé une opportunité, mais il y a aussi de fortes chances pour que cette tendance se poursuive au-delà du déconfinement et de la crise du Covid-19”, espère Mathieu Fontaine. Red Samurai porte, elle, la conviction que la plateforme pourra continuer à exister. L’agence pense ainsi déjà à changer certaines modalités, à apporter de la transformation au site, mais continuera à répondre aux besoins de consommation du Réunionnais, qui ont définitivement changé avec cette crise.

“Ce n’est pas évident d’essayer d’imaginer le monde d’après le Covid-19, mais je peux dire que ce monde sera celui dans lequel on veut vivre, donc chacun doit faire l’effort de créer son environnement idéal. C’est quelque chose d’individuel, et pour que la transformation se fasse au niveau de la société, il faudrait en faire la somme”, conclut Mathieu Fontaine.

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DOSSIER

Commerce et commerçants

Un autre modèle est possible Alors que la pandémie du Covid-19 perdure à La Réunion comme aux quatre coins du monde, on voit le secteur de la grande distribution et du commerce se réorganiser. Par exemple, pour sauver l’agriculture et les producteurs, de nombreuses initiatives se mettent en place. Exemples avec Picard et Paul.

Et si la crise sanitaire liée au Covid-19, ce virus qui touche 185 pays dans le monde (2,5 millions de cas avérés), était un accélérateur de la transition du secteur agricole et commercial? À La Réunion, comme ailleurs en Métropole, on a vu, face à l’urgence, producteurs distributeurs, industriels, collectivités et consommateurs appelés à se mobiliser pour sauver les récoltes et les productions locales.

SE MONTRER RASSURANT. Les produits locaux et de saison se retrouvent dans les supermarchés, à défaut d’être écoulés, comme c’est le cas en temps normal, via le réseau des CHR (Café, Hôtel, Restaurant), de la restauration collective et des marchés forains.

On voit aussi des plateformes numériques (lire article sur timarché.re) référencer les produits locaux, la livraison de paniers (lire article sur Le Drive). Face à la crise, un modèle plus durable semble se dessiner, au sein des diverses initiatives prises par les commerçants et les distributeurs.

Parmi eux, on retrouve Picard.

L’enseigne des surgelés a voulu rassurer ses consommateurs dès l’annonce du confinement et a publié un communiqué, en date du 17 mars, indiquant que tout était mis en œuvre pour assurer l’ouverture et l’approvisionnement des points de vente. “Le remplissage des congélateurs est régulier”, rassure l’enseigne. “Picard dispose donc de stocks suffisants et écarte le risque de pénurie”.

JOUER LA SOLIDARITÉ. Mais à l’instar

des grands distributeurs, Picard a souhaité aller plus loin et apporte son soutien aux agriculteurs péi.

Ainsi, le spécialiste des surgelés soutient la production locale en augmentant l’approvisionnement auprès des fournisseurs de La Réunion et des filières locales.

Les consommateurs retrouvent depuis quelque temps davantage de produits de la SAPMER 84

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La boulangerie a annoncé la réouverture de ses boulangeries du chef-lieu et d’un nouveau service inédit. © Photo D.R.

Les consommateurs retrouvent davantage de produits des Salaisons de Bourbon et de Royal Bourbon. © Photos Mémento

(pêche), des Salaisons de Bourbon (viandes) et de Royal Bourbon (fruits & légumes).

Même si Picard à La Réunion est une franchise, l’enseigne suit le mot d’ordre national donné par le P.-D.G., Philippe Pauze, qui a appelé les agriculteurs et les pêcheurs tricolores à prendre contact avec les enseignes Picard pour approvisionner les magasins et “étudier la possibilité de surgeler les productions du moment”.

REMERCIER LES ÉQUIPES. Voulant se

montrer exemplaire en cette période de crise, au fur et à mesure des semaines, Picard multiplie les initiatives et annonce, à l’instar des grands noms de la distribution, ne pas augmenter les prix et poursuivre ses promotions. Mais surtout, promet de verser deux primes exceptionnelles à ses salariés, afin de les “remercier de leur engagement”.

Les salariés travaillant pendant le confinement, l’équipe a d’ail-

Les salariés travaillant pendant le confinement, toucheront donc la prime dite “Macron” de 1.000 euros

leurs reçu un renfort de 8 nouvelles personnes et toucheront donc la prime dite “Macron” de 1.000 euros, mais aussi une prime supplémentaire pour le mois de mars, pour “remercier les équipes qui font partie de ceux qui sont mis à contribution pour servir les besoins de la population”, fait savoir Picard Réunion.

VOLONTAIRES ET RESPONSABLES.

Ainsi, si l’on évoque beaucoup la grande distribution pendant cette période de confinement, les autres commerçants (de l’agroalimentaire) et franchisés ne sont pas en reste. Paul a mis du temps à créer sa solution, mais elle l’a trou-

vée. La boulangerie a annoncé, après trois semaines de fermeture, la réouverture de ses boulangeries du chef-lieu, à savoir celles du Barachois et du boulevard Sud, à des horaires aménagés.

Le directeur de Paul Réunion, Nicolas Pelé, remercie ses équipes de “volontaires qui permettent aux boulangeries de rouvrir”, et réaffirme sa “responsabilité d’être aux côtés de la population en ces temps de crise”.

CRÉER DES OPPORTUNITÉS. Mais si

les boulangeries Paul ont rouvert leurs portes, le plus inédit se trouve surtout dans les produits proposés. Les clients peuvent

L’enseigne des surgelés a voulu rassurer ses consommateurs dès l’annonce du confinement. © Photo D.R.

ainsi retrouver leurs produits habituels, viennoiseries, pâtisseries et sandwichs à la vente à emporter, mais surtout tout ce que propose l’Épicerie Paul. “Afin de soutenir les maraîchers locaux et faciliter l’accès aux produits alimentaires de base”, les boulangeries Paul proposent, exceptionnellement, des produits et matières premières tels que fruits, légumes, œufs, farine lait, crème, etc.

La vente s’effectue en drive et les paiements sans contact sont à privilégier, rappelle l’enseigne. “Nous sommes heureux de pouvoir rendre ce service de commerçant de proximité”, continue le directeur de Paul Réunion.

Si tout le monde s’accorde sur l’incertitude du monde d’après la pandémie du Covid-19, ce qui est certain, c’est que la crise sanitaire aura impacté et changé les circuits de distribution, les modes de consommation, et créé des opportunités pour le long terme. Le coronavirus aura mis le projecteur sur l’essentiel et aura démontré l’efficacité des enseignes locales ainsi que leur créativité.

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MADAGASCAR

Économie

Social

LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN AFRIQUE 6000 boîtes d’hydroxychloroquine La Fondation Axian, autrement connu sous le nom de Fondation Telma après l’extension de ses activités et dans son groupe, a remis 6000 boîtes d’hydroxychloroquine à l’État malagasy le 8 avril dernier au Palais d’Ambohitsorohitra au nom de son PDG, Hassanein Hiridjee.

“Le 5è volet de la Fondation Axian réside sur le fonds d’urgence qui est actuellement déployé dans la lutte contre le Coronavirus. Suivant une étude réalisée par un comité d’experts et les protocoles médicaux en vigueur, ce don permettra de soigner 2000 malades” explique Isabelle Salabert, son directeur exécutif. Ces médicaments seront directement répartis dans les hôpitaux dédiés.

Outre la remise de ces médicaments, les sociétés du groupe Axian collaborent chacun à leur niveau.

Main dans la main La société Akanjo (ndlr : une industrie textile), la délégation de l’Union européenne et le Ministère de l’Aménagement du Territoire et des Travaux Publics travaillent main dans la main dans la lutte contre le COVID 19. Un stock de masques de protection a été mis à la disposition du personnel en charge des stations de pesage et des passeurs des bacs de traversée des cours d’eau. Ces masques protégeront le personnel du Ministère et de l’Agence Routière de Madagascar des usagers des routes nationales. L’Union européenne continuera de mobiliser des ressources additionnelles pour soutenir les mesures de prévention et de réduction des risques de contagion sur l’ensemble du réseau routier national.

Le Sous-Directeur général et Représentant régional pour l’Afrique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Abebe Haile-Gabriel, a publié ses réflexions sur le covid-19, intitulées “Il est temps de montrer la vraie solidarité africaine”. L’objectif de ses réflexions est d’assurer la continuité de la sécurité alimentaire et la santé en Afrique tout en sachant que les systèmes alimentaires et les chaînes d’approvisionnement alimentaire sont interdépendants. Il a été marqué que : “En 2019, 256 millions d’Africains, soit 20% de la population, sont sousalimentés dont les 239 millions en Afrique subsaharienne.

Selon le Système mondial d’information et d’alerte rapide de la FAO, 34 des 44 pays qui ont actuellement besoin d’aide alimentaire de l’extérieur se trouvent en Afrique”. Des centaines de millions d’Africains vivent de l’agriculture. Ils devraient ainsi garantir que “les chaînes d’approvisionnement alimentaire continuent de fonctionner afin d’atténuer le risque de chocs importants”.

Loharano au niveau des quartiers Chaque pays doit agir immédiatement pour se préparer, réagir et se relever face à la pandémie de coronavirus. La mise en place des comités “Loharano” au niveau des quartiers des régions touchées fait partie des mesures du Chef de l’État pour endiguer l’épidémie à Madagascar. Cette structure de proximité sera en charge de contrôler des aides sociales fournies par l’État (riz, huile, savon, …) et la distribution des matériels de protection contre le coronavirus. Les personnes âgées et les plus vulnérables étaient les premiers à jouir des donations. Il est à noter que ce système est actuellement assez critiqué pour raison de risque de mauvaise gestion en perspective.

Agro-alimentaire

JB à 50% de sa production Une industrie agro-alimentaire qui tournait jour et nuit est passé à 50% de sa production. Face à la crise économique mondiale, la demande a significativement diminué. En outre, comme pour toutes les matières premières, elles sont en déficience.

Tout cela a une répercussion directe sur les activités des industriels même ceux dans le domaine de l’agro-alimentaire. Pour cette raison, les centaines de personnel en travail temporaire de JB (ndlr : appartenant au groupe Basan) étaient contraints de passer en chômage technique afin de garder les 1200 employés fixes.

Ambatovy suspend ses activités La plus grande unité industrielle de Madagascar suspend de façon sécuritaire et optimale l’extraction de nickel, de cobalt et de sulfate d’ammonium en conformité avec les directives de l’Etat. Seuls les travaux de maintenance fonctionnent au sein de cette organisation et laisse le reste du personnel en pause ou en télétravail jusqu’à la levée de la mesure de confinement. Ambatovy déjà réputée comme une entreprise responsable mise 132 millions d’ariary (soit environ 33 000 euros) pour la lutte contre le Covid-19 notamment le don de plus de 5000 combinaisons de protections, des matériels médicaux et des denrées alimentaires.

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MAURICE

SOLOCAL S’INSTALLE À PORT-MATHURIN

LES CONSÉQUENCES SUR L’ÉCONOMIE Tout commence avec les chiffres alarmants communiqués par Renganaden Padayachy, le ministre des Finances mauricien lors de son point de communication du vendredi 17 avril. Selon lui, le pays devrait affronter une décroissance de 7 à 11 % cette année. Même son de cloche du côté du Fonds Monétaire International (FMI).

Selon l’organisation, l’économie de l’île Maurice, pourtant bien placée sur la scène africaine, souffrira immanquablement du Covid-19.

Pour résumer la situation, dans un rapport émis très récemment par le FMI, trois pays de l’Afrique subsaharienne devraient faire les frais de ce coma artificiel dans lequel l’économie mondiale a été placée depuis le mois de mars 2020. Dans les chiffres, les Seychelles afficheront une contraction de moins 10,8 % de leur économie dans un avenir très proche. En deuxième position de ce classement dont on se serait bien passé, on retrouve le Zimbabwe (-7,4%). Maurice est sur la troisième marche avec - 6,8 %. Viennent enfin Sao Tomé-et-Principe (- 6 %) et l’Afrique du Sud (- 5,8 %).

Rodrigues est sortie du confinement bien avant Maurice, l’île n’a pas hésité un instant en recommençant à vivre normalement.

En effet, devant l’absence de cas de coronavirus et après trois semaines de couvre-feu sanitaire, les Rodriguais peuvent vaquer à leurs occupations librement depuis le 15 avril. Le géant français du numérique, Solocal, a ainsi annoncé son installation à PortMathurin avec le lancement de Solocal Interactive à Rodrigues. Au programme, cent nouveaux postes à pourvoir, ce qui devrait ajouter à l’optimisme ambiant. “Nous sommes heureux de contribuer via Solocal Interactive au développement de Rodrigues” a déclaré Pierre Danon, président du Conseil d’administration de Solocal.

Bonne nouvelle pour IBL Le groupe est bien parti pour passer la barre de 40 milliards de roupies (au 30 juin 2020), terme de son année financière ! Au 31 décembre 2019, IBL avait déjà attiré les regards en engrangeant des revenus globaux de 21,2milliards de roupies, soit 5 % de plus pour la même période durant l’exercice précédent.

Comment un tel résultat est-il possible ? Pour Arnaud Lagesse, Chief Executive Officer du groupe, c’est tout simplement grâce aux développements de nouveaux services et produits : “Bien que la situation soit difficile dans certains secteurs d’activités, nos équipes prennent les dispositions nécessaires pour faire face aux défis qui se présentent”.

Les 40 milliards de roupies de recettes proviennent à travers les nombreuses enseignes qui œuvrent au nom du groupe : Eagle Insurance, service financier qui a bénéficié des hausses dans le secteur de l’automobile, PhoenixBev, spécialiste des boissons, qui a enregistré une hausse grâce à l’augmentation de ses ventes de produits principaux, BrandActiv et HealthActiv, qui surpassent la concurrence en affichant de bons résultats, AfrAsia, DTOS, Winner’s, UBP, CNOI, Manser Saxon, etc.

Reste à savoir maintenant si la pandémie du Covid-19 va porter atteinte aux objectifs du groupe IBL, l’île Maurice étant désormais en état de confinement.

L’hippisme n’est pas épargné par le Covid-19

Le fameux Mauritius Turf Club (MTC) doit faire face à une situation pour le moins délicate. Après un bilan déficitaire d’un peu moins de 6 millions de roupies lors de l’exercice financier précédent, il doit désormais composer avec l’arrêt de ses activités. Il semblerait que ce club, fondé en 1812, traverse une période difficile, nimbée de nombreuses incertitudes. le dernier rapport financier du Mauritius Turf Club rapporte une diminution de 5 % des revenus des bookmakers sur le parcours, passant de 126,5 millions de roupies en 2018 à 120 millions de roupies en 2019.

Le secteur touristique mauricien face au Covid-19 Vidia Mooneegan, président de Business Mauritius se veut rassurant. Selon lui, les acteurs majeurs de l’économie mauricienne surveillent la situation en permanence : “Nous travaillons d’arrache-pied afin que des mesures économiques cohérentes et bien préparées soient mises en oeuvre au fur et à mesure de l’évolution de la situation. Nous allons utiliser tous les instruments à notre disposition pour soutenir le pays, la population, et notre économie”.

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HIGHTECH

IPHONE SE 2020 LE COUP DE MAÎTRE La firme de Cupertino travaillait sur le projet depuis un moment déjà, faisant jusqu’à poindre l’impatience chez ses clients. Mais il est désormais là: le nouvel iPhone SE - version 2020.

Affiché à partir de 489€, il reprend tous les codes des meilleurs smartphones Apple. Le nouvel SE affiche un écran LCD Rétina de 4,7 pouces, en reprenant le même design (verre et aluminium) que l’iPhone 8, c’est-à-dire encoche et bouton physique, mais embarque l’A13 Bionic, un SoC ô combien performant. Un capteur de 12 Mpx ajouté à un mode portrait et qui filme aussi en 4K et en stéréo, Apple n’a rien oublié, rien négligé. Disponible en 64, 128 et 256Go et en trois coloris (rouge, noir et blanc), le successeur de l’iPhone 8 saura trouver son public et surpasse de fait les autres smartphones Android du marché sur ce segment “medium”. Apple a intégré sa puce la plus puissante dans son format le plus populaire pour en faire un smartphone emblématique.

EN BREF I EN BREF I EN BR

ANSAMB APPLICATION

HUAWEI FREEBUDS 3

Un collectif d’entrepreneurs (Chane Pane, Excellence et Solynvest) baptisé “Mouvement Solidaire des Entrepreneurs Réunionnais” apporte sa contribution avec une solution opérationnelle “Safety check” qui permettrait aux réunionnais de recevoir des “notifications d’exposition” au risque Covid-19. Cette initiative privée, dont la phase de recherche est co-financée par convention avec l’État, souhaite contribuer à un déconfinement “maîtrisé” grâce à l’application Ansamb “une alternative au contact tracing, qui respecte à la fois la vie privée et la réglementation européenne sur les données personnelles” assure le communiqué.

Disponible en téléchargement gratuit sur les stores.

Des écouteurs sans fil avec réduction de bruit intelligente pour moins de 200€, c’est possible avec Huawei et ses Freebuds 3. Il s’agit des nouveaux écouteurs de la firme qui promettent un design compact et confortable, un son puissant, le tout rehaussé grâce à une puce Kirin A1. Verdict?

Pari réussi. À l’écoute et à l’usage, on apprécie le fait qu’il n’y ait aucune latence entre les images et le son, qu’ils sont stables grâce à un design adaptatif qui épouse parfaitement tous les types d’oreilles. Grâce à l’application AI Life de Huawei, en quelques clics, il est possible d’ajuster la réduction de bruit par rapport à son oreille, mais aussi de voir le niveau de charge et sélectionner les options de commandes. Livrés dans un petit boîtier rond, disponibles dans trois coloris, les Freebuds 3 de Huawei tiennent leurs promesses.

La Réunion hyper-connectée

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Promesses tenues

Google a présenté un nouveau clavier, à destination des malvoyants, pour écrire en braille, directement sur leur smartphone sans avoir à passer par un périphérique.

Ce clavier, baptisé, “TalkBack” rend la saison plus accessible sur Android pour les utilisateurs souffrant de handicaps visuels.

Tesla ajoute un mode “Raven” sur ses modèles S et X qui permet à la voiture de s’abaisser, comme “un fauve” prêt à bondir, avant une puissante accélération, qui permet de passer 0 à 100km/h en 2 secondes. L’Arcep a dévoilé que les quatre principaux opérateurs candidats à l’attribution des fréquences des futurs réseaux mobiles 5G sont qualifiés pour participer aux enchères - reportées à une date ultérieure en raison de la crise sanitaire.

MONTRES & MOI

SEIKO ASTRON GPS SOLAIRE EN TITANE Un design et des fonctionnalités inédites

Depuis 2012, la technologie GPS solaire de Seiko Astron reste indétrônable. Aujourd’hui, la collection Astron GPS Solaire propose un large éventail de styles, de designs et de calibres offrant la précision d’une horloge atomique et une extraordinaire facilité d’utilisation.

D’une simple pression sur un bouton poussoir, les montres Astron se connectent au réseau GPS pour s’ajuster au fuseau horaire local. Le mouvement fonctionnant exclusivement à l’énergie solaire ne nécessite jamais de changement de pile.

L’année 2019 était celle du lancement d’un nouveau modèle en hommage à la montre Astron Quartz originale de 1969, dont elle reprend la silhouette bombée, les cornes larges et la lunette fine. Elle est animée par le calibre GPS Solaire le plus perfectionné et le plus fin de Seiko, le 5X53 Dual-Time.

Aujourd’hui, la collection 5X53 s’étoffe d’une nouvelle série de quatre montres avec boîtiers et bracelets en titane. La première, au sublime cadran vert, est produite en édition limitée, disponible à partir de juin 2020 dans les boutiques Seiko et auprès de revendeurs sélectionnés à travers le monde. Les trois autres modèles rejoindront la collection Astron un mois plus tard.

H. MOSER & CIE. CONCEPT TOURBILLON FUNKY BLUE

ROGER DUBUIS EXCALIBUR HURACAN

Il y a cinq ans, H. Moser & Cie. lançait son premier modèle Concept, d’une pureté absolue, muni d’un cadran sans index ni logo. Le succès a été tel qu’elle a fait entrer la série Concept dans sa collection. En 2020, pour célébrer le cinquième anniversaire de ce lancement, la manufacture propose trois nouveaux modèles dans différentes déclinaisons, tous édités en séries limitées et tous dotés d’un cadran fumé Concept.

Après un modèle qui mettait la pureté du blanc à l’honneur, Roger Dubuis présente une nouvelle pièce, une Excalibur Huracán de 45 mm avec boitier et lunette en titane DLC noir, qui met la puissance du noir à l’honneur. De la “haute-ho” technique et avant-gardiste toujours en partenariat avec Lamborghini. Ces deux marques de niche, chacune avant-gardiste et hautement technique dans son domaine respectif, vont très bien ensemble.

L’essence du tourbillon

Frisson mécanique

PARMIGIANI FLEURIER PRÉSENTE LA TONDA MÉTROPOLITAINE ET LA TONDA SÉLÈNE La Tonda Métropolitaine aventurine est équipée du mouvement automatique Maison PF310, à masse oscillante en or, et présente une boîte de 36 mm de diamètre, assortie d’une lunette sertie de 46 diamants IF de 1.8 ct.

Le cadran en aventurine de garde-temps reflète les scintillements d’une nuit au ciel dégagé, et chacune des incrustations de cuivre illustre la richesse de la lumière des étoiles. Les aiguilles squelettées des heures et des minutes adoptent la forme de la feuille sauge, tandis que la petite seconde prend place à six heures.

Les reflets de la nacre sont quant à eux à l’honneur sur le cadran de la Tonda Sélène nacre. Ce garde-temps en or rose adopte également un diamètre de 36 mm. Sertie de 46 diamants IF de 1.8ct, sa lunette entoure un cadran de nacre blanche arborant des index en or. Animé du calibre automatique manufacture PF 318, à masse oscillante en or, ce garde-temps présente des aiguilles feuilles luminescentes, une phase de lune à douze heures ainsi que la petite seconde à six heures.

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BILAN DE CAMPAGNE L’Opération radio du mois #8

QUAND ANTENNE ET ANNONCEUR DEVIENNENT PARTENAIRES Comment sortir des classiques formats publicitaires pour évoluer davantage vers des contenus éditoriaux ludiques? Créatives tout en apportant des réponses sur mesure aux briefs annonceurs, les « Opérations spéciales » détonnent. Elles permettent d’imaginer de nouvelles expériences en campagne radio, ouvertes sur les réseaux sociaux et multipliant par la même occasion les points de contact avec une audience en affinité avec le propos de l’annonceur.

« Les Love Soldes par GRAND LITIER ! »

LE BRIEF

Booster la notoriété de l’enseigne GRAND LITIER durant les Soldes d’été Créer l’évènement dans les 3 points de vente Favoriser dans l’esprit des auditeurs, l’image d’une enseigne légitime pour parler d’amour…

LA RÉPONSE

Affiliation de GRAND LITIER à l’élection des meilleurs titre LOVE sur Chérie FM en tant que partenaire.

Chaque semaine les auditeurs votent pour leur « chanson coup de foudre » par SMS ou sur la page Facebook de Chérie FM. 1 mois de présence à l’antenne de Chérie FM et relais de la campagne commerciale en couplage sur RER et RFM (91 200 auditeurs de 13 ans et plus).

Citations de l’annonceur dans les spots jeu SMS présentant les titres en lice, dans les lancements des chansons ainsi que dans les prises de paroles des animateurs dédiées à l’opération.

En point de vente, un jeu sans obligation d’achat.

Sur le principe des arbres à empreintes, les clients participent au tirage au sort en laissant leur coordonnées sur des coupons en forme de cœurs.

2 Literies complètes à gagner en fin d’opération d’une valeur de 4500€ chacune ainsi que de nombreux lots (paires d’oreillers, parures de lits, couettes ) offerts sur la page Facebook de Chérie FM chaque semaine.

LA RÉGIE À VOTRE ÉCOUTE

LES RÉSULTATS

Un chiffre d’affaire record sur le mois de février pour l’enseigne par rapport à N-1 17 437 personnes touchées grâce aux 4 publications facebook Un taux d’engagement moyen élevé de près de 6% !

665 SMS envoyés sur la période de Jeux

LA NOUVELLE RÉGIE 10-12 Rue des deux canons 97490 Ste Clotilde

02 62 80 11 11

ŒNOLOGIE

DOMAINE DES ASPRA, CUVÉ À LISA 2018

Un rosé pour des plats estivaux

Matthieu D’Aleo, caviste de la cave Bernardi de La Providence. © Photo Mémento LA CAVE BERNARDI

Du vin, des bières bio allemandes et des limonades artisanales : le bonheur !

La cave Bernardi, située à la Providence, à Saint-Denis, fait partie du groupe les Vendanges, qui compte six caves Les Vendanges, réparties dans toute l’île et une autre cave Bernardi à la Plaine des Cafres.

Ouverte en novembre 2016, la cave propose de nombreuses références de vins français, plus de 70 vins bio, mais également de vins du monde, venant d’Afrique du Sud, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Liban, du Chili, d’Argentine, du Portugal, d’Espagne ou d’Italie. Du vin, mais aussi des bières bio allemandes, et pour ceux qui ne sont pas portés sur l’alcool, des limonades artisanales. Petite spécificité de la maison, tous les vins sont importés en conteneur climatisé. “Les vins voyagent à la même température, ce qui est important pour la conservation”, souligne Matthieu D’Aleo, caviste de la cave Bernardi de La Providence.

Pour accompagner tout cela, la cave située à la Providence propose de la charcuterie, du fromage venant de petits producteurs, et un rayon épicerie fine qui arbore des terrines de poisson de la conserverie Hennequin située sur l’île d’Yeu, des pastinades de Provence, et en local, des produits de l’Atelier du Pêcheur gourmand, avec des terrines de foie de volaille, de canard gros piment, de la mousse d’escargot, etc. Enfin, pour équiper les amateurs de vin, la cave dispose d’une grande gamme de verrerie et des accessoires.

LES ARCADES 2017

Fruits noirs confits et épices Vin des vignerons du Sommierois, dans l’Hérault, Les Arcades est un vin rouge composé à 70% de sierra et à 30 % de Grenache Noir. Avec sa robe sombre aux reflets violacés, il est long et épais en bouche, amble, avec beaucoup de matière.

Légèrement épicé grâce à la sierra, il laisse s’échapper des notes de fruit noir confit. Au nez, Les arcades offre des notes de cassis et de myrtille, mûres et confiturées. Ce vin parfaitement équilibré est à déguster avec un gigot d’agneau de sept heures, une épaule d’agneau rôtie ou sur une viande rouge avec une sauce au poivre.

Ce vin de pays du Var est produit à Correns, le premier village bio de France.

Le propriétaire VIN du vignoble n’est autre que le BIO maire du village, Gottefried Latz, qui ambitionnait de ne faire que du vin bio dans son village. Ce vin, composé de Grenache et de Cinsault, à la robe rosé saumoné, présente au nez des notes délicates et subtiles de fruits jaunes, dont la pêche et l’abricot. Très équilibré, légèrement minéral, et parfumé sans excès, il est rond et agréable en bouche, et offre des notes de fruit jaune. Ce vin accompagnera à merveille des grillades, des salades estivales, des tartares de thon ou de saumon. À boire à une température de 8°.

DOMAINE DU NOZAY 2017

Un vin pour les fans d’agrumes Vin bio, 100% sauvignon, issu du terroir de la vallée de VIN la Loire, le Domaine du BIO Nozay est un vin blanc aux reflets jaune or. Au nez, il présente des arômes d’agrumes, et particulièrement de pamplemousse et de citron, avec beaucoup de fraîcheur et de minéralité. Très équilibré, ce vin, qui offre en bouche des notes de mandarine très marquées, se mariera à la perfection avec de la langouste grillée sauce chien ou avec un carry langouste ou camaron. La fraîcheur du vin amène de la douceur au côté légèrement acidulé qu’apporte la tomate au cary.

L’A B U S D ’A LC O O L E S T DA N G E R E U X P O U R L A S A N T É . À C O N S O M M E R AV E C M O D É R AT I O N .

Mémento n°493 I Mai 2020

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MOTS FLÉCHÉS MÉMENTO

ÉLÉMENT DU CONTRAT GOUVERNEMENT DE RICHES

VIRE DE BORD OUTIL D’ÉPARGNE

ÉCONOMIE ISOLÉE MARRON

POINT FORT DURÉE COMPTABLE

VENDENT À PERTE

RICHESSE COMPTABLE POISON

NON RECYCLÉS PROFIT DU BANQUIER

VERS LA SOURCE

N’EST PAS SÛR CONSTRUCTEUR FRANÇAIS FROMAGE SUISSE ILE DE FRANCE

MAUVAIS RÉSULTATS

ACHETEUR BRILLÉ

PAYER POUR UN TEMPS

PIÈCE D’OR À VENISE

MIT EN RELATION

52 À ROME DANS UN PARADIS FISCAL

PROFITABLES

LIEU À VISITER PETIT SAINT

DOMESTIQUÉS

VILLE DE GRÈCE QUESTIONNAIRE

MARQUE DE DÉDAIN CONIFÈRE

DESCENDENT LA PENTE

ÉMET UN GAZ ORGANES VITAUX

UN ESPION AU SERVICE DE LOUIS XV

APPRIS COMPLIQUÉE

BANCAIRE EN SUISSE NON TRAVAILLÉS

ROULEAU JAPONAIS COTÉE EN BOURSE OISEAU EN CAGE FERRÉ INTIME

PRONOM INDÉFINI VALEUR REFUGE

VOISINE DU GROENLAND OR AU LABO

BÂT DE L’ÂNE

BLASON

L’ÉQUATEUR SUR LE WEB

ARGENT POPULAIRE

TOUT LE RESTE

© www.fortissimots.com

Solution de mots fléchés page 95 92

Mémento n°493 I Mai 2020

MÉDIA & COM

Le Mémento : Quels sont les formats plébiscités ? Pour quelle destination ?

C. M. : La plupart de mes créations sont

pensées pour et diffusées sur les réseaux sociaux, mais peuvent être adaptées pour la télévision. Les formats sont nombreux: reportage, publicité, résumé d’événements, vidéo informative, courtmétrage, interview, portrait…

Le Mémento : Quel accompagnement proposez-vous à vos clients ?

C. M. : Le client a accès, et c’est en général

Cédric Marty, réalise généralement les vidéos seul. Ses activités se concentrent en 4 catégories : imagerie aérienne, réalisation de vidéos promotionnelles/événementielles/reportages, création de web-séries, formations. © Photo D.R. FLY TO FILMS

“Ma passion est contagieuse” Faire sa promotion sur les réseaux sociaux est devenu indispensable et le format vidéo, au-delà d’être tendance, s’avère particulièrement efficace.

De nombreux acteurs ont émergé pour répondre à ces nouveaux besoins publicitaires. Parmi eux, Cédric Marty, aux manettes de Fly To Films.

Le Mémento : Comment est né Fly To Films ?

Cédric Marty : J’ai travaillé une dizaine

d’années dans les énergies renouvelables. Une soif de changement doublée d’un goût du challenge m’a poussé vers une nouvelle activité de production audiovisuelle. Après l’obtention d’un brevet théorique de pilotage d’ULM en 2017, j’ai investi dans un drone et initié ma microentreprise. Suite à la découverte de La Réunion, où j’ai décidé de m’installer en 2019, j’ai relancé Fly To Films, en élargissant ses champs d’activité.

Le Mémento : Quels sont le champ d’action et les moyens mobilisés ?

C. M. : Mon ambition est de fournir au

client un film dans son entièreté. Pour cela, plusieurs compétences sont mobilisées: élaboration d’un scénario, production/tournage, postproduction, diffusion. Je réalise généralement les vidéos seul. Au besoin, je fais appel à

des comédiens, cadreurs, confrères prestataires pour les plus gros projets.

Concernant le matériel, je possède le nécessaire pour couvrir la plupart des demandes “classiques” : éclairages, caméras, micros, drone, stabilisateurs, fonds de couleur…

Le Mémento : Quelles prestations proposez-vous ? À quel coût ?

C. M. : Très variées, mes activités se

concentrent en 4 catégories: imagerie aérienne, réalisation de vidéos promotionnelles/événementielles/reportages, création de web-séries, formations.

Concernant les tarifs, c’est très variable.

Pour un ordre d’idées, une vidéo promotionnelle d’une minute coûte entre 800 et 1.500 euros. Comptez 400 euros la demi-journée pour avoir des photos et vidéos en drone. Plus le travail requiert temps et matériel, plus le coût est élevé. Toutefois, on peut réaliser de très bonnes vidéos en peu de temps et avec peu de moyens.

ce qu’il recherche, à un service complet.

Il est accompagné de l’idée à la diffusion.

Au besoin, je l’aiguille dans un dédale de choix en épousant sa stratégie marketing: Quels sont les objectifs? Quel public toucher? Quelle image véhiculer? Quelle plateforme utiliser? Quels sont les succès et standards du secteur?

Ces premiers pas permettent d’élaborer une histoire adaptée et un story-board.

Le projet validé, je réalise le tournage et procède au montage.

Le client a accès à la vidéo montée et aux rushs s’il le souhaite. Je le conseille également dans la diffusion du média: quand publier, sur quels supports, comment obtenir le meilleur taux de conversion, quels outils utiliser, quelles aides solliciter le cas échéant (je pense notamment au chèque numérique).

Le Mémento : Quelles sont vos prestations phares?

C. M. : Un type de vidéo promotionnel

est tendance en ce moment, les B-roll.

Il s’agit d’un film de 30 à 60s dont les mouvements de caméra, les transitions fluides, les nombreux gros plans avec du flou d’arrière-plan, les alternances entre ralentis et accélérations rendent la vidéo, le sujet, élégant, “cool”, dynamique. Ce type de vidéo est très demandé et apprécié par le grand public et par chance, en concevoir fait partie de mes compétences.

Le Mémento : Qu’est-ce qui différencie votre entreprise de ses concurrentes?

C. M. : Clairement, ma passion. Au-delà

de me rendre très disponible, elle est contagieuse, elle change la perception de mes clients à propos des vidéos. Ces dernières ne paraissent plus comme un simple divertissement, mais un assemblage fin de séquences ayant chacune un rôle à jouer pour diriger le spectateur vers un objectif précis.

Les personnes qui choisissent de travailler avec moi s’impliquent ainsi d’autant plus dans leurs projets. C’est cette “collaboration” qui permet de réaliser de bonnes vidéos à coup sûr. Par ailleurs, ma souplesse et mes tarifs accessibles sont aussi convaincants.

Mémento n°493 I Mai 2020

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Oui, je souscris à un abonnement d'un an à la revue Le Mémento (les mensuels + les Spéciaux) au prix de 80€ Coupon à découper et à nous retourner obligatoirement au : LE MEMENTO - 80, rue Pasteur - BP 397 - 97468 Saint-Denis Cedex Merci de nous indiquer l’adresse pour votre abonnement : Ci-joint mon règlement de 80€ par chèque bancaire établi à l’ordre des : Éditions du Kapokier

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LITTÉRATURE

80, rue Pasteur - BP 397 97468 Saint-Denis-Cedex - Ile de La Réunion - France www.memento.fr - memento@memento.fr t. 0262 28 09 09 FONDATRICE : Catherine Louapre-Pottier Date de création du Mémento : Octobre 1970

TU SERAS UN HOMME, MON FILS

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Georges-Guillaume Louapre-Pottier

AUTEUR : Pierre Assouline // EDITEUR : Gallimard

ÉDITEUR Les Editions du Kapokier Sarl de presse au capital de 54.864 euros Georges-Guillaume Louapre-Pottier Siret 411 908 759 000 11

C’est l’histoire d’un poème… À la veille de la Première Guerre mondiale, Louis Lambert, jeune professeur de lettres dans un lycée parisien, rencontre par hasard dans le sud de la France son auteur favori : Rudyard Kipling, le romancier adulé du Livre de la jungle et du fameux “If…” que les Français connaîtront bientôt sous le titre “Tu seras un homme, mon fils”. Louis Lambert, qui rêve depuis des années d’en donner lui-même la traduction idéale, tente d’obtenir l’autorisation de l’écrivain. Une amitié inattendue va naître entre les deux hommes, que la disparition de John, le fils de Kipling, mort au combat dans les tranchées, va brutalement modifier. Jusqu’où un père est-il responsable du destin de son fils? Un poème peut-il être la clé de toute une vie ?

RÉDACTION redaction@memento.fr Rédacteur en chef : Georges-Guillaume Louapre-Pottier La Réunion : Christophe Blanc, Delphine Todeschini, Laurie Ferrère, Sonia Delecourt, Corinne Louapre-Pottier, Thomas Louapre-Pottier, Guillaume Louapre-Pottier.

Correctrice : Sophie Dabat MAQUETTE & PAO : Serge Zacore PUBLICITÉ La Réunion / Mayotte t. 02 62 21 94 12 Véronique Cauvin - p. 06 92 61 74 69 pub1@memento.fr Christophe Charrin - p. 06 92 68 47 73 pub2@memento.fr

LA LOI DU RÊVEUR

LA PANTHÈRE DES NEIGES

AUTEUR : Daniel Pennac // EDITEUR : Gallimard

AUTEUR : Sylvain Tesson // EDITEUR : Gallimard

LES CHOSES HUMAINES

“– Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier.

Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J’y retourne cet hiver, je t’emmène.

– Qui est-ce ?

– La panthère des neiges. Une ombre magique !

– Je pensais qu’elle

Maurice t. (+230) 403 44 35 Le Mémento est représenté par Conseil en Action de Communication (CAC Ltd) 34 Ebene Heights - 4th floor - Ebene Cybercity Service abonnement & distribution : Ziyaad Ramjan, Brian Dholah.

Rédaction : Vincent Pollet / Photographe : Rachid Karroo redaction@memento.mu p. (+230) 5986 63 63

avait disparu, dis-je.

– C’est ce qu’elle fait croire.”

Dans son nouveau livre, lauréat du prix Renaudot 2019, Sylvain Tesson propose un éloge de la patience et de l’immobilité pour tenter d’apercevoir la fameuse panthère des neiges.

Paris t. 0 951 951 210 Le Mémento est représenté par Anaïs Louapre-Pottier 27 rue Damrémont - 75018 Paris redaction@memento.fr DISTRIBUTEURS : ARDP - IPBD - SMSL - TMV Sodipress - GDP - NMCP - MGP- Mayotte Hebdo ROUTAGE : Mailing Réunion 30 rue bois de Nèfles - 97400 Saint-Denis mailing-reunion@orange.fr

SOLUTION DE MOTS FLÉCHÉS DE LA PAGE 92 C

AUTEURE : Karine Tuil // EDITEUR : Gallimard

Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine.

Tout semble leur réussir.

Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.

Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs.

Comores t. (+269) 339 17 05 Le Mémento est représenté par Ayad Bourhane AB Médias Sarl - Moroni - Union des Comores comores@memento.fr

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NOUVELLE IMPRIMERIE DIONYSIENNE 25, rue Gabriel de Kerveguen - ZI du Chaudron 97490 Sainte-Clotilde - Ile de La Réunion

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ABONNEMENTS : Dom & Métropole : 62 euros Etranger, Tom & Europe : Sur devis abonnement@memento.fr

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COMMISSION PARITAIRE : 0621 T 88322

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DÉPÔT LÉGAL : 8693 DÉPÔT LÉGAL : MAI 2020 DATE DE PARUTION : MAI 2020 CODE APE : 5814 Z - ISSN : 2106-9034 DATE DE CRÉATION : Octobre 1970

T U N E E T C

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© www.fortissimots.com

“L’ampoule du projecteur a explosé en plein Fellini. Minne et moi regardions Amarcord du fond de notre lit.

- Ah! Non! Merde!

J’ai flanqué une chaise sur une table et je suis monté à l’assaut pour changer l’ampoule carbonisée. Explosion sourde, la maison s’est éteinte, je me suis cassé la figure avec mon échafaudage et ne me suis pas relevé.

Ma femme m’a vu mort au pied du lit conjugal.

De mon côté je revivais ma vie. Il paraît que c’est fréquent. Mais elle ne se déroulait pas exactement comme je l’avais vécue.”

Daniel Pennac.

Madagascar t. (+261) 20 22 280 67 Le Mémento est représenté par Studiopresse OI Lot IBF 34 C Antsahavola – Immeuble La Préservatrice Antananarivo 101 Directeur Général : Dr Alain Christian Kapisy Rédacteur en chef “pages Madagascar” : Arifetra Rakoto arifetra.rakoto2000@gmail.com Secrétaire de rédaction : Lovasoa Andrianarilala Rédacteurs : Lova Ralambomamy, Valisoa Rasolofomboahangy, Iloniaina Alain pressememento@moov.mg Photographes : Jeanni Fidy, Masy Andriantsoa Ymagoo, Tefy Khaita Commerciales : Freda Rabarijohn, Santatra Razanadraibe, Miora Ralison t. (+261) 34 13 690 30 memento@moov.mg Service administratif : Fitia Rasolofojaona secretariatmemento@moov.mg

La gestion des fichiers a été accordée aux Editions du Kapokier - BP 397 - 97468 Saint-Denis-Cedex - Ile de La Réunion, par la CNIL (Commission Nationale de l’informatique et des Libertés) sous le n° 115648 du 9 Février 1984. Les informations vous concernant pourront être utilisées dans le cadre de la gestion de vos abonnements, d’envoi de courrier ou d’e-mailing ou de contact téléphonique uniquement par les interlocuteurs appartenant à la société les Editions du Kapokier. Les coordonnées d’un prospect qui ne répond à aucune sollicitation pendant une durée maximale de 3 ans sont supprimées. Il est précisé qu’il n’existe aucune prise de décision automatisée. Vous pouvez contacter le délégué à la protection des données Georges-Guillaume Louapre-Pottier en adressant un courrier à l’adresse postale de l’entreprise mentionnée ci-avant. Conformément à la Loi du 6 janvier 1978, modifiée par celle du 6 août 2004 (Informatique et Libertés) et du Règlement Général sur la Protection des Données du 20 mai 2018, vous disposez du droit d’accès à l’information vous concernant, du droit de rectification et d’opposition, en nous écrivant.

Droits de reproduction réservés pour tous pays. La direction décline toute responsabilité pour les erreurs ou omissions de quelque nature qu’elles soient dans la présente édition. La jurisprudence a décidé que les éditeurs n’étaient pas responsables des erreurs commises involontairement dans l’ouvrage.

NOTAIRES NOTAIRES ASSOCIÉS FrédéricP.AUBERT MICHEL Jérôme SIDNEY B. MACE S.RAMBAUD NOTAIRES H.PATEL Gwénael LAINE - Tania CHANE KY Tiphaine BESSAC - Fyona LIOT

32, Rue Luc Lorion B.P. 356 - 97453 Saint-Pierre Cedex p. 0692 61 25 61 00 89 T. 67 0262 t. 0262 95 35 08 02 34 F. 20 0262 www.scp-aubert-sidney-notaires.fr

SAINT-JOSEPH

122 000 €

Centre-ville, au sein d’une petite résidence sécurisée de deux logements et un local commercial, appartement T4 en premier étage d’environ 97 mètres carrés p. 0692 67 61 61 habitables comprenant une t. 0262 20 95 08 entrée, un séjour climatisé, une cuisine, une véranda, un dégagement, trois chambres climatisées, une salle de bains, des toilettes, un balcon. Un emplacement de parking sécurisé.

Prix net vendeur 115 000 euros + honoraires de négociation 7000 euros charge acquéreur (soit 6,08% TTC du prix de vente). Copropriété de 9 lots (dont 2 appartements). Syndic de copropriétaires.

PETITE-ÎLE RAVINE DU PONT

91 575 €

Au sein d’un futur lotissement dans un environnement calme, 14 parcelles viabilisées d’une superficie comprise entre 407 mètres carrés et 464 mètres carrés.

Emprise au sol de la construction 50% possible et une hauteur de construction de 10 mètres au faîtage.

Prix de vente à partir de 91 575 euros honoraires de négociation inclut à la charge du vendeur.

SAINT-PIERRE

431 600 €

Implantée sur une parcelle de 500 m2, villa de 2006 d’environ 300 m2 de surface utile, comprenant NOTAIRES au premier niveau un studio P. MICHEL indépendant d’environ 42 m2, B. MACE une grande buanderie, un S.RAMBAUD garage ouvert. Au deuxième H.PATEL niveau une varangue, une cuisine équipée ouverte sur le salon, une chambre, une salle de bains avec douche et baignoire, des toilettes et au troisième niveau un espace bureau, trois chambres, une salle d’eau, des toilettes, une grande varangue. Bonnes prestations. Vue dégagée. Prix de vente 431 600 euros honoraires de négociation inclut à la charge du vendeur.

PETITE-ÎLE

832 000 €

Sous le centre-ville, magnifique propriété arborée de 5535 mètres carrés sur lequel est implanté une villa bois de plain-pied d’environ 123 m2 habitables + 176 m2 de surface utile, comprenant une cuisine équipée, un séjour donnant sur une varangue d’environ 28 m2, un dégagement, trois chambres dont deux avec salle d’eau, un dressing, des toilettes, un garage d’environ 29 m2 et une cave en sous-sol. Piscine à débordement 12X5 avec plage en travertin.

Deux dépendances. Vue panoramique. Prix de vente 832 000 euros honoraires de négociation inclut à la charge du vendeur.

211 345 €

Centre-ville, au sein d’une future résidence avec ascenseur, de 9 appartements et 2 locaux commerciaux, appartement T2 au rez-de-chaussée d’une surface habitable de 48,35 m2 + une varangue de 12,06 m2(surface utile 60,41), comprenant un séjour avec cuisine aménagée donnant sur varangue, des toilettes, un dégagement, une salle d’eau, une chambre avec placard. Un emplacement de parking sous abri. Possibilité de défiscaliser.

Prix de vente 211 345 euros honoraires de négociation à la charge vendeur.

SAINT-PAUL CAMBAIE

TAMPON LA POINTE

598 000 xxx €

Villa de standing de type F7 d’environ 247 m2 habitables, comprenant au rez-de-chaussée une cuisine équipée, un séjour, un salon d’environ 46 m2, des toilettes, trois grandes chambres climatisées, une salle de bains avec baignoire et douche, une terrasse, un garage et une grande salle de réception adjacente d’environ 55 m2.

A l’étage une mezzanine, une chambre climatisée avec salle d’eau et toilettes. Edifiée sur un terrain arboré de 1536 m2 avec piscine.

Prix net vendeur 575 000 euros + honoraires de négociation 23 000 euros charge acquéreur (soit 4% TTC du prix de vente)

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SAINT-PIERRE MONT VERT LES HAUTS

275 000 €

Dans un environnement calme et à proximité de la route principale, maison de 2006, de type F4 comprenant un séjour sur varangue et terrasse, une cuisine aménagée ouverte sur séjour, un dégagement, trois chambres dont une de plus de 18 mètres carrés, des toilettes, une salle d’eau avec grande douche italienne, un abri voiture d’environ 20 mètres carrés et une buanderie. Edifiée sur un terrain arboré de 500 mètres carrés avec vue mer et piton Mont Vert. Prix de vente 275 000 euros honoraires de négociation inclut à la charge du vendeur.

SAINT-DENIS

629 000 €

Centre-ville, sur un terrain de 427 m2, belle villa sur deux niveaux avec toiture zinc, d’environ 235 mètres carrés habitables comprenant au rez-dechaussée un vaste séjour/ salon, une cuisine fermée, un dégagement, des toilettes, une salle d’eau, un débarras et un local commercial libre d’environ 46 m2 avec son entrée indépendante. A l’étage un grand dégagement desservant trois chambres climatisées, une chambre parentale avec une salle de bains avec toilettes et coin bureau, une salle de bains, des toilettes. La maison comprend également sur le côté un local commercial loué d’environ 20 m2. Abri voiture et parking arrière. Prix de vente 629 000 euros dont 24 000 euros de frais de négociation à la charge vendeur (soit 3,96% du prix de vente)

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NOTAIRES P. MICHEL B. MACE S.RAMBAUD H.PATEL

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SAINT-DENIS Centre-ville dans une résidence sécurisée proche de toutes les commodités, F3 situé au dernier étage de l’immeuble, surface habitable 66 m2 plus terrasse 5 m2vue mer et montagne, salon salle à manger 19 m2, cuisine séparée aménagée 9 m2, 2 chambres de 13 m2 et 14 m2, 1 place de parking en sous-sol.

Frais de négociation inclus à la charge du vendeur.

212 000 €

629 000 €

Centre-ville, belle villa de type F8 sur deux niveaux avec toiture en zinc, d’environ 235 m2 habitable, comprenant au rez-de-chaussée : un vaste salon salle à manger 48 m2 ouvert sur le jardin arrière, une cuisine équipée séparée, un dégagement, un toilette, une salle d’eau, un débarras et un local commercial libre 46 m2 avec entrée indépendante. A l’étage: un grand dégagement desservant trois chambres climatisées avec placards, une suite parentale avec salle de bains, coin bureau de 29 m2. La maison comprend également sur le côté un local commercial loué 5760 € /an de 20 m2, un abri voiture sous la maison avec volet roulant motorisé donnant accès à un parking arrière, l’ensemble implanté sur un terrain clos et arboré de 427 m2 proche de toutes les commodités. Frais de négociation inclus, à la charge du vendeur.

SAINT-DENIS SAINT-FRANÇOIS

140 000 €

NOTAIRES P. MICHEL B. MACE S.RAMBAUD H.PATEL

SAINT-DENIS MONTGAILLARD

244 000 €

Dans une résidence sécurisée: F4 d’une surface habitable de 89 m2 plus 37 m2 de terrasse couverte donnant sur un jardin clos de 95 m2, séjour cuisine de 31 m2, 3 chambres climatisées avec placards, cellier de 7 m2, parking en sous-sol.

Frais d’agence inclus, soit 230 000 € hors frais d’agence et 6,08 % d’honoraires à la charge de l’acquéreur.

SAINTE-MARIE

192 000 €

Lieu-dit Les Cafés F3 surface habitable 65 m2 plus 5 m2 de terrasse, salon salle à manger 22 m2, cuisine 22 m2, chambres de 11 m2, implanté sur un terrain de 376 m2.

Frais d’agence inclus, soit 180 000 € hors frais d’agence et 6,66 % d’honoraires TTC à la charge de l’acquéreur.

Pk 5, maison de type 5 surface habitable 86 m2 plus 17 m2 de terrasse, séjour 18 m2, cuisine salle à manger 15 m2, 3 chambres, dépendance 30 m2, implanté sur un terrain de 200 m2, travaux de finition à entreprendre.

Frais d’agence inclus, soit 140 000 € hors frais d’agence et 7 % d’honoraires TTC à la charge de l’acquéreur.

SAINT-ANDRÉ RAVINE CREUSE

348 600 €

Niché sur les hauteurs de Bellepierre cette villa créole ne vous laissera insensible, de type F6/7 surface habitable 202 m2, salon salle à manger avec coin cheminée 62 m2, cuisine équipée 15 m2, 5 chambres de 10 à 15 m2, espace bureau 24 m2 avec vue mer panoramique, buanderie 22 m2, l’ensemble implanté sur un terrain clos et arboré de 1418 m2 piscinable.

Frais d’agence inclus à la charge du vendeur.

p. 0692 67 61 61 t. 0262 20 95 08

SAINT-DENIS

SAINT-DENIS

171 000 €

Beaucoup de potentiel pour cette maison de type F4 surface habitable 72 m2 plus 27 m2 de terrasse fermée, salon salle à manger 27 m2, cuisine 9 m2, implantée sur un terrain clos et arboré de 448 m2 proche de toutes les commodités.

Frais d’agence inclus, soit 160 000 € hors frais d’agence et 6,8 % d’honoraires TTC à la charge de l’acquéreur.

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LA POSSESSION

280 800 €

Centre-ville, maison familiale de type F5/6 surface habitable 96 m2 plus 14 m2 de terrasse, Séjour, 22 m2, salon 13 m2, 4 chambres dont une de 22 m2, l’ensemble implanté sur un terrain clos et arboré de 323 m2, proche de toutes les commodités.

Frais d’agence inclus, soit 266 000 € hors frais d’agence et 5.56 % d’honoraires TTC à la charge de l’acquéreur.

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