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L’Elevage de Biéville
from EQUIN NORMAND 134
de Mulhouse à Brest en passant par Saint-Lô
Jean- Claude Oursin et son épouse Colette ne figurent pas parmi les personnages les plus en vue de l’élevage normand. A 77 ans, le natif de Siouville dans la Hague révèle, au rythme des mots d’un conteur, une expérience approfondie héritée du monde « d’avant ».
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Avant, et pendant 36 ans, Jean-Claude Oursin a porté l’uniforme des Haras nationaux. Noble institution dans laquelle, son père avant lui, avait servi. Depuis 2002, à La Cauvillière, un hameau de la commune de Biéville, du ressort de Saint-Lô Agglo, à quelques kilomètres du département du Calvados, dans une longère, héritée de la famille de Colette, améliorée au fil du temps et aménagée avec goût ; les Oursin y passent leur retraite. C’est bien là au cœur de la campagne normande, dans une nature préservée et généreuse, que le couple, aujourd’hui secondé par leur fils Guillaume, conduit un élevage de SF sur une propriété de 7 hectares. Si les installations sont modestes, elles respirent l’esprit HN où président l’ordre et la fonctionnalité Avec Vahiné de Biéville puis Janeiro et aujourd’hui Kyo, les Oursin affichent, sans que cela soit le moins du monde dû au hasard, une certaine réussite à laquelle est associée, l’ex-compagne de Guillaume.
Dans le moule des Haras nationaux

A l’issue de sa scolarité obligatoire, à 15 ans, Jean- Claude Oursin intègre l’école du Haras du Pin. A l’issue, dans un cadre privé, au Tremblay, époque durant laquelle il y eut un centre d’entrainement et un hippodrome, le jeune homme se met au service de l’entraineur de trotteurs Pierre Arson. Jockey au monté plutôt resté dans le mode entrainement, il y demeure deux ans avant d’aller effectuer son service militaire. Ce sera en Allemagne au camp de Stetten am Kaltenmarkt.
Au retour, il postule pour le Haras de Saint-Lô. Il y restera 13 ans. Rester oui, mais avec des saisons de monte à Sartilly où il prend soin d’Ibrahim et Le Mioche, Trèvières de 67 à 69 avec Nankin. Il ira à La Haye Pesnel avec Ukase, Périers et Un Prince ou encore Sainte- Mère Eglise où sont stationnés Francilius et Enfant Terrible.
Après Saint-Lô, direction Annecy pendant 6 ans où Mersebourg délivre sa semence. Puis remontée à Rosières aux Salines avec à la clé la barrette d’Adjudant. Là-bas, dans ce Haras qui dit-on accueillit en son temps, l’Empereur Napoléon Ier et son étalon arabe tout blanc, le globetrotter normand et sa famille : Colette et deux enfants, posent leurs valises à Rosières aux Salines. Hidalgo de Riou et Trésor de Cheux sont voisins de box.
En 1989, avec au bout le grade d’Adjudant -Chef, les Oursin se dirigent vers les Côtes d’Armor et le Haras national de Lamballe sous la direction entre autres de Philippe de Quatrebarbes. En Bretagne, le cheval de sport commence tout juste à se développer et c’est encore le postier breton et d’autres races qui prédominent dont le fameux trotteur américain Kimberland.
Guillaume dans les pas de son père
Guillaume Oursin, fils de Colette et Jean-Claude est aujourd’hui âgé de 46 ans. Après le bac, il se dirige vers un BTS Compta /Gestion. Plutôt footeux que cavalier, il ne dédaigne cependant pas, le temps passant, à se mettre en selle et à y glaner de l’expérience. La famille habite à cette époque Lamballe. Guillaume effectue son service militaire à Fontainebleau et inscrit son nom sur les tablettes de la FFE. Avec Emir de Biéville, un hongre fils de Thurin et de Mirkade Chap ( Rayny Lake PS), une jument qui marquait les débuts d’un élevage que Jean-Claude qualifie encore d’amateur, Guillaume écumait les concours bretons..
C’est lui qui montera aussi Siego, Vista, Laeka, de Biéville nés de deux autres juments venues grossir l’élevage. L’arrivée d’Olympe du Tot et la naissance d’Andalie de Biéville vont donner une nouvelle orientation à l’élevage de Biéville dans lequel, à Plabennec, Guillaume, fonctionnaire territorial à la ville de Brest, et sa compagne vont contribuer de manière très active..
Janeiro de Biéville
Guillaume Oursin et Kyo de Biéville
OLYMPE DU TROT entre dans le jeu

C’est au hasard d’une visite d’éleveurs alsaciens dans la Manche et de la rencontre des Oursin avec Pierre Sondenecker que l’élevage de Biéville va changer de braquet..
Peintre en bâtiment, l’éleveur d’Obermorshwiller près de Mulhouse confie Olympe du Tot (Le Tot de Semilly x Hidal go du Riou) aux Manchois avec qui le courant est bien passé.
Vahiné en tête de gondole
Au nom de leurs bonnes relations, le naisseur baptise le premier produit de l’affixe de Biéville. Ce sera Vahiné, une femelle par Robin II Z. Sixième de la finale lyonnaise à 3ans. Elle prend part au cycle classique SHF à 4 et 5 ans et participe à la finale des 5 ans de Fontainebleau. Vendue à Bruno Rocuet dans l’intersaison, elle fait depuis, sous les couleurs du Haras de Meautry, montée par Margaux Rocuet, la carrière que l’on sait avec en 2019 un ISO de 152..
Présentée à Kannan, Olympe donne l’année suivante naissance à Andalie de Biéville. Guillaume l’acquière à 3 ans. Lui et sa compagne la monteront alternativement. Bien que qualifiée à 4 et 5 ans, elle ne participera pas aux finales bellifontaines. A 6 ans, elle débute sur le circuit SHF. Ensuite, elle poursuit sa formation dans les rangs des amateurs puis participe aux épreuves pros. Malheureusement, à 9 ans, une blessure met fin à sa carrière.
Hornet, Janeiro, Kyo : Un trio de choc
En 2017, par transfert d’embryon, Elle produit Hornet de Bieville (Cornet Obolensky) vendu foal à Bruno Rocuet. Hornet, sous la selle de Corentin Derouet était labellisé excellent en 2022 monté par Corentin Derouet.

HELENA DE BIEVILLE : à suivre......de près !
C’est par le biais des relations amicales nouées avec son propriétaire et ancien employeur, ainsi qu’avec le Breton Arnaud Bourdois, que Guillaume Oursin et sa compagne récupèrent Kinette Brécéenne.. Ce n’est pas n’importe qui la fille de Cacao de Courcelle, elle-même indicée 144. Sa mère Vue Brécéenne (Narcos II) née chez le regretté Roger Petitpas est la sœur utérine de : On s’accroche ! Anisette Brécéenne (Narcos II) ISO 170, Divin Brécéen (Quat’Sous) ISO 151, Espoir Brécéen (Rosire) ISO155, Idéal Brécéen (Count Ivor) ISO 155. Helena, propriété de Colette Oursin est une jument grise fille de Captain Semilly (Nartago x Le Tot de Semilly).
Troisième des 4 produits de Kinette, débutée par Guillaume à 5 ans l’an dernier, elle va entamer une saison SHF de 6 ans qui sera très observée.
Deux ans plus tard à la faveur d’un nouveau transfert d’embryon qui laisse apparaitre deux ovules de Balou du Rouet, ce seront Jalou et Janeiro qui verront le jour. Le premier, qualifié pour la finale des étalons de 2 ans, n’y participe cependant pas et est castré. Il entamera la saison de 4 ans en avril 2023, sous la selle de sa naisseuse et propriétaire. Janeiro, approuvé est vendu à Arnaud Evain qui le fera acquérir par un propriétaire suédois lors des ventes Fences hivernales.

Convoquer de nouveau Cornet Obolensky pour faire naître Kyo n’était somme toute pas une mauvaise idée. Troisième du Championnat de France des étalons de 2 ans, après avoir été vendu au Seine et Marnais M. Praquin au printemps, le gris a fait l’unanimité au sein des observateurs présents au Pôle Hippique.
Andalie, suitée de Maya, une pouliche d’Hardrock Z, est pleine de Nixon van’t Meulenhof.