Expressions 662

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CADRE DE VIE

SECOURISME

Depuis le 1er février, sur le site venissieux.fr, on peut signaler grâce à l’outil “Clic” les dysfonctionnements observés dans le domaine public. En associant ainsi les habitants, la Ville entend gagner en réactivité dans le traitement des problèmes qui ternissent le quotidien. PAGE 3

Des gestes pour la vie

ARCHIVES RAPHAËL BERT

“Clic”, un nouvel outil de signalement

Alors que les accidents domestiques font 21 000 morts chaque année en France et que les “fausses routes” sont la première cause de décès chez les moins de 5 ans, seules 15 % de personnes sont formées aux gestes de premiers secours. Les formations ne manquent pourtant pas, notamment à Vénissieux. DOSSIER PAGES 11 À 13

N° 662 du 6 au 19 février 2019

www.expressions-venissieux.fr

Grand débat: ce que disent les Vénissians Mis en place dès le 24 décembre à Vénissieux dans le cadre du Grand débat national, les cahiers de revendications adressés au président de la République se remplissent peu à peu. PAGE 7

CONSEIL MUNICIPAL

Le budget 2019 à la loupe P. 4

RENOUVELLEMENT URBAIN

Démolition reportée pour la barre Monmousseau P. 5

LES MUSICIANES

La musique minimale à son maximum

PHOTO RAPHAËL BERT

P. 16

Du 9 au 16 février, le festival de l’école de musique Jean-Wiener va multiplier concerts, expériences sonores et ateliers. Avec, pour fil rouge, le compositeur Anthony Clerc, en résidence à l’école. Le thème, “En boucle”, mettra sur le devant de la scène musiques minimales et répétitives.


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ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

DÉMOGRAPHIE

Recensement jusqu’au 23 février Commencé le jeudi 17 janvier, le recensement de la population se poursuit jusqu’au samedi 23 février. Si vous êtes concerné, un agent recenseur identifiable grâce à une carte officielle tricolore avec sa

photographie, signée du maire, se présentera chez vous. Il vous remettra vos identifiants pour répondre en ligne ou, si vous le préférez, les questionnaires papier à remplir concernant votre logement et les

personnes qui y résident. Dans tous les cas, vous n’aurez pas besoin de vous déplacer.

Seul l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études écono-

miques, est habilité à exploiter les questionnaires. Ils ne peuvent PHOTO RAPHAËL BERT

donc donner lieu à aucun contrôle administratif ou fiscal. g

PLUS

DE RENSEIGNEMENTS AU

04 72 21 45 21.

VOTER AUX EUROPÉENNES

On peut s’inscrire jusqu’au 31 mars

RESTAURATION COLLECTIVE

La cuisine centrale fait ses cartons

L’

ARCHIVES RAPHAËL BERT

Le 4 mars prochain, la nouvelle cuisine centrale sera fonctionnelle. Le déménagement débutera mi-février pendant les prochaines vacances scolaires. heure du grand déména-

débute en toute sécurité, la cuisine

conditions de travail du personnel.

du 18 février, après un net-

locaux.

atteindre les 6500 unités par jour

Les modalités d’inscription sur les

Vous

générant une baisse de coûts de

existe désormais un répertoire

tel de ville et dans les mairies de

gement est proche. À partir

toyage spécifique pour que l’activité

centrale intégrera ses nouveaux Du 18 au 22 février, les agents trans-

féreront le stock de nourriture. Dans le même temps, les fournis-

BON À SAVOIR

seurs finiront d’installer le matériel,

Les chiffres de la restauration en 2018

du déplacement de l’administra-

● 32 agents toutes disciplines

confondues. ● Plus de 330 tonnes de produits alimentaires réceptionnées. ● Plus de 341 tonnes livrées dans les restaurants scolaires, crèches et résidences de personnes âgées. ● Une activité dédiée à 90 % à la restauration scolaire : un enfant sur trois déjeune chaque jour à l’école, deux tiers des enfants scolarisés sont inscrits à la restauration scolaire. ● 608 248 repas servis avec un pic de production de 5 200 repas par jour. ● Plus de 20 % de produits bio correspondant à plus d’un composant sur trois dans les menus.

renouvelé à hauteur de 95 %. Tan-

dis qu’une entreprise se chargera tion.

Puis du 22 au 27 février, ce sera la “marche à blanc” avec toute une

série de tests effectués en condition

La production de repas pourra contre 5 200 aujourd’hui, tout en maintenance avec des matériaux durables, une utilisation optimale des énergies, une évolution vers des

modes de cuisson alternatifs, et des

aménagements spécifiques pour la

gestion des déchets et le tri sélectif. Construite à proximité de l’actuel bâtiment, avenue Jean-Moulin, sur un terrain de 6000 m2, la nouvelle

de production réelle. Le ven-

cuisine centrale présente une

centrale de production) sera opé-

de 8,8 millions d’euros, c’est l’un des

repas du 4 mars, date du retour en

dat municipal en cours. “Cette opé-

dredi 28, la nouvelle UCP (Unité

rationnelle pour la préparation du classe des petits Vénissians.

UNE UNITÉ DE PRODUCTION HIGH-TECH

Cette nouvelle cuisine centrale répond à la croissance de la popu-

lation scolaire, particulièrement soutenue à Vénissieux ces dernières années. Plus ergonomique et fonc-

tionnel, le bâtiment a été conçu pour améliorer de façon notable les

superficie de 2225 m2. Avec un coût

investissements majeurs du man-

ration marque la volonté de notre

majorité de garder la maîtrise

listes électorales ont évolué. Il électoral unique (REU), actualisé en temps réel par l’Insee. La prin-

cipale nouveauté est l’allonge-

ment de la période d’inscription

et la fin de la date butoir du 31 décembre. Pour voter aux élections européennes du 26 mai pro-

chain, on peut ainsi s’inscrire jusqu’au 31 mars inclus. Cela vous concerne si vous venez d’emmé-

nager à Vénissieux ou de changer d’adresse à l’intérieur de la commune.

(en téléchargeant au préalable un

formulaire sur vénissieux.fr) ou directement via internet sur le site www.servicepublic.fr

Pièces à produire: carte nationale

d’identité ou passeport en cours

de validité, justificatif de domicile établi au nom du demandeur.

PLUS D’INFORMATION AUPRÈS DU SERVICE ÉLECTIONS AU 04 72 21 44 86, OU PAR COURRIEL À L’ADRESSE SUIVANTE : ELECTIONS@VILLE-VENISSIEUX.FR

ment le maire, Michèle Picard, lors

Collecte solidaire le 9 février

aux associations. C’est un choix poli-

tique fort, que nous assumons, et dont nous sommes fiers.” g

MICHÈLE FEUILLET

vos

Vénissy. Mais aussi par courrier

EXPRESS

de ses vœux aux personnalités et

effectuer

quartier du Moulin-à-Vent et de

publique dans le domaine de la santé et de l’éducation, rappelait récem-

pouvez

démarches physiquement à l’hô-

La Métropole de Lyon et l’éco-organisme Éco-systèmes mettent à la disposition des habitants du territoire des points de collecte d’appareils électriques et électroniques. Cette collecte est organisée dans les neuf arrondissements de Lyon et dans les villes de Bron et Vénissieux. À Vénissieux, le prochain rendez-vous est fixé au 9 février, place LéonSublet. Outre les petits appareils électriques, sont acceptés le gros électroménager, les téléviseurs et écrans plats, et le matériel informatique.


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

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CADRE DE VIE

Un hic ? Ayez le réflexe “Clic” Depuis le 1er février, sur le site venissieux.fr, on peut signaler grâce à l’outil “Clic” les dysfonctionnements observés dans le domaine public. En associant ainsi les habitants, la Ville entend gagner en réactivité dans le traitement des problèmes qui ternissent le quotidien. n dépôt d’ordures sau-

U

commentaire le cas échéant, par

qué par une branche, un

d’une situation urgente ou dange-

cent et finissent par énerver s’ils

contacter pour demander des pré-

scooter abandonné, un lampa-

daire dégradé, un graffiti… Autant de dysfonctionnements qui agas’installent dans la durée. “Quand

quelque chose nous exaspère, on focalise dessus, souligne le maire,

Michèle Picard. Et on finit par avoir un regard biaisé sur la ville en géné-

ral. On l’a constaté lors des dernières assemblées générales de conseils de quartier. Les interven-

tions des habitants se fixent sur ces tracas du quotidien, au point d’ou-

blier le positif et tout ce qui est fait

par ailleurs. Si on arrive ensemble

à régler plus rapidement ces dysfonctionnements, on aura la satis-

faction d’un espace mieux gérer collectivement.”

C’est l’objectif de “Clic”, acronyme

de contact local d’information

citoyenne. Cet outil numérique de gestion du domaine public est accessible depuis le 1er février sur

le site internet de la commune. Avant d’être invité à choisir un signalement dans une longue liste

préétablie, l’internaute doit ren-

seigner son identité et son adresse mail. Il peut joindre une photo du problème constaté et ajouter un

exemple s’il considère qu’il s’agit

reuse. Sa démarche est ensuite

validée par réception d’un mail. Si nécessaire, un technicien peut le

cisions. Une fois le problème traité, quelle que soit l’autorité compé-

tente (Ville, Métropole, bailleurs sociaux…), un mail l’informe de la fin de la procédure.

“Si cela concerne la commune, nous interviendrons directement, précise Michèle Picard. Si c’est la Métropole, nous transmettrons. Mais il y aura systématiquement un suivi et

l’habitant saura ce qu’est devenu

son signalement. Cela permettra déjà de clarifier les responsabilités

car il n’est pas évident pour la population de savoir qui fait quoi. Mais

le plus important est de gagner en réactivité.”

Et le maire de citer une expérience

personnelle : “Chaque fin année, lors des repas de personnes âgées, tions touchant au domaine public.

Et quand je demande à mes interlo-

Complémentaire du Top

Une attente forte

remonter l’information plus tôt, ils

Le “Clic” ne se substitue pas à l’Office public de la tranquillité (Top) ; il vient en complément. D’abord parce qu’il s’agit, pour le premier dispositif, d’une démarche numérique via internet. Alors que le fonctionnement du Top est basé, depuis sa création en l’an 2000, sur une prise de contact téléphonique (04 72 51 52 53). Mais la différence tient également au degré d’urgence des signalements. “Un dépôt d’ordures sauvage porté à notre connaissance par l’intermédiaire du Clic peut être traité le lendemain, explique Michèle Picard. Tandis qu’une panne d’électricité ou de chauffage, ou des nuisances sonores demandent à l’évidence une réaction plus rapide.” Depuis le mois de septembre 2018, le standard du Top fonctionne sept jours sur sept et 24 heures sur 24, en cohérence avec le centre de supervision urbain (CSU) qui gère le réseau de caméras de vidéo-protection installées dans la commune. Sur le terrain, deux équipes du Top se relaient six jours sur sept de 8 heures à 19 heures. Outre la veille technique pour tous les dysfonctionnements constatés, leurs missions vont de la sécurisation des abords des groupes scolaires à la surveillance du bâti communal ou encore la lutte contre les atteintes à l’environnement.

Les assemblées générales de conseils de quartier, à l’automne dernier, ont confirmé, s’il en était besoin, que les thématiques liées au cadre de vie sont centrales dans les attentes des habitants. Ce constat ressort également des résultats de l’enquête Ipsos communiqués au mois d’octobre 2018. Derrière la sécurité (64 %) qui reste, et de loin, la première des préoccupations, pointaient le logement (38 %), la circulation et le stationnement (36 %), la propreté de la ville (32 %), et un peu plus loin l’environnement et les espaces verts (22 %).

cuteurs pourquoi ils n’ont pas fait me disent : "On ne va quand même

pas contacter la mairie pour ça !"

Mais si justement, les habitants doivent être actifs et signaler ce qui ne

précieux. Nos agents sont nom-

breux sur le terrain mais ils ne peuvent pas tout voir. Souvent, la

Michèle Picard

Un dépôt d’ordures sauvages vous agace ? Depuis le 1er février, vous pouvez le signaler en ligne. “Il y aura systématiquement un suivi et l’habitant saura ce qu’est devenu son signalement”, précise Michèle Picard.

je note quantité de petites informa-

va pas. On peut gagner un temps

Nos agents sont nombreux sur le terrain, mais ils ne peuvent pas tout voir.

ARCHIVES RAPHAËL BERT

vage, un feu rouge mas-

population a le sentiment que les

choses ne sont pas faites parce

qu’elles traînent. Alors que nous sommes en mesure de traiter dès

que nous avons l’info.” g

GILLES LULLA


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ACTUS

Mercredi 6 février 2019 - n° 662 / EXPRESSIONS

CONSEIL MUNICIPAL

Budget 2019 : entre réalités et priorités A

Le budget 2019 est le premier élaboré sous les nouvelles contraintes fixées par l’État, qui encadrent sévèrement la progression des dépenses de fonctionnement. près négociation, la limite

Le

d’investissement

augmentation montre que la popu-

progression annuelle des

recul (- 7,4 %), reste à un niveau

tés économiques grandissantes. Ce

dépenses de fonctionnement de la

Ville de Vénissieux a été fixée à 1,46 %. Pas un centième de plus.

Sans tenir compte de l’inflation ! Quiconque gère un budget, petit

ou gros, mesurera la difficulté. Surtout

que

cette

nouvelle

contrainte dite de “contractualisa-

niveau

pré0vu, même s’il marque un

élevé : près de 20 millions d’euros.

Parmi les principales enveloppes, citons la reconfiguration de la Maison des services publics de Vénissy (1,6 million d’euros).

NIVEAU D’IMPOSITION : 19E SUR 59 DANS L’AGGLO

tion” — les communes n’avaient

Côté recettes, la Ville a prévu une

peine de malus — s’ajoute à plu-

tant global de 102 541 161 euros. Et

en réalité guère le choix, sous sieurs années d’austérité pour les caisses des collectivités locales.

Le budget 2019 était le principal

rapport à l’ordre du jour du conseil municipal, lundi 4 février. “Si nous n’avions pas signé ce

contrat avec l’État, a rappelé

Michèle Picard, les sanctions se seraient élevées à 1,5 million d’eu-

ros sur la période 2019-2021. Un scénario catastrophe pour les services que les Vénissians attendent

de nous, et pour nos capacités d’in-

vestissement également. C’est ce principe de réalité que le budget 2019 intègre.”

Un principe qui se traduit par une poursuite des efforts de gestion

engagés depuis quelques années.

Les frais de fonctionnement de la

Ville hors salaires sont contenus. Les subventions aux associations,

après deux années de baisse, restent stables également. Le poids

progression de 1,5 % pour un mon-

ce malgré des taux d’imposition inchangés depuis 2016. Comment la Ville peut-elle gagner davantage

gelés ? Bayrem Braïki, l’adjoint aux

gressent “que” de 1,46 %. Résultat : des dépenses de fonctionnement

évaluées à 92 290 700 euros, soit 0,6 % de plus que l’an dernier.

caché

que

l’avenir

pourrait

conduire à des choix plus doulou-

reux. “Malgré l’obtention d’un taux de progression des dépenses de

1,46 %, le sens des réalités nous appelle à poursuivre nos efforts. Car l’urgence sociale est telle que

nous savons déjà que ce pourcen-

tage sera insuffisant à partir de 2020.” g

La reconfiguration de la Maison des services publics de Vénissy (1,6 million d’euros) sera l’un des premiers postes d’investissement en 2019. GILLES LULLA

contributions directes vont rap-

Le budget 2019 a été adopté à la

pour attirer à Vénissieux les

(opposition)

2019, soit presque un tiers des

contre, à l’exception de trois élus

par définition en capacité de

décision de geler les taux de fis-

quer avec force graphiques : si les porter 33,7 millions d’euros en recettes, cela s’explique d’abord par une revalorisation annuelle (+ 2,2 %) des valeurs locatives fixées par l’État. “On présente sou-

majorité. L’opposition a voté qui se sont abstenus: Saliha Mer-

tani (Modem), Nacer Djaidja et Hidaya Said (société civile).

ménages de la classe moyenne, payer l’impôt. Ce qui bien sûr vous obligerait à lutter contre le communautarisme et l’insécurité

qui sévissent dans notre ville. Ce

vent Vénissieux comme une ville où

Pierre-Alain Millet, groupe

tait M. Braïki. Mais c’est faux. Si

“Ce budget est un budget d’action

Christophe Girard, groupe

et nous en sommes fiers, d’autant

(opposition)

l’on paye beaucoup d’impôts, ajou-

l’on tient compte à la fois du niveau

des taxes et de celui des valeurs locatives, on obtient une cotisation moyenne de taxe d’habitation de

636 euros contre 724 euros pour l’ensemble des villes de l’agglomé-

ration. Cela nous met à la 19e place

à savoir les dotations et subven-

premier poste budgétaire, ne pro-

Michèle Picard n’a du reste pas

ILS ONT DIT

lien avec la trajectoire de désencharges de personnels, de loin le

nouvelle.

finances, s’est employé à l’expli-

sur 59 dans l'ordre croissant.”

dettement de la commune. Et les

qui n’est pas forcément une bonne

alors que ses impôts locaux sont

des charges financières recule de

près de 19 % (- 300 000 euros), en

lation est confrontée à des difficul-

PHOTO RAPHAËL BERT

imposée par l’État à la

L’autre grosse source de recettes, tions versées par l’État, est en

communiste (majorité)

contre l’injustice fiscale et sociale que nous tenons cet objectif avec

une rigueur qui en fait un budget

exemplaire du point de vue financier. Nous continuons à

réduire la dette par habitant, tout

en maintenant l’investissement au niveau de notre plan de mandat.”

hausse de 1,7 % pour s’établir à

Damien Monchau, groupe Ras-

c’est uniquement la Dotation de

tion)

quelque 29,5 millions d’euros. Mais solidarité urbaine (DSU) qui progresse (+ 5 %). Or la DSU est attri-

buée sur des critères sociaux : son

semblement national (opposi“Une gestion responsable impli-

querait de tout mettre en œuvre

dont je vous pense incapable.”

“Pour la victoire du bon sens”

“Nous saluons de nouveau votre calité locale. Toutefois, les inves-

tissements pour 2019 seraient en recul de l’ordre de 7,5 %. Ces retards seront tôt ou tard préju-

diciables au développement de notre ville. Il y a trop d’incohé-

rences et de lacunes dans ce budget, nous voterons contre.”

“Le budget que vous nous pré-

Lotfi Ben Khelifa, groupe socia-

incapacité à vous remettre en

sieux” (opposition)

sentez ce soir confirme votre

cause et à tenir compte, dans un esprit démocratique, des avis des

uns et des autres. Notre groupe votera contre car nous sommes

globalement contre votre gestion, mais n’allez pas dire que nous votons contre tel ou tel événement.”

Maurice

Iacovella,

groupe

“UDI Vénissieux Autrement”

liste “Ensemble pour Vénis-

“Que retenir de ce budget primi-

tif ? C’est un investissement en chute libre, un budget de fonc-

tionnement qui augmente et des

dotations qui ne baissent pas. Les

élus municipaux de la majorité

se sont abstenus lors du vote du budget de la Métropole. Nos élus sauront, eux, prendre leurs responsabilités.

Nous

contre ce budget.”

voterons


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

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RENOUVELLEMENT URBAIN

QUALITÉ DE L’AIR

La ZFE est en place

Barre Monmousseau : démolition repoussée

Mesure complémentaire à la ZFE, la vitesse maximum autorisée sur le périphérique devrait passer à 70 km/h ces prochaines semaines. Adoptée lors du conseil métropo-

(amendes de 68 euros pour les

émissions (ZFE) du Grand Lyon est

135 euros pour les poids lourds),

litain du 28 janvier, la zone faibles

en place depuis le 1er février. Elle

vise à “réduire la pollution atmosphérique au-dessus de l’agglomé-

ration lyonnaise en limitant l’accès aux véhicules les plus polluants, tout en favorisant le développement d’un parc automobile plus propre”, selon la Métropole.

La mesure interdit la circulation des véhicules utilitaires légers et des poids lourds dans un périmè-

tre qui comprend Lyon, Caluire-et-

véhicules utilitaires légers et de 2019 sera une année “pédago-

gique” pendant laquelle des pan-

neaux seront mis en place pour sensibiliser les personnes concer-

nées. Après cette année de sursis, les véhicules utilitaires légers destinés au transport de marchan-

dises et les poids lourds non classés ou

disposant

d’une

vignette

Crit’Air 4 ou 5 n’auront plus le droit

de circuler dans la ZFE. Enfin, à partir du 1er janvier 2021, seuls les

Cuire, la plus grande partie de

véhicules utilitaires légers et poids

de Vénissieux. À noter que ni le

seront autorisés. Comme il n’est de

Villeurbanne et une petite partie

port Édouard-Herriot, ni la portion

de l’A6/A7 traversant Lyon, ni le boulevard Laurent-Bonnevay et le périphérique Nord ne sont compris dans la ZFE.

Avant la mise en place de mesures coercitives

en

janvier

2020

lourds de catégorie Crit’Air 1 et 2 bonne loi sans exception, des déro-

gations à ces dispositions seront établies courant 2019. Les micro-

ARCHIVES RAPHAËL BERT

Prévue pour fin 2018 puis février 2019, la démolition de la barre Monmousseau, sur le plateau des Minguettes, “est reportée à octobre 2019” selon ICF Habitat Sud-Est Méditerranée, propriétaire de la résidence. nterrogé par Expressions, ICF

I

des locataires avec les offres dispo-

breuses rencontres, une permanence

“le relogement des derniers loca-

même au-delà. ICF Habitat explique

services communaux, tout cela a

en réalité plus que cinq à reloger,

aux lois du marché locatif actuel”…

(filiale de la SNCF) indique que

taires présents est encore en cours”. Le bailleur social évoque “une quin-

zaine de ménages”. Il n’en resterait

depuis une réunion qui s’est tenue le 28 janvier. Ceux-ci auraient refusé toutes les solutions proposées, com-

nibles dans la région lyonnaise et que “la recherche de corrélation

entre les vœux des résidents et les possibilités concrètes se confrontent

Plus direct, Idir Boumertit, adjoint au maire en charge du Grand projet de ville, évoque “le double langage

prenant la prise en charge des frais

de certains, qui parlent beaucoup de

désormais en droit d’engager une

mais qui refusent d’accepter des

de déménagement. Bien qu’ICF soit mesure d’expulsion des derniers occupants (laquelle pourrait aboutir

d’ici avril), la recherche d’un accord reste cependant privilégiée par le bailleur.

Démarré en mai 2016 pour les 197 ménages alors présents dans l’im-

meuble, le processus de relogement

est conduit par un organisme interbailleurs, qui croise les demandes

"mixité sociale" dans leurs discours,

familles modestes dans leur parc locatif ou refusent de construire du

logement social dans leur commune”. Soulignant que “quelques mois de

report pour la démolition, ce n’est pas grand chose au regard du défi consis-

tant à reloger près de 200 foyers en

deux ans”, l’élu valorise le travail

effectué par les bailleurs et la Ville. “Trois réunions publiques, de nom-

hebdomadaire, un suivi constant des permis de prendre en compte la dimension sociale du projet. Le renouvellement

urbain,

parcours de vie.”

Situé 1 à 21, rue Gaston-Monmous-

seau, la barre ICF constitue une cas-

sure forte entre le plateau et le centre-ville de Vénissieux. Inscrite dans le Nouveau programme national de rénovation urbaine, la dispa-

rition de l’immeuble est l’un des

éléments de la recomposition urbaine souhaitée par la Ville, pour favoriser un habitat diversifié, par-

ticiper à la restructuration de la

place du marché et permettre un lien avec le centre-ville. g

TRANSPORTS EN COMMUN

durée de trois ans, pour l’acquisi-

En avril, le C12 s’arrêtera “à la demande”

tion de véhicules propres. g

Inscriptions scolaires Pour les inscriptions en première année de maternelle (enfants nés au plus tard le 31 août 2017), les prises de rendez-vous sont ouvertes depuis le 8 janvier. S’adresser au service éducation de l’hôtel de ville (3e étage). Tél. : 04 72 21 45 56 (de 8 h 30 à 17 heures). Documents à présenter : livret de famille ou copie intégrale de l’acte de naissance, justificatif de garde de l’enfant pour les parents divorcés ou séparés, justificatif de domicile de moins de trois mois ou attestation d’hébergement, carnet de vaccinations ou de santé.

F.T-B.

Évoquée le 25 janvier lors des vœux de la présidente

des lieux où existe un risque ou un sentiment d’insé-

la demande” le soir sur certaines lignes de bus devrait

2015 par le Sytral et son délégataire pour les TCL, Keo-

du Sytral, Fouziya Bouzerda, la possibilité d’arrêts “à

EXPRESS

ne

immeubles, c’est aussi construire des

entreprises et les PME bénéficie-

ront d’aides financières, d’une

ça

consiste pas seulement à démolir des

se mettre en place en avril prochain. Ce dispositif per-

mettra aux voyageurs de descendre du bus entre deux

arrêts, à partir de 21h30. Chaque demande sera laissée

à l’appréciation du chauffeur, qui devra s’arrêter à un endroit sûr, aussi bien pour le véhicule que pour l’usager, et sans gêner la circulation.

Dans un premier temps, seules les parties des lignes 7, C5, C14 et C12 ayant fait l’objet de “marches explora-

toires” seront concernées. Ces diagnostics de terrain ont été menés par de petits groupes de femmes, dans

curité. Une démarche unique en France, initiée en lis Lyon, dans le cadre du Plan de lutte contre les vio-

lences faites aux femmes. Ainsi, entre avril et juin 2017, cinq ambassadrices sélectionnées par le Sytral (dont deux Vénissianes) avaient réalisé plu-

sieurs marches exploratoires sur la ligne C12, entre Moulin-à-Vent et Hôpital Feyzin-Vénissieux. Pour

autant, ce dispositif d’arrêt à la demande ne sera pas réservé aux femmes mais bénéficiera à tous les usagers. g

F.T-B.


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ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

LOGEMENT SOCIAL

DISPARITION

Une année charnière pour la “Saco”

Gérard Nesme, “sa vie, c’était les autres”

Trois questions à Pierre-Alain Millet, président de la Sacoviv, à l’occasion de la présentation des vœux du bailleur de la Ville de Vénissieux, le 23 janvier. dence Keops et ses 179 logements

ARCHIVES RAPHAËL BERT

rénovés récemment. Nous étudions la contribution de la Sacoviv

dans un ample projet de recom-

position du centre-ville, entre la rue Victor-Hugo et l’arrière de la

résidence Croizat. De même, nous

Gérard Nesme (à droite) lors d’une manifestation contre les explusions locatives.

au projet Croizat-Houël, avec Lyon

Dans l’église des Minguettes, c’est

travaillons sur notre participation PHOTO RAPHAËL BERT

Métropole Habitat.

La loi Elan poussait à la concen-

tration des organismes HLM. La

Deux réhabilitations sont en cours au Couloud et au Monery (photo). Vous évoquez une “Sacoviv à l’of-

ndlr) par la maîtrise de nos

le contexte morose du logement

aménagements. L’utilisation des

fensive”. Un peu inattendu, dans social, non?

Le secteur est en effet très fragilisé depuis les réformes gouvernemen-

tales. Pas seulement les HLM; la construction globale de logements

a chuté de 7 % en 2018, après deux

années de hausse. Ce n’est pas fini puisque les dépôts de permis de construire chutent dans les mêmes

proportions. Beau résultat du soi-

dépenses, quitte à reporter certains

mesures d’accompagnement de la Caisse des dépôts sur la dette et les opérations au Monery nous ont aussi permis de maintenir un auto-

financement correct. Cette situation

saine nous donne accès à des prêts intéressants, et nous permet de

conduire des opérations de manière volontaire et de préparer l’avenir.

disant “choc de l’offre” ! Alors que

Concrètement, quelles opéra-

survie, la Sacoviv se porte plutôt

Deux réhabilitations sont en cours

certains bailleurs luttent pour leur

bien. Nous avions anticipé l’impact

des pertes de recettes liées à la RLS (réduction de loyer de solidarité,

tions et quels projets ?

au Couloud et au Monery, une en étude à Croizat. Nous avons racheté à Alliade Habitat la rési-

Sacoviv va-t-elle fusionner avec un autre bailleur ?

Non, plutôt qu’une fusion, à laquelle nous ne sommes pas

contraints, nous travaillons sur la mutualisation de services avec

d’autres structures équivalentes à la nôtre, dans la métropole. Ce pro-

jet sera concrétisé en 2019. L’objec-

tif de la loi est clairement de faciliter le rachat de bailleurs fra-

gilisés par de grands acteurs privés. Nous avons transformé ce risque en opportunité en recherchant des

partenariats pour doter la Sacoviv de plus de compétences et favoriser

son développement sous tous ses aspects : construction, technique, communication, services… g

aimant. “Sa vie, c’était les autres”,

l’Hymne à la joie, joué au saxo,

a confié Maryse Nesme. Tout

nie organisée pour les obsèques

nir prêtre-ouvrier ou syndica-

qui a ouvert l’émouvante cérémode Gérard Nesme, le 30 janvier. Président de la Confédération nationale du logement (CNL) à

Vénissieux, investi à l’Action

jeune, il avait hésité entre develiste, deux chemins au service de

son prochain. En 1973, sa rencontre avec Maryse (sur une manif du 1er mai, bien sûr !) lui a montré

catholique ouvrière (ACO) et à la

une voie qu’il n’a jamais regret-

lymphome espoir et de son

Galeries et délégué syndical, il

CGT, membre très actif de France

conseil de quartier à Vénissieux, “Gégé” est décédé le 24 janvier en

début de soirée, à l’âge de 70 ans. Il a été victime d’un accident de

la route, fauché boulevard Croizat par une camionnette alors

qu’il traversait un passage piéton en rentrant chez lui.

Ses amis, ses frères, son épouse

et ses deux fils ont, tour à tour, raconté le copain dynamique, le frangin farceur à la “colo Berliet”

et la JOC, le militant passionné et désintéressé, le mari et père

tée. Comptable aux Nouvelles

s’était aussi investi dans la lutte pour l’accession au logement

pour tous. En phase de rémission après un cancer, il allait chaque semaine partager son optimisme

avec les malades du centre Léon-

Bérard. “Parce que c’est difficile, j’aime bien”, avait l’habitude de

dire ce battant à l’éternel sourire. Aujourd’hui,

c’est

pour

ses

proches que c’est difficile. La

rédaction d’Expressions leur présente ses plus sincères condoléances. g

PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOIS TOULAT-BRISSON

CONSEILS DE QUARTIER ●

SOLIDARITÉ Contre les expulsions locatives : une permanence chaque mardi

Le Réseau d’alerte et de solidarité tient désormais une permanence le mardi, de 10 heures à 11 h 30 puis de 16 h 30 à 18 h 30, salle du Château, dans le centre-ville de Vénissieux (entrée rue du Château). Créé en 1997, le réseau de bénévoles accompagne les personnes en difficulté pour payer leur loyer et menacées d’expulsion ou de coupure d’électricité ou de gaz.

“Nous voulons faire de cette permanence hebdomadaire un moment de rencontre conviviale, d’échanges et de décisions collectives, explique André Mazuir, l’un des animateurs du Réseau. Avec celles et ceux qui sont concernés par les problèmes locatifs et d’énergie, bien sûr, mais aussi avec toutes les bonnes volontés qui veulent s’engager pour mener

cette bataille fondamentale pour vivre dignement.” Le Réseau organise son repas annuel de soutien le 9 février à partir de 18 h 30 à la Maison des fêtes et des familles, avenue de la DivisionLeclerc. Participation aux frais : 20 euros.

CONTACT : 06 85 04 37 31 OU 04 72 50 12 81 ET RESEAU.ALERTE.SOLIDARITE@GMAIL.COM

Jules-Guesde

Permanence jeudi 7 février à 18 h 30 au local du conseil (50, rue Joannès-Vallet). Président : Pierre Matéo

Gabriel-Péri

Permanence mardi 12 février à 18 heures, au restaurant scolaire Gabriel-Péri (1, rue Prosper-Alfaric). Président : Gilles Roustan

Jean-Moulin/Henri-Wallon

Permanence mercredi 13 février à 17 h 30 au local du conseil (43, rue des Martyrs-de-la-Résistance). Président : Nacer Khamla ●

Parilly

Permanence jeudi 14 février à 18 h 15 au foyer Marcel-Sembat (11, bd Marcel-Sembat). Président : Jean-Louis Piedecausa

Georges-Lévy/ErnestRenan/Moulin-à-Vent

Permanence mardi 12 février à 18 heures, salle du 44, rue Ernest-Renan. Président : Hamdiatou Ndiaye

Permanence mercredi 20 février à 18 heures au foyer Claude-Debussy (1, rue Claude-Debussy). Président : Aurélien Scandolara

Léo-Lagrange/Louis-Pergaud


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

7

GRAND DÉBAT

Que disent les cahiers de revendications ? Ouverts jusqu’au 22 février, les cahiers de revendications adressés au président de la République se remplissent peu à peu. Nous avons consulté celui du hall de l’hôtel de ville.

“J

tous”, “baisser la TVA sur les pro-

cahier sur la petite table,

ter l’avance des frais de santé, on

cune comporte trois parties à

magasins acceptent trois tickets

Président…” Dans le gros

à l’entrée de la mairie, une centaine de pages sont remplies. Cha-

compléter : “Habitant de Vénis-

sieux, je demande…, je propose…,

je souhaite que soient traités par ordre de priorité les problèmes suivants…”

Parfois, ce ne sont que quelques

phrases inscrites hâtivement. Mais souvent, doléances et témoignages occupent toute la page, se poursui-

vent même au recto de la feuille. Presque tous anonymes, les propos sont précis, argumentés, quelque-

fois très personnels. Ils expriment un ras-le-bol et des demandes déjà entendues ailleurs, dans des mani-

festations de retraités, par exem-

ple, ou dans certains partis, syndicats ou associations. Mais aussi, tout simplement, dans les discussions entre amis ou col-

lègues ou sur les ronds-points… On y trouve d’ailleurs beaucoup de

revendications popularisées par les gilets jaunes, telles que le réfé-

rendum d’initiative citoyenne (RIC), la baisse des taxes ou du prix

de l’essence. Enfin, un mot revient

beaucoup dans ces textes, le mot “peuple”.

TRAVAIL ET POUVOIR D’ACHAT

“Il faut du travail pour tous, car le

chômage coûte cher”, “C’est une condition pour l’accessibilité à la dignité”. La quasi-totalité des contributions demandent la revalorisation du SMIC ou de la pen-

sion d’invalidité, la hausse des salaires ou du point d’indice des

fonctionnaires… Des propositions

précises : “rétablir les APL pour

duits de première nécessité”, “arrê-

n’a pas les moyens”. Le 10 janvier,

en cause de cette disposition, qu’elle

soit inscrite dans la Constitution” !

JUSTICE SOCIALE ET FISCALE

une personne demande “que les

Le rétablissement de l’ISF est l’un

resto aux caisses”.

à une dénonciation de l’inégalité

“Fonctionnaire, je perçois 1400 euros par mois, sans aucune aide, je n’y arrive pas, je survis”, confie une

mère seule. Tandis qu’un père

réclame “une aide financière pour les jeunes sans travail. Mon fils de

22 ans ne peut même pas se payer le permis de conduire qui lui est demandé par les employeurs poten-

tiels”. “Je voudrais arrêter de rogner partout mais regarder en haut, lever les yeux !”, écrit-on le 11 janvier. “SOS pour nous, les pro-

chains pauvres”, lit-on sur la page suivante.

Les cahiers révèlent l’exaspération

des retraités, qui exigent que “la CSG sur les pensions soit suppri-

mée”, “que les retraites soient reva-

lorisées et indexées sur l’inflation, et pour qu’il n’y ait pas de remise

Je demande en criant haut et fort que quand une loi est faite pour faciliter la vie du peuple, on regarde la suite de cette loi. Le plus important pour moi, c’est que tous les gouvernements successifs évitent les dépenses inutiles comme tous les ménages qui sont en bas et se battent pour garder leur dignité.

Anonyme,Vénissieux le 24 décembre 2018

des best of des cahiers, souvent lié devant l’impôt. “Refaites payer les riches qui le sont tant”, “Arrêtez de faire payer par une partie de la

population les réductions de taxes des autres”. “Je demande le retrait du CICE pour les riches entreprises qui font du chiffre”, “l’interdiction de l’optimisation fiscale”.

“Nous voulons vivre de notre tra-

vail sans être asphyxiés par des

taxes, encore des taxes, toujours

PHOTO RAPHAËL BERT

e vous écris, Monsieur le

des taxes”, s’exclame-t-on mi-jan-

vier à la manière de Danton… “Les impôts seront acceptables lorsque chacun s’en acquittera en fonction de ses gains réels. Pas comme

Ces cahiers de doléances de 2019 présentent un air de parenté avec leurs ancêtres de 1789…

patrons, actionnaires, à Saint-Barth

“Les médias sont au service des

“Que M. Macron nous respecte, la

plus mais fabriquent des opinions

violence.” “Soyez poli, ne nous

toutes ces vedettes, sportifs, super ou ailleurs.”

ABOLITION DES PRIVILÈGES

Le RIC, porté par les gilets jaunes, est très présent, censé permettre

“un regard sur les grandes lois du pays et l’utilisation de notre

argent”, “la prise en compte réelle

de la population à l’échelon local et national”, mais aussi “revoir la

politique d’accueil des migrants”.

“Écoutez et prenez en compte les cris du peuple”, dit-on au président.

D’autres proposent de “tenir compte du vote blanc”, d’instaurer “la proportionnelle à toutes les élec-

riches et des puissants, n’informent qui vont dans le sens de leurs Maî-

tres” déclare “un sujet de Sa Majesté et de ses Princes”… La réfé-

non pas la moitié, comme depuis le

2019 un air de parenté avec leurs

contre la maladie d’Alzheimer, et 1er août 2018, depuis que le couple

ancêtres de 1789… Ainsi cette dou-

Macron s’est fait construire une pis-

“un ouvrier de 72 ans du bon peuple

C’est aussi au président que

ble page rédigée le 11 janvier par

qui s’excuse de son langage non poli” (il commence en effet par “La

politique, ça pue !”), adressée “à nos Princes d’en haut”. “Suppression

4 août 1789 qui avait mis fin à la

voir concentré à Paris”.

sissant : “Je demande que soient

nant aux cahiers de doléances de

fréquemment dans ces écrits, don-

“une assemblée constituante dans liser sur tout le territoire le pou-

contribution fait un parallèle sai-

remboursés tous les médicaments

des privilèges !”, s’exclame-t-on le

chaque département, de décentra-

menacez pas.” Le 14 janvier, une

rence à l’Ancien Régime revient

tions”, de “rétablir la présence de

députés issus du peuple”, de créer

violence de ses propos engendre la

14 janvier, comme un écho du féodalité.

Le président (à qui ces cahiers sont

adressés) est souvent interpellé.

cine au fort de Brégançon.”

s’adressent ces Vénissians au bas

de leur contribution : “Merci de

m’avoir permis de m’exprimer autrement que par vote”, “J’espère que ces doléances ne seront pas vaines, que cela vous grandira

et grandira la France, sinon bonjour le chaos”. g

FRANÇOIS TOULAT-BRISSON


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

8

ADDICTIONS

Passer le cap avec “Passage” a Mutualité française et la

L

En novembre 2018, une infirmière,

nisaient le 23 janvier dernier

spécialisé, Carlo Sferazza, ont été

taliers mutualistes issus du GHMF

de visites à domicile, d’entretiens

L’équipe du service d’addictologie des Portes du Sud a été récompensée par la Fondation de l’Avenir pour la mise en place du projet “Passage”, qui accompagne des patients à domicile après une hospitalisation pour sevrage. Géraldine Périnet, et un éducateur

Fondation de l’Avenir orga-

embauchés à temps partiel pour

une grande journée nationale

permettre la prise en charge des

dédiée à la recherche et à l’innova-

patients. Ces derniers bénéficient

tion dans les établissements hospi-

physiques (dans le service) ou télé-

(Groupement hospitalier de la

phoniques, et d’un accompagne-

Mutualité française). Le prix Avenir

ment dans différentes démarches

Recherche Innovation (Pari) a été

(régularisation administrative, aide

remis simultanément dans 26 éta-

à la gestion du budget, à la gestion

blissements français: parmi les lau-

du quotidien, courses, confection

réats, le service d’addictologie des

des repas, etc.).

Portes du Sud pour la mise en place

La remise du prix Pari à l’équipe

d’un projet d’accompagnement des

“Passage” a eu lieu en présence

patients après une hospitalisation

d’Antoine Catinchi, directeur géné-

pour un sevrage complexe. Intitulé “Passage” (acronyme de Projet pour

PHOTO RAPHAËL BERT

l’avenir des suites de sevrage pour un accompagnement global exté-

rieur), il vise à établir un retour pro-

gressif vers le quotidien en limitant

les risques de rechute en créant un cadre rassurant.

sont à l’initiative du projet. “Passage

cure, ils évoquent une sensation de

s’engagent via un contrat de trois

expliquent-elles. Après la fin de la

grand vide dès leur retour à domicile,

objectifs: le maintien du soin, la pré-

est né de plusieurs constatations,

ÉVITER LE GRAND VIDE DU RETOUR À DOMICILE

cure, les patients les plus démunis

liste, et Marion Bolard, psychologue,

tent rapidement. Quand ils sont en

Sophie Bareau, médecin généra-

financièrement et socialement rechu-

cocooning laissant la place à un où ils ne parviennent pas à garder un rythme de vie équilibré.” Les

patients qui acceptent le “Passage”

mois renouvelables sur différents vention des rechutes, ou encore l’inclusion

proximité.

MOBILISATION

réseau

de

(UMGEGL), d’Annie Rambaud-Gon-

tier, directrice des Portes du Sud, et de Dominique Letourneau, prési-

dent de la Fondation de l’Avenir. Fondation qui finance ce projet à hauteur de 58000 euros, tandis que la Mutualité française alloue une somme de 13000 euros. g

MICHÈLE FEUILLET

Les “Rendez-vous santé”

Depuis le printemps dernier les per-

vice hospitalier. Nous avons besoin

rendez-vous dans un CMP, il faut plu-

triques se mobilisent un peu

CDD par-ci par-là.” Les médecins

stabiliser. Quand un patient sort

sonnels des hôpitaux psychia-

partout en France. Leurs revendi-

cations se rejoignent : avoir les

de moyens, et pas uniquement de également quittent le navire : “Beaucoup ont démissionné ou vont

moyens d’accueillir et de soigner

le faire : rien qu’à Saint-Jean-de-

“Aujourd’hui, on ne nous laisse pas

Quant aux patients, leurs condi-

dignement leurs patients

le temps, il faut accueillir les patients et les faire sortir le plus

rapidement possible de l’hôpital,

précise Kawkab Bouchkal, déléguée CGT de l’hôpital Saint-JeanNous

un

des établissements du Grand Lyon

BON À SAVOIR

La psychiatrie, parent pauvre

de-Dieu.

dans

ral de l’Union mutualiste de gestion

travaillons

en

sous-effectif. La nuit, une aide soignante et un infirmier assurent les soins pour une unité de 30 patients ;

le jour, ils sont deux infirmiers, une

aide-soignante et un agent de ser-

Dieu, 16 postes sont vacants.”

tions d’accueil sont déplorables :

“Certaines chambres sont à trois lits, des malades sont alités sur des couchettes. Concernant les patients

sans famille, on ne leur fournit plus depuis le début de l’année ni savon ni pyjama comme cela se faisait jusqu’à présent.”

Le manque de moyens des structures extra-hospitalières est égale-

ment dénoncé : “Pour avoir un

sieurs mois. Or bien soigner, c’est trop tôt, c’est la famille — quand il

en a une — qui le récupère et qui se

transforme en infirmière et assistante sociale.”

La ministre de la Santé, Agnès

Buzyn, a annoncé le versement

d’une aide supplémentaire exceptionnelle de 40 millions d’euros ver-

Depuis mai 2017, des “Rendez-vous santé” sont organisés en partenariat avec la médiatrice santé (voir ci-dessous), l’atelier santé ville (ASV) et les centres sociaux des Minguettes. Différents thèmes ont d’ores et déjà été abordés comme la prévention des accidents domestiques, la baisse de moral, ou encore la santé des femmes. Prochain rendez-vous le jeudi 7 février de 14 heures à 16 heures au centre social Eugénie-Cotton (23, rue Georges-Lyvet) sur le thème “Envi’santé” en présence d’un intervenant de l’Ades (association départementale d’éducation à la santé). Jeudi 14 mars, autre rencontre sur le thème “Cuisine et bien-être” (toujours au centre social Eugénie-Cotton) en présence du Bus info santé et de l’Ades. Ces rendez-vous sont ouverts à tous et gratuits.

sés en 2019 pour l’ensemble de la

CONTACT : MARIE-HÉLÈNE

fisante, juge Kawkab Bouchkal. Les

Permanence de la médiatrice santé

psychiatrie. “Une somme très insuf-

centres hospitaliers spécialisés vont recevoir des miettes qui n’améliore-

ront en rien nos conditions de travail et l’accueil des patients.” g

M.F.

AU

04 72 21 50 80.

Mardi de 9 heures à midi : centre associatif Boris-Vian (13, avenue Marcel-Paul) Mardi de 13 h 30 à 16 h 30 : centre social Eugénie-Cotton (23, rue Georges-Lyvet) Jeudi de 13 h 30 à 16 h 30 : centre social Roger-Vailland (5, rue Aristide-Bruant).


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

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TÉMOIGNAGE

“Cet immobilisme m’est insupportable” Après sa tribune parue en novembre 2018 sur le site de Médiacités dénonçant le scandale sanitaire des implants Essure, Anne-Cécile Groléas, conseillère municipale d’opposition à Vénissieux, souhaite continuer à informer les femmes sur la dangerosité de ce dispositif contraceptif. PAR : MICHÈLE FEUILLET ET PERRINE PLATEAU sur une attitude commerciale, bien

leurs aux jambes, au bas-ventre, pro-

quatre enfants, militante

Elle me l’a présenté comme une solu-

infections urinaires, etc. Je me

battante. Mariée, mère de

investie dans plusieurs associations et conseillère municipale d’opposi-

tion à Vénissieux, elle semble avoir toujours mené sa vie tambour bat-

tant. “Je suis comme ça, hyperactive,

première levée et dernière couchée.”

Même si elle doit faire face depuis de longues années à une fatigue

extrême et une série de symptômes inexpliqués, elle reste debout.

Car Anne-Cécile Groléas fait partie des femmes victimes du vaste scan-

dale sanitaire des implants Essure, mis sur le marché par le laboratoire

Bayer. Qui, depuis juillet 2018, “a eu l’intelligence d’arrêter la commercialisation du dispositif”, ironise-t-elle.

PREMIERS SYMPTÔMES

En 2013, la quadragénaire cherche un moyen de contraception défini-

tive qui lui convienne. “C’est une gynécologue qui m’a "vendu" l’im-

plant Essure, jugeant obsolète la ligature des trompes que j’envisa-

geais, témoigne-t-elle, en insistant

éloignée du serment d’Hippocrate. tion sûre, sans effets secondaires, je lui ai fait confiance.”

Le 22 octobre 2013, l’implant est donc posé à Lyon, dans un hôpital public. “C’était un acte chirurgical

mais je savais que dès le lendemain,

un mercredi, je pourrais m’occuper des enfants et reprendre ma vie.”

Trois mois plus tard, rien à signaler

lors de l’échographie de contrôle obligatoire, dans le même hôpital.

Les mois s’enchaînent, la vie conti-

nue et insidieusement, les premiers symptômes apparaissent. “Ça a

commencé par de la fatigue, puis des migraines, des douleurs articulaires aux épaules, aux coudes, aux mains.

Des symptômes qui ne s’apparentent en aucun cas à un moyen de contraception.”

Le médecin généraliste d’Anne-

Cécile Groléas lui prescrit du repos, son ostéopathe lui indique de meil-

leures positions à adopter et lui

conseille de continuer le sport. Rien n’y fait, les souffrances s’accumulent. “Spasmes musculaires, dou-

blèmes dermatologiques, otites,

disais: je suis fatiguée, j’attrape tout

ce qui passe, ça ira mieux demain. Même la nuit, je ne me reposais pas. La douleur et la peur m’empêchaient de dormir.”

En 2016, lors d’une première visite

avec un nouveau gynécologue — “La praticienne qui m’a posé les

implants a refusé de me suivre, je ne

l’intéressais plus. Autre colère, autre déception.” —, à la question “Com-

ment vous sentez-vous?”, “Moi? Je vais très bien”, répond celle qui pourtant commence parfois à per-

dre les mots et la mémoire. “J’étais dans le déni complet et jamais je n’ai

fait le lien entre ce que je vivais et

l’intolérance aux implants.” Le

médecin, lui, sait. “C’est lui qui m’a alertée. Il était très à l’écoute, respectueux. Il a compris qu’il me fau-

drait du temps pour comprendre et accepter ma situation.”

Le dispositif Essure est un implant de contraception définitive, prescrit jusqu’à récemment encore chez les femmes majeures en âge de procréer. Il est composé d’un “ressort” constitué de fibres de polyéthylène, de nickeltitane et d’acier inoxydable, placé dans les trompes de Fallope — conduit qui relie chaque ovaire à l’utérus. Au cours des semaines qui suivent l’implantation, une fibrose se produit autour des implants et bouche les trompes. Celle-ci empêche les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule : toute fécondation devient alors impossible. En France, plus de 175 000 femmes sont porteuses de cet implant. De nombreux témoignages ont fait état de multiples maux causés par ce dispositif : fortes douleurs articulaires ou pelviennes, tendinites, démangeaisons, pertes de mémoire, fatigue extrême Commercialisés en France par Bayer, les implants Essure sont interdits en France depuis septembre 2017. En juillet 2018, le groupe pharmaceutique Bayer a annoncé l’arrêt définitif de la commercialisation de ces produits.

“Si on ne continue pas à crier, à alerter, il ne se passera rien.”

UNE HYSTÉRECTOMIE INÉVITABLE

senté comme une contraception

plomb. Certains pays européens ont

lu ce courrier “urgent” de l’hôpital,

aucun médecin n’a imaginé une

rien. Je suis révoltée devant cet

Puis vient janvier 2018. “Quand j’ai

le sol s’est dérobé sous mes pieds,

j’ai senti une vague d’émotions

175 000 femmes concernées en France

PHOTO JUILIO GARCIA

A

nne-Cécile Groléas est une

m’envahir, tout m’est revenu.” “Si

vous présentez des symptômes depuis la pose des implants Essure, nous sommes à votre disposition pour vous revoir en consultation et

envisager l’ablation de ces implants en ambulatoire.” C’est le coup de massue.

L’association Résist (Réseau d’en-

traide, de soutien et d’informations

sur la stérilisation tubaire) aide alors la jeune femme à prendre

conscience de ce qui lui arrive. Dans son cas, l’hystérectomie totale sera inévitable. “L’implant est pré-

définitive certes, mais pourquoi

solution pour pouvoir le retirer, tout

simplement ?”, s’insurge-t-elle des sanglots dans la voix.

Avant son opération, fin 2018, la

militante passe de longs mois à essayer de s’informer sur le sujet

mais “ne trouve rien ou presque qui justifie la méfiance de certains médecins. La mésinformation est une autre partie du scandale”. Le

25 novembre, l’enquête Implant

files, menée par un consortium international de journalistes d’in-

vestigation, est révélée : “Tous les médias se sont emparés du sujet, on

en a entendu parler partout. Puis plus rien. Le silence, la chape de

adopté un moratoire. En France, immobilisme, ça m’est insupporta-

ble. A minima, une commission

d’enquête devrait être ouverte. C’est le rôle de l’Etat de prendre des dispositions.”

Aujourd’hui, Anne-Cécile Groléas

est toujours en convalescence. “Après l’hystérectomie, j’ai encore

des douleurs permanentes et un état de fatigue extrême. Mon gynéco-

logue me conseille d’être patiente...”

En attendant la suite, elle s’attelle

à l’écriture d’un ouvrage, “sous la forme d’une enquête et d’un témoi-

gnage”, avec l’aide de la journaliste Jacqueline Maurette. Pour continuer de faire entendre sa voix. g


ACTUS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

10

PARILLY

La Majo, “un laboratoire de brassage” Ce foyer d’accueil pour jeunes en difficulté a quitté ses bâtiments vétustes de la rue Louis-Blanc pour s’installer dans des locaux flambant neufs, au cœur de Parilly. Trois ans plus tard, le bilan est plus que positif. tat, était d’ampleur: 8,5 millions

outre d’un parking, d’un restaurant

adieu en octobre 2015 aux

l’État, le Conseil régional et le Grand

d’animation et d’un espace repos.

taires de la Majo avaient dit

vétustes et insalubres locaux de la rue Louis-Blanc pour traverser le

d’euros, financés notamment par Lyon.

périphérique et s’installer au cœur

DES JEUNES

Jules-Guesde. “Je suis resté trois ans

La Majo est accessible à tous les

alors Abdouraimi, 20 ans. Les

(30 ans par dérogation). Sur les

de Parilly, en bordure de l'avenue dans l’ancien bâtiment, témoignait

douches, les WC et les cuisines étaient collectifs. Ici, on a tout dans l’appar-

tement et c’est bien plus agréable, surtout pour l’hygiène.” Son collègue,

Alhassane, louait pour sa part la qualité de construction: “L’aména-

gement est bien pensé. J’arrive mieux à me reposer après une journée de

travail.” Il faut dire que l’opération, menée par le bailleur Alliade Habi-

collectif de 30 places, d’une salle

Mais l’établissement n’est pas un hôtel. “Tous les jeunes ont un projet et sont accompagnés par nos quatre

TOUJOURS ACCOMPAGNÉS

éducateurs. Le cadre est strict, tout

jeunes de 18 à 25 ans qui travaillent

immédiate”, souligne le directeur,

130 logements disponibles, une cin-

quantaine est réservée à des jeunes

de 16 à 20 ans dont une trentaine de

mineurs isolés étrangers, dans le

cadre d’une convention avec la Métropole. Les locataires s’acquit-

tent d’un loyer compris entre 350 et 509 euros, pour des surfaces allant

de 17 à 30 m . Chacun dispose d’une 2

chambre équipée. Ils bénéficient en

PHOTO RAPHAËL BERT

S

ans aucun regret, les loca-

acte de violence entraîne une réponse Habib Darwiche. Qui assure qu’au-

Mohamed, Guinéen âgé de 16 ans, vit à la Majo depuis six mois.

cun incident n’est à déplorer depuis

régulièrement. Les gens se sont

mois, est au diapason. “Je suis bien

parce que la direction apporte un

Mohamed, 16 ans, vient de Guinée-

grand sourire.

le

déménagement,

notamment

soin particulier à la qualité du site. “Quand vous avez une vitre cassée, si vous ne la réparez pas, une autre

se casse à côté, et ainsi de suite. Ici,

chaque fois qu’un logement est libéré,

nous refaisons les peintures. Et les couloirs sont repeints et remis à neuf

approprié les lieux.”

Conakry après un parcours difficile. “Je suis à la Majo depuis six mois, et

je prépare un CAP cuisine. Quand je

suis arrivé, j’ai eu un logement tout propre”, relate-t-il. Moudibo, 24 ans,

qui travaille dans les travaux publics

et occupe un logement depuis huit

APPARTEMENTS

PRIX À PARTIR DE (1)

2 PIÈCES

143 000 €

3 PIÈCES

150 000 €

4 PIÈCES

229 000 €

ici”, indique-t-il simplement avec un Et Habib Darwiche de conclure: “La Majo, c’est un laboratoire de bras-

sage, de liens sociaux, d’interactions fortes, un patchwork extraordinaire

de 35 nationalités, où chacun construit son avenir.” g

ALAIN SEVEYRAT


DOSSIER

11

ARCHIVES RAPHAËL BERT

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

PRÉVENTION

Secouriste, pourquoi pas vous ? “U

n soir à table, mon fils de 10 ans a avalé

Alors que les accidents domestiques font 21 000 morts chaque année en France, seules 15 % de personnes sont formées aux gestes de premiers secours. Les formations ne manquent pourtant pas, notamment à Vénissieux. DOSSIER RÉALISÉ PAR : MICHÈLE FEUILLET ET ALAIN SEVEYRAT

un cornichon de travers. Il est devenu

Santé Publique France, 2 040 personnes ont péri suite

à une “fausse route”, lorsqu'un aliment ingéré se

subitement tout rouge. C'était évident, il

retrouve bloqué accidentellement dans les voies res-

ment réagir, j'étais terrifiée, se souvient Marie (1).

cause de décès chez les moins de 5 ans. “Les gestes à

commençait à s'étouffer. Mais je ne savais pas com-

C'est alors que mon mari, pompier volontaire à

l'époque, lui a donné des claques dans le dos et lui a

fait la fameuse manœuvre de Heimlich (2). Il a alors

recraché l'aliment et s'est remis à respirer. Je suis per-

suadée que si mon mari n'avait pas été là, mon fils

serait mort.”

De telles histoires ne se terminent pas toujours aussi bien. Car si le jeune garçon s'en est tiré sans séquelle, d'autres n'ont pas eu cette chance. En 2012, selon

piratoires. C'est, aujourd'hui encore, la première

effectuer sont pourtant simples, faciles à mémoriser, et cette manœuvre de Heimlich n'est à utiliser qu'en

dernier recours”, souligne Aïssa Azzouzi, formateur

en secourisme auprès de l'établissement polyvalent jeunes (EPJ) Pyramide à Vénissieux.

SECOURIR, UN ACTE CITOYEN

Retour en 2012. Cette année-là, on a recensé plus de

21 000 accidents domestiques mortels… alors que la >>>


DOSSIER

>>>

route n'avait tué “que” 3 645 fois. Ces chiffres, les secouristes les

connaissent bien. Ils savent aussi qu'ils pourraient être revus sérieusement à la baisse si les “gestes qui

sauvent” étaient mieux connus, mieux enseignés… et désacralisés.

“Le secourisme n'est pas une priorité en France, regrette Aïssa Azzouzi. Dans les pays scandinaves, 80 % des personnes sont formées aux gestes qui sauvent, alors que chez nous, on est à 15 ou 20 %.”

“Ce devrait être un acte citoyen. Tous autant qu'on est, on peut avoir un souci avec un proche, ou se trouver

BON À SAVOIR Sept heures pour acquérir les bases du secourisme Le certificat prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1) est la formation de base aux premiers secours. Les principaux cas traités sont les malaises, les plaies, les brûlures, les traumatismes, l'hémorragie, l'étouffement, la perte de connaissance et l'arrêt cardiaque. Est aussi enseignée l'utilisation du défibrillateur automatisé externe (DAE). Elle dure sept heures et n'est pas sanctionnée par un examen.

dans la rue face à une situation d'ur-

ter le code de la route. Ils doivent

sable de l'EPJ Pyramide. Même sans

tions de danger ou à aider des per-

gence, abonde Samir Toumi, respon-

être médecin ou infirmier, on peut déjà protéger la personne et alerter

les secours, sans se mettre en danger.

Tout cela s'apprend en quelques heures, et permet déjà de faire 70 %

du travail en cas d'accident. Si après, on a le courage de faire un massage

cardiaque ou un autre geste parce qu'on a été formé pour, c'est encore mieux.”

Dans cette structure municipale qui accueille des jeunes de 12 à 17 ans et

pendant

place de formations PSC1 (Préven-

tion et secours civiques de niveau 1) en lien avec la Fédération française

de secourisme et de sauvetage aqua-

tique. Désormais, 30 à 50 jeunes — dont des animateurs —sont formés

ou recyclés chaque année aux gestes de premiers secours.

De la théorie à la pratique, il n'y a temps, près de la Maison des fêtes et

TOUS LES ANS

l'année

sonnes en détresse.” D'où la mise en

parfois qu'un pas. “Il y a quelque

30 À 50 JEUNES FORMÉS

toute

aussi apprendre à gérer des situa-

les

vacances scolaires, on se montre particulièrement sensible au pro-

blème. Plusieurs actions en direction des jeunes ont donc vu le jour depuis 2015. “Au départ, l'idée est venue du fait que pas mal de jeunes

circulent dans le quartier en scooter

des familles, il y a eu un accident

entre une voiture et un scooter, se souvient Aïssa Azzouzi. Le conduc-

teur du scooter était inconscient,

mais il respirait. Lorsque je suis arrivé, il y avait déjà des jeunes en

train d'intervenir. Ils l'ont mis en PLS (position latérale de sécurité), l'ont

couvert et ont appelé les secours.”

Là encore, l'histoire se terminera bien. “Comme ils ont bien respecté

PHOTO PROTECTION CIVILE DU RHÔNE

12

Mercredi 6 février 2019 - n° 662/ EXPRESSIONS

sans casque. On avait la crainte d'un

le protocole, l'état de la victime ne

Il ne suffit pas de dire que les jeunes

velles depuis, il s'en est bien sorti.”

Thomas Janin : “Il ne faut pas avoir peur de se former”

tous les établissements scolaires du

Thomas Janin est président de la

Quel est concrètement l'intérêt

trois ans, on peut très bien appren-

élèves une formation à la PSC1.

le siège est à Vénissieux. L'asso-

miers secours ?

Simplement, pour les plus jeunes, on

grave accident, relate Samir Toumi. doivent mettre des casques et respec-

À NOTER Quelques adresses ● EPJ Pyramide : 53, rue

des Martyrs de la Résistance 04 78 90 46 82 ● Protection civile du Rhône : 158, avenue Francis-de-Pressensé www.protectioncivile-69.org ou contact@protectioncivile69.org ● Union nationale des sauveteurs secouristes (UNASS) : 100, route de Vienne, Lyon 8e. rhone@secouristes.com, 04 72 76 69 69 ou www.unass.fr ● Participer à la chaîne de secours : www.permisdesauver.info ● Une mine d'informations sur le secourisme : www.secourisme.net

s'est pas dégradé. On a eu des nouDepuis l'été 2016, il est demandé à second degré de proposer à leurs

Ceux qui ne l'ont pas reçue sont

censés suivre une sensibilisation de deux heures aux gestes qui sauvent.

Quant

au

premier

ministre

Édouard Philippe, il avait rappelé,

le 26 mars 2018, l'objectif du président de la République de voir “80 % de la population formée aux gestes de premiers secours”. Un objectif réaffirmé dans une circulaire du

2 octobre dernier, ayant pour objet la généralisation auprès de 80 %

des agents publics des formations aux gestes de premier secours. Il était temps. g

(1) PRÉNOM D'EMPRUNT (2) GESTE DE SECOURISME

QUI CONSISTE À COMPRIMER LES POUMONS PAR LE BAS POUR DÉLOGER L'OBJET COINCÉ.

Protection civile du Rhône, dont ciation, qui revendique plus de

21 000 heures de bénévolat en

2018, a formé 506 personnes au PSC1 durant cette année. Toujours

en 2018, elle a participé à 130 dispositifs prévisionnels de secours

et effectué 375 prises en charge.

Au niveau national, la Protection civile s'est notamment illustrée

ces dernières années dans l'assistance aux victimes des attentats

de Paris et de Nice, dans l'accueil des familles suite au crash de

l'avion de la Germanwings, ou

de se former aux gestes de pre-

Le plus important, c'est d'acquérir

de bons réflexes face à une situation d'urgence. Qu'elle se produise chez

vous ou dans la rue, qu'elle implique des membres de votre famille ou des inconnus, vous devez

réagir sereinement. Une formation vous aide à faire les choses dans

de faire passer les messages néces-

saires sans les choquer. En primaire, il existe notamment un module d'ap-

prentissage des gestes qui sauvent, d'une durée de deux heures. Et le PSC1 est accessible dès 10 ans.

Vos missions ont-elles évolué

secours et, éventuellement, effec-

et 2015 ?

ger, protéger la victime, alerter les tuer des gestes. Il ne faut pas avoir peur de se former. Peut-on

Irma à Saint-Barthélemy et Saint-

Oui, ils disposent d'une capacité

Martin.

utilise un mode ludique qui permet

l'ordre : ne pas vous mettre en dan-

encore dans l'aide aux populations sinistrées par l'ouragan

dre à mettre une victime en PLS !

enfants ?

former

aussi

les

d'apprentissage très importante. À

depuis les attentats de 2012 Non, elles sont identiques. Mais nous

sommes

plus

sollicités

qu'avant sur les dispositifs prévi-

sionnels de secours mis en place

pour des événements pouvant générer un nombre important de victimes. g


DOSSIER

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

13

LYCÉE PROFESSIONNEL HÉLÈNE-BOUCHER

À l’école des bons gestes Salle 20, rez-de-chaussée du lycée pro-

fessionnel Hélène-Boucher. Allongé sur

le sol, Marius joue la victime tandis qu’Alex s’affaire autour de lui. En fin

d’année, les 80 élèves de terminales

CAP vente, hôtellerie, restauration, hygiène propreté et stérilisation passeront le certificat SST (sauveteur secou-

riste du travail). Une formation de

douze heures réparties sur l’année. Elles-mêmes formées, Amélie Valotaire,

professeur de biotechnologie santéenvironnement, et Émilie Paulet, professeur de biotechnologie, dispensent les cours. “Nos élèves deviendront des

opérateurs dans des filières ou les accidents du travail ne sont pas rares, ils se

doivent donc d’avoir ce certificat. Le SST est sans aucun doute une plus value sur

PHOTO RAPHAËL BERT

leur CV. Au cours de leur formation ils

répètent les quatre actions chronologiques du secourisme : protéger, examiner, alerter et secourir.”

À chaque cours, les enseignantes

confrontent leurs élèves à une situation. Ce jour-là, Nora a inhalé des pro-

Code du travail : une obligation légale

petite pièce de stockage. Inconsciente,

Selon le Code du travail français, “un membre du personnel doit avoir reçu obligatoirement l’instruction nécessaire pour donner les premiers secours en cas d’urgence dans chaque atelier où sont effectués des travaux dangereux, ainsi que dans chaque chantier occupant 20 personnes au moins pendant plus de quinze jours où sont effectués des travaux dangereux”. Un sauveteur secouriste du travail (SST) est chargé par l’employeur de dispenser les gestes de premiers secours en cas d’accident du travail. Il s’agit d’une délégation de l’employeur en matière d’hygiène et sécurité du travail. Le SST est un diplôme — dont la validité est valable deux ans — sanctionnant la formation du sauveteur secouriste du travail, contrairement au PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1) qui n’est qu’une attestation. À la fin de la formation, le SST est capable de connaître les principes de base de la prévention, rechercher les risques pour protéger, examiner une victime, alerter les secours et secourir une victime jusqu’à la prise en charge des secours spécialisés.

duits chimiques toxiques dans une elle a été retrouvée par un témoin, Cassandra. Fanta tient le rôle du sauveteur. Tandis qu’elle tente de prodiguer les gestes de premiers secours, ses copains

de classe l’examinent, cherchant la

TÉMOIGNAGE

En 2018, la Protection civile du Rhône a formé 506 personnes au certificat prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1).

Kevin, 26 ans Éducateur sportif, secouriste bénévole à la Protection civile “J'ai été sapeur-pompier volontaire il y a plusieurs années, et j'ai dû arrêter pour des raisons professionnelles. Mais le secours à la personne me manquait. Je voulais aussi repasser mes formations PSC1 et 2, qui peuvent toujours être utiles dans mon travail d'éducateur sportif, et c'est ce que m'a permis la Protection civile. En un an, j'ai aussi participé à une trentaine de postes de secours de 3 à 12 heures chacun. L'année prochaine, je compte passer d'autres formations, pour devenir à terme chef d'équipe.”

moindre erreur. Après l’action, c’est le temps du débrief pour corriger les mau-

vais gestes. À l’issue de leur formation, les élèves passent un examen d’une vingtaine de minutes. Tous ne le réussissent pas. g

“PERMIS DE SAUVER”

En route vers le secourisme 3.0 C’est une application pour smart-

teurs. Ce sont des situations qui

ne peuvent participer à la chaîne

nombreuses vies. Créée par deux

très rapide des victimes, mais pour

diplômés.

phones qui pourrait sauver de

pompiers lyonnais, “Permis de sauver” a pour mission, en lien

avec le Samu et les pompiers, d'alerter des secouristes en cas de

situation d’urgence. “Nous avons

ciblé les interventions qui présentent un caractère d'urgence : arrêts

cardiaques, hémorragies, étouffements, accidents, attentats, entre

autres, nous précisait début 2018

Mehdi Boudjema, l'un des concep-

nécessitent une prise en charge lesquelles des gestes relativement

simples peuvent être déterminants.”

Grâce à la géolocalisation, les services d'urgence peuvent choisir

d'orienter un certain nombre de

secouristes vers les lieux d'une

intervention, et leur permettre ainsi de préparer le terrain aux pompiers. Tout un chacun peut s'inscrire sur l'application, mais

de secours que les secouristes Téléchargée plus de 40 000 fois en

un an, l'application est désormais utilisée par les services d'urgence de quatre départements (le Gard,

la Vienne, les Alpes de Haute-Provence et La Réunion), qui l'ont testée avec succès sur plus d'une cinquantaine d'interventions

. Selon Mehdi Boudjema, la Savoie,

puis le Rhône, devraient rejoindre la liste d'ici moins de deux mois. g


CULTURE

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Mercredi 6 février 2019 - n° 662 / EXPRESSIONS

À PARILLY, EN JUIN

Bartabas, un homme nommé cheval Dans le cadre des Nuits de Fourvière, le célèbre théâtre équestre Zingaro, toujours mené par Bartabas, revient planter son chapiteau dans le parc de Parilly, cet été, le temps de trente représentations.

C

roiser Bartabas, célèbre metteur

de

spectacles

équestres, c’est penser au

western Un homme nommé cheval, récit d’initiation d’un lord anglais qui devient membre à part entière

d’une tribu sioux. Si l’on en croit Wikipedia, Bartabas est le fils d’un architecte et d’une médecin que rien ne prédestinait aux chevaux sinon une passion, apparue dès

son plus jeune âge. Aujourd’hui,

PHOTO MARION TUBIANA

son théâtre équestre Zingaro a

35 ans et s’apprête à se poser dans le parc de Parilly cet été, du 14 juin au 24 juillet, le temps de 30 repré-

sentations (devant 1 300 personnes chaque soir). Ex Anima, le

nouveau spectacle, y sera présenté dans le cadre des Nuits de Fourvière.

“LE PUBLIC N’EST PAS UN JUGE, IL DEVIENT UN COMPAGNON”

L’occasion était trop belle pour s’entretenir avec l’homme-cheval. Dominique Delorme, le directeur

des Nuits, le faisait d’ailleurs remarquer : “C’est un événement

d’accueillir chaque fois Zingaro, d’autant plus en ce qui concerne l’installation. Pendant des années,

nous avons baladé le chapiteau et,

un jour, nous l’avons monté dans

le parc de Parilly. Qui, désormais,

lors des Nuits, sert exclusivement

à Zingaro et au cirque Plume. Et chaque fois que l’un ou l’autre est

programmé, cela change la structure du festival. Depuis 2003, nous

Pour ce spectacle, Bartabas souhaitait que “les tableaux exécutés par les chevaux ne soient pas le résultat d’un dressage mais celui de l’instinct animal”. avons fondé l’identité des Nuits sur

groupe parce qu’il n’a pas la même

Nous nous inscrivons dans la

tive. Ce qui a fait dire à un jeune

l’accompagnement des artistes. durée.”

Ce que Bartabas semble apprécier : “Donner un rendez-vous régu-

lier aux spectateurs marque la complicité. C’est une récompense du travail quotidien. Le public n’est pas un juge, il devient un compagnon.”

Ce qui a été à l’origine d’Ex Anima ? “Savoir où on en est dans

notre relation avec le cheval, répond le metteur en scène. Je voulais que les tableaux exécutés par

les chevaux ne soient pas le résultat

d’un dressage mais celui de l’instinct animal. Nous, nous mettons en scène cet instinct. Ainsi la scène

où un cheval est rejeté par le

robe vient d’une réaction instincspectateur d’Aubervilliers (où la compagnie Zingaro est installée,

ndlr) : "Les chevaux sont aussi

racistes que les humains." Mais cette réaction instinctive, est-ce que

les chevaux allaient continuer à

l’avoir, soir après soir ? Mainte-

nant, ils la jouent comme des acteurs. Le spectateur regarde l’animal comme il regarderait un

humain. Avec une position d’observation : qu’exprime-t-il ? Chaque

scène dit des choses sur l’humanité.”

Cette écoute de l’animal, Bartabas

la relie à l’évolution humaine. Qui,

selon lui, n’aurait pas été aussi rapide si l’homme n’avait pas

côtoyé le cheval. “Au XXIe siècle,

l’homme vient d’abandonner le cheval, devenu juste un objet de sport

et de choses mineures. Il ne participe plus à l’évolution humaine.”

Il cite, parmi les tableaux présen-

tés dans Ex Anima, ceux du cheval de guerre ou du cheval dans les mines. “Pour le tableau du champ

de bataille, les chevaux sont couchés sur le dos — ce n’est pas eux

À NOTER Ex Anima par le théâtre équestre Zingaro, dans le cadre des Nuits de Fourvière : dans le parc de Parilly du 14 juin au 24 juillet. Billetterie déjà ouverte : www.nuitsdefourviere.com

qui l’ont proposé naturellement. Il

voulu inventer un rituel imaginaire

Guerre mondiale a tué plus de qua-

musicale. C’est un stagiaire qui a

faut se rappeler que la Première tre millions de chevaux.”

À propos du titre du spectacle, il ajoute : “C’est le souffle de l’âme.

Une des premières choses faites par l’homme, ça a été de souffler dans

une conque ou une flûte. Pour la musique du spectacle, nous avons

sans être accolés à une culture

trouvé ce titre. Quelque part, on entend aussi Ex Animal, comme si les chevaux n’étaient plus des chevaux mais des êtres humains.” g

PROPOS RECUEILLIS LEMEUNIER

PAR JEAN-CHARLES


CULTURE

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

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SEUIL #3

Lundi 16 octobre : Les Grandes Terres En résidence artistique à Vénissieux, la plasticienne Claire Georgina Daudin poursuit son investigation des seuils vénissians. Cette fois, avec Monique, Chantal, Pierre et Jean-Pierre, qui pratiquent la marche nordique au sein de l’AFA, club d’athlétisme du sud lyonnais. On vient aussi promener son

bles de Corbas ; les Monts du

des Vénissian.e.s. En tant

de l’air et de la vue de la cam-

cheminées d’usine de Feyzin fer-

relativement méconnues

qu’espace de loisirs, elles ont une vocation sportive : on s’y balade

de manière dynamique, en pratiquant la marche nordique (discipline issue de l’athlétisme, où l’on

s’équipe de bâtons de propulsion), le VTT ou la course à pied.

chien, s’aérer de la ville, profiter pagne.

Plusieurs accès permettent d’entrer sur les Grandes Terres. Ce

matin, nous avons longé la limite

sud du fort de Feyzin : face à

nous, dans la brume ensoleillée,

j’ai distingué les tours d’immeu-

Lyonnais limitent l’espace ; les ment la vue derrière nous. Nous nous sommes élancés à travers

ce vaste plateau agricole, qui pratique la rotation des cultures, et qui a été sobrement aménagé

pour l’usage des riverains — des bancs taillés dans des troncs jouxtent

quelques

panneaux

PHOTO CLAIRE GEORGINA DAUDIN

L

es Grandes Terres sont

explicatifs des éléments du pay-

Les seuils, de la traversée aux sons On retrouvera la plasticienne Claire Georgina Daudin à deux occasions. Le samedi 9 février, à l’occasion d’une performance, on la rejoindra dans une “traversée des seuils”. Elle parcourra ainsi une douzaine de seuils identifiés avec des Vénissians. La marche débutera à 9 h 30 dans le quartier du Moulin-à-Vent (point de rencontre à partir de 9 h 15 au croisement de l’avenue de Pressensé et de la rue du Moulin-à-Vent). Une pause aura lieu à 12 h 30, à l’espace Madeleine-Lambert de la Maison du peuple (amener son repas). La balade repartira à 14 heures pour aboutir, aux alentours de 16 h 30, à l’hôpital des Portes du sud (tram T4) en passant par les Grandes Terres. Claire recommande de prévoir de bonnes chaussures, une parka chaude, un thermos et un pique-nique. Des boissons chaudes et froides seront offertes à midi. Le trajet, précise-t-elle, peut être effectué dans son ensemble (15 km) ou par étape (matin ou après-midi). On pourra aussi simplement venir boire un verre et manger un morceau lors du pique-nique. Le vendredi 15 février à 18 h 30, à l’occasion du “Son des seuils”, on la retrouvera à l’espace Madeleine-Lambert en compagnie des élèves de l’école de musique Jean-Wiener. Dans cette proposition originale, ceux-ci ont été incités à fabriquer des sons à partir des textures prélevées sur les seuils.

RENSEIGNEMENTS : 04 72 50 89 10

OU

sage ; des haies bocagères délimitent les champs. Nous foulons le bitume puis la terre, les galets

de rivière, des bandes herbeuses ; des débris de maïs (fruit

et feuilles) jonchent par endroits

le sol. Je ramasse quelques cyno-

ciel ; le périph’ hurlant franchi,

me retrouve soudainement en

le plateau de Vénissieux s’offre à

vers la ville, d’abord en la

L’espace de bordure ici est

rhodons. Au détour d’un chemin, notre regard : toutes ses tours d’habitation

sont

sagement

posées dans la lumière d’octobre,

alignées sur le rebord de l’horizon. Plus tard, je m’approche de

cette miniature en empruntant la route de Vénissieux : les champs

retournés repoussent l’horizon

moussu frangé d’arbres roussissant, et duquel émergent les

barres de HLM — des morceaux

de sucre plantés entre terre et

04 72 21 44 98.

une avenue en travaux dirige

contournant ; là encore ce sont

les arbres qui bordent la ville ; ceux-ci sont ceinturés de tubes cannelés rouges, manteaux vifs

s’accordant à l’automne et protégeant des coups. J’avance entre ville renouvelée (des chantiers

d’immeubles de deux ou trois étages) et faubourg ancien (ce

vieux mur en pierre, celui-ci en

galets, cette maison dix-neuvième aux volets rouillés clos), et

TRACTION AVANT CIE

Escargot berlingot Avec toujours plein de projets dans ses cartons (et

Slimane utilisant la vidéo et des maquettes. “L’idée

gnie vénissiane répétait la semaine dernière à la

vient d’un escargot qui nous amène vers des théma-

un nouveau logo, voir photo ci-contre), la compasalle Érik-Satie sa prochaine création. Écrite et

jouée par Marc Bernard et Slimane Bounia, mise

en scène par Slimane avec une musique de Katia

Vichard et des costumes de Malika Mihoubi, Ma maison sur le dos s’adresse au jeune public, à partir

de 5 ans. Imaginaire et poésie seront au rendez-

vous, avec un système original mis en place par

de départ de la pièce, expliquent les deux créateurs, tiques actuelles et un conte philosophique.”

Le spectacle sera présenté en avant-première

en février (sur invitation), avant des séances scolaires du 11 au 15 mars. On en reparlera. g

RENSEIGNEMENTS : 04 72 90 11 84 - 06 21 79 03 14. MAIL : TRACTION.AVANT@WANADOO.FR

plein centre.

immense ; un seuil entre quatre villes (Vénissieux, Feyzin, Corbas et

Saint-Symphorien-d’Ozon),

voué aux cultures (colza, maïs mais aussi rosiers), qui ouvre sur

l’horizon du Rhône : les Monts du

Lyonnais, le Pilat. Ce seuil se pratique à grandes enjambées, avec

la ville minuscule en ligne de

mire. Le plateau des Minguettes : on pourrait le tenir des deux mains. g


CULTURE

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Mercredi 6 février 2019 - n° 662 / EXPRESSIONS

MUSICIANES

LE PROGRAMME

La musique minimale à son maximum Du 9 au 16 février, le festival de l’école de musique JeanWiener va multiplier concerts, expériences sonores et ateliers. Avec, pour fil rouge, le compositeur Anthony Clerc, en résidence à l’école. Le thème, “En boucle”, mettra sur le devant de la scène musiques minimales et répétitives.

Mercredi 13 février, médiathèque Lucie-Aubrac : De 14 à 18 heures : Parcours sonore. Ateliers découverte, jeux vidéo, smartphone, popote sonore... Ouvert à tous.

par l’école de musique JeanWiener, ont d’abord exploré

l’œuvre de grands compositeurs ou s’attachent désormais à des styles

trer aux élèves que la musique qui

Band — sera rejoint, en deuxième

cles sonores différentes qu’ils

dernier, ce sera cette année la

une pratique artistique et qu’elle a

l’orchestre Jean-Wiener, la fanfare

Le troisième moment fort de ces

ou des courants. Après la danse l’an musique minimaliste ou répétitive, d’où le nom générique de ces rencontres musicales: “En boucle”.

Du 9 au 16 février, à l’école de

musique, la salle Érik-Satie, la médiathèque Lucie-Aubrac, l’es-

pace d’arts plastiques MadeleineLambert, le Théâtre de Vénissieux ou Bizarre !, les Musicianes vont investir la commune. Avec, en tête

d’affiche, un compositeur du GMVL

(Groupe

de

musiques

vivantes de Lyon), actuellement en

résidence à l’école Jean-Wiener, Anthony Clerc.

L’intérêt des Musicianes est non seulement

d’offrir

plusieurs

concerts, animations, rencontres, expériences sonores et ateliers,

mais aussi d’être pour les élèves un formidable

outil

pédagogique.

Concerts d’élèves et concerts pros feront bon ménage, les uns accompagnant souvent les autres.

Florent Vernay, directeur de l’école de musique, voit un autre enjeu,

beaucoup plus pédagogique: “Mon-

Jeudi 14 février, école de musique Jean-Wiener : De 18 à 20 heures : ateliers de pratique musicale réservés aux élèves.

i les Musicianes, organisées

les folklores de différents pays, elles

Mardi 12 février, salle Érik-Satie : 19 heures : concert du Riley’s Phantom Band, rejoint en seconde partie par les cycles 3, l’orchestre Jean-Wiener, la fanfare Bumtchak et l’ensemble de guitares.

ARCHIVES RAPHAËL BERT

S

Samedi 9 février, école de musique Jean-Wiener : 14 et 16 heures : “Silence, ça tourne”, concert d’élèves, buvette. 15 heures : “L’heure en musique : du son enregistré à la composition”, avec le compositeur Anthony Clerc.

accompagne les jeux vidéo est aussi

été produite par des créateurs. La

maîtrise des outils numériques et des pratiques d’aujourd’hui fait égale-

ment partie de l’enseignement musi-

cal. Plusieurs de nos profs savent programmer.”

Après deux concerts d’élèves le

partie, par des élèves de cycle 3, Bumtchak et l’ensemble de guitares (une soixantaine de per-

sonnes sur scène) pour interpréter

l’un des plus fameux morceaux de

Riley : In C (littéralement : en do). Cette œuvre fondamentale a même inspiré le Baba O’Riley des Who,

9 février, à 14 et 16 heures, à l’école

une chanson restée dans les

viendra à 15 heures, pour une

rique de la série Les Experts : Man-

de musique, Anthony Clerc inter-

“Heure en musique” dédiée aux

boucles sonores. Formé à l’ENM

(école nationale de musique) de

mémoires puisqu’elle est au généhattan.

SONS À DÉGUSTER

Villeurbanne, il compose “de la

L’autre grand concert de musique

rentes esthétiques”, dont les jeux

à 20 heures au Théâtre de Vénis-

musique pour l’image dans diffé-

vidéo, et quelques “œuvres inache-

vées pour expérience vidéoludique avortée”.

Le 12 février à la salle Érik-Satie, première grande rencontre avec

l’œuvre d’un des maîtres de la musique minimaliste, l’Américain Terry Riley. Le groupe Riley’s Phan-

tom Band — dont le nom provient

de l’une des compositions de Riley,

Poppy Nogood and the Phantom

minimaliste se tiendra le 15 février sieux. Douze musiciens enseignants de l’école de musique feront décou-

vrir des compositions de Philip

Glass, Terry Riley et Olafur Arnalds. Le concert sera participatif. C’est-

à-dire qu’au cours d’un atelier, à 19 heures, ceux qui le désirent

téléchargeront une application créée par deux enseignants de

l’école, In C Phone. Les smartphones produiront alors six bou-

pourront jouer pendant le concert.

Musicianes se tiendra à la médiathèque le 16 février à partir de 15 h 30. Après une agréable sieste

sonore en compagnie du duo lyon-

nais Sliding Words, assisté du graphiste Nicolas Garnier (concert sous casque pop électro), on

pourra, dès 16 h 30, réjouir tout

autant nos marteaux, enclumes et étriers de l’oreille interne que nos

papilles. “Avec le cuisinier Alexis Geoffray qui œuvrera sur deux woks, explique Florent Vernay,

Anthony Clerc et Samson Fouratier mixeront les sons de la cuisine avec leurs instruments. Le public sera ensuite invité à goûter ce qu’aura préparé

le

cuisinier.

Puis,

à

18 heures, le DJ Groove Sparkz

transformera la médiathèque en clubbing. On aura eu ainsi, tout au

long de l’après-midi, trois visages de la musique électronique.”

Citons encore, tout au long de la semaine, des ateliers à l’école et à Bizarre ! g

J.-C.L.

Vendredi 15 février Espace d’arts plastiques Madeleine-Lambert : 14 h 30 : “Minimalism”, concert à destination des scolaires. 18 h 30 : “Le son des seuils”, avec la plasticienne Claire Georgina Daudin. 19 heures : atelier sur smartphones. Théâtre de Vénissieux : 20 heures : "Minimalism", concert de musique répétitive participative (avec smartphones). ●

Samedi 16 février À Bizarre ! : 10 heures : master class DJing (sur inscription). À la médiathèque LucieAubrac : 15 h 30 : “{Fonetic}”, sieste sonore du Sliding Words. 16 h 30 : “L’ouïe à la bouche”, deux musiciens et un cuisinier mixent en direct et font déguster leur production. Avec Anthony Clerc, Samson Fouratier et Alexis Geoffray. 18 heures : Clubbing avec le DJ Groove Sparkz + apéro.

RENSEIGNEMENTS : 04 37 25 02 77 WWW.VENISSIEUX.FR ENTRÉE LIBRE DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES, SANS RÉSERVATION.


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CULTURE

Mercredi 6 février 2019 - n° 662 / EXPRESSIONS

CENTRE SOCIAL DU MOULIN-À-VENT

À VENIR Théâtre de Vénissieux Sous la direction de Riyad Fghani, le Pockemon Crew revient à Vénissieux avec son spectacle #Hashtag 2.0, présenté au théâtre le 8 février à 20 heures. Le lendemain, un atelier de danse hip-hop sera proposé à Bizarre! avec l'un des Pockemon, de 10h30 à 12h30 et de 13h30 à 15 heures. Ouvert à tous à partir de 8 ans (pour les enfants accompagnés d'un parent). Et, du 18 au 22 février, entre 14h30 et 16h30, les Pockemon animent un stage de break dance, toujours à Bizarre! Renseignements: 0472908668.

Bizarre! À Bizarre! encore, on aura le choix entre un concert hip-hop sud-africain le 9 février à 20h30 (Dope Saint Jude + Wanga) et une prestation jeune public le 13 février à 14h30 avec Soul Béton et Smile City. Dès 6 ans. Renseignements: 0472507319 bizarre-venissieux.fr

Bibliothèque Robert-Desnos Le 13 février à 10h15, la bibliothèque Robert-Desnos propose pour les tout-petits (2-5 ans) un atelier ludique animé par Evadi Kids. Inscription auprès des bibliothécaires ou au 0478766415.

Chorale Debussy Ce 19 février à 14h30 à la Halle à grains (bus 35 et 87), les chorales Debussy de l'OMR (Office municipal des retraités) et Primavera de Ternay se produiront en concert. Ouvert à tous.

Médiathèque Lucie-Aubrac

Un auteur en résidence

Le 13 février à 15 heures, Racontemoi une histoire ravira tous les enfants à partir de 4 ans tandis que Bébé bouquine, le 16 février à 10h30, s'adresse aux plus petits (0-3 ans). Rens.: 0472214554.

Accueilli en résidence par l'Espace Pandora, Rémi Checchetto sera le 9 février à 10 h 30 et le 16 à 10 heures à la médiathèque Lucie-Aubrac pour une séance de créativité interactive avec le public. Le lancement de sa résidence se fera le 14 février à 18 heures salle Jacques-Duclos, en mairie.

Alma Au 5 bis, rue de l'Ancienne-Gare, l'Alma invite la chanteuse turque Canan Domurcakli le samedi 9 février à 16h30 pour les enfants et les familles (suivi d'un goûter offert). Puis, à 20 heures, pour un public adulte. Le lendemain, de 14 à 17 heures, Malvina Migné nous entraîne dans un atelier d'écriture original. Renseignements : 09 80 36 03 64.

Le Porte-Pôt À l'épicerie-comptoir du 329, route de Vienne, on pourra apprécier ce 8 février à 19h30 l'énergie du chanteur malgache Imaitso. Convient aux enfants. À boire et à manger. Entrée gratuite. Rens.: 0472628618.

Chercheur d’art Après vingt ans de bons et loyaux services, l’association des artistes

du Moulin-à-Vent a décidé d’arrêter son exposition annuelle. Le

centre social du Moulin-à-Vent, où se déroulait l’événement ces

dernières années, et son prési-

dent Alain Gervais ont pensé qu’il serait dommage de cesser

ce moment de convivialité qui animait le quartier. Et ils ont eu raison. Sous la nouvelle appella-

sent à la peinture”. Photos,

centre social du Moulin-à-Vent”,

seront exposés toute la journée.

tion de “Les arts s’exposent au le salon aura donc bien lieu le 10 février, entre 10 et 18 heures.

Bien sûr, reconnaît Alain Gervais, “il s’agit d’un galop d’essai

mais l’on a remarqué qu’avec les

expositions du Moulin-à-Vent et celle de la Cour des Arts, organi-

sée par les anciens élèves de l’école Pasteur, de plus en plus de

gens nous disent qu’ils s’intéres-

Cinéma Gérard Philipe Classé Art et Essai

La Bande des quatre

poèmes, peintures et poteries Parmi les invités, notons que la

Vénissiane Corinne Cavet (photo)

et Claude Roux viennent tous deux d’être primés à L’Hivernal

de Lyon, avec le prix du Thème pour Corinne et le prix Boesner pour Claude Roux. g

VERNISSAGE À 11 H 30. CENTRE SOCIAL DU MOULINÀ-VENT, 47-49, RUE DU PROFESSEUR-ROUX. RENSEIGNEMENTS : 04 78 74 42 91 (ENTRÉE GRATUITE).

12, avenue Jean Cagne 04 78 70 40 47 cinemagerard.philipe@ville-venissieux.fr

COUP DE PROJECTEUR

Festival Télérama pour les enfants Le 7 février à 14 h 30, Ciné Collection s’intéresse à la chronique adolescente : Breaking Away (1979, La Bande des quatre) de Peter Yates suit quatre lycéens de condition modeste (dont un joué par Dennis Quaid) en mal d’identité et en butte aux étudiants rupins de l’université voisine, avec pour point d’orgue une course à vélo. Jolie découverte.

Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? La réponse à cette question métaphysiquement angoissante lorgne vers le box-office. Et pour bien finir la séance du 12 février à 14 h 30, rien de tel qu’un café offert par le cinéma et LSR.

Tarif plein : 6,70 €, tarif réduit : 5,80 €, tarif Est-Écrans : 5 € / - de 14 ans : 4 €. Carte Est-Écrans valable un an à partir de la date d’achat. Supplément : 1 € pour séances en 3D. www.ville-vénissieux.fr/cinema/grac.asso.fr/salles/64-cinema-gerard-philipe

Séances à l’attention des sourds et malentendants Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? (7 février, 18 h 30) ; Dragons 3, le monde caché (14 février, 18 h 30).

Après tout, pourquoi n’y en aurait-il que

pour les adultes? Télérama poursuit du 13 février au 5 mars son exploration des meilleurs films de 2018 mais cette fois à destination d’un public jeune.

Pour bien commencer, du 13 au 19 février, le cinéma Gérard-Philipe pro-

gramme quatre films: Minuscule 2, Pachamama, La Chasse à l’ours et, en

avant-première, Le Cochon, le Renard et

le Moulin. Pour le deuxième épisode de

Minuscule, Thomas Szabo et Hélène Giraud reprennent leur petite coccinelle

qu’ils animent dans un vrai décor et la transportent cette fois-ci dans les Caraïbes alors qu’elle s’apprêtait à pas-

ser l’hiver bien au chaud chez elle. Un

Cochon, le Renard et le Moulin du Coréen

de Pachamama de Juan Antin partent à

mignons animaux, qui vont aller de sur-

peu plus au sud, les deux petits Indiens la recherche du totem protecteur que leur ont dérobé les Incas. Les Anglais Joanna Harrison et Robin Shaw propo-

sent avec La Chasse à l’ours trois petites

histoires tournant autour des sympa-

thiques plantigrades. Enfin, dans Le

Erick Oh, on découvrira de tout aussi prise en surprise.

Le festival Télérama enfants se poursui-

vra encore la quinzaine suivante avec toujours Minuscule 2 mais aussi Mango,

Mary et la fleur de la sorcière et Paddy la petite souris. g


18

SPORTS

Mercredi 6 février 2019 - n° 662 / EXPRESSIONS

BOXE FRANÇAISE ET BOXE ANGLAISE

Loisir et compète leur vont comme un gant Avec la boxe thaïe, la boxe anglaise et la française font bon ménage au gymnase Guimier. Si la française a trouvé un équilibre entre compétition et loisir, il n’en est pas de même avec l’anglaise, totalement dédiée aux seuls entraînements, et donc 100 % loisir. PAR : DJAMEL YOUNSI

Ahmed Bentama (Parilly Boxe Sporting Club)

Rafik Chergui (Vénissieux Boxe Française)

“Un club familial”

“Le club 200”

“Ici, on ne revendique rien de particulier”,

“Le chiffre record de 245 licenciés atteint l’an

ancien bon boxeur qui a combattu Hacine

gui, coach en chef du club de savate vénissian.

assure Ahmed Bentama, l’entraîneur en chef,

dernier ne sera pas battu, anticipe Rafik Cher-

Chérifi à Vénissieux, puis à Vichy, il y a une

Fin janvier, on en est à 220, ce qui est déjà bien

bonne vingtaine d’années. “Quand Aurélio

car ces dernières années, on tournait à 180 ins-

Gomez, responsable de Vénissieux Lyon Boxe

crits. Tourner à 200 en moyenne nous va bien,

m’a proposé de diriger les entraînements avec

on n’a pas cent créneaux et cent animateurs. Il

José, je n’ai pas hésité. Enseigner m’a toujours

faut savoir qu’on cherche la diversité, à l’image

intéressé. Mais d’année en année, après que

de cette section cardio assurée par Valéry Bou-

Gomez a fermé les portes de VLB, les compé-

titions se sont réduites pour des tas de raisons,

cher qui fonctionne bien. On a une bonne ving-

et pas seulement chez nous. Les jeunes d’au-

fait du bien. J’étais un peu trop sédentaire.”

la boxe thaïe, le MMA… Pour ma part, je déve-

didacte” comme il l’assume — s’en amuse.

jourd’hui sont attirés par les sports extrêmes: loppe de plus en plus la boxe pour tous. Ceux qui veulent perdre quelques kilos et gagner en souffle, ou encore ces jeunes filles qui veulent se défouler… Maintenant, si un jeune affiche la détermination pour se lancer dans la com-

Boualem le préparateur physique — “auto-

Parilly Boxe Sporting Club compte une cin-

quantaine de licenciés, une vingtaine a moins de 16 ans, dont une dizaine de filles. “Les parents du quartier nous connaissent bien, remarque Ahmed. Avec les plus petits,

pétition, avec mon compère du club, Boualem,

j’essaie de faire autre chose que de la boxe.

pas l’objectif de départ.”

temps le permet, on fait des sorties à vélo. Car

on lui donnera un coup de main. Mais ce n’est Aux côtés d’Ahmed, suant à grosses gouttes

après une séance physique intense, Abdel, responsable du “J’aime Chaud” de la rue Général-Petit, confirme son intérêt pour ce

club de quartier. “Je travaille à cent mètres de la salle, je rencontre des visages connus. C’est mon fils Khalil, 9 ans, qui m’a poussé à m’ins-

crire en septembre. Il m’a défié: "Je m’inscris si tu en fais autant." Et franchement, ça me

Comment lui dire

Je t’aime flowersnadiabraiki Flowers Fleurs et Mariages

On court un peu dans le quartier et quand le

on a un souci, notre salle est trop petite pour accueillir tous nos licenciés en même temps. La mairie nous a octroyé la petite salle qui

donne sur le terrain de foot, trois soirs par semaine, mais l’idéal serait de bénéficier de la

salle polyvalente, beaucoup plus grande.” “Et

d’y installer le ring, poursuit Boualem, ce

serait judicieux. Les trois clubs de boxe pourraient en profiter.” g

LES OFFRES Nadia Braiki

a partir de 5 €

04 26 59 65 74 11 Rue Paul Bert 69200 Vénissieux

taine de compétiteurs en BF, dont quelques filles qui ont déjà du répondant: Aïcha, Audrey,

Nawell et Chaïna. Le reste de nos licenciés s’adonne à la BF loisir, un apprentissage en

somme… En attendant de franchir le pas pour

éventuellement tenter le "gant rouge" (premier grade), et d’essayer la compète.”

Un bon nombre de licenciés, de la diversité, de la mixité… et des résultats probants, notamment grâce à Gouled Mahamoud, champion de France et champion d’Europe cadet (- 80 kg) en 2018. Il

n’en fallait pas plus pour que la fédération française de Savate Boxe Française décerne le label

d’argent "Savate pour tous" au club présidé par Gabriel Boucher. “On devrait également recevoir le label d’or jeunes”, assure Rafik.

Gouled va-t-il inciter quelques jeunes à le rejoindre sur la plus haute marche nationale ou européenne? Beaucoup trop tôt pour l’affirmer. Aux championnats départementaux de SaintPierre-de-Chandieu, le 19 janvier, dix boxeurs se sont qualifiés pour les championnats AuRa de

février, à Saint-Romain-en-Gal… dont huit par forfait. Sur le ring, Mehdi Ouamou est devenu champion du Rhône, tout comme Nawell Diaby, victorieux face à des boxeurs du SFG (Lyon 7e) et de Chandieu.

“On ne s’arrête pas qu’aux seuls compétiteurs, revendique l’entraîneur. On insiste sur la formation des officiels. Trois jeunes ont obtenu leurs premiers diplômes d’arbitre: Rani Amirouche, Adem Oua-

mou et Issam Mohamed Matmor, qui rejoignent Jawal Hadjaz, Niels Correia et Gouled, qui avaient obtenu le sésame l’an dernier. On joue la diversité à tous les niveaux.” g


SPORTS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

NOUVEAUTÉ

AGENDA

Le CMO-V entre dans la danse

Jeudi 7 février ● Championnat de France universitaire de boxe amateur et éducative organisé par l’Espace École Sport Boxe au gymnase JacquesAnquetil, de 13 heures à 18 heures.

Samedi 9 février ● 19 édition du circuit national masculin d’épée organisé par Vénissieux Escrime aux gymnases JeanGuimier et Jacques-Anquetil, de 13 heures à 20 heures. Le lendemain, suite et fin avec finales prévues à partir de 15 heures. ● Les handballeurs du VHB accueillent Beaune au gymnase Tola-Vologe, à 20 heures. ● Tournoi de futsal féminin pour les catégories U6-U7 au gymnase Jacques-Brel, de 9 heures à 18 heures. e

Le CMO-V a toujours été reconnu pour la qualité de son enseignement en gym. Mais parallèlement ou

en complémentarité, le club basé au gymnase Albalate a par la suite proposé zumba, trampoline, et

plus encore danse, modern’jazz et hip-hop. La nouvelle section qui regroupe ces trois dernières disci-

plines a participé à son premier grand rendez-vous

officiel, le Trophée Duo et couples de danse, le 19 janvier à Peaugres. Une compétition organisée

par la Fédération française de danse jazz - international dance organisation (FFDJ-IDO).

“Pluie de médailles, s’est félicité Nicolas Houël, le

Samedi 16 février

Le regroupement de ces quatre disciplines intéresse

de badminton, le Trophée de la Ville de Vénissieux, organisé par Badminton Vénissieux SudEst au gymnase JacquesBrel, de 8 heures à 21 heures. Le lendemain, suite et fin de 8 heures à 18 heures. ● Tournoi de foot en salle pour les catégories U10-U11 au gymnase Jacques-Anquetil, de 9 heures à 17 h 30.

puisqu’à ce jour, une douzaine de danseuses seule-

Dimanche 17 février

chargé de communication du club. Entraîné par Amandine Pitiot, le groupe s’est illustré en danse disco

duo enfants, grâce au duo Gwendoline et Abigaël

André, qui s’est imposé, alors que Maëlle et Themis s’emparent de la seconde place. Et en disco group,

remarquable travail d’équipe avec Candice Buffaz, Roxane Schaeffer, Maëlle Julliand, Themis Ballion Dos

Santos et Abigaël qui s’imposent haut la main. Enfin, quatrième place obtenue par Roxane en hip-hop.”

104 adhérents, pas tous tournés vers la compétition,

ment participent aux épreuves de la FFDJ-IDO. “L’objectif pour nos licenciés est de préparer le show de fin d’année présenté en juin prochain au Théâtre de

Vénissieux, poursuit Nicolas. Et là encore, on vous promet des surprises.” g

● Compétition

● Le XV de l’USV accueille Rhodia au stade LaurentGérin, à 15 heures (sous réserve).

19

VÉNISSIEUX HANDBALL

Le VHB écrase Vesoul... d’un but En accueillant une formation de Vesoul

qui avait des envies, surtout

celle

de

s’éloigner de la zone

rouge, les Vénissians en

avaient

autre :

une

poursuivre

leur série de succès consécutifs,

cinq

avant le résultat face

à l’hôte du jour. Et si l’on excepte un début de partie aux allures de round d’observa-

tion, il n’y a pas vrai-

Les Vésuliens (en bleu) ont eu du mal à franchir la muraille du VHB.

ment eu de match tant le VHB a plané sur

ball. Tout simplement. Et j’ose dire qu’on

pliné en défense, efficace en attaque. Le

faire pour ne pas interrompre cette série

cette partie, affichant un jeu huilé, discirésultat final peut sembler serré (26-25),

mais il est flatteur pour les Vésuliens qui

ont profité d’un relâchement (“un temps

faible”) pour revenir tout près des Vénissians. Malmenés après avoir mené, les

protégés d’Olivier Odisio ont évité la désillusion sur le tard, le portier Calic

écœurant les artificiers adverses (plus

de 15 arrêts dans le match). “Ce succès est probablement notre match référence,

n’a pas hésité à clamer Odisio. Le collectif a été solide et appliqué face une équipe

qui nous était supérieure en kilos et cen-

timètres. Sur ce match, la prestation d’ensemble nous a permis de maîtriser notre adversaire en montrant des valeurs qui

ont fait la réputation de Vénissieux hand-

a écrasé Vesoul… d’un petit but. On va tout de succès, samedi, face à Beaune, dans un

gymnase qui, je l’espère, sonnera moins creux.”

Même si la plupart des joueurs ne le connaissaient pas forcément, Serge Dar-

rignac a reçu un hommage mérité en début de match : une minute de silence observée à la demande de Gilles Clauss, le

président, en hommage à cet ancien diri-

geant du HBV 85 des années quatre-vingt, disparu il y a une dizaine de jours.

g

VHB Gardiens : Calic (17 arrêts) et Keignart Marqueurs : Berchoux (9 buts sur 16 tentatives), Felix (6/9), Alvès (4/12), Giacomin (2/4), Luiset (2/2), Bourhani (1/1), Valentin (1/1), Pech (1/2).

NATATION

BADMINTON

Journée de première

Les locaux en forme avant le Trophée

Il s’agissait de leur plus importante com-

découvrir différentes disciplines (nata-

c’était même une première, un rendez-

geon…), et enfin, le Pass’compétition qui,

Une fois n’est pas coutume, c’est une équipe

devant les badistes de Champagne (4-3). Au

qui a eu les honneurs d’une compétition offi-

tableau, derrière Corbas et Dardilly.

réserve de Badminton Vénissieux Sud-Est cielle, le 27 janvier dernier. Au gymnase

Jacques-Brel, les seniors qui évoluent en

classement, les Vénissians sont en milieu de

Dans le même temps, l’équipe fanion se mesurait, au gymnase Ferber de Lyon (9e), à

Départementale 3 accueillaient le Badmin-

Vichy Cusset et Saint-Chamond. Et en toute

Sportif Lugdunum. Démarrant sur les cha-

Alexandrine, Alexandra Basset, Sadek Jaha-

ton Est Lyonnais, Champa’Bad et le Groupe peaux de roues, l’équipe composée de Marie-

Laure Lacombe, Anne-Sophie Durel, Magali

Martin, Léo Terraz, Nicolas Étienne, Yann

Malavaud, Laurent Mozin et Samuel Baroux a enregistré deux probants succès face aux

invités de l’Est lyonnais (4-3) et aux Villeur-

bannais du Lugdunum (5-2), avant de céder

décontraction, Véronique Marin, Anaïs

far, Florentin Duverger et Farook Mohamed ont défait les Vichyssois 7 à 1, puis les Cou-

ramiauds 6 à 2, succès leur assurant une place de dauphins de Clermont en Régionale 3. Idéale préparation avant le Trophée

de la ville de Vénissieux programmé les 16 et 17 février à Jacques-Brel. g

pétition, et pour la majorité d’entre eux,

vous officiel avec chronométreurs officiels. Mi-janvier, la piscine Delaune a fait le plein de nageurs et de parents, avec

tion synchro, nage avec palmes, ploncomme il l’indique, permet à l’enfant d’être inscrit à des épreuves officielles.

“Dès quatre ans, précisait un jeune édu-

270 enfants de l’école de natation invités

cateur diplômé, on peut inscrire ces

qui viennent tout juste d’apprendre à

cipales indications sur le monde de la pis-

à étaler au grand jour leur niveau, eux

nager, qui en sont au stade de la découverte ou du perfectionnement.

L’évolution du futur bon nageur passe par trois étapes obligées imposées par

la fédération. D’abord, le Sauv’nage qui

permet d’acquérir les premières compétences pour être en sécurité dans l’eau. Ensuite, le Pass’sport de l’eau destiné à

futurs nageurs en leur donnant les princine, en leur apprenant les fondamentaux

sous forme ludique, et enfin en leur ensei-

gnant les bases d’une autonomie minimale… Notre école de natation compte un

millier d’enfants de 4 à 14 ans, un joli chiffre.”

g

CMO-V, TÉL. : 07 82 79 40 03 - CONTACT@VENISSIEUXNATATION.COM SITE INTERNET : VENISSIEUXNATATION.COM


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SPORTS

Mercredi 6 février 2019 - n° 662 / EXPRESSIONS

BASKET SPORT ADAPTÉ

Vénissieux l’a adopté La Ville et l’ALVP basket ont été une nouvelle fois “partenaires” d’une journée de championnat de basket sport adapté. Quelque 200 compétiteurs y participaient.

V

énissieux a accueilli, le 26 janvier

dernier, une épreuve intéressant

une discipline prisée du sport

adapté, le basket-ball. Comme l’an dernier

en avril, les dirigeants de l’ALVP, la prési-

dente Christine Thiebault en tête, ont

Derrière eux, avec trois succès, l’ULSA

(Bourg) et Voiron se partagent une

seconde place.

UN CLUB DE BASKET VÉNISSIAN EN SPORT ADAPTÉ ?

veillé à la parfaite organisation de cette

Et les Lyonnais dans tout ça ? Le club de la

championnats de France prévus en juin à

championnat de niveau 2, et on peut dire

journée qualificative Zone Est pour les

Brive.

“Une journée déclinée sur deux niveaux, les

débutants au gymnase Jean-Guimier, et les confirmés à Jacques-Anquetil, précisait Loïc

Agard, chargé de communication à la

Ligue Auvergne Rhône-Alpes de sport

adapté. Cela représente en tout quelque

Passerelle de Caluire était engagé dans le

qu’il a une fois de plus répondu présent. Comme ses homologues berjalliens, il a ter-

miné invaincu sa série de quatre matches,

peinant d’abord face à l’US Oyonnax (19-

16) avant de réussir le plus gros score du jour, 42-4 devant ESAGAMI (Eybens).

Si le Comité départemental du sport adapté

200 compétiteurs issus d’une quinzaine de

du Rhône est installé à Vénissieux (20, bou-

que le Sport Adapté en AuRa recense toutes

de l’ALVP s’est manifesté pour coorganiser

clubs. Un bon chiffre puisqu’il faut savoir

disciplines confondues près de 9 200 licenciés.”

Chez les joueurs confirmés, les basketteurs

du Basket Club Sportif des Étangs de Châ-

tonnay (15 km de Bourgoin) ont été ultra-

dominateurs avec quatre victoires en

autant de matches, notamment face à la

SA Voironnaise (29-16) ou l’ULSA (32-21). Les

Isérois ont inscrit la bagatelle de 190 points,

s’affirmant comme les probables premiers

qualifiés pour le “France” de juin avant

même la dernière journée sélective d’avril.

levard Marcel-Sembat), si le club de basket

cette manifestation avec l’appui habituel

de la municipalité, très attentive au sport

pour tous, il aura manqué la présence

d’une équipe vénissiane. “Il n’est pas évi-

dent de créer une équipe de basket de sport

adapté, concède Carine Péré, directrice à

la Ligue AuRa. Mais au regard des efforts consentis par la Ville et le club de Parilly,

une équipe locale aurait toute sa place dans

un championnat. Bien sûr, ce n’est qu’un

souhait.” g

DJAMEL YOUNSI

L’équipe du BCSE (en violet) a dominé cette 2e journée comme elle l’avait fait en avril dernier à Vénissieux.

Dans les deux gymnases Guimier et Anquetil, près de 200 compétiteurs de sport adapté s’en sont donné à cœur joie.


SPORTS

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

FOOTBALL

FUTSAL

“Donnons-nous un peu de temps”

Le maintien à l’ordre du jour

pas sombré, inscrivant deux buts pleins de bonne volonté… Mais

trict, l’autre d’Or délivré par la

l’écart entre les deux formations,

municipalité de Vénissieux.

l’une qui joue l’accession, l’autre le

Qu’est-ce qui vous rend parti-

maintien, était palpable. En s’inclinant avec les honneurs 6 à 2, Vénis-

période a été riche et intense.

Jean-Pierre Chaix (à droite) aux côtés Mehdi Gana, vice-président du VFC, lors d’une des nombreuses cérémonies organisées par le club.

lidation du pôle féminin qui inté-

sport études est d’actualité, on a

être compliqué. Surtout pour

de 6 à 16 ans réparties sur six

la Ville, quatre collèges pour-

les premiers nommés. En futsal,

commission arbitrage qui fonctionne à plein régime et s’intègre

des rendez-vous bien calés avec

raient être concernés. Avec mon

équipe, on a fait une estimation entre les entraînements, les

du très court terme, on va se

matches officiels et les tournois :

on arrive à 180 000. Pas mal, non ? Est-ce que les mauvais résul-

notre objectif est d’en former

ternir ce bilan ?

une dizaine par an. Enfin, notre projet d’ouverture de sections

tats sportifs ne viennent pas Si vous parlez de nos équipes

seniors en foot et en futsal, ça va

répondant et qu’il n’avait pas abdi-

approuvé

par

Karim

futsal vénissiane : “Le maintien est jouable, deux équipes de bas de tableau seront reléguées en Régio-

nale 1 en fin de saison. Vénissieux FC est avant-dernier avec cinq points de retard sur Plaisance All Stars, et

il reste sept matches à jouer, avec un calendrier favorable. On se

déplace par exemple à Neuhoff et

Dijon, deux équipes à notre portée qui n’ont plus rien à jouer, et à Caluire pour un derby qui sera capi-

tal. Et on reçoit Pfastatt et Toulouse. On peut accrocher cette 8e place

synonyme de maintien. Ce qui me rend confiant ? On a récupéré

quelques joueurs qui nous ont fait défaut lors des matches allers, notamment

Kharroubi,

ancien

joueur de Ligue 1 avec Valenciennes, et Dramé qui avait délaissé le futsal

pour le foot à 11 avec Vénissieux. Il faut croire en nos chances.” g

le maintien est envisageable. On peut parler d’échecs ?

lent les terrains de foot sur un an

sieux FC a confirmé qu’il avait du

Constat

l’accession en Régionale 1 pour

du nombre de personnes qui fou-

au projet éducatif fédéral. On vient de former deux jeunes et

lier, sérieux prétendant à l’acces-

demi-heure de jeu. Vénissieux n’a

d’Excellence décerné par le Dis-

rayon des fiertés, j’ajouterais la

Vénissieux FC accueillait Montpel-

enfiler les buts, quatre après une

l’obtention de deux labels, l’un

touchait à peine 30 filles. Au

championnat, l’équipe de futsal du

Montpelliérains qui allaient ensuite

partenariat poussé avec l’OL, et

nines de l’USV et de l’ASM, on

à Clermont. Pour ce retour au

réard. Résistance qui fit réagir les

création de six commissions, un

en réunissant les équipes fémi-

mi-janvier, en allant s’imposer 5-4

premiers joueurs de futsal au Char-

ciés répartis sur 64 équipes, la

comble de joie. En 2016, même

pu

Zedioui, le pilier de l’équipe, un des

preuve : on revendique 1 050 licen-

équipes, des U7 aux U18, me

avaient

vaillance des coéquipiers de Mehdi

Oui je crois qu’on peut le dire. La

resse une centaine de filles âgées

Leghrib, responsable de la section

Khemar

première période équilibrée, la

pris entre l’ASM et l’USV ?

Mais pouvoir annoncer la conso-

s’échauffer en coupe nationale, à la

détail, on soulignera, durant une

peut-on dire que la fusion a

Difficile de répondre car la

qué dans sa quête de maintien.

sion en élite. Sans entrer dans le

Avec un recul d’un semestre,

culièrement fier ?

Heureusement, les coéquipiers du gardien

Le 29 janvier, le Vénissieux FC a invité partenaires et élus au siège du club, pour dresser un bilan à mi-saison par la voix du président, Jean-Pierre Chaix.

21

Pas vraiment, on avait misé sur focaliser sur du moyen terme

afin d’atteindre nos principaux objectifs. On n’a que six mois de fusion dans les jambes et dans

les mains. Donnons-nous un peu de temps. g

PROPOS RECUEILLIS PAR DJAMEL YOUNSI

LES RÉSULTATS DE LA QUINZAINE Athlétisme

Basket-ball

natrices, le 3 février, lors de la 2e journée

pha, entraînée par Idir Boumertit et actuel-

Les 2 et 3 février, à l’occasion des champion-

de la seconde phase. L’équipe fanion a battu

lement à Bagneux, est devenue championne

L’équipe féminine de l’ALVP bafouille son bas-

nats Rhône-Alpes Auvergne individuels (Halle

Mions 34 à 20, et la réserve a pris le meilleur

de France des moins de 46 kg.

ket au gymnase Jacques-Anquetil. Après avoir

Diagana de La Duchère), Luca Buenzod

sur Vienne 28 à 26.

Vénissieux se sont imposés respectivement

été défaite par la lanterne rouge Charnay,

Football

(junior) et Awa Saley (espoir) de l’AFA Feyzin-

Taekwondo

le 13 janvier, elle a connu les mêmes désillu-

Les équipes du Vénissieux FC n’ont pas été

sions face à Sundgau, le 3 février, s’inclinant

au poids 6 kg (12,90 m) et au poids 4 kg

On a retrouvé la trace de Yasmina Aziez, an-

à la fête, les 2 et 3 février. L’équipe senior

sans discussion possible 56-44.

(11,95 m).

cienne locomotive du taekwondo vénissian

réserve renforcée par quelques éléments

désormais licenciée à Toulouse. Le 2 février,

de l’équipe fanion a été corrigée, le 3 février

Tennis de table

Rugby

elle a pris la seconde place (- 49 kg) des

au stade Laurent-Gérin, par l’ASA Villeur-

Les rugbymen de l’USV n’ont pu déstabiliser

Rétrogradées en Départemental, les équipes

championnats de France disputés à Ger-

banne (5-1), alors que l’équipe des U15 s’est

l’équipe de Pont-de-Veyle, s’inclinant lourde-

pongistes de l’AL du Charréard ont été domi-

land. L’ancienne Sainfoniarde Hajer Musta-

inclinée au stade Delaune face à Bourg (2-1).

ment chez les Bressans (31-3).


AU QUOTIDIEN

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

EXPRESS

C’EST MA RECETTE !

Nuage de mascarpone à la châtaigne Par Muriel Brevet, chef de l’Épicerie-Comptoir Porte-Pôt.

Loto de l’OMR

- 2 cuillères à soupe de sirop

de châtaigne d’Ardèche Bigallet - 250 gr de mascarpone

- 1 cuillère à soupe de sucre cristallisé - 2 cuillères à soupe de crème fraîche entière

- 4 blancs d’œufs - 1 pincée de sel

- un tube de crème de marrons Clément

Coupure de courant

Faugier.

- Mélanger le mascarpone, la crème fraîche, le sucre et le sirop dans un saladier, jusqu’à obtention d’une consistance onctueuse et épaisse.

- Dans un autre saladier, monter les blancs en neige avec une pincée de sel jusqu’à obtention d’une consistance ferme.

- Mélanger les deux en incorporant les œufs à la neige dans le premier saladier, mélanger au fouet, pour obtenir une préparation homogène. - Mettre dans cinq ramequins (ou petits bols).

- Ajouter un cœur de crème de marrons en plongeant l’extrémité du tube au centre du ramequin et en pressant généreusement.

- Décorer d’une petite branche de deux feuilles de menthe ou de brisures de marrons glacés.

Le restaurant Épicerie-Comptoir Porte-Pôt propose une cuisine familiale, authentique, de saison et 100 % maison.

329, route de Vienne. Tél. : 04 72 62 86 18. www.epicerie-comptoir-porte-pot.fr Ouvert du lundi au vendredi à midi, le samedi sur réservation. g OU PASSIONNÉ DE CUISINE, PARTAGEZ VOTRE RECETTE PRÉFÉRÉE AVEC LES VÉNISSIANS : CONTACTEZ-NOUS AU OU PAR MAIL À REDACTION@EXPRESSIONS-VENISSIEUX.FR.

Le Secours populaire organise une braderie de déguisements, jouets et divers samedi 9 février de 8 h 30 à 11 h 30 dans ses locaux, 99, boulevard Joliot-Curie. Tél. : 04 78 76 23 31.

L’office municipal des retraités organise son loto dimanche 10 février à la Halle à grains (angle du boulevard du Dr-Coblod et de la rue Allende) à partir de 14 heures. 1 carton : 3 euros, 3 cartons : 8 euros, 7 cartons : 16 euros, 10 cartons : 20 euros. Nombreux lots à gagner (multicuiseur, drone, lecteur DVD portable, service à raclette, enceinte Bluetooth, etc.).

Ingrédients pour 5 personnes :

RESTAURATEUR

Braderie du Secours populaire

04 72 51 18 12

Pour cause de travaux, Enedis (anciennement ERDF) interrompra la fourniture d’électricité vendredi 15 février entre 8 h 30 et 15 h 30 aux adresses suivantes : - 8 et 11, rue Edgard-Varèse - du 5 au 9, du 15 au 19, et 16, rue Edgard-Varèse - 34, rue Jean-Sébastien-Bach - du 8 au 18, rue Bela-Bartok.

Église Jeanne-d’Arc L’association Parce Que Parilly, dont le but est la sauvegarde et la restauration de l’église SainteJeanne-d’Arc de Vénissieux, tiendra son assemblée générale le jeudi 21 février à 20 h 30, salle Jeanne-Labourbe. Toutes les personnes intéressées sont les bienvenues. Contact : 04 78 74 69 89 asso.pqp@laposte.net www.parce-que-parilly.fr

Tout savoir sur Marcel Houël Rédaction: 9 rue Aristide-Bruant 69200 Vénissieux. Téléphone: 0472511812. Mail : redaction@expressions-venissieux.fr Site du journal : www.expressions-venissieux.fr Paraît un mercredi sur deux sur papier recyclé.

Directrice de publication : Christiane Brundu. Rédacteur en chef : Gilles Lulla ✆ 04 72 51 18 12. Rédacteur en chef adjoint : François Toulat-Brisson ✆ 04 72 51 76 65. Secrétaire de rédaction : Perrine Plateau. Journalistes : Michèle Feuillet ✆ 04 72 51 76 63. Jean-Charles Lemeunier ✆ 04 72 51 18 12. Alain Seveyrat ✆ 04 72 51 76 84. Djamel Younsi ✆ 04 72 51 76 62. Photographe : Raphaël Bert. Assistante de direction : Ghislaine Déléaz. Chargé de publicité : Boris Miachon ✆ 04 72 90 95 98 Éditeur : Régie autonome personnalisée du journal Expressions. Fabrication : IPS - 01 600 Reyrieux ✆ 04 74 08 96 96. Distribution : Codice - 69 200 Vénissieux ✆ 04 72 33 04 30. Abonnement : 42 euros par an. Prix au numéro : 1 euro. Tirage 32 500 exemplaires. issn : 1151-0935

Dans le cadre de l’activité “Connaître l’histoire à travers les rues de ma ville”, organisée par l’association Oyenga Simy-Flo, rendez-vous vendredi 22 février de 14 heures à 16 heures à Ifetila Café, 16, rue Jules-Ferry, pour tout savoir sur Marcel Houël. La conférence sera animée par Jacqueline Sanlaville.

Loto de Marine et l’Espoir L’association Marine et l’Espoir organise un super loto dimanche 24 février à l’espace Jean Poperen, 135, rue de la République à Meyzieu. Ouverture des portes 13 h 30. De nombreux lots à gagner : un voyage au Portugal, un séjour en mobile-home dans le Var, un fauteuil relax multiposition, une télé 127 cm, etc. Bar et petite restauration assurés. Renseignements : 06 70 60 18 79.

22

BON À SAVOIR

Les ventes spéciales d’Emmaüs Emmaüs organise plusieurs ventes d’objets neufs pendant les mois de février et mars. Elles auront lieu dans les locaux de l’association à Parilly, avenue Marius-Berliet, les vendredis de 14 heures à 17 h 45 et les samedis de 10 heures à 11 h 45 et de 14 heures à 17 h 45. Les 8 et 9 février : vente de vêtements neufs (homme et femme). Rendez-vous exceptionnel le mardi 12 février pour la Saint Valentin : vente de bijoux de 14 heures à 17 h 45. Les 22 et 23 février : vente de meubles neufs (canapés, meubles divers) et de perles. Les 8 et 9 mars : vente de luminaires. Les 22 et 23 : vente d’électroménager (frigo, lave-vaisselle, sèche-linge, lave-linge).

EMMAÜS PARILLY : 8, AVENUE MARIUS-BERLIET. MÉTRO D

ARRÊT PARILLY.

MENUS DES RESTAURANTS SCOLAIRES MENUS DU 7 AU 15 FÉVRIER Jeudi 7 - Voyage au Mexique : salade verte, tortilla chips, guacamole ; sauté de bœuf façon chili, *riz aux haricots rouges ; fromage blanc nature ; moelleux aux fruits ; *pain. Vendredi 8 : mâche, emmental, vinaigrette maison ; filet de merlu sauce crustacés, pommes de terre vapeur persillées ; crème caramel aux œufs ; *pain. Lundi 11 - Menu bio : *pizza au fromage ; *steak de lentilles vertes, sauce tomate ; *brocolis persillés ; *yaourt nature ; *fruit de saison ; *pain. Mardi 12 : salade verte, maïs, dés de gouda et cheddar, vinaigrette maison ; filet de lieu colin sauce safranée, quinoa ; fruit de saison ; *pain. Jeudi 14 : salade de pâtes au pesto ; rôti de veau aux champignons, beignets de salsifis ; fromage de chèvre frais ; fruit de saison ; *pain. Vendredi 15 : coleslaw rémoulade ; filet de merlu sauce beurre blanc, pommes dauphines ; comté ; liégeois au chocolat ; *pain.

(*) PRODUITS BIO. LA RÉGIE DE RESTAURATION PEUT ÊTRE AMENÉE À MODIFIER LES MENUS. CES MENUS SONT CONSULTABLES SUR LE SITE WWW.VENISSIEUX.FR

PRATIQUE Numéros rapides d’urgence Samu : 15 Police secours : 17 Pompiers : 18 Violences conjugales, victime ou témoin : 3919

Urgences médicales MAISON MÉDICALE DE GARDE 17, place de la Paix 04 72 50 04 05 - appel préalable au 04 72 33 00 33 Ouverte tous les soirs de 20 heures à minuit ; les samedis de midi à minuit ; les dimanches et jours fériés de 10 heures à minuit. CENTRE HOSPITALIER MUTUALISTE LES PORTES DU SUD 2, av. du 11-novembre-1918 04 72 89 80 00

Sécurité COMMISSARIAT DE POLICE 9, avenue Marcel-Houël. 04 72 50 04 76 POLICE MUNICIPALE 1, rue Jean-Macé 04 72 50 02 72


HISTOIRE

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

F

23

évrier 1919. La guerre est maintenant finie depuis

trois mois. Peu à peu, les

Poilus reviennent à Vénissieux. Mais

le

soulagement

d’avoir

retrouvé la paix n’efface pas le traumatisme des combats, ni le

souvenir de tous ceux qui sont tombés lors du plus grand carnage de l’histoire de France. Aussi, le

conseil municipal entend-il élever un monument dans le cimetière de la commune, afin que les siècles à venir gardent en mémoire l’ampleur

de

leur

sacrifice.

La

démarche est précoce, mais l’ini-

tiative ne vient pas des élus.

en avoir discuté en conseil, la

combattants, les employés de la

cette solennité un caractère d’inti-

Depuis un mois déjà, les anciens

municipalité “décide de donner à

Verrerie ouvrière et ceux de la

mité communale. Aucun person-

Société des Électrodes, quêtent

nage officiel ne sera convoqué,

dans leurs rangs et remuent ciel

seules les sociétés locales seront

et terre pour pousser la mairie à

invitées à y prendre part, avec par-

l’action. Dans les semaines qui sui-

ticipation des enfants des écoles”.

vent, la municipalité ressort un

projet de monument que l’architecte communal, M. Virot, avait mis au point dès… le printemps 1915 ! Ses plans sont étalés sous

les yeux des conseillers et de la population. Au centre d’un socle

surélevé, l’on placera un obélisque

portant un coq à son sommet, symbole de la France, avec en toile

de fond un mur orné de flammes

sculptées qui mentionnera le nom de tous les disparus. Un bouclier, une grande épée, l’inscription ornant l’obélisque — “Vénissieux. À la gloire de ses fils morts pour la

Patrie” — et une série d’obus pour

décorer la barrière : l’œuvre de

En somme, point de militaires,

point de religieux, point de députés ou de représentants du préfet.

Le projet initial de monument aux morts mis au point par l’architecte communal M. Virot dès 1915 sera finalement abandonné au profit du monument actuel.

Ils se trouvent ainsi exclus de la

Un monument pour les Poilus

patriotisme, comme des milliers construits à cette époque à travers toute la France. Le 28 octobre

PAR : ALAIN BELMONT

son projet et approuve son coût,

en mai 1921, le monument n’a tou-

37 000 francs, l’Union des Travail-

la France et la croix de guerre

Puis le temps passe, et rien ne se

papier. Grave erreur : depuis la fin

pierre de Comblanchien, un cal-

elles symbolisent à la fois la force

de

monuments

aux

morts

1919, le conseil municipal accepte 32 815 francs.

fait. Les conseillers municipaux se révèlent divisés. Certains souhai-

teraient que le monument soit construit sur une place plutôt que

dans le cimetière. D’autres ne sont

pas d’accord avec le caractère militariste du projet et réclament une version plus pacifiste, notam-

ment marquée par une nouvelle

inscription : “Aux enfants de Vénissieux victimes de la Grande Guerre”. L’argent de la souscription tarde aussi à rentrer, les habi-

tants préférant attendre que les

choix définitifs soient effectués avant de verser leur écot. Du coup,

coût.

L’ardoise

dépasse désormais 50 000 francs,

une somme hors de portée des

finances de la ville. Les Vénissians doivent abandonner le projet de leur architecte, et se contenter de

choisir un monument… sur cata-

logue. Parmi les centaines de modèles proposés par les sociétés

spécialisées, le choix de la muni-

cipalité se porte sur celui d’une

entreprise implantée près du cimetière

de

vont-ils pas trop loin ? L’on s’in-

quiète des réactions possibles. Mais l’exemple de Villeurbanne, ouvertement pacifiste, et d’un modeste village de la Drôme, ras-

sure les élus. L’on restera donc entre nous. À 9 heures du matin, un cortège part de la place Sublet, enfants en tête, suivis du conseil

municipal, des familles des morts, fare puis d’une foule immense,

pour se rendre au pied du monument. Arrivés sur place, les

l’honneur, en récitant des poésies.

de la guerre, l’inflation a fait son

mis en avant. Les Vénissians ne

enfants sont une fois de plus à

jours pas dépassé le stade du exploser

ment ils sont toujours les premiers

des anciens combattants, de la fan-

Il y a cent ans, le 22 février 1919, le conseil municipal décidait d’ériger un monument aux morts de la Grande Guerre. Un monument ambivalent, partagé entre patriotisme et pacifisme.

Virot respire le militarisme et le

cérémonie, alors qu’habituelle-

La

Guillotière,

l’Union des Travailleurs de la Pierre et du Marbre. Moyennant

leurs élèvera un obélisque en caire de Côte-d’Or à l’aspect

proche du marbre, coiffé d’un coq aux ailes déployées, et portant à sa base “la gravure des 160 noms

des Morts”. La version retenue s’avère nettement moins va-t-en-

guerre que le projet Virot. La décoration se résume à une couronne

de feuilles, deux branches d’olivier et de chêne entrelacées, une

croix de guerre, et l’inscription relativement neutre votée par le

demeurent. Quant aux branches, (par le chêne) et la paix (par l’olivier). Et sont à l’image du ressenti

de la population et du conseil municipal, partagés entre les sen-

timents patriotiques nés de la victoire

contre

l’Allemagne,

et

l’horreur provoquée par l’indicible boucherie de la Première Guerre mondiale.

INAUGURÉ

DANS L'INTIMITÉ COMMUNALE

conseil municipal : “Aux enfants de

Vient le jour de l’inauguration du

L’épée, le bouclier, les obus, la

1922. L’on assiste alors à une prise

Vénissieux morts pour la France”.

gloire et la patrie ont disparu, mais

monument, le dimanche 2 juillet de position sans ambiguïté. Après

Puis vient le tour du maire, Louis

Boyer, qui rappelle que les Poilus sont partis avec la conviction “que cette guerre serait la dernière et que leur postérité serait à jamais

débarrassée de ce fléau”. La foule,

profondément émue, s’écoule longuement, tandis que les fleurs

pleuvent autour de l’obélisque. La

presse, elle, reste pratiquement muette sur l’évènement. C’est à peine si le journal Le Nouvelliste

l’annonce en cinq lignes, tandis

que le Lyon Républicain l’ignore complètement. En guise de représailles ? g

SOURCES : ARCHIVES MUNICIPALES DE VÉNISSIEUX, 1 M 199, 4 H 108/2 ET REGISTRES DES DÉLIBÉRATIONS, 1915-1922. ARCHIVES DU RHÔNE, 2 MI 106 R 85 ET 107 R 28.


PORTRAIT

24

EXPRESSIONS / Mercredi 6 février 2019 - n° 662

libres et propose des services de gravure à d’autres maisons d’édition.

Il commence à publier, avec In

La musique ancienne d’avant Bach est mon dada, J’ai une prédilection pour le XVIe siècle.

Nomine, une série de pièces pour

viole de gambe. “La musique ancienne d’avant Bach est mon dada, avoue-t-il. J’ai une prédilec-

tion pour le XVIe siècle.” À l’âge de

Je faisais aussi des arrangements de morceaux pour le petit orchestre

de la paroisse. Et je transcrivais les valses de Chopin pour les instru-

ments qu’on avait. C’est ainsi que j’ai commencé à composer, à l’âge

de 15 ans. Mais c’est un métier à part entière. Quand on a des fulgu-

rances, il faut que la plume aille aussi vite que ce que vous avez en

tête. Et c’est toujours quand vous éteignez la lumière ! Ce ne sont que

des notes. Quand vous avez une

page, c’est cool mais si je veux écrire pour un quatuor à cordes, il

faut donner de la consistance, construire une architecture et c’est un vrai boulot.”

Jean-Marc poursuit l’étude du vio-

La musique à sa portée Jean-Marc Legrand. Ce musicien vénissian, membre de l’AMA Lyon (association des musiciens amateurs, partenaire de l’école de musique Jean-Wiener), est éditeur de partitions musicales. Parcours.

loncelle jusqu’à 22 ans et deux ans

après, en 1995, commence celle de

la viole de gambe. “À Rouen, j’avais un super prof, Catherine Cuny, qui

me l’a enseignée. Je joue aussi un peu de théorbe et j’ai continué la musique en amateur à l’AMA, l’as-

sociation des musiciens amateurs, qui a un partenariat avec l’école de

musique de Vénissieux. L’école nous a prêté une salle pour répéter et, en échange,

lors

d’auditions

de

musique de chambre, nous avons joué des pièces dans lesquelles on intégrait des élèves. L’AMA est aussi

une façon de leur montrer qu’il y a

une vie après l’école et que nous accueillons tous les musiciens de

artition : voilà un mot à la

P

démarré mes études à Paris puis me

musique à Paris, en 1970, et l’OJAL,

“Je bossais à Arkema (groupe de la

dente mais qui s’emploie

j’ai rencontré ma femme. De 1996 à

wenguth. On y commençait comme

français du pétrole, comme forma-

donc un mot qui convient double-

envie aussi d’être dans un milieu

tous les niveaux.”

PAR : JEAN-CHARLES LEMEUNIER. PHOTO : RAPHAËL BERT

connotation musicale évi-

également en informatique pour la division d’un espace de stockage

en zones indépendantes. Et voilà

ment à Jean-Marc Legrand. Cet ingénieur de formation, musicien depuis toujours, est devenu édi-

teur de partitions tout en gagnant sa vie grâce à l’informatique.

“Cela fait dix-huit ans qu’on est à Vénissieux”, commence-t-il en nous

accueillant, avant de lâcher : “Je ne

suis pas originaire de la région, je

suis un Parisien de nulle part. J’ai

suis inscrit à Centrale à Lyon, où

2010, j’ai travaillé dans le pétrole. Nous voulions vivre en maison et,

à Lyon, c’était mort. Nous avions métissé. Vénissieux est très bien !”

Son autre vie débute à quatre ans,

avec le premier violoncelle qu’on

lui place entre les bras. “Je suis d’une famille de musiciens. Ma mère jouait du piano, mon père de la flûte à bec et mes sœurs ont aussi

pratiqué la musique. J’ai été l’élève

de Roger Loewenguth qui, avec son

frère Alfred, a créé une école de

l’orchestre de jeunes d’Alfred Loe-

poussin à 4 ans et on le quittait à

16. J’en ai fait partie jusqu’à mes 16 ans et, tous les ans, on jouait dans une salle Pleyel remplie

jusqu’en haut. En plus, on gravait un 33 tours vinyle du concert et j’en

possède toute la collection. Ma

deuxième sœur et moi, nous avons gardé ce truc-là, la musique, comme quelque chose d’indispensable. À

Paris, j’allais souvent rue de Rome, à la librairie musicale La Flûte de Pan, où je passais des après-midi

entières à feuilleter les partitions.

LA CRISE DE LA QUARANTAINE

chimie, ndlr) puis à l’IFP, l’Institut

teur et en 2010, à 40 ans, je me suis dit qu’on n’a qu’une vie. J’ai fait ma

crise et j’ai tout largué pour me consacrer à ce que j’estimais être mon métier de prédilection : les éditions musicales.”

Jean-Marc fonde donc In Nomine.

Une fantaisie musicale ? Pas si sûr. “J’ai créé à côté une activité en infor-

matique pour me permettre de

manger. Je continue les deux en parallèle, plus la musique de cham-

bre à travers l’AMA.” Il se fait une fierté de n’utiliser que des logiciels

14-15 ans, Jean-Marc découvre le gambiste autrichien Nikolaus Har-

noncourt, également théoricien, et le musicologue Jean-Claude Mal-

goire et tombe amoureux — ce sont ses propres mots — de cette

musique. “Le Stabat Mater de Vivaldi m’a parlé. Tandis que la musique romantique ne me touche pas du tout.”

In Nomine possède plusieurs col-

lections : une de textes originaux “pour éditer ce qui ne l’est pas, ce qui relève vraiment de l’archéolo-

gie”, une de transcriptions “pour créer un répertoire qui n’existe plus

à partir de sources anciennes” et une pour les compositeurs d’au-

jourd’hui et la musique contempo-

raine. Ainsi, Dans la forêt de

Brocéliande de Vincent Magnan, qui enseigne le violoncelle à l’école de musique de Vénissieux. Ajou-

tons une collection de livres de musicologie (et un peu de littéra-

ture) et une autre de fac-similés.

“Je photographie les sources, les nettoie et les publie sous forme de fac-similés, c’est-à-dire une copie de l’original.”

Dans les résolutions 2019 qu’il s’est fixées, Jean-Marc voudrait se consacrer un peu plus à la viole de

gambe et mettre de la cohérence

dans le catalogue d’In Nomine.

Mais comment ordonner ce qui relève de la passion ? Il parle déjà d’un livre de théorie musicale à l’usage des jazzmen, de ses envies

d’éditer tout à la fois la musicologie d’aujourd’hui et de rééditer des manuscrits anciens pour qu’ils

redeviennent des outils de travail et ne soient pas trop chers, passer du vieux français au français d’au-

jourd’hui. Il évoque même une

notice en vieux gallois dénichée au fin fond d’une bibliothèque, avec “cette impression d’être dans Kaa-

melott”. Il traque ses sources,

comme celle du Stabat Mater de Pergolese qu’il voudrait rééditer.

Même si cela paraît trop roman-

tique et que Chopin l’a déjà mise

en musique, la rêverie est devenue pour Jean-Marc Legrand un atout indispensable. g WWW.EDITIONSINNOMINE.COM


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