Mandalas pour méditer au fil de l'année

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Méditer au fil de l’année Auteur des mandalas et des commentaires :

Sœur Sylvie Mériaux

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Mandala Le terme « mandala » vient du sanskrit (Inde) et signifie « cercle », « centre ». La particularité d’un cercle, c’est qu’il n’a ni angle, ni commencement, ni fin. De ce fait, il se prête à symboliser l’infini, le divin, comme c’est le cas dans la tradition orientale (hindouisme, bouddhisme). En Occident, l’art médiéval a repris cette forme circulaire, dans les rosaces des cathédrales. Ces dernières articulent la solidité de la pierre et la fragilité du verre. Si la périphérie des rosaces est peuplée de saints, de personnages bibliques, le centre est généralement réservé à Dieu, au Christ (ou à un symbole du Christ) et à la Vierge Marie. Les couleurs de ces rosaces prennent une intensité particulière du fait de la lumière qui les traverse, à l’image du Christ Lumière (Jean 1,9). Sainte Hildegarde de Bingen, moniale allemande (1098-1179) a aussi retranscrit ses visions sur la Création, dans des enluminures qui ressemblent à des mandalas. Le mandala a pris une portée nouvelle en Occident avec Carl Gustav Jung. Celui-ci a fait l’expérience de ces dessins centrés comme supports pour une croissance personnelle. Le mandala permet à l’être humain un chemin d’unification, en se recentrant sur lui-même, non sur son ego mais sur l’identité profonde de l’être, sur ce lieu intérieur où réside la présence divine. Comme le disait saint Augustin : « Tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais1 ». Colorier un mandala ramène à l’instant présent et permet de faire silence au niveau mental, si sollicité à l’époque actuelle. C’est une expérience qui touche nos sens par les formes, les couleurs, le beau, l’harmonie. Elle permet un certain lâcher-prise et apaise, recentre l’être. Les mandalas de cet ouvrage sont une combinaison de formes purement géométriques et de symboles tirés de l’art chrétien. Ils pourront vous accompagner au fil des temps liturgiques et des fêtes de l’année.

1. Augustin d’Hippone, Confessions, tome X, 27, 38.

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Au fil de l’année... De quelle année s’agit-il ? Au plan civique, une nouvelle année commence le 1er janvier. Au plan scolaire, c’est en septembre. Pour les Chrétiens1, on parle de l’année liturgique2. Elle commence fin novembre ou début décembre, au moment de l’Avent. L’Église nous propose de revivre, sur une année, les grandes étapes de la vie de Jésus. L’année liturgique est composée de temps aux tonalités différentes, auxquels on attribue des couleurs différentes :

Le temps de l’Avent. Il s’agit de quatre semaines pour préparer son cœur à Noël. Durant l’Avent, les vêtements des prêtres (étoles, chasubles) sont violets et parfois roses le 3e dimanche, pour symboliser la joie. Le temps de Noël célèbre la naissance de Jésus. À Noël est associée la couleur blanche qui symbolise la pureté, la lumière. Le temps ordinaire. Son nom dit bien ce qu’il représente. Après les fêtes, nous reprenons le quotidien. Ce temps est symbolisé par la couleur verte. Le temps du Carême correspond à une période de quarante jours pour se préparer à la grande fête de Pâques. C’est un temps de conversion. La couleur est le violet. Le temps de Pâques dure cinquante jours à partir de la fête de Pâques qui célèbre la résurrection de Jésus. Sa couleur est le blanc. La fête de la Pentecôte clôture ce temps pascal. Ce jour-là, la couleur des ornements est rouge pour symboliser le feu de l’Esprit Saint. C’est une couleur que l’on retrouve pour les fêtes des apôtres, martyrs. Le temps ordinaire reprend, durant plusieurs mois, mais beaucoup de fêtes l’entrecoupent. La couleur est de nouveau verte.

1. Chrétiens : ce mot désigne l’ensemble des personnes, des Églises (Orthodoxes, Protestantes, Catholiques) qui mettent leur foi en Jésus. 2. Liturgie : Ce terme vient du grec leitourgía. Il est composé d’un adjectif dérivé de laos, « peuple » et du nom commun ergon, « action, œuvre, service ». Cela désigne donc une action pour le peuple. La liturgie a un double mouvement : c’est à la fois l’action de Dieu pour son peuple mais aussi l’action du peuple pour son Dieu.

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Le temps de l’Avent

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Le temps de l’Avent « Viens, Seigneur Jésus ! » APOCALYPSE 22,20

Avent avec un « e » ? Oui, c’est bien cela, pas de faute d’orthographe ! Ce temps ouvre une année nouvelle pour les Chrétiens. Il se situe effectivement avant la fête de Noël. Mais le mot « avent » signifie autre chose. Il vient du mot « avènement », que l’on pourrait traduire par « venue ». L’Avent rappelle la triple venue du Christ en notre humanité. • Il est venu, il est né un jour à Bethléem, en Judée. • Il vient encore, aujourd’hui, dans notre quotidien. Il se rend présent dans le cœur de ceux qui sont prêts à l’accueillir. • Il reviendra au dernier jour, à la fin des temps. Cette attente nous est moins commune et peut faire peur… Pourtant, c’est une dimension porteuse aussi d’espérance. C’est l’attente d’un monde nouveau, renouvelé en Christ... Ce n’est qu’à partir du vie siècle que les Chrétiens ont mis en place ce temps pour se préparer à Noël. Les chants de l’Avent reprennent ce désir de sa venue : « Viens, Seigneur Jésus ! ». Ce temps liturgique nous situe dans l’attente, la veille, comme les parents qui attendent dans la joie une naissance, guettent les signes… Ils comptent les jours avant la venue de l’enfant. Le calendrier de l’Avent a cette fonction de décompter les jours avant Noël et de préparer les cœurs. L’Avent dure quatre semaines, symbolisées par les quatre bougies autour de la couronne de l’Avent. On peut la fabriquer soi-même avec du sapin, de la paille. Chaque semaine, une nouvelle bougie est allumée.

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LE TEMPS DE L’AVENT

Une jeune fille nommée Marie « Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel. » ISAÏE 7,14

Bien longtemps avant Jésus, le prophète Isaïe annonçait la naissance d’un enfant qui allait s’appeler Emmanuel. De qui s’agissait-il ? Qui était cette jeune femme (almâh) enceinte ? Ce terme almâh désigne soit une jeune fille sur le point de se marier (cf. Rébecca en Genèse 24,14) soit une jeune femme mariée mais qui n’a pas encore d’enfant. Plus tard, ce terme a été traduit par « vierge ». Dans ce passage d’Isaïe, cette jeune femme enceinte désignait certainement la femme du roi Acaz, qui, plus tard, a mis au monde Ezéchias. Mais les premiers Chrétiens, relisant ces textes à la lumière de la venue du Christ, y ont vu ensuite la Vierge Marie et l’annonce de la venue de Jésus. Le temps de l’Avent est un moment privilégié pour cheminer avec Marie. Nous voyons habituellement Marie porter dans ses bras Jésus. Dans le mandala, le cercle qui entoure Jésus symbolise le ventre de Marie, ses entrailles. Elle est, comme toute femme, toute famille, qui attend la naissance de son enfant. Ici, Marie est représentée les mains levées, dans ­l’attitude de prière (orante). Avec elle, mettons-nous en prière. Avec elle, attendons la venue du Seigneur !

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Le temps de

NoĂŤl

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Le temps de Noël « Le Verbe s’est fait chair. » JEAN 1,14

Tout l’Ancien Testament nous dit que Dieu, depuis toujours, se révèle par sa Parole. Celle-ci est efficace : ce qu’elle annonce se produit. Ainsi, dans le livre de la Genèse, Dieu parle et ce qu’il dit advient (Genèse 1,3). À la différence des autres dieux, des idoles, Dieu ne peut pas être représenté sous une forme quelconque. On ne peut le voir, mais il est présent par sa Parole. Et voilà qu’après avoir parlé par les prophètes, Dieu vient lui-même se révéler dans notre monde, à travers son fils. La Parole, le Verbe se fait chair en Jésus. Lui qui était depuis le commencement, depuis toujours, auprès du Père, vient prendre notre condition humaine. Quel mystère ! Celui qui est infini vient partager notre finitude, notre fragilité... C’est cela le mystère de Noël. Le mot Noël vient du latin, natalis, qui veut dire « naissance ». Au début, ce jour était appelé « Jour de la naissance du Seigneur ». En fait nous ne savons pas à quelle date Jésus est né. Dans les évangiles, seuls Matthieu et Luc parlent de la naissance de Jésus. Pour les premiers Chrétiens, ce qui est essentiel, c’est la résurrection de Jésus. Ce n’est que plus tard, à partir du iie siècle, qu’ils vont commencer à célébrer aussi sa naissance. Le 25 décembre a été choisi pour son sens symbolique. Cette date est proche du solstice d’hiver, le jour le plus court de l’année. À partir de là, les jours vont commencer à être plus longs, avec plus de lumière.

Au centre du mandala, l’Alpha et l’Oméga : première et dernière lettres de l’alphabet grec. Cette expression se trouve, à trois reprises, dans le livre de l’Apocalypse (1,8 ; 21,6 ; 22,13).

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LE TEMPS DE NOËL

La Nativité

25 décembre

« Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » LUC 2,11

Dieu est incroyable ! Il a décidé de venir habiter chez nous ! Lui, le Créateur, se fait créature. Lui, l’infiniment grand, vient prendre notre condition humaine, jusqu’à devenir un petit bébé entièrement dépendant ! Jésus naît dans la ville du grand roi David, à Bethléem, là où l’on espérait que Dieu susciterait un nouveau roi, un nouveau Christ1. En hébreu, Bethléem veut dire « maison du pain ». Cette ville est porteuse de toute une symbolique. Voilà que celui qui se dira plus tard « le pain de la vie » (Jean 6,48) vient naître à Bethléem et a été déposé dans une mangeoire. Le terme phatnê correspond à l’auge dans laquelle on place la nourriture des animaux. Jésus est déposé dans un lieu servant à nourrir le bétail (Luc 2, 7.12.16). Luc insiste sur ce contexte humble et tellement révélateur de ce que Jésus va être et va vivre. À qui Dieu va-t-il d’abord annoncer cette bonne nouvelle de sa présence sur notre terre ? À des bergers, des pauvres qui vivaient en marge, de par leur travail. C’est à eux, qui sont loin du culte, du pouvoir, qu’est adressé ce message : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2,11). Cette bonne nouvelle nous est aussi adressée à nous. Chaque Noël nous invite à reprendre conscience qu’aujourd’hui, un Sauveur nous est né ! Alors, avec les anges et les bergers, le ciel et la terre peuvent se réjouir : « gloire à Dieu et paix sur terre ! »

1. Christ /Messie : « Messie » vient de l’hébreu mashiah. Il a été traduit en grec par Christos (qui a donné « Christ »). Ces deux termes désignent une personne qui a été ointe, consacrée par Dieu. Au temps de Jésus, le peuple d’Israël qui n’avait plus de roi et vivait sous l’occupation romaine attendait un oint du Seigneur, comme un sauveur.

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SOMMAIRE Introduction aux mandalas..............................................................................................................................4 Introduction à l’année liturgique.....................................................................................................................6 Le temps de l’Avent.....................................................................................................................................9 Introduction........................................................................................................................................... 10 Une jeune fille nommée Marie.............................................................................................................. 12 Le temps de Noël........................................................................................................................................ 15 Introduction........................................................................................................................................... 16 La Nativité.............................................................................................................................................. 18 La Sainte Famille................................................................................................................................... 20 Marie, mère de Dieu..............................................................................................................................22 L’Épiphanie.............................................................................................................................................24 Le baptême du Seigneur........................................................................................................................26 Le temps ordinaire.....................................................................................................................................29 Introduction...........................................................................................................................................30 La présentation du Seigneur.................................................................................................................. 32 Le temps du Carême.................................................................................................................................. 35 Introduction...........................................................................................................................................36 L’Annonciation (cette fête n’appartient pas au chemin de Carême mais sa date la situe généralement pendant cette période ).............................................................................................38 Le dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur.................................................................... 40 La Semaine sainte..................................................................................................................................42 Le Jeudi saint..........................................................................................................................................44 Le Vendredi saint...................................................................................................................................46 Le Samedi saint......................................................................................................................................48 Le temps pascal........................................................................................................................................... 51 Introduction........................................................................................................................................... 52 La Résurrection......................................................................................................................................54 L’Ascension.............................................................................................................................................56 La Pentecôte...........................................................................................................................................58 Le temps ordinaire ( suite )........................................................................................................................ 61 La fête de la Trinité................................................................................................................................62 La fête du Corps et du Sang du Christ....................................................................................................64 Le Sacré Cœur de Jésus...........................................................................................................................66 La Transfiguration..................................................................................................................................68 L’Assomption..........................................................................................................................................70 La Croix Glorieuse.................................................................................................................................. 72 La Toussaint............................................................................................................................................74 La fête du Christ Roi...............................................................................................................................76

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Cet ouvrage rassemble près de 40 mandalas conçus pour accompagner le chrétien tout au long de l’année liturgique, au fil des fêtes et des grands moments de la vie de l’Église. Enrichis d’une citation biblique et d’une réflexion guidée, ils nous invitent à vivre chaque temps fort de l’année, dans le calme et la présence à Dieu, selon notre sensibilité et dans le recueillement.

MANDALAS POUR MÉDITER AU FIL DE L’ANNÉE

Depuis des siècles, les mandalas sont utilisés pour guider de nombreux chemins de méditation et favoriser la recherche d’intériorité.

Sœur Sylvie Mériaux est religieuse apostolique au sein de la Fraternité Missionnaire en Rural. En tant que bibliste, elle anime des groupes de formation biblique. Après s’être plongée dans l’art des « azulejos » au Portugal puis des icônes, elle se consacre maintenant à la création de mandalas, notamment à travers son site mandalasbibliques.org. Son premier ouvrage Mandalas pour méditer l’Évangile selon saint Jean s’est très vite imposé comme une référence sur le sujet. 12,90 € France TTC www.mameeditions.com

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