http://www.ep.bsides.fr/IMG/pdf/projetpassage2

Page 1

Passage(s) Zone sensible

HervĂŠ Dez hdez@bsides.fr 06 86 88 02 88 23, rue de la belle feuille Boulogne-Billancourt

&

Virginie Laurent postairelaurent@yahoo.fr 06 28 25 14 49 1 bis rue Rabelais Montreuil-sous-Bois


« La ville n’est homogène qu’en apparence. Son nom même prend un accent différent selon les endroits où l’on se trouve. Nulle part – si ce n’est dans les rêves – il n’est possible d’avoir une expérience du phénomène de la limite aussi originaire que dans les villes. Connaître celles-ci, c’est savoir où passent les lignes qui servent de démarcation, le long des viaducs, au travers des immeubles, au cœur du parc, sur la berge du fleuve; c’est connaître ces limites comme aussi les enclaves des différents domaines. La limite traverse les rues; c’est un seuil; on entre dans un nouveau fief en faisant un pas dans le vide, comme si on avait franchi une marche qu’on ne voyait pas. » Walter Benjamin, Le livre des passages, Paris, éditions du cerf, 2002.


Sommaire

1. Objectif_ ________________________________ p.4 2. Contexte_ _______________________________ p.4 3. Le projet________________________________ p.5-7 4. Partenariats_ ____________________________ p.8 5. Convention et engagements_ ________________ p.8 6. Calendrier_ ______________________________ p.9 7. Moyens mis en œuvre_ _____________________ p.10 8. Annexes_________________________________ p.11 - le quartier Pont de Sèvres_ _____________________________________ p.11 - camera obscura______________________________________________ p.12 - Hervé Dez_ _________________________________________________ p.13 - Virginie Laurent_ ____________________________________________ p.14


1. Objectifs - Questionner le passage dans une zone sensible, le Quartier du Pont de Sèvre par des interventions artistiques - Créer des échanges multidirectionnels en réaction aux photographies et par l’intervention des habitants dans le processus de création de passages.

2. Contexte Le plan d’aménagement en cours dans le quartier Pont de Sèvres a pour but de désenclaver le quartier, créer de nouveaux liens entre celui-ci et les quartiers environnants (anciens terrains Renault et Avenue du général Leclerc). La montée et la passerelle doivent permettre un passage plus facile depuis et vers le quartier Pont de Sèvres. Ce quartier a été classé Zone Urbaine Sensible. Pour les personnes étrangères au quartier auxquelles les modifications d’aménagement devraient faciliter la traversée, cette appelation fait peur. Elle est stigmatisante pour les habitants. Nous proposons par nos interventions de questionner ce passage en « zone sensible ». Nous réinvestissons donc cette expression, en transformant la zone du passage (Forum Haut) en zone sensible, pleine de sens. De sorte qu’en traversant cet espace, en s’y arrêtant, le passant y fasse l’expérience du sensible. Le grand changement en cours à Pont de Sèvres est la nouvelle cohabitation des espaces avec l’émergence de nouveau batîments, nouvelle population, principalement des actifs du secteur tertiaire, à la place des usines Renault, paysage industriel et ouvrier. L’amélioration des zones de passages dans et vers le quartier Pont de Sèvres générera une nouvelle dynamique au sein du quartier. Notre espace d’intervention sera limité au quartier Pont de Sèvres. Notre projet s’inscrit dans le cadre de la documentation de la mémoire collective de la ville de Boulogne-Billancourt telle quelle avait été initiée par André Morizet au moment des grandes restructurations urbaines de la ville dans les années 30. Il s’agit de questionner la notion de passage, de s’impliquer avec les habitants dans ce processus transitoire, faire l’expérience de l’ailleurs ici.


3. Projet Notre projet questionne la notion de passage suivant deux axes: la documentation et la perception. La documentation: la transition d’un lieu matériel à un autre, d’une période à une autre. Il s’agit de documenter le quartier Pont de Sèvres, en photographiant le présent dans sa phase de transition et en collectant des images d’archives. Les travaux de réaménagement ont commencé, ils sont en cours, et ce présent sera passé dans le futur. La perception et l’expérience sensible: le passage poétique d’un univers réel à un univers imaginaire. Il s’agit de susciter l’imaginaire dans le quotidien des habitants par différentes interventions artistiques impliquant directement le passant. Le passant devient alors passager par l’intermédiaire de l’artiste-passeur. Dans le passage, il y a la notion de seuil, le « pas dans le vide » dont parle Benjamin, c’est cet interstice que chacun va réinvestir avec son imaginaire par cette expérience. L’intervention in situ donnera lieu à une restitution (affichage, installations, diffusions dans journaux du quartier, etc.) tout au long du projet, un work-in-progress visible. Celle-ci participe au processus d’échange entre les habitants et nous, participe au lien social, le passé et le présent, le réel et l’imaginaire.

A. La documentation « L’histoire des hommes est indissociable de la production des traces, elle-même articulée au développement des prothèses techniques dont la photographie (...) » Louise Merzeau dans La photographie, une technologie de la mémoire, Séminaire de l’École nationale du Patrimoine, Paris, 1996.

La documentation photographique aura pour mission de faire les portraits des lieux mais aussi des habitants et acteurs du quartier dans leur contexte d’investissement du quartier, c’est-à-dire, les habitants chez eux ou sur les dalles, et les personnes travaillant dans le quartier sur leur lieu de travail. Cette documentation sera étoffée par des documents d’archives (musée des années 30, etc.) et par une collecte des réactions des habitants en regard des images d’archives et des photographies réalisées aujourd’hui.

B. La récolte En partenariat avec les associations du quartier : susciter l’écriture de témoignages sur les documents produits ou les documents d’archives. De cette façon, la photographie des lieux par le recul qu’elle permet, facilitera la projection imaginaire, fantasmée de chacun dans ces images de leur quotidien. Ils écriront leurs propres fictions dans leur réel, se le répappropriant ainsi d’une manière plus ludique, plus personnelle.


Nous travaillerons avec les associations du quartier pour mener à bien ce projet. Collecter les mots des habitants en rapport avec notre collecte d’images peut se faire avec les associations, mais aussi en micro-trottoir. Une restitution sous la forme d’une installation photographique et graphique est nécessaire au prolongement de cette action. Les spectateurs de cette installation (affichage, dépôt de textes dans des lieux ciblés – bancs/ façade de magasin...) bénéficieront à leur tour de l’expérience des « passants à parole », et verront leur quotidien sous un nouveau jour. Par exemple: une femme raconte une histoire personnelle (fictive ou témoignage) autour d’un objet présent dans une photographie (un banc par exemple). Ce texte est alors posé sur ce banc, de sorte que chaque personne qui s’assoit sur le banc et lit l’histoire se retrouve projetée dans un univers autre, avec ce banc qui inscrit l’histoire dans une réalité d’expérience.

C. Passage poétique « Ce qui est beau au cinéma, ce sont les raccords, c’est par les joints que pénètre la poésie » Robert Bresson, Notes sur le cinématographe. « Interroger ce qui semble tellement aller de soi que nous en avons oublié l’origine. Retrouver quelque chose de l’étonnement... » Georges Perec, L’Infra-ordinaire, 1989. En déplacant le point de vue sur son quotidien, on modifie sensiblement celui-ci. Grâce à l’insertion d’un nouveau langage visuel, je propose une autre lecture de l’environnement dans lequel il s’inscrit. Une des interventions sera la mise en place d’une structure d’environ 12m2 sur la dalle Forum Haut. La structure, fermée, créera comme un point de passage, qu’il sera possible de contourner sans gêne, mais dans laquelle il sera aussi possible de s’aventurer pour partager une magie visuelle. Un peu comme s’il entrait dans un appareil photo, le passant accédera à la fabrique de l’image, il verra le processus de construction de l’image. C’est camera obscura à échelle humaine. Il s’agit d’en faire un espace privilégié pour la rencontre et la méditation. Une pause dans le flux urbain. Cette structure aura une forme finale qui reste à déterminer avec les habitants et associations locales liées au projet. Associer les habitants, acteurs du quartier à la construction de cette « boîte », c’est déjà pour eux un moyen de se l’approprier. Cette étape constitue le début d’une collaboration entre eux et nous, et entre eux-mêmes. Cet échange est nécessaire à la poursuite du projet.

D. Restitution dynamique et participative Il sera montré au fur et à mesure de l’avancée du projet dans le quartier. L’atelier mis à notre disposition devra disposer d’une vitrine, d’un espace vers l’extérieur sur lequel sera montré la production en cours. Ainsi, les habitants et voisins du quartier pourront voir l’œuvre en genèse, un laboratoire de création en vitrine. Cela permet de nous


identifier comme nouveaux voisins, de tisser des liens autour des photographies et de susciter des débats. Afficher nos images dans l’espace public offre une relation nouvelle entre les passants et les images. Les images majoritairement visibles dans l’espace public correspondent à des publicités, ils mettent le spectateur en position de consommateur d’image, donc, plus tard, du produit. Devant nos images, puisqu’elles sont produites en relation aux personnes et aux lieux où elles sont montrées, engagent le spectateur comme acteur de ces images.

E. Restitution finale Une édition Une édition rassemblant les différentes interventions sera distribuée aux participants du projet, c’est-à-dire les habitants, les passants, les collectivités locales, les associations et les financeurs. Elle sera consultable dans l’espace d’exposition. Une exposition A la fin du travail, une exposition rassemblant les différents travaux réalisés sera exposée en dehors du quartier. Il est important que les participants du projet, les habitants, les passants aient une reconnaissance, une visibilité qui soit détachée du quartier Pont de Sèvres. Il s’agit au contraire d’ouvrir ce quartier en déplaçant sa représentation dans un lieu dédié à l’image, soit un lieu d’exposition comme l’espace Landowski. De cette sorte, nous inscrivons ce projet dans le champ de l’art, au-delà de l’espace public, politique et social. Ce travail pourra être montré dans un autre lieu, une autre ville par la suite.


4. Partenariats En dehors des collaborations ponctuelles avec les associations du quartier, il est primordial d’établir des partenariats avec différentes institutions qui sont parties prenantes de la rénovation urbaine du quartier ou de sa mémoire. La commune de Boulogne-Billancourt Paris Habitat La caisse des Dépôts et des Consignations L’ANRU Renault

5. Convention et engagements des auteurs et des producteurs Une convention sera rédigée et signée afin d’établir les engagements et les droits des auteurs et des producteurs des interventions artistiques. L’engagement des auteurs consistera à fournir au producteur des œuvres photographiques pour la fabrication d’une exposition et des copies numériques d’un large choix des photographies sélectionnées par les auteurs au cours de leur mission ainsi qu’un ensemble de témoignages (visuel, son, écrit) collectés auprès des habitants. Les auteurs assureront le suivi de fabrication de l’exposition. La fabrication et la mise en scène de l’exposition seront assurées par le producteur, en accord avec les auteurs.


6. Calendrier Prises de vues et post-production Ce projet photographique est avant tout lié à la vie du quartier. Dans ce contexte, il nous paraît important d’étaler sa réalisation sur une durée suffisamment longue afin de créer des liens avec les habitants et de pouvoir témoigner des différentes « réalités » en fonction des saisons. La durée moyenne idéale serait d’environ 7 à 8 mois pour les prises de vues et la post-production des photographies. Une présentation de l’avancement du projet sera faite par les auteurs à mis parcours. La date de début et la durée du projet seront établies par convention entre les auteurs et les producteurs.

Exposition En fonction de la date de début de l’exposition, un retro-planning sera établi pour la fabrication de l’exposition et sa mise en scène.


7. Moyens mis en œuvre Local Il nous paraît important que ce projet soit mené en résidence afin de réaliser une immersion plus profonde dans la vie du quartier. Ainsi, le prêt d’un local provisoire pour la durée de la mission photographique par Paris Habitat, l’ANRU ou la Mairie de Boulogne-Billancourt, permettra d’établir des contacts réguliers et familiers avec les habitants du quartier et de montrer sur place, l’avancée du projet ( principe d’un mur « work in progress »).

Matériel requis : - Une imprimante photo A3

Matériel personnel utilisé par les auteurs pour la mission photographique. -Matériel de prise de vue -Matériel de prise de son -Scanner -Ordinateurs portables -Disque dur amovible dédié à la mission.

Moyens humains Durant la durée de la mission photographique, les deux auteurs alterneront entre des périodes de rencontres et de repérages avec les associations et les habitants, des périodes de prises de vues et des périodes de « post-production » (traitements, choix, impressions des photographies). Afin de pouvoir établir une cohésion et une cohérence dans le projet, il nous paraît important qu’une personne impliquée dans la politique du quartier ait le rôle de « référent » pour les communications entre les auteurs et la ville de Boulogne-Billancourt.


Annexes * Le Quartier du Pont de Sèvres In : Convention partenariale pour la rénovation urbaine du quartier du Pont de Sèvres - Juillet 2008. Convention signée par L’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, la commune de BoulogneBillancourt, l’Association Foncière Logement, le Département des Hauts-de-Seine, l’ OPAC de Paris, la SAEM Val de Seine Aménagement, la Caisse des Dépôts, L’Etat, représenté par Ie Préfet des Hauts-deSeine.

Situé au Sud de la ville de Boulogne-Billancourt, en bord de Seine, au coeur d’un secteur historiquement ouvrier en raison notamment de I’installation en 1898 des usines Renault, le quartier du Pont de Sèvres marque le paysage de la ville avec sa morphologie imposante. Cette dalle de 5400 habitants, construite à partir de 1971 sur des terrains ayant appartenus à Renault, regroupe des logements aidés (1257, soit 24% des logements aidés de la ville), des logements non aidés (environ 1 000 en copropriété) ainsi que, pour une enveloppe globale de 65 000 m2, des bureaux, commerces, services et équipements publics. Un parking sur trois niveaux réunit 3800 places de stationnement à destination des différents programmes. L’aménageur était alors I’OPHLM de la ville de Paris et la création de ce quartier était motivée par la nécessite d’accueillir les salariés de I’entreprise Renault. Mais, si le quartier a contribué, à l’époque, au renouveau de ce secteur de la ville (parallèlement à la reconstruction du Pont de Sèvres, du prolongement de la ligne 9 du métro et de I’aménagement des berges en voie rapide), les principes urbains ayant présidé à la constitution du quartier dans les années 70 et 80 I’ont totalement coupé du reste de la ville. Sa morphologie diffère considérablement de celle des quartiers voisins, la diversité et le dénivellement des espaces collectifs intérieurs entravent la lisibilité de leurs fonctions, la structure sur dalle ne rend aisés ni son accès, ni sa traversée. Le quartier, du fait de la hauteur des bâtiments et de la structure de dalle (située 9 mètres au dessus du sol) s’apparente à une véritable muraille, tournant le dos a l’extérieur, ce qui en fait une enclave, favorisant la cristallisation d’une image défavorable de la part des non-résidents. En 1996, le quartier a été classe Zone Urbaine Sensible (ZUS) au regard de la dégradation de ses indicateurs sociaux. Ses caractéristiques socioéconomiques se démarquent aujourd’hui de la moyenne de la ville: un niveau de qualification plus faible, un taux de chômage plus élevé, et une plus forte représentation des catégories d’ouvriers, d’employés et de professions intermédiaires. Sur le plan démographique, la population y est plus jeune et la taille moyenne des ménages plus élevée. Enfin, la ZUS du Pont de Sèvres est caractérisée avant tout par une proportion de logements sociaux très supérieure a la moyenne de la ville: 56% contre une moyenne de 10% sur I’ensemble de Boulogne-Billancourt. Les travaux en cours ont pour but d ‘ouvrir ce quartier en ajoutant des points de passage vers et depuis ce quartier. Ainsi, les habitants pourront se sentir mieux intégrés à la ville, moins mis à l’écart, et les voisins pourront traverser, s’arrêter dans ce quartier vivant. Le lieu est en pleine restructuration pour une meilleure ouverture et un désenclavement.


* Camera obscura – La fabrique de l’image C’est une pièce noire qui laisse filtrer la lumière par un petit trou. Par le principe de camera obscura, cette lumière devient image. Elle est projetée sur les parois de la structure et montre l’image inversée de l’extérieur en temps réel. Cette image est visible à l’œil nu après quelques secondes d’accomodation au noir. L’image inversée, on est dans la caverne de Platon, là où la réalité est remise en question. Le ciel est projeté au sol, de sorte qu’on marche dans les nuages. (voir schéma et photo de « caravane obscura »)

Le principe du sténopé et de la camera obscura, publié en 1925, dans The Boy Scientist.

Dans la « boîte », les habitants seront invités à entrer l’un après l’autre pour un temps que chacun définira. Dans ce lieu, ils seront avec le photographe. Il y disposera un appareil photo pour faire le portrait de chacun dans une pose qu’il aura déterminée (en relation avec l’espace intérieur, l’image projetée). Pendant ce temps partagé avec l’artiste, une conversation s’établira autour d’une question sur leur vision du futur (à repréciser lors des repérages), les appelant ainsi à se projeter dans leur monde, le monde intérieur inversé. Ces paroles ou images seront collectées, enregistrées de différentes manières: sonore (dictaphone numérique) ou visuelle (en tapissant par exemple le mur de projection, de feuilles blanches qu’ils auraient tout loisir de remplir par du dessin ou des mots). La personne sera photographiée dans cet espace avec l’image de l’extérieur projetée et sa réponse visuelle, rendant ainsi le « virtuel » visible, comme si d’une certaine manière je rendai visible, palpable le rêve éveillé de la personne. Cette façon de portraiturer la personne pose d’emblée un moment privilégié pour la photographie. Chacun a l’habitude de faire des photos avec différents supports (numérique, téléphone, etc.) et imposer, comme ici, un temps de la photo rend le portrait plus solennel. Le portrait nécessite alors une vraie implication de la part des participants où il n’est plus seulement sujet mais aussi acteur de l’image.


* Hervé Dez Né en 1967, vit et travaille à Boulogne-Billancourt. 06 86 88 02 88 hdez@bsides.fr Photographe depuis 1992 après des études d’histoire et une formation à l’École des métiers de l’image (MI21). Hervé Dez se consacre à des essais photographiques sur les effets des transitions dans les pays d’Europe de l’Est et du Sud-Est. Il travaille, dans le même temps et les mêmes lieux, sur les relations entre les mémoires collectives et la photographie. En France, il poursuit une recherche photographique, sur les paysages périurbains et sur l’identité des jeunes adultes dans leur passage à la vie active. De 1992 à 1995, il est photographe pigiste et tireur noir et blanc pour l’agence Ciric et publie dans la presse française et suisse. En 1995, il collabore avec le Comité d’Aide Médicale et entame un travail sur « la crise sociale à l’Est » qui aboutira en 2001 à une exposition itinérante sur les lieux de prise de vue (Ukraine, Albanie, Moldavie) Depuis 2000, il travaille avec Jean-Arnault Dèrens, journaliste et historien, pour une série d’articles dans la presse française et internationale (Le Monde Diplomatique, Le temps, Libération, L’Express, Sonntag Zeitung, Le soir de Bruxelles, Peuples du Monde, Echo Magazine, etc…) sur l’après-guerre dans les Balkans et participe à la réalisation du Courrier des Balkans, un site d’informations francophone sur les Balkans. De 2002 à 2008, il est membre du collectif le bar Floréal.photographie Depuis 2003, avec Pablo Fernandez et le soutien du Centre de Compétence Culturelle du Ministère des Affaires Étrangères de la Confédération Helvétique, il anime un projet d’expositions itinérantes et d’ateliers avec les communautés roms des Balkans. En 2005, il expose à la Maison Européenne de la Photographie, dans le cadre de l’exposition collective consacrée aux 20 ans du collectif, un travail sur une ville industrielle de Serbie : « Bor-Transition ». Il réalise également un travail sur les transitions au Kosovo avec Jean-Luc Cormier, « Résolution 1244 », qui sera exposé en juin 2006 à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris. En 2008, son travail sur les transitions en Ex-Yougoslavie est sélectionné par Françoise Huguier, déléguée artistique du mois européen de la photographie, pour être exposé dans le cadre de ce festival organisé par le Ministère de la Culture et la Mairie de Paris. En 2009 cette série de photographies sera exposée à la Médiathèque d’Arcueil.


* Virginie Laurent Née en 1980, vit et travaille à Montreuil-sous-Bois 06.28.25.14.49 postairelaurent@yahoo.fr

Virginie Laurent travaille sur les communautés vivant en marge sociale et spatiale. Elle s’intéresse aux populations qui habitent un lieu particulier (religieuses, détenues, habitants de banlieue, clandestins, gens du voyage, etc.), à leur appropriation du territoire, la trace qu’elles laissent, leur identité, la mémoire et l’histoire, aux notions d’ici et d’ailleurs. Elle établit un contact direct avec un public, une population, un territoire : elle échange, écrit et photographie. Elle redonne image et voix à ceux qui sont peu visibles, voire «invisibles» dans les médias. Il s’agit de voir l’individu dans le groupe, de proposer une alternative aux stéréotypes. Photographier ces personnes, leurs territoires, offre un regard critique sur notre société contemporaine et montre une résistance à l’uniformisation. Travailler sur les marges d’une société, c’est tenter d’en définir ses contours, ses limites, par ceux qu’elle exclut ou qui s’en excluent. Formée à l’école des beaux-arts de Rennes, en graphisme et photographie, elle allie ces deux médiums dans son travail, notamment lors de la restitution des images sous forme d’affiches ou d’édition. C’est en s’immergeant dans le quotidien des populations avec qui elle travaille que le projet se dessine. En 2004, elle réalise un premier travail photographique et éditorial sur un couvent de Bénédictines, puis elle anime des ateliers sur le portrait photo auprès des femmes incarcérées au centre de détention de Rennes. En 2007-2008, elle travaille sur les migrants clandestins en partance pour le Royaume-Uni à Cherbourg, sur leurs traces et leur absence. Au même moment, elle co-écrit et co-réalise le travail «Rubanisation» dans le quartier «Les Larris» à Fontenay-sous-Bois, projet d’interventions artistiques autour du lien social dans un lieu à population dense. Ce travail collectif a fait l’objet d’une édition et de plusieurs expositions (Fontenay-sous-Bois, Téhéran) http://rubanisation.wordpress.com/ En 2009, elle est lauréate de «Territoires émergents», projet international initié par le Centre Régional de la Photographie du Nord Pas-de-Calais. Dans ce cadre, elle est accueillie pendant trois mois en résidence à l’H du Siège, centre d’art, à Valenciennes où elle réalise des photographies et entretiens avec les Gens du voyage. Ce travail est exposé d’octobre à décembre 2009 au CRP, Douchy-les-Mines (59) et est accompagné d’une édition intitulée «La caravane passe». Depuis 2009, elle co-conçoit et co-anime avec ArtMobile, des ateliers d’arts plastiques pour enfants, au milieu de quartiers dits «sensibles» (Sevran, Cergy, etc.).


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.