Qui n’a pas entendu certains potes se plaindre de ne plus pouvoir séduire ou se demander si la fille en face d’eux n’appellera pas la police en cas d’approche un peu cash ? Ou des amies dire qu’elles n’osent pas aborder un garçon, tout simplement parce qu’on nous dicte que les filles n’ont pas à le faire ? Alors quoi, on ne s’approche plus ? Oh que si ! Depuis les vagues de dénonciations dans les médias et sur Twitter avec les hashtags #metoo ou #balancetonporc, des hommes, accoudés au comptoir de leur bar préféré, paniquent, bégayent ou renoncent à l’idée d’aborder une femme. Pourtant, dénonciation ne signifie pas délation ni manipulation. 4
Et il n’a jamais été question dans toutes ces révoltes de mettre les hommes de côté ; au contraire, les femmes ont besoin d’eux plus que jamais. La preuve en est qu’il est difficile d’en vouloir aux hommes, pour la simple et bonne raison que nous avons toutes et tous, femmes et hommes, été formatés depuis des centaines d’années selon un même modèle : le patriarcat. Ce concept social, dans lequel l’homme exerce un pouvoir, une autorité dans tous les domaines, ne signifie rien d’autre que la désignation du père, et de l’homme en général, comme dominant suprême. Tout un mécanisme qui emprisonne les femmes dans la case de la docilité… et les hommes, dans celle du pouvoir.