Expressions 710

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Un outil reconnu du vivre-ensemble

Avec "Talent'Elles", en route pour l'emploi INSERTION

Le 27 avril, les adjointes en charge des conseils de quartier ont présenté les résultats de l'enquête sur la démocratie locale. Avec une principale satisfaction : les Vénissians connaissent et reconnaissent l'importance des conseils de quartier dans leur ville. La prochaine étape ? L'élection des délégués, organisée du 13 au 29 mai.

70 femmes en chômage de longue durée bénéficient, depuis le début de l'année, du dispositif "Talent'Elles", porté par Pôle emploi Vénissieux. Cet accompagnement intensif, qui doit leur permettre d'accéder durablement à l'emploi, comprend des ateliers collectifs, des entretiens individuels, ainsi que des visites d'entreprises ou de centres de formation.

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PHOTO RAPHAËL BERT

CONSEILS DE QUARTIER

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N° 710 du 5 au 18 mai 2021

www.expressions-venissieux.fr

Rompre l'isolement Les confinements ont aggravé l'isolement des personnes âgées. À Vénissieux, services municipaux et métropolitains travaillent avec des associations pour combattre cette solitude. PAGES 7-8-9

EX-CLINIQUE DE LA ROSERAIE

Un centre psy pour les 12-25 ans en 2022 P. 2

DE LA VO À LA VF

En italien dans le texte P. 11

JOURNÉES SPORT DE VÉNISSIEUX

Un air de reprise P. 12

MAGAZINE

Tombés du nid

PHOTO RAPHAËL BERT

Contrairement à ce que l'on pense souvent, un oisillon tombé du nid a rarement besoin de notre aide. En pleines nichées printanières, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) nous indique les gestes à adopter.

PHOTO CAROLINE BRÉFORT

P. 14


ACTUS

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Mercredi 5 mai 2021 - n° 710 / EXPRESSIONS

FIN DE LA TRÊVE HIVERNALE

Michèle Picard interpelle Jean Castex Le maire de Vénissieux, Michèle Picard, a écrit le 30 avril au Premier ministre, Jean Castex, afin de dénoncer “une décision aussi incompréhensible qu'inadmissible au vu de la dégradation de la situation

économique, sociale et sanitaire” : la reprise des expulsions locatives à compter du 1er juin.

“En février dernier, j'avais attiré votre attention sur les conséquences désastreuses de cette crise, notamment dans les villes populaires déjà

ARCHIVES 2018 RAPHAËL BERT

fortement impactées par le chômage et la paupérisation, écrit notam-

ment l'élue. Un constat alarmant souligné par la Fondation Abbé Pierre dans son dernier rapport sur le mal-logement. Un cri d'alarme

lancé également par toutes les associations de solidarité, qui n'arrivent plus à faire face à cette situation.”

Rappelant que le confinement a souligné et aggravé les inégalités

face au logement, le maire de Vénissieux demande ainsi au Premier ministre la prolongation de la trêve hivernale, et qu'aucune expul-

EX-CLINIQUE DE LA ROSERAIE

Un centre psy pour les 12/25 ans en 2022 e groupe Clinipsy annonce l'ouverture, début

L

les jeunes souffrant de troubles somatiques associés à

la prise en charge des troubles psychiques des

prise en charge sera “innovante, graduée, basée sur l’in-

Cet établissement, autorisé par l’ARS, prendra en charge

L’IEAJA s’inscrit ainsi “dans le cadre d’un projet de réor-

Les locaux de l'ancienne clinique seront occupés par un établissement spécialisé dans la prise en charge des troubles psychiques des jeunes. 2022, d'un établissement de santé spécialisé dans

enfants, adolescents et jeunes adultes, l'IEJA. Il s'instal-

lera dans les locaux de l’ex-clinique de La Roseraie, à Vénissieux.

de 20 places en hôpital de jour, l'établissement sera

organisé autour de différents pôles. “Un pôle 'soins études' pour la prise en charge de jeunes souffrants de

décrochage scolaire et phobies sociales, un autre pour les troubles nutritionnels complexes, un troisième pour

G.M.

LOGEMENT SOCIAL

locaux dans l’immeuble Le Miroir, situé à l’angle du boulevard

sation de jour, hospitalisation complète, hospitalisation séquentielle et hospitalisation de nuit”.

[du décrochage scolaire et des phobies sociales]”. Les

cité d’accueil de 50 lits en hospitalisation complète et

conclut Michèle Picard. g

clusivité, réunissant centre de consultations, hospitali-

Rhône et en partenariat avec les Hospices Civils de Lyon Jean-de-Dieu et de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or. D’une capa-

d'expulsion un logement pérenne, comme l'État s'y était engagé”,

des troubles psychiques", précise-t-on chez Clinipsy. La

ganisation régionale des prises en charge des troubles

(HCL) et les Centres Hospitaliers du Vinatier, de Saint-

les mesures doivent être prises pour assurer aux personnes en situation

La Sacoviv s'installe au Miroir

des jeunes de 12 à 25 ans, en complémentarité avec les

structures de soins spécialisés en pédopsychiatrie du

sion locative n'ait lieu cette année. “Face à l'urgence sociale, toutes

nutritionnels complexes et des dispositifs soins études

travaux d’aménagement ont débuté ce printemps. Ils se termineront début 2022.

Pour Michèle Picard, maire de Vénissieux, “c'est un beau projet qui correspond aux besoins actuels non pourvus dans le Rhône. D'autant que l'on sait que la crise sanitaire a amplifié les difficultés psychologiques chez les jeunes. Cet équipement va venir combler un manque.” g

MICHÈLE FEUILLET

PROCÈS DE L'AMIANTE À RENAULT TRUCKS

Depuis début avril, la Sacoviv a pris possession de ses nouveaux Ambroise-Croizat et de la rue Paul-Bert.

Le bailleur social — une société d’économie mixte détenue majoritairement par la Ville — disposera ainsi de surfaces plus adaptées à son activité. “Nous sommes soulagés et satisfaits, se félicite son

directeur, Thierry Beaudoux. Il s’agit d’une construction de qualité.

La surface dont nous disposons est sensiblement la même que dans l’ancien bâtiment, à savoir près de 700 mètres carrés. Mais les locaux sont bien mieux agencés. Et nous sommes situés au pied de l'arrêt du

tram T4, à quelques mètres de notre résidence Ambroise-Croizat.” Et

de préciser que lorsque les conditions sanitaires lui permettront de nouveau de recevoir du public, ce dernier disposera d'une entrée spécifique.

Quant aux anciens locaux de la Sacoviv, ils ont été attribués à Odyneo, une association sainfoniarde spécialisée dans l’éducation et le soin à domicile d'enfants en situation de handicap. g

A.S.

Vers un appel de nombreux salariés Le combat continue. Mi-avril, le tribunal des

ment, il y a des erreurs, on trouve pas mal d'inco-

l'amiante à Renault Trucks — quelque 1 200 sala-

tels qu'ils ont été retenus par le tribunal. On ne

riés demandent une reconnaissance du préjudice

d’anxiété — d’individualiser toutes les décisions,

et non de rendre un jugement global. Une décision

alors qualifiée comme “injuste et incompréhensi-

ble” par Jean-Paul Carret, président de l’Association prévenir et réparer (APER).

Dont acte. “Tous les salariés déboutés vont faire appel, annonçait ce lundi 3 mai Jean-Paul Carret.

Il y a plein de choses qui ne vont pas dans ce juge-

hérences, y compris dans les parcours des salariés lâchera pas : nous irons en appel et plus loin encore s'il le faut.” Notons,

par

ailleurs,

que

le

tribunal

des

Prud'hommes devait rendre sa décision concernant 200 autres salariés le 27 avril. En raison du

contexte sanitaire, le délibéré a été reporté au 15 juin que le jugement sera connu. g

G.M.

PHOTO RAPHAËL BERT

Prud’hommes choisissait, dans le procès de


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 5 mai 2021 - n° 710

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ENQUÊTE SUR LA DÉMOCRATIE LOCALE

Les conseils de quartier, connus par 84 % des répondants Les quatre adjointes en charge des conseils de quartier ont présenté, le 27 avril, les résultats de l'enquête menée auprès des Vénissians sur la démocratie locale. Deux enseignements principaux sont à en tirer : les habitants connaissent les conseils de quartier et ont envie de s'y investir. connaître les conseils de quartier

tions sur la vie municipale, et rece-

campagnes d'affichage, aux activi-

publiques”.

(grâce au bouche-à-oreille, aux

tés du conseil de quartier, à la

presse ou au site de la ville), ils en ont des attentes variées (voir ciaprès).

S'agissant du mode d'information utilisé par les habitants, 79 % des répondants évoquent le journal

Expressions et Le Progrès, 40% le site de la Ville, 25 % les réseaux sociaux, 20 % le magazine Vénis-

PHOTO RAPHAËL BERT

sieux Singulier Pluriel, et 8 % d'au-

tres sites d'informations locales. Un besoin d'être tenu au courant clai-

203. C'est le nombre de

1

l'opportunité d'exprimer leurs

c’est créer un lien de proximité, un

quatre adjointes en charge

d’information, de signalement de

quartiers, nous interpeller, et élabo-

tation des habitants, proposée à

pative, notre ville est précurseur avec

rement exprimé par les répon-

dants: 76% des Vénissians souhai-

tent ainsi avoir “plus d’informations

Lors de l’assemblée générale du quartier Jean-Moulin, en mars 2016. réponses obtenues par les

des conseils de quartier (Samira Mesbahi, Souad Ouasmi, Patricia Ouvrard et Valérie Talbi) à la consul-

Vénissieux du 15 février au 28 mars. “Considérant la crise sanitaire, c'est une belle performance et la preuve

que les habitants veulent s'investir dans la vie locale", commentait ainsi,

le 27 avril lors de la restitution des résultats, Valérie Talbi.

Rappelons, en effet, que c'est au tra-

vers d’un questionnaire disponible en ligne, sur le site de la Ville et dans

les lieux ouverts au public, que les

habitants ont pu donner leur avis

sur les dispositifs de participation

citoyenne existants. Ils ont aussi eu

attentes et leurs idées en termes dysfonctionnement et d’engagement dans la vie de la commune.

“En matière de démocratie partici-

la création, dès 1989, des premiers conseils de quartier, 13 ans avant la

loi les rendant obligatoires, pour les villes de plus de 80 000 habitants,

engagement, pour faire vivre nos rer ensemble la ville de demain. C’est

tion en ligne 'Ma commune demain'… Autant de leviers que nous action-

nons pour donner la parole aux Vénissians. Faire vivre la démocratie,

Reste, maintenant, aux quatre adjointes en charge des conseils de quartier à gérer les prochaines élections des délégués. Il est ainsi pos-

sible de se porter candidat depuis le 14 avril, et ce jusqu'au 9 mai. Tous

les habitants de Vénissieux, de toutes nationalités, âgés de 16 ans et plus, peuvent proposer leur can-

didature, sur le site Internet de la Ville. Il suffit pour cela de présenter un justificatif de domicile de moins de trois mois.

Pour chaque quartier, 15 délégués seront élus. Les élections auront

lieu en ligne du 13 au 29 mai, et en

bureaux de vote le samedi 29 mai — si les conditions sanitaires le permettent. g

GRÉGORY MORIS

REPÈRES 12 chiffres à retenir de l'enquête

lisme.”

- 84 % des répondants connaissent les conseils de quartier. - 25 % des répondants ont déjà pris connaissance des comptes rendus des permanences sur le site de la Ville. - 80 % des répondants attendent des conseils de quartier de leur permettre de signaler des problématiques quotidiennes, 73 % d'être informés des projets à l'échelle du quartier ou de la ville, 63 % de pouvoir participer à des échanges pour améliorer le cadre de vie, 49 % de porter des projets d'intérêt collectif, et 40 % de pouvoir échanger sur des thématiques municipales (budget, développement urbain ). - 40 % des Vénissians qui ont répondu à l'enquête envisagent de participer aux réunions des conseils de quartier. - 46 % se disent prêts à s'investir dans un des dispositifs de participation mis en place par la Ville (47 % au sein des conseils de quartier, 40 % via la future commission de prévention des incivilités et des violences et 38 % à travers le Conseil citoyen du développement humain durable).

ÉLECTION DES DÉLÉGUÉS DU 13 AU 29 MAI

ment répondu des femmes habi-

rendez-vous de la Ville, la consulta-

haiter être “destinataires d’informa-

plus en plus tournée vers l’individua-

Picard. C’est aussi le conseil citoyen le conseil municipal enfants, le Grand

58 % des répondants assurent sou-

engagement fort, dans une société de

Que nous apprend, donc, cette

de développement humain durable,

Ville et les partenaires”. De plus,

s’investir pour l’intérêt général. Un

rappelait en ouverture de la soirée le maire de Vénissieux, Michèle

sur les grands projets portés par la

voir des invitations à des initiatives

enquête, à laquelle ont principale-

tant la ville (elles représentent 62 % des répondants)? Tout d'abord, que Vénissieux est tout sauf une ville

dite “de passage”. Près de 44% des répondants habitent en effet la

commune depuis plus de vingt ans. Et si 84% des répondants indiquent

L’aide à domicile sur-mesure Réseau national d’aide à domicile pour les personnes âgées

Aide à l’autonomie

Aide aux repas

Accompagnements

Aide ménagère

04 28 00 17 50 320 Avenue Berthelot 69008 Lyon

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ACTUS

Mercredi 5 mai 2021 - n° 710 / EXPRESSIONS

COVID-19

Une rentrée sous haute surveillance A

Autotests dans les collèges et les lycées, tests pour les enseignants et le personnel administratif, demi-jauge dans le secondaire : les élèves de la maternelle au lycée ont repris le chemin de l'école, dans un protocole sanitaire strict. Alors que le déconfinement s'organise lentement. près trois semaines de

tains professeurs, qui ne se sen-

des établissements sco-

viser l’opération.

tent pas compétents pour super-

fermeture de l’ensemble

Le principal objectif de ces nou-

laires pour lutter contre l’épidé-

velles mesures ? Tenir jusqu’à la

mie de Covid, le gouvernement

fin de l’année scolaire, sans que

a décidé de maintenir son calen-

cette réouverture n’aggrave la

drier : le 26 avril, les enfants des

dynamique de l’épidémie, qui se

classes maternelles et élémen-

maintient à un niveau élevé

taires ont repris le chemin de

(voir ci-dessous). Il est en effet

l’école à Vénissieux comme par-

essentiel de faire revenir les

tout en France. Le 3 mai, c’était

enfants à l’école quand on

au tour des plus grands de

connait les problèmes psycholo-

retourner en cours, souvent en

giques que connaissent les plus

demi-jauge : pendant que les uns

jeunes quand ils sont confinés.

ARCHIVES RAPHAËL BERT

sont en présentiel, les autres tra-

Selon l’Unesco, la France a été le

vaillent de chez eux à distance,

pays européen qui a le moins

une organisation connue des

fermé ses écoles entre mars 2020

lycées vénissians qui l’appli-

et mars 2021, avec dix semaines

quent depuis mi-novembre, date du second confinement.

Le protocole sanitaire strict est

de fermeture au total, contre 28

Le port du masque reste obligatoire pour les élèves à partir de six ans.

maintenu : la découverte d’un

jusqu'à ce qu’ils déjeunent, les

nationale pour les Atsem et les

soumis chaque semaine au sein

entraîne la fermeture de la

mètres, les écoliers non mélan-

les lycéens y seront à leur tour

mesure inquiète toutefois cer-

élève contaminé au Covid-19

classe entière. Un protocole qui

risque de provoquer des fermetures de classe, ce qui est déjà le cas à Vénissieux où 3 classes

(deux en élementaire et une en

maternelle) étaient fermées à

l’heure du bouclage d’Expressions.

Concernant le port du masque, il est toujours obligatoire pour

les élèves à partir de six ans, en classe et à la récréation. Dans les

cantines, le protocole sanitaire reste également strict : les

enfants conservent leur masque

tables sont espacées de deux

gés. Concernant les enseignants, si l’un d’eux est absent, les enfants ne sont pas dispatchés

dans d’autres classes. Soit l’en-

seignant est remplacé, soit l’accueil des élèves est suspendu en

attendant qu’un remplaçant soit

désigné. Les adultes doivent réaliser deux fois par semaine, chez

eux, un autotest, ce prélèvement nasal simple dont le résultat est

connu en quinze minutes. L'ensemble des groupes scolaires

vénissians en ont été pourvus par les services de l'Éducation

enseignants. À partir du 10 mai,

de leurs établissements. Cette

en Allemagne et 47 aux ÉtatsUnis. g

MICHÈLE FEUILLET

La pression hospitalière toujours importante Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 est en légère baisse dans la région. Selon les chiffres publiés par Santé public France, au 30 avril, le taux d'incidence qui détermine le nombre de cas positifs sur les 7 derniers jours pour 100000 habitants s'élevait à 297 en Auvergne Rhône-Alpes, en baisse de 12 % par rapport au 23 avril. De toutes les classes d'âge, les 15-44 ans restent les plus touchés avec un taux d'incidence de 405. On note en revanche une baisse importante chez les plus de 65 ans, avec un taux de 180. Le 28 avril, 3547 personnes étaient hospitalisées, dont 666 en services de soins critiques. La surveillance en ville montre une baisse globale de 10 % des actes SOS

Médecins pour suspicion de Covid-19, tout comme des passages aux urgences. Sur cette période, la mortalité hospitalière augmente de 4 %. Au 1er mai, dans le Rhône, la proportion de personnes ayant reçu la première dose d’un vaccin contre la Covid-19 est de 21,27 %, contre 23% en Auvergne Rhône-Alpes. Si les indicateurs semblent amorcer une légère baisse, l'épidémie reste à un niveau très élevé, comme les tensions hospitalières. Aussi l'adhésion aux mesures de prévention individuelles, le respect des mesures de freinage collectives, ainsi que l'accélération de la vaccination constituent des enjeux majeurs pour contrer la dynamique épidémique actuelle.

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ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 5 mai 2021 - n° 710

5

SOLIDARITÉ ET CRISE SANITAIRE

Moins de dons financiers, plus de dons en nature ous n’avons pas eu

“N

breuses, mais aussi parce que “les

que les autres années,

niers mois”. Tout comme le Secours

sanitaire et l’augmentation du nom-

à l’afflux des donateurs.

Depuis la crise sanitaire, les Français sont nombreux à vouloir venir en aide aux plus démunis. D’après les associations vénissianes, les dons financiers n’ont pourtant pas augmenté. À l'inverse les dons d’objets, de vêtements ou de nourriture, qui ont été bien plus importants. dons n'ont cessé d'affluer ces der-

plus de dons financiers

populaire, Aider son prochain a été

c’est plutôt stable”, indique l'an-

dans l’obligation de réguler les

tenne vénissiane du Secours popu-

dons de vêtements et de jouets, face

laire. Depuis le début de la crise

L’association a également décou-

bre de personnes en situation de

vert une nouvelle forme de géné-

précarité, l’association a multiplié

rosité depuis la crise sanitaire, le

les appels avec des campagnes de

don de savoir-faire. “Nous sommes

publicité ou la mise en place des

une petite association, nous sommes

dons en ligne. Mais pour le tréso-

très proches des gens, il y a une

rier, Thierry Deruy, “les donateurs

réelle

sont majoritairement les mêmes

breuses personnes venir donner un

seulement 10 % de nouveaux chaque

coup de main ponctuel.”

année”.

Au centre associatif Boris-Vian, on

Le Secours populaire n’a pas pu

a aussi remarqué un élan de géné-

exercer pleinement son activité

rosité de la part des entreprises.

depuis presque un an. La boutique

Des ordinateurs, tablettes ou

PHOTO P.G.

a alterné les ouvertures et les fer-

smartphones ont été récoltés pour

metures au gré des annonces goualimentaires sont maintenues. “Pen-

À Vénissieux, les dons de meubles, vêtements, appareils électroménagers ont augmenté à la faveur de la crise sanitaire.

ensuite être distribués à des asso-

besoins grandissants des personnes

“Il y a une obligation pour les entre-

dant le premier confinement, plu-

l’association a pu répondre aux

meubles, des vêtements, des appa-

des denrées alimentaires qu’elles

en situation de précarité.

été obligé d’en refuser puisque nous

sieurs associations nous ont apporté avaient en stock et qu’elles ne pouvaient pas distribuer à cause des res-

trictions sanitaires”, explique Josie

n’avons plus la place pour tout

ciation vénissiane Aider son pro-

le Secours populaire, cet élan de

ciers, les dons en nature ont, quant

par le confinement. “Les gens ont

l’Europe et son approvisionnement

à eux, explosé. “Nous avons reçu

auprès des banques alimentaires,

Imbert, lui aussi bénévole.

LIÉ AU CONFINEMENT

Contrairement aux dons finan-

énormément de dons matériels, des

ont fait parvenir”, estime Bernard

reils électroménagers, on a même

stocker”, affirme la bénévole. Pour

UN ÉLAN DE GÉNÉROSITÉ

Ingargiola, la présidente. Avec les aides de la Métropole, de la Ville, de

d'implication,

explique Sonia, et on a vu de nom-

d’une année à l’autre, il doit y avoir

vernementales et seules les aides

possibilité

générosité s’explique, en partie, fait beaucoup de tri chez eux, ils se

sont débarrassés d’objets qu’ils nous

Ce constat est partagé par l’asso-

chain (ASP), qui fait face à “un

surcroît d’activité par rapport aux

années précédentes”, selon Sonia Lassoued, coprésidente. D’une part, parce que les personnes précaires sont de plus en plus nom-

ciations vénissianes pour leur venir en aide.

prises de ne pas jeter leur produc-

tion, rappelle Corine Romeu, directrice du CABV. Il faut qu’on tra-

vaille ensemble, qu’on transfère nos moyens, j’espère que ça peut faire émerger

de

citoyens.” g

nouveaux

projets

POUTCHIE GONZALES

LOGEMENT

La Métropole crée une aide exceptionnelle La commission permanente de la

der plus de 500 familles à faire face

loyer (aides au logement déduites),

nier appel de charges), et les pro-

tificatives, ou via le portail Internet

26 avril la mise en œuvre, pour

Le Grand Lyon indique que "l'ob-

dépenses relatives au logement

individuelle une aide forfaitaire de

ment). La saisine peut se faire sans

Métropole de Lyon a voté le l’année 2021, d’une aide exception-

nelle aux dépenses de logement (ADEL) dotée d’un million d’euros. Ce dispositif prolonge et modifie le

Fond

d’urgence

pour

les

impayés de loyer et de charges de

copropriété qui avait été créé en

juin 2020 à la suite du premier confinement, et qui a permis d’ai-

à leurs dettes.

jectif est d’amortir les conséquences socio-économiques

auprès

de

ménages, dont certains peu ou pas du tout connus des services sociaux,

n’émargeant habituellement pas aux aides du FSL, et notamment le public actif fragilisé par la crise".

Les dépenses de logement prises en compte sont les suivantes : le

les charges de copropriété, toutes (assurance, fluides…). Les mensua-

lités de prêts bancaires sont en revanche exclues du dispositif.

Dans le cadre de la prévention de

l’impayé, les locataires peuvent

percevoir trois fois le montant du dernier loyer résiduel, les copro-

priétaires occupants trois mois de dépenses de logement (soit le der-

priétaires occupants de maison 1 000 euros.

En cas d’impayés, l’aide couvre 100 % de la dette, dans la limite de 3 000 euros par ménage.

Pour demander cette aide exceptionnelle, la saisine se fait par l’envoi

postal

d’un

formulaire

(disponible sur grandlyon.com à partir du 15 mai) et de pièces jus-

Toodego (à partir du 15 mai égale-

évaluation sociale, soit directe-

ment par les ménages, soit par le

biais de leur bailleur social ou privé, par une association tutélaire ou par un référent social.

Les dossiers seront instruits dans la limite des fonds disponibles. g

G.L.


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ACTUS

Mercredi 5 mail 2021 - n° 710/ EXPRESSIONS

TALENT'ELLES

L’employabilité au féminin Depuis le début de l'année, 70 femmes en chômage de longue durée bénéficient à Vénissieux d'un dispositif particulier, "Talent'Elles". Il s'agit d'un "accompagnement intensif" sous forme d'ateliers collectifs, d'entretiens individuels, de visites d'entreprises ou de centres de formation. tecte dans son pays d'origine, qui

emploi, Corinne Nicolas, le

avec un bac + 5 !

dente directrice de Pôle

dispositif “Talent'Elles” a aujour-

d'hui trouvé sa vitesse de croisière. “Plus le parcours est long au

s'est retrouvée ici au niveau bac… Certaines femmes peuvent aussi

être plus tributaires de leur culture. “Travailler, c'est sortir de la

sein de Pôle emploi, plus il est dif-

maison et rencontrer d’autres per-

Mohammedi,

récompense n'est jamais loin.

ficile de rebondir, souligne Sonia conseillère

en

charge du dispositif. L'objectif,

c'est donc que les femmes en chô-

mage de longue durée ne deviennent pas des 'invisibles', des

personnes qui se désinscrivent sans avoir trouvé de solutions.”

Les bénéficiaires sont notamment sélectionnées en fonction de leur

durée d'inscription à Pôle emploi. Sonia Mohammedi les contacte

par téléphone, et leur propose un

entretien physique pour contractualiser un accompagnement de six mois renouvelables. “C'est moi

qui les choisis, mais je veux aussi

qu'elles me choisissent, expliquet-elle. J'ai besoin de créer un climat

de confiance.” Les bénéficiaires

échangent ensuite au moins une

fois par mois avec leur conseillère. “Pour les plus autonomes, il suffit d'un mail. Mais dans certains

cas, on se parle plusieurs fois par mois. Certaines femmes ont besoin qu'on

les

confiance”.

aide

à

reprendre

“On sait que la population étrangère est importante à Vénissieux,

reprend la conseillère. Il y a donc

sonnes. On y va à petit pas…”. Et la

“Souvent, elles me font savoir qu'on leur redonne espoir, que visà-vis de leur entourage, il est

important de montrer qu’elles suscitent de l’intérêt.”

REPRENDRE CONFIANCE

à Paris, mon fils est né fin 2018 et j’ai

éloignée de l’emploi”, met elle aussi

dossier était en stand-by depuis qua-

par l’Armée du Salut de Vénissieux”,

l'expérience de chacune permet

Qu'en disent les intéressées? “Mon

oblige, a visité une entreprise de

tre ans après un contrat aidé dans

six femmes, protocole sanitaire

peinture industrielle. “On a revêtu

les combinaisons, chargé les pistolets avec de l'eau pour se mettre dans la peau des professionnels”,

sourit Sonia Mohammedi. Lors de

la journée des droits des femmes, elles se sont intéressées à celles qui exercent des métiers encore considérés comme faits pour les

hommes. “On a reçu une entre-

prise de BTP, ce fut une vraie découverte.” D'autres actions collectives

ont lieu deux fois par mois. Les

bénéficiaires en profitent pour

mettre à jour leurs profils sur l'application Pôle emploi. L'occasion de mettre en valeur des talents

cachés. “Certaines femmes n'en reviennent pas. Elles se rendent

compte qu’elles savent faire plein de choses !” Et pour compléter,

Sonia Mohammedi tient tous les

quent de qualifications reconnues.

locaux de l'Afpa, afin de “relier la

J'ai eu le cas d'une personne, archi-

“C'est moi qui choisis les bénéficiaires, mais je veux aussi qu'elles me choisissent”, souligne Sonia Mohammedi, la conseillère en charge du dispositif "Talent'Elles".

Récemment, un petit groupe de

souvent la barrière de la langue.

Ce sont aussi des femmes qui man-

PHOTO RAPHAËL VERT

L

ancé fin 2020 par la précé-

mardis une permanence dans les demande et l'offre de formation”.

une école, relate Karima, 37 ans.

C'est valorisant d'être sélectionnée.

Je rencontre des personnes de tous âges, chacun a son parcours. Finale-

ment, j'ai décidé de partir sur une

formation au secrétariat, un travail

que j'ai déjà exercé.” Valérie Marcel, la cinquantaine, vit elle aussi chez ses parents. Animatrice commer-

ciale dans la parfumerie, elle a long-

temps alterné les périodes de chômage, de CDD et d'intérim. “Je

été prise en charge en janvier 2019 témoigne-t-elle. Intégrée récem-

ment au dispositif, la jeune femme

s'est lancée dans une formation de

six mois en secrétariat médicosocial. Un secteur qu’elle connaît bien: avant son départ du Came-

roun, elle a suivi une formation à

l’infirmerie de cinq mois. “J’avais besoin de travailler, de sortir, de voir du monde, de me sentir utile, et surtout de trouver un logement.”

Fouad Lozack, mère au foyer “très

en avant un accompagnement “où

d’avancer”. “J'avais une vie sociale avant, nuance-t-elle. Je m'étais inves-

tie dans le bénévolat, mais mainte-

nant que mes enfants ont grandi je veux retrouver le monde du travail.”

Son objectif ? Devenir conseillère

d’insertion professionnelle. “Tous les jours, je prends des notes”, assure-t-elle. Et de conclure: “Main-

tenant je sais que je vais retrouver un boulot.” g

ALAIN SEVEYRAT

trouvais des contrats de 2 à 4 jours par semaine à Paris. J’ai beaucoup

bougé, je gagnais bien ma vie. Mais avec l’âge, j’ai besoin d’une stabilité.” Titulaire d'un CAP esthétique acquis “sur le tard”, elle confie avoir besoin

d'aide pour refaire son CV, choisir

une formation en informatique, et surtout, “reprendre confiance”.

Arrivée en France en 2018, Alvine

Djoukiba s’est inscrite à Pôle emploi en janvier, “dès qu’elle a eu le droit

de travailler”. “J’ai vécu dans la rue,

"Pas d'objectifs chiffrés" "Au niveau national, on trouve un petit peu plus de femmes (52 %) que d’hommes parmi les demandeurs d’emploi, rappelle Férréol Palau, directeur de l’agence locale Pôle emploi. À Vénissieux, c’est l’inverse, avec 55 % d'hommes. Mais le chômage touche autant de femmes, c'est juste qu’elles s'inscrivent moins. Par ailleurs, parmi les femmes inscrites, on constate un niveau de formation plus faible. Sur

4 500 inscrites, plus de la moitié possède un niveau infra-bac et 315 sont sans formation. Moins de 2000 possèdent le bac ou plus, ce qui est inférieur à la moyenne régionale. En outre, 2 300 d'entre elles ont deux ans d’inscription et environ un millier 3 ans et plus. (...) L’objectif du dispositif est simplement d’inverser la tendance. Mais nous n’avons pas mis en place d’objectifs chiffrés."


DOSSIER

EXPRESSIONS / Mercredi 5 mai 2021 - n° 710

7

CONFINEMENT ET SOLITUDE

Rompre l’isolement des personnes âgées Les confinements successifs ont creusé l’isolement de certaines personnes âgées, avec des conséquences avérées en termes de dépression, de stress et de perte d’estime de soi. À Vénissieux, les services de la Ville et de la Métropole travaillent en lien avec des associations pour rompre cette solitude. DOSSIER RÉALISÉ PAR : POUTCHIE GONZALES ET MICHÈLE FEUILLET. PHOTOS : RAPHAËL BERT.

78 ans, Henriette habite

À

ment. J’attendais cet appel avec

voyons régulièrement. Leur fils aîné

ment de l’avenue Jean-

par semaine pour aller à Casino.

de l’école! C’est magnifique. Depuis

faisait peur. Et, pour la première fois

elle rencontre pour la première fois

seule dans son apparte-

Cagne. Elle a vécu le premier

confinement comme une véritable épreuve: “D’une part la maladie me de ma vie, j’ai dû faire face à la soli-

impatience. Je descendais une fois Mais petit à petit je n’avais plus envie

de rien.” Jusqu’à ce jour d’avril, alors qu’elle relève son courrier, où ses voisins du 5 étage : “Le papa e

tude, ce que je n’aurais jamais pu

m’a demandé si tout allait bien, je

cinéma, au centre social où je

ficile. Une heure plus tard, sa femme

imaginer. D’habitude, je vais au

retrouve une amie. Mais là, tout s’est arrêté.” Heureusement, souligne

Henriette, les services de la Ville

étaient présents et ont poursuivi leurs actions. “Je recevais un coup de fil de la cellule de veille régulière-

lui ai dit que c’était extrêmement difm’apportait des gâteaux en respectant scrupuleusement les gestes bar-

rière. J’en ai pleuré. Le lendemain, il a de nouveau frappé à ma porte,

juste pour me saluer”. Une relation amicale s’est tissée : “Nous nous

vient de temps en temps en sortant que je suis vaccinée, ils viennent prendre le café, le goûter, tout en res-

pectant les gestes barrières. Je revois également mon amie : on va mar-

cher au parc des Minguettes.” Et

puis les services de la Ville veillent. “Je sais que si j’ai un souci je peux en parler à la personne qui me contacte toujours.”

Un peu plus loin, rue des Martyrsde-la-Résistance,

Pascale

nous

accueille dans son appartement. À

62 ans, elle vit au même endroit

depuis 41 ans. Tout comme Hen- >>>


8 >>>

DOSSIER

Mercredi 5 mai 2021 - n° 710 / EXPRESSIONS

riette, pendant le confinement elle

qui s’occupe de mon dossier de

face à cette situation inédite, la Ville

naires de la cellule de veille de la

tidien”, ajoute-t-elle. Ainsi une auxi-

le lien avec ses habitants, et notam-

a été contactée par les fonction-

Ville. “Ça m’a rassurée que la Ville s’occupe de nous”, insiste-t-elle.

Mais Pascale est surtout en lien

depuis une dizaine d’années avec

l’association des Petits Frères des

Pauvres. “Ils m’ont sauvée.” Une fois

retraite, mais aussi des aides du quo-

liaire de vie l’aide plusieurs fois par semaine le matin, tout comme l’infirmière qui la suit.

11 966 APPELS EFFECTUÉS PAR LA CELLULE DE VEILLE

par semaine, elle reçoit une béné-

À Vénissieux, 20 % de la population

participe également à la perma-

de la population, depuis le premier

vole avec qui elle peut discuter, elle nence d’accueil au centre EugénieCotton, “à l’époque où c’était

possible”. Pascale est aussi partie

en vacances dans un centre géré

par l'association. “On m’a mis en contact avec une assistante sociale,

a plus de 60 ans. Et pour cette partie confinement, “le sentiment de soli-

tude a fortement augmenté”, observe Saliha Prudhomme-Latour, adjointe

aux politiques sociales, à la lutte

contre la grande pauvreté et aux personnes âgées. Alors pour faire

de Vénissieux a tout fait pour garder ment les seniors. “Nous avons main-

tenu tous nos services d’aide à domicile, de soins, la livraison de repas, et nous avons mis en place une

cellule de veille pour accompagner les personnes isolées.”

Comme Henriette et Pascale, près de 570 personnes ont été contactées par “les fonctionnaires de la Ville,

qui ont fait un travail remarquable sur cette plateforme”, se félicite

l'élue. Au total, 11 966 appels ont été passés lors du premier confine-

ment. Pour le second, le nombre

d’inscrits a fortement augmenté, ils étaient 967.

En complément, le Pôle 3e âge du

CCAS a recruté en janvier dernier deux jeunes en service civique, Nicoline et Rebecca, qui rendent visite à domicile aux personnes âgées considérées comme très iso-

lées, pendant environ une heure tous les 15 jours. “En complément

des services du CCAS, on retrouve de nombreux acteurs indispensa-

bles, souligne Saliha PrudhommeLatour. On a les centres sociaux ou encore l’Office municipal des retrai-

tés et l’accueil de jour Henri-Ray-

naud. Tous travaillent main dans la

main pour soutenir les personnes âgées isolées.” Même si certaines

L’hébergement solidaire ne répond pas seulement à une problématique financière, il combat

structures ne sont pas en service

Ville d’amplifier sa lutte contre l’iso-

nouissent, on ne veut laisser per-

jointe réaffirme la volonté de la

personnes vieillissent bien, s’épa-

tant plus en ces temps difficiles.” g

du fait de la crise sanitaire, l'ad-

lement. “Nous souhaitons que les

sonne sur le bord du chemin, d'au-

AU PLUS PRÈS

Une cellule de veille élargie “Ça m’a rassurée que la Ville s’occupe de nous”, confie Pascale, 62 ans.

Dans son plan de mandat 2020-2026,

charge de la santé, la Communauté

faire

lement des personnes âgées une

(CPTS), La Poste, et les associations

Laurence Berton.

la Ville a fait de la lutte contre l’iso-

priorité. La cellule de veille, mise en place à l'origine pour les épisodes

Les confinements ont creusé l'isolement Dans un rapport publié en mars 2021, intitulé “Isolement des personnes âgées : les impacts de la crise sanitaire”, l’association les Petits Frères des Pauvres dresse un constat sur l’impact du premier confinement. Si 87 % des personnes âgées ont eu quelqu’un à qui se confier, 650 000 personnes n’ont eu aucun confident. 15 % des 60 ans et plus ne sont jamais sortis, soit 2,5 millions de personnes. 80 % ont continué à limiter leurs sorties et leurs contacts après le premier confinement. Les confinements successifs ont généré un impact négatif sur la santé morale pour 41 % des personnes âgées et pour 31 % sur leur santé physique. 69 % ont constaté un élan de solidarité, mais 31 % pensent que les Français ne seront plus solidaires après la crise. Les seniors internautes se sont emparés des outils de visioconférence, mais il y a toujours une forte exclusion numérique : 4,1 millions de 60 ans et plus n’utilisent jamais Internet, surtout les plus âgés et les plus modestes.

caniculaires, a ainsi été pérennisée

depuis le début de la crise sanitaire. Près de 12000 appels ont été passés

lors du premier confinement. Aujourd'hui, Saliha PrudhommeLatour, adjointe en charge du dos-

sier, annonce une évolution du dispositif pour le rendre plus effi-

cient. Toujours avec l'objectif de recenser les personnes seules, la cellule intègre de nouveaux parte-

naires: les maisons de la Métropole, l’Office municipal des retraités (OMR), les centres sociaux, les adjointes au maire en charge des

conseils de quartier et celle en

professionnelle territoriale de santé

les Petits Frères des Pauvres et le Secours populaire.

“Avec ce nouvel outil, indique l'élue, les partenaires pourront faire remon-

ter au CCAS les problématiques dont

ils ont pu prendre connaissance concernant des personnes en difficul-

tés. Notre but est ensuite d’accompa-

gner ces personnes, de les orienter vers le dispositif qui leur correspond le mieux.”

Ce signalement peut également être émis par d’autres acteurs de la ville, comme les Vénissians euxmêmes. “Tout habitant peut contac-

ter la cellule de veille pour un voisin, un proche… Si une situation néces-

site un signalement, il peut nous

remonter

l’information”,

explique la directrice du CCAS, Une fois par trimestre, tous les par-

tenaires se réuniront afin d’échan-

ger sur les différentes problé-

matiques rencontrées. La cellule de veille va ensuite contacter la per-

sonne concernée, réaliser un diag-

nostic, essayer de comprendre ce

qu’il en est de sa situation, identifier

ses besoins pour l’orienter vers la structure adéquate et apporter une réponse à sa souffrance. “Cepen-

dant, les agents n’interviendront que si la personne le souhaite, précise

Laurence Berton. On tient compte

de ses envies, et surtout, on respecte sa position.”

Pour effectuer un signalement, contactez le 04 72 31 43 00. g


DOSSIER

EXPRESSIONS / Mercredi 5 mai 2021 - n° 710

9

MIXER LES GÉNÉRATIONS

Vivre en coloc après 60 ans Avec l’association le Pari solidaire, des jeunes entre 18 et 30 ans sont mis en relation avec des personnes de plus de 60 ans pour créer une colocation. Une solution originale pour lutter contre l’isolement des personnes âgées, mais aussi des jeunes. Et chaque colocataire a également

de s’offrir un appartement conve-

c’est une ouverture”, assure la

la chambre”, explique Marie Gou-

beaucoup de visites, mais les prix

De son côté, Lisa apprécie “la

son intimité dans un espace comme rion, en charge des candidatures

au Pari solidaire. En fonction des

envies, des besoins et du degré d’autonomie

de

la

personne

accueillante, Marie fait passer des entretiens et organise les rencon-

tres entre les candidats pour choi-

“Pari solidaire”. Depuis

bilité de créer une colocation dans

colocation intergénérationnelle.

des espaces communs comme la

cohabitant, c’est le but de

des idées sur tout, on débat aussi”,

commente Brigitte. Les deux

2004, l’association propose une solution innovante contre la soli-

tude des jeunes et des seniors : la À destination des personnes de

30 ans, l’association offre la possi-

le logement du senior. “On est dans

une idée de vivre ensemble selon les envies et les besoins. On partage cuisine, le salon, la salle de bains.

femmes habitent l’appartement de

Brigitte, d’une surface de 64 m2. “Au début, c’était pour des raisons

financières”, précise l'aînée, dont

la pension de retraite ne suffisait pas à combler ses frais.

Pour Lisa Messier, aussi, la ques-

tion pécuniaire était centrale. Ses

revenus ne lui permettaient pas

“JE N'ALLAIS VRAIMENT PAS BIEN. MES VOISINS M'ONT APPORTÉ DES GÂTEAUX. J'EN AI PLEURÉ”. Henriette, 78 ans.

L'action des Petits Frères des Pauvres à Vénissieux Une cinquantaine de personnes âgées isolées sont suivies à Vénissieux par l’association les Petits Frères des Pauvres. 90 % d'entre elles sont en état dit de "mort sociale". “Cela signifie qu'en dehors des aides des professionnels de l’action sanitaire ou sociale, elles n’ont aucun lien, ni avec leurs familles, ni avec leurs amis”, précise Loïc Rigaud, responsable du secteur Vénissieux. Les personnes suivies vivent toutes dans une grande précarité, en majorité aux Minguettes. Certaines sont en perte d’autonomie. Les Petits Frères des Pauvres les accompagnent individuellement — une fois par se-

ment pas.”

“UNE OUVERTURE SUR LE MONDE”

charges comprises, et dispose

taires. “On échange des conseils,

L

étudiant qui ne les valait claire-

ont tenté l’expérience, et c’est un

installée entre les deux coloca-

plus de 60 ans et celles entre 18 et

jusqu’à 600 euros pour un logement

Avec cette colocation, la jeune

succès. Une vraie complicité s’est

utter contre l’isolement en

étaient très élevés, ça pouvait aller

sir le meilleur duo.

Brigitte Perroncel et Lisa Messier

aussi la solitude des aînés comme des plus jeunes.

nable. “En un mois et demi, j’ai fait

maine un bénévole intervient à domicile pour deux heures de visite — et collectivement — tous les mardis après-midi entre 14 heures et 16 heures, une quinzaine de personnes se retrouvent au centre social Eugénie-Cotton. À la rentrée de septembre, si les conditions sanitaires le permettent, un deuxième accueil sera organisé dans un autre centre social de Vénissieux. Pendant les vacances scolaires, l’association organise également des sorties ainsi que des séjours hors Vénissieux. Elle travaille en lien avec les services de la Ville, de la Métropole, les centres sociaux et diverses autres structures.

femme débourse 340 euros, toutes d’une chambre privée meublée et d’un accès aux parties communes

comme le salon, la cuisine et la salle de bains.

Depuis que les deux femmes

cohabitent, le bilan est très positif. Elles s’apportent énormément l’une à l’autre. Brigitte n’a pas

d’enfant et en vivant avec Lisa,

elle peut désormais découvrir un nouveau monde. “Ça me permet

d’être en contact avec des jeunes,

de connaître un univers, des langages, des expériences différentes,

senior dans un grand sourire.

sagesse de Brigitte”. “Elle est plus

posée que moi, elle est très bienveillante, elle m’aide à prendre du recul parfois.”

Depuis le début de la crise sanitaire, l’association observe un nombre grandissant de seniors

volontaires à une colocation avec

un jeune. “Il y a une prise de

conscience sur les dangers de l’isolement, le besoin de vivre-ensemble, d’être en contact avec d’autres

personnes”, affirme Marie Gourion.

Et c’est aussi ce qui a motivé les

deux colocs. “Ça me fait de la compagnie, je ne suis plus toute seule”,

déclare Brigitte. “Ça fait du bien

d’entendre du bruit, ajoute Lisa,

de vivre avec quelqu’un, d’autant

plus qu'avec le Covid, on ne sort

pas, donc vivre seule, c’est compliqué.” g

P.G. ET A.S.


CULTURE

GROUPE SCOLAIRE LOUIS-PERGAUD

LIEUX CULTURELS VÉNISSIANS

L'émotion s'invite en classe

Annulations et reports en série

D

Kyrszak, tous deux fils de

résistants et membres de

l'ADIRP. Le premier, dont le

père fut déporté à Neuengamme, est membre de la

commission financière natio-

une navigation à vue, sujette aux

nale de la FNDIRP et prési-

différentes annonces gouverne-

dent

mentales. Il est question à présent musées, théâtres et cinémas.

sein de La Machinerie, le Théâtre

de Vénissieux et Bizarre ! ont dû annuler les spectacles qui res-

PROLONGATION

ques rendez-vous ponctuels, de

KARIM GHELLOUSSI

— alors que l'espace est d'habi-

DE L'EXPOSITION

DE

pourra goûter, le 12 mai, à la ren-

Démarrée le 5 décembre dernier,

l'école de musique Jean-Wiener.

à l'espace Madeleine-Lambert

tant été repoussée au 21 mai.

Restent bien sûr les capsules vidéo

proposées par Bizarre ! avec Néon et par le théâtre avec At[home]. Ce

n'est pas du spectacle vivant mais c'est toujours ça de gagné.

l'exposition de Karim Ghelloussi (Maison du peuple) n'a pu être

vue qu'en virtuel, faute de pouvoir être ouverte au public.

Le chemin est tout fleuri de vios'achever le 3 avril mais il a finalement été décidé, personne

expo exceptions faites de quel-

ANNULÉS, ADRESSEZ UN FORMULAIRE EN LIGNE À

n'ayant pu admirer cette belle

POUR

-

BIZARRE-VENISSIEUX.FR

LES DEMANDES DE REMBOURSEMENT DES SPECTACLES

HTTPS://CUTT.LY/6VDVA0K

grammation. Les Nuits de Four-

vière l'ont fait ce 3 mai et nous y reviendrons dans notre prochaine édition. Et Jazz à Vienne, plus confiant encore, a mis en ligne

musicale", dont nous reparlerons. ■

J.-C.L.

sieurs éléments de sa future proMême avec une jauge réduite, le

vaste pour satisfaire un nombreux public.

C'est ainsi que, du 23 juin au 10 juillet, seront présents sur la scène isé-

roise Jamie Cullum et Anne Paceo (23

juin),

Tigran

Hamasyan

(24 juin), Salif Keita, Keziah Jones

& Qudus Onikeku et Julia Sarr (25 juin), une soirée brésilienne (26 juin), Ibrahim Maalouf (27 et 28 juin), Erik Truffaz (28 juin), Brad Mehldau

(29

juin),

Thomas

vre-feu serait levé le 30 juin et

visuel des prochaines Fêtes

avoir lieu en extérieur, avec un

bigarrée et animée est due à M.Morice, studio de graphisme

et Alfredo Rodriguez (2 juillet),

Miller et Manu Katché (4 juillet),

Avishai Cohen et Vincent Peirani (5 juillet), Marcus Miller et Bokanté

(6 juillet), Lianne La Havas, Imany et Arlo Parks (7 juillet), Wynton Marsalis (8 juillet), une soirée blues

avec Paul Personne (9 juillet) et, pour finir, la traditionnelle All

Night Jazz le 10 juillet avec, entre

WWW.JAZZAVIENNE.COM

Le Facebook de la Ville vient escales. Cette nouvelle affiche

Deluxe et Nubiyan Twist (1er juil-

autres, Ayo. ■

Haut en couleurs

de mettre en ligne le nouveau

Maceo Parker (3 juillet), Marcus

choisi de dévoiler leur future pro-

fin d'année, "une comédie

FÊTES ESCALES WWW.THEATRE-VENISSIEUX.FR

théâtre romain sera suffisamment

l'incertitude —, d'autres ont déjà

mar prévoit un spectacle de

J.C-L.

lettes qu'écrasent les obus devait

let), Roberto Fonseca, Richard Bona

imprimons, annonçaient être dans

Avec cette classe, Nadia Bach-

septembre. ■

grammation.

Rochelle qui, au moment où nous

de 6 ans.

en mai, elle a été repoussée en

des plaisirs dont ils ont été privés

ainsi des Francofolies de La

alors que lui-même était âgé

Sandler qui devait être présentée

Dutronc et Kyle Eastwood (30 juin),

encore dans le doute — il en est

son père de déportation,

vante, une exposition de Sarah

depuis le début du mois d'avril plu-

des grands festivals d'été sont

Curial raconta le retour de

Quant à la manifestation sui-

Alors que l'été se rapproche, beau-

concerts en plein air. Si la plupart

était palpable lorsque Jean

tude fermé à ce moment-là.

Frémissements festivaliers depuis fort longtemps : des

interlocuteurs. Et l'émotion

la garder tout le mois de juillet

JAZZ À VIENNE

coup attendent avec impatience

usines, questionnant leurs

L'expo de Karim Ghelloussi ne pourra être vue qu'en virtuel jusqu’en juillet.

Fables ou le Jeu de l'illusion le 7 mai

au théâtre le 30 avril, avait pour-

de

la résistance des cheminots,

PHOTO RAPAHAËL BERT

Les deux équipements réunis au

It qui, initialement programmée

l'Amicale

coup d'attention, les enfants

avec la date du 19 mai pour les

Annulée également la soirée Shake

de

Neuengamme. Avec beau-

d'une réouverture progressive,

contre entre l'ensemble TaCTuS et

Nadia

vait Jean Curial et Maxime

culturels ont opté pour

au théâtre. Pas plus qu'on ne

des employés des PTT et des

l'enseignante

de l'école Louis-Pergaud rece-

démie, les établissements

C'est ainsi qu'on ne verra pas Les

par

Bachmar, une classe de CM2

epuis le début de la pan-

de saison.

ont suivi les explications sur

travail mené sur deux ans

Alors que le pays s'achemine vers un déconfinement progressif à partir de la mi-mai, le Théâtre de Vénissieux et Bizarre ! ont été contraints d'annuler leur fin de saison. Tandis que l'espace Madeleine-Lambert reporte sa prochaine expo.

taient encore à l'affiche de leur fin

Ce 29 avril, dans le cadre d'un

PHOTO J-C.L.

10

Mercredi 5 mai 2021 - n° 710 / EXPRESSIONS

J.-C.L.

et de sérigraphie lyonnais.

Parmi ses nombreuses collaborations, citons la communica-

tion du château du Rozier, de

la Biennale internationale de design de Saint-Étienne, du fes-

tival lyonnais des cultures urbaines Urban Art Jungle

mais aussi de boutiques et de nombreuses autres manifestations.

Un document coloré pour un festival qui, espérons-le, le sera tout autant… en présentiel.

Ce que laissent espérer les der-

nières déclarations d'Emma-

nuel Macron à la presse régionale, ce 29 avril. Le cou-

les spectacles d'été pourraient public assis et n'excédant pas mille personnes.

Les Dernières nouvelles d'Al-

sace apportent toutefois un bémol : "Ces étapes pourraient être retardées dans les dépar-

tements où le taux d'incidence

est durablement supérieur à 400 cas pour 100 000 habitants." ■

J.-C.L.


CULTURE

EXPRESSIONS / Mercredi 5 mai - n° 710

11

TEXTE INTÉGRAL

Traduit de l'italien par Patrick Vighetti Cela va faire bientôt trente ans que ce Vénissian, prof de philo, s'est mis à traduire en français des textes italiens. Des traités de philosophie aux romans policiers, l'éventail est large et le métier fascinant.

"J

de

e suis Vénissian depuis

Il dut se contenter finalement

hetti a toujours été fier

Après 32 parutions dont une

d'une visioconférence.

toujours." Patrick Vig-

vingtaine de romans, chez une

cette ville où s'est aussi

douzaine d'éditeurs différents,

illustré son cousin, le poète et

“et une bonne dizaine de manus-

éditeur Thierry Renard. Les deux

crits en attente”, Patrick connaît

ont d'ailleurs fondé et animé,

parfaitement le métier de traduc-

avec Sylviane Crouzet et Olivier

teur. La trahison est inévitable

Fischer, la revue poétique Aube

pour lui, qui met en avant “la

Magazine et l'Espace Pandora.

volonté un peu malicieuse d'adap-

Patrick fréquente l'école pri-

ter le sens ou la sensation ita-

maire de Saint-Fons et le collège

lienne à quelque chose de plus

Alain, puis le lycée Lumière et

français”.

l'université Lyon III, où il se spé-

“On

cialise en philosophie. “J'étais

PHOTO J-C.L.

rester qu'un an en fac de philo. Ma prof de français de 1re nous

Diderot et Rabelais, et ce fut une

Patrick Vighetti habite toujours la maison familiale, construite par ses parents dans les années cinquante.

“un prof extraordinaire”, Fran-

sieux, Bron, Villeurbanne, etc.

révélation.” En philo, il rencontre çois

Dagognet,

avec

qui

il

publiera en 1996 Cheminement (Parole d'Aube) puis, en 2006,

Suivre son chemin (La Passe du

vent). “Dagognet m'a impressionné. Je suis resté en philo.”

Patrick obtient son doctorat de troisième cycle en 1985, avec une

thèse sur le philosophe napoli-

tain Giambattista Vico. Il aimerait alors travailler dans l'édition,

en littérature ou en poésie mais,

faute de débouché, passe son

d'élèves en provenance de Vénis-

faire et j'ai proposé ma traduction

à la caisse, je remarque une pile

Cela fait 20 ans.”

sée, parce que le sujet était trop

sandro Perissinotto, La Chanson

Avec des grands-parents arrivés d'Italie en 1915, “alors que la

France manquait de main-d’œuvre et que l'Italie n'était pas encore

en

guerre”,

et

des

vacances italiennes tous les étés, Patrick s'aperçoit, vers 12-13 ans, qu'il comprend l'italien. Il arrive

Lacassagne, où il est toujours. “Ce

lycée de taille moyenne me convenait, pas vraiment en centre-ville ni en banlieue, avec pas mal

accepte. Je vais ensuite traduire

d'autres ouvrages de Rossi, pour

PUF et Le Seuil, à un rythme tranquille, tous les trois ans.”

PRIX RHÔNE-ALPES DU LIVRE

tion littéraire. Il débute avec

du XVIIIe siècle.

les techniques de production du

mond, avant d'arriver au lycée

1993, Jérôme Millon, de Grenoble,

duire les textes de Vico, auteur

stage à Créteil — “un coup d'asà Roanne, un an à Saint-Cha-

particulier. Jusqu'au jour où, en

C'est à cette même époque que

sité. Pour sa thèse, il faut tra“Le facteur déclenchant a été un

sommoir” —, il enseigne deux ans

aux grands éditeurs qui l'ont refu-

à la traduction grâce à l'univer-

Capes en 1994 et se retrouve professeur de philosophie : après un

remarque-t-il

les difficultés relevées, les jeux

médecine et j'avais prévu de ne

avait fait travailler Rousseau,

traduit,

encore, pour un lectorat.” Parmi

programmé pour des études de

prof sur les arts de la mémoire et

savoir. Paolo Rossi, un auteur italien, était un des spécialistes de

ce thème et mon prof essayait de

déchiffrer son Clavis universalis. Je me suis pris au jeu et l'ai traduit

entièrement. C'était stimulant de

relever ce défi. J'ai eu plaisir à le

Patrick se lance dans la traducAttentat contre le Saint-Suaire,

un polar de Laura Macinelli se déroulant à Turin. Il le propose à Pierre-Jean Balzan, à La Fosse

aux ours. “Je suis tombé pile poil,

il cherchait un livre léger. Plus

tard, il me dit qu'il est preneur d'un texte plus littéraire. Ce devait

être en 2000 ou 2001 et, un jour, rentrant d'Italie, je m'arrête à

Suse. Je fais quelques courses et,

de livres d'un auteur nommé Alesde Colombano. C'était un texte

sur la vallée de Suse, d'où sont originaires les Vighetti.”

Patrick achète un exemplaire dont il traduit quelques pages,

qu'il soumet à Balzan. Sa traduction obtiendra le prix RhôneAlpes du livre en 2002. Il deviendra ainsi le traducteur

fidèle et l'ami de l'auteur turinois : Train 8017, À mon juge, Une

Petite Histoire sordide, La Dernière Nuit blanche, L'Année où Rosetta a été tuée, L'Orchestre du

Titanic, sans compter les deux polars que l'Italien publie sous

le pseudo estonien d'Arno Saar,

Le Train pour Tallinn et La Neige

sous la neige. Perissinotto devait participer, il y a quelques semai-

nes, au Magnifique Printemps orchestré par l'Espace Pandora.

de mots dont il faut trouver un

équivalent, “les situations typiquement italiennes” ou les dialectes. Il prend l'exemple du dernier manuscrit de Paola Cereda : “Il est bourré de dialecte

de l'île d'Elbe dont je ne comprends pas la moitié. Je lui ai

demandé de me le traduire en ita-

lien pour que je puisse le transposer en français.”

La traduction devient, pour lui,

“le plaisir de chercher une formule, une invention, une re-création. Elle n'est pas un travail mais

un plaisir et Francis Ponge a raison de jouer sur les sonorités et

de rapprocher re-création et récréation.”

Malgré le ralentissement de ses

activités dû à la pandémie, Patrick caresse plusieurs projets :

organiser, avec Thierry Renard, des soirées poétiques entre Turin et Lyon. Et publier la traduction

d'un synopsis de Fellini, ébauche de ses Vitelloni. g­­

JEAN-CHARLES LEMEUNIER


12

SPORTS

Mercredi 5 mai 2021 - n° 710 / EXPRESSIONS

MÉTROPOLE VACANCES SPORTIVES

Parilly, aire de jeux 2021 Le dispositif “Métropole vacances sportives” a concerné de plus de 4 000 jeunes de 4 à 18 ans, au stade du Rhône de Parilly. Il sera reconduit cet été. Depuis 2015, date de création de

Michèle Picard, maire de Vénis-

sites retenus pour accueillir les

sa satisfaction : “Des mères de

le stade du Rhône fait partie des

enfants, qui peuvent soit s’ins-

PHOTO RAPHAËL BERT

crire de manière individuelle,

soit par l’intermédiaire de différentes

(centres

dernier, Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, a

fait le déplacement à Parilly

pour dresser un bilan du dispo-

Un avant-goût de reprise

sitif, en présence de Michèle Picard, maire de Vénissieux.

L’édition “Printemps 2021”, du 12 au 23 avril, a pourtant bien

failli ne pas avoir lieu du fait des restrictions sanitaires. Mais

Des centaines de jeunes Vénissians non-licenciés ont pu bénéficier, du 19 au 23 avril, d'une semaine de découverte au complexe Laurent-Gérin. Une bouffée d'oxygène pour les intéressés, mais aussi pour l'ensemble du mouvement sportif vénissian, après de trop longs mois d'arrêt. a plupart des entraîneurs

au concours financier de l'État, on

balisages… Une belle mobilisa-

une mine des beaux jours

festation destinée avant tout aux

réussies.

rayonnaient,

affichant

après avoir dû mettre, durant de

nombreux mois, leur enseignement en sommeil, Covid oblige.

Riche idée que d'avoir pu organiser ces “Journées Sports de Vénissieux”, du 19 au 23 avril, sur le

complexe Laurent-Gérin. “On

l'avait déjà proposé l'an dernier

sur le site Delaune aux Min-

guettes, rappelle Benjamin Taillard, coordinateur à l'Office

a pu mettre sur place cette manienfants et ados qui “traînent” un peu dans leur quartier, complète

Estelle Martenot, agent de développement du GPV. On apporte

une enveloppe financière aux édu-

en partenariat avec la Direction

municipale des sports et le GPV

(Grand Projet de Ville) visait le public des 8-14 ans habitant le

secteur et pas forcément licenciés

en clubs. Pour beaucoup d'entre

eux ce fut donc une semaine de découverte et d'initiation. “Grâce

Rafik Chergui, instructeur de boxe française. De quoi nourrir

Essid, enseignant de kajukenbo :

PREMIERS PAS AVANT

trée.” Espoir partagé par Hamadi “Cela nous permettra peut-être de

récupérer de nouveaux adhérents,

UN RETOUR À LA NORMALE

nous qui n'avons pas pu nous

mobilisé les clubs du Bunkaï

se l'avouer, on est dans le flou

karaté-do full-contact, de Vénis-

Cet événement porté par l'OMS,

une bouffée d'air pur, souligne

une aide matérielle.”

part à ces journées, et on y ajoute

sées, on a pu organiser cette donc conforme aux obligations.”

avec des jeunes non licenciés a été

des espoirs de reprise à la ren-

Ce dispositif “anti-rouille” a ainsi

seconde édition sur un site clos,

“Pouvoir retrouver une activité

cateurs des clubs qui prennent

municipal du sport. En respectant

les contraintes sanitaires impo-

tion pour des Journées sport

sieux boxe française, de Vénissieux escrime, de l'USV rugby…

Quelques licenciés étaient même

venus épauler leurs profs. Et

pour intéresser davantage de

jeunes, les organisateurs ont fait

appel à des ados des centres

sociaux des Minguettes ou engagés dans des chantiers jeunes

pour assurer l'animation, l'accueil, la distribution de flyers, les

hormis quelques animations

prévues au domaine de LacroixLaval et à Curis-au-Mont-d’Or,

l'essentiel du programme a pu

être maintenu. “On a la chance d’avoir au stade de Parilly un espace de plein air clos, pouvant

donc satisfaire aux mesures gou-

vernementales liées au confinement, commentait Bruno Ber-

nard. On s’est organisé, avec la préfecture, pour que le dispositif

puisse se faire dans le respect des gestes barrières. Et on peut être satisfait

de

cette

décision,

puisque plus de 4 000 enfants ont

pu découvrir plusieurs activités.

Ce qui en conduira sûrement certains à se diriger vers un club, à la rentrée.”

sieux, a également fait part de

famille m’ont signalé leur plaisir d’avoir découvert, à quelques centaines de mètres de chez elles,

ce dispositif varié, bien encadré

et gratuit. Beaucoup de parents,

tout en respectant les consignes sanitaires en vigueur, se sont

déplacés, et ils ont apprécié, pen-

dant une heure et demie, ce dispositif offrant des animations nouvelles, comme l’escrime, les

multi-activités proposées par l’USEP, ou comme celles incluant

les personnes en situation de handicap.”

On attendait encore de savoir si “Métropole vacances sportives’”

allait être reconduit en juillet et en août. Ce sera bien le cas. “Cet

été, du 7 juillet au 13 août, nous

souhaitons proposer une nouvelle fois cette offre sur l’ensemble de la Métropole, sur une

trentaine de sites et dans 18 com-

munes, a confirmé Bruno Bernard. Et ce durant près de six

semaines, en grande partie pour que ceux qui ne partent pas en vacances puissent vivre une

expérience forte et collective. Une

enveloppe

effet.”

g

globale

de

300 000 euros est prévue à cet

D.Y.

entraîner au gymnase. Car il faut

total quant à la reprise des activi-

tés.” Et Philipe Del Rey, entraîneur de karaté, de conclure sur une note résolument optimiste :

“Comme l'ensemble des responsables de clubs étoffés, on a perdu

une petite centaine de licenciés

cette saison, mais il faut rester positif, et croire en un retour à la normale après l'été.”

g

DJAMEL YOUNSI

PHOTO D.Y.

L

structures

sociaux notamment). Le 22 avril

JOURNÉES SPORT DE VÉNISSIEUX

GRATUITÉ ET DIVERSITÉ

“Métropole vacances sportives”,


SPORTS

EXPRESSIONS / mercredi 5 mai 2021 - n° 710

13

KARATÉ

Katas en plein air xit les seniors aux entraî-

E

ceux inscrits en septembre dernier.

lorsque le Sen No Sen a

porte au travail de coordination est

répondu présent : 24 créneaux

d'avoir des élèves à l'écoute, visi-

Le Sen No Sen karaté a trouvé la parade aux restrictions sanitaires en organisant des séances de plein air. S'agissant d'un sport de contact, cette situation devrait perdurer au moins jusqu'à l'été.

offert la possibilité à ses adhérents de venir s'entraîner en extérieur,

ce sont surtout les jeunes qui ont

d'une heure ont ainsi été proposés du 12 avril au 23 avril.

Sur la surface bitumée de Guimier, Djamel Bezriche a pris en main

une vingtaine de karatékas de 6 à

Chez les enfants, tout ce qui se rap-

moins évident à enseigner.” Joignant le geste à la parole, les trois

enseignants ont eu le plaisir blement soulagés de reprendre le

chemin des entraînements, même en plein air et sur un espace goudronné.

13 ans à chaque séance. En leur

“IL VA FALLOIR ÊTRE PATIENTS”

rigueur, pas de contacts phy-

congés à rallonge, ce retour aux

précisant bien : “Distanciation de

siques.” Et quand un 7e dan prend

la parole, les élèves l'écoutent…

Assisté de deux encadrants, les expérimentés Pierre-Yves Barbin

et Majid Nekoul, licenciés diplômés, il a surtout effectué des piqûres de rappel, exécuté des

katas (enchaînement de techniques réalisées dans le vide, en simulant un combat réel) et réex-

pliqué les bases des ripostes et blocages. “On va dire qu'il s'agit d'une

révision technique pour les plus

aguerris, et de découverte pour

Proposé durant cette période de entraînements en plein air va se

poursuivre jusqu'à la mi-mai. Et si l'on en croit les dernières directives

gouvernementales, à partir du

PHOTO RAPHAËL BERT

nements ? Et pour cause,

19 mai, il y aura un retour des activités sportives dans les lieux cou-

verts. Mais la réouverture des

salles de sport avec élargissement

Djamel Bezriche a pris en main une vingtaine de karatékas de 6 à 13 ans.

rieur n'est prévue que le 23 juin.

de licenciés en moins, si les entraî-

qu'on doit honorer, précise Ghis-

pour que nos karatékas retrouvent

male ne se fera – si tout va bien –

partiel, et si on a pu bénéficier de

On va faire face à une période com-

de plus pour être compétitif… Il va

aux sports avec contacts en intéAutant dire que le retour à la norqu'à la rentrée, s'inquiètent les diri-

geants du club. “Avec une centaine

neurs ont pu bénéficier du chômage 7 500 euros du fonds de soutien de

la Ville, il y a une partie de frais fixes

laine Barbin, la présidente du club. pliquée.” Idem sur le plan sportif. “Il faudra sans doute une année

un bon niveau sur les tatamis, une falloir être patients.” g

DJAMEL YOUNSI

BOXE ANGLAISE

La crise laisse la boxe groggy La boxe anglaise accuse sévèrement le coup de la crise sanitaire. Entretien avec Filip Bafounta, responsable de l'Espace école sport boxe. Comment avez-vous fait pour gar-

der une certaine dynamique,

pour ne pas couper totalement

Et sur le plan financier, quelle est

et de perfectionnement, souvent au

- Mauvaise, bien évidemment, en

parc de Parilly ou en extérieur à

PHOTO RAPHAËL BERT

Jean-Guimier. Tout en essayant de

sport boxe avec ce Covid?

- Assez mal. Ne pas pouvoir s’entraî-

ner a eu des répercussions sur l’en-

semble des responsables de clubs sportifs.

diriger les entraînements.

avec vos adhérents?

- J’ai proposé des séances d’entretien

Comment se porte l'Espace école

nible quasiment tous les jours pour

respecter les règles sanitaires: tra-

vail en petits groupes, pas de contacts, respect du couvre-feu…

Vous parlez là du public jeune, mais avec les adultes?

- Les contraintes sanitaires ont été

encore plus restrictives avec les

adultes. On s'est donc concentré sur

les plus jeunes. J'ai profité du fait

que mon activité professionnelle était à l'arrêt pour me rendre dispo-

la situation?

raison de la baisse considérable

EXPRESS

le moindre euro. L'arrêt total puis partiel du sport dans les gymnases

a été un vrai coup dur. Pour ne rien vous cacher, je suis à découvert, je

dois sortir de ma poche pour régler certains créanciers.

d’inscriptions. Et puis mes parte-

Et maintenant?

fouet cette crise. Sans compter

ments à l’extérieur, ne serait-ce que

naires ont également subi de plein qu'avant la crise j’avais renouvelé

une partie du matériel nécessaire pour les entraînements, une enve-

loppe de plus de 5000 euros. La sub-

vention de la Ville et l’aide Covid n’ont pu combler totalement les

frais. Ceux qui avaient pris une licence à la rentrée pouvaient payer

en plusieurs fois, mais la situation est telle que certains n’ont pu verser

- On va poursuivre nos entraîne-

pour ceux qui ont réglé leur licence et cotisation en septembre. Le retour dans les gymnases est prévu le

9 juin, mais pour les sports de contact, pas avant le 22 juin. Tous

ceux qui ont réglé leur licence dans sa totalité pourront s’inscrire à la

rentrée pour un prix symbolique de 80 euros. g

RECUEILLI PAR D.Y.

Rugby Chloé Jacquet ne cesse de s'affirmer. Issue de la section sportive rugby du lycée Jacques-Brel, elle a remporté le tournoi de Dubaï avec l'équipe de France de rugby à 7."Elle a l'étoffe d'une très grande joueuse", s'est confié David Courtier, le sélectionneur, qui compte sur cette étudiante en 1re année STAPS pour que la France se qualifie aux J.O. de Tokyo. Athlétisme Faustin Garreau, junior en première année de l'AFAT Feyzin/Vénissieux, ne se déplacera finalement pas à Podobrady, le 16 mai, en République tchèque. Remplaçant en équipe de France de marche athlétique pour participer aux championnats d'Europe d'athlétisme, il a subi le contrecoup du Covid: les mineurs ne sont pas autorisés.


MAG

14

Mercredi 5 mai 2021 - n° 710 / EXPRESSIONS

ENVIRONNEMENT

Prendre soin des oisillons Comme chaque printemps, c’est le moment de l’émancipation pour de nombreux oisillons. Alors qu’ils prennent leur envol, certains peuvent se retrouver au sol. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, ils ont rarement besoin de notre aide.

D

epuis bientôt 110 ans, la

Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) œuvre

quotidiennement pour faciliter

la cohabitation entre l’humain et la nature. Implantée dans le

Rhône depuis 2011, l’association a vu ses champs d’action se

diversifier au fil du temps. “Nous

nous sommes rendu compte que

sensibiliser sur la question des oiseaux, ça ne suffisait pas, il faut

protéger la zone entière. Il y a toute une chaîne alimentaire à préserver”,

détaille

Nathalie

PHOTOS COPYRIGHT CAROLINE BRÉFORT

Fournier, chargée de la vie associative à la LPO du Rhône.

Chaque année, la délégation du

Rhône reçoit des centaines d’appels et d’emails de citoyens prêts à se mobiliser pour protéger les

animaux qui les entourent. “Les conseils nature et la médiation

sur la faune sauvage sont essentiels, explique-t-elle. Mais on

“Si on trouve un oisillon au sol, le premier réflexe à avoir, c’est de lever la tête pour trouver le nid,” conseille Caroline Bréfort, ingénieure agronome spécialisée dans la protection de l’environnement et bénévole à LPO

lorsqu’un animal est en détresse

à d’autres départements, ne dis-

les premiers conseils, reprend

on le détecte, on remet l’oisillon

Si aucune alternative n’est pos-

La LPO du Rhône, contrairement

“Nous sommes là pour prodiguer

à la personne de nous envoyer une

chon pour se protéger de poten-

sonnes “à mettre l’animal dans

nous contacte principalement et particulièrement les oisillons.”

pose pas d’un centre de soins.

BON À SAVOIR Créer un environnement favorable aux oiseaux La Ligue pour la protection des oiseaux sensibilise chaque jour aux bienfaits de la cohabitation entre les êtres humains et les animaux. Nathalie Fournier, chargée de la vie associative à la LPO, donne quelques conseils pour “apprendre à vivre avec les animaux”. ■ Éviter de réaliser des travaux à l’extérieur de son logement entre début mars et fin juillet. “C’est le pire moment puisque c’est à cette période que les oiseaux font leur nid et que les oisillons naissent.” Pour préserver l’habitat des volatiles, il vaut mieux privilégier, par exemple, un élagage au mois d’août ou même à l’automne. ■ Ne pas tondre toute l’herbe de son jardin. “S’il n’y a plus d’herbe, il n’y a plus d’insecte et donc plus de nourriture pour les oiseaux.” ■ Garder des espaces un peu en friche. “Préserver les fleurs, pour faire venir les sauterelles et autres insectes. Ce sont des espaces de quiétude pour eux et c’est très simple à mettre en place.” ■ Installer des abreuvoirs tout au long de l’année. “Ils permettent aux oiseaux de se désaltérer et de nettoyer leur plumage. Il faut cependant penser à changer l’eau tous les deux jours pour éviter l’apparition des moustiques.” ■ Garder un tas de petits-bois et de branchages dans son jardin. “Cela permettra aux hérissons et lézards de s’y réfugier.” ■ Ne pas détruire les nids d’oiseaux ou installer des nids artificiels à la place. “Les hirondelles reviennent chaque année dans le nid qu’elles ont construit. Si on leur détruit, il peut être très compliqué pour elles de trouver un nouvel espace adéquat.”

Nathalie. Nous allons demander

photo de l’animal pour reconnaître son espèce et/ou voir l’étendue

de ses blessures. Ensuite, nous la redirigeons vers la structure la plus adaptée, si bien sûr cela est nécessaire.”

ADOPTER LES BONS GESTES

Il n’est pas toujours impératif en

effet d’apporter un animal blessé ou abandonné dans un centre de soins, notamment les oisillons

qui y sont très régulièrement emmenés. Dès les premiers jours du

printemps,

ces

derniers

essayent de voler de leurs propres ailes. Et cela mène parfois à des chutes hors du nid.

“Si on trouve un oisillon au sol, le

premier réflexe à avoir, c’est de

lever la tête pour trouver le nid,

conseille Caroline Bréfort, ingénieure agronome spécialisée

dans la protection de l’environnement et bénévole à LPO. Et si

dedans avec des gants ou un tortielles maladies qu’il pourrait

porter et protéger également l’oiseau.”

Si on ne trouve pas le nid et que

l’oisillon ne semble pas blessé,

on peut tout à fait le laisser où il est puisque souvent les parents

se trouvent à proximité. Sinon,

par mesure de précaution, on peut le placer un peu en hauteur pour le mettre en sécurité.

En revanche, si l’oiseau paraît

blessé, il faut alors contacter la

LPO ou le centre de soins Hirondelle, afin de savoir quelle est la démarche à adopter. Mais ce qu’il faut absolument éviter, c’est

de ramener l’oisillon à son domi-

cile. “Le premier réflexe des personnes qui trouvent un oiseau

blessé est de le ramener chez soi, indique Caroline Bréfort. Il va

sible, la bénévole incite les perun carton, comme une boîte à

chaussures, avec un torchon au fond, de fermer la boîte, et faire

de petits trous sur le dessus. Il ne

faut pas le nourrir ni lui donner à

boire. On le place ensuite dans un endroit frais, sans danger et on

évite tout contact avec lui, on le manipule le moins possible.”

Nathalie Fournier le rappelle, “le

centre de soins doit être le dernier recours. Ils sont très souvent

débordés et si on amène tous les animaux que l’on trouve dans la

rue, ils prennent la place d’animaux plus mal en point.”

“Si on a le moindre doute, il faut appeler le centre ou la LPO, qui indiqueront

la

bonne

démarche à suivre”, conclut Caroline Bréfort. g

alors s’habituer à l’homme et ça

POUTCHIE GONZALES

peut être dangereux et très stressant pour l’animal.”

alors

PLUS D’INFOS

SUR WWW.LPO-RHONE.FR


AU QUOTIDIEN

EXPRESSIONS / mercredi 5 mai 2021 - n° 710

LISTES ÉLECTORALES

MENUS DES RESTAURANTS SCOLAIRES

Inscriptions jusqu'au 14 mai Après consultation des maires de

et à renvoyer à la mairie accompa-

de vote auquel vous êtes rattaché

de maintenir au mois de juin l’or-

domicile,

“Démarches administratives”.

France, le gouvernement a décidé

ganisation des élections régionales, mais de les décaler d’une semaine aux dates des dimanches 20 et 27.

Si vous venez d’emménager à Vénissieux ou de changer d’adresse

à l’intérieur de la commune, vous disposez donc de sept jours supplé-

mentaires, jusqu’au 14 mai inclus,

gné de justificatifs d’identité et de – en vous présentant directement à l’hôtel de ville ou dans les mairies Si vous avez des doutes, il est pos-

dure

sible de vérifier votre inscription

sur les listes électorales et le bureau

intitulée

maprocuration.gouv.fr, qui permet

désormais de faire sa demande en ligne depuis un ordinateur, une

d’abord effectuer sa demande en

– par Internet sur www.service-

ligne après s’être authentifié sur

public.fr rubrique “Élections”, ou à

numérique

Trois étapes sont nécessaires :

Trois solutions s’offrent à vous : www.venissieux.fr

rieur a lancé une nouvelle procé-

tablette ou un smartphone.

électorales.

franceconnect.gouv.fr, puis se ren-

la

dre au commissariat ou à la gen-

rubrique “démarches administra-

darmerie pour valider son identité,

tives”,

enfin être informé par courrier dès

– par courrier avec le formulaire à

que votre mairie a validé votre pro-

télécharger sur www.venissieux.fr

curation. g

APPEL À CANDIDATURES Et si vous deveniez membres du CCDHD ? Vénissieux

le cadre du nouveau plan de

thématiques ; à l'automne pour

membres du monde associatif,

mer, suivre et évaluer les

annuelle de la ville en matière

La

Ville

de

recherche des habitants, des ainsi que des acteurs du secteur économique

(commerçants,

artisans, industriels) et de l'éducation (écoles, collèges, lycées)

pour intégrer le conseil citoyen de

développement

humain

durable (CCDHD). Cette instance

de démocratie locale, créée en 2010, doit être renouvelée dans

mandat. Elle a pour but d'aniactions en lien avec le développement durable sur le territoire

vénissian. Chaque année, le

CCDHD se réunit à deux occasions : en mars afin d'échanger

sur les actions existantes, valider les candidatures d'éco-projets et participer à l'organisation de réunions publiques

apporter un avis sur la situation de développement durable, avis

qui peut être annexé au rapport

annuel délibéré par le conseil municipal.

Pour candidater, contacter le

service municipal Environnement au 04 72 21 45 06 ou écrire

à environnement@ville-venissieux.fr. g

ENFANCE

Ouverture des inscriptions périscolaires Depuis le 26 avril 2021, les inscriptions sont

aux petits Vénissians de 3 à 12 ans des activités

vacances d'été dans les maisons de l'enfance.

Inscriptions en ligne via le “portail famille” du

ouvertes pour les temps périscolaires et les

Tous les enfants scolarisés en école maternelle

ou élémentaire publique à Vénissieux peuvent

en effet bénéficier : de la garderie du matin, de

la restauration scolaire, ainsi que des activités du soir et du mercredi.

Les maisons de l'enfance proposent également

Jeudi 6 Duo perles-quinoa tomates et épices douces, Chipolatas (porc) ou Croq' Fromager, Purée de betteraves, Yaourt aux fruits*, Pain*. Vendredi 7 Courgettes râpées / vinaigrette à l'ail maison, Pavé de saumon sauce beurre blanc, Pommes de terre sautées, Fromage*, Fruit de saison, Pain*.

PROCURATIONS DÉMATÉRIALISÉES

Par ailleurs, le ministère de l’Inté-

Vénissy.

MENUS DU 6 AU 18 MAI

sur www.venissieux.fr, rubrique

de quartier du Moulin-à-Vent et de

pour vous inscrire sur les listes

sur

15

extrascolaires pendant les vacances d'été.

site venissieux.fr, et aux accueils guichets mairie

après avoir pris rendez-vous via “mes démarches en ligne” ou en appelant le 04 72 21 45 56. Les

démarches d'inscription sont également possibles dans les mairies de quartier Moulin-à-Vent et Vénissy. g

Rédaction: 9 rue Aristide-Bruant 69200 Vénissieux. Téléphone: 0472511812. Mail : redaction@expressions-venissieux.fr Site du journal : www.expressions-venissieux.fr Paraît un mercredi sur deux sur papier recyclé.

Directrice de publication : Delphine Peyre. Rédacteur en chef : Gilles Lulla ✆ 04 72 51 18 12. Rédacteur en chef adjoint : Grégory Moris ✆ 04 72 51 76 65. Secrétaire de rédaction : Alain Seveyrat ✆ 04 72 51 76 84. Journalistes : Michèle Feuillet ✆ 04 72 51 76 63. Jean-Charles Lemeunier ✆ 04 72 51 18 12. Poutchie Gonzales ✆ 04 72 51 18 12. Djamel Younsi ✆ 04 72 51 76 62. Photographe : Raphaël Bert. Assistante de gestion : Krisztina Papp. Chargé de publicité : Boris Miachon ✆ 04 72 90 95 98 Éditeur : Régie autonome personnalisée du journal Expressions. Fabrication : IPS - 01 600 Reyrieux ✆ 04 74 08 96 96. Distribution : Codice - 69 200 Vénissieux ✆ 04 72 33 04 30. Abonnement : 45 euros par an. Prix au numéro : 1 euro. Tirage 33 500 exemplaires. ISSN : 1151-0935

Lundi 10 Carottes râpées* / dés de fromage / vinaigrette maison, Pané de blé, Gratin de chou-fleur*, Tarte normande aux pommes, Pain*. Mardi 11 : Menu LOCAL Salade verte / dés de tomme de brebis d’Auvergne / vinaigrette maison, Médaillon Lac et Rivière à la carpe et à la truite des Dombes, Riz long de Camargue, Compote de fruits de la Drôme*, Pain*. Lundi 17 : Menu BIO Tarte au fromage*, Omelette nature*, Épinards hachés béchamel*, Fruit de saison*, Pain 6 céréales. Mardi 18 Salade verte / croûtons / vinaigrette maison, Filet de poisson meunière / citron, Torsades* (+fromage râpé), Crème dessert vanille, Pain au maïs.

(*) PRODUITS BIO. LA VILLE

PEUT ÊTRE AMENÉE À MODIFIER CES MENUS, CONSULTABLES SUR WWW.VENISSIEUX.FR.

BON À SAVOIR Obtenez un composteur gratuitement Dans le cadre de sa politique de réduction des déchets, la Métropole a décidé de distribuer gratuitement 20 000 composteurs aux habitants de maisons avec jardin. Les demandes sont ouvertes depuis le 26 avril sur le site toodego.com (rubrique "tous services", puis "composter ses déchets"). Les composteurs seront livrés directement à domicile par les services de la Métropole ou distribués par les communes sur une période allant de l'été 2021 à l'été 2022.

Le Secours populaire rouvre ses portes Suite aux annonces gouvernementales, le Secours populaire français rouvre ses portes à partir du jeudi 6 mai. Une vente solidaire est organisée pour l’occasion de 14 à 17 heures, dans les locaux de l’association, 99, bd Joliot-Curie à Vénissieux. Pour plus d’informations : 04 78 76 23 31.

PRATIQUE NUMÉROS RAPIDES D’URGENCE Samu : 15 Police secours : 17 Pompiers : 18 Violences conjugales, victime ou témoin : 3919

MAISON MÉDICALE DE GARDE 17, place de la Paix - 04 72 50 04 05 - appel préalable au 04 72 33 00 33 Ouverte tous les soirs de 20 heures à minuit ; les samedis de midi à minuit ; les dimanches et jours fériés de 10 heures à minuit. PHARMACIES DE GARDE 3237 Résogardes (0,34 €/minute) COMMISSARIAT DE POLICE 9, avenue Marcel-Houël 04 72 50 04 76

POLICE MUNICIPALE 1, rue Jean-Macé 04 72 50 02 72

TOP MUNICIPAL Médiation - prévention. 24 heures/24 - 365 j./an - 04 72 51 52 53 DIRECTION SOLIDARITÉ ACTION SOCIALE En cas de besoin, contacter le 04 72 21 44 44. CENTRE HOSPITALIER MUTUALISTE LES PORTES DU SUD 2, av. du 11-novembre-1918 - 04 72 89 80 00


PORTRAIT

EXPRESSIONS / Mercredi 5 mai 2021 - n° 710

16

ÉRIC CALDERON

Le sens du collectif De ses années à Vénissieux, Éric Calderon a gardé le sens du collectif. Ça tombe bien : il est aujourd'hui directeur du Pôle Lyon du groupe Ramsay Santé et dirige six établissements hospitaliers, en mettant toujours en avant l'importance de l'esprit d'équipe.

É

ric Calderon se définit

d'avoir une vision globale sur

chiffres,

au

l'équipe. Mon frère Serge jouait

comme un amateur de une

passion

milieu

de

terrain.

Dans

l'équipe du Surville Olympique, il

découverte dès son plus jeune

y avait des artisans, des étu-

âge qu’il a notamment dévelop-

diants, un peintre, un carreleur,

pée au collège Honoré-de-Balzac.

un transporteur, un boulanger,

“Nous nous sommes installés ave-

un

nue de Pressensé quand j'avais

mécanicien…

Un

sacré

mélange, non ? J'ai aussi joué au

neuf ans, se souvient-il. Nous

tennis et au handball à Vénis-

arrivions de Gerland. Je garde un

sieux, j'aimais bien. On était spor-

excellent souvenir du collège, avec de super professeurs.” C'est

PHOTO RAPHAËL BERT

lorsqu'il intègre le lycée Lumière que les chiffres vont décider de

son avenir professionnel. “J’aimais les matières scientifiques,

tifs dans la famille.” Sa

vie

professionnelle

très

intense le conduit toutefois à

mettre le sport entre parenthèses. Jusqu'à ce qu'on lui sug-

Je ne souhaitais pas aller à la

Éric Calderon, après un parcours scolaire à Vénissieux, est aujourd'hui directeur du Pôle Lyon du groupe Ramsay Santé.

gère de s'essayer au golf. Une

gestion et se lance dans des

La machine est lancée et sa car-

ensuite Capio, et Éric se voit

nous avons appris à travailler

ser du temps avec ses amis et de

admis au Cours Pitiot, un établis-

à l’issue de cette formation, il

pôle Lyon. Il est aujourd’hui en

à l’écoute des autres. Nous étions

notamment les mathématiques. fac.” Résultat ? Il intègre un BTS

études financières. “J’ai été sement privé que je finançais moimême en travaillant.”

À cette époque, celui qui est

aujourd'hui directeur du Pôle Lyon du groupe Ramsay Santé

ne se voyait pas particulièrement à la tête d'établissements

hospitaliers. Mais voilà, en 1988, il devient responsable du service

administratif et logistique de

l’infirmerie protestante de Lyon.

Une révélation. “L’ensemble du

travail m’intéressait. Mais il fallait encore que je me forme dans

rière professionnelle se dessine :

quitte la région lyonnaise, prend

la direction d’une clinique “familiale” de 109 lits, à Paris, reconstruite pour en accueillir 170. “On

ne peut pas recréer une clinique sans

travailler

en

équipe,

affirme-t-il. Nous nous sommes

réunis en groupes de travail avec

de

nouvelles

matières tout en travaillant à la “Protes”.

répartis dans six établissements (Jean-Mermoz, l’Hôpital privé de

l’Est lyonnais (HPEL), les trois

sites d’Iris à Marcy-l’Étoile, Lyon 8 et Saint-Priest, La Sauvegarde, e

Bien sûr, impossible de ne pas

qui nous a permis d'avancer.”

UN AVANT ET UN APRÈS COVID

région pour diriger la clinique

sur

et quatre services d’urgence

dical ou administratif et c’est ce

l’ensemble du personnel, paramé-

veau défi : intégrer l’EM Lyon. planche

650 médecins libéraux, 1 458 lits

la clinique du Beaujolais et

En 2009, il est contacté par le

Pendant un an et demi, il

charge de quelque 2 250 salariés,

les praticiens, mais aussi avec

des matières comme le marketing.” Il se lance alors un nou-

confier la direction générale du

groupe Capio. Il revient dans la du Tonkin pendant six ans. “Un

gros projet, avec la construction

et la mise en route du Médipole.”

Le groupe Ramsay Santé rachète

Médipole).

d'une autre manière, davantage

tous dans le même bateau. À Mermoz, nous avons eu l’autorisation dérogatoire de créer des lits de

réanimation. Les Hospices civils

de Lyon ont accueilli notre personnel pour des formations. Des médecins qui ne travaillaient plus ont proposé leur aide. Tout le monde l'a joué collectif.”

UN HÉRITAGE VÉNISSIAN

évoquer l’épidémie de Covid-19.

Cette inclination pour l’action

bien de ce message de l’Agence

ses années vénissianes (25 tout

Éric Calderon se souvient très régionale de santé, le 13 mars

2020, lui demandant d'arrêter

l'ensemble des interventions

programmées. “À Lyon, très vite, le secteur public et le privé se sont

entendus, rappelle-t-il. Cette épidémie a fait tomber des barrières,

collective s’est construite lors de

de même !). Éric Calderon se souvient en particulier de son

équipe de football de Surville, à côté du gymnase Albalate, où il venait s’entraîner plusieurs fois

par semaine. “J’étais défenseur central, un poste qui permet

discipline individuelle, mais qui

reste un excellent moyen de pass'en faire de nouveaux. “C'est

très tactique mais c'est surtout

un combat contre soi-même, exi-

geant une concentration maximale. Cela me vide la tête et c’est

très exigeant physiquement malgré ce que l’on pourrait croire.”

Et pour compléter ces moments

de lâcher-prise, son autre passion, la musique, le conduit à

assister à des concerts. Une habitude qui lui reviendra sans doute

lorsque la crise sanitaire sera

passée et que les salles de spectacle

seront

de

nouveau

ouvertes. “J'attends avec impatience les Nuits de Fourvière”,

assure-t-il. De nouvelles émotions individuelles partagées

dans une ambiance collective, donc. g

MICHELLE FEUILLET

ET

DJAMEL YOUNSI


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