

BLUELINE





RUSSIE LE LIBÉRALISME
Le libéralisme en Russie : Les causes et conséquences d'un échec singulier
DOSSIER
RIEN QU'UNE DOSE DE PLUS
Le pouvoir, une drogue : Comprendre l'addiction politique
L'addiction à la minceur : Quand le culte du corps vire à l'obsession
Drogues illicites : Augmentation et banalisation alarmantes de leur consommation
L'addiction aux écrans : Comprendre et agir
Sexualité : La plus vieille addiction du monde ?
D'autres fenêtres
CARTE BLANCHE
L'ambition, une solution pour l'Europe ?
ALLEMAGNE LES ÉLECTIONS
DÉRISION
Retour de manif IC 2117
Élections allemandes : L'ascension de l'extrême droite BIBLIOGRAPHIE

édito
ÉDITO
Chères lectrices, Chers lecteurs,
Il y a des phrases qui vous touchent et qui s’impriment en vous. David Foenkinos écrivait : « On peut tout quitter sauf ses obsessions », elle m’a traversée comme une évidence bien trop précise pour ne pas être vraie. Et si nos obsessions n’étaient que des addictions socialement acceptées ? Je me suis demandé à quel moment une simple habitude prenait une telle tournure. Lorsqu’on se dit que c’est la dernière fois tout en sachant que ça ne le sera pas ? Ou quand on se surprend à mentir pour la justifier ? Au final, on ne désire qu’une dose de plus… Nous avons souhaité lever le voile sur les addictions dans ce Blue Line.
Ce vingt-deuxième numéro explore toutes ces addictions qui hantent notre quotidien. Comment le pouvoir se met-il à plus nourrir l’égo de celui qui l’exerce qu’à servir le bien commun ? La minceur et la drogue nous font nous perdre dans une quête de légèreté, où l’on compte calories et grammes de poudre. Telle une ascèse moderne, la maigreur efface tandis que la drogue enferme. Dans les deux cas, il ne reste plus que l’ombre de soimême. Que dire de ces écrans, dealers de solitude connectée où le moindre clic injecte de la dopamine. Tout comme le sexe, cette addiction ancestrale qui reste encore aujourd’hui un sujet tabou malgré son omniprésence dans notre société.
Hors dossier central, cap sur la Russie où le libéralisme est sous assistance respiratoire ainsi qu’au cœur de l’Europe, nous demandant si l’ambition ne serait pas le remède dont elle aurait bien besoin. Nous ferons un détour par l’Allemagne pour analyser son inquiétante ascension vers l’extrême droite et terminerons par une dérision relatant les pensées vagabondes d’une femme rentrant d’une manifestation.
Au terme de ces pages, la question n’est peut-être pas de savoir si nous sommes tous addicts à quelque chose, mais plutôt quelle addiction sommes-nous prêts à assumer ? Le principal danger ne réside parfois pas dans la dépendance elle-même, mais bien dans la brume subtile où on ne sait plus à quoi ou à qui on s’est laissé attacher. À chacun sa réponse, je vous souhaite une bonne lecture,
Le libéralisme en russie


Les causes & conséquences
d’un échec singulier
PAR JOSUÉ FRISQUE
Fort de sa puissance retrouvée, la Russie se donne aujourd’hui les moyens de ses ambitions nouvelles sous l’impulsion de son président, Vladimir Poutine. Tant sur le plan économique que diplomatique, la Russie promeut un nouvel ordre mondial, contestant l’hégémonie occidentale, tout en essayant d’en être le centre idéologique. Plusieurs raisons expliquent cette volonté d’éloignement vis-à-vis de l’Ouest. L’existence d’un nationalisme d’État en est indéniablement une. Ce courant de pensée s’est développé lors de la dissolution de l’URSS et s’est ensuite imposé comme le dernier rempart de la société russe face à l’échec du processus de libéralisation du pays. Explorons les causes de cet échec et les enseignements à en tirer pour le camp libéral.
Remise en contexte
Durant les années 1980, l’Union soviétique traversa une série de crises majeures. L’invasion de l’Afghanistan (1979-1989) s’enlisa en guerre d’usure, affaiblissant l’armée, l’économie et le pouvoir central. La catastrophe de Tchernobyl (1986) accentua la perte de confiance envers le régime, tandis que la chute du mur de Berlin (1989) marqua définitivement la fin de l’influence soviétique en Europe de l’Est.
La réunification allemande fut d’ailleurs l’une des conséquences directes de la politique menée par Gorbatchev, portée par ses réformes de la perestroïka1 et de la glasnost2, visant à transformer en profondeur l’économie, la politique et la société soviétique. Bien que ces mesures ne puissent être qualifiées de pleinement libérales, elles intégraient certains principes s’en rapprochant, notamment en matière de liberté d’expression et de décentralisation économique. Ce fut donc un premier pas, certes limité, vers un processus de libéralisation et une ouverture progressive à l’Ouest.
La déliquescence grandissante du pouvoir soviétique suscita une profonde inquiétude parmi une poignée de conservateurs communistes, qui, face à ce qu’ils percevaient comme une dérive dangereuse du régime, décidèrent d’organiser en 1991 un putsch dans le but de reprendre le contrôle du pouvoir.
Ce putsch échoua, entre autres grâce à l’intervention du président de la république socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR), Boris Eltsine, et de la population moscovite. Cet épisode marqua définitivement la fin de l’Union soviétique.
L’URSS, dissoute à peine quelques mois plus tard, laissa place à une myriade de nouveaux États indépendants – parmi eux, la Russie, désormais héritière du pouvoir central, mais plongée dans une profonde instabilité. En décembre 1991, Mikhaïl Gorbatchev démissionna de la présidence de l’URSS, marquant la fin officielle de l’Union.
Boris Eltsine, déjà président de la Russie, conserva son poste à la tête du nouvel État désormais souverain, mais confronté à une crise économique et sociale grandissante.
Dès 1992, la Russie traversa de multiples crises qui frappèrent durement sa population. La libéralisation de cette décennie de transition, aussi bien économique que politique, peina à faire ses preuves et à convaincre les Russes de son efficacité ou de son bien-fondé.
Dans ce contexte d’incertitude et de fracture nationale, plusieurs mouvements nationalistes, généralement hostiles aux valeurs libérales, émergèrent progressivement dans le paysage politique russe.
Au fil des années, les partis nationalistes gagnèrent du terrain en Russie, attirant un nombre croissant d’électeurs en quête de stabilité. Face à l’échec de la phase de libéralisation des années 1990 et aux tensions croissantes avec l’Occident au début du 21e siècle, le nationalisme s’imposa de plus en plus comme une alternative rassurante et crédible pour une large frange de la population.
Le libéralisme, malgré quelques tentatives d’implantation dans les années 1990, n’a finalement connu qu’un développement embryonnaire et éphémère en Russie, son échec s’expliquant par la combinaison d’un effondrement économique, d’une transition autoritaire et d’une crise identitaire que nous allons développer dans cet article.
1 La « perestroïka » signifie littéralement « restructuration » ou « reconstruction ». Dans un contexte politique, ce terme prend le sens de « réforme » ou « changement » et désigne un ensemble de transformations destinées à moderniser le système en place. 2 La « glasnost » signifie littéralement « transparence ». Elle désigne une politique visant à encourager la liberté d’expression et la diffusion d’informations.
Une transition économique brutale
La Russie traversait une phase de transition profonde durant les années 1990. Cette transition, connue sous le nom de « thérapie de choc », reposait sur trois piliers essentiels : la libéralisation, la privatisation et la stabilisation – tant de l’inflation que de la monnaie. L’objectif central de cette stratégie ambitieuse était d’établir rapidement une économie de marché capable de combler le vide laissé par l’effondrement du modèle économique planifié hérité de l’Union soviétique.
Cependant, cette politique, menée dans l’urgence, se révéla non seulement décevante, mais surtout dévastatrice pour l’économie russe. L’ouverture soudaine des marchés et la levée des contrôles sur les prix déclenchèrent une inflation incontrôlable, réduisant à néant les économies de millions de citoyens. Les salaires et les pensions, longtemps garantis par l’État, s’effondrèrent, laissant une grande partie de la population dans une pauvreté profonde.
Pendant que la majorité des Russes sombrait dans la misère, une petite élite parvint toutefois à tirer parti du chaos économique ambiant. Composée principalement d’hommes d’affaires ayant prospéré depuis la perestroïka, cette minorité s’enrichit considérablement grâce aux privatisations massives et souvent opaques des grandes entreprises d’État. Ces individus, bientôt désignés sous le terme d’« oligarques », virent leur influence économique et politique croitre de façon exponentielle, façonnant peu à peu les structures du pouvoir en Russie.
Face à cette réalité brutale, la population russe, désabusée et impuissante, ne put que constater l’ampleur du désastre provoqué par la libéralisation. L’espoir d’une transition rapide vers la prospérité s’était évaporé, remplacé par un sentiment de trahison et de désillusion qui marquera durablement la société russe et sa vision des principes libéraux.
Une transition politique précaire
L’arrivée de Boris Eltsine au pouvoir, accompagnée de la mise en place d’institutions démocratiques et d’une séparation des pouvoirs, laissait entrevoir un avenir plus ouvert et libéral pour la Russie. La liberté d’expression semblait enfin accessible et l’existence d’une opposition démocratique garantie. Cependant, les espoirs des années 1990 furent rapidement ébranlés par une série de crises.
Dès le début, Eltsine se heurta au Parlement, opposé à sa « thérapie de choc » économique. La situation dégénéra en 1993 lorsque, face au blocage institutionnel, Eltsine ordonna la dissolution du Parlement, déclenchant une crise majeure.



Le conflit culmina avec l’assaut du bâtiment par l’armée, faisant plusieurs centaines de morts – un évènement marquant qui entacha durablement l’image du président.
Malgré une impopularité croissante, Eltsine parvint à se faire réélire en 1996, soutenu par les oligarques et les puissances occidentales. Sa présidence prit fin sur fond de chaos économique et de désillusion populaire, ouvrant la voie à Vladimir Poutine et à une nouvelle ère politique.
Si plusieurs partis libéraux ont vu le jour durant cette décennie – comme Yabloko, membre de l'Internationale libérale, ou le Parti libéral-démocrate de Russie (libéral de nom mais nationaliste dans les faits) –, l’empreinte du libéralisme s’est peu à peu effacée. La population russe s’est tournée vers d’autres alternatives politiques, souvent plus conservatrices et nationalistes, qui promettaient ce que le libéralisme n’avait pas su instaurer : une stabilité économique et politique.
Une période de crise identitaire
Face à l’échec des réformes libérales issues de la « thérapie de choc », la plupart des partis russes ont doucement adopté une rhétorique nationaliste. La perte du statut de superpuissance, combinée à l’effondrement économique et à la misère qui en a découlé, a été perçue comme une profonde humiliation nationale.
Les guerres de Tchétchénie, les attentats et les prises d’otages qui ont marqué les deux premières décennies post-soviétiques ont intensifié ce sentiment de vulnérabilité. Ces épreuves ont nourri un besoin grandissant de stabilité et de sécurité, poussant une large partie de la population à se tourner vers
une figure forte, capable de rétablir l’ordre et la dignité du pays. Dans ce contexte de crise, le nationalisme est apparu comme une réponse à l’humiliation et à la fragmentation du pays, renforçant l’idée d’un État centralisé et puissant, seul garant du retour à la grandeur perdue.
Un échec nuancé et parfaitement explicable
La situation russe rappelle que derrière les systèmes politiques, il y a avant tout une population qui aspire à des conditions de vie décentes, à une justice sociale et à une fierté retrouvée. L’échec du libéralisme n’est pas seulement celui d’une idéologie, mais aussi celui d’une incapacité à répondre aux souffrances réelles d’une société bouleversée par la transition post-soviétique.
Le tournant autoritaire et nationaliste en Russie n’est pas seulement un choix politique : il découle également du sentiment d’abandon et d’injustice ressenti par une large partie de la population. Ce sentiment, loin d’être négligé ou minimisé, constitue l’une des clés essentielles pour comprendre la complexité du monde russe. Un exemple frappant en est l’incompréhension occidentale face à la popularité toujours prépondérante de Vladimir Poutine.
Ce phénomène témoigne d’une profonde fracture entre les aspirations du peuple russe et les perceptions occidentales, suggérant que la quête de stabilité et de respect national prime pour beaucoup de Russes sur les principes démocratiques et libéraux, un choix qui continue de façonner la trajectoire politique de la Russie contemporaine.


DOSSIER Rien qu'une dose de plus
Dans une société où tout va toujours plus vite, où les sollicitations sont constantes et où les injonctions contradictoires façonnent nos comportements, l’addiction s’installe souvent en silence. Longtemps cantonnée à l’univers des drogues, la notion d’addiction s’est aujourd’hui étendue à des sphères aussi variées qu’inattendues : pouvoir, minceur, numérique, sexualité… Qu’il s’agisse de substances, de comportements ou d’idéaux, la frontière entre passion et obsession devient floue.
Ce dossier explore les multiples visages de l’addiction contemporaine. De la quête effrénée de pouvoir chez les figures politiques à la tyrannie du corps parfait, en passant par l’emprise des écrans ou la fuite dans l’excès sexuel, chaque article interroge ce moment où le contrôle bascule. Pourquoi tombons-nous dans ces engrenages ? Et surtout, comment en sortir ? Nos rédacteurs et rédactrices ont entrepris pour vous une plongée dans les méandres de nos dépendances modernes.

LE POUVOIR, UNE DROGUE POUVOIR,
COMPRENDRE L' ADDICTION POLITIQUE
PAR JULIE TABUREAU
L’addiction au pouvoir, un phénomène historique qui connait une expansion préoccupante dans le monde actuel, se manifeste chez de nombreux dirigeants. Dans un contexte où les démocraties sont confrontées à l’émergence du populisme et à la consolidation des régimes autoritaires, l’emprise du pouvoir se révèle être une addiction dont il est ardu de se libérer. Cette dépendance va bien au-delà d’une simple recherche de pouvoir, elle convertit la politique en un champ d’action pour l’ego et la manipulation, nuisant ainsi à la gouvernance et au bien-être collectif. Cette relation d’assujettissement est caractérisée par une interaction à la fois complexe et pernicieuse entre les dirigeants et leur pouvoir.


Initialement, le pouvoir devait être un instrument garantissant la stabilité, l’équité et la justice au sein des sociétés humaines. Cependant, pour quelques individus, il se transforme en une finalité en soi. Quand un leader se laisse piéger par cette dépendance, il perd peu à peu toute idée d’altruisme et privilégie ses propres intérêts, ainsi que ceux de son entourage, au détriment du bien-être de ses concitoyens. Le politicien n’est plus considéré comme un serviteur du peuple, mais plutôt comme un tyran qui se réjouit de sa capacité à dominer et manipuler.
Cette addiction a de nombreuses répercussions. Les dirigeants affectés par ce phénomène cultivent une soif insatiable de contrôle, prête à justifier des dérives autoritaires. L’assaut sur les institutions démocratiques, la répression des adversaires, la censure des médias, la manipulation des résultats électoraux : toutes ces actions révèlent cette quête obsessionnelle visant à préserver le contrôle du pouvoir. Ce phénomène ne se limite pas aux régimes autocratiques ; même dans les démocraties consolidées, la tentation d’utiliser les institutions pour soutenir un pouvoir personnel est bien réelle.
En tant qu’étudiants et citoyens, il est essentiel de comprendre pleinement cette dynamique pour ne pas sombrer dans l’apathie et la nonchalance face à des dérives autoritaires.

Considérons le cas de VLADIMIR POUTINE en Russie. Depuis qu’il est arrivé au pouvoir en 1999, Poutine a lentement consolidé son pouvoir, s’établissant à la tête de l’État grâce à des modifications constitutionnelles et l’élimination de toute forme d’opposition. En 2020, il a apporté des modifications à la Constitution russe afin de prolonger son pouvoir jusqu’en 2036, renforçant ainsi son contrôle presque absolu sur le pays. Les libertés politiques ont connu une forte diminution, accompagnée d’une répression sévère contre les dissidents et d’une surveillance rigoureuse des médias.
RECEP TAYYIP ERDOĞAN représente aussi cette addiction au pouvoir en Turquie. Prenant les rênes du pays en 2003, Erdoğan a intensifié les modifications législatives et constitutionnelles dans le but de consolider sa présidence. En 2017, un plébiscite a autorisé la substitution du système parlementaire par une présidence, conférant à Erdoğan un pouvoir total sur la nation. À la suite du coup d’État avorté de 2016, il a renforcé la répression, nettoyant l’armée et la fonction publique de ses adversaires tout en réduisant au silence les médias. L’accumulation de pouvoir a été justifiée au nom de la stabilité nationale, cependant, dans les faits, cela vise surtout à consolider sa suprématie politique.
XI JINPING, à la tête de la Chine, a également démontré cette tendance en abolissant les restrictions sur le nombre de mandats présidentiels en 2018, ce qui lui donne potentiellement l’opportunité de diriger indéfiniment. Xi a consolidé son autorité en centralisant les prises de décision, en menant une répression sévère à l’encontre de certaines minorités telles que les Ouïghours et en instaurant un système de surveillance
numérique omniprésent. En Chine, les droits individuels ont considérablement diminué et l’opposition politique est constamment réprimée.
En Ouganda, YOWERI MUSEVENI, au pouvoir depuis 1986, a apporté des modifications à la Constitution pour annuler la restriction sur le nombre de mandats présidentiels, ce qui lui a permis d’être réélu en 2005. En 2017, il a abrogé la limite d’âge pour la présidence, garantissant ainsi la possibilité de se représenter. À l’instar de ses pairs, Museveni a employé des méthodes répressives à l’encontre de ses adversaires et des activistes de l’opposition, étouffant toute forme de contestation.
Ces exemples illustrent comment la dépendance au pouvoir conduit fréquemment à une dérive autoritaire des gouvernements, où les dirigeants ajustent les lois pour rester en position dominante, suppriment l’opposition et exploitent les institutions en leur faveur. Dans de telles situations, l’autorité cesse d’être un service rendu à la population et se transforme en un but en soi, entrainant des effets désastreux pour la démocratie et la liberté. Par conséquent, l’addiction des dirigeants au pouvoir est une réalité à considérer avec attention, étant donné qu’elle met en péril non seulement les fondements de la démocratie, mais également l’équilibre des sociétés contemporaines. En tant qu’étudiants et citoyens, il est essentiel de comprendre pleinement cette dynamique pour ne pas sombrer dans l’apathie et la nonchalance face à des dérives autoritaires.



LA MINCEUR L'ADDICTION À
Quand le culte du corps vire à l'obsession
PAR EVA MOUASSI
À chaque époque ses dogmes, et la nôtre est aussi impitoyable que fascinante. Les corps féminins sont érigés en tendance et les standards de beauté évoluent à chaque décennie, alors bienvenue à l’ère où la minceur est devenue un passeport social, où chaque calorie est perçue comme un crime et où prendre un dessert est presque perçu comme un acte de rébellion. Derrière les hashtags « Healthy Lifestyle » et « Clean Food » prônant l’esthétique de « That girl » se cache une réalité bien plus sombre : la privation, l’obsession et cette balance qui fixe nos humeurs, nous rendant addicts à elle. Et comme toute addiction, la minceur dévore, enferme et détruit. Elle pousse de nombreuses femmes à aller toujours plus loin pour atteindre ce fantasme, jusqu’à engager leur pronostic vital en développant des troubles du comportement alimentaire (TCA). Comment expliquer cette spirale destructrice ? Quels en sont les rouages et comment y faire face ? >>
UNE SOCIÉTÉ OBSÉDÉE PAR LA MINCEUR :
Le terrain propice aux TCA
Depuis des décennies, les magazines, les défilés et les publicités valorisent la minceur comme symbole d’élégance et de la femme parfaite. Nos réseaux sociaux se sont mis à promouvoir des corps standardisés où toutes les « imperfections » sont filtrées et effacées, nous laissant croire que la féminité est synonyme de légèreté. Cette minceur tant promue sur les réseaux sociaux sous couvert d’une vie saine simule parfaitement l’illusion de bonheur, montrant l’idéal physique à atteindre pour enfin connaitre le bien-être tant désiré. Ce culte du corps est poussé à l’extrême avec le visionnage quotidien de vidéos incitant à la restriction alimentaire. De nombreuses jeunes filles glorifient le jeûne et se privent à tire-larigot de l’apport énergétique nécessaire pour vivre. Début novembre 2024, sept familles françaises en sont venues à assigner TikTok en justice avec pour grief que l’application chinoise mettrait en avant des contenus encourageant la dégradation de la santé physique et mentale de ces (très) jeunes utilisateurs en les poussant vers les TCA, l’automutilation et les idées suicidaires.
Nous avons toutes été formatées de la même manière. Conditionnées à croire que la minceur était nécessaire. À tel point qu’il y a 30 ans, le mouvement Heroin Chic1 laissait une empreinte indélébile dans l’industrie du mannequinat. Dans cet univers où la minceur façonne les standards, Hollywood n’a fait que renforcer cette perception. Bridget Jones pour ne citer qu’elle ! Cette héroïne attachante et pétillante nous était présentée comme grosse alors que son apparence est semblable à celle d’un grand nombre de femmes. 62 kilos pour 1 mètre 63, tout ce qu’il y a de plus normal, me direzvous. Et pourtant, ce décalage entre fiction et réalité aura filé des complexes à toute une génération. En grandissant avec de telles références, nous ne nous sommes même pas rendu compte que l’inconscient collectif avait subi un lavage de cerveau en taille 32.
L’industrie des régimes à gogo a également sa part de responsabilité. Les compléments alimentaires et cures détox vantées par la publicité et plus récemment par les influenceurs nous incitent à céder à ces régimes drastiques. La limite entre alimentation saine et obsession se confond de plus en plus.
LES MÉCANISMES DES TCA
Avoir des troubles du comportement alimentaire, c’est comme appartenir à un club privé. Personne ne s’en vante mais diable qu’il est difficile de s’en échapper. Selon Sciensano2, un trouble du comportement alimentaire « est un problème de santé mentale qui se traduit par des comportements anormaux en matière d’alimentation ou de contrôle du poids ».
Les TCA peuvent prendre différentes formes : à commencer par l’anorexie qui se traduit par le fait de maintenir un poids faible ou par la perte de poids continue au moyen de restrictions alimentaires draconiennes, d’exercice physique intense ou d’autres stratégies telles que des vomissements ou la prise de laxatifs. La boulimie, quant à elle, est caractérisée par des crises de perte de contrôle sur la quantité de nourriture ingurgitée suivies de comportements compensatoires (vomissements, prise de laxatifs…). Par opposition, l’hyperphagie consiste en une consommation fréquente d’une grande quantité d’aliments associée à une sensation de perte de contrôle, mais ici aucun comportement compensatoire ne s’en suit. Il existe évidemment d’autres troubles alimentaires proches de ceux précités, mais qui ne répondent pas complètement aux critères de diagnostic (trouble de rumination, bigorexie…).
Nous voyons donc que tous ces troubles ont une chose en commun : la vision altérée de l’image du corps et de l’alimentation. L’addiction à la minceur a le même fonctionnement qu’une drogue plus classique : la privation alimentaire représente le contrôle absolu et un sentiment de satisfaction peut s’en dégager. Tout commence par la montée d’adrénaline ressentie, à titre d’exemple, lors du refus de prendre un biscuit. Mais cette illusion n’est qu’éphémère. Le corps et l’esprit souffrent de cette restriction qui peut aller jusqu’à provoquer des carences nutritionnelles, une fatigue chronique, une absence des menstruations, mais aussi de l’anxiété, la dépression, voire dans les cas les plus graves, l’hospitalisation. La minceur donne un sentiment de contrôle absolu sur le corps et pourtant, à mesure que le poids diminue, l’anxiété augmente. L’enthousiasme des débuts se transforme rapidement en une prison mentale où chaque repas devient un combat contre soi-même. Cette addiction impacte même nos interactions sociales et mène à l’isolement dans les
1 Le mouvement Heroin Chic désigne une tendance lancée au début des années 90 mettant en valeur des mannequins au look androgyne, de teint blafard et arborant une silhouette squelettique. La célèbre top-modèle Kate Moss en est l’exemple parfait. Cette glorification de la drogue sous réserve du ‘chic’ prône le culte de la maigreur extrême. 2 Sciensano est un centre de recherche et l’institut national de santé publique en Belgique.
situations les plus critiques. On y retrouve la peur de se rendre au restaurant et de diner chez des amis par crainte de céder à la tentation d’un paquet de chips ou par appréhension de ne pas connaitre le total calorique qui se trouve dans notre plat.
COMMENT SORTIR DE CETTE SPIRALE INFERNALE ?
À l’heure où 13 % de la population belge est potentiellement touchée par un trouble alimentaire, les chiffres sont encore plus alarmants chez les adolescents : 18 % chez les jeunes filles contre 7 % chez les garçons. Il est dès lors plus qu’important de mettre en lumière cette situation pour aider celles et ceux qui en souffrent de manière invisible. Mais alors comment se libérer d’un culte qui nous a été imposé dès l’enfance ? Comment apprendre à exister autrement que selon le chiffre affiché sur la balance ?
La première étape est de reconnaitre le problème et de prendre conscience de son rapport à l’alimentation. De plus, bien s’entourer est primordial. Parfois, les TCA prennent leur source au sein même des relations familiales, c’est pourquoi il est important de ne pas hésiter à recourir à une aide extérieure en consultant un professionnel de santé : un médecin généraliste, un psychologue, un diététicien spécialisé en la matière. Un accompagnement par un proche ou par un professionnel est une aide précieuse pour parvenir à sortir de cette spirale.
Certaines personnes auront le déclic pour sortir de leur trouble par elles-mêmes, tandis que d’autres ressentiront le besoin d’entamer une thérapie. Dans les deux cas, les personnes impactées devront retravailler leur image d’elles-mêmes et retrouver une alimentation intuitive. Notamment en arrêtant de diaboliser certains aliments qui ne poseraient aucun problème dans le cadre d’une alimentation équilibrée ainsi qu’en écoutant leurs sensations de faim et de satiété.
Il s’agit d’un long chemin qui ne se résout pas en un claquement de doigts, mais faire preuve de bienveillance et de patience envers soi-même est la clé de la guérison sur le long terme.
Au-delà de ça, un changement sociétal devient nécessaire. Il n’est plus concevable d’établir la valeur d’une femme à la taille de son jean et de glorifier les souffrances et carences dissimulées sous l’apparence d’un mode de vie sain.

SE LIBÉRER DU POIDS
DES APPARENCES
Et si, finalement, le vrai courage ne résidait pas dans la quête d’un corps parfait mais dans le fait d’oser s’accepter tels que nous sommes ? L’industrie de la minceur nous vend du rêve avant de virer au cauchemar. Elle prospère sur nos complexes et établit cette obsession comme le standard ultime à atteindre et à maintenir. Mais il est temps de sortir de ce cercle vicieux. Après tout, le véritable luxe n’est pas d’entrer dans une taille 34, mais bien d’avoir une santé de fer, un esprit libéré de toute restriction excessive et une confiance en soi qui n’oscille pas au gré des tendances. Plutôt que de courir après une image factice, pourquoi ne pas nous réapproprier nos corps en nous libérant des diktats ? Le véritable idéal ne réside pas dans une taille standardisée mais plutôt dans l’assurance de celles et ceux qui refusent de se plier aux injonctions. Cette révolution intérieure doit démarrer par l’amour de soi et ça, ça ne passera jamais de mode.

Eva Mouassi Rédactrice en chef



alarmantesdeleurconsommation

L’usage de drogues illicites est un phénomène complexe qui touche de plus en plus de personnes à travers le monde. Si l’on évoque souvent les dangers associés à ces substances, force est de constater que leur accessibilité et leur popularité ne cessent d’augmenter. Selon les dernières statistiques, la consommation de substances illicites affiche une progression inquiétante. Mais au-delà de cette réalité, c’est toute une dynamique de banalisation et de normalisation qui se met en place. Dans cet article, nous explorerons comment les drogues sont devenues aussi accessibles que puissantes et comment cette évolution s’accompagne d’une acceptation inquiétante de leur usage.
PAR EMILIEN HOX
Nous sommes tous déjà passés par des endroits, notamment à Bruxelles, où une odeur reconnaissable entre mille nous saisissait les narines. Dans les milieux festifs, comme les boites de nuits et les festivals, les drogues sont consommées en grande quantité.

LES DROGUES & LEURS EFFETS
Tout d’abord, il convient de définir ce que l’on entend par le mot « drogue ». La définition proposée par Infodrogues.be explique qu’il s’agit d’une « substance, naturelle ou synthétique, qui a un effet modificateur sur l’état de conscience et/ou sur l’activité mentale ». De ce point de vue, le cannabis, la cocaïne, l’ecstasy sont considérés comme des drogues tout comme l’alcool, le tabac ou encore certains médicaments. Cette définition nous montre donc qu’il n’y a pas une seule drogue, mais qu’il y en a plusieurs, tant licites qu’illicites.
Il est également nécessaire de définir le terme « addiction » pour bien comprendre le sujet. L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) caractérise l’addiction par « la perte de contrôle d’une personne sur sa consommation d’un produit psychoactif ou sa pratique d’activité physique ». Dans le cas de la consommation de drogues, celles-ci peuvent engendrer des dépendances physiques et/ou psychologiques. L’addiction pousse les consommateurs à augmenter leur fréquence de consommation, à en faire leur priorité ou même à rencontrer des difficultés à réduire ou arrêter en raison du manque qui apparait. Les addictions aux drogues ne sont pas sans risque pour les consommateurs. À
court terme, les méfaits incluent l’euphorie, la fatigue, la perte de mémoire, les hallucinations et l’agressivité. Ces effets peuvent mener à des comportements à risques et engendrer des accidents. Selon le site de la Sécurité Routière en France, 20 % des accidents mortels sur les routes sont liés à la consommation de stupéfiants. Cela nuit aussi à la santé publique et la cohésion sociale. Les dangers à long terme d’une consommation régulière peuvent provoquer des problèmes neurologiques ou cardiovasculaires, des dépendances psychiques et peuvent aller dans certains cas jusqu’au décès.
DE PLUS EN PLUS ADDICTS
Alors même que les dangers sont avérés, nous constatons depuis des années une hausse de la consommation de drogues illicites. Une enquête récente de l’OFDT, qui a fait grand bruit en France, indique qu’environ 5 millions de Français auraient consommé du cannabis en 2024 et que 1,4 million en consomment régulièrement. Pour la cocaïne, le nombre d’usagers en 2024 tourne autour du million. Cette hausse est aussi observable en Belgique. Le dernier rapport de Sciensano, l’Institut national belge de santé publique, révèle que la consommation d’ecstasy, d’amphétamine et de cocaïne a augmenté dans la population. Le cannabis reste cependant la
drogue illégale la plus consommée. Parallèlement, la police belge a atteint un chiffre record en 2023 quant à la saisie de cocaïne.
UNE EXPANSION DE LA BANALISATION
Cette augmentation s’inscrit dans un contexte plus large marqué par plusieurs facteurs. Un premier facteur à considérer est la démocratisation de l’accès aux drogues : en effet, il est de plus en plus facile de se procurer des stupéfiants. Cela s’explique par une hausse significative de la production, entrainant une offre gigantesque, désormais supérieure à la demande. Les prix ont ainsi tendance à baisser, en partie à cause de la forte concurrence entre cartels et trafiquants, qui cherchent à attirer un plus grand nombre de consommateurs. Prenons l’exemple de la cocaïne, son prix moyen au gramme est passé de 70 € en 2018 à 66 € en 2023, selon une enquête du journal Le Monde Parallèlement, alors que son accès se démocratise, la concentration de cocaïne pure dans la poudre est passée de moins de 50 % à près de 70 %, ce qui augmente ses effets. Notons que cette pureté implique un renforcement de l’addiction et attire de nouveaux usagers. Les drogues sont donc à la fois plus accessibles et plus puissantes, ce qui accentue les risques sanitaires.

Il est également important de souligner qu’il est devenu presque une normalité de consommer de la drogue. Nous sommes tous déjà passés par des endroits, notamment à Bruxelles, où une odeur reconnaissable entre mille nous saisissait les narines. Dans les milieux festifs, comme les boites de nuits et les festivals, les drogues sont consommées en grande quantité. Nous constatons en outre que les jeunes sont confrontés à la drogue dès leur plus jeune âge, notamment via les réseaux sociaux. Il est difficile d’affirmer qu’il existe une véritable culture de la drogue mais en tout cas de nombreux films, séries, chansons intègrent sa consommation, souvent en minimisant ses conséquences négatives, voire en les occultant totalement.
UNE QUESTION DE SANTÉ MENTALE
France Culture souligne que des chercheurs indiquent que la consommation a augmenté du fait des successions de crises qu’elles soient économiques ou sociales et du désespoir de certaines populations.
Effectivement, certaines personnes confrontées au stress ou à la détresse psychologique peuvent se tourner vers la consommation de substances pour tenter d’y échapper ou de s’automédiquer. Cependant, le mésusage de ces substances aggrave leur mal-être et les entraine souvent dans un cercle vicieux qui détériore encore plus leur santé mentale.
Nous pouvons remarquer que l’enchainement de la crise du Covid et de la crise économique a fragilisé les populations. Les baisses de revenus peuvent pousser certains à consommer des drogues moins chères, potentiellement de moins bonne qualité et donc davantage dangereuses pour la santé. Cette perte de revenus peut aussi augmenter la détresse psychologique des individus et leur consommation de stupéfiants. Cela peut s’avérer très inquiétant pour la jeunesse puisque nous constatons depuis 2018 une dégradation de leur santé mentale. Ceux-ci ont grandi pendant une épidémie mondiale, en subissant une inflation inédite et avec une actualité de plus en plus morose.
LE RÔLE DES POLITIQUES PUBLIQUES
La normalisation croissante et la hausse de la consommation de substances illicites dans divers milieux constituent un défi majeur pour notre société. Il est dès lors crucial de s’interroger sur la manière dont les politiques publiques traitent ces problématiques qui sont au cœur des enjeux de santé publique. Or, face à cette réalité, les réponses actuelles semblent insuffisantes pour endiguer ce phénomène. Il devient donc impératif de respecter les stratégies de prévention, de traitement et de répression, tout en s’interrogeant sur la manière dont les États peuvent réellement s’attaquer aux causes profondes de l’addiction. Pour une véritable prise en charge, il est nécessaire de revoir les approches adoptées et d’engager une démarche plus inclusive et proactive dans la lutte contre la banalisation des drogues et l’augmentation de leur consommation.

L'ADDICTION AUX ÉCRANS
COMPRENDRE & AGIR

Aujourd’hui, les écrans font partie intégrante de notre quotidien. Smartphones, réseaux sociaux, plateformes de streaming… Ils offrent de nombreux avantages, mais leur utilisation excessive peut aussi devenir problématique : manque de sommeil, difficulté à se concentrer, isolement social… Cette « addiction au numérique » touche particulièrement les jeunes, mais pas seulement ! Pour mieux gérer notre rapport aux écrans, il est essentiel de comprendre les mécanismes qui nous rendent accros et d’adopter des solutions concrètes et adaptées.

Mais qu’est-ce que l’addiction au numérique ? Aussi appelée « addiction aux écrans », elle se caractérise par une utilisation du numérique excessive et incontrôlée, au point d’impacter la vie quotidienne. Cela peut se traduire par un besoin constant de se connecter ou une perte de contrôle sur le temps passé en ligne. Cela dit, il faut faire la distinction entre un usage intensif et une véritable addiction. Cette dernière ne concernerait qu’une minorité de la population, estimée entre 3 et 5 %, selon la psychiatre Dr Depuydt. L’addiction aux écrans ne se limite d’ailleurs pas aux réseaux sociaux ou aux jeux : elle peut aussi favoriser d’autres dépendances, comme l’hypersexualisation en ligne.
Les grandes entreprises du numérique savent très bien comment capter notre attention… Notifications, recommandations personnalisées, likes, commentaires… Plusieurs applications utilisent aussi des systèmes bien connus. BeReal par exemple, nous oblige à nous connecter au moins une fois par jour pour prendre une photo de nous en contexte. L’application Snapchat utilise un système similaire. Il faut envoyer une photo à ses amis au moins une fois par jour au risque de perdre ses « streaks ». Tout est conçu pour nous inciter à rester connectés !
Une des techniques les plus utilisées pour maintenir l’utilisateur actif reste le scroll infini. Ce système permet un défilement continu de contenu, sans interruption. Les plateformes de réseaux sociaux comme Instagram ou TikTok en sont des exemples parfaits. Les concepteurs savent que l’infinité du contenu produit un effet

addictif qui maintient l’utilisateur accroché à l’écran sans fin. Une dimension importante de l’addiction aux écrans réside dans les mécanismes psychologiques qui sous-tendent cette dépendance. La dopamine y joue également un rôle. Ce neurotransmetteur clé dans le système de récompense du cerveau, est primordial. Chaque notification reçue, chaque like ou message déclenche une libération de dopamine, créant ainsi une sensation de plaisir et de satisfaction immédiate. Cette stimulation continue renforce le désir de rester connecté et de chercher encore plus de récompenses, alimentant ainsi un cycle d’addiction.
Il reste également important de mentionner l’A/B testing. Cela consiste à tester différentes versions d’un même produit ou service sur un échantillon d’utilisateurs pour observer leurs réactions et optimiser l’engagement. Par exemple, les entreprises du numérique peuvent tester différentes mises en page, couleurs ou formats de notifications pour maximiser les interactions des utilisateurs. Cette stratégie personnalisée rend les services encore plus attrayants et difficiles à quitter, car ils s’adaptent aux préférences individuelles des utilisateurs.
Les jeunes sont les premiers touchés par l’addiction au numérique : 75 % des ados consultent leur téléphone toutes les dix minutes. Mais les adultes ne sont pas épargnés ! Environ 2 % d’entre eux présentent des signes d’addiction et une part bien plus importante adopte un usage excessif des écrans. Certaines personnes ressentent même un manque lorsqu’elles sont privées d’écran. Cela peut mener à de l’irritabilité ou de l’anxiété. Que ce soit en Belgique ou en France, la tendance est la même.
Passer trop de temps devant un écran peut avoir de vraies conséquences sur la santé. Parmi les effets les plus courants : des troubles du sommeil, des difficultés de concentration et une baisse de productivité. Sur le plan social, les interactions virtuelles peuvent peu à peu remplacer les échanges réels, entrainant un isolement progressif.
Il est cependant possible d’adopter de bonnes habitudes dès l’enfance pour éviter une dépendance plus tard, comme ne pas exposer l’enfant aux écrans avant l’âge de 3 ans ou fixer des plages horaires de temps d’écran à ne pas dépasser. Chez les adultes, quelques réflexes simples peuvent aussi faire la différence : désactiver les notifications, remplacer le temps passé en ligne par d’autres activités comme la lecture, le sport, etc. Quand ces solutions ne suffisent pas, il peut être utile de consulter un spécialiste, comme un addictologue ou un psychologue. Il existe également des solutions collectives pour lutter contre cette addiction. Des campagnes de sensibilisation sont menées pour informer la population des risques liés à une utilisation excessive des écrans.
Pour conclure, l’addiction aux écrans est un phénomène de plus en plus répandu, avec des conséquences réelles sur la santé et le bien-être. Même si tout le monde n’est pas véritablement « addict », l’usage excessif des technologies numériques reste une problématique à prendre au sérieux. Comprendre les stratégies mises en place par les entreprises du numérique est une première étape pour mieux maitriser notre consommation et retrouver un certain équilibre.

Bethléem Anagaw Étudiante, ADEL
SEXUALITÉ
LA PLUS VIEILLE ADDICTION DU MONDE ?

Saviez-vous que le sexe pouvait faire office de drogue ? Reconnu officiellement comme « trouble » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2018, le trouble du comportement sexuel compulsif (CSBD) est une addiction comportementale, au même titre que la dépendance aux jeux d’argent ou aux achats compulsifs. Encore relativement peu connue et rarement évoquée dans les débats publics, cette addiction touche cependant un nombre grandissant de la population. Dans cet article, je vous propose d’en apprendre davantage sur ce trouble : Quelles sont ses caractéristiques ? Quelles conséquences et quelles comorbidités ? Un traitement est-il possible ? >>
PAR ARTHUR WATILLON

PORTRAIT GÉNÉRAL DE L’ADDICTION
L’addiction à la sexualité est un concept qui ne possède pas de terminologie consensuelle. Généralement, la communauté scientifique parlera d’addiction sexuelle ou de trouble hypersexuel. Bien que le concept ne soit apparu que dans les années 60, celui-ci a toujours existé, souvent nommé via d’autres dénominations : nymphomanie, lubricité, etc.
Il existe très peu de chiffres sur ce phénomène qui se révèle encore peu étudié. Aux États-Unis, on estime que 3 à 6 % de la population est atteinte d’addiction à la sexualité. En Nouvelle-Zélande, ces chiffres sont similaires, puisque 2 à 4 % de la population néozélandaise en serait victime. Bien entendu, ces chiffres présentent un ratio sous-évalué.
Les addictologues définissent l’hypersexualité comme une addiction comportementale, qui induit une pratique sexuelle excessive, incontrôlée et qui concerne tout type d’orientation sexuelle. Est considérée comme addictive une pratique répétée cinq à quinze fois par jour. Toutefois, il n’existe pas de « normalité » en matière de sexualité, dans la mesure où les addictologues ne s’appuieront pas exclusivement sur le caractère répétitif d’un geste pour déterminer une addiction. En effet, l’addiction à la sexualité fonctionne comme toutes ces homologues, à savoir comme une pratique entrainant une perte de temps (en raison du temps consacré au geste addictif), une perte de contrôle, une perte d’argent, ainsi que
des troubles émotionnels, physiques et psychologiques liés à celle-ci. L’abstraction face au risque, comme la potentielle contraction d’IST (Infections sexuellement transmissibles) est également présente.
L’addiction sexuelle peut se décliner sous différentes formes : cela va du rapport sexuel « standard » à la masturbation excessive, en passant par le cybersexe, le sexe téléphonique ou encore la fréquentation excessive de clubs spécialisés.
VOIES DE L’ADDICTION À LA SEXUALITÉ
L’addiction à la sexualité se décline en autant de manières qu’elle possède de canaux afin de l’encourager. En effet, il existe aujourd’hui énormément de supports et de moyens permettant d’avoir recours à de la sexualité, directe ou indirecte. Les revues papier, la pornographie en ligne, la prostitution, les clubs échangistes, les conversations téléphoniques… sont autant de possibilités qui servent de portes d’accès à la sexualité.
Internet n’est pas étranger au phénomène d’amplification de l’addiction sexuelle, car l’industrie de la sexualité/ pornographie en ligne pèse lourd et fait figure de moteur principal des addictions sexuelles. Tout d’abord, Internet permet une accessibilité et un anonymat que peu de dealers peuvent se targuer d’offrir. Ensuite, car celui-ci offre facilement ce que toute personne addicte cherche : une gratification immédiate.
La pornographie en quelques chiffres :
Un chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dollars
350 sites mis en ligne chaque jour
Plus de 100 millions de pages quotidiennement visitées
51 % des femmes et 90 % des hommes ont une activité sexuelle en ligne
CONSÉQUENCES ET PRISE EN CHARGE
Comme toute addiction, l’hypersexualité engendre des conséquences, souvent relatives à des cas de comorbidités, à savoir des maladies associées. Celles qui sont le plus couramment développées par les personnes addictes à la sexualité sont l’anxiété et la dépression. Dans le cadre d’un traitement, celles- ci seront donc traitées simultanément à l’addiction en tant que telle. En outre, l’hypersexualité se couple également à d’autres types d’addictions, comme les achats compulsifs, l’alcoolisme, l’addiction à des drogues, notamment celles stimulantes, comme la cocaïne, le poppers ou le GBL.
Heureusement, la prise en charge de l’hypersexualité est possible. Celle-ci se traduit essentiellement par un accompagnement psychiatrique, seul, en couple, voire en famille, associé à des traitements médicamenteux en cas de dépression ou d’une trop grande anxiété. Des groupes de parole expressément conçus pour ce genre de trouble existent également. Paradoxalement, au contraire d’une série d’autres addictions, l’abstinence sexuelle n’est en rien une solution à l’hypersexualité, car l’acte sexuel reste un besoin primaire naturel, au même titre que boire et manger. L’objectif de la prise en charge est donc d’aboutir à la « réacquisition » du plaisir, en traitant les comorbidités, le couple ou les éventuels problèmes physiques.
L’outil PEACCE (Proposed Evaluation Algorithm for Compulsive Sexual Behavior Disorder) est un questionnaire d’évaluation reconnu par l’OMS afin de déterminer le diagnostic du trouble du comportement sexuel compulsif (CSBD).
1 / Trouvez-vous que vous êtes souvent préoccupé par des pensées sexuelles ? (Pensées)
2 / Cachez-vous certains de vos comportements sexuels à votre entourage (partenaire de vie, famille, ami(e)s proches…) ? (Entourage)
3 / Avez-vous déjà recherché de l’aide pour un comportement sexuel que vous n’appréciez pas de faire ? (Aide)
4 / Est-ce que quelqu’un a déjà été heurté émotionnellement à cause de votre comportement sexuel ? (Conséquences)
5 / Vous sentez-vous contrôlé par votre désir sexuel ? (Contrôle)
6 / Vous sentez-vous triste après être passé à l’acte sexuellement (rapports sexuels, internet, autres) ? (Émotions)
Un score supérieur ou égal à trois relate une potentielle addiction sexuelle.

VERS UNE SEXUALITÉ ÉQUILIBRÉE
Loin d’être un simple excès de libido, l’addiction sexuelle est une réalité aux conséquences parfois lourdes, tant sur le plan psychologique que social. Bien qu’encore peu étudiée et rarement évoquée dans les débats publics, elle touche un nombre croissant de personnes, amplifiée par l’essor du numérique et l’accessibilité quasi illimitée à des contenus sexuels. Cependant, des solutions existent : diagnostic, accompagnement thérapeutique et traitements adaptés permettent de mieux comprendre et gérer ce trouble. Finalement, l’enjeu n’est pas l’abstinence, mais la redéfinition d’une sexualité équilibrée et non compulsive, afin de retrouver une relation saine avec soi-même et avec les autres.

Arthur Watillon Étudiant, CEL LLN
D’AUTRES FENÊTRES…
PAR LA FÉDÉRATION DES ÉTUDIANTS LIBÉRAUX
Les addictions ont beau changer de visage : un verre, une pilule, une vidéo de trop, un like supplémentaire…, elles partagent toutes la même chose : cette impression de contrôle, nous faisant croire que nous pilotons alors qu’au final nous ne sommes que les spectateurs de nos vies. Les fenêtres que nous vous présentons montrent ce que nous refusons parfois de voir, telles des lucarnes ouvertes sur des fragments de vérité que nous préférons parfois ignorer. Les regarder et en prendre conscience est peut-être un premier pas vers la liberté !
FILM
My Beautiful Boy de Felix Van Groeningen, 2018.
Basé sur une histoire vraie, My Beautiful Boy retrace le combat d’un père prêt à tout pour sauver son fils de sa dépendance aux drogues. Parce que même quand tout s’effondre, continuer d’y croire et garder espoir sont parfois les plus belles preuves d’amour. Ce drame poignant aborde avec brio et justesse ce thème difficile qu’est l’addiction aux stupéfiants, nous plongeant dès lors dans l’amour inconditionnel, l’espoir et la rechute.


MUSIQUE
Plaisir Risque
Dépendance
d'Adèle Castillon, 2023.
Dans son premier album solo Plaisir Risque Dépendance, Adèle Castillon (ancienne membre du duo Videoclub) s’aventure dans les méandres de ses amours passées, de sa lutte contre ses addictions et des émotions qui s’accrochent à la peau. Les textes autobiographiques sont lourds de sens et sonnent comme un journal intime mis en musique sur des tonalités électro-pop qu’on écouterait presque de manière insouciante.
Adèle Castillon libère la parole sur des sujets tabous et nous pousse à l’introspection en repensant à quoi, voire à qui, nous sommes réellement accros.
ASSOCIATION
Alcooliques Anonymes
Les Alcooliques Anonymes sont une organisation d’entraide dont le but est de soutenir celles et ceux qui souhaitent surmonter leur addiction commune à l’alcool. Les réunions se font en groupe de manière hebdomadaire et permettent d’approfondir la compréhension du programme de rétablissement individuel. La confidentialité y est garantie. Il existe aussi des réunions ouvertes aux membres des familles et à toute personne qui désire en apprendre plus sur l’association, notamment sur les bienfaits qu’elle peut apporter. Les permanences téléphoniques belges se font au 078 15 25 56 24h/24, 7j/7.
Bien que le nom de cette association soit entré dans le langage courant d’un grand nombre de jeunes pour en parler de manière dérisoire pour faire référence à leur consommation excessive d’alcool, l’alcoolisme reste une addiction sérieuse à ne surtout pas prendre à la légère. Oser en parler est la première étape pour aller mieux.

APPLICATION
Focus Plant : Concentration

Requiem for a Dream de
Darren Aronofsky, 2000.
Adapté du roman éponyme, Requiem for a Dream nous raconte l’histoire tragique de quatre personnages touchés par la toxicomanie. Cette descente aux enfers les enferme dans un univers rempli d’illusions et de désespoir. Ce film est une claque cinématographique qui ne laisse aucun spectateur indifférent. Cette œuvre aussi culte que bouleversante nous rappelle les terribles ravages de la drogue et amène à une large réflexion sur la dépendance.
Focus Plant : Concentration est une application conçue pour améliorer la concentration et supprimer les distractions. Le principe est très simple : à chaque période de concentration réussie, des plantes et arbres virtuels grandissent dans le jardin de l’utilisateur. À force d’accumuler les périodes de concentrations, le jardin s’embellit et s’enrichit.
Parfait intermédiaire entre un jeu et une méthode de gestion du temps, cette appli nous pousse à délaisser nos téléphones, dont nous devenons de plus en plus addicts, pour nous concentrer sur le monde réel, car la discipline ne suffit pas toujours à nous éloigner des écrans aussi longtemps que nous le souhaiterions.


LA CARTE BLANCHE
L'AMBITION UNE SOLUTION
POUR L'EUROPE ?
L’ambition, à la fois « rêve » et « possibilité », soulève de nombreuses questions. Si elle représente la possibilité d’accéder à un rêve, elle se heurte aussi à des enjeux personnels, nationaux et européens faisant face à diverses pressions. L’ambition peut-elle apparaitre comme une solution ?

Qu’est-ce que l’ambition
L’ambition politique est une envie, une attitude intérieure tournée vers la réussite dans le milieu politique et qui nait souvent à la suite d’un évènement marquant, suscitant chez la personne le désir de changer l’actualité en prenant part à des idéologies porteuses de réformes.
Pourquoi avoir de l’
L’ambition est la volonté qui permet à toute personne souhaitant réaliser des objectifs ou des rêves d’y croire, permettant ainsi à l’individu ambitieux de les atteindre. L’ambition permet également d’être plus assidu, motivé et discipliné dans n’importe quel domaine. Elle favorise aussi la créativité dans le chemin menant aux objectifs.

L’ambition, le contraire de l’addiction au pouvoir
L’ambition est le désir d’accomplir des objectifs, c’est une attitude saine. Tandis que l’addiction au pouvoir est une obsession malsaine, souvent destructrice pour la psychologie de l’individu. Autrement dit, l’ambition est un chemin qui peut mener au succès, mais lorsqu’elle se transforme en soif de pouvoir, elle s’alimente de différents vices comme la menace, la violence, la manipulation et pousse parfois à user de moyens illégaux.
L’ambition est une opportunité et non de l’égoïsme
L’ambition est parfois vue comme de l’égoïsme, avec un peu d’arrogance. Pourtant, l’ambition permet aux individus de devenir meilleurs dans les différents domaines qui constituent notre société. Adam Smith a énoncé et théorisé « La Main Invisible » qui illustre la manière dont les actions individuelles, toutes orientées vers la recherche de l’intérêt personnel, interagissent spontanément pour influencer de façon harmonieuse le bien commun au sein de l’économie.
Pourquoi l’Europe doit-elle avoir plus d’ambition ?
Au-delà des individus, l’ambition s’avère cruciale aussi pour les grandes entités politiques, comme l’Union européenne. Consciente des défis à venir, la Commission européenne a demandé à Mario Draghi, ex-président de la Banque centrale européenne, de rédiger un rapport sur l’avenir de la compétitivité en Europe. Son constat est alarmant : « Aujourd’hui nous investissons moins dans le numérique et les technologies avancées que les ÉtatsUnis et la Chine, y compris dans la défense, et nous ne comptons que quatre acteurs technologiques européens parmi les 50 premiers mondiaux », indiquait-il. Ce retard s’explique par une structure industrielle statique, un faible investissement, le manque d’universités d’excellence, une pénurie de compétences, une importante fuite de cerveaux vers l’étranger. À cela s’ajoutent un prix de l’énergie plus élevé qu’aux États-Unis, un manque de ressources naturelles au sein de l’UE et des problèmes structurels liés au marché de l’énergie européen.

En quoi l’Europe doit-elle être plus ambitieuse ?
Face à la menace militaire russe, l’Europe doit développer une défense capable de répondre aux défis militaires actuels. Cela passe par la création d’une armée européenne qui protégerait au mieux les intérêts de l’UE. Elle doit également se déployer dans d’autres domaines pour permettre une meilleure autonomie et redevenir une grande puissance comme par le passé. Cela implique des innovations dans les secteurs économique et politique, ainsi que dans le secteur énergétique afin de viser l’indépendance. L’Europe doit enfin avoir une souveraineté numérique en investissant dans la recherche et le développement des nouvelles technologies.
L’ambition comme moteur pour l’Europe
L’Union européenne dispose d’un poids économique, mais elle peine encore à s’imposer sur la scène géopolitique, contrairement aux États-Unis et à la Chine. Elle doit oser penser en grand. Elle dispose de toutes les caractéristiques nécessaires pour devenir incontournable et s’imposer comme un acteur politique et stratégique sur le plan international. L’ambition est primordiale pour peser face aux grandes puissances. Cette ambition donnera naissance à des décisions courageuses et innovantes.

Florent Stautemas Étudiant, CEL Mons


ALL EMAND S EMAND ÉLECTIONS ÉLECTIO
L'ASCENSION de l'extrême droite
PAR ELISA LERMEN
Les prévisions l’avaient annoncé, les résultats l’ont confirmé, l’extrême droite a réalisé un score historique lors des élections législatives anticipées en Allemagne. Après une campagne marquée par des questions économiques, de défense sur fond de guerre en Ukraine, d’immigration et des déclarations inattendues d’Elon Musk, le parti de Friedrich Merz a finalement remporté les élections de la première puissance économique européenne.
Le 23 février dernier, les Allemands se sont rendus aux urnes. En effet, la rupture de la coalition menée par le chancelier socialdémocrate Olaf Scholz en novembre 2024, a provoqué des élections législatives anticipées. Bien que les conservateurs (CDU/ CSU) menés par Friedrich Merz aient remporté le scrutin avec 28,6 % des voix, celui-ci a surtout été marqué par une percée du parti d’extrême droite « Alternative für Deutschland (AfD) » ayant recueilli 20,8 % des suffrages. Refusant toute alliance avec l’extrême droite, le futur chancelier a annoncé le 8 mars être parvenu à un accord avec les sociaux-démocrates (SPD), jetant les bases d’une future coalition.
Cet accord prévoit entre autres un vaste plan d’investissement pour le réarmement avec pour ambition d’augmenter les dépenses en matière de défense à 100 milliards d’euros annuels et la création sur 10 ans d’un fonds de 500 milliards d’euros pour le renouvellement d’infrastructures en vue de redynamiser l’économie. De plus, l’accord envisage un renforcement de la politique migratoire en renvoyant les demandeurs d’asile aux frontières, en suspendant le regroupement familial et en renforçant les expulsions. Enfin, l’accord inclut également des avancées sociales notamment en matière d’augmentation du salaire minimum ou encore de baisse des prix de l’énergie.
Outre cet accord, c’est la montée en puissance du parti d’extrême droite, conduit par Alice Weidel pour qui Elon Musk a appelé à voter, qui a réellement marqué ces élections. Les résultats montrent que l’Allemagne est fortement scindée selon ses anciennes frontières (RFA/ RDA). En effet, l’AfD est arrivée en tête dans la majorité des circonscriptions de l’ex-Allemagne de l’Est – excepté dans certaines villes – tandis qu’elle n’a eu aucun succès dans l’ancienne Allemagne de l’ouest où la CDU/CSU a fortement dominé. L’ascension fulgurante de l’AfD met ainsi un terme à la domination partagée de la CDU/CSU et le SPD.
Les enjeux de sécurité, d’immigration et de débat identitaire renforcés par des préoccupations économiques font particulièrement écho dans les territoires de l’Est où les Allemands estiment ne pas avoir tiré parti de la prospérité du pays et des avantages de la réunification. En effet, malgré un investissement dans les infrastructures et quelques villes florissantes, le déséquilibre économique demeure. De plus, contrairement à l’Ouest, la mentalité à l’Est est moins progressiste d’un point de vue culturel et social. Ce sentiment d’abandon a poussé de nombreux électeurs vers le parti « antisystème » d’Alice Weidel qui a su capter leur mécontentement. Pour finir, ce vote est aussi un vote de rejet contre le parti du chancelier sortant (qui avec 16,5 % des voix a obtenu son pire score depuis 1945) rendu impopulaire par sa politique économique et migratoire.
Mais bien que la division soit géographique, elle est aussi sociale. En effet, l’AfD est le parti qui recueille le plus de soutien parmi les ouvriers (38 %, contre 22 % pour la CDU/CSU) et les chômeurs (34 %). On peut aussi observer une disparité entre générations. Alors que l’extrême droite occupe la première place chez les 25-34 ans (24 %) et les 35-44 ans (26 %), elle est nettement déconsidérée par les électeurs âgés de plus de 70 ans, où son progrès est le moins élevé (10 %, + 4 points par rapport à 2021). Bien que de manière variable, ces
élections ont donc montré la progression de l’AfD dans toutes les couches de la population allemande.
Cette dynamique de vote pourrait redéfinir le paysage politique de l’Allemagne dans les années à venir avec les questions d’immigration, de sécurité et d’identité continuant de façonner le débat public. Cependant, la percée de l’AfD met aussi en avant la nécessité d’une réflexion approfondie sur l’intégration et l’égalité entre les différentes classes sociales et régions du pays.
La montée en puissance de l’extrême droite en Allemagne est un phénomène qui ne saurait être ignoré. Elle traduit une défiance croissante envers les institutions démocratiques et les partis traditionnels. Or, la banalisation de l’extrême droite ouvre la voie à des politiques autoritaires, à des restrictions de libertés fondamentales et à une polarisation accrue de la société et du débat public, menaçant ainsi les fondements mêmes de la démocratie libérale allemande.
Dans ce contexte, le rôle des médias, des institutions et des citoyens est d’autant plus important. Il est essentiel de renforcer l’éducation pour lutter contre la désinformation et promouvoir des valeurs démocratiques dans la société. Les médias ont la responsabilité de déconstruire les discours de haine et de favoriser un espace de débat pluraliste et éclairé. De leur côté, les institutions doivent rester vigilantes pour préserver l’État de droit et empêcher toute tentative d’affaiblissement des principes démocratiques.
Si l’AfD poursuit sa progression, au niveau local notamment, il ne sera plus seulement question de freiner son influence mais de repenser en profondeur le lien entre les citoyens et le système politique. Il est donc prioritaire de restaurer la confiance dans les partis traditionnels et les institutions pour éviter que l’extrême droite ne s’impose une fois de plus comme une alternative crédible au pouvoir. Dès lors, l’avenir de la démocratie allemande dépendra de la capacité de la société civile et des dirigeants à répondre de manière ferme aux dangers que représente cette mouvance politique.
En conclusion, la démocratie, en Allemagne ou ailleurs, n’est jamais acquise et nécessite une vigilance constance face aux idées extrémistes révélatrices d’un déni des valeurs démocratiques. Face aux discours réducteurs et aux tentations autoritaires, une question fondamentale s’impose : souhaitons-nous un monde gouverné par la peur ou l’espoir ?


Elisa Lermen Étudiante, ADEL
PAR CORALIE BOTERDAEL
Assise dans le train, une femme d’une trentaine d’années, un gobelet de thé matcha latte du Starbucks greffé dans sa paume et une pancarte à l’écriture soignée « On en a marre » échouée à ses pieds, regarde par la fenêtre. Perdue dans ses pensées, pas maquillée mais le regard vif, elle observe le paysage figé.
J’aimerais tant être déjà de retour à la maison… Mais là, on est immobilisés pour la troisième fois depuis BruxellesMidi. Il faut avouer que les retards de train sont chez nous une religion nationale avec Saint-Travaux et Sainte-Grève comme divinités tutélaires. Dans cette liturgie ferroviaire, les locomotives ont développé une conscience syndicale et bloquent les passagers par pur militantisme, prêtes à briser de leurs perturbations récurrentes le joug gouvernemental d’un pays souvent plus paisible sans gouvernement. La voix doucereuse du haut-parleur annonce qu’il y a des piétons sur les voies, j’ai envie de crier : « Tant pis pour eux, ils n’avaient qu’à pas confondre les rails avec le Ravel ! » À ce rythme, j’atteindrai Namur aux calendes wallonnes…
Heureusement, j’ai une place côté fenêtre, parce que j’aime voir le monde défiler quand je reviens d’avoir tenté de l’améliorer. Je rentre tout juste d’une manifestation. Encore une. J’ai une carte de fidélité, j’y vais à chaque fois, constante, parce que c’est important… ou du moins, je m’en persuade. J’y suis allée pour défendre mes idées et mes lombaires. Car à force de bosser assise, mon dos a décrété unilatéralement de faire grève sans préavis. Il y a des gens qui vont à la salle de sport pour sculpter leur corps, moi, je vais battre le pavé sur la place de la Liberté.
À lire dans le train ! /


ÉRISION
Retour de
Comme d’habitude, cette manif était un arc-en-ciel de mécontents ! Tu as ceux qui y déversent toutes leurs convictions, qui scandent des slogans à en perdre la voix munis d’une pancarte confectionnée avec des cartons de déménagement. Tu as ceux qui sont ravis de sauter une journée de boulot et s’y rendent comme on va à un piquenique avec un sandwich dans une main, une canette dans l’autre. Tu as ceux qui sont persuadés que nos dirigeants sont des reptiles métamorphes et que chaque réforme cache un code d’invasion Alien. Et puis il y a les violents, ceux qui pensent qu’un abribus fracassé terrassera le capitalisme. Sérieusement… pas une seule fois on a réglé un problème sociétal en cramant un bien public. Cela dit, il faut reconnaitre que le concept même du mouvement de grève n’est pas parfait. On paralyse tout et ce ne sont jamais ceux qui sont vraiment concernés qui trinquent… Mais c’est le seul outil qu’on a trouvé pour se faire entendre. On ne va tout de même pas rédiger une lettre polie aux intéressés : « Chers Messeigneurs, auriez-vous, s’il vous plait, l’amabilité de cesser de ruiner nos existences ? D’avance Merci. Bisous. »

IC 2117 en direction d’Arlon

ÉRISION /
de manif
Arlon, voie 10, 17:33 +74’ 18:47
En vérité, la grève, je ne suis pas pour ; la manif, oui. Une grève évite le weekend, elle attend souvent le lundi, reste à l’intérieur et patiente en pantoufles ; c’est une absence. La manifestation prend la rue, avance, agit ; elle est présence. Râler debout, c’est quand même mieux que râler assis, non !? Même s’il faut bien l’admettre, il y a peu de méthode dans notre indignation. On marche, on vitupère, on bloque par habitude plus que par stratégie, on balance des œufs qui finissent sur des vitres plutôt que dans des gaufres. Bref, on crée un merveilleux désordre, puis on repart comme on est venu. Et alors que chacun retourne chez lui, je me demande : « Au fond, c’est quoi le plan ?! »
Ah, le train redémarre. Il a terminé sa sieste, il avance. Doucement. Très doucement. On est plus proches d’un escargot sous antidépresseurs que de la Starship d’Elon. Dehors, il pleut. Qu’il est beau notre plat pays vu depuis les rails. Ici, un champ de betteraves sucrières noyées dans une boue tenace ; là, une vache blanc-bleu belge qui regarde passer le train ; plus haut, une villa moderne avec un portail
plus cher que ma voiture ; plus loin, une maison délabrée avec un balcon qui sert de cimetière aux électroménagers et aux modes d’emploi en suédois. Et tandis que ce patchwork de destins se déroule sous mes yeux, je me rappelle pourquoi je manifeste. Car il faut le dire, on n’est pas tous nés avec les mêmes armes, certains arrivent sur terre avec un sabre laser édition Skywalker, d’autres avec un couteau en plastique jauni. Et c’est là que la société a un rôle à jouer, pas pour distribuer des épées Jedi à tout le monde, mais pour offrir des tremplins, des leviers. En gros, des couteaux suisses à la belge. Je rêve d’un monde où chacun peut aiguiser ses compétences. La liberté, ce n’est pas juste avoir le privilège de pouvoir choisir, c’est aussi détenir les opportunités pour le faire.
Malgré tout… j’aime la vie. J’aime ma vie, même si elle m’épuise. Je pense aux gens dans les gares qui s’agitent dans tous les sens et me dis : « Mais bon sang, qu’est-ce qu’on fabrique ? On court, on stresse, on se déchire, on tweete notre colère… et on oublie de respirer. » Pourtant la vie, c’est un cadeau, un cadeau bizarre, tel un pull tricoté par ta belle-mère, moche mais chaud. Tu pestes, tout en étant drôlement content de l’avoir. Ce trajet qui s’éternise me rend philosophe… On ralentit encore… Au train où vous les choses, je vais fêter Noël sur le quai de Gembloux ! Oh là là… j’en ai plein le dos, celui-là même qui continue de me faire souffrir. Peut-être qu’une voix suave qui tapote un micro dans une vidéo ASMR saura me calmer… Bon, je vais fermer les yeux, m’assoupir un instant et rêver d’une société où les trains arrivent à l’heure, où les grèves ne sont plus qu’un souvenir et où mon matcha reste chaud jusqu’à Namur.



Coralie Boterdael
DP de la FEL
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