Expressions 748

Page 1

Tout savoir sur la ZFE en 2023

Verbalisations, évolutions du périmètre, prix des vignettes... Expressions fait le point sur les changements attendus en 2023 concernant la Zone à faibles émissions. À Vénissieux, une grande concertation va débuter dans les prochaines semaines.

ZÉRO NON-RECOURS

Un premier bilan positif pour le dispositif

Un an après le lancement du dispositif Territoire zéro non-recours, les chiffres sont positifs : près de 400 personnes ont été rencontrées depuis janvier 2022.

Ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, était présent à Vénissieux pour constater les résultats obtenus par les partenaires.

xpressionse

L e s n o

PHOTO P.G. D.R.

CHARRÉARD

Le boulevard Coblod en travaux pour 8 mois P. 5

PHOTO EMMANUEL FOUDROT PAGE 4 PAGE 3

Voilà deux siècles, les premiers omnibus sillonnaient Vénissieux, à l’initiative d’un patron de café. N° 748 du 11 au 24 janvier 2023 www.expressions-venissieux.fr

VÉLO EN VILLE Vénissieux passe la vitesse supérieure P. 7

u v e l l e s d e V
s
Coup de chaud sur les factures x
é n i
s i e u
DÉPLACEMENTS URBAINS
GRAND PARILLY Deux nouvelles ouvertures P. 8
La crise énergétique sévit partout en France. Les prix du gaz naturel et de l’électricité s’envolent. À tel point que, pour les ménages, diminuer le chauffage ne suffit pas à faire baisser la facture. Pages 9 à 11
HISTOIRE Avec les premiers bus de Vénissieux P. 15

La pause démographique se confirme

vier 2022 (- 0,77 %). Cette baisse est la première enregistrée après deux décennies de croissance ininterrompue. Elle vient confirmer les résultats du précédent recensement qui montraient un net ralentissement.

On observe le même phénomène, mais de façon bien plus marquée, à Vaulxen-Velin. Cette ville, la plus dynamique de la Métropole lyonnaise lors des précédents recensements, perd 1 034 habitants (- 1,96 %) . Une baisse est également constatée à Lyon (- 0,14 %) et dans des comm unes voisines comme Saint-Fons (- 0,60 %) et Corbas (- 0,31 %).

soit une progression annuelle moyenne de 1,25 %, supérieure à celles observées à Lyon, Villeurbanne, Rillieux-la-Pape ou encore Bron.

Les populations légales millésimées 2020 sont entrées en vigueur ce 1 er janvier 2023. Selon l’Insee (Institut national de la statistique et

VŒUX DU MAIRE

des études économiques), Vénissieux repasse sous la barre des 67 000 habitants. La Ville compte désormais 66 765 résidents, soit 520 de moins qu’au 1 er jan-

R ecensement 2023 : du 19 janvie R au 25 fév R ie R Sur le temps long en revanche, la croissance de la population est manifeste dans la métropole de Lyon, particulièrement dans les secteurs Est et Sud. Vénissieux en offre un bon exemple : entre 2009 et 2020, la ville a gagné 8 122 habitants,

ÉDUCATION

Les nouvelles données de l’Insee indiquent-elles un retournement de tendance durable ou une simple pause démographique ? “Il y a eu beaucoup de nouvelles constructions à partir de 2008 avec un pic en 2013, rappelle PierreAlain Millet, adjoint au maire en charge du logement. Depuis, il est vrai que le rythme s’est ralenti. C’est sans doute un des facteurs d’explication. Mais je penche plus pour une pause que pour un retournement. La dynamique de construction reste forte dans la ville.”

Cette année, le recensement de la population aura lieu entre le jeudi 19 janvier et le samedi 25 février. Si votre logement appartient à l’échantillon retenu, vous serez informé par courrier (plus d’informations en page 19). g

Deux priorités en 2023 : faire écran à la crise et développer le dialogue

C’est dans les locaux du Club de la presse de la Lyon que Michèle Picard a choisi, le 5 janvier, de faire sa rentrée politique 2023. Le maire de Vénissieux place l’année qui s’ouvre dans la droite ligne de celle qui vient de se refermer. Avec une crise qui s’aggrave et exige de la collectivité un devoir de solidarité envers ses administrés. “Jouer le rôle d’amortisseur social, voilà à quoi s’est attachée notre ville en 2022. Et nous savons que cette priorité sera identique en 2023. Notre équipe municipale sera très vigilante sur les effets dévastateurs de l’inflation, nous ne laisserons personne sur le bord de la route.” Michèle Picard a rappelé que le budget 2023 avait été construit dans cette optique, citant notamment l’exemple du gel des tarifs de restauration pour les familles les plus modestes, à savoir un euro par jour.

L’autre priorité annoncée est “le dialogue avec les Vénissians” Une concertation sera lancée dans les semaines qui viennent au sujet de la Zone à faibles émissions (ZFE), “pour informer

les habitants dont beaucoup n’ont pas encore pris conscience des enjeux que cela implique”.

un GRand Rendez-vous de la ville en septembRe Mais le gros temps fort de démocratie locale est programmé pour septembre, avec l’organisation d’un Grand rendez-vous de la Ville, dont la dernière édition remonte à 2017. “À mi-mandat, ce sera l’heure de faire le point sur ce qui a été réalisé et ce qui nous reste à faire concernant nos 150 engagements, a précisé le maire. Je demande aux Vénis-

sians de venir nombreux pour parler de leur ville, échanger avec nos services et prendre connaissance des projets structurants qui nous amènent à l’horizon 2030-2035.” En matière de gros projets, l’année 2023 verra aboutir deux réalisations très attendues : la Maison de l’enfance Max-Barel, d’une capacité d’accueil de 160 places, qui ouvrira ses portes au mois d’avril ; et la livraison à la rentrée de septembre de l’extension du groupe scolaire Jules-Guesde, un investissement de huit millions d’euros. g G.L.

Un

périmètre commun

pour Parilly et Jules-Guesde

Le développement de Grand Parilly, où la livraison des logements s’accélère — le programme Quartz, l’un des plus importants, a été inauguré le 1er décembre — entraîne une profonde évolution démographique du secteur. Dans les années à venir, les effectifs scolaires vont fortement augmenter. Pour y faire face, l’école de Parilly étant arrivé à saturation, la Ville a déjà lancé une opération d’agrandissement de l’école Jules-Guesde dont la livraison est prévue en septembre 2023. Suite logique : un périmètre commun à ces deux groupes

scolaires devait être mis en place pour rééquilibrer les effectifs en fonction de la capacité d’accueil des deux établissements. La décision a été actée lors du conseil municipal du 5 décembre.

Ce périmètre commun englobe les adresses suivantes : rue Joannès-Vallet (n° 18 à 26 et n° 13 à 23), avenue Jules-Guesde (n°48 à 60 et n°55 à 59), allée des Platanes côté pair et rue Marcel-Pagnol (n°1 à 15 et n° 2 à 20).

Cette modification entre en application dès ce mois de janvier 2023 pour les enfants domiciliés à ces adresses et dont les parents effectueraient une demande d’inscription (maternelle ou élémentaire), ainsi que pour les élèves scolarisés en grande section et devant intégrer le CP à la rentrée suivante. Selon le principe de non-séparation des fratries, des exceptions seront faites pour ceux ayant un frère ou une sœur déjà scolarisés dans l’une de ces deux écoles.

RECENSEMENT
2 Actus Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 / EXPRESSIONS
Vénissieux repasse sous la barre des 67 000 habitants. Mais sur le temps long, la dynamique démographique est nette : la Ville a gagné plus de 8000 âmes en onze ans.
FOUDROT
PHOTO EMMANUEL
g G.L.
PHOTO D.R. PHOTO F.D.

ZONE À FAIBLES ÉMISSIONS

2023 : six informations à connaître

L’année sera chargée pour la Zone à faibles émissions, en particulier à Vénissieux. Dans notre ville, une grande concertation va commencer.

Le début des verbaLisations

En septembre dernier, les règles de la ZFE ont été durcies, puisque les véhicules des particuliers classés Crit’Air 5 et trop anciens pour recevoir une vignette sont depuis concernés par l’interdiction de circuler. Aucun contrôle du respect de la Zone à faibles émissions n’a cependant été effectué jusqu’à présent. “La Métropole de Lyon avait tenu à mettre en place une phase pédagogique pour permettre à chacun de s’informer et de s’adapter, explique la collectivité. À partir du 1er janvier, les personnes qui ne respectent pas cette règle pourront être verbalisées. Cela concerne environ 18 000 véhicules classés Crit’air 5 et non classés, soit des voitures ou des motos de plus de 21 ans très polluantes.”

Le montant de l’amende forfaitaire a été fixé à 68 euros pour les particuliers. Les chauffeurs de poids lourds doivent, pour leur part, s’attendre à une amende de 135 euros.

une concertation va débuter à vénissieux Dans les prochaines semaines, une grande concertation sur le renforcement de la Zone à faibles émis-

sions va commencer à Vénissieux. “ Il s’agit d’informer les habitants, dont beaucoup n’ont pas encore pris conscience des enjeux que cela implique, explique le maire, Michèle Picard. Notre ville a donné un avis positif sur les objectifs et réservé sur les moyens. Personne ne nie les conséquences sanitaires de la pollution dans les grandes agglomérations, mais notre ville va défendre ses positions auprès de la Métropole. Il s’agit pour nous de revoir l’agenda de la ZFE en fonction de la montée en charge de l’offre TCL, de reporter la décision sur les Crit’Air 2, et de tenir compte des situations sociales des usagers pour les accompagner vers des mobilités propres sans recourir à des sanctions injustes.”

un périmètre qui devrait évoLuer Actuellement, la ZFE s’applique à Lyon, Caluire-et-Cuire et les secteurs de Vénissieux, Villeurbanne et Bron situés à l’intérieur du boulevard périphérique Laurent-Bonnevay. Cela devrait bientôt changer, avec la création d’une zone “centrale” et d’une autre “étendue”. La seconde inclura notamment les secteurs de Vénis-

sieux, Villeurbanne et Bron situés à l’extérieur du périphérique. Ces deux périmètres correspondent à deux calendriers d’exclusion progressive des véhicules les plus polluants. Concernant le périmètre central, seront bannis les véhicules légers et deux-roues motorisés classés Crit’Air 4 au plus tard le 1er janvier 2024, les Crit’Air 3 le 1er janvier 2025, et les Crit’Air 2 au plus tard au début de l’année 2026. S’agissant du périmètre élargi, le calendrier d’exclusion est décalé d’un an : les Crit’Air 5 et non classés (particuliers, utilitaires légers et poids lourds) devraient sortir de la ZFE le 1er janvier 2024, les Crit’Air 4 un an plus tard, le 1er janvier 2025, et les Crit’Air 3, le 1er janvier 2026. Présenté en septem bre 2022, ce projet d’élargissement fera l’objet d’un vote définitif dans les prochains mois. Il avait déjà, à l’époque, suscité quelques craintes au sein de la majorité. “Ils nous faut entendre les inquiétudes populaires, avait notamment demandé Pierre-Alain Millet, conseiller métropolitain vénissian. Le périmètre étendu concerne tout l’est populaire et non l’ouest lyonnais. La contrainte de la ZFE est d’abord tournée vers les milieux populaires.”

Le prix des vignettes en très Légère augmentation Vous n’avez pas encore acheté de vignette Crit’Air pour votre véhicule ? Ne tardez pas à le faire, les contrôles étant amenés à s’intensifier. Notez, à ce sujet, que depuis le 1er janvier, le tarif des vignettes a connu une très légère hausse. Il faudra désormais s’acquitter de 3,72 euros, frais de port inclus, pour recevoir sa vignette à domicile, contre 3,70 euros précédemment. Pour obtenir une vignette Crit’Air, il suffit de se rendre sur le site dédié du gouvernement, certificat-air.gouv.fr, pour remplir un formulaire avec le numéro de la carte grise du véhicule.

des aides pour changer de véhicuLe Vous devez changer de voiture à cause de la mise en place de la ZFE ? La Métropole a mis en place certaines aides financières, accessibles sous conditions de ressources. Elles vous concernent si vous êtes détenteur d’un véhicule léger ou d’un deuxroues motorisés Crit’Air 5 ou non classé, que vous souhaitez mettre à la casse, si vous habitez au sein de la ZFE (ou y travaillez, tout en résidant sur le territoire métropolitain), et disposez d’un revenu

fiscal de référence inférieur à 19 600 euros par part. Le montant de ces aides ? Entre 500 et 2 000 euros, en fonction des revenus et du type de véhicule acheté. Elles peuvent être complétées par le Bonus écologique, la Prime à la conversion et la Surprime ZFE.

des dérogations créées Si la ZFE a vocation à s’appliquer à tous, la majorité métropolitaine a mis en place certaines dérogations. Ainsi, vous pouvez toujours circuler avec un véhicule théoriquement interdit si vous êtes détenteur d’une carte “mobilité inclusion”, d’un véhicule de collection, d’un véhicule appartenant à une association d’intérêt général ou à une association agréée de sécurité civile, ou encore si vous êtes un “petit rouleur” et n’utilisez votre voiture que très ponctuellement (pour partir en vacances, pour un rendez-vous médical…).

Par ailleurs, si votre revenu fiscal de référence est inférieur à 19 600 euros, vous pouvez bénéficier d’une dérogation jusqu’au 31 décembre 2023. Six mois de répit vous sont aussi accordés si vous avez commandé un nouveau véhicule.

g GRÉGORY MORIS EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 3 Actus
INFOGRAPHIE D.R.
PHOTO EMMANUEL FOUDROT À terme, le boulevard périphérique marquera la frontière entre les zones centrale et étendue de la ZFE

TERRITOIRE ZÉRO NON-RECOURS

400 personnes rencontrées en un an

Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, était en déplacement au Moulin-à-Vent, ce 6 janvier, pour faire le point sur le dispositif expérimental Territoire zéro non-recours qui souffle sa première bougie.

sociale à l’association Centsept. Ils proposent, lors de rencontres individuelles et personnalisées, de faire le bilan de leurs droits dans différentes thématiques et ensuite de les orienter vers les partenaires pour favoriser leur accès aux droits.”

Le Moulin-à-Vent n’a pas été choisi au hasard par les associations. Avec la municipalité, elles ont estimé que ce territoire était le secteur idoine pour tester le dispositif. “Il n’y a pas beaucoup de problèmes sociaux, mais il manque un maillage dans ce quartier, situé entre deux territoires, Vénissieux et Lyon 8e Il y a beaucoup de familles et de personnes âgées qui méconnaissent leurs droits”, rappelle Michèle Picard.

Si le non-recours est d’abord dû à un manque de connaissance des dispositifs, nombre de personnes renoncent également du fait de démarches complexes. “Il y a un fossé qui se creuse, témoigne un gardien. Avec l’inflation, beaucoup sont dans le besoin et n’osent pas demander de l’aide ou ne savent pas où la trouver, j’essaie de les guider le plus possible à mon niveau.”

C’est un bilan satisfaisant pour les associations Passerelle, Pimms Médiation et le Centsept. Après un an d’expérimentation, l’ambassadeur des droits du dispositif Territoire zéro non-recours est allé à la rencontre de près de 400 personnes résidant dans le quartier du Moulin-à-Vent. Parmi elles, 90 habitants ont réalisé un bilan des droits, qui a révélé que 88 % d’entre eux étaient en non-recours.

Le ministre des solidarités, Jean-Christophe Combe, a fait le déplacement ce 6 janvier, pour dresser le bilan de cette expérience. Il était accompagné de Michèle Picard, maire de Vénissieux, Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, et Salwa Philibert, sous-préfète chargée de la politique de la ville. “Les ambassadeurs des droits vont à la rencontre des habitants, décrit Fabienne Delahaye, cheffe de projet d’innovation

EssEntiEllEmEnt dEs pErsonnEs sEniors Et précairEs Parmi les habitants accompagnés, 45 % des personnes vivent sous le seuil de pauvreté et la majorité sont des seniors. Les thématiques les plus récurrentes ont trait au logement et à la santé. Les associations ont décidé de faire appel à de nouveaux partenaires en première ligne pour repérer les personnes dans le besoin. Des gardiens d’immeuble ou même des pharmaciens font désormais le lien entre les habitants et les associations.

Les boulangeries dans le pétrin

“Ma facture d’énergie a été multipliée par trois. Mon fournisseur me demande 30 000 euros, contre 10 000 auparavant”, soupire Nicolas Jourdier, gérant de la boulangerie Jourdier, située rue Anatole-France. À Vénissieux comme ailleurs en France, les boulangers sont confrontés à une dramatique hausse des coûts des énergies, conjuguée à celle des matières premières.

“C’est simple, reprend Nicolas Jourdier, mon salaire annuel part dans l’électricité. J’ai une salariée et un apprenti, j’essaie de tenir pour eux. Mon apprenti démarre dans le métier, c’est un moment important, il se pose des questions sur l’avenir de la filière, et je le comprends. Surtout que nous n’avons aucune visibilité sur la durée de la crise ! On saurait combien de temps elle

va durer, on pourrait s’organiser, emprunter pour faire face aux dépenses, mais nous sommes dans le flou et, en attendant d’avoir des réponses, les factures pèsent de plus en plus lourd.”

Pour tenter de minimiser les consommations de son établissement, Nicolas Jourdier “s’adapte”.

“On vient plus tôt, on tente de surtout consommer pendant les heures

creuses. Il faut dire que le tarif heures pleines a été multiplié par dix !” Même constat dans une autre boulangerie située non loin de la gare de Vénissieux. Si les lieux sentent bon le pain frais, les fours ne tournent plus depuis plusieurs heures. “Pour réduire nos consommations, on fait fonctionner les fours le matin, puis on les coupe, explique le boulanger. Ce n’est pas facile, parce qu’il faut

Pour le ministre, “l’État et les pouvoirs publics ne peuvent pas tout faire. Nous avons besoin des associations et des entreprises sur la question du non-recours qui est une priorité”. Jean-Christophe Combe a annoncé que le gouvernement envisageait une automatisation des recours aux droits pour le RSA, les APL et la prime d’activité. Un formulaire pré-rempli serait alors envoyé aux personnes afin de les informer sur leurs droits, en fonction des informations connues de l’administration. “Cela nous aiderait à lutter contre le non-recours, mais aussi contre les indus qui peuvent mettre de nombreuses familles en difficulté.” Ce projet devrait être expérimenté d’ici 2024 pour une mise en place en 2025. g

Pour un bilan de vos droits, contactez l’association Passerelle : 07 81 80 24 47 ou bonjour@passerelle-aides.fr

estimer au mieux les demandes des clients de la journée. Mais c’est la seule solution, consommer en journée, c’est devenu trop cher.”

“dEs EntrEprisEs vont disparaîtrE, lE bilan sEra tErriblE”

Aline Bosch, de la boulangerie L’Atelier d’Aline (Moulin-à-Vent), se montre aussi inquiète qu’en colère. “Ma facture de gaz est passée de 600 euros par mois à 2 400 euros, assure-t-elle documents en main. Je ne peux pas payer, je ne me verse déjà plus de salaire depuis deux mois. Pour limiter les dégâts, je m’interdis de mettre le chauffage et je pioche dans mes économies. Rendez-vous compte, quelle vie ! Nous ne sommes pas aidés, pas accompagnés, nous ne savons pas vers qui nous tourner.”

Et les aides promises par le gouvernement, parmi lesquelles le

bouclier tarifaire, l’amortisseur électricité, le report du paiement des impôts et cotisations sociales ou encore la résiliation, sans frais, des contrats d’énergie ? “Je n’y crois pas, reprend Aline Bosch. Ils trouvent toujours une raison pour vous dire que finalement vous n’y avez pas droit. Et puis un report de charges, je veux bien, mais que se passera-t-il quand ils décideront que cette fois, il faut payer ? On ne peut pas continuer comme ça très longtemps. Des entreprises vont disparaître, le bilan va être terrible.”

En France, le nombre de petites boulangeries est passé de 55 000 en 1970 à 33 000 aujourd’hui selon la Confédération nationale de la boulangerie. Une fois la crise énergétique terminée, n’en restera-t-il plus que quelques miettes ?

GRÉGORY MORIS Actus 4 Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 / EXPRESSIONS
g
CRISE ÉNERGÉTIQUE
À
Au
Vénissieux comme partout en France, les boulangers subissent de plein fouet la hausse des coûts des énergies.
point, bien souvent, de craindre pour l’avenir de leurs établissements. Des artisans vénissians témoignent.
PHOTO
G.M.
PHOTO P.G. Le ministre des solidarités, Jean-Christophe Combe (au centre), était accompagné du maire de Vénissieux Michèle Picard, de la sous-préfète à la politique de la ville Salwa Philibert et du président de la Métropole Bruno Bernard Nicolas Jourdier, gérant de la boulangerie Jourdier, située rue Anatole-France

TRAVAUX Huit mois de cure pour le boulevard du Docteur-Coblod

Un passage facilité pour le bus 54, des priorités à droite supprimées, une amélioration de la cyclabilité et de la marchabilité : le boulevard Coblod s’apprête à changer de visage dans les mois à venir.

Actuellement, le long du boulevard du Docteur-Coblod, dans le quartier du Charréard, se succèdent plusieurs priorités à droite, avec des trottoirs parfois en mauvais état, le tout avec une grande ligne droite qui incite parfois certains automobilistes à dépasser la vitesse autorisée. Lorsque l’été 2023 s’achèvera, cet axe important de Vénissieux, qui relie la ville à Corbas, aura bien changé.

“Les travaux vont très prochainement débuter, explique Lanouar Sghaier, adjoint au maire de Vénissieux en charge de la voirie et du cadre de vie. Ils vont durer environ huit mois. Ils ont pour objectif principal de faciliter le passage du bus 54, en provenance de Corbas, dans le cadre des projets de corridor-bus de la Métropole. En réduisant le temps de trajet sur cette ligne, nous pourrons inciter plus de Corbasiens à laisser leur voiture dans leur ville pour prendre le bus, et se rendre à la gare multimodale (bus, métro, tramway, train) de Vénissieux. Réduisant, de fait, les nuisances pour les habitants du boulevard.”

Au passage, le “fonctionnement” du boulevard va être revu : les priorités à droite venant des rues Rabelais, Lamaze et Saint-Exupéry seront supprimées pour créer des stops. “Des coussins berlinois seront installés en amont des intersections pour sécuriser le passage des piétons et réduire la vitesse des voitures, rassure Lanouar Sghaier. La Métropole, en charge des travaux, prévoit aussi la création d’aménagements cyclables, avec 1,20 m à 1,70 m de chaque côté pour sécuriser vraiment la

RÉSEAU TCL

circulation des vélos. 21 arbres seront, par ailleurs, plantés. Sur le boulevard, certains sont anciens et un peu malades, donc ils vont être enlevés mais, à la fin de l’opération, le bilan sera positif : 1 000 m2 d’espaces verts sur tout le boulevard seront créés, contre 200 actuellement.”

Moins de places de stationneMent

Le revêtement de la chaussée va aussi être changé, pour un nouveau plus moderne et moins générateur de nuisances sonores. Les trottoirs seront repris, “une

demande formulée par de nombreux habitants, rappelle l’adjoint en charge de la voirie, notamment pour ceux qui ont des proches ayant des difficultés à marcher et/ou se déplaçant en fauteuil roulant” Quant aux places de stationnement, leur nombre sera revu à la baisse, passant de 46 à 14. “Mais, assure Lanouar Sghaier, les maisons disposent toutes, ou presque, de garages et/ou d’avancées de garages, qui permettent de garer un ou deux véhicules. Actuellement, les places de stationnement sur le boulevard sont souvent libres. L’es-

Retour progressif à la normale pour les bus

Le réseau TCL devrait bientôt retrouver son rythme de croisière. Confrontés à une pénurie de conducteurs, le Sytral, autorité des transports publics lyonnais, et Keolis, délégataire du réseau, avaient réduit la voilure en novembre et décembre 2022. Dans l’agglomération, l’offre de transports avait régressé de 4 à 8,6 %. 41 lignes de bus et une ligne de tram étaient touchées. En janvier, la situation s’améliore. “Certaines lignes de bus restent concernées par la dernière baisse de novembre, concède Samantha Mech, chargée de communica-

tion chez Keolis Lyon. Mais nous sommes pleinement mobilisés pour garantir un service performant dans les meilleurs délais. L’offre est revenue à la normale sur le tram. Nous avons pu rétablir complètement plusieurs lignes majeures comme les C3, C12, C19 et C6.”

Pour se remettre en ordre de marche, Keolis mise à fond sur le recrutement.

En fin d’année, il manquait environ 300 conducteurs, soit environ 10 % des effectifs. Aujourd’hui, l’opérateur compte 2 705 conducteurs de bus, tram et métro.

pace qu’elles occupent va contribuer à créer des aménagements bénéfiques pour les habitants, les piétons, les bus et les modes doux.”

Les travaux ont fait l’objet d’une présentation lors d’une réunion du conseil de quartier Charréard, en fin d’année 2022. Des flyers doivent aussi être distribués par la Métropole pour informer les riverains du déroulé de l’opération. Quant aux premiers coups de pioche, ils sont imminents. g

En 2022, 620 recrutements externes, dont 460 conducteurs de bus et tram ont été réalisés, sans compter 260 mobilités internes. 100 sont actuellement en formation et devraient être opérationnels d’ici un à trois mois.

Le rythme restera soutenu en 2023. “Nous projetons 400 à 500 recrutements tous métiers confondus et principalement pour ceux de la conduite et de la maintenance, anticipe Samantha Mech. Nous avons toujours recruté 300 à 500 candidats par an.” g

Actus EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 5
ARCHIVES EXPRESSIONS RAPHAËL BERT
PHOTO G.M. PHOTO
F.D.

SANTÉ Le rôle crucial des infirmières scolaires

À Vénissieux, les infirmières scolaires sont présentes dès l’école maternelle. Une présence fondamentale pour dépister les pathologies et sensibiliser les plus jeunes à leur santé.

qui fera un bilan plus approfondi et le dirigera vers un autre professionnel de santé si besoin. Mais à Vénissieux, nombreux sont ceux qui manquent à l’appel. “Faute d’un suivi régulier, certains enfants ont des soucis bucco-dentaires, de vision, d’audition ou de langage. C’est très long pour avoir un rendez-vous et les difficultés peuvent perdurer.”

“Le besoin est réel sur Vénissieux” , estime Audrey Perrimbert.

Depuis quatre ans, elle fait partie des huit infirmières scolaires présentes dans les écoles maternelles et élémentaires de la ville. “Il y a un rôle partenarial entre les infirmières, le médecin scolaire et

les enseignants” , détaille-t-elle.

Ces derniers sont en contact quotidien avec les enfants et peuvent repérer ceux avec des problématiques de santé.

“Nous avons une présence importante dans les écoles, ce qui nous permet de voir tous les enfants. Cela peut être à la demande des

parents ou lors des bilans systématiques dans les classes de grande section et de CE2, poursuit l’infirmière. On réalise alors différents dépistages : vision, bucco-dentaire, audition, graphique, phonologique.” Au moindre problème détecté, l’enfant est orienté vers le médecin scolaire

DÉCROCHAGE SCOLAIRE Remobiliser les élèves

Assurer lA prévention dès le plus jeune âge Le service d’infirmières scolaires a été créé par la municipalité de Vénissieux en 1997. Peu de communes disposent d’un tel outil. Dans la plupart des villes, les infirmières sont présentes seulement à partir du collège et sont donc liées à l’Éducation nationale. “La volonté de la Ville a été de mettre en place des actions de prévention et d’assurer un service de proximité. Cela permet d’éviter des problématiques” , rappelle Loïc Capdevilla, directeur adjoint du service municipal prévention-citoyenneté.

Le rôle de prévention des infirmières scolaires ne se limite pas aux visites médicales. Lors d’actions collectives dans les classes, elles éduquent les enfants à la santé individuelle et leur donnent de nombreux conseils sur leur rythme de vie. “Avec l’Atelier santé ville, nous les sensibilisons aux risques des écrans, du manque de sommeil, de la mauvaise alimentation, nous leur parlons également de la puberté et du harcèlement scolaire”, liste Audrey Perrimbert. Les infirmières proposent en outre une veille sanitaire et une aide psychosociale, si un enfant à “un contexte de vie compliqué comme de la maltraitance”. Elles organisent des séances de vaccination et participent à la mise en place de protocoles pour les enfants porteurs d’une pathologie comme des allergies alimentaires ou de l’asthme. Des missions nombreuses et larges pour ces infirmières qui ont un rôle crucial au sein des établissements scolaires vénissians. g

Redonner confiance aux élèves qui ne se sentent plus en phase avec l’école, c’est l’un des objectifs de la Cité éducative. Mis en place en 2019, ce dispositif associe l’État aux communes de Vénissieux et Saint-Fons. Il couvre plus précisément les territoires des Min-

guettes et des Clochettes, avec l’ambition de remobiliser les collégiens et lycéens décrocheurs ou pré-décrocheurs, “dans une offre éducative qualifiante”.

À Vénissieux, la référente Cité éducative pour la prévention du décrochage scolaire est Elif Yol Özcetin. Depuis maintenant un

an et demi, elle travaille avec les collèges Jules-Michelet, Paul-Éluard, Elsa-Triolet et le lycée Jacques-Brel. “Les premiers signes du décrochage scolaire chez l’adolescent sont une perte de perspective, des retards, des absences perlées, décrit-elle. L’élève est psychiquement absent et il va perturber la classe.”

d e nombreux outils disponibles Le jeune doit rapidement être repéré par les professeurs qui lui proposeront alors d’intégrer le dispositif qui comporte différents projets et ateliers. “Nous proposons de la lecture, on va travailler les compétences psychosociales, l’éloquence et l’écriture avec l’Espace Pandora, mais on inclut aussi les parents lors de rencontres où l’on aborde des thématiques comme les écrans, le sommeil, l’apprentissage avec l’aide d’associations comme Atoutdys ou Fréquence écoles.” L’autre point important du dispositif est de faire travailler

les jeunes sur l’estime de soi grâce à des groupes de parole. Chaque atelier est réalisé en petit groupe de sept personnes, dans les établissements scolaires, au Programme de réussite éducative (PRE) ou à l’Espace Pandora.

Pour Elif Yol Özcetin, le décrochage scolaire à Vénissieux est surtout dû à des défaillances dans l’enseignement des élèves, notamment dans la lecture et le langage. “Il faut agir avant le collège, alerte-t-elle. La lecture est un des blocages les plus importants. Si un enfant arrive en sixième avec des lacunes, il va accumuler les difficultés et s’éloigner de l’apprentissage.” Un groupe travail a été récemment mis en place avec différents acteurs à Vénissieux qui luttent contre le décrochage scolaire comme des associations, la Mission locale ou encore le BIJ afin de “regrouper tous les partenaires territoire, en collaboration avec les établissements scolaires.”

Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 / EXPRESSIONS 6 Actus
PHOTO UNSPLASH
g
GONZALES
POUTCHIE
EMMANUEL FOUDROT La prévention du décrochage scolaire est une des missions principales du dispositif Cité éducative. Une mission partenariale qui mobilise de nombreux acteurs.
PHOTO

DÉPLACEMENTS URBAINS Vénissieux met le grand braquet

Le nombre de déplacements à vélo à Vénissieux a augmenté de 18 % en 2022, et de 89 % sur trois ans ! Une belle hausse

Il n’est plus rare, désormais, de se déplacer à Vénissieux à vélo. Une observation empirique que confirment les chiffres. 687 253 passages ont été enregistrés en 2022 par les cinq compteurs Onlymoov installés sur la commune, contre 582 139 en 2021 (+ 18 % en un an), 462 480 en 2020 et 362 841 en 2019. Soit une hausse de 89 % sur trois ans ! Les cyclistes vénissians peuvent se targuer de rattraper leurs homologues de la Métropole, dans laquelle l’augmentation entre 2022 et 2023 se limite à 12 %, avec un total de 42 millions de déplacements.

Dans le détail, 196 043 cyclistes sont passés entre le 1 er janvier et le 31 décembre 2022 devant le comp teur installé route de Vienne, contre 163 388 l’année précédente ; 58 462 devant celui de l’avenue de Pressensé, à comparer à 52 672 ; et 208 975 devant celui de l’avenue Joliot-Curie, contre 186 682. Nouveau signe, s’il en fallait, du dynamisme du quartier du Gr and Parilly, porté par ses deux locomotives que sont Ikea

et Leroy Merlin, mais aussi par les nombreuses ouvertures de commerces et restaurants de ces derniers mois : 126 642 cyclistes ont été enregistrés par le compteur du Puisoz. Ils n’étaient que 104 257 un an plus tôt. Enfin, celui du boulevard Pinel poursuit sa marche en avant après un net recul entre 2019 et 2020. Ce qui n’est qu’à moitié surprenant, ce point de comptage menant au campus de Bron de l’Université Lyon 2 et au parc de Parilly, des zones bien moins fréquentées les années précédentes en raison des confinements, des cours en distanciel et des restrictions de déplacements.

La VL2 passera par Vénissieux “Depuis trois ans, l’usage du vélo explose aussi bien dans le cœur de la Métropole de Lyon qu’en périphérie, dès lors qu’on y trouve des aménagements sûrs et continus, a commenté, sur les réseaux sociaux, Fabien Bagnon, vice-président de la Métropole en charge des mobilités actives et de la voirie. Les Voies lyonnaises, qui sont conçues dans cette logique, vont amplifier la tendance dès la

rentrée 2023. Nous dépasserons les 45 millions de déplacements grâce à la livraison de nouvelles Voies lyonnaises.”

Des Voies lyonnaises qui, justement, devraient voir leurs chantiers accélérer en 2023 et 2024. La deuxième de ces pi stes cyclables sécurisées et séparées du “flot” automobile était d’ailleurs au programme du conseil métropolitain des 12 et 13 décembre 2022. Elle doit permettre de relier Fontainesur-Saône à Saint-Priest par une voie cyclable de 21 kilomètres, au coût estimé à un peu moins de 7 millions d’euros… e t qui passera par Vénissieux.

Cette deuxième Voie lyonnaise traversera en effet les rives de Saône, Caluire-et-Cuire, Lyon Part-Dieu, le boulevard des États-Unis et Parilly, pour filer ensuite, le long du parc, à Saint-Priest. Son inauguration est prévue pour 2026. À terme, elle devrait aller plus loin, et permettre de relier Cailloux-sur-Fontaines à Mions, soit

un parcours de 32 kilomètres d’un bout à l’autre, à l’horizon 2030.

Vénissieux sera concerné par quatre lignes des Voies lyonnaises. En passant par notre ville, elles relieront respectivement, en plus de la VL2 entre Cailloux-sur-Fontaines et Mions, Francheville à Bron et Vaulx-en-Velin (ligne 5, laquelle forme une boucle autour de Lyon), Solaize à Rillieux-la-Pape (ligne 7), et Corbas à Rillieux-laPape (ligne 13). Il faudra cependant rester patient : d’ici 2026 et

la fin du mandat de la majorité métropolitaine actuelle, seules les lignes 2 et 7 seront achevées. Les deux autres devraient être terminées, au plus tard, en 2030, pour leurs portions qui desservent Vénissieux. “Des phases de concertation seront lancées en temps et en heure, rappelle-t-on à la Métropole. Elles permettront d’affiner les tracés, le choix des voies qu’elles empruntent, les équipements proposés, et de mieux répondre aux attentes des habitants.” g

Année record (aussi) pour Vélo’v

Au-delà de la fréquentation des aménagements cyclables, le service Vélo’v — qui propose une flotte de vélos en location de très courte durée — a connu une nouvelle hausse concernant son utilisation. Ainsi, celui-ci a enregistré un niveau d’activité “historique”, selon les termes de la Métropole, en 2022, avec plus de 10 millions de locations, dont plus de 900 000 locations sur le seul mois de juin 2022.

Le service compte par ailleurs quelque 83 000 abonnés dans la Métropole de Lyon, pour un total dépassant les 130 millions de locations depuis son lancement sur le territoire en 2005.

Un succès auquel Vénissieux apporte sa (petite) contribution : mises en service en décembre 2020, les stations Vélo’v de la gare de Vénissieux, du métro Parilly et du Puisoz (angle Joliot-Curie/Sembat) proposent 25 vélos, quand celles de la place Ennemond-Romand et de la route de Vienne accueillent respectivement 20 et 18 cycles. En attendant de prochaines implantations ?

EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 7 Actus
portée par un changement des habitudes et un développement des infrastructures.
INFOGRAPHIE © MÉTROPOLE DE LYON

OUVERTURES AU GRAND PARILLY

Eklo, un hôtel éco et écolo...

Le groupe français a choisi Vénissieux pour ouvrir son premier établissement dans la région Auvergne Rhône-Alpes. L’hôtel, baptisé Eklo Lyon est érigé sur dix étages dans le nouveau quartier du Grand Parilly.

Comme le mentionne le site Internet d’Eklo, le bâtiment sis rue Simone-Veil est un “Hôtel pas cher, écolo et design” . Les premiers clients ont été accueillis lundi 9 janvier. Le premier pic de fréquentation interviendra pendant le Salon international de la restauration, de l’hôtellerie

et de l’alimentation (Sirha Lyon), du 19 au 23 janvier.

“Eklo redonne vie et humanise l’hôtellerie économique”, affirme la directrice, Agnès Razanaka. Le prix bas, pour un lit en dortoir de six couchages, se situe autour de 30 euros. Pour u ne chambre solo, compter environ 45 euros. La chambre avec lit double ou lits jumeaux est accessible à partir de 55 euros. Pour la chambre familiale (quatre couchages), il faut débourser environ 80 euros. g

F.D.

... Et le salon de thé de la Maison Janna

Un salon de thé a ouvert ses portes mercredi 4 janvier à l’angle du boulevard Marcel-Sembat et de l’avenue Jules-Guesde. L’établissement, d’une surface de 500 m2, est situé juste en face du métro Parilly, à côté du nouveau Carrefour city.

La Maison Janna propose tout une gamme de viennoiseries et pâtis-

series, mais aussi des plats-minute, à déguster sur place, sur l’une des 70 sièges de la mezzanine, ou à emporter. “À l’étage, tout est aménagé pour pouvoir discuter ou travailler”, précise la propriétaire, Messika Bouzid. Une quinzaine de personnes a été recrutée pour intégrer le projet. Le concept de salon de thé sera

dupliqué d’ici la fin d’année aux Minguettes. Précisément à Vénissy, au pied de la résidence Nouvel Horizon... Et à quelques mètres de la boulangerie Janna, première du nom, ouverte en 2017. g F.D.

Maison Janna : 2, boulevard Marcel-Sembat. Ouvert 7J/7 de 6 à 20 heures.

PHOTO F.D.
Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 / EXPRESSIONS 8
Actus
PHOTO

Hausse du prix du chauffage : vers un hiver difficile

Les prix du gaz naturel et de l’électricité mettent les locataires et propriétaires au défi. Dans l’urgence, l’exécutif appelle les Français à la sobriété et dégaine un nouveau bouclier tarifaire. Pour les associations d’aides aux locataires, à Vénissieux, la situation est préoccupante. De leur côté, en décembre, les élus municipaux ont déposé en préfecture plus de 2 500 cartes-pétitions pour défendre le droit et l’accès à l’énergie.

Frappés par la hausse des prix de l’énergie, les Français n’ont pas manqué leur “rendez-vous de la sobriété” promu par Emmanuel Macron le 5 septembre dernier. À Vénissieux et ailleurs, bon nombre de ménages ont appris à vivre dans un logement chauffé à 18 °C. Pour les locataires en HLM ou du parc privé, comme pour les propriétaires, la baisse de la température du thermostat permet, dans le meilleur des cas, de contrer la hausse des coûts du gaz ou de l’électricité. Les moins chanceux, non soumis aux tarifs réglementés, ou en fin

de contrat avec un fournisseur d’énergie, voient leurs factures ou charges s’envoler.

Dans ce contexte, le chauffage est, plus que jamais, le poste clé dans le budget d’un ménage. Il représente la plus grosse part de sa consommation énergétique.

En moyenne, il pompe 66 % de ses dépenses en énergie*. Deux paramètres feront varier ce chiffre : le volume du logement et son isolation thermique.

Avant la crise énergétique, ces mêmes dépenses en énergie représentaient déjà près de 9 % des revenus des ménages.

En 2022 et 2023, le seuil de précarité énergétique, fixé à 10 %,

sera-t-il de nouveau franchi, comme ce fut le cas dans les années 1980** ?

Les impayés expLosent Chez les locataires du parc social, le moral n’est pas au beau fixe. L’hiver 2022-2023 reste marqué par l’incertitude. “On s’aperçoit que la hausse la plus importante correspond à la ligne chauffage, observe Roger Champ, membre de l’association Confédération nationale du logement (CNL). C’est surtout le prix du gaz qui augmente fortement. Certains bailleurs anticipent, avec des provisions de charge en hausse de 15, 20, voire

EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 9 Dossier
LOGEMENT
PHOTO EMMANUEL FOUDROT

Dossier

30 %. Les locataires en difficulté peuvent recourir à un médiateur ou saisir la Commission départementale de conciliation (CDC) .”

Dans sa permanence située aux Minguettes, le représentant de la CNL décrit une situation préoccupante : “La population en logement social se paupérise. Les bailleurs le savent mais sont coincés. Ajoutons qu’en 2023, l’Indice de référence des loyers (IRL) sera plafonné à 3,5 %. Seules les passoires thermiques, classées en catégorie F et G par le diagnostic de performance énergétique, ne seront pas assujetties à cette hausse. On voit déjà des familles épuiser leurs ressources au 15 du mois. Elles vont taper à la porte des Restos du cœur ou du Secours populaire.”

Dans les copropriétés, le moral n’est pas au beau fixe non plus.

Le 1er janvier 2023, le tarif du gaz a progressé de 15 % en moyenne pour les clients ayant souscrit une offre en tarif réglementé.

Les locataires ou copropriétaires ayant souscrit une offre à prix fixe qui arrive à échéance sont encore moins bien lotis : ils s’exposent à des hausses faramineuses en signant un nouveau

contrat. Même constat pour l’électricité, pour laquelle les tarifs augmenteront de la même manière le 1er février.

La levée du premier bouclier tarifaire fait mal. Le second bouclier, déployé en 2023, est moins protecteur : il limite la hausse des tarifs du gaz et de l’électricité à 15 %, lorsque le précédent la bloquait à 4 %. En revanche, le bouclier est étendu à tous les types de logements, y compris ceux dont le système de chauffage est collectif, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Selon le site officiel de l’administration française, le surcoût serait de 25 euros par mois pour le chauffage au gaz et 20 euros par mois pour le chauffage à l’électricité. Sans ce dispositif, les barèmes de la Commission de régulation de l’énergie auraient été appliqués : les factures auraient alors pris respectivement 200 et 180 euros d’augmentation par mois. g

Comparateur d’offres de gaz et d’électricité : https://comparateur.energie-info.fr/compte/profil

(*) Source : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), 2022.

(**) Sources : Insee, ministère de l’Écologie.

“Notre résidence, située à Parilly, a signé un contrat d’énergie qui arrive à échéance en avril. Les 92 logements sont chauffés à l’électrique, en collectif. Le thermostat est réglé sur 16 ou 17 °C. Ensuite,chacuncomplèteavecdes convecteurs reliés à un compteur

individuel. Le contrat avec Engie avait été signé il y a trois ans, avec les prix de l’époque. Seulement, pour le renouveler, le fournisseur nous demande de payer entre six et dix fois plus cher. En effet, seul le chauffage individuel est protégé par le tarif réglementé.

Larégieprocèdeàunappeld’offres. Signer un contrat nous engagerait, alors il faut temporiser. La solution serait de couper le chauffage de base, augmenter la puissance électrique de chaque logement et de se chauffer à l’aide des convecteurs. C’est un peu l’angoisse!”

“J’habite une copropriété, au Moulinà-Vent, qui compte 144 logements. En septembre, notre fournisseur de gaz nous a plantés. Avec son offre à 35euros, il a mis la clé sous la porte. Notre régie a négocié avec ekWateur pour une offre à 177 euros le MWh sur un an. C’était le seul à s’engager à prix fixe. Engie proposait entre 170 et 300 euros et quelques, à prix variable. Sur la facture, cela va nous faire environ 2000 euros en plus. Heureusement, on n’a pas eu à

chaufferenoctobre.Onaéconomisé entre 12000 et 15000KWh.Onacommencé à chauffer le 4 novembre. Au conseil syndical, on se fait du souci. Certains ne paient plus les charges. Si la copropriété n’a plus d’argent pourréglerlegazetl’électricité,comment fera-t-on? Dans un an, on aura un ravalementdefaçadequicoûtera entre 15000 et 18000euros.Or,nous avons des retraités modestes et des jeunes avec des crédits sur le dos. Tout le monde est inquiet.”

“Je vis dans un appartement géré par Alliade à Joliot-Curie. Nous sommes raccordés au chauffage urbain. En 2022, il n’y a pas eu d’anticipation sur les provisions. Je règle toujours la même

somme : un loyer de 454 euros et des provisions de chauffage de 48,80 euros. Lors de la régularisation de l’été, je ne récupère rien. Ça n’a pas toujours été le cas. Autrefois, je pouvais récupé-

rer entre 100 et 200 euros. Cette fois-ci, le bailleur m’a repris une trentaine d’euros. En 2023, je pense qu’il y aura une grosse régularisation. Il fait 22 °C dans l’appartement.”

“J’habite dans un immeuble de seize appartements au Moulinà-Vent. Nous avons chacun une petite chaudière individuelle dans le couloir. Nous payons tous les deux mois mais n’avons pas constaté d’augmentation des factures. Pour gommer la hausse des coûts du gaz, nous avons diminué le chauffage de 3 à 4 °C. Nous maintenons une température de 18 °C dans notre logement. Bien sûr,

quand la température extérieure chute, comme début décembre, on est bien obligé de compenser. Heureusement, l’immeuble sera bientôt mieux isolé. C’est un bâtiment des années soixante. Les travaux sur les balcons et façades vont être réalisés en avril. Comme nous sommes locataires depuis plus de 20 ans, nous ne subirons pas de hausse de loyers, contrairement aux nouveaux locataires.”

Lyon Métropole Habitat, la Sacoviv, Alliade

Habitat et Grand Lyon Habitat (GLH) sont les quatre principaux bailleurs sociaux du parc locatif vénissian. Ces structures sont directement confrontées aux difficultés engendrées par la crise énergétique.

Ainsi, si la Sacoviv et Alliade n’ont pas eu à ajuster les provisions pour cet hiver, ayant respectivement prévu assez large ou étant protégées par les contrats signés, ce n’est pas le cas de LMH et de GLH. “Les hausses seront limitées en 2023 grâce à l’adaptation des provisions réalisées sur les exercices précédents” , précise cependant le premier. Quant à GLH, il indique “avoir augmenté les provisions de 30 % pour les

résidences en chauffage to utes les charges : propreté, extérieurs...”.

D es échéanciers

“Pour les 28 résidences urbain, 83 % des locataires une hausse inférieure à LMH. 13 % ne subiront 13 résidences en chauffage auront une hausse inférieure autres, la hausse est inférieure Et pour les mois à venir rement augmenter en libre”, admet-on à la

Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 / EXPRESSIONS 10
Georges, copropriétaire : “Le fournisseur nous demande de payer entre 6 et 10 fois plus cher”
Liba, locataire dans le parc social : “Je règle toujours la même somme”
Bernard, copropriétaire : “2 000 euros en plus sur la facture”
Pour les locataires comme pour les propriétaires, les dépenses énergétiques sont parfois difficiles à assumer. En décembre 2022, le gouvernement a adressé un chèque énergie de 100 ou 200 euros à l’intention de 5,8 millions de bénéficiaires
Gilles, locataire privé : “Nous avons diminué le chauffage de 3 à 4 °C”
PHOTO EMMANUEL FOUDROT PHOTO EMMANUEL FOUDROT
LOGEMENT SOCIAL Les bailleurs limitent la casse

“La population en logement social se paupérise.

Les bailleurs le savent mais sont coincés (...)

On voit déjà des familles épuiser leurs ressources au 15 du mois.”

Roger Champ, membre de la Confédération nationale du logement (CNL)

casse

chauffage collectif” , et “optimisé propreté, générales, espaces

échéanciers proposés résidences rattachées au chauffage locataires seront concernés par à 10 euros par mois, précise subiront pas de hausse. Pour les chauffage collectif gaz, 75 % inférieure à 20 euros. Pour les inférieure à 50 euros.” venir ? “Les provisions vont légè2023 pour arriver à l’équiSacoviv. Chez Alliade, on

estime que la régularisation sera “habituelle” en 2023, tout en anticipant “du changement” en 2024. Les quatre bailleurs, enfin, s’adaptent aux éventuelles difficultés des locataires. “Fin décembre, nous avons décidé d’appliquer une remise de 1 % sur la quittance de loyer, indique-t-on à la Sacoviv. Cette mesure s’applique à tous nos locataires (2 050 logements). Chez Alliade, “une aide financière sera versée aux plus précaires via le fonds énergie de notre groupe Action logement” . Et, comme chez LMH et GLH, des échéanciers seront mis en place lorsque les régularisations seront trop importantes. Reste un signal positif : ni GLH ni LMH n’indiquent avoir noté d’augmentation des impayés. Mais jusqu’à quand ? g

La situation des locataires du parc social s’aggrave-t-elle ?

Les charges augmentent de façon exponentielle. On ne compte plus les appels de locataires, notamment à Vénissieux. C’est énorme. Les gens sont révoltés. Le coût de la vie et le prix des énergies augmentent. Dans le même temps, on réduit le service : certains souffrent du froid. C’est la double peine. Ils voient les charges augmenter sans savoir à quoi cela correspond. Avant, ils pouvaient récupérer une centaine d’euros sur la régularisation. Aujourd’hui, c’est terminé.

Que faire lorsqu’on peine à régler ses charges ? Tout d’abord, un bailleur n’a pas

le droit d’imposer des prélèvements. Tout mandat de prélèvement peut être révoqué. Mieux vaut régler par chèque ou carte bancaire. Choisir le moyen de paiement, sans pour autant le bloquer, c’est la première condition pour reprendre le contrôle de sa situation financière.

Faut-il accepter un échéancier ? L’échéancier est dangereux. Accepter un échéancier revient à reconnaître une dette. C’est un engagement à payer. Mieux vaut régler à son rythme. Cela évite des procédures. Ainsi, le bailleur constate que le locataire paye comme il le peut.

Certains locataires, s’estimant lésés, refusent de payer. Que leur répondez-vous ? Parfois, certains bailleurs font payer des sommes qui ne sont pas dues. Or, un locataire qui refuse de payer est assigné au tribunal. En effet, seules deux personnes peuvent autoriser un locataire à ne pas payer son loyer : le bailleur et le juge. Mais si vingt ou trente personnes se regroupent, le juge renvoie l’affaire à une prochaine audience. Cela laisse le temps aux locataires de contrôler leurs charges.

De quelle manière ? Tout le monde peut le faire, même de manière individuelle.

En vertu de l’article 23 de la loi du 6 juillet 1989, les pièces justificatives sont mises à la disposition des locataires durant six mois à compter de l’envoi du décompte. Le contrôle se fait sur pièces, chez le bailleur. La demande se fait par courrier recommandé.

Comment procéder lorsqu’on n’a aucune compétence en la matière ?

Quand on est isolé, dans son coin, il ne faut pas s’amuser à se mettre en difficulté. Seul, on n’a aucune chance. Au téléphone, les bailleurs répondent aux locataires qu’ils sont seuls à se plaindre. Il faut s’organiser autour d’un représentant. À la Clef, nous dispensons des formations.

Comment voyez-vous la situation en 2023 ?

On s’attend à tout et son contraire. Concernant le gaz, le prix de la molécule est monté très haut, puis est redescendu. Tout dépend si la Russie et l’Ukraine continuent à se taper dessus. Des pays comme Israël peuvent vendre du gaz. Il existe aussi le gaz de schiste, aux ÉtatsUnis. Malheureusement, toutes ces questions sur l’énergie n’ont jamais été anticipées. Il n’y a pas de vision à long terme. g

Association La CLEF : 63, rue André-Bollier, 69007 Lyon - 07 64 71 31 15.

REPÈRES

n Combien coûte le nouveau bouclier tarifaire ?

Il coûtera cher à la collectivité et creusera un peu plus la dette de l’État. La loi de finances 2023, promulguée le 30 décembre 2022, évalue son coût net à 21 milliards d’euros. Initialement, Bercy estimait son coût à 15 milliards d’euros. Son coût brut représente 45 milliards d’euros. Le gouvernement compte récupérer la différence en taxant les super profits électriques et en réduisant les dépenses publiques de soutien aux énergies renouvelables.

n Le prix du gaz naturel en chute libre En Europe, le prix de gros du gaz naturel est à son plus bas niveau depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Début 2023, le prix du mégawattheure de référence - le Title Transfer Facility (TTF) - tourne autour de 73 euros. En août 2022, il coûtait quatre à cinq fois plus cher, avec un pic à 342 euros. Si les prix sont plus abordables, c’est parce que l’Europe, qui a rempli ses réserves l’été dernier, n’est plus demandeuse. Ensuite, les températures automnales ont été très douces. Enfin, ménages et entreprises ont drastiquement réduit leur consommation. Attention : une variation sur les prix de gros ne se répercute pas directement sur la facture du consommateur. En effet, les fournisseurs lissent leurs tarifs, surtout lorsque les cours sont capricieux.

EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 11 Dossier
PHOTO D.R.
Le président de la Commission des locataires et des familles incite les locataires du parc social à se regrouper en cas de difficulté.
“Pour les locataires, c’est la double peine”
QUESTIONS À David Fitoussi , président de la Commission des locataires et des familles (la CLEF)
Le parc locatif social semble moins touché par la hausse du coût des énergies que les copropriétés
PHOTO EMMANUEL FOUDROT

“LE GRAND CAHIER”

Monstrueusement humains

“BAGARRE GÉNÉRALE” Baston à gogo

Lorsqu’on se retrouve en présence de personnages baptisés Tankred le Terrible, Canonball Yvette, Amandale Fatale, Jeremy Junkie, Svetlana Hiroshima, Barbak la Carcasse, Zbeul, Suzy Zi, Vulva Tomik, Petit Jésus ou, carrément, Le Destructeur, pas besoin d’être prophète pour prédire que les gnons vont pleuvoir. Surtout si tout ce beau monde se retrouve sur un ring, avec un arbitre du nom de Michel Michel qui fait ce qu’il peut… sauf esquiver les coups bas.

On l’aura compris, Bagarre générale, le spectacle proposé par la compagnie L’abeille beugle le 20 janvier au Théâtre de Vénissieux, a beaucoup à voir avec le catch. Mais pas que. On présente ses participants comme “des gladiateurs qui jouent une tragédie grecque en opéra rock”. Garçons et filles, les quinze interprètes

catchent, apostrophent le public et, lorsqu’ils parlent — ou hurlent, n’oublions pas que nous assistons à un match —, ils évoquent les luttes sociales et l’oppression, parlent de révolte et d’injustice. Ils chantent aussi, accompagnés sur scène par quatre musiciens. Ici, le burlesque peut devenir tragique et le tragique burlesque. La bienséance est jetée cul par-dessus tête pour le plus grand plaisir des spectateurs. g

Au Théâtre de Vénissieux le 20 janvier à 20 heures. Tarifs : de 5 à 19 euros. Dès 14 ans. Réservations : 04 72 90 86 68lamachinerie-venissieux.fr

Le spectacle sera précédé, à 19 heures, d’un circuit court : l’avant-goût du spectacle Petit Canard qui sera créé en mai au Polaris de Corbas par la compagnie La Grenade. Soit “un journal théâtral explosif et sans conservateur,fabriqué en 72 heures à partir des JT de différentes chaînes de télévision”.

Alors qu’elle a souvent travaillé avec le personnage du clown, Léa Menahem entraîne sa compagnie Transports en commun, en résidence au Théâtre de Vénissieux, sur une nouvelle voie. “J’avais envie, explique-t-elle, de proposer aux acteurs d’endosser un rôle physiquement. Que ce soit une métamorphose qui reste un jeu !” Être un autre a toujours été la profession de foi des comédiens et Léa parle de continuité dans son travail, en précisant tout de même que “ce sera différent”. Présenté le 13 janvier, Le Grand Cahier est en effet tiré d’un texte de la romancière hongroise (puis suisse) Agota Kristof qui, reconnaît la metteuse en scène, “n’est pas très marrant”.

“Évoquant à sa façon la Deuxième Guerre mondiale, le roman a fait polémique. Il est étudié au lycée et c’est ainsi que je l’ai découvert, en terminale. J’avais adoré. Regardées à hauteur d’enfant, les figures qui le peuplent sont très touchantes, au-delà de la violence dont elles sont capables. Le lecteur ne peut pas avoir de jugement sur elles. Il est difficile de les condamner,

même si elles font horreur. Toujours quelque chose est à sauver, l’humain est tellement compliqué, surtout quand la situation est extrême, avec la guerre, la famine. Kristof ne va pas chercher le consensus et ça me plaît beaucoup.”

Sur la scène du théâtre où une dernière main est mise aux décors, à quelques jours de la création, Léa parle de sa “sensation de lire un conte”. Elle poursuit : “En termes de scénographie, j’ai voulu rester

dans ce domaine enfantin. Après tout, l’absence de morale correspond au monde de l’enfance. J’ai eu envie d’avoir des ombres sur le plateau, de décaler l’image, de projeter des silhouettes. Sur scène, les maisons sont aussi des loges, des coulisses où les acteurs se changent. Elles sont inspirées de l’art brut.”

Elle a également tenu à la présence du papier un peu partout dans le décor. “Le grand cahier qui donne son titre au spectacle est celui dans lequel les enfants consignent leurs expériences.” Décrivant le style “sans fioriture, d’une langue comme un scalpel” du roman, elle dépeint Le Grand Cahier comme “ludique, excessif, avec des personnages hauts en couleurs relevant du domaine de l’archétype”. g

JEAN-CHARLES LEMEUNIER

Le Grand Cahier de la compagnie Transports en commun : 13 janvier à 20 heures au Théâtre de Vénissieux. Tarifs : de 5 à 19 euros.

Atelier théâtre adultes le 14 janvier, de 14 à 17 heures : “Dans la peau de personnages intenses”. Gratuit sur inscription. Dès 15 ans. www.theatre-venissieux.fr04 72 90 86 68.

MUSICIANES Autour des sciences, techniques et industries

Festival attendu de l’école de musique Jean-Wiener, les Musicianes se tiendront du 26 janvier au 3 février, sur le thème des sciences, techniques et industries. Avec pour invité d’honneur Guillaume Grenard, membre de l’ARFI (Association à la recherche d’un folklore imaginaire), elles démarreront par un ciné-concert au cinéma Gérard-Philipe : Nosferatu de F.W. Murnau, mis en musique par l’ARFI. Vont ainsi se succéder une série de concerts, donnés par des musiciens pros mais aussi par les élèves de l’école, du collège Éluard et de la CHAM Michelet. Également au programme, une journée autour de la lutherie le 1 er février, avec l’ITEMM (Institut technologique européen des métiers de la musique). Nous en reparlerons dans notre prochaine édition. g

Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 / EXPRESSIONS 12
Culture
Présentée le 13 janvier au Théâtre de Vénissieux, la création de la compagnie en résidence Transports en commun traite d’un monde en guerre vu par le regard de deux enfants.
PHOTO J-C.L.
J.-C.L. PHOTO CIE TRANSPORTS EN COMMUN MANON BOROT-BOSSOT & PIERRE LANGLOIS
PHOTO GAÉTAN CLÉMENT Léa Menahem

Une globe-trotteuse INVITATION AU VOYAGE Culture

En noir et blanc

Pourquoi le noir et blanc, peut-on se demander, alors que lorsqu’elle raconte son voyage, Renée Bony décrit les couleurs chatoyantes des costumes. Elle répond par un mot : “Logique !” Elle enchaîne : “J’ai suivi

ateliers

Henri-Matisse et c’est une évidence qu’avec le noir et blanc, on raconte plus de choses, on voit mieux les détails. C’est un choix !”

Après avoir passé beaucoup de temps à tout redessiner, à composer son histoire en rythmant les cases, à écrire à la main les textes pour conserver l’esprit du carnet de voyage, Renée a tiré deux prototypes de son livre, le premier comportant une erreur dans la couverture. “Je vais en faire autour de 80 exemplaires et les vendre, pas pour gagner de l’argent mais pour rembourser les frais d’impression qui coûtent sacrément cher! Les gens intéressés peuvent bien sûr venir chez moi ou m’écrire pour que je les envoie. Je serai aussi au marché de la Création, à Lyon, pour les vendre.”

Elle réfléchit un temps et lâche : “Je me suis enthousiasmée toute seule à le fabriquer.” Et, n’en doutons pas, cet enthousiasme sera partagé.

S’il y en a bien deux qui déplorent notre époque de restriction des déplacements (bilan carbone pour les voitures et les avions, prix des places prohibitif pour les trains), c’est bien Renée Bony et sa sœur Élyane. Car ces deux habitantes de la cité des Fleurs (Darnaise) ont absorbé dans leur ADN l’idée même du voyage. Un besoin qu’elles tiennent de leurs parents. Depuis, elles ont parcouru le monde et trotté un peu partout sur le globe. Non seulement pour découvrir d’autres paysages et des sites archéologiques splendides, mais aussi pour se rapprocher des habitants

Aujourd’hui toutes deux à la retraite, Élyane était enseignante et Renée guide. Cette dernière est également artiste et a pris l’habitude de croquer sur le vif ce qu’elle voit. Elle prend aussi des photos quand c’est possible et en tire ensuite de très belles peintures et gravures.

“J’avais décidé de suivre six séances sur la BD données à la mairie de Saint-Fons, de l’autre côté de l’ex-nationale. Ça m’a tellement plu que je me suis dit que je pourrais faire quelque chose d’autre.” Elle pense alors transformer en bande dessinée l’un de ses carnets de voyage, qui sont des comptes rendus au jour le jour de ses trajets. Pourquoi pas

Et c’est ainsi que Renée Bony se lance dans la conception et la fabrication de Sur la piste des chamans, tribulations au Guatemala. Le résultat est étonnant. En soixante-seize pages, couvertes de vignettes en noir et blanc qui retracent les détails du voyage, Renée décrit les lieux, les gens, leurs vêtements, leurs coutumes, suivant la ligne qu’elle s’est fixée : aller à la rencontre des chamans. Elle précise : “Ce n’était pas la première fois que je me rendais au Guatemala. J’y avais été dans les années quatre-vingt, où l’on avait du mal à se déplacer dans certaines régions parce qu’on y assassinait pas mal. Il y avait alors une guérilla. Cette fois-ci, j’y suis restée 86 jours (NDLR : un séjour de moins de trois mois ne nécessite pas de visa).” Elle explicite son envie de voir des chamans, un terme qu’elle préfère à celui de sorcier : “En Équateur et au Pérou, j’avais vu des éléments que je n’avais pas réussi à comprendre. Et quand on questionne les Guatémaltèques sur les chamans, ils sont ennuyés, comme si on allait se moquer d’eux.”

ler tous les jours dans les cimetières pour donner à manger aux ancêtres. Tout est pour elles découvertes sensationnelles. Écoutons encore Renée : “Je cherchais un endroit pour manger. J’étais encore toute seule, ma sœur est venue plus tard. Un monsieur me conseille d’aller au grand marché et c’est là que je découvre une grande statue de la Malemort. Je l’ai dessinée sur place !”

Renée, n’a le droit de se mesurer au Christ qu’à Pâques. Il se crée alors une sorte d’équilibre entre les deux. Nous avons trouvé une chapelle dédiée à Maximo et j’ai pu en réaliser des croquis. C’est vrai que reproduire ces traditions reste de l’ordre du voyeurisme, il ne faut pas se faire d’illusions, mais cela représente toujours un centre d’intérêt.”

et partager leur vie quotidienne.

En parlant, en observant, Renée, Élyane et une amie se rendent compte qu’il est possible d’al-

À la rencontre de MaxiMo Les sœurs assistent à de nombreuses fêtes locales, voient les processions de la Saint-Jean, “où les gens ont des costumes qu’ils ne portent pas dans la vie quotidienne”, des séries de bougies pour les martyrs locaux. Chaque fois, Renée dessine et photographie, pour conserver une trace. Jusqu’au moment où elle remarque une dame portant un livre au nom de Maximo. Cette divinité guatémaltèque, connue aussi sous le nom de saint Simon, est née du syncrétisme entre les religions anciennes et le christianisme. Il personnifie tout à la fois le Bien et le Mal et, lors de cérémonies, les Guatémaltèques lui donnent à boire et à fumer. “Saint Maximo, reprend

Elle ouvre la bande dessinée jusqu’à la page où un dessin montre la statue pendue devant la porte de l’église, après qu’elle a ingurgité de l’alcool et fumé une cigarette. “Il est à la fois le Judas et le Maximo.”

Puis elle montre la dernière planche de l’album en souriant : à l’aéroport, il y avait un groupe de religieuses. L’une d’elles tenait sur ses genoux une grande statue de l’enfant Jésus, le niño. Pour elles et les autorités, il est hors de question de la placer dans la soute ou dans les espaces réservés aux bagages.

“La sœur l’a gardé sur les genoux pendant tout le vol, même si c’est en principe interdit. Quelle dernière vision du pays ! En fait, je traduis en images mon voyage en montrant, par le plus grand des hasards, des fêtes avec des chamans.” g

EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 1315
Renée Bony aime voyager. Cette résidante de La Darnaise vient de tirer d’un de ses carnets de route au Guatemala une bande dessinée qui nous amène à la découverte du pays… et de ses chamans. les cours de gravure aux PHOTO J-C.L. PHOTO J-C.L.DESSIN DE RENÉE BONY PHOTO J-C.L. DESSIN DE RENÉE BONY

Les omnibus, ancêtres de nos bus

Les premiers transports publics vénissians auront bientôt deux siècles.

Ils furent le fruit des efforts très précoces d’un personnage inattendu, qui était… patron de café !

Le jour vient à peine de pointer le bout de son nez, en ce matin de juillet 1849, que déjà Luc Guillon attelle ses chevaux. Sa grande carriole aux allures d’autobus, perchée sur des roues si hautes qu’elles feraient rougir d’orgueil le moindre maître charron, peut accueillir derrière ses fenêtres une bonne quinzaine de passagers. Comptez aussi leurs bagages, qu’on entassera sur le toit, à côté d’un surplus de voyageurs ne craignant ni le vertige ni les intempéries, et le tour sera joué. L’équipage quitte à présent Saint-Fons, où habite Guillon, et se rend au Bourg, sur la place Léon-Sublet. C’est là, en plein centre de Vénissieux, que “l’entrepreneur en voitures publiques” a reçu l’autorisation du maire de garer sa carriole pour attendre les clients. Il détient même l’exclusivité de ce terminus, “à condition d’une réduction du prix des places”. Car voyez-vous, Monsieur Guillon agit pour le bien du public. Son “omnibus” s’avère “d’un grand intérêt pour la commune dans ses communications si fréquentes avec Lyon”, et contribue au développement de Vénissieux. Depuis quelques années en effet, le village s’est peuplé d’ouvriers travaillant en usines, qui vont et viennent entre le Bourg, Saint-Fons et Lyon. Idem pour les paysans et les paysannes, qui vendent quotidiennement les produits de leurs fermes sur les marchés de la Presqu’île ou de La Guillotière. Sauf que parcourir à pied les neuf kilomètres séparant la place Sublet de la place Bellecour, une fois à l’aller et une deuxième fois au retour, vous mange au bas mot quatre heures dans la journée. Autant de temps que vous ne passez pas à travailler ou à vous reposer. Et c’est là que Luc Guillon intervient. Cabaretier de profession, autrement dit l’équivalent d’un cafetier actuel, Guillon connaît bien la grande ville puisqu’il est né à La Guillotière, en 1824. Comprenant les besoins des Vénissians, l’idée lui vient en 1849, alors qu’il est à peine âgé de 25 ans, de créer la première ligne de transports en commun de notre ville. Partant du Bourg, elle dessert Saint-Fons, puis le Moulinà-Vent, La Guillotière et enfin le centre de Lyon, après environ une heure et des poussières de trajet. Le coût du billet est assez élevé, mais le service rendu est énorme : exactement le même que celui que nous pro curent tramways, métros et autobus aujourd’hui.

Un omnibus est un véhicule tracté par des chevaux, qui assure un service de transport public régulier

U n chapelier nommé “ o mnes ” Avec sa ligne régulière, Luc Guillon reprend un modèle que d’autres ont développé ailleurs quelques poignées d’années auparavant. C’est en effet au début du XIX e siècle qu’un jeune Nantais, Étienne Bureau, invente une ligne p rivée de véhicules à chevaux pour transporter les employés de son grandpère, entre le quartier où se situent leurs bureaux et un autre quartier où ils travaillent également. Le départ se fait devant la boutique d’un chapelier nommé Omnes, au-dessus de laquelle est accrochée une enseigne portant l’inscription “Omnes omnibus” ce qui, traduit du latin, signifie “Omnes pour tous” . Les voyageurs prennent bien vite l’habitude de se donner rendez-vous “à l’omnibus” , baptisant ainsi le nouveau moyen de transport. Cet omnibus rencontre un succès fou, au point qu’en 1826 un autre Nantais, Stanislas Baudry, crée une ligne officielle et cette fois publique, qui devient la première en France. Puis Baudry étend son activité à Paris en 1828. Les grandes villes de notre pays lui emboîtent le pas, dont Lyon en 1832, ou encore Toulouse, qui compte 6 omnibus dès 1836, et 95 en 1844.

L’initiative vénissiane de Luc Guillon se révèle donc particulièrement précoce. Mais sa réussite fait des envieux, qui créent à leur tour des lignes similaires à la sienne. La concurrence est telle qu’en mars 1851, Guillon se plaint auprès du maire du non-respect de son bail exclusif du terminus de la place Sublet : “Le stationnement des voitures de la concurrence sur la place publique lui cause des pertes notables” , constate alors le conseil municipal. Parmi les nouveaux venus sur ce marché des transports vénissians se trouve un “médecin vétérinaire” originaire de Rillieux et implanté à Vénissieux depuis au moins 1841, Claude Guitta. Lui aussi a investi ses économies dans l’achat d’un omnibus, et emploie certainement un ou des cochers pour tenir les rênes des chevaux. Mais plutôt que de se livrer une guerre intestine, Guillon et Guitta décident en mai 1851 d’unir leurs forces en fondant une société commune. Sa naissance est annoncée par le journal le Moniteur Viennois , qui consacre un petit article à la toute jeune “entreprise des omnibus de Vénissieux à Lyon et retour” , précisant que “chacun des associés aura le nombre de chevaux et de voitures nécessaires pour ledit service, [et] devra

entretenir ce matériel, loger et nourrir les chevaux, payer les cochers et garçons d’écurie”.

Hélas, Luc Guillon ne recueille pas longtemps les fruits de ses efforts, puisqu’il décède le 13 août 1860, alors qu’il est à peine âgé de 36 ans. Après sa mort, le vétérinaire Claude Guitta poursuit l’entreprise, tandis qu’un certain Jean-Joseph Goy lui succède dans les années 1880. Ce Goy est le dernier entrepreneur d’omnibus attesté à Vénissieux. Car entretemps, un nouvel acteur est apparu dans le paysage des transports lyonnais. En 1879 est en effet fondée la Compagnie des Omnibus et Tramways de Lyon, les OTL, ancêtres de nos TCL actuels. Des OTL qui inaugurent une ligne de tramways à vapeur entre Lyon et Saint-Fons dès 1888, avant de l’étendre au Bourg de Vénissieux en 1889. L’omnibus à chevaux de Jean-Joseph Goy n’y résiste pas. Le 9 septembre 1888, “il a cessé ce service qui a été remplacé par celui du tramway” g

Sources : Archives de Vénissieux, délibérations municipales et registres d’état civil, 1833-1888. Archives du Rhône, 3 E 11549, 11 562 et 11 563. Hérodote.net.

EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 15 Histoire
CARTE POSTALE DE 1903 PHOTO D.R.
TRANSPORTS EN COMMUN

BASKET-BALL

HANDBALL

Un maxi label “Micro-basket” pour l’ALVP Le VHB dans l’expectative

Ils ne sont pas nombreux, les clubs rhodaniens à pouvoir se targuer de proposer une politique de qualité en direction des tout-petits — avec notamment les activités d’éveil. Depuis quelques saisons, l’ALVP a redoublé d’efforts en la matière, et propose du mini-basket pour les moins de cinq ans. Mieux, les 3-5 ans ont désormais droit à des séances hebdomadaires. C’est pourquoi l’ALVP a été honorée, samedi 7 janvier, au gymnase Jean-Guimier, pour son investissement et son travail de fond en direction des plus jeunes. Christine Thiebault, la présidente, a reçu le label Micro-basket des mains de Jacques Creuzet, vice-président du comité du Rhône de basket-ball, et de Dominique Barre, responsable régional de cette catégorie d’âge. La récompense était accompagnée d’une dotation et de matériel spécifique (ballons de petite taille, paniers ajustables…) afin d’assurer ces missions de formations. C’est l’un des rares clubs de la région à être distingué de la sorte. g D.Y.

L’équipe fanion professionnelle du VHB évoluant en Nationale 1 n’a pas que l’accession en tête. Depuis plus de deux mois, ses joueurs et le staff technique n’ont reçu aucun salaire. L’heure est au questionnement.

RÉSULTATS

g Basket-ball

- Les basketteurs de l’ALVP ont pris le dessus sur le Bron BC, samedi 7 janvier en soirée, au gymnase Jacques-Anquetil (80 à 68) lors du derby de Régionale 2. À une journée de la fin de la première phase de championnat, l’ALVP a assuré sa 3e place. Insuffisant pour espérer participer aux éliminatoires d’accession à la Régionale 1. La formation vénissiane va devoir tout mettre en œuvre pour assurer son maintien, à l’occasion des play-down

- Le succès obtenu par les basketteurs du CLAM-V à Lagnieu, lanterne rouge, le 7 janvier (71-62), conforte la formation de Mourad Chérif à la deuxième place de Régionale 3, loin derrière les intouchables Falcons de Pusignan, leaders invaincus. Pour autant, les Vénissians sont qualifiés pour les étapes d’accession à la Régionale 2.

- L’équipe féminine de l’ALVP a tout donné pour résister au BB

Terres Froides. Les Vénissianes ont été défaites 57 à 49, et restent scotchées à la dernière place de la Prénationale.

g Rugby Versé en Régionale 2, l’équivalent de la poule promotion d’honneur, le XV de l’US Vénissieux n’a pu résister à Pont-de-Veyle, dimanche 8 janvier à l’occasion de la dixième journée. Désormais 8e sur 10, la formation du duo Guillaume Mie-Nordine Babah s’est inclinée 43 à 12 face à des Bressans qui occupent la 2e place du championnat, loin de Saint-Genis Laval, leader invaincu.

g Athlétisme

La benjamine Eva Stankovic a été la plus en vue à l’occasion d’un triathlon réservé à sa catégorie, le 7 janvier à La Duchère. Avec trois performances de choix (3,95 m en longueur, 7” 57 sur 50 m et 6,41 au lancer du poids), elle a pris la 8e place.

AGENDA

g Samedi 14 janvier

- Tournoi de boxe éducative organisé par Espace école sport boxe (EESB) au gymnase Jean-Guimier, de 13 heures à 18 heures.

- Compétition UFOLEP de judo organisée par l’ALVP judo au gymnase Jacques-Anquetil, de 13h30 à 18h30.

g Dimanche 15 janvier

– Les rugbymen de l’USV accueillent le Stade olympique annonéen au stade Laurent-Gérin, à 15 heures.

- Les basketteurs du CLAM-V reçoivent Aix Maurienne basket au gymnase Alain-Colas, à 15 heures.

g Samedi 21 janvier - Coupe du Sud, 2e étape organisée par le CMO-V natation à la piscine Auguste-Delaune, de 13h30 à 18h30.

- Les handballeurs de Vénissieux handball (VHB) accueillent le CSAV Annecy au gymnase Jacques-Anquetil, à 20h30.

Aucune fiche de paie n’a été délivrée depuis novembre dernier. Information dévoilée sous couvert d’anonymat par des joueurs, lors d’un entraînement de ce début d’année. “La situation est encore trop floue pour que l’on puisse avancer quoi que ce soit. On attend, et on croise les doigts pour que les salaires soient enfin versés .” L’absence de communication du principal investisseur, Jean-Pierre Casas, et plus encore de Gilles Clauss, président de la société qui gère le groupe professionnel, entretiennent le flou. Tous deux sont aux abonnés absents. Ce que confirme Éric Forets, l’entraîneur de l’équipe fanion. “On n’a pas encore réussi à joindre le président Gilles Clauss, on n’ose pas envisager un scénario catastrophe.”

Un clUb, deUx entités

Pour être précis, et sans entrer dans la complexité de la réglementation en vigueur, il faut rappeler que la législation oblige un club qui emploie des sportifs contre rémunération à constituer une société commerciale soumise au code de commerce — une SAS, Société à actions simplifiées, pour ce qui concerne le VHB.

Afin de se mettre en conformité avec le code du sport, le club de Vénissieux handball est donc désormais composé de deux entités : l’association sportive qui s’occupe du secteur amateur et la SAS. C’est cette dernière qui a en charge l’équipe professionnelle.

Quant à l’association sportive présidée par Michaël Ankri, elle gère la vingtaine d’équipes du club, de la Nationale 3 au mini-hand. En attendant les suites de ce pesant climat d’incertitudes qui plane autour du club, personne

ne veut encore s’exprimer totalement. “On n’a pas tous les tenants et aboutissants de ce dysfonctionnement, explique ainsi Michaël Ankri, le président de l’association sportive. Je n’arrive pas à joindre le responsable de la SAS, j’espère que ce n’est qu’une question de temps. Pour l’heure, nous nous concentrons sur le bon fonctionnement de l’association.”

Au moment où nous mettions sous presse, aucun interlocuteur n’était en mesure d’apporter davantage de précisions. N’ayant pas encore toutes les données en leur possession, la direction municipale des sports ainsi que l’adjoint à la politique sportive, Nacer Khamla, étaient également dans l’attente d’informations plus précises.

toUjoUrs concerné par Une accession

Le prochain match du VHB est programmé le 21 janvier avec la réception d’Annecy au gymnase Anquetil. D’un point de vue sportif, il serait rageant que l’équipe de Nationale 1 ne puisse finir son championnat. En effet, à mi-parcours, l’équipe managée par Eric Forets est seule dauphine d’Angers, un leader qui a tout pour accéder à la ProD2, et elle compte un point d’avance sur Annecy et Saintes. Sachant que les deux premiers de la poule sont assurés de rejoindre l’étage supérieur, que les Haut-Savoyards n’ont pas de statut VAP (Voie d’accession au professionnalisme), et que Saintes avait dû se contenter du match nul face aux Vénissians le 10 décembre dernier, les chances du VHB d’aller humer le parfum de la Proligue (D2), antichambre de l’élite, sont réelles.

Ou étaient réelles ? g

16 SportS Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 / EXPRESSIONS
PHOTO D.Y. PHOTO D.R. L’entraîneur Éric Forets (au centre) espère terminer le championnat à la première ou à la deuxième place

ALVP BASKET FÉMININ

Croire en des lendemains meilleurs

Bonne dernière de son championnat, l’équipe senior féminine de l’ALVP devra se surpasser pour se maintenir en Pré-nationale. Pour l’entraîneur, Fayçal Khelifi, “tout reste possible”

Il y a deux manières de dresser un état des lieux de l’équipe senior féminine de l’ALVP : soit se contenter de rendre compte des résultats, et là le pessimisme s’impose ; soit rappeler que ce groupe renouvelé à 90 %, très jeune, ne peut

que progresser, et qu’il lui faudra du temps pour revoir la Nationale 3.

Si l’on s’en tient donc aux seuls résultats obtenus par ces basketteuses depuis le 2 octobre, date de la première journée de championnat, il y a de quoi se montrer

inquiet. Les Vénissianes n’ont pas remporté le moindre succès, s’inclinant le plus souvent sur des scores sans appel : 68-40 face à Villeurbanne, 77-48 face au BC Dombes, 79-42 face à Bavonne et surtout 89-27 face aux Vallons de la Tour… soit 62 points

d’écart. Avant même la fin de la saison régulière qui prend fin le 15 janvier, on peut prédire sans risque que l’ALVP terminera 6e et dernière de son groupe. Heureusement, les Vénissianes ne sont pas encore rétrogradées en catégorie inférieure, la Régionale 2, comme l’explique Fayçal Khelifi, le nouvel entraîneur : “Fin janvier, début février, on va démarrer un nouveau championnat qui va regrouper deux équipes dont la nôtre, et quatre autres formations d’autres poules. Là encore, après huit matches aller et retour, les deux meilleures équipes se maintiendront en Pré-nationale, les autres participeront à des matches de barrage. C’est un vrai parcours du combattant qui nous attend. On part vraiment dans l’inconnu car on ne sait rien de nos prochains adversaires.”

RetRouveR la NatioNale 3 d’ici tRois aNs Y a-t-il des raisons de croire à un éventuel maintien pour ce groupe en devenir ? “Tout reste

possible, espère Fayçal, ancien basketteur professionnel de l’élite en Algérie. Avec Mehdi Thorafi, mon adjoint, on a mis en place un plan d’entraînement plus poussé et surtout on va bénéficier de l’apport d’une nouvelle recrue, une étudiante en Erasmus. Voire d’une ou deux autres basketteuses qui sont à l’essai chez nous. On a vraiment une équipe rajeunie, qui affiche une moyenne d’âge de 19 ans. Je dispose donc d’un gro upe inexpérimenté, qui ne demande qu’à se bonifier.” Comme l’a souvent répété la présidente du club, Christine Thiebault, “on espère retrouver le niveau National 3 d’ici trois ans. Si les résultats font actuellement défaut, ce n’est pas le cas de l’état d’esprit de ce groupe, en tout point remarquable. On a vraiment une équipe soudée et bien impliquée au club, certaines s’occupent de la table de marque pour d’autres équipes du club, d’autres donnent la main lors de matches… Soyons patients.” g

MASTERS 2022 DE LA NATATION CENTRE NAUTIQUE INTERCOMMUNAL

Nageurs accros aux chronos

“La facture d’électricité est passée de 160 000 euros en 2021 à 320 000 euros en 2022, rappelle Eugénie Gay-Montchamp, la directrice du Centre nautique intercommunal, qui associe les communes de Vénissieux, Lyon et Saint-Fons. Et la projection pour 2023 est de 520 000 euros. Quant à la facture de gaz, elle a bondi de 90 000 à 120 000 euros, et devrait atteindre 150 000 euros en 2023.”

Si la note de gaz est plus “raisonnable”, cela s’explique en grande partie par la qualité de l’équipement nautique, labellisé HQE. “Il faut savoir que notre consommation de gaz a déjà diminué de 60 % par rapport à l’ancien bâtiment, précise la directrice. Nous bénéficions d’une très bonne isolation thermique.”

Face à cette explosion des prix de l’énergie, il n’a jamais été question

d’envisager, comme on a pu le voir dans certaines régions de France, une fermeture de l’équipement. Dès sa conférence de presse de rentrée, en septembre dernier, le maire, Michèle Picard, avait pris soin de souligner son “opposition à tout affaiblissement des services publics communaux pour des raisons budgétaires”. Contrairement à ce qui se pratique dans d’autres piscines de l’agglomération, le CNI n’a pas davantage opté pour une modulation de quelques degrés de la température des bassins. Question de confort des usagers. L’équipement intercommunal ne reste pourtant pas inactif. Plusieurs mesures de “bon sens” ont été prises. “Il a été décidé de fermer l’espace bien-être composé du sauna, du hammam et du bassin à remous, poursuit Eugénie Gay-

Montchamp. Nous jouons également sur l’éclairage en intensifiant le recours aux LED.”

“À plus long terme, annonce Nacer Khamla, président du CNI et adjoint aux sports, les réflexions vont porter sur la modification structurelle des modes de production, comme l’installation de panneaux solaires, le recours à la géothermie ou un raccordement à un réseau de chaleur tout proche.” g

À la mi-décembre, le club du CMO-V a organisé au Centre nautique intercommunal les Masters 2022 de natation, une compétition réservée aux nageurs de plus de 25 ans. Plus de 30 courses étaient programmées de 15 heures à 19 h 30. “On a accueilli 173 participants, dont 66 femmes en provenance de 37 clubs, se réjouit Fabrice Verbrugghe, responsable du club vénissian. Et si l’on a encore vu à l’œuvre Carine Battie, victorieuse sur le 200 m 4 nages, on a aussi apprécié les autres succès obtenus par Hélène Bessiere sur 100 m 4 nages, Katia Flèche sur 50 m dos, et Florence Meunier sur 50 m papillon. Du côté des épreuves masculines, Philippe Duvernay sur 50 m papillon et Laurent Simonnet sur 200 m nage libre ont été titrés.”

Lors de l’épreuve reine, le 100 m nage libre, la vedette du jour aura été sans conteste Jean-Paul Guerrier. Ce nageur de 78 ans licencié à l’UJS La Mulatière s’est imposé chez les 75-79 ans avec un chrono de 1’ 27”84... Un seul compétiteur a été tout près de descendre sous la minute : Fabien Boiron Borrel (39 ans) du SAL Saint-Priest, auteur d’un très bon 1’ 00”54. Le Vénissian Michel Blas, né en 1967, s’est également illustré en terminant 2e en 1’ 22”43. L’eau conserve, c’est une évidence. g D. Y.

EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 17 SportS
PHOTO D.Y.
D.Y. PHOTO D.Y. PHOTO D.Y.
Face à la flambée de l’énergie, des mesures de bon sens Nacer Khamla, président du CNI
Les Vénissianes (en vert) vont jouer pour le maintien en pré-nationale lors de la deuxième phase du championnat

VÉNISSIEUX FOOTBALL CLUB

Le futsal quitte la salle d’attente

Après une saison 2021-2022 compliquée, les as du futsal de Vénissieux FC affichent une détermination qui augure d’un avenir réjouissant.

QUESTIONS À

Corentin Goujon, entraîneur du Vénissieux FC Futsal

“On a réussi à créer un

On a rarement vu une telle ambiance au gymnase Micheline-Ostermeyer.

En raison de votre bon parcours ou grâce à la renommée de votre adversaire, l’OL ?

Évoluant en Régionale 1, l’équipe de futsal du Vénissieux FC n’accédera pas au premier niveau national en fin de saison. Pourtant idéalement placée en championnat — 4e, juste derrière l’OL — l’équipe entraînée par Corentin Goujon avec Pierre Vong en adjoint ne pourra, sauf effondrement des trois équipes de tête, prendre les commandes d’un groupe relevé comprenant des équipes de qualité comme Amateur Lyon Fidésien (ALF).

Samedi 7 janvier, l’affiche entre l’OL et Vénissieux, le 3e contre le 4e, a été suivie par plusieurs dizaines de supporteurs, record d’affluence battu. Impossible de trouver une

ATHLÉTISME

place pour se garer autour du gymnase Micheline-Ostermeyer, une ambiance de feu. L’OL attire, l’OL est l’équipe à battre, quelle que soit la catégorie…

Même si les Vénissians ont eu du mal à fournir une prestation de qualité, même s’ils ont été approximatifs, ils ont eu le mérite de se montrer réalistes, de mener par trois fois au score (1-0, 2-0, puis 3-2) avant de se contenter du match nul qui n’arrange pas forcément leurs affaires d’un point de vue comptable. Grâce à ce score de parité entre Vénissians et Lyonnais, ces derniers restent 3e avec un petit point d’avance sur leur hôte du jour. g

- Un peu de s deux, même si l’OL reste l’équipe à battre.

Les Lyonnais ne survolent pas ce championnat, ALF ou Condrieu sont largement plus performants… Depuis pas mal de temps, on arrive à avoir plusieurs dizaines de supporteurs qui nous suivent, même lors de quelques déplacements.

L’an dernier, quelques incidents en partie indépendants de votre volonté vous ont pénalisés, vous obligeant à finir la saison à huis clos. Tout cela a été digéré ?

La relève de l’AFA au révélateur

La magnifique halle des sports Diagana de Lyon

Duchère accueillait, samedi 7 janvier, un triathlon ouvert aux minimes. Une dizaine de licenciés de l’AFA Feyzin-Vénissieux étaient alignés en sprint, lancers et sauts. Un bon test pour juger du potentiel de la relève du club intercommunal. Au terme des épreuves, Julien Serre, le nouveau président, jouait la carte prudence : “Les performances d’aujourd’hui sont à moduler. Il y a eu une longue coupure hivernale, il faut que la plupart de nos licenciés remettent leurs organismes en bon état de marche.

Globalement, les résultats ont donc été conformes à ce que j’attendais. Ainsi Anne-Aurélie YoniMeké, une de nos têtes de file, s’est contentée du minimum vital sur le 50 m, puis au lancer du poids. Elle a même pris part au triple saut, légèrement blessée. Dans le même ordre d’idées, Adèle Saudrais, une autre valeur sûre de l’AFA, qui est très polyvalente, capable de faire de bonnes choses à la perche et surtout aux haies, a assuré l’essentiel sur deux autres disciplines, la longueur et le sprint. Par contre, chez les masculins, on n’a pas de minimes capables de performances

de haute tenue, cette génération des 14-15 ans demande à progresser. Lenny Bourgoin a toutefois tiré son épingle du jeu sur 50 mètres, en longueur et au triple saut.”

La progession des coureurs avant tout

Le lendemain, toujours sur le même site, certains cadets et juniors participaient au meeting du Nouvel an. Yohan Ndengé Ndongo, à peine junior, a profité de ses retrouvailles avec la compétition pour retomber à 6,73 m de la planche d’appel, établissant un nouveau record junior du saut

bon groupe”

- Il le fallait, on a même fait un ménage interne, on est presque reparti de zéro en septembre dernier.

Ce qui s’est traduit par un début de championnat inquiétant, avec deux défaites lors des deux premières journées.

- Et en encaissant trop de buts, signe que l’on n’avait pas encore réussi à trouver l’équilibre et un semblant de cohésion d’ensemble. On a aligné ensuite une série de quatre matches victorieux consécutifs.

Face à l’OL, le fait d’avoir eu trois joueurs qui ont une double licence (possibilité de jouer au foot à 11 et en futsal) est-il un avantage ? - Toutes les équipes en ont, et certaines beaucoup plus. On

a le droit d’inscrire quatre joueurs en double licence sur la feuille de match.

Fait surprenant, vous avez infligé la seule défaite au leader du groupe, l’ALF, en décembre dernier. De quoi nourrir quelques regrets sur votre classement actuel et vos ambitions futures ? - Pas vraiment. Il faut savoir qu’à la fin du championnat, seul le 1er de chaque groupe régional va participer à des éliminatoires, et au final six équipes accéderont au premier niveau national. On a réussi à créer un bon groupe, certains joueurs sont venus nous renforcer, on va tout faire pour finir en beauté et préparer au mieux la saison prochaine. Nous serons plus ambitieux.

en longueur – mais également toutes catégories – du club. “Un des dangers, pour nous dirigeants et entraîneurs, est de se focaliser sur les résultats et classements, estime le président. Je préfère me concentrer sur la progression de chacun de nos athlètes, quel que soit son niveau. Et là, c’est plus parlant, ça montre le travail de fond

effectué lors des entraînements. Idem pour ceux qui retrouvent la compétition après une longue absence. Ainsi Pablo Bourgeois, à l’arrêt onze mois après une rupture du tendon d’Achille. Il vient de retrouver la piste, presque à son niveau d’avant blessure. C’est significatif de sa détermination.”

18 SportS Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 / EXPRESSIONS
g D.Y.
PHOTO D.Y. PHOTO D.Y.
Les espoirs du club vénisso-feyzinois participaient à deux meetings de bon niveau le week-end dernier à la halle Diagana de Lyon. La relève est-elle en marche ?

RECENSEMENT DE LA POPULATION Du 19 janvier au 25 février

Le prochain recensement de la population aura lieu du lundi 19 janvier au samedi 25 février.

Si votre logement appartient à l’échantillon retenu, vous aurez reçu au préalable un courrier détaillant les modalités à suivre. Il est possible de fournir directement les informations demandées sur Internet avec les codes personnels qui vous auront été fournis. Si vous ne pouvez pas répondre par Internet, un questionnaire papier vous sera remis par l’agent recenseur qui pourra vous aider à le remplir.

Les informations personnelles restent confidentielles et sont protégées. Les agents recenseurs sont tenus au secret professionnel et seront munis d’une carte officielle. Le recensement de la population est une enquête d’utilité publique obligatoire. C’est aussi un devoir civique. Il permet de connaître le nombre de personnes vivant en

SAPINS DE NOËL

France et de déterminer la population officielle de notre commune. Ses résultats sont également utilisés pour calculer la participation de l’État au budget des communes, et plus largement pour ajuster l’action publique aux besoins de la population en matière d’équipements collectifs (écoles, transports, logements, établissements de santé et de retraite…).

Le recensement de la population est gratuit, ne répondez pas aux sites qui vous réclament de l’argent.

Pour plus d’information, contacter le 04 72 21 45 21. g G.L.

Les braderies du Secours populaire

Le comité local du Secours populaire de Vénissieux organise sa grande braderie solidaire (vêtements, vaisselle, chaussures, objets divers) le samedi 14 janvier de 9 heures à 11 h 30 dans ses locaux.

L’association rappelle par ailleurs que, ttions mécaniques et des permanences pour devenir bénévole de l’association. Le comité local du Secours populaire de Vénissieux organise sa grande braderie solidaire (vêtements, vaisselle, chaussures, objets divers) le samedi 14 janvier de 9 heures à 11 h 30 dans ses locaux.

L’association rappelle par ailleurs que, ttions mécaniques et des permanences pour devenir bénévole de l’association. Le comité local du Secours populaire de Vénissieux organise sa grande braderie solidaire (vêtements, vaisselle, chaussures, objets divers) le samedi 14 janvier de 9 heures à 11 h 30 dans ses

Quatre points de collecte à Vénissieux

Comme chaque année, la Métropole de Lyon met en place des points de collecte des sapins sur l’ensemble de son territoire, afin qu’ils puissent être recyclés. Jusqu’au 18 janvier inclus, près de 200 points de collecte sont ainsi installés dans les communes du territoire, dont quatre à Vénissieux : sur le parking de l’école du Centre, place Ennemond-Romand dans le quartier du Moulin-à-Vent, place Jeanne-d’Arc à Parilly, et enfin rue Max-Barel (face au foyer communal).

Sont acceptés : les sapins naturels avec ou sans socle en bois (croix, buchette…), les sacs “Handicap International” , les sacs bruns clairs à amidon de maïs, les sacs compostables marqués “OK COMPOST”

Ne sont pas acceptés : tous les

autres sacs (ex : sacs en plastique), les sapins en plastique, les sapins naturels floqués, les guirlandes et autres décorations, les pots en plastique ou en terre.

L’objectif est de lutter contre les dépôts sauvages sur le domaine public, pratique peu écologique et illicite, mais aussi de valoriser les

sapins collectés dans les centres de compostage métropolitains.

En 2007, à l’occasion du lancement du dispositif, 20 tonnes de sapins avaient été collectées. L’an passé, ce sont 337 tonnes de sapins qui ont été récupérées et recyclées. g G.L.

MENUS DES RESTAURANTS SCOLAIRES

Menus du 12 au 24 janvier

Jeudi 12 : macédoine mayonnaise, blanquette de veau à l’ancienne ou sauté végétal marengo (blé, pois chiches, champignons, tomate), riz basmati, œufs au lait, pain.

Vendredi 13 : filet de merlu sauce américaine, carottes persillées, fromage, tarte aux pommes, pain.

Lundi 16 : carottes râpées / vinaigrette maison, sauce bolognaise végétale (haché de pois, sauce tomate), penne (+ fromage râpé), compote de fruits, pain.

Mardi 17 : tarte au thon, filet de poisson meunière / citron, gratin de potiron à l’emmental, fruit de saison, pain.

Mercredi 18 : mâche / vinaigrette maison, pané de pois chiches / ketchup maison, pommes de terre sautées, fromage, salade de fruits, pain.

Jeudi 19 : salade de cœurs de blé / dés de fromage / vinaigrette maison, émincé de volaille sauce suprême ou quenelles natures sauce blanche, brocolis à l’échalote, fruit de saison, pain.

Vendredi 20 : betteraves / vinaigrette maison, filet de poisson aux poireaux safranés, semoule aux épices d’Orient, flan vanille nappé caramel, pain.

Lundi 23 : tarte aux 3 fromages, pané de blé, haricots verts à l’ail, fruit de saison, pain.

Mardi 24 : suprême de poisson grillé / citron, purée de pois cassés, fromage, fruit de saison, pain.

(*) Produits Bio. La Ville peut être amenée à modifier ces menus, consultables sur www.venis-

CONSEILS DE QUARTIER

Les prochaines permanences

● Jules-Guesde

Jeudi 12 janvier à 18h30. Local du conseil (50, rue Joannès-Vallet). Président : Pierre Matéo.

● Anatole-France/Paul-Langevin Mardi 17 janvier à 18h30. Maison des fêtes et des familles (20, avenue de la Division-Leclerc). Présidente : Amel Khammassi.

● Gabriel-Péri

Mercredi 18 janvier à 18 heures. Restaurant scolaire Gabriel-Péri (1, rue Prosper-Alfaric). Président : Yannick Bustos.

● Charles-Perrault

Jeudi 19 janvier à 18 heures. Centre social Eugénie-Cotton (23, rue Georges-Lyvet). Président : Jeff Ariagno.

PRATIQUE

NUMÉROS RAPIDES

● Léo-Lagrange/Louis-Pergaud

Jeudi 19 janvier à 18h15. Foyer Claude-Debussy (1, rue Claude-Debussy). Président : Karim Seghier.

● Parilly

Jeudi 19 janvier à 18h30. Foyer Marcel-Sembat (11, boulevard Marcel-Sembat). Président : Murat Yazar.

● Charréard/Max-Barel

Jeudi 26 janvier à 18 heures. Foyer Max-Barel (1, rue Max-Barel). Président : Nicolas Porret.

● Saint-Exupéry

Vendredi 27 janvier à 18 heures. Maison de quartier Darnaise, salle festive (45, bd Lénine). Président : Saïd Hamidou Allaoui. g

TOP MUNICIPAL

DIRECTION SOLIDARITÉ ACTION SOCIALE En cas de besoin, contacter le 04 72 21 44 44.

EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 19 Au quotidien
Rédaction : 9 rue Aristide-Bruant 69 200 Vénissieux. Téléphone : 04 72 51 18 12. Mail : redaction@expressions-venissieux.fr Site du journal : www.expressions-venissieux.fr Paraît un mercredi sur deux sur papier recyclé. Directrice de publication : Delphine Peyre. Rédacteur en chef : Gilles Lulla & 04 72 51 18 12. Rédacteur en chef adjoint : Grégory Moris & 04 72 51 76 65. Secrétaire de rédaction : Alain Seveyrat & 04 72 51 76 84. Journalistes : Poutchie Gonzales & 04 72 51 04 78. Jean-Charles Lemeunier & 04 72 51 76 85. Djamel Younsi & 04 72 51 76 62. Fabrice Dufaud & 04 72 51 76 64. Assistante de gestion : Krisztina Papp. Chargé de publicité : Rémi Berthelot & 04 72 90 95 98. Éditeur : Régie autonome personnalisée du journal Expressions. Fabrication : CIRA - 01 150 Saint-Vulbas & 02 28 02 23 60. Distribution : Codice - 69 200 Vénissieux & 04 72 33 04 30. Abonnement : 45 euros par an. Prix au numéro : 1 euro. Tirage 33 500 exemplaires. ISSN : 1151-0935
e L e s n o u v e l e s d e V é n i s s i e u x
xpressions
PHOTO ARCHIVES EXPRESSIONSR.B. PHOTO G.L.
D’URGENCE Samu : 15 - Police secours : 17 - Pompiers : 18 Violences conjugales, victime ou témoin : 39 19 PHARMACIES DE GARDE 32 37 Résogardes (0,34 €/minute) COMMISSARIAT DE POLICE POLICE MUNICIPALE 04 72 50 04 76 04 72 50 02 72
52 53
Médiation - prévention. 24 heures/24 - 365 J./an - 04 72 51
EXPRESS

Par mots et par vaux

théâtre, au cinéma, aux concerts. J’ai ainsi assisté à l’un des premiers de Jeanne Cherhal à Miribel, en 2002. J’ai écrit un article que j’ai envoyé à Chorus, la revue de Fred et Mauricette Hidalgo, et ils l’ont publié. J’étais attiré par le milieu de la chanson.”

Ce que l’on peut rapprocher, une fois de plus, de son enfance : élève au lycée Charial, à Lyon, il se souvient du passage dans les classes de chanteurs tels que Marc Ogeret, Hélène Martin, Henri Gougaud et Maurice Fanon. Et puisque, depuis son enfance, il aime les listes, il dresse celles des auteurs et chanteurs qu’il apprécie. Pour les premiers, Pierre Perrin, Bernard Clavel, Émile Zola, Rimbaud, Apollinaire, Verlaine, Aragon… Pour les seconds, il cite des chansons de Léo Ferré, Martine Caplanne, Philippe Forcioli, Pierre Perret, Claude Nougaro, Jacques Bertin, Jean-Michel Piton, Barbara, Allain Leprest, Jean Guidoni, Michel Jonasz, Alain Souchon, etc.

Qu’est-ce qui fait que l’on ait un jour envie d’écrire ? La question n’est pas simple et la meilleure façon d’y répondre est sans doute de raconter son parcours. L’auditeur pourra alors glaner ici et là des détails, des goûts, des envies qui font que l’on s’approche de la réponse. C’est ce que l’on a demandé à Gilles Compagnon : nous parler de lui et de sa vie. Cet habitant du quartier Pasteur a publié en octobre chez Jacques Flament son premier recueil de poésie, Souffleur de vers, poseur de prose. Un titre qui revendique, comme le fait Gilles lui-même, une façon de procéder : “Je ne suis pas écrivain, juste un amateur de mots. J’essaie de les mettre en forme de façon artisanale.”

Quoi qu’il en pense — Gilles Compagnon est modeste —, on sent à la lecture de ces textes un véritable art de disposer le bon mot à la bonne place. “Je suis né d’une famille bizarre”, explique-t-il avant d’entrer dans le détail de cette “ambiance familiale” qui a marqué ses parents. Réanimée à sa naissance, la sœur cadette de Gilles est restée handicapée. “Mon père travaillait sur les zones de triage de la SNCF et ma mère dans les bureaux de la Poste. Elle a ensuite trouvé une place aux chèques-postaux, rue Parmentier, tandis que mon père a été muté à La Guillotière. Ils n’avaient pas le temps de s’occuper de moi et m’ont placé chez mes grands-parents maternels, en Saône-et-Loire.”

Du petit appartement qu’il décrit, rue Bancel, Gilles se retrouve en zone rurale, pour son plus grand plaisir. “J’étais vachement heureux ! Il n’existait pas encore cette dépendance à ces choses inutiles d’aujourd’hui. Les réseaux sociaux nous font croire à des milliers d’amis mais on n’a jamais été aussi seul dans la foule, qu’elle soit informatique ou médiatique. On est au milieu de nulle part, c’est l’un des paradoxes du système.”

Un vieUx dico LaroUsse

Chez ses grands-parents, Gilles profite de la nature : “On faisait les foins, des coupes de bois, je remuais le lopin de terre que mon grand-père m’avait laissé, j’étais bien.” C’est là que le futur poète se découvre une passion pour le seul livre à sa portée, “un vieux dico Larousse”. “Je lisais quelques pages du journal Écho-Liberté ou d’un magazine de mode, mais j’étais surtout attiré par le dico. Je me suis mis à potasser, à m’éveiller. Je faisais des listes d’insectes, de poissons, d’oiseaux, ça me sortait de mon cheval de bois à quatre roulettes. J’avais envie d’apprendre et de me plonger dans la nature.”

Alors qu’il n’a pas encore 14 ans, Gilles Compagnon vient habiter Vénissieux, dans les “chalandonnettes” du quartier Pasteur, du nom du ministre Albin Chalandon qui lança des programmes de construction de maisons individuelles en série. C’est au collège qu’un prof, Michel Gauchon, l’ouvre à d’autres

formes d’écriture que celles habituellement apprises en classe, ainsi les chroniques de Jean-Jacques Lerrant au Progrès Son premier boulot temporaire, c’est à La Poste qu’il l’exerce : il est bouliste (“Je recevais le courrier et le répartissais dans les services, une tâche spécifique aux administrations”). Au retour de l’armée, il passe plusieurs concours : celui de rédacteur à la mairie de Vénissieux, où il échoue, et ceux de contrôleur aux impôts et contrôleur à La Poste, qu’il réussit tous les deux. Il choisit ce dernier, où il débute en juin 1973. Après Bègles et le centre du boulevard Yves-Farge, il sera pendant plus de quinze ans dans la brigade de remplacement, dans le Rhône, en Savoie et Haute-Savoie. À Joncy, où il est ensuite nommé chef d’établissement, il se souvient surtout de son logement de fonction : “L’été, les couleuvres à collier traversaient la cuisine jusqu’au jardin et on avait aussi des chauves-souris.” La nature, toujours… Au bout de six mois, il parvient à être muté à Vourles comme chef d’établissement, où il restera dix-sept ans. Ses dernières années professionnelles lui laissent un goût amer : “On utilisait mes compétences sans me rémunérer et comme, pour la retraite, seules comptent les dix dernières années, ça m’oblige à travailler encore.”

Et l’écriture, dans tout cela ? “J’ai toujours écrit de loin ou de près, sur ma propre vie ou ceux qui m’entourent. J’allais beaucoup au

Le pLaisir d’écrire Gilles Compagnon écrit aujourd’hui systématiquement dans le bloc-notes de son téléphone portable. “Si je vois un truc qui me plaît, je prends des notes, après j’étoffe.” Sur sa manière de travailler, il parle du “plaisir d’écrire” : “Je me rends disponible à l’écriture dès que je me réveille. Je ne suis pas un militant, mes textes sont peu politiques, ils s’intéressent quelquefois au social. J’ai plutôt un attachement à l’humain, l’émerveillement, la description de ce qui me paraît agréable, les nécessités de la vie, les problèmes rencontrés…”

Il publie ses textes sur son FaceBook, avant d’élargir son audience et de les partager sur des blogs. “C’est grâce à cela que j’ai rencontré Jacques Flament, mon éditeur.” Les textes du premier plaisent au second : Flament propose alors à Compagnon de le publier.

“Je me suis vidé la tête et consacré qu’à cela. J’avais pris des congés : c’est qu’il me fallait faire un choix de textes parmi 3 100. Je voulais qu’il y ait un équilibre entre la prose et les vers, mettre de l’émerveillement, des hommages à des personnes mortes, des billets d’humour et des billets d’amour. Est-ce que j’ai réussi ? Je n’en sais rien. J’étais juste tout seul et c’était la première fois que ça m’arrivait d’être édité.” g

Souffleur de vers, poseur de prose, Jacques Flament Éditions, 16 euros.

20 RencontRe EXPRESSIONS / Mercredi 11 janvier 2023 - n° 748 GILLES
COMPAGNON
PHOTO J.-C.L.
Alors qu’il publie son premier recueil de poésies, Gilles Compagnon évoque son parcours, ses déplacements et son goût pour la chanson et la littérature.

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.