http://www.ep.bsides.fr/IMG/pdf/borosane

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P3qu0i? Bor, centre de l’Europe 1904 Avec des investisseurs français (la banque Mirabeau), Georges Weifert, industriel Serbe né à Pancevo à quelques kilomètres de Belgrade dans l’empire Austro-Hongrois, grand maître de la grande loge serbe puis yougouslave, banquier et industriel, crée la Compagnie française des mines de Bor. C’est le temps du capitalisme triomphant, des colonies et du redéploiement diplomatique de la France mais aussi de la naissance de la CGT et de l’Humanité de Jean Jaurès. Les logements pour les ouvriers et les cadres, l’hôpital, les routes, le club de tennis, bref, toute la ville de Bor est construite par des ingénieurs français, à partir du kilomètre 0, la mine, le gouffre : kop. 1940-1945 La récupération des titres français placés à l’étranger constitue un objectif économique allemand essentiel. Le 26 juillet 1940, Kuntze est nommé commissaire-administrateur de la Compagnie française des Mines de Bor. Le Reich caresse les plus grands espoirs sur la production de Bor, 42 000 tonnes par an, qu’il compte porter à 60 000, ce qui “permettrait de couvrir les besoins allemands en cuivre dans une proportion considérable”. Les Allemands continuent l’expansion de la ville et construisent de nouveaux quartiers. 1951 L’entreprise des mines et des fonderies de Bor est nationalisée par le gouvernement communiste de la République fédérale socialiste de Yougoslavie ; elle devient alors une organisation de travaux en commun. Tito fait de Bor la ville idéale du socialisme yougoslave. La production augmente, les ouvriers viennent de toute la Yougoslavie, attirés par les bons salaires. La ville grandit, s’etant jusqu’au kilomètre 8. Plus de 20 nationalités vivent à Bor. 2001 La crise des années 90, l’embargo de l’ONU pendant les années de guerres, le manque d’investissement font que la ville et ses usines plongent dans une crise profonde. Les gouvernements libéraux qui se succèdent à Belgrade lancent les plans de privatision de l’économie socialiste. A Bor, rien de nouveau, si ce n’est les plans de licenciement.


En 2009, la bibliothèque publique de la ville de Bor, sous l’impulsion de Dragan Stojmenović, met en place une dynamique en lançant un programme d’échanges culturels : « Quoique isolée géographiquement, la ville à toujours été, par la force des choses, une ville ouverte. D’abord, parce qu’elle a été construite au début du siècle par les Français qui étaient propriétaires des mines. Ensuite parce qu’il a fallu faire venir des ouvriers d’un peu partout. Malheureusement, avec la crise économique qui dure depuis plus de 20 ans, l’esprit d’ouverture de la ville est en train de disparaître. Avec des regards extérieurs sur notre ville nous allons pouvoir échanger, arrêter de tourner en rond. » En parallèle, une campagne de numérisation, des archives de l’entreprise d’état RTB, de la ville et des collections privées est entamée afin de conserver, sur un support accessible à tous, le maximum de documents photographiques sur la ville. En 2010, ce projet “Alternative Urbanization in Bor in the Eyes of the Other”, soutenu par le Ministère de la Culture de la République de Serbie et le centre culturel REX de Belgrade, à comme premier objectif la publication du livre « Borosane », reprenant le travail de différents photographes ou artiste visuels venus en résidence à Bor en 2009. Miladin Colaković ( Serbia), Hervé Dez (France), Milena Marković (Serbia), Svebor Midzić (Serbia), Nebojša Milikić (Serbia), Darinka Pop-Mitić (Serbia), Mark Nozeman (Netherlands), Rena Redle (Germany), Marc Schneider (Germany) et Đorđe Odanović (Serbia). L’objectif de la Bibliothèque de Bor est de pouvoir continuer cette revitalisation de la vie culturelle de Bor en créant des échanges par l’intermédiaire de la photographie dans son utilisation populaire, documentaire et plasticienne. Afin de réaliser cet objectif en 2011, la Bibliothèque publique de Bor met en place un programme de projection de photographies, d’exposition et d’ateliers dans la rue, accompagnés par la publication d’un livre.


P5C0mment? - Questionner les mutations de la ville et le sentiment d’appartenance à un espace commun, par des ateliers photographiques impliquant les habitants? - Créer des échanges multidirectionnels en réaction aux photographies documentaires projetées et exposées?

Des portraits des habitants sur le Korzo SMO БOP! (Bor, c’est nous!)

(atelier avec Hervé Dez et Pablo Fernandez) Ce dispositif photographique (expérimenté à Surdulica pendant le festival de musique avec Pablo Fernandez) permet de réaliser des portraits avec une intervention simple du photographe. Il permet aux “modèles” de composer comme ils l’entendent leur propre image en prenant conscience de leur rôle dans le processus de la prise de vue. La pose frontale, seule image de soi, par l’habitude du miroir, que le sujet maîtrise vraiment, et une invite pour prendre en main son portrait.

Mala op in Camera obscura (atelier avec Virginie Laurent)

Cette intervention consiste à la mise en place d’une structure d’environ 12m2 sur la place centrale de la ville. La structure, fermée, créera comme un point de passage dans lequel il sera possible de s’aventurer pour partager une magie visuelle. Un peu comme s’il entrait dans un appareil photo, le passant accédera à la fabrique de l’image, de l’intérieur. Une camera obscura à échelle humaine.

Km0 - une projection de photographies Afin de pouvoir réellement partager les photographies avec le maximum d’habitants de Bor, une projection sur le mur extérieur de la bibliothèque va symboliquement créer le lien entre les documents photographiques et le lieu de mémoire de la ville. Située sur une place au début du Korzo, la bibliothèque est l’endroit idéal pour cette animation culturelle qui pourrait avoir lieu pendant plusieurs jours entre 20 H et 22H, au moment où les habitants déambulent sur le Korzo. Les portraits du studio mobile réalisés la veille seront intégrés au fur


et à mesure, en complément d’une sélection de photographies d’archive de la bibliothèque de photographies réalisées par Hervé Dez en 2009 et 2010, de photographies de Marija Jankovic réalisées à Bor en 2004 et de photographies de Vladimir Radivojević.

Des photographies dans la ville Une série de photographies issues des travaux photographiques réalisés dans le projet « Alternative urbanization of Bor » sera affiché en grand format afin de réimplanter « in situ » le travail documentaire.

Km0 - Un livre - trace imprimée Le projet “ Alternative Urbanization in Bor in the Eyes of the Other “, la projection et le partage des photographies avec les habitants, la réalisation participative des portraits des habitants sont un premier pas vers le désenclavement culturel de la ville. Pour que ce travail perdure, la biblithèque de Bor , gardienne de la mémoire collective, doit pouvoir conserver et diffuser une trace imprimé regroupant ce travail de documentation en publiant un livre. Ce livre pourra faire l’objet par la suite de discussions entre les photographes et les élèves des écoles de Bor.


P7qui? THE PUBLIC LIBRARY BOR The Public Library Bor is the central library for Bor District. It was founded in 1869, as the public reading room in a nearby village. Today, its library network consists of 53 libraries of various types. The library follows all contemporary courses and innovations in the library and information science: automatising of operation since 1995; participation in the Virtual Library of Serbia since 2005; digitalising of non-book material since 2008. For 11 years the library has published twice a year The Notebook, a review for local culture and history, library science and literature. Its activities in the scope of publishing and organising different types of cultural, artistic and educative activities, workshops and events are various, and significant as much for the local community and environment as for the development of library and information science in Serbian culture, so that its impact and importance are highly estimated and appraised by The National Library of Serbia. The library cooperates with many different organisations and institutions from Bor (elementary and high schools, all media, Technical Faculty, Resource Centre, Tourist Organisation, other local institutions of culture, artistic and amateur associations, etc.) and wider (Rex Cultural Centre, Ministry of Culture of Serbia which has approved andfinancially supported several library’s projects in past few years, such as Alternative Urbanisation in Bor in the Eyes of the Other, several educational programmes connected with noteworthy people from Bor, etc). As the public institution, the library is always open for cooperation and partnership in organising and realising cultural and educational activities aiming at raising public sensitivity towards social and cultural problems or towards tradition and heritage, andsupports young artists, researchers, educators, innovative and stimulating approaches to any socially and culturally relevant and important issue.


Hervé Dez

Né en 1967, vit et travaille à Boulogne-Billancourt. Photographe depuis 1992 après des études d’histoire et une formation à l’École des métiers de l’image (MI21). Hervé Dez se consacre à des essais photographiques sur les effets des transitions dans les pays d’Europe de l’Est et du Sud-Est. Il travaille, dans le même temps et les mêmes lieux, sur les mémoires collectives et la photographie. En France, il poursuit une recherche photographique, sur les paysages périurbains et sur l’identité des jeunes adultes dans leur passage à la vie active.

Pablo Fernandez

Né en 1968 vit et travaille à la Chaux-de-Fonds, Suisse. Pablo Fernandez débute son activité de photographe en 1989 sous le regard attentif et exigeant de Mario del Curto. En 1995, il remporte la Biennale du Musée des Beaux-Arts de la Chaux-de-Fonds avec son projet « Pour mémoire » un travail sur les lieux de mémoire de la deuxième guerre mondiale. Dans la région neuchâteloise, il travaille régulièrement pour la presse, pour le théâtre et il porte une particulière attention à la scène musicale, avec laquelle il noue des liens étroits. Il voyage régulièrement en Europe, plus précisément dans les Balkans, ses différents travaux dans ses régions est régulièrement publié dans la presse et fait l’objet de plusieurs expositions, tant en Suisse que sur les lieux des prises de vue. Actuellement, il travaille sur des projets conséquents tels que « Musique du vent, souffre des Hommes », exposition itinérante sur les Roms de Serbie soutenue par le DFAE. « Face à faces », une série de portraits de chômeurs mis en scène en complicité avec les personnes photographiées.

Marija Janković

vit et travaille à Belgrade, en Serbie. Marija Janković est diplômée de la faculté des Beaux-Arts de Belgarde (2002). Elle participe à des expositions collectives en Serbie et publie des


P9qui? photos dans les journaux et les magazines serbes. Elle travaille principalement sur la mémoire collective de son pays.

Virginie Laurent

vit et travaille à Montreuil Virginie Laurent travaille sur les communautés vivant en marge sociale et spatiale. Elle s’intéresse aux populations qui habitent un lieu particulier (religieuses, détenues, habitants de banlieue, clandestins, gens du voyage, etc.), à leur appropriation du territoire, la trace qu’elles laissent, leur identité, la mémoire et l’histoire, aux notions d’ici et d’ailleurs. Elle établit un contact direct avec un public, une population, un territoire : elle échange, écrit et photographie. Elle redonne image et voix à ceux qui sont peu visibles, voire « invisibles » dans les médias. Il s’agit de voir l’individu dans le groupe, de proposer une alternative aux stéréotypes.

Vladimir Radivojević Vit et travaille à Bor, Serbie.

Vlada est un photographe amateur totalement engagé dans la photographie, Son implication d’auteur dans les bouleversements sociaux de sa ville se traduit par la réalisation de séries de photographies dans lesquelles son expérience personnelles se lie avec l’histoire de sa ville.


Dernières expositions des auteurs 2010

Pablo Fernandez, Fenêtres sur Balkans, Club 44, La Chaux-de-Fonds, Suisse.

2009

Hervé Dez , Transition amère, , la médiathèque d’Arcueil, France. Hervé Dez et Marija Janković, Direction des ateliers photo du Courrier des Balkans, Novi Pazar, Serbie. Hervé Dez et Pablo Fernandez, Nos chers voisins, Centre Culturel, Mladenovac, Serbie. (avec le soutien de l’ambassade de Suisse en Serbie) Virginie Laurent, la caravane passe, Centre Régional de la Photographie du Nord-Pas-de-Calais, Douchy-les-Mines, France. Virginie Laurent, No Man’s Land, Centre Régional de la Photographie de Basse-Normandie, Cherbourg, France.

2008

Hervé Dez, Mois de la photo 2008, transition amère, Galerie Kamchatka, Paris, France. Marija Janković, War story, Gallery Subhaus, Sombor, Serbie. Marija Janković, Kids caught in the process, CZKD, Belgrade, Serbie.

2007

Temps morts, exposition collective, galerie du Théâtre Forum, Genève, Suisse. Que faisons-nous ensemble ?, exposition collective, la Maison de l’Art et de la Communication, Sallaumines, France. Hervé Dez et Pablo Fernandez , MDV Projekt, direction d’ateliers photo et exposition, médiathèque de Murska Sobota, Slovénie. (avec le soutien de l’Ambassade de Suisse en Slovénie)

2006

Résolution 1244, exposition avec Jean-Luc Cormier, à la Cité des Sciences et de l’Industrie, Paris, France.(avec le soutien de Caritas France)

2005

Que faisons-nous ensemble ?, exposition collective du bar Floréal à la Maison Européenne de la Photographie, Paris et projection au festival inter-

national du photojournalisme, Visa pour l’image, Perpignan, France. Hervé Dez et Pablo Fernandez , Musique du vent, souffle des hommes, galerie de l’université populaire, Vranje, Serbie. (avec le soutien de l’ambassade de Suisse en Serbie) Marija Janković, Bor, Gallery Artget, Belgrade, Serbie.


Extraits des ateliers portraits réalisés à Surdulica (Serbie) par Hervé Dez et Pablo Fernandez.



Extraits du travail documentaire réalisé à Bor par Hervé Dez. (pour la projection, les photographies dans la ville et le livre)



















Extraits du travail documentaire réalisé à Bor par Marija Janković. (pour la projection, les photographies dans la ville et le livre)





Extraits du travail documentaire réalisé à Bor par Vladimir Radivojević. (pour la projection, les photographies dans la ville et le livre)






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