Expressions 677

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SCIENCES

SANTÉ

Le 24 septembre, à 13 h 30, les élèves de 3e B du collège Michelet ont fait décoller un ballon-sonde équipé d’une caméra, de capteurs et… de bonbons ! Résultat de deux années de travail que ces ados très motivés ont mené avec leur professeur de SVT, Mme Righi, en partenariat avec Planète Sciences et le Centre national d’études spatiales (CNES).

La première communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) a vu le jour le 24 septembre à Vénissieux. Rassemblant 154 professionnels libéraux et collaborant avec les structures médico-sociales et sociales, la CPTS veut mieux répondre à la demande de soins non programmée. Une attention particulière sera portée aux personnes fragilisées qui n’ont pas de médecin traitant.

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Une première en France

ARCHIVES RAPHAËL BERT

Michelet la tête en l’air

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N° 677 du 9 au 22 octobre 2019

www.expressions-venissieux.fr

30 ans de participation En novembre 1989, devançant la loi d’une bonne dizaine d’années, Vénissieux organisait ses premiers conseils de quartier. Quelle place occupent-ils aujourd’hui dans la vie locale ? Quelles sont leurs limites ? Peut-on aller plus loin dans la démocratie de proximité ? DOSSIER PAGES 11 À 13

POLICE NATIONALE

Le commissaire Breton veut frapper fort P. 2

NOUVEAUX HABITANTS

Néo-Vénissians, qui êtes-vous ? P. 3

SPORTS

Le haut niveau récompensé

ARHIVES RAPHAËL BERT

PHOTO RAPHAËL BERT

P. 18

La cérémonie de mise à l’honneur des sportifs de haut niveau, vendredi 27 septembre, a récompensé 25 compétiteurs dont 18 féminines, qui se sont partagé des trophées d’honneur, d’or, d’argent et de bronze. Parmi les lauréats, la cadette Nawel Diaby (notre photo) du club Vénissieux Boxe française, qui a terminé 3e aux derniers championnats de France.


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ACTUS

Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677 / EXPRESSIONS

SÉCURITÉ

TRANSPORTS EN COMMUN

Le nouveau commissaire affiche sa détermination

1,1 million d’euros de plus pour la sécurité

de 1,1 million d’euros, a annoncé

la présidente, Fouziya Bouzerda,

qui vient s’ajouter aux 3,8 millions

déjà consacrés à la présence sur le terrain d’agents de sécurité.”

Ces nouvelles équipes de trois

Bourgogne natale en 2000 pour inté-

personnes sont présentes sept

grer à Paris l’unité chargée de la

jours sur sept (hors jours fériés)

répression des escroqueries. Deux

de 13 heures à 22 heures dans

ans plus tard, il est affecté à la pres-

les pôles d’échanges de Vénis-

tigieuse Brigade de répression du

sieux et Perrache, ainsi que dans

banditisme de la PJ parisienne. Après

les stations de métro Gorge-de-

cinq ans à La Réunion, il devient

commissaire en 2016 à Vienne, “un

PHOTO RAPHAËL BERT

secteur impacté par les stups venus de Vénissieux”, où il est en poste depuis la rentrée.

Pourquoi avoir choisi Vénissieux?

Pour travailler sur les quartiers.

“Nous allons multiplier les coups de pied dans la fourmilière.”

Techniquement, c’est un travail inté-

ressant, il y a du grain à moudre. On

Depuis janvier, les prises de produits

a en face de soi des délinquants pro-

stupéfiants sont de 10 kg par mois

sanctionnés. Cet été, nous avons net-

en moyenne, avec 115000 euros sai-

de nuit avec débit de boissons qui y

comprendre que la sécurité n’est pas

seulement l’affaire de la police mais du ressort de tous: citoyens, Éduca-

sis et 20 personnes écrouées. Comme

on va continuer encore et encore, ça avoir de gros problèmes en interne.

Lorsqu’on attaque frontalement un

trésorerie des trafiquants, qui vont

associations…

y faire?

de

quartier,

Que comptez-vous faire contre la délinquance de pied d’immeuble? On ne perdra pas de temps à embar-

quer les guetteurs pour leur faire la morale. On ne fera pas non plus le

travail des collègues qui démantèlent les gros réseaux d’arrivée en France. Nous, nous allons nuire au “com-

merce” local. Nous allons appuyer

où ça fait mal, taper au portefeuille.

exerçaient illégalement.

À quelles réactions vous attendez-

Ces trafics nourrissent une écono-

conseils

toyé le parc République des boîtes

va finir par faire des trous dans la

tion nationale, bailleurs, administrations,

été

ainsi un budget complémentaire

officier de police, quitte sa

mettre en échec. Je veux aussi faire

nales, ainsi que les polices muni-

ont

réseau TCL. “Nous engageons

Emmanuel Breton devient

challenge de s’y confronter et de les

supplémentaires

déployés par le Sytral sur le

près des études de droit,

fessionnels aguerris, c’est un bon

réseau TCL avec les équipes de

quinzaine d’agents de sécurité

À 46 ans, le nouveau “patron” du commissariat de Vénissieux, Emmanuel Breton, entend mettre en échec toutes les délinquances, celle de pied d’immeuble comme celle du blanchiment d’argent sale.

A

Depuis le 20 septembre, une

mie souterraine. Que pouvez-vous Avec l’appui du Comité opérationnel départemental anti-fraude, qui réu-

nit les services fiscaux, l’Urssaf, les douanes, les services sociaux, etc., nous nous intéressons aux com-

merces soupçonnés de blanchir l’ar-

gent sale: certains débits de boissons, restaurants, coiffeurs ou boulangers

sont dans le collimateur. Ceux qui ne

respectent pas les obligations de ces professions très réglementées seront

vous?

réseau, cela a des conséquences à plusieurs niveaux. Il y a des réactions épidermiques, des incendies de véhi-

cules par exemple. Nous avons aussi prévenu des bailleurs qu’ils ris-

quaient d’avoir plus d’impayés de

loyer. Mais il faut savoir ce que l’on veut et s’y mettre tous. On doit vider

l’océan avec une petite cuillère, mais

il faut jouer collectif. De notre côté, nous allons multiplier les coups de pied dans la fourmilière.

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS TOULAT-BRISSON

Loup, Gare-de-Vaise et Bellecour. Le Sytral rappelle par ailleurs qu’il est en lien permanent avec la préfecture du Rhône, la direction départementale de la sécu-

rité publique, le groupement de gendarmerie

du

Rhône,

le

département sûreté du ministère des transports et les communes.

“Près de 900 opérations sont

menées chaque année sur le

police et de gendarmerie natiocipales”,

souligne

l’autorité

organisatrice de transports de la métropole. Qui met également en avant la présence sur le

réseau de 250 agents de contrôle

et d’intervention, 7700 caméras de vidéo protection et 37 véhicules de contrôle et d’intervention.

En mars dernier, le Sytral avait présenté une série de mesures destinées à lutter contre les violences sexistes dans les trans-

ports en commun: descente à la

demande sur plusieurs lignes à partir de 22 heures (dont la ligne

C12), page dédiée au signalement des incivilités et violences sur

tcl.fr, et enfin présence accrue de contrôleurs assermentés pour constater et sanctionner les outrages sexistes.

En 2018, le budget de fonction-

nement dédié à la sécurité pour le réseau TCL était de 26,45 millions d’euros. g

A.S.

VÉNISSY La mairie de quartier réintègre la Maison des services publics Pour cause de travaux de rénovation de la Maison des services publics, la mairie de quartier de Vénissy avait été relocalisée en mai dernier dans le centre commercial provisoire de la rue GeorgesLyvet. Depuis ce mercredi 9 octobre, elle a regagné ses locaux d’origine. Des locaux entièrement requalifiés. Conséquence : l’entrée de la mairie de quartier se fait par un nouvel accès, rue Albert-Camus. C’est également par là que l’on accédera à la Mission locale pour l’emploi des jeunes, dont l’emménagement est prévu au mois de novembre. Mairie de quartier de Vénissy, 21, rue Albert-Camus. Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 15 et de 13 h 15 à 17 heures, le 1er jeudi du mois, ouverture à 10 heures.


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

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BIENVENUE

400 nouvelles familles vénissianes “S

Entre l’été 2018 et l’été 2019, la population locale s’est enrichie de quelque 400 foyers. Nous avons rencontré certains de ces nouveaux Vénissians lors de la cérémonie d’accueil qui leur était récemment réservée. i quelques mots devaient

définir Vénissieux, on

M. ET MME DELLI

M. ET MME CATELON

qu’ailleurs, il faut le dire. Et puis

la culture populaire, la tradition

j’ai jugé que c’était une belle oppor-

d’accueil et l’esprit de tolérance.”

tunité, dans une copropriété tran-

C’est en ces termes que le maire,

quille, pas loin des commerces, du

Michèle Picard, a souhaité la bien-

tram… En plus, je connaissais un

venue aux nouveaux habitants, le

peu les Minguettes, je n’avais pas

26 septembre dernier, à l’hôtel de

d’appréhension. Depuis un an que

ville. Sur les 400 nouvelles

je suis là, franchement, ça va, je

familles recensées entre l’été 2018

suis content.

et l’été 2019, une trentaine était présente dans la salle du conseil

M. et Mme Delli, de Vichy

municipal. Outre le maire, de agents d’accueil.

Certaines familles viennent des

AKOFA DOUMATSOR

EMMANUELLE MANTELIN

ET VINESEN

NARAINEN

villes voisines, d’autres de bien

voulait pas l’envoyer ici et nous,

der à la propriété, la situation géo-

rester à Vichy. Là-bas on était pro-

graphique privilégiée à côté de

priétaires et on vivait en maison,

Lyon et la qualité des services, en

là on est locataire dans le quartier

particulier la desserte en trans-

PHOTOS RAPHAËL BERT

ports en commun.

Sylvie Lalay, de Normandie

Je suis originaire de Normandie. Emmanuelle Mantelin, de Lyon 7e

M. et Mme Brisard, de Verdun

Akofa Doumatsor et Vinesen

der comment on passe de Verdun

C’est d’abord pour mon travail

je n’aurais pas pu acheter un

Oh je ne viens pas de très loin, j’ha-

Vous allez sûrement nous deman-

étaient bien trop élevés. Le quar-

7

dans la Meuse à Vénisseux. Eh bien

tier du Moulin-à-Vent à Vénissieux

était pour moi un bon compromis :

encore relativement accessible, et

pas trop loin de mon travail sur les

quais du Rhône pour que je puisse

y aller à vélo. J’ai eu la chance de trouver un petit appartement sym-

pathique, calme, avec un petit espace vert devant chez moi. J’aime

bien la vie ici, je me sens bien. Rien à redire. Si, juste une chose: en tant que cycliste, j’aimerais que les gens

soient plus respectueux des voies réservées. C’est vrai aussi à Lyon mais dans le quartier, il y a vraiment de gros progrès à faire.

fils, Sofiane, qui a commencé des

tés, on pouvait le suivre. On ne

prix encore abordable pour accé-

appartement à Lyon, les prix

en juillet spécialement pour notre l’Insa. Comme nous sommes retrai-

souvent similaires : un niveau de

une mutation professionnelle. Mais

Nous sommes arrivés à Vénissieux

études de maths-informatique à

plus loin. Mais pour des raisons

J’ai dû déménager sur Lyon suite à

trouvé rue Georges-Lyvet à Vénissy. Bon, déjà c’était un peu moins cher

retiendrait la solidarité,

nombreux élus se sont improvisés

c’était de devenir propriétaire. J’ai

bitais place Jean-Macé dans le e

arrondissement, où j’étais

encore locataire. Je voulais accéder

à la propriété, mais à Lyon il faut

de sacrés moyens aujourd’hui.

C’est ce qui m’a dirigée vers le quartier Parilly, rue Marcel-Pagnol précisément. Hormis le prix, le

métro a été déterminant. Ma fille

le prend tous les jours pour aller

au lycée, vingt minutes pour

rejoindre le centre-ville c’est parfait. Cela fera un an en janvier

prochain que nous sommes arrivés et franchement, je ne regrette

pas. Ce que j’apprécie le plus par

rapport à Jean-Macé, c’est le calme.

tout simplement parce que nous voulions nous rapprocher de notre fille, qui est aujourd’hui jeune

maman et habite Monplaisir dans le 8e arrondissement. On est jeunes retraités, on a du temps pour l’aider, on s’est dit pourquoi pas démé-

nager ? Sauf que sur Lyon, on avait du mal à trouver. Et puis on a visité cet appartement rue Paul-Bert, pas

loin du tram. Le prix, la superficie, la situation, tout nous convenait.

Narainen, de Saint-Étienne

pour nous, moins de campagne, moins de tranquillité, mais plus de commodités. Nous n’avons pas

encore beaucoup de recul mais pour l’instant, on se sent bien.

M. et Mme Catelon, de Villeur-

banne

lument que je me rapproche. Mon

première, c’était de se rappro-

de transit à Corbas, il fallait abso-

conjoint travaille toujours à Saint-

Paul-en-Jarez. Maintenant c’est lui qui fait le plus de route. On a trouvé assez facilement à Vénissieux com-

parativement aux différents arron-

dissements de Lyon, où c’était plus

compliqué et plus cher aussi. C’est ici que le rapport entre prix et superficie est le plus intéressant. Azouz Benyoucef, de Lyon 8e

choix est aujourd’hui conforté, on

je viens donc vraiment en voisin

se plaît bien au village.

C’est donc un gros changement

qu’on est venus ici. Je suis agente

Nous sommes ici depuis décem-

bre 2018 et on peut dire que notre

de La Pyramide aux Minguettes.

Avant j’étais locataire aux “États”, par rapport à certains ici. L’objectif,

On vient de Villeurbanne. L’idée

cher de mon lieu de travail à Gerland, et pour mon mari, de son jardin ouvrier rue de Surville. Ensuite, on voulait en finir avec tous ces embouteillages sur le

périph' dans lesquels on perdait un temps fou. On a vendu notre appartement et maintenant on est locataires au Moulin-à-Vent,

rue Vaillant-Couturier. Le nouveau T6 va pratiquement passer au pied de chez nous ! g

PROPOS RECUEILLIS PAR GILLES LULLA


ACTUS

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EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

COMMUNAUTÉ PROFESSIONNELLE DE SANTÉ

Une première en France L

La première Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) a vu le jour le 24 septembre à Vénissieux. Son acte de naissance est la signature d’un contrat avec l’Assurance maladie et l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes. es CPTS ont pour rôle de

structures médico-sociales, le ser-

non programmée, faciliter l’accès

nels de santé d’un même

domicile, les résidences autono-

liens entre les professionnels.” Une

territoire qui souhaitent s’organi-

ser autour d’un projet de santé

adapté aux problématiques de ce territoire : organisation des soins

tants, en particulier les patients en

ALD, CMUC ou AME, et les patients

LES PHARMACIENS

mière et un kiné seront de garde de

Vénissieux

compte

actuellement 154 professionnels

de santé libéraux : 44 médecins

généralistes, 52 infirmiers, 27 phar-

maciens, 16 masseurs-kinésithérapeutes, deux podologues, sept médecins spécialistes, quatre

orthophonistes, deux laboratoires

d’analyses, regroupés au sein de

l’association Interpro santé Vénissieux. Elle collaborera avec les

âgés de plus de 70 ans.

EN PREMIÈRE LIGNE

maintien à domicile… de

n’auraient pas de médecins trai-

de proximité.

“Concrètement, tous les après-midi,

Celle

tée aux personnes fragilisées qui

cile, les établissements hospitaliers

du territoire, coopération entre médecins et infirmiers pour le

attention particulière sera por-

mies, les services d’aide à domi-

non programmés, coordination ville-hôpital, attractivité médicale

à un médecin traitant et tisser des

vice de soins infirmiers d’aide à

La CPTS de Vénissieux percevra

un médecin généraliste, une infir-

ARCHIVES RAPHAËL BERT

coordonner les profession-

14 à 20 heures, précisent Pascal

Dureau, médecin généraliste et

Laëtitia Bouillod, infirmière libérale. Le généraliste consultera comme d’habitude mais gardera

En pharmacie, une téléconsultation pourra avoir lieu dans l’officine entre le patient et le généraliste.

gence.” Les pharmaciens seront en

malade dont il ne reconnaît pas la

un site sécurisé. Si l’état du patient

consulte un pharmacien, celui-ci

pourra avoir lieu dans l’officine

pourra éventuellement l’adresser

des plages horaires en cas d’urpremière ligne : “Quand un patient sait généralement lui répondre. En

revanche, s’il a en face de lui un

pathologie, une téléconsultation avec le généraliste. L’ordonnance sera transmise au pharmacien via

est grave, il contactera le 15 qui

au généraliste de garde. Le but :

répondre à la demande de soins

210 000 euros maximum par an

pendant cinq ans, versés par l’Assurance maladie, pour recruter

du personnel et recourir à des outils informatiques communs (agenda partagé, messagerie sécu-

risée, réseau social des profession-

nels de santé, outil de coordination des parcours). Une coordinatrice

et une assistance sociale sont

d’ores et déjà en cours de recrutement. g

M.F. AVEC F.T-B.

AUX PORTES DU SUD

Un nouveau service de médecine polyvalente et post-urgence Installés au rez-de-chaussée des

quer des examens. Une fois les

sur 24. Le week-end, les médecins

quotidiennement des patients en

lui, soit il est orienté par un spécia-

le dimanche matin. Ce service de

chambre individuelle ou double, toujours adressés par un médecin

de ville ou par un service d’urgence hospitalier. À la tête de cette

nouvelle unité, le Dr Sophie Morelon, urgentiste, coordonne le travail

de

deux

généralistes,

Clémence Coquet et Estelle Tang,

de trois infirmières et de trois aides-soignants.

“La médecine polyvalente et de post-urgence permet aux patients

d’être hospitalisés moins longtemps, rappelle Sophie Morelon.

Dans ce service, on voit toutes les

pathologies. On garde le patient quelques jours le temps de prati-

résultats connus, soit il rentre chez liste.”

Ces unités sont de plus en plus

nombreuses. “Elles permettent d’éviter des passages aux urgences

et de renforcer les liens avec la médecine de ville. On répond donc

à une réelle demande : nous essayons d’avoir des lits disponibles tous les jours, c’est pourquoi des entrées et des sorties ont lieu

quotidiennement. Cela nous permet

de contacter les urgences des Portes du Sud et d’autres établisse-

ments pour leur faire connaître le nombre de lits disponibles.” Le

service

fonctionne

bien

entendu 7 jours sur 7 et 24 heures

visitent leurs patients le samedi et médecine polyvalente et de post-

urgence est différent de l’unité

d’hospitalisation de courte durée

(UHCD), composée de huit lits, déjà

présente aux Portes du Sud. “L’UHCD vise la prise en charge des patients issus directement du ser-

vice d’urgence, précise Sophie Morelon. Il peut s’agir de patients

qui exigent une courte hospitalisation (moins de 24 heures) avant

leur retour à domicile, ou qui ont

PHOTO RAPHAËL BERT

Portes du Sud, 25 lits accueillent

besoin d’une observation approfondie afin de préciser le diagnostic et l’orientation.” g

MICHÈLE FEUILLET

Le Dr Sophie Morelon (au centre), urgentiste, coordonne notamment le travail de deux généralistes, Estelle Tang (à gauche) et Clémence Coquet.


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

RÉFORME DE L’ASSURANCE-CHÔMAGE

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SOCIAL

Attention à la casse ! Alors que le contrôle des chômeurs avait été à la fois durci et renforcé en début d’année (*), c’est désormais à leur porte-monnaie — ou à ce qu’il en reste — que l’État s'attaque.

Le coup de sang des labos d’analyses À Vénissieux comme partout en France, les laboratoires d’analyses médicales ont fermé leurs portes chaque après-midi pendant une semaine pour dénoncer la baisse des tarifs des actes de prélèvement, voulue par la Sécu.

C

omme partout en France, du 1

er

23 septembre

au

octobre, les labora-

toires d’analyses médicales de Vénissieux sont restés fermés

tous les après-midi. Dans les

salles d’attente, les patients

étaient invités à signer une pétition contre “dix ans de pression tarifaire”. Adressée à la ministre

de la Santé, la pétition a recueilli près de 400 000 signatures dans

PHOTO A.S.

95 % des 4 000 labos français,

Pour avoir droit au chômage, il faudra avoir travaillé 910 heures soit six mois sur les 24 derniers mois, contre quatre mois sur 28 actuellement. es premières mesures de la

prise pourront bénéficier de l’as-

chômage

un projet professionnel”. Quant

réforme de l’assurance entreront

en

vigueur le 1er novembre. Elles

consisteront principalement en une baisse drastique des prestations destinées aux demandeurs d’emploi. Droits aux indemnités

chômage, montant des allocations

et durée d’indemnisation seront ainsi profondément remaniés,

tout comme le mode de calcul du “revenu de remplacement”.

Concrètement, pour avoir droit au chômage, il faudra avoir travaillé 130 jours (910 heures soit six

mois) sur les 24 derniers mois,

surance chômage “pour réaliser aux indépendants, ils pourront

toucher “sous certaines conditions” une indemnisation de 800 euros par mois pendant six mois.

Grâce à ces mesures, le gouvernement prévoit de réaliser près de

six milliards d’économies. Au ministère du Travail, on assure

que ces nouvelles règles pousseront entreprises et particuliers

vers des “changements de comportement” incitant à privilégier “l’emploi durable”. Les entreprises

contre quatre mois sur 28 actuel-

seront d’ailleurs mises à contri-

gement de ses droits, six mois de

lions d’euros seulement.

lement. Pour bénéficier du rechartravail seront nécessaires, contre

un mois à ce jour. Quant aux sala-

riés disposant de revenus men-

suels supérieurs à 4 500 euros bruts, ils verront leur indemnité

réduite de 30 % à partir du septième mois, avec un plancher fixé à 2 261 euros nets par mois.

40 % DES DEMANDEURS D’EMPLOI IMPACTÉS

bution, mais à hauteur de 870 milSelon un “document de travail”

salariés cumulant au moins cinq

ans d’ancienneté dans leur entre-

Avec une unanimité assez rare

dans le secteur libéral, l’ensemble des syndicats de biologistes médicaux dénonce la “grave mise en danger” que fait peser

sur la santé “la logique implacable de l’Assurance maladie, sur

constate qu’elle ne tiendra pas

réduire toujours plus l’enveloppe

cela ne tienne, d’un trait de plume,

ordre

du

gouvernement,

de

des dépenses de biologie médicale”. À l’origine de la colère, la

proposition de la Caisse nationale

d’assurance

maladie

(CPAM) de baisser le tarif de centaines d’actes de biologie médicale.

L’économie

escomptée

atteindrait près de 170 millions

d’euros en 2020, puis environ 122 millions en 2021 et autant en 2022.

longtemps du régime, soit ils verront leur indemnisation baisser, parfois jusqu’à 50 %. Soit les deux !

(*) DÉCRET D’APPLICATION

DE LA “LOI POUR LA LIBERTÉ DE CHOISIR SON AVENIR PROFESSIONNEL” PARU AU JOURNAL OFFICIEL LE 30 DÉCEMBRE 2018.

mesure ?”

Pour les deux biologistes, l’augmentation des dépenses de santé

suit celle de l’âge moyen de la population et celle des maladies

tion entre l’Assurance maladie et les syndicats du secteur, explique

le Dr Lambert, qui dirige le laboratoire Dyomedea de Vénissieux centre. Une mesure du taux de

rée 1,08 euro à la Sécu.” Philippe

Astier, directeur gérant du labo-

ratoire Unilians Minguettes, s’insurge

également :

“La

Sécu

Philippe Astier, directeur gérant du laboratoire Unilians Minguettes

président du Syndicat des jeunes

accueillir

tion est “absurde et grave”. “Alors

Mais on ne peut pas à la fois toujours

plus

de

entre 4 et 5 % de notre chiffre d’af-

même, mais fixé par une conven-

On a gratté tout ce qu’on pouvait, maintenant on est à l’os.

chroniques. “C’est mécanique.

laboratoire d’analyses n’est pas

glycémie, par exemple, est factu-

ALAIN SEVEYRAT

compte des conséquences de cette

“Nos tarifs sont quasiment blo-

décidé par le laboratoire lui-

bénéficieront plus tard ou moins

nous financent ! Se rend-elle

DEPUIS DIX ANS

plus de 40 % des demandeurs

d’emploi seront touchés. Soit ils

elle réduit le prix des actes qui

ment nos ressources !”

DES TARIFS BLOQUÉS “Le tarif des actes pratiqués en

Le Monde en septembre dernier,

son objectif de dépenses ? Qu’à

patients et diminuer continuelle-

de l’Unedic dévoilé par le journal

On notera toutefois deux (petites)

avancées. En cas de démission, les

le mouvement.

ARCHIVES RAPHAËL BERT

L

selon l’intersyndicale qui a lancé

qués depuis dix ans, nous perdons

faires chaque année, lâche Philippe Astier. On a gratté tout ce qu’on pouvait, maintenant on est

biologistes médicaux, la situaque le ministère de la Santé prétend désengorger les urgences, on

va casser un maillage de proximité efficace et envoyer les gens

emboliser les urgences hospita-

lières !” Insatisfaite de la réunion de négociation avec la

CPAM, le 1er octobre, l’intersyn-

à l’os. Le projet de la CPAM nous

dicale a déclaré qu’elle ne signe-

ans ! Des centaines de labos

Elle n’exclut pas de reprendre

ferait perdre 10 % de plus en trois seraient contraints de licencier du

personnel ou de mettre la clé sous la porte. Les gens seront obligés d’aller toujours plus loin et forcés d’attendre plus longtemps leurs résultats.” Pour Lionel Barrand,

rait pas la convention en l’état. son mouvement “portes closes”

l’après-midi, “voire toute la journée s’il le faut”, avertit Lionel Barrand. g

FRANÇOIS TOULAT-BRISSON


ACTUS

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EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

GROUPE GRUAU

VÉNISSY

Success-story vénissiane

Les gourmands sur le Grill

Il y a six ans, le groupe Gruau, leader européen de la transformation de véhicules, installait un site de production à Vénissieux en rachetant le carrossier Lanéry. Aujourd’hui, son effectif et son chiffre d’affaires ont triplé, tandis que sa production a été multipliée par six. geurs pour la municipalité, qui

avoir survécu dans ce monde impi-

Gruau avait convié élus et

parc pour des travaux qui vont

quelque chose dont on peut être

vénissian du constructeur

personnalités à un double événement : inauguration de ses nouveaux locaux et célébration des

130 ans du groupe. Leader euro-

lui confie des véhicules de son

du simple habillage à des transformations plus complexes.

SAGA FAMILIALE

péen sur son secteur, Gruau

“Je suis fière qu’une entreprise,

véhicules utilitaires : camions de

rosserie, reste attachée à notre ter-

transforme chaque année 55 000

pompiers, véhicules funéraires, fourgons de transport bancaire, ambulances…

Le site vénissian n’a cessé de croître depuis 2013. Son chiffre d’af-

faires est passé de 2,6 à 6 millions d’euros, tandis que son effectif a

triplé pour atteindre 45 salariés.

La société est par ailleurs l’un des

principaux carrossiers aména-

premier groupe européen de car-

ritoire, à notre histoire industrielle et populaire, a assuré le maire Michèle Picard. Ce choix ne doit rien au hasard, il rejoint une phi-

losophie commune, celle du monde du travail et du monde de l’entre-

prise que nous portons, chacun avec ses outils, chacun dans son domaine.”

toyable de l’automobile, c’est fier tous ensemble, s’est félicité le

président du groupe, Patrick

Gruau. Nous avons traversé toutes les crises. Si nous sommes

devenus le premier carrossier

Riadh Azouzi, chef de cuisine, s’affaire devant son four à braises.

sommes un multi-spécialiste doté

“En ce lieu, les gourmands sont

buffet d’entrées fraîches et mai-

égal sur le marché.”

tre creux.” Ce pourrait être la

mettre une affichette pour conseil-

français, c’est parce que nous d’une diversité de gammes sans “C’est une saga familiale, a abondé le directeur du site, Xavier

Mâchoire. Mais Gruau, c’est aussi

une équipe composée aux deux tiers

de personnes embauchées dans les quatre dernières années.” g

“Être la cinquième génération,

ALAIN SEVEYRAT

EN CHIFFRES ● Groupe

Gruau

- 55 000 véhicules transformés tous les ans. - 1 600 collaborateurs - Près de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires - 13 sites industriels en France, 8 à l’étranger PHOTO RAPHAËL BERT

● Gruau

Élus et personnalités étaient présents pour l’inauguration des nouveaux locaux.

Vénissieux

- 6 millions d’euros de chiffre d’affaires - 45 salariés - 1 700 véhicules transformés par an

PHOTO RAPHAËL BERT

CENTRE-VILLE Dallery-Pittié avale La Verr’in Jamais deux sans trois. À Vénissieux, en plus de la boulangerie et de la pâtisserie, il faudra désormais compter avec le traiteur Dallery-Pittié. Le 26 septembre, l’entreprise — qui gère aussi une boulangerie à Saint-Fons et une autre à Feyzin — a officialisé sa fusion avec le traiteur La Verr’in, basé avenue de la République. “Comme Dallery-Pittié se développait de plus en plus en tant que traiteur et que La Verr’in était son

PHOTO A.S.

L

e 26 septembre, le site

client, nous nous sommes entendus pour un rachat sur deux ans, explique le gérant, Alexandre Dallery. Nous disposons désormais d’une offre globale qui inclut la boulangerie, la pâtisserie et le traiteur. Et c’est une belle structure, avec un grand laboratoire et sept camions dont quatre réfrigérés.” En tout, une cinquantaine de personnes travaillent dans les trois établissements, pour un chiffre d’affaires de trois millions d’euros.

heureux, mais les végans vont ven-

devise du Grill Brasserie’S, mais le

patron a si bon fond qu’il est capable de contenter les clients les plus… exigeants. Ouvert cet été à

l’angle de l’avenue Jean-Cagne et

de la rue Michel-Germaneau, le restaurant de viandes joue la carte de la qualité : “De l’agneau de Sis-

teron, de la charolaise et de la limousine d’éleveurs, en direct du

marché gare, avec une traçabilité de l’étable à la table, de la fourche

à la fourchette !” Passionné, le

patron en question sait de quoi il parle : c’est Mourad Slimani, le

propriétaire de la Grande Boucherie de Vénissy, installée à quelques

mètres de là ! Côté quantité, ce n’est pas mal non plus, avec son

son, à volonté. “Je crois que je vais

ler de garder un peu de place pour

la suite”, s’amuse le chef de cui-

sine, Riadh Azouzi. En effet, ce serait dommage de caler devant

le gigot d’agneau ou le haché du boucher, ou devant le café gour-

mand, autre succès de la maison !

Dans la cuisine vitrée visible depuis la salle, les cuistots s’affai-

rent autour d’un beau four à braises, garantie d’une cuisson savoureuse. Début 2020, l’ouver-

ture d’une mezzanine portera la

capacité de la vaste salle à 120 couverts, et la carte comportera des

plats type bœuf bourguignon et des potages. g

GRILL BRASSERIE’S : 5, RUE MICHEL-GERMANEAU. TÉL. : 06 98 80 99 11.


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

7

INDUSTRIE

Boostheat pousse les feux À Vénissieux depuis 2016, Boostheat conçoit et fabrique des chaudières innovantes. À l’occasion de l’entrée en bourse de la société, Philippe Dujardin, son directeur France, évoque l’actualité et les projets le PME. Vous venez d’installer des chau-

que des logements individuels,

municipaux à Vénissieux. Votre

nous privilégions à moyen terme.

dières dans trois équipements marché n’est plus seulement la maison individuelle ?

Avec une chaudière d’une puis-

sance de 20 kW, le logement indi-

viduel reste notre cœur de cible, mais l’équipement des collectivités

est un secteur complémentaire,

mais ce n’est pas cette solution que

dière d’une puissance de 50 kW locaux de plus de 1 000 m2. Fin 2020, nous présenterons un prototype.

parfaitement à des locaux associa-

sont vos objectifs ?

faces à chauffer tournent autour

de 120 à 150 m2. C’est typiquement

le cas du foyer Marcel-Sembat, des

locaux de l’Office municipal des retraités et de la maternelle annexe

du

groupe

scolaire

Gabriel-Péri, à Vénissieux. La Ville de Lyon est également intéressée

et un syndicat de l’énergie du Pas-

dières avez-vous vendues, quels Nous avons lancé, en septembre,

l’industrialisation en série. À ce

jour, nous en sommes à plus de 130 commandes et nous visons les

ARCHIVES RAPHAËL BERT

musique ou de sport, dont les sur-

Ce mercredi 9 octobre, Boostheat a fait son entrée en bourse sur Euronext Paris. L’objectif de ses dirigeants est d’augmenter le capital de la société d’environ 40 millions d’euros afin de doter Boostheat “des moyens financiers nécessaires pour conduire la stratégie de déploiement commercial et l’élargissement de son offre produit”.

adaptée au secteur tertiaire, à des

Pour l’instant, combien de chau-

tifs, des crèches, des salles de

● Boostheat fera-t-il chauffer la bourse ?

Nous travaillons sur une chau-

que nous avons découvert “en mar-

chant”. La Boostheat 20 convient

BON À SAVOIR

200 d’ici la fin de l’année. Les pre-

Nous travaillons à améliorer

Je suis confiant, nous entrons dans

notre chaudière en y associant du

encore l’efficacité énergétique de

mières installations commencent.

solaire thermique. Préchauffer le

la meilleure période pour les chauffagistes !

C’est modeste, non ?

“Aujourd’hui, notre chaîne de production est prête à répondre à une demande de 4 500 chaudières par an dans les trois prochaines années.”

Il faut se souvenir que nous par-

chaines années. Cela correspond

mité, on ne tolère pas que ça ne

équiper un Ehpad à Clermont-Fer-

une nouvelle technologie, nous ne

financier. Si nous privilégions un

nous permettre de prendre le

chaudières couplées dans un petit

secteur ! Aujourd’hui, nous avons

de-Calais nous commande dix installations.

Nous

allons

aussi

rand et nous installerons trois immeuble

collectif

à

Saint-

Étienne. Associer plusieurs Boos-

theat 20 permet en effet de chauffer des locaux plus vastes

tons d’une start-up qui a inventé

faisons pas partie des grands du 96 collaborateurs et notre chaîne

de production est prête à répondre

à une demande de 4 500 chaudières par an dans les trois pro-

au seuil pour atteindre l’équilibre déploiement maîtrisé, c’est que nous tenons absolument à la réus-

site de notre arrivée sur le marché.

Chauffer sa famille et avoir de l’eau chaude au robinet, c’est le confort de base, ça touche à l’inti-

marche pas. Nous ne pouvons pas

moindre risque réputationnel sur un marché qui a besoin de confiance !

circuit d’eau glycolée qui relie l’aé-

rotherme au compresseur ther-

mique permettrait d’aller chercher un rendement thermique au-delà des 200 % ! Nos ingénieurs travaillent aussi sur un projet pour utiliser

l’énergie

du

l’électricité. g

En plus de votre chaudière de 50 kW, quels sont vos projets ?

cinétique

compresseur pour générer de

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS TOULAT-BRISSON

JOURNÉE DE L’USINE NUMÉRIQUE

Digitale et collaborative : découvrez l’industrie du futur Le 15 octobre, la Ruche Industrielle accueille à Vénis-

mutualisation d’outils, de partage d’expériences et

rique. Située en face des locaux de Boostheat, “la

chaine édition, Expressions présentera plus précisé-

sieux la 3e édition de la Journée de l’usine numé-

Ruche” est une structure associative qui regroupe PHOTO RAPHAËL BERT

de grands noms de l’industrie et de la recherche

La Journée de l’usine numérique permettra d’illustrer concrètement les enjeux de la transformation numérique dans l’industrie.

lyonnaise : Renault Trucks groupe Volvo, Aldes, Vicat,

EDF, la SNCF, l’INSA et bientôt le groupe SEB. Boos-

theat figure parmi les partenaires. Son but est d’accompagner

les

entreprises

industrielles

“traditionnelles” dans leur adaptation au numérique

dans les processus de travail. Son originalité est de mettre à la disposition d’entreprises un lieu de

de concrétisation de projets communs. Dans sa proment ce lieu original à l’occasion de son inauguration officielle, le 17 octobre. À travers de nombreux

stands et présentations, la Journée de l’usine numérique permettra d’illustrer concrètement les enjeux

de la transformation numérique dans l’industrie et de découvrir les dernières avancées technologiques du secteur. g

JOURNÉE DE L’USINE NUMÉRIQUE, 8 H 30-14 H 30, AU 41, BOULEVARD MARCEL-SEMBAT. INSCRIPTION SUR USINENUMERIQUE@ENE.FR OU AU 06 08 87 09 59.


ACTUS

8

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

JEUNE TALENT

À 14 ans, Marie publie étillante et souriante, Marie

P

devions lire dix minutes en classe…

vent pour le plaisir. Et progressive-

tête. Sous le pseudo de Sae-

son !”

forme: “Je l’ai commencé en 5e et fini

avec les mangas et découvre les

français, en a relu une partie. Je la

nent. Excellente élève, elle est pas-

“Maintenant, j’ai envie de découvrir

sur le site Edilivre. Ils ont mis trois

Trois vies, une destinée : tel est titre du livre publié par Marie Zilpa, collégienne en 3e à Jules-Michelet. Elle parle avec passion de lecture et d’écriture.

Marie prend alors de la distance

Hwa, elle vient de publier Trois vies, une destinée. Dès qu’on lui

romans fantasy, le surnaturel, etc.

parle littérature, ses yeux s’illumisionnée

par

le

français,

les livres philosophiques et tout ce

les

qui est historique. Lire me permet

mathématiques et la musique.

de déstresser, de me cultiver, de

Avec un attachement sans borne

gagner en imagination et d’avoir

à la lecture et l’écriture.

de l’inspiration.”

“Tout a commencé par les mangas,

explique-t-elle. En primaire à JeanMoulin, je les dévorais, je m’intéres-

UN SECOND MANUSCRIT TERMINÉ

sais peu aux autres histoires. Quand

En 6e, elle imagine des histoires avec

je suis arrivée au collège Jules-

Noémie, une de ses amies. “À

Je voulais tout lire, et écrire. En 5e et

essais.” Elle les présente néanmoins

Michelet, il y a eu comme un déclic.

l’époque, mes écrits n’étaient que des sur le site internet wattpad sur

4e, une enseignante avait mis en

lequel beaucoup d’amateurs écri-

place un projet. Chaque jour, nous

(1)

(2)

ment, Trois vies, une destinée prend

en 4e. Mme Lambardeli, professeur de

remercie. J’ai envoyé mon manuscrit

PHOTO RAPHAËL BERT

Moi je finissais les livres à la mai-

est une ado bien dans sa

semaines pour me répondre avant

de m’annoncer sa publication. Je n’y croyais pas quand je l’ai eu dans mes mains.” L’histoire ? “Une enquête

policière sur fond d’amitié entre trois

“Lire me permet de déstresser, de me cultiver, de gagner en imagination et d’avoir de l’inspiration”, confie Marie.

Marie. Ils ne s’aiment pas au départ

ture, la collégienne se passionne

ne pense pas. Écrire est une pas-

se lier. Un crime a été commis.”

pas de portrait ou très peu, je pré-

d’en faire mon métier. J’aimerais

personnages: Noémie, Aiden et mais un événement cruel les oblige à

Marie vient de boucler son second manuscrit, “l’histoire d’un garçon

qui voit des esprits et vit toute une série d’aventures”. Outre la littéra-

pour la photographie. “Je ne fais fère les paysages, la nature. Si les

clichés me plaisent, je les publie sur les réseaux sociaux.”

Alors Marie, future écrivaine ? “Je

sion, je n’ai pas forcément envie

plutôt étudier la psychologie ou devenir photographe.” g

MICHÈLE FEUILLET


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

9

ASSOCIATION

PROTECTION DE L’ENFANCE

Stellis aux côtés des femmes fragilisées

Des familles solidaires

“O

Après un cancer, un deuil, une fausse couche, des problèmes

dans la vie professionnelle ou sociale, il n’est pas toujours facile pour les femmes de reprendre

n ne se lève pas un

une vie “normale”. Créée en 2018,

matin en décidant de

l’association Stellis leur propose

devenir

un accompagnement global.

réfléchi. Je parlerais même de

telle Moulinié, est docteur en

vocation.” Après une procédure

génétique au centre régional de

de recrutement classique (lire

coordination et de dépistage du rience, dû accompagner des

tions difficiles. “Trop souvent, elles

Bienveillance, sérénité, écoute sont

ceur qu’elles méritent, explique

des bénévoles que nous rencon-

ne trouvent pas l’écoute et la douChristelle. Les techniques médicales sont de haut niveau — elles sont nécessaires — mais parfois le

côté humain est défaillant. C’est

pourquoi avec toute une équipe, nous proposons une prise en

charge globale et pas uniquement des symptômes.”

Claire a découvert l’association pendant

sa

maladie.

Elle

témoigne : “Je suis en arrêt maladie suite à un sévère burn-out. Le

suivi médical est excellent. Cependant, il me manquait ce quelque

chose qu’un parcours de soins classiques ne m’apportait pas. Je l’ai

trouvé au sein de l’association.

les maîtres-mots des praticiens ou trons.”

Pour celles, comme Claire, qui ont

vécu une interruption de carrière

pour cause de maladie, l’association a lancé début septembre son programme “Osons la reprise” :

des ateliers de co-développement, de

temps

psycho-corporels

(sophrologie, yoga, chant, socioesthétisme…) sont proposés pour

retrouver confiance et estime de

soi et pour se projeter positivement vers l’avenir. g

M.F. TÉL. : 07 71 58 48 87 SITE : WWW.ASSOCIATIONSTELLIS.ORG MAIL : ACCUEIL@ASSOCIATIONSTELLIS.ORG

PHOTO ÉRIC SOUDAN/ALPACA/MÉTROPOLE DE LYON

encadré), Nacera Sassi obtient

Christelle Moulinié est la présidente fondatrice de Stellis.

femmes confrontées à des situa-

assistant

familial. C’est un projet mûrement

Sa présidente fondatrice, Chris-

cancer. Elle a, de par son expé-

En 2019, on dénombre 297 assistants familiaux dans la Métropole de Lyon contre 325 en 2015. Un nombre insuffisant pour accueillir tous les enfants qui le demandent. Rencontre avec Nacera Sassi, assistante familiale vénissiane, qui revient sur son expérience.

son agrément d’assistante fami-

liale en 2007. “Je trouvais que c’était un bon compromis entre ma vie de famille et ma vie profes-

sionnelle. Papetière à l’époque, j’étais devenue un robot à l’usine, alors que j’avais tellement à don-

ner. C’est une décision que nous avons prise en famille : sans l’ac-

cord de mon mari, de mes enfants, cela n’aurait pas été possible.”

Scolarité, santé, loisirs, les familles d’accueil s’impliquent dans la globalité de l’accueil d’un enfant.

temps œuvré au sein de diverses

cohésion au sein de la maison, c’est

qui ont un vécu, une histoire loin

prend en charge quatre enfants

de ne pas faire de différence.”

Au quotidien et à chaque étape clé

Aujourd’hui, celle qui a longassociations d’aide à l’enfance âgés de 7 à 16 ans. Dès 2008, elle

accueille une première fratrie,

d’être dans le respect de chacun et

UN TRAVAIL D’ÉQUIPE

un garçon et une fille âgés de 3

Si les parents des enfants, placés

préhension quand ils sont arrivés

leur place et leur autorité paren-

et 4 ans. “J’avais beaucoup d’ap-

à la maison. Je me demandais s’ils allaient s’adapter, s’ils allaient trouver leur place. Il fallait les met-

tre en confiance, leur offrir de la stabilité.” Suivront deux autres

garçons que Nacera prend en

charge depuis 2012 et 2015. “Tous les quatre font pleinement partie de la famille. Et eux-mêmes se

considèrent comme frères et sœur de cœur. La clé pour conserver une

sur décision d’un juge, conservent tale, Nacera et son mari Rachid, devenu lui aussi assistant familial en 2017 après une carrière dans

la vente, ont une responsabilité en termes d’éducation, de soins, et

suivent de près leur scolarité. “C’est un métier très enrichissant

qui demande de la patience, une ouverture d’esprit et une capacité

d’analyse. Il faut aussi un vrai sens

d’être anodine.”

de la vie de l’enfant, les familles d’accueil sont toujours soutenues

et entourées par le service de la protection de l’enfance : “Il s’agit

d’un vrai travail d’équipe, conclut Nacera. Chaque décision se prend

en lien avec les travailleurs sociaux, nous sommes suivis par une psychologue et participons régulièrement à des groupes de parole. C’est un métier trop peu connu et aujourd’hui, je me

demande pourquoi je ne l’ai pas fait plus tôt !” g

de l’écoute car ce sont des enfants

PERRINE PLATEAU

Comment devenir famille d’accueil ? La Métropole de Lyon recrute des assistants familiaux en CDI et nul besoin de diplôme pour pouvoir postuler. “Il suffit d’être majeur, explique Françoise Paquet, cheffe du placement familial, d’écrire français couramment et de justifier d’une expérience même minime avec les enfants.” Toutefois, le recrutement des familles d’accueil fait l’objet d’une procédure rigoureuse qui se déroule en plusieurs étapes. Après une réunion d’information obligatoire, le candidat dépose un dossier pour obtenir un agrément délivré par le service de la protection maternelle et infantile. Si les conditions éducatives et d’hébergement sont réunies, quatre mois plus tard, le médecin de PMI délivrera un agrément pour un, deux, voire trois enfants. Reste ensuite à être embauché, soit

par des associations habilitées, soit par la Métropole après candidature, entretien avec un psychologue et passage devant un jury de recrutement. Une fois recruté, l’assistant familial se verra délivrer une première formation de 60 heures puis une seconde, diplômante, de 240 heures. “Les candidats doivent être disponibles et solides psychologiquement, poursuit Françoise Paquet. Il s’agit de contribuer à l’éducation d’enfants en apportant l’affection, la sécurité et les conditions matérielles nécessaires à leur évolution et dans la perspective qu’un jour, ils puissent retourner chez leurs parents.”

RENSEIGNEMENT : 04 26 83 84 96 -

FAMILLEDACCUEIL@GRANDLYON.COM


ACTUS

10

Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677 / EXPRESSIONS

CITÉ COBLOD

Les derniers jours d’un quartier condamné D

Niché en contrebas du boulevard Croizat, entre les voies du tram et celles du train, un lotissement vit ses derniers moments. Pendant soixante-trois ans, la cité Coblod a rimé avec cheminots. Dans quelques mois, elle sera rasée. epuis des mois, le quartier

maisons avec 28 logements (du T2

comme

mier semestre 2020.

victime

d’une

lente hémorragie. Logement après logement, au fur et à mesure des

départs, tous volontaires. Désormais, les trois quarts des petits immeubles et des maisonnettes sont murés, les jardins sont enva-

his d’herbes folles et de détritus.

Pour les commerces illicites, les beuveries et les dépôts de gravats

de chantier, cette quasi-friche est idéale.

En 1956, la SNCF avait construit ici 84 logements pour les familles

de ses agents. Au fil du temps, le

bailleur social ICF Habitat, filiale de l’opérateur ferroviaire, a jugé

que le jeu des réhabilitations coûteuses n’en valait plus la chandelle. Il reste désormais moins de

vingt locataires en attente de relo-

gement. Leur doyen, Lucien Gaillard, 91 ans, veuf, a emménagé ici en 1957. “Premier arrivé, dernier

parti ! Mais faut pas trop tarder, quand même”, dit-il, sur le pas de

sa porte. ICF Habitat va reloger les “Coblod” à quelques centaines de

mètres de là, chemin du Charbonnier, toujours le long de la voie ferrée. Le programme de petites

au T5) sera livré au cours du preMais d’ici là, les derniers résidents vivent mal leurs derniers mois

dans un quartier qu’ils voient se dégrader. “C’est difficile de se sentir délaissés, comme si nous n’exis-

tions déjà plus”, confie Michel

Vidal qui préside l’association de locataires CNL. Il désigne les

anciens espaces verts et les jardins

envahis d’herbes hautes. Il montre aussi les immondices qui jonchent

les chemins et les talus. “Tenez, regardez-le, celui-là.” Devant une maison

murée,

un

homme

referme le hayon de sa camionnette et démarre. Sur le bas-côté,

PHOTO RAPHAËL BERT

se vide de ses habitants,

un tas de planches et de morceaux de placo.

Ce qui mine le plus les derniers

habitants, c’est l’occupation du quartier par quelques parasites

Les trois quarts des logements sont déjà murés. Les “Coblod” seront relogés dans de nouvelles maisons (ci-dessous), construites chemin du Charbonnier.

à l’abri des regards. L’escalier qui

Félix-Brun, devient chaque soir

insultes, les vols de poubelles, les

nœud ferroviaire lyonnais. Et le

Croizat donne accès à une cache

tournent à la chicha, au pétard, à

lements ou des coups à la porte et

gare, du métro, du tram et des

ravis d’investir un no man’s land

relie le quartier au boulevard où s’entassent des ordures, du mobilier pour attendre l’acheteur

et de quoi faire quelques grillades. À l’autre bout de la cité, le trottoir

devant la porte murée du 28, rue

une terrasse, dont les « clients » la vodka et au whisky. Roger n’en peut plus. “Ma fille et mes petits-

enfants ne veulent plus venir me

voir, c’est trop dégueulasse, trop dangereux.” Tous décrivent les

réveils en pleine nuit par des huraux volets, les bouteilles cassées,

les voitures ou les clôtures dégra-

dées… “Quand la police municipale passe dans la journée ça dérange un peu les dealers, mais le soir, la police nationale ne se dérange pas

souvent et ensuite il y a des représailles”, décrit Martine.

ICF Habitat : “Nous savons que la transition est difficile”

Au départ du dernier locataire, les bâtiments seront tous rasés, a

annoncé ICF. “Puis nous veillerons à neutraliser et à sécuriser cet espace pour empêcher toute occupation illégale, en attendant PHOTO RAPHAËL BERT

Interrogée le 4 octobre sur la situation de la cité Coblod, Nadège Graglia, responsable de la communication d’ICF Habitat Sud-Est Méditerranée annonce qu’un plan de nettoyage et de défrichage des abords et des buissons est prévu pour bientôt. “Nous sommes conscients que la transition est difficile, admet Mme Graglia. C’est pourquoi les locataires de l’actuelle cité Coblod sont prioritaires pour être relogés chemin du Charbonnier. Ils restent dans leur quartier et connaîtront tous leurs voisins !” ICF confirme que certains locataires paieront un loyer un peu plus élevé. “Mais nous ne mettons jamais nos locataires en difficulté, s’empresse d’ajouter Mme Graglia. De plus, leurs charges seront très nettement inférieures à celles qu’ils payent aujourd’hui car l’isolation des nouveaux bâtiments est au maximum des performances, contrairement à leurs domiciles actuels, qui sont de vraies passoires thermiques.”

QUE VA DEVENIR LE QUARTIER ?

de lui trouver une destination.”

Une partie des parcelles accueillera peut-être la voie supplémentaire de la ligne de Grenoble, envisagée pour désengorger le

reste ? Situés à 100 mètres de la bus, tout proches du centre-ville, ces terrains ont tout pour plaire à la promotion immobilière, pour

des logements, des commerces ou

des bureaux. Sur le papier, l’emplacement vaut de l’or. Sauf que

le futur ex-quartier Coblod est

pile dans le périmètre du projet

“Pôle Gare”. Alternativement mis

en sommeil puis réactivé, ce projet de développement de la gare

multimodale de Vénissieux gèle tout projet immobilier d’ampleur

à cet endroit. Alors, terrains de

sport, espaces verts, jardins partagés ou parkings en attendant,

pourquoi pas, une gare TGV, ultime hommage aux cheminots de Coblod ? g

FRANÇOIS TOULAT-BRISSON


DOSSIER

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

11

DÉMOCRATIE DE PROXIMITÉ

1989-2019 : trente ans de conseils de quartier Les conseils de quartier, c’est d’abord, chaque automne, le moment fort des assemblées générales. Mais c’est aussi, tout au long de l’année, le travail de fond mené dans les permanences. Trente ans après leur création, malgré leurs limites, les conseils de quartier n’ont jamais paru aussi indispensables. DOSSIER RÉALISÉ PAR : GILLES LULLA, ALAIN SEVEYRAT ET FRANÇOIS TOULAT-BRISSON PHOTO D’ARCHIVES : RAPHAËL BERT

C

e fut l’un des moments forts

tidien, on a du mal à se projeter sur

dernier.

blèmes sont lourds et qu’il faut sans

des assemblées générales, l’an Brandissant

un

exemplaire du journal Expressions,

pense même qu’ils sont plus néces-

autre chose. Cela montre que les pro-

saires qu’il y a trente ans, analyse

cesse remettre l’ouvrage sur le métier.

gine de leur création en 1989 — ce

l’ancien maire, André Gerin, à l’ori-

qui avait fait de Vénissieux une ville

un habitant de Léo-Lagrange avait

Mais cela montre aussi à quel point

dus de conseils de quartier disent tous

précieux pour la vie démocratique.

politique est de plus en plus techno-

gens d’alléger leur quotidien, de trou-

le voit bien avec la Métropole, cette

interpellé le maire : “Les comptes ren-

la même chose : problèmes de sécurité,

de propreté, de deal, de vitesse exces-

sive… Ça sert à quoi au final de parler

si rien ne change ?”

les conseils de quartier sont utiles et

Justement parce qu’ils permettent aux

ver des interlocuteurs, et parfois des

réponses et des solutions, car nous ne

“Cet habitant n’avait pas totalement

restons pas inactifs.”

nous parlons souvent des mêmes sou-

être décriés, on imagine mal en effet

tort, se souvient Michèle Picard. Oui, cis. Quand on est absorbé par le quo-

Si les conseils de quartier peuvent pouvoir s’en priver aujourd’hui. “Je

pionnière. Notre système de décision

cratique, il s’éloigne des citoyens. On

grosse machine qui a de plus en plus

de compétences par rapport aux com-

munes. Dans ce contexte, il est vital

que les gens gardent un espace de

parole et d’action, même s’il est diffi-

cile de leur demander de s’investir >>>


DOSSIER

>>>

quand ils ont l’impression que la

Ennemond-Romand (lire encadré ci-

“Ce qui me paraît essentiel, c’est la

Pour Amina Ahamada Madi, qu’il

machine tourne sans eux.”

possibilité donnée aux habitants

d’avoir un échange franc et direct avec les élus, un échange sans tabou, sans faux-semblant, souligne Abdel-

hak Fadly, un des trois adjoints aux conseils de quartier avec Amina

Ahamada Madi et Hamdiatou Ndiaye. Les assemblées générales sont devenues un moment incon-

tournable dans la vie politique locale. Les habitants se les sont défi-

nitivement appropriées. Je regrette en revanche qu’il n’y ait pas davan-

tage de participation tout au long de

l’année lors des permanences. C’est d’autant plus regrettable que la Ville fournit de vrais moyens. Pour

chaque territoire (un territoire

regroupe deux conseils de quartier,

ndlr), un cadre municipal tient le rôle

de

correspondant.

Les

démarches et les projets sont bien suivis.”

DÉPASSER LES INTÉRÊTS PARTICULIERS

“Les assemblées et les permanences ne mobilisent pas les mêmes per-

sonnes, observe Hamdiatou Ndiaye. Dans les permanences, les délégués de quartier sont entourés d’habi-

tants qui aiment s’investir sur le long terme, mener un projet jusqu’au

bout. Dans le conseil que je préside au Moulin-à-Vent, nous avons ainsi

mené un travail collectif important

pour la requalification de la place

contre).”

s’agisse des assemblées ou des per-

manences, les conseils “jouent un

rôle essentiel”. “Au Centre, le conseil que je préside, la participation est forte, certaines permanences res-

semblent à de petites AG ! Le pro-

blème de fond à mon sens — et c’est très frustrant — c’est que la résolu-

tion de nombreuses questions ne dépend pas directement de la com-

mune mais d’autres partenaires,

notamment la Métropole. On envoie

des courriers, on fait pression, on fait ce qu’il faut, mais parfois on

reste impuissant. Et le risque, c’est

que les gens se lassent au bout d’un certain temps.”

Si les assemblées générales restent précieuses

pour

l’expression

directe des habitants, les trois

adjoints sont d’accord pour dire que les conseils de quartier gagne-

raient à conduire davantage de réflexions thématiques et de pro-

jets. “Moi aussi j’aimerais qu’on aille plus loin, que l’on dépasse le côté

exutoire et résolution de problèmes personnels, observe le maire. Je sais

que c’est difficile car le quotidien pèse lourd, mais ce n’est pas impos-

sible. Un travail considérable est fait

PHOTO A.S.

12

Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677 / EXPRESSIONS

La saison des AG et visites de territoires a été lancée samedi 5 octobre avec la visite du Centre et de Gabriel-Péri.

dans les permanences. Et les Vénis-

Des centaines de personnes y ont

élever le débat. Souvenez-vous

grande qualité. Les habitants sont

sians ont déjà montré qu’ils savaient quand nous avons organisé des réu-

nions thématiques sur le PLU-H, un

sujet pourtant ardu et technique !

participé, les débats ont été de

capables de dépasser les intérêts

particuliers et de prendre en compte l’intérêt général.” g

POINT DE VUE

Anne Chevrel maître de conférences associée à Sciences Po Rennes, consultante en participation citoyenne

“Les conseils marchent quand ils sont portés politiquement” “À la différence de Vénissieux, peu de communes

crottes de chien, sont renouvelés, et que leurs avis

démarche. Quand la loi de 2002 s’est appliquée, de

les dispositifs de concertation citoyenne peuvent

concernées ont vu l’intérêt démocratique de la nombreuses collectivités s’y sont mises avec plus ou

moins de sincérité ou d’envie, se contentant souvent de rebaptiser "conseils de quartier" leurs comités

des fêtes de quartier, composés essentiellement de

"dos argentés" : des hommes, blancs et retraités. Mis

en œuvre sans définition claire de leur rôle ni mis-

sions supplémentaires ou capacité de se saisir eux-

mêmes d’un sujet, ils ont vite été jugés sans intérêt.

Les conseils de quartier marchent quand ils sont

portés politiquement, avec des principes d’indépen-

dance, brassent des sujets plus ambitieux que les

sont pris en compte par la municipalité. Malgré cela, amener à un entre-soi, à un essoufflement et à de la

frustration. L’une des solutions est d’y associer ponc-

tuellement des dispositifs portant sur une problématique précise (l’aménagement d’une place par exemple) et un temps limité. Ils peuvent être consti-

tués de groupe de citoyens tirés au sort (ce qui permet d’aller chercher les "invisibles") et de groupes constitués (associations, commerçants, riverains…).

Dans tous les cas, l’enjeu est de concilier le temps

long du politique et le temps court de l’habitant impatient.”

g

La place Ennemond-Romand : un projet exemplaire La requalification de la place Ennemond-Romand est l'exemple même d'un projet élaboré en collaboration avec un conseil de quartier. Les travaux, menés par la Métropole avec un budget de 2,5 millions d'euros, seront achevés en 2021. Le conseil de quartier Moulin-à-Vent — qui planche sur le sujet depuis 2012 — a notamment obtenu du maître d'œuvre une grande aire de jeu pour les enfants, la préservation de l'espace réservé aux boulistes, la sauvegarde ou la replantation des platanes, des emplacements pour les vide-greniers sur la voie publique, la création d'une voie piétonne pour traverser la place en diagonale et la construction d'un skatepark. “Ce projet est une belle réussite, car il a été construit pour et avec les habitants”, observe Hamdiatou Ndiaye, président du conseil de quartier.


DOSSIER

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

13

Les permanences, cœur vivant des conseils Chaque mois, chacun des treize conseils de quartiers vénissians réunit sa permanence. Un rendez-vous entre voisins, sans effets de manche, concret oblige.

Q

u’il pleuve, qu’il vente ou

à la cérémonie d’accueil des nou-

nion, et les questions adressées à

des marchés et faire remonter ses

mardi de chaque mois, à

de Feyzin pour évoquer les mous-

d’installation de bornes pour véhi-

À un moment, Dominique se

qu’il neige, le premier

18 heures, une vingtaine de personnes investit le foyer Paul-Langevin et se lance dans un rituel

qui habite aussi rue Victor-Hugo,

gner dans son coin.” Et Marlène,

qui vient pour la seconde fois seulement, “pour écouter” dit-elle. En

Centre peut commencer.

fait, elle fera beaucoup plus que

dizaine à chaque fois, dont des

quelque chose à dire”. Et Robert,

Il y a les habitués, une bonne délégués élus. Parmi ceux-là,

Charles, qui fait son premier mandat. “Un jour, au boulot, un gars m’a dit : "La politique, c’est chiant."

Je lui ai répondu : "On n’a qu’à la faire nous-mêmes. C’est au pied du

mur qu’on voit le maçon." Je me

suis présenté. Normal, je suis maçon !”

ça. Et Jeanine, qui a “toujours un ancien de la rue Émile-Zola, venu parler des tracas causés par

la construction d’un immeuble.

Patricia, de la rue du Château, présente sa spécialité : “J’emmerde

tout le monde jusqu’à ce que j’obtienne satisfaction.”

DIRE LES CHOSES FRANCHEMENT

Et puis il y a les petits nouveaux

Ce soir d’octobre, ils sont 18, un

mière catégorie, Patrick, “recruté”

compte rendu de la dernière réu-

et les intermittents. Dans la pre-

petit cru. Charles reprend le

la mairie. “Où en est-on du projet

cules électriques ?” “Dans le quartier,

il

y

en

aura

avenue

Marcel-Houël d’ici la fin de l’an-

née”, répond Marion, la “correspondante de territoire”, qui fait le

lien avec les services de la Ville. “Quid de la propreté de la place

Sublet après les marchés, qui laisse

à désirer ?” : “Un contrôle du nettoyage par le prestataire sera fait

par la Métropole.” Patricia poursuit sur le sujet, elle trouve que les placiers devraient être plus

fermes avec les forains, par exemple ceux qui mettent leurs palettes

sur les massifs de fleurs. “Et interdire aux poissonniers de vider leurs caisses de glace dessus, parce

qu’après, les bégonias ne sentent

pas la rose !” Henri, dont l’expérience d’ancien élu est souvent

sollicitée, indique que le conseil

pourrait consulter le règlement

observations à la mairie.

fâche à propos d’un courrier du

conseil qui n’a pas été suivi d’effet. “Si on s’engage, on doit le faire,

sinon on ne le dit pas.” “On est un

peu les emmerdeurs de service,

admet en aparté la déléguée. Ce n’est pas facile, il faut dire les choses franchement, mais sans trop froisser les décideurs. La

démocratie participative, les élus en veulent à condition que ça ne

piétine pas trop leurs plates-

bandes et d’y aller mollo sur les questions qui fâchent. C’est vrai

qu’il y a des enjeux que nous ne

maîtrisons pas, mais ce n’est pas une raison, la parole est libre. Et puis, c’est une tradition dans cette ville : on a habitué les gens à dire ce qu’ils pensent !” g

LES

COMPTES RENDUS DES PERMANENCES SONT CONSULTABLES EN LIGNE SUR LE SITE INTERNET DE VÉNISSIEUX, ONGLETS “MA VILLE” PUIS “LES CONSEILS DE QUARTIER”.

PAROLES DE PRÉSIDENTS Marie-Christine Burricand, conseil de quartier Anatole-France/Paul-Langevin

blent simples à l’habitant alors

rôle est aussi de monter des projets

obtenir un simple banc public, il

tidien des habitants. Il y a un an,

que la réalité est toute autre. Pour

participatifs pour améliorer le quo-

a fallu plusieurs mois d’échanges

nous avons ainsi réussi à casser la

de courrier ! Parfois, certains pro-

vitesse et améliorer le stationne-

blèmes résolus reviennent, et il

ment dans plusieurs rues. Concer-

faut tout reprendre à zéro. Le

nant l’arrivée d’Ikea, nous avons

maître-mot, c’est la persévé-

fait rallonger les séparations de

rance.”

● Charréard/Max-Barel : mardi

22 octobre à 18 heures, restaurant du groupe scolaire Charréard (10-12, rue Ethel-et-Julius-Rosenberg). Président : Serge Truscello ● Pasteur/Monery : mercredi 23 octobre à 18 heures, restaurant du groupe scolaire Pasteur (6, route de Corbas). Présidente : Sophia Brikh Visite de territoire pour ces deux quartiers samedi 19 octobre Rendez-vous à 9 heures au 1, rue Max-Barel. Puis à 10 heures rue BelaBartok. Au programme : réhabilitation de l’école élémentaire MaxBarel, projet de maison de l’enfance, redressement de la rue Bela-Bartok et création d’un square.

gorie, on trouve Lydie. “Ici, on

président(e) de séance, puis tour

amène ce soir”. La permanence du

à 18 heures, salle Jeanne-Labourbe (6, rue Jeanne-Labourbe). Président : Jean-Louis Piedecausa ● Jules-Guesde : mercredi 16 octobre à 18 heures, restaurant du groupe scolaire Jules-Guesde (55, rue Joannès-Vallet). Président : Pierre Matéo Visite de territoire pour ces deux quartiers samedi 12 octobre Rendez-vous à 9 heures place Grandclément (sortie du métro). Puis à 10 heures au 11, bd Marcel-Sembat. Objets de la visite : réhabilitation de l’ancienne route d’Heyrieux et visite du foyer Marcel-Sembat équipé d’une nouvelle chaudière Boostheat.

les trottoirs. Dans la seconde catés’écoute et on agit, au lieu de gro-

de table “pour savoir ce qui nous

● Parilly : mardi 15 octobre

tiques et les voitures garées sur

bien rodé : installation des tables

et des chaises, désignation d’un(e)

AG et visites de territoires : les prochains rendez-vous

veaux habitants, venu du chemin

tent de faire le lien entre les habitants et les services concernés par

les problèmes qu’ils rencontrent.

Et ce, qu’il s’agisse des services de

la Ville, de la Métropole ou des

bailleurs. Les délais de réponse peuvent varier mais globalement,

les habitants ont toujours une réponse — satisfaisante ou non

— à leur question. La difficulté,

c’est que certaines questions sem-

ment et augmenter les temps des

Nacer Khamla, conseil de quartier Jean-Moulin/Henri-Wallon

arrive que l’on rencontre des gens

condition que les gens se l’appro-

d’expliquer aux gens que la Ville

“C’est un outil qui marche bien, à “Les conseils de quartier permet-

voie autour de la place Grandclé-

prient pour faire avancer les choses. Dans nos réunions, on voit notamment des gens d’un certain

âge, qui habitent le quartier depuis un certain temps. Ils évo-

qui sont systématiquement contre

tout. La difficulté, parfois, c’est n’a pas la compétence sur tout, par

exemple dans les zones privées ou en matière de voirie.”

quent principalement des pro-

Jean-Louis Piedecausa, conseil de quartier Parilly

propreté, aux trafics, à l’insécurité.

peu tendues, puis les gens se sont

blèmes liés à la voirie, à la Ils viennent dans l’idée de régler

les problèmes, de signaler et de

s’informer. La démarche est constructive, citoyenne, même s’il

“Au début, les réunions étaient un aperçus

que

leurs

demandes

étaient prises en compte. Cette année, nous avons recensé 66 ques-

tions, et obtenu 66 réponses ! Notre

feux rouges. Le conseil de quartier

est un outil indispensable et efficace, or les gens ne l’utilisent pas

assez […]. On n’est pas là pour ven-

dre du rêve, mais pour faire avancer les choses.” g


14

CULTURE

Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677 / EXPRESSIONS

THÉÂTRE DE VÉNISSIEUX

photo François GoiZE

Plaisir, amusement, effroi et réflexion Après un époustouflant démarrage ce 4 octobre, la saison est bel et bien partie. Avec, pour continuer, trois spectacles en une semaine, les 11, 15 et 18 octobre prochains. Zaï Zaï Zaï Zaï, une pièce radiophonique à voir le 15 octobre. u’est-ce qui peut lier

Q

genre asphodèle, paradigme ou

ché où il fait ses courses dans l’au-

tombe enceinte et réussit à s’en-

Unwanted, sinon le fait

monologue avec cela ! On ne

machine va s’emballer et l’oubli

chanteuse Holland Andrews et le

Vénissieux les 11, 15 et 18 octobre

êtes l’auteur. En revanche, on

Teen’z, Zaï Zaï Zaï Zaï et

que ces trois spectacles seront joués sur la scène du Théâtre de

prochains ? Le souci de programmer des soirées de qualité, acces-

sibles au jeune public et fortes de

thématiques variées, prétextes au plaisir, à l’amusement ou à l’effroi, à la réflexion certainement.

sérendipité. Allez improviser un pourra donc plus contester le

sous-titre de Concert dont vous pourra reconnaître qu’à l’instar

d’un grand acrobate, Arthur Ribo retombe toujours sur ses deux jambes.

Des jambes, il en a aussi le héros de Zaï Zaï Zaï Zaï. Des jambes de

For Teen’z, ce 11 octobre, propose

pantalon et même, pourrait-on

Qu’on en juge : accompagné d’un

jambes de son pantalon. Seule-

un véritable défi à l’improvisation. claviériste, Arthur Ribo fait circu-

ler dans l’assistance des cartons sur lesquels vont être inscrits des

mots. Parfois faciles d’emploi mais

souvent saugrenus, les mots,

dire, des poches cousues sur les ment, dans cette histoire adaptée

d’une bande dessinée de Fabcaro

qui a obtenu pas mal de prix, Fabrice s’est justement changé. Et a donc laissé la carte du supermar-

tre pantalon. À partir de là, la de l’objet plastifié qui fait foi de sa fidélité à l’enseigne transforme

Fabrice en ennemi public n° 1 dont tout le monde se met à parler.

De bédé, Zaï Zaï Zaï Zaï s’est trans-

formée en pièce radiophonique

dans la mise en scène de Paul Moulin. Comédiens et bruiteurs sont derrière leurs micros et les voix et sons suffisent à nous bas-

culer dans cet univers joyeusement corrosif.

Changement total de décor avec Unwanted, présenté dans le cadre

du festival Sens interdits. Doro-

thée Munyaneza, 12 ans lors du génocide rwandais, est violée,

fuir au Congo. Sur scène avec la

musicien Alain Mahé, devenue

aujourd’hui chanteuse, danseuse, comédienne

et

chorégraphe,

Dorothée revient sur ses souffrances et ses peurs, sur le compte

qu’elle a à régler avec ses bourreaux. Elle parle également de la

beauté, devenue un acte de survie face au désespoir. Beauté symbolisée par une colonne due à l’ar-

tiste sud-africain Bruce Clarke —

en résidence artistique à Vénis-

sieux en 2015, on lui doit la fresque murale sur Frantz Fanon, avenue Pierre-Semard. g

PRATIQUE ● For Teen’z

le 11 octobre à 20 heures. ● Zaï Zaï Zaï Zaï le 15 octobre à 20 heures. Pour ces deux spectacles, tarifs de 5 à 19 euros. ● Unwanted le 18 octobre à 20 heures. Tarifs de 9 à 20 euros.

RÉSERVATIONS : 04 72 90 86 68 - WWW.THEATREVENISSIEUX.FR

JEAN-CHARLES LEMEUNIER

VÉNISSIEUX EN RIRE

L’humour dans l’ADN Après une première soirée réussie au Théâtre de Vénissieux le 8 juin dernier, l’association vénissiane La Perche tient ses promesses et ne s’arrête pas là. La preuve avec plusieurs projets et une nouvelle soirée en compagnie du désopilant Yanisse Kebbab. C’était le 8 juin dernier et l’assistance venue en nom-

Monmousseau. On avait, dans notre tour, toutes les

soirée comique organisée par La Perche, n’avait pas

N’oublions pas que Vénissieux est à l’origine de la

bre au Théâtre de Vénissieux, pour cette première

été avare de rires. Et ça tombait bien, puisque Patrice Pommier et Hamid Ferkioui, les deux piliers de l’association, avaient bien l’intention d’inscrire Vénissieux en rire comme un événement annuel.

Plus de trois mois se sont écoulés depuis ce coup

d’essai/coup de maître et les deux organisateurs conviennent qu’il faut à présent passer à la vitesse supérieure. “L’humour est important, il fait partie de

l’ADN. Avec lui, on peut tout se dire avec bienveillance et d’une façon décalée.”

C’est d’ailleurs suite à l’attentat contre Charlie Hebdo

que Patrice et Hamid ont l’idée de partager l’humour

avec le plus grand nombre. “Nous avons grandi à

religions, toutes les nationalités, et c’était une richesse. création de SOS Racisme. Aujourd’hui, pourquoi ne donnerait-on pas une impulsion à l’humour ? On a ici

du potentiel, des gens, des ressources. À côté des soirées, nous allons installer sur le terrain des ateliers

d’expression orale, d’écriture, de dessin, de vidéo… Certains ont déjà commencé avec le Forum addiction

ou la régie de quartier Armstrong. Nous ne demandons pas de cotisation mais un engagement moral, une attitude. Le but est d’obtenir un festival où, avec

la venue d’une tête d’affiche, puissent monter sur scène

des garçons et filles d’ici. Et de laisser des cartes blanches. La première sera donnée à Yanisse Kebbab, les 25 et 26 octobre.” g

Yanisse Kebab à la salle Érik-Satie Les 25 et 26 octobre, Yanisse Kebbab revient à Vénissieux, cette fois à la salle Érik-Satie, à 20 h 45. Grande découverte de la soirée du 8 juin, il inaugure le concept de carte blanche lancée par La Perche. Ce fortiche du stand-up pourra ainsi inviter sur scène ses copains humoristes. De grands moments en perspective.

TARIF : 10,95

EUROS. WWW.BILLETREDUC.COM


CULTURE

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

15

TRÉSORS DE BANLIEUES

L’art est aussi un choix politique epuis très longtemps, la

D

53 collectivités. Dont Vénissieux,

sept qui seront retenues. “Pour le

tré son attachement à l’art

Isou, Georges Manillier, Orlando

avons une collection très intéres-

Pierre Raynaud, René Roche et Eva-

En rappelant que le budget cultu-

dons faits par des particuliers — le

Au départ, l’Académie des ban-

Jusqu’au 30 novembre, l’exposition Trésors de banlieues, à Gennevilliers, rassemble 260 œuvres en provenance de 53 collectivités. Vénissieux y présente sept toiles et photographies. Ville de Vénissieux a mon-

contemporain. Par des achats

d’œuvres, par des résidences, par

le 1 % artistique et aussi grâce aux dernier en date étant de Pascale

Triol. Cette dernière nous déclarait

en 2015, après deux legs successifs,

qu’elle pensait que Vénissieux, vu son contexte économique, ne pou-

vait consacrer une part importante de son budget à la culture. Or, répé-

tait-elle, c’est bien le contraire qui se passe. Ce qui est encore prouvé par l’exposition Trésors de ban-

lieues, visible à Gennevilliers jusqu’au 30 novembre. Elle rassem-

ble 260 œuvres en provenance de

avec sept œuvres signées Isidore

Pelayo, Édouard Pignon, Jeanristo Estivill.

lieues étudie les collections de villes. “À travers tous les cata-

logues, commente Michèle Picard,

le commissaire de l’exposition a

regardé ce qu’il pourrait réunir pour obtenir une cohésion, une diversité, et montrer que derrière ces collec-

tions municipales se trouvaient un vrai objectif et un vrai parcours.”

Vénissieux est d’abord sollicitée pour le prêt de 23 œuvres puis, le nombre de communes contactées

s’agrandissant, c’est finalement

commissaire, ajoute le maire, nous

sante.”

rel de Vénissieux s’élève à 8 %, elle

poursuit : “Notre municipalité a depuis longtemps fait le choix politique de défendre l’art, de le soute-

nir et de soutenir les artistes qui ont des choses à dire. L’art est tou-

jours un message.” Elle rappelle

également que la présence de

Vénissieux à Gennevilliers valorise la cité. “C’est bien de montrer

que les villes populaires, industrielles accordent de la place à la

Isidore Isou, Commentaire sur Van Gogh.

culture. Avec une qualité artistique.

Paris. Et bien enfin de parler de

manifestation nationale, proche de

des raccourcis.” g

Et bien aussi de participer à une

Vénissieux par d’autres choses que

TRÉSORS DE BANLIEUES : JUSQU’AU 30 NOVEMBRE HALLE DES GRÉSILLONS À GENNEVILLIERS. ENTRÉE

BIZARRE !

PÉPLUM ET GUITARES

Les beaux songes de Reverie

Sur les traces de Spartacus Au cinéma Comœdia (13, avenue

Berthelot, Lyon 7e), le Vénissian

Ce 18 octobre, la salle de musiques

“entre Shakespeare et Ken Loach”,

Josselin Piétri expose des décors

peuse de Los Angeles qui ne cesse

là que Fliptrix est “l’un des meil-

tares de Damien Micolo. Le tout

actuelles reçoit Reverie, une rap-

de grimper depuis plusieurs mixtapes et un premier album, Sitting Upside Down, sorti en 2011. Elle a

enchaîné avec d’autres LP, tel Russian Roulette, et des titres comme

Los New Yorkangeles, enregistré avec Necro. Lauréate de nombreux concours de poésie orale dès son plus jeune âge, Reverie se

revendique féministe, elle qui

déclarait au média Madame Rap :

“Je suis fière d’être une femme dans

cette industrie dominée par les hommes.” Elle sera sur la scène de

Bizarre ! avec son frère Louden, beatmaker. L’occasion de donner

un peu plus de temps encore à la chanteuse de Give It Time.

En première partie, le Londonien

Fliptrix dévoilera le principal de son nouvel album Inexhale, pro-

duit sous le label High Focus Records dont il est le fondateur.

Placé par Alohanews quelque part

on ne s’étonnera plus de lire ici et leurs lyricistes de sa génération”.

Il a également créé avec Leaf Dog, Verb T et BVA, tous artistes de son

label, le groupe The Four Owls (littéralement : les quatre hiboux). g

PRATIQUE À Bizarre ! (9, rue Louis-Jouvet), le vendredi 18 octobre à 20 h 30. Préventes (jusqu’à 18 heures le jour même) + frais de loc. : 13 euros. Plein tarif + frais de loc. : 14 euros. Tarif Réduit (moins de 18 ans, lycéens, apprentis, étudiants, bénéficiaires du RSA, personnes en situation de handicap, intermittents du spectacle, abonnés La Machinerie) + frais de loc. : 12 euros. Pass Bizarre ! : 10 euros.

LIBRE.

de péplums, aux côtés des guifabriqué à partir de cartons recyclés. Occasion pour Josselin, vêtu à la manière d'un Spartacus, de

livrer un combat à l'épée (en carton) avec un comparse le soir du

vernissage, ce 29 septembre. Inutile de préciser que casques, cuirasses et boucliers étaient, eux

aussi, du même métal : le carton de récupération.

Le travail de Josselin est souvent lié au cinéma, que ce soit ses

nombreuses représentations de

Un combat à l’épee qui a cartonné !

Bruce Lee, son idole, un Terminator sur sa moto grandeur

tesque Colosse de Rhodes plié

nature et pliable dans une valise,

faute de place, on entre dans le

produire

domaine du péplum et l'on

de l’extrêmement petit. Il citait

des bustes ou statues de Jean

Gabin, Yul Brynner, Arnold Schwarzenegger et Al Pacino en Scarface ou encore l'essentiel de la filmographie de Jean Gabin peint sur une grande page.

Au Comœdia, après un passage

entre les jambes d'un gigan-

reconnaît les décors de Samson et Dalilah ou d’Intolerance de D.W. Griffith.

Créateur de la Biennale Hors

Norme, dans le cadre de laquelle

s'inscrit cette exposition, Guy Dallevet confiait le 29 septembre

combien Josselin était capable de

de

l'extrêmement

grand — le Colosse — mais aussi ainsi “les monuments du monde

rassemblés dans une coquille de noix” ce que l'artiste, toujours

modeste, attestait en haussant les

épaules : “J’expérimente un peu tout !” g

JUSQU'AU 11 OCTOBRE. OUVERT 10 H 30 À 22 HEURES.

TOUS LES JOURS DE


16

CULTURE

Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677 / EXPRESSIONS

CARLOS SOTO

Son quartier de Séville Parti de Séville à 10 ans, notre confrère Carlos Soto, correspondant sportif au Progrès depuis de nombreuses années, a vécu à Vénissieux de 1971 à 2013. Il vient de publier Le Passant sévillan, un premier roman à son image : solide, chaleureux et sympathique.

ça le travaillait, Carlos, d’écrire sur son enfance

espagnole. Carlos Soto est un Vénissian de longue date : il explique qu’entre 1971 et 2013, il

a vécu à Léo-Lagrange, boulevard Lénine, rue Aristide-Bruant et rue

Salengro, avec une parenthèse brondillante.

Aujourd’hui,

il

Un grondement libérateur lâcha dans la nature les nombreux mètres cubes d’eau boueuse.

habite Chaponnay. Ce goût de

du Progrès, il suit depuis long-

grand-père maternel, Antonio, sa

vénissians (expositions, Fêtes

l’écriture, il le rattache à son “statue du Commandeur”. “Ce

tôlier-carrossier à l’ancienne, propriétaire d’un garage, était un

autodidacte… et un adepte de l’autogestion : il se versait le même salaire que ses ouvriers. Il avait été condamné à mort par Franco

et avait fait de la cabane. Il ramenait tous les matins le journal et

j’attendais qu’il ait fini de le lire pour me jeter dessus. Il m’a fait découvrir Roger Martin du Gard

et pas mal d’autres auteurs français.”

Après ce qu’il appelle un parcours atypique — à 10 ans, à son arrivée

en France, CP, CE1 et CE2 avalés

dans la même année, collège technique à Villefranche, CAP de mécanique générale, dessinateur

industriel puis 39 ans de carrière

à l’AFPA, dans le bureau des formateurs —, Carlos se met à écrire

les grandes lignes de ce qui va

devenir son premier roman en 2000. En tant que correspondant

temps les événements culturels

escales) et, surtout, les manifestations sportives. “J’ai un peu avancé mon projet de roman, je l’ai mis dans un cahier puis j’ai

laissé tomber. Mon père est décédé en 2017 et, par respect pour lui, je

me suis dit que je devais achever le livre et le sortir. Ce roman, c’est

PHOTO RAPHAËL BERT

C

ela faisait un moment que

l’histoire de l’immigration espagnole en France. Avec mes proches,

on se retrouve dedans sans s’y

retrouver mais je raconte beau-

“Au départ, je destinais ce livre à ma famille mais je voulais aussi l’éditer, ce qui est un vrai parcours de galérien.”

Il y a des faits familiaux et des élé-

membres de ma famille. Pour le

Il trouve finalement preneur chez

Espagne de 1931 à 1939 puis en

pas

au propre comme au figuré.”

l’histoire de deux jeunes plongés

recherche des témoignages d’an-

coup d’événements que j’ai vécus. ments que j’ai pris ailleurs. Ce n’est totalement

phique.”

autobiogra-

Quoi qu’il en soit, les deux faits

marquants du bouquin ont été,

eux, totalement vécus : une inondation gigantesque suivie du

crash d’un avion, à un mois d’intervalle, dans la Séville de 1961.

“J’avais 8 ans. Ces deux événements m’ont servi de base. Ils nous

ont marqués, moi et les autres

crash, j’ai tout vu. J’ai été percuté Carlos écrit en continu une centaine de pages, puis ajoute des

épisodes supplémentaires pour

en atteindre 120. On vit avec lui les aventures de son quartier

sévillan, Arbol Gordo. “Au départ, je destinais ce livre à ma famille mais je voulais aussi l’éditer, ce

qui est un vrai parcours de galérien.”

Amazon. Et pense déjà à la suite :

en pleine guerre d’Espagne, qui vont vivre la retirada (l’exode des

réfugiés vers la France) et les camps de Rivesaltes. “Mon héros

va s’engager dans la deuxième DB de Leclerc et va entrer dans Paris avec les chars espagnols de "La nueve", en août 44.”

Dans le cadre de ce nouveau roman, qui va donc se dérouler en

France jusqu’à la Libération, Carlos

ciens républicains espagnols qui ont fui le pays à l’époque. “Ils sont nombreux dans la région. S’ils sont

Andalous et Sévillans, tant mieux ! Ils peuvent me joindre par mail ou

téléphone : sotocarlos@orange.fr 06 24 27 50 87.” g

JEAN-CHARLES LEMEUNIER LE PASSANT VÉNISSIAN : 13,72

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CULTURE

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

RETOUR SUR LE JOUR DU LIVRE

Elles sont toujours nombreuses à Lucie-Aubrac. Qu’on en juge : le 16 octobre à 14 heures, les ateliers de Num & Rikiki apprendront à programmer aux tout-petits (dès 3 ans). Ce même jour à 14 h 30, les plus grands (à partir de 10 ans) pourront s’entraîner aux jeux vidéos avec Game Zone. Et les encore plus grands (à partir de 12 ans) apprendre dès 17 heures à sécuriser leurs ordinateurs. Puis, le 19 octobre à 10 h 30, se tiendra le rendez-vous attendu par les 0-3 ans : Bébé bouquine. Ce même jour à 14 heures, on pourra se former (dès 12 ans) au logiciel Powerpoint. Enfin, le 24 octobre à 14 h 30, un atelier d’initiation au codage pour les 12-15 ans sera animé par l’association Jardins du code. Renseignements et inscriptions : 04 72 21 45 54.

... et arrêts sur images Avec Clap, la médiathèque va dérouler son tapis rouge aux apprentis

cinéastes. “Sur plusieurs semaines, explique Jérôme Triaud, directeur de Lucie-Aubrac et des bibliothèques de quartier, nous allons proposer comme thèmes l’analyse d’images et la construction d’un scénario.” Clap se déroulera en deux temps. Les mercredi 23 octobre et vendredi 27 décembre à 14 h 30, “La fabrique des films” sensibilisera les usagers aux techniques du cinéma et du montage vidéo à partir d’applications. Chaque atelier dure 1 h 30 et est accessible à partir de 12 ans. Puis, les samedis 26 octobre et 28 décembre à 14 h 30, un film sera projeté en écho à l’atelier. Durée : deux heures. Entrée libre. Inscriptions sur place ou par téléphone au 04 72 21 45 54.

Bibliothèques de quartier À Anatole-France, le 16 octobre à 15 h 30, l’association Jardins du code apprendra aux enfants de plus de 6 ans à programmer, fabriquer leurs jeux vidéo ou leurs robots. Renseignements : 04 72 89 40 46.

Salon de lecture en plein air

Le Jour du livre s’est déroulé ce 28 septem-

bre sur le plateau et

devant la médiathèque, dans une très bonne ambiance. Les enfants étaient ravis de partici-

per à l’un ou l’autre des multiples ateliers pro-

posés, comme fabriquer

sa reliure japonaise, pratiquer la linogravure

ou la typographie, ou encore

écrire

avec

PHOTO YVES RICARD

À VENIR À la médiathèque, animations...

17

Fabienne Swiatly. En dehors de toutes ces activités, les adultes flâ-

naient parmi les stands

des éditeurs, pour échanger quelques mots avec

connaissance des nouveaux dix mots avec lesquels

plusieurs titres.

à vau-l’eau, engloutir, fluide, mangrove, oasis,

l’un des auteurs présents ou pour dénicher un ou Le Jour du livre marquait également le départ du festival Parole ambulante, qui s’est achevé ce 5 octobre. Ce fut l’occasion également de prendre

on pourra jouer jusqu’au 31 mars 2020: aquarelle,

ondée, plouf, ruisseler et spitan. On ne s’étonnera pas d’apprendre qu’ils sont reliés au thème “Au fil de l’eau”. g

Cinéma Gérard Philipe

12, avenue Jean Cagne 04 78 70 40 47 cinemagerard.philipe@ville-venissieux.fr

Classé Art et Essai

Permaculture, la voie de l'autonomie Dans le cadre de la Semaine bleue, le 11 octobre à 14 h 30, projection d'un documentaire au cours duquel Carinne Coisman et Julien Lenoir parcourent dix pays pour comprendre comment utiliser les ressources naturelles sans les épuiser.

Les Balles du 14 juillet 1953 Le documentaire de Daniel Kupferstein raconte le drame survenu à Paris en pleine fête nationale, en 1953, au cours de laquelle la police a chargé des manifestants algériens. Précédée par la projection du court-métrage d'animation Malek, Saïd, Karim et les autres, la séance du 18 octobre à 18 h 30 sera suivie d'une rencontre avec le réalisateur.

Festival Toiles des mômes Après le ciné-goûter organisé autour de La Fameuse Invasion des ours en Sicile le 9 octobre à 14 h 30, le festival Toiles des mômes démarre le 16 octobre : des ours siciliens, on passera aux Loups tendres et loufoques et à Jacob et les chiens qui parlent. La manifestation se poursuit jusqu'au 30 octobre.

Tarif plein : 6,70 €, tarif réduit : 5,80 €, tarif Est-Écrans : 5 € / - de 14 ans : 4 €. Carte Est-Écrans valable un an à partir de la date d’achat. Supplément : 1 € pour séances en 3D. www.ville-vénissieux.fr/cinema/grac.asso.fr/salles/64-cinema-gerard-philipe

Séances à l'attention des sourds et malentendants Alice et le maire (10 octobre, 18 h 30) ; Maléfique (17 octobre, 18 h 30).

FESTIVAL LUMIÈRE

Coup de zoom

Du 12 au 20 octobre, pour son 10e an-

niversaire, le festival Lumière, orga-

nisé par l’Institut du même nom, va s’emparer de tous les cinémas de la

métropole et faire vibrer les cinéphiles en présence de Francis Ford Coppola,

qui

recevra

le

prix

Lumière le 18 octobre, et de quantité d’invités prestigieux. Le cinéma

Gérard-Philipe s’associe à la prestigieuse manifestation le temps de deux films : La Tour infernale (1974)

de John Guillermin le mercredi 16 octobre à 20 heures et Drôle de

drame (1937) de Marcel Carné le len-

demain à 14 h 30. Deux chefs-d’œuvre à déguster de toute urgence. On sait pour l’instant que c’est le

Risques du métier (1967) d’André

un temps à Vénissieux — qui pré-

Ailleurs dans l’agglomération, on

cinéaste Éric Guirado — qui vécut sentera le second.

Chez nos voisins de Bron, aux Alizés,

Daniel Auteuil sera présent pour Un

cœur en hiver (1992) de Claude Sautet le dimanche 13 octobre à 18 heures, Régis Wargnier pour

Rusty James (1983) de Francis Ford

Coppola le mardi 15 octobre à

20 h 30 et Clovis Cornillac pour Les

Cayatte le jeudi 17 octobre à 14 h 30. croisera ici ou là Ken Loach, Frances

McDormand, Donald Sutherland, Marina Vlady, Martin Scorsese, Marco Bellocchio, Bong Joon-ho, Nathalie Baye, Bérénice Béjo, Alain

Chabat, Gérard Darmon, Ludivine

Sagnier, Bertrand Tavernier… Hollywood Boulevard, c’est de la gnognote à côté. g


18

SPORTS

Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677 / EXPRESSIONS

SPORTIFS DE HAUT NIVEAU RÉCOMPENSÉS

Exemplaires à plus d’un titre M

La cérémonie de mise à l’honneur des sportifs de haut niveau, vendredi 27 septembre, a récompensé 25 compétiteurs dont 18 féminines. “grands”

Amel Majri, le mar-

cheur Kevin Campion et le basketteur Amine Noua) avaient tenu à être là, via des vidéos de remer-

ciements diffusées dans la salle du conseil municipal de l’hôtel de

ville. Au total, 25 sportifs vénissians de haut niveau dont 18 féminines se sont vu remettre des

trophées d’honneur, d’or, d’argent

ou de bronze des mains du maire, Michèle Picard, de sa première adjointe, Yolande Peytavin, de l’ad-

jointe à la politique sportive,

Andrée Loscos, et du président de

On retiendra également l’émotion

Francis Rambaud.

quelques mots au moment de

l’Office municipal du sport (OMS), La cérémonie aura été marquée

par quelques temps forts : la bonne humeur contagieuse affichée par la cadette Nawel Diaby,

(Vénissieux Boxe Française), 3e

aux championnats de France ; la discrétion d’Éric Blasco-Gil, (ALV

Parilly), champion de France de judo en sport adapté ; ou encore

la fougue de la Marie-Claude Bar-

d’Aïcha Noua, incapable de lâcher

recevoir le trophée d’honneur

pour son fils. C’est Christine Thie-

bault, présidente de l’ALVP, le club où Amine s’est révélé, qui s’en chargera en insistant sur “les

valeurs admirables de respect inculquées par les parents à leurs

enfants”. Des sportifs de haut niveau exemplaires en somme. g

bin, doyenne des combattants du Sen No Sen Karaté (lire leurs interviews ci-dessous).

PHOTO RAPHAËL BERT

les

absents (la footballeuse

DJAMEL YOUNSI LA

LISTE COMPLÈTE DES ATHLÈTES RÉCOMPENSÉS EST SUR WWW.EXPRESSIONS-VENISSIEUX.FR

Une fois de plus, le twirling-bâton vénissian a été mis à l’honneur.

Marie-Claude Barbin. Mamie karaté

Éric Blasco-Gil. Mascotte de l’ALVP Judo

Nawel Diaby. Espoir de la Savate BF

Si Marie-Claude Bar-

Timide, Éric l’est

Il est des sportifs qui

contentée de gérer

notamment

Nawel Diaby, 17 ans,

bin s’est longtemps l’administratif

des

clubs de karaté dirigés

par son mari puis sa fille, la création de “Karaté

Vénissiane”

dans le cadre du dispo-

sitif municipal Preuve Form’Elles — qui vise à développer la pra-

tique féminine — aura

marqué un tournant. “J’y ai participé et j’ai véritablement

apprécié. J’avais besoin d’un défoulement et d’un dérivatif

suite à quelques soucis personnels. Ensuite, tout s’est enchaîné : licence au Sen No Sen, encouragements de mes col-

lègues pour que je passe du karaté loisir au karaté combats

et katas, obtention de ma ceinture noire en 2016.” Jusqu’à ses

deux perfs de haut niveau : un titre de championne de

France combats en vétérans 4 (- 55 kg) et un trophée de vice-

championne de France kata, récompenses obtenues en

2018/2019. En dépit de ses multiples entraînements, MarieClaude trouve le temps de s’adonner à sa passion, le jardi-

nage, de pratiquer la randonnée en montagne, de se

permettre un peu de lecture, des mots croisés, et de passer du bon temps avec ses quatre petits-enfants. g

assurément,

au

moment de recevoir trophée et distinctions pour son parcours de

champion de judo

aimantent. habillée mense

d’un

Ainsi

sourire

imet

d’une décontraction naturelle, et auréolée d’une 3e place aux

en sport adapté

championnats

les lourds (- de

çaise en juin dernier.

handicap 2, chez 90 kg). “Éric est

hémiplégique,

avec des problèmes de préhension de la main droite, explique Pascal Di Fabio, l’un de ses coaches avec François

Marie-Claire. Patiemment, depuis treize ans, il a su progresser, s’entraîner sans retenue avec les valides, échanger

avec ses partenaires d’entraînement à Parilly, mais également à Neuville, où il a intégré le club des Gones, association

accueillant des personnes en situation de handicap de tous âges.”

“Éric se débrouille seul pour se rendre là-bas, ajoute avec

de

France de boxe fran-

“Une sorte de nonchalance qui laisse penser

PHOTOS RAPHAËL BERT

ême

qu’elle est un peu dilettante, explique l’entraîneur Rafik Chergui, mais il ne faut pas s’y fier.” Quand Nawel, fille d’Aly (ancien membre actif de la MJC) et d’Isabelle (chargée

de la vie associative au CABV), a décidé de faire de la BF Savate, elle a démarré sur la pointe des pieds. Puis ses partenaires de club l’ont poussée. “Ils insistaient sans relâche pour que j’en fasse plus. Et ça a payé.” Après s’être rassurée

aux championnats du Rhône (1re), puis Auvergne RhôneAlpes (2e) et Zones (1re), elle se qualifie pour sa première

fierté Géraldine, l’éducatrice médico-psychologique de son

véritable compétition d’envergure, en juin dernier à Bou-

tidien. C’est une personne réservée très attachante.” Et Pas-

mais la disqualification d’une adversaire m’a envoyée sur le

foyer, chargée en partie de son accompagnement au quocal de conclure : “Ses progrès sont tels qu’on envisage de le faire passer au niveau Handicap 1.” g

logne-sur-Mer, le rendez-vous national. “Je suis arrivée 4e, podium”, précise la lycéenne qui, avant la savate, avait déjà goûté à la boxe anglaise. g


SPORTS

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

MONDIAUX D’ATHLÉTISME

AGENDA

Kévin et Mélina dans le Top 16

Samedi 12 octobre

Aux Mondiaux de Doha, on n’attendait pas forcément un titre, ni même un podium pour Kevin Cam-

pion et Mélina Robert-Michon, les deux athlètes chers à Vénissieux. Le premier est toujours licencié

à l’AFA Vénissieux/Feyzin, la seconde s’y entraîne

très régulièrement, du côté du stade de Parilly, sur l’aire des lancers.

32e édition de la Cyclo du Moulin-à-Vent/Souvenir Bernard-Vermez. Deux parcours groupés de 80 km (départ à 8 heures) et de 60 km (à partir de 8 h 15) au parc de Parilly. Renseignements : acmoulinavent.com ●

Le 4 octobre, Kevin Campion s’est offert une 16 place e

lors du 20 km marche disputé dans des conditions apocalyptiques que l’on sait (plus de 35° et 85 % d’humidité dans l’air). “Je peux être fier, s’est-il lâché sur sa page Facebook. C’est mon meilleur résultat aux championnats du monde, et j’en avais marre de

faire 49e (aux JO 2016), 33e (aux Mondiaux de Pékin

en 2015) ou 24e (aux Mondiaux de Londres en 2017).”

Il a pourtant réalisé un chrono (1 h 32 min 16 s) bien en dessous de ce qu’il a l’habitude de faire. “C’était la première course que je faisais en étant totalement

dans l’inconnu, alors que j’étais vraiment bien préparé physiquement. C’était rock and roll !”

Mélina Robert-Michon n’a pu obtenir une 3e médaille mondiale au lancer du disque. Après s’être brillam-

ment qualifiée avec un seul lancer lors des qualifications (64,02 m), elle n’a pas réussi à dépasser la ligne des 60 mètres en finale. Pourtant il s’en est

fallu d’un cheveu : 59,99 m ! Elle termine 10e de l’épreuve. “Il y a beaucoup de frustration, je n’ai pas

réussi à retrouver les sensations des qualifs, a-t-elle

Dimanche 13 octobre Les basketteuses de l’ALVP reçoivent Roquebrune au gymnase Anquetil, à 15 h 30. ● Les basketteurs du CLAM-V reçoivent Fleurie BB au gymnase Alain-Colas, à 15 h 30. ●

Samedi 19 octobre 27 édition du Bad Trip vénissian organisée par Badminton Vénissieux Sud-Est aux gymnases Anquetil et Brel, de 8 à 20 heures. Le lendemain, de 8 à 18 heures. ● L’équipe de futsal du Vénissieux FC reçoit MDA Futsal au gymnase Ostermeyer, à 19 h 45. ● Les handballeurs du VHB accueillent le HBC Aix-enSavoie au gymnase TolaVologe, à 20 h 45. ●

e

Dimanche 20 octobre Le XV de l’USV reçoit Pontde-Cheruy au stade LaurentGérin, à 15 heures. ●

déclaré en conférence de presse. Je pense que j’ai

laissé beaucoup d’influx lors du premier concours.

C’est frustrant (...). En plus, la 8e place était largement

19

FOOT FAUTEUIL

Rester en élite, un vrai défi Les championnats n’ont pas encore démarré. En

élite (Division 1), il faudra même attendre la mi-janvier 2020 pour

que les Lyonnais se frottent au gratin national, avec

des

rencontres

sous forme de triangulaires face à Grafteaux

Villeneuve-d’Ascq, Vaucresson et Montpellier.

Le 30 septembre, pour

combler cette longue

trêve, le club handisport lyonnais a mis sur

pied un tournoi sans enjeu au gymnase

dans les 13 000 ou 14 000 euros, et les

de division 2, Saint-Étienne, Bâgé-la-Ville

de la Région sont dérisoires. Certaines

Elsa-Triolet, avec pour invités des clubs et Seyssinet-Pariset. Président de la sec-

tion foot-fauteuil de Handisport Lyonnais depuis un peu plus d’un an,

Matthieu Laurent a délaissé quelque peu le terrain pour aborder la question des

besoins et contraintes d’une discipline

pratiquée par une quinzaine de sportifs. “Chiffre qui stagne, reconnaît-il. On a du

mal à recruter pour différentes raisons :

un fauteuil de compétition va chercher

aides financières de l’État, de la CPAM et communes font avec les moyens du bord,

et c’est déjà beaucoup, notamment Vénissieux qui a fait du gymnase Elsa-Triolet

un de nos espaces de compétition privilégiés. On a même la possibilité d’y stocker du matériel.”

Sur le plan sportif, le maintien en élite

reste l’objectif majeur du groupe qui

pourra encore compter sur son international, Amine Souabni. g

FOOTBALL

à ma portée. Je vais me remettre au boulot.” g

Rolando & Poisson Spécialiste du bâtiment depuis 1858

Vénissieux FC : pas flamboyant mais prudemment Andréa Damiani (photo ci-contre), le nouvel homme fort de l’équipe vénissiane, n’est pas un homme pressé. Aucun de ses

propos n’affiche ouvertement les objectifs du club qui évolue en Régionale 2. Mais il sait pertinemment ce que les dirigeants

Chaix, Gana et Kari attendent de lui : une

accession directe en Régionale 1, antiPHOTO DR

chambre du premier niveau national.

Dans un championnat à leur portée (on y

trouve la réserve de Vaulx, Saint-Cha-

DERNIÈRE MINUTE

tre, dominateurs en première partie, plus

prometteuses. Un net succès face à Côte

coupe de France il y a dix jours en Haute-

sians ont affiché quelques prestations

Kevin Campion quitte l’AFA Les Mondiaux d’athlétisme auront été la dernière épreuve d’envergure disputée par Kevin Campion sous les couleurs de l’AFA Feyzin/Vénissieux. Sur son compte Facebook, le marcheur s’est en effet fendu d’un communiqué indiquant : “Après ces Mondiaux de Doha, je vais muter au Stade Dieppois, suite à un projet né avec le club et la mairie de Petit-Caux, mutation logique suite à mon installation en Normandie depuis six ans. Je serais dans un club familial, comme je l’ai connu à l’AFA Feyzin/ Vénissieux. Ma dernière compétition avec l’AFA aura lieu le 13 octobre à Blois.”

mond, Veauche, Seyssinet…), les VénisChaude (3-0), un nul obtenu avec un groupe largement remanié (2-2 à La Côte-

Saint-André) et une victoire arrachée à l’énergie face au onze du Sud Lyonnais,

Travaux de plâtrerie Cloisons sèches Peinture Revêtement de sols Ravalement de façades Isolation intérieure et extérieure

le 5 octobre au stade Laurent-Gérin (2-1). “Il nous manquait quatre à cinq titulaires,

analysait Andréa Damiani. Ce n’est pas une excuse, bien au contraire, car cela m’a

obligé à procéder à une petite revue d’effectif, en incorporant quelques jeunes qui

m’ont séduit. On a bien géré cette rencon-

calculateurs en seconde.” Éliminés de la

Savoie, face à Annecy-le-Vieux (2-0) qui évolue au même niveau, les Vénissians

vont pouvoir se consacrer totalement au championnat avec un déplacement à

Cruas (19 octobre) et la réception d’Aubenas une semaine plus tard. Depuis le

8 septembre, ouverture de la saison, le VFC aura joué cinq fois, presque un quart du championnat. Ce sera donc bientôt

l’heure d’un premier bilan, et pour l’instant le compte est bon. g


20

SPORTS

Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677 / EXPRESSIONS

SALLES DE SPORT

La forme par le plaisir Installée dans l’ancienne salle dédiée à l’haltérophilie du gymnase Jean-Guimier, Muscu-Fit n’est pas une salle de sport comme les autres. Ici la convivialité prime. Visite guidée. accueil est la première

L’

occupent le pourtour de la salle :

entreprise ou un équipe-

pectoral machine, leg press, arc trai-

par quelque 200 adhérents, quand

les ateliers, explique notre guide.

ment. Il convient donc de le soigner.

Chez Muscu-Fit, salle de sport du gymnase Jean-Guimier fréquentée

ce n’est pas Farouk ou Nabil qui assurent l’accueil, c’est Noreya, pos-

tée à l’entrée, qui vous reçoit. “Je

suis au club depuis quatre ans, annonce cette fringante mère de famille, souriante et prévenante. Je

vais vous expliquer comment on

rope climber, vertical raw, last pull, ner… Des “engins de torture” pour

travailler articulations, fessiers, ischios et quadriceps. “Moi, je varie J’alterne vélo elliptique, renforce-

ment sur le tapis et rameur. Quand

je me lance sur des séries, sous les barres d’haltéro, je fais appel à Fay-

PHOTO RAPHAËL BERT

image que renvoie une

çal, question de sécurité.”

PAS DE M’AS-TU-VU

fonctionne ici. Pour les justificatifs et

Hormis la qualité de l’équipement,

vez-moi.”

Muscu-Fit ? La réponse ne se fait

personnes qui bossent dans le coin

de sport. Une ambiance créée par

lement, en variant les rythmes et les

de m’as-tu-vu ici, de la simplicité. Il

qui viennent se défouler, ou qui

d’étudiants, de chefs d’entreprise,

ment fractionné. C’est tout bénef

le paiement on verra plus tard… Sui-

Sans être du dernier cri, la salle se

révèle d’excellente qualité. On repère immédiatement les appareils basiques qui occupent l’essen-

tiel de l’espace : tapis de course, vélos d’appartement, bancs de mus-

culation, vélo elliptique… Mais d’au-

tres machines aux noms barbares,

intimidantes pour les débutants,

qu’est-ce qui fait le succès de pas attendre : “La convivialité. Pas

y en a qui s’entraînent assidûment dans leur coin, d’autres qui font leurs exercices, tranquilles, à plu-

sieurs, en papotant un peu… On se

connaît presque tous, même si les plages horaires sont larges.” À la

pause déjeuner, ce sont souvent les

Le succès est au rendez-vous : plus de 200 sportifs utilisent la salle de remise en forme vénissiane. (Carbone Savoie, mairie, Rexroth...)

profitent deux fois par semaine des séances de fitness et de muscu dis-

pensées par une enseignante, dans la salle annexe prêtée par la Ville.

Pour Farouk, autre responsable, c’est l’ambiance bon enfant qui dis-

tingue Muscu-Fit des autres salles

un public composé de retraités, de fonctionnaires, de sportifs venus compléter leur discipline de base (athlétisme, football…). “Rien

ne vaut la diversité. On a tout fait

pour que le public féminin soit bien représenté.”

À ses côtés, Malek et Youcef, des habitués de la salle, ont la même

vision de l’effort. “On démarre nos séances par un bon footing au stade

de Parilly. On veut rester en forme

Ailleurs à Vénissieux À l’opposé de Muscu-Fit qui se positionne comme un artisan, la dernière-née des salles de forme vénissianes, Basic-Fit, fait partie d’une chaîne qui regroupe 700 clubs en Europe dont 32 dans la région. Ambiance forcément moins familiale, mais services à la pointe. Précisions avec Zakei Gnakaby, le responsable régional. “Notre spécificité est de permettre à nos abonnés d’accéder à l’ensemble des clubs du réseau. Nous offrons à nos membres la possibilité de faire du sport où ils veulent, quand ils veulent, au sein des clubs ou même à la maison. Nous mettons notre expertise du fitness au service

de nos membres et l’innovation est au cœur de notre stratégie. Nous offrons des prix accessibles pour du matériel dernier cri, des cours collectifs virtuels et live, et une application mobile gratuite offrant de nombreux avantages (schémas d’entraînement et cours collectifs virtuels, conseils de nutrition, assistant fitness virtuel...). Les cours virtuels sont inclus dans l’abonnement. Celui qui n’a pas le temps de venir jusqu’à la salle de sport Basic-Fit, peut le faire depuis son domicile.”

BASIC-FIT : 369, ROUTE

DE VIENNE.

FERMETURES / STORES FREZET SAS Spécialiste volets roulants et

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et garder un bon niveau cardio.” D’autres, qui ont dû cesser la course à pied pour différentes rai-

sons (routine, problèmes phy-

siques), sont devenus adeptes du tapis de course. Yves s’en explique. “Le tapis de course est un grand

classique, il sollicite beaucoup

inclinaisons, de faire de l’entraînepour moi.”

Même si l’apparence n’est pas ce qui prime ici, certains utilisateurs

ont bien une idée en tête : perdre

du poids. Jeune retraité, Jacques a perdu une douzaine de kilos depuis trois ans. “J’avais préparé

ma retraite et décidé de m‘alléger un peu. Désormais, je suis sous la barre des cent kilos.” Suivant les

conseils d’un peu tout le monde, il a avalé du cardio qui permet de

perdre de la graisse, et n’a pas rechigné pour s’attaquer au ren-

forcement musculaire, afin de tonifier l’ensemble du corps.

Dernier rappel de Noreya. “Ici, on est en famille ou presque.” g

moins genoux et chevilles que la course sur route. Il me permet éga-

MUSCU-FIT, GYMNASE

DJAMEL YOUNSI GUIMIER : 2, AVENUE JULES-GUESDE.


SPORTS

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

21

SPORT BOULES

Un nouveau revêtement pour le “Legodec” l a vraiment fière allure, avec

I

listes de Vénissieux (ASBV). “On est

pour boulistes de la rue du

bien des communes. On va en pro-

ment. En particulier celle du revê-

regroupe six communes du sud-est

Le terrain de jeu du boulodrome a été entièrement rénové cet été. La saison de la lyonnaise sera lancée ce 12 octobre avec le concours Dupic.

ses baies vitrées, l’équipement

Professeur-Calmette. Mais il faut

franchir la porte pour apprécier pleinement la qualité de l’équipe-

tement de jeu, entièrement rénové

cet été. C’est l’entreprise Colas — habilitée à rénover les boulo-

dromes ou les jeux en extérieur — qui a assuré les travaux. “Il s’agis-

sait d’une opération figurant sur la liste du Projet sportif vénissian, rap-

bien ici, dans un cadre envié par fiter pour tenter de faire revenir les jeunes, pour qu’ils profitent de cet équipement. Dans le secteur, qui

lyonnais, hormis Saint-Fons avec le "Petit Bois" et Feyzin avec le "Bal-

lestra", il y a peu de boulodromes de cette envergure, essayons de le faire savoir.”

DIFFICILE RELÈVE

pelle Andrée Loscos, l’adjointe aux

Pour l’heure, ce sont les seniors de

service des sports et les membres

tres clubs qui l’occupent en

sports. Après un échange entre le de la commission équipement de l’Office municipal du sport, qui cen-

tralise les besoins du mouvement sportif, le chantier a été suivi par le service espaces verts de la Ville.”

Les travaux de sablage ont été pré-

cédés d’une opération de décapage et d’évacuation de l’ancien revête-

ment en sable sur une épaisseur

moyenne de 2 cm. Montant total des travaux : 21 500 euros TTC.

De quoi redonner des ailes et des

idées à Gérard Richard, président de l’association sportive des bou-

Vénissieux et les sociétaires d’au-

continu, sauf le mercredi, jour de fermeture du boulodrome. Plusieurs temps vont en outre ryth-

mer la saison : le concours Dupic le 12 octobre avec finale le 17 octo-

Après la pose d’un affichage aux normes, le boulodrome bénéficie d’une nouvelle surface posée en deux mois.

bre, la coupe Rizzo le 16 janvier, le

20 décembre”, annonce fièrement

suis bien placé pour le savoir en tant

ditionnelle passation entre anciens

le challenge Debard — du nom de

Pour Gilbert Brun, président du sec-

sportive au sein du comité du Rhône.

moins. Mais nous restons positifs,

bre, le challenge Pastor le 9 novem-

challenge Zini un mois plus tard, l’ancien président du Groupement

bouliste entre 1993 et 1999 —, la coupe de la ville de Vénissieux le 16 avril… “Et l’incontournable Gen-

tleman bouliste fixé cette année le

le président.

teur, “Legodec est un site réussi, on aimerait tous qu’il soit davantage

rempli, mais ce n’est pas seulement Vénissieux qui souffre de ce désen-

gagement du nombre de licenciés. Je

que responsable de la commission Il ne reste plus que 7 000 boulistes (hors Ufolep et FSGT) dans le dépar-

tement engagés dans la fédération

française de boules. Chaque année,

et enfants ne se fait plus, ou bien c’est un beau sport qui peut retrou-

ver de l’attractivité. En tout cas, on y travaille.” g

on perd quelque 300 licenciés. La tra-

DJAMEL YOUNSI

LES RÉSULTATS DE LA QUINZAINE Handball

Futsal

gistrent leur 3e défaite en trois matches et

Badminton

Et de trois pour les handballeurs vénis-

L’équipe de futsal de Vénissieux FC a do-

occupent la dernière place de Nationale 3.

Bonne entrée en matière des badistes

sians qui, en dominant Marsannay HB

miné Vaulx Futsal, samedi soir 5 octobre,

L’équipe masculine de Régionale a fait la

du BVSE qui ont battu le Volant des Dômes

dans sa salle Enselme (35-23), ont conforté

au gymnase Ostermeyer (4-1), et se place

bonne affaire en allant disposer de Saint-

(7-1) et le Bad Beaumont (6-2), en ouver-

leurs deux premiers succès en champion-

au 3e rang du championnat de Régionale 1,

Jean-Le-Vieux (65-55), se rapprochant ainsi

ture du championnat interclubs (Régio-

nat, et leur place de leader avec Vesoul.

avec pourtant un match en retard face

du podium.

nale 3) à Oullins.

à Martel Caluire.

Les Vénissians du CLAM-V avaient à cœur

Football La coupe Gambardella — coupe de France

de se racheter du derby perdu, le 21 sep-

Basket

Rugby

tembre à Saint-Fons. Le 6 octobre, à Vaulx-

Le XV de l’USV n’a pas soutenu la comparai-

pour les U18 — a donné des ailes aux Vénis-

Sévère revers pour l’équipe féminine de

en-Velin, ils ont pris le meilleur sur les

son à Villeneuve/Marc. Battus 30 à 10,

sians qui ont éliminé Saint-Chamond (5-1)

basket de l’ALVP, le 6 octobre, à Carquei-

Vaudais (83-71) et occupent désormais

les Vénissians s’installent en 7e position

dimanche 6 octobre au stade Delaune.

ranne. Etrillées 68-40, les Vénissianes enre-

le Top 5 de Pré-régionale.

après trois journées en 2e série.


AU QUOTIDIEN EXPRESS

DAVY TISSOT, CHEF ÉTOILÉ

D’Hélène-Boucher au Bocuse d’Or

PHOTO DR

Davy Tissot, qui a fait ses études au lycée professionnel Hélène-Boucher de Vénissieux, sera-t-il couronné meilleur chef cuisinier d’Europe ? Réponse en 2020. Le Lyonnais représentera la France lors du prochain concours européen du Bocuse d’Or qui se tiendra au mois de juin à Tallinn (Estonie). Il a été sélectionné le 24 septembre dernier à la Maison de la Mutualité, à Paris, parmi huit autres chefs tricolores. Tous devaient présenter une préparation chaude pour huit personnes dressée sur un plateau, à partir des morceaux de deux lapins (à l’exception des têtes). Trois garnitures, dont une réalisée à partir des abats, accompagnaient la viande. Froide ou chaude, l’entrée devait décliner l’artichaut, de trois façons différentes au minimum. Chef du restaurant gastronomique Saisons de l’Institut Paul-Bocuse d’Écully, Davy s’envolera donc au printemps pour Tallinn pour tenter de grimper sur le toit de l’Europe gastronomique. Avant de viser le titre mondial lors du concours prévu à Lyon en 2021, dans le cadre du Salon international de la restau-

Emmaüs : ventes spéciales

ration, de l’hôtellerie et de l’alimentation (Sirha). Voici une quinzaine d’années, après avoir décroché le titre de Meilleur ouvrier de France (MOF), Davy Tissot avait accordé un long entretien à Expressions, dans lequel il revenait sur ses années de formation à Vénissieux. “J’ai rencontré à Hélène-Boucher des profs extraordinaires qui avaient senti ma motivation, soulignait-il. En première année de CAP, je n’avais que quinze ans et je rêvais déjà des différents concours.” Un rêve devenu réalité.

M.F.

3E ÂGE

Semaine bleue jusqu'au 12 octobre

- 14 heures - 16 h 30 : atelier ludique “décou-

vrez des astuces pour économiser l’eau et l’énergie” avec l’ALEC - Foyer Paul-Langevin, 13 A, avenue Marcel-Paul. - 14 h 30 - 16 h 30 : film documentaire Permaculture, la voie de l’autonomie - Cinéma Gérard-Philipe, 12, avenue Jean-Cagne. Samedi 12 - 8 h 30 - 11 h 30 : opération “Fleurs de la Fraternité” avec les Petits Frères des Pauvres Place Léon-Sublet. - 15 heures - 16 h 30 : exposition de peintres amateurs - Résidence Henri-Raynaud, 4, rue Prosper-Alfaric.

Le grand public attendu à la médiathèque le 11 octobre Repas inspirés des contes et légendes dans les écoles, animations sur le temps méridien avec l’association Lire et faire lire, visites du marché de gros à Corbas, ateliers de fabrication de pain, rencontre avec un apiculteur, la Semaine du goût a fait des heureux. Autre temps fort, ce mercredi 9 octobre, à la cuisine centrale, un concours intergénérationnel de pâtisserie. Le grand public n’est pas oublié puisque ce vendredi 11 octobre, de 17 à 19 heures, un temps d’animation est programmé à la médiathèque Lucie-Aubrac : miniferme, producteurs de légumes anciens, et apiculteurs.

Loto de Marine et l’Espoir L'Association Marine et l'Espoir organise un super loto dimanche 13 octobre à l’espace Jean-Poperen, 135, rue de la République à Meyzieu. Ouverture des portes à 13 h 30. Dotation : bon de 1 000 euros pour un voyage de sept nuits pour deux en tout inclus aux Canaries (date de départ à définir en agence), un voyage de sept nuits pour deux en club tout inclus à Djerba (départ février 2020), cartes cadeaux de 500, 300 et 200 euros et de nombreux autres lots, etc. Ces lots ne peuvent être échangés contre une quelconque somme d'argent. Bar et petite restauration assurés. Renseignements : 0 670 601 879.

Brocante du Secours populaire

PHOTO RAPHAËL BERT

Michèle Picard, entourée d’un grand nombre d’élus, a donné le coup d’envoi de la Semaine bleue lundi 7 octobre en présence de la chorale ClaudeDebussy. “Pour une société respectueuse de la planète” est le thème de cette nouvelle édition. De nombreuses activités sont organisées jusqu’au samedi 12 octobre. Jeudi 10 octobre - 15 heures - 17 heures : café débat “La cohabitation intergénérationnelle” avec l’association Le Pari Solidaire Médiathèque Lucie-Aubrac, 2/4, avenue Marcel-Houël. - 14 h 30 - 17 heures : les oiseaux et leur préservation : exposition, fabrication de mangeoires, ateliers scientifiques - Maison du Tulipier (EHPAD), 2, rue Professeur-Calmette. Vendredi 11 - 10 heures - 11 h 30 : découverte de la vie de la communauté Emmaüs - 8, avenue MariusBerliet. - 10 h 30 - 12 heures : distribution de compost provenant du composteur du quartier de Parilly - Devant le centre social.

Emmaüs Parilly organise plusieurs ventes d’objets en octobre et novembre. Elles auront lieu dans les locaux de l’association : - les 11 et 12 octobre : vente spéciale de vélos - les 29 et 30 octobre ainsi que le 2 novembre : décorations de Noël - les 8 et 9 novembre : vente de jouets - les 15 et 16 novembre : vente spéciale livres de Noël. 8, avenue Marius-Berliet Accès : Métro D, arrêt Parilly.

SEMAINE DU GOÛT

Le Secours populaire organise une brocante solidaire samedi 19 octobre de 8 h 30 à 17 h 30 dans ses locaux, 99, boulevard JoliotCurie. Tél. : 04 78 76 23 31.

Coupure de courant Pour cause de travaux, Enedis (anciennement ERDF) interrompra la fourniture d’électricité mardi 15 octobre entre 8 heures et 12 heures aux adresses suivantes : - 12 B, 14 et 16 rue Yves-Toudic.

AG de la Fnaca - Vénissieux Vendredi 25 octobre à partir de 10 heures, assemblée générale. Salle Rivat - Maison du peuple, 8, bd Laurent-Gérin.

PHOTO RAPHAËL BERT

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Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677 / EXPRESSIONS

MENUS DES RESTAURANTS SCOLAIRES MENUS DU 9 AU 18 OCTOBRE Semaine Contes et légendes Jeudi 10 La poule aux œufs d’or : salade verte, billes de mozzarella, vinaigrette maison ; émincé de poulet fermier à la crème et aux marrons ou œufs durs sauce aurore, tagliatelles ; fromage ; tarte au chocolat aux œufs d’or ; *pain. Vendredi 11 La princesse aux petits pois : salade multicolore (pépinettes, légumes, féta) ; filet de poisson pané / citron, petits pois à la française ; brioche perdue ; *pain. Lundi 14 menu bio : *tarte au fromage ; *omelette nature, *épinards hachés béchamel ; *yaourt nature ; *fruit de saison ; *pain. Mardi 15 : concombres, mozzarella, vinaigrette maison ; filet de poisson meunière / citron, coquillettes+fromage râpé ; *compote de fruits ; *pain. Jeudi 17 : salade de perles au pesto ; sauté de porc à la moutarde ou cake aux haricots blancs ; *haricots verts persillés ; croc'lait ; fruit de saison ; *pain. Vendredi 18 : taboulé à la menthe, vinaigrette maison ; poulet fermier rôti ou pizza aux légumes et lentilles ; haricots plats d'Espagne ; fromage ; fruit de saison ; *pain.

(*) PRODUITS BIO. LA RÉGIE DE RESTAURATION PEUT ÊTRE AMENÉE À MODIFIER LES MENUS. CES MENUS SONT CONSULTABLES SUR LE SITE WWW.VENISSIEUX.FR

Rédaction: 9 rue Aristide-Bruant 69200 Vénissieux. Téléphone: 0472511812. Mail : redaction@expressions-venissieux.fr Site du journal : www.expressions-venissieux.fr Paraît un mercredi sur deux sur papier recyclé.

Directrice de publication : Christiane Brundu. Rédacteur en chef : Gilles Lulla ✆ 04 72 51 18 12. Rédacteur en chef adjoint : François Toulat-Brisson ✆ 04 72 51 76 65. Secrétaire de rédaction : Perrine Plateau. Journalistes : Michèle Feuillet ✆ 04 72 51 76 63. Jean-Charles Lemeunier ✆ 04 72 51 18 12. Alain Seveyrat ✆ 04 72 51 76 84. Djamel Younsi ✆ 04 72 51 76 62. Photographe : Raphaël Bert. Assistante de direction : Ghislaine Déléaz. Chargé de publicité : Boris Miachon ✆ 04 72 90 95 98 Éditeur : Régie autonome personnalisée du journal Expressions. Fabrication : IPS - 01 600 Reyrieux ✆ 04 74 08 96 96. Distribution : Codice - 69 200 Vénissieux ✆ 04 72 33 04 30. Abonnement : 42 euros par an. Prix au numéro : 1 euro. Tirage 32 500 exemplaires. issn : 1151-0935

76, rue Louis Pradel

69960 CORBAS


MAGAZINE

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

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SCIENCES

Les collégiens de Michelet planent à 20 000 M

Le 24 septembre, à 13 h 30, les élèves de 3e B du collège Michelet ont fait décoller un ballon-sonde équipé d’une caméra, de capteurs et de... bonbons ! Résultat de deux ans de travail. ardi

24 septembre,

9 h 30, salle de techno du collège Jules-Miche-

let. Les élèves de 3e B s’activent.

Dans quatre heures, un ballon-

nacelle, la “Galaxy-Box”, bourré de capteurs, de piles, d’un GPS, d’une

caméra GoPro et d’un… paquet de bonbons va être envoyé dans l’es-

pace! Résultat de deux années de travail que ces ados très motivés

ont mené grâce à leur partenariat avec Planète Sciences (lire encadré) et le CNES (Centre national d’études spatiales).

“Tout a commencé l’an dernier,

expliquent Anis et Maissa. Notre prof de SVT Mme Righi nous a pro-

posé ce projet. Nous avons visité le

planétarium de Vaulx-en-Velin, nous sommes allés à l’observatoire de Lyon, nous avons rencontré M. Vau-

glin, un astrophysicien.” D’autres

enseignants se sont impliqués, tels

Mme Belkhir (physique), M. Legrine PHOTOS RAPHAËL BERT

(maths), sans oublier M. Charre

(intendant) et le soutien sans faille

de la principale du collège, Mme Gar-

nier.

L’an dernier, les élèves ont d’abord collecté un maximum d’informa-

Lancée à 13 h 40 depuis l’esplanade du collège, la Galaxy-Box a atteint les 20 195 m d’altitude avant d’éclater à 14 h 33. La nacelle a atterri à Beaufort en Savoie.

panneaux. Tout ou presque a été

pression atmosphérique, qui nous

Andrée Loscos, adjointe au sport,

lance le compte à rebours : 10, 9, 8,

récupérer et le rapporteront aux

Mercure, Vénus, Mars, Jupiter,

aussi la caméra GoPro, qui va nous

cipale, est heureuse de voir l’abou-

le ciel… Les radios amateurs, Jean-

les bonbons après leur voyage

80 m de haut et un GPS qui nous indi-

donne de l’ambition à nos ados et

tions qu’ils ont présentées sur des

passé au crible: le Soleil, la Terre, Saturne, Uranus, Neptune. Un vrai travail d’astronome en herbe!

“Avant que ne soit lancée la nacelle,

précisent Amel, Marie, et Noémie, des autorisations ont été demandées

à l’aviation civile: la nacelle devait atteindre entre 28 000 et 32 000 m

alors qu’un avion vole à une hauteur moyenne de 11 000 m. Chaque

groupe d’élèves a eu une tâche bien

seront transmises en direct. Il y a permettre d’avoir des photos jusqu’à

quera la trajectoire du ballon.” Le

projet a appris énormément aux élèves: “On a découvert des métiers,

la classe s’est soudée, le travail en

groupe est important, on a appris à s’écouter”, observent-ils.

UN COMPTE À REBOURS MOTIVÉ !

précise: le cahier des charges, le tra-

13 h 30, esplanade du collège. Les

teurs, de la caméra… Dans la nacelle,

Box va pouvoir décoller ! Des col-

vail sur plan, l’installation des cap-

on a installé une carte Kikiwi pour collecter les infos comme la tempé-

rature extérieure et intérieure, la

barrières sont installées, la Galaxylégiens d’autres classes assistent

au lancement, des familles sont aux

balcons

des

immeubles.

est présente. M

me

Garnier, la prin-

tissement de ce projet. “Ce travail

leur montre qu’ils sont capables de

choses extraordinaires. On a des élèves qui ne sont pas blasés et une équipe enseignante enthousiaste.”

13 h 40. Le ballon est gonflé à l’hé-

lium jusqu’à deux mètres de diamètre.

Sous

le

ballon,

sont

accrochés un parachute permet-

tant à la nacelle de redescendre, un réflecteur radar pour avertir

les avions de la présence d’un objet volant, et la nacelle avec les ins-

truments de mesure. Nicolas Janin, de Planète Sciences Rhône-Alpes,

7… 3, 2, 1, 0 ! Le ballon s’élève dans Pierre Munger (F6BNV) et Bruno Gaudin (F1IMO) commencent à le suivre sur l’écran de leur ordina-

teur, tout comme les élèves qui retournent en classe étudier les

premières données et suivre le

voyage dans l’espace de leur nacelle.

14 h 33. Le ballon d’hélium éclate, la Galaxy-Box a atteint les 20 195

mètres. Le parachute s’est ouvert et la nacelle est descendue tran-

quillement avant d’atterrir à Beau-

fort, en Savoie. Grâce au GPS, les radios amateurs connaissent exac-

tement le lieu d’impact, ils vont le

collégiens qui ont hâte de goûter dans l’espace. g

MICHÈLE FEUILLET

EN SAVOIR PLUS ● Planète Sciences Auvergne

Rhône-Alpes est une association d’éducation populaire créée en 2003 et dont le siège social est situé à Vaulx-en-Velin. Elle a pour objectifs de diffuser la culture scientifique et technique de façon ludique, auprès des jeunes entre 7 et 25 ans en s’appuyant sur un projet éducatif commun à toutes les délégations.


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PORTRAIT

“À

EXPRESSIONS / Mercredi 9 octobre 2019 - n° 677

Il faut tout prendre comme ça vient, ne pas se faire de souci. Le soir, je bois un petit verre de liqueur, du Porto ou autre chose. Je suis contente de tout.

l’époque où je suis

306 toutes options, qui lui est

encore

verra que depuis la fenêtre. “Il est

livrée à domicile. Mais il ne la

née, on accouchait chez

soi,

parti au matin faire ses rayons, et

raconte Anny Lax. Et lorsque je

à 11 heures, on m’a appelé pour me

suis venue au monde, la sage-

dire qu’il voulait rentrer à l’hôpital,

femme a dit à ma mère que je ne

qu’il fallait que je lui apporte ses

passerai pas la nuit. Mais le méde-

médicaments. Ce sera mon premier

cin n’était pas d’accord. "Une bonne

trajet avec la voiture.” Il décédera

purge, un bon bain, et demain il n’y paraîtra plus", qu’il a dit.” 97 ans

plus tard, c’est une dame sémillante, soigneusement apprêtée et

continuellement souriante qui nous reçoit dans son appartement

du Moulin-à-Vent. Le médecin ne s’était pas trompé. Il faut dire que dans la famille, on a plutôt le cuir dur. “L’une de mes sœurs est décédée à 96 ans, ma mère à 93 et mon

autre sœur — bien vivante — a eu

91 ans cette année”, observe la

presque centenaire.

Aujourd’hui, Anny reste philo-

sophe. “Il faut tout prendre comme ça vient, ne pas se faire de souci, assure-elle. Le soir, je bois un petit verre de liqueur, du Porto ou autre chose. Je suis contente de tout. Et

je n’ai jamais vraiment été malade.” Précisons aussi qu’elle ne cuisine

un mois plus tard. “C’est pour cela

que je veux garder ma voiture le

La vie comme un jeu

plus longtemps possible. Mais je la

trouve très belle, même si les gens me disent qu’elle est vieille. Je suis

heureuse quand je la vois, ou quand je la conduis.”

EN MARCHE VERS LE SIÈCLE

C’est que, malgré son âge avancé,

Anny prend encore le volant. Pour

se rendre trois fois par semaine au Vénissieux bridge club (VBC),

situé à 1,5 km de chez elle, par

Anny Lax. Bientôt centenaire, elle poursuit son bonhomme de chemin, sans jamais se départir de son sourire. Adepte du bridge qu’elle pratique trois fois par semaine, Anny Lax a su conserver une vivacité d’esprit et un optimisme à toute épreuve.

exemple. “Le bridge, c’est ma

seconde famille, s’enflamme-t-elle. Quand je joue, je ne pense à rien, je

ne sens rien et je ne vois pas passer

le temps. Ma fille le dit bien : Quand Maman revient du bridge, c’est une

PAR : ALAIN SEVEYRAT. PHOTO : RAPHAËL BERT

autre femme.” Celle qui fût l’une

jamais de plats préparés. Et qu’elle

part en voyage sur toute la planète

des fondatrices du club en 1998 y

quatre fois par an, et ce depuis

sionnelle. “Au début de la guerre,

En 1948, son mari fait l’acquisition

car ou en voiture, à sillonner,

ment la jeunesse, dit-on.

monde licenciait. Je me suis finale-

ses activités de couturière, Anny

triche, l’Espagne, la Hollande…

deux décennies. Les voyages for-

Anny — Bénas de son nom de jeune fille — est née cours Gam-

betta à Lyon le 28 mai 1922. Elle a

17 ans au début de la Seconde

Guerre mondiale, alors qu’elle

vient de terminer ses études au lycée de La Martinière, diplôme de couturière en poche. “J’ai subi toute la guerre. Je n’ai pas eu vrai-

ment de jeunesse car on manquait

de liberté, se souvient-elle. Mais on

je cherchais une place mais tout le

ment installée chez mes parents

comme couturière. Je réalisais des vêtements pour enfants, comme

des petites robes à smock. Ça marchait bien.” Une activité qu’elle

poursuivra 17 ans durant. En juillet 1944, la jeune femme se marie

avec celui qui l’accompagnera

pendant plus d’un demi-siècle.

“Un petit mariage tout simple

parce que c’était en pleine guerre.”

n’a pas été malheureux. On a pu

De cette union naîtront deux

campagne qui nous apportait ce

quatre petits-enfants et cinq

manger car j’avais un oncle de la

qu’il fallait. Personne dans la famille n’en a réellement pâti.”

La voici donc dans la vie profes-

enfants en 1944 et 1952. Depuis, arrière-petits-enfants — dont le

plus âgé a 21 ans — sont venus agrandir la famille.

d’un salon de coiffure. En plus de

donne de son temps pour faire marcher le commerce. “Je devais

me changer tous les jours et essayer tous les produits pour les

vendre aux clientes. Elles voulaient toujours celui que j’avais : les col-

liers, les vernis à ongles et les rouges à lèvres”, sourit-elle. En 1956, elle abandonne aiguilles et dés à coudre pour rejoindre son

époux dans la parfumerie qu’il vient d’acheter. Ils devront stop-

per leur activité trente ans plus

tard, lorsque la maladie s’empa-

rera de lui. Mais le couple s’ac-

croche à la vie. Une fois à la retraite, les voilà sur les routes, en

entre autres, le Danemark, l’Au“Mon mari ne m’a jamais dit je t’aime. Il disait "Je t’ai mariée, ça

veut tout dire", confie-t-elle. On s’entendait vraiment bien. Contrairement à moi, il était très timide, il

n’aimait pas se montrer, s’habillait tout simplement. Il prenait tout en

main, décidait de tout, organisait

tout et cela me convenait. Moi, j’étais

dépensière,

j’aimais

le

monde. Tous les deux, on adorait

les jeux, les voyages, danser et faire

l’amour. Peu à peu, on s’est accordé : je l’ai un peu dégourdi et il m’a un peu calmée.”

Le 21 juin 1997, Anny reçoit un joli cadeau de sa part : une Peugeot

possède même sa table réservée,

la numéro 3. “C’est notre star, observe la présidente du VBC, Sylvie Chabert. Elle est facile à vivre,

d’une modestie à toute épreuve, elle

a toujours le sourire et se plaint rarement.” Ce que ne reniera pas son médecin. “Mon docteur me dit que quand je viens le matin, ça lui

donne du courage pour la journée”, assure Anny dans un grand sourire.

Des projets, Anny en a encore

quelques-uns. Dont un anniver-

saire qui s’approche tout doucement, celui de ses cent ans. “C’est

une fierté. Je commence à y penser. Je ne sais pas comment ça se va se passer, alors je cogite.” g

LE

BRIDGE VOUS INTÉRESSE ? WWW.VBC-BRIDGE.FR


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