Expressions 722 by Expressions

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

MINGUETTES

Jean Castex en visite

Samedi 27 novembre, une nouvelle marche contre les violences faites aux femmes partira de la place Bellecour. Depuis le 1er janvier, 99 féminicides ont été recensés en France. Et cette question : que fait l’État ? Car depuis le Grenelle organisé en 2019, la situation a peu évolué, en dépit des nombreuses promesses de l’époque. “Ce qu’il manque, ce sont des moyens”, relèvent les associations. PAGES 9 À 11

PHOTO JOËL PHILIPPON

L’urgence d’agir

La surprise du chef (du gouvernement). Annoncée l’avant-veille au soir, la visite du Premier ministre sur le plateau des Minguettes a permis au locataire de Matignon de faire le point sur ce quartier classé comme prioritaire et d’échanger avec les lycéens de Jacques-Brel. Michèle Picard, maire de Vénissieux, a mis à profit ce moment pour interpeller Jean Castex sur le manque de logements sociaux, alors que 4 000 demandes sont en attente dans notre ville. PAGE 3

N° 722 du 24 novembre au 7 décembre 2021 www.expressions-venissieux.fr

La Foulée du bon pied

CONSEILS DE QUARTIER

Dimanche, la Foulée vénissiane a rassemblé plus de 2 000 … coureurs. Une belle performance pour cet événement sportif local majeur, annulé l’an passé en raison de la situation sanitaire. PAGE 16

P. 4 et 5

Suite et fin des assemblées générales SANTÉ

Transfert en vue pour la Maison médicale de garde P. 6

MINEURS ISOLÉS ÉTRANGERS

Amadou, une histoire bouleversante P. 7

HONNEURS RÉPUBLICAINS

Mourad Slimani récompensé

PHOTO D.R.

PHOTO G.M.

P. 2

Le 16 novembre, “le boucher au grand coeur”, Mourad Slimani (au centre), a reçu le Prix de la Fraternité à la Préfecture du Rhône.

Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722 / EXPRESSIONS

Actus PLACES SUBLET/BARBUSSE

11 NOVEMBRE 1918

Garants vigilants de l’Histoire Si la cérémonie commémorative du 11 novembre 1918 n’a pas eu, cette année, l’ampleur de celle organisée en 2018 à l’occasion du centenaire de l’armistice, elle a mobilisé près d’une centaine de Vénissians : adjoints et conseillers municipaux, représentants des associations d’anciens combattants, habitants, et de jeunes élus du CME, ceints de leur écharpe tricolore, qui ont créé l’émotion en lisant à haute voix des extraits de lettres de poilus. Au terme d’un discours aussi long qu’inspiré rappelant les horreurs de cette “immense boucherie”, de ce “carnage sans nom”, le maire a insisté sur l’importance du travail mémoriel. “Les notions de transmission sont devenues capitales, a déclaré Michèle Picard. Ce qui s’est joué en 14-18 ne peut tomber dans la nuit de l’oubli, ni dans l’ignorance. À nous d’être les garants vigilants de l’Histoire, celle qui s’est écrite avec un grand H.” g G.L.

Fête de la solidarité le 10 décembre ! Vendredi 10 décembre, dès 17 heures et jusqu’à 20 heures, la Fête de la Solidarité fera son grand retour dans le centre de Vénissieux, sur les places Léon-Sublet et Henri-Barbusse. Au programme de cet événement organisé par la Ville de Vénissieux, le Secours populaire français (SPF) et les Restaurants du cœur : jeux de bois, ballons sculptés, manège de poneys, structures gonflables, miroirs déformants, pour faire rêver petits et grands ! Vous pourrez aussi retrouver une calèche “Les Attelages de la Dombes”, des déambulations et un spectacle intitulé Mille milliards de bisous pour le Père Noël proposé par Mademoiselle Paillette. Les EPJ et la Maison de quartier Darnaise tiendront, par ailleurs, des stands. Une buvette et de la PHOTO ARCHIVES RAPHAËL BERT

restauration (vin chaud, churros, chocolat chaud, hotdogs, frites...) seront également proposés. Tous les bénéfices réalisés seront reversés au SPF. Pandémie de Covid-19 oblige, le port du masque sera obligatoire pendant l’événement. g

PHOTO G.L.

G.M.

HONNEURS RÉPUBLICAINS

Le prix de la Fraternité pour Mourad Slimani

TRANSPORTS EN COMMUN

C16, la première ligne 100 % électrique C’est une première pour le réseau des transports en commun lyonnais. Depuis ce lundi 22 novembre, tous les bus circulant sur la ligne C16 sont 100 % électriques. Équipés de batteries de 385 kWh leur garantissant une autonomie minimale de 185 km, ils vont assurer près de 10 000 voyages quotidiens, tout en réduisant de 582 tonnes le bilan carbone annuel. “Sans émission, silencieux et confortables, ils vont contribuer à améliorer la qualité de vie des riverains, des cyclistes et des piétons avec lesquels ils partagent l’espace public”, fait valoir le Sytral, qui a investi huit millions d’euros dans l’achat de ce matériel.

Le 16 novembre, Mourad Slimani, commerçant

dans des actions concrètes, ancrées dans le réel, a

vénissian installé sur le plateau des Minguettes,

déclaré, lors de la remise de la médaille, le repré-

a reçu des mains de Jean-Daniel Montet-Jourdan,

sentant du préfet du Rhône. Ce prix, c’est une pre-

sous-préfet, le prix de la Fraternité des Ordres

mière. La crise sanitaire a gravement perturbé les

Républicains du Rhône. Et ce, pour son action

équilibres de notre société. Mais de nouvelles rela-

de solidarité menée au cœur de la pandémie de

tions se nouent, de nouveaux équilibres se créent.

Covid-19, le boucher distribuant quelque 700

Ce prix démontre que malgré ces changements, la

paniers alimentaires aux plus démunis.

fraternité a des visages.” g

“La fraternité n’a de sens que si elle se traduit

G.M.

Notre commune est doublement concernée par cette innovation. D’abord parce que la ligne C16 relie Charpennes au Moulin-àVent. Mais aussi parce que ces nouveaux bus 100 % électriques ont été mis au point à Vénissieux, dans le centre de recherche et de développement d’Iveco France, qui emploie à ce jour quelque 400 personnes.

PHOTO G.M.

PHOTO © SYTRAL

G.L.

EXPRESSIONS / Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722

Actus

VISITE OFFICIELLE

Le Premier ministre sur le plateau

Jean Castex était en déplacement aux Minguettes, le 12 novembre dernier, afin de faire un point sur ce quartier classé comme prioritaire, et échanger avec les lycéens de Jacques-Brel sur les actions menées dans le cadre de la Cité éducative.

ccueilli par Michèle Picard, maire de Vénissieux, Jean Castex, Premier ministre, a fait une halte sur

le plateau des Minguettes, le vendredi 12 novembre, dans le cadre d’une visite dans l’agglomération lyonnaise. Ce déplacement a été l’occasion pour le chef du gouvernement, accompagné de la ministre déléguée à la Ville, Nadia Hai, et de Nathalie Élimas, secrétaire d’État chargée de l’Éducation prioritaire, d’observer l’évolution de ce quartier prioritaire de la ville (QPV). Avant leur arrivée, un rassemblement de la CGT était présent devant la Maison du projet. Mais celui-ci s’est vite fait déloger par le service de sécurité. Michèle Picard, a présenté le quartier ainsi que les différents projets de rénovation urbaine prévus ou en cours de réalisations PHOTO JOËL PHILIPPON

sur cette zone de Vénissieux. “Avant, aux Minguettes, il y avait cinq quartiers distincts, chacun avec une école, un gymnase, a expliqué Michèle Picard. Avec le premier NPRU, nous avons voulu désenclaver ces quartiers, les relier entre eux. Maintenant, nous souhaitons relier les Minguettes au reste de la ville.”

Le Premier ministre s’est entretenu avec des élèves du lycée Jacques-Brel pour évoquer leurs projets scolaires.

La question

peut devenir un ghetto, ce n’est pas comme ça

du logement social

qu’on va faire de la mixité sociale. On peut voir

de la Cité éducative

Les projets

mais c’était triste de voir la destruction de

L’occasion pour l’édile de Vénissieux d’inter-

que les gens ont envie d’être relogés dans leur

Une fois arrivés au lycée Jacques-Brel, les

la tour Monmousseau. La nouveauté, c’est

peller le Premier ministre sur les difficultés

quartier, ce n’est pas la première fois que j’en-

membres du gouvernement ont été reçus

bien, mais j’ai peur que ça fasse augmenter

que la municipalité peut rencontrer, notam-

tends ça. La loi prévoit de la souplesse et des

par plusieurs élèves, le proviseur et le rec-

les loyers”, lui rétorque un lycéen. “Ce n’est

ment dans le domaine du logement social.

exceptions, nous avons fait des erreurs urba-

teur de Lyon. Ce lycée n’a pas été choisi

pas l’objectif”, tente de rassurer le chef du

“Nous sommes à plus de 50 % de logement

nistiques en concentrant des populations sans

au hasard : depuis 2019, et le lancement

gouvernement.

social, nous n’avons pas le droit d’en construire

mixité sociale, il faut trouver un équilibre.”

de la Cité éducative, l’équipe pédagogique

Cette visite n’a pas fait l’unanimité au sein du

plus alors que nous en avons besoin. Nous

Guidés par le maire de Vénissieux et Idir

de Jacques-Brel est investie dans plusieurs

lycée Jacques-Brel. Des membres de l’équipe

sommes à près de 4 000 demandes en attente. Il

Boumertit, adjoint au Grand projet de Ville,

actions afin d’accompagner les élèves avant,

pédagogique ont fait entendre leur agace-

y a une vraie difficulté, les habitants ne veulent

les membres du gouvernement ont ensuite

pendant, après et autour du cadre scolaire.

ment face à cette “opération de pure com-

pas forcément quitter le plateau et partir habi-

déambulé dans les Minguettes. L’occasion

Le Premier ministre a pu échanger avec

munication”, dans un communiqué publié le

ter ailleurs.”

pour eux d’échanger avec les différents

des lycéens sur leur projet scolaire, “Je par-

12 novembre. “Nous n’avons aucun espoir et

Une réflexion partagée par Renaud Payre,

commerçants présents sur le plateau, comme

cours ma ville”. Ces élèves sont partis à la

ne nous berçons d’aucune illusion, dénonce le

vice-président de la Métropole de Lyon en

ceux de la boucherie Slimani, de la boulange-

rencontre de structures et d’associations

texte. Aujourd’hui, comme depuis le début du

charge de l’Habitat et du Logement social,

rie Janna ou de Vénissy optique.

pour ensuite les répertorier sur une carte

quinquennat, les questions d’éducation sont

présent pour l’occasion. “Il faut laisser la

Michèle Picard a ainsi présenté le travail

de la ville. “Il y a deux parcours différents,

reléguées aux effets de manche d’un gouver-

place à la réhabilitation, demande-t-il. On

réalisé par celui que l’on appelé “le boucher

explique un des jeunes, cette expérience nous

nement spécialisé dans la communication et

démolit beaucoup trop, à Vénissieux comme

au grand cœur”, Mourad Slimani, pendant la

a permis d’apprendre des choses sur notre

responsable de l’aggravation des inégalités

ailleurs dans la Métropole.”

crise sanitaire, une solidarité reconnue (lire

ville, de découvrir des domaines et des asso-

sociales.” Ils pointent également du doigt

Ce à quoi Jean Castex a répondu : “La loi

page précédente) et saluée par le Premier

ciations à notre écoute.”

leurs conditions de travail qui se dégradent

SRU consiste à dire qu’il faut des logements

ministre qui a décrit la boucherie comme

Ce temps a aussi été l’occasion pour Jean

et la situation précaire des AESH. g

sociaux là où il n’y en a pas. Là où il y en a déjà

“sympathique et appétissante”, pour le plus

Castex d’aborder l’évolution du quartier

énormément, il en faut un peu moins sinon ça

grand plaisir du commerçant.

des Minguettes. “Ça vous inspire quoi ?”,

demande le Premier ministre. “C’est beau,

POUTCHIE GONZALES

Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722 / EXPRESSIONS

LÉO-LAGRANGE

Le renouvellement urbain en débat

Le 10 novembre, une cinquantaine de personnes a participé à l’assemblée générale Léo-Lagrange/Louis Pergaud, présidé par Karim Seghier. Renouvellement urbain, circulation et incivilités ont dominé des débats tendus.

’est un monsieur relativement âgé,

rappelle pour sa part que “75 millions

résidant rue Léo-Lagrange, qui prend

d’euros vont être injectés dans différentes

la parole en premier. “C’est une catas-

opérations, un millier de logements seront

trophe, soupire-t-il. En mars, on a eu un dégât

réhabilités, un autre millier résidentialisés

des eaux, tout a été abîmé. L’interphone ne

et une école requalifiée”. Il confirme que

marche plus depuis six mois, on manque

deux immeubles seront détruits en 2025

régulièrement d’eau chaude, et je ne parle

pour “désenclaver le quartier” et “le relier

pas de l’ascenseur et du nettoyage. Que fait

avec le centre-ville et même Lyon”. “Dire

le bailleur ?” L’un de ses voisins évoque dans

ou laisser penser que l’on laisse tomber le

la foulée “des dépôts sauvages” et les “incivi-

quartier n’est pas acceptable”, conclut-il

lités des locataires”. “Parfois, des fourgons

avant d’évoquer “un temps de concerta-

viennent vider leurs ordures dans des coins

tion” à venir en amont des opérations de

de la rue. Il faut punir ces gens-là”, assène-t-il.

destruction. Puis souligne que la Ville a

Un autre s’inquiète de la destruction pro-

déjà abondamment communiqué sur le

grammée des allées 29 et 31. “On n’a aucune

sujet, notamment dans la presse (Expres-

information là-dessus à ce jour (…). Le bail-

sions et Le Progrès notamment).

leur va-t-il entretenir des immeubles voués à

“Vidéo-verbaliser”

La responsable du bailleur Alliade assure

les dépôts sauvages

que les problèmes seront pris en compte

Concernant les dépôts sauvages, Michèle

et promet de revenir vers les locataires

Picard annonce que la loi permet désormais

D’autres sujets sont évoqués : vitesse

Karim Seghier, de conclure : “[Pour

mécontents. “Vous pouvez aussi contacter

de “vidéo-verbaliser” les contrevenants.

des voitures, salubrité, stationnement...

résoudre les difficultés du quotidien],

notre prestataire Proxiserve, dont les coor-

Mais reconnaît que “l’incivilité appelle l’in-

“Nous ne baissons pas les bras, répond en

venez nous rencontrer dans les perma-

données sont indiquées dans les parties

civilité”. “Il faut donc aussi que, collective-

substance l’élue. Vous êtes exaspérés par

nences des conseils de quartier, pas seu-

communes”, précise-t-elle. Idir Boumertit,

ment, on se dise que certains comportements

les incivilités, nous aussi.”

lement dans les assemblées générales.” g

adjoint en charge du Grand projet de Ville,

ne sont pas admissibles”, ajoute-t-elle.

Et le président du conseil de quartier,

PHOTO D.R.

la destruction ?”

ALAIN SEVEYRAT

ANATOLE-FRANCE/PAUL-LANGEVIN

Le mail piéton en question

PHOTO P.G.

Réunie le 17 novembre, l’assemblée générale, présidée par Amel Khammassi, a notamment porté sur le mail piéton qui irrigue le quartier Armstrong, jugé trop bétonné.

“J

On a l’ambition de le végétaliser un peu plus.

De quelle mixité parle-t-on ?

Un bâtiment de près de 50 logements ne sera

“On nous avait dit qu’on allait mixer la popu-

finalement pas construit. À la place, un espace

lation sur les Minguettes grâce à la vente d’ap-

végétalisé sera installé avec des jardins parta-

partements, mais je ne constate aucune mixité,

gés. Une visite est programmée le 23 novembre

s’étonne une habitante. Quand je sors les

prochain, afin que les habitants donnent leur

photos de mes enfants dans les années quatre-

avis sur la conception de cet espace”.

vingt, ils étaient tous mélangés, il y avait des

Malgré ces annonces, les habitants ne sont

Jean, des Fatima, des Nora. Aujourd’hui il n’y

pas convaincus, notamment par les futurs

a plus tout ça.”

projets dans leur quartier. Ils estiment que

Une réflexion “inquiétante”, juge Idir Boumer-

trop d’immeubles sont construits, trop sont

tit. “Je pense que certains confondent renouvel-

détruits et que le nombre d’habitants ne cesse

lement urbain, transformation du plateau des

d’augmenter.

Minguettes avec renouvellement de la popula-

“Si vous regardez les chiffres, vous verrez

tion. Le but ce n’est pas ça, on parle de mixité

qu’il y a beaucoup moins d’habitants au mètre

sociale, pas de mixité ethnique.”

carré aux Minguettes, que dans le 6e arron-

Pour Marie-Christine Burricand, ancienne

dissement de Lyon, tempère Pierre-Alain

présidente du conseil de quartier et conseil-

Millet, adjoint au Logement. Pourtant, si je

lère communautaire, “il faut qu’on sorte des

vous proposais un logement social dans cet

récits sur ceux qui arrivent et ceux qui partent.

’habite à Armstrong depuis 1981,

l’impression qu’on a détruit notre quartier.”

arrondissement, peut-être seriez-vous inté-

Dans la salle, il y a des nouveaux habitants

commence une habitante. Avant, on

Idir Boumertit, adjoint au Grand projet de

ressés. On a besoin de logements et il faut en

qui sont venus participer à la vie du quar-

avait des espaces verts, un stade de

Ville rejoint, en partie, l’avis de cette habi-

démolir certains quand c’est nécessaire, mais

tier. Ne disons pas que rien ne change, il faut

foot pour les jeunes. Depuis la construction de

tante en indiquant qu’il y a “une volonté de

il faut aussi en construire, avec des espaces

apprendre à mieux se connaître”. g

ce mail piéton, c’est devenu une cité béton. J’ai

reprise de ce mail qui est en effet très bétonné.

verts et des espaces extérieurs.”

POUTCHIE GONZALES

EXPRESSIONS / Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722

SAINT-EXUPÉRY

La Darnaise en manque de services Le conseil de quartier Saint-Exupéry, présidé par Said Hamidou Allaoui, clôturait la session des AG 2021. Hormis le thème récurrent de la sécurité, le débat s’est concentré sur le recul des services publics et de santé.

a dernière des 13 assemblées géné-

médecins ne viennent plus chez nous ? Parce

rales, le 18 novembre au groupe

que nous sommes La Darnaise ? Un quartier

scolaire Saint-Exupéry, a confirmé

à part ? Du coup, on fait comment ?”

le succès d’affluence de cette session 2021

“Vous êtes en colère et moi aussi, lui répon-

des conseils de quartier. Il a fallu ajouter

dait le maire. En groupant nos colères nous

des chaises pour accueillir le nombreux

pourrons avancer. Le problème de La Poste

public. Comme le soulignait le maire dans

est typiquement un sujet que l’on peut régler

notre précédente édition (Expressions

au niveau du conseil de quartier. Sur Aulagne

n°721), “je crois que les habitants avaient

et Jean-Moulin, ils ont obtenu des résultats.

envie d’échanger, de dire des choses”.

Idem pour les labos d’analyses. Si vous faites

Et La Darnaise ne fait évidemment pas

des pétitions, cela renforcera les démarches

exception. D’emblée, une déléguée de

que je mène au niveau des autorités. Je vous y

quartier nouvellement élue a donné le

encourage vivement.”

ton : “J’aime mon quartier, il y a plein de

“SOLIDARNAISE”

aussi qui ne vont pas, et de plus en plus. En

La prise d’initiative des habitants est une

particulier le manque de services publics.

tradition bien ancrée à La Darnaise. Sou-

Ça m’embêterait de devoir partir. Il faut

venons-nous du Groupe du mardi ou plus

absolument résoudre ce problème.”

récemment des associations YMMNE, Be

devoirs pour les petits, aide au portage des

finer votre projet, de préciser les activités que

Quelques minutes plus tard, une habi-

foot, Collectif pour tous… Le 18 novembre,

courses pour les anciens… “Pour aider le

vous entendez mettre en place. Et d’entrer en

tante lui emboîtait le pas : “Pourquoi nous

on a peut-être assisté à la naissance d’une

quartier à notre échelle, il ne nous manque

contact avec les partenaires locaux, notam-

n’avons plus de boîtes aux lettres à côté du

nouvelle

“Solidarnaise”.

qu’un local au bas de la tour 65”, ont-ils pré-

ment la Maison de quartier. Il faut avoir le

tabac ? Pourquoi avons-nous tant de pro-

Quelques jeunes, Kevin, Marouane, Idriss,

cisé. Michèle Picard les a invités à contacter

souci de la complémentarité avec tout ce qui

blèmes dans la réception du courrier et des

sont intervenus pour présenter leur projet

son adjointe à la Vie associative. “Mais avant

est déjà proposé à La Darnaise.” 

colis ? Pourquoi les labos d’analyses et SOS

mêlant activités, salle de sports, aide aux

cela, observait le maire, je vous conseille d’af-

association,

PHOTO D.R.

choses bien ici, mais beaucoup de choses

GILLES LULLA

Vénissieux Énergies par

RÉUNION PUBLIQUE D’INFORMATION*

LA LETTRE DE VOTRE RÉSE 29 NOVEMBRE 2021 À 18H - L’ATELIER CROIZAT 25 RUE ETIENNE DOLET À SAINT-FONS DE CHALEUR VÉNISSIEUX ÉNE EXTENSION DU RÉSEAU DE CHALEUR DE LA VILLE DE VÉNISSIEUX SUR SAINT-FONS

Dans le cadre de l’extension du réseau de chaleur de Inscrivez-vous en scannant la ville de Vénissieux sur Saint Fons, la Métropole de Numéro 5 ∙ Octobre 2021 le QR code Lyon vous invite à une réunion publique de présentation et d’échanges sur les travaux à venir, en présence L'ACTU des élus de Métropole et des villes de Vénissieux et LelaMot Saint-Fons. Un réseau qui vit et qui s’étend

Anticipée depuis *Capacité d’accueil de la salle limitée à 35 participants. Inscription nécessaire via lede QRloncode ou au numéro suivant 04 26 99 34 65 [les gues années, l’extension lundis, mardis, jeudis et vendredi de 8h à 16h]. L’idée d’étendre le réseau de chaleur de Vénissieux vers Saint-Fons n’es du réseau de chaleur de Conformément aux directives du gouvernement, le passe sanitaire pourra être demandé si son obligationpas pour les rassemblements est nouvelle. Le renouvellement urbain du secteur, avec la construction de Vénissieux vers Saintmaintenue au-delà du 15 novembre. Le port du masque sera obligatoire et du gel hydroalcoolique sera mis à disposition. bâtiments neufs et d’équipements publics notamment sur la ZAC Carnot Fons va enfin voir le jour ! Parmentier à Saint-Fons, l’ont rendue pertinente. La gestion du réseau pa 7 km de réseau en plus pour desservir une vingla Métropole l’a facilitée. Les bâtiments raccordés à cette extension du ré taine d’immeubles de loseau pourront ainsi bénéficier d’une énergie renouvelable à un tarif compé gements et une dizaine titif : un pas de plus sur le chemin de la transition énergétique. d’équipements publics. Cette extension parti-

Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722 / EXPRESSIONS

Actus

PLUS DE 65 ANS ET COVID-19

Le pass sanitaire soumis à la dose de rappel Si vous avez plus de 65 ans et que vous voulez garder votre pass sanitaire, vous devrez avoir reçu votre dose de rappel. C’est l’une des informations importantes annoncées par le chef de l’État lors de sa dernière allocution du 9 novembre. Concrètement, à partir du 15 décembre, le pass sanitaire sera donc conditionné à la troisième dose. Mais tous les plus de 65 ans ne seront pas encore éligibles à cette date. Certains en effet se sont fait vacciner PHOTO D.R.

seulement cet été. Quelle que soit la date de votre deuxième dose, attendez six mois. Vous avez ensuite une fenêtre de cinq semaines pour le rappel. Si vous respectez ces délais, votre pass sanitaire restera valide. Dans le cas contraire, il sera désactivé. Les contrôles du pass sanitaire seront renforcés dans les lieux où il est exigé. Le rappel peut être fait auprès d’un médecin généraliste, d’un pharmacien, d’un infirmier, d’une sage-femme ou dans un centre de vaccination. Par ailleurs, la campagne de rappel sera élargie dès le 1er décembre aux Français de 50 à 64 ans. Parce que le vaccin, aussi efficace soit-il, ne suffit pas, le président de la République a requis le maintien du port du masque à l’école, l’application

MAISON MÉDICALE DE GARDE

Déménagement espéré en 2022

Rappelons enfin que face à la cinquième vague qui a débuté en Europe,

Installée au premier étage de l’immeuble du 17, place de la Paix depuis 2002, la Maison médicale de garde (MMG) devrait être transférée à l’angle de l’avenue Jean-Jaurès et de la rue Émile-Zola en 2022.

Emmanuel Macron a exhorté les six millions de Français qui ne sont

“Nous avons décidé de quitter nos locaux suite aux der-

de deux cabinets de consultation pour les médecins et

pas encore vaccinés à le faire, en rappelant qu’une personne vaccinée

niers incidents qui ont eu lieu en juillet. Un squatter

une salle de repos pour le personnel. Tous sont évalués

a “11 fois moins de risque de se retrouver à l’hôpital en soins critiques”. g

avait pris possession du hall de l’immeuble agressant

à plus de 100 000 euros. Nous devons donc trouver les

M.F.

médecins et personnels, rappelle le docteur Pascal

financements. Nous allons demander des subventions à

À Vénissieux, possibilité de vaccination de 9 à 17 heures, sur rendez-vous via les plateformes de réservation et sans rendez-vous dans la limite des places disponibles. Lundi et mardi à la Maison des fêtes et des familles (20, avenue de la Division-Leclerc, salle numéro 1) ; mercredi et jeudi à la Halle à Grains (85, boulevard du Docteur-Coblod) ; et le vendredi au Foyer Vaillant-Couturier (45, rue Vaillant-Couturier), ainsi qu’au CDHS (5, place de la Paix). Renseignements au 04 72 21 44 10.

Dureau, président de la Maison médicale de garde

l’Agence régionale de santé, à la Région, aux villes, etc.”

(MMG). Nous avions été dans l’obligation de la fermer,

Des sujets qui seront évoqués avec les médecins le

les professionnels ne se sentant plus en sécurité. Nous

1er décembre prochain lors de l’Assemblée générale

avons embauché un agent de sécurité et financé son

de la MMG. “Il faut faire vite car les jeunes femmes

poste pendant plusieurs mois. Mais depuis novembre

médecins ne se sentent pas en sécurité dans nos

nous ne pouvons plus supporter ce coût.”

anciens locaux”, conclut Pascal Dureau. g

rigoureuse des gestes barrières, qui protègent autant contre le Covid-19 que les maladies d’hiver, telle la grippe saisonnière.

En pourparlers avec la Ville, la MMG a proposé de

PETITE ENFANCE

nouveaux locaux : à l’angle de l’avenue Jean-Jaurès et

Une nouvelle crèche rue Simone-Veil

MICHÈLE FEUILLET

de la rue Émile-Zola. D’une superficie de 120 m2 contre à peine 50 m2 aujourd’hui, situés au rez-de-chaussée, ils représentent une belle opportunité. “Nous avons

Une nouvelle crèche, dans un nouveau quartier. Située rue Simone-

fait faire des devis pour l’aménagement avec la création

Maison médicale de garde : 17, place de la Paix. Avant de vous y rendre, contacter le 04 72 33 00 33. Du lundi au vendredi, de 20 heures à minuit, le samedi de midi à minuit et le dimanche de 10 heures à minuit.

Veil, au Grand Parilly, à proximité immédiate des magasins Ikea et Leroy Merlin, la crèche La Maison Bleue “Les Bleuets de Parilly” a ouvert ses portes le 13 septembre. D’une superficie de 400 m2, elle

SOLIDARITÉ

38 berceaux.

Les aides sociales du CCAS évoluent

“Nous sommes une crèche privée d’entreprise, explique Amandine

Pour aider la population à faire face à “une aggrava-

Tout d’abord, une aide supplémentaire au départ en

Grau, responsable d’exploitation de secteur pour le groupe La Maison

tion de la précarité” qui “n’épargne pas le territoire de

vacances. Le dispositif Bourse solidarité vacances

Bleue. Nous accueillons actuellement 20 berceaux réservés par la ville

Vénissieux”, la Ville vient d’annoncer plusieurs évo-

permet déjà d’accompagner les familles et les jeunes

dans le cadre d’une délégation de service public (DSP) et les 18 autres

lutions dans les aides apportées par le CCAS (Centre

dans la préparation de leurs vacances en leur propo-

restants sont ouverts aux entreprises.”

communal d’action sociale). “Un panel d’aides sociales

sant des tarifs très concurrentiels via un partenariat

Les bambins sont répartis en trois unités de vie. Six professionnelles

apporte de l’aide alimentaire, une aide au paiement des

entre le CCAS et l’Agence nationale des chèques-va-

assurent leur encadrement et accompagnent les familles au quotidien.

factures courantes ou à l’achat d’équipements de pre-

cances. Pour les foyers aux ressources les plus faibles,

“Le projet éducatif de la crèche repose sur la sécurité affective et l’au-

mière nécessité, rappelle-t-on au CCAS. Des prestations

le dispositif sera renforcé par un soutien du CCAS au

tonomie de l’enfant, l’acquisition de repères, le respect du rythme des

renforcées à plusieurs reprises au fil du temps et en fonc-

paiement des frais de départ. L’aide maximale est de

petits, le soutien, explique Frédérique Frey, la directrice. Les groupes

tion de l’évolution des besoins sociaux. Le montant des

300 euros.

formés mélangent les âges, afin de favoriser les échanges et le dévelop-

aides facultatives attribuées par le CCAS (...) est passé de

Ensuite, une nouvelle aide sociale pour faciliter l’ac-

pement des enfants.”

110 000 euros annuels en 2019 à 155 000 euros estimés

cès aux soins. Celle-ci peut atteindre 300 euros par

Il s’agit de la deuxième crèche gérée par La Maison Bleue à Vénissieux.

en 2021.”

ménage et par an et concerne les frais de santé qui

Nichée au 4e étage de l’immeuble Le Miroir (boulevard Ambroise-Croi-

Depuis juin 2021, l’aide au paiement des adhésions à

ne sont pas ou peu remboursés par la Sécurité sociale

zat), une première avait ouvert ses portes en février 2020. g

un club sportif est versée directement par chèque aux

(soins paramédicaux, équipement médical...). Enfin,

usagers bénéficiaires, afin d’accélérer le versement aux

il a été décidé d’étendre les tarifs solidaires TCL aux

familles. Et depuis le 22 novembre, d’autres évolutions

étudiants précaires qui n’y auraient pas accès. g

bénéficie d’une grande terrasse de 180 m2 avec préau, et propose

G.M.

Crèche La Maison Bleue “Les Bleuets de Parilly” : 4, rue Simone-Veil, 69200 Vénissieux Tel : 04 78 01 71 73 - Email : venissieux2@creche-la-maison-bleue.fr

sont effectives.

M.F.

EXPRESSIONS / Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722

Actus

MINEURS ISOLÉS ÉTRANGERS

L’histoire bouleversante d’Amadou C

’est une histoire déchirante à

C’est donc peu de temps avant son

trouvé une personne qui parle son

laquelle a été confrontée l’as-

décès que l’adolescent a accepté

dialecte, on lui a cuisiné son plat

sociation Aider son prochain

de partager son histoire. “Le père

préféré. On a trouvé un grand élan

(ASP) et le personnel hospitalier de

d’Amadou est décédé, sa mère s’est

de solidarité. Tout le monde a été

Léon-Bérard. Au début du mois de

retrouvée sans aucune solution pour

touché par son histoire, marqué par

novembre, ils ont été témoins du

subvenir à ses besoins et ceux de ses

sa gentillesse, que ce soit le person-

décès d’un jeune migrant isolé de

enfants, décrit Sonia Lassoued. Elle

nel médical ou les bénévoles de l’as-

16 ans, atteint d’un cancer pédia-

avait deux choix : soit elle se rema-

sociation.”

trique. Amadou était Ivoirien. Sans

riait, soit elle se débrouillait seule.

Peu avant son décès, Amadou a

famille, ses seuls repères pour ses

Elle ne voulait pas se marier de nou-

annoncé ne pas vouloir se faire

derniers jours ont été les membres

veau et elle a donc décidé d’aban-

enterrer en Côte d’Ivoire. “Nous

de l’association et les personnels

donner Amadou. Elle l’a laissé dans

avons réussi à lui trouver une place

soignants du centre Léon-Bérard.

un champ, mais pour elle ce n’était

dans le cimetière de Vénissieux,

“Ça a été un cancer très brutal,

pas un abandon, elle a considéré que

continue Sonia Lassoued. Les élus

témoigne Sonia Lassoued, respon-

c’était un homme et qu’il pouvait

nous ont beaucoup aidés pour trou-

sable du pôle médical-santé à Aider

désormais se prendre en charge.”

ver cet emplacement.”

son prochain. L’hôpital nous a

Pourtant Amadou n’était alors

La cérémonie musulmane — sou-

contactés il y a seulement quelques

qu’un jeune adolescent. Il décide de

haitée par Amadou — a réuni “sa

semaines pour nous parler d’Ama-

venir en Europe dans l’espoir d’une

nouvelle famille” : les membres de

dou, et il nous a quittés très vite.”

vie meilleure. Contrairement à de

l’hôpital, d’ASP et aussi d’autres

nombreux migrants, il est arrivé

mineurs isolés qui avaient eu

sain et sauf. D’après ASP, il était en

vent de la disparition d’Amadou.

d’une vie morcelée

France depuis environ un an. Il a

“C’était très beau”, dit avec émo-

Amadou est arrivé en France illé-

ensuite été pris en charge par les

tion Sonia Lassoued.

galement en passant par le Maroc

services de la Métropole. C’est à

Le docteur Marie Ouachée-Char-

et l’Espagne. Il était donc considéré

ce moment qu’on lui a décelé son

din, qui a suivi Amadou, a éga-

comme un mineur isolé étranger.

cancer.

lement été très touchée par la

Les contours

disparition de l’adolescent. Elle

Mais l’association a mis du temps

PHOTO D.R.

Jeune migrant isolé de seize ans, Amadou est décédé il y a deux semaines d’un cancer pédiatrique. Il a été accompagné dans ses derniers jours par l’association Aider son prochain et le personnel du centre Léon-Bérard. Il repose désormais dans le cimetière de Vénissieux.

Amadou a été enterré dans le cimetière de Vénissieux.

pour connaître les détails de son

Un grand élan de solidarité

se déclare “reconnaissante pour

parcours. “En général, les jeunes

Le centre Léon-Bérard et l’associa-

cette humanité qui lui a été don-

Pour Sonia Lassoued, le plus dif-

l’équipe médicale, des photos prises

mineurs isolés voient l’hôpital

tion ont décidé d’accompagner ce

née, pour cette dernière étape, si

ficile est l’inconnu qui demeure

pendant son hospitalisation. De

comme une institution et n’osent pas

jeune homme dans ses derniers

difficile de sa vie. De savoir qu’il est

autour de la vie d’Amadou. “J’ai

son passé, il ne restait qu’une seule

parler de leur histoire, ils ont peur

moments de vie. “Nous avons

parti ainsi, accompagné et en paix,

récupéré seulement un sac plas-

chose : son extrait d’acte de nais-

des répercussions sur leur famille et

essayé de le mettre en confiance, de

atténue [son] chagrin et le senti-

tique, vous imaginez ? Dedans, il

sance...” g

surtout d’être expulsés.”

réaliser quelques rêves, nous avons

ment d’injustice”.

y avait des vêtements, donnés par

POUTCHIE GONZALES

“PRÉSENTEZ-VOUS”

Coacher les femmes éloignées de l’emploi C’était un atelier court mais intense pour

question “présentez-vous”, lors des entre-

je n’y croyais pas trop au début”, avance

l’insertion des habitants des quartiers prio-

les trois femmes coachées. Pendant environ

tiens d’embauche.

Maria, maintenant convaincue. Ça fait long-

ritaires de la politique de la ville (QPV). Sur

une heure et demie, Zohra, 34 ans, Maria,

“Les mots ont un vrai pouvoir, quand on les

temps que je n’ai pas eu d’entretien et ça me

Vénissieux, on compte 20 % de demandeurs

40 ans et Sonia, 47 ans, ont pu être formées

utilise au bon moment, enseigne Pascale

redynamise.”

d’emploi, dont 40 % aux Minguettes, qui se

par Pascale Solona, qui dirige l’entreprise

Solona à ses élèves, la présentation et la

“On va penser que c’est un énième atelier,

situe dans le QPV.

Les Vitaminés de l’emploi.

connaissance de soi représentent 90 % du

mais non”, assure Naïma Bendjeddou, coor-

“On a relevé des difficultés dans l’emploi

Le but de cette rencontre était d’accompa-

travail pour retrouver un emploi.”

dinatrice enfance et jeunesse au centre

des femmes, décrit Djilannie Benmabrouk,

gner ces trois femmes, éloignées de l’em-

“Présente”, “attentive”, “apaisée”, “sociable”...

social des Minguettes, qui a participé à la

adjoint à l’Emploi. Certaines personnes n’ar-

ploi depuis plusieurs années, afin qu’elles

Après cette séance, toutes ont réussi à mettre

mise en place de l’atelier.

rivent pas à passer le cap du premier entre-

reprennent confiance et surtout qu’elles

en avant des aspects de leur caractère. “C’est

Cette formation a été organisée dans le cadre

tien, il faut les mettre en confiance.” g

soient aptes à répondre à la fameuse

une méthode originale, peu conventionnelle,

des Cités de l’Emploi, un programme d’aide à

P.G.

Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722 / EXPRESSIONS

Actus

TRANSPORTS EN COMMUN

“Le soir, il m’arrive d’avoir peur” Malgré les actions contre le harcèlement sexuel menées par les TCL, le sentiment d’insécurité est encore présent pour nombre d’utilisatrices des transports en commun. ment sexuel. Pourtant, il peut être difficile d’en voir les effets. Michèle Picard, maire de Vénissieux et vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l’égalité femmeshommes, va effectuer une marche exploratoire le 25 novembre prochain. Elle sera accompagnée de Bruno Bernard, président de la Métropole et du Sytral, l’autorité organisatrice des transports en commun à Lyon. “L’idée de cette marche exploratoire dans les transports en commun et autour, [c’est de] voir comment on

PHOTO ARCHIVES RAPHAËL BERT

peut sécuriser ces endroits”, expliquait ainsi l’édile lors du conseil de quartier Charles-Perrault, le 4 novembre dernier. Ce n’est pas la première fois qu’un tel projet est lancé. En 2017, cinq volontaires

La nuit, certaines femmes refusent de prendre seules les transports en commun.

“P

avaient elles aussi participé à une marche exploratoire, mais cette

arfois, je ne me sens pas

rité prend le pas et les utilisatrices

pour aller à Lyon ou revenir à Vénis-

fois-ci sur la ligne C12, qui passe

à l’aise dans le tramway,

des transports en commun sont aux

sieux. J’évite de partir seule et mes

par Saint-Fons et Vénissieux. Elles

surtout le soir, il m’ar-

aguets face aux sifflements, regards

parents ne le veulent pas non plus.”

avaient réussi à acter cinq mesures

rive d’avoir peur. Il n’y a souvent que

insistants ou remarques sexistes en

des hommes dans les rames et ils me

tout genre, qui deviennent mon-

Une marche exploratoire

pour les femmes, dont la création

regardent beaucoup, ou me font des

naie courante...

pour sécuriser les trajets

d’une plateforme spécialement

‘blagues’ sur mon physique.”

Ainsi, pour Yasmine, 18 ans, il n’est

Demander au bus de s’arrêter

dédiée aux victimes et aux témoins

Ce constat que dresse Farah, âgée

plus question de prendre les trans-

entre deux arrêts, des caméras et

de harcèlement sexuel dans les

de 23 ans, est partagé par de nom-

ports en commun seule le soir. “En

des agents de sécurité en plus, des

transports en commun. g

breuses autres femmes. Dès que la

général, je retrouve mes amies et on

bornes d’appel... Les TCL multi-

nuit tombe, le sentiment d’insécu-

prend le métro ou le tram ensemble

plient les actions contre le harcèle-

POUTCHIE GONZALES Plus d’infos sur https://cutt.ly/4TYqpWb

afin de rendre le trajet plus sûr

BON À SAVOIR Victimes : les bons réflexes Si, dans les transports en commun lyonnais, vous avez été victime de coups et blessures, de harcèlement sexiste, d’agression sexuelle, d’insultes ou de vol, les TCL recommandent de déposer plainte au plus vite. Et ce, dans n’importe quel commissariat de police ou n’importe quelle brigade de gendarmerie, voire directement auprès du procureur de la République. Il est en effet important de déposer plainte au plus vite et de signaler rapidement une agression aux TCL pour pouvoir utiliser les images des caméras de vidéo-protection (le réseau en compte 8 000) pour identifier l’agresseur et le faire condamner. Il est à noter qu’un mineur peut déposer plainte seul. De plus, tout service de police ou de gendarmerie est tenu de recevoir les plaintes. Enfin, n’oubliez pas que la main courante n’est pas une plainte, elle ne permet pas de déclencher une procédure d’enquête et constitue une simple déclaration des faits. Si vous êtes témoin d’une agression sexuelle ou de faits de harcèlements, les TCL recommandent de se rapprocher de la victime, de s’adresser à elle comme si vous la connaissiez, et de prévenir un agent TCL ou d’activer une borne d’appel.

NOUVEAU MÉDIA

Les féministes méditerranéennes prennent la parole Med pour Méditerranée et Médias, Fem pour

confort des mères, mais pour celui des prati-

Femme, Niswiya pour féministe. Prononcez

ciens”, assure l’auteure de l’article.

“Mèdféminiswiya”. Il s’agit d’un nouveau

La totalité des textes publiés sur le site sont

site internet réalisé par une vingtaine de

rédigés en trois langues : français, arabe

femmes journalistes professionnelles de la

et anglais par une équipe de traductrices.

région méditerranéenne (Algérie, Croatie,

À la tête de la rédaction, on retrouve deux

Égypte, Espagne, Liban, Libye, Palestine…).

femmes, Nathalie Galesne, basée à Rome,

“Ce média est né du désir de faire résonner la

et Maya El Ammar, à Beyrouth. “Notre

voix des femmes dans toute la Méditerranée,

réseau est convaincu que les femmes et les

via des articles d’actualité, des reportages

filles méritent des plateformes et des espaces

de terrain et des investigations croisées sur

publics libres et autonomes par rapport aux

plusieurs pays”, précise l’équipe dans un

rédactions des médias traditionnels dominées

communiqué. Les sujets à découvrir sont

par les hommes, perméables aux discours de

pour le moins intéressants : on y apprend

haine, à l’exclusion et à la misogynie”, sou-

par exemple qu’en Égypte accoucher par

lignent les créatrices de ce nouveau média. g

césarienne devient la norme... “Non pour le

M.F.

EXPRESSIONS / Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722

PHOTO DOUNIA HOUADA

Dossier

JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Non-assistance à femme en danger Ce samedi 27 novembre, à 14 heures, une marche contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes partira de la place Bellecour. Les voix s’élèvent contre les défaillances de l’État, dans une France qui recense 101 féminicides depuis le 1er janvier. Dossier réalisé par Michèle Feuillet Photos : Archives Raphaël Bert, Dounia Houada, Ernesto Timor, exels-rodnae productions, D.R.

n octobre dernier, pour

femmes célébrée le 25 novembre,

vont défiler en égrenant le nom de

dénoncer “les défaillances

une marche contre les violences

toutes les violences que subissent

de l’État et du système juri-

sexistes et sexuelles partira de la

les femmes. Ce happening sera

dique” dans la prise en charge des

place Bellecour. Chaque année,

suivi du défilé proprement dit,

affaires de violences conjugales et

cette manifestation rassemble

organisé par le collectif Droits des

de féminicides, des militantes du

des milliers de personnes dans

femmes, qui réunit des associa-

collectif Noustoutes Rhône parti-

les rues de Lyon. Une mobilisa-

tions féministes et des syndicats.

cipaient à un Die-in organisé sur

tion importante dans une France

Il s’élancera à partir de 15 heures.

les marches du palais de justice à

où, à l’heure où nous écrivons

Saint-Jean. Des dizaines de mili-

ces lignes, 101 femmes ont été

Les moyens financiers

tantes, toutes de noir vêtues, tom-

assassinées par leur conjoint ou

manquent

baient à l’appel des prénoms des

ex-conjoint depuis le 1  janvier.

Depuis le Grenelle des violences

femmes qu’elles représentaient,

Le rassemblement commencera

faites aux femmes, il y a deux ans,

portant ainsi la voix de celles qui

par un happening des femmes

la situation a peu évolué. Et pour-

ne peuvent plus parler.

en blanc de Filactions, qui ne

tant, les promesses étaient nom-

Ce samedi, à 14 heures, deux jours

devrait pas manquer de marquer

breuses : protocole d’accueil dans

après la Journée internationale de

les esprits. En combinaisons et

les commissariats, réquisition

lutte contre les violences faites aux

masques blancs, les silhouettes

des armes à feu dès la première >>>

10 >>>

Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722 / EXPRESSIONS

DOSSIER

plainte, suppression de l’auto-

muniqué. C’est d’ailleurs suite

rité parentale pour les auteurs

à la publication des résultats de

de féminicide, sans oublier les

cet audit que le collectif a lancé

ordonnances de protection, les

son appel à témoignages. Près

bracelets anti-rapprochement, ou

de 3 500 personnes ont répondu

encore le Téléphone grave danger.

en seulement quinze jours. Et le

“Certaines de ces décisions étaient

résultat est sans appel : 40 % des

déjà actées, mais ce qui manque,

personnes ayant porté plainte,

ce sont des moyens financiers

ou essayé de le faire, témoignent

pour pouvoir mettre en avant de

d’une mauvaise prise en charge

façon massive des dispositifs”,

en commissariat ou gendarme-

déplorent les associations fémi-

rie, et 26 % déclarent à la fois un

nistes. “Aujourd’hui encore des

bon et un mauvais accueil. Soit

féminicides ont lieu alors que 65 %

au total, 66 % des répondants,

de ces femmes assassinées avaient

dont 97 % sont des femmes.

pris contact avec la justice. Les

“Madame, on ne reste pas quand

pouvoirs publics leur ont tourné le

ça se passe mal”,”Pourquoi vous

dos, en refusant de prendre leurs

ne l’avez pas repoussé ?”, “Pour-

plaintes, en classant les enquêtes

quoi vous n’êtes pas partie ?” : ces

sans suite”, dénonce le collectif

phrases recueillies par le collec-

Noustoutes. Tout le monde a en

tif montrent, s’il en était besoin,

tête l’histoire de Chainez, maman

le chemin qui reste à parcourir

de trois jeunes enfants, brûlée

pour améliorer l’accueil dans les

vive par son ex-compagnon alors

commissariats des femmes vic-

qu’il n’avait pas le droit de s’ap-

times de violences.

procher d’elle.

Et pourtant, il est possible de mettre en place des dispositifs.

DEUX FEMMES À L’ÉCOUTE AU COMMISSARIAT DE VÉNISSIEUX

À Vénissieux, le commissariat

Dans le cadre d’un audit issu

sieurs années. Une psychologue,

du Grenelle, Marlène Schiappa,

Laurie Saint-Peron, intervient

ministre déléguée auprès du

depuis quelques années au côté

ministre de l’Intérieur chargée

de Carine Burnichon, coordina-

de la Citoyenneté, affirmait que

trice sociale. Toutes deux, elles

90 % des victimes venant por-

accueillent, écoutent, informent

ter plainte étaient satisfaites de

et orientent les victimes — et par-

leur accueil en commissariat.

fois les auteurs — d’agressions,

Un chiffre qui a fait bondir les

de troubles du voisinage, etc.

associations. “C’est faux”, s’in-

Dans les faits, les deux profes-

surgent-elles. “Ces données sont

sionnelles reçoivent surtout des

en total décalage avec la réalité

femmes victimes de violences

de terrain à laquelle nous sommes

intrafamiliales. Leur présence

miques. Mais le dépôt de plainte

récemment confirmé le lance-

Haute-Corse, la Sarthe et plu-

confrontées ou avec les témoi-

facilite la libération de la parole

demeure une étape particuliè-

ment d’une expérimentation de

sieurs arrondissements parisiens.

gnages qui se multiplient sur les

pour des femmes qui vivent au

rement difficile à franchir. Face

prise de plainte hors les murs, si

Si les résultats sont probants,

réseaux sociaux”, insiste le col-

quotidien des violences phy-

à cet état de fait, le ministre de

les victimes le souhaitent, dans

cette nouveauté sera élargie à

lectif NousToutes dans un com-

siques, psychologiques, écono-

l’Intérieur, Gérald Darmanin, a

le Vaucluse, le Pas-de-Calais, la

l’ensemble du territoire. 

a pris les devants depuis plu-

Le 3919 désormais accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 Le 3919 Violence Femmes Info est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). Gratuit et anonyme, il est désormais accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il propose une écoute, il informe et il oriente vers des dispositifs d’accompagnement et de prise en charge. Ce numéro garantit l’anonymat des personnes appelantes mais n’est pas un numéro d’urgence comme le 17 par exemple qui permet pour sa part, en cas de danger immédiat, de téléphoner à la police ou la gendarmerie. Le numéro 3919, soutenu par le ministère en charge des Droits des femmes et géré par la Fédération nationale solidarité femmes, s’appuie sur un partenariat avec les principales associations nationales luttant contre les violences faites aux femmes. Rappelons également qu’à Vénissieux, il est possible de prendre directement contact avec la coordinatrice sociale et la psychologue du commissariat de police en appelant le 04 72 50 04 76.

Depuis le Grenelle des violences faites aux femmes, l’an dernier, la situation a peu évolué. Aujourd’hui encore des féminicides ont lieu alo

“RESPI

Vic

La comp

s’est touj

VÉRONIQUE CALLUT, ADJOINTE AUX DROITS DES FEMMES

sociales.

de L’Écla

“Nous avons mis à l’abri 14 femmes en 2020”

trice, An

Mathéo A victimes

rées de d

six d’entr

La Ville de Vénissieux a signé depuis plusieurs

qu’elles y entrent. La victime doit être éloignée de

scène tou

années une convention avec l’association Viffil,

l’auteur des violences. Il est parfois souhaitable que

naît la p

qui s’est donné pour mission de lutter contre les

les femmes vivent en dehors de la commune pour

médicam

violences faites aux femmes et aux enfants dans le

des raisons de sécurité. C’est pourquoi il arrive que

Grâce au

cadre de la sphère privée.. Plus récemment, Saint-

des Vénissianes soient accueillies dans le logement

Libres de

Fons en a fait de même. “Ce qui nous a permis de

de Saint-Fons et inversement. En 2020, nous avons

tier Darn

mettre à la disposition des femmes victimes de vio-

mis à l’abri dans le logement vénissian 14 femmes.”

Boris-Via

lences conjugales deux appartements d’urgence,

Et l’élue de reprendre : “Nous avons également

la voix d

un dans chaque commune, où elles sont accueillies

la chance d’avoir au commissariat deux femmes,

gales —, l

provisoirement, rappelle Véronique Callut, adjointe

une psychologue et une coordinatrice sociale, qui

à 14 heur

au maire en charge des Droits des femmes. Elles

peuvent écouter et orienter. Il faut que les femmes

peuvent y rester dix jours, renouvelables une fois,

aillent porter plainte. Ce n’est certainement pas

et sont accompagnées par des professionnels dès

facile, mais tellement important”.

TARIFS : 10 EURO GNEMENTS : LIVI6 SES PLACES AU C



EXPRESSIONS / Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722

Dossier

TÉMOIGNAGE

REPÈRES 102 femmes ont été assassinées par leur compagnon ou ex-conjoint en 2020. g 35 % des femmes victimes avaient déjà subi des violences antérieures. 67 % de celles-ci les avaient signalées aux forces de police ou de gendarmerie, et parmi elles 75 % avaient déjà déposé plainte, soit 18 % du total des victimes féminines. g 14 enfants mineurs sont décédés dans la sphère familiale, victimes d’infanticides ou dans un contexte de violences conjugales. g La dispute et le refus de la séparation demeurent les principaux mobiles du passage à l’acte. g Les faits sont en majorité commis au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur, sans préméditation, principalement avec une arme à feu ou une arme blanche. g Dans 52 % des cas, la présence d’au moins une substance susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et/ou de la victime (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) est constatée au moment des faits.

PHOTO D.R.

“Les pleurs incessants de maman après les coups que mon père lui donnait me réveillent encore la nuit”. Bruno, 35 ans, a été témoin de violences conjugales. Il vit à Vénissieux, a accepté de témoigner, mais tient à garder l’anonymat.

ifficile pour Bruno de trou-

Une culpabilité

ver les mots. “J’avais tout

lancinante

simplement peur que mon

Aujourd’hui encore, Bruno ne

père tue Maman, la personne la

comprend pas pourquoi il n’a

plus précieuse au monde pour moi.

rien dit : “La peur de ne pas être

Je ne m’imaginais pas vivre sans

entendu. Il y a trente ans, les

elle. J’ai vécu dans une angoisse

violences se passaient dans un

permanente, même quand rien ne

total huis clos. Et pourtant si

se passait. Quand il se mettait à la

j’en avais parlé à mes grands-pa-

frapper, je me cachais sous mon lit.

rents maternels, ils m’auraient

Plus tard vers 6-7 ans, j’ai essayé

peut-être écouté et auraient fait

de m’interposer pour qu’il arrête.

quelque chose”. Et puis il y a l’at-

PHOTO D.R.

PHOTO PEXELS-RODNAE PRODUCTIONS

“J’avais peur que mon père tue Maman”

Mais il était bien plus fort que moi.” En revanche, Bruno n’a jamais été

ors que 65 % de ces femmes assassinées avaient pris contact avec la justice.

IRS”

ctimes en scène

pagnie lyonnaise du Lien Théâtre

jours intéressée aux thématiques C’est au cours d’ateliers au foyer

aircie, à Saint-Priest, que sa direc-

nne-Pascale Paris, et son auteur,

Aléphis, rencontrent des femmes de violences conjugales. Entou-

titude de sa mère : “C’est le phénomène d’emprise. Elle bossait,

frappé. “Il m’arrivait de penser que

contacté les pompiers, ma maman

était entourée par sa famille, elle

mon père était comme ceux de mes

ne bougeait plus. Mon père pleurait

aurait pu partir, elle aurait pu

copains. Quand tout allait bien, il

comme un enfant. Alors que c’était

déposer plainte, mais non, rien,

jouait avec moi, m’emmenait pro-

lui le responsable. J’ai cru qu’elle

elle n’a rien fait.”

mener, m’embrassait, me lisait des

était morte. Les pompiers et le

Comment grandir après de

histoires.”

Samu sont venus, les policiers ont

tels traumatismes ? Longtemps

En témoignant, Bruno veut cas-

emmené mon père, moi j’étais assis

considérées comme le problème

ser les idées reçues : “J’ai souvent

sur le canapé avec des gens que je

du seul couple parental, il est

entendu dire que le parent violent

ne connaissais pas. On me parlait

maintenant clair que les vio-

est alcoolique, pauvre. Ce n’était

mais je n’entendais rien. Je me

lences conjugales affectent les

pas le cas : il avait une bonne situa-

demandais si quelqu’un allait venir

enfants qui en sont témoins. Ils

tion, ne buvait pas, maman travail-

me récupérer. Mes grands-parents

sont depuis quelques années

lait également. Ils étaient très bien

maternels sont arrivés. Je suis

seulement reconnus comme des

insérés dans la société. Ils avaient

parti avec eux. J’ai revu maman

victimes collatérales des vio-

des amis, et pourtant maman n’a

quelques minutes le lendemain

lences conjugales. Bruno suit

rien dit.”

en soins intensifs. Elle y est restée

une thérapie depuis quelque

plusieurs jours. Je suis retournée

temps. “Je dois faire face à une

“Maman est tombée, puis plus rien”

au collège. À sa sortie de l’hôpi-

culpabilité lancinante, je n’ai

tal, maman a porté plainte, nous

jamais pu défendre maman. Elle

La vie de Bruno a basculé un soir

sommes allés habiter chez mes

aurait pu mourir sous mes yeux

de printemps : “C’était en mai,

grands-parents. J’ai recommencé

sans que je ne fasse rien.”

je venir d’avoir 12 ans, j’étais en

à dormir. Ma famille maternelle a

Et quand on l’interroge sur son

quatrième. Ce jour-là, les coups ont

été très présente, nous a beaucoup

père, la réponse est sans appel :

été plus violents, maman est tom-

aidés. Mais le drame est toujours

“Jusqu’à présent je n’ai jamais

bée, puis plus rien. Les voisins ont

là au fond de moi”.

voulu le revoir. Il m’a brisé.” g

deux comédiens professionnels,

Un protocole d’accompagnement pour l’enfant témoin

re elles ont le courage de dire sur

ut le mal qu’elles ont subi. Ainsi

pièce Respirs, décrite comme “un

ment pour ses participantes”.

u groupe de femmes LIVI (pour

e vivre), créé à la Maison de quar-

naise et hébergé au centre associatif

an — et dont le but est de porter

le spectacle sera joué le 3 décembre

res et 19 h 30 à la salle Érik-Satie. g

os/5 euros (solidaire). Réservations helloasso.com. Rensei69200@gmail.com - 07 61 59 85 87. On peut acheter CABV et à la Maison de quartier.

PHOTO ERNESTO TIMOR

des victimes de violences conju-

Depuis quelques années seulement, l’enfant est considéré comme une victime collatérale des violences conjugales. À Lyon, un protocole “féminicide” a été mis en place à l’initiative de Sylvie Moisson, procureure générale de la cour d’appel de Lyon, et le docteur Nathalie Prieto, psychiatre, responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) Auvergne-Rhône-Alpes. Signé par 12 acteurs institutionnels, dont la Métropole, il permet la prise en charge dans l’urgence en milieu hospitalier spécialisé de l’enfant (ou de la fratrie) présent lors de l’homicide de l’un de ses parents. Concrètement, l’enfant mineur témoin des faits est accueilli par les services de l’Aide sociale à l’enfance, qui lui prescrit une hospitalisation d’au moins 72 heures, avec suspension provisoire de tout droit de visite. À l’issue de ce délai, l’équipe médicale détermine s’il est nécessaire de prolonger ou non son séjour à l’hôpital. En parallèle, le service de l’Aide sociale à l’enfance et le procureur de la République formulent une proposition de prise en charge pérenne, dans un lieu d’accueil adapté aux besoins de l’enfant. La signature de ce protocole assure une prise en charge efficace et multipartenariale des enfants témoins de violences, dès la connaissance des faits.

Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722 / EXPRESSIONS

Culture

“RAPLAPLA, FLAGADA ET HOP LÀ”

Dormir, peut-être rêver L

e prince Hamlet en savait

nale des affaires culturelles, de

quelque chose, la fatigue

la Région Auvergne-Rhône-Alpes,

peut avoir de multiples rai-

de l’Agence régionale de santé et

sons. Elle amène le sommeil et les

de la Métropole.

rêves. Les jeunes de l’IME Jean-

À l’IME, Fabienne, Géraldine, Mö

Jacques-Rousseau, qui suivent le

et Anne de Boissy se sont instal-

projet Raplapla, Flagada et Hop

lées en résidence depuis le mois

là, se sont lancés dans un travail

d’octobre. Jusqu’en mars pro-

de création autour de ce sujet.

chain, ensemble ou séparément,

Tout part du spectacle Un enfant

elles vont travailler avec un

assorti à ma robe, créé en 2014

groupe de jeunes sur le thème de

au NTH8 (Nouveau théâtre du 8e).

la fatigue et du rêve. “Nous lais-

Sur un texte de Fabienne Swiatly

sons des traces, expliquent les

et une scénographie de Mö de

artistes, car nous ne sommes pas

Lanfé, Anne de Boissy et Géral-

là tout le temps.”

PHOTO FABIENNE SWIATLY

Une dizaine de jeunes de l’IME Jean-Jacques-Rousseau suivent un projet mené par deux comédiennes, une poète et une scénographe autour de la fatigue et du rêve.

dine Berger jouaient la maternité, le handicap et la fatigue

Dessiner ses rêves

des mères. La pièce avait cette

Ainsi, cet après-midi, neuf jeunes

particularité d’être bilingue, en

participent à l’atelier mené par

dormait sur un tapis. On a aussi

mier vers d’un poème, les autres

À la fin de la résidence, un jour-

français et en langue des signes

Anne et Fabienne. Entourés

écouté un poème qui parlait de

étant cachés dans le gymnase où

nal de bord sera publié. “Nous

française (LSF). Le livre Déshabil-

par Léna (éducatrice référente

rêves.” Ils s’interrogent alors : à

se déroule l’atelier. “Nous avons

leur avons aussi montré les diffé-

lage a suivi, publié en 2019 chez

culturelle) et Anne-Laure (sta-

qui Anne peut-elle bien rêver ?

reconstitué ensemble le poème.”

rentes façons dont un livre peut

Color Gang, qui témoignait du

giaire éducatrice), Rokhya, Tif-

“Pas à Blanche-Neige, en tout cas.”

Les jeunes ont aussi dessiné et

exister en les amenant à l’Espace

processus de création.

fany, Ania, Sirine, Samia, Marwa,

Pendant tous ces moments de

vont ensuite coller sur les murs

Pandora, à la médiathèque, au

Une nouvelle étape, baptisée

Salma, Wissem et Lorenzo, âgés

partage, Fabienne prend des

du réfectoire le poème et leurs

musée de l’Imprimerie à Lyon et

Raplapla, Flagada et Hop là, voit

de 12 à 21 ans, écoutent avec

notes. “Nous avons parlé de nos

œuvres.

au NTH8.”

le jour à l’IME Jean-Jacques-

attention les propositions et par-

rêves. Certains s’en souviennent,

Si, avec Fabienne et Anne, ils

Et Fabienne et Anne, regardant

Rousseau. Elle est portée par la

ticipent joyeusement.

d’autres pas. Et d’autres ne parlent

parlent beaucoup, ils deviennent

les élèves de l’IME affairés à coller

Fondation OVE et la compagnie

“Nous avons fait des dessins des

que de leurs cauchemars.”

silencieux avec Géraldine, spécia-

leur travail sur le mur, lâchent :

Les Trois-Huit, avec le soutien

rêves”, commentent-ils. Pour

Anne, qui a tenu le rôle de la dor-

liste de la LSF, et apprennent à

“Ils sont vraiment chouettes !” g

notamment de la Direction régio-

quelle raison ? “Parce que Anne

meuse, tenait dans sa main le pre-

s’exprimer avec leur corps.

JEAN-CHARLES LEMEUNIER

THÉÂTRE DE VÉNISSIEUX

De la compétence à la danse En trois spectacles, la prochaine quinzaine va privilégier le jeune public et les adolescents. À noter également l’annulation de La Ronde des hallebardiers, le 3 décembre.

PHOTO CLÉMENT_GARDIENNET

“Manque à l’appel”, le 8 décembre à 15 heures.

t si, en cette période qui précède

Violon et boîtes à rythmes sont au ren-

pacifique née à Los Angeles au début des

les fêtes, le jeune public était systé-

dez-vous de Manque à l’appel. Un concert

années 2000 — autour de “la résistance

matiquement sollicité ? Ainsi, deux

plein de surprises, aux décors changeants,

par le corps”. g

des spectacles qui vont se succéder sur la

au cours duquel Tony Melvil et Usmar, sur

scène vénissiane — Polar le 28 novembre

leur petit bateau, hissent la grand-voile.

et Manque à l’appel le 8 décembre — sont-

Et rappelons qu’à l’issue du spectacle, les

ils destinés tout autant aux adultes qu’aux

spectateurs vont être entraînés, à partir

enfants : dès 6 ans pour Polar et dès 7 ans

de 16 heures, dans La Grosse Boum d’hi-

pour Manque à l’appel. Le troisième, Déso-

ver, avec goûter et danses au programme.

béir — Pièce d’actualité N° 9, accessible

Enfin, par la compagnie brestoise des

dès 14 ans, part d’une enquête sur la jeu-

Cambrioleurs, Désobéir raconte, à travers

nesse en banlieue.

quatre jeunes femmes, l’histoire d’une

De Polar, monté par La Clinquaille, on

émancipation. Ce spectacle, qu’on nous

peut dire qu’il s’agit d’un Cluedo pour

annonce “éminemment politique, autour

Sherlock Holmes en herbe compétents :

du désir, de la spiritualité et de l’oppres-

il faut deviner qui a volé les bijoux de la

sion”, est né d’un travail effectué en

cantatrice avec, pour clefs du mystère,

Seine-Saint-Denis. Il sera suivi, les same-

une série d’objets dont on se demande

dis 4 et 11 décembre de 14 h 30 à 16 h 30,

quelle est leur exacte fonction.

d’un atelier de krump — danse urbaine

J.-C.L.

Au Théâtre de Vénissieux “Polar” le 28 novembre à 15 h 30. Dès 6 ans, tarifs de 5 à 8 euros. “Manque à l’appel” le 8 décembre à 15 heures. Dès 7 ans, tarifs de 5 à 8 euros. Suivi, à 16 heures, par “La Grosse Boum d’hiver”. Gratuit sur inscription, pour les détenteurs d’un billet du spectacle. “Désobéir - Pièce d’actualité N° 9” le 10 décembre à 20 heures. Dès 14 ans, tarifs de 5 à 19 euros. Suivi, les 4 et 11 décembre, d’un atelier de krump. Gratuit sur inscription, pour les détenteurs d’un billet du spectacle. Prévue le 3 décembre, “La Ronde des hallebardiers” est annulée. Les billets sont échangeables pour une autre représentation (au même tarif uniquement) ou pourront être remboursés le cas échéant. Réservations : 04 72 90 86 68 -

theatre-venissieux.fr

EXPRESSIONS / Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722

CULTURE

TRACTION AVANT

À grands pas Le projet de web série mené par la compagnie vénissiane avance rapidement. Avec une trame scénaristique quasiment achevée. La séance du 20 novembre aurait pu être le dernier jet de la web série qu’une vingtaine de jeunes écrivent avec le réalisateur Slimane Bounia et l’acteur-scénariste Vincent Villemagne, de la compagnie Traction Avant. Mais, annonce Slimane en début de séance, ils pourront travailler encore deux samedis après-midi — les 4 et 18 décembre —, histoire de peaufiner une histoire déjà pas mal avancée et des personnages nettement dessinés. Assis en cercle sur la scène de la salle Érik-Satie, ils lisent à tour de rôle les dialogues et les didascalies du synopsis des différents épisodes. Les personnages leur ressemblent : ce sont des jeunes de Vénissieux qui PHOTO P.G.

fréquentent le lycée, un terrain de foot, un centre social. Ils partagent drames, amitiés, espoirs et déceptions. “Nous en sommes à la dernière étape”, les prévient Slimane qui réfléchit

“Les films sont très personnels. Pourtant, ils parlent à beaucoup de monde”, constate le réalisateur qui a encadré les jeunes, Yves Bourget (à droite).

semaine dernière, nous avons défini des petits temps d’impro qui ont été de super moments. Il nous faudra garder cette énergie au tournage ! Dans le groupe, tout le monde n’a pas forcément envie de jouer. Nous avons la

COURTS-MÉTRAGES

liste des personnages et nous commençons à penser à qui pourra jouer

“Je suis une œuvre d’art” Six jeunes garçons, accompagnés par le Sessad, ont travaillé sur la réalisation de courts-métrages autour d’une émotion ou d’un souvenir qui leur est propre.

quel rôle.” Vincent a imaginé la trame du premier épisode : “Nous allons voir ensemble comment il pourrait fonctionner. Il va falloir aussi réfléchir aux prénoms des différents personnages. La façon dont tout va s’organiser est encore en suspens.” Il est question de la Marche pour l’égalité de 1983 et du prochain anniversaire de ses quarante ans. “Vous êtes en majorité du quartier où elle a commencé, rappelle Slimane. Ce serait bien, dans notre histoire, qu’un historien vienne en parler en classe.” Une jeune fille évoque le nom de Toumi Djaïdja et aimerait montrer “la différence entre 1983 et aujourd’hui”. Le nom de Georges Brassens est également cité dans le premier épisode. Qui le connaît ? questionne Slimane, et trois mains se lèvent. Pourquoi

ls s’appellent Sinan, Roshan, Riyad, Ismaël,

UNE FIERTÉ PARTAGÉE

Khalis, et Sofien. Ces six jeunes garçons, pour

“Mon film parle de ce que je suis vraiment, de ce que je

certains adolescents, ont été les acteurs d’un

ressens, explique Riyad, 16 ans, c’est autour des pla-

atelier de fabrication de films. Ils sont tous accom-

nètes et des performances sportives. De le revoir, ça me

pagnés par le Sessad, le Service d’éducation spéciale

permet de voir comment j’étais avant, de comparer à ce

et de soins à domicile, qui a pour but d’apporter

que je suis maintenant, mentalement et physiquement.”

une aide éducative, psychologique et pédagogique

Tous les films sont touchants par leur sincérité. Les

à des enfants qui ont des difficultés personnelles,

jeunes parviennent vite à oublier la caméra et se

sociales et scolaires.

sentent assez en confiance pour révéler leurs traits de

Ces courts-métrages ont pour point de départ, “une

caractère. Et sans que l’on s’en rende compte, lors de la

émotion marquante issue de leur parcours au Sessad

projection, on se retrouve à partager leurs émotions,

ou ailleurs”. Pendant trois ans, les garçons ont tra-

à sourire et être ému avec eux. En trois ans, tous ont

vaillé sur ce projet, nommé Je suis une œuvre d’art,

bien grandi et pour certains l’appréhension a gagné

et tous ont eu un même fil conducteur : une visite

du terrain peu avant la projection officielle. Ils ont

au musée des Beaux-Arts de Lyon. Les néoréalisa-

seulement pu visionner leur propre court-métrage et

teurs ont relié leurs émotions ou leurs souvenirs

n’ont pas vu celui des autres.

à travers une sculpture ou un tableau présent au

Pourtant, une fois la diffusion terminée, le résultat est

musée.

sans appel : c’est un franc succès. Le public est conquis,

Les thématiques sont différentes d’un court-mé-

tout comme ceux qui les ont accompagnés pendant

trage à l’autre. “Les films sont très personnels,

cette aventure, de près ou de loin. “Je suis admirative

décrit Yves Bourget, le réalisateur qui a encadré

de mon fils, je l’ai reconnu, c’était tout à fait lui, je suis

cette aventure. Pourtant, ils parlent à beaucoup de

fan”, félicite Nadia Moqrane, maman de Sofiene. “Je

monde.” On y aborde le rap, la trottinette, l’envol,

savais que les jeunes avaient des ressources, dit à son

le kart, les cerfs-volants, les planètes... Des thèmes

tour Christine Haydont, qui a accompagné le projet

qui peuvent paraître aux antipodes les uns des

pour le Sessad. Mais j’ai été étonnée, j’ai reçu une leçon

autres, mais qui font sens une fois les courts-mé-

d’humilité.” 

trages visionnés.

POUTCHIE GONZALES

le mentionner ? Parce que le musicien vénissian Jean Sangally — et ses deux albums de chansons de Brassens — font partie de l’aventure. Il rappelle aussi que la voix de Brassens apparaît à la fin d’un rap de Médine et que Demi Portion, dans Petit bonhomme, évoque La Mauvaise Réputation. “Dans l’histoire, reprend Vincent, on peut montrer la tension entre ceux qui veulent faire bouger les choses collectivement et ceux qui préfèrent être tout seul. Est-ce qu’on peut agir ? Sur quoi, comment, avec qui ? Dans la période qu’on traverse, c’est peut-être pas mal de poser ces questions aux spectateurs.” Et si, propose Slimane, pour la musique du générique, ils écrivaient une version de La Mauvaise Réputation ? Tous sont emballés, c’est visible, par ce rap en devenir mais aussi par l’ensemble du projet. Dont le tournage devrait démarrer en début d’année prochaine.  J.C-L.

PHOTO D.R.

déjà à la manière dont il va mettre en scène le scénario. Il précise : “La

Mercredi 24 novembre 2021 - n° 722 / EXPRESSIONS

CULTURE

LA PERCHE AU JAMEL COMEDY CLUB

BRÈVES

Médiathèque Lucie-Aubrac et bibliothèques de quartier

D.R.

Pour les enfants à partir de six ans, la ludothèque s’installe le 27 novembre, entre 10 heures et midi dans le forum de la médiathèque. Ils pourront découvrir en famille de nombreux jeux. Inscription obligatoire sur place ou par téléphone au 04 72 21 45 54. Ce même jour pour les plus de douze ans, les Rendez-vous numériques proposent de découvrir le logiciel LibreOffice Calc à 10 heures et, à 14 h 30, un atelier sur la compréhension et la maîtrise de son identité numérique (renseignements et inscriptions auprès de RENSEIGNEMENTS : 04 72 21 45 54. l’espace adulte-jeune). À la bibliothèque Anatole-France, “Bizarre !” le 1 er décembre à 9 h 30, les Le 4 décembre à 20 h 30, un beau 12, avenue Jean Cagne 69200 enfants à partir de 5 ans pourront plateau nousVénissieux attend avec Navy,

ard Philipe MAR 16

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14:00 20:30

DU 24 AU 30 NOVEMBRE Sortie Nationale

ENCANTO, LA FANTASTIQUE FAMILLE MADRIGAL 1h40

CRY MACHO (vf/vost) 1h44

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MER 24

JEU 25

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SAM 27

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ALBATROS 1h51 ALINE 2h03

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LES OLYMPIADES

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THE FRENCH DISPATCH (vf/vost) 1h43 HAUT ET FORT 1h41 TRE PIANI (vf/vost) 1h59 HAUTE COUTURE 1h40 LES MAGNÉTIQUES

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vfst

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1h38

LUN 22

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Journée de lutte contre les violences faites aux femmes SLALOM 1h30

1h45

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MAR 23

LES ÉTERNELS 2h37

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DU 1ER AU 7 DÉCEMBRE

MER 1ER

JEU 2

VEN 3

SAM 4

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LUN 6

MAR 7

LES CHOSES HUMAINES

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CRY MACHO

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Sortie Nationale

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2h18 1h44

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AMANTS

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