Expressions 742

Page 1

SEMAINE BLEUE

Un autre regard sur les aînés

Durant la Semaine bleue, la Ville de Vénissieux a organisé différentes animations pour “changer le regard sur les aînés” et pour “briser les idées reçues”. L’objectif ? Valoriser la place des seniors dans notre société tout en sensibilisant le grand public à leurs difficultés et préoccupations du quotidien.

xpressionse

L e s n o u v e l l e s d e V é n i s s i e u x

Les assemblées générales font le plein

conseils de quartier tiennent leurs assemblées générales jusqu’au 16 novembre. Premiers concernés, les habitants du Centre et de Gabriel-Péri ont été nombreux à venir s’exprimer.

CONSEIL MUNICIPAL

Une nouvelle piscine Delaune en projet

Lundi 10 octobre, le conseil municipal a lancé le projet de construction de la nouvelle pis cine Auguste-Delaune, qui devrait être terminée à l’horizon 2026. “ Ce sera plus qu’un équipement sportif moderne, ce sera un lieu de vie, ouvert à toutes les générations et à tous les quartiers”, a annoncé le maire, Michèle Picard.

CRISE ÉNERGÉTIQUE

Picard

l’appel

BANDE DESSINÉE

Michèle
signe
des maires P. 2 LOGEMENT Ils attendent l’ascenseur depuis un an P. 4 SPORT Nouveaux présidents, nouvelles ambitions P. 18-19 PHOTO G.M. PAGE 3PAGES 11 À 13 Les
Page 5 Le tome 2 du Jour où j’ai rencontré Ben Laden vient de sortir. Deux Vénissians y racontent leur emprisonnement à Guantanamo. N° 742 du 12 au 25 octobre 2022 www.expressions-venissieux.fr D.R.
Guantanamo, le traumatisme P. 15 ARCHIVES RAPHAËL BERT

Quelle agglomération pour demain ?

Lundi 3 octobre, s’est tenue à Vénissieux la première réunion publique consacrée à la révision du Schéma de cohérence territoriale. L’occasion pour les habitants de s’exprimer sur ce qu’ils attendent de l’agglomération à horizon 2040.

CRISE ÉNERGÉTIQUE

Michèle Picard se joint à l’appel des maires et des élus locaux

En juin dernier, dans le cadre de l’examen du budget supplé mentaire 2022, la Ville de Vénis sieux votait une rallonge de 1,34 million d’euros de crédits pour faire face à ses dépenses énergétiques. Comme les ménages et les entreprises, les collectivités locales subissent de plein fouet la flambée des prix. Si Vénissieux parvient jusqu’ici à limiter la casse grâce aux marchés passés avec le Sigerly (Syndicat de gestion des énergies de la région lyon naise), qui garantissent une hausse mesurée, d’autres villes risquent d’être beaucoup plus durement touchées.

Face à “cette situation inte nable”, des maires et des élus locaux, dont Michèle Picard, lancent un appel au président de la République. “Nous ne pourrons pas payer les consé quences de l’ouverture au marché de biens essentiels

comme l’électricité et le gaz, préviennent-ils d’emblée. L’ir responsabilité n’est pas chez les maires et les élus qui ont le souci quotidien de la réponse aux besoins des habitants, mais chez les gouvernements qui ont décidé de nous contraindre à des appels d’offres.”

En réponse à la hausse des dépenses énergétiques, ces élus n’attendent pas de l’État davan tage d’aides financières, mais simplement le retour au tarif régulé. Plus précisément, ils appellent “à sortir le gaz et l’élec tricité du marché et à fixer les prix en fonction des coûts réels de pro duction par EDF”. Ils demandent également “le blocage du tarif réglementé, la reconnaissance de l’électricité et du gaz comme des biens de première nécessité, et la mise en place d’un bouclier tarifaire pour les collectivités les plus pauvres” g G.L.

“JE(U) PARCOURS MA VILLE”

doit être le visage de Lyon, de sa Métropole et des villes aux alentours, dans 10 ou 15 ans ? C’est pour répondre à cette vaste question que le Sepal — l’organisme qui a pour mission d’élaborer le SCOT (Schéma de cohérence territo riale) de l’agglomération lyon naise — avait invité les habitants à s’exprimer, le 3 octobre, salle Irène-Joliot-Curie à Vénissieux. Une cinquantaine de personnes y ont participé. Une étape qui a ouvert une série de réunions publiques intégrées à la concertation citoyenne, les quelles permettront au Sepal de définir “les priorités et les pro jets à imaginer pour vivre mieux demain dans l’agglomération lyonnaise”, selon les mots de sa première vice-présidente, Béa trice Vessiller. Ainsi, tout au long du mois d’octobre, les habitants de Lyon, Pusignan, Saint-Sym phorien d’Ozon, Craponne et Neuville-sur-Saône, ainsi que ceux des communes voisines, auront l’occasion de s’exprimer et de rencontrer les élus.

Quel

“Le SCOT couvre le périmètre de la Métropole de Lyon, des com munautés de communes de l’Est lyonnais et du Pays de l’Ozon, rappelait, en ouverture de la soi rée vénissiane, Michèle Picard, maire de la ville et vice-prési dente de la Métropole. Il s’agit de s’accorder sur les grandes orientations, qui auront une incidence au niveau local sur les projets de nos bassins de vie, de permettre un dialogue inter-ter ritorial et de veiller à un équi libre et à une complémentarité des polarités urbaines.”

Et l’élue de poursuivre : “Parmi les sujets d’évolution du SCOT, il faudra notamment intégrer les enjeux climatiques, notre impact sur les ressources et nos ambitions concernant la mobi lité. L’agglomération lyonnaise a connu une forte attractivité ces dernières années, avec des consé quences sur la problématique du logement (…) Je pense également aux services à la population et à la nécessité d’accompagner l’augmentation du nombre d’ha bitants.”

Présents salle Joliot-Curie et interviewés, au préalable, pour une diffusion en vidéo hier soir, des habitants n’ont pas dit le contraire. On les a ainsi entendu demander, successivement, “des transports plus efficaces vers le centre de Lyon”, “plus de mixité sociale dans les quartiers”, “des espaces verts et des voies réser vées aux mobilités douces”, “plus de sécurité dans les banlieues”, “la création de jardins partagés en milieu urbain”, “des services pour tous les âges”, ou encore “des déplacements piétons plus clairs dans les grands axes de circulation”.

La phase de concertation se ter minera en fin d’année 2022. En dehors des réunions publiques, il est possible de donner son avis via une plateforme dédiée*. Le projet de SCOT sera, enfin, arrêté fin 2024, avant une phase de consultation et d’enquête publique durant l’année 2025. g

Pour mieux accueillir les nouveaux lycéens

On connaissait la cérémonie d’accueil des nouveaux habi tants proposée par la munici palité — la dernière en date s’est tenue le 13 septemb re. En la matière, il faut égale ment citer le “Je(u) parcours ma ville”, un rallye d’orienta tion pour les élèves du lycée Jacques-Brel, dont la seconde édition s’est déroulée les 29 et 30 septembre. “Il s’agit de faire découvrir des structures jeunesse du territoire, explique Thomas Lesveque, assistant social au lycée. Cela s’adresse aux Vénissians qui intègrent la classe de seconde, mais davan tage encore aux lycéens qui découvrent la ville. On a des Brondillants, des Lyonnais du 8e, des Saint-Foniards et même des élèves intégrées au centre de formation du LOU rugby féminin. Pour cela, on a com posé des groupes d’une dizaine d’élèves encadrés par des ensei

gnants et personnels de l’éta blissement, on s’est appuyé sur des structures municipales pour proposer un parcours pédagogique au centre-ville ou aux Minguettes.”

Sous forme de jeu rallye — le fil conducteur consistait à récupérer dans chacune des structures visitées des élé ments d’une fresque à recom poser — les lycéens se sont familiarisés deux jours durant avec le fonctionnement du BIJ, du centre social Eugénie-Cot ton, de la maison de quartier Darnaise, ou encore du Centre d’information et d’orientation (CIO) intégré au centre acadé mique Michel-Delay, où ils ont été reçus par Olivia Bonnerod et Nayana Leray, psychologues.

Même Yanis, issu du collège Paul-Éluard et donc venu en voisin, a avoué “avoir appris pas mal de choses”. g

CADRE DE VIE
PHOTO G.M.
*) purpoz com/demain agglolyonnaise
2 Actus Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS
D.Y.
Une cinquantaine de personnes ont participé à la réunion, qui s’est tenue à la salle Joliot-Curie

Le projet de la nouvelle piscine Delaune est lancé

Lundi 10 octobre, le conseil municipal de Vénissieux s’est prononcé en faveur d’un nouveau projet de piscine municipale, un équipement qui remplacera, à terme, l’actuelle piscine Auguste-Delaune. Les travaux devraient s’achever courant 2026.

choisi pour la première fois une procédure de marché global de performance.

“La conception, la réalisation et l’exploitation-maintenance sont confiés à un seul titulaire, en géné ral un groupement d’entreprises. Le recours à ce type de marché permet d’inscrire dans le contrat des objectifs chiffrés et mesu rables. Le coût global, le niveau d’activité, les incidences écolo giques, l’efficacité énergétique forment autant de paramètres à intégrer dans la réalisation et la construction de la piscine. Plus concrètement, c’est la garantie pour les Vénissians de bénéficier d’un équipement performant, pointu, au service de tous.”

“P L ateau ferti L e ”

tout d’abord sur une ferme maraîchère et pédagogique de production de légumes, qui sera installée avenue Marcel-Cachin. Mais aussi sur deux activités complémentaires sur la ZAC marché-Monmousseau-Balmes, à savoir une pépinière horti cole provisoire et une activité de fertilisation des sols. Enfin, sur un terrain à l’angle des rues Pierre-Dupont et Georges-Char pak, sera créé un lieu convivial dédié au jardinage, à la biodiver sité et à l’alimentation. g GRÉGORY MORIS

Au cours d’un conseil municipal où l’oppo sition brillait par son absence — seuls des membres des groupes “La République

Partout Pour Tous” et “Vénis sieux Pluriel” avaient fait le déplacement jusqu’à l’hôtel de ville —, le vote des différents rapports à l’ordre du jour a par fois ressemblé à un 100 mètres nage libre. Ce qui tombait plu tôt bien : parmi les nombreuses délibérations adoptées à l’una nimité, les élus se sont pro noncés pour le lancement de la procédure devant aboutir à la construction d’une nouvelle piscine Auguste-Delaune.

Livraison courant 2026

Celle-ci se trouvera sur le ter rain situé à l’angle des avenues Jean-Cagne et des Martyrs-dela-Résistance. L’idée ? Gar der ouverte l’actuelle pis cine Auguste-Delaune, située juste à côté, jusqu’à la livraison des

nouveaux bassins, espérée pour le courant de l’année 2026. S’il faudra attendre quelques mois avant de consulter les plans du futur équipement — le temps que se positionnent les entreprises — on connaît déjà les détails du projet. Sur une surface bâtie de 3 000 m2, on trouvera une zone d’accueil, un espace vestiaires avec circuits diffé renciés entre le grand public et les scolaires, une halle semi-dé couvrable de bassins (avec une zone sportive de 25 mètres et six lignes d’eau), un espace bienêtre, ou encore un espace exté rieur avec des plages minérales et végétales.

“La nouvelle piscine Auguste-De laune sera plus qu’un équipe ment sportif moderne, ce sera un lieu de vie, ouvert à toutes les générations et à tous les quar tiers, a promis le maire, Michèle Picard. Mais ce sera également un lieu pensé et programmé dans le contexte qui est le nôtre : éco nomie d’énergie et autres obli

gations environnementales. (...)

Nous avons opté pour une recons truction et dans ce cas précis

AU FIL DU CONSEIL

Autre dossier important de ce conseil municipal : l’officialisa tion par les élus (à l’unanimité) du déploiement à Vénissieux du projet d’agriculture urbaine “Plateau fertile”. Celui-ci repose

Les autres décisions des élus

● uÀ l’unanimité, les élus ont adopté un vœu de soutien à l’appel des maires et élus locaux , signé notamment par Michèle Picard, demandant de sortir l’électricité et le gaz du marché (voir page 2). Les habi tants pourront signer, dans les prochains jours, une pétition en ce sens.

● u Une convention d’accueil et de soutien des femmes vic times de violences a été signée avec l’association Viffil-SOS Femmes. L’accompagnement de cette dernière repose sur une écoute et un soutien personnali sés et complets, notamment dans diverses démarches juridiques, sociales ou psychologiques. La convention signée permettra le

financement de l’accompagne ment de 25 situations.

● uLa Ville va organiser, pour la première fois et du 7 au 11 décembre, un marché de Noël, place de la Paix . Le montant des droits de place, avec un cha let de 3 mètres par 2, a été fixé à 150 euros. Une caution d’un montant identique sera deman dée aux exposants.

● u Des micro-implantations florales vont bientôt voir le jour à Vénissieux. Le principe ?

Percer la couche d’enrobé d’un trottoir ou laisser libre un espace pour rendre le sol perméable et y planter des végétaux. Habitants, collectifs d’habitants, associa tions et commerçants seront associés à ce dispositif.

La nouvelle piscine Auguste-Delaune sera plus qu’un équipement sportif moderne, ce sera un lieu de vie, ouvert à toutes les générations et à tous les quartiers”

Michèle Picard, maire de Vénissieux.

● u Une nouvelle convention d’objectifs va être signée avec la Mission locale de Vénissieux. Elle permettra le versement d’une subvention d’un montant de 166 000 euros à cette struc ture dédiée à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans sortis du système sco laire ou sans emploi.

● u Le versement de subven tions exceptionnelles à cer tains clubs sportifs de la ville a été décidé. Ainsi, le Bunkaï Karaté Do bénéficiera d’une sub vention de 4 000 euros pour la participation de neuf de ses com pétiteurs au prochain champion nat du monde, organisé à Rome fin octobre.

EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 A3 ctus CONSEIL MUNICIPAL
g G.M.
PHOTO ARCHIVES RAPHAËL BERT La nouvelle piscine Auguste-Delaune sera construite sur le terrain situé à l’angle des avenues Jean-Cagne et des Martyrs-de-la-Résistance

Ils attendent l’ascenseur depuis un an

de l’avenue Marcel-Paul tombait en panne. Un an plus tard, les résidents sont toujours contraints d’emprunter l’escalier.

octobre

“On va bientôt fêter le premier anni versaire,” ironise Louisa. Comme ses voisins, cette copropriétaire de la rési dence Le Cœur de Bourg, livrée en 2004, n’a qu’un souhait : que l’ascenseur fonctionne à nou veau. L’incident, intervenu le 13 octobre 2021, avait marqué les esprits parmi les habitants de cet immeuble de quatre étages. “L’infirmière était à l’in térieur un quart d’heure avant, se souvient-elle. Les deux petits du quatrième venaient d’appuyer sur le bouton d’appel quand c’est

arrivé.” Le fracas fut si impres sionnant que beaucoup imagi nèrent une lourde chute de la cabine. “Il y a eu un grand bruit, poursuit Louisa. Les enfants ont eu la peur de leur vie.” Selon le syndic de copropriété, c’est une pièce, qui a cédé avant de rico cher sur les parois de la gaine, qui est à l’origine du bruit.

Le système parachute au point mort Frédéric, propriétaire de l’un des 24 logements, regrette le temps où la cabine circulait d’étage en étage : “Ju squ’alors, il

n’y avait que de petits problèmes usuels. Les pannes ne duraient que quelques jours.”

Seulement, quand la panne s’éter nise, les galères s’accumulent. Les résidents sont intarissables à ce sujet. “C’est une gêne pour les familles avec enfants en bas âge et les personnes âgées, résume une dame. On a eu quelqu’un qui s’était retrouvé momentanément en fauteuil roulant suite à un acci dent de la circulation. Cette per sonne n’a pas pu bouger de chez elle. Pou r emménager ou démé nager, certains ont dû louer un monte-charge.”

Lassés par ce feuilleton inter minable, les copropriétaires espèrent toujours une fin heu reuse. Frédéric s’interroge toujours sur les causes du dysfonctionnement. Et pointe la quinzaine de risques iden tifiés par la société NTC lors du contrôle technique quin quennal effectué le 13 janvier 2021 : “Suite à ce contrôle, Otis, qui a récupéré le contrat de maintenance fin 2018, a lancé des travaux. L’arrêt complet est intervenu juste après.” Une voi sine abonde : “Il s avaient procédé à un changement de câble le jour même. L’incident s’est produit une fois que le technicien est parti.” Depuis, le syndicat des copro priétaires a diligenté sa compa gnie d’assurances pour réaliser des expertises. Puis, Otis est intervenu sur l’appareil, sans pour autant parvenir à le remettre en service.

“L’ascensoriste rencontre des difficultés à réparer cet appareil de conception espagnole, relate Laurence Lépé, gestionnaire de copropriété (La Centrale immo

bilière). L’incident d’octobre 2021 a dégradé de nombreuses pièces. Cette société nous explique qu’elle a commandé des sabots de para chute, essentiels en matière de sécurité. Or, ils attendent cette pièce depuis le printemps der nier. Je n’ai jamais connu une telle situation dans ma carrière. De cette gestion de sinistre, nous pourrions enclencher une nou velle phase, amiable, voire juri dique.” g

ContaCtée,

Momentanément en fauteuil roulant suite à un accident de la circulation, une personne n’a pas pu bouger de chez elle”

Une habitante de la résidence

Les ascensoristes touchés par des difficultés de réapprovisionnement

Sur les 620 000 à 630 000 a scenseurs qui composent le parc français, 1 500 000 p annes sont signalées chaque année. Soit une moyenne d’environ 2,4 pannes par machine et par an. Ces chiffres, soufflés par la Fédération des ascenseurs restent stables. En revanche, l’organisme centenaire pointe “des délais de réparation un peu plus longs au vu des difficultés de réap provisionnement de pièces électroniques que connaissent bon nombre de secteurs”. La crise Covid et le dérèglement du fret maritime pourraient expliquer ces délais à rallonge.

4 Actus
FABRICE DUFAUD
la soCiété otis, Chargée de la maintenanCe et de la réparation de l’asCenseur, n’a pas répondu à nos solliCitations CENTRE-VILLE
PHOTO
F.D. Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS Le 13
2021, l’ascenseur de cet immeuble
Louisa, Frédéric et 22 autres résidents de cet immeuble du centre-ville sont privés d’ascenseur depuis un an

Commerces et sécurité au cœur des préoccupations

Le Centre ouvrait,

octobre,

Siles dernières réunions publiques organisées dans le quartier ont été consacrées aux aménagements liés au futur T10, les habitants ont, le 5 octobre, souhaité avant tout exposer leurs soucis quotidiens. Et comme tous les ans, la salle du restaurant du groupe scolaire avait fait le plein pour cette assemblée générale du conseil de quartier.

Les échanges ont tout d’abord porté sur la redynamisation des commerces et la rénovation des places Sublet et Barbusse. Sur le premier point, c’est Yolande Peyta vin, première adjointe en charge du déve loppement de la ville, qui a pris la parole : “Un travail est mené conjointement avec la Métropole, via la SEM Patrimoniale, lorsqu’un local commercial est en vente. L’objectif, c’est de profiter de l’expérience de cet organisme pour améliorer l’offre commerciale dans le centre de Vénissieux.

Cela peut prendre du temps, parce que, pour intervenir, il faut qu’un propriétaire souhaite vendre, mais cela portera ses fruits dans la durée.”

saison

Concernant la rénovation des places du centre-ville, c’est le maire, Michèle Picard, qui s’est exprimée : “Un projet de requalifi cation intégré au projet de territoire de la Conférence territoriale des maires (CTM) des Portes du Sud (qui réunit Vénissieux, SaintFons, Feyzin, Corbas et Solaize, ndlr) est en effet en cours. Pour l’instant, des études sont réalisées. Les habitants du quartier auront bien sûr l’occasion de s’exprimer sur ce pro jet. L’objectif, c’est notamment de redonner de l’attractivité au Vieux Bourg.”

H aro sur les points de deal Autre sujet majeur évoqué par l’assis tance, la sécurité. Ainsi, un habitant s’est plaint “du bruit, la nuit, sur le parking près de l’école du Centre”. Une autre, de “points de deal récurrents dans le quar tier, et d’une insécurité grandissante sur le boulevard Laurent-Gérin, dans la zone proche de Veninov”.

“Nous vous encourageons à vous saisir des outils à votre disposition, a répondu Éric Debeugny, commissaire de Vénissieux. Le

conseils de quartier.

17, bien sûr, qui doit constituer votre réflexe si vous constatez une infraction — et non le numéro du commissariat. Sans oublier le site moncommissariat.fr, utile pour les signalements.”

Et puisque les fêtes de fin d’année approchent tout doucement, on a appris,

Pas de circuit de F1 dans le quartier

La sécurité routière a

Une

’est la Formule 1 tous les jours !” L’expression, répé tée plusieurs fois par une dame lors de l’assemblée générale du conseil de quartier Gabriel-Péri, trouve écho dans l’assemblée. Et pour cause. La

thème

générale

La rue Eugène-Varlin et son prolongement, la rue Pierre-Degeyter, qui relient la rue de la Commune-de-Paris et la rue GabrielPéri, sont au centre des discussions. “Les voitures défilent à toute vitesse, s’alarme une maman. J’ai la boule au ventre pour mon enfant.”

Une retraitée résidant rue Pablo-Neruda lui emboîte le pas : “Ils prennent la descente pour une rampe de lancement”. Pour cette voie limitrophe de Saint-Fons, une solution sera bientôt mise en œuvre : “Le réamé nagement de l’intersection accidentogène est prévu pour 2023-2024, affirme le maire Michèle Picard. Les travaux seront mutua lisés avec la commune de Saint-Fons.”

ralentisseurs

vitesse excessive inquiète bon nombre de personnes présentes. Certains usagers emprunteraient à vive allure les petites rues qui traversent les zones résiden tielles, ceci afin de court-circuiter le trafic des plus grands axes.

et limitations à 30 km/H D’aucuns réclament des ralentisseurs pour freiner le flux d’usagers un peu trop pres sés. Selon Michèle Picard, la solution est plus complexe. “Ce n’est pas en installant un ralentisseur qu’on règle forcément le

problème, explique l’élue. Souvent, c’est en additionnant les dispositifs qu’on obtient des résultats.” Lanouar Sghaier, adjoint à la voi rie, embraye : “La moitié du budget alloué est consacrée à l’installation des ralentisseurs. Entre ceux qui freinent et ceux qui tapent le dos-d’âne, ça apporte des nuisances. On est en train d’identifier des rues pour les limiter à 30 km/h, comme c’est déjà le cas dans pas mal d’endroits dans le nord de la ville. Si on baisse la vitesse de 10 ou 15 km/h, on est gagnant.”

Sur l’axe Varlin-Degeyter, les aménage ments sécuritaires semblent difficiles à entreprendre. En effet, une portion de la rue Degeyter est privée. “On a demandé aux riverains de rétrocéder la rue à la Métropole pour faire réaliser des travaux d’enfouisse ment, aménager des trottoirs et mettre un marquage au sol, explique Lanouar Sghaier. Or, la majorité souhaite la conserver privée. En revanche, les techniciens et ingénieurs de la Métropole vont intervenir sur la partie publique.”

EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 C5 onseils de quartier CENTRE
PHOTO
F.D.
le 5 octobre, une bonne nouvelle : la place de la Paix accueillera, du 7 au 11 décembre, un marché de Noël. “Une belle occasion de se retrouver”, a commenté Valérie Talbi, présidente du conseil de quartier g GREGORY MORIS
“C
g FABRICE DUFAUD
le 5
la
des assemblées générales des
Il a principalement été question des commerces et de la sécurité.
constitué le principal
de l’assemblée
du conseil de quartier Gabriel-Péri, jeudi 6 octobre.
PHOTO EMMANUEL FOUDROT Des études sont en cours de réalisation pour redonner de l’attractivité au Vieux Bourg
cinquantaine de personnes étaient présentes à la réunion.

GRAND PARILLY

Top départ pour le Ninkasi

Le Ninkasi a reçu ses premiers clients ce mercredi 5 octobre. Le 25e établissement de la célèbre brasserie lyonnaise a ouvert ses portes au cœur du Grand Parilly. Précisément au 6, rue SimoneVeil, au pied du programme immobilier Le Quartz. L’établissement s’étend sur 180 mètres carrés à l’intérieur. Avec sa terrasse de 78 mètres carrés, en cours d’aménage ment côté rue Joseph-Pernet-Du

cher, ce temple de la bière, du burger et de la musique pourra accueillir plus de 300 personnes au même moment. Le bar sera ouvert tous les jours jusqu’à minuit.

L’agenda des soirées est déjà bien rempli. Lundi 17 octobre, place au blind test. Le premier concert mensuel est programmé jeudi 20 octobre avec la venue du chanteur et guitariste Galou. g F.D.

La Cité de l’emploi accompagne les mères isolées

L’Adie recherche des bénévoles

Subventionnée par la Ville de Vénissieux, l’association pour le droit à l’initiative économique (Adie) défend l’idée que même sans moyens, sans réseau ou sans diplôme, chacun peut créer son entreprise, grâce à l’accès au crédit et à un accompagne ment personnalisé.

Être bénévole à l’Adie, c’est rendre possible les projets de centaines de créateurs locaux et œuvrer à l’insertion par l’en trepreneuriat.

Aujourd’hui, l’association recherche des bénévoles dans le département du Rhône, dispo nibles au moins une demi-jour née par semaine, actifs ou retraités, et issus de tous les horizons professionnels.

Si vous souhaitez devenir béné vole à l’Adie, vous bénéficierez d’une formation adaptée et pourrez accueillir les porteurs de projets, contribuer au mon tage de leur dossier, leur accor der un financement, les coacher dans leur développement… ou étudier les demandes de micro crédit pour faciliter la mobilité des demandeurs d’emploi. g G.L..

Pour tout renseignement

candidature, vous

: g adresser un mail à cPradeillesbrousse@adie

aPPeler le 06 87 23 83 18. g consulter les

taire sur le site de l’adie : httPs://benevole

g vous rendre

(69 200), esPace

l’agence

cocotte”,

Labellisée

“Cité de l’emploi” en juillet 2021 pour une durée de deux ans, Vénis sieux fait partie des 84 territoires bénéficiaires de ce dispositif en France. Autour de Lyon, on compte également les villes de Vaulx-en-Velin et de Villeurbanne. Cette nouvelle mesure sociale, lancée en 2020, est destinée aux résidents des QPV (Quartiers prio ritaires de la politique de la ville). L’objectif est de leur faciliter l’ac cès à l’emploi et à la formation. Pour mener à bien ce projet, la Ville dispose d’une enveloppe de 200 000 euros. La municipa lité a choisi de mobiliser cette ressource en faveur des familles monoparentales. Dans les QPV de Vénissieux, ces familles repré sentent quelque 1 300 foyers. “La moitié rencontre des difficultés d’accès à l’emploi ou à la forma tion , indique Victoire Dupont, coordinatrice de la Cité de l’em ploi. 98 % sont des femmes.” Pour aider ces mères isolées, plusieurs actions se développent : faciliter la garde d’enfants, renforcer l’im plication des entreprises, faire

découvrir des métiers, former les professionnels de l’insertion aux violences intrafamiliales et donner des cours de français aux non-francophones.

L’Agence nationale de la cohé sion des territoires le précise :

Les Cités de l’emploi n’ont pas vocation à venir se surajouter aux autres dispositifs mais cherchent à mieux coordonner l’action des acteurs du territoire.”

À Vénissieux, où l’on dénombre une trentaine de structures dédiées à l’emploi et à l’inser tion, l’expérimentation, orches trée par la Ville et la Préfecture, semble tout indiquée. “ Toutes travaillent très bien dans leur champ d’action, estime Djilannie Benmabrouk, adjoint chargé de l’insertion. Ce pilotage doit les rendre plus efficaces.

Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS 6 Actus
” g F.D. INSERTION
ARCHIVES RAPHAËL BERT Avec le réseau de chaleur Vénissieux Energies, choisissez un mode de chauffage simple, économique et écologique. • 40 km de réseau • 58 % d’énergie renouvelable aujourd’hui et 63 % en 2023
Dalkia
accompagne les territoires dans leur transition énergétique. Plus d’infos : www.dalkia.frCrédit photo @Dalkia Groupe EDF
ENTREPRENEURIAT
ou Pour envoyer votre
Pouvez
org ou
missions ProPosées et vous Porter volon
adie org/
directement à
adie de vénissieux
“la
23, avenue Jean cagne
La Cité de l’emploi est en mesure de venir en aide à quelque 1 300 foyers sur les quar tiers politique de la ville PHOTO F.D.

ctus

Renault Trucks en grève pour les salaires

Face à l’inflation galopante, les salariés de Renault Trucks se mobilisent pour maintenir leur niveau de vie.

Mercredi

5 octobre, tous les automobilistes empruntant l’avenue Charles-de-Gaulle entre midi et deux remarquent leur présence.

Les grévistes rassemblés devant le site de Renault Trucks sont bien visibles. Devant les grilles, le jaune et le rouge prédominent. La plupart sont vêtus de gilets de sécurité et munis de drapeaux FO, CGT et Sud.

Aucune obstruction à l’entrée et à la sortie. Certains débrayent le temps de la pause méridienne. D’autres prévoient de rester tout l’après-midi. Tous répondent à l’appel de l’intersyndicale pour des augmentations générales de salaire. Le même type de ras semblement est organisé devant

l’usine de Bourg-en-Bresse. Le mécontentement se cristallise autour du résultat des négo ciations annuelles obligatoires (NAO). Début 2022, l’accord, loin de faire l’unanimité, avait abouti à une augmentation de 2,6 % sur les fiches de paie. “Pour les cadres, qui représentent 60 % des salariés du site, l’augmentation s’est appliquée à la tête du client, précise Olivier Repessé, délégué syndical central (FO). Certains n’ont rien obtenu.”

La baisse du pouvoir d’achat inquiète

À Vénissieux, le mouvement monte en puissance depuis avril.

“Les syndicats ont envoyé des courriers, puis sont intervenus au CSE central en juin, poursuit

l’élu. Nous avons à nouveau écrit au retour des congés. L’inter syndicale a rédigé un courrier à l’attention du PDG et du DRH. Nous avons aussi écrit au PDG du groupe Volvo en Suède, Mar tin Lundstedt. Nous demandons l’ouverture de nouvelles négocia tions mais la direction refuse de se mettre autour de la table.”

Dans les conversations, l’infla tion, de l’ordre de 5,6 % fin sep tembre, est sur toutes les lèvres. “On souhaite un retour à l’indexa tion des salaires sur l’inflation, explique Michel Piot, délégué syndical central CGT. C’était le cas en France avant 1983. Tous les salariés de France doivent se battre pour ça.” g

FABRICE DUFAUD

La direction : “Le salaire de base a évolué de 4,1 % en moyenne”

Contactée par la rédaction, la direction de Renault Trucks indique que les négociations salariales de 2022 ont abouti à une augmen tation de l’ensemble des salariés.

“Deux tiers des opérateurs ont reçu, en plus de l’ensemble des mesures collectives, une augmentation individuelle, précise le constructeur de camions. Nous constatons une évolution moyenne d’au moins 4,1 % du salaire de base pour les trois caté gories socioprofessionnelles.”

Et d’ajouter : “Nos salariés ont reçu avant les congés le montant de leur intéressement et participation pour un montant global d’environ 1 800 euros net à présence constante sur l’année 2021 et une prime exceptionnelle de 500 euros net a été versée en février 2022.” La direction rappelle également qu’elle a appliqué des revalorisations des primes conditions de travail (+2,6 %) et d e l’indemnité de transport (+5 %)

EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 A7
PHOTO F.D.
SOCIAL
Agence Lyon : 15 bis rue Claudius Collonge - 69002 LYON 04 72 68 73 73 Agence Annecy : 5 avenue de Chevêne - 74000 ANNECY 04 50 45 76 21 Régie par le code de la mutualité sous le numéro 308 708 650 C M CM MJ CJ CMJ N Expression V4.pdf 1 28/09/2022 14:52:11

Le plastique en forme olympique

Le secteur de la plasturgie recrute, en particulier autour de Lyon.

Domo

Chemicals à SaintFons, Creaplast à Mey zieu, Jtekt Europe à Irigny, Plastique Industries à Brignais... Toutes ces entreprises de la ban lieue lyonnaise recrutent, notam ment en apprentissage, bac pro ou BTS. Le secteur de la plastur gie et des composites marche fort. Selon l’OCDE, la production mondiale de plastique a doublé entre 2000 et 2019 pour atteindre 460 millions de tonnes. Cette industrie, qui a célébré ses 70 ans, a besoin de compétences. En Auvergne-Rhône-Alpes, Pôle emploi a recensé 1 330 offres dans cette filière. Dans la région, ce sont 23 880 salariés qui apportent leur savoir-faire à plus de 740 employeurs. Et toutes ne sont pas concentrées dans la “Plastics Val lée”, autour d’Oyonnax, loin de là. Le Rhône, mais aussi les bassins de Thiers et de Monistrol-Yssin geaux sont bien dotés.

“25 % de la plasturgie française est située en AuRa”, note Benoît Dor semaine, directeur emploi-for mation chez Polyvia. Ce syndicat professionnel est parti en tournée pour faire découvrir ses forma tions et métiers en plein essor. Puxi, le “Lab’mobile”, n’a pas man qué de s’arrêter à Vénissieux le 31 août dernier. Le semi-re morque, qui n’est pas sans rappeler le célèbre camion de l’émission C’est pas sorcier ,

a déployé sa surface de plancher de 70 m² pour susciter l’attention d’une bonne trentaine de deman deurs d’emploi.

De la caméra chirurgicale à la coque De piscine Ces derniers ont pu se familia riser avec une imprimante 3D, d’imposantes presses à injec

Paroles de candidats

Rayan (23 ans) : “Fabriquer des objets déco et les vendre”

“Le thermoformage m’attire particulièrement. Fabriquer des objets décoratifs et ouvrir une boutique pour les vendre, ce serait une idée. L’impression 3D est intéressante, aussi. Avant tout, je cherche un salaire. En entreprise, ces métiers offrent des salaires d’environ 1 700 euros aux débutants. En tant qu’électricien, j’ai pu gagner jusqu’à 5 000 euros par mois lorsque je faisais des déplacements. Mais j’ai arrêté à cause d’une mauvaise expérience.”

Anthuirdine (23 ans) : “Je vais me lancer”

“Un an de formation, ça me convient. Je vais me lancer. Je ne pense pas avoir de soucis d’acclimatation. Il ne doit pas y avoir de grosses différences avec ce que j’ai pu faire en entreprise. Ces métiers ont une dimension évolutive, alors tout dépend de la volonté de chacun.

Apparemment, le salaire peut vite augmenter. Je suis très intéressé par la presse. En quelques secondes, on peut construire des milliers d’objets.”

tion, une ligne d’extrusion, un broyeur et un thermorégula teur. Les usages sont multiples. “ La plus petite pièce fabriquée est une caméra chirurgicale de 170 microns de diamètre, affirme Yves Miolane, animateur tech nique et formateur. Quant au thermoformage, il permet de fabriquer des baignoires. Avec une presse, on sort une coque de piscine. On travaille sur des moules pouvant coûter jusqu’à 6 millions d’euros. Pour un moule qui fabriquera des parechocs de voiture, il faut compter

Comme son nom l’indique, le Lab’mobile ressemble plus à un laboratoire qu’à une usine roulante. “ Ce sont des métiers modernes et méconnus, confirme Benoît Dorsemaine. Toutes les machines sont récentes. On travaille avec des commandes numériques. Il n’y a pas de traces d’huile sur

“Les entreprises s’arrachent les monteurs régleurs, remarque Jes sica Schmitt, chargée de recrute ment et placement chez Polyvia. Ce sont eux qui installent la machine et lancent la production. Il y a aussi de gros besoins pour la mainte nance. Les ingénieurs, à qui on peut inculquer la culture de la

plasturgie, sont très demandés.”

Pour intégrer le secteur, Polyvia oriente les futurs conducteurs de lignes, techniciens de production et autres ingénieurs conception vers 18 formations en alternance.

Ces cursus sont variés : CAP, bac pro, BTS, licence pro, ou encore Master 2.

Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS 8 Actus
600 000 euros.”
le sol !” g FABRICE DUFAUD INDUSTRIE
Le “Lab’mobile”, véhicule de formation, est venu le faire savoir aux demandeurs d’emploi vénissians le 31 août dernier. La thermoformeuse produit des pièces à partir de feuilles de plastique PHOTO F.D.
18 formations pour des métiers qui ont la cote

Le campus de formation sur les bons rails Retourner vers l’emploi

de Saint-Priest s’est déroulée

Le stress commence à monter peu à peu pour Idah Aykanat et Hadjer Djebabla. Dans quelques minutes, elles s’ap prêtent à monter sur scène pour se présenter en une minute. C’est le défi proposé par le Club régional d’entre prises partenaires de l’inser tion (CREPI) de Lyon-Rhône en clôture de son action, “Bâtis seurs d’Avenir”.

Pendant deux semaines, quinze Vénissians ont rejoint ce projet, grâce auquel ils ont pu participer à des ateliers collectifs et visiter des entre prises. Ils y ont découvert différents métiers dans le domaine du BTP, de la petite enfance, de la restauration collective, du transport… Au total, 28 entreprises et centres de formation ont participé à l’aventure.

“Le but est de leur ouvrir les champs des possibles, même si le métier est loin de ce qu’ils souhaitent faire, précise Cécile Carrier, directrice du CREPI

Lyon Rhône. Il faut maintenant les accompagner jusqu’à ce qu’ils trouvent un emploi.” Pour cette action, mise en place dans le cadre de la Poli tique de la ville 2022 et le contrat de ville 2015-2022, la sous-préfète Salwa Philibert était présente, tout comme Dji lannie Benmabrouk, adjoint au maire en charge de l’Emploi et de l’Insertion. “Le CREPI est un partenaire historique de la Ville, observe-t-il. Les candi dats sont motivés pour trouver un travail. L’emploi est la mère de toutes les batailles.”

Après la refonte du cam pus historique de Nan terre et la création de celui de Bègles, les dirigeants de SNCF Réseau ont coupé un troi sième ruban à Saint-Priest. En moins d’un an, le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire français a validé trois étapes cruciales dans son projet “Voies d’Avenir”. À quelques centaines de mètres de la gare de SaintPriest, les bâtiments du campus de formation ont des allures d’hôtels de Monopoly. Pour pouvoir poser ses trois bâtiments le long de la rue Pierre-Semard, SNCF Réseau a dépensé 42,5 mil lions d’euros. Le site s’étend sur 40 000 m², pour une surface plancher de 19 000 m². L’université forme et loge ses élèves depuis le prin temps dernier. Sur place, les nou velles recrues apprennent leur métier et les stagiaires internes montent en compétence. Les for mations initiales représentent deux tiers des programmes d’en seignement, contre un tiers pour les formations continues.

“On a la capacité d’accueil lir 300 personnes au même moment, se réjouit Philippe Gayou, directeur de l’établis sement. À terme, 55 formateurs permanents sont attendus, ainsi que plus de 200 intervenants. Des spécialistes du génie élec trique, du génie civil et de la circulation.”

2 800 postes à pourvoir en 2023

Le numérique occupe une place prépondérante dans les nou velles méthodes d’enseigne ment, avec le développement de la réalité virtuelle et l’ani mation graphique. “En quatre ans, nos équipes ont construit plus de 800 outils pédagogiques”, recense Brigitte Capponi, direc trice formation.

Outre les 70 salles dédiées à la partie théorique, les appre nants disposent d’une halle technique pour apprendre le geste professionnel. Systèmes de maintenance, équipements d’ali mentation des lignes électrifiées, caténaires... Tout est à portée de

main. En extérieur, six voies ferrées sont réservées exclusi vement à la formation. L’enjeu est d’être capable d’entretenir, moderniser et sécuriser tous types d’installations, qu’elles soient anciennes ou modernes.

“On gère des installations qui ont 100 ans d’écart d’âge, précise Oli vier Bancel, directeur général exécutif projets. Souvent, on est ennuyé sur ce qui est très ancien ou très neuf.”

Si la direction de SCNF Réseau ne lésine pas sur les moyens, c’est qu’elle a des besoins de recrutement considérables pour gérer ses 28 000 km de ligne.

En 2021, l’entreprise a réalisé 2 500 r ecrutements, dont 250 concernent la région AuvergneRhône-Alpes.

“En 2023, on aura besoin de pourvoir 2 800 p ostes tous sec teurs confondus, en particulier dans les métiers de la circula tion et de l’électricité”, anticipe Misso Yoon, directrice générale adjointe ressources humaines. g

À la découverte des métiers du développement durable

Dans le cadre de l’édition 2022 de la Semaine européenne du développement durable, la Mission locale de Vénissieux a organisé, du 26 septembre au 7 octobre, une action de sensi bilisation et de découverte des métiers de la transition écolo gique. “Notre objectif, explique Karine Moiroud, conseillère à la Mission locale, c’est d’une part de montrer les causes et les conséquences du dérèglement climatique, mais aussi l’impact sur les métiers d’aujourd’hui et

du futur. Pour cela, nous avons proposé une exposition au sein de nos locaux, en lien avec la Mai son de l’Environnement à Lyon, échangé avec les jeunes, organisé des visites et des rencontres... Sans oublier, bien sûr, d’en parler en interne, entre collègues.”

Ainsi, les jeunes suivis par la Mission locale de Vénissieux ont visité, entre autres, les ate liers de formation en bâtiment des Clés de l’Atelier, le site de collecte de déchets et biodé chets Sita Suez, le centre de traitement des Alchimistes, la Maison de l’Environnement, ou encore l’atelier de réparation de vélos Janus. “À chaque fois, il y avait jusqu’à 15 personnes présentes, indique-t-on à la Mission locale. Les jeunes ont découvert de nouveaux métiers et des compétences auxquelles ils ne pensaient pas forcément. De quoi faire naître, qui sait, des vocations.”

EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 A9 ctus
FABRICE DUFAUD
g P.G. SNCF RÉSEAU BÂTISSEURS D’AVENIR
PHOTO P.G.
g G.M.
MISSION LOCALE
L’inauguration du centre de formation
jeudi 6 octobre. SNCF réseau a investi 42,5 millions d’euros pour s’offrir ce pôle nouvelle génération. PHOTO F.D. Ces équipements informatiques servent à réaliser la maintenance
Les
jeunes ont notamment visité l’atelier de réparation de vélos Janus PHOTO G.M.

PORTES DU SUD

Une voiturette électrique pour conduire les enfants au bloc

IMPLANTS ESSURE

“Au mépris du corps des femmes”

C’est un livre qu’elle attendait depuis longtemps. Anne-Cécile

Groléas, militante associative et ancienne conseillère municipale d’opposition à Vénissieux, apporte aujourd’hui le témoignage princi pal d’un livre-enquête édifiant sur les implants Essure, Au mépris du corps des femmes

Ce dispositif de stérilisation fémi nine irréversible, lancé en 2002 puis retiré en 2017, est la cause de multiples maux subis par des mil liers de femmes dans le monde, dont Anne-Cécile Groléas.

Les journalistes Delphine Bauer et Jacqueline Maurette ont mené une enquête au long cours pour découvrir qui, de l’État, des méde cins ou du fabricant, est coupable de ce qu’elles appellent “un scan dale d’État”. “J’ai d’abord écrit de nombreux articles sur le sujet,

nous dit Jacqueline Maurette, puis je me suis rendu compte que le sujet était trop complexe, qu’il fal lait enquêter plus en profondeur.” Pendant plus de trois ans, les trois femmes ont travaillé ensemble sur ce livre. “C’est un format hybride. Il y a de l’enquête, mais aussi du témoignage, on veut montrer que ces implants ont eu des conséquences irréversibles sur la vie de nombreuses personnes”, complète Delphine Bauer. “J’espère que d’autres femmes vic times des implants Essure vont se reconnaître dans les témoignages et se rendre compte qu’elles ne sont pas seules”, conclut non sans émotion Anne-Cécile Groléas. g P.G.

Dès

qu’il entend le bruit du moteur, Ayeb (prénom d’emprunt) sort de sa chambre en courant. Ce petit garçon va être le premier à tester la voiturette électrique du groupe hospitalier mutualiste des Portes du Sud.

Sourire aux lèvres, il s’installe dans le petit bolide, démarre en trombe, lance la radio et circule dans les couloirs de l’hôpital, accompagné par le bran cardier sous les yeux amusés des équipes médicales. Direction le bloc opératoire pour le jeune garçon, qui croise en chemin le chirurgien qui va l’opérer. “C’est une très bonne idée, s’amuse le docteur Moumainn Abouzayd, il va être dans de bonnes dispositions pour aller au bloc.”

C’est l’association lilloise Wanker-Team, passionnée d’automobile, qui a offert cette petite voiture à l’hôpi tal. Lequel y a vu une très belle opportunité d’aider les enfants à dédramatiser l’acte chirurgical qu’ils s’ap prêtent à vivre. “Avant, dans les hôpitaux, on traitait les enfants comme des adultes, explique Claire Ravier, directrice du GHM Les Portes du Sud. Il n’y avait

aucune adaptation, on ne prenait pas en compte leur âge dans la prise en charge, alors que c’est essentiel.”

Même si cette nouveauté nécessite quelques amé nagements dans l’organisation de l’établissement de santé, elle est digne d’intérêt. “On peut voir la joie du petit garçon, c’est moins anxiogène pour lui, il n’a pas besoin d’être couché sur un brancard, il pense à autre chose”, se réjouit Naouel Lellour, cadre de santé en charge du projet. Tous les enfants jusqu’à 8 ans pour ront bénéficier de ce nouveau jouet. Cette initiative est aussi le fruit d’un projet plus glo bal autour de la refonte de la chirurgie ambulatoire en France. “Jusqu’à présent, la personne qui venait pour une chirurgie en ambulatoire était considérée comme un patient en hospitalisation complète”, décrit Claire Ravier. Désormais, le patient peut effectuer le trajet jusqu’au bloc debout et non plus dans un bran card, et il peut patienter jusqu’à son opération dans une salle d’attente créée spécifiquement à cet effet. g

Nouvelle campagne de vaccination

Face à l’augmentation du nombre de cas de Covid-19 ces dernières semaines, l’Agence régionale de santé (ARS) a lancé une nouvelle campagne de vaccination début octobre. Elle s’adresse aux résidents d’EHPAD et unités de soins de longue durée (USLD), aux per sonnes de 60 ans et plus, aux personnes immunodé primées, aux personnes souffrant d’une ou plusieurs comorbidités, aux femmes enceintes (dès le premier trimestre de grossesse) et, enfin, aux personnes vivant dans l’entourage ou en contact régulier avec elles, dont les professionnels du secteur sanitaire et médi co-social. Les publics non cités sont toutefois éligibles.

Cette dose de rappel doit être administrée trois mois après la dernière injection ou infection pour ce qui concerne les plus de 80 ans, les patients immunodé primés ou les résidents d’EHPAD. Et dès six mois après la dernière injection pour toutes les autres personnes. L’ARS conseille de recourir préférentiellement à un vaccin bivalent (Moderna BA.1 ou Pfizer BA.5), qui protège de la souche initiale du Covid-19 ainsi que du variant Omicron. Mais les vaccins classiques, mono valents, restent efficaces contre les formes graves de la maladie et peuvent toujours être utilisés. g

CONTRACEPTION

La pilule du lendemain gratuite et sans ordonnance

Le ministre de la Santé, Fran çois Braun, a annoncé fin sep tembre avoir inscrit dans le projet de la loi sur le finance ment de la Sécurité sociale 2023 la mise en place de la gratuité de la contraception d’urgence, pour toutes les femmes et sans ordonnance.

Jusqu’à présent, seules les mineures pouvaient se procu rer la pilule du lendemain gra tuitement et sans ordonnance. Pour les femmes jusqu’à 26 ans, la gratuité était également appliquée mais seulement sur présentation d’une prescrip tion médicale. Toutes les autres femmes devaient débourser

entre 3 et 20 euros afin d’obte nir la contraception d’urgence.

“Il nous fallait lutter contre (la) difficulté d’accès à la contracep tion d’urgence, car on sait que son efficacité est maximale dans les 24 heures qui suivent le rap port à risque de grossesse”, a indiqué le ministre.

À partir de 2023, les jeunes jusqu’à 26 ans, qui constituent “la population la plus touchée” par les infections sexuellement transmissibles, pourront éga lement se faire dépister gra tuitement et sans ordonnance a également annoncé François Braun. g

Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS 10 Actus
PHOTO P.G. PHOTO P.G. POUTCHIE GONZALES
Le groupe hospitalier mutualiste des Portes du Sud propose aux enfants une petite voiture électrique pour les transporter de leur chambre au bloc opératoire.
COVID-19
“Au mépris du corps des femmes” de delphine BAuer et JAcqueline mAurette pArution le
20
octoBre
Aux
éditions de l’Atelier prix
: 17,00 euros
P.G.
P.G.
Jacqueline Maurette et Anne-Cécile Groléas

SEMAINE BLEUE

Changer de regard sur les aînés

À l’occasion de la Semaine bleue, la Ville de Vénissieux a organisé différentes animations autour du thème

“Changeons notre regard sur les aînés, brisons les idées reçues”, afin de valoriser la place des seniors dans notre société tout en sensibilisant le grand public à leurs difficultés et préoccupations du quotidien.

Dossier réalisé par poutchie Gonzales et Fabrice DuFauD photos : Drc Ville De Vénissieux, poutchie Gonzales et Fabrice DuFauD

Entre

le 3 et le 7 octobre, la Ville de Vénissieux a proposé, à l’occasion de la Semaine bleue, un pro gramme ludique aux retraités de Vénissieux. Jeux vidéo, danse, repas, mais aussi conférences ou balades, les animations avaient tout autant vocation à divertir les participants qu’à sensibiliser aux difficultés que peuvent rencon trer les personnes âgées.

“La place de nos aînés dans notre société comme dans nos villes est un sujet majeur. Et il prendra de plus en plus d’importance, j’en suis convaincue”, a ainsi déclaré Michèle Picard, maire de Vénis

sieux, le jour de l’ouverture de cette Semaine, dont le thème était “Changeons notre regard sur les aînés, brisons les idées reçues”.

“Les besoins de ce public en termes d’accès aux soins, de services à la personne doivent être pensés au regard de cette évolution, a pour suivi Michèle Picard. Ces besoins vont se développer dans les années à venir, à nous de les anticiper.”

Ainsi, à Vénissieux, l’offre municipale destinée aux per sonnes retraitées se densifie d’année en année. “Nous pro posons aux Vénissians des ser vices à domicile comme des soins, mais aussi des portages

de repas ou de l’aide à domicile, explique Saliha PrudhommeLatour, adjointe au maire en charge des personnes âgées. Il y a aussi un accueil de jour médica lisé, à la maison de retraite Ludo vic-Bonin, qui a ouvert ses portes il y a un an et dont nous sommes pleinement satisfaits. Nous pro posons également des cellules de veilles pour les personnes isolées, des colis de fin d’année, des repas dansants, etc. Nous travaillons sur un guide où seront répertoriés les services de la Ville et ses par tenaires en matière de troisième âge, avec toutes les informations nécessaires pour les contacter.” g

EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 D11 ossier
PHOTO P.G.

Chorégraphies d’hier sur des tubes d’aujourd’hui

C’est sur les notes d’une chanson de tango que les enfants et les retraités commencent ce cours de danse intergénérationnel. “Allez, on se concentre, tout le monde suit mes pas”, lance Catherine Clair, professeure de danse.

Dans le cadre de la Semaine bleue, la danseuse a prévu une journée chargée et pour le moins originale pour les participants de cet ate lier. L’après-midi, les plus petits, vont se consacrer à la découverte des danses comme le cha-chacha, le kuduro ou encore le tango. Inversement, les seniors sont invi tés à bouger sur des tubes d’au jourd’hui.

“J’ai choisi de mélanger des musiques actuelles et des danses ‘anciennes’ pour que ça plaise à tout le monde. Ça se mélange bien et à l’écoute, c’est sympa”, explique Catherine Clair. Les jeunes tout comme les retraités se prennent au jeu. Après quelques essais, ils manient à la quasi-per

fection la gestuelle et sont prêts à se lancer. “J’adore danser, alors quand j’ai découvert cette anima tion, j’ai voulu voir comment ça allait se passer et je ne suis pas déçue! C’est très sympa d’être avec les petits », décrit Lysiane Corral, retraitée.

Du côté des plus jeunes, l’enthou siasme se lit sur les visages. Quand Cotton Eye Joe résonne, ils se pré cipitent sur la piste. “On se met en tous en cercle, demande Catherine Clair, et on va faire les cow-boys”.

“La danse du cow-boy, c’est ma préférée, glisse Mohamed, 7 ans. Ça me fait penser à moi et mon frère quand on joue.”

Nina, elle, en pince pour le chacha-cha. “Je la fais avec toute ma famille en Algérie donc je veux trop la refaire!”, s’impatiente-t-elle. À peine sa phrase terminée, les pre mières notes retentissent, Nina court rejoindre Lysiane. Quelque soixante ans les séparent, mais là, elles sont inséparables.

Un bon déjeuner, bien accompagné

“La place de nos aînés dans notre société comme à l’occasion de l’ouverture de la Semaine bleue,

“Je pourrai jouer avec mon petit-fils”

tonneaux, des cuissons de steak, et y prennent beaucoup de plaisir. À chaque victoire, les cris fusent et les rires entre elles se multiplient. L’excitation est à son comble au moment du jeu de lavage de fenêtre.

Le compteur des points de Jeanne s’emballe, elle ne relâche pas la pression jusqu’à sa victoire. “J’ai fait mes vitres ce matin donc je me suis un peu entraînée”, avoue la gagnante.

Manger et danser. C’était, en quelque sorte, le thème du repas “Mange-disque” organisé en clôture de la Semaine bleue. Une trentaine de seniors se sont donné rendez-vous dans les centres sociaux pour préparer différents plats salés et sucrés.

Chaque centre avait sa recette à réaliser : tarte aux poireaux et à la chèvre, tarte aux potirons, différentes salades et en des sert, des sablés à la confiture, des rochers au chocolat et une salade d’orange.

“On a fait la pâte pour la tarte à la main”, nous explique Joël Ducceschi, au centre social de Parilly. “Moi, je m’occupe de la cuisson des poireaux”, intervient un autre retraité. “Quand c’est fait avec amour, c’est toujours

bon”, ajoute Priscilla Joguet, référente Adultes et Seniors et Développement durable.

Du côté d’Eugénie-Cotton, les participantes se sont retrouvées dès 8h30. “On a fait une chaîne, chacune avait une tâche comme un petit soldat”, s’amuse Zahia.

“J’ai mis la main un peu partout, c’était très sympa et convivial. J’ai beaucoup aimé, mainte nant, j’ai hâte de tout goûter”, se réjouit Jacqueline Marcuso.

Les plats réalisés et les cuis sons terminées, direction salle Jeanne-Labourbe pour une dégustation collective. La diges tion s’est faite en dansant. Un blind-test musical et un concours de mimes d’expressions en lien avec la nourriture étaient égale ment au menu.

Elles sont quatre résidentes à s’être données rendez-vous devant la télé vision de la maison de retraite Ludo vic-Bonin, aux Minguettes. Installées devant l’écran, elles se préparent à découvrir un tout nouvel univers : celui des jeux vidéo et tout particu lièrement de la Nintendo Switch. Après une petite présentation de la console de jeux, l’appréhen sion se fait sentir chez les futures gameuses. Elles font tourner entre leurs mains la manette en essayant d’en comprendre le fonctionne ment. “Ah, c’est compliqué, c’est tout petit”, s’exclame une des rési

dentes. “On voit souvent les jeunes avec ça dans leurs mains, ils y passent beaucoup de temps”, fait remarquer une autre.

Cet après-midi, les résidentes vont découvrir Mario Party, plusieurs jeux vidéo mettant en scène le fameux plombier moustachu avec sa cas quette rouge et sa salopette bleue.

Au moment de choisir les person nages, toutes veulent être une prin cesse, sauf une, qui choisit le cham pignon. “C’est parti mon kiki”, s’écrie Jeanne Aclement, 85 ans. Elles enchaînent les jeux les uns après les autres : du vélo, des courses de

Un sans-faute pour la maison de retraite Ludovic-Bonin qui a pro posé cette activité dans le cadre de la Semaine bleue. Du côté de la maison de retraite Henri-Raynaud, c’est la Wii que les résidents ont pu tester. “C’est fatigant, mais c’est très drôle, observe Jeanne Acle ment. Mon petit-fils de 18 ans y joue beaucoup, la prochaine fois je vais essayer avec lui.”

Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS 12 Dossier
PHOTO P.G.
PHOTOS DRC
On voit souvent les jeunes avec ça dans leurs mains, ils y passent beaucoup de temps”
Une résidente de la maison de retraite Ludovic-Bonin PHOTO P.G. PHOTO P.G. La chorale Debussy de l’Office municipal des retraités (OMR)

LYON

Une résidence seniors et un pôle médical à Croizat

Les 12 logements sociaux de la nouvelle résidence seniors sont occupés depuis cet été. Une maison de santé et un centre de dialyse compléteront le programme.

comme dans nos villes est un sujet majeur”, a souligné le maire, Michèle Picard, le 3 octobre

Alzheimer : aider les aidants

L’association France Alzheimer a animé une conférence autour du couple aidant-aidé. Intitu lée “Aider, une belle relation d’amour”, cette matinée avait pour but d’échanger sur le rôle des aidants. Que ce soit pour son mari, sa femme, un parent ou même un frère ou une sœur, les témoi gnages des personnes présentes étaient touchants et montraient l’implication des aidants dans la vie de leur proche en souffrance.

“Plus rien ne comptait pour moi, il n’yenavaitquelui”, témoigne une femme présente.

Cette réunion était aussi l’occa sion de rappeler à ces personnes à quel point il est important pour

elles de parler de leur expérience et de prendre connaissance des nombreuses aides disponibles autour d’elles afin de les soutenir.

“Le but de notre association est d’accompagner les familles et les personnes malades en leur indi quant les démarches à suivre, en donnant des conseils, en organi sant des groupes de parole ou des formations.” Des visites à domi cile peuvent être organisées par France Alzheimer Rhône qui va bientôt proposer une offre spéci fique à Vénissieux.

Informations disponibles auprès de France Alzheimer Rhône : 6, place Carnot, 69002 Lyon ou par téléphone au 04 78 42 17 65.

Le coquet immeuble de quatre étages donne un coup de jeune à l’emblématique résidence Ambroise-Croizat, située près du centre-ville. Lyon Métropole Habitat a conçu ce programme immobilier à l’intention des aînés. Le premier bailleur social de l’agglomération a investi 2,38 milli ons d’euros et a pu compter sur des subven tions de l’État, de la Métropole et de la Ville.

P lus de 1 000 demandes de seniors à V énissieux Aux logements existants se sont greffés 12 nouveaux apparte ments réservés aux locataires de plus de 60 ans. Les loyers pour ces T2 et T3 avec extérieur sont attractifs : hors charges, ils varient entre 300 et 435 euros. Tous sont aménagés pour favo riser le maintien à domicile. Ainsi, dans chaque salle de bains et WC, les équipements tels que les barres de maintien, le fauteuil de douche ou le lava bo autoportant, garantissent la sécurité des personnes âgées. La largeur des portes per met aux fauteuils roulants de manœuvrer avec aisance.

Les locataires ont emménagé pendant l’été. Parmi les heu reux élus, Madame Ferhod, retraitée depuis vingt ans, ne cache pas son enthousiasme.

“Je vis à Vénissieux depuis 1979, raconte cette ancienne assistante maternelle. J’ai vécu à Ambroise-Croizat pendant 24 ans. Depuis le 22 juillet, je suis de retour dans mon quartier et je suis très contente. Tant que je peux, je reste ici.”

La réalisation de ce programme immobilier répond à un fort besoin. “À Vénissieux, on compte

1 041 demandes de logements adaptés aux seniors, révèle Abdel Boulaouinat, directeur d’agence chez LMH. Et beau coup souhaitent rester dans le secteur.”

Ce constat ne surprend pas le maire de la Ville. “Le nombre de seniors vivant à leur domi cile est très élevé et tend à la hausse, affirme Michèle Picard.

Si Vénissieux est une ville jeune, c’est aussi un trompe-l’œil. Le nombre de plus de 75 ans a plus que doublé depuis 1999.” g

Une maison de santé en 2023

Si les trois niveaux supérieurs, réservés aux habitations, affichent com plet, il faudra attendre encore quelques semaines pour que le rez-dechaussée et le premier étage soient investis.

“La Maison de Santé comprendra un pôle médical où exerceront trois médecins généralistes, un psychologue pour personnes âgées, un psy chomotricien, un ergothérapeute et deux infirmiers, annonce Michèle Picard. À terme, une dizaine de professionnels exerceront ici, en libéral ou en tant que salariés.”

Les locaux, dont l’aménagement a été pensé avec les docteurs Dureau et Perrotin, accueilleront aussi un centre de dialyse. “Nous pourrons accueillir six patients par demi-journée du lundi au samedi,” précise Nathalie Vincent, directrice des soins de l’association Calydial.

Là encore, le programme vient, en partie, répondre à une probléma tique récurrente. “Vénissieux n’est pas dans un désert médical, estime Renaud Payre, vice-président de la Métropole chargé de l’habitat, du logement social et de la politique de la ville. Néanmoins, on se rend compte qu’on a un problème avec la médecine de ville, avec la perte de médecins généralistes et de spécialistes.”

EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 D13 ossier
MÉTROPÔLE HABITAT
PHOTO F.D. PHOTO ARCHIVES RAPHAËL BERT

Une fanfare éphémère

Que vous soyez musiciens ou pas, vous pouvez rejoindre la nouvelle formation de l’école de musique Jean-Wiener. Et participer à un concert le 15 novembre, pour la soirée de présentation de saison.

on pourra rejoindre la fanfare. “Cet ensemble renoue avec des choses que j’ai vues, reprend Martin Bouveresse, des pratiques autour des cuivres. Il s’articulera sur le travail de trois professeurs de trombone, saxo et trompette. Le but étant d’arriver à embarquer le plus de monde possible et à jouer de manière décomplexée.”

Éphémère,

c’est bien le qualificatif de cette fan fare montée à l’école de musique Jean-Wiener. “Nous

THÉÂTRE DE VÉNISSIEUX

voudrions à partir de cette année, commente le directeur de l’école, Martin Bouveresse, proposer des temps de pratique artistique ponc

C’est trop facile

tuelle ouverts à tous les publics.”

Ainsi, que l’on soit musicien ou que l’on n’ait jamais approché une partition ou un instrument,

Il ajoute être lui-même trom pettiste de formation et connaît la principale difficulté pour ces instruments : “Les adultes ont appris à ne pas cracher alors que les enfants peuvent le faire sans problème. La technique impose de faire vibrer les lèvres, ce qui génère des postillons. C’est ce qu’il faut réapprendre ! Nous allons jouer sur les blocages des adultes et leur apprendre à lâcher prise.”

Les inscriptions se font à partir de 11 ans et deux répétitions sont programmées le 9 novembre de

“BIZARRE !”

18 h 30 à 20 h 30 et le 12 novembre de 10 heures à midi. “Nous avons un partenariat avec le magasin JS Musique pour les instruments à vent. Nous pourrons ainsi les prêter. La finalisation est la pré sentation de la saison de l’école de musique à la salle Érik-Satie le 15 novembre, à partir de 18 heures. La fanfare sera sur scène et illus trera les concerts à venir.”

Il ajoute en souriant : “Cette pres tation peut être un moteur pour créer de nouvelles choses. Comme son nom l’indique, la fanfare est prévue pour être éphémère, jouer one shot mais si ses membres veulent rester, il ne sera pas com pliqué de prolonger l’aventure.” g

JEAN-CHARLES LEMEUNIER

pour pArTiciper à LA FAnFAre éphémère : inscripTions Au 04 37 25 02 77 - ecoLedemusique@V LLe Venissieux Fr ou Auprès du secréTAriAT. GrATuiT eT ouVerT à Tous

Deux soirées rap

Quand un rappeur belge, Moche lan, et un musicien, Rémon Jr, s’at taquent à la vie et au répertoire de Jacques Brel, on ne peut qu’avoir envie de plonger dans ce Grand Feu. Du Grand Jacques, les deux artistes ne retiennent pas seule ment les chansons mais les mots, aussi. Mochelan, certes, chante Le Diable, Quand on n’a que l’amour ou La Chanson des vieux amants mais il reprend également à son compte et rejoue les interviews que Brel a données. “Ma raison d’être, reprend-il ainsi, c’est de

monter sur scène. Mais pas pour gagner ma vie, hein, au contraire, pour ne pas la perdre !” Le spec tacle est proposé ce 14 octobre au Théâtre de Vénissieux.

Changement total de sujet, la semaine suivante, avec Le Chat. Ce spectacle de la compagnie lyonnaise L’Association pra tique est né d’une enquête sur le harcèlement dans le milieu sco laire, menée auprès des élèves des collèges Henri-Barbusse de Vaulx-en-Velin et Évariste-Gal lois de Meyzieu.

C’est trop facile, chantait Jacques Brel dans Le Grand Jacques, d’al ler à l’église se faire pardonner ses fautes ou d’aller gueuler, quand les guerres sont finies, que c’était la dernière. C’est tout aussi facile de harceler et de dire que ce n’est pas très grave. Dans la pièce, c’est un chat trouvé devant le collège qui va déclencher une succession de conflits qui vont se nourrir et enfler. Les collé giens, précisent les auteurs, ont témoigné sur “leur vécu du har cèlement, leur difficulté parfois à prendre conscience de la violence subie, de la violence donnée”.

Accessible dès 12 ans et d’une durée d’une heure, la représen tation sera suivie d’un échange avec l’équipe artistique.

JEAN-CHARLES LEMEUNIER

Les deux prochaines soirées pro grammées à “Bizarre !”, l’équipe ment de musiques actuelles situé 68, boulevard Irène-Joliot-Curie — l’ouverture se fait par le 9, rue Louis-Jouvet —, seront essentiel lement consacrées au rap. Le 21 octobre, trois artistes se succéderont sur scène. Rappeur parisien, Souffrance est un membre de L’uZine, la formation de Montreuil. “On était jeunes, on était pauvres, clame-t-il dans Simba, on s’amusait d’un rien.” Suivent des rimes désenchan tées sur la banlieue (“Le 9-3, c’est Sarajevo”), le manque de pers pectives et l’omniprésence de la dope. “Un texte cru, dit-il encore, nourri de vérité.” Plus ensoleillé (il a vécu en Équateur, à Mada gascar puis à Lyon), James Loup a toujours été bercé par magie du cinéma, d’où le titre de ses deux opus : Bobine Vol 1 et Vol 2 Ses clips, tels ceux de Toc Toc ou 22h40 , sont de véritables courts-métrages. Enfin, Oso est une chanteuse lyonnaise dont le répertoire évoque la mélancolie

des amours et la souffrance cau sée par monde qui l’entoure.

Puis, le 29 octobre, place à la deuxième édition du Jokes Over Barz. C’est ainsi que les meil leurs MC de la première édition seront rejoints, nous promet-on, “par la crème des autres ligues de battle rap de France”. g

ocTobre

+ JAmes Loup + oso

Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS 14 Culture
g­­
Au ThéâTre de Vénissieux : Le GrAnd Feu, Le 14 ocTobre à 20 heures Le chAT, Le 21 ocTobre à 20 heures échAnGe AVec Les ArTisTes à LA Fin de LA représenTATion TAriFs : de 5 à 19 euros réserVATions : 04 72 90 86 68 (du mArdi Au Vendredi, de 14 à 18 heures) - iinFos sur www TheATre Venissieux Fr
J.-C.L. 21
à 20 h 30 : souFFrAnce
TAriFs : de 5 à 10 euros 29 ocTobre, 18h30 : Jokes oVer bArz TAriFs : de 5 à 15 euros bizArre Venissieux Fr
La chanteuse Oso ÉCOLE DE MUSIQUE
PHOTO
© LESLIE ARTAMONOW
PHOTO
D.R.
PHOTO
D’ILLUSTRATION J-C.L.
Mochelan et Rémon Jr

Le traumatisme de Guantanamo

était si forte et porteuse d’enseignements qu’elle méritait, après les livres écrits par Mourad Benchel lali et Nizar Sassi, d’être traduite en bande dessinée. Celle-ci se nomme Le Jour où j’ai rencontré Ben Laden et est sortie aux édi tions Delcourt/Encrages. Ce qui, sans doute, favorisera sa lecture par un public jeune.

L’histoire

Alors qu’ils ont une vingtaine d’années, en 2001, Mourad et Nizar quittent Vénissieux pour se rendre en Afghanistan. Partis comme des touristes, ils ont en fait été bernés par un réseau ter roriste et se retrouveront, malgré eux, dans un camp d’entraîne ment d’Al Qaida où ils croiseront même Ben Laden.

L’auteur et dessinateur de bande dessinée Jérémie Dres s’est donc intéressé à cette aventure hors du commun. Il a rencontré les deux Vénissians et de nombreux autres intervenants et a publié, en 2021, la première partie de leur histoire.

Voici que le second tome, sous-ti

tré Détenus 161 et 325 à Guanta namo, est paru ce 5 octobre chez Delcourt/Encrages.

Le récit démarre donc dans les montagnes de Tora Bora, dans l’est de l’Afghanistan. Comme dans le premier tome, Jérémie Dres choisit de se mettre en scène et mêle les époques. On suit bien sûr les pérégrinations des deux Vénissians, racontées par l’un ou par l’autre, avec des retours au présent, lorsque Jérémie, par exemple, retrouve Nizar dans un bistro de La Rotonde. Toujours proche de la réalité, comme dans un documentaire, Jérémie dessine aussi les à-côtés, le gars qui com mande un tacos escalope, “steu plé”, tandis que Nizar poursuit son échange.

Comme un véritable cinéaste, Jérémie Dres monte ses plans, proposant le présent — discussion avec Nizar dans le café, confé rence de Mourad dans un lycée de Dammartin-en-Goële —, le passé et les interventions des autres personnes interviewées. Tel cet

Vénissieux, et Dominique de Vil lepin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

D’un point de vue formel, le des sinateur sait également rythmer son récit : il éclate la pagination, fait disparaître les cases quand il le faut, passe d’un très grand format pleine page à de petits dessins, mélange les couleurs et le noir et blanc. Il sait accaparer l’attention du lecteur et créer un réel suspense.

Une bédé cinématographiqUe

Autre exemple de l’influence du cinéma : la page où, capturés par les Américains, Mourad et Nizar se retrouvent à l’aéroport de Kan dahar pourrait être tirée d’Apocalypse Now, avec ces GI armés et portant des lunettes de soleil et, derrière, les hélicoptères qui attendent. Et, comme dans un vrai documentaire, une authentique photo apparaît soudain au milieu des dessins. L’autre force de l’ou vrage est sa facilité à passer, juste ment, de ce style documentaire au pur cinéma d’action hollywoodien. Comme cette évasion du convoi militaire pakistanais digne de figurer dans n’importe quel James Bond ou autre blockbuster et qui, pourtant, s’est réellement passée.

deviennent les matricules 161 et 325. Le récit se charge de vio lence, empli de séquences de torture et d’humiliation. Jusqu’à aujourd’hui, Nizar et Mourad, que nous avions rencontrés à l’époque de la sortie du premier tome, res sentent encore ce traumatisme qui hante leurs cauchemars. Même s’ils se sont reconstruits et œuvrent maintenant à la lutte contre les méthodes de radicalisa tion dans les quartiers.

Le combat d’andré gerin

Le récit prend soudain un tour plus politique. Jérémie Dres des sine sa rencontre avec André Gerin et décrit le combat mené pour sortir ses deux jeunes conci toyens de l’enfer de cette zone de non-droit qu’est Guantanamo. Il sera aidé par l’actrice britan nique Vanessa Redgrave, dont on se souvient avec émotion du passage à l’hôtel de ville de Vénissieux, et par Dominique de Villepin.

Le tome II du Jour où j’ai ren contré Ben Laden s’achève sur la sortie du tome I et sur les retrou vai lles à Vénissieux, photo à l’appui, de Jérémie avec Mourad et Nizar. Dans sa postface, Yves Prigent, un des responsables

médiévale” , une affirmation à laquelle la bande dessinée et les témoignages des deux Vénissians apportent tout leur crédit. N’allons pas croire pour autant que ce récit traumatique ne soit que plombant. Jérémie Dres apporte une distance nécessaire, de par le jeu des allers-retours entre présent et passé, et les deux témoins clefs lâchent eux-mêmes quelques notes d’humour. “Il n’y a rien de logique chez les Améri cains, commente Nizar. On te tor ture mais, à la fin, tu récupères tes biens, ta montre et tes 10 francs.” D’autres dialogues résonnent en donnant de sérieuses pistes de réflexion. “On ne réglera pas le problème avec plus de moyens militaires, explique l’ancien agent du FBI à propos du terro risme et de l’appel au djihad. Il faut investir dans l’éducation pour créer des opportunités. Donner de l’espoir aux jeunes pour qu’ils aient d’autres perspectives que Kandahar.”

Une évidence ! g JEAN-CHARLES LEMEUNIER Le Jour où J’ai rencontré Ben Laden, tome ii : détenus 161 et 325 à Guantanamo de Jérémie dres. Paru ce 5 octoBre chez deLcourt/encraGes. Prix : 25,50 euros ; 17,99 euros (version numérique). EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 1515 À la fin du tome 1 du Jour où j’ai rencontré Ben Laden les Vénissians Mourad Benchellali et Nizar Sassi, en mauvaise posture en Afghanistan. Le tome 2 vient de paraître.
DESSIN JÉRÉMIE DRES EDITION DELCOURT/ENCRAGES BANDE DESSINÉE Culture

Le temps des dix mots

Relayée en région par l’Espace Pandora, l’opération “Dis-moi 10 mots” propose dix nouveaux mots à illustrer (par textes, photos, sons ou multimédias) avant le 30 avril 2023.

À

tous les temps est le thème de la nouvelle série de dix mots propo sés par le ministère de la Culture et relayée en région par l’Espace Pan dora. Ce sont : année-lumière, déjà-vu, lambiner, tic-tac, synchrone, plus-queparfait, dare-dare, rythmer, avant-jour et hivernage.

Le jeu est ouvert à tous. Il s’agit, à partir d’un ou plusieurs de ces mots, de réaliser une création littéraire, visuelle, sonore ou multimédia. Cela peut se faire en solo ou en groupe (classes, ateliers, etc.).

Certaines conditions sont à respecter : les textes doivent être rendus en .doc ou .docx, contenant 2 000 signes maxi mum, soit une page A4 dactylographiée. Les images seront en .jpeg, .tif ou .pdf. Pour les sons, d’une durée maximale de dix minutes, on devra utiliser le .mp3, .le

MÉDIATHÈQUE

wav ou le .aif. Les vidéos quant à elles, également d’une durée maximale de dix minutes, seront en .mov, .avi ou .mp4. Enfin, les contributions plastiques seront photographiées en .jpeg, .tif ou .pdf. Toutes ces créations seront ensuite sou mises à un jury régional. Une sélection sera publiée dans Puissance Dix le Mag 07 , le journal des dix mots en Auvergne Rhône-Alpes. Les créations sonores et vidéos sélectionnées par le jury seront publiées sur la page Facebook de l’Espace Pandora.

P arole ambulante

Toutes les contributions doivent être envoyées à contact@espacepandora.org au plus tard le 30 avril 2023, en précisant vos nom, prénom, adresse, âge. Pour les ateliers et créations scolaires, préciser

La date de réouverture reste inconnue

les nom et adresse de la structure, le nom de la personne qui anime, les noms et âges des participants.

À noter encore que l’Espace Pandora consacrera la 27 e édition de son festi val poétique Parole ambulante , du 2 au 8 novembre prochains, aux Voyages sin guliers. Le parrain en sera le poète et écrivain Serge Pey. Cette manifestation qui a l’habitude de s’installer dans toute la métropole ne fera pas cette année étape à Vénissieux. En revanche, les poètes voyageurs poseront leurs valises à la Maison des Passages (Lyon 5), à la librairie Descours, au Périscope et au théâtre des Marronniers (Lyon 2), au Social Palace (Lyon 9), au théâtre Sous le caillou (Lyon 4) et à la ferme du Vina tier, à Bron.

JEAN-CHARLES LEMEUNIER

NOUVELLE VIE Sylvie Dupin prend sa retraite

Inondée lors de l’orage du 17 août, la médiathèque Lucie-Aubrac reste fermée jusqu’à nouvel ordre. Certaines pièces essentielles à la réparation de l’équipement électrique du bâtiment sont en attente de livraison.

Leviolent orage du 17 août aura laissé des traces. Aux Minguettes, la piscine Auguste-Delaune, dont l’équipe ment technique avait subi d’im portants dommages, a rouvert le 14 septembre. En tenant compte de l’habituelle semaine de main tenance, elle sera restée fermée près d’un mois. En revanche, la médiathèque Lucie-Aubrac n’a toujours pas pu faire sa rentrée. L’équipement de l’avenue Marcel-Hoüel reste fermé pour une durée indéterminée. La copieuse inondation du sous-sol a endommagé le matériel élec trique. Le poste transformateur, l’éclairage de sécurité, le système de sécurité incendie, l’alarme intrusion, l’ascenseur, le système informatique et le dispositif de chauffage, ventilation et climatisa tion se sont retrouvés hors-service.

“Certains matériels doivent être

réparés, d’autres sont à remplacer, indique Michèle Picard. Or, nous attendons encore certaines pièces. Malheureusement, certaines com mandes sont en attente de livraison et cela n’est pas de notre ressort. Avant de pouvoir recevoir du public, le bâtiment doit être sécurisé.” En attendant la réouverture de la médiathèque, les personnels ont repris du service dès le 30 août dans les deux bibliothèques de quartier, Robert-Desnos et Ana tole-France. Les amplitudes horaires y ont été élargies.

Diagnostic Des bâtis Secteur Charréard, la crèche Pain d’épices a également subi des infiltrations d’eau durant l’été. L’établissement public aux 36 berceaux a dû fermer ses portes le temps des travaux. Mais la Ville a offert une solution de repli aux parents. Les petits ont été accueillis

dans les locaux de l’ancien centre académique Michel-Delay, place du Cerisier, aux Minguettes. Ce “lieu-tampon” est adapté à l’ac cueil du jeune enfant.

“Nos techniciens vont réaliser un diagnostic de nos bâtis, révèle le maire. Cet état des lieux permettra d’évaluer leur résistance par rap port à ces situations hors norme.

À la Métropole, j’ai demandé qu’on réalise un travail sur l’assainisse ment. Il pourrait y avoir des bas sins de rétention à créer, ou un nettoyage des grilles d’évacuation

réaliser.”

Après trente-trois ans de bons et loyaux services à Vénis sieux, Sylvie Dupin prend une retraite bien méritée. Cette artiste, qui enseignait aux ateliers Henri-Matisse et a créé la sculpture qui se trouve devant la Maison des fêtes et des familles, s’occupait aussi de la collection d’œuvres d’art de la Ville.

Quand elle se penche sur cette carrière, elle prononce

les mots “ouverture” et “ren contres” . Quant à ses projets, elle annonce “la marche nor dique et le violon pour débu tants” avant de se reprendre : “Non, je rigole. Je vais pouvoir me consacrer davantage à ma pratique artistique et égale ment au sport.”

Toute l’équipe d’Expressions lui souhaite un excellent départ vers ses nouvelles activités. g

g­­
Renseignements : espace pandoRa - 04 72 50 14 78 ou communication@espacepandoRa oRg Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS 16 Culture ESPACE PANDORA
à
g­­
FABRICE
DUFAUD
D.R. PHOTO J-C.L.
J-C.L.PHOTO ARCHIVES RAPHAËL BERT

VÉNISSIEUX ESCRIME

Un tout jeune président pour un nouvel élan

cements en compétition afin de me mesurer aux autres tireurs de clubs.

- Derrière l’épéiste, il y a le dirigeant…

rendez-vous de la rentrée pour me faire davantage connaître du milieu sportif vénissian.

- Comment avez-vous démarré à Vénissieux ?

J’ai commencé à m’entraîner à Vénissieux en 2011-2012, j’ai tout de suite apprécié l’ambiance du club et la qualité des sportifs : Fabien Battut, Vincent Perrot…

Auparavant, j’étais licencié aux Mousquetaires de Corbas. En 2024, cela fera vingt ans que j’ai commencé l’escrime.

- Vingt ans de pratique pour atteindre quel niveau ?

Honnêtement, je ne suis pas un grand escrimeur, je pratique surtout par plaisir lors de dépla

REPÈRES

En 2018, je suis entré au comité directeur de Vénissieux escrime comme chargé de la communi cation et de l’événementiel, avec l’objectif de donner plus de visi bilité au club, notamment sur les réseaux sociaux. Avant cela, j’étais déjà un bénévole, mais mon entrée au comité directeur a marqué une nouvelle étape dans mon implication. Durant les deux premières années j’ai été très actif, puis la pandé mie est arrivée. Comme toutes les associations sportives, on a tourné au ralenti.

- Pourquoi devenir président à tout juste 24 ans ? J’ai toujours souhaité prendre la présidence de ce club, c’est la consécration de mon enga gement. Je suis jeune mais bien entouré, je peux m’appuyer sur la grosse expérience des autres membres du comité directeur :

Vénissieux escrime s’appelait, jusqu’en 1998, CMO-V La Riposte

n Création en 1974.

n Siège : gymnase Jacques-Brel. n Salle d’armes : 8 pistes électriques dans ce même gymnase. n Maître d’armes : Julien Guichardan. n Pratique : principalement l’épée, formation au fleuret pour les ados de 7 à 11 ans.

n Distinction : le club a obtenu le label “club formateur” décerné par la Fédération française d’escrime. n Présidents successifs : Patrick Desloires, Marcel Poublan Couste, Aurélien Tivillier, Elsa Aubel, Julien Pierrot, Thomas Bost.

n En 2000, le club a créé une étape du Circuit national d’épée. Citons quelques vainqueurs prestigieux de cette épreuve vénissiane : Rémy Delhomme, Ivan Trevejo, Jean-Michel Lucenay, Hippolyte Bouillot, Alexandre Bardenet, Grégory Bon... Sans oublier le Vénissian Hervé Lapierre en 2008.

n Contact Mail : venissieuxescrime@orange.fr

Téléphone : 04

heures).

09 26 (lundi, mercredi, vendredi de 18 à

- Quelles sont vos ambitions ? Donner un nouvel élan au club. Le comité directeur et moimême sommes au travail pour atteindre cet objectif, en amé liorant le pôle compétition, en faisant davantage appel à des bénévoles pour aider et conseil ler nos jeunes compétiteurs, et en secondant notre maître d’armes, Julien Guichardan. Je souhaite également développer le pôle arbitrage. Nous man quons cruellement d’arbitres et cela peut être un frein pour les compétitions. J’ai profité des

- Le club fera de nouveau l’impasse en 2023 sur l’orga nisation de son temps fort, le Circuit national d’épée senior. Est-ce que cela vous inquiète ?

L’arrêt de la programmation de notre événement majeur ne doit pas être vécu comme un coup d’arrêt à la progression du club. On peut même y voir une opportunité car la préparation du Circuit nécessitait des mois de travail. Pourquoi ne pas profiter de ce temps libéré pour axer nos

Clap de fin pour le Circuit national ?

Annulé une première fois en 2021 en raison de la crise du Covid-19, le Circuit national d’épée senior a dû être déprogrammé de nouveau en février dernier, les contraintes sanitaires n’étant pas alors totalement levées. Mais la pandémie n’explique pas tout. Dès 2017, la Fédération française d’escrime (FFE) avait décidé de ne plus intégrer l’étape vénissiane dans le circuit élite. Le club souffrait déjà de la concurrence d’autres tournois d’envergure nationale et interna tionale programmés au même moment. Déclassé, le Circuit était jugé un peu trop “ouvert”, pas assez sélec tif, et souffrait de l’absence de gros bras de l’escrime

efforts sur le pôle compétition ? Je pense que c’est le moment. Et puis nous continuerons d’orga niser des épreuves. Je ne suis pas inquiet. Vénissieux reste un club important qui va fêter ses cinquante ans en 2024. Il est de plus référencé dans la région lyonnaise. Et nous avons des lea ders qui ont évolué en équipe de France. Pour ne citer que lui, Nel son Lopez-Fourtier s’est adjugé le Challenge Monal à Paris, une des compétitions les plus impor tantes dans la ronde des circuits internationaux d’épée hommes. Soyons confiants. g

française. Autre élément à prendre en considération, l’aspect financier. “Peu de retombées financières pour des mois de préparation, confirme le nouveau président du club, Thomas Bost. Dans ces conditions, nous avons jugé plus sage de renoncer également à l’édition 2023.”

Tout espoir de revivre un Circuit national d’épée à Vénissieux est-il définitivement compromis ? Pas sûr, puisque la FFE, tout en prenant acte de non-candida ture du club vénissian pour 2023, a fait savoir qu’elle restait ouverte à l’organisation de l’événement en 2024.

18 SportS Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS
À tout juste 24 ans, Thomas Bost prend la direction du club vénissian d’escrime avec l’ambition d’insuffler une nouvelle dynamique. PHOTO D.Y. PHOTO
ARCHIVES RAPHAËL BERT
Thomas Bost
72 51
21

portS

VÉNISSIEUX BOXE FRANÇAISE

Lionel Herrera, courroie de transmission du VBF

Herrera a pris sa pre mière licence il y a près de 35 ans. Il s’apprête à succé der à Gabriel Boucher, alias Gaby, à la tête du club Vénissieux boxe française et savate (VBF).

Lionel

Une mission difficile ? “C’est une évidence. J’ai accepté ce challenge parce que je considère que ma mission en tant que responsable est de transmettre tout ce que j’ai appris. J’aime bien cette idée. J’ai eu la chance d’avoir Bob Alix comme conseiller, c’est lui qui a insisté pour que je passe des diplômes, et que j’entraîne. Gaby a pris la pré sidence en 1998, avec six licenciés. Aujourd’hui, on a franchi la barre des 250 boxeurs. Chapeau à lui et son équipe, ses piliers Rafik Chergui, Bruno Rudzky, Valéry Boucher.”

Il est vrai que Vénissieux boxe française est bien ancré dans le paysage sportif de la ville.

En 2018, à l’occasion du qua rantième anniversaire de VBF, Michèle Picard, le maire, avait à juste titre salué “ce club qui a su, au fil des années, garder les

TENNIS DE TABLE

valeurs fondamentales du sport : le respect, l’humilité, le dépasse ment de soi, la loyauté.”

Lionel Herrera, par ailleurs ensei gnant à l’université Lyon 3, prend aujourd’hui le témoin avec humi lité, mais détermination : “Il y a des choses à construire ou à consolider.

Mais les bases sont là, observet-il. Sur les 250 à 270 licenciés, on compte 2/3 de jeunes, et 40 % de filles – j’en entraîne quelques-unes à l’université. Elles ont un profil intéressant et elles devraient faire parler d’elles en compétition. J’ai remarqué qu’elles étaient plus disciplinées que les garçons, et je ne serais pas surpris, si, dans un proche avenir, l’une d’elles prenait ma place.”

Jamais à court d’idées, le nou veau président veut s’ouvrir au plus grand nombre, attirer par exemple des adeptes de la canne de combat et bâton, pour le simple plaisir et pas forcément pour faire de la compétition.

Mais force est de constater que sur le plan médiatique la savate

est aux abonnés absents. Com ment faire (re)découvrir la boxe française ? “J’ai discuté il y a quelque temps avec un journa liste sportif d’une chaîne de télé régionale, rapporte Lionel Her rera. Je lui ai demandé pourquoi

il n’y avait pas de reportages ou de résultats sur notre discipline.

Il a été honnête : trop compliqué, on ne comprend pas grand-chose.”

Le président ne se défile pas quand on lui fait remarquer que la tenue officielle — une combi

Nicolas Uran, pour vous servir

Nicolas Uran s’est vu confier les commandes de l’Amicale laïque du Charréard Vénissieux (ALCV). Itinéraire d’un pongiste pressé de 26 ans.

naison justaucorps — n’est peutêtre pas le meilleur atout pour rendre la discipline plus attrac tive. “Ça va déjà mieux, assure-t-il, des efforts sont faits pour que la BF améliore ses tenues et son image.”g

Depuis

qu’il est passé du club de loi sirs du Moulin-à-Vent (créé par le regretté Bernard Masson), à celui du Charréard, davantage tourné vers la com pétition, Nicolas Uran a mis les bouchées doubles. Il en est désormais le président.

“C’est mon père qui m’a donné le virus du tennis de table. En 2011, il m’a entraîné et conseillé au Vénissieux tennis de table roller (VTTR). Cinq ans plus tard on optait pour le club du Charréard afin de se lancer dans les compétitions par équipes du week-end.”

Très actif au sein du club, Nicolas s’est d’abord vu confier le poste de secrétaire avant de prendre naturellement la place de Jérôme Sage il y a quelques mois. “Jérôme ne pouvait assurer pleinement sa mission car il entraîne par ailleurs les jeunes. J’ai accepté de

prendre le relais à condition d’avoir le soutien sans faille des membres du bureau : mon père Henri, Christian Ronot, Mehdi Maimouni et Fernand Veyrenc, le doyen du club, ancien président. Ils ont accepté d’être à mes côtés.” Quelles sont les priorités du tout jeune président de 26 ans ? “Créer de nouvelles équipes pour accueillir tous ceux qui vou dront prendre une licence. Le Covid nous a fait du mal, il y a eu pas mal de départs. Heureusement, en cette saison 2022-2023, la tendance semble s’inverser, on recrée de nou velles équipes pour des débutants.”

Et le pôle compétition ? “L’an dernier, on n’a pas réussi à maintenir notre équipe fanion en Régionale 3. Notre souhait est donc de retrouver ce niveau. On le sait bien, une équipe qui évolue au moins en région va

attirer de nouveaux pongistes qui ont de l’expérience. Elle va servir de locomotive. Mais cela ne nous conduira pas à délaisser le secteur loisir qui nous garantit des inscrip tions chaque année, beaucoup de débutants et des jeunes, qui deviendront à leur tour des compétiteurs.”

Bien ancrée dans le quartier du Charréard, au gymnase du groupe scolaire, l’ALCV ne laisse pas indifférent quelques anciens diri geants, ce qui réjouit Nicolas. “Outre Fer nand Veyrenc, un autre ancien président, Dragan Stamenkovic, qui a de solides com pétences en communication, garde le contact avec nous. Il a récemment repensé notre site web. Vous voyez, nous ne manquons pas de ressources.”

EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 S19
Il était logique que durant l’été, Lionel Herrera, qui va fêter ses 60 ans, succède à Gabriel Boucher à la tête du club vénissian de boxe française et savate.
g DJAMEL YOUNSI
PHOTO D.Y.
PHOTO D.Y.

Un bon cru pour l’édition 2022

FOULÉES 2022

Les scolaires vont faire bande à part

Satisfaction de Jacques Kieffer, président du club vénissian, après cette 34e édition du Cyclo de l’Amicale cycliste du Moulin-à-Vent.

On a engagé 99 personnes sur le 60 et le 80 km, avec des parcours entre Parilly et l’arrière-pays viennois. C’est un bon chiffre, ces épreuves sous l’égide de la FSGT attirent habituellement moins de coureurs. Chapeau aux vétérans de 78 et 88 ans et aux clubs les plus représentés : CT Lyon, ALC8, Feyzin, le Vélo Club Max-Barel et l’Entente du Moulin-à-Vent. On a également proposé deux circuits Gravel (graviers, ndlr), un combiné de VTT sur route et sur chemin. Place à notre cyclo-cross du 11 novembre à Parilly.”g

Samedi 15 octobre

g Les basketteurs de l’ALVP reçoivent l’AL Saint-Priest (3) au gym nase Jacques-Anquetil, à 20h30.

g Tournoi national de badminton de la ville de Vénissieux organisé par Badminton Vénissieux Sud-Est aux gymnases Triolet et Brel, de 8 à 21 heures. Le lendemain, suite et finales de 8 heures à 17h30. g Stage fédéral d’aïkido organisé par Aïkido Vénissieux Club, de 14 à 21 heures. Le lendemain, suite et fin de 9 à 13 heures.

Dimanche 16 octobre

g Le XV de l’USV accueille l’Olympique de Saint-Genis-Laval au stade Laurent-Gérin, à 15 heures.

Lundi 17, mardi 18, Jeudi 20 et vendredi 21 octobre

g Foulées des scolaires pour les CM1 et CM2 de 9 à 12 heures, et de 14 à 17 heures au stade Laurent-Gérin, organisées par l’USEP, l’AFA Feyzin-Vénissieux, l’OMS et la Ville.

Samedi 22 octobre

g Les handballeurs du VHB accueillent le SCO Angers au gymnase Jacques-Anquetil, à 20h45.

g Les footballeurs de Vénissieux FC reçoivent le FC Échirolles au stade Laurent-Gérin, à 18 heures.

g L’équipe de futsal de Vénissieux FC accueille Vaulx-en-Velin FC au gymnase Micheline-Ostermeyer, à 19h30.

Dimanche 23 octobre

g Les basketteurs du CLAM-V accueillent l’ASS Lagnieu Basket au gymnase Alain-Colas, à 15 heures.

RÉSULTATS

Handball

g Succès à l’arraché des hand balleurs vénissians, samedi 8 octobre, en Seine-Mari time. Ils ont pris le large face à une vaillante équipe de Gonfreville avant de gérer au mieux leur avance, s’im posant au final 29 à 28, avec 12 buts de Guillaume Bressy.

Football g En s’imposant 3-1 le 9 oc tobre face au CSA Poisy (74), les Vénissians se sont qua lifiés pour le 6e tour de la coupe de France. Ils affronte ront Ain Sud Foot (National 3) sur ses terres.

Basket-ball

g Revers des basketteurs de l’ALVP (R2) face à Terres Froides basket (90-65), le

9 octobre, et courte défaite de l’équipe féminine (Préna tionale) face au Basket des Vallons de la Tour (58-49). L’équipe du CLAM-V (R3) a sauvé l’honneur vénissian en arrachant un précieux succès (69-68) face à Isère Savoie Pont-de-Beauvoisin.

Rugby g Longtemps en infériorité numérique, le XV de l’USV s’est incliné en match en re tard, dimanche 9 octobre au stade Laurent-Gérin, face à Cours-la-Ville (36-12).

Judo g Avis aux anciens, le club de judo de l’ALVP va fêter ses 60 ans cette année, une soi rée est prévue pour cette oc casion. Contactez le club.

L’information

dévoilée il y a quelque temps a été confirmée par la direction municipale des sports et l’OMS.

“Les Foulées scolaires habituel lement intégrées dans la Foulée Vénissiane se dérouleront un mois avant le grand rendez-vous du 22 novembre, indique Francis Ram beau, président de l’OMS. Face à la désaffection d’enseignants de pri

FOOTBALL

maires pour une épreuve toujours programmée un samedi matin, il a été décidé de ne pas annuler les Foulées scolaires mais de trouver un nouveau mode de fonctionne ment, comme l’a fort justement sou haité Michèle Picard. Les classes de CM1 et CM2 participeront aux Fou lées, du 17 au 21 octobre, au stade Laurent-Gérin, pendant le temps scolaire.” Du coup, les records

d’affluence établis ces dernières années (une moyenne de 1700 à 1800 scolaires) ont toutes les chances de tomber. L’USEP coor donnera ces huit demi-journées de foulées scolaires, et les enfants se lanceront dans des courses à contrat (ou à objectifs), ils estime ront le chrono qu’ils veulent réa liser en fonction de la distance. g D.Y.

La Ville ne vibrera pas pour le Mondial au Qatar

La Ville de Vénissieux n’organisera pas la moindre opération en marge de la Coupe du monde de foot ball. La municipalité tourne le dos à cette 22e édition de la compétition, qui se déroulera du 20 novembre au 18 décembre 2022 au Qatar.

Si elle refuse d’employer le terme “boycott”, Michèle Picard explique qu’elle ne souhaite pas faire la promotion de ce Mondial. “En tant que maire, je m’oppose à cette Coupe du monde, justifie l’élue.

Je pense qu’un autre pays, qui respecte les condi tions de travail, aurait pu être choisi. Il y a eu beau coup de morts sur les chantiers de construction des stades.” En effet, selon une enquête du quotidien britannique The Guardian de février 2021, plus de 6 500 ouvriers originaires de cinq pays asiatiques seraient décédés sur ces chantiers en 12 ans.

Ces travailleurs migrants étaient exposés à un tra vail pénible réalisé dans des conditions climatiques extrêmes.

Il n’y aura pas d’écran géant pour retransmettre les matchs, poursuit Michèle Picard. En même temps,

on n’a jamais organisé de fan zone. Par le passé, il y avait eu des animations, des temps forts avec les enfants et les adolescents des clubs et les EPJ. Je n’in terdirai pas à un café de diffuser un match. Je n’empê cherai personne de regarder. Mais à titre personnel, je sais ce que je ferai.” g

AGENDA 20 SportS Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS
ARCHIVES RAPHAËL BERT
F.D.
PHOTO D.R.
CYCLO DE L’AMICALE DU MOULIN-À-VENT
ARCHIVES RAPHAËL BERT

“Un pour tous” plutôt que “tous pour un”

La question mérite d’être posée. Désormais inté grée à un championnat de niveau régional (R3) après une saison convaincante, la forma tion senior du CLAM-V fait-elle de l’ombre aux autres licenciés ? “Non, assure François Martin, le président du club. Nous ne négligeons nullement les autres équipes. Mieux, cette année nous sommes quasiment représentés dans toutes les catégories, ce qui ne nous était pas arrivé depuis longtemps. Ici, tous les niveaux sont logés à la même enseigne.” Illustration avec cette anecdote : alors que l’équipe de R3 devait affronter Pusignan, dimanche 2 octobre au gymnase Alain-Co las, un accord a été trouvé avec l’adversaire pour jouer samedi soir. “En effet, nos U20 avaient un match programmé le 2 octobre. Et les coaches de ces jeunes évoluent également en R3… D’où le report.”

Mourad Chérif, entraîneur des seniors, y va de son couplet “Chose incroyable, c’est la première fois qu’on n’a même pas eu à se préoccuper du recrutement durant l’intersaison. On a reçu des dizaines d’appels de basketteurs d’horizons divers qui étaient intéressés par le CLAM-V. On n’a eu qu’à se baisser pour choisir si j’ose dire.”

Une ambiance qUasi familiale Autre élément à prendre en consi dération, l’ambiance quasi fami liale qui règne au club. “J’ai un bon vécu au basket, complète le techni cien. J’ai passé une vingtaine d’an nées au club de Saint-Fons, et j’ai joué tous les rôles, compétiteur chez les jeunes, arbitre, puis trésorier, entraîneur et enfin président. Après quelques mois de pause, j’ai rencon tré Jacky Julien, l’ancien président du CLAM-V qui me connaissait déjà car il y a eu pas mal de derbys entre les clubs vénissian et saint-foniard.

l’indispensable homme à tout faire, il y a des personnes incroyables qui

face aux Falcons de Pusignan (9267), rien n’a changé. Tout le monde

DJAMEL YOUNSI
EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 S21 portS
PHOTO D.Y. L’objectif des dirigeants vénissians est de tout faire pour maintenir les basketteurs seniors en Régional 3. Mais pas question de délaisser les autres équipes.
CLAM-V BASKET
En dépit d’un lourd revers face à Pusignan (en noir), le CLAM-V se veut serein

Beau succès pour le repas du Réseau

EXPRESS

Vacances sportives

Pour ces vacances d’au tomne, du lundi 24 au ven dredi 28 octobre, le service municipal des sports pro pose une semaine d’anima tions aux enfants scolarisés

en CE2, CM1 et CM2, au tarif attractif de 12 euros. Esca lade, vélo, jeux collectifs, jeux de raquettes, karaté, rollers, boxe : le choix est large.

Les activités auront lieu dans six gymnases de la commune : Colette-Besson, Jacques-Brel, Jean-Guimier, Micheline-Ostermeyer, Elsa-Triolet et Tola-Vologe. Inscriptions en ligne via un formulaire à compléter sur le site de la Ville : venissieux.fr

Plus de renseignements au 04 72 50 74 02.

Samedi 8 octobre, plusieurs dizaines de personnes ont participé à un repas solidaire organisé par le Réseau d’alerte et de solidarité de Vénissieux.

Le maire, Michèle Picard, et une partie de l’équipe municipale, avaient fait le déplacement jusqu’à la salle Irène-JoliotCurie.

Rappelons que le Réseau, créé en 1997, est un interlocuteur juridiquement reconnu des pouvoirs publics et des bail leurs. Ce collectif s’est donné

pour mission d’aider les foyers menacés d’expulsion ou de cou pure d’énergie à Vénissieux.

Pour cela, il agit de plus en plus en amont, et intervient aussi sur des questions de santé, en coor dination avec d’autres organisa tions et associations.

Si vous êtes confronté à une situation relevant des missions du Réseau d’alerte et de soli darité, vous pouvez contacter l’équipe au 04 72 50 12 81 ou par mail, à l’adresse reseau.alerte. solidarite@gmail.com g

Stérilisation des chats errants

Afin de gérer l’errance animale dans le quartier Charréard/ Max-Barel, la Ville de Vénissieux mène jusqu’au 28 octobre une campagne de capture des chats errants vivant en groupe, non identifiés et sans propriétaire connu, afin qu’ils soient stéri lisés puis relâchés sur leur lieu de vie. Le périmètre concerné est délimité par le chemin du Charréard, la rue du Montelier, le chemin du Charbonnier (du 30 au 40) et la rue Max-Barel. Les propriétaires de chats sont

invités à les maintenir à domicile pendant la campagne de capture de 6 heures à 11 heures et de 17 heures à 21 heures.

Les chats capturés portant une identification décelable sur place seront relâchés. Dans le cas contraire, le propriétaire sera invité à récupérer son ani mal au refuge SPA de Brignais (frais de garde et de dossier à sa charge).

Renseignements auprès du Ser vice communal d’hygiène et de santé au 04 72 21 44 10. g

Le Secours catholique recherche des bénévoles

L’équipe locale du Secours catholique organise les mer credis un accompagnement scolaire pour des enfants en primaire et des jeunes au collège. Les séances ont lieu au 14, avenue Jean-Cagne.

Les besoins sont importants et le Secours catholique ne peut répondre à tous faute de bénévoles en nombre suf fisant.

Si vous êtes intéressé, écrire à sc-venissieux@sfr.fr ou téléphoner au 04 78 67 77 93 pour donner votre nom et vos coordonnées. L’associa tion vous recontactera.

Un super loto pour Marine L’association “Marine et l’Es poir” a pour but de financer les soins et le matériel spé cifique non pris en charge par les assurances mala die pour Marine, une jeune femme atteinte du syn drome d’Aicardi.

Pour récolter des fonds, un super loto est organi sé le dimanche 30 octobre à l’Espace Jean-Pope ren, à Meyzieu (135, rue de la République). Ouver ture des portes à 13 h 30. Bar et petite restauration assurés. Nombreux lots : bons cadeaux voyage de 1 000 et de 800 euros, cartes cadeaux de 500, 400 et 300 euros.

Plus de renseignements au 06 70 60 18 79.

MENUS DES RESTAURANTS SCOLAIRES

Menus du 12 au 21 octobre

Mercredi 12 : râpé de carottes et papayes / vinaigrette au soja maison, escalope végétale au lait de coco, ananas et curry, purée de patates douces, fromage blanc nature*, gâteau à la goyave, pain*.

Jeudi 13 : salade verte / dés de fromage / vinaigrette maison, sauté de bœuf à l’italienne ou galette de quinoa à la provençale, pommes de terre vapeur persillées, compote de pommes*, pain*.

Vendredi 14 : salade de pâtes aux légumes croquants sauce citron, suprême de poisson grillé / citron, épinards hachés béchamel*, fro mage, fruit de saison*, pain*.

Lundi 17 : carottes râpées* / vinaigrette maison, ravioli emmental basilic*, fromage*, compote de fruits*, pain*

Mardi 18 : salade de pommes de terre/ thon / œuf / sauce rémou lade, filet de poisson pané / citron, brocolis persillés*, fromage, fruit de saison, pain*.

Mercredi 19 : salade d’endives / dés de fromage / vinaigrette maison, Omelette nature*, purée de pois cassés, fruit de saison, pain*.

Jeudi 20 : betteraves / féta** / vinaigrette maison, sauté de veau aux champignons et marrons ou sauté végétal marengo (blé, pois chiches, champignons, tomate), haricots verts à l’échalote, car rot cake maison, pain*.

Vendredi 21 : salade verte, vinaigrette maison, quenelles de brochet sauce Nantua, riz basmati*, fromage blanc nature, fruit de saison pain*.

CONSEILS DE QUARTIER

Les prochaines assemblées générales

● Jules-Guesde Jeudi 13 octobre, 18 heures, res taurant du groupe scolaire JulesGuesde (55, rue Joannès-Vallet).

● Charréard/Max-Barel Mercredi 19 octobre, 18 heures, gymnase du groupe scolaire Char réard (12, rue Julius-Rosenberg).

● Louis-Pasteur/Monery Jeudi 20 octobre, 18 heures, restaurant du groupe scolaire Pasteur (6, route de Corbas).

● Moulin-à-Vent/Georges-Lévy/ Ernest-Renan Mercredi 26 octobre, 18 heures, restaurant du groupe sco laire Moulin-à-Vent (22, rue Pierre-Brossolette).

● Joliot-Curie Jeudi 27 octobre, 18 heures, salle polyvalente du groupe sco laire Irène-Joliot-Curie (5, rue Roger-Salengro).

PRATIQUE

NUMÉROS RAPIDES D’URGENCE

Samu : 15.

Police secours : 17.

Pompiers : 18.

Une fête de quartier Annulée le 24 septembre dernier pour cause d’intempéries, la fête commune aux conseils de quartier Charréard/Max-Barel et Louis-Pas teur/Monery aura lieu ce samedi 15 octobre, de 14 à 18 heures, à l’extérieur et à l’intérieur de la Halle à grains (angle du boulevard Coblod et de la rue Allende). En cas de pluie, toutes les activités seront rapatriées dans la salle.

Une opération propreté En partenariat avec l’association Randossage, les conseils de quar tier Parilly et Jules-Guesde orga nisent une opération de ramassage des déchets, le samedi 15 octobre de 14 à 16 heures (sous réserve de météo favorable). Rendez-vous au métro Parilly. Cette initiative est ouverte à tous les habitants sans limite d’âge. Elle se terminera par la pesée des déchets g

Violences conjugales, victime ou témoin : 39 19.

CENTRE HOSPITALIER

MUTUALISTE LES PORTES DU SUD

2, av. du 11-novembre-1918

72 89 80 00.

Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 / EXPRESSIONS 22 Au quotidien
(* Produits Bio. La V LLe Peut être amenée à modifier ces menus, consuLtaBLes sur www Venissieux fr
Rédaction : 9 rue Aristide-Bruant 69 200 Vénissieux. Téléphone : 04 72 51 18 12. Mail : redaction@expressions-venissieux.fr Site du journal : www.expressions-venissieux.fr Paraît un mercredi sur deux sur papier recyclé. Directrice de publication : Delphine Peyre. Rédacteur en chef : Gilles Lulla & 04 72 51 18 12. Rédacteur en chef adjoint : Grégory Moris & 04 72 51 76 65. Secrétaire de rédaction : Alain Seveyrat & 04 72 51 76 84. Journalistes : Jean-Charles Lemeunier & 04 72 51 18 12. Poutchie Gonzales & 04 72 51 18 12. Djamel Younsi & 04 72 51 76 62. Fabrice Dufaud & 04 72 51 76 64. Assistante de gestion : Krisztina Papp. Publicité : & 04 72 51 18 12 Éditeur : Régie autonome personnalisée du journal Expressions. Fabrication : CIRA - 01 150 Saint-Vulbas & 02 28 02 23 60. Distribution : Codice - 69 200 Vénissieux & 04 72 33 04 30. Abonnement : 45 euros par an. Prix au numéro : 1 euro. Tirage : 33 500 exemplaires. ISSN : 1151-0935 xpressionse L e s n o u v e l e s d e V é n s s e u x
04
CHARRÉARD/MAX-BAREL
LUTTE CONTRE LES EXPULSIONS
PHOTO D.R.

Bon poids bon œil

sians bâtirent des ponts-bascules privés sur leur propre terrain, concurrençant ainsi directe ment le service public. Ainsi fit Monsieur Barbier, un marchand de vin lyonnais qui, en 1894, implanta un pont-bascule à Parilly, sur la route d’Heyrieux. Idem pour Monsieur Vignole dont la bascule, construite au Moulin-à-Vent et plus précisé ment chemin de Champagneux, à un jet de mégot de sa terrasse de café, devint l’emblème de son établissement, le “café de la Bascule”, qu’un photographe s’empressa d’immortaliser sur une carte postale. En cette fin du XIXe siècle, les bascules s’in vitèrent ainsi dans le paysage vénissian, et devinrent l’un des pôles de la vie du village. Grâce à elles, on put désormais peser le juste poids d’une charrette de foin ou d’un tombereau de pommes de terre, et ainsi en retirer le juste prix lorsqu’on les mena vendre à Lyon ou vers de plus lointains horizons.

Brennus était un chef gau lois. Son exploit ? Avoir réussi à assiéger la ville de Rome en 390 avant Jésus-Christ, et à la faire capituler. Les vain cus durent payer une rançon en or, que les Gaulois pesèrent sur une balance. Allez ! Encore ! Versez encore, dirent-ils aux Romains. Jusqu’à ce que ceux-ci comprennent que les poids de la balance étaient truqués, en leur défaveur évidemment. Ils pro testèrent. Alors Brennus jeta son glaive sur les poids, et prononça la phrase célèbre “Vae victis”“Malheur aux vaincus”.

Cette histoire était naguère si célèbre qu’au tournant des XIXe et XXe siècles, l’usine de balances Duchesne, implantée à Villeur b anne, prit Brennus et son glaive pour emblème. Pareille référence ne pouvait qu’attirer les élus de tous bords. C’est donc d’un cœur léger qu’en 1936, les membres du conseil munici pal de Vénissieux confièrent à l’entreprise Duchesne le soin d’aménager une nouvelle bas cule. “Camarades , exposèrentils, le poids public de la place

Léon-Sublet ne répond plus aux besoins actuels. Son insuffisance de tonnage est depuis longtemps démontrée. Cependant, le poids public est très apprécié de la population” . Dont acte. Moyennant 13 950 francs, on remplaça donc le vieu x “pont-bascule” de la place Sublet, qui ne pesait que des charges de dix tonnes, con tre un nouvel équipement apte à peser jusqu’à trente tonnes. Il fut installé au carrefour de l’avenue Jean-Jaurès et de la rue Carnot.

U ne mission de service p U blic Ce n’était pas la première fois que les élus vénissians s’intéres saient ainsi au poids des choses en ce monde. En 1853 déjà, le maire et les conseillers municipaux avaient dû peser de tout leur poids pour que le pesage des charges devienne l’affaire de la mairie. Pensez donc, les jours de foire, durant lesquels se vendaient force têtes de bétail et notamment des cochons, tout un chacun pouvait peser la bête à sa guise. Du coup, les entourloupes à la Brennus ne manquaient pas,

qui nuisaient au bon déroule ment du commerce. Le 13 février 1853, l’on décida donc sans trop s’appesantir, que le pesage des porcs “sur les places, rues et autres lieux publics” serait exclu sivement effectué par un peseur désigné par la commune. Cette affaire de poids devint ainsi un service public, au même titre que la poste ou l’école.

Fort bien me direz-vous, mais quid de ce qui n’est pas cochon ?

La balance des cochons, porta ble et démontée après chaque foire, ne convenait pas du tout pour peser des charrettes avec leur chargement. Il existait pourtant des modèles adéquats : formant une sorte de pont d’en viron 4 m de long pour 2 m de large, ces bascules grand format étaient posées sur une fosse, à l’intérieur de laquelle se trou vait un mécanisme relié à une balance romaine, elle-même abritée dans une petite construction jouxtant le pont. Mais elles coûtaient très cher, trop en tout cas, pour les finances communales. Aussi en 1862, le maire Jean-Jacques Sandier eut-il

Varichon prendrait à sa charge la construction de l’équipement, percevrait le prix des pesages, et céderait au bout de dix ans la propriété de la bascule à la com mune. Bien calculé, mais ce fut un coup d’épée dans l’eau. Trop éloignée du bourg, la première bascule communale ne connut pas le succès escompté. Si bien qu’en 1879, la municipalité dut en faire construire une autre, place Sublet cette fois, en plein cœur de Vénissieux. Comme l’an cienne balance aux cochons, la nouvelle bascule publique fut louée à un peseur officiel, qui versa à la commune un loyer de plusieurs centaines de francs par an et qui, en échange, perçut une taxe sur chaque pesée effectuée : 60 centimes jusqu’à 1 500 kilos, et 75 centimes au-delà, soit à peu près le prix d’une journée de salaire d’un ouvrier.

l a basc U le dans le privé Mais ce faisant, la commune se montra trop gourmande. Face à ces prix élevés, certains Vénis

Ce qui était vrai pour l’agricul ture l’était aussi pour l’industrie. À partir de 1884 et de nouveau en 1894, les élus vénissians réclamèrent à cor et à cri que la compagnie de chemins de fer PLM, qui desservait notre ville, aménage à côté de la gare un “poids public sur la voie fer rée” , afin de peser les wagons. En effet, “depuis quelques années le trafic des marchandises de diverses natures à la gare de notre commune prend une exten sion considérable soit pour l’ar rivage pour l’agriculture et le commerce (…), soit pour l’indus trie, de nombreux wagons devant servir à la chimie et à la manufac ture, [notamment] les arrivages de charbons qui augmentent tous les jours en raison de l’extension des usines”

Ces balances pesaient donc d’un bon poids et méritaient le coup d’œil : elles accompagnèrent rie n moins que le développe ment économique et industriel de Vénissieux. g

EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742 H23 istoire Les rues de Vénissieux étaient autrefois équipées de balances
publiques
monumentales, semblables à celles que l’on trouve encore aujourd’hui dans certains villages. Regard sur des installations qui participèrent au progrès de notre ville.
l’idée de s’entendre avec un cafe tier nommé Étienne Varichon.
ALAIN BELMONT SourceS : ArchiveS de véniSSieux, délibérAtionS municipAleS (1853-1936) et 1 m 197-2.
PHOTO D.R. Vers 1895, la bascule Monsieur de Vignole, construite chemin de Champagneux au Moulin-à-Vent, devint l’emblème de son établissement, le “café de la Bascule”.

Bonne chair ne saurait mentir

Chez

les Anselme, le commerce de viande de porc se transmet de géné ration en génération. Et pas ques tion d’envisager une autre carrière. “J’ai commencé à 12 ans, en 1956, dans l’entre prise de mes parents, Eugène et Jeanne, se souvient Pierre-Marie Anselme. À l’époque, la boucherie-charcuterie était installée à Lyon, rue de la Cité, dans le troisième arron dissement. J’ai pris la suite de mon père en 1968, avec ma femme Thérèse. Nous avons commencé à vendre nos produits, au-delà des particuliers, à des bouchers et des char cutiers ; le bouche-à-oreille a fonctionné et notre entreprise a pris son envol.”

Un envol qui mène le Père Anselme... à Vénissieux, au hasard, ou presque, d’une vente aux enchères. “À la fin des années 1980, notre activité ne correspondait plus aux normes européennes en milieu urbain. Trop de bruit, trop tôt... Il nous fallait donc trouver un nouvel endroit où nous installer.”

Une visite de l’ÉlysÉe avec JacqUes chirac

“Pendant la Seconde Guerre mondiale, mon père a connu un ouvrier de la soie, dont le nom de famille était Gilibert. Ce dernier lui a dit ‘Écoute, Eugène, il faut que tu m’ap prennes le métier de charcutier, sinon M. Peyzaret ne voudra pas que j’épouse sa fille’. Ce qu’il a fait, et l’entreprise Pey zaret-Gilibert s’est installée à Vénissieux. Ils ont fait faillite en 1981, et leurs locaux ont été récupérés par Serge Bahadourian. Quelques années plus tard, je me rends à une vente aux enchères — c’était ma tocade — et je n’achète rien. Serge m’appelle et me dit ‘Alors, je ne t’ai rien vendu aujourd’hui ?’. Je lui réponds que je n’ai besoin de rien, sauf de locaux. Il me dit alors que ses locaux, rue Marius-Vivier-Merle, sont à vendre. On a discuté, négocié, on s’est tapé dans la main. Et c’était parti.”

Avec ses camions, sa viande et ses employés (dont le nombre atteint, aujourd’hui et tous sites confondus, la centaine), Pierre-Marie Anselme va s’attacher à faire grandir son entreprise, marché après marché, client après client, bonne rencontre après bonne rencontre. “J’étais un acharné du travail,

précise-t-il. Tous les matins, nous commen cions à 2 h 30. Il y a eu des coups durs, des périodes difficiles. Mais j’avais envie de tout faire pour transmettre, moi aussi, une belle entreprise à mes enfants. Mon activité m’a même mené à l’Élysée : un des apprentis avait, à l’armée, été cuisinier pour Jacques Chirac. Il lui a offert un saucisson, et de fil en aiguille, nous avons été invités chez le président de la République !”

Je rêve souvent de ce qu’était mon quotidien lorsque j’étais actif. Ce sont des souvenirs qui reviennent, de différentes époques, à Lyon avec mes parents, à Vénissieux, sur les marchés...”

Un an après avoir pris sa retraite, Pierre-Marie Anselme se montre nostal gique des années passées dans les locaux

de “son” entreprise. Au point... d’en rêver la nuit. “Lorsque j’ai pris ma retraite, l’inactivité me rendait dingue. Pensez donc : j’avais passé ma vie à me lever avant l’aube, à travailler tous les jours... Alors oui, le départ à la retraite a été pénible. Ça va mieux aujourd’hui, je le vis bien, mais je rêve souvent de ce qu’était mon quotidien lorsque j’étais actif. Ce sont des souvenirs qui reviennent, de différentes époques, à Lyon avec mes parents, à Vénissieux, sur les marchés...”

Depuis son départ à la retraite, ce sont ses enfants, Philippe et Paul, qui ont pris la relève de Pierre-Marie Anselme, aidés de Mélissa et Florian, ses petits-enfants. “Ils s’inscrivent dans une longue tradi tion familiale, qui a débuté en 1852, sous le Second Empire avec Pétrus Anselme, raconte Pierre-Marie. Je fais partie de la quatrième génération, mes deux fils repré sentent la cinquième génération, ma petitefille et mon petit-fils la sixième. Et je sais qu’il y en aura d’autres encore.”

Et ce, même si la consommation de viande a de plus en plus de détracteurs, que ce soit pour des raisons environnementales ou éthiques ? “Les temps ont changé, admet-il. Avant, nous avions entre 300 et 350 clients professionnels, maintenant il ne nous en reste qu’une petite centaine parce que beaucoup de boucheries et de charcuteries ont fermé. Sur les marchés, les enseignes comme la nôtre sont moins nombreuses. Avant, pour faire tourner notre camion, nous venions à sept, désormais deux per sonnes suffisent. Mais je suis persuadé que notre credo est le bon : nous vendons de la viande de porc de qualité, sans produits chimiques. Nous prenons le temps de bien faire notre travail, dès la phase d’élevage des cochons, avec un mode de fonctionne ment encore proche de l’artisanat. Et c’est cette qualité qui nous permettra d’avoir toujours des clients.” Et donc de continuer à écrire l’histoire de l’entreprise.

P24 ortrait PIERRE-MARIE ANSELME
g GRÉGORY MORIS
La Maison Anselme, la plus vieille charcuterie de la place de Lyon, a récemment fêté ses 170 ans. Pierre-Marie a fait décoller l’entreprise familiale en s’installant à Vénissieux dans les années quatre-vingt. Il vient de passer la main à ses fils, Philippe et Paul, qui représentent la cinquième génération. PHOTO G.M.
EXPRESSIONS / Mercredi 12 octobre 2022 - n° 742
Tout au long de sa carrière, Pierre-Marie Anselme, qui se décrit comme un “acharné du travail”, s’est s’attaché à faire grandir son entreprise

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
Expressions 742 by Expressions - Issuu